nº 273 du 10 au 23 mars 2016
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10% des ménages vivent avec moins de la moitié du revenu minimum
3,6 milliards auraient suffi pour soulager la misère des plus pauvres au Québec Page 13
Citoyenneté
Ottawa assouplit les règles auparavant durcies par le gouvernement Harper
Emploi : Plus de 900 pharmaciens sur le carreau depuis le mois de septembre 2015 Page 23
Terrorisme : 180 canadiens combattent en Syrie et en Irak
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Coût de la vie
Hydro-Québec va encore augmenter ses tarifs
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Les jeunes et la religion au Québec
Entre quête de spiritualité et géopolitique
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Editeur : Abdelghani Dades. Directeur Général Rachid Najahi. Rédaction : Abdelghani Dades, Narjisse El-Bakkali, Zahira Ellahgui, Mona Doutabaa, Said Chayane, Reda Benkoula Publicité : Agence Odyssée Conception et Réalisation Graphique : Atlas Média Atlas.Mtl est un produit du. GROUPE ATLAS MEDIA Inc Editeur de. * La Voix des Marocains à Montréal et du site web: www.atlasmedias.com
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Éditorial
Édito
Et pour 3,6 milliards de plus...
d’affaiblir les sociétés dans leur ensemble et réduire leur potentiel collectif. De ce propos, ne tirez pas la conclusion hâtive que la cause des femmes ne nous tient pas à cœur; mais comment ne pas penser qu’à force de vouloir On apprenait encore que 180 On a eu droit à cette occasion hiérarchiser les problèmes on jeunes canadiens s’étaient laisà des querelles sémantiques risque d’en prioriser certains sé séduire par le chant des autour de la dénomination de aux détriments de beaucoup sirènes de Daesh, qu’ils coml’événement les uns privilégid’autres, tout aussi – sinon battaient dans les rangs terrorant une «Journée de La plus; dépendants des latitudes istes en Syrie, en Irak et ailfemme», les autres une - criants et cruciaux. leurs et que soixante d’entre «Journée Des femmes», une eux entraient et sortaient du autre faction ne jurant que par Alors peut-être, même en conpays comme ils le feraient une indispensable «Journée servant une Journée pour les dans un moulin. On apprenait des droits des femmes». On a femmes, devrions-nous lui enfin que le Centre de préveneu également droit à quelques donner le contenu d’une tion de la radicalisation controverses sur qui était Journée pour les Droits de la menant à la violence avait féministe et qui ne l’était pas, Personne, durant laquelle, enregistré, un an après sa créasur le sens du féminisme, sa épaule contre épaule c’est-àtion, 647 signalements, que désuétude, la nécessité de dire, en égaux, la Femme et sur ces 647 alertes 147 avaient l’adapter aux nouvelles réalil’Homme, chercheraient nécessité l’intervention de ses tés sociales et même de sa perensemble des voies vers un spécialistes et que dans 9 cas, tinence. monde amélioré sinon meilil avait fallu porter la chose leur. devant les services de sécurité. Pendant que ces débats – presque byzantins – occuPS : Pour en revenir à nos Tout cela n’a rien à voir paient les Unes des journaux «réfugiés fiscaux»; aucun et les ouvertures des journaux seriez-vous tenté de dire… détail n’a filtré sur l’affaire. télévisés, le fil de l’information faisait la portion Détrompez-vous. Cela à tout à Mais gageons qu’il y a dans leurs comptes de l’Ile de Man voir. congrue à d’autres nouvelles les 3,6 milliards qui nous qui auraient sans doute mérité auraient permis de vaincre la Car la pauvreté, comme la meilleur sort et traitement et violence terroriste, ne font pas pauvreté. Mais ne dites surtout intérêt plus approprié. pas «Y’a qu’à confisquer cet de différence entre les genres argent» et l’utiliser à bon On apprenait ainsi que depuis lorsqu’ils frappent. Ils affecescient. Ça, c’est de la «sagtent sans discernement 2011, 10% des ménages esse de comptoir» et de la femmes et hommes, jeunes et québécois - faute de revenus politique de Café du suffisants - ne parvenaient pas moins jeunes. Commerce. Les choses dans la à satisfaire leurs besoins priSachant que le féminisme, qui vie vraie sont un peu plus maires (une situation qui a complexes. N’empêche, pour partait de la louable intention certainement du se détériorer un gouvernement de bonne depuis) et qu’il aurait suffit de d’établir une «discrimination volonté, trois milliards et positive» pour mieux cerner 3,6 milliards de dollars bien demi, ça ne devrait bien être placés pour corriger cette situ- les problèmes de la moitié de bien difficile à mobiliser… l’humanité afin de mieux les ation. résoudre, reste une discrimination. De ce fait, il divise face On apprenait dans la foulée aux problèmes et comme que des multimillionnaires toute division, il risque québécois «réfugiés fiscaux» Au moment où nous mettions sous presse, le 8 mars 2016, le monde entier s’entendait non pas pour célébrer, mais pour parler de la «Journée international de la Femme».
au paradis de l’Ile de Man s’étaient fait prendre la main dans le sac, mais qu’ils allaient s’en tirer avec une amnistie sans pénalités et sans poursuite criminelle.
Abdelghani Dades
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Réformes
Citoyenneté : Trudeau corrige Harper Un projet de loi moins restrictif a été déposé par le gouvernement Les libéraux commencent progressivement à effacer les modifications apportées par le précédent gouvernement conservateur en matière de citoyenneté. Ainsi, le ministre John McCallum a déposé jeudi 25 février 2016 un projet de loi qui prévoit notamment qu’un Canadien jouissant de la double citoyenneté ne pourrait plus perdre sa citoyenneté canadienne s’il était reconnu coupable de terrorisme ou d’un acte « qui va à l’encontre de l’intérêt national » comme la trahison ou l’espionnage.
droits estimaient que le gouvernement instaurait alors deux classes de citoyens. Certains observateurs se sont aussi inquiétés de voir ces motifs de révocation étendus éventuellement à des crimes moins graves. La controverse a même coûté quelques sièges aux conservateurs lors des dernières élections, notamment dans des circonscriptions multiethniques.
Le gouvernement conservateur de Stephen Harper avait modifié la Loi sur la citoyenneté afin de permettre à Ottawa de révoquer la citoyenneté de ces Canadiens ayant la double citoyenneté mais à eux seuls, puisqu’on ne peut la retirer à un Canadien qui n’a qu’une seule citoyenneté.
Pas de citoyenneté à deux vitesses! « Tous les citoyens canadiens sont égaux devant la loi, qu’ils soient nés au Canada, aient été naturalisés au Canada ou possèdent une double citoyenneté, a expliqué jeudi M. McCallum, ministre de l’Immigration, des Réfugiés et de la Citoyenneté. Tous les Canadiens qui commettent des crimes devraient faire face aux conséquences de leurs gestes par le truchement du système judiciaire canadien. »
Les immigrants et certains organismes de défense des
Dans un courriel transmis à La Presse canadienne avant
l’annonce officielle du ministre McCallum, son prédécesseur conservateur, Chris Alexander, a expliqué que le gouvernement Harper avait voulu respecter les valeurs canadiennes. « Le terrorisme, l’espionnage et la trahison sont des crimes graves, qui constituent un manque de loyauté flagrant », a-t-il plaidé. Le projet de loi libéral ramène par ailleurs l’ancienne règle qui imposait la connaissance de l’anglais ou du français pour obtenir la citoyenneté aux gens âgés de 18 à 54 ans — les conservateurs l’avaient élargie aux demandeurs de 14 à 64 ans. Des délais raccourcis Le gouvernement libéral propose aussi de réduire d’un an la durée de présence effective au Canada qui serait exigée des résidents permanents avant qu’ils puissent avoir droit à la citoyenneté. À l’heure actuelle, la loi exige que les demandeurs soient effective-
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ment présents au Canada pendant quatre ans (1460 jours) au cours de la période de six ans précédant immédiatement la présentation de leur demande de citoyenneté ; cette période serait réduite à trois ans (1095 jours) au cours des cinq années précédant la demande. Le projet de loi leur accorderait aussi à ce chapitre un crédit pour le temps passé au Canada en tant que résidents temporaires ou « personnes protégées ».
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Par contre, le projet de loi resserre les règles pour les demandeurs de citoyenneté qui ont eu maille à partir avec la justice. À l’heure actuelle, un demandeur qui a été condamné à une peine avec sursis peut obtenir la citoyenneté ou comptabiliser cette période pour satisfaire à l’exigence de présence effective aux fins de la citoyenneté. Le projet de loi libéral ne le permettrait plus.
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Immigration
Plan 2016 du gouvernement fédéral
305 000 nouveaux résidents permanents Soit 25 000 de plus qu’en 2015 Le gouvernement fédéral a annoncé une cible record d’immigrants pour 2016, soit un maximum de 305 000. Depuis plusieurs années, le Canada accueille un nombre toujours accru d’immigrants. La cible était de 280 000 personnes en 2015 et de 265 000 depuis 2007. Ces chiffres comprennent les seuils québécois. Ottawa entend réduire de 24 000 personnes l’immigration
économique pour admettre 162 400 personnes et augmenter les regroupements familiaux à 82000 personnes et porter à 57 000 le nombre de réfugiés accueillis, soit 27 000 de plus que le maximum fixé en 2015. Les seuils d’immigration au Canada ont pour effet de diminuer le poids démographique du Québec dans la fédération. Avec un seuil fixé à 305 000, il faudrait que le Québec admette
Immigration francophone
Opération «destination Acadie»
Le Maghreb dans le viseur des Provinces Maritimes L'Île-du-Prince-Édouard, la Nouvelle-Écosse et le NouveauBrunswick participeront à Destination Acadie, une mission pour attirer les Maghrébins dans les provinces de l'Atlantique. Les trois provinces espèrent que cette mission au Maghreb contribuera à augmenter le nombre d'immigrants francophones dans la région. Terre-Neuve-etLabrador pourrait également faire partie de cette mission. Les communautés francophones de partout au pays se sont rassemblées à Toronto pour parler des défis liés à l'immigration francophone en milieu minoritaire. Des participants au sommet organisé par la Fédération des communautés francophones et acadienne (FCFA) soutiennent que l'Atlantique est bien connu en Europe, mais qu'il faut désormais s'attaquer à des endroits comme le Maroc. « On est un peu coincés dans ce modèle-là, mais les provinces aussi peuvent dépasser ce
modèle-là si elles le veulent. Et je pense que pour ce qui est de l'immigration, on est dans un état d'esprit ou tout le monde veut travailler ensemble », affirme la présidente de la FCFA, Sylviane Lanthier. Dans l'est du pays, la population est vieillissante et les gouvernements disent vouloir plus d'immigrants. Or, ces nouveaux arrivants sont souvent anglophones, ce qui pose problème à la présence francophone dans ces provinces. Le nerf de la guerre est l'emploi, selon la ministre de l'Immigration de la NouvelleÉcosse. « De créer des emplois et de travailler très fort avec les entreprises parce que c'est les entreprises qui créer les emplois. Mais le rôle du gouvernement, c'est de créer les conditions pour ça », affirme Lena Diab. Le sommet sur l'immigration se poursuit jusqu'à vendredi. Jeudi, les participants discuteront de l'arrivée des réfugiés syriens.
70 000 immigrants par an pour suivre la cadence. « Si vous regardez les études démographiques qui comparent le Québec et l’Ontario, si rien n’est fait, l’écart dans les populations va être encore plus important en 2030, s’est inquiété Philippe Couillard. Mais au Québec, on doit rappeler que notre capacité d’accueil doit être respectée », a-t-il dit, soulignant que l’immigration doit aussi renforcer le fait français au
Québec, « ce qui est différent du contexte fédéral ». De son côté, Kathleen Weil a signalé que le Québec avait
tous les pouvoirs pour fixer le nombre d’immigrants qu’il accueille, quelle que soit la volonté d’Ottawa.
Québec : «On n’a pas le choix!»
