10 000 BIO Magazine

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NOV. 2009 N°81 Spécial JIB

Innovation Roche lance trois nouveaux systèmes cobas ® 8000 : au top de la puissance cobas ® 4800 : Chlamydia trachomatis et HPV à haut débit cobas b 123 : le seul automate Gaz du Sang « plug and play »

Réf. 00056003046 - 10 000 BIO N° 81 - NOVEMBRE 2009

Journal d’information biomédicale

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TOUT VOIR - TOUT SAVOIR

Événement

Retrouvez-nous sur les JIB… Les Cafés scientifiques mercredi 4 novembre 2009 | 11h30 | Santé de la Femme et bilan pré-natal : prééclampsie et trisomie 21 • « Stratégies de dépistage de la trisomie 21 aux premier et deuxième trimestres ». Dr Françoise Muller, service d’hormonologie, hôpital Robert-Debré, Paris.

Ateliers BioMI vendredi 6 novembre 2009 | 14h30 | Roche animera deux ateliers : • « Les marqueurs moléculaires en oncologie ». • « L’alliance de deux technologies innovantes : les puces de capture et le séquençage ».

• « Des biomarqueurs de prééclampsie ». Pr Yves Ville, professeur des Universités, chef de service gynécologie-obstétrique, hôpital Necker, Paris.

jeudi 5 novembre 2009 | 11h30 | Toxoplasmose : nouvelles données et nouvelles perspectives Dr Philippe THULLIEZ, biologiste médical à l’Institut de puériculture et de périnatalogie de Paris Dr Ronaldo LEVY, gynécologue-obstétricien, hôpital Saint-Antoine, Paris

En direct de Roche Pharma

Leucémie  Homologation de MabThera en Europe

Études  Bénéfice clinique du Tamiflu dans la Grippe H5N1 Selon deux nouvelles études présentées lors de la 49e Interscience Conference on Antimicrobial Agents and Chemotherapy, à San Francisco, Tamiflu (oseltamivir) s’est avéré augmenter de manière significative les taux de survie chez des patients atteints de la grippe H5N1, hautement pathogène (grippe aviaire), ainsi que dans des cas sévères de grippe saisonnière. « Dans deux études d’observation distinctes, les données indiquent que Tamiflu offre un bénéfice clinique, notamment une amélioration de la survie chez des patients présentant une infection à H5N1 ou une grippe saisonnière », a indiqué Jean-Jacques Garaud, Global Head of Pharma Development chez Roche. « Ces deux études confirment le rôle important que peut jouer Tamiflu, particulièrement auprès des patients les plus vulnérables et des patients infectés par les souches les plus mortelles. »

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La Commission européenne a approuvé le recours à MabThera (rituximab) lors d’une leucémie lymphoïde chronique (LLC) récidivante ou réfractaire, la forme de leucémie la plus courante chez l’adulte. Cette homologation se fonde sur les résultats impressionnants de l’étude REACH, la plus vaste étude clinique randomisée jamais effectuée chez des patients présentant une LLC déjà traitée. Les médecins vont désormais pouvoir prescrire MabThera en association avec une chimiothérapie aux patients chez lesquels la maladie a récidivé après traitement ou qui n’ont pas répondu de manière appropriée à ce dernier. MabThera est d’ores et déjà la référence thérapeutique dans le traitement de première ligne de la LLC.

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Course de fond, course de vitesse Présenter simultanément trois nouveaux systèmes destinés à des applications bien distinctes est un événement rare pour une société. Nous aurons la chance de le vivre à l’occasion des JIB 2009 : vous y découvrirez à la fois le cobas ® 8000, dédié aux très gros volumes ; le cobas ® 4800, un système de biologie moléculaire ciblé sur de nouveaux besoins médicaux dans le domaine de la santé de la femme ; et, enfin, le cobas b 123, un nouveau système de télébiologie destiné aux gaz du sang, dans lequel Roche donne la pleine mesure de son potentiel innovant, sept ans après le rachat d’AVL. Ces trois lancements coïncident avec l’arrivée de deux nouveaux paramètres, également présentés dans ce numéro de 10 000 Bio : la prééclampsie et le virus de la grippe A (H1N1). Ce dernier a été développé en quelques semaines, tout de suite après la mise à disposition des souches pathogènes, ce qui ne l’empêche pas de démontrer étude après étude sa très grande fiabilité. La recherche Roche marque ainsi sa capacité à conjuguer la course de fond – il faut de trois à cinq ans pour concevoir un nouveau système – et la course de vitesse, au service de votre activité quotidienne. Frank Willemse Directeur marketing Nota : lors des JIB 2009, vous découvrirez aussi sur notre stand deux autres nouveaux systèmes, le RSA Pro et le MagNA Pure 96.

