nº 302 du 4 au 17 mai 2017
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Le PQ invité à s’ouvrir à la diversité Page 10
Sadia Groguhé candidate à la mairie de Longueuil
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Enfance : le réseau de garde à 20 ans Page 13
Un référendum serait organisé en juillet prochain
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30 millions $ supplémentaires… … pour faciliter l’intégration à l'emploi des immigrants
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Focus Editeur : Abdelghani Dades. Directeur Général Rachid Najahi. Rédaction : Abdelghani Dades, Narjisse El-Bakkali, Zahira Ellahgui, Mona Doutabaa, Said Chayane, Reda Benkoula Publicité : Agence Odyssée
1er Mai 2017
Conception et Réalisation Graphique : Atlas Média
Hausses du salaire minimum au Québec
Atlas.Mtl est un produit du. GROUPE ATLAS MEDIA Inc Editeur de. * La Voix des Marocains à Montréal et du site web: www.atlasmedias.com
Le salaire minimum passe à 11,25 $ l'heure On le savait depuis le 18 janvier dernier : à compter du 1er mai 2017, le salaire minimum s’établit à 11,25 $ l'heure pour les employés qui ne reçoivent pas de pourboire. Il sera à nouveau abondé de 50 ¢ en 2018, de 35 ¢ en 2019 et de 35 ¢ en 2020.
En 2020 donc, le salaire minimum atteindra 12,45 $ l'heure, soit la moitié du salaire horaire moyen que toucheraient alors les Québécois. La ministre Vien a expliqué en annon-
0,50 $ en 2017 (11,25 $) 0,50 $ en 2018 (11,75 $) 0,35 $ en 2019 (12,10 $) 0,35 $ en 2020 (12,45 $)
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Tout en rappelant que les futures hausses du salaire minimum feront toujours l’objet de décisions annuelles, Mme Vien estime que les intentions annoncées par le gouvernement permettront aux entreprises de prévoir les hausses et de s’y adapter à l’avance. Le gouvernement se garde le droit de modifier les hausses projetées pour les années à venir en fonction de l'état de l'économie.
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350 600 travailleurs concernés Les 350 600 citoyens qui travaillent au salaire minimum au Québec cette année mettront entre 254 $ et 655 $ de plus dans leurs poches, selon le nombre d’heures travaillées et leur type de famille.
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Depuis 2002 Groupe Atlas Media Quatorze ans, c’est… • 300 numéros du bimensuel Atlas.Mtl, soit plusieurs milliers d'articles exprimant la sensibilité maghrébine et valorisant la dimension maghrébine de la société dans laquelle nous vivons; • Une cinquantaine d'événements identitaires, artistiques, culturels et politiques; • De nombreux débats, colloques, séminaires et conférences, • 120 reportages sur la communauté pour les chaînes de télévision 2M, AlMaghribia, Ai Aoula, Arrayadia; • 365 émissions radio (de 2002 a 2009); • Un site web ayant accueilli plus de 14 millions de visiteurs depuis 2003 et qui dans sa nouvelle version (mise en ligne début 2012) et qui reçoit en moyenne 3500 visiteurs par jour.
« Notre réflexion a été animée par notre volonté d’améliorer la qualité de vie des travailleurs à faibles revenus sans nuire aux entreprises » a tenu à souligner Mme Vien. Un tel équilibre est dicté par une nécessité : «Si les entreprises ne sont plus capables de payer leurs employés et doivent diminuer les heures de travail ou pire, les licencier ou mettre la clé sous la porte, nous ne sommes pas avancés.» La ministre Vien ajoute que la décision du gouvernement s’inscrit dans une tendance observable dans l’ensemble du Canada. Les provinces canadiennes tendent à fixer le salaire minimum pour qu’il représente environ 50 % du salaire moyen de leur population.
minimum passer rapidement à 15 $ l'heure. Le Parti québécois (PQ) et Québec solidaire (QS) sont également en faveur d’un salaire minimum à 15 $ de l’heure, alors que le gouvernement Couillard y est opposé. L’approche des deux partis d’opposition diverge toutefois sur les moyens de porter le salaire minimum à 15 $.
Le PQ prône une augmentation progressive du salaire minimum pour parvenir à l’objectif, alors que QS préconise une atteinte rapide du salaire minimum à 15 $ l’heure. La députée de QS Manon Massé a tenté d’obtenir une commission parlementaire pour étudier la question, mais les élus libéraux lui ont barré la route en votant contre sa motion à l’Assemblée nationale.
Progression du salaire minimum pour les employés à pourboire • 0,25 $ en 2017 (9,45 $); • 0,20 $ en 2018 (9,65 $); • 0,15 $ en 2019 (9,80 $); • 0,15 $ en 2020 (9,95 $).
Le Québec occupe la 6e place - sur les 10 provinces - pour la valeur du salaire minimum et pour le ratio entre le salaire minimum et le salaire moyen de ses travailleurs. La hausse entrée en vigueur le 1er ai 2017 propulse le Québec au 3e rang de ces deux classements.
La ministre Vien estime de son côté que de hausser le salaire minimum à 15 $ l’heure de façon drastique aurait été « catastrophique » pour l’économie québécoise. Même la FTQ ne demandait pas un 15 $ du jour au lendemain », a déclaré Mme Vien. Elle insiste sur le fait qu’il est préférable de fixer le salaire minimum en fonction du salaire moyen plutôt que de le fixer arbitrairement à 15 $ comme le réclament le PQ, QS et d’autres groupes de pression.
L’opposition continue de plaider pour un salaire minimum à 15 $ Cette augmentation est toutefois bien loin de celle réclamée par plusieurs syndicats et organismes, qui souhaiteraient voir le salaire
«En liant le salaire minimum au salaire horaire moyen, c’est ainsi la vigueur économique du Québec qui fixera en grande partie le salaire minimum» a-t-elle affirmé. Salaire minimum et qualité de vie
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çant les faits il y a trois mois de cela que cette progression constituait un « équilibre entre une rémunération équitable pour les salariés et la capacité de payer des entreprises ».
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Le ministre Leitao affirme de son côté que le salaire minimum ne constitue pas la seule mesure permettant d’assurer la qualité de vie des travailleurs. Il avance que les mesures de soutien au revenu offertes par le gouvernement québécois font en sorte que les familles les plus démunies de la province se retrouvent parmi les mieux nanties des plus pauvres d’Amérique du Nord. « Le revenu disponible des familles à faibles revenus est plus élevé que n’importe où ailleurs au Canada en raison de notre filet social », ajoute Mme Vien. Tout en souhaitant améliorer le sort des familles à faibles revenus, Mme Vien précise qu’il est important que les travailleurs conservent un avantage sur les citoyens inscrits à l’aide de dernier recours. «Il est primordial que travailler au salaire minimum soit toujours plus payant que de demeurer sur l’aide de dernier recours.» Le ministre Blais abonde en ce sens estimant que « la règle d'or » consiste à garder un écart entre le salaire minimum et le revenu de dernier recours afin d'inciter les citoyens qui le peuvent à réintégrer le marché du travail. Le ministre Leitao souligne l’importance de tenir compte de la compétitivité des petites et moyennes entreprises québécoises (PME) qui créent quelque 80 % des nouveaux emplois dans la province. « Ce sont ces nouveaux emplois qui contribuent à améliorer la qualité de vie de nos familles », poursuit M. Leitao. Dans cette optique, le ministre Leitao souhaite continuer d’alléger le fardeau fiscal des PME afin que les travailleurs profitent de leur prospérité. Salariés à pourboire : 9,45 $ l’heure De leur côté, les employés qui reçoivent des pourboires verront, quant à eux, l'augmentation de leur salaire minimum augmenter de la moitié de celui du salaire minimum des autres travailleurs.
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Perspectives
Revenu minimum garanti
L'Ontario lance un projet pilote L'Ontario va de l'avant avec un projet pilote pour un programme de revenu de base dans trois municipalités. La première ministre Kathleen Wynne en a fait l'annonce le lundi 24 avril 2017 à Hamilton. Hamilton, y compris Brantford et le comté de Brant, Thunder Bay et Lindsay participeront à ce projet pilote. Un programme parallèle distinct sera mis en place pour les membres des Premières Nations. Comment ça fonctionne : - 4000 personnes de 18 ans à 65 ans prendront part au projet pilote. - Les prestataires seront sélectionnés de façon aléatoire parmi les gens à faible revenu des communautés visées. - Le projet pilote débutera progressivement ce printemps et se déroulera sur trois ans. Le nouveau programme coûtera 50 millions de dollars par année à la province. Il avait été annoncé dans le budget de l'année dernière.
Ce projet étudiera la possible influence d’un revenu de base sur l’accroissement des opportunités et les perspectives d'emploi de ceux qui vivent avec un faible revenu.
octroyée aux personnes vivant avec un handicap.
La première ministre Wynne assure qu'aucun participant ne verra sa situation financière s'aggraver.
Les participants admissibles continueront de recevoir l'allocation canadienne pour enfants et la prestation ontarienne pour enfants. Le revenu minimum sera toutefois réduit pour ceux qui reçoivent des prestations d'assurance emploi ou du Régime de pensions du Canada.
L'Ontario va de l'avant avec un projet pilote pour un programme de revenu de base dans trois municipalités. La première ministre Kathleen Wynne en a fait l'annonce lundi à Hamilton.
À noter qu'un participant qui travaille devra soustraire 0,50 $ de chaque dollar gagné.
Quelques chiffres Ainsi, une somme minimale sera octroyée aux participants : - Jusqu'à 16 989 $ pour une personne seule - Jusqu'à 24 027 $ pour un couple
Sheila Regehr, la présidente du Réseau canadien pour le revenu garanti, affirme que l'idée a fait ses preuves au Manitoba dans les années 1970. « Ces expériences ont montré à quel point le revenu minimum garanti a un impact sur toute la communauté, raconte-telle. L'effet est bien plus grand que seulement sur les gens qui reçoivent le revenu minimum garanti. »
Une somme additionnelle pouvant aller jusqu'à 6000 $ sera
Un précédent manitobain La professeure de sciences socia-
Le revenu de base vise à aider les gens à intégrer le marché du travail ou à poursuivre leurs études.
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Kathleen Wynne, première ministre de L'Ontario les à l'Université du Manitoba, Evelyn Forget, a étudié l'exemple de la communauté manitobaine de Dauphin. Selon elle, l'offre d'un revenu de base y a eu plusieurs avantages dans les années 1970 : - Amélioration de la qualité de vie - Moins d'hospitalisations - Plus d'élèves finissent leurs études secondaires De son côté, le maire de Thunder
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Bay par intérim, Iain Angus, est très heureux de voir sa ville participer au projet pilote, mais il appréhende déjà la fin du programme. « Nous craignons qu'à la fin du projet pilote, dans trois ans, le projet s'arrête soudainement, dit-il. Ça prend souvent du temps pour les gouvernements d'analyser les résultats, développer des stratégies, obtenir des approbations pour le remettre en marche. »
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Votre argent
Nos déclarations 2016 sont (enfin) parties
5 façons d’améliorer une situation fiscale… … d’ici la saison fiscale 2017
Le mois de mai à ceci de bon que, bon gré, mal gré, il est celui ou l’on a déjà envoyé sa déclaration fiscale de l’année précédente et ou les impôts ne sont plus au centre de nos préoccupations. Mais ne Quelles sont les stratégies les plus payantes pour vous en fonction de votre situation actuelle et de vos objectifs futurs? Comment optimiser votre portefeuille de placement en vue d'alléger votre facture fiscale? C'est à l'aide d'un plan financier qu'il est possible de répondre à ces questions de façon personnalisée. En établissant vos objectifs à court, à moyen et à long terme, votre conseiller identifie plus facilement vos priorités financières et les stratégies à mettre en place maintenant pour tirer le maximum de votre argent. Vous en avez déjà un? Tant mieux. N'oubliez pas de le réviser régulièrement afin qu'il tienne toujours compte de votre réalité. En attendant de faire votre plan financier personnalisé ou de le réviser, voici 5 réponses aux questions fréquemment posées en cette période de préparation de votre déclaration fiscale. 1. Payer des dettes ou investir? La question du remboursement des dettes versus l'investissement est très pertinente dans la gestion de vos finances. D'abord, comparez le taux d'emprunt de l'hypothèque et le taux de rendement de vos placements ainsi que les résultats fiscaux prévus. L'idéal est de faire des simulations avec votre conseiller afin d'adopter la meilleure stratégie pour vous en tenant compte de
toutes les hypothèses. 2. Quelles conséquences fiscales à une augmentation de salaire? Une augmentation de salaire ou un revenu additionnel, bien que toujours bienvenus, peuvent en réalité représenter un taux « réel » d'imposition beaucoup plus élevé que ce que les tables d'imposition démontrent. Puisque des prestations gouvernementales, des subventions ou même des crédits d'impôt sont basés sur le revenu, l'augmentation du revenu pourrait entraîner la perte ou la diminution de ceux-ci. Selon votre situation familiale et vos objectifs, un choix de véhicule de placement ou de stratégie vous permettra de mieux tirer profit de cette nouvelle entrée d'argent. 3. Le REEE est-il une bonne affaire? Tout à fait, c'est une excellente façon d'épargner pour les études de vos enfants. Mais il faut en profiter au moment opportun... c'est-à-dire le plus tôt possible dans la vie de l'enfant pour bénéficier au maximum des subventions gouvernementales. Au Québec, c'est au moins 30 % du montant investi (20 % en Ontario). Vous avez tout de même jusqu'aux 15 ans de l'enfant pour ouvrir un compte et jusqu'à ses 17 ans pour profiter de subventions intéressantes. De plus, si vous investissez des sommes importantes, vous pourriez même récupérer les subventions des années précédentes. Essayez le calculateur REEE 4. Pourquoi choisir le REER? En ce qui a trait au REER, le facteur temps et le rendement obtenu sont des éléments clés
dans la planification. Mieux vaut commencer tôt et choisir une diversification de portefeuille qui permet d'augmenter le rendement à long terme. Il est idéal pour se bâtir un capital retraite, mais il y a plusieurs autres bonnes raisons de choisir le REER. Voici les principales. Accroître l'accès à des crédits d'impôt et à des versements gouvernementaux Non seulement les contributions amènent des économies d'impôt substantielles en diminuant le revenu, mais, surtout, elles permettent d'accroître l'accès à plusieurs crédits d'impôt et versements gouvernementaux qui, autrement, diminuent progressivement lorsque le revenu augmente comme : - l'allocation canadienne pour enfants, - la bonification des subventions REEE, - le paiement de soutien aux enfants (En Ontario: la prestation ontarienne pour enfants) - la baisse des contributions additionnelles aux frais de garde au Québec.
retraite - Rattraper ses droits de cotisation disponibles pour maximiser votre capital retraite pourrait être envisageable, selon votre situation, grâce à un prêt REER.
