Atlas287 web

Page 1

nº 287 du 06 au 19 octobre 2016

Pour vos annonces dans le journal Atlas.Mtl:

(514) 962-8527 Courriel: admin@atlasmedias.com Site Web: www.atlasmedias.com

Un système d’assistance cardiaque artificiel… … pour améliorer la qualité de vie de millions d’insuffisants cardiaques Page 18 Et comme s’il était nécessaire d’en rajouter…

Une étudiante exclue d'un examen parce que voilée…

Page 14

Sommes-nous tous également canadiens?...

… les citoyens issus de l’immigration un peu plus que les autres!

Page 8

Qui a payé le prix de l’austérité au Québec? «Les plus vulnérables», affirme la Protectrice du citoyen Page 25 Immigration Prévention et lutte contre la fraude

Trois consultants non reconnus dans la mire du MIDI Page 23

Salon du développement canadomaghrébin

Un second pas dans le bon sens… Page 28

Les musulmans et les juifs célèbrent respectivement le début de l’an 1438 et de l’an 5777

Nos meilleurs vœux

Page 7


2

Atlas.Mtl

nยบ 287 du 06 au 19 octobre 2016


Édito

Conception et Réalisation Graphique : Atlas Média Atlas.Mtl est un produit du. GROUPE ATLAS MEDIA Inc Editeur de. * La Voix des Marocains à Montréal et du site web: www.atlasmedias.com

(514) 962-8527 (514) 994-9582 Courriel: admin@atlasmedias.com Site web: www.atlasmedias.com https://www.facebook.com/ AtlasMedia1

Depuis 2002 Groupe Atlas Media Quatorze ans, c’est… • 286 numéros du bimensuel Atlas.Mtl, soit plusieurs milliers d'articles exprimant la sensibilité maghrébine et valorisant la dimension maghrébine de la société dans laquelle nous vivons; • Une cinquantaine d'événements identitaires, artistiques, culturels et politiques; • De nombreux débats, colloques, séminaires et conférences, • 118 reportages sur la communauté pour les chaînes de télévision 2M, AlMaghribia, Ai Aoula, Arrayadia; • 365 émissions radio (de 2002 a 2009); • Un site web ayant accueilli plus de 11 millions de visiteurs depuis 2003 et qui dans sa nouvelle version (mise en ligne début 2012) et qui reçoit en moyenne 2500 visiteurs par jour.

Ce que personne ne fera à notre place...

Éditorial

Editeur : Abdelghani Dades. Directeur Général Rachid Najahi. Rédaction : Abdelghani Dades, Narjisse El-Bakkali, Zahira Ellahgui, Mona Doutabaa, Said Chayane, Reda Benkoula Publicité : Agence Odyssée

Ce n’est un secret pour personne : Les communautés montréalaise, québécoise et canadienne des originaires du Maghreb rencontrent un certain nombre de difficultés dans leurs processus d’intégration – notamment en emploi – dans leur nouvelle vie. Les politiques publiques visant à l’égalité des chances de tous ceux qui vivent ici, par naissance ou par choix, n’y peuvent rien; car il y a un certain nombre de choses que personnes ne pourra dire ou faire à notre place. Au premier rang de ces initiatives et prises de parole, figurent notre capacité à entreprendre; à tous les niveaux et dans tous les rouages qui font une société. À notre grande satisfaction, ces derniers mois, des actes ont été accomplis qui nous font collectivement avancer dans la bonne voie.

Communiquer et participer Ainsi le Forum des Compétences Canado-Marocaines, après un débat plus que fructueux sur la participation civique et politique des minorités culturelles, a-t-il tout récemment mis sur pieds une rencontre sur la place et le rôle des médias dits «ethniques» dans l’intégration des segments issus de l’immigration. «La presse ethnique joue en effet un rôle dans la couverture de l’actualité locale, bien mieux placée à ce niveau que les médias nationaux. Ces derniers représentés par les grands groupes de presse apparaissent parfois comme déconnectés de la réalité locale. C’est dire l’importance des médias communautaires comme vecteur d’information de proximité, qui peuvent atteindre des segments de la population souvent délaissés par la presse dite plus traditionnelle. Ce sont aussi des tribunes pour leur public. Au-delà de cela, les intervenants à la conférence ont mis en exergue les fonctions de promotion du développement au niveau local de la presse multiethnique. Ce segment des médias a aussi un rôle d’accompagnement social et

3

politique des communautés. Pour ces collectivités, les médias ethniques sont aussi un moyen de visibilité qui permet d’occuper l’espace public et faire entendre leurs voix. «Les médias traditionnels ne donnent pas assez la parole aux immigrés et ne reflètent pas suffisamment la diversité culturelle canadienne», déplore dans ce contexte un participant à la rencontre. A ceci il faut ajouter qu’une grande majorité d’intellectuels issus des communautés culturelles ne trouve pas souvent de la place pour s’exprimer dans la presse nationale». C’est en substance ce qu’on retiendra des comptes-rendus paru dans différents médias au sujet de l’événement - car s’en est un - mis sur pieds par le FMMC et abrité par Dar al Maghrib, le Centre culturel Marocain de Montréal. Voilà pour ce qui est de ce que personne ne dira à notre place…

Agir et entreprendre Le FMMC, qui organise régulièrement aussi des activités ayant pour finalité le développement de l’employabilité et de l’entrepreneuriat dans les communautés culturelles, à été rejoint en cette matière par une association constitué de maghrébins à peine plus jeunes que les membres du FMMC et qui installent cependant déjà la relève dans son rôle : le Conseil des Maghrébins du Canada. Cette association a organisé début octobre 2016, la seconde édition du Salon du Développement CanadoMaghrébin. Au cours de cette activité, malgré une affluence qui méritait assurément d’être un peu plus dense, bon nombre de canado-maghrébins ont pu accéder à de précieuses informations sur les domaines de la formation, de l’emploi et de l’entrepreneuriat, à travers 70 stands occupés par une trentaine d’entreprises, bon nombre d’institutions et des dizaines d’associations de divers horizons ayant en commun d’agir pour l’intégration des nouveaux arriv-

Atlas.Mtl

nº 287 du 06 au 19 octobre 2016

ants dans la société et les projets de développement du pays. Par rapport à la première édition organisée il y a un an, la seconde s’est démarquée en créant des «espaces dynamiques» tels que les Espaces VIP, l’espace Média, l’Espace relève Maghrébine et l’Espace Conférences. Ces espaces ont permis à de nombreux experts et témoins de venir s’exprimer et échanger sur les voies et moyens de développer et promouvoir les échanges bilatéraux et, partant, les intérêts des maghrébins au Canada et leur intégration dans la société de vie. Outre de favoriser ces échanges, qui ne peuvent avoir de retombées que positives, l’organisateur de l’événement - le Conseil des Magrébins au Canada (CMC), une association à but non lucratif - a mis en place un programme de subventions aux entrepreneurs. Autant d’ingrédients qui expliquent pourquoi la quinzaine de médias participants, dont Radio Canada, ont unanimement conclu au succès de l’initiative. Et voilà qui rempli pleinement le mandat des choses que personne ne fera à notre place… Prendre notre place à la table commune Est-ce à dire que désormais la communauté des originaires du Maghreb a résolu tous ses problèmes? Certes non; car alors on se prendrait ;a croire que deux hirondelles suffisent à faire le printemps. Mais à voir l’enthousiasme (et aussi le professionnalisme et l’efficacité) des organisateurs, tous laisse croire que désormais, nous saurons collectivement dire et faire ce que personne ne dira ou fera à notre place et qu’ainsi, notre place à la table commune de Montréal, du Québec et du Canada est réservée…

Abdelghani Dades


4

Atlas.Mtl

nยบ 287 du 06 au 19 octobre 2016


Célébrations

Fatih Moharram

Les musulmans célèbrent le début de l’an 1438

Nos meilleurs vœux

Lundi 3 octobre 2016, le monde musulman célébrait le début de l’année Hégirienne 1438. En cette heureuse occasion, le Groupe Atlas media et le bimensuel Atlas. Mtl présentent leurs meilleurs vœux à tous les musulmans de Montréal, du Québec et du Canada. Ces vœux vont également à l’ensemble de la communauté nationale. Puisse cette année marquer le début d’une ère de développement et de prospérité pour tous, mais également d’entente et d’harmonie entre les différentes composantes humaines du pays. Des vœux particuliers vont à nos lecteurs, partenaires et annonceurs qui voudront bien aussi trouver ici l’expression des remerciements des équipes technique, administrative et rédactionnelle du Groupe Atlas Media pour leur soutien constant de ces quatorze dernières années. 5

Atlas.Mtl

nº 287 du 06 au 19 octobre 2016


6

Atlas.Mtl

nยบ 287 du 06 au 19 octobre 2016


Célébrations

Début de l’année hégirienne 1438

Histoire, significations et traditions Le lundi 2 octobre était célébré le début de la nouvelle année musulmane avec le début du mois de Mouharram (annoncé la veille avec l’apparition de la Nouvelle Lune), commémorant le début de la Hijra, le souvenir de l’exil du prophète Sidna Mohammed.

Ce jour, correspondant à l’année 622 du calendrier grégorien, est en effet celui du départ du Prophète de la Mecque vers Médine a mar-

qué le début de l’ère musulmane.

Comment on célèbre cette date En fait, il n’y a pas de célébrations particulières, si ce n’est un repas de famille ou entre amis, même si le premier mois de l’année est le second mois le plus saint, après le Ramadan, dans le calendrier musulman. Notons toutefois que le dixième jour de ce mois est une fête,

Les douze mois de l’année Hégirienne Le calendrier musulman est basé sur 12 mois lunaires, de 29 à 30 jours chacun. Et il ne compte que 354 ou 355 jours. C’est pour cela que la plupart des fêtes comme l’Aïd ou le Ramadan sont décalées de 10 à 11 jours chaque année dans le calendrier civil. Les douze mois du calendrier Hégirien sont : Mouharram, Safar, Rabia al awal, Rabia ath-thani, Joumada al oula, Joumada ath-thania, Rajab, Chaabane, Ramadan,Chawwal, Dhou al qi`da, Dhou al-hijja.

l’Achoura, une journée de jeûne. L’Achoura marque selon les traditions, l’accostage de l’Arche de Noé, Adam se repentant après avoir quitté le paradis céleste et la libération par Moïse du peuple juif de l’esclavage pharaonique.

Après le jeûne de l’Achoura, on mange un dessert qui comporte au moins une dizaine d’ingrédients : du blé concassé, des pois chiches, du riz, de la cannelle, des figues, des abricots, des noix, des pistaches, du miel…

Début de l’an juif 5777

“Que cette année soit pour nous agréable et douce” Également annoncée par la Nouvelle Lune du 2 octobre, le nouvel an juif 5777, a débuté le 3 octobre. Il est traditionnellement fêté à la faveur de Roch Hachana (en arabe Ra’s Essana), une célébration qui a donc commencé le 2 octobre au soir et qui s’est achevée le mardi 4 octobre. Selon la tradition juive et le calendrier hébraïque (ou calendrier Mosaïque en

référence au prophète Moïse), nous sommes entré en l’an 5 777, à compter de la date de la création du monde. Comment on célèbre cette date Fête austère, le Roch Hachana ouvre une période de 10 jours de pénitence, elle serait propice à l’introspection. Au bout de 10 jours, on célèbre le Yom Kipour, (le grand pardon), qui se traduit aussi par un jeûne.

Les treize mois de l’année Hébraïque Le calendrier juif se fonde à la fois sur les mouvements de la Lune et les saisons de la Terre, de façon à observer les fêtes de la Torah. On dit que c’est un calendrier luni-solaire. Il peut avoir entre 353 et 385 jours. Il est utilisé dans le judaïsme pour l’observance des fêtes religieuses. C’est également le calendrier officiel en Israël. Mais le calendrier grégorien y est utilisé pour tous les domaines laïcs. Les 13 mois de l’année du calendrier hébreu sont : Nissan, Isar, Sivan, Tamouz, Av, Eloul, Tishri, Heshvan, Kislev, Tevet, Shvat, Adar, et Adar 2.

7

Traditionnellement, on sonne le chofar, un instrument taillé dans une corne de bélier. On prie. L’après-midi, habituellement, on se rend près d’un cours d’eau, d’une source, d’un lac, d’une mer pour y jeter symboliquement ses fautes.

Atlas.Mtl

nº 287 du 06 au 19 octobre 2016

Le soir, les familles se retrouvent pour un repas de fête. On y mange notamment des dattes, du miel, des pommes trempées dans le miel… Formule traditionnelle : “Que cette année qui commence soit pour nous agréable et douce.”


Citoyenneté

Sommes-nous tous également canadiens?...

… les citoyens issus de l’immigration un peu plus que les autres! Les immigrants arrivés au Canada depuis 10 ans ou moins sont plus optimistes face à l'avenir et se sentent mieux intégrés dans leur communauté que l'ensemble de la population. En fait, ils seraient même « plus canadiens que les Canadiens d'origine », conclut un sondage de l'Institut Angus Reid. L'étude commandée par Radio-Canada/CBC visait à prendre le pouls de la population sur les valeurs et l'identité canadiennes, ainsi que sur l'intégration des minorités visibles au sein des communautés. Bien que l'échantillon soit petit, note la firme Angus Reid, une chose est très claire : les nouveaux immigrants sont beaucoup plus satisfaits de la qualité de vie au Canada. La «chance d’être canadien» Plus des deux tiers d'entre eux (67 %) voient l'avenir de la prochaine génération avec beaucoup d'optimisme, alors que c'est loin d'être le cas pour l'ensemble de la population (44 %). Les nouveaux immigrants sont aussi beaucoup plus satisfaits de l'éducation et des soins de santé offerts dans leur pays d'adoption, selon les résultats du sondage. Les nouveaux immigrants sont-ils vraiment « plus canadiens que les Canadiens d'origine »? Oui, répondent deux Congolais d'origine établis au Canada depuis 1996. Arrivés au pays en tant que réfugiés politiques, ils ont dû

attendre près de 10 ans avant d'être réunis avec leurs enfants. Ils croient que les Canadiens d'origine ont parfois tendance à oublier à quel point ils sont chanceux de grandir dans un pays libre qui valorise l'intégration. «Le respect des autres, le multiculturalisme, ce sont des valeurs qu'on ne peut pas trouver ailleurs. Beaucoup [de Canadiens] qui sont nés ici tiennent ça pour acquisdéclarent-ils. «Il faut (cependant) travailler fort!» Mais même pour les nouveaux arrivants, la qualité de vie ne se bâtit pas du jour au lendemain, précisent-ils. Au début, il a fallu travailler fort pour s'intégrer dans la communauté. Ils se souviennent avec émotion de leurs premiers amis canadiens, rencontrés dans des lieux de culte. «Les

amis, eux, nous ont vraiment accueillis». Puisqu'ils vivent à Toronto, apprendre l'anglais le plus rapidement possible a aussi été essentiel à leur intégration, ajoutent-t-ils. Cette famille reflète l'opinion de nombreux immigrants interrogés dans le cadre du sondage : 79 % d'entre eux croient que les nouveaux immigrants sont

À propos du sondage Angus Reid Public Opinion a mené ce sondage par Internet entre le 6 et le 12 septembre 2016 et a enquêté auprès de 3904 Canadiens à partir du panel en ligne Angus Reid Forum. Une marge d'erreur ne peut être calculée puisque le sondage n'a pas été fait avec un échantillon probabiliste. À titre de comparaison, un échantillon probabiliste de cette envergure comporterait une marge d'erreur de +/- 2,5 % 19 fois sur 20. institutions religieuses nous ont vraiment soutenu sur le plan spirituel et matériel. Il y avait d'autres Congolais dans la communauté, mais ces

bien intégrés dans leur communauté, contre 67 % seulement pour l'ensemble de la population.

