< S
Nafissatou Thiam : Report, annulation, huis clos : et alors ?
>
Nafissatou Thiam n’est pas du genre à se plaindre. L’an dernier, quand elle perd son titre mondial des œuvres de sa grande rivale britannique, Katarina JohnsonThompson, elle ne pipe mot sur sa blessure au coude qui a empêché un nouvel essai au javelot, soulignant qu’une médaille d’argent dans un championnat du monde, ce n’est déjà pas si mal. Une manière comme une autre de positiver, direz-vous ? Mais pas que.
P OR T R A I T
PAR PHILIPPE VANDENBERGH
W + B 1 49
Car chez ces gens-là, chez les Thiam, où un garçon et trois filles ont été élévé.e.s par leur maman, Danièle Denisty, enseignante de son état, on sait ce que se battre veut dire. « Avec un salaire de prof pour quatre enfants, c’était parfois dur. Mais je n’avais pas trop le choix », déclare cette dernière à Sudpresse.
© Belga - Jasper Jacobs
14
Les Thiam ont quand même fait celui de quitter Bruxelles pour aller vivre dans un cadre un peu plus vert - et un peu moins cher à Rhisnes, à côté de Namur. « On l’appelait « la Noire » dans la cour de récré », se souvient sa mère. Son orgueil et sa morphologie prennent rapidement le dessus. Et aujourd’hui, du haut de son 1,84m,
on s’étonne qu’elle domine son monde, de la tête et des épaules. Quand sa rencontre avec Roger Lespagnard, son entraîneur au FC Liège Athlétisme, la conduit à faire d’incessants allers et retours entre Namur et la Cité Ardente, elle s’accroche et fait (déjà) la fierté de sa maman. Elle quitte le nid familial pour vivre en kot dès l’entame de ses études universitaires afin de mener, de la meilleure manière qui soit, ses études et le sport de haut niveau. Nafi reconnaît aujourd’hui que le service « Projet de vie », mis au point par la Fédération WallonieBruxelles, lui a permis d’avoir les appuis nécessaires pour aménager ses études, comme si décrocher un diplôme de Bachelier en Sciences géographiques en cumulant des