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10 000 BIO • numéro 80

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Innovation

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Médicalisation

Découvrez le cobas   8000 ®

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Un système au top de la puissance L’évaluation du Kremlin-Bicêtre

cobas   4800 : tous les atouts de l’automatisation

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Détection à haut débit de Chlamydia trachomatis et HPV L’avis du laboratoire Alphabio

L’ostéoporose   et ses marqueurs vus du ciel

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Des réunions d’information inédites et instructives

Test prééclampsie : quels objectifs   biologiques et cliniques ? 11 Le point de vue du Dr Nadia Berkane, de l’hôpital Tenon

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L’équipe « infectiologie »   sur les chapeaux de roue

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Un démarrage chargé mais réussi

Qualité et services Zoom sur l’assistance clients

Le seul automate Gaz du Sang « plug and play », évaluation de l’hôpital St-Thomas (Londres)

Grippe A (H1N1)

18

Une collaboration exemplaire entre biologistes et cliniciens

®

cobas b 123

La troponine T Hs   en évaluation à Cochin

24

L’expertise Roche au bout du fil

14

Le test Roche en première ligne

Accréditation : mieux cerner   la validation des méthodes

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L’éclairage de Jacques Darolles, qualiticien et auditeur technique

Solutions personnalisées MPL evo abolit les distances

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Temps réel et traçabilité entre Brest et Morlaix

Journal d'information édité par : Roche Diagnostics 2, avenue du Vercors - 38240 Meylan Tél. : 04 76 76 30 00 N° d'édition : 81/2009 • Tirage : 11 000 exemplaires Imprimé en France par Les Deux-Ponts Imprimeurs Dépôt légal : avril 2009 Directeur de la publication : Bertrand Le Bert Rédacteur en chef : Eudes de Villiers Comité de rédaction : Régis Buchaille, Philippe Delie, Thierry Goujon, Anne Liaubet, Vincent Masson, Frank Willemse

Responsable médical : Frédéric Éberlé Coordination éditoriale déléguée : Benoît Playoust Révision : Agnès Vair Copyright : Roche Diagnostics Photo : droits réservés Maquette initiale : Et Voilà !! Réalisation : Groupe Curious communication 10 000 BIO est une édition de Roche Diagnostics   qui paraît 2 à 3 fois par an. L’éditeur a apporté le plus grand   soin à la constitution de son contenu. Malgré cela, certaines   données peuvent entretemps avoir été modifiées ou mal   interprétées. L’éditeur n’en est en aucun cas responsable.

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Hautes cadences

Analyseur modulaire cobas ® 8000 Modular Analyzer Series

Un système au top de la puissance

INNOVATION

Évalué ces derniers mois en Suisse, en Allemagne, en Autriche et à Paris, le cobas® 8000 fixe un nouveau standard en matière de puissance et de consolidation de paramètres, sans rien concéder sur la qualité des analyses. Et ce, en particulier, grâce à un convoyeur de racks révolutionnaire qui optimise le parcours de chaque tube.

Si vous avez besoin de cadences élevées, réjouissez-vous : avec l’arrivée du cobas ® 8000 Modular Analyzer Series, les records précédents vont voler en éclats. Le dernier-né de la gamme d’analyseurs Roche atteint jusqu’à 3 500 tests/heure en chimie dans sa version de base. Si le laboratoire retient la configuration la plus complète (quatre modules), il peut grimper jusqu’à 8 400 tests/heure ! « Il ne s’agit pas de battre des records à tout prix mais de répondre aux attentes de nos clients, justifie Pierre Vial, chez Roche Diagnostics. Ils savent que leur activité connaît des pics journaliers pour lesquels il faut une réserve de puissance. Et tout porte à croire que les regroupements de laboratoires vont se poursuivre, dans le privé comme dans le public : les platesformes vont encore devoir gagner en puissance. »

Ces performances exceptionnelles s’accompagnent d’un pouvoir de consolidation unique en chimie clinique et immunoanalyse : 183 paramètres sont au menu et simplifient ainsi l’organisation du laboratoire, réduisent le nombre de tubes et améliorent le confort du patient. Nul ne s’en plaindra !