8

Atlas.Mtl

L'accès à l'éducation, une priorité Pas besoin de chercher bien loin pour comprendre quelle est la valeur la plus importante chez les immigrants. Le mur des salons sont souvent couverts de photos des enfants, avec leur toge et leur diplôme bien en évidence. Eux-mêmes retournent souvent à l'école pour décrocher un diplôme. La vaste majorité (86 %) des nouveaux immigrants interrogés par l'Institut Angus Reid, la famille est satisfaite de l'accès à l'éducation au Canada. D'abord parce que l'éducation primaire et secondaire y est gratuite. Selon eux, les enfants canadiens n'ont aucune raison de ne pas aller à l'école, alors que dans les pays d’origine l'accès à l'éducation est généralement difficile. Après 20 ans sur le marché du travail canadien, la famille ne se fait toutefois plus d'idées sur la valeur de ses diplômes acquis au pays d’origine.

nº 287 du 06 au 19 octobre 2016

Son plus grand souhait est que les enfants poursuivent des études supérieures et décrochent de bons emplois : «Nous, les parents immigrants, nos études ne valent rien ici. Ce sont les études de nos enfants qui pourront faire la grande différence. Il est important pour eux d'aller aux études et d'être différents de nous.» déclarent-t-ils. Des systèmes de santé satisfaisants La majorité des nouveaux immigrants interrogés (88 %), est aussi satisfaite de l'accès aux soins de santé que la majorité des Canadiens (71 %). Non seulement les soins au Canada sont gratuits, soulignent-t-ils, mais l'accueil est aussi beaucoup plus humain que dans les hôpitaux congolais. «Au pays, tu peux mourir si tu n'as pas d'argent pour te faire soigner. Personne ne s'occupe de toi, personne ne te regarde. »


Citoyenneté

Sommes-nous tous également canadiens?...

Quelques idées afin de mieux nous entendre…

Le sondage présenté dans la page précédente amène bien des questions. Entre autres sommes-nous patriotes? Engagés? Anxieux? Ouverts d'esprit? Qui sont les Canadiens d'aujourd'hui? Sur quoi s’entendent-ils et qu’est-ce qui les fait différer? L'institut Angus Reid a mené un second sondage pour brosser notre portrait et tenter de comprendre ce qui divise les citoyens au pays. Ce qui nous divise Les divisions des Canadiens se manifestent principalement à travers le spectre de l'âge et de la province de résidence, révèle le sondage de l'institut Angus Reid intitulé Valeurs et identité canadienne : qu'est-ce qui fait de nous des Canadiens? « Il y a d'énormes différences entre les régions et entre les générations qui nous divisent. Les jeunes sont plus pessimistes à propos de l'avenir et ils pensent aux questions sociales d'une manière très différente de celle de leurs parents ou de leurs grands-parents », commente Shachi Kurl, directrice de l'institut Angus Reid. Concernant les divisions interprovinciales, c'est surtout « l'économie [qui] a un grand impact sur ce que pensent les gens, souligne-telle. En Alberta, en Saskatchewan et dans la région de l'Atlantique, il y a beaucoup d'incertitude à cause du taux de chômage. Ces provinces estiment qu'elles ne sont pas traitées de manière équitable par le reste du Canada. » Outre l'économie, plusieurs sujets de société touchant à la vie quotidienne suscitent des opinions très contrastées. Par exemple, bien que la religion soit très importante au quotidien pour 65 % des Canadiens sondés, ceux-ci ont des avis partagés quant à sa présence dans l'espace public : 59 % souhaitent que Dieu et la religion soient maintenus en dehors de la vie publique, tandis que 41 % estiment que l'on devrait célébrer publiquement le rôle de la foi. « Nous découvrons qu'il existe un mythe, en particulier parmi certains politici-

ens, selon lequel nous sommes un pays défini par le multiculturalisme. Comparativement à d'autres pays, il est vrai que nous sommes à l'aise avec les minorités et nous acceptons les coutumes et cultures minoritaires. Mais nous avons nos limites que nous ne sommes pas prêts à dépasser, notamment sur la question des accommodements culturels », note Mme Shachi Kurl.

«Peut-être que ce n’est pas une grande surprise au Québec, car la province a déjà examiné ces questions avec la commission Bélanger-Campeau. Mais au Canada anglais, les résultats de notre sondage seront un choc pour certains.» estime la directrice de l'institut Angus Reid D'où proviennent ces divisions? Le facteur principal de division qui ressort du sondage vient des provinces, et notamment du Québec, moins attaché au pays qu'ailleurs : seul un tiers des répondants québécois ont évoqué « un attachement

qu'entre le Canada anglais et le Canada français. Les Albertains sont frustrés, impuissants, sans voix et se sentent peu respectés par les autres Canadiens. Ils estiment que leurs opinions et leurs valeurs sont distinctes du reste du Canada », affirme-t-elle.

Une position que nuance Charles Breton, enseignant au Département de sciences politiques de l'Université de la Colombie-Britannique. « C'est clair que l'Alberta n'est pas le nouveau Québec parce qu'ils sont beaucoup plus attachés au Canada que peut l'être un Québécois, ils sont beaucoup plus fiers d'être Canadiens que le sont les Québécois », soutient-il en s'appuyant sur les résultats du sondage. Ce qui nous rapproche Malgré un Québec légèrement à l'écart des autres provinces, ce qui unit les Canadiens, c'est la fierté nationale et ce que le pays a à offrir, selon Shachi Kurl : « Nous partageons une opinion positive de notre niveau de vie, de notre accès à l'éducation et aux

À propos du sondage Angus Reid Public Opinion a mené ce sondage par À propos de ce sondage : Angus Reid Public Opinion a mené le sondage sur Internet entre le 6 et le 12 septembre 2016 et a enquêté auprès de 3904 Canadiens à partir du panel en ligne Angus Reid Forum. Le sondage a été réalisé en partenariat avec CBC. Une marge d'erreur ne peut être calculée, puisque le sondage n'a pas été fait avec un échantillon probabiliste. À titre de comparaison, un échantillon probabiliste de cette envergure comporterait une marge d'erreur de +/- 2,5 % 19 fois sur 20

émotionnel profond envers le Canada ». « Certes, les Québécois sentent moins d'appartenance envers le Canada. Mais dans leurs esprits, du moins pour le moment, la question de la souveraineté est en grande partie réglée. Aujourd'hui, 75 % disent que le Québec devrait rester au Canada », souligne Shachi Kurl. Selon l'experte, l'Alberta et la Saskatchewan, dans une moindre mesure, seraient le nouveau Québec dans la relation qu'elles entretiennent avec le pays. « C'est plus probable que les deux solitudes se trouvent entre l'Alberta et le reste du pays

soins de santé, et de l'accueil chaleureux que nous recevons dans nos communautés. » « Nous acceptons et nous nous sentons à l'aise avec les nouveaux arrivants et les minorités au Canada. Mais il y a certaines limites, poursuit-elle. Nous sommes unis aussi par notre préférence de voir les minorités s'intégrer dans la société au lieu de garder leur propre langue et leurs coutumes. » Mais là encore, Charles Breton tempère en soulignant que la question du sondeur a probablement influencé les réponses : « Quand on demande aux gens ce qu'ils pensent du multicul-

9

Atlas.Mtl

turalisme, ils sont dans leur ensemble pour. Quand on demande plus en détail : "Est-ce que vous pensez que les minorités devraient en faire plus pour s'intégrer?", les gens, en majeure partie, disent oui. On voit que demander si vous êtes pour le multiculturalisme ou poser une question qui mesure ce qu'est le multiculturalisme donne deux réponses différentes. » Même constat en ce qui concerne l'immigration : « Le sondeur demande aux gens de choisir entre donner la priorité aux gens qui viennent d'un pays en crise [21 %] ou donner la priorité à nos besoins économiques [79 %]. C'est comme créer une fausse dichotomie : il n'y a personne qui dit que de faire venir des gens d'endroits en crise, ça ne peut pas aussi aider l'économie. On demande aux gens de choisir entre deux choses qui ne sont pas nécessairement opposées. » Charles Breton croit également que ce qui nous unit est aussi ce qui nous différencie des autres pays occidentaux. « Que les Canadiens soient divisés à 50-50 sur un sujet comme la monarchie, ça ne change pas grand-chose à la façon dont, au jour le jour, le Canada est mené. Si on regarde les voisins du Sud, les divisions 50-50 portent sur des sujets beaucoup plus fondamentaux, comme la place des minorités culturelles ou des Afro-Américains dans la société. » Le politologue explique en effet que d'après le sondage, un plus grand nombre de Canadiens a tendance à

nº 287 du 06 au 19 octobre 2016

penser que les minorités devraient en faire plus pour s'intégrer (68 % contre 50 % aux États-Unis). « Ça peut surprendre, car on a toujours l'impression que le Canada est plus ouvert à la diversité que les États-Unis. Mais les recherches montrent qu'il y a une différence entre le Canada et les ÉtatsUnis ou l'Europe en ce qui concerne le lien entre l'identité nationale et l'acceptation de la diversité : les gens qui sont très fiers d'être Américains, Néerlandais ou Britanniques vont avoir plus tendance à être contre l'immigration. Alors qu'au Canada, c'est le contraire : les gens qui sont très, très fiers d'être Canadiens ont aussi plus tendance à être ouverts à l'immigration. » Selon M. Breton, c'est dans cette relation entre identité nationale et immigration que le Canada est différent des autres pays occidentaux, comme si la diversité faisait partie intégrante de l'identité canadienne. « C'est aussi pour ça qu'on a de la difficulté au Canada à voir un politicien qui essaierait de remporter une élection en jouant là-dessus. Ça ne fonctionne pas. Les conservateurs ont essayé un peu aux dernières élections et ils n'ont pas gagné... En revanche, c'est exactement ce que UKIP, le parti pour le Brexit, a fait au Royaume-Uni. Et c'est aussi sur ces arguments que Donald Trump essaie de remporter la présidentielle américaine », conclut-il.


10

Atlas.Mtl

nยบ 287 du 06 au 19 octobre 2016


Citoyenneté

Sommes-nous tous également canadiens?...

Ce qu’en pensent les jeunes… Les jeunes adultes canadiens sont moins attachés à leur pays que les personnes plus âgées, révèle un sondage de l'Institut Angus Reid. L'étude commandée par Radio-Canada/CBC visait à prendre le pouls de la population sur les valeurs et l'identité canadiennes. Moins de la moitié (45 %) des Canadiens sondés âgés de 18 à 24 ans disent avoir un sentiment d'affection profond pour leur pays alors que cette proportion atteint près de trois quarts (72 %) pour les 75 ans et plus. «Rien de bien surprenant»… Ces résultats ne surprennent pas du tout Diane Pacom, professeure titulaire à l'École d'études sociologiques et anthropologiques de l'Université d'Ottawa. La vision du monde de ces deux générations est complètement différente, selon elle, notamment parce que les 65 ans et plus ont vécu la période d'après-guerre. « Pour eux [les plus âgés], la nation c'est quelque chose de très important à cause de la guerre mondiale. Donc, il y a une notion beaucoup plus cristallisée dans l'esprit des gens de ce que c'était d'être membre d'une nation particulière », explique-t-elle. Diane Pacom soutient aussi que les jeunes sont beaucoup plus individualistes et connectés que leurs aînés,

ce qui engendre une baisse du nationalisme. « Les gens [jeunes] sont beaucoup plus soucieux de leur identité individuelle que de leur identité nationale ou collective », affirme la sociologue.

Ils font partie, dans les réseaux sociaux, de tribus qui les rattachent à des personnes comme eux [...] Ils vivent dans un monde beaucoup plus fragmentaire. Avant, on faisait partie du Canada. Ce qui fait la différence Des étudiants de l'Université de Regina disent pourtant être très attachés à leur pays tout comme leurs parents et leurs grands-parents. Alors que certains évoquent la qualité de vie, un autre affirme que l'ouverture face aux homosexuels est notamment à l'origine de son sentiment d'affection. « Je suis très fière d'être Canadienne. J'ai beaucoup voyagé et j'ai vu plusieurs pays. Je trouve que le Canada est un pays avec beaucoup d'opportunités », affirme Jessica McClelland, 20 ans. Cette divergence entre l'opinion des jeunes Réginois rencontrés et celle des jeunes sondés s'explique de plusieurs façons, indique Diane Pacom. Le niveau de scolarité, l'éducation ainsi que le degré de politisation des individus questionnés entrent notamment en jeu. « Vous auriez pu, dans la

même classe, dans la même cour d'école, rencontrer d'autres qui vous disent "non moi le Canada, je n'ai absolument aucun intérêt" », croit-elle.

politiques canadiennes devraient mettre l'accent sur la protection de l'environnement, alors que cette proportion atteint 53 % chez les 55 ans et plus.

Plus soucieux de la planète que du clocher… Les Canadiens sondés par le sondage Angus Reid ont aussi été questionnés sur leur point de vue au sujet de l'environnement. Les résultats indiquent que les jeunes Canadiens se préoccupent plus de la protection de l'environnement que les personnes plus âgées.

