Rapport de stage chantier - Une école pour Guayas

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CONSTRUIRE UNE ÉCOLE LAS MINAS Une École pour Guayas Du 21 Juillet au 23 Août 2018 en Equateur

Rapport de stage de

Audrey SCHOUTETEN

Etudiante L3 ENSAPLV - 17876

Jacques JULIEN

Tuteur de stage ENSAPLV Date Ministère de la Culture et de la Communication


Durant ce stage, je cherche à découvrir à la fois une culture, un pays mais également des techniques de construction simples pour édifier une école qui servira à des habitants dans le besoin et plus particulièrement des enfants. Faire de l’humanitaire est pour moi le plus important dans ce projet. C’est un domaine où l’architecture peut jouer un rôle et je cherche à le découvrir.

Chaque jour je tiendrais mon carnet de bord, et réaliserais des photographies sur le chantier mais aussi quotidiennement dans le village qui nous accueille. On les retrouvera dans ce rapport de stage. Je réaliserais également des croquis.


UNE ECOLE POUR GUAYAS

Présentation de l’association et de son organisation .

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Le projet 2018-2019

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LA DECOUVERTE DE LAS MINAS VIVRE AU VILLAGE

L’Expérience Equatorienne

RECONSTRUIRE UNE ECOLE Etude du site : penser avec l’existant

PARTICIPER AU CHANTIER Organisation et acteurs

LES ETAPES DU CHANTIER Du 21 Juillet au 23 Août 2018

LA CONSTRUCTION DE L’ECOLE ACHEVEE ... Bilan Critique

REMERCIEMENTS

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UNE ECOLE POUR GUAYAS

Présentation de l’association et de son organisation Créée en 2001 par l’initiative d’étudiants de l’Ecole Nationale Supérieure d’Architecture de Paris-La-Villette ainsi que de jeunes professionnels, Une Ecole Pour Guayas est une association humanitaire dédiée à l’éducation des enfants en Equateur. En effet, chaque année depuis 17 ans, des étudiants ont pour projet la construction ou reconstruction d’une école dans un village isolé d’Equateur. Pour y parvenir, les membres de l’associations se chargent de réunir les fonds nécessaires à la réalisation de ce projet ainsi que son organisation de Septembre à Juillet. Membre de l’association pour l’année 2018-2019, c’est en Equateur que j’ai effectuée mon stage chantier. Comme j’étais secrétaire et membre du bureau, mon rôle en France durant l’année était de me charger du travail administratif et de l’information vis-à-vis des autres membres. J’ai également pris contacte avec Carlos Barrera, notre interlocuteur Equatorien. Notre année était ponctuée d’évênements nous permettant de récolter la somme de 17000 euros : Crêpes à l’ENSAPLV, Papiers cadeaux à Noël, vente de muguet au 1er mai, Préparation et vente de la nourriture pour les Archipiades... , objectif que nous avons dépassé avant notre départ. Sur place, j’ai participé au chantier comme les 32 étudiants de l’association partis réaliser le projet.

Schéma explicatif de l’organisation de l’association et des acteurs contribuants au projet

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Las Minas

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Plan de situation de Las Minas : Village d’accueille et lieu du stage chantier

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LA DECOUVERTE DE LAS MINAS Le projet 2018-2019

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Le 20 Juillet 2018, après avoir traversé une partie de l’Equateur en bus depuis Guayaquil durant la nuit, nous sommes arrivés au matin dans le village de Las Minas. Il s’agit d’un village de la Province d’Esmeraldas, au Nord-Ouest de l’Equateur. Il est desservi par la route en direction des terres, provenant d’Esmeraldas, ville se situant à une heure, sur la côte Pacifique. Il s’agit probablement du plus grand village se trouvant sur cette route. En effet, nous aurons pu voir durant ces 5 semaines que le village accueillait de nombreuses personnes de villages voisins lors d’évênements tel que le match de football, les fêtes lors des jours feriés. Mais cela est un fait également au quotidien puisque plusieurs étudiants rejoignent Las Minas pour pouvoir étudier dans «l’Ecole Provincia del Oro», l’école existante à notre arrivée. Le nom de cette école fait référence aux mines situées à l’arrière du village. Il s’agit d’une carrière de pierre, une ressource qui leur est essentielle. L’Equateur est un pays d’Amérique du Sud aux géographies et climats très diversifiés. Ainsi les paysages sont très contrastés dans l’ensemble du pays alors que sa superficie n’est que de 283 520 Km2. Cette région d’Equateur est chaude et humide.