Il faut relever le seuil à 60 000 Pour l'année 2015, le Québec a pratiquement atteint les cibles qu'il s'était fixées pour les immigrants dits économiques. Il a cependant accueilli plus de réfugiés que prévu, en raison de sa volonté de recevoir plus de Syriens fuyant la guerre qui sévit dans leur pays. Ainsi, Québec prévoyait accueillir entre 4700 et 5300 réfugiés sélectionnés à l'étranger, mais est en voie d'en accepter entre 6800 et 7400, qu'ils soient parrainés ou pris en charge par l'État. 2015 : Plus de réfugiés, moins de regroupements familiaux Du coup, les immigrants accueillis à des fins de regroupement familial sont moins nombreux. Québec en attendait au moins 11 800, mais n'en acceptera finalement que 10 400, au plus. Les 6000 à 6600 réfugiés attendus en 2016 constituent donc une diminution par rapport à 2015. Cela demeure cependant plus élevé que ce qui était prévu à l'origine. En annonçant ces chiffres il y a quelques mois, la ministre de l'Immigration, Kathleen Weil déclarait également que Québec prévoyait accueillir de 48 500 à 51 500 immigrants en 2016, un nombre similaire à celui des trois années précédentes. Le gouvernement avait ainsi, en fait, prolongé d'un an les cibles décidées pour la période 2012-2015, en attendant le dépôt prochain d'une nouvelle loi sur l'immigration. De nouvelles cibles devaient être établies en fonction de cette nouvelle loi et de la nouvelle politique québécoise en matière d'immigration que le ministère était alors en train d’élaborer. L’annonce des nouvelles cibles fédérales est venue perturber quelque peu l’exercice. «Le Québec n’a (plus) d’autre choix que d’augmenter à 60 000 le nombre annuel d’immigrants qu’il accueille, soit 10 000 de plus qu’à l’heure actuelle, juge le premier ministre Philippe Couillard. « On a besoin de le faire »
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« Pourquoi avons-nous besoin de le faire ? Parce que le Québec, et ç’a un effet sur notre économie, est dans une situation où la population active, la population en âge de travailler ou de chercher un emploi, ne croît pas rapidement ou même a tendance un peu à décroître, a expliqué le premier ministre. On est un peu unique dans cette situation-là de sorte qu’on a besoin d’un moteur de croissance démographique plus important. Et l’immigration, c’est un de ces moteurs. » Dans la nouvelle politique d’immigration, intitulée « Ensemble, nous sommes le Québec », que Kathleen Weil a dévoilée lundi, il est mentionné qu’en relevant à 60000 le nombre d’immigrants reçus, « le Québec éviterait un recul de sa population en âge de travailler en dessous de son niveau de 2011 ». Or, si le seuil actuel de 50 000 immigrants est maintenu, « la taille de la population en âge de travailler connaîtrait un recul marqué entre 2016 et 2031, entraînant une rareté de main-d’oeuvre, particulièrement dans certains secteurs d’activité et régions ». En 2014, le Québec a sélectionné près de 35 000 de ses 50 000 immigrants. Il s’agit de l’immigration dite économique : les candidats sont choisis en fonction des besoins du marché du travail. À ce nombre se sont ajoutés près de 5000 réfugiés et 11 000 immigrants issus du programme de regroupement familial, autant d’immigrants que le gouvernement fédéral se charge de choisir. Les 10 000 immigrants de plus proviendraient essentiellement de la filière économique. « Ce que Mme Weil a annoncé de plus significatif ce lundi 7 mars 2016, c’est qu’on doit ajuster de façon encore plus étroite la sélection », a souligné le premier ministre. La nouvelle politique d’immigration mise sur une sélection à partir d’une banque de candidats ayant déclaré leur intérêt à immigrer au Québec et choisis pour répondre aux besoins courants du marché du travail.
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Immigration
Nouvelle politique et stratégie 2016-2021
Kathleen Weil : «Relever les défis de l’heure»
La ministre de l’Immigration, de la Diversité et de l’Inclusion, Mme Kathleen Weil, accompagnée de la députée de Jeanne-Mance-Viger, Mme Filomena Rotiroti, a dévoilé lundi 7 mars 2016, la nouvelle Politique québécoise en matière d’immigration de participation et d’inclusion, Ensemble, nous sommes le Québec, et sa stratégie d’action 2016-2021. Quelque 150 personnes, représentant des partenaires des milieux économique, communautaire et institutionnel, ont pris part à l’événement qui avait lieu au Marché Bonsecours, à Montréal. Fruit de la consultation publique qui s’est déroulée en janvier 2015 et de la collaboration de nombreux ministères et organismes gouvernementaux, cette politique phare inspirera les orientations et les actions du Québec en matière d’immigration, de participation et d’inclusion pour les années à venir.
«Répondre aux défis de l’heure» « La nouvelle politique répond aux défis de l’heure. Depuis 25 ans, des changements importants sont intervenus au Québec et dans le monde, notamment une plus grande mobilité des
personnes, une concurrence accrue dans la course aux talents ainsi qu’une diversité plus marquée dans la société québécoise. La politique et sa stratégie d’action misent sur la contribution de l’immigration à la prospérité du Québec et à la vitalité du français, de même que sur notre engagement à consolider les liens de confiance et de solidarité entre Québécoises et Québécois de toutes origines et à viser l'égalité réelle de toutes et de tous », a déclaré la ministre Kathleen Weil.
La Politique québécoise en matière d’immigration de participation et d’inclusion servira d’assise à la mise en place d’un système d’immigration moderne et performant, qui permettra au Québec de se démarquer sur la scène internationale par la qualité, l’accessibilité et la simplification des services offerts aux personnes aspirant à s’établir au Québec. Un processus de sélection novateur, inspiré des meilleures expériences internationales, est au cœur de ce nouveau système d’immigration. S'appuyant sur la déclaration d’intérêt, ce processus permettra de cibler en continu les candidates et candidats qui possèdent le meilleur profil pour répondre aux
besoins évolutifs en maind'œuvre au Québec, sur une base régionalisée. De même, le passage du statut temporaire vers le statut permanent sera facilité pour les étudiants étrangers et les travailleurs temporaires qualifiés. Des projets-pilotes viendront aussi ajouter un élément de flexibilité et d'innovation au système tout en renforçant les partenariats avec les acteurs régionaux.
La mise en place de ce nouveau système de sélection sera rendue possible si l'Assemblée nationale adopte le projet de loi no 77, Loi sur l’immigration au Québec, qui fait présentement l’objet d’une étude approfondie en commission parlementaire. Un investissement de 42,5 M$ Parmi les actions prévues dans la stratégie d’action, mentionnons la bonification et l'adaptation de l’offre de cours francisation, notamment axés sur les besoins professionnels des personnes immigrantes. Une promotion de l'offre de francisation sera aussi effectuée afin de rejoindre des clientèles aux besoins variés. Pour enrichir le vivre-ensemble, la stratégie propose de renforcer l’éducation aux valeurs démocratiques et aux droits et
libertés de la personne, et ce, dans les écoles, les milieux de vie et de travail. Le gouvernement continuera d’encourager les initiatives qui visent à mobiliser les acteurs de la société pour créer des milieux accueillants, qui favorisent l'établissement durable des personnes immigrantes dans toutes les régions du Québec. Des actions d’envergure sont également prévues pour accroître la représentation de la diversité, notamment au sein de l’État, qui doit faire preuve d’exemplarité à cet égard. Rappelons que le Plan économique du Québec 20152016, dévoilé en mars 2015, reconnaissait l’apport de l’immigration à la prospérité du Québec. Il prévoyait un investissement de 42,5 M$ sur cinq ans pour mettre en œuvre la politique et pour favoriser la contribution des personnes immigrantes et des minorités ethnoculturelles au développement du Québec. Première «relecture» depuis 1990 La nouvelle politique vient
remplacer l’énoncé de politique de 1990, Au Québec pour bâtir ensemble, qui guidait les actions du Québec en matière d’immigration et d’intégration. « Le Québec est une société ouverte et inclusive, qui bénéficie d’une longue histoire de relations interculturelles et d’une riche expérience en matière de vivre-ensemble. Nous sommes fiers de notre diversité et de notre caractère distinct et francophone. La nouvelle politique québécoise exprime notre ambition commune de faire du Québec une société prospère, qui assure l’épanouissement individuel et collectif. Parce que, ensemble, nous sommes le Québec! », a conclu la ministre Kathleen Weil. Infos : www.midi.gouv.qc.ca/ nouvellepolitique.
Politique québécoise en matière d’immigration, de participation et d’inclusion et Stratégie d’action 2016-2021
Par ce que «Ensemble, nous sommes le Québec»… En introduction du document de présentation de la nouvelle politique du gouvernement du Québec on peut lire : «En 1990, le gouvernement de Robert Bourassa dotait le Québec de sa première politique en matière d’immigration et d’intégration, Au Québec pour bâtir ensemble. Quelque 25 ans plus tard, nous continuons de bâtir ensemble pour créer un Québec plus prospère.» De fait, engageant 26 ministère et organisme dans une «politique transversale» la nouvelle stratégie innove. Mais comment cela se traduira-t-il, dans les faits? Le gouvernement souhaitant que l'immigration réponde aux
besoins du marché de l'emploi du Québec, il sera mis fin au principe du premier arrivé, premier servi mis de l'avant par la politique « Au Québec pour bâtir ensemble », élaborée en 1990. Ce que Kathleen Weil explique en déclarant que « Plusieurs constats et orientations de l'époque demeurent grandement pertinents, certains enjeux ont évolué. »
Trois idées charnières La nouvelle politique, nommée « Ensemble, nous sommes le Québec », s'appuie sur trois idées charnières : mieux sélectionner, mieux intégrer et mieux vivre ensemble. Elle s'inspire notamment de consultations publiques, menées à l'hiver 2015. Québec y consacrera 42,5 millions $ dans les cinq prochaines années.
La ministre note que le Québec doit lutter dans un environnement « de plus en plus compétitif » pour attirer les travailleurs étrangers en raison « du déclin de la population en âge de travailler de nombreux pays de l'OCDE ».
Les candidats à l'immigration devront remplir une déclaration d'intérêt, qui servira à les sélectionner selon leurs compétences et leur apport potentiel à la société québécoise afin d'assurer « une adéquation maximale entre sélection et
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besoins du marché du travail », d'expliquer Mme Weil. Un portrait de ces besoins sera tracé pour chacune des régions du Québec. Réduire les délais Québec vise à faire passer le délai de traitement des dossiers d'immigration, qui sont actuellement de 1 à 4 ans, à 3 à 6 mois. La ministre Weil mentionne que 1,4 million de postes sur le marché du travail québécois devront être pourvus d'ici 2022 et que 18 % de ces postes le seront par l'immigration. Selon elle, le Québec doit en faire plus pour retenir les travailleurs temporaires et les
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étudiants étrangers, « des personnes qui connaissent bien le Québec, ont déjà une connaissance du français et dont le processus d'intégration est bien entamé ». Ils sont actuellement environ 20 % à déposer une demande de certificat de sélection. Québec compte en outre proposer une « offre de francisation plus adaptée aux besoins des personnes immigrantes » et s'attaquer aux problèmes de reconnaissance des diplômes et connaissances acquises à l'étranger, un litige qui date de plus d'une décennie avec certains ordres professionnels.
Société
8 mars : Une "journée de la femme"; vraiment?...
Ce 8 mars, l'ONU célèbre la journée internationale de la femme. Ça et là, des journalistes évoquent la journée des femmes - par préférence, ou par contrainte d'espace... Chaque année, les observateurs s'arrachent les cheveux : faut-il parler de Journée de la femme ? Des femmes ? Des droits des femmes ? Derrière ces appellations, une vraie bataille idéologique se trame. Plus ou moins consciente. Comment se tirer de ce pétrin sémantique ? Il ne faut pas négliger les combats lexicaux. Car, comme à l'accoutumée, le choix du vocabulaire peut nous abuser, et souvent, en dit long sur les arrière-pensées - plus ou moins conscientes. C’est la journée internationale des femmes, de leurs droits. Rien à voir avec l’« éternel féminin », car, justement, il faut que ça change; répondent certains
"Les" femmes Les approximations syntaxiques font s'étrangler Marlène Coulomb-Gully, professeure à l'université Toulouse II-Jean Jaurès, spécialiste des questions de genre. Le choix des mots est crucial, explique-t-elle
: "Le singulier a pour effet pervers d'essentialiser une forme de féminin. Comme s'il existait une essence du féminin sur lequel s'ancre tout un imaginaire collectif assez puissant : la femme serait fatale, perverse, etc. Les femmes étant multiples, il faut utiliser le pluriel." Dans la revue Communication, l'universitaire Simmone Bonnafous dresse un diagnostic similaire, qu'a repéré Slate. Pour la chercheuse, l'usage du pluriel contribue à démonter les stéréotypes liés au genre.
l'histoire a longtemps été écrite par les hommes", commente Marlène CoulombGully.
Encore aujourd'hui, les historiens s'écharpent sur la genèse de cette journée. Certains l'assortissent à une grève du 8 mars 1907, quand des ouvrières new-yorkaises ont occupé leur usine. D'autres, comme la presse militante, la font remonter à 1857 : on commémorerait le 8 mars une manifestation de couturières qui a eu lieu à New York, encore.
"On s'est battu très fort contre "la" femme. On avait réussi à ce que cela ne se dise plus, mais c'est très enraciné, cette expression revient. Or la femme, cela n'existe pas, c'est une représentation inventée par les hommes. Quand on dit la 'journée de la femme', cela fait un peu fête des mères", écritelle.
Un mythe depuis démonté par la politologue Françoise Picq. Beaucoup s'accordent à dire que c'est la deuxième Conférence internationale des femmes socialistes, à Copenhague, en août 1910, qui a donné à cette journée son imprimatur. Y a été prise la décision d'organiser "une journée internationale des femmes".
Une genèse contestée S'il existe une telle foire lexicale, c'est aussi en raison de l'absence d'acte de naissance daté. "Et peut-être parce que
Une décision finalement corroborée en 1977 par l'ONU qui, dans sa résolution 32/142, invitait à une journée de célébration "des droits de la femme
et de la paix internationale". Le tout sur fond d'affrontements idéologiques entre bloc américain et bloc soviétique. "Droits des femmes" L'enjeu, aujourd'hui, ne se limite pas à l'image stéréotypée des femmes. "La question centrale actuelle, c'est celle de l'application pratique des droits des femmes", affirme Marlène Coulomb-Gully, qui martèle qu'une égalité de droit n'est pas une égalité de fait. D'où l'usage
ce cet intitulé, que l'on retrouve jusque dans le nom du ministère des Droits des femmes - récemment passé dans le giron de celui de la Famille. A l'heure où les écarts de salaires sont encore saillants et où les discriminations de genre ont toujours la peau dure, le 8 mars fait office de piqûre de rappel : quoiqu'en pensent les conservateurs les plus obtus, la bataille féministe ne se mène pas que sur le terrain lexical.