Les jeunes universitaires réginois partagent cette opinion. « Je crois que l'environnement est plus important parce que s'il n'y a pas d'environnement, ce n'est pas possible d'améliorer la situation économique », croit Alexandre Dunn, 22 ans.

Près des deux tiers (63 %) des Canadiens âgés de 18 à 34 ans affirment que les

11

Atlas.Mtl

« On a seulement une planète et on doit en prendre soin [...] L'économie, c'est juste l'argent, c'est quelque chose de matériel. Je trouve

nº 287 du 06 au 19 octobre 2016

qu'on devrait mettre l'accent sur l'environnement », ajoute Jessica McClelland. Diane Pacom estime que ces résultats reflètent les effets de la mondialisation, mais aussi une mode chez les jeunes. Ils ont tendance à s'émouvoir pour des causes comme l'environnement, indique-telle. « Ils se préoccupent d'une façon viscérale des choses qui sont de l'autre côté de la planète alors qu'ils ne se préoccupent pas réellement avec la même force des choses qui se passent devant eux», conclut la sociologue.


Citoyenneté

Conseil jeunesse du premier ministre

Justin Trudeau veut entendre la voix du futur Le gouvernement du Canada s’engage, selon son site Web «à écouter les enjeux les plus importants aux yeux des jeunes». C’est pourquoi Justin Trudeau s’est engagé dans le budget de 2016 à créer un Conseil jeunesse du premier ministre. Des Canadiens âgés de 16 à 24 ans fourniront au premier ministre des conseils impartiaux sur des questions nationales comme l’emploi, l’accès à l’éducation, l’édification de collectivités plus solides de même que les changements climatiques et la croissance durable, entre autres choses. Le Conseil jeunesse Quinze jeunes ont été sélectionnés pour faire partie du Conseil. Ils sont issus de diverses collectivités, représentent toutes les régions du Canada et apporteront un large éventail de connaissances et d’expériences. Ils siégeront au Conseil pour un mandat pouvant aller jusqu’à deux ans, et ils recevront une compensation pour le temps qu’ils consacreront aux affaires du Conseil jeunesse.

Les membres du Conseil se réuniront virtuellement et en personne plusieurs fois par année pour discuter des questions qui leur tiennent à cœur, ainsi qu’à leur collectivité et à leur pays. Ils interagiront les uns avec les autres entre les réunions pour échanger des idées et parler des activités à venir, et ils participeront à la vie de leur collectivité. Ils rencontreront le premier ministre jusqu’à quatre fois par année.

Un choix en deux vagues Le choix des membres du Conseil jeunesse sera fait en deux temps. Les membres du Conseil jeunesse choisis dans le cadre de la première vague rencontreront le premier ministre à l’automne, alors que les membres choisis au cours de la deuxième vague joindront le groupe en tôt de 2017. Au cours de la première étape, environ 300 jeunes ont été choisis parmi plusieurs milliers de candidats. À cette étape, trois bassins d’environ 100 candidats chacun ont été créés, ces candidats ont été invités à la deuxième étape du proces-

sus de sélection. Le premier bassin comprenait les 100 candidats qui ont les notes des plus élevées pour l’engagement communautaire dans chaque région du Canada. De cette façon, on s’est assuré d’avoir des candidats qui ont une grande compréhension des enjeux et des activités de leurs communautés, et qu’ils sont les meilleurs pour représenter les membres de leur communauté. Le deux-

ième bassin comprenait 100 candidats choisis au hasard. Cela devait permettre une représentation équitable et variée de tous les candidats jeunesse. Le dernier bassin de 100 candidats était constitué en fonction d’indicateurs de diversité, pour que le grand bassin de 300 personnes soit pleinement représentatif de la diversité du Canada. Au cours de la deuxième

étape du processus de sélection, les 300 candidats arrivés en tête ont été invités à faire une entrevue vidéo et à soumettre leur curriculum vitae au moyen d’une plateforme en ligne sécurisée et à offrir leurs points de vue sur la jeunesse canadienne. Ces renseignements additionnels ont servir à sélectionner les meilleurs candidats pour le Conseil jeunesse.

Une jeune originaire du Maroc parmi

Les quinze premiers sélectionnés Au titre de la «Première vague» du choix des trente membres du Conseil Jeunesse du Premier Ministre, quinze sont d’ores et déjà choisis. Parmi eux une jeune originaire du Maroc, Sara Abdessamie, résident au Nouveau Brunswick. Voici une brève présentation des quinze lauréats.

Sara Abdessamie Sara Abdessamie demeure à Fredericton au Nouveau Brunswick, où elle s’est impliquée dans sa communauté en travaillant avec Vrais Copains, Français pour l’avenir et à une cuisine populaire. Elle est non seulement passionnée par la francophonie, mais aussi par l’amélioration du sort des sans-abris, ainsi que de l’inclusion des jeunes atteints de déficiences intellectuelles ou sociales. Sara

étudie présentement à l'Université Dalhousie en tant que Boursière Loran.

Mustafa Ahmed Mustafa Ahmed est né et a grandi dans le plus grand complexe de logements sociaux au Canada, Regent Park, à Toronto, en Ontario. Il a œuvré pour changer les choses dans sa collectivité en créant des programmes axés sur la participation des jeunes dans les arts et la littérature. Il est aussi très impliqué dans l’appui aux immigrants du Canada afin qu’ils se sentent chez eux dans leur nouveau pays. Hani Al Moulia Hani Al Moulia, réfugié syrien, vit maintenant à Regina, en Saskatchewan. Hani est un photographe talentueux qui a créé son propre style pour manier les appareils-photo et contourn-

er ses troubles de vision. Hani veut devenir ingénieur informaticien. Lorsqu’il travaillait pour l’UNICEF, il aidait les réfugiés syriens qui vivaient dans des camps au Liban. Il est engagé dans la communauté à Regina, où il aide les nouveaux arrivants à s’installer. Hani est passionné des secteurs de l’emploi et de l’éducation. Il aimerait trouver plus de façons d’intégrer les Canadiennes et les Canadiens ayant un handicap ou des besoins particuliers à la population active.

Alex Bouchard Alex Bouchard est originaire de Haines Junction, au Yukon. C’est en tant que fière francophone qu’elle s’est engagée auprès de la Fédération de la Jeunesse Canadienne Française. Elle a également fondé le club

12

Atlas.Mtl

Sara Abdessamie Parcs Canada de l’Université de la Colombie­Britannique pendant ses études et a incité les jeunes à profiter du plein air et à mener une vie active.

nº 287 du 06 au 19 octobre 2016

Joseph Darcel Joseph Darcel dirige par l’autonomisation. Diplômé en microbiologie de l’université du Manitoba, Joseph a passé du temps au pays et à l’étranger à exam-

Suite à la page 13


Droits & Justice

Une jeune originaire du Maroc parmi

Les quinze premiers sélectionnés Suite de la page 12

iner les problèmes auxquels la société est actuellement confrontée. En mobilisant des groupes communautaires, des parlements jeunesse et des organismes gouvernementaux, Joseph met tout en œuvre pour participer au dialogue qui oriente l’avenir du Canada. Chez lui, à Winnipeg, Joseph est un dirigeant communautaire et un mentor. En tant que membre des Forces canadiennes, il est maintenant instructeur du programme des cadets dont il faisait partie dans son adolescence. Fort de ses années d’expérience en tant qu’étudiant au Programme d’échange Rotary et membre du ΔKE Fraternity, Joseph adopte une approche multilatérale pour résoudre les problèmes. Sylvia Pascua Matte Issue de la collectivité éloignée de Fort Simpson, dans les Territoires du Nord-Ouest, Sylvia PascuaMatte a travaillé à l’offre d’activités pour les jeunes et les enfants. Elle a fait du bénévolat pour la Fort Simpson Historical Society, au sein de laquelle elle a offert des activités aux gens de tous les âges. Elle a aussi dirigé des campagnes de financement. Sylvia se passionne pour l’éducation et l’emploi des jeunes qui vivent dans le Nord canadien. Gregory Perley Gregory Perley est résident de la Première Nation Kingsclear au NouveauBrunswick. Il représente un modèle de comportement positif auprès des jeunes de sa collectivité. Il a travaillé

comme tuteur pour des étudiants de Premières Nations dans sa collectivité et a servi de facilitateur de la mobilisation des jeunes de Premières Nations.

Rachel Smale Rachel Smale réside à Pond Inlet, au Nunavut. Elle a travaillé comme mentor auprès des enfants et des jeunes de sa collectivité. Elle a mis au point un programme parascolaire d’activités sportives à l’intention des enfants du primaire et souhaite trouver d’autres activités qui contribuent à leur bonheur au sein de la collectivité. Tout récemment, Rachel a obtenu son diplôme du secondaire et terminé première de classe; elle a reçu le prix du Gouverneur général pour ses réalisations. Donovan Taplin Donovan Taplin est originaire de la municipalité de Wabana, située sur l’île Bell, à Terre-Neuve-etLabrador, où il est le plus jeune élu d’un conseil municipal dans la province. Donovan a siégé au Comité consultatif des jeunes du premier ministre de sa province et a fait du bénévolat au sein du Conseil atlantique pour la coopération internationale et de l’Institut d’été sur les collectivités sûres et en santé au Canada atlantique. Ancien étudiant du programme Students on Ice, Donovan est un ambassadeur de l’Université Memorial où il étudie le folklore et les communications. Tout récemment, il a été nommé représentant délégué des Jeunes Diplomates du Canada au sommet Y7 à Tokyo, au

Japon.

Aaron Taylor Aaron Taylor vient de Debert, qui se situe dans une région rurale de la Nouvelle-Écosse. Il vient tout juste de commencer une maîtrise à l’Institut des études européennes, russes et eurasiennes de l’Université Carleton. Au cours de ses études de premier cycle à l’Université Dalhousie, il a eu l’occasion de promouvoir le dialogue interculturel par l’intermédiaire de sociétés dirigées par des étudiants et a créé une tribune pour la coopération, un lieu où les étudiants peuvent vivre et partager leurs cultures uniques. Macgregor Tebbutt Macgregor « Mac » Tebbutt est originaire de Penticton, en Colombie­Britannique. Cela fait maintenant 11 ans qu’il est membre actif du Club des 4­H, au sein duquel il a occupé de nombreux postes de direction, a assumé les fonctions de chef subalterne (pendant deux ans), a été jeune ambassadeur du Club des 4­H en Colombie­Britannique (pendant deux ans) et a conçu et mis en œuvre une liste de vérification de sécurité pour les membres du Club équestre des 4­H. Mac a parcouru la Colombie­ Britannique afin de promouvoir la sécurité agricole et la sécurité à la ferme. Il a dressé des plans de leçon annuels, a organisé des cliniques et des camps communautaires annuels, a donné des cours d’art oratoire et a lancé un nouveau Club des 4­H pour les jeunes des milieux ruraux du sud de la Colombie-Britannique. Mac participe à des

13

Atlas.Mtl

épreuves de rodéo de compétition. Il est étudiant en troisième année en génie, au campus Okanagan de l’Université de la Colombie­Britannique. Élyse TremblayLongchamps Élyse TremblayLongchamps est originaire de la ville de Montréal, dans la province du Québec. Elle a travaillé comme bénévole au Comité régional d’éducation pour le développement international de Lanaudière, où elle a eu la chance de côtoyer des gens de sa région et d’ailleurs dans des projets de francisation, d’activités d’intégration et de parrainage de familles arrivantes. Elle est vice-présidente de la Fédération étudiante collégiale du Québec et souhaite continuer de participer au développement d’une société guidée par ses valeurs et ses principes.

Nmesomachukwu Umenwofor-Nweze Nmesoma UmenwoforNweze, originaire du Nigeria, a grandi à Iqaluit, au Nunavut. Elle participe à la planification d’activités axées sur les arts et la vie active pour les jeunes de sa communauté, offre gratuitement des séances d’information sur la santé mentale et participe souvent à des activités de bénévolat. Elle étudie actuellement au Collège Pearson – lequel fait partie du réseau United World Colleges –, à Victoria, en Colombie­ Britannique, où elle enrichit la vie sur le campus en mettant l’accent sur la mise en forme. Ashley Whiteman Ashley Whiteman

nº 287 du 06 au 19 octobre 2016

d’Edmonton, en Alberta, est une diplômée du secondaire qui soutient sa communauté avec passion. À l’école, elle faisait partie de plusieurs programmes et comités, dont l’Académie de leadership Jean-Forest, le programme d’apprentissage autonome sur mesure, l’association étudiante, le programme de mentorat de l’organisation Grands frères et grandes sœurs et le programme de justice sociale. Elle a en outre agi à titre de facilitatrice étudiante à la Commission de vérité et réconciliation. À l’extérieur de l’école, elle soutient sa communauté en participant à des programmes, tels que le corps de cadets de la police d’Edmonton et le sous-comité chargé de l’équité sociale du Conseil jeunesse de la Ville d’Edmonton, et à des activités, comme aider des personnes âgées dans leurs activités quotidiennes et prendre part à des groupes de discussion formés de jeunes. Chris Zhou À titre de président du Free the Children Club, Chris Zhou a organisé des initiatives qui ont permis d’amasser plus de 7 000 $ dans le cadre de campagnes d’habilitation des jeunes. Cadet de l’Air qui détient le grade le plus élevé de son escadron, Chris travaille bénévolement comme pilote de planeur pour le Programme de vol à voile des Cadets de l’Air. Même si Chris étudie en ce moment en sciences de la santé à l’Université McMaster, il est fier d’affirmer que son foyer et sa collectivité sont à Charlottetown, à l’Île-du Prince-Édouard.


Éducation

Gravissime : 27% des lauréats de l’enseignement supérieurs québécois sont…

Diplômés universitaires mais analphabètes fonctionnels Le chiffre fait sourciller. Parmi les Québécois de 16 à 65 ans qui détiennent un diplôme universitaire, 27 % ont des difficultés en lecture et peuvent même être considérés comme analphabètes fonctionnels. On qualifie d’«analphabètes fonctionnels» les personnes capables de lire, mais qui ont de la difficulté à comprendre toutes les informations tirées de textes plus complexes. Ils peuvent lire un article de journal décrivant un fait divers ou un match de hockey, mais ils auront du mal à comprendre toutes les nuances d’un éditorial ou d’une chronique d’opinion, par exemple.