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1. Ecole existante 2. Terrain de foot

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3. Eglise 4. Casa Comunal 5. Place centrale 6. Rivière

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Plan masse du village

A cette période, la saison des pluies vient de se finir et celles-ci se feront encore sentir. Le soleil, dû à la latitude est très puissant lorsqu’il apparait. Le chantier se réalisera sur une colline qui surplombe le village au Nord, dans un environnement végétal dense et tropical. Sur cette route, les villages se succèdent, chacun isolé et encadré par la végétation qui se fait davantage présente au fur et à mesure que l’on s’éloigne du contexte urbain d’Esmeraldas. On perçoit des plantations de bananiers, de palmiers, cacaotiers puis de plus en plus cette végétation sauvage et foisonnante. Parmi celle-ci, on trouve des «casa» construitent de bois et de béton brut parfois revêtues de couleur. A Las Minas, les habitants construisent leur habitat eux mêmes et avec des moyens réduits.

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Photographie de la route de Las Minas, le 26 Juillet 2018 Photographie du village depuis le terrain de football, le 20 Juillet 2018

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VIVRE AU VILLAGE

L’Expérience Equatorienne

Durant ces 5 semaines de chantier, nous avons vécu au sein du village, dans la «Casa Comunal», pavillon commun du village. Nous étions donc immerger dans cet environnement Equatorien. Nous nous nourissions de produits locaux tel que la canne à sucre, le fruit de cacao, la papaye, les bananes... Chacun de nos repas était préparé par les «mama» du village. Vivre au village , c’est également vivre avec ses habitants. Nous passions beaucoup de temps avec les enfants du village notamment, qui nous apportaient des moments de convivialité fort. Au quotidien, nous étions également entourés des femmes et jeunes garçons qui n’allaient pas étudier ou travailler, avec lesquels nous nous sommes habitués à parler Espagnol. Nos journées passées au village se ressemblaient pour beaucoup , nous adoptions le même rythme chaque jour , adaptées au chantier mais aussi aux Equatoriens. Vivre au village a été très enrichissant pour nous et nous donnait chaque jour davantage envie de construire cette école dont bénéficieront les enfants. « Dès notre arrivée, nous sommes accueillis par les habitants qui nous proposent généreusement un petit-déjeuner : café, thé à la citronnelle, papaye et avocat… C’est le début de l’aventure, installation des hamacs et découverte « del rio » où nous nous laverons chaque jour. » « Arrivés au village après être allés à la cascade, nous retrouvons les enfants qui dessinent, nous dessinons aussi. » Carnet de bord, le 22 Juillet 2018

Photographie de fruits locaux, Coco et canne à sucre, le 28 Juillet 2018 Photographie de l’intérieur de la Casa Comunal, l’installation des hamacs, le 28 Juillet 2018

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RECONSTRUIRE UNE ECOLE

Etude du site : Construire avec l’existant

A notre arrivée, on peut déjà voir les enfants rejoindre leur classe avec leurs sacs à dos. En effet, il y a une école qui existe déjà, « Escuela Provincia del Oro », ainsi qu’une salle des professeurs et des toilettes. Notre projet d’école viens s’insérer entre ces édifices existants afin d’offrir de l’espace supplémentaire à cette école. Le bâtiment que nous avons construit se fera sur l’emplacement d’une ancienne école, détruite quelque jour avant notre arrivée par les habitants. Cette école était en mauvais état et la nécessité de la reconstruire se faisait de plus en plus importante.

La contrainte de reconstruire en conservant les poteaux et la dalle était pour nous inconnue, nous avons donc échanger avec les habitants, les maîtresses, qui ont pris grandement part au projet, afin de comprendre leurs souhaits pour cette école. Cela nous a permis de repenser le projet, de l’adapter en prenant en considération leurs avis.

Les habitants, ayant construits de leurs propres mains cette ancienne école pour leurs enfants, ont souhaité que nous intégrions dans notre projet quatres poteaux ainsi que la dalle. Ces poteaux étaient usés par le temps et on pouvait voir les armatures sortir du béton, mais ceux-ci avaient une histoire que nous ne devions pas oublier. La dalle elle, était recouverte d’un carrelage qui constituait le revêtement intérieur de cette ancienne salle de classe.

« Elles nous expliquent donc que les poteaux et la dalle n’ont pas été détruits puisque les habitants du village souhaitent les conserver, afin de se souvenir du vécu de l’école d’origine ».