Emploi et équité
Secteur public du Québec : 20 000 femmes manquent à l’appel Même si les femmes sont majoritaires dans le secteur public québécois, certaines institutions ne leur font pas assez de place. Une compilation des médias parmi les données de 500 organismes employant plus de 600 000 travailleurs permet de mesurer les efforts mis en place par certains et les retards pris par d'autres pour atteindre l'équité.
femmes, la Société des loteries et des jeux, 19 %, et la Société des alcools, 37 % de plus.
Il manque 1543 femmes parmi les fonctionnaires de la Ville de Montréal. La municipalité devrait donc augmenter son effectif féminin de 16 % si elle veut respecter la loi sur l'accès à l'égalité en emploi. De son côté, Hydro-Québec devrait embaucher 15 % plus de
Ainsi, la Sûreté du Québec a un objectif de 24 % de femmes dans son effectif (elle en compte 22 %), alors que le Centre hospitalier universitaire de Montréal (CHUM) a un objectif de 75 % de femmes (il en compte 73 %).
La Commission des droits de la personne vérifie l'application de la loi et fixe des cibles d'emploi personnalisées pour chaque organisme, selon le type de travail et la disponibilité de femmes diplômées dans ce domaine.
Le bassin de diplômées dans la région est aussi pris en compte. Ainsi, la Ville de Boucherville a un objectif de 64 % de femmes (elle en compte 56 %), alors que la Ville de Thetford Mines a un objectif de 27 % (elle en compte 19 %). Parmi l'ensemble des organismes publics, les sociétés de transport font pâle figure. Par exemple, celle de Sherbrooke compte 37 femmes sur 221 employés (17 %), alors qu'elle devrait en faire travailler 76 (34 %). Elle devrait donc plus que doubler son nombre de femmes. C'est la Société de transport de
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Montréal qui est la plus avancée dans l'atteinte de son objectif, mais elle doit toutefois augmenter son effectif
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féminin de 20 %, selon la Commission des droits de la personne.
Société
8 Mars : la «taxe rose» existe…
Les femmes en payent le prix, de l’enfance à l’âge d’or
Les produits qui s'adressent aux femmes coûtent-ils plus cher que leurs équivalents destinés aux hommes? Depuis quelques années, on parle beaucoup de cette fameuse taxe rose qui serait discriminatoire envers les femmes. Existe-t-elle vraiment?
Pourquoi une femme paie-t-elle plus cher qu'un homme pour s'acheter des jeans, des lames de rasoir ou du shampooing? La Ville de New York s'est posé la question et a trouvé une réponse : les femmes font les frais d'une « taxe rose » imposée par les détaillants et l'industrie, qui n'ont pas de scrupules à leur vendre des produits plus cher qu'aux hommes. Dans une étude publiée en décembre dernier, le Department of Consumer Affairs de New York a analysé les prix de près de 800 produits équivalents ayant des versions spécifiques pour hommes et pour femmes. Le constat est sans appel. Dans 42 % des cas, les produits dédiés aux femmes étaient plus chers que ceux dédiés aux hommes. En moyenne, les consommatrices doivent payer une facture 7 % plus élevée que leurs homologues masculins pour
acheter des produits similaires. Encadré ici dans le txt sur 1 col
Produits pour femmes
Les coûts additionnels (en %)
Soins personnels: +13% Soins personnes âgées: +8% Vêtements adultes: +8% Vêtements enfants: +4% Jouets et accessoires: +7% Certains exemples sont frappants, surtout en ce qui concerne les jouets pour enfants. Ainsi, une trottinette rouge pour garçon était vendue deux fois moins cher que le modèle rose destiné aux filles. France : «Pas de preuve d'une taxe rose» La France s'est aussi penchée sur la situation après la montée aux barricades d'un groupe féministe, le Collectif Georgette Sand, qui dénonçait l'existence d'une taxe rose, et à la suite d'enquêtes de certains médias. Le ministère de l'Économie, de l'Industrie et du Numérique et l'Institut national de la consommation ont produit un rapport remis au Parlement français en décembre dernier.
déodorants et les crèmes hydratantes, ont été étudiés dans plus de 7000 supermarchés. Les auteurs du rapport ont toutefois été incapables d'établir que les prix fixés pour les produits féminins étaient gonflés par une taxe rose. « Au travers des relevés de prix effectués, il apparaît que des différences de prix existent tour à tour sur les produits destinés aux femmes et sur les produits destinés aux hommes. Il est impossible d'en déduire une règle générale de surcoût aux dépens d'un des sexes. »
Les prix de trois familles de produits, soit les rasoirs, les
Trois types de services, soit les prestations de déménagement,
le dépannage automobile et la serrurerie ont aussi été analysés. Là encore, impossible d'établir que des prix discriminatoires avaient été fixés pour les femmes.
services comparables.
Après le dépôt du rapport, le Collectif Georgette Sand a dit souhaiter qu'une future étude se penche sur les tarifs dans les salons de coiffure et chez le nettoyeur, ou au pressing, comme le disent les Français.
En 1995, l'État de la côte ouest américaine a légiféré pour interdire la discrimination en matière de prix selon le sexe du consommateur. La loi s'applique toutefois uniquement aux services et non aux produits. Une réglementation similaire est en vigueur à New York.
En France comme ici, une simple visite dans ces établissements permet de constater que les femmes doivent payer plus cher que les hommes pour des
Pour sa part, la Californie est convaincue depuis bien longtemps de l'existence d'une taxe rose.
Au Canada, aucune loi du genre n'a été adoptée.
Lot de consolation
Une pièce et un billet de monnaie A l'occasion de la journée internationale des droits des femmes, le Canada a lancé le 8 mars 2016 une pièce d'un dollar pour fêter le centième anniversaire du droit de vote des femmes et la banque centrale a lancé un concours pour faire figurer une femme célèbre sur un billet. C'est en 1916 que les femmes ont obtenu le droit de vote aux scrutins locaux dans trois
provinces de l'ouest canadien et cinq millions de pièces d'un dollar ont été frappées pour en marquer les cent ans, a indiqué la Monnaie royale. La pièce -figurant une femme déposant un bulletin de vote sous le regard d'une fillette avec l'inscription "Droit de vote des femmes 1916-2016"-, a été dévoilée par le Premier ministre Justin Trudeau.
Le chef du gouvernement a également lancé, pour le compte de la Banque du Canada, "une vaste consultation publique en vue de choisir la Canadienne emblématique" qui figurera sur un prochain billet de banque émis en 2018. Excepté le billet de 20 dollars canadiens avec l'effigie de la reine Elizabeth II, chef d'Etat en titre du Canada, pays membre du Commonwealth, aucun autre billet en circulation ne
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fait place à une représentante du sexe féminin. "En près de 150 ans d'histoire, les femmes, à l'exception notable de la reine, ont été très peu représentées sur les billets de banque", a déclaré le ministre des Finances Bill Morneau dans un communiqué. "En 2018, nous engagerons un réel changement pour une nouvelle génération de femmes",
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a-t-il ajouté, même si l'élue de la consultation doit répondre à certains critères historiques. Le public doit retenir une candidate "décédée depuis au moins 25 ans" qui "a oeuvré dans un domaine particulier ou s'est illustrée au service du pays", sans être bien sûr "un personnage de fiction".
Causes
Cinq femmes déposent plainte contre un trafiquant d’être humains…
Elles se retrouvent en prison!
C’est l’histoire de cinq femmes qui veulent lutter pour leurs droits primaires et qui se retrouvent en détention, assurément arbitraire, et sous menace de détention.
L’affaire se passe à Dakar, au Sénégal. Loin donc de nous, de nos préoccupations et de nos combats pour l’égalité en emploi et en salaires. Mais doit-elle nous laisser indifférents? Assurément non. C’est pourquoi nous en faisons état, en publiant ce cri du cœur d’une association sénégalaise, qui en l’occurrence, a été le lanceur d’alerte. L’alerte est venue sous forme d’une lettre ouverte aux membres du gouvernement marocain compétents en ce type d’affaires – puisque les victimes de ce déni de droit sont marocaines. Mais elle nous interpelle tous, partout à travers le monde. C’est pourquoi nous vous en proposons lecture. «De Conseil National des Marocains au Sénégal À - Mr. Salah Eddine Mezouar, Ministre des Affaires étrangères et de la Coopération - Mr. Anis Birou, Ministree chargé des Marocains de l’Extérieure et de l’Immigration Objet: A propos de la détention arbitraire de cinq Marocaines au Sénégal
Messieurs les Ministres, Cette lettre a pour objet de porter à votre attention les évolutions préoccupantes de la situation de l’emprisonnement des marocaines au Sénégal. Nous nous permettons de nous adresser à vous ce jour au sujet des cinq Marocaines, toujours maintenus en détention depuis maintenant 30 jours. Elles risquent aujourd’hui la prison. Pourtant ces dernières, travaillaient chez Mr Atoui en tant que serveuses. Elles font aujourd’hui l’objet de poursuites, en raison de la plainte déposée par l’Ambassade du Maroc au Sénégal contre Mr Atoui propriétaire du bar Saint-Tropez et de la Boite de nuit Silencio. L’affaire a commencé quand quatre marocaines se sont dirigées à l’Ambassade du Maroc pour récupérer leur passeport chez Mr Atoui qui a saisi les passeports de ses employées pour obtenir d’elles le remboursement de leurs billets d’avion qu’il a du payer pour les faire venir à Dakar. Ces quatre filles sont à Dakar depuis quatre à cinq an au service de Mr ATOUI. L’affaire atterrit à la Sûreté urbaine à qui les ressortissantes marocaines accusent Mr ATOUI de les recruter à des fins de prostitution. Ces dernières, confirme qu’une fois au Sénégal voient leurs passeports confisqués et sont obligées de se prostituer. Selon elles, les gains sont partagés entre la caisse du Silencio Club et les filles
concernées. Seulement cette pratique a duré depuis quatre années. Mr Atoui a été arrêté et gardé à vue en compagnie de la nouvelle gérante ressortissante marocaine qui est à Dakar depuis quatre mois seulement et quatre autres serveuses qui sont au Sénégal depuis 15 jours, 17 jours, et 30 jours. Ces Marocaines travaillent moyennant un salaire entre 200 mille FCFA (3200DH) et 250 mille FCFA (3500DH) et un logement gratuit à Hann Marinas et au centre ville et disposent d’un contrat de travaille. Les enquêteurs ont décidé d’inculper les filles qui se trouvaient dans les logements. Les cinq marocaines sont orientées vers le bureau du juge d'instruction, à la faveur de l'ouverture d'une information judiciaire et sont incarcérées dans la maison d’arrêt de Liberté VI à Dakar
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depuis déjà un mois, aucun délit qualifié ni avéré. Elles étaient chez elles seules entrain de dormir. Depuis leur détention, se sont des restaurateurs libanais qui les nourrissent, et n’ont aucun avocat pour les défendre. Pourtant, l’ambassade qui a déposé plainte contre Mr Atoui devait aider ses concitoyens pour le seul crime quelles soient trouvées dans la maison au moment de la perquisition. Elles étaient seules. L’ambassade étant informé, il devrait faire savoir aux autorités sénégalaises que les cinq filles sont sous la protection consulaire du Maroc. Ainsi l’ambassade, devrait s’enquérir du motif des arrestations, de leurs rendre visite et s’assurer ainsi des conditions de détention et proposer
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un avocat pour une assistance juridique. Ces cinq marocaines ont aujourd’hui un sentiment profond d’abandon de la part de leur propre représentation diplomatique, seule instance à même de les protéger face à cette situation et surtout la surveillance de la légalité du procès judiciaire. Nous ne doutons pas de votre compréhension quant aux graves conséquences pour ces personnes ni de votre volonté à assurer votre mandat de protection des ressortissants marocains. En vous remerciant de l’attention que vous voudrez bien accorder à ces questions cruciales, nous vous prions, Monsieur le Ministre, de bien vouloir agréer l’expression de notre très haute considération. Signé : Le Président du Conseil National des Marocains au Sénégal».
Société
10% des ménages vivent avec moins de la moitié du revenu minimum
3,6 milliards auraient suffi pour soulager la misère des plus pauvres au Québec
Bon an mal an, les 10 % des ménages les plus pauvres disposent en moyenne de la moitié du seuil minimum. Plus précisément selon les chiffres disponibles pour l’année 2011, un citoyen sur dix ne disposait pas d’assez d’argent pour couvrir le coût de ses besoins essentiels. C’est ce qui ressort d’une étude de l’Institut de recherche et d’informations socio-économiques (IRIS), qui affirme également : «Il aurait suffi de 3,6 milliards pour que tous les Québécois puissent au moins subvenir à leurs besoins de base en 2011».
est grave dans une société qui aurait les moyens de faire autrement et qui s’est même donné une loi pour tendre vers un Québec sans pauvreté. C’est grave parce que cela veut dire que quelque part, des personnes sont forcées de prendre sur elles, sur leur santé, sur leur espérance de vie parce qu’elles n’ont pas le minimum requis. C’est pour cela qu’on parle de déficit humain », a déclaré en entretien téléphonique au Devoir Vivian Labrie, coauteure de l’étude avec Simon Tremblay-Pépin.
L’ampleur de ce manque à gagner va grandissant puisque l’écart, en dollar constant, n’était que de 2,5 milliards en 2002, rapporte l’étude dévoilée mardi 24 février 2016 et intitulée : « Le déficit humain imposé aux plus pauvres ».