Financer un retour aux études Si un changement de carrière ou un perfectionnement s'impose, il est possible de retirer de son REER un maximum de - 20 000 $ libre d'impôt pour financer une formation ou des études à temps plein. - Maximiser votre capital
Améliorer la situation fiscale du couple Saviez-vous que le REER au conjoint permet de mettre en place une stratégie de fractionnement de revenus avec son conjoint, tant avant la retraite qu'à la retraite?
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Si vous contribuez au régime de retraite offert par votre employeur, vous pourriez tout de même avoir des droits de cotisation REER inutilisés. Le Calculateur retraite Desjardins vous permettra, grâce à un simple calcul, de déterminer combien vous devriez accumuler pour vous assurer une retraite à la hauteur de vos attentes.
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5. Pourquoi choisir le CELI? Ce véhicule d'épargne personnelle est un puissant outil de planification fiscale qui offre une grande souplesse, mais l'investissement à long terme, à l'abri de l'impôt, représente le véritable avantage du CELI. L'utiliser comme capital retraite permet, le moment venu, de recevoir un revenu non imposable qui n'a aucune incidence sur les programmes sociaux à recevoir, comme la Pension de la sécurité de la vieillesse. N'oubliez pas, votre conseiller est votre meilleur allié pour établir et réviser votre plan financier. Il fera en sorte que votre stratégie soit toujours optimale en fonction des changements à votre situation personnelle dont vous lui ferez part. Angela Iermieri Planificatrice financière Mouvement Desjardins
Emploi
Diversité culturelle en milieu de travail
Le défi de gérer des compétences plurielles et cosmopolites…
Le monde organisationnel fait face à des changements radicaux de façon continue, tels la mondialisation, le progrès technologique, l’épuisement des ressources naturelles, les différences culturelles, les taux de roulements élevés, etc.
Dans ce contexte de changement, les gestionnaires doivent répondre à une multitude de défis : gérer les changements brusques et massifs, être plus créatifs pour faire face à la concurrence, mobiliser les employés, encourager le travail d’équipe et travailler sous pression. Ces besoins provoquent des effets indésirables chez les gestionnaires, comme le stress, le sentiment d’inquiétude et d’incertitude, et l’envie pressante de combler ces besoins. Trop préoccupés par l’atteinte des objectifs organisationnels, les gestionnaires sont de moins en moins attentifs aux réactions émotionnelles des autres membres de l’organisation et moins ouverts à l’écoute. Ce manque d’empathie laisse les gestionnaires indifférents aux émotions des gens qui les entourent. Or, l’empathie est essentielle pour comprendre, communiquer et établir des relations harmonieuses en milieu de travail. L’empathie permet d’établir la confiance dans les relations entre les gestionnaires et les employés. Mieux encore, elle peut avoir un impact positif sur l’efficacité et le rendement professionnel d’un employé. Mais, que signifie d’abord la notion d’empathie. Initialement, la signification étymologique du terme « empathie » était « souffrance à l’intérieur ». Au début du XXe siècle, le terme « Einfühlung » (traduit par « empathie ») fut introduit par le philosophe Theodore Lipps. En
psychologie, Allport définit l’empathie comme « la transposition imaginaire de soi dans la pensée, les affects et les actions de l’autre ». Par la suite, grâce aux travaux de Jean Piaget qui a introduit le processus cognitif de décentration selon son propre point de vue, la notion d’empathie a évolué et les définitions ont fini par intégrer la notion de compréhension des émotions et de l’écoute de l’autre. Les limites de l’empathie Selon le professeur de gestion Adam Waytz, l’empathie au travail pourrait être contre-productive, car elle n’est pas considérée toujours comme une vertu. Adam Waytz affirme que l’empathie serait une arme à double tranchant, et souligne qu’un excès d’implication dans les émotions des autres amène à l’épuisement des réserves de compassion et de sensibilité.
L’investissement total du gestionnaire dans la douleur et la peine que ressentent les autres engendre des énergies négatives qui peuvent l’affecter, lui-même, ainsi que son jugement et sa prise de décision. Le gestionnaire est alors dépourvu de toute objectivité, et son excès d’empathie peut mener à une perte totale du sens éthique. Il serait donc judicieux pour tout gestionnaire de savoir poser ses limites, avoir un juste milieu et rester autoritaire, car en fin de compte le dernier mot revient au leader, et cette hiérarchie doit être respectée. L’exploitation de la diversité culturelle Avant de parler de diversité culturelle, il faut noter qu’en milieu organisationnel, les retombées de la mondialisation et des flux
migratoires sont perceptibles partout dans la vie quotidienne de manière générale, et dans le milieu de travail en particulier. Dans ce contexte en perpétuelle évolution, toute entreprise se trouve ainsi confrontée à de nouveaux enjeux et à des défis à relever quant à la fonction et à la gestion de ses ressources humaines. La conjoncture génère une diversité culturelle en milieu de travail, qui impose une nouvelle gestion de compétences plurielles et cosmopolites. Dans ce contexte, comment le gestionnaire doit-il développer son intelligence émotionnelle pour gérer cette diversité ? Et quelle qualité indispensable doit-il développer pour exploiter cette diversité culturelle au profit de l’entreprise et du bien-être de l’employé? La diversité culturelle peut se
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révéler particulièrement délicate à gérer dans un milieu organisationnel. Le gestionnaire doit être en mesure de gérer la réalité multiculturelle de l’entreprise pour favoriser un climat stable et homogène, puisque les employés dont la culture est différente ont à se côtoyer et à travailler ensemble quotidiennement. Empathie et diversité culturelle Les gestionnaires qui ressentent de l’empathie respectent la diversité des cultures, des croyances et des valeurs et ne portent aucun jugement envers toute minorité visible. Lorsque des désaccords ou des conflits surviennent, ils recherchent des terrains d’entente ou de possibles solutions, car ils sont sensibilisés aux questions de diversité et d’égalité. Le gestionnaire doit développer sa capacité à gérer la diversité cul-
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turelle, sachant que plusieurs différences culturelles peuvent influencer la productivité au travail. Lorsqu’un gestionnaire doit travailler avec des employés de culture différente, il doit cibler les dimensions culturelles ayant un impact sur le fonctionnement au travail. Pour cela, il est appelé à identifier ses propres caractéristiques culturelles, évaluer son niveau d’aisance et d’ouverture aux autres cultures et connaître les dimensions culturelles ayant un impact sur le rendement au travail Au final, pour développer son attitude empathique, le gestionnaire doit être bien outillé en matière de valeurs culturelles dans le but de gérer convenablement et efficacement les équipes multiculturelles. Anissa Enraya Voix d'ailleurs 28 avril 2017
Emploi
30 millions $ supplémentaires…
… pour faciliter l’intégration à l'emploi des immigrants
Québec va investir une somme additionnelle de 29,5 millions de dollars, sur cinq ans, dans le Programme d'aide à l'intégration des immigrants et des minorités visibles en emploi (PRIIME). Le gouvernement libéral, qui souhaite augmenter de 20 % le taux de participation à son programme, a annoncé que ses modalités administratives seront allégées, ce qui permettra aux petites et moyennes entreprises d’y participer plus facilement. Le gouvernement affirme que l’intégration dans le marché de l'emploi, la francisation ainsi que la reconnaissance des acquis et des compétences sont au cœur de son plan visant à soutenir l’intégration socioéconomique des immigrants. «Avec un taux de rétention de près de 90 %, le pro-
gramme PRIIME est un succès d'intégration en emploi, qui bénéficie tant aux travailleurs issus de la diversité qu'aux employeurs québécois. Ce programme a également des
qui participait à cette annonce, a précisé que lors d’une tournée de consultation au Québec, « plusieurs employeurs ont mentionné vouloir embaucher des personnes immigrantes, mais
Les quatre volets du programme PRIIME
Le programme PRIIME comporte quatre volets favorisant l’intégration professionnelle des personnes immigrantes : - Subvention salariale pour le participant ; - Soutien salarial pour l’accompagnement du participant, par un employé de l’entreprise ou une autre ressource ; - Soutien financier pour la formation d’appoint ; - Remboursement des frais d’adaptation des pratiques et des outils de gestion des ressources humaines.
Kathleen Weil, ministre de l'Immigration de la Diversité et de l'Inclusion
En 2015-2016, il y a eu près de 1200 participants au PRIIME.
effets positifs sur la qualité des emplois obtenus.» a déclaré à ce sujet Kathleen Weil, ministre de l'Immigration, de la Diversité et de l'Inclusion Son collègue François Blais, ministre de l’Emploi et de la Solidarité sociale,
qu’ils avaient besoin de soutien pour leur intégration professionnelle ». Cette annonce s’inscrit dans les suites du Rendezvous national sur la maind’œuvre qui s’est tenu à Québec les 16 et 17 février 2017. Cet événement a
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François Blais, ministre de l'Emploi et de la solidarité sociale du Québec réuni des membres du gouvernement du Québec, des représentants de ses partenaires syndicaux et de ses partenaires du milieu des
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affaires, de l’éducation et de la formation ainsi que des organismes de la société civile.
Politique
Pour «remonter la pente» auprès des communautés culturelles
Le PQ invité à s’ouvrir à la diversité Le Parti québécois (PQ) a encore une « pente à remonter » auprès des communautés culturelles affirme le rapport de Paul St-Pierre Plamondon, élaboré à l’issue de la tournée «Osez repenser le PQ».
dernier dans le but de renouveler le parti. Le rapport Osez repenser le PQ formule 156 recommandations destinées à renforcer les liens entre le PQ et les communautés culturelles, les jeunes et les entrepreneurs.
Au vu de cette conclusion, le chef du parti, JeanFrançois Lisée, lance un blitz de recrutement de candidats issus des minorités et affirme que la lutte contre la discrimination et le racisme sera un des thèmes importants de la campagne électorale de 2018.
«Brasser la cage» s’il le faut… « Il ne faut pas craindre la critique et la voir plutôt comme une occasion de bâtir des ponts », écrit Paul St-Pierre Plamondon. Son rapport d’étape, publié en février dernier, avait créé un « léger tourbillon médiatique », admet l’avocat de 40 ans : il décrivait le PQ comme « un parti figé, conservateur et vieillissant » aux allures de « club social ».
Objectif du Congrès 2017 : 12% de délégués issus de la diversité Le chef péquiste a demandé à ses 125 associations de circonscription de tout mettre en oeuvre pour qu’au moins 12 % des délégués au congrès du parti, en septembre prochain, soient issus des minorités. Déjà, plus de 12 % des employés du parti à l’Assemblée nationale proviennent des communautés culturelles. « On a encore du travail à faire au niveau de la diversité du sein du parti et on est en marche. On prend toutes sortes d’initiatives, on voit des résultats », a dit Paul St-Pierre Plamondon au cours d’un point de presse dimanche. La diversité reste un « réel défi » pour le parti, et « rien n’est encore joué », écrit-il. L’ex-candidat à la chefferie du PQ, nommé conseiller de Jean-François Lisée, a dévoilé le rapport final de la vaste consultation qu’il a menée depuis l’automne
Depuis, le parti semble avoir amorcé un rajeunissement. Le nombre de membres de 40 ans et moins a grimpé de 31 % en six mois ; 16 683 des 90 000 membres du PQ appartiennent désormais à cette catégorie d’âge. Près du tiers des 125 présidents d’association — et 37,4 % des membres des exécutifs de circonscription — sont âgés de 40 ans et moins. 162 consultations auprès de 3600 personnes Paul St-Pierre Plamondon a mené 162 consultations auprès de 3600 personnes, surtout des gens qui ne sont pas membres du PQ, pour arriver à son diagnostic. Pas moins de 43 des recommandations visent à tisser des liens entre le PQ et les communautés culturelles. Le diagnostic est presque aussi vieux que le parti : les
nouveaux arrivants et les anglophones se méfient du mouvement indépendantiste. L’auteur du rapport Osez repenser le PQ invite le parti à « revoir la notion de nationalisme de manière à valoriser un nationalisme civique et inclusif ». Il insiste pour que la lutte contre la discrimination à l’emploi, contre le racisme et contre le profilage racial par la police soit une priorité pour le PQ aux élections de l’automne 2018.
«Casser les préjugés» « Le PQ doit en quelque sorte briser l’association malsaine que certains font entre PQ et racisme (une allégation qui est non fondée lorsqu’on interroge les militants de la diversité culturelle qui militent au sein du PQ), en étant le champion de la lutte contre le racisme, au moment où un vent de populisme et d’extrême droite souffle à plusieurs endroits en Occident. » Paul St-Pierre Plamondon recommande que le parti délègue 100 « ambassadeurs » pour nouer des liens avec les communautés culturelles « sans chercher quoi que ce soit ni attendre quelque chose en retour ». Pour rapprocher le PQ des jeunes et des minorités, Paul St-Pierre Plamondon recommande au parti de « s’approprier les thèmes de l’international, de la mondialisation et de l’ouverture sur le monde ». Il estime aussi que les souverainistes doivent tourner la page sur
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Jean-François Lisée, chef du parti Québecois l’épisode de la charte des valeurs. « La laïcité et l’identité québécoise sont deux choses dissociables pour les moins de 40 ans. Le Parti québécois doit désormais parler de l’identité québécoise en faisant référence à la langue française, à la spécificité québécoise et à la culture du Québec. La laïcité doit être présentée comme un enjeu politique qui contribue au vivreensemble. Elle n’est cependant pas une composante de l’identité des citoyens et des citoyennes. » « Identité nationale » et autres idées Le rapport propose aussi de relancer une série d’éléments identitaires et de symboles « nationaux ». Il recommande notamment de : - Redonner une place au mouvement indépendantiste dans les cours d’histoire. « Les élèves ont le droit de connaître l’histoire des patriotes, tout comme les épisodes des référendums de 1980 et de 1995. »
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- Retirer du vocabulaire du PQ le mot « référendum », jugé péjoratif, pour le remplacer par « consultation populaire ». - Ranger toutes les pancartes de 1995 et tout le « matériel nostalgique » pour créer du matériel de 2017 en source ouverte. - Créer une politique nationale d’affichage du drapeau. - «Décanadianiser» l’immigration, notamment en rendant obligatoire une cérémonie d’accueil au Québec pour les nouveaux arrivants. - Créer une carte d’électeur obligatoire pour voter. - Mettre sur pied un musée d’histoire nationale du Québec, qui serait établi à Montréal. - Réimprimer des passeports québécois symboliques, comme l’avait fait René Lévesque.