Nous arrivions donc avec un projet d’école constituée de deux salles de classes et d’un espace commun auquel nous allions devoir apporter des modifications. Nous avions au préalable eu connaissance du site uniquement par photographie, sans mesures, sans explications de ce qui souhaitait être réalisé.

« Nous découvrons rapidement qu’il va falloir s’adapter car les habitants aiment l’histoire de leur école et veulent en garder une trace ».

Carnet de bord, le 20 Juillet 2018 Ceci nous a amené à se poser des questions, devons-nous agrandir la dalle ? Comment la positionner ? Comment gérer la proximité avec la première école ? Quels aménagements ? extérieurs ? Revoit-on la structure ? Comment réutiliser les poteaux dans le projets et gérer le bâti existant ?

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Photographie de la structure existante de l’ancienne école, le 20 Juillet 2018 Photographies des poteaux existrants contre le mur construit, le 10 Août 2018

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C’est alors au pôle projet de se mettre aux relevés, puisque l’objectif décidé était de garder les mêmes dimensions que l’ancienne école pour la nouvelle tout en changeant la position. C’est à ce moment là que l’on se rend compte de la réalité du terrain à laquelle nous devons faire face. Ce fut un travail assez difficile mais très intéressant puisque ces contraintes vont nous permettre de faire une réflexion plus poussée sur les espaces constituant l’école. Nous conservons le bâti existant tout en s’en affranchissant. En effet, nous choisissons de construire l’école dans la position que nous souhaitions initialement et de traiter le bâti existant par un porche d’entrée extérieur, comme un espace commun convivial, extérieur et abrité.

Schémas d’études de l’adaptation du projet

Le croquis réalisé sur place montre la place que prend l’école entre les édifices existants. On peut également voir que la structure existante s’impose dans le paysage, ce qui nous conduit à réaliser un porche .d’entrée. En effet, c’est par la création d’un espace extérieur abrité que nous concilions les volontés de chacun. Ainsi, les poteaux seront davantages mis en valeur, ils seront significatifs du projet.

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PARTICIPER AU CHANTIER Organisation et acteurs

Chaque jour le chantier commençait à huit heures. Les horaires de chantier étaient définis selon les heures de repas fixés par les habitants. Les journées s’achevaient à dix-huit heures, à la tombée de la nuit, en raison de certains risques qui existent dans la région (serpent…). Un ordre des tâches a réaliser avait été mis en place par le pôle projet qui prenaient alors la tête du chantier. Nous remarquerons rapidement que chaque jour plusieurs tâches nous seront confiées et que les différentes étapes s’entremêleront. Nous réaliserons donc chacun des tâches différentes dans une même journée et alternerons. Nous devrons alors bien communiquer avec les professionnels : Luis, le maçon et les habitants, mais aussi entre nous afin de veiller à ce que nous fassions un travail correct. Une fois par semaine, un groupe se rendait en ville pour chercher les matériaux, outils dont nous avions besoin. Régulièrement, nous faisions venir un camion d’Esmeraldas qui nous apportait le nécessaire pour effectuer le chantier. En France, nous avions chacun un rôle particulier dans l’association, mais sur le chantier, en Equateur, nous devenions tous ouvriers. Nous participions donc tous aux chantiers, nous, les trentes-deux étudiants en architecture, le maçon, des habitants ouvriers, mais aussi les enfants pour qui cela était un jeu de nous aider. Le chantier était un lieu d’échange, de partage et d’entraide. Luis Montenegro et Benito, habitant qui se portait volontaire dans la construction de l’école, étaient présents pour nous apprendre les techniques constructives que nous devions appliquer directement sur le chantier. Photographie de l’affichage quotidien, répartition des tâches, le 27 Juillet 2018 Photographie, l’arrivée des pierres, le 23 Juillet 2018 Photographie du chantier, participer au déblaiement, le 21 Juillet 2018

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LES ETAPES DU CHANTIER Du 21 Juillet au 23 Août 2018

Du 21 Juillet au 27 Juillet 2018 La préparation du terrain Le chantier débute ce jour par le déblayage qui consiste à retirer le surplus de terre sur l’emplacement de notre projet afin de créer un sol plat. Il s’agit d’un travail important qui nous prendra plusieurs jours en raison de la pente qui existe sur le site. C’est avec des barres à mine, pioches, pèles, seaux et brouettes que nous commençons le terrassement. Nous nous répartissons les rôles afin d’enchaîner les tâches de manière efficace. On creuse et on terrasse le terrain. La terre récupérée permet de remblayer un terrain pentu qui fait face à l’école que nous allons aménager pour un jardin potager dédié aux enfants. L’étape suivante est de creuser des trous pour les semelles isolées pour les fondations. On creuse à l’aide d’outils mais également avec nos mains. Les trous ont une dimension un cube de 80 centimètres. On creuse également l’emplacement des longrines. Le terrassement reprendra encore lorsque les longrines seront coulées afin d’aplanir le terrain et de couler une dalle plane à l’aide de deux bout de bois fixés à un rondin que l’on tape sur le sol afin de le compresser.