Comment apparait le «désapprentissage» Cette statistique peut s’expliquer par le fait qu’il est possible de «désapprendre» à bien lire au fil des ans, si on ne pratique pas régulièrement, explique Paul Bélanger, professeur à l’UQAM et ex-président du Conseil international de l’éducation aux adultes. «On parle de gens qui sont allés à l’école, parfois assez longtemps, mais qui ont perdu de leurs compétences parce qu’ils n’ont pas pratiqué. La lecture, c’est un peu

comme l’espagnol. Si tu suis un cours, mais que tu ne pratiques pas pendant des années, tu ne te rappelleras plus grand-chose.» On ne parle pas ici de perdre complètement sa capacité à lire, mais plutôt d’être un moins bon lecteur qu’avant, d’avoir plus de difficulté à comprendre des textes complexes ou plus longs. C’est ce qui peut arriver à des gens qui ne lisent pas dans le cadre de leur travail ou dans la vie quotidienne, même s’ils ont un diplôme. C’est ce qui expliquerait en partie pourquoi le Québec compte une proportion étonnante d’analphabètes

en qui utilise principalement l’anglais au bureau, par exemple.

Ceux qui ont le plus de difficultés en lecture sont les adultes de plus de 45 ans, selon les chiffres de l’Institut de la statistique du Québec. Il faut aussi mentionner que les immigrants ou ceux qui ont obtenu leur diplôme à l’étranger se classent aussi dans cette catégorie. Des textes accessibles Il est donc primordial de continuer à lire tout au long de sa vie pour ne pas perdre ses compétences en lecture, souligne M. Bélanger. Et pour encourag-

accessibles, pour ne pas décourager les gens qui

Les analphabètes fonctionnels L’analphabétisme fonctionnel n’est pas lié à un niveau d’enseignement en particulier. Il peut sévir même au niveau universitaire, comme le démontrent les chiffres suivants : Diplômés de niveau secondaire : 63 % sont considérés analphabètes fonctionnels Diplômés de niveau collégial : 40 % sont considérés analphabètes fonctionnels Diplômés de niveau universitaire : 27 % sont considérés analphabètes fonctionnels

fonctionnels même dans les rangs de ses diplômés universitaires. Pensez à un ingénieur qui travaille avec des chiffres à longueur de journée ou à un informatici-

er les gens à le faire, il faut d’abord que les communications qui les entourent – provenant du gouvernement, du milieu du travail, de l’école, etc. – soient

auraient des difficultés en lecture, dit-il. «C’est terriblement important, lance M. Bélanger. On individualise trop le prob-

Et comme s’il était nécessaire d’en rajouter…

Une étudiante exclue d'un examen parce que voilée… Le premier ministre Philippe Couillard estime que l'enseignant qui a empêché une étudiante portant le hijab de passer un examen au Collège de Maisonneuve a fait ce qu'il fallait faire dans cette situation. Le quotidien "La Presse" vient de révéler qu'un enseignant en biologie du Collège de Maisonneuve avait demandé à son étudiante, il y a deux semaines, de se dévoiler partiellement afin qu'il puisse voir ses oreilles et s'assurer ainsi qu'elle ne portait pas d'écouteurs. La jeune femme a refusé, parce qu'elle ne voulait pas montrer ses oreilles à son professeur masculin. Elle lui a plutôt dit qu'il pouvait

toucher ses oreilles à travers le hijab pour s'assurer qu'elle n'avait pas d'écouteurs. La porte-parole de l'école, Line Légaré, a expliqué que l'enseignant n'était pas à l'aise avec ce geste, de sorte qu'il lui a dit qu'elle ne pourrait pas passer son examen ce jour-là. L'école discute actuellement avec l'étudiante pour qu'elle puisse repasser l'examen à une autre date. Selon Mme Légaré, l'étudiante n'a pas formellement porté plainte et cherche à s'entendre avec l'établissement.

14

Atlas.Mtl

nº 287 du 06 au 19 octobre 2016

lème de la littératie. C’est aussi un problème de communication publique, dans la société. Plus on va rendre les communications accessibles, plus on va inciter les gens à pratiquer et meilleurs ils vont être. On n’est pas obligé d’utiliser des mots de cinq syllabes, surtout si on veut se faire comprendre.» Source : Rapport québécois du Programme pour l’évaluation internationale des compétences des adultes (OCDE), Institut de la statistique du Québec.


Éducation

Un nouveau Projet de loi qui ne change rien

Pas de gratuité scolaire pour les enfants sans-papiers! La question de l’accès à l’école gratuite pour les enfants non résidents ou sans statut passe à la trappe. Car contrairement à l’ancien projet de loi 86, le nouveau projet de loi visant à modifier la Loi sur l’instruction publique, qui s’ouvrait mercredi aux consultations particulières, n’en fait aucune mention. Plusieurs organismes de défense des droits des réfugiés et des sans-papiers se disent excédés par le report sine die de ce dossier, y compris la protectrice du citoyen, qui a démontré plusieurs signes d’impatience. « Encore une fois, plusieurs enfants d’immigrants qui ne sont toujours pas considérés comme des résidents n’ont pas pu prendre part [à la dernière rentrée scolaire]. Il s’agit pour ces enfants d’un déni de leur droit fondamental à l’éducation. Cette situation est inacceptable », écrit à ce sujet la Protectrice du Citoyen dans une lettre acheminée fin septembre au gouvernement. Selon ce dernier, de 300 à 400 enfants seraient dans cette situation, mais le dernier rapport du Protecteur du citoyen sur les enfants en situation d’immigration précaire, publié en 2014, suggère qu’ils pourraient être près d’un millier. La protectrice du citoyen a également insisté sur l’urgence de permettre à tout enfant de 6 à 16 ans de fréquenter gratuitement l’école primaire ou secondaire, sans égard à son statut d’immigration ou à celui de ses parents. Contrairement au projet de loi 86, qui proposait des

modifications susceptibles de régler cette question, le projet de loi 105, qui propose toutes sortes de changements notamment en matière de gouvernance, « occulte cette situation contraire aux conventions internationales », a-t-elle déploré.

Des organismes qui s’inquiètent… La Table de concertation des personnes réfugiées et immigrantes (TCRI) dit « perdre patience » devant le report de cette question, qu’avait réglée temporairement en 2013 l’exministre péquiste de l’Éducation, Marie Malavoy, en promettant une ébauche de changement législatif. Dans l’intervalle, le pouvoir discrétionnaire du ministre se chargerait de décider au cas par cas. « On nous dit qu’il existe toujours le pouvoir discrétionnaire du ministre, qui a réglé positivement tous les cas qui sont arrivés sur son bureau, mais ça n’a pas de sens de continuer comme ça. Ça prend un amendement législatif », a dit Stephan Reichold, directeur de la TCRI. Le problème ne date pas d’hier, mais il a connu un écho particulier dans les médias il y a quelques années. Des commissions scolaires de l’île de Montréal avaient accepté d’inscrire des enfants de parents sans statut, mais en leur envoyant une facture allant de 6000 $ à 7000 $ selon le niveau. Lors de la dernière rentrée scolaire, ce problème qui demeurait toujours sans solution avait fait sourciller le porte-parole de l’opposition en

matière d’éducation, Alexandre Cloutier. Il a dit ne pas comprendre pourquoi le Québec prenait autant de temps à trouver une solution alors qu’à Toronto et Vancouver, les enfants sans statut ont accès à l’école primaire ou secondaire sans payer les frais des élèves étrangers.

L’économique contre l’humanitaire… Pédopsychiatre ayant fait beaucoup de recherche auprès d’enfants réfugiés ou immigrés, Cécile Rousseau s’étonne que le gouvernement ne se hâte pas davantage pour régler la question, d’autant qu’il y a de bonnes raisons économiques de le faire, croit-elle. Elle cite l’exemple du voisin américain qui, malgré plus de 11 millions de sans-papiers, permet aux enfants de fréquenter l’école sans égard au statut. « On a simplement fait l’exercice comptable et, en dehors de toute considération humanitaire, un enfant qui ne va pas à l’école coûte extrêmement cher à la société, dit cette professeure au Département de psychiatrie de l’Université McGill. En matière d’impôt et de participation à la vie civile, c’est un très mauvais calcul d’avoir des enfants non scolarisés. » Plusieurs rappellent également que sur le plan humanitaire, le Canada, et le Québec, ont des obligations. La Convention internationale des droits de l’enfant a été ratifiée par le Canada en 1991 et le gouvernement du Québec s’y est déclaré lié par décret, rappelle Alain Roy, professeur à la Faculté de droit de l’Université

de Montréal. « Se servir ainsi de l’enfant pour punir les adultes qui ne se sont pas conformés aux règles d’immigration n’est rien de moins qu’inacceptable, a-t-il déclaré ans un texte d’opinion publié sur Droit-inc. Comme symbole d’exclusion sociale, on peut difficilement faire pire. » Un problème pourtant depuis longtemps reconnu… Le ministre de l’Éducation, Sébastien Proulx, dit avoir toujours la volonté de régler le dossier. S’il n’y a aucune disposition sur le sujet dans le nouveau projet de loi 105, c’est que « le travail devait se poursuivre », a répondu au Devoir son attachée de presse, Marie Deschamps. Il n’allait pas assez loin et le ministre voulait une disposition plus complète. « Lors de consultations au printemps, des groupes interpellés par cette question sont

venus dire qu’il y avait lieu de bonifier les dispositions et c’est ce qui est fait actuellement.» Quelques groupes de pression ont été rencontrés, mais aucun échéancier n’est prévu pour l’instant, a-t-elle reconnu. Le Collectif Éducation sans frontières, qui milite pour le droit à la scolarisation pour les enfants sans statut, confirme avoir été rencontré par le ministre Proulx tout juste avant l’été. « On nous a expliqué que l’amendement, de la façon dont il était écrit la dernière fois, aurait été inapplicable, a indiqué l’un des porte-parole, Steve Baird. J’espère qu’il y a une réelle volonté d’agir. On n’a aucun signe qui dit qu’un autre projet de loi va être déposé. Et on veut voir quelque chose maintenant. C’est scandaleux de voir que des enfants ne vont pas à l’école. »

Fleurs du futur

Le programme éducatif 2017-2017 du CCIR débutera le 14 octobre prochain Mis en place par le Centre Culturel Islamique de Roussillon, le programme éducatif Fleurs du Futur consiste en une série de conférences s’adressant aux jeunes filles de 10 ans et plus. Ces conférences abordent différents thèmes dans le but de familiariser

les jeunes participantes avec leur religion et les aider à grandir, s’épanouir et s’intégrer pleinement dans une société et un monde comportant une multitude de défis! Les conférences en tant que telles

se déroulent sous forme de conversation de groupe et se clôturent avec une activité spéciale. Cette année, une contribution de 20$ par personne est demandée pour le financement des activités ainsi que des cadeaux offerts au cours de l’année.

15

Atlas.Mtl

Les conférences se tiendront tous les vendredis du 14 octobre au 21 avril au CCIR (Centre Culturel Islamique de Roussillon) de 18h à 20h. Les inscriptions sont ouvertes

nº 287 du 06 au 19 octobre 2016

jusqu’au 7 octobre à l’adresse : sali2022@hotmail.com. Pour s’inscrire, les candidates devront fournir les informations suivantes : Nom et prénom; Date de naissance; Numéro de téléphone et adresse courriel.


Santé

Décès prématurés

La longévité des canadiennes en question

L'étude comparative des données de 18 pays à revenu élevé, dont le Canada, révèle que les Canadiennes sont systématiquement sous la médiane internationale des femmes des autres pays. Autrement dit, plus de femmes meurent prématurément au Canada que dans presque tous les autres pays industrialisés, selon une étude de l'Institut canadien d'information sur la santé (ICIS). La courte vie des femmes… « Des années 1990 à 2010, la performance des Canadiens est invariablement supérieure à la médiane internationale chez les hommes, remarquent les auteurs du rapport. Inversement, les Canadiennes perdent du terrain à partir des années 1990. En 2010, elles accusent un retard par rapport à la médiane internatio-

nale féminine. »

En 2010, le Canada s'est classé 13e au chapitre de la mortalité précoce chez les femmes, affichant 2385 années potentielles de vie perdues (APVP) par 100 000 résidentes, soit 598 années de plus que les Espagnoles. Les Américaines étaient en

… malgré un meilleur état de santé Les Canadiens, par contre, seraient en meilleure santé que la moyenne internationale. En 2010, le Canada s'est classé 9e au palmarès avec 3836 APVP par 100 000 hommes. Encore une fois, ce sont les États-Unis qui arrivent derniers au classement avec 5814

Mortalité féminine précoce chez les femmes

Le classement 2010 (par pays) 1. Espagne 2. Japon 3. Italie 4. Suède 5. Suisse 6. Grèce 7. Australie 8. Norvège 9. Finlande

queue de peloton, avec 3447 APVP.

10. Portugal 11. France 12. Pays-Bas 13. Canada 14. Danemark 15. Belgique 16. Royaume-Uni 17. Nouvelle-Zélande 18. États-Unis

APVP par 100 000 hommes. Les auteurs du rapport

notent toutefois que le Canada dans son ensemble « a fait des progrès considérables » depuis 1960, mais qu'il peut encore s'améliorer par rapport aux autres pays à revenu comparable. Le nombre d'années potentielles de vie perdues (APVP) est défini comme une mesure de la mortalité prématurée qui donne une estimation du nombre d'années

Solidarité - Campagne « mobilisonsnous pour aider Karim »

Objectifs atteints!

La première campagne de levée de fonds « Mobilisons-nous pour aider Karim » a atteint son objectif pour le mois de septembre 2016. Indique un communiqué du Comité aide Karim qui souligne également le respect par les contributeurs «des consignes quant au dépôt direct dans le compte bancaire qui a été ouvert et administré à cette fin uniquement par Karim luimême», pour assurer la transparence, l’utilisation exclusive des fonds pour la médication et ainsi assurer la crédibilité de l’initiative.

en charge. Cette prise en charge est effective depuis le 26 septembre 2016. Ainsi, le CEMQ seul lancera et gérera une levée de fonds, autre que celle initiée par le comité aide Karim. Le CEMQ, seul, assurera l’administration des fonds qui en découlent pour la prise en charge, le soutien et l’accompagnement médical et légal à Karim.