Politique
2017, années électorale municipale
Sadia Groguhé candidate à la mairie de Longueuil
L’ancienne députée NPD de Saint Lambert se présente comme la «candidate de la nouveauté» Sadia Groguhé, ancienne députée du Nouveau parti démocratique dans la circonscription de SaintLambert de 2011 à 2015, se porte candidate comme mairesse de Longueuil, à la tête du parti Option Longueuil. Sadia Groguhé se présente comme la candidate de la nouveauté. «J'ai décidé de me lancer car, véritablement, on a des choses nouvelles à apporter, a-t-elle avancé lors de l'annonce de sa candidature, le 28 avril, dans l'arr. de Greenfield Park. Il y a un autre style à apporter, de nouvelles idées. On a une vision pour Longueuil: une ville inclusive, une ville dynamique.» «Pour une ville inclusive et dynamique» Dans son discours, Mme Groguhé a affirmé vouloir rassembler les citoyens autour d'un même projet pour «construire l'avenir de Longueuil». «J'aime passionnément cette ville, ma ville. J'y ai adopté, au gré de mes années d'expérience, une vision qui anime mon engagement, une vision d'une ville à taille humaine, dynamique, qui concilie l'attractivité économique et le vivre ensemble, a-t-elle exprimé. Je solliciterai la confiance des Longueuillois le 5 novembre, avec une équipe
que je veux la meilleure possible, constituée de femmes et d'hommes honnêtes, compétents, travailleurs et représentatifs des réalités de notre ville.» Mme Groguhé s'estime prête pour occuper la fonction «passionnante et exigeante» de mairesse, notamment grâce à son expérience comme députée fédérale, mais aussi comme conseillère municipale dans sa ville natale, dans le sud de la France. Regarder droit devant «La fonction de mairesse ne s'improvise pas, elle ne doit pas servir à assouvir une envie personnelle, a évoqué Sadia Groguhé à propos de ses motivations. Elle nécessite d'être formée et informée et de faire des choix responsables.» C'est vraisemblablement une course à trois qui se dessine pour les prochaines élections, avec la candidature de Sylvie Parent à la tête d'Action Longueuil et possiblement celle de la conseillère municipale Josée Latendresse. À ce propos, Mme Groguhé a affirmé que «chacune va faire sa course. Moi, j'ai décidé de mener cette couse en regardant devant moi, en ayant des propositions pour les Longueuillois. On va tout faire pour mener notre équipe à la mairie.»
Saida Groguhé Selon le chef d'Option Longueuil Robert Myles, cette probable course à trois serait à l'avantage de son parti. «C'est bon pour nous, car on amène quelque chose de nouveau pour toute la ville. À Action Longueuil, ils se déchirent entre eux. Les citoyens n'aiment pas ça.» M. Myles a également souligné la grande implication de Mme Groguhé sur le terrain, lorsqu'elle était députée. Un meilleur dialogue Quelques questions du public ont porté sur le dossier de la gestion de l'Agglomération de Longueuil, qui cause des déchirements entre la ville centre et les villes liées de
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Brossard, Boucherville et Saint-Bruno. À cet égard, la candidate d'Option Longueuil est d'avis que l'ouverture du dialogue s'impose. «Le plus difficile en politique, c'est quand le dialogue est interrompu. La première étape est d'amener tout le monde ensemble. Il faut se mettre à la table de discussion rapidement, avec un dialogue ouvert pour aller de l'avant.» L'enjeu de la langue a aussi été abordé, alors qu'un citoyen a demandé si Mme Groguhé répondrait en anglais aux questions posées dans cette langue lors des séances du conseil municipal.
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«Si je suis élue mairesse le 5 novembre, je ne pourrai pas ignorer la réalité d'une partie des gens qui vivent à Longueuil, a-t-elle signifié, ajoutant qu'elle apprend actuellement l'anglais. Si une question m'est adressée en anglais – Robert ne sera pas loin ! – je demanderai de traduire ou tenterai de faire cette réponse en anglais.» «Le respect, ça passe aussi par la langue, a-t-elle renchéri. Il est essentiel de tenir compte de cette identité de Longueuil, qui est plurielle.» Option Longueuil entend présenter des candidats dans tous les districts de la ville Le parti devait présenter prochainement l'ensemble de son équipe.
Santé
Espérance de vie au Québec
Plus vieux, plus longtemps… En moyenne 80,8 ans pour les hommes et 84,5 ans pour les femmes L'espérance de vie à la naissance progresse dans la Belle Province, selon l'Institut de la statistique du Québec : en 2016, elle s'établit à 80,8 ans chez les hommes et 84,5 ans chez les femmes.
Une légère baisse du nombre de décès a aussi été enregistrée au Québec en 2016, ce qui contraste avec la hausse habituellement observée en raison du vieillissement démographique.
Le gain d’espérance de vie de la dernière année a été de sept mois pour les hommes et de quatre mois pour les femmes, soit près du double de celui observé en moyenne depuis 1996, rapporte l’Institut de la statistique du Québec dans son nouveau rapport
Parmi les plus élevés du monde… Selon l’Institut de la statistique du Québec, la hausse de la durée de vie moyenne provient surtout de l’amélioration de la survie des personnes âgées. À ce chapitre, en 2016, l’espérance de vie à 65 ans s’élève maintenant à 19,7 ans chez les hommes et à 22,5 ans chez les femmes.
La mortalité et l’espérance de vie au Québec en 2016.
Malgré cette hausse, le rythme d’accroissement moyen de l’espérance de vie depuis 2011 reste un peu plus faible que celui observé au cours des quinze années précédentes. L’espérance de vie des Québécoises et des Québécois demeure néanmoins parmi les plus élevées au monde, précise l’Institut. L’année dernière, 78 % des décès masculins et 85 % des décès féminins sont survenus chez les 65 ans et plus. Le nombre d’aînés qui décèdent au-delà
de leur 100e anniversaire est aussi en augmentation au Québec
Consommation
Comprendre les dates de péremption… … pour se nourrir plus sainement Consommer un aliment qui a dépassé la date suggérée est un sacrilège pour certains, d'autres le font quotidiennement. Les dates de péremption soulèvent les passions. Isabelle Huot, nutritionniste, démystifie les préjugés qui y sont associés. Suivre les instructions de consommation garantit la salubrité des aliments, explique-t-elle. Toutefois, cela ne veut pas dire que les produits ne sont plus consommables. Produits laitiers Les dates de péremption du lait diffèrent selon le processus de fabrication. Les laits diafiltrés et pasteurisés peuvent être consommés jusqu'à deux semaines une fois la date limite dépassée, si et seulement s'ils n'ont pas été ouverts. Selon les marques, les dates de péremption sont calculées de 22 à 42 jours après la date de production.
ouverts, il est recommandé de consommer le lait dans les sept à 10 jours suivants l'ouverture. Les yogourts. Si la date est expirée, les consommateurs peuvent les consommer sans danger de sept à 10 jours après la date d'expiration. Cependant, le produit peut être plus acidulé une fois la date dépassée. Les jus pasteurisés si les contenants n'ont pas été ouverts et si l'emballage ne présente aucun bris. Ils doivent être réfrigérés et consommés les 10 jours suivant l'ouverture. Produits carnés Isabelle Huot prévient toutefois de respecter assidûment les dates de péremption des viandes, des fromages à pâte molle, des poissons et fruits de mer. La consommation de ces produits une fois la date expirée présente un danger.
Une fois le carton, le sac ou la cruche
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: l’Institut en a dénombré plus de 750 en 2016.
Société
Enfance : le réseau de garde a 20 ans Une politique qui a fait reculer la pauvreté au Québec En instaurant la Politique familiale du Québec, en 1997, le gouvernement de Lucien Bouchard visait deux objectifs : l'égalité des chances pour les petits Québécois et permettre aux femmes d'accéder au marché du travail pour faire reculer la pauvreté. C'est mission accomplie pour ce qui est du deuxième objectif. Selon des économistes, entre 1997 et 2017, le nombre de familles monoparentales recevant l'aide sociale a chuté de 64 %, passant de 99 000 à 36 000, et le taux de pauvreté a fléchi et se situe à environ 23 %. De telles baisses sont en grande partie attribuables à l’instauration de services de garde abordables. Une meilleure conciliation travail-famille : c’était l'un des objectifs de Pauline Marois lorsque, comme ministre de l'Éducation, elle dévoilait la nouvelle politique familiale du Québec. « Pour nous, c'était une énorme politique d'égalité des chances, de lutte contre la pauvreté. En offrant des services de garde à un prix
réduit, on a permis à plusieurs familles et à plusieurs femmes chefs de famille monoparentales d’accéder au marché du travail parce que le revenu qu'elles en retiraient était quand même suffisant pour couvrir les frais, étant donné que les frais de garde étaient très bas », se souvient-elle. Le président de la Commission sur l’éducation, André Lebon, partage cet avis. « S'il y a un succès là, c'est celui d'avoir permis aux femmes de retourner sur le marché du travail, il y a 75 000 d'entre elles qui l'ont fait, c'est ce qui fait que c'est un succès financier. » Plus de femmes en emploi Le succès des garderies subventionnées, dont les CPE, joyaux de la politique familiale, a été fulgurant. Le taux de fréquentation des enfants d'âge préscolaire a triplé en 10 ans. Déjà en 2011, elles accueillaient 215 000 enfants. De nos jours, 232 000 enfants les fréquentent. En même temps, le pourcentage de femmes de 20 à 44 ans qui ont intégré le marché du travail est
passé de 76 % en 1997 à 85 % en 2016. Dans les autres provinces canadiennes, la progression a été nettement moins marquée, de 78 % à 80 %. C’est le cas de cette mère de deux enfants. « Depuis que mes enfants sont entrés en CPE, j'ai occupé des postes que j'adore dans mon domaine et probablement que je ne pensais pas occuper », explique-t-elle. Une mère célibataire étudiante lorsque les services de garde abordables ont été instaurés affirme quant à elle « C'est sûr que le parcours que j'ai eu qui m'a menée même aux études jusqu'au doctorat, je n'aurais jamais pu faire ça sans du soutien d'un service de garde de qualité là », estime-t-elle.
de femmes au travail, évidemment, il y a plus d'impôts sur le revenu, à la consommation, etc., qui sont payés. Et donc, il y a une espèce d'autofinancement du système qui en découle », avance Pierre Fortin, économiste et professeur émérite au Département des sciences économiques de l’Université du Québec à Montréal.
Mais une facture à la hausse… « C'est unanime que le système de garde du Québec a entraîné une très forte augmentation du taux d'activité féminin au Québec. C’est un résultat important et c’est aussi important sur le plan financier, parce qu'avec plus
Une affirmation que réfutent les détracteurs du réseau québécois. C’est le cas du directeur provincial de l'Institut Fraser, qui critique l'explosion des coûts engendrés par les services de garde. Le montant consacré par le gouvernement au réseau de garde
subventionné est passé de 221 millions en 1997 à 2,5 milliards de dollars cette année. N'empêche que le système québécois suscite l'envie un peu partout, notamment en Colombie-Britannique, où certains organismes veulent instaurer des garderies à 10 $. Récemment, un Conseil consultatif du gouvernement fédéral y voyait une piste à examiner pour l'instauration d'un éventuel programme national de garde d'enfants. Un projet que caressent des politiciens depuis plusieurs années, mais qui tarde à se concrétiser.
Transition vers l’école
Aide financière à la réussite éducative Dans le but de faciliter la transition vers l’école des enfants de 4 ans et améliorer la qualité des services de garde éducatifs, le gouvernement accorde une aide financière de 77 660,44$ à 21 services de garde éducatifs à l’enfance du quartier SaintMichel. David Heurtel, député de Viau et ministre du Développement durable, de l’Environnement et de la Lutte contre les changements climatiques a fait cette annonce aujourd’hui, au nom du ministre de l’Éducation, du Loisir et du Sport, ministre de la Famille et ministre responsable de la région de la Gaspésie–Îles-de-laMadeleine, M. Sébastien Proulx. Cette somme fait suite à
l’annonce, le 23 mars dernier, d’un investissement de plus de 10 millions de dollars à travers le Québec pour assurer la réussite éducative dès la petite enfance.
D’une part, 7,4 millions de dollars seront octroyés aux centres de la petite enfance et aux garderies subventionnées. Ils permettront de financer des projets comme la préparation d’un document d’information sur l’enfant à l’intention de l’école; l’organisation de sorties pour que les enfants puissent se familiariser avec leur future école; la mise en place de nouvelles activités pour susciter leur intérêt pour les mots, les phrases et les livres; ainsi que la préparation de documents destinés aux parents concernant la transition vers l’école.
2,8 millions de dollars programmés D’autre part, une aide financière de 2,8 millions de dollars sera accordée à 126 bureaux coordonnateurs de la garde en milieu familial pour réaliser des projets qui amélioreront la qualité des services éducatifs offerts aux enfants par les personnes responsables d’un service de garde en milieu familial. Il s’agit de 800 000 $ de plus que ce qui avait été annoncé l’automne dernier. Sébastien Proulx : La «contribution importante des services de garde» « Il est essentiel d’agir tôt et de manière concertée pour faciliter la transition des tout-petits vers l’école et assurer leur réussite
Les 7,4 millions $ investis dans St Michel les 7,4 millions de dollars octroyés aux centres de la petite enfance et aux garderies subventionnées de l’arrondissement de Saint Michel seront répartis comme suit : : - La garderie Bonheur d’occasion recevra 653,44$ - Le CPE Le camélia recevra 2146.56$ - La garderie éducative Jardin de
Mickey recevra 2180.15$ - La garderie éducative Au royaume des petits amis II recevra 2411.45$ - La garderie Au foyer du bonheur recevra 2821.37 - Le CPE Le petit cheval recevra 2910.69$ - La garderie À moi mes enfants recevra 3033.59$
- La garderie éducative Bélair recevra 3035.11$ - La garderie Francine recevra 3150.38$ - La garderie Les enfants du XXIe siècle recevra 3151.91$ - La garderie Le royaume d’Aladin recevra 3522.90$ - Le CPE Soleil joyeux recevra 3572.52$
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éducative. C’est d’ailleurs l’un des constats qui se sont dégagés des vastes consultations qui ont eu lieu cet automne et qui alimentent la rédaction de la prochaine politique en matière de réussite éducative. Pour travailler en amont, nous pouvons compter sur l’importante contribution des services de garde éducatifs à l’enfance, qui offrent un milieu de vie propice au développement des enfants dès leur plus jeune âge. Cette aide financière leur donnera la possibilité d’organiser encore plus d’activités propres aux enfants de 4 ans pour bien les préparer à la prochaine grande étape de leur parcours : leur entrée à l’école» a déclaré à ce sujet Sébastien Proulx, ministre de l’Éducation, du Loisir et du Sport, ministre de la Famille.