Photographie, creuser la terre, réalisée par Thibault Lefaucheux, le 23 Juillet 2018 Photographie, apprendre sur le chantier, le 21 Juillet 2018

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Photographie du chantier, une école en retrait, le 21 Juillet 2018 Photographie du chantier, participer au déblaiement, le 21 Juillet 2018

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Du 23 Juillet au 26 Juillet 2018 Réaliser les armatures Nous commençons déjà les ferraillages le deuxième jour de chantier puisque les armatures des poteaux et longrines doivent être prêtes lorsque le terrassement sera achevé. Nous commençons par les armatures carrées qui constitueront les 12 poteaux et longrines. Pour cela, le maçon Luis nous a préparé du matériel « artisanal » avec ce qu’il a trouvé sur place. On découpe à la scie, on tord les barres d’acier pour donner la forme carrée recherchée. Il y en a 300 à faire. Ensuite, on enfile ces carrés autour des tiges en acier. Un fil en métal nous permet de les fixer. On nous montre la technique, puis c’est parti. La méthode est difficile à appliquer au début mais la répétition permet de nous perfectionner à la réalisation de chaque poteau. On enroule les fils de fer grâce à un outil qui nous permet de le tordre. Pour un poteau on place 23 carrés. Un poteau est constitué de 4 tiges en acier. A la fin de la première journée, nous avons réalisés 7 armatures de poteaux. Pour les semelles isolées, les armatures s’assemblent de la même manière, avec le fil de fer. La réalisation des longrines sera différente puisque elle aura lieu sur place. On installe les tiges en acier, les carrés à l’endroit où on les coulera directement. On les fixe aux poteaux qui sont liés aux semelles déjà coulées.

Photographies du chantier, les étapes de confection des armatures, les 23 et 24 Juillet 2018

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Photographie du chantier, un travail à la chaîne, le 23 Juillet 2018 Photographie du chantier, le ferraillage des longrines sur le terrain, le 25 Juillet 2018

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Du 24 Juillet au 2 Août 2018 De la préparation du béton au coulage des fondations

Tout commence par la préparation du mélange. Nous ferons le béton à la main et non à la bétonneuse à l’exception d’une journée. Nous préparons le béton : sable + pierres + ciment + eau . On superpose sur le sol chaque élément constitutif du mélange puis au fur et à mesure on ajoute de l’eau dans des cratères, pendant que certains retourne le béton à la pêle. L’objectif étant de créer un béton homogène. Le mélange se fait pour cela par petits tas puis ils sont regroupés et le béton est déplacé vers le site. Les proportions se font en nombre de brouettes : 5 brouettes de sable, 3 sacs de ciment de 50kg, 3 brouettes de pierres. Elles sont déterminées par le maçon qui est spécialisé dans le béton. Dans les 12 trous correspondant aux semelles isolées, on vient placer des grosses pierres et de l’eau. Ensuite, on coule le béton qui adhère donc facilement. Luis utilise un outil pour aplanir et tasser le béton. On remet encore des pierres ce qui permet d’économiser le béton. L’étape suivante est de placer les armatures des semelles puis de les fixer aux armatures des poteaux qui font 3.75 m de haut. L’association acier et béton permet une résistance structurelle. Pour veiller à l’alignement des poteaux, on utilise une ficelle qui délimite le périmètre extérieur de l’école. Luis utilise également un fil à plomb pour vérifier que les armatures sont bien droites verticalement. Ensuite, on recoule du béton et replace des pierres pour que les armatures des poteaux soient fixées auxs semelles après le temps de sèche.

