L
a force du silence
Avraham AZOULAY
n observant les mouvements des troupes, en percevant les bruits des moteurs des transports blindés qui pénètrent à l’intérieur de Gaza, on ne peut s’empêcher de faire un arrêt sur image et baisser le son afin d’imaginer en silence ce qui peut bien se passer dans la tête de chacun :
Jérusalem 19:06 20:27 Tel Aviv 19:26 20:29 Haïfa 19:19 20:31 Beer Shéva 19:16 20:27 Eilat 19:24 20:22 Paris 21:32 22:51
Que pense ce brave soldat qui, il y a tout juste un an, armé de compassion, avait pour mission douloureuse de vider le Goush Katif de toute présence juive et qui, aujourd’hui, revient sur ses pas ? Quels sentiments serrent le cœur de cet ancien habitant de Dougit qui aperçoit encore les ruines de sa maison et de sa synagogue spoliée ? Un feu mal éteint où gisent ça et là des braises presque fumantes ; une plaie douloureuse qui s’ouvre à nouveau… Et cette dame qui, il y a 30 ans, avait décidé de voyager en France. Mauvaise idée : La voilà qui se retrouvait sur le fameux vol détourné vers Entebbe. Implore t-elle le Ciel à présent, comme elle l’a fait autrefois, en souhaitant du plus profond de son âme que Tsahal, de nouveau, surprendra les terroristes et rendra l’enfant à ses parents ? Voyez vous ce petit garçon de Sderot qui prie dans son lit avant de s’endormir ? Il espère que ses rêves ne seront plus interrompus par les sirènes stridentes, annonciatrices d’un danger imminent. Quant à ce Général qui avait prédit les obus sur Ashkelon, le voici perplexe, qui s’interroge sur la suite… Tout un peuple donc en attente d’une ‘’solution’’, un peuple qui ne se fait pourtant plus trop d’illusions : Il est clair aujourd’hui que la lumière ne viendra ni de droite, ni de gauche mais comme le dit si bien le Rav Adin Even Steinsaltz, uniquement d’en haut. Mais le calme apparent est interrompu par les déclarations de certains hommes politiques attirés par les ‘’micros’’ qui expriment trop librement leurs sentiments ; des points de vue qu’ils étalent au grand jour, oubliant sans doute que l’ennemi, qui lui, ne donne aucun indice, sait entendre, attendre, analyser et exploiter nos moindres paroles, nos signes de faiblesse. Alors ne lui offrons pas sur un plateau d’argent le met qu'il préfère. Notre histoire nous a prouvé que notre victoire dépend toujours de notre union, de notre retenue et de notre foi. Union dans la force, retenue dans les paroles et élévation dans la prière; ainsi vivrons nous les trois semaines à venir dans la sérénité…
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