Un panier bien dégarni… Leurs calculs se basent sur les dernières données disponibles sur la mesure du panier de consommation (MPC) de Statistique Canada, un indicateur du seuil de pauvreté reconnu par Québec. Cherchant à tenir compte du coût de la vie selon le type de ménage et leur lieu de résidence, ce seuil a été établi, par exemple, à entre 30 900 $ et 33 100 $ pour une famille de deux adultes et deux enfants en 2011. « C’est un seuil franchement très bas, précise Vivian Labrie. On estimait, par exemple, le coût du logement de cette famille de quatre à seulement 715 $ par mois à Montréal. »
« Ce déficit grandissant et qui s’accumule année après année
Bon an mal an, les 10 % des ménages les plus pauvres dis-
Un peu plus de 11 % des personnes et 14 % des ménages québécois ne disposaient pas de revenus suffisants — même après les impôts et transferts des gouvernements — pour couvrir le coût d’un panier de biens et services essentiels en matière notamment de logement, de nourriture, de vêtements et de transport.
posent en moyenne de la moitié de ce seuil minimum. Les Québécois qui appartiennent au décile suivant font à peine mieux avec un revenu moyen qui approche — mais ne dépasse jamais — la barre fatidique. Ceux du troisième décile se maintiennent tout juste au-dessus. À l’autre extrême de la distribution de la richesse, le 10e décile a vu son revenu moyen se tasser un peu de 2002 à 2011, d’environ 4,5 fois la MPC à 4 fois. Les 9e et 8e déciles se sont maintenus quant à eux aux alentours respectivement de 3 fois et de 2,5 fois la MPC.
Au total, l’ensemble des ménages qui ne parviennent pas à atteindre la MPC ont vu leur retard par rapport à ce seuil passer de 2,5 milliards, en 2002, à 3,6 milliards en 2011 alors que les dépassements de tous les autres ont augmenté de 81 milliards à 92,8 milliards, une augmentation attribuable en partie à la croissance démographique. « Ce que cela indique, c’est que nous avons collectivement les moyens de permettre à tout le monde de répondre à ses besoins de base et qu’on aurait facilement pu combler le déficit des uns en prenant ne serait-ce qu’une part de l’augmentation du surplus des autres. »
Déficit humain cumulé Récupérant les discours en vogue sur l’état des finances publiques, les deux chercheurs de l’IRIS comparent les tendances suivies au cours de ces dix années par les déficits budgétaires et les déficits à la MPC. Ils constatent que le déficit cumulé des finances publiques québécoises s’est à peine élevé à 7,9 milliards en dollar courant, soit trois fois moins que les 27 milliards du « déficit humain » à la MPC. « Il semble cependant que ceux et celles qui en subissent les douloureuses conséquences ne reçoivent pas la même attention médiatique que les détenteurs de la dette publique du Québec », ironisent-ils. Les chercheurs tirent de tout cela plusieurs conclusions. La première est qu’il est important de s’assurer que les statisticiens officiels continuent de suivre l’évolution du degré
d’atteinte de la MPC. D’autres indicateurs de revenus moins restrictifs devront aussi être mis au point afin de présenter un reflet plus proche de la réalité de la nature et du coût des besoins minimums des individus. Il faut se rappeler également que ces revenus des ménages ne pourront jamais couvrir l’ensemble de leurs besoins essentiels et que plusieurs autres relèvent de l’accès à des biens et des services publics financés collectivement, comme le système de santé et d’éducation. Le coeur de Vivian Labrie bascule entre l’optimisme et le pessimisme. « On sent une certaine évolution des mentalités depuis l’adoption en 2002 de la loi pour un Québec sans pauvreté. D’un autre côté, le gouvernement parle de couper encore dans l’aide sociale qui est à 50 % des seuils dont on vient de parler. »
Mars, mois de la nutrition… Mars est le Mois national de la nutrition et un excellent moment pour réfléchir à l'importance d'une saine alimentation. Bien manger signifie consommer une variété d'aliments des 4 groupes alimentaires pour se sentir bien et rester en bonne santé.
Suivez ces étapes pour vous aider à manger sainement, si vous en avez les moyens, bien sûr : 1. Consommez les bons types d'aliments en suivant le Guide alimentaire canadien. Choisissez une variété d'aliments dans chacun des 4
groupes alimentaires. 2. Consommez les quantités d'aliments recommandées en fonction de votre âge, de votre sexe et de votre niveau d'activité.
sir des aliments plus sains lorsque vous faites vos achats. Le tableau de la valeur nutritive et le pourcentage de la valeur quotidienne peuvent vous aider à faire de meilleurs choix.
3. Lisez les étiquettes alimentaires pour comparer et choi-
4. Limitez votre consommation d'aliments et de boissons
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riches en calories, matières grasses, sucre et sodium. Pour plus d’information utile sur l’alimentation et la nutrition, consultez : http://www. canadiensensante.gc.ca/eating-nutrition/index-fra.php www.santecanada.gc.ca / www.aspc.gc.ca
Coût de la vie
Pour une troisième année consécutive
Hydro-Québec haussera ses tarifs le 1er avril prochain
Après avoir demandé à la Régie de l’énergie du Québec une permission d’augmenter ses tarifs de 1,7 %, HydroQuébec, qui a généré en 2015 un bénéfice net de 3,15 milliards, devra se contenter de 0,7 %. Par ailleurs, elle ne pourra toucher au tarif L, accordé aux grands clients industriels.
La décision prise lundi et publiée mardi 9 mars 2016 par la Régie entraînera, selon HydroQuébec, un coût supplémentaire de 15,72 $ par année pour une maison de taille moyenne et de 4,56 $ pour un logement. Mais la décision met aussi la table à la réforme des tarifs domestiques de 2017. Entre autres, la Régie a accepté la proposition d’Hydro-Québec de pouvoir créer une « facture minimale ». Celle-ci s’appliquerait aux clients qui consomment de façon irrégulière ou de très petits volumes, comme les chalets ou les autoproducteurs. De plus, la Régie accepte l’idée d’un tarif applicable aux « grands consommateurs facturés en puissance », mais rejette l’idée d’un tarif distinct
pour les agriculteurs. Par ailleurs, la Régie demande aussi à Hydro-Québec de faire une proposition pour « répondre aux enjeux » qui viendront du nombre croissant de véhicules électriques.
L’augmentation, qui s’applique également à la plupart des clients d’affaires, représente « le tiers de la prévision de l’inflation », a affirmé HydroQuébec. La société a d’abord réclamé 1,9 % lors de sa demande initiale en juillet 2015. Cinq mois plus tard, elle a révisé le chiffre à 1,7 %. « Cette décision s’inscrit en droite ligne avec l’engagement de l’entreprise de limiter les hausses tarifaires pour les prochaines années au niveau de l’inflation. » Quant aux 142 grands clients industriels qui bénéficient du tarif L, la facture demeurera inchangée. Hydro-Québec avait demandé à la Régie de l’énergie la permission de pouvoir augmenter le tarif de 1 %. Dans la note explicative de la hausse de 0,7 % sur les tarifs résidentiels, la baisse des coûts de 2,8 % a été contrebalancée par divers facteurs, dont l’indexation du bloc
d’électricité patrimonial (+0,7 %), les hivers 2013-2014 et 2014-2015 (+1,7 %) et le coût d’approvisionnement en courant (+1,1 %).
Autres scénarios La décision de la Régie a fait bondir l’Union des consommateurs, selon laquelle les clients d’Hydro-Québec auraient dû obtenir une baisse de tarifs de 1,2 % « sur la base de la progression des coûts qu’elle doit assumer pour offrir le service à chacune des catégories de clientèle ». Selon ce principe, avance le groupe de pression, les clients industriels auraient fait face à une augmentation de 6 %. Dans l’ensemble, lorsque la hausse entrera en vigueur, les tarifs résidentiels auront grimpé de 11 % depuis 2013. D’année en année, le processus attire de nombreux intervenants, parmi lesquels figurent des groupes comme l’Union des producteurs agricoles, la Fédération canadienne de l’entreprise indépendante, l’Union des consommateurs, l’Union des municipalités du Québec et le Conseil de l’industrie forestière. Selon la FCEI, la hausse de 0,7 %
plutôt que 1,7 % « permettra de donner un petit répit aux PME, pour qui les coûts de l’énergie représentent une préoccupation constante ». La décision de la Régie portant sur la hausse des tarifs au 1er avril 2015 avait suscité de multiples réactions. En accordant à la société d’État la permission de relever ses tarifs résidentiels de 2,9 %, plutôt que les 3,9 % demandés, la Régie avait signalé qu’une partie de la hausse découlait des obligations d’Hydro-Québec d’acheter l’électricité éolienne de producteurs privés. Cette décision, politique,
remontait aux années 2000 et s’inscrivait dans une perspective de développement économique régional. La décision de la Régie publiée mardi mentionne qu’en plus des deux hivers froids, les facteurs ayant pesé sur les coûts proviennent du démarrage de production électrique à partir d’énergie renouvelable. Le bénéfice net de 3,15 milliards engrangé en 2015-2016 a permis à Hydro-Québec de verser au gouvernement un dividende de 2,4 milliards.
Malgré une baisse moyenne de 16 % du prix de l'essence en 2015
À Montréal, on paye toujours plus cher… Les automobilistes québécois ont bénéficié d'une baisse généralisée du prix de l'essence en 2015, à l'exception de ceux de la région de Montréal, qui, les vendredis, ont été victimes de hausses injustifiées, selon une compilation publiée lundi par l'association d'automobilistes CAA-Québec. La moyenne des prix de l'essence a diminué de 16 % au Québec en 2015 par rapport à l'année précédente. Le propriétaire d'une compacte comme une Honda Civic 2014, qui a parcouru 20 000 kilomètres au cours de l'année, a ainsi pu économiser plus de 300 $ grâce à cette baisse des prix. Le conducteur d'une fourgonnette Dodge Caravan 2014, qui a parcouru la même distance, a quant à lui économisé 500 $ et
le propriétaire d'une camionnette Chevrolet Siverado a sauvé plus de 550 $ dans les mêmes conditions.
Le baril de pétrole brut raffiné a perdu 50 % de sa valeur en 2015 avec un prix moyen de 52 $, mais la marge de raffinage a augmenté de 67 %, par rapport à 2014, pour atteindre 20 cents le litre. La faiblesse du dollar canadien explique en partie cette augmentation de la marge de raffinage.
Québec qu'aux États-Unis : - l'augmentation de la marge de raffinage; - l'entrée en vigueur de la seconde phase du marché du carbone; - le recul du dollar canadien par rapport à la devise américaine; - le taux de taxation du litre d'essence (41 % à Montréal).
Malgré cette baisse des prix de l'essence, les automobilistes québécois n'ont pas eu droit au même traitement que leurs homologues américains où l'essence se vend 62 cents canadiens le litre.
Des vendredis très spéciaux… Le CAA-Québec a observé que les automobilistes montréalais ont été victimes de hausses injustifiées les vendredis en 2015. L'association estime que 11 des 17 hausses du prix à la pompe survenues un vendredi l'an dernier étaient démesurées et sans fondement.
Plusieurs raisons expliquent que les prix à la pompe ne diminuent pas autant au
De plus, la marge au détail a augmenté de 7 % dans la région montréalaise alors
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qu'elle a fondu respectivement de 20 % et 18 % à Québec et Sherbrooke. Le CAA-Québec estime que l'industrie pétrolière applique
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encore des stratégies défavorables aux automobilistes, avec des hausses substantielles et injustifiées ainsi que par des épisodes de trop grande stabilité à la pompe.
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Administration
Une amnistie pour les multimillionnaires «réfugiés fiscaux» de l’Ile de Man
Sans pénalité ni accusation criminelle!..
L'Agence du revenu du Canada (ARC) a offert une amnistie à plus d'une vingtaine de riches clients du cabinet comptable KPMG qui ont caché des millions de dollars à l'île de Man. Plus de 130 millions avaient été placés dans des sociétésécrans enregistrées dans ce paradis fiscal selon un stratagème conçu par KPMG.
visait à tromper le fisc.
Ces multimillionnaires ne se verront imposer aucune pénalité et ne feront face à aucune accusation criminelle. Les clients n'ont qu'à payer les impôts qu'ils auraient dû payer sur leurs investissements extraterritoriaux non déclarés et des intérêts à un taux réduit.
Une offre « scandaleuse » Enquête a montré l'offre secrète de l'ARC à plusieurs avocats fiscalistes, dont l'avocat Duane Milot de Toronto, qui représente des Canadiens de la classe moyenne en litige avec l'ARC. Ses clients sont souvent traînés pendant des années devant les tribunaux par l'Agence. « C'est scandaleux », a-t-il dit après avoir lu le document.
L'émission Enquête et CBC ont obtenu une copie de l'offre confidentielle de neuf pages, datée du 1er mai 2015 et signée par Stephanie Henderson, la gestionnaire de l'Agence du revenu responsable des enquêtes outremer. Un porte-parole de l'ARC indique que l'Agence a souvent recours à des ententes. « L'ARC reconnaît que la résolution la plus hâtive possible des différends est dans l'intérêt public, car de longs litiges sont coûteux pour toutes les parties et les résultats de ces causes fiscales complexes peuvent être difficiles à prédire », écrit le porte-parole, Philippe Brideau. Avant de proposer cette offre, l'Agence avait imposé des pénalités à quelques-uns des clients de KPMG qu'elle avait identifiés lors de vérifications fiscales. Selon l'ARC, le stratagème employé à l'île de Man
Cependant, l'Agence ignorait l'identité des autres clients de KPMG. Depuis 2013, le cabinet comptable refuse de remettre au fisc la liste des autres clients en dépit d'un ordre de la cour fédérale les forçant à le faire.
« L'Agence du revenu semble dire aux Canadiens : si vous êtes bien nantis, on vous donne une deuxième chance, mais si vous ne l'êtes pas, vous êtes coincés » estime Duane Milot, avocat fiscaliste.