Photographies de détail, le coulage des semelles isolées, le 24 Juillet 2018

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Photographie, matériaux constituants le béton,, le 24 Juillet 2018 Photographie du chantier, faire du béton, le 24 Juillet 2018

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Du coffrage aux coulage : les longrines et poteaux

L’étape suivante est le coffrage des longrines une fois que les armatures ont été placées. Les habitants ont eux mêmes découpés des planches de bois que nous pourront utiliser. Assembler à l’aide de clous, les coffrages sont placés sur le terrain et le coulage peut commencer. Sur l’extérieur, on place des pierres et de la terre pour que le béton ne coule pas en dehors des planches de bois. Pour que la pression du béton n’écarte pas les planches, on fixe des bout de bois entre ces deux-ci. Pour vérifier le niveau, on utilise encore la méthode du fil et d’un bâton marqué d’un trait afin d’être au même niveau sur l’ensemble de la structure. Les rectifications se font à l’aide de la truelle. Les longrines n’étant pas toutes au même niveau, nous rattraperons avec la dalle. On bouche les fondations ponctuelles avec de la terre. Ensuite a lieu le coffrage des poteaux. Ceux-ci sont ensuite coulés : on remplit le coffrage, on le tasse, on fait vibrer avec un mouvement de bâton que fait Luis. On décoffre ensuite les 6 premiers poteaux creusés afin de réutiliser le coffrage sur les 6 poteaux restant. Les pauses et jours de repos nous permettent de laisser sécher et rythme notre activité sur le chantier. Ensuite, nous décoffrons.

Photographie d’un coffrage d’angle, le 25 Juillet 2018 Photographie de chantier, Luis et Benito répartissant le béton, le 25 Juillet 2018

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Photographie de chantier, le coffrage des longrines, le 26 Juillet 2018 Photographies, le poteau avant, le 24 Juillet 2018, et après, le 30 Juillet 2018

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Du coffrage au coulage : les dalles

Durant le chantier nous seront amenés à apporter de nouvelles modifications comme le fait de réaliser un unique grand espace que les institutrices aménageront comme elles le souhaitent (constituée de sous espaces) avec possibilité de cloisonner mais sans poser un mur qui séparerait deux salles de classe. Puisque notre édifice sera dédié aux plus petits qui auront classe tous ensemble : une unique grande classe. Ce qui nous posera des problèmes comme la position des portes qui auraient pu être mieux réfléchit. Nous travaillons alors les niveaux de sol, l’accès à l’école en accord avec ce que souhaite les institutrices. Pour couler la dalle intérieure de la salle de classe, on utilise cette fois une bétonneuse afin d’être plus rapide. en effet, l’objectif est de couler la dalle en 1 jour. Dans la bétonneuse, on met des seaux d’eau, un ou deux de ciment, 4 de cailloux et 6 de sables. A la chaîne, les brouettes passent pour récupérer le béton et l’emmener sur le terrain de l’école, là où il doit être coulé. La dalle a auparavant été coffré et nous avons placé des pierres et les ferraillages acheté déjà prêt cette fois-ci. Luis étale et aplanit avec une barre.

Croquis en plan : les différentes dalles et sols

En même temps, nous préparons le sol afin de pouvoir couler la deuxième petite dalle de devant. La dalle de l’entrée sera conservée comme prévue mais le carrelage retiré puisque en extérieur celui-ci peut être dangereux en cas de pluie.La petite dalle se coule de la même manière que la grande mais celle-ci ne sera pas ferraillée. Une fois la dalle légèrement sèche, on la lisse avec un outil qui nous permet de polir et de l’eau. On jète un peu d’eau aux endroits non lisses et on frotte. L’eau permet au dessus de la dalle de dessécher on peut ainsi égaliser la surface.

Photographie de chantier, la bétonneuse, le 31 Juillet 2018 Photographies de détail, la dalle, le 31 Juillet 2018

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Photographie de chantier, le coulage de la dalle, le 31 Juillet 2018 Photographies de chantier, aplanissement de la dalle le 31 Juillet 2018

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Du 1 Août au 8 Août 2018

Elever la façade : La pose des parpaings En même temps que les poteaux ont été coulés, on a ajouté des tiges de métal pour les murs en parpaings. Deux pour un mur normal et quatres pour un mur pignon. On laisse la place des fenêtres. Les murs pignons sont en effet aveugles. Nous commençons donc a poser les parpaings. Pour cela nous avions préparé un mortier : ciment + sable + eau dont les quantités et proportions nous sont dictées par Luis. Nous le mélangeons à la truelle. On commence par placé au sol une ligne de mortier dont la largeur fait l’épaisseur d’un parpaing. On place les parpaings un par un en y mettant du mortier sur le plus petit côté pour l’assembler avec le parpaing d’à côté. Nous répétons à la chaîne cette action jusqu’à ce que le mur soit élevé. A chaque fois, le mortier est posé en « pyramide » et les parpaings posé sur le côté ou il présente des trous. Chaque parpaing est posé de manière décalé selon la ligne du dessous afin de permettre une stabilité du mur. Encore une fois le fil permet de nous servir de repère d’alignement pour avoir un mur plane et droit. On retire à la truelle le surplus de mortier. Pour les murs avec fenêtres on place 6 rangées puis on laisse vide. Le deuxième jours de pose de parpaings, nous voyons déjà, au niveau de l’entrée, le dessin des portes dans le mur, les fenêtres également. L’école commence à prendre forme.