Le comité aide Karim Le comité aide Karim est un comité citoyen composé de trois personnes bénévoles issues de la Les fonds qui ont été recueillis communauté marocaine sans au cours de cette campagne ont structure officielle, qui s’est permis l’achat des médicaments formé spontanément à la suite de en absence de tout autre support; l’appel à l’aide pour Karim, avec ce qui cependant permis comme objectif de gérer la crise d’«aider la famille à passer à et d’aiguiller Karim et sa famille travers ces moments difficiles». vers des ressources organisationnelles qui puissent le supporter Le Comité annonce par ailleurs et répondre à son besoin à que le CEMQ (Centre d’Entraide moyen et à long terme. Musulman du Québec - http:// www.entraideqc.org/) a convenu Informations : comiteaidekavec la famille de prendre Karim arim@gmail.com

16

Atlas.Mtl

nº 287 du 06 au 19 octobre 2016

additionnelles qu'une personne aurait vécues si elle n'était pas décédée avant l'âge de 70 ans. Autrement dit, une personne qui meurt à 50 ans perd 20 années potentielles de vie. L'APVP d'un pays représente le nombre total d'années potentielles de vie perdues à l'échelle de sa population. Source : Institut canadien d'information sur la santé


17

Atlas.Mtl

nยบ 287 du 06 au 19 octobre 2016


Santé

À l’initiative d’un entrepreneur québécois d’origine marocaine

Un système d’assistance cardiaque artificiel… … pour améliorer la qualité de vie de millions d’insuffisants cardiaques Un entrepreneur québécois d’origine marocaine, M. Hakam Hmiddouch, a décidé de réunir une équipe de chercheurs de haut calibre pour développer un projet ambitieux : un système d’assistance cardiaque artificiel d’ici 2020. Cette entreprise privée - de plus de 10 millions de dollars - a pour mission d’offrir une solution novatrice et unique à des millions de patients souffrant d’insuffisance cardiaque en Amérique du Nord. Actuellement, chaque patient souffrant de cette condition médicale engendre un coût sociétal avoisinant 150 000 $ à 400 000 $. La transplantation cardiaque - la solution de dernier recours - est limitée par la pénurie des dons d’organes. Une telle transplantation coûte, aux ÉtatsUnis par exemple, entre 1 à 1,5 million de dollars, sans

compter les milliers de dollars en médicaments antirejet. Au Canada, cette transplantation coûte environ 200 000 $. Ces traitements imposent une charge de plusieurs milliards de dollars aux différents systèmes de santé. Chaque année, les coûts des maladies cardiovasculaires s’élèvent à plus de 20 milliards de dollars. Une solution abordable M. Hmiddouch veut développer une solution abordable pouvant avoir une durée de vie de 25 ans. L’utilisation des solutions actuelles (support cardiaque mécanique) est limitée par leurs coûts et entraîne un taux de complications élevé. La qualité de vie des patients en est affectée négativement, tout en exigeant beaucoup d’encadrement professionnel pour assumer les simples activités de la vie. Pour toutes ces raisons, les études de coûts-bénéfices sont en défaveur des supports cardi-

aques mécaniques. La solution, pour M. Hmiddouch et son équipe, doit être abordable et durable. Le concept novateur de cette importante recherche repose sur des technologies éprouvées comme des piles miniatures à longue durée et rechargeables, des nano robots, des matériaux à mémoire de forme… M. Hmiddouch insiste : « La solution novatrice propose de réduire les complications dues au contact direct avec le sang ». Le projet de recherche fait appel à une équipe d’élite multidisciplinaire reposant sur la médecine cardiaque, l’ingénierie biomédicale et l’architecture. L’équipe de chercheurs a déjà développé une maquette

du support cardiaque mécanique. Cette maquette est en phase de simulation virtuelle afin d’évaluer la performance du concept, les contraintes biomédicales et mécaniques. La présente étape élabore les paramètres de fabrication du prototype, lequel est prévu pour l’année 2017. L’équipe est optimiste

sur le potentiel d’une solution viable, inspirée par l’approche développée par le Dr Sharestan. Ce projet unique améliorera la qualité de vie de centaines de milliers de personnes atteintes d’insuffisance cardiaque au Canada et dans le monde.

L’équipe projet Au nombre des chercheurs principaux, voici les membres de l’équipe émérite rassemblée sous la direction de monsieur Hakam Hmiddouch DOCTEUR RENZO CECERE Doctorat en médecine cardiaque Fellow de recherche en chirurgie cardiaque Professeur associé en chirurgie à l’université McGill Chirurgien Cardiothoracique au McGill University Health Center Directeur du département de chirurgie cardiaque de l’Université Mc Gill

Directeur chirurgien du Heart Failure and Thoracic Transplant Program Directeur du Mechanical Cardiac Assist Program Nombreuses publications. PROFESSEUR L’HOCINE YAHIA Double doctorat en génie biologique et biomécanique, Directeur du Laboratoire et d’Analyse de la bioperformance (LIAB) à l’École Polytechnique de Montréal, Professeur associé en Médecine à l’Université de Montréal et Professeur en Génie mécanique de l’École

Polytechnique de Montréal Nombreuses publications. DOCTEUR JEAN SHARESTAN Doctorat en médecine Double spécialité en médecine interne et en cardiologie Praticien en cardiologie à l’Hôpital Jean Talon Recherche en défaillance cardiaque avancée Concepteur du projet de support cardiaque mécanique DOCTEUR KARL SAM Doctorat en médecine dentaire Doctorat en médecine FRCP en radiologie diagnos-

18

Atlas.Mtl

tique Fellowship en angioradiologie d’intervention (CHUM) Médecin radiologiste d’intervention Membre élu du Conseil exécutif CISSS des Laurentides Publications. MADAME AUDREY LAVALLÉE Maîtrise en génie de la construction Baccalauréat en architecture Chargé de cours à l’École de technologie supérieure Gestionnaire Lemay LAB MONSIEUR FRANÇOIS

nº 287 du 06 au 19 octobre 2016

MORENCY Baccalauréat en philosophie de l’université Laval MBA de l’université de Sherbrooke Fellow administrateur agréé Conseiller en management certifié Administrateur des projets scientifiques HJ R et D L’équipe de recherche est complétée par des doctorants, des concepteurs 3D et des techniciens. Personne-contact : M. François Morency Courriel : fm@avisofinance. com.


19

Atlas.Mtl

nยบ 287 du 06 au 19 octobre 2016


20

Atlas.Mtl

nยบ 287 du 06 au 19 octobre 2016


21

Atlas.Mtl

nยบ 287 du 06 au 19 octobre 2016


22

Atlas.Mtl

nยบ 287 du 06 au 19 octobre 2016


Immigration

Prévention et lutte contre la fraude

Trois consultants non reconnus dans la mire du MIDI Les demandes de leurs clients sont rejetées mais des possibilités de recours existent Le ministère de l’Immigration, de la Diversité et de l’Inclusion a identifié, en collaboration avec le gouvernement fédéral, des activités illégales impliquant trois consultants en immigration non reconnus et touchant près de 600 dossiers reçus entre 2011 et 2016. Ces personnes ont agi à titre de consultants en immigration sans être reconnues par le Ministère, c’est-à-dire en omettant de se conformer aux critères établis au Règlement sur les consultants en immigration afin de faire partie du Registre québécois des consultants en immigration, enfreignant ainsi la Loi sur l’immigration au Québec. En plus de ce délit, plusieurs des dossiers dans lesquels un des consultants est intervenu contenaient de faux documents. Les consultants non reconnus œuvraient pour le compte des entreprises suivantes, toutes basées à l’extérieur du Québec : ICQ Algérie, Future Group et Chemin étudiant. Compte tenu de la preuve entourant l’identification de ces stratagèmes frauduleux et considérant l’importance de prévenir et de lutter contre la fraude et de protéger l’intégrité de ses programmes d’immigration, le Ministère a

entrepris les actions suivantes :

de le déclarer si c’est le cas;

- mises en demeure transmises aux consultants non reconnus et rappel des règles strictes de représentation au Québec et des sanctions entreprises par le Ministère en cas de non-respect de ces règles;

- appel à la vigilance et sensibilisation aux graves conséquences que constituent de telles pratiques frauduleuses auprès des candidats et des consultants en immigration.

- recensement complet des demandes reçues, traitées et en inventaire liées d’une façon ou d’une autre à ces consultants; - envoi de lettres d’intention de rejet des demandes ou d’annulation de Certificats d’acceptation du Québec (CAQ) et de Certificats de sélection du Québec (CSQ) aux candidats ayant fourni de faux documents et ayant eu recours aux services de consultants sans le déclarer; - rappel adressé aux candidats sur le site web du Ministère de l’importance de se référer au Registre québécois des consultants en immigration, au Barreau du Québec ou à la Chambre des notaires du Québec advenant le choix d’avoir recours aux services d’une personne rémunérée pour entreprendre ses démarches d’immigration et de l’obligation

Les personnes qui recevront une lettre d’intention de rejet ou d’annulation de leur CAQ ou CSQ dans le cadre de cette opération auront la possibilité de donner des précisions sur leur dossier qui pourraient amener le Ministère à revoir sa décision advenant la présentation de preuves satisfaisantes. Le Ministère rappelle aux candidates et aux candidats à l’immigration qu’aucun traitement prioritaire ou particulier n’est accordé à un dossier qui est présenté par un mandataire. Il n’est donc pas nécessaire de recourir aux services d’une personne rémunérée pour entreprendre ses démarches d’immigration. Si une candidate ou un candidat décide d’avoir recours aux services d’une personne rémunérée, rappelons que seules les personnes suivantes sont autorisées à représenter les candidates et les

Rapport annuel de gestion 2015-2016 du MIDI

Le Rapport annuel de gestion 2015-2016 du ministère de l’Immigration, de la Diversité et de l’Inclusion a été déposé à l’Assemblée nationale le 4 octobre dernier. Ce rapport présente les résultats obtenus par le Ministère dans le cadre des orientations et des objectifs de la dernière année du Plan stratégique 2012-2016 ainsi que les résultats relatifs aux engagements pris dans la Déclaration de services à la clientèle. Il rend compte également de la performance du ministère de l'Immigration, de la Diversité et de l'Inclusion notamment dans l’atteinte des objectifs du plan stratégique, des engagements de la Déclaration de services à la clientèle, du plan annuel de gestion des dépenses et des résultats relatifs aux autres exigences législatives et gouvernementales en vigueur. «Tout au long de l’exercice 2015-2016, la direction du Ministère a eu recours à des systèmes d’information et à des mesures de contrôle fiables qui lui ont permis d’atteindre les objectifs fixés dans le Plan stratégique 2012-2016, de réaliser les engagements énoncés dans la Déclaration de services à la clientèle et de respecter les choix budgétaires présentés dans le Plan annuel de gestion des dépenses 20152016» affirme le communiqué rendu public à cet effet. «La Direction de l’audit interne, de l’évaluation de programme et des enquêtes a évalué le caractère plausible et la cohérence des résultats des indicateurs et des explications présentés dans le rapport annuel de gestion et a produit un rapport de validation. À notre connaissance, les résultats, les données et les explications contenus dans le présent rapport annuel de gestion sont fiables ainsi que les contrôles afférents. Ils correspondent à la situation telle qu’elle se présentait au 31 mars 2016.» ajoute le même communiqué.

candidats auprès du Ministère : - les membres en règle du Barreau du Québec; - les membres en règle de la Chambre des notaires du Québec; - les personnes titulaires d’une autorisation spéciale délivrée par l’un des deux organismes précédents; - les consultants en immigration reconnus et inscrits au

Pour signaler une fraude en matière d’immigration, le Ministère invite le public à appeler au 514 864-9191, et pour toute information sur les dispositions québécoises entourant l’immigration au Québec et le recours à un mandataire, à consulter le site http://www.immigration-quebec.gouv.qc.ca/fr/informations/recours-mandataire.html.

2015 – 2016 Un nombre record d'immigrants admis au pays Le Canada a accueilli un peu plus de 320 000 immigrants durant l'année 20152016, un nombre record pour le pays qui en reçoit en moyenne 250 000 chaque année. Les nouvelles données de Statistique Canada, publiées mercredi, révèlent que 320 932 personnes ont immigré au Canada du 1er juillet 2015 au 30 juin 2016. Selon cette institution, le Canada « n'a jamais reçu autant d'immigrants en une seule période annuelle depuis le début des années 1910, période de colonisation de l'Ouest canadien ». Les quelque 31 000 réfugiés syriens qui ont été admis au Canada depuis novembre 2015 ont contribué à ce chiffre record, dit Statistique Canada. Le dernier chiffre record d'immigrants accueillis au Canada remonte à l'année administrative 2009-2010 et s'élevait à 270 581 personnes. Cette hausse d'immigration a par ailleurs fait augmenter la taille de la population canadienne, qui se chiffrait à 36 286 425 habitants le 1er juillet 2016. En 2015, il y avait environ 35,8 millions de Canadiens. Il s'agit d'une augmentation de 437 815 personnes comparativement à l'année précédente.

Pour consulter le rapport : www.midi.gouv.qc.ca.

23

Registre québécois des consultants en immigration.

Atlas.Mtl

nº 287 du 06 au 19 octobre 2016


24

Atlas.Mtl

nยบ 287 du 06 au 19 octobre 2016


Niveau de vie

Qui a payé le prix de l’austérité au Québec?