Entente secrète Peu importe la raison qui a poussé l'ARC à faire cette offre, il est clair que l'Agence ne souhaitait pas que quiconque d'autre soit au courant. Le document contient une clause de confidentialité. « Le contribuable consent à assurer la confidentialité de l'offre et ne communiquera à personne les modalités de l'offre », selon la lettre envoyée aux clients de KPMG.
Jonathan Garbutt, un autre avocat fiscaliste de Toronto, dit que l'ARC, par manque de ressources, peut chercher à éviter de longues batailles coûteuses devant les tribunaux avec des multimillionnaires. « Ces gens ont de l'argent. Ils peuvent se battre et se payer les meilleurs avocats » dit-il.
« Ça sent mauvais », dit Duane Milot.
« Il y a de grosses sommes en jeu dans ces cas-là, donc l'ARC va volontiers se satisfaire des impôts récupérés et passer à des cibles plus faciles. » tempère M. Garbutt.
Et KPMG dans tout cela? Le document n'indique pas si le cabinet KPMG évitera des peines civiles ou criminelles pour avoir mis sur pied le stratagème de l'île de Man. Des experts que nous avons
« Voilà exactement le genre de comportement du gouvernement qui mine la confiance du public envers le système, ce genre d'ententes secrètes. Tous devraient être traités également. », estime-t-il.
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consultés disent que le cabinet pourrait aussi s'être tiré d'affaire.
avancer ce dossier aussi loin que possible » , ajoute Ted Gallivan.
En entrevue vendredi dernier, le sous-commissaire de l'ARC responsable des programmes d'observation, Ted Gallivan, a dit qu'il serait inapproprié pour lui d'indiquer si KPMG aussi s'était fait offrir une amnistie. « L'ARC est encore en train de poursuivre activement ce dossier, donc je ne peux pas commenter les décisions que nous pourrions ou non avoir prises. »
Une décision controversée La décision d'offrir une amnistie aux clients de KPMG a soulevé la colère d'employés de l'ARC, selon plusieurs sources au sein de l'Agence. « Personne n'est content de cette décision, personne », nous a indiqué une source.
Selon des documents déposés en cour, une quinzaine de clients de KPMG se seraient identifiés auprès de l'Agence à la suite de l'offre. Six ont refusé de le faire. L'Agence dit poursuivre ses procédures devant les tribunaux pour obtenir les autres noms. « Je ne veux vraiment pas dire quoi que ce soit qui risque de mettre en péril nos démarches. Je veux souligner que notre travail est loin d'être terminé et que nous avons l'intention faire
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Certains fonctionnaires croyaient que l'ARC aurait dû lancer une enquête criminelle sur le stratagème de KPMG. La décision d'offrir cette amnistie serait venue de la haute direction de l'Agence, selon nos sources. Le sous-commissaire Gallivan dit avoir fait des vérifications au sein de l'Agence. Selon lui, il n'y avait pas eu de dissensions sur ce dossier. « Dans ce cas précis, nous n'avons trouvé aucune preuve de débat ou de désaccord interne », dit-il.
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Publi-info
Réglementation des professionnels en immigration
Protection du public
Le mandat du CRCIC sécurise davantage l’immigration au Canada Le gouvernement du Canada exerce un contrôle très strict sur les personnes autorisées à fournir de l’aide dans les demandes d’immigration et de citoyenneté. Pour protéger le public, la Loi sur l’immigration et la protection des réfugiés (LIPR) et la Loi sur la citoyenneté établissent que toute personne fournissant des conseils en immigration ou en citoyenneté canadienne moyennant des frais ou une autre forme de rétribution doit être membre en règle d’un barreau canadien, de la Chambre des notaires du Québec ou du Conseil de réglementation des consultants en immigration du Canada (CRCIC). Désigné organisme de
réglementation des consultants en immigration en 2011 par Citoyenneté et Immigration Canada (maintenant Immigration, Réfugiés et Citoyenneté Canada), le CRCIC applique des règles strictes à l’admission à la profession : Les candidats doivent réussir un examen de connaissances après avoir suivi un programme d’études de consultant en immigration dans un établissement d’enseignement reconnu et soumettre une déclaration de bonne moralité et de bonne conduite prouvant, entre autres, qu’ils ne font pas l’objet d’accusations au pénal pour lesquelles ils n’ont pas été réhabilités. Une fois admis, les consul-
tants réglementés en immigration canadienne (CRIC) se tiennent au courant des politiques et autres questions importantes touchant le processus d’immigration canadienne en suivant de la formation professionnelle annuelle, et se soumettent à une vérification annuelle visant à s’assurer que leur travail en immigration satisfait aux normes établies par le CRCIC. Le CRCIC maintient également un processus de plaintes et de discipline solide grâce auquel une mauvaise conduite professionnelle peut être signalée et l’activité d’un CRIC cessée si une violation des normes est établie.
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Engagé dans une lutte contre la fraude à l’immigration, le CRCIC encourage le signalement de personnes recevant de l’argent en contrepartie de services en immigration sans y être autorisées par la loi. Appelez la Ligne sans frais de surveillance frontalière
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de l’Agence des services frontaliers du Canada au 1-888-502-9060 pour signaler un cas. Agissez pour protéger le public. Renseignements : www. iccrc-crcic.ca; communications@iccrc-crcic.ca.
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Emploi
Plus de 900 pharmaciens sur le carreau depuis le mois de septembre 2015
Depuis septembre2015, plus de 930 travailleurs employés dans des pharmacies du Québec ont perdu leur emploi, révèle un sondage mené pour le compte de l'Association québécoise des pharmaciens propriétaires (AQPP), obtenu par La Presse. Québec tarde à autoriser le déplafonnement des allocations professionnelles des pharmaciens, et ceux-ci doivent adopter des mesures pour boucler leur budget, dont le licenciement, affirme le président de l'AQPP, Jean Thiffault. Explications.
Problèmes de ristournes En juin, les pharmaciens propriétaires ont accepté de subir des compressions de 400 millions sur trois ans. En contrepartie, Québec s'engageait à lever le plafond de leurs allocations professionnelles, aussi appelées ristournes. Depuis septembre, 50 millions ont été prélevés par Québec auprès des pharmaciens. Mais encore aujourd'hui, le plafond de leurs allocations professionnelles n'est pas levé. « Ce décalage a un effet financier majeur sur nos membres. On a reçu plusieurs appels de pharmaciens en détresse », témoigne le vice-
président de l'AQPP, Jean Bourcier, qui explique avoir mandaté la firme Léger pour mener un sondage auprès de ses membres sur l'impact du retard du déplafonnement.
Fermé le dimanche Pour équilibrer leur budget, 29 % des pharmacies ont diminué leurs heures d'ouverture depuis septembre. En moyenne, chaque pharmacie de la province a sabré 1,9 heure d'ouverture par semaine. « Une pharmacie a par exemple décidé de fermer le dimanche pour arriver », illustre M. Bourcier. « Le gouvernement plaide toujours qu'il veut améliorer l'accès à la première ligne. Mais présentement, l'accès est diminué », remarque M. Thiffault. 934 pertes d'emplois De nombreuses pharmacies ont également dû réduire les heures de travail de certains 53 % ont ainsi sabré en moyenne 6 heures sabrées par semaine le temps de travail des pharmaciens; 47 % ont coupé en moyenne 8,3 heures pour leurs assistants techniques et 44 % ont réduit de 9,8 heures par semaine les heures ouvrées
Portrait d’une activité •Nombre de pharmaciens propriétaires au Québec : 2056 •Nombre de personnes travaillant dans les pharmacies du Québec : 41 000 •Nombre de pharmaciens sondés : 850 •Proportion de la rentabilité des pharmacies québécoises que représentent les allocations professionnelles : 26 % •Nombre moyen d'heures d'ouverture par semaine des pharmacies du Québec : 72 •Profit annuel moyen par pharmacie : 374 000 $ •Moyenne de pharmaciens propriétaires par pharmacie : 1,8 •Semaine moyenne de travail des pharmaciens : 55 heures
du «personnel de plancher». En tout, ces diminutions d'heures ont entraîné 934 pertes d'emplois. « Sur une aussi courte période, c'est énorme », estime M. Bourcier.
Incapable d'arriver, 27 % des pharmaciens se sont tournés vers leur banque pour obtenir plus de financement. Par manque de budget, 87 % des pharmaciens disent avoir diminué leurs contributions à des organismes communautaires. Les commandites des pharmaciens aux soupers spaghetti, aux tournois de hockey et aux autres activités de groupes communautaires ont diminué de 4,5 millions depuis cinq mois, selon le sondage. « Et 42 % des pharmaciens ne prennent plus de stagiaires », ajoute M. Bourcier. Sous la menace du projet de loi 81 L'AQPP sera à Québec pour prendre part à la commission parlementaire sur le projet de loi 81 sur le coût des médicaments. Par cette loi, Québec veut réduire le coût de certains
médicaments en ayant recours à des appels d'offres. L'AQPP estime que ce projet de loi « change le modèle d'affaires » et que les pharmaciens risquent d'en payer le prix. L'AQPP souhaiterait s'asseoir avec Québec pour « revoir le mode de rémunération des pharmaciens ». M. Bourcier déplore ne pas avoir beaucoup de sympathie de la part du gouvernement. « On n'est pas des négligés de la société. Mais il y a une limite à notre capacité de résilience », dit-il.
Québec évalue la situation Au cabinet du ministre de la Santé, Gaétan Barrette, on explique que la levée du plafond des allocations professionnelles doit être adoptée par règlement et que le processus «suit son cours». « La période de prépublication s'est terminée le 5 février. Nous sommes en train d'analyser les commentaires reçus en vue de la publication, comme le veut la procédure », affirme l'attachée de presse du ministre Barrette, Julie White.
Bénévoles recherchés
Le Centre d’action bénévole de Montréal recherche des bénévoles pour les activités suivantes : - Le Carrefour communautaire de Rosemont l'Entre-Gens recherche des bénévoles afin d'offrir un cours hebdomadaire de poterie à de jeunes adultes qui n'en ont jamais fait. Le matériel sera fourni. Communiquez avec Karen Vespier au 514.722.1851 poste 500 Info : accueil@ccreg.org; secteuradultes@ ccreg.org - Le Centre communautaire de loisirs SainteCatherine d'Alexandrie, situé près du métro Beaudry, recherche des bénévoles pour aider les aînés avec les nouvelles technologies informatiques. Communiquez avec Alexandre Martin au 514.524.6626 Info : information.cclsca@gmail.com; www.cclsca.qc. ca
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- Pro-Vert Sud-Ouest recherche des bénévoles à compter de la mi-avril dans le cadre du projet Carrefour vert de Saint-Pierre afin de participer à la plantation d'arbres, arbustes et vivaces dans un stationnement. Les personnes doivent être en bonne santé physique et sans problème de dos. Contactez Stéphane Lussier au 514.768.2709 poste 205. Info : info@provert.org; www.provert.org - Le Centre d'hébergement des Seigneurs, situé près du métro Georges-Vanier, recherche des bénévoles ayant des talents artistiques pour animer des ateliers (chant, peinture, tricot, couture, etc.) auprès de petits groupes de résidents. Appeler Danny Bibeau au 514.935.4681 poste 51110. Info : danny.bibeau.sov@sss.gouv.ca Renseignements additionnels: 514.842.3351 ou www. cabm.net
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Sécurité
Centre de prévention de la radicalisation menant à la violence
647 signalements, 147 interventions et 9 cas désespérés
Un an après sa création, le gouvernement du Québec a annoncé qu’il augmentait de 50% son financement du Centre de prévention de la radicalisation menant à la violence (CPRMV).
Le gouvernement avait déjà accordé l’an dernier un montant de 1M$ sur deux ans au CPRMV, égalant celui injecté par la Ville de Montréal. «Devant le succès du centre et les besoins qui se révèlent, on a décidé d’augmenter notre contribution», a déclaré le ministre de la Sécurité publique, Martin Coiteux. 647 signalements reçus Depuis sa création, le centre a reçu 647 appels de signalements, a effectué 147 interventions directes auprès de personnes en processus de radicalisation et a transféré neuf cas
aux autorités policières. «Des professeurs et des parents ont été proactifs et on a réussi à arrêter le processus», a affirmé Herman Deparice-Okomba, directeur du CPRMV.
Le 500 000$ appuiera l’ensemble des interventions du centre, dont la prévention auprès des jeunes en milieu scolaire. «Ça va nous permettre d’être plus proactifs, de développer de nouveaux outils, de faire de la sensibilisation dans de nouveaux milieux», a souligné le maire de Montréal Denis Coderre. 80% de prévention et 20% de réaction Le CPRMV semble être là pour rester. Son approche, axée à 80% sur la prévention et à 20% sur la réaction, a suscité l’intérêt du secrétaire général des Nations Unies, Ban
Ki-moon lors de son passage à Montréal à la mi-février. «On travaille déjà en collaboration avec les institutions des Nations Unies pour que le modèle du centre de prévention fasse des petits à travers le monde», s’est réjoui M. Coderre. Cette subvention gouvernementale survient peu de temps après une altercation dans un gymnase du Collège de Maisonneuve impliquant un groupe de personnes, dont un étudiant présumé radicalisé et un agent de sécurité de l’établissement.
L’événement, qui a nécessité l’intervention du Service de police de la Ville de Montréal, (SPVM) a ramené au premier plan les menaces de radicalisation qui planent au-dessus de
M Herman Okomba-Deparice ce cégep.
se concentrer sur ce collège.»