Photographie de chantier, préparation à la pose des parpaings, le 1 Août 2018 Photographies de chantier, poser les parpaings, le 1 Août 2018 Photographie de chantier, porte et linteau, le 3 Août 2018

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L’enduit : revêtir et lisser le mur Nous commençons en parallèle l’enduit qui se prépare comme le mortier mais avec des proportions différentes. Nous utilisons une truelle pour l’étaler sur les murs en parpaings puis on passe avec une planche de bois pour aplanir la surface et on continue jusqu’à l’obtention d’un mur homogène. On bouche les trous et on lisse. Tandis que les habitants plus expérimentés, qui nous aident, utilisent la méthode du béton projeté. Ils vont également s’occuper de placer les parpaings sur la façade avant où se trouvent les portes. Ils réalisent alors les linteaux. Ils ont entamé la tâche par des ferraillages horizontaux et 5 centimètres de béton uniquement. Ensuite ils continuent à mettre des parpaings. L’enduit est ensuite réalisé sur les murs des toilettes et de la salle des maîtresses que l’on prévoit de repeindre.

Photographie de chantier, polir le mur, le 31 Juillet 2018 Photographie de chantier, mur enduit,le 31 Juillet 2018

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Du 27 Juillet au 13 Août 2018 Les fenêtres : Du dessin à la pose

On commence à dessiner des motifs pour les fenêtres. Les fenêtres que nous réalisons sont en fait une grille constituée de barres d’acier qui permet de protéger de l’entrer d’animaux dans l’école tout en ventilant naturellement. Le climat permet de ne pas vitrer l’école. Le motif a pour objectif de créer un dynamisme sur la façade et un aspect plus esthétique pour le bâtiment qu’une grille. L’espacement est à la des barres permet à la fois aération et obstacle pour les animaux. Quelques un d’entre nous essayons de trouver un motif pour les fenêtres, aidés des enfants et des jeunes du village qui participent également au dessin et nous donnent des idées de ce qu’ils aimeraient voir sur cette école. Le motif doit être assez simple et à base de formes géométriques, réalisables pour les soudeurs, sans courbes. Nous devons également utiliser le moins de matière possible. Après avoir choisi ensemble le motif avec le maçon et redessiner en fonction des dimensions de la première école et de la nouvelle, les ferrailleurs vont souder les cadres et commencer les motifs en parallèle de notre chantier. Ces fenêtres seront donc dédiées à la nouvelle école mais nous changerons également celles de l’école existante qui ne sont plus en état. Dans la nouvelle école, les fenêtres font 1 mètre 50 de haut. Les fenêtres sont d’abord posées sur la première école. Cela transforme l’édifice. Mais les fixations sont inégales car le cadre d’origine n’as pas pu être enlevé partout car encastré dans les murs. On a posée plus tard, les fenêtres sur la nouvelle école, lorsque l’enduit fut fini.

Photographie, le dessin du motif, le 28 Juillet 2018 Photographie de chantier, changement de fenêtres, le 9 Août 2018 Photographie de chantier, les nouvelles fenêtres, le 10 Août 2018

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Photographie de chantier, les portes, le 31 Juillet 2018 Photographie de chantier, les fenêtres,le 31 Juillet 2018

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Du 8 Août au 18 Août 2018

La charpente en bois

Les éléments en bois ont été préparés auparavant, coupés par les habitants et nous les avons recouverts de lasure, produit contenant une grande quantité d’essence, dans le but de les traiter contre le temps et les insectes. Les habitants du village sont venus s’occuper de la charpente, tâche difficile du fait de la dimension des éléments en bois. De plus le chantier n’est pas sécurisé et il était important que le moins d’étudiants possible montent sur l’école pour positionner la charpente. Les éléments de bois sont assemblés directement sur l’école et montés à la main. Le principe de la charpente est complexe, il s’agit d’une charpente double qui permet d’avoir 2 pentes superposées. L’objectif est de pouvoir ventiler naturellement l’école en toiture afin d’évacuer l’air chaud et léger. Le climat veut que la classe soit au maximum rafraichit la journée pour que les enfants étudient dans un espace avec un certain confort. Les bois seront de dimensions variés selon les éléments. Les habitants disposeront d’abord les entraits à l’horizontal, 2 pour la façade longue de l’école. Ensuite, seront posés à l’oblique les arbalétriers. Puis par dessus viendront se poser les pannes sablières et intermédiaires sur lesquels les tôles se poseront. Le tout est assemblé par clous et boulons.