«Les plus vulnérables», affirme la Protectrice du citoyen La bureaucratie a moins souffert que les personnes vulnérables des compressions dans les services publics, a soutenu la protectrice du citoyen, Raymonde Saint-Germain, qui publiait fin septembre 2016 un volumineux et dernier rapport annuel après dix ans à la tête de l’institution. Un bilan dont les conclusions ont été balayées du revers de la main par le premier ministre Philippe Couillard. Il s’est dit en « désaccord » avec les constats de la protectrice. « Les discours sur les personnes vulnérables, les discours sur la solidarité, avec des finances publiques déséquilibrées et un endettement chronique, ce n’est que du vent, ça ne veut rien dire pour la population », a déclaré le premier ministre lors d’une mêlée de presse en marge du congrès annuel de la Fédération québécoise des municipalités, où il prononçait un discours. « Ce qui menace le plus les services publics, y compris pour les personnes vulnérables, ce sont les déficits constants et l’endettement qui enlèvent toute capacité d’agir au gouvernement », a maintenu Philippe Couillard. Il a rappelé que des investissements en santé seraient annoncés « prochainement », alors qu’en éducation, le réinvestissement est amorcé. Un signal d’alarme

Après avoir agi comme ombudsman pendant une décennie, Mme Saint-Germain quittera ses fonctions au terme de son mandat, mais non sans avoir « sonné l’alarme ». « Il faut un changement de cap, a-t-elle réclamé, il faut regarder l’impact des décisions administratives sur les services. » « L’austérité a fait mal » Oui, « l’austérité a fait mal », a-t-elle répondu aux journalistes en conférence de presse. « Je ne conteste pas la nécessité d’avoir redressé les finances publiques, mais certains choix ont été faits au détriment [des plus vulnérables] », a-t-elle déploré. Ce sont les plus vulnérables qui sont privés de services et qui en souffrent, constate l’ombudsman. « La performance de gestion a de plus en plus préséance sur la performance de service », constate la protectrice. Cela se traduit par de « longs délais et de nombreux reports qui dans plusieurs cas constituent un déni de service ». Elle ne jette pas la pierre aux fonctionnaires, mais bien au gouvernement. « Les agents des services publics travaillent au fil des ans avec les compressions qui se cumulent. Ils n’ont pas le contrôle sur une situation qui leur est imposée. » Urgent d’agir maintenant en

santé et services sociaux Ses constats ratissent large : Revenu Québec, réseau de l’éducation, immigration, justice… Mais c’est dans le réseau de la santé et des services sociaux qu’il est le plus urgent d’agir, a expliqué Raymonde Saint-Germain au Devoir. « Et ce, en raison des conséquences humaines à attendre une chirurgie, des soins en santé mentale et des soins à domicile pour les personnes âgées », explique-telle. La réforme administrative du réseau menée par Gaétan Barrette, qui a mené à des fusions massives d’établissements de santé et de services sociaux, a eu pour effet, dans certains cas, de « niveler par le bas » les services offerts, selon la protectrice. « Nous constatons que, dans les regroupements d’établissements, en raison des ressources limitées et des besoins croissants, on a eu tendance à retenir l’offre la moins généreuse. » Par exemple, cela a pu se traduire par moins d’heures de services à domicile pour des personnes âgées. « Le résultat concret, c’est moins de services en temps opportun », dit la protectrice. Elle affirme toutefois qu’il est trop tôt pour faire l’appréciation globale de cette réforme. Mais, de manière globale, « les budgets n’augmentent

Raymonde Saint-Germain pas à la hauteur réelle de la demande, qui est en croissance ». Et, dans la foulée, il est aussi devenu plus difficile de s’en plaindre, selon elle. Elle a reçu, en 2015-2016, 1,9 % moins de plaintes en matière de santé et de services sociaux que l’année précédente. Le nombre de signalements est passé de 258 à 160. Mais les pourcentages de plaintes et de signalements fondés sont à la hausse de 3 et 9,1 points de pourcentage respectivement. « Je pense qu’il y a eu un manque d’accessibilité au régime de plainte pendant la période de transition et que des citoyens ont été privés de leurs droits, a expliqué Mme Saint-Germain. Il y a une lourdeur. » La faute au fédéral ? Le ministre québécois de la

Santé et des Services sociaux, Gaétan Barrette, a renvoyé la balle au fédéral, accusant les transferts fédéraux dont les montants seront réduits à compter de 2017. «Les commentaires de la protectrice, je les comprends et je les reçois favorablement, a-t-il déclaré aux journalistes. Mais la réponse n’est pas chez moi, elle est à Ottawa. L’enjeu en est un de financement.» Raymonde Saint-Germain a décliné l’offre d’accomplir un 3e mandat de cinq ans et quittera donc son poste dès qu’un successeur lui aura été désigné. Elle croit profondément au rôle du Protecteur. Pour elle, « la présence d’un chien de garde, qui peut dire publiquement des choses que même les hauts fonctionnaires ne peuvent dire est éclairante pour l’Assemblée nationale ».

Suite à la page 27

Salaire minimum à 15$ ou revenu minimum?

«Il faut réfléchir avant d’agir» … … déclare le Premier ministre

Le premier ministre du Québec veut attendre avant de prendre des décisions sur le salaire minimum ou le revenu minimum garanti pour ne pas annuler les effets des politiques redistributives déjà en vigueur dans la province. En conférence de presse de clôture du quatrième Forum des idées du Parti libéral, Philippe Couillard a soutenu qu’il fallait bien réfléchir avant d’imposer ces mesures puisque, dès qu’elles seront en vigueur, il sera trop tard pour reculer. M. Couillard a souligné qu’il souhaitait un débat sur ces deux politiques sociales, ajoutant que ce forum de trois

jours lui avait permis de cheminer sur le salaire minimum à 15 $ de l’heure, par exemple, comme le réclament certains groupes, dont des syndicats. Le salaire minimum n’est pas la seule façon de lutter contre la pauvreté Le premier ministre a rappelé que le salaire minimum n’était pas la seule façon de lutter contre la pauvreté et qu’il fallait considérer sur qui reposait le fardeau d’augmenter ce montant. M. Couillard a indiqué qu’il voulait également s’assurer que certaines catégories d’emplois ne seront pas abolies dans la foulée de

l’augmentation du salaire minimum. D’entrée de jeu, M. Couillard a souligné que cet événement ne servait pas à annoncer des politiques, mais bien à écouter les perspectives des experts qui ont défilé en fin de semaine au cégep Champlain, à Saint-Lambert en banlieue sud de Montréal. « C’est un endroit où on écoute, on s’imprègne des enjeux et des défis particuliers auxquels il faut penser », a-t-il déclaré en conférence de presse. Philippe Couillard n’a pas précisé d’échéancier pour annoncer les décisions du

25

Atlas.Mtl

Philippe Couillard gouvernement, mais déjà le ministre des Finances, Carlos Leitão et son collègue à l’Emploi, François Blais, sont à pied d’oeuvre pour élaborer la politique, a-t-il dit.

nº 287 du 06 au 19 octobre 2016

« S’il est possible de poser le premier jalon au prochain budget par exemple, on verra si c’est correct et possible de faire », a-t-il affirmé.


26

Atlas.Mtl

nยบ 287 du 06 au 19 octobre 2016


Niveaux de vie

Forum des compétences marocaines en Amérique du Nord

"We can never build alone» Suite de la page 25

Elle a par ailleurs souligné quelques dossiers où elle constate des améliorations, par exemple un plan d’action chez Revenu Québec qui améliore ses méthodes ou des délais abrégés du côté de la Société d’assurance automobile du Québec pour l’adaptation de domicile chez les accidentés graves de la route. Réactions Syndicats et partis de l’opposition n’ont pas tardé à

s’approprier les constats de la protectrice. La Fédération interprofessionnelle de la santé (FIQ) estime que ce rapport confirme le « saccage » du réseau public de santé par « la réforme Barrette et l’austérité libérale ». « Le gouvernement Couillard a détourné l’État de sa raison d’être réelle, c’est-à-dire le citoyen, pour plutôt en faire un appareil bureaucratique en quête de performance de gestion », a déploré la présidente de la Centrale des syndicats du Québec, Louise Chabot.

« L’équilibre budgétaire a été atteint sur le dos des patients et grâce à une réduction des services », a dénoncé la députée du Parti Québécois Diane Lamarre. Le PQ réclame un réinvestissement dans le réseau de la santé et des services sociaux.

La Coalition avenir Québec a réclamé du gouvernement qu’il donne suite « immédiatement » aux « constats accablants » du Protecteur du citoyen.

Endettement, retraite et épargne

Comment joindre les deux bouts?

De plus en plus de Canadiennes et de Canadiens vivent d’un chèque de paie à l’autre alors que les salarié(e)s et leurs familles sont aux prises avec la stagnation des revenus, la hausse des dépenses et de l’endettement et l’économie chancelante. Incapables d’épargner suffisamment, de nombreux Canadiens et Canadiennes s’inquiètent de leur retraite et travaillent plus longtemps.

que d’une semaine.

•48 % – Proportion de Canadiennes et de Canadiens qui estiment qu’ils auraient de la difficulté à remplir leurs obligations financières si leur chèque de paie était reporté ne serait-ce

•47 % – Proportion de travailleuses et de travailleurs qui sont en mesure d’épargner seulement 5 % ou moins de leurs gains, ce qui est bien inférieur au taux de 10 % de la paie nette que les

•24 % – Proportion de travailleuses et de travailleurs qui auraient de la difficulté à obtenir 2 000 $ si une urgence survenait au cours du prochain mois. •40 % – Proportion de Canadiennes et de Canadiens qui disent dépenser la totalité de leur paie nette ou davantage, et qu’il ne leur reste rien à épargner.

experts en planification financière recommandent d’épargner.

•93 % – Proportion de Canadiennes et de Canadiens qui ont une dette, les formes les plus courantes étant les hypothèques (26 %), les cartes de crédit (18 %), les prêts automobiles (17 %), et les marges de crédit (16 %). •39 % – Proportion de travailleuses et de travailleurs qui se sentent découragés face à leur niveau d’endettement. •11 % – Proportion de Canadiennes et de Canadiens qui pensent qu’ils ne seront jamais sans dette.

•58 % – Proportion de travailleuses et de travailleurs qui considèrent l’endettement et le mauvais état de l’économie comme les plus grands obstacles qui empêchent d’épargner pour la retraite. •75 % – Proportion de Canadiennes et de Canadiens qui croient qu’ils ne seront pas en mesure de prendre leur retraite avant l’âge de 60 ans au minimum. •76 % – Proportion de travailleuses et de travailleurs qui ont déclaré n’avoir épargné que le quart ou moins de ce qu’ils estiment nécessaire pour s’offrir

www.atlasmedias.com 27

Atlas.Mtl

nº 287 du 06 au 19 octobre 2016

une retraite confortable. •45 % – Proportion de Canadiennes et de Canadiens qui estiment qu’ils devront travailler plus longtemps que prévu afin de pouvoir épargner suffisamment pour la retraite. Source : « Un sondage révèle que les Canadiens vivent d’un chèque de paie à l’autre et doivent faire face à l’endettement et la conjoncture économique » l’Association canadienne de la paie, 7 septembre 2016.


Initiatives

Salon du développement canado-maghrébin

Un second pas dans le bon sens…

L’évolution démographique de la communauté canadienne des originaires du Maghreb rendait une telle initiative indispensable. Et la voilà prise, par des jeunes, plus soucieux peut-être que leurs parents, de prendre leur place à la table de la société qui nous réunit. C’est ainsi, sur la base de cette observation, que la deuxième édition du Salon du Développement CanadoMaghrébin, s’est tenue les 30 septembre et le 1er octobre au Palais des congrès de Montréal et qu’elle a été saluée comme un succès par le segment de population auquel elle s’adressait en priorité mais non en exclusivité. Au cours de l’Événement organisé par le Conseil des Maghrébins du Canada malgré une affluence qui méritait assurément d’être

un peu plus dense, que bon nombre de canadomaghrébins ont pu accéder à de précieuses informations sur les domaines de la formation, de l’emploi et de l’entrepreneuriat, à travers 70 stands occupés par une trentaine d’entreprises, bon nombre d’institutions et des dizaines d’associations de divers horizons ayant en commun d’agir pour l’intégration des nouveaux arrivants dans la société et les projets de développement du pays. Par rapport à la première édition organisée il y a un an, la seconde s’est démarquée en créant des «espaces dynamiques» tels que les Espaces VIP, l’espace Média, l’Espace relève Maghrébine et l’Espace Conférences.

Ces espaces ont permis à de nombreux experts et témoins

de venir s’exprimer et échanger sur les voies et moyens de développer et promouvoir les échanges bilatéraux et, partant, les intérêts des maghrébins au Canada et leur intégration dans la société de vie.

Outre de favoriser ces échanges, qui ne peuvent avoir de retombées que positives, l’organisateur de l’événement - le Conseil des Magrébins au Canada (CMC), une association à but non lucratif - a mis en place un programme de subventions aux entrepreneurs. Autant d’ingrédients qui expliquent pourquoi la quinzaine de médias participants, dont Radio Canada, ont unanimement conclu au succès de l’initiative.

La deuxième édition du Salon comme si vous y étiez…

La communauté maghrébine au Québec s’agrandit d’année en année. Elle devient de plus en plus active et se forge une place prépondérante au sein de la société québécoise. Le Salon de Développement Canado-Maghrébin est le plus grand rassemblement professionnel des canadiens d’origine maghrébine, une initiative pour réunir dans un même lieu les principaux intervenants pour développer et promouvoir les intérêts de cette communauté. La première édition a été saluée par tous les participants, visiteurs et exposants, pour la bonne organisation et les résultats atteints en termes d’intégration et d’insertion professionnelle. Le Salon était partagé en 4 pavillons afin de bien répondre aux besoins de chacun : Associations et Organismes Gouvernementaux Présentant les associations et organismes qui viennent en aide aux immigrants dans les démarche d’intégration à Montréal ou en région; cet espace a permis aux visiteurs d’obtenir réponses aux Ils vont être en mesure de répondre à toutes questions allant de l’installation à l’emploi.

Culture et Tourisme Ce pavillon se voulait portail culturel et touristique entre le Canada et les pays du Maghreb. Y ont participé des offices de tourisme, des agences de voyages et des centres culturels. Entrepreneuriat, Emploi et Service PME, multinationales, banques, assurances, agences de placement, agences de recrutement, agences immobilières, spécialistes de la santé ainsi que des entreprises opérant dans les secteurs d’agroalimentaire, de télécommunication, entretien ménager et service à la clientèle etc. étaient réunis dans ce pavillon pour présenter leurs offres de services. Éducation et Formation Cet espace regroupait les écoles, cégeps, universités, centres de formation professionnelle, écoles primaires et garderies… Trois nouveaux espaces Lors de cette deuxième édition, les visiteurs pourront avoir accès à trois nouveaux espaces ont été aménagés.

Espace VIP Un lieu d’échange, de partenariat et de collaboration entre différentes entités canadiennes. Le tout sera partagé entre un espace de réseautage et de conférence. Espace Relève maghrébine

28

Atlas.Mtl

Un espace consacré à la relève et aux jeunes canadiens issus de l’immigration maghrébine. Espace Média/Plateau télévisé Au cœur du Salon avec des animateurs de renom et des

nº 287 du 06 au 19 octobre 2016

invités de marque. Discussions et interventions de plusieurs personnalités publiques sont au programme traitant des enjeux actuels de la communauté maghrébine.


Initiatives

Salon du développement canado-maghrébin

Coup de projecteur sur les organisateurs

Le Conseil des Magrébins au Canada (CMC) est une association à but non lucratif. Il s’agit de l’initiative de 26 membres fondateurs composée d’académiciens, d’entrepreneurs, de hauts cadres, d’hommes d’affaires qui ont mis leur savoir et leur expertise au service de la communauté. Le CMC se veut une association ouverte sur son environnement et sur les différentes communautés culturelles au Canada. Missions du CMC Promouvoir les intérêts des maghrébins et faire valoir leurs compétences socioprofessionnelles au Canada. Renforcer les liens entre le Canada et les pays du Maghreb en favorisant les échanges économiques, professionnels et culturels.