M. Deparice-Okomba a soutenu qu’il ne fallait pas stigmatiser le Collège de Maisonneuve: «On parle de ce collège parce qu’il a parlé publiquement, mais on a reçu 647 appels de partout. Il ne faut pas
M. Coiteux, de son côté, a refusé de lier l’octroi de nouveaux fonds à l’affaire Charkaoui. «Cet investissement suit un fil conducteur. Ce n’est pas la conséquence d’un événement», a-t-il souligné.
Atelier de la fondation canadienne des relations raciales à Montréal
Comprendre les situations liées à la diversité de croyances et de cultures La fondation canadienne des relations raciales va organiser à Montréal, le jeudi 17 mars prochain, un atelier qui a pour but de permettre aux participants de converser ouvertement et de manière productive au sujet des croyances et des questions connexes. Gratuit et ouvert à tous, l’atelier s’étend sur toute une journée (de 9h à 15h) et se tiendra dans la salle M460 de la Grande Bibliothèque. Cet atelier est destiné notamment aux cadres d’entreprise ou d’organisme public ainsi qu’aux animateurs communautaires qui, dans le cadre de leur activité, sont confrontés à des situations liées à la diversité de croyances et de cultures au sein de leur organisation ou de leur communauté. Conçu pour forger des connaissances
quant aux situations qui surviennent en milieu de travail ou dans la collectivité en lien avec les croyances, il vise à accroître la capacité des participants à gérer des situations nées de pratiques religieuses et de valeurs culturelles conflictuelles. Les participants auront l’opportunité de rencontrer des leaders confessionnels représentatifs de la diversité confessionnelle de leur région et de discuter des situations nouvelles qui voient le jour en lien avec l'accroissement de la population multiconfessionnelle. Un module de perfectionnement professionnel et sa trousse à outils sont également offerts.
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Sécurité
Terrorisme : 180 canadiens combattent en Syrie et en Irak
Une poignée de personnes qui avaient combattu dans un théâtre terroriste à l’étranger et qui étaient revenues au Canada ont réussi à quitter à nouveau le pays pour retourner se battre. Le patron du Service canadien du renseignement de sécurité (SCRS) reconnaît que, malgré toutes les lois canadiennes qui interdisent les voyages à des fins terroristes, certains s’y adonnent encore, dont des personnes sous surveillance.
À l’occasion de son passage en comité sénatorial, le directeur du SCRS, Michel Coulombe, a mis à jour les chiffres concernant les Canadiens impliqués dans le terrorisme outre-mer. Ainsi, ce ne sont plus 80 personnes qui sont de retour au pays après avoir combattu à l’étranger, mais bien 60. La différence s’explique en partie, a reconnu M. Coulombe, par le fait que « les gens sont revenus et sont repartis ». « Les gens reviennent et même s’ils sont sous surveillance, on ne peut pas les surveiller 24 heures sur 24, sept jours par semaine. Quand les gens ont vraiment le désir de partir, même s’ils n’ont pas de passeport, ils vont utiliser celui d’un membre de la famille, d’un cousin, d’un ami ou en voler un. Alors il y a plusieurs façons de quitter le pays si vraiment c’est ce qu’on veut faire. »
Une loi interdisait déjà aux Canadiens de se rendre à l’étranger avec l’intention de commettre des actes terroristes et la Loi antiterroriste C-51 adoptée par le gouvernement conservateur l’an dernier a resserré encore davantage ces dispositions. Sans compter que ces personnes ayant combattu à l’étranger sont censées être
sous la surveillance des autorités. Y a-t-il laxisme ? « On ne veut pas d’un État policier, justifie M. Coulombe. Si le désir de partir et la volonté sont là, quitter le pays, c’est toujours faisable. » Selon le directeur du SCRS, le nombre de personnes ayant un lien avec le Canada qui combattent à l’étranger s’élève
maintenant à 180, dont une centaine se trouve en Irak ou en Syrie aux côtés du groupe État islamique. Le chef du NPD, Thomas Mulcair, voit dans ces chiffres la preuve que les autorités ont besoin de davantage de ressources. « Je pense que les lois sont une chose, mais donner les moyens aux gens qui doi-
vent les appliquer, ces lois, c’est encore plus important », a-t-il indiqué. Son homologue bloquiste, Rhéal Fortin, tempère. « C’est évident qu’on ne peut pas tirer de règles générales disant qu’à partir du moment où on pense que tu as peut-être combattu aux côtés du présumé [groupe] État islamique, on te met en prison. »
Un Canadien tué en Libye
Sous haute surveillance
Une soixantaine de Canadiens de retour du djihad
Un ancien Ottavien serait mort au combat en Libye Un Canadien serait mort à Benghazi, en Libye alors qu'il aurait combattu dans les rangs d'un groupe extrémiste.
Une soixantaine de Canadiens sont revenus au pays après avoir grossi à l’étranger les rangs d’organisations classées « terroristes » par Ottawa, et 180 autres y sont toujours engagés, surtout en Irak et en Syrie, a indiqué le patron du Service canadien de renseignement de sécurité (SCRS). Ces Canadiens sont impliqués dans le combat direct, l’entraînement militaire, la collecte de fonds, la planification d’attaques ou encore la propagande, a indiqué Michel Coulombe, directeur du SCRS, dans un entretien au quotidien le Globe and Mail, mercredi. Le commissaire de la GRC, Bob Paulson, a précisé que ces individus sont systématiquement interrogés à leur retour et, « dans certains cas, sont surveillés 24 h/24, 7 jours/7 ».
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Il s'agirait d'Owais Egwilla, qui serait un ancien étudiant de l'Université d'Ottawa. Ces informations ont été relayées par certains sites web spécialisés et d'autres médias sociaux, mais n'ont pas encore été confirmées par le ministère des Affaires étrangères. Le jeune se serait rendu pour combattre à Bangazhi, en Libye, selon ce que rapporte le site Site Intelligent Group. Plusieurs pho-
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tos d'Owes circulent un peu partout sur les réseaux sociaux. Des fidèles de la mosquée Assuna d'Ottawa expliquent qu'une annonce avait été faite le week-end dernier et que les gens étaient invités à prier en la mémoire de l'homme. Son père a été imam à la mosquée jusqu'en 2007. Le Nouveau parti démocratique critique le gouvernement fédéral par rapport à cette situation. La députée Hélène Laverdière rappelle que ce n'est pas la première fois qu'un Canadien meurt au combat dans les rangs d'un groupe extrémiste.
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Idées
Colloque de l’Institut Musulman de Montréal à l’UQAM
Entre quête spirituelle et géopolitique Penser l’Islam des jeunes d’aujourd’hui Par Mohamed Khallad*
Après «La place de la religion dans la cité» en novembre 2015, l’Institut Musulman de Montréal revenait sur l’avant-scène de la réflexion ces 5 et 6 mars 2016 dans une seconde contribution à la réflexion sur les grands problèmes et les défis actuels en matière de cohabitation et d’harmonie sociale. D’où le thème choisi : «Penser l’islam des jeunes d’aujourd’hui; entre quête spirituelle et géopolitique : quelle place pour la spiritualité dans un Québec décrit comme une société post-religieuse?» Les valeurs en transformations des sociétés contemporaines Nous savons que les transformations majeures dans les systèmes des valeurs des sociétés contemporaines ont provoqué chez de nombreux jeunes des réactions individuelles et des réponses collectives qui sont souvent spectaculaires et qui surprennent parfois le monde des adultes. Ces réactions ont attiré (et continuent d’attirer) l’attention des professionnels intervenant auprès de la jeunesse, de la grande presse et du public en général. Une enquête récente du Gouvernement du Québec révélait, par exemple, que quelque 40% des jeunes Québécois de 15 à 19 ans présentent un haut « niveau de détresse psychologique ». Des enseignants et des professionnels intervenant auprès des jeunes ont noté une certaine désorientation, voire une détresse et parfois même un profond mal-être chez des jeunes qui cherchent leur place dans une société en voie de réviser ses règles de vie collective et dans un monde de plus en plus globalise. Il est vrai qu’une partie de la jeunesse vit des problèmes mais le monde des jeunes se caractérise avant tout par la créativité et l’inventivité dans une espèce de rajeunissement de la société et de nos manières de vivre. Il ne faut pas cependant nous limiter à
voir le monde des jeunes à travers des lunettes roses. Les problèmes qu’ils vivent gagnent à être vus comme d’authentiques révélateurs de leur repositionnement, parfois difficile, dans les sociétés occidentales d’aujourd’hui, plus particulièrement chez les jeunes qui sont issus de familles immigrantes – ceux et celles qui sont des néo-Québécois - qui essaient de s’ajuster aux valeurs du pays d’accueil sans renier toutefois l’héritage du pays d’origine transmis par leurs parents.
Interroger ce qui se dit et ce qui s’écrit Il s’est dit et écrit beaucoup de choses au sujet des relations que les jeunes – qu’ils soient issus de l’émigration ou qu’ils soient des Québécois de souche – entretiennent aujourd’hui avec la religion, plus particulièrement dans une société comme le Québec qui est décrite par certains comme étant « sortie de la religion ». Or, c’est précisément ce qui se dit et ce qui s’écrit que des spécialistes de différentes disciplines – sociologie, psychologie, anthropologie, sciences politiques -, des enseignants travaillant auprès de jeunes dans les polyvalentes, les cégeps et les universités, et des artistes – des cinéastes essentiellement – sont venu interroger, en le contestant ou en le confirmant. Nous savions que nous prenions des risques en abordant un sujet aussi difficile mais nous avons néanmoins décidé de le faire car il nous apparaissait essentiel d’essayer de comprendre, avec l’aide d’experts et dans un esprit à la fois critique et ouvert, ce qui se passe aujourd'hui dans le monde des jeunes. Il ne suffit pas de dire que nous vivons dans une époque centrée sur le « souci de soi », dans une ère qui serait « vide de sens », dans un âge marqué par un « individualisme extrême » et par une profonde « crise de l’intériorité » et dans des sociétés devenues « post-religieuses ». Il nous faut aller plus loin,
M Mohamed Khallad décrire le mieux possible ce qui se passe dans le monde dans lequel vivent jeunes, examiner les choses en détail et de différents points de vue, et replacer la question de la religion dans un cadre plus large. Voilà ce que nous voulons faire dans ce Colloque que l’Institut Musulman de Montréal a voulu mettre sur pied. Sortir de la tourmente Les jeunes se situent au cœur de la tourmente qui transforme nos manières de penser, de vivre et d’être, ceux-là surtout qui vivent, en tant qu'immigrants, sur la frontière de plusieurs mondes et qui n’hésitent pas à se placer à l’avant-garde
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dans la (re)construction de la société. Plus que les adultes, les jeunes appartiennent en effet de plain-pied à la « sur-modernité » et à l’univers technologique qui est le nôtre. Ils tendent à attribuer à ce monde surmoderne une valeur beaucoup plus positive que ne le font les adultes, et ils savent, souvent mieux que leurs parents, que notre modernité avancée leur ouvre de nouvelles portes à travers lesquelles ils sont prêts à passer pour pouvoir recomposer leur identité sur tous les plans, y compris par rapport à la religion. Depuis toujours et dans toutes les sociétés du monde, les jeunes testent les limites
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imposées par les parents et par la société ; c’est à partir de ce qu’ils ont reçu et de ce qu’on leur a enseigné qu’ils veulent réinventer le monde en le reconstruisant éventuellement sur de nouvelles bases. C’est cela être jeune : un jeune qui n’est pas utopique est déjà un adulte, a dit un philosophe qui était probablement aussi un père de famille. On reçoit mais on conteste ; on accueille le passé mais on donne du nouveau. C’est à l’accueil du monde des jeunes qu’est justement dédié ce Colloque. *Président de l’Institut Musulman de Montréal
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Entre quête spirituelle et géopolitique Penser l’Islam des jeunes d’aujourd’hui
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Colloque de l’Institut Musulman de Montréal à l’UQAM
De l’urgence face à la jeunesse 2.0 d’un monde globalisé
Nous sommes aujourd’hui confrontés à de grands enjeux réflexifs qui interpellent avec d’autant plus d’urgence la communauté des croyants. Celle-ci est aux prises avec les revendications indi-viduelles et les positions parfois erronées d’une jeunesse version 2.0 d’un monde globalisé. Au Québec, comme dans d’autres pays occidentaux d’immigration, l’identité arabomusulmane est partout en voie de se recomposer pour prendre des formes inédites en attente de construction. Il est vrai que la tradition islamique fournit une doxa qui permet de répondre, à partir des principales croyances, aux besoins de sens et de spiritualité dont s’inspirent de nombreux jeunes dans leur quête identitaire.