Photographies de chantier, les habitants posant la charpente, le 9 Août 2018

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Photographie de chantier, pose des poutres, le 8 Août 2018 Photographie de chantier, vue sur la charpente, le 10 Août 2018

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La pose des tôles

Avant même que la charpente soit achevée, nous commencions à couper à l’aide d’une scie électrique les tôles de métal qui nous avaient été apportées par camion. Il s’agit de tôles ondulées dont les nervures permettent d’écouler l’eau de pluie. Il y aura plusieurs types de dimensions de tôles, celles pour la pente principale et celles pour la deuxième pente qui sont plus courtes. L’assemblage se fera par des clous recouverts d’un bouchon en plastique afin de le protéger des intempéries. Il y aura également des tôles à placer au niveau de l’entrée. Pour cette partie, les tôles seront placées dans le sens perpendiculaire à celle de la toiture de la salle de classe. Ce qui engendrera un travail assez rigoureux effectué par deux étudiants qui s’occuperont de la jonction entre ces deux toitures aux pentes différentes. Ici encore nous avons réalisé ce travail à la chaîne. Certains coupaient les tôles, ensuite nous venions les mettre à l’arrière de l’école, là où le terrain est le plus haut et la toiture la plus accessible. Ensuite, d’autres postés sur le toit récupéraient les tôles et les plaçaient pour qu’elles soient fixées. Les tôles dépassent la salle de classe d’un mètre afin d’apporter de l’ombre et par conséquent de la fraîcheur au sein de la classe.

Photographie de chantier, assemblage des tôles, le 15 Août 2018

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Photographie de chantier, toiture, le 18 Août 2018 Photographie de chantier, l’école au matin du 15 Août 2018

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Du 13 Août au 20 Août 2018

Les finitions : La couleur Nous avons commencé assez tôt à penser à une couleur qui nous plairait, qui s’insèrerait bien dans le paysage et avec les édifices constituant l’école qui existaient déjà. Nous sommes partis sur l’idée d’une école bicolore après de longues discussions avec les institutrices : du jaune pour faire ressortir la façade et du rouge en bas, une couleur plus foncée pour éviter les dégradations. Les toilettes et la maisons des maîtresses seront peintes dans les mêmes tons. Le choix global de l’association sera d’harmoniser l’ensemble en utilisant 2 couleurs que l’on reproduira partout.

Gérer l’écoulement de l’eau Le sol sera recouvert de cailloux pour permettre une meilleure infiltration de l’eau.

Photographie de croquis aquarelle, le 9 Août 2018 Photographie de chantier, l’école vue depuis l’arrière, le 18 Août 2018 Photographie de chantier, les gouttières, le 19 Août 2018

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Photographie de chantier, couleurs, le 18 Août 2018 Photographie de chantier, la peinture, le 16 Août 2018

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Du 24 Juillet au 23 Août 2018

Le jardin et l’aire de jeux Un jardin potager est aménagé à l’entrée de la pente dans le cadre de l’éducation des enfants. Notre idée est de récupérer la terre déblayée sur le terrain de l’école afin de réduire la pente et la rendre accessible aux enfants sur une plus grande distance. Il pourront donc planter davantage. On choisit des matériaux tel que le bambou, les pierres pour délimiter les terrasses et harmoniser avec le jardin existant. On renforce ces terrassements à l’aide de bambou pour éviter les mouvements de terre. Les habitants sont intéressés et se joignent à nous, nous montrant comment ils crééent des objets à partir de bambous. Des moments de convivialité que l’on a vécu tout au long du chantier. Nous réaliserons également avec les matériaux restants (bois, pneus de voiture) une aire de jeux pour les enfants.