Un parcours optimisé pour chaque tube Parmi les raisons qui expliquent la puissance du cobas ® 8000 Modular Analyzer Series, il faut citer en particulier le convoyeur de racks à cinq positions équipé de « modules tampons échantillons ». Ces modules tampons sont de véritables raccourcis : ils permettent aux racks d’accéder sans perte de temps et sans risque d’encombrement aux différents modules analytiques.

17 configurations possibles ! La modularité exceptionnelle du cobas ® 8000 se mesure au nombre de configurations possibles. Il en existe au total dix-sept, selon que le laboratoire associe un, deux, trois ou quatre modules, et selon son choix de module : il peut opter en chimie pour le module c 701 (jusqu’à 2 000 tests/heure) et le module c 502 (jusqu’à 600 tests/heure), et en immunoanalyse pour le module e 602 (170 tests/heure). Le choix d’équipement initial « n’enferme » donc pas le laboratoire pour l’avenir, bien au contraire : « Jamais la possibilité d’évoluer au fil du temps sur une même plate-forme n’a été poussée aussi loin », souligne Pierre Vial.

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5 une maintenance préventive, les autres restent opérationnels. L’ingénieur de maintenance peut ainsi intervenir sur le module sans interrompre l’ensemble de la plate-forme.

Le choix est fait selon la situation du moment : si le module analytique A est occupé, le rack file vers le module analytique B pour revenir ensuite vers le module A et ainsi compléter le bilan. « Le parcours de chaque tube est optimisé pour que les systèmes de pipetage, eux-mêmes très performants, soient alimentés en permanence, explique Pierre Vial. C’est la clé de la productivité du cobas ® 8000. » Grâce à ce nouveau concept de convoyage, les analyses urgentes, introduites par une porte dédiée, sont passées en priorité sans pour autant perturber la routine. De même, l’automate gère automatiquement les réanalyses en temps réel, en les insérant judicieusement dans le « trafic ».

tation par ultrasons : le risque de contamination par l’agitateur disparaît. La suppression du lavage de cet agitateur est également synonyme d’économies d’eau substantielles, d’autant que la taille des cuvettes réactionnelles a été revue à la baisse. En ce qui concerne les réactifs, le cobas ® 8000 Modular Analyzer Series reprend le concept du c-pack (chimie clinique) et du e-pack (immunoanalyse), bien connu des utilisateurs du cobas ® 6000. Ils sont prêts à l’emploi, et chaque paramètre ne nécessite qu’un seul geste : il n’y a donc aucun risque d’erreur pour l’opérateur. Précisons aussi que chaque module d’analyse est alimenté de manière autonome en électricité et en eau : si l’un d’eux doit être arrêté, par exemple pour

Pas de compromis sur la qualité ni sur la sécurité

Résultats de CV obtenus lors de l’évaluation du Kremlin-Bicêtre (lire p. 6 et 7). APPLICATION

La productivité du cobas   8000 Modular Analyzer Series n’aurait guère d’intérêt si elle impliquait des concessions sur la qualité analytique. Mais là encore, les performances sont au rendez-vous. Avec la technique d’analyse par électrochimiluminescence (ECL), tout d’abord, qui assure des linéarités et des sensibilités fonctionnelles de haut niveau ; avec les capteurs de pression, ensuite, qui équipent les pipettes de prélèvement et détectent ainsi d’éventuels microcaillots ; et, enfin, avec les embouts jetables utilisés sur les modules d’immunoanalyse, gages d’une sécurité parfaite de l’échantillon. Sécurité, encore, avec l’utilisation sur les modules de chimie de systèmes d’agi®

Ca 8706 [mmol/L] Mg 8706 [mmol/L] Cl 8706 [mmol/L] K 8706 [mmol/L] Na 8706 [mmol/L] ASAT 8706 [mmol/L] GGT_2 8706 [mmol/L] CHOL_2 8706 [mmol/L] CREA_2 8706 [mmol/L] GLUC_3 8706 [mmol/L] UREA 8706 [mmol/L] TRSF_2 8706 [mmol/L]

MATÉRIEL PNU PPU PNU PPU PNU PPU PNU PPU PNU PPU PNU PPU PNU PPU PNU PPU PNU PPU PNU PPU PNU PPU PNU PPU

Un mot, pour finir, sur le contrôle de qualité : grâce à une zone refroidie située au niveau des modules tampons échantillons, il peut s’effectuer au cours de la routine, selon le rythme choisi par le laboratoire. Les résultats, communiqués par le cobas link à un serveur, sont échangés avec ceux d’autres laboratoires dans le monde entier. « Ce service, baptisé “e-lab performance”, permettra aux biologistes de comparer en temps réel les résultats de leurs contrôles qualité avec ceux de leurs pairs, sur une très grande échelle », conclut Pierre Vial. Contact Roche Diagnostics : pierre.vial@roche.com