Programme du CMC Plusieurs activités sont organisées par le CMC afin de bien mener ses missions: Salon du Développement Canado-Maghrébin: Un Salon professionnel annuel qui se tient au mois de septembre au Palais des congrès de Montréal. Cet évènement est le plus grand rassemblement professionnel de la communauté maghrébine au Canada, il réunit durant deux jours et dans un même lieu les principaux intervenants maghrébins et leurs partenaires canadiens. Programme de subventions aux entrepreneurs : Un programme instauré afin de récompenser les porteurs de projets les plus novateurs.

Chaque année, plusieurs jeunes entrepreneurs reçoivent des subventions de 5000 $ et 10 000$ afin de les aider et de les encourager à réaliser leur projet d’affaires. Soirées de réseautage: Le CMC en partenariat avec des organismes gouvernementaux et privés organise périodiquement des soirées de réseautage. L’occasion pour les maghrébins de développer leur réseau et de rencontrer des professionnels, des hauts cadres, des entrepreneurs, des hommes d’affaires et des personnalités publiques canadiennes. Informations : www.saloncanadomaghrebin.ca

29

Atlas.Mtl

nº 287 du 06 au 19 octobre 2016


30

Atlas.Mtl

nยบ 287 du 06 au 19 octobre 2016


Initiatives

Les rencontres du Forum des Compétences Canado-Marocaines

Les médias multiethniques entre ambitions et contraintes Par Malika Alami* La presse multiethnique était au cœur du débat en fin de semaine dernière au Centre culturel Dar Al Maghrib à Montréal. C’était à l’occasion du cycle de conférences organisées par le Forum des compétences canadomarocaines. Au rendezvous une pléiade de journalistes de la filière et un grand nombre de représentants de la communauté maghrébine. Pour tous, le thème est d’intérêt. Un organe communautaire touche davantage le lectorat de proximité car il aborde les sujets qui rappellent à tous le vécu dans le pays d’origine mais aussi les questions qui interpellent et intéressent dans le nouvel environnement d’accueil. La presse ethnique joue en effet un rôle dans la couverture de l’actualité locale, bien mieux placée à ce niveau que les médias nationaux. Ces derniers représentés par les grands groupes de presse apparaissent parfois comme déconnectés de la réalité locale. C’est dire l’importance des médias communautaires comme vecteur d’information de proximité, qui peuvent atteindre des segments de la population souvent délaissés par la presse dite plus traditionnelle. Ce sont aussi des tribunes pour leur public. Au-delà

de cela, les intervenants à la conférence ont mis en exergue les fonctions de promotion du développement au niveau local de la presse multiethnique. De leur avis, ce segment des médias a aussi un rôle d’accompagnement social et politique des communautés. Pour ces collectivités, les médias ethniques sont aussi un moyen de visibilité qui permet d’occuper l’espace public et faire entendre leurs voix. «Les médias traditionnels ne donnent pas assez la parole aux immigrés et ne reflètent pas suffisamment la diversité culturelle canadienne», déplore dans ce contexte un participant à la rencontre. A ceci il faut ajouter qu’une grande majorité d’intellectuels issus des communautés culturelles ne trouve pas souvent de la place pour s’exprimer dans la presse nationale. Le lien que réalisent les médias ethniques entre la société d’origine et la société d’accueil n’est donc plus à démontrer. Ce segment du secteur des médias qui réunit de nombreuses publications, difficiles à répertorier, vit cependant sans cesse des difficultés financières. Pour certains journaux, une des premières préoccupations est de maintenir la tête hors de l’eau. La publicité joue bien dans ce contexte un rôle crucial pour leur survie. Mais

face à un marché publicitaire complexe et en baisse constante en termes de recettes, il est difficile d’avoir sa part du gâteau. Ceci d’autant plus que les annonceurs veulent des publications à fort tirage avant de placer de la publicité sur leurs colonnes.

31

Atlas.Mtl

Un véritable cercle vicieux dont il est difficile de sortir sans moyens financiers. Il appartient à tous d’innover sur ce plan, comme il incombe aux différents lectorats et annonceurs de soutenir leur tribune respective. Ces organes communautaires constituent indéni-

nº 287 du 06 au 19 octobre 2016

ablement des forces de proposition, des créateurs de valeur et des leviers d’intégration. Aussi le développement de ce champ médiatique de proximité passe par la fédération de ses acteurs pour une meilleure gestion des contraintes et des objectifs.


Cultures

Requiem pour des dialectes disparus… Les questions linguistiques ne se posent pas qu’au Québec. Au Maroc aussi, des langues se taisent. Pas celles que la politique d’arabisation menée à partir de l’indépendance a porté sur le devant du paysage linguistique marocain, qu’on conjuguera au singulier ; l’arabe, puis plus récemment le tifinagh. Plutôt celles qui, pendant longtemps, ont été reléguées aux provinces rurales, aux douars qui hébergeaient les populations amazighes du royaume. Des dialectes reçus en héritage de « langues mères », comme c’est probablement le cas du sanhaja de srayr, qui a accouché du zenaga, du chleuh et du kabyle. « Ces langues ont été délaissées pendant des décennies, négligées par l’Etat, car elles n’étaient pas enseignées. Elles n’ont fait l’objet d’aucun travail académique », regrette l’intellectuel et écrivain Ahmed Assid, spécialiste de la question amazighe. Des carences éducatives couplées au caractère restreint des communautés censées les faire perdurer. « La plupart de ces langues sont pratiquées par de petites communautés, quelques milliers de personnes, pas plus. Ces populations sont limitées. Or, la vie d’un parler dépend avant tout de la communauté qui la porte et la rend fonction-

nelle », analyse-t-il.

Des dialectes «tués» par l’exode rural… Sauf que la transmission d’une langue d’une génération à l’autre recouvre parfois un air de défi face à un phénomène que ces populations connaissent bien : l’exode rural. C’est là aussi l’origine du déclin du patrimoine linguistique marocain, d’après Ahmed Assid : « La migration vers les grands centres urbains a vidé le monde rural de ses habitants, ce qui a favorisé la disparition progressive de la langue d’une génération à l’autre. Lorsqu’il arrive en ville, un Amazigh est obligé d’emprunter d’autres langues, la darija notamment. Il fait une sorte de ‘nœud de la langue’ ; il l’oublie car il se rend compte que c’est une langue peu fonctionnelle, pas très respectée. Il va ainsi luimême négliger son parler en ne le diffusant pas auprès de ses enfants, craignant qu’ils soient marginalisés et subissent les discriminations culturelles dont lui-même a été victime. Il adopte donc la langue dominante, les langues de l’administration - le français et l’arabe -, privilégiant celles qui vont garantir à ses enfants une place dans la société et des privilèges sociaux ». Les médias en renfort ?

Menacées par la migration, ces langues qui disparaissent contiennent aussi souvent des phénomènes linguistiques rares. « Rares et limités », abonde Ahmed Assid. « Certains parlers de l’amazigh présentent un tronc commun. Par exemple, il y a plusieurs termes pour signifier le mot ‘tête’ dans plusieurs petits dialectes. Certains termes sont standards et peuvent coexister avec tous les changements socioculturels. Mais les mots rares utilisés dans des petites localités finissent par disparaître », constate le spécialiste. A terme, ces disparitions progressives risquent d’amputer la nation marocaine d’une partie de son patrimoine, redoute encore le militant berbère. «Quand un dialecte millénaire s’éteint, c’est une grande perte

32

Atlas.Mtl

pour l’humanité. Les Marocains n’ont pas la valeur du bien symbolique du passé, ils ne connaissent pas leur histoire, leur patrimoine et ne se rendent donc pas compte de ce qu’ils perdent.» Une volonté de rattrapage Pourtant, l’appareil étatique semble aujourd’hui vouloir rattraper le temps perdu. La reconnaissance de l’amazigh comme langue officielle aux côtés de l’arabe dans la Constitution de 2011 est déjà une première pierre portée à l’édifice. « L’Etat parle de la gestion rationnelle de la culture et du patrimoine, de la diversité linguistique et culturelle qui a marqué notre pays. C’est une chose fondamentale », salue Ahmed Assid. Ce dernier fustige toutefois les tergiversations

nº 287 du 06 au 19 octobre 2016

du gouvernement, « qui a traîné des pieds pendant cinq ans » pour le projet de loi organique fixant les étapes de mises en œuvre du caractère officiel de langue amazighe et les modalités de son intégration dans l’enseignement et les différents secteurs prioritaires de la vie publique. La mise en place prochaine du Conseil national des langues se greffe également à ce projet de loi. Deux mesures qui, selon Ahmed Assid, pourraient être couronnées par l’intégration de la diversité culturelle et linguistique dans les médias marocains à travers la pratique de ces dialectes.


Cultures

Arts plastiques : Le retour de Abderrahim Benhalima

Dans le cadre du 2ème Salon du développement Canado Maghrébin, un des plus grands rassemblements de la communauté Maghrébine qui s’est tenu au Palais des Congrès de Montréal, du 30 au 1er Octobre 2016, l’artiste Benhalima Abderrahim a exposé ses toiles synthèses sur la thématique de la paix, et de la liberté. Il s’agit là d’un retour en scène. L’artiste s’était en effet, en quelques sortes, éclipsé au cours des cinq dernières années. En regardant les toiles exposées, les amateurs d’arts plastiques ont compris les raisons de cette éclipse : elle correspondait à la gestation d’une nouvelle période dans ses élans créatifs. Une vocation naturelle L’œuvre de Benhalima Abderrahim émane d’abord d’une vocation naturelle, comme elle est le fruit d’une inspiration personnelle, marquée par une recherche picturale exigeante et inlass-

able.

Le tout accompagné par un long cursus, et stimulé par une passionnante carrière professionnelle dans le domaine de la création graphique et de la communication. L'Œuvre massive de Benhalima Abderrahim peut être considérée comme une démonstration ininterrompue de créativité de passion et d’engagement. Dorénavant il travail sur l’abstraction géométrique moderne, et sur l’art digital, utilisant ainsi, les dernières technologies de traitement de l’image. L’action de l’Artiste Abderrahim Benhalima prend toute sa force, ses valeurs, et ses significations dans la polyvalence et la multidisciplinarité, et cela à travers une approche esthétique et plastique tout a fait personnelle. De nombreuses expositions lui ont étés consacrées au

Maroc ainsi qu’à l’étranger. Benhalima Abderrahim est membre de plusieurs associations, il est notamment membre de diversité artistique de Montréal.

Il était vice président de l’Association Nationale des arts plastiques au Maroc, il est membre fondateur d’Ambre Maroc, Antenne d’Ambre international.

1er Salon national des Arts contemporains qui s’est déroulé à Casablanca. Informations : bendesign@hotmail.ca

Comme il était directeur du

Arts de la scène

Le Festival du monde arabe reçoit l’appui de la Ville de Montréal M. Dimitrios (Jim) Beis, membre du comité exécutif responsable de l'approvisionnement, des sports et loisirs ainsi que des communautés d'origines diverses, a participé aujourd’hui au lancement de la programmation de la 17ème présentation du Festival du monde arabe qui se déroulera à Montréal du 29 octobre jau 13 novembre 2016.

Les Montréalais seront choyés alors que des artistes émérites feront découvrir leur talent exceptionnel et que des conférenciers chevronnés traiteront d’enjeux d’actualité liés aux différentes communautés arabes. La Ville appuie financièrement ce festival en octroyant cette année au comité organisateur la somme de 30 000 $ via le Programme de soutien aux festivals et aux

événements culturels.

« Avec ses créations multidisciplinaires et ses démarches avant-gardistes, le Festival du monde arabe est devenu l’un des plus importants événements culturels à promouvoir la culture arabe en Amérique du Nord. J’invite les Montréalais à découvrir ce festival qui favorise le rapprochement et le dialogue

33

Atlas.Mtl

entre les cultures », a affirmé M. Beis. « Je félicite et remercie le comité organisateur du Festival d’offrir aux Montréalais une fascinante incursion dans le vaste monde arabe et ses traditions millénaires et de contribuer, par son rayonnement et la qualité de sa programmation, au développement de notre métropole cul-

nº 287 du 06 au 19 octobre 2016

turelle », a ajouté Mme Manon Gauthier, responsable de la culture, du patrimoine, du design, d'Espace pour la vie ainsi que du statut de la femme au comité exécutif de la Ville. Informations : www.festivalarabe.com


Voyage

Air Canada et le Maghreb

Des vols sans escale Montréal-Alger à partir du mois de juin 2017

Le service Montréal-Casablanca reprendra en avril 2017 Air Canada a annoncé le 28 septembre 2016, l'ajout de deux nouvelles destinations saisonnières à son réseau international au départ de Montréal. Les nouveaux services, MontréalAlger et Montréal-Marseille, seront lancés en juin 2017, et la liaison Montréal-Alger est sous réserve d'approbations gouvernementales. « Air Canada est ravie de proposer un service sans escale au départ de Montréal sur deux nouvelles destinations attrayantes, Marseille et Alger. En plus de notre service MontréalShanghai, récemment annoncé, ces nouvelles destinations augmentent encore notre portée mondiale au départ de Montréal, ce qui renforce la place de l'aéroport MontréalTrudeau en tant que plaque tournante stratégique pour l'ensemble de l'est du Canada et du nord-est des États-Unis, a affirmé Benjamin Smith, président - Transporteurs de passagers d'Air Canada. Misant sur le succès d'Air Canada à Casablanca (ce service reprend en avril 2017 et sera assuré toute l'année), le service à destination d'Alger sera le seul vol sans escale exploité par un transporteur canadien entre Montréal et cette ville d'Afrique du Nord, établissant Air Canada comme un joueur de premier plan dans le marché important et grandissant entre le Canada et l'Algérie. Ce sera notre deuxième destination en Afrique, ce qui fait d'Air Canada l'un des rares transporteurs internationaux qui exploitent des vols à destination des six continents habités. Le service à destination de Marseille sera le seul vol sans escale exploité par un transporteur réseau entre Marseille et l'Amérique du Nord, ce qui augmente le rayonnement d'Air Canada en France en s'ajoutant aux vols actuels à destination de Paris, Lyon et Nice, et en renforçant notre présence en Provence-Côte d'Azur, une des-

tination estivale prisée des Québécois. » Montréal – Alger : 4 vols hebdomadaires tout l’été « Je ne peux que me réjouir de ces nouvelles liaisons vers Marseille et Alger. L'accès à un nombre toujours plus grands de liaisons aériennes directes représente des avantages tangibles pour Montréal et pour nos entreprises : une économie de temps et d'argent pour les voyageurs, un accès facilité à de nouveaux marchés pour nos entreprises. Elles sont également un atout pour attirer chez nous des entreprises internationales créatrices d'emplois. Une fois de plus, nous confirmons la place de Montréal comme grand centre urbain et carrefour international majeur », a déclaré le maire de Montréal, M. Denis Coderre. « L'ajout de ces deux villes francophones à notre liste de destinations directes confirme le statut de l'aéroport Montréal-

