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Abdelhakim Guilmi, le pouvoir de l’imagination Il a fait de ses initiales un atelier d’architecture prospère et réputé… A.A.A.G, c’est l’histoire d’un belgo-marocain qui avait un rêve et qui s’est donné les moyens de le réaliser.
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A R C HI T EC T UR E
PAR NADIA SALMI
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Tout commence à Lommel le 14 décembre 1978. Mais ce jour-là, Abdelhakim Guilmi ne s’en souvient évidemment pas. Sa naissance, celle qui va donner un sens à sa vie, elle se situe plus tard, à l’âge de cinq ans, quand il déménage à Liège. « En troisième maternelle, j’ai découvert l’école à pédagogie active. C’était tellement stimulant que ça m’a marqué. Ça a même peut-être fait qui je suis aujourd’hui. Dans le système Freinet, l’autonomie laissée à l’enfant est importante. On lui laisse faire ce qu’il veut, dans un cadre bien défini puisqu’il y a un contrat à respecter avec l’institutrice… Moi, ce qui m’intéressait, c’était le dessin et les mathématiques ». Et ce qui pourrait passer pour une lubie ne l’est pas... Jusqu’à la deuxième année primaire, Abdelhakim Guilmi
© AAAG
s’adonne à sa passion, sincèrement, avec déjà l’envie de se perfectionner. « Je me vois encore durant la Coupe du Monde de 1986 en train de m’amuser à refaire la fameuse mascotte avec le grand chapeau mexicain... Une fois, deux fois, à l’infini. Ça a vraiment joué sur ma vocation artistique et cartésienne ».
Villa Cros © AAAG
Un an après, la famille Guilmi déménage et une école plus traditionnelle s’impose à Abdelhakim qui sent tout de suite la différence. L’adaptation prend du temps mais le jeune garçon s’accroche. Il a neuf ans et déjà, une certitude : plus tard, il sera architecte. Il se le répète comme un mantra et le martèle aussi à ses frères et sœurs.
Villa Talotte © AAAG