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Pandémie : Comment les chercheurs peuvent-ils mieux prévoir ce risque ?
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Au cours des trois derniers mois, les chercheurs à Bruxelles et en Wallonie ont prouvé leur réactivité pour apporter des solutions à leur niveau face à cette crise.
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PAR VINCENT LIÉVIN
Terrassé. Confiné. Chacun chez soi. La pandémie du coronavirus a déboulé comme une tempête sur le monde provoquant un drame sanitaire, humain et économique. Très tôt les voix de scientifiques se sont élevées pour attirer l’attention sur le fait qu’une partie de ce drame aurait pu être anticipé. Dans la population, ils ont été nombreux à rappeler qu’en 2015, Bill Gates évoquait dans le New England Journal of Medicine (NEJM) les dangers d’une pandémie au cours des vingt prochaines années. Pour lui, un virus ou le bioterrorisme pouvait faire plus de dégâts aujourd’hui qu’une guerre et il en voulait pour preuve la dernière épidémie d’Ebola dans une partie de l’Afrique.
Pour le Professeur et chercheur Fabrice Bureau, Vice-recteur en charge de la Recherche à l’ULiège, l’anticipation sera la clé à l’avenir : « Pour mieux gérer ce type d’événement, le secret c’est l’anticipation et se poser les bonnes questions avant les autres. A Liège, dès le début, nous avons réindustrialisé de nombreux éléments pour être autonomes (tests, écouvillons…). On a pris des risques financiers pour garantir cette autonomie et cela a été une réussite. Nous avons eu de nombreuses demandes du monde entier parce que nous étions en avance sur les besoins qu’engendrait l’épidémie ».
être entreprise. De nombreuses personnes n’ont pas cru à la force de ce virus au début et cela a ra-
LE DANGER DU « DÉNI »
Pr Fabrice Bureau, Vice-recteur en charge de la Recherche à l’ULiège © 2019 Michel Houet - ULiège
Comment les pays du monde entier peuvent-ils être surpris quand l’Organisation mondiale de la santé (OMS) rappelle depuis des années une liste de virus à surveiller : Ebola, la fièvre de Lassa, Zika, le MERS et le SARS (deux coronavirus). Pour Thomas Marichal, chargé de cours, professeur de recherche à l’ULiège, un travail de conscience devra être mené chez les scientifiques, les autorités sanitaires et politiques : « Une réflexion pour lutter contre le déni devra
Pr Thomas Marichal, chargé de cours, professeur de recherche à l’ULiège © Michel Houet - ULiège