- La garderie Poussinet recevra 3589.31$ - La garderie Métro St-Michel recevra 3684.73$ - La garderie St-Michel F.C. recevra 3970.23$ - La garderie Piccolo Mondo recevra 4000.00$ - La garderie Amiens recevra 4090.08$
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David Heurtel : «offrir un milieu de vie de qualité» David Heurtel, Député de Viau et Ministre du Développement durable, de l’Environnement et de la Lutte contre les changements climatiques affirme pour sa part : « Les prestataires de services de garde éducatifs à l’enfance partagent notre volonté d’offrir un milieu de vie de qualité qui assure le développement et la santé des enfants. C’est pourquoi je suis très heureux que plusieurs CPE et garderies subventionnées de Saint-Michel bénéficient de cette aide financière pour poursuivre leur excellent travail en ce sens et faciliter la transition vers l’école des tout-petits michelois.»
- La garderie Au royaume des enfants recevra 4200.00$ - Le CPE Au galop recevra 4710.68$ - Le CPE Lieu des petits recevra 7692.36$ - Le CPE Populaire St-Michel recevra 9132.98$
Vivre ensemble
Cimetière musulman à Saint-Apollinaire
Un référendum serait organisé en juillet prochain
Après avoir forcé l'ouverture du processus référendaire sur le développement d'un cimetière musulman à SaintApollinaire, un groupe d'opposants demande maintenant à la municipalité d'abandonner le projet. Il y a une dizaine de jours, les opposants regroupés sous le Comité de l’alternative citoyenne ont réussi à récolter le nombre de signatures nécessaire pour demander l’ouverture d’un registre.
En ouverture du conseil municipal suivant, les opposants ont toutefois demandé aux élus de rejeter le règlement de modification de zonage du terrain choisi par le Centre culturel islamique de Québec. Cette modification est nécessaire pour y permettre l’exploitation d’un cimetière. Sans vouloir nous accorder d’entrevue, les opposants ont soutenu que l’annonce de la création d’une zone réservée aux musulmans dans un
cimetière de Saint-Augustin-deDesmaures, la semaine dernière, répondait amplement aux besoins du Centre culturel islamique.
Les opposants se demandent également pourquoi la municipalité s’entête à enclencher un référendum perdu d’avance. Ils rappellent qu’une soixantaine de personnes seront appelées à se prononcer lors du processus référendaire et que déjà une quarantaine de citoyens ont fait part de leur opposition. « Combien va coûter un éventuel référendum? », a demandé Victor-Hugo Castro aux élus municipaux. Le conseil municipal a malgré tout adopté le règlement de changement de zonage qui fera l'objet d’un processus référendaire. « On veut se rendre à la fin » Le maire Bernard Ouellet explique qu'à cette étape-ci, il serait injuste pour le Centre culturel islamique et les gens
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qui appuient le projet d'abandonner le processus sans leur laisser l'occasion de se faire entendre à leur tour. « On veut se rendre à la fin pour que les gens aient la chance de s'exprimer. On ne veut pas le regretter autrement dit. On veut que les gens puissent s'exprimer. Comme ça nos devoirs auront été faits. »
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La municipalité prévoit ouvrir le registre le 15 mai prochain. À ce moment, une vingtaine de signatures seront nécessaires pour enclencher le référendum. La mise à jour de la liste électorale viendra préciser ce nombre. Le référendum pourrait se tenir en juillet.
Vivre ensemble
Musulmans québécois
Les 7 mythes fondateurs de la xénophobie…
… et les faits et chiffres qui les démentent Des audiences publiques en vue de la création d’un cimetière musulman à SaintApollinaire, près de Québec, ont mis à jour certains mythes persistants au sujet des musulmans et qui nuisent considérablement au vivre ensemble. Coup d’oeil sur quelquesuns de ces préjugés nuisibles, ainsi que des références pour ceux et celles qui voudraient aller plus loin dans la recherche de la réalité
Or, cette tendance à surestimer un groupe minoritaire apparaît dans beaucoup d’autres pays. Les psychologues l’appellent biais de disponibilité, soit la tendance à estimer à partir d’exemples qui sont à notre disposition — ce qui nous conduit à surestimer le nombre de musulmans, parce qu’on parle souvent d’eux dans l’actualité.
1) « Les musulmans nous envahissent »
L’enterrement traditionnel musulman exclut effectivement l’usage d’un cercueil ; le corps doit être en contact avec la terre. Sauf que ça n’arrive jamais au Québec : la loi interdit un enterrement sans cercueil. Jusqu’à récemment, explique l’anthropologue Yannick Boucher de l’Université de Montréal, les imams recommandaient le rapatriement des corps dans le pays d’origine de la famille. Cette pratique serait en déclin, et même dans les cimetières ou carrés réservés aux musulmans, le défunt québécois est enterré dans un cercueil.
Au Québec, on compte environ 300 000 personnes de religion musulmane, soit 3,1 % de la population. En dehors de Montréal, c’est moins de 1 %. Ce nombre a augmenté depuis le recensement canadien de 2001, où ils n’étaient que 108 000 (ou 1,5 %), et cette augmentation est largement le fruit de l’immigration : entre 2008 et 2012, les politiques du Québec ont privilégié les immigrants francophones venus de l’Afrique du Nord. 2) « Un Canadien sur 5 est musulman » Ce mythe nous a été révélé par un sondage Ipsos Reid publié il y a deux ans. On demandait aux gens d’estimer le pourcentage de musulmans dans la population. Aux yeux des Québécois, ça tournait autour de 17 %, aux yeux des Canadiens, autour de 20 %… alors qu’ils ne sont que 3 %.
3) « Ils enterrent leurs morts sans cercueil »
4) « Ils construisent des minarets partout » Historiquement, cette tour qu’on appelle le minaret n’a pas toujours été associée à la mosquée, mais elle a acquis au fil des siècles une valeur symbolique. Toutefois, au Canada, beaucoup de lieux de prières musulmans sont à l’intérieur de bâtiments servant à d’autres
usages (centre commercial, université), et il n’est donc pas question d’y construire un minaret. Enfin, la fonction la plus connue des minarets, l’appel à la prière, est impossible au Québec (et dans beaucoup d’autres pays occidentaux), là aussi en raison de nos lois. 5) « Ils ne s’intègrent pas » Plusieurs Québécois les imaginent repliés sur eux-mêmes, vivant en marge de la société. En fait, selon Frédéric Castel de l’UQAM, l’immigration musulmane au Québec est plutôt scolarisée. Quatre femmes sur 10 et près de 5 hommes sur 10 qui immigrent au Québec sont des diplômés universitaires. En entrevue en 2015, il en parlait comme d’une « élite professionnelle. »
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6) « Ils sont ultrapratiquants » Au Québec, 62 % des immigrants musulmans n’allaient jamais à la mosquée, selon une compilation des données de Statistique Canada parue il y a 10 ans. C’était supérieur à la moyenne canadienne (36 %). En comparaison, seulement 25 % des immigrants catholiques n’allaient jamais à l’église. Ces observations rejoignent celles de Yannick Boucher, qui a consacré plus récemment sa thèse de doctorat aux rituels religieux et funéraires des musulmans québécois. 7) « Ils soutiennent le terrorisme » En fait, à travers le monde, ils le rejettent massivement. En 2015, le Centre de recherche
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Pew, basé à Washington, a effectué une enquête auprès des musulmans de 11 pays à majorité musulmane. L’une des questions était : «Quelle est votre opinion sur le groupe État islamique ?» La réponse était unanimement « défavorable » au Liban (100 %), et très largement défavorable en Jordanie (94 %), en Palestine (84 %), en Indonésie (79 %), en Turquie (73 %) et au Nigeria (66 %). Même dans ce dernier pays, seulement 14 % se disaient « favorables » à l’EI, et c’était le résultat le plus élevé des 11 pays. Selon l’Organisation des Nations Unies, 85 % des victimes du terrorisme islamiste sont des musulmans… Agence Science-Presse
Idées
Conférence de la Dre Asma Lamrabet à Dar Al-Maghrib
Lorsque la lecture patriarcale du religieux est érigée en sacré immuable…
L’auteure et directrice du Centre d’études et de recherches féminines en Islam au sein de la Rabita Mohammadia des Oulémas du Maroc, Dr. Asma Lamrabet a appelé lors d’une série de conférences à Montréal, à se départir d’une lecture « patriarcale » du religieux érigé en sacré immuable et de repenser une spiritualité féminine universelle au sein d’une mondialisation dépouillée du « sens de la vie ».
« Il s’agit donc de redécouvrir l’infinité des horizons spirituels qui nous unissent en tant que femmes victimes d’une lecture patriarcale du religieux érigé en sacré immuable. Il s’agit aussi de repenser une spiritualité féminine universelle au sein d’une mondialisation dépouillée du +sens de la vie+ », a souligné Mme Lamrabet lors d’une conférencedébat organisée par l’Association Mémoires & dialogue et le centre culturel marocain « Dar Al-Maghrib » sous le thème « Femmes et religions, point de vue de femmes du Maroc ». Selon Mme Lamrabet, auteure de plusieurs écrits sur l’Islam et les droits universels des femmes, cette spiritualité universelle permettra aux femmes de chaque tradition religieuse de renforcer leurs luttes communes envers toutes les discriminations, à partir de leur propre référentiel culturel enrichi par l’apport des autres expériences spirituelles. Stéréotypes, androcentrisme et mysoginie Lors de cette conférence, initiée en partenariat avec l’association « Mémoires et Dialogue », Mme Lamrabet a indiqué que l’image « dépréciative » envers les femmes est ancienne et profondément enracinée dans les sociétés humaines et ce quelque soit le contexte culturel, ajoutant que
l’on retrouve dans toutes les traditions religieuses une vision commune «androcentrique» et une « représentation stéréotypée » des femmes, reléguées dans des grilles de lecture misogyne où il est de bon ton de les mépriser au nom du sacré.
Elle a précisé que les religions monothéistes, entre autres, se sont greffées sur un terreau structurellement patriarcal, relevant que malgré les tentatives de réformes apportées par les prophètes de chaque voie spirituelle, ces religions se sont accommodées des codes sociaux et des coutumes traditionnelles dans lesquelles elles se sont projetées. Toutefois, a poursuivi Mme Lamrabet, il faudrait toujours savoir garder en tête les deux dimensions -spirituelle et institutionnelle- autour desquelles s’articulent le « religieux », même s’il est certes aujourd’hui difficile de faire la part des choses entre ces deux dimensions devenues forcément imbriquées avec le temps, expliquant que toute notion de religion implique un contenu spirituel, celui de l’expression personnelle -et ou collective de la foi et des croyances – et un contenu institutionnel représentatif des « systèmes religieux ». Ces systèmes religieux, édifiés en institutions exclusivement masculines, ont largement puisé dans les sources scripturaires, afin de construire un discours qui a établi une hiérarchisation des sexes en justifiant l’inégalité et la soumission des femmes au nom du religieux, a-t-elle mentionné. Malgré quelques grandes avancées… Et l’oratrice de faire constater que malgré les grandes batailles gagnées et les grandes avancées et acquis de l’émancipation des
femmes au sein du monde moderne, l’idéal égalitaire est encore loin d’être établi et l’oppression des femmes n’a pas totalement disparue, notant que de nombreuses femmes appartenant aux différentes religions monothéistes ont, depuis de nombreuses années maintenant, décidé de se réapproprier le religieux et de déconstruire la lecture patriarcale qui les a marginalisé de l’histoire. « Elles ont ainsi compris que ce n’était pas, à proprement dit, le message spirituel de leurs traditions religieuses respectives qui les opprimaient, mais bien son instrumentalisation par les différents systèmes et institutions religieuses », a-t-elle soutenu. Elle a, par ailleurs, ajouté qu’en Islam et grâce à différentes recherches théologiques et académiques approfondies, avec des arguments coraniques à l’appui, de nombreuses interprétations imputées de façon erronée aux
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Textes Sacrés ont été complètement réfutées, estimant que cette relecture a permis de dénoncer tous ces soit disant interdits religieux envers les femmes qui n’existent tout simplement pas dans les Textes sacrés mais dans la longue tragédie historique d’une lecture de l’Islam restée otage de ses propres dérives séculaires. La nécessité de revisiter la tradition islamique Selon elle, cette nécessité de revisiter la tradition islamique est aujourd’hui de l’ordre de l’impératif démocratique. Elle a affirmé que l’exemple aujourd’hui du travail effectué dans ce sens par le centre de paix et de l’interreligieux -dirigé par une femme- au sein de la Rabita des Oulémas du Maroc est intéressant et porteur d’espoir, expliquant qu’il s’agit d’un centre affilié au sein d’une institution religieuse officielle et qui, conformément au grand projet de
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réforme du champ religieux initié par SM le Roi Mohammed VI, ouvre la voie à une réflexion commune sur les valeurs éthiques qui nous unissent et au débat respectueux des divergences dogmatiques. Notant que malgré les divergences concrètes dans le vécu, l’historique et les dogmes propres à chaque religion, la question des femmes constitue un point commun, récurrent et transcendant de façon implacable la diversité religieuse, chaque système religieux s’étant employé à travers l’histoire à reléguer les femmes dans les bas fonds d’une subordination éternelle, Mme Lamrabet a indiqué que « cette conception patriarcale universelle commune à toutes les lectures religieuses doit aujourd’hui, en tant que femmes adeptes ou non des religions, nous faire sortir de nos particularismes culturels et religieux ». Source : Maghreb Arabe Presse
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Rencontres
Association des Amis du Musée du Judaïsme Marocain
Retrouvailles à Montréal
Les dernières décennies ont vu le Maroc vivre de profonds bouleversements, notamment dans sa composition démographique. Ce fut notamment le cas pour une des communautés qui a fait partie des forces vives de ce pays depuis plus de deux mille ans et qui , qui a représenté 4% de la population il y a de cela un siècle et qui est aujourd'hui réduite à quelques milliers de personnes. Il s’agit de la communauté juive. Beaucoup de ceux qui vivent aujourd’hui au Maroc n’ont plus de contact direct avec la communauté juive. Leur perception du judaïsme marocain est rudimentaire voire inexistante. Ceux qui ont vécu côte à côte avec leurs voisins juifs sont de plus en plus rares. L'enseignement de cette partie de l'histoire du Maroc aux jeunes générations est complètement occulté.
