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merci
Parce que même la plus belle photographie du monde ne peut exister sans regards, Parce que même le plus beau des projets ne peut arriver à terme sans soutien, Parce que même la meilleure des équipes ne peut gagner sans public, Parce que sans vous rien ou pas grand chose n’aurait été possible, Halogénure, son comité de rédaction, ses amis et alliés, Remercient chaleureusement les personnes et structures suivantes : Les photographes présents dans ce premier numéro et qui ont joué le jeu jusqu’au bout / Annakarin Quinto et le Boudoir 2.0 / Claire Morin et Marc Tallec de l’atelier Ooblik / Le Local à Arles / Claude Lemaire de l’Ascenseur Végétal / Andrea Copetti et Christopher de Béthune du Tipi Bookshop / Tous ceux qui nous ont fait confiance en se procurant un des cinquante exemplaires de l’édition spéciale Arles / La Maison de l’Image de Grenoble / Laure Maugeais et la quinzaine photographique Shoot ! / L’association Dans ta cuve / Le forum h0lg4 et tous ses membres / Cécile Brun / Lucie Escargueil / Carolina Bello-Andrade / Anna, Clara & Elena / Francis Vansteenwinckel / Tous les contributeurs qui nous ont soutenu sur Ulule et qui ont fait de cette campagne de pré-commande une telle réussite : Laure Abouaf / Marie-Thé Allirot / Isolina Andrade / Nicolas Anglade / Fabienne Antomarchi / Arkane Art / Benedic Armand / Lena Arnaud / Raphaël Arnaud / Gérald Assouline / Atelier Dystopik / Cécile Audoin / Sylvain Babaud / Patrick Baleydier / Joël Bardeau / Katia Bardoux / Gil Barez / Brigitte Barreto / Adrien Basse-Cathalinat / Olivier Baudoin / Mathieu Bauwens / Hervé Beauzon / Sébastien Beghin / Silas Bello Vargas / Hervé Bénicourt / Deirdre Berchotteau / Sébastien Bergeron / Michaela Bernacki / Pierre-François Bernasconi / Grégory Bernier / Sabrina Biancuzzi / David Biègle / Romain Bigay / Emmanuel Bigler / Stephane Blanchet-Nicoud / Reinhard Blanck / Natali Bodin / Thomas Bohl / Xavier Bonard / Daniel Bonvoisin / Marion Bornaz / Bruno Bosilo / Jérôme Boucherat / Olivier Bourgoin / Jean-Claude Boussat, / Daniel Bouzard / Tomas Bozzato / Florian Bricogne / Gwennaël Brun / Tony Buchot / Fabien Buring / Charles Camberoque / Dominique Caron / Stephan Carpiaux / Michel Caspar / Michèle Castellin / Gabriela Cendoya / Jean-Jacques Chabert / Antoine Chaffiol / Florian Chamare / Frédéric Chelmas / Marine Chereau / André Cheroutre / Nicolas Chevrier / Corinne Chosson / Pierre Clément / Pascale Collet / Doumé Conq / Ivan Constantin / Julien Coquentin / Soizic Courcier / Emilie Couturier / Vivian Crettol / François Croizet / Elsa Daillencourt / Valérie Damico / Son Dang / Romary Daval / Christopher de Béthune / Jean-Marc De Coninck / Jean-Luc de La Croix / Florian de Monti / Chantal Deligny / Caroline Derselle / Carol Descordes / Pierre Desmazières / Etienne Despois / Olivier Dessole / Isabelle Detournay / Amélie Deumier / Jean-Charles Devigne / Patrick Devresse / Mathis Domenet / Antonio Domingues / Mathias Dubrana / Isabelle Dugas / Félix Dupin-Meynard / Cyril Durand / Fabienne Edet / Walid El Founas / Olivier Fabiani / Thomas Fabiani / Olivier Facon / Nicolas Fatous / Séverine Fautrelle / Emmanuel Ferrand / Dominique Filippi / Gaele Flao / Ludovic Florent / Didier Floucat / Robert Fournier / Sylvain Frappat / Julien Froidurot / Julie Fuchs / Fabrice Gallou / Agnès “Belle Panthère” Glatigny / Etienne Godier / Benjamin Goisis / Marie-Pierre Goisis / Patrick Gorju / Sophie Gotti / Martial Gounon / Marika Gourreau / Pierre Goutaudier / Georges Grosz / Thomas Grouazel / Denis Guillaume / Bertrand Halbwachs / Franck Hamel / Fred Hameleers / Audrey Harguindeguy / Julie Hauber / Hugues Held / Corinne Héraud / Guillaume Herbaut / Cédric Huet / Brice Hugault / Nicolas Idee / Etienne Imguimbert / Clément Jamet / Sandra Janczak / Thibaut Joire-Noulens / Davy Jourget / Cécile Kencker / Jacques Kevers / Christophe l’Her / Rémy Lapleige / Christophe Larivière / Thomas Larue / Guilhem Lascaux / Didier Lauwers / Matthias Lavigne / François Le Blond / Gaël Le Dimet / Christophe Le Toquin / Jean-Yves Lebouc / Thomas Lebreuvaud / Warren Lecart / Thomas Lecomte / Patrick Lecour / Dominique Lefèvre / Cathy Lehnebach / Francis Lempérière, / Laurent Lenfant / Cecile Leroy / Isabelle Levistre / Ronan Levoyer / Alvaro Loayza / Alain Loche / Barthelemy Longueville / Gérard Louis / Baptiste Louvion / Matthieu Luro / Caroline Lusseaux / Mathilde Magnan / Jeremy Mairot / Philippe Malvilan / Olga Mansilla / Olivier Marchesi / Antoine Massion / Philippe Masson / Lise & Aldric Mathieu / Laure Maugeais / Arnaud Maupetit / Yves Mercier / Malo Metayer / Pascal Miele / Edwige Minault / Grégory Miranda / François Mondot / Kristla Moravec / Clémence Moreau / Jean-Marc Mortier / Magali Moscardo / Bertrand Moutrille / Fabrice Moyencourt / David Naniot / Alain Niepceron / Marine Oger / Tiffany Panel / Yael Paris / Cédric Pasquini / Bénédicte Paszkiewicz / Eric Pecher / Nicolas Peray / Stephane Perrier / Frédéric Petit / Romain Philippon / Raymond Piganiol / Ludovico Poggioli / Georges Pons / Joséphine Pont / Elisabeth Pont-Jougla / Tiphaine Populu / Laure Pubert / Eudes Quittelier / Aurélie Raidron / Jean Louis Ramand / Philippe Reale / Olivier Rebilly / Philippe Refalo / Bernard Renoux / Ivan Richier / Anaïs Ringenbach / Laurence Ringenbach / Elise Rochard / Virgil Roger / David Rome / Laurent Rossi / Nathalie Roze / Jean-Philippe Ruaud / Myriam Ruisseau / Pierre Ruiz / Rita Scaglia / Benoît Schwartzmann / François Serveau / Philippe Siat / Maxime Simon / Claire Sosset / Marc Steiner / Réginald Strub / Studio Baxton / Adrien Tache / Marc Tassel / Bruno Thircuir / Dominique Tiberi / Maxence Torillioux / Louis Triol / Fred Trobrillant / Mathieu Van Assche / Martine Van Den Broeke / Julie Vanderkelen / Jean-Claude Vaniscote / Leslie Vansteenwinckel / Laurent Varvoux / Stéphane Vendran / Patrice Viale / Manu Villard / Théo Vincent / Mathieu Voisard / Boris Volck / Cédric Volon / Laure Vouters / Nathan Vuillaume / Laurent Vuille / Christian Wacquez / Marie Dolorès Wacquez / Jean-Christophe Wiart / Xavier Wielemans / Peter Wiklund / Stephan Woelfel / Philippe Zimmerman
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les anciens et les modernes
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ilengo a terminé sa mue pour devenir Halogénure. Nouvelle bouture et nouvelle mouture, cultivée par un comité de rédaction élargi afin de pouvoir proposer toujours plus et toujours mieux.
choix, mais nous encourageons toutes les formes d’expériences, d’échanges et d’hybridations, du moment qu’elles sont créatrices de sens et ne relèvent pas d’une volonté de mystification du spectateur ou du marché.
A la question qui se pose légitimement de l’existence d’une autre revue, les réponses sont multiples.
Nous reproduisons ici, au mieux de nos possibilités, les œuvres de personnes dont la démarche et les images nous semblent intéressantes, sans oublier qu’une photographie n’existe que par le tirage. Nous incitons donc à aller voir in situ, et à chaque fois que possible, les vraies photographies des vrais photographes, et à fréquenter ateliers et laboratoires.