Les sanitaires Pour commencer, une fosse septique est creusée : 2m x 2m x 2m, à proximité des premières toilettes existante, 3 mètres derrière environ. On reproduira un bloc de même dimension. On y réalisera deux toilettes séparées. On pose ensuite des briques humidifiées que l’on assemble de la même manière que les parpaings, avec du mortiers. Photographies du jardin, le 28 Juillet 2018 Photographie des sanitaires, le 20 Août 2018

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Photographie ds jeux pour enfant, le 22 Août 2018 Croquis aquarelle, les femmes couplant les bambous, le 5 Août 2018

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LA CONSTRUCTION DE L’ECOLE ACHEVEE ... Bilan Critique

Une expérience humanitaire enrichissante, qui malgré mes doutes sur notre capacité à construire à l’arrivée en Equateur, m’aura montré qu’en travaillant tous ensemble à un rythme soutenu, nous pouvions réaliser notre projet en 5 semaines et permettre aux enfants d’étudier dans un cadre confortable. C’est un voyage qui nous transforme, par ce que l’on a découvert, et les personnes que l’on a rencontrées.

Le 23 Août, à notre départ, nous avions achevé l’école, mais pas seulement, notre projet s’était étoffé. Ce stage m’aura permis de voir notre projet se concrétiser : de la conception à la pose de parpaings, de la charpente jusqu’aux finitions. Participer au chantier et non pas simplement observer m’a appris beaucoup de choses. J’ai pu comprendre notamment comment réaliser des armatures, comment couler une dalle… Ce sont parfois des techniques qui ne sont plus réalisées sur un chantier en France mais cela m’a permis d’avoir un contact directe avec la matière, une idée sur ce que c’est et comment s’est fait. Cette situation nous a également appris à communiquer ensemble et avec des professionnels. Ce chantier nous a fait appliquer des enseignements que nous avons reçu à l’école grâce à la pratique. L’intervention dans l’existant est également quelque chose qui m’a marqué. Notre devoir d’adaptation et de réflexion face à des contraintes réelles et une volonté de garder la mémoire du bâti de la part des habitants m’a véritablement interessée. Cette expérience m’aura fait découvrir une culture, un mode de vie et des personnes incroyables qui nous apportaient soutiens et gaieté sur le chantier mais aussi dans la vie de tous les jours. Vivre entourée des habitants m’a également permis de renforcer mon niveau en Espagnol, langue que je souhaitais pratiquer davantage. Découvrir comment faire de l’architecture en humanitaire est très intéressant. Toute l’année nous avons fait preuve de motivation pour pouvoir aboutir à ce projet et réaliser ce chantier. L’association m’a appris une certaine autonomie puisque nous étions simplement 32 étudiants à travailler sur ce projet, sans aide de professionnels en architecture, et peu d’enseignants. Ce travail en équipe, dans ce contexte humanitaire, sur un projet que j’ai pu suivre du dessin à la construction, de l’échelle du site jusqu’à celle du détail constructif, m’aura permis de réfléchir sur le métier d’architecte et l’importance de ce domaine dans l’humanitaire.

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Photographies de potraits d’enfants de Las Minas, Eric, Dhana, Mélanie, Allison et Leidy, le 20 Août 2018

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REMERCIEMENTS Je tiens à remercier, pour m’avoir faire vivre cette expérience innoubliable... Premièrement, L’association Une Ecole Pour Guayas qui m’a permis d’être membre et secrétaire de l’association durant l’année 2018-2019 et principalement Agathe Felix, Présidente de l’association et maître de stage durant ces 5 semaines. Et, Hope and Smile, association d’étudiants en médecine et droit à Lyon qui ont participés au chantier. Puis, L’école ENSAPLV pour nous avoir autorisé à utiliser ses locaux pour nos réunions et à réaliser une grande partie de nos activités au sein de son établissement. Carlos Barrera, notre interlocuteur Equatorien et celui qui organise notre trajet jusqu’au village; Luis Montenegro, le maçon. Mais aussi, l’ensemble des villageois ayant contribué également à la réussite de notre projet et à notre intégration dans le village, les hommes, femmes et les enfants. Notamment Benito qui nous aura aidé sur le chantier et en dehors. Et enfin, Jacques Julien, pour avoir été mon tuteur de stage ouvrier.

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Photographie du village, Casa de Benito, le 24 Juillet 2018 Photographie, Luis, Carlos et un habitant, le 21 Juillet 2018

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Photographie de l’école achevée, le 21 Août 2018 Photographie, les enfants devant l’école, le 21 Août 2018

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Nous partons, le 23 Août au matin, l’école inaugurée et prête à être utilisée. Aujourd’hui, notre projet s’est concrétisé, les enfants ont cours dans cette salle de classe chaque jour.


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