Quand aux visiteurs du pays, comment ne pas comprendre leur surprise lorsque durant leur voyage, ils se trouvent face à face avec une rencontre à laquelle rien ne les a préparé et que personne ne peut leur expliquer : les traces d’un passé juif qu’ils découvrent çà et là, et dont les vestiges montrent qu’il fut florissant. Assurément en l’occurrence, un patrimoine est en train d’être dilapidé et une mémoire en train de se perdre… L’œuvre de Simon Lévy Depuis 1994, la Fondation du pat-
rimoine culturel Judéo-marocain (FPCJM) et son musée à Casablanca, se sont attachés à promouvoir ce travail de sauvetage de ce patrimoine culturel et de rétablissement de cette mémoire. Sous la direction de feu Simon Lévy, la FPCJM a sauvé des monuments de l’histoire juive du Maroc comme la synagogue Ben Walid de Tétouan, les synagogues Ben Danan et Slat Elfassiyin de Fès et des synagogues rurales comme celles d’Oufrane de l’AntiAtlas et d’Ighil N-Ogho. Le Musée du judaïsme marocain à
de lancer une dynamique qu’il est nécessaire de poursuivre. Et c’est pourquoi une Association des Amis du Musée du Judaisme Marocain s’est créée. Elle se donne pour objectifs, pour le Maroc et son intégrité identitaire, participer à la sauvegarde de son passé et de sa richesse culturelle. Musulmans, juifs, chrétiens, vivant sur le sol national ou non, membres de l’association manifestent une même volonté d’œuvrer pour transmettre aux nouvelles générations ce pan
Les instances de la FPCJM
Le bureau directeur Président: Mohammed Elmedlaoui Secrétaire général: Myriem Khrouz Trésorier: Jean Joseph Lévy Assesseur: André Gomel Le comité scientifique Prof. Jamaa Baida Prof. Albert Sasson Prof. Driss Khrouz Prof. Mohamed Mezzine Casablanca a réussi, en tant que musée ethnographique à réunir des collections d’objets reflétant deux mille ans de vie juive au Maroc. Du vivant de Simon Lévy, de très nombreuses expositions ont pu y être organisées, faisant connaître la culture judéo-marocaine à un large public.
important de leur histoire.
L’œuvre de Simon Lévy a permis
• la restauration de tous lieux
L’Association des Amis du Musée du Judaïsme Marocain Constituée en 2013 en tant qu’association culturelle marocaine régie par la loi de 1958, la FPCJM se fixe comme objectifs :
présentant une valeur patrimoniale judéo-marocaine ;
de l’histoire du Maroc dans leurs dimensions juives ;
• la recherche de donations et l’acquisition d’objets et de documents de nature à enrichir les collections du Musée de Casablanca, ou de tout autre lieu dédié à la protection du patrimoine judéomarocain ;
• la production et l’encouragement à la production d’outils pédagogiques académiques, scientifiques ou documentaires sur le judaïsme marocain ;
• l’organisation d’expositions et d’événements sur les différents aspects de la culture marocaine et
• la collaboration avec les organismes publics et privés, marocains, étrangers et internationaux ayant un rapport direct ou indirect avec les objectifs indiqués ci-dessus.
Un passé glorieux à redécouvrir La communauté juive marocaine du Québec compte quelques 28 000 âmes, ce qui en fait la quatrième en importance à travers le monde, après Israël, la France et les États Unis. Fruit d’une immigration dont les premières traces remontent à l’année 1850, elle a donné à la Belle Province beaucoup de figures marquantes dans la politique, la science, la culture, les arts et les affaires. Cette communauté ne pouvait de ce fait laisser indifférente l’Association des Amis du Musée du Judaïsme Marocain qui lui consacre l’une de ses premières grandes activités internationales, en l’occurrence, une rencontre conférence qui aura lieu le dimanche 14 mai 2017, de 14 heures à 18 heures, au centre culturel marocain de Montréal Dar al Maghrib. Les trois temps d’un Maroc en mouvement
Sous le thème «Le Maroc en mouvement», trois conférences seront données respectivement par - Mme Siham Ayad qui traitera le sujet «Regards sur l’économie marocaine et orientations nouvelles», - Le philosophe Abderrazzak EL Hannouchi qui évoquera «L’évolution des droits de l’Homme au Maroc» - Mme Amel Abou-ElAazm, qui parlera de «La scène culturelle marocaine actuelle. Entre créations et défis». Les conférenciers Expert financier en matière de développement, Mme Siham B. Ayad, est une professionnelle senior qui bénéficie d’une expérience acquise durant 20 ans au Maroc et à l’international, dans les domaines de la finance des marchés, de l’industrie financière et bancaire, de la gouvernance économique et financière, et programmes d’appui au
développement dans la région d’Afrique et du Moyen-Orient. Elle agit également en tant que Executive-Partner au sein d’une agence de conseil, basée à Casablanca et spécialisée dans le conseil et assistance technique auprès des acteurs publics et entreprises du secteur privé Au-delà de ses activités professionnelle, Siham est activement engagée dans l’action civile, individuellement et dans le cadre d’actions collectives (associations, NGOs, think-tanks…), et plus particulièrement dans les secteurs de l’éducation et de la formation, de la culture, de la transition et justice climatiques, et de la promotion des droits des femmes, notamment en Afrique et dans le monde arabe. Directeur de Cabinet du Président du Conseil National des Droits de l'Homme M. Abderrazzak Elhannouchi est
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philosophe diplômé de l’Université Mohamed V de Rabat (Maroc). Il a complété sa formation par plusieurs diplômes sur le développement économique, la gestion rationnelle des O.N.G, la médiation et la gestion des conflits et sur les droits de l’homme de l’Université internationale de Tours (France). M. Elhannouchi a été successivement journaliste, Conseiller technique et Directeur de cabinet de plusieurs ministres au Maroc. Il est membre et cofondateur de plusieurs associations dont « TransparencyMaroc ». Il occupe aujourd’hui le poste de Directeur de Cabinet du Président de Conseil National des droits de l’homme au Maroc. Amel Abou-el-aazm œuvre dans le domaine culturel depuis une quinzaine d’années. Elle a collaboré avec plusieurs acteurs artistiques marocains (musique et théâtre), a été directrice de la
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Fondation des Arts Vivants à Casablanca de 2009 à 2011, et consultante pour l’UNESCO. Par ailleurs, elle a publié de nombreux articles sur la scène culturelle marocaine. Installée au Québec depuis 2011, elle travaille dans le domaine culturel et communautaire, et est impliquée sur des projets artistiques. Retrouvailles Sous la conduite de ses trois conférenciers, l’Association des Amis du Musée du Judaïsme Marocain organise en fait de véritables retrouvailles entre des originaires du Maroc et un Maroc contemporains et une redécouvertes – assurément bienvenue des «différents aspects de la culture marocaine et de l’histoire du Maroc dans leurs dimensions juives». Juifs musulmans et chrétiens originaires et amis du Maroc, sont évidemment également bienvenus.
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Immigration
Réunification des familles
Suppression de la résidence permanente conditionnelle pour les époux et les partenaires ou des partenaires parrainés vulparrainées qu’elles ne pouvaient
«Afin de maintenir son engagement à l’égard de la réunification des familles et d’appuyer l’égalité entre les sexes, le gouvernement du Canada a éliminé la condition qui obligeait certains époux ou partenaires parrainés par des citoyens canadiens ou des résidents permanents du Canada à vivre avec leur répondant pendant deux ans afin de conserver leur statut de résident permanent» nous apprend un communiqué du gouvernement du Canada, rendu public fin mai 2017.
Ce changement s’applique à quiconque était assujetti à cette condition, ainsi qu’aux nouveaux époux et partenaires qui sont parrainés en tant que résidents permanents. Le pourquoi de la mesure Le gouvernement du Canada s’est engagé à promouvoir l’égalité des sexes et à lutter contre la violence fondée sur le sexe; c’est dans cette optique qu’il élimine la mesure de la résidence permanente conditionnelle, qui aurait incité des époux
nérables à demeurer dans une relation de violence de peur de perdre leur statut de résident permanent, même s’ils auraient pu, dans ce genre de situation, se prévaloir d’une dispense de cette condition. Le gouvernement du Canada ne souhaite pas que les époux ou les partenaires se sentent obligés de subir de la violence par crainte de perdre leur statut au Canada. Cette modification réglementaire soutient aussi la réunification des familles, qui est l’un des principaux engagements du gouvernement du Canada en matière d’immigration. En éliminant cette condition, le gouvernement reconnaît que la majorité des mariages sont authentiques et que la plupart des demandes de parrainage d’un époux sont faites de bonne foi. «Régler des situations délicates» « Nous abolissons une mesure qui avait le potentiel d’empirer une situation délicate, car elle pouvait laisser entendre aux personnes
pas quitter une relation violente si elles souhaitaient conserver leur statut au Canada. En éliminant la résidence permanente conditionnelle, le gouvernement montre, par cet exemple, son engagement à favoriser la réunification des familles et à aider les immigrants à réussir leur vie au Canada. » a expliqué Ahmed Hussen, ministre de l’Immigration, des Réfugiés et de la Citoyenneté Quand à Maryam Monsef, ministre de la Condition féminine, elle estime que « Le gouvernement est déterminé à faire progresser l’égalité entre les sexes et à réduire la violence fondée sur le sexe. En éliminant la résidence permanente conditionnelle, nous pouvons veiller à ce que les personnes qui viennent au Canada soient protégées contre la violence fondée sur le sexe alors qu’elles essaient de se bâtir une vie meilleure. »
Ahmed Hussen, ministre de l'immigration du Canada
Maryam Monsef, ministre de la Condition féminine,du Canada
Mais les délais de régularisation continuent de s’allonger… Des milliers d'immigrants ont du mal à régulariser leur situation au pays même après avoir épousé un citoyen canadien. Les délais de traitement des dossiers d'immigration par parrainage de conjoint ont doublé, voire triplé depuis quelques années, laissant ces personnes dans un vide légal qui les empêche de travailler.
Jusqu’à 27 mois d’attente… Mariée au Québec à un résident de la province, une femme d'origine belge, vit sans statut depuis près de deux ans. Elle n'a pas droit aux services de santé, ni même de conduire une voiture. « Je n'ai pas le droit de travailler et je n'ai pas le droit d'étudier. Je suis dans un no man's land qui m'a enlevé à 43 ans toute la dignité humaine
que j'avais bâtie de par mon ancienne carrière », constate-telle.
« J'ai travaillé 20 ans comme consultante en procédés industriels. J'aurais aimé pouvoir faire profiter le Canada de cette expérience », dit-elle. Elle est pourtant passée par le programme de parrainage intérieur du gouvernement fédéral. Une procédure qui permet d'obtenir une résidence lors d'un mariage avec un résident canadien. Mais en quelques années, les délais de cette procédure sont passés de 6 mois à plus de 27 mois. Son conjoint regrette un peu de lui avoir vendu le rêve québécois « Je suis un peu le garant de tout ça. On se sent coupable
un moment donné de faire vivre à son épouse, nouvellement épouse et on sait maintenant que ça va durer trois ans à ne pas travailler. C'est là que commence l'atteinte à la dignité », déploret-il. 10 000 dossiers en attente Cette femme n'est pas seule à se battre contre la lenteur bureaucratique. Plusieurs ont entrepris de manifester leur mécontentement à Montréal samedi après-midi.
« Il y a environ 10 000 personnes qui ont appliqué pour la résidence permanente parrainage intérieur qui sont en attente. Ça fait beaucoup, beaucoup de gens », explique une femme qui tente de parrainer son conjoint depuis l'an dernier. Les demandeurs n'arrivent
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jamais à connaître l'état de leur dossier. Et se retrouvent souvent avec de mauvaises surprises.
« Ça fait deux ans que j'ai entrepris les procédures. Et là, mon dossier vient de me revenir le mois passé. Ils m'ont dit que les délais ont augmenté et qu'il faut que je renvoie tous mes papiers et que je repaie tous les frais. C'est une situation qui dépasse l'entendement. C'est un peu ridicule de mettre des familles dans une situation aussi désespérante », se décourage un autre manifestant. « C'est très difficile d'expliquer les délais parce qu'on a très peu de réponses et de transparence de la part du gouvernement actuel. J'ai amené la question en
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Chambre au ministre qui n'a pas voulu admettre le problème. Il y a un déni », commente Lysane BlanchetteLamothe, porte-parole du NPD en matière d'Immigration. Le récent déménagement du centre de traitement des demandes de Vergreville en Alberta à Mississauga en Ontario n'est sans doute pas étranger au prolongement des délais. Mais pour des milliers de couples en attente d'une vie normale, cette excuse ne tient plus la route. Trois autres manifestations organisées par le groupe Canada Inlanders Spousal Sponsorship Petitioners ont déjà eu lieu à travers le pays pour inciter le gouvernement à corriger la situation.
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Vie privée
Pas connecté, même pas de profil et pourtant…
Facebook vous espionne!
Ce n’est pas un secret, Facebook collecte énormément de données sur ses utilisateurs : les publications éliminées ou non terminées, par exemple, mais aussi les informations sur les habitudes de navigation des gens en dehors du réseau social. Et de plus, voici une donnée que peu de gens connaissent: il s’avère que l’entreprise ne surveille pas seulement ceux qui utilisent sa page, mais aussi ceux qui n’ont même pas de profil sur Facebook ! Voici pourquoi cela arrive et ce qu’il faut faire pour éviter que "Big Brother" nous surveille constamment Pourquoi nous surveillent-ils? Principalement, pour connaître les goûts et habitudes des usagers. Le but : créer des publicités les plus efficaces possibles en adaptant les offres aux profils des internautes. Il s’agit donc de découvrir les caractéristiques correspondant aux besoins des annonceurs. Car les publicités se basent sur des cibles, c’est-à-dire qu’elles sont orientées vers des groupes de personnes avec certains centres d’intérêt et passions spécifiques. Surveiller l’activité d’une personne sur Internet permet à l’entreprise de découvrir ses préférences. L’annonceur pourra ensuite lui montrer les publicités les plus à même de l’intéresser. Que savent-ils sur nous? Ils en savent beaucoup plus que ce que l’on croit, y compris ce que nous n’avons même pas mentionné sur notre profil. Par exemple, nos préférences concernant la publicité, notre adresse et numéros de téléphone, notre niveau d’études, nos revenus, mais aussi le coût, la super-
ficie et l’année de construction de nos maisons. Ces données peuvent être collectées en analysant notre activité sur Internet (même en dehors de Facebook) ainsi que les informations que nos amis partagent sur le réseau. Éliminer notre profil ne supprimera pas nos informations de la base de données : elles y resteront pour toujours. Même les personnes qui n'ont pas de profil! Selon l’étude publiée par l’Agence Belge de la Commission de la Protection de la vie privée, l’entreprise surveille les sites internet visités par les utilisateurs même s’ils ne sont pas connectés à leur profil Facebook, s’ils l’ont supprimé ou s’ils n’ont même jamais créé de compte sur le réseau social ! Comment est-ce possible ? Les chercheurs affirment que Facebook suit à la trace toute notre activité sur le moteur de
recherche en utilisant les cookies de nos ordinateurs. Cela arrive lorsque nous nous rendons sur un site professionnel ou sur une page concernant une personne connue, même si l’on n’a pas de profil sur le réseau. Sur d’autres pages, des plug-ins sociaux tels que le bouton "J’aime" sont utilisés pour nos surveiller : presque tous les grands sites internet en disposent. Mais ce n’est pas tout : selon les chercheurs, nous sommes également surveillés quand nous ne sommes pas directement connectés avec les services de Facebook. Comment pouvons-nous nous protéger ? Si vous utilisez Facebook, voici quelques conseils de spécialiste en collecte de données qui peuvent aider : - Essaez de publier le moins d’informations personnelles possible.