Qu’il s’agisse de donner une visibilité à des pratiquants peu portés sur la communication, de présenter de manière groupée et cohérente des artistes qui n’auraient pu être découvert que sous la forme éclatée des aléas de la navigation, de conserver une trace d’images qui disparaissent nécessairement des cimaises ou du web au cours du temps, ou tout simplement de proposer, en cette époque de dématérialisation effrénée des contenus, un objet en authentique papier véritable. Il n’y a plus de place dans la photographie contemporaine pour de fausses querelles qui voudraient égaler en importance celle des Anciens et des Modernes. Elles sont dépassés depuis plusieurs années, pauvrement et artificiellement entretenues par des groupuscules aussi sur-communicants qu’inintéressants. Il ne s’agit pas d’opposer analogique et numérique ; les deux pratiques ne sont plus – et depuis longtemps – concurrentes, mais complémentaires. Nous avons fait notre
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Nous vous rappelons aussi que tous les domaines de l’art, quels qu’ils soient, ont besoin de ressources économiques pour continuer à exister, et qu’il est important à ce titre de soutenir, dans la mesure de ses moyens, et par tout moyen, les œuvres et les artistes que l’on apprécie. Halogénure a un programme simple. • Favoriser la visibilité de toutes les pratiques photographiques analogiques, qu’elles soient noir et blanc ou couleurs, instantanées ou pré-industrielles, pauvres ou ultra-léchées, en compilant le meilleurs de ceux que nous sommes allés chercher pour vous. • Assumer la partialité du choix éditorial, et donner la parole aux photographes par
la réalisation de rencontres et d’entretiens « live », et non par la publication automatique de formulaires pré-établis. • Permettre la publication d’articles qui ne trouveraient pas nécessairement un écho immédiat dans les revues et les structures traditionnelles, le plus souvent soumises aux nécessités de leur propre actualité. • Créer par notre publication une aire de rencontre, et faire dialoguer, au sein d’une même pagination, des visions qui sans cela ne cohabiteraient pas dans un même espace, qu’il soit artistique, géographique, temporel, social ou culturel. • Contribuer par des rencontres et des expositions à la promotion des pratiques analogiques et alternatives. • Sortir nos prochains numéros en version papier, Made in France, et miser sur une dynamique participative pour le financement et la distribution d’une revue entièrement conçue et réalisée par des passionnés pour des passionnés. En espérant, avant toute chose que cela vous plaira.
Le comité de rédaction
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ent ret ien
P H O T O G R A P H I E S
Gabrielle, bonjour. Merci de nous accorder cet entretien ; est-ceque vous pourriez vous présenter en quelques mots ?
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G A B R I E L L E
D U P L A N T I E R
HALOGÉNURE /
Majoritairement noir et blanc ?
D U P L A N T I E R / Ça commence bien… Je suis Gabrielle Duplantier, je suis photographe, et je vis dans le sud ouest, parce que j’aime bien quand c’est désert.
Je fais aussi quelques tests en couleur. Il y a des choses à fouiller dans la couleur, mais j’aime bien l’idée de me concentrer sur quelque chose et de le vivre au maximum, en allant le plus loin possible. C’est le noir et blanc que j’ai choisi, ça m’est venu très naturellement, et j’aime ça.
Depuis quand pratiquez vous la photographie ?
Et vous travaillez essentiellement sur le pays basque et ses habitats ?
Depuis aussi loin que je me souvienne. Même si je ne l’ai jamais calculé et que je suis incapable de dire à quel âge j’ai pu faire ma première photo. C’était il y a longtemps… J’ai fait mes premières images adolescente, pour m’amuser, et au fil du temps je me suis construit une discipline, par envie et par pur plaisir. Ensuite, petit à petit, ça s’est précisé et jusqu’à devenir ce que je suis aujourd’hui. L’évolution n’est pas terminée ; il faut toujours se remettre en question.
À vrai dire, c’est un angle de vue qui est le mien. Quand on fait des images on s’approprie le réel, on le travestit un peu. C’est un certain axe d’approche du pays basque qui m’attire, mais on peut sans doute le voir sous un tout autre œil. Le pays basque est aussi très coloré, très lumineux, très propre aussi, avec des terres très disciplinées. Il y a la ruralité, mais il y a aussi des villes. Moi je suis plus attirée par la campagne, la nature sauvage et les lieux un peu désertés ; les animaux, l’aspect sauvage et primitif des choses. Il y a aussi des rituels très primitifs, des rituels religieux. C’est une terre de très fort caractère ; avec des gens de très forts caractères, qui ont leur langue, qui se battent pour leur identité. Moi je regarde ça un peu en spectateur, parce que je vis un peu à la frontière, à chaque fois que je suis allée arpenter les terres du pays basque c’était toujours pour y faire des photos. Ce que j’ai gardé des images que j’y ai faites, ce sont images très personnelles. C’est un
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Vous ne pratiquez que la photographie argentique ? Non, j’ai aussi un appareil numérique, je me suis équipée pour pouvoir travailler sur des projets de commandes plus classiques qui demandent des moyens plus rapides. Par contre, dès qu’il s’agit de sujets personnels ou de sujets importants je travaille en argentique, j’y tiens beaucoup.