Trudeau en tant que plaque tournante entre l'Amérique du Nord et la Francophonie. Merci à Air Canada », a déclaré M. James Cherry, présidentdirecteur général d'Aéroports de Montréal. Ces deux nouvelles liaisons saisonnières seront assurées par Air Canada Rouge au moyen d'appareils 767-300ER de Boeing de 282 places, qui propose trois options de confort : la classe économique ; la place Préférence, offrant plus d'espace pour les jambes ; et Premium Rouge, offrant plus d'espace personnel et un service supérieur. Les places sur la liaison Montréal-Marseille sont maintenant offertes à la vente, et les billets sur la liaison Montréal-Alger seront disponibles prochainement. L'horaire des vols est prévu de façon à optimiser les correspondances à la plaque tournante d'Air Canada à Montréal. Les passagers de tous les vols

peuvent accumuler et échanger des milles Aéroplan. En outre, ceux qui y sont admissibles peuvent profiter de l'enregistrement prioritaire, de l'accès au salon Feuille d'érable, de l'embarquement prioritaire et d'autres avantages. Les vols Montréal – Alger seront assurés du 26 juin au 27 octobre 2017 à raison de quatre vols hebdomadaires et sous réserve d'approbations gouvernementales. Montréal-Casablanca : Quotidien à compter de 2017… Le service sur Casablanca reprendra le 19 avril 2017. Il sera assuré toute l'année à raison de trois vols par semaine. Il deviendra un service quotidien en juin 2017 et se poursuivra à raison de trois vols par semaine en hiver. Les vols sont assurés par Air Canada Rougeau moyen d'appareils 767-300ER de Boeing de 282 places, qui propose trois options de confort : la classe

économique ; la place Préférence, offrant plus d'espace pour les jambes ; et Premium Rouge, offrant plus d'espace personnel et un service supérieur. Air Canada, Air Canada Rouge et leurs partenaires commerciaux régionaux assurant des vols sous la marque Air Canada Express exploitent en moyenne 2 100 vols par semaine entre Montréal et 80 destinations : 23 au Canada, dont 9 au Québec, 18 aux États-Unis, 26 dans les Antilles, en Amérique centrale et au Mexique, 12 en Europe et, à partir de 2017, 1 en Chine et 2 en Afrique du Nord. Cela représente une augmentation de 146 % des services long-courriers internationaux depuis 2009. Air Canada assure également un service sur Munich et Zurich grâce à des vols à code multiple avec les partenaires commerciaux Star Alliance Lufthansa et Swiss International Air Lines.

Air Canada : Six continents à tire d’aile Air Canada est le plus important transporteur aérien du Canada à proposer des services intérieurs et internationaux, pour plus de 200 aéroports répartis sur six continents.

Le transporteur national du Canada compte parmi les 20 plus importantes sociétés aéri-

ennes à l'échelle mondiale et a accueilli plus de 41 millions de passagers en 2015.

Air Canada fournit des services passagers réguliers directs sur 64 aéroports au Canada, 54 aux États-Unis et 87 en Europe, au Moyen-Orient, en Afrique, en Asie, en Australie,

dans les Antilles, au Mexique, en Amérique centrale et en Amérique du Sud. Air Canada est un membre fondateur du réseau Star Alliance, le plus vaste regroupement de transporteurs aériens du monde, qui dessert 1 330 aéroports dans 192 pays. Air Canada est le seul transporteur nord-améric-

34

Atlas.Mtl

ain d'envergure internationale offrant une gamme complète de services à obtenir le classement quatre étoiles de la firme de recherche indépendante Skytrax du Royaume-Uni. Pour en savoir plus sur Air Canada, consultez le site www.aircanada.com,

nº 287 du 06 au 19 octobre 2016

suivez @AirCanada sur Twitter et joignez-vous à Air Canada sur Facebook. Source: Air Canada - Route & Network


Voyages

Autorisation de voyage électronique (AVE)

Strictement obligatoire à compter du 9 novembre prochain Ce que vous devez savoir… La nouvelle exigence d’entrée est maintenant en vigueur : les voyageurs étrangers dispensés de visa qui prennent un vol à destination du Canada ou qui transitent par le Canada doivent obtenir une autorisation de voyage électronique (AVE). L’AVE ne coûte que 7 $ CAN. La plupart des demandes d’AVE sont approuvées dans les minutes qui suivent l’envoi de la demande. En sont exceptés, entre autres, les citoyens des États-Unis ainsi que les voyageurs munis d’un visa canadien valide. Remarque : La période de clémence pendant laquelle les voyageurs peuvent prendre leur avion sans AVE prend fin le 9 novembre. Trouvez réponse à vos questions sur la présentation d’une demande d’AVE au cours de cette période. Soyez prêt : Demandez une AVE avant de réserver votre billet d’avion pour le Canada.

La plupart des demandeurs voient leur demande acceptée en quelques minutes. Par contre, le traitement de certaines demandes peut prendre plusieurs jours. Donc, n’attendez pas à la dernière minute pour faire votre demande. Aucune modification n’a été apportée aux exigences applicables à l’entrée par d’autres moyens de transport (par voie terrestre ou maritime). Avez-vous besoin d’obtenir une AVE? Vérifiez si vous avez besoin d’une AVE, voyez comment présenter une demande et de quels autres documents vous aurez besoin pour venir au Canada. Pour vérifier la liste des documents de voyage dont les citoyens canadiens et les citoyens canadiens ayant une double nationalité ont besoin pour prendre un vol à destination du

Canada à l’automne 2016, renseignez-vous, au besoin dans votre langue : Arabe, chinois, japonais, coréen, anglais, espagnol, français, allemand, grec, hongrois, italien, polonais et portugais. Comment présenter une demande d’AVE en ligne Pour présenter une demande, vous devez avoir un passeport valide, une carte de crédit et une adresse de courriel. Remplir le formulaire en ligne ne vous prendra que quelques minutes. Obtenir de l’aide pour présenter une demande d’AVE Découvrez où obtenir de l’aide si vous avez des questions avant de présenter une demande, ou si vous avez des problèmes pendant ou après la transmission de votre demande d’AVE. Vérifier l’état d’une AVE Recevez des mises à jour sur une demande en cours de trait-

35

Atlas.Mtl

ement ainsi que sur la date d’expiration et l’état de votre AVE.

cas échéant), lettre d’invitation, et ce qui pourrait vous interdire l’entrée au Canada.

Vérifier les délais de traitement Dans la plupart des cas, l’AVE sera approuvée en quelques minutes. Cependant, certaines demandes pourraient nécessiter plusieurs jours à traiter.

Ce qu’il faut faire après avoir présenté une demande À quoi vous attendre si Immigration, Réfugiés et Citoyenneté Canada (IRCC) vous demande des renseignements supplémentaires, comment mettre à jour votre adresse de courriel et quoi faire après avoir reçu votre AVE

Démarches à suivre pour visiter le Canada Exigences d’entrée, documents à présenter, examen médical (le

nº 287 du 06 au 19 octobre 2016


Transports

En attendant l’avis de la Cour supérieure du Québec sur le fond de la question Uber

Les taxis optent pour la grève Le front commun du taxi a appelé tous les chauffeurs et propriétaires de taxis et limousines à cesser d’offrir leurs services mercredi 5 octobre 2016 pour protester contre l’entente conclue entre le gouvernement québécois et l’entreprise Uber. Deux rassemblements étaient prévus simultanément à 10 h à Montréal, et des centaines de chauffeurs de partout en province étaient attendus. Toutefois, la participation à la grève n’est pas obligatoire, étant donné que les chauffeurs ont un statut de travailleur autonome. À Québec par exemple, Taxi Coop Québec, qui regroupe 345 propriétaires, et Taxi Coop Ste-Foy-Sillery-CapRouge n'offraient aucun service depuis 7 h. La première

coopérative devait poursuivre son débrayage jusqu'à 18 h, la seconde, jusqu'à 14 h. Taxi Coop Charlesbourg, Taxi Coop Beauport et Taxi Laurier, qui desservent le secteur de Sainte-Foy, ont de leur côté continué d’offrir leur service habituel. Le front commun avait auparavant fait savoir que le transport adapté ne serait pas touché par ce mouvement. Une grève après deux échecs devant les tribunaux L'appel à la grève a été lancé après que l’industrie du taxi eut essuyé deux revers devant les tribunaux pour faire cesser les activités d’Uber.

de l'industrie du taxi pour faire suspendre les activités d'Uber a été rejetée.

La demande d'injonction déposée par le front commun

La semaine précédente, le front commun a également

36

Atlas.Mtl

été débouté en cour dans sa tentative de faire annuler l'entente de principe entre le ministère des Transports et Uber.

nº 287 du 06 au 19 octobre 2016

Les chauffeurs de taxi poursuivront leur offensive juridique en janvier, lorsqu'ils seront entendus devant la Cour supérieure du Québec sur le fond de la question.


37

Atlas.Mtl

nยบ 287 du 06 au 19 octobre 2016


Panorama

Le moral de la nation

Fier et heureux comme un Manitobain…

De tous les Canadiens, ce sont les Manitobains sont les plus heureux, les plus fiers et les plus optimistes au Canada, selon un sondage de l'Institut Angus Reid.

L'étude commandée par RadioCanada/CBC visait à prendre le pouls de la population sur les valeurs et l'identité canadiennes, ainsi que sur l'intégration des minorités visibles au sein des communautés. « Les Manitobains sont plus satisfaits que la moyenne nationale de leur accès à des soins de santé et une éducation de qualité », note le coauteur du rapport, Ian Holliday.

C'est aussi au Manitoba qu'on retrouve le plus de gens satisfaits avec leurs perspectives d'emploi, de la santé de l'environnement et de la façon dont les nouveaux arrivants s'intègrent à leur communauté.

«Les Manitobains ont une disposition généralement plus ensoleillée que dans les autres provinces canadiennes»—Ian Holliday, Institut Angus Reid Katia Swain joue dans des feuilles à la Fourche, à Winnipeg Photo : William Au Les Manitobains sondés sont aussi plus optimistes que la moyenne canadienne quant à l'avenir de leur province, de leur pays et des futures généra-

tions.

Fiers comme... des bisons? Les Manitobains regorgent aussi de fierté et d'amour pour leur patrie : 90 % des Manitobains se disent fiers d'être Canadiens, alors que la moyenne nationale se situe à 79 %. Le Québec se trouve en queue de peloton avec un niveau de fierté de 63 %. C'est aussi au Manitoba qu'on recense le plus de Canadiens qui aiment leur pays : trois Manitobains sur quatre disent qu'ils ont un attachement émotionnel profond au Canada et aux valeurs qu'il représente.

Élections législatives au Maroc

Des candidats venus d’ailleurs Au moins 10 Marocains sont inscrits sur des listes électorales nationales aux législatives marocaines du 7 octobre 2016 disposent de papiers de résidence ou ont été naturalisés dans des pays européens, écrit le journal Assabah. La majorité de ces candidats aux prochaines élections est localisée au niveau de la circonscription de Nador

ou dans l’Oriental. Assabah cite notamment Leila Ahkim, Yousra et Bouchra Mounif et Yacine Fadili. Les quatre candidats se présentent dans la liste du Mouvement populaire (MP) dans la catégorie des jeunes et des femmes. Les trois jeunes femmes disposent de papiers de résidence ou de la nationalité espagnole. Le jeune Yacine

Fadili vit quant à lui aux PaysBas.

Le journal arabophone cite également Souleimane Houlich, du Parti de l’authenticité et de la modernité (PAM), qui réside en Espagne, à l'instar de Mohamed Kaddouri, et Mustapha Salama, MRE des Pays-Bas. Ces deux derniers figurent sur la liste du

Rassemblement national des indépendants (RNI). Autres Marocains installés à plein temps en Espagne, Jamal Benali, qui se présente sous la bannière du MP, et Mohamed Aberkan, sous les couleurs de l'Union socialiste des forces populaires (USFP).

une série de mesures pour enquêter sur la situation des candidats détenteurs de nationalités ou de papiers de résidence à l’étranger, notamment l’exigence d’une copie du casier judiciaire délivrée par les autorités du pays d’accueil.

Le législateur avait mis toute

Démographie

Les pays en développement vieillissent trois fois plus vite que les pays occidentaux La population marocaine est en train de vieillir à un rythme trois fois plus élevé que le monde occidental, ce qui signifie que les plus de 60 ans représenteront 15% de la population en 2030 et 22,9% en 2050.

Ces projections ont été révélées la semaine derrière par le Fonds des Nations Unies pour la population (UNFPA), lequel rappelle que ce vieillissement de la population est causé par une transition démographique rapide qui a été observée au Maroc, pays où la fécondité

est tombée en moins de 30 ans à 2,2 enfants par femme.

de protection sociale demeure encore très faible.

Pour l’UNFPA, ce phénomène va représenter d’importants défis économiques et sociaux, compte tenu de la vulnérabilité de cette catégorie de population au Maroc, dont le système

Ainsi, seulement 16% des plus de 60 ans disposent actuellement d’une pension retraite et ce chiffre tombe à 3% quand il s’agit des femmes du même âge. Du côté de l’assurance

38

Atlas.Mtl

nº 287 du 06 au 19 octobre 2016

maladie, qu’elle soit publique ou privée, seulement 13,3% des hommes de plus de 60 ans en sont pourvue pour seulement 8% des femmes.


39

Atlas.Mtl

nยบ 287 du 06 au 19 octobre 2016


40

Atlas.Mtl

nยบ 287 du 06 au 19 octobre 2016


Turn static files into dynamic content formats.

Create a flipbook
Issuu converts static files into: digital portfolios, online yearbooks, online catalogs, digital photo albums and more. Sign up and create your flipbook.