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- Ne publiez pas de photos de vos enfants, surtout s’ils n’ont pas encore l’âge d’autoriser la publication. - Déconnectez-vous du réseau social quand vous avez fini de l’utiliser, ou encore mieux, utilisez des moteurs de recherche différents pour Facebook et vos autres recherches. - Utilisez des bloqueurs de pub. - zN’installe pas Facebook Messenger sur votre portable, utilisez plutôt sa version mobile. Ces conseils de Business Insider seront également très utiles à tous les utilisateurs d’Internet, même ceux qui n’utilisent pas les réseaux sociaux : - Sur les appareils iPhone ou iPad, allez dans “Réglages“ > ”Confidentialité“ > “Publicité” et active l’option ”Suivi publicitaire limité“. - Sur les appareils Android, allez dans ”Réglages“
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> “Google” > “Annonces“ et désactive la fonction des ”annonces par centres d’intérêt”. - Sur le moteur de recherche Chrome (ou celui que vous utilisez, les réglages sont plus ou moins similaires), ouvrez le menu de Configuration, entrezz dans “Paramètres” — ”Confidentialité“ et active l’option ”Envoyer une demande “interdire le suivi“ pendant la navigation”. Moteur de recherche Il n’existe pas encore de loi qui oblige les entreprises mondiales à respecter cette interdiction. Cependant, Facebook et quelques autres entreprises ont signé un accord selon lequel elles doivent respecter le souhait des utilisateurs de ne pas être sous surveillance. Source: sympa-sympa.com
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Actes
13e édition des Journées Africaines
Deux jours au cœur de la diversité montréalaise Le temps passe vite : le Centre Afrika le démontre encore une fois avec la 13ème édition de ses Journées Africaines. Cet autre regard sur la diversité du monde africain aura lieu les samedi 27 et dimanche 28 mai 2017, à l’Écomusée du fier monde. L’événement constitue une expérience culturelle unique faite de performances artistiques et d’ateliers interactifs poursuivant un sentier bordé de kiosques d’expositions parfois étonnants de richesse et de découvertes. Au programme - Le 27 mai, des activités originales organisées par des professionnels de la scène sous la coordination artistique
d’Adama Daou, balafoniste professionnel qui sera accompagné de plusieurs artistes et troupes culturelles, chorales et personnes ressources. L’animation de la journée sera confiée au griot et conteur africain, Hamidou Sawadogo. - Des ateliers pour enfants, des kiosques interactifs, des bouchées et des breuvages aux saveurs africaines seront proposés à tous dans une ambiance de fête au village. - Le dimanche, des activités de création et une exposition du regroupement de peintres Réminiscence et des artistes de la galerie d’art Espace Mushagalusa.
Le rendez-vous avec le monde africain au cœur de la diversité montréalaise n’est à rêter sous aucun prétexte. Retenez donc : - Samedi 27 mai et dimanche 28 mai, de midi à 17 h - Écomusée du fier monde (2050 rue Amherst (angle Ontario Est), Montréal, H2L 3L8; Métro Berri-Uqam) -
Entrée libre
Informations : centreafrika@centreafrika.com http:// www.centreafrika.net/journeesafricaines. html
Rencontre Interculturelle des Familles de l’Estrie
Livres
Le grand solde annuel
Que deviennent les réfugiés syriens…
des Amis de la bibliothèque de Montréal
… dix-huit mois plus tard?
L’association Les Amis de la bibliothèque de Montréal (ABM) organise chaque année la plus grande vente de livres usagés au Québec. Le solde 2017 se déroulera du 20 au 28 mai à l’aréna Martin Brodeur. La grande majorité des livres sont à 0.50 $ pour les livres pour enfants et 1 $ pour les romans et livres d’informations. Voici donc une occasion en or de se replonger dans la lecture ou de faire découvrir la magie du livre à vos
En décembre 2015, Rencontre Interculturelle des Familles de l’Estrie tenait un forum sur l’arrivée des réfugiés syriens dans notre région. De nombreux acteurs locaux y participaient en signe de solidarité. Qu’en est-il dix-huit mois plus tard ? Comment s’est déroulée l’arrivée mais aussi la première année de ces nouveaux estriens ? Comment les intervenants, les bénévoles, les organismes et les communautés ont-ils vécu cette période ?
enfants; le tout à peu de frais. De plus, sachez qu’avec les revenus de la vente, l’association finance plus de 300 activités culturelles dans 33 bibliothèques de Montréal. Informations : https://www.facebook.com/ SoldeABM/ http://ville.montreal. qc.ca/portal/page?_pageid=4276,142578290&_dad=portal&_ schema=PORTAL
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Afin de répondre à ces questions, les résultats d’une étude (sous la direction de Chedly Belkhodja, avec Javorka Sarenac et Michèle Vatz Laaroussi), financée par le Conseil de recherche en sciences humaines du Canada et Citoyenneté Immigration Canada, effectuée fin 2016, à Sherbrooke, Granby et Moncton, seront présentés et discutés avec le public. On réfléchira aussi aux leçons qu’on peut tirer de
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cette expérience en ce qui concerne l’accueil et l’intégration des réfugiés quelle que soit leur origine, nos localités et notre région. Vous êtes toutes et tous invités à participer au 5 à 7 organisé par Rencontre Interculturelle des Familles de l’Estrie en collaboration avec l’équipe de recherche du projet, l’Université Concordia et l’Université de Sherbrooke. Ce sera une belle occasion de discuter des capacités d’accueil de nos communautés locales, des points à améliorer, des défis à relever et des sensibilisations et rapprochements interculturels à continuer! Entrée est gratuite, l’activité aura lieu le lundi 08 mai 2017 de 16h30 à 19h00 au local de l’Arrondissement Jacques Cartier à Sherbrooke. Informations : https://www.facebook. com/rife1993/
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Services
Image de marque
Le nouveau Taxi est arrivé!
Le lancement de la nouvelle image de marque des taxis de Montréal a été marqué par plusieurs activités de promotion qui se sont déroulées le 23 avril dernier, à l'hôtel de ville de Montréal. L’opération aurait coûté environ 90 000 $ au Bureau du taxi de la Ville. Sans commenter la somme, le Bureau du taxi de Montréal (BTM) a dévoilé le déroulement des activités, qui comprend la projection d’une courte vidéo présentant le directeur du BTM, André Poisson, et différents « partenaires et membres de l’industrie ».
Pour l’occasion, les chroniqueurs Marième Ndjaye et Jean-Michel Dufaux se trouvaient à l’aéroport PierreElliott-Trudeau et au Casino de Montréal afin de tester le nouveau modèle. Les réactions des clients étaient filmées et retransmises en direct à l’hôtel de ville. Parmi les dépenses figure aussi l’animation de l’événement, réalisée par l’humoriste Kevin Raphaël, et la distribution d’articles promotionnels – une
cinquantaine de manteaux et une centaine de parapluies.
«Cher "Bonjour"»! « C’est exagéré », dénonce Wilson Jean-Pierre, porteparole du Regroupement des travailleurs autonomes Métallos (RTAM) pour le secteur du taxi. La somme de 90 000 $ est difficile à avaler, alors que les propriétaires de taxis se voient contraints de financer de leur poche les travaux de peinture de leur véhicule. «Ce n’est pas qu’on est contre l’image de marque, mais le moment n’est pas opportun» estime-t-il avant de rappeler la baisse de la valeur des permis des chauffeurs de taxi depuis l’arrivée du service Uber, qui n'est pas obligé d'adopter la nouvelle image proposée par la Ville. « Disons que ça fait cher le "Bonjour" », lance la chef de Projet Montréal, Valérie Plante. Un «Investissement» et des «retombées» Le Bureau du taxi juge pour sa part que trop peu de temps s’est écoulé depuis
l’événement, et qu’il est donc difficile de juger ses « retombées ». Le lancement a réussi à « susciter l’enthousiasme au sein de l’industrie du taxi et de sa clientèle », a-t-il indiqué. Dans une déclaration écrite, le responsable du transport au comité exécutif, Aref Salem, rappelle que « le Bureau du taxi de Montréal est responsable de son budget ». « Par ailleurs, ajoute-t-il, notre
administration reconnaît l'importance de l'investissement de 90 000 $ pour le lancement d'une image de marque forte et distinctive pour les taxis de Montréal. Cet investissement s'inscrit dans la mission du BTM de développer et de moderniser cette industrie incontournable dans l'offre de transport montréalais. » Le nouveau «look» Selon la nouvelle image, con-
çue par un comité de travail mis en place par le BTM, les voitures seront blanches, à l’exception du toit et du capot, qui devront être peints de la couleur de l’entreprise à laquelle appartient le véhicule. Sur les portières, le mot « Bonjour » imprimé en lettres colorées se veut une évocation au « caractère francophone, convivial et chaleureux de Montréal », estime la Ville.
Aérien
Deux jours de trop au Mexique… … pour 285 canadiens En raison d’une panne, les voyageurs qui devaient rejoindre Montréal le 23 avril dernier sont restés cloués sur le sol mexicain, environ 48 heures. On annonçait alors qu’ «Ils devaient pouvoir rentrer chez eux» le 25 avril. Le vol «AC1711» d’Air Canada à destination de Montréal devait quitter Ixtapa Zihuatanejo au Mexique le samedi à 13h45, pour arriver à 19h35 le jour même, mais les 285 voyageurs ont dû patienter deux jours en raison de problèmes mécaniques et de restrictions relatives à l’équipage. «Un malheureux concours de circonstances provenant d’un bris mécanique qui s’est reproduit à deux reprises, la limite des temps en devoir des équipages et finalement une pièce de remplacement retenue en douane au cours de la fin de semaine, nous ont forcés à annuler ce vol deux jours de suite», a déclaré Isabelle
Arthur, la porte-parole d’Air Canada. Le transporteur aérien a indiqué que tous les clients affectés par ce retard seront entièrement
remboursés, et auront même droit à un rabais pour leur prochain voyage. «Nous rembourserons les frais de ce vol et nous leur avons
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aussi offert des réductions lors de leur prochain déplacement. Une équipe de notre service à la clientèle accueillera le vol à son arrivée pour répondre à
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toutes les questions et porter assistance telle qu’offrir le transport pour le retour à la maison», a dit Mme Arthur.
Cultures
33è Festival international de cinéma «Vues d’Afrique»
Comme si vous y étiez!...
Dès le coup d’envoi donné à la cinémathèque québécoise à Montréal, la 33ème édition du Festival international de cinéma «Vues d’Afrique», s’est mise aux couleurs du cinéma marocain, avec au programme la présentation de plusieurs productions cinématographiques du Royaume. Le 14 avril, la soirée d’ouverture de cette grande manifestation - qui s’est poursuivie jusqu’au 23 avril - a été marquée par la projection du long-métrage «Fadma» en présence de son réalisateur Ahmed El Maânouni, un film qui a remporté en mars dernier le Prix de la Réalisation au 18ème Festival National du Film de Tanger. La célébration du cinéma marocain lors de cette 33ème édition du festival, organisée en partenariat avec le Centre culturel marocain «Dar Al-Maghrib» à Montréal et la Royal Air Maroc (RAM), se voulait aussi une occasion pour
mettre en valeur et promouvoir auprès du public canadien le cinéma national qui est en plein essor. Intervenant à cette occasion, la Consule générale du Royaume du Maroc à Montréal, Habiba Zemmouri a souligné qu’après les éditions de 1986 et 2006, le Maroc exprime sa grande fierté à l’hommage qui lui est rendu pour la 3ème fois par «Vues d’Afrique», affirmant que ce choix met en avant l’évolution du cinéma marocain qui, grâce à des talents qualifiés, n’a cessé de progresser et est de plus en plus sélectionné et honoré dans les festivals internationaux. Projection d’une fierté «Être à l’honneur du Festival Vues d’Afrique est un événement qui a toujours suscité la fierté du Maroc», a poursuivi Mme Zemmouri, relevant que l’année 2017 prend une dimension assez particulière car elle coïncide avec le retour du Royaume au sein de sa famille
institutionnelle, l’Union Africaine. Ce retour, qui témoigne de la vision Royale de SM le Roi Mohammed VI, réaffirme l’ancrage du Maroc dans son continent, à travers la consolidation des liens historiques, économiques, spirituels et culturels avec les pays africains, a-t-elle dit. Elle a ajouté que le festival «Vues d’Afrique», grâce à un programme riche et diversifié, a su, au fil des années, faire découvrir et redécouvrir aux cinéphiles québécois et canadiens la richesse d’une culture africaine authentique, et oeuvré avec succès pour que le cinéma africain s’affirme et se dévoile au reste du monde. De son côté, le directeur de Dar Al-Maghrib, Jaâfar Debbarh a indiqué que le Maroc affiche depuis longtemps l’une des productions cinématographiques les plus florissantes du continent afric-
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ain et accueille, depuis de nombreuses années, des productions internationales, notamment dans ses studios à Ouarzazate et à Casablanca. Une longue tradition Il a, aussi, mis en exergue la longue tradition des tournages étrangers au Maroc et l’importance de l’industrie cinématographique dans le Royaume qui constitue un exemple en la matière dans le Maghreb et en Afrique en général. M. Debbarh a fait savoir que le Centre culturel marocain s’est naturellement associé à cette manifestation internationale qui se veut une vitrine de la production cinématographique africaine, soutenant que c’est également pour le Centre l’occasion de confirmer son ouverture sur la culture africaine dans toute sa diversité et son rôle de plate-forme d’échanges et de rapprochement entre les cultures et religions.