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pays très riche niveau thématique, une terre de brume, on y voit des forêts incroyables, c’est très, très contrasté, avec des montagnes, il y a la mer… C’est un territoire qui permet toute forme d’interprétation, et peu importe les images. On retrouve le même aspect dans vos séries plus urbaines. Exactement. Quand je suis au Portugal par exemple, où je voyage depuis mon enfance, c’est exactement la même chose. Je n’essaie pas de retranscrire un Portugal réel, j’essaie juste de faire des images là où je suis. Pour cela la série est importante, elle aide pour la lecture, mais la vérité est que je conçois chaque image comme un petit tout. J’ai besoin que même sortie de son contexte une image puisse raconter quelque chose. Finalement mon thème est toujours le même... On sent des images très autonomes, une vision très brute de l’humanité, des gens, des lieux... C’est à dire que je me positionne un peu de la même manière que je photographie une montagne ou un cochon, un agriculteur ou une jeune fille, ou un enfant. J’essaie d’avoir une recherche de pureté, d’essentiel. Quelque chose d’évident, une quête lumineuse. Il faut que l’image soit suffisamment ouverte pour qu’on puisse se questionner et jouer avec la réalité, puisque les images ne sont pas très réelles.
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les belles choses et j’ai besoin de beau autour de moi.
Vous avez un médium de prédilection ou pour vous le livre ou l’exposition relèvent de la même démarche ?
Est-ce que ça correspond à votre vision intérieure ?
Pas du tout. Faire des livres c’est quand même pour moi la chose la plus excitante, c’est ce qui reste, le plus enrichissant et le plus épanouissant. C’est ce que je préfère. Les expos j’aime moins, il y a cet aspect public avec lequel je ne suis pas toujours très à l’aise. qu’une expo vive sans moi n’est pas un problème. L’idéal reste d’avoir les deux : un livre avec une expo pour le représenter.
On peut se poser la question. Je ne suis sûre de rien et je ne sais pas toujours ce que je cherche à part quand on me pose la question. Evidemment je cherche quelque chose qui ait une résonance en moi. Etant donné que toutes les images sont à peu près dans la même atmosphère et qu’elles ont à peu près le même mouvement, on peut dire que c’est cela dont j’ai besoin. Mais encore une fois, rien n’est sûr… mais je pense que ces images me ressemblent. Faites-vous vos tirages vous même ? Vous pratiquez une photographie très matiéristes, on sent la matière, on sent le grain. Ca correspond à une recherche esthétique ou c’est un élément de la prise de vue que vous avez conservé au cours du temps ? Je ne suis pas du tout une technicienne, et quand je commence à discuter, les gens sont assez abasourdis quand ils voient que je ne comprends si peu à la technique. J’ai appris à me servir de mon appareil, mais je ne maîtrise pas tout. Même au niveau de la prise de vue, tout n’est pas toujours maîtrise, et j’aime bien la surprise. Alors ça ne s’applique bien entendu pas au travail de commande, où le rendu se doit d’être précis, mais quand il s’agit de travailler pour moi je me permet quelques audaces. Puisque je travaille toujours avec le même type de pellicule, le même type d’objectif et le même type d’appareil, le rendu est assez fidèle d’une fois sur l’autre. Il y a bien sur une quête de matière, et l’aspect esthétique est important. J’aime
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Je fais des allers-retours entre mon laboratoire et mon scanner, entre tout ce qui permet de traiter l’image. Je ne fais pas moi même mes développements, parce que j’ai fait quelques tentatives, parfois ratées, alors je préfère le confier à quelqu’un d’autre. Mais pour le reste, je fais tout moi même. Quels sont vos projets ? J’ai sorti mon livre Volta il y a un peu plus d’un an, nous sommes déjà au bout du tirage, mais je continue à le défendre au travers d’expositions ou de projections ; et actuellement je travaille sur plusieurs séries au long cours, dont une en stand-by pour des problèmes de droits à l’image. J’arrive à travailler autour de chez moi, dans le sud Ouest, ce qui est important parceque j’ai fait le choix de vivre un peu en dehors des grands axes, ici les gens commencent à me faire confiance et à me commander des sujets intéressants qui donnent lieu a des expos et des publications.