Les objectifs du Colloque La construction de l’identité du croyant se fait, notamment en contexte migratoire, en prenant en compte l’aspect social et politique spécifique à chacun des pays. Ces jeunes essaient de se définir sur un axe religieux qu’ils situent dans un prolongement d’une recomposition identitaire qu’ils élaborent en mêlant, d’une part, l’histoire coloniale et la culture du pays d’origine de leurs parents, et d’autre part, l’ouverture à des civilisations nouvelles et plurielles. Tout cela se fait sur l’horizon du digital et de l’âge numérique dans lequel vivent les jeunes. Néanmoins, les jeunes qui se radicalisent le font souvent à partir d’une mauvaise interprétation du Coran et d’une com-préhension inexacte des dogmes fondamentaux de l’islam puisées sur des plates-formes virtuelles. Ainsi, la jeunesse musulmane tend aujourd’hui à reformuler, de manière extrêmement complexe, la question des liens entre le religieux, le culturel et le politique dans leur quête personnelle et spirituelle non seulement dans les pays occidentaux, où leurs parents se sont installés, mais aussi dans les pays musulmans. Certains jeunes développent de nouveaux rapports à la religion par le biais d’Internet qui ouvre la voie à plusieurs manières de pratiquer l’islam. Désormais, le sentiment d’appartenance à la Oumma transcende l’espace, les frontières et les cultures. Cependant, où se trouve la véritable identité de ces jeunes ? Dans ce contexte, le colloque n’avait d’autre choix que de se
fixer pour objectifs d’apporter des réponses aux questions suivantes : - Comment peut-on prémunir les jeunes musulmans installés dans des pays occidentaux de se limiter à une vision approximative de leur religion ? - À quel modèle ces jeunes musulmans adhèrent-ils quand il s’agit de se donner une identité qui fasse sens dans leur monde contemporain et recomposé ? - À travers quelles pratiques s’inscrivent-ils dans l’Oumma – ensemble des croyants – en tant que membres d’une communauté universelle fondée sur la spiritualité ? Quatre ateliers pour faire le tour de la question principale Le colloque s’est décliné en quatre sous-questions et autant d’ateliers. L’atelier «où en sont les jeunes québécois dans leur rapport à la religion ?» avait pour principal défi de saisir la transformation et la diversité du fait religieux contemporain. Il s’agissait donc de dresser le tableau sociologique de l’état des pratiques religieuses au Québec; du recul massif de la place du christianisme traditionnel dans la société québé-
coise à l’apparition de nouvelles formes de religiosité, notamment chez les jeunes. En ce qui concerne l’islam, il s’agissait de comprendre comment les jeunes musulmans tendent à s’appuyer sur l’islam pour donner un sens à leur existence sans nécessairement être des croyants qui fréquentent régulièrement une mosquée. Sous l’autorité de la modératrice Yara El-Ghadban (romancière, anthropologue et musicienne), ce soin à été confié à Frédéric Castel (Département
des sciences des religions, UQAM; Membre du Groupe de recherche interdisciplinaire sur le Montréal ethno-religieux) qui a traité de « La progression de la désaffiliation confessionnelle chez les jeunes Québécois. Dernières tendances et perspectives». Dianne Casoni (psychologue et psychanalyste, est professeure à l’École de criminologie de l’Université de Montréal) a ensuite fait une présentation sur « Comment entre-t-on dans un groupe extrémiste et comment en sort-on ? Réflexions depuis une perspective psycho-criminologique ». Pour clore l’atelier, un échange de réflexions sur le film “L’heureux naufrage ” de Guillaume Tremblay (cinéaste) et Xavie Jean-Bourgeault (anthropologue et cinéaste), tous deux en recherche de «réponses face au vide d’une société postchrétienne ? »
«Appartenance communautaire, pluralité religieuse et citoyenneté» intitulait le second atelier dans lequel était abordée la place de la religion dans l’espace de la cité et le rôle que la religion joue dans la vie quotidienne des communautés ethniques. De même, on été évoqués les différents aspects du programme
d’Éthique et Culture Religieuse (ECR) qui a été implanté dans les écoles primaires et secondaires du Québec. Une attention particulière a été consacrée à la place de l’islam dans ce programme d’enseignement ainsi qu’à la question des écoles confessionnelles musulmanes. Le tout avec le concours de Chantal Bertrand (chargée de cours et spécialiste du programme Éthique et culture religieuse ; elle enseigne ce programme aux futurs enseignants), Sylvain Fournier (président de l’Association québécoise en Éthique et culture reli-
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gieuse - AQÉCR) et Mouloud Idir-Djerroud (Coordonnateur du secteur Vivre ensemble au Centre Justice et foi). Religion et citoyenneté Le troisième atelier «Modernité, vulnérabilité et géopolitique mondiale» se proposait d’explorer cinq questions : - À quels grands défis auxquels la jeunesse d’aujourd’hui, en islam et horsislam, est-elle confrontée ? - À partir de quels paramètres les jeunes construisent-ils leur identité dans un monde modelé par les valeurs néolibérales et par une géopolitique qui tend à maintenir la suprématie des pays occidentaux sur le reste du monde ? - Comment peut-on expliquer l’émergence des différentes formes de radicalisation chez les jeunes de différents pays ? - Quels processus sociologiques et psychique sont à l’œuvre dans les politiques de haine et dans la violence destructrice qu’on trouve dans le monde d’aujourd’hui ? - Comment les préceptes de l’islam peuvent-ils constituer un rempart contre la radicalisation des jeunes sur Internet ? Y sont intervenus Géraldine Mossière (professeure à la Faculté de théologie et de sciences des religions de l'Université de Montréal), Keira Mecheri (doctorante, Université de Montréal), et Gilles Bibeau (professeur émérite, Université de Montréal). Points de vue des jeunes Comme on ne pouvait parler des jeunes en leur absence, quelques uns d’entre eux ont été invités à venir parler de la manière dont ils vivent leur religion et de la place qu’elle occupe, ou qu’elle devrait occuper, dans le contexte d’une société québécoise post-religieuse. Certains; et évoquer
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soit leur expérience subjective de la spiritualité soit leur adhésion à une pratique plus traditionnelle de la religion. Hajar Jerroumi (finissante en Relations internationales et Droit international UQAM) et Sami Maaroufi Dumas (finissant en enseignement de l’éthique et de la culture religieuse au secondaire) se sont ainsi succédés au micro avant de répondre à de très nombreuses questions de l’assistance. Quelles réponses proposer? En clôture de la rencontre, Wael Saleh (Doctorant, Université de Montréal)a donné une brillante conférence sur « Quête de références dans la pensée arabo-musulmane contemporaine. Continuités et ruptures dans l’interprétation des liens entre religion et politique. » Il a apporté d’intéressantes références sur trois questionnement : - «Comment les trois courants majeurs de la pensée arabo-musulmane moderne - le réformisme musulman ; l'islamisme holiste activiste ; le libéralisme humaniste - se diffractent-ils dans les processus de construction identitaire des personnes et des sociétés arabes ? - De quelle manière la mise en tension des trois grandes visions du monde - la Oumma musulmane ; le panarabisme ; le nationalisme a-t-elle contribué à générer les enjeux auxquels les sociétés arabes sont aujourd'hui confrontées ? - En somme, quels modèles théoriques - philosophiques, politiques, religieux et moraux - pouvons-nous offrir à la jeunesse musulmane d'aujourd'hui, qu'elle vive dans des terres d'émigration ou dans le pays d’origine. Les conférences et débats sont accessibles sur le site Web de l’IMM
Immobilier
Condos neufs
Montréal fait le «buzz»
Selon des données du Groupe Altus 792 condos neufs ont trouvé preneur pendant les trois derniers mois de l'année dans les quartiers centraux de Montréal. Il s'agit d'une hausse de 106 % sur un an, et de la meilleure performance depuis la fin de 2012.
« Ça a dépassé nos attentes, particulièrement en raison des projets qui ont été lancés pendant le trimestre et qui ont provoqué un fort rebond des ventes », a fait valoir Mathieu Collette, directeur principal de la division résidentielle au Groupe Altus. Autour du Centre Bell, une bonne partie des 438 condos de la Tour des Canadiens 2 (TDC2) ont trouvé preneur en quelques semaines à peine, l'automne dernier. Le secteur de Griffintown - comptabilisé dans le centre-ville par Altus - a pour sa part vu ses ventes augmenter de 150 % pendant le trimestre. Un peu plus de 200 condos neufs ont été vendus. « Le quatrième trimestre a été assez phénoménal, j'ai rarement été aussi occupé pendant une si courte période, a souligné Alexandre Tazi, courtier au Groupe immobilier Londono. Et le momentum se poursuit : on voit une vigueur extraordinaire depuis septembre dernier. » 24 % moins d'invendus Ce rebond des ventes a contribué au recul du nombre de condos neufs invendus, qui inquiétait les économistes depuis plusieurs trimestres déjà. Selon Altus, 2181 condos neufs demeurent inven-
dus au centre-ville, sur les 8306 actuellement offerts. Il s'agit d'une baisse de 24 % depuis un an.
«Le marché est en train de se corriger en ce moment, il y a eu un écrémage dans le monde des promoteurs de condos.» déclare Mathieu Collette, Directeur principal de la division résidentielle au Groupe Altus
Plus en détail, Altus signale que 91 % des condos neufs prêts pour livraison sont vendus, ce qui laisse un « inventaire réel » d'environ 248 appartements disponibles au centre-ville. Les immeubles en construction sont quant à eux écoulés à 74 % et représentent 983 condos en quête d'un acheteur. Les projets en prévente affichent quant à eux des ventes
Quelques chiffres Rive-Sud: 60% vendu Cette banlieue a enregistré le plus faible volume de transactions de la région métropolitaine pendant le quatrième trimestre - 75 unités -, un niveau à peu près stable. Le projet Lofts du boisé a affiché les meilleures ventes, alors que le nombre total de condos invendus s'établit à 776 sur la RiveSud. Laval: 56% vendu Les ventes ont augmenté de 8 % depuis un an, note Altus dans son étude. On trouve aujourd'hui 904 appartements invendus à Laval. Les projets Marquise phase 2 et Urbania phase 2 bâtiment C se sont démarqués. Centre-ville: 74% vendu Environ 2181 copropriétés achevées, en construction ou en prévente sont toujours offertes dans ce secteur qui
inclut aussi Griffintown et le Vieux-Montréal. Outre la Tour des Canadiens 2, le Roccabella phase 2 et W Griffintown ont été les projets les plus populaires, souligne Altus. Reste de l'île: 66% vendu Le niveau des ventes a progressé de 2 % depuis un an, avec 2250 condos toujours invendus. Les projets Rouge Condominums, Le Podium et EQ8 ont affiché les meilleures performances pendant le dernier trimestre de 2015. Banlieue nord: 59% vendu La progression des ventes est lente dans cette banlieue, remarque Altus. Le projet Cachemire phase 1 a réussi à attirer 23 acheteurs pendant le trimestre. Au total, 636 condos sont invendus dans la région.
de 45 %, l'équivalent de 950 copropriétés toujours offertes à l'achat. Ailleurs à Montréal À l'échelle métropolitaine, 19 nouveaux projets ont été mis en marché pendant le dernier trimestre, pour un total de 1466 appartements, indique Altus. La majorité des logements - 863 se trouvent au centre-ville. Signe que tous les projets ne suscitent pas le même engouement, cinq ont été annulés ou suspendus. Les projets neufs terminés sont vendus à 84 %, ce qui laisse 1562 appartements inoccupés dans le Grand Montréal. Les immeubles en construction sont pour leur part vendus à 64 %, contre à peine 33 % pour ceux en prévente, indique Altus. La baisse globale du nombre d'appartements invendus s'élève à 25 % depuis un an, avec 6747 logements en quête d'un acheteur, contre 8943 l'an dernier.
Les coûts gnede financement ont parfondu Selon le taux d'intérêt moyen fin toutes les transactions aujourd'hui coûterait 310 000 exemple, la valeur de des trois dernières décennies, une maison payée 200 000 $ en 1986 aura plutôt coûté 408 000 $ au bout de son terme hypothécaire de 25 ans.
Les Québécois qui achètent une maison aujourd'hui auront déboursé 1,55 fois son prix initial après 25 ans, en tenant compte des frais d'intérêt, un recul draconien par rapport à la moyenne de 2,04 fois observée au cours des 30 dernières années. C'est ce qui ressort d'une analyse inédite effectuée par la firme JLR, qui a passé au pei-
des trois dernières décennies. L'étude sera rendue publique plus tard aujourd'hui.
« Malgré un paiement hypothécaire au-dessus de la moyenne de la période analysée, une plus grande proportion des paiements sert à rembourser le capital emprunté et non les intérêts. » - Extrait du rapport obtenu par La Presse Affaires Aux fins de l'exercice, JLR a pris en compte un taux d'intérêt constant pour réaliser la comparaison. Ainsi, une maison payée 200 000 $
$ à son propriétaire au bout de 25 ans, si les taux devaient demeurer à leurs niveaux actuels. Selon le taux d'intérêt moyen des trois dernières décennies, une maison payée 200 000 $ en 1986 aura plutôt coûté 408 000 $ au bout de son terme hypothécaire de 25 ans. Paiements mensuels en hausse Malgré la baisse considérable des coûts de financement, le prix des propriétés a bel et bien grimpé en flèche depuis 30 ans au Québec, remarque JLR. Dans le Grand Montréal,
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La revente s'améliore aussi Le marché montréalais de la revente a poursuivi sa remontée en février. La chambre immobilière du Grand Montréal (CIGM) a recensé 3743 transactions le mois dernier, soit une augmentation de 15 % depuis un an. Au même moment, le nombre de propriétés à vendre a fléchi de 5 % dans la région métropolitaine, un signe encourageant. « Les ventes augmentent de manière plus prononcée en ce début d'année, alors que les inscriptions en vigueur poursuivent leur diminution, de sorte que les conditions de marché se resserrent », a fait valoir Daniel Dagenais, président du conseil d'administration de la CIGM, dans un communiqué. Malgré cette embellie, les prix affichent une tendance beaucoup moins dynamique. Le prix médian des condos a baissé de 2 % en février dans la région métropolitaine, à 226 000 $, tandis que celui des maisons unifamiliales a progressé de seulement 2 %, à 285 000 $.
revente médiane des maisons unifamiliales a progressé de 121 % pendant cette période. (Elle s'établissait à 280 000 $ le mois dernier.)
que le paiement hypothécaire mensuel moyen atteint aujourd'hui 1289 $, soit davantage que sa moyenne des 30 dernières années (1110 $).