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Pour sa part, la marraine du festival, la chanteuse marococanadienne, Leila Gouchi, a affirmé que la tenue de cette édition avec le Maroc à l’honneur témoigne de la contribution du Royaume au processus de l’évolution de la société par la culture. Elle s’est dite, par ailleurs, convaincue que le cinéma a la capacité de sensibiliser positivement le public à travers les nombreux films qui contribuent au processus de développement par les messages dont ils sont porteurs,éveillent les consciences et participent au changement des mentalités, et de véhiculer les nobles valeurs de co existence pacifique et constructive, de dialogue entre les cultures et de vivre-ensemble harmonieux. Mettant en relief l’apport de la culture marocaine au sein de plusieurs initiatives africaines,
Suite à la page 31
Actes
33è Festival international de cinéma «Vues d’Afrique»
Comme si vous y étiez!... Suite de la page 30 Mme Gouchi a noté que ce festival est une merveilleuse opportunité de s’instruire et d’échanger avec de grandes femmes et de grands hommes sur l’Afrique d’aujourd’hui et de demain, à travers les projections des films et les diverses activités artistiques et culturelles programmées. De son côté, Laila Tounzi, représentante du Centre Cinématographique Marocain (CCM), a indiqué que l’attention particulière apportée au cinéma marocain lors de ce festival est un honneur et une très belle occasion pour faire découvrir la richesse et la diversité culturelle du Royaume, rappelant qu’en décembre 2015, le Canada était à l’honneur au Festival international du Film de Marrakech, avec la présence de 30 professionnels venus présenter 34 films canadiens. 25 longs métrages par an Mme Tounzi a ajouté que grâce
aux efforts déployés par les professionnels et l’État marocain, le cinéma national a connu une «avancée significative», soulignant que les films marocains sont présentés lors de grands festivals internationaux comme Cannes, Venise et Berlin, sachant que beaucoup d’autres manifestations de par le monde, comme «Vues d’Afrique», font du Maroc le pays invité d’honneur. Évoquant la production cinématographique marocaine (jusqu’à 25 longs métrages et une centaine de courts-métrages par année), elle a aussi affirmé que depuis 1919, le Maroc est devenu une destination privilégiée de plusieurs producteurs internationaux tels David Lean, Alfred Hitchcock, Ridely Scott, John Houston, Orson Welles, Martin Scorsese et Tony Scott. Une vitrine exceptionnelle Les autres intervenants, notamment Géraldine Le Chêne, Directrice générale du festival et Yanick Létourneau, réalisa-
teur et producteur québécois, parrain de cette manifestation, ont souligné l’importance de ce festival qui, grâce à sa programmation riche et diversifiée avec à l’affiche 105 films (fictions, documentaires, longs et courts-métrages) représentant 37 pays, offre une vitrine exceptionnelle pour découvrir et apprécier le cinéma
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d’Afrique dans toute sa richesse et sa diversité. Ils ont aussi insisté que la culture et plus particulièrement le cinéma constitue, en cette époque, un moyen de déconstruction des discours de division et des préjugés, ajoutant qu’avec l’émergence d’un cinéma issu du continent africain,
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le festival «Vues d’Afrique» demeure l’une des rares fenêtres que l’on possède sur ce qui se passe outre-Atlantique. Le coup d’envoi était ainsi donné. Source : Maghreb Arabe Presse
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Gros plans
«Fadma», d’Ahmed El Maânouni Dans le cadre de la soirée d’ouverture du festival l’assistance, qui a répondu très nombreuse, a suivi la projection du long-métrage «Fadma», un film populaire qui réunit un casting de premier plan autour de la grande comédienne Fadela Benmoussa qui partage la vedette avec l’artiste Abderrahman Ouaabad «Eko» dans son premier rôle à l’écran. Un scénario transfrontières Produit par Abdelfattah Arrom et dont les péripéties se déroulent entre Marrakech et la France, cette comédie familiale raconte l’histoire de Fadma, une femme marocaine active (guide touristique) qui tient aux valeurs de son pays et qui s’est sacrifiée pour élever seule ses deux enfants après la mort de son mari il y a 25 ans: Ahmed (Mouhcine Malzi), celui qui a réussi en France et Karim (Eko), l’artiste farfelu qui vit encore à ses crochets. Pressentant un danger imminent autour du fils aîné qui fait sa fierté, elle décide de lui rendre visite en France et
découvre sa petite-fille JulieAicha (Inès Arrom), une adolescente de 14 ans à la recherche de son identité. Des films emblématiques… Né en 1944 à Casablanca, Ahmed El Maânouni est auteur, réalisateur, directeur de la photographie et producteur. Il a suscité l’attention internationale lorsque son film «Transes» (Al Hal) a été honoré et présenté par Martin Scorsese au Festival international du film de Cannes en 2007 pour inaugurer la World Cinema Foundation. Ses films comprennent l’un des titres les plus emblématiques du cinéma marocain «Alyam Alyam» (1978), premier film marocain sélectionné au Festival international du Film de Cannes et Grand prix du Festival de Mannheim (Allemagne). … Maintes fois primés Son film «Les coeurs brûlés» (Al Qoloub Al Mohtariqua) (2007) a remporté le Grand Prix du Festival national du Film et a été couronné par de nombreux prix internation-
aux. Il a également fait de nombreux films documentaires qui interrogent constamment l’histoire et son impact sur la mémoire marocaine. Outre le film «Fadma», d’autres films marocains seront présentés lors de ce Festival, à savoir «Pluie de sueur» de Hakim Belabbes, «A mile in my shoes» de Saïd Khallaf, «Ima» de Hicham Regragui et «Raja Bent El Mellah» de Abdelilah Eljaouhary, «Aya va à la plage» de Maryam Touzani et «Bêlons» d’El Mehdi Azzam. En marge de ces projections, «Vues d’Afrique» et Dar Al-Maghrib à Montréal organisent un colloque sur la coproduction cinématographique en Afrique et le leadership du Maroc en matière de coproduction cinématographique.
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33è Festival international de cinéma «Vues d’Afrique»
« Pluie de sueur » de Hakim Belabbes Prix du meilleur long-métrage dans la section « Afrique Connexion » Le long-métrage « Pluie de sueur » du réalisateur marocain Hakim Belabbes a été primé lors de la 33ème édition du festival international de cinéma « Vues d’Afrique ».
Lors de la soirée de clôture de ce 33ème festival où le Maroc a été à l’honneur cette année, le film de Hakim Belabbes a remporté le Prix du meilleur long-métrage dans la section « Afrique Connexion », alors que le jury a attribué deux mentions spéciales aux films « A mile in my shoes » de Saïd Khallaf, et « Raja Bent El Mellah » d’Abdelilah El Jaouhary. Toujours dans la même section et au titre du Prix du meilleur court et moyen métrage, une mention spéciale a été attribuée par le jury au film « Aya wal bahr » (Aya va à la plage) de Maryam Touzani. « Pluie de sueur », dont les
principaux rôles sont campés par Fatima Ezzahra Bennacer, Amine Naji et Ayoub Khalfaoui, a raflé récemment le Grand prix de la 6ème édition du festival maghrébin du film d’Oujda ainsi que le Grand prix du 18ème Festival national du film de Tanger.
Il relate l’histoire de Mbarek, un petit paysan qui cultive son lopin de terre dans un village du Maroc profond. Il y vit avec sa femme Ayda, son vieux père malade et son fils adolescent Ayoub. Ce bout de terre est leur unique source de revenu, mais la sécheresse bat son plein. Alors que Mbarek passe son temps à creuser un puits dans l’espoir de pallier le manque d’eau, il reçoit un courrier officiel qui menace la saisie de son champ. La célébration du cinéma marocain lors de la 33ème édition de ce festival, organisée en partenariat avec le Centre culturel marocain «
Dar Al-Maghrib » à Montréal et la Royal Air Maroc (RAM), a été aussi une occasion pour mettre en valeur et promouvoir auprès du public canadien le cinéma national qui est en plein essor. D’autres films marocains ont été également présentés lors de ce festival qui a connu la projection de 105 représentant 38 pays, à savoir « Ima » de Hicham Regragui, et « Bêlons » d’El Mehdi Azzam.
La 34ème édition du festival de cinéma « Vues d’Afrique », qui est devenu au fil des ans le plus grand événement cinématographique à l’extérieur de l’Afrique et l’un des principaux porte-étendards du cinéma et de la culture africaine et créole en Amérique du nord, aura lieu à Montréal, du 13 au 22 avril 2018.
Projection spéciale
Les cœurs brûlés Ce samedi 15 avril, ils sont venus très nombreux à Dar Al-Maghrib pour assister, dans une ambiance conviviale et bon enfant, à la projection du film marocain «Les cœurs brûlés» en présence de son réalisateur Ahmed El Maânouni, Prix de la Réalisation au Festival National du Film de Tanger 2017 avec son autre longmétrage «Fadma», qui a ouvert vendredi soir la 33ème édition du Festival international de cinéma «Vues d’Afrique» qui met cette année à l’honneur, le Maroc, en partenariat entre la Royal Air Maroc et le Centre culturel marocain de Montréal. Le film « Les cœurs brûlés » a participé à une quarantaine de festivals à travers le monde et continue toujours de séduire à travers d’autres manifestations cinématographiques internationales. Les principaux rôles sont campés par Hicham Bahloul, Mohamed Derhem, Khouloud, Amina Rachid, Ahmed Tayeb Laâlaj et Amal Setta. Pour M. El Maânouni, « Les coeurs brûlés » est un film autobiographique qui représen-
te sa propre enfance.
Concernant la présence de la musique tout au long du film, il a rappelé que dans toutes ses œuvres, « la musique joue un personnage très important », car celle-ci « fait partie de notre culture ». Cette œuvre captivante de 84 minutes raconte l’histoire de Amine, un jeune architecte vivant en France qui revient précipitamment au Maroc et plus précisément à Fès, la ville où il a grandi, pour revoir son oncle, juste avant sa mort, pour une confrontation de la dernière chance avec l’homme qui l’a élevé suite au décès de sa mère et à qui il n’a plus adressé la parole depuis dix ans pour sa violence et son incompréhension. Amine se replonge malgré lui dans le souvenir de son enfance malheureuse car ses visites à l’hôpital ravivent ses plaies profondes, longtemps refoulées et exacerbées par les silences entourant la mort de sa mère. Son ami d’enfance, l’artisan
menuisier Aziz, lui conseille de ne pas céder aux vieux ressentiments. Amine rencontre alors Hourya, une jeune fille audacieuse et gaie, mais l’histoire d’amour qui vient de naître entre eux est vite contrariée. La mort de l’oncle n’apaise pas les tourments du jeune homme qui devra trouver en lui-même ses propres réponses. Natif de Casablanca, Ahmed El Maânouni a étudié l’économie, le théâtre et ensuite le cinéma à l’Insas de Bruxelles. Directeur de la photographie pour de nombreux films, il a également écrit pour le théâtre et la télévision. Il compte à son actif plusieurs réalisations, dont « Transes » (Al Hal) (1982), premier film choisi et présenté par Martin Scorsese pour inaugurer la « World Cinema Foundation », et le long métrage « Alyam Alyam » (1978), Grand prix du
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Festival de Mannheim en Allemagne. Indépendamment du film « Les cœurs brûlés », plusieurs autres productions marocaines primées au Festival de Tanger seront également diffusées pour la première fois en Amérique du Nord, comme « A mile in
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my shoes », de Saïd Khallaf, « Pluie de sueur » de Hakim Belabbes ainsi que le documentaire « Raja Bent El Mellah » d’Abdelilah Eljaouhary. Noura JATTA Voix D'ailleurs 16 avril 2017
Cinéma
33è Festival international de cinéma «Vues d’Afrique»
Terre de lumière
Un colloque sur l’expérience du Maroc en matière de coproduction cinématographique
Le leadership et la riche expérience du Maroc en matière de coproduction cinématographique et son « modèle inspirant de la coopération Sud-Sud et de la coproduction Nord-Sud », ont été au centre d’un colloque international organisé à Dar Al-Maghrib à Montréal, par le Centre culturel marocain.