Pour vous, qu’est ce que le livre a que l’exposition n’a pas ? Le livre c’est une petite histoire. Et les livres ce sont des objets, comme antique. Un livre c’est la marque de quelque chose qui a du poids, qui a une vraie valeur. Je pense que tout le monde peut faire une exposition alors que tout le monde ne peut pas faire un livre. Donc le livre serait un accomplissement ? En tant qu’artiste et par rapport à mon expérience, le jour ou un éditeur vous appelle et vous propose de publier dix ans de travail, c’est une des plus grande satisfaction que l’on puisse avoir. C’est une grande fierté d’avoir cette opportunité, surtout avec un éditeur respectueux et passionné. Pour moi ça a changé beaucoup de choses. Editer un livre est un très gros projet. C’est comme faire un enfant, c’est toute une réflexion, un investissement et un engagement. Mon évolution s’est faite très solitaire, souvent dans la douleur, et sans but prédéterminée. Le jour où un éditeur vous tend la main en vous disant « tout ce que tu as fait là, ça m’intéresse, ça a de la valeur, c’est très beau et il faut que tout le monde le voit »... pour moi, qui n’ai pas fait d’école, qui n’ait pas eu d’enseignement de la photographie, donc peu de références au départ, qui me nourrissait avec des livres, avec beaucoup de peinture, je me sens très chanceuse d’avoir réussi à être considérée un petit peu dans un milieu très pointu de la photographie en ayant tout construit à l’écart dans ma petite grotte. (Propos recueillis au téléphone par Jean Fournier).
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ondillac commence ainsi son célèbre ouvrage : « Si haut que nous montions, si bas que nous descendions, nous ne sortons jamais de nos sensations. » Nous ne débarquons jamais de nous-mêmes. Nous ne parvenons jamais à autrui, sauf en nous autruifiant par l’imagination, devenue sensible à nous-mêmes. Les paysages véritables sont ceux que nous créons nous-mêmes car, étant leurs dieux, nous les voyons comme ils sont véritablement, c’est–à-dire tels qu’ils ont été créés. Ce qui m’intéresse et que je puis véritablement voir, ce n’est aucune des Sept Parties du Monde ; c’est la huitième, que je parcours et qui est réellement mienne. Fernando Pessoao, Le livre de l’intranquilité
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Unsung song of a city
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à-bas il y a des histoires qui dorment tapies derrière les ombres, des mythes et des légendes encore en gestation qui n’attendent que d’être touchés du regard pour se déployer. Les immeubles, les maisons, les routes paraissent vibrer de la même énergie vitale que les hommes et les bêtes. L’urbain se fait végétal, animal ; l’humain minéral. Et c’est comme si tous, animés et inanimés, participaient alors du même chant mystérieux de l’univers, de sa poésie étrange et envoûtante.
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illes Roudière conçoit la photographie comme l’expression de l’expérience émotionnelle unique et intensément subjective qu’il a des lieux. Autodidacte, c’est cette même émotion qui le guide dans la curiosité intarissable dont il fait preuve à l’égard des images des autres : « Je suis probablement devenu photographe quand j’ai cessé de comprendre les images mais les ai ressenti » dit-il.
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Halogénure / Revue de photographie alternative Numéro 01A / Eté 2016 / Publiée par l’association Halogénure / #W303001922 / 6, boulevard du plan d’Auvergne - 30120 Le Vigan - France / ISSN 2496-6541 / N° Siret: 822 459 137 00011 / Dépôt légal à parution / Prix de vente : 25 euros Directeur de publicat ion Manu Jougla rédacteur en chef Jean Fournier comité de rédaction Jean Fournier + Manu Jougla + Benoit Capponi + Simon Vansteenwinckel + Aurélien Hubert
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G R A P H I S M E & M I S E E N PAG E Simon Vansteenwinckel + Manu Jougla conception web Aurélien Hubert Av e c l a pa r t i c i pat i o n d e Annakarin Quinto ont collaboré à ce numéro Gabrielle Duplantier (www.gabrielleduplantier.com) + Gilles Roudière (www.gillesroudiere.com) + Stéphane Charpentier (www.stephane-c.net) + Frédéric Buchet (www.flickr.com/photos/youkfou) + Simon Vansteenwinckel (www.simonvansteenwinckel.com)
+ Superficielle & Thomas Fabiani (www.seeusoon.org) Imprimé en France par l’Atelier Ooblik (334, chemin de la Fontaine - 69480 Pommiers - France), en novembre 2016, sur presse numérique, papiers Fedrigoni Materica Clay 250g et Munken Lynx 100g. Troisième édition tirée à 100 exemplaires. www.halogenure.com contact@halogenure.com © Halogénure 2016 Tous droits de reproduction réservés Photo de couverture © Gabrielle Duplantier