Une part importante de l'augmentation des prix - 95 % - est concentrée dans la décennie 2000, souligne JLR. Le taux d'intérêt moyen ordinaire pour un terme de cinq ans a fortement reculé pendant cette période, passant de 8,75 % en 2000 à 5,89 % en 2010, ce qui a contribué à l'explosion du marché immobilier.
Cette hausse est toutefois « beaucoup moins inquiétante que celle des prix », selon JLR. « Depuis maintenant quelques années, le montant du paiement hypothécaire type diminue tranquillement, étant donné la baisse des taux d'intérêt et l'augmentation légère du prix des unifamiliales, ajoute JLR. Cette tendance reflète bien l'effet de l'atterrissage en douceur. »
L'étude souligne par ailleurs
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Immobilier
Plus de 2000 propriétaires en difficulté ont perdu leurs maisons en 2015
Selon une analyse de la firme GDL Crédit, les propriétaires en difficulté de Laval et des Laurentides ont effectué 135 « délaissements volontaires » l'an dernier - soit une remise des clés à la banque - , ce qui représente 17 % du total provincial. Montréal, pourtant beaucoup plus peuplé, en a affiché seulement 43 (5 % du total).
sont parmi les plus élevés au Québec », a-t-il souligné à La Presse Affaires.
C'est aussi à Laval et dans les Laurentides que le plus grand nombre de « jugements de délaissement » a été enregistré l'an dernier, soit une saisie en bonne et due forme de la propriété. On en a recensé 214, comparativement à 113 à Montréal.
Parmi les autres facteurs qui expliquent le nombre élevé de délaissements au nord de la métropole, Pierre Fortin cite la baisse du prix des maisons et chalets dans les Laurentides ces dernières années.
Pourquoi ? Pierre Fortin, président du syndic de faillites Jean Fortin & Associés, qui a plusieurs bureaux dans la région, n'est pas surpris de cette surreprésentation. « Ça se confirme aussi avec les taux d'insolvabilité de la région des Laurentides et de Laval, qui
Selon le Bureau du surintendant des faillites, le taux d'insolvabilité s'élevait à 9 % dans les Laurentides et à 6,6 % à Laval en 2014, comparativement à 5,7 % à Montréal et à 6,3 % pour la moyenne québécoise.
« Beaucoup de gens ont perdu espoir de revendre plus cher que ce qu'ils ont payé, ce qui explique que plusieurs choisissent de remettre les clés », précise M. Fortin. Les changements apportés par la Société canadienne d'hypothèques et de logement quant au refinancement jouent sans doute aussi un rôle dans
cette situation, dit pour sa part Sébastien Jean, évaluateur agréé chez Price Waterhouse Coopers. La SCHL a récemment abaissé le maximum pouvant être refinancé de 95 à 80 % de la valeur d'une propriété. « Ça a fait disparaître des portes de sortie que les gens pouvaient utiliser auparavant. » Néo-manoirs M. Jean se rappelle avoir fait des évaluations dans certains secteurs cossus de la couronne nord, comme Fontainebleau, où les acheteurs de néo-manoirs étaient au bout de leur capacité d'emprunter dès le début des années 2000. « Dans certains cas, les gens étaient déjà endettés au maximum et ils n'étaient pas encore meublés. » La région de l'Outaouais est la deuxième à avoir subi le plus de saisies l'an dernier. On y a recensé 10 % du total provincial des délaissements volontaires et 17 % des « jugements
de délaissement ». Dans son étude, GDL confirme que les faillites représentent et de loin - la première cause de saisies immobilières au Québec, dans 62 % des cas. Suivent les séparations (21 %), les créances d'impôts (7 %), les décès (6 %) et les hypothèques légales (4 %).
Le «palmarès» québécois* Montréal Nombre de délaissements volontaires : 43 (5 % du total provincial) Nombre de saisies : 113 (9 % du total provincial) Créance moyenne (saisies) : 263 631 $ Outaouais Nombre de délaissements volontaires : 82 (10 % du total provincial) Nombre de saisies : 192 (15 % du total provincial) Créance moyenne (saisies) : 167 494 $ Laval-Laurentides Nombre de délaissements volontaires : 135 (17 % du total provincial) Nombre de saisies : 214 (17 % du total provincial) Créance moyenne (saisies) : 204 096 $ Rive-Sud de Montréal Nombre de délaissements volontaires : 61 (8 % du total provincial) Nombre de saisies : 124 (10 % du total provincial) Créance moyenne (saisies) : 205 893 $ Montérégie Nombre de délaissements volontaires :
43 (5 % du total provincial) Nombre de saisies : 91 (7 % du total provincial) Créance moyenne (saisies) : 182 562 $ Estrie Nombre de délaissements volontaires : 53 (7 % du total provincial) Nombre de saisies : 62 (5 % du total provincial) Créance moyenne (saisies) : 133 931 $ Ville de Québec Nombre de délaissements volontaires : 46 (6 % du total provincial) Nombre de saisies : 76 (6 % du total provincial) Créance moyenne (saisies) : 155 165 $ Total provincial Nombre de délaissements volontaires : 787 Nombre de saisies : 1294 Créance moyenne (saisies) : 167 333 $ *Données pour l'année 2015 comprenant seulement les saisies immobilières de particuliers. Source : GDL Crédit
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La valeur moyenne des créances s'élève à 150 234 $ au Québec dans le cas des délaissements volontaires, pour un total de 134 millions de dollars l'an dernier. La somme moyenne due pour les saisies s'est quant à elle élevée à 167 333 $, pour un total de 217 millions.
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Point de vue
Communauté musulmane du Québec
Pour mourir dans la dignité décéderez est la terre où vous devriez être enterrés.
Les expériences directes ou indirectes de discrimination vécues par les Québécois de confession musulmane en particulier – et par les Arabes en général – sont ressenties de façon cyclique et conjoncturelle selon les événements médiatisés. Et de ce fait, ceux-ci se questionnent sur leur propre identité. Sont-ils Canadiens? Sont-ils Québécois? Et que devient leur identité d’origine? Comment conçoivent-ils le rôle que jouent l’État canadien et le Gouvernement du Québec dans la lutte contre la discrimination et à l’égard de leur intégration au sein de leur société d’accueil? Ils se questionnent également sur les actions qu’ils ont menées et sur celles qu’ils devraient mettre en place pour rassurer leurs concitoyens Québécois. Les problématiques reliées à l’intégration, telles que l’immigration internationale, la diversité culturelle, la participation sociale des individus, le développement et la conception des droits politiques en général et de la citoyenneté en particulier, la participation civique, l’harmonisation des relations entre les différentes communautés, l’employabilité, le logement
et l’éducation sont accentués par l’isolement religieux issu des préjugés. Ainsi, qu’ils soient pratiquants ou non, majoritairement, les musulmans jeûnent le mois du ramadan, vont à la mosquée quant ils le peuvent, mais plus particulièrement le vendredi pour la prière collective et pour écouter le prêche (hadiths) de l’iman qui les rassure et leur donne un renouveau spirituel hebdomadaire. Ils fêtent l’Aid el Kébir (commémoration de l’abolition du sacrifice humain et son remplacement par le sacrifice de l’agneau par Abraham). Ils préfèrent consommer une viande «halal», ce qui a amené une activité économique importante, et ils préparent des mets qui sont aujourd’hui consommés par tous les Québécois. Le problème de la dernière demeure La grande problématique, celle qui irrite, bloque et entravait le plus les musulmans, était l’enterrement, qui revêt en Islam une importance considérable, et dont témoignent le raisonnement de la pratique musulmane et les recommandations du Coran, lesquelles expliquent que la terre où vous vivrez avec votre famille et où vous
Avec l’augmentation croissante du nombre de Québécois de confession musulmane, un sentiment d’instabilité psychologique et d’insécurité latente était vécu par l’ensemble des musulmans et plus fortement M Omar Chikh encore par les plus âgés. Cet état de fait les oblige à choisir le rapatriement avec toute les commodités vers leur pays d’origine et a inhérentes a la pratique pour conséquence la créaMortuaire selon les prétion d’un vide sentimental ceptes Musulman, dont le et affectif, les musulmans Ghoussoule, Khafane, par devant visiter leurs morts des Musulmans et tous les vendredis. Musulmanes avec une grande connaissance de la Vous avez pu suivre ces Sunnah Nabaouia , tout cela dernières années de façon fut fait avec l’aide de résurgente les réactions Jacques Poirier, président hyper médiatisées des uns de Magnus Poirier et, grâce et des autres incluant des a cette entente, le centre lignes ouvertes, des disMusulman Al Imane divicours politiques et des crision de Magnus Poirier tiques qui ont été pour rapatrie les Musulmans parl’essentiel récupérés, et qui tout dans le monde : Maroc, contribuent à la stigmatisaAlgérie, Tunisie, Égypte, tion des musulmans, comme Mauritanie, Arabie si demander à avoir un lieu Saoudite, Malaisie, d’inhumation était un crime Pakistan, Inde, France, ou un acte de défiance, Mali, Niger, Guinée oubliant que le Québec a Conakry, Irak, Nigeria, été construit par les anciens, Cameroun etc. autour d’une église et d’un cimetière. 96 années d’expérience Le centre Musulman Al Réponse : Un centre Imane ramène les défunts et funéraire Musulman défuntes au Canada quelque C’est ainsi que Mr Omar soit leur lieu de décès, voila Chikh après avoir occupé l’utilité de travailler sous le plusieurs fonctions comme parrainage de Magnus conseiller spécial pour le Poirier, qui cumule 96 ans Maghreb auprés de grands d’existence et d’expérience. cabinets d’Avocats comme Magnus Poirier est membre Desjardins Ducharmes et de la fédération internatiopar la suite chez Heenan nale des maisons funéraires Blaikie sous la houlette de et de ce fait donne au centre Jacques Bouchard Junior, Funéraire musulman Al Jean Chrétien , Donald Imane division de Magnus Johnston etc. décida de se Poirier d’avoir accès a tous rapprocher de la Famille les services funéraires a Poirier pour bâtir une travers le monde ….. entente, afin d’établir un centre funéraire Musulman L’année passée le 4 octobre
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le centre funéraire Musulman Al Imane inaugurait avec Magnus Poirier le Cimetière Musulman De Montréal , situé a Laval sur un site très beau , qui donnera des services d’inhumation selon la SUNNAH et La Charia Islamya, en plus de la qualité de service exceptionnelle . L’équipe dirigée par Omar Chikh, Khaled, Dominique et Eddy, en collaboration avec les Mosquées de Montréal, de Laval et du Québec, dont des ententes de collaborations avec ICQ, Laval, ICC Brossard, Tawhid, Al Hidaya, la Mosquée la Nation de L’islam Turque, la Mosquée Madina Pakistanaise etc. pour pratiquer Salat Djanaza. Le centre Musulman Al Imane, accompagne les famille tout au long du deuil et s’occupe de tous les aspects administratifs, hôpitaux, État civil, Coroner, Consulats, compagnies aériennes; Le centre al Imane s’occupe de tout, laissant la famille vivre son deuil dans la sérénité. Le centre offre également ses salons aux familles pour y recevoir les condoléances (taâazi).
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Sports
Soccer : L'Impact U13 et U14 en France
où nos petits joueurs seront opposés au PSG, au FC Porto et aux Tottenham Spurs
Une deuxième équipe de l'Académie de l'Impact de Montréal a annoncé cette semaine qu'elle participera à un tournoi international en France. L'équipe des moins de 13 ans du club participera à la 30e édition du Tournoi International U13 Anastasio Gomez de Bobigny, en France, du 26 au 28 mars prochain.
Tout comme le tournoi international auquel les U14 de l'Impact prendront part en mai, ce tournoi sera composé de clubs de France et de l'étranger. Il accueillera 16 équipes et sera disputé par des matchs à 8 contre 8. Le club français Paris Saint-
Germain a remporté l'édition 2015 du tournoi et sera de retour cette année. La liste des participants incluent aussi des clubs prestigieux tels que le FC Porto (Primeira Liga) et Tottenham Hotspur FC (English Premier League).
« Il s'agit d'une occasion unique d'affronter d'autres clubs professionnels européens, a dit l'entraîneur-chef des U13 de l'Impact Serge Dinkota. Nous pourrons aussi évaluer comment les jeunes s'adaptent au voyage, leur autonomie et leur préparation. Ce sera également une bonne expérience pour les préparer à la USSDA qui vient au niveau U16. »
Tae kwon do : Une nouvelle performance de l’école des champions à Trois-Rivières Une équipe composée d’une dizaine d’athlètes de l’école des champions s’est à nouveau illustrée, le 27 février 2016, dans le tournoi sur invitation Mauricie 2016 qui a regroupé 540 participants de partout de la province du
Québec. Voici les résultats : Médaille d’or - Karim Haddadine Médailles d’argent - Khalil Ibrahim Es Sabbar - Ilyasse Zerouk
- Adjé K.T. Fidel Goudjo - Ahmed Zerouk - Ahmed Kossai Oudjai Médailles de bronze - Nizar Es Sabbar - Désirée Baillargon
Le Brunch des champions 2016 L’école des champions olympiques de Taekwondo et l’Association Canado Marocaine de Promotion du Taekwondo organisent par ailleurs le 17 avril 2016, leur
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activité annuelle, le Brunch des Champions. Inscriptions et réservations, avant le 12 avril, par Internet à l’adresse : ecoledeschampions@hotmail.com.
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