Ouvrant ce colloque, organisé en partenariat avec l’organisme « Vues d’Afrique », le Directeur du centre culturel « Dar Al-Maghrib », Jaâfar Debbarh, a souligné que la rencontre, qui se tient dans le cadre du 33ème Festival international de cinéma « Vues d’Afrique » où le Maroc était à l’honneur cette année, vise à mettre en avant la riche expérience du Royaume en matière cinématographique, ajoutant que le Maroc affiche l’une des productions cinématographiques les plus florissantes du continent africain et mène depuis des années une politique d’accueil des productions internationales dans les studios de Ouarzazate et Casablanca. M. Debbarh a rappelé que chaque année, de nombreuses superproductions internationales choisissent le Maroc comme cadre de tournage, relevant que cette importante activité cinématographique est ponctuée par des rendezvous de grande envergure comme le Festival international du film de Marrakech, devenu un pont interculturel et une plate-forme mondiale et prestigieuse dédiée au 7ème art. Perspectives de collaboration Ce colloque, a-t-il dit, se veut aussi un espace de réflexion sur les perspectives de collaboration canado-marocaines/ canado-africaines en termes
Studio cinéma. Ouarzazate (Maroc) de coproduction cinématographique, de manière à initier une synergie dans le secteur sur les plans culturel et économique, et à faciliter les échanges entre les professionnels et la circulation des œuvres dans une démarche « gagnant-gagnant ». De son côté, Mme Laila Tounzi, chef de service du contrôle de la production et coordinatrice-responsable de la promotion de la destination Maroc auprès des producteurs étrangers au Centre cinématographique marocain (CCM), a donné un large aperçu sur le Centre, créé en 1944, ses principales missions et attributions pour la promotion du cinéma national. Rappelant qu’un Fonds d’aide à la production nationale a été créé en 1980 avec un budget
annuel de 7,5 millions de dollars US, Mme Tounzi s’est félicitée de l’évolution de la production cinématographique au cours des dernières années au Maroc, à même d’atteindre 25 longsmétrages annuellement. Coproductions Sud-Sud Évoquant la coproduction cinématographique Sud-Nord et Sud-Sud, elle a rappelé que le Maroc a, depuis 1977, signé des accords de coproduction avec plusieurs pays (Argentine, Belgique, Bénin, Canada, Côte d’Ivoire, Espagne, Egypte, France, Grande Bretagne, Italie, Mali, Niger, Sénégal et les pays de l’UMA..), ce qui a donné naissance à des films coproduits par des sociétés de production marocaines et des sociétés de pays signataires, des films coproduits par le
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CCM et des sociétés de production signataires, ou des films coproduits par le CCM et des sociétés cinématographiques de pays non signataires de ces accords. Mme Tounzi a soutenu que le Maroc constitue aujourd’hui « un plateau de tournage à ciel ouvert », vu le nombre de films étrangers tournés dans le Royaume, notamment dans ses studios à Ouarzazate et Casablanca, ajoutant que le pays est devenu une destination « privilégiée » qui suscite un grand intérêt auprès des grands cinéastes et producteurs internationaux. Pour sa part, Mme Malika Hammoucha, responsable des relations extérieures du Festival du cinéma africain de Khouribga, a relevé l’importance de la coproduction cinématographique en
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tant que l’un des aspects de la coopération entre les pays, soulignant que la coproduction Sud-Sud doit être considérée comme une diversité qui doit s’enrichir vu que les cinémas africains dépendaient du financement du Nord. Des solutions adéquates Elle a estimé que donner un vrai sens à la coproduction cinématographique Sud-Sud c’est inviter chaque pays à réfléchir en vue de trouver une solution adéquate pour développer son cinéma, sans quoi le processus de coproduction ne peut fonctionner correctement. Mettant l’accent sur l’intervention de l’État pour la promotion de la production cinématographique au Maroc, Mme Hammoucha a affirmé que l’expérience marocaine
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Un colloque sur l’expérience du Maroc en matière de coproduction cinématographique
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peut constituer un exemple à suivre, sachant que le Royaume s’est engagé, à travers le CCM, dans une coproduction de 33 films africains entre 2005 et 2015. Pour donner un sens à cette coproduction, a-t-elle poursuivi, le Maroc organise plusieurs festivals, dont le Festival du cinéma de Khouribga, créé en 1977 et devenu un rendez-vous annuel au service du cinéma africain, visant à renforcer les liens unissant les cinéastes marocains et africains et à soutenir un cinéma africain engagé qui défend le continent. Dans la même veine, M. Ardiouma Soma, Délégué général du Festival panafricain du cinéma de Ouagadougou, a indiqué que la coproduction est une question vitale pour les différents
cinémas et cinéastes africains, dont le Burkina Faso, donnant par la même un aperçu sur la coproduction dans ce pays, menée avec d’autres États de la région. Après avoir relevé l’intérêt particulier accordé par la jeunesse africaine à la chose cinématographique, M. Soma a mis l’accent sur l’importance d’une coopération bilatérale et multilatérale dans ce domaine pour la promotion de la production cinématographique africaine. Notant que plusieurs organisations régionales (UEMOA, CEDEAO, CEMAC) avaient déjà prévu un volet culturel avec la possibilité de soutenir des coproductions cinématographiques à travers plusieurs dispositions et mécanismes, M. Soma a insisté sur la nécessité d’une véritable réflexion et d’une réelle volonté politique pour que ces mécanismes devien-
nent fonctionnels au service du cinéma africain. S’enrichir mutuellement D’autres intervenants, dont des représentants du Festival « Vues d’Afrique », de l’organisme « Téléfilm Canada » et de la Société de développement des entreprises culturelles (SODEC), ont fait valoir l’importance de la
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coproduction et de la coopération inter-festivals en vue de s’enrichir mutuellement dans le cadre de la diversité et de renforcer le rapprochement, le partage et l’ouverture entre les pays et producteurs pour aboutir à des échanges fructueux dans le domaine cinématographique. Ils ont notamment plaidé pour
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la renégociation des accords de coproduction qui datent de plusieurs années afin d’élargir le champ de coopération dans le cadre de futurs projets, sans omettre l’aspect du financement qui constitue un élément clé dans la réalisation de tout projet. Source : Maghreb Arabe Presse
ectures participatives
De la démocratie représentative au Québec Depuis 1792, date des premières élections législatives au Bas-Canada, la notion de démocratie connaît une avancée considérable au Québec. Malgré cette évolution, elle reste l’objet de révisions permanentes, dans le but de répondre le plus favorablement possible aux exigences des Québécois. De plus, nous ne pouvons passer sous silence le combat mené par le Québec contre les nombreux scandales financiers dont il est victime et qui entache son application pratique du principe de démocratie. Dans un précédent article, «Québec : la participation des citoyens à l’élaboration des politiques publiques», nous avons vu que la participation des citoyens à la vie politique se manifeste selon deux procédés : la démocratie représentative et la démocratie sociale. Ce présent texte traite principalement de la démocratie représentative dans un contexte où la motion anti-islamophobie, présentée par la députée fédérale Iqra Khalid, a été adoptée à la Chambre des communes du Canada. La voix des citoyens Par la démocratie représentative, la voix des citoyens se fait entendre directement par le biais du référendum. Il s’agit là, pour eux, d’un moyen de contribuer activement aux prises de décisions importantes. Le référendum, qui peut être de ratification ou de consultation, repose alors sur l’initiative populaire et le rappel. Rappelons que le Québec a tenu deux référendums en 1980 et en 1995 quant à la question de la souveraineté. L’initiative populaire permet de modifier ou d’abroger une loi, ou d’approuver un projet de loi. Le rappel, quant à lui, survient suite à une initiative populaire. D’après Marquis (1993), la révocation est un processus qui offre aux électeurs le pouvoir de révoquer un député ou une assemblée législative avant la fin de son mandat. Il ne peut
être réalisé que selon un cadre légal précis et un nombre de signatures imposées. L’institution chargée d’exercer le principe de démocratie représentative n’est autre que le Parlement. Au Québec, ce dernier est composé de l’Assemblée nationale et du lieutenant-gouverneur. Il adopte ou rejette les projets de loi que le gouvernement lui soumet. Il veille à l’application des lois par le gouvernement et exerce un pouvoir sur les activités gouvernementales. Il oriente également les actions de l’administration. Ce Parlement, de type britannique, exerce son pouvoir sur l’administration de manière externe. Les élus réalisent un contrôle a priori des opérations par l’adoption des textes législatifs et du budget et un contrôle a posteriori de vérification. L’Assemblée nationale du Québec se compose de 125
députés. Les parlementaires sont élus par la population selon un mode de scrutin majoritaire uninominal à un tour dans chacune des circonscriptions électorales. Plus de 20 réformes électorales à travers l’histoire Historiquement, le Québec a connu plus de vingt réformes électorales dans de nombreux domaines. Dans cet article, je n’ai pas l’ambition d’arrêter à chaque réforme, je me limite à faire un rappel qu’au cours des années, la valorisation de l’égalité citoyenne a engendré la fin de la discrimination électorale envers certains groupes d’individus de la société québécoise. La volonté d’éliminer la discrimination électorale a créé de nombreux débats d’ordre politique, notamment par divers groupes d’intérêts en faveur de l’extension du droit de vote à certains groupes spécifiques d’individus. À titre d’exemple,
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souvenons-nous de cette grande association féministe québécoise créée en 1907 : la « Fédération nationale Saint Jean -Baptiste ». Cette association a permis aux femmes québécoises d’obtenir le droit de vote aux élections fédérales de 1918, suite a une mobilisation soutenue, qui s’est poursuivie jusqu’en 1940 et qui a eu des répercussions à l’échelle provinciale (Maillé, 2003). Parmi les réformes dénombrées, nous pouvons citer les suivantes : Les votes de confiance des députés incitent le gouvernement à être performant pour garder l’appui de l’Assemblée et demeurer ainsi au pouvoir. Durant le débat sur le discours d’ouverture de la session, le Premier ministre aborde les orientations de la politique du gouvernement. Quant au budget financier annuel, le ministre des Finances sollicite l’adoption de sa politique budgétaire. Ce qui donne une ori-
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entation concrète aux politiques publiques. Les députés peuvent alors présenter des motions de censure qui seront soumises aux voix à la fin du débat. D’autres occasions de contrôle sont offertes comme : la période de questions, les débats d’urgence et les questions écrites. Au terme des motions, le Canada vient de vivre la motion M-103, présentée au parlement fédéral par la députée libérale, de MississaugaErin Mills, en Ontario, Iqra Khalid, sous le titre « Racisme et discrimination religieuse systémiques ». Cette motion vise essentiellement la condamnation de l’islamophobie et du racisme et de la discrimination religieuse systémique. Une telle motion répond à un contexte où le Québec a connu des événements tragiques: l’attentat au
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De la démocratie représentative au Québec Suite de la page 36 Centre culturel islamique où six fidèles musulmans ont perdu la vie. Plus des deux tiers des élus présents ont adopté cette motion, le jeudi 23 mars 2017, à la Chambre commune du Canada. Suite à cet attentat, les Canadiens se sont réunis pour manifester leur solidarité à l’ensemble de la communauté musulmane du Québec. Voici un extrait des propos qui ont été tenus: «Nous sommes avec vous. Vous êtes chez vous. Vous êtes bienvenus chez vous. Nous sommes tous des Québécois. Il faut qu’ensemble, on continue à bâtir une société ouverte, accueillante et pacifique», a dit le premier ministre Philippe Couillard. Parallèlement, il a dévoilé la montée ou l’apparition d’un jargon d’ordre : la discrimination systémique, l’extrême droite, la haine, la peur, vivre ensemble, mon frère Hassan, etc. Tout cela impose toutefois aux Canadiens de nouveaux questionnements, il incite, par le même fait, le développement d’un rapport émotif vis-à-vis les éléments de ce jargon via les médias sociaux comme le monde bleu (Facebook) : « J’aime, J’adore, Haha, Wouah, Triste ou En colère. » Une «convention de confiance» Cet exemple reflète bien la mise en pratique du principe démocratique, conforme à « la convention de confiance » voté par les citoyens lors des scrutins. Ce qui dénote du principe de délégation de pouvoir au citoyen et de la volonté de répondre aux attentes de ce dernier. En général, l’efficacité des pratiques démocratiques des élus dépend de l’appartenance politique du parlementaire. Les membres de l’opposition sont plus critiques tandis que ceux du parti majoritaire demeurent plutôt fidèles aux programmes de leur parti. Dorénavant, il y a 20 partis politiques autorisés au Québec, tels que : Bloc pot, Changement intégrité pour notre Québec, Citoyens au pouvoir du Québec, Coalition avenir Québec – L’équipe François Legault, Équipe Adrien Pouliot – Parti conservateur du Québec, Équipe autonomiste, Nouveau Parti démocratique du Québec, Option nationale – Pour
l’indépendance du Québec, Parti équitable, Parti indépendantiste, Parti libéral du Québec/Quebec Liberal Party, Parti libre, Parti marxiste-léniniste du Québec, Parti nul, Parti québécois, Parti travailliste du Québec, Parti unité nationale, Parti vert du Québec/Green Party of Québec, Parti 51 et Québec solidaire. Au niveau fédéral, l’histoire du système de parti canadien commence par l’avènement de la Confédération en 1867. Les partis conservateurs dits « libéral-conservateur » au départ, puis « partis conservateurs » et « libéral » se partagent le pouvoir durant plus de cinquante ans, sans opposition, jusqu’à la Première Guerre mondiale. À cette époque, le mécontentement de la population, particulièrement en ce qui concerne les politiques d’échange des deux partis existants avec les États-Unis, entraînera la naissance de plusieurs partis (Mouvement progressiste). Dans les années qui suivent, plusieurs nouveaux partis voient le jour, chacun défendant ses intérêts au gré des événements qui marquent l’histoire. À titre d’exemple, nous pouvons citer la Coopérative Commonwealth Federation, qui deviendra plus tard le Nouveau parti démocratique (NPD). Elle connaîtra son avènement tout de suite après la crise des années trente. Ce parti proposait des réformes contre les effets dévastateurs de cette crise. Considéré comme communiste, il perdra des plumes lors de la guerre froide. En s’alliant à une centrale syndicale et au Congrès du travail du Canada, le parti deviendra le NPD. Au Canada, les partis politiques fédéraux présentés aux dernières élections sont : Bloc Québécois, Nouveau Parti démocratique, Parti Conservateur du Canada, Parti Libéral du Canada, Parti vert du Canada, Animal Alliance Environment Voters Party of Canada, Parti Marijuana, Parti action canadienne, Parti communiste du Canada, Parti de l’héritage chrétien du Canada, Parti libertarien du Canada, Parti marxiste-léniniste du Canada, Parti pirate du Canada, Parti progressiste canadien, Parti rhinocéros, Parti uni du Canada, Western Block Party.
Le contrôle parlementaire Au sein des parlements, les contrôles se font souvent a posteriori à travers les commissions parlementaires. Elles sont réparties selon neuf commissions permanentes relatives à des secteurs différents. Elles disposent d’un pouvoir d’initiative et sont chargées effectuer des études sur toute question relevant de leur compétence. Elles peuvent interpeller les ministres et les sousministres. Les dirigeants d’organisme public se présentent devant une commission pour rendre compte de leur gestion. D’ailleurs, La Loi sur l’administration publique, adoptée en 2000 a renforcé les mécanismes du travail des commissions en matière de gestion axée sur les résultats, la transparence, la responsabilité et l’adaptation à la complexité de l’administration. Diverses consultations publiques réalisées par les commissions ont permis au gouvernement de prendre de décisions adéquates et d’orienter les actions de l’administration, appliquant les lois adoptées par le législatif. De plus, L’Assemblée nationale du Québec a fondé des organismes publics spécialisés dans l’exercice des tâches relatives au contrôle parlementaire de l’Administration, entre autres : Vérificateur général, Directeur général des élections, Commissaire au lobbysme, Protecteur du citoyen, Commissaire à l’éthique et à la déontologie. Il dispose d’un
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système de communication solide qui la rend proche des citoyens, transparente. De surcroît, elle se veut accessible par : la diffusion des débats parlementaires et des travaux en commission, le bilan d’activité, la traduction et le journal des débats, la longue durée des sessions…. Certaines procédures n’existent pas dans les autres provinces. C’est le cas de l’examen parlementaire des engagements financiers. Le coût de la démocratie En parallèle, l’Assemblée du Québec est une consommatrice de fortune, plus que toutes les Assemblées provinciales. Si on compare l’Assemblée nationale du Québec avec celle de l’Ontario qui possède une dizaine de sièges de plus, nous remarquons que les dépenses de Québec dépassent d’environ 50% celles de l’Ontario (Bernard, 1995). Toutefois, il faut dire que ceci constitue une valeur ajoutée à l’exercice de ce type de démocratie. En dépit de l’efficacité des travaux et des mécanismes de fonctionnement des commissions et de l’Assemblée face aux citoyens, nous devons admettre que le système mis en place ne demeure pas idéal. Il reste des améliorations à apporter quant à la corruption et les budgets qui échappent au contrôle ainsi que les scandales financiers dont le Québec a été la cible. Rappelons que la Commission d’enquête sur l’octroi et la gestion des contrats publics dans l’industrie de la construction (la Commission Charbonneau ou CEIC), est
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présidée par la juge France Charbonneau, pour un mandat de deux ans. En dépit du fait que le citoyen québécois soit instruit et exigeant, ses attentes sont souvent déçues dans la mesure où elles subissent le contrecoup de ces corruptions. Ce qui, d’une certaine manière, affecte la confiance de la population et la reconnaissance sociale. Finalement, d’après Louis Côté (2011, p.91), « la démocratie ne se réduit pas au respect des droits fondamentaux des citoyens, mais elle implique également leur participation ». En effet, la participation des citoyens demeure une forte expression de la démocratie. Elle est également l’expression d’une certaine créativité occidentale. L’écoute active des citoyens est une valeur sociale, de même qu’elle garantit la compétence démocratique du Québec (démocratie de proximité). Le climat d’échange constructif est la clef de voûte du changement et d’amélioration continue. Dans le prochain article, nous creusons davantage la question de la démocratie sociale tout en abordant la transition d’une « créativité technologique » à une « innovation démocratique ». Soyez toutes et tous au rendez-vous. Abdelhafid Daoudi Voix d'ailleurs 15 avril 2017
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