N 21 21 21 21 21 21 21 21 21 21 21 21 21 21 21 21 21 21 21 21 21 21 21 21

MEAN 2,170 3,553 0,915 1,799 84,17 115,77 3,403 6,352 121,15 144,20 49,89 149,68 40,40 186,96 2,409 4,632 95,24 331,60 5,17 13,73 6,892 24,263 2,755 4,097

SD 0,011 0,013 0,006 0,013 0,30 0,41 0,015 0,019 0,41 0,42 0,74 0,92 0,32 0,89 0,010 0,014 1,24 2,84 0,05 0,05 0,066 0,133 0,034 0,065

INNOVATION

Contrôle de qualité : comparer les performances en temps réel

CV 0,5 0,4 0,7 0,7 0,4 0,4 0,4 0,3 0,3 0,3 1,5 0,6 0,8 0,5 0,4 0,3 1,3 0,9 0,9 0,4 1,0 0,5 1,2 1,6

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nouveaux automates

cobas ® 8000 Modular Analyzer Series INNOVATION

Évaluation au CHU du Kremlin-Bicêtre : premier rapport d’étape De juillet à septembre, le laboratoire de biochimie du CHU du Kremlin-Bicêtre a participé à l’évaluation internationale du cobas® 8000. Compte tenu de son volume d’activité, il pourrait faire très bientôt partie des nouveaux utilisateurs de ce système. 10 000 Bio a rencontré fin août l’équipe détachée sur ce projet afin de dresser un bilan intermédiaire.

Une utilisation quotidienne dans la continuité Familière à l’utilisation du Modular et du cobas ® 6000 (évalué sur ce site en 2007), l’équipe vit le passage au cobas ® 8000 Modular Analyzer Series comme une « quasi-continuité ». « On ne se sent jamais perdu, car l’adaptation est simple. S’il y a des modifications, c’est toujours en mieux », note Fabrice Launay, technicien, qui cite, pour exemple, l’excellente traçabilité des contrôles et des réactifs. Même écho en ce qui concerne la maintenance : elle ne diffère guère et ne prend pas plus de temps, alors que la cadence est doublée.

Des performances analytiques au rendez-vous Marc Conti, biologiste, estime quant à lui que la qualité d’analyse est « largement aussi bonne » que sur le cobas ® 6000. Les épreuves de répétabilité montrent en effet des CV excellents (voir tableau page 5). À la fin août, il restait encore à mener l’étude de comparaison de méthodes en simulant sur le cobas ® 8000 Modular Analyzer Series une journée de routine complète, réalisée aujourd’hui au laboratoire sur les analyseurs Modular PP et Modular P.

Une robotique toujours fiable Pendant les deux mois d’utilisation, les rares incidents rencontrés ont été résolus avec les équipes Roche sur simple appel téléphonique, à l’exception du réglage du système d’éjection de cartouches, qu’un ingénieur de maintenance a effectué en 15 minutes. « La qualité robotique Roche est toujours au rendez-vous », souligne Dominique Ocwieja, technicienne.

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Marc Conti,

biologiste, responsable de l’évaluation

« Un système pour labos de routine à forte cadence » Après deux mois, quel aspect du cobas ® 8000 a particulièrement retenu votre attention ? La cadence, bien sûr ! Notre organisation nous permet déjà de rendre les résultats de routine en une heure et les urgences en 35 minutes, signature comprise. Mais ces délais sont plus difficiles à tenir le matin, où nous traitons 70 % des tubes de la journée en deux heures ou moins. Demain, nos cadences devront sans doute monter à 2 000 tests/ heure, et comme nous gardons nos machines au moins douze ans, je ne souhaite pas les faire tourner à plus de

50 % de leur capacité maximale. Avec le cobas ® 8000 équipé de plusieurs modules, en revanche, ce serait possible ; nous serions même très en deçà de ses limites. Un peu comme un cœur dont on doserait soigneusement les efforts ! L’évaluation vous a-t-elle justement permis de vérifier les cadences ? Le protocole défini par Roche comprend, dans un premier temps, des essais dans lesquels tout est fait pour ralentir l’automate : on introduit un tube urgent toutes les deux minutes, on lance des racks avec

À quels laboratoires le cobas ® 8000 conviendra-t-il le mieux ? À des laboratoires de routine qui souhaitent traiter de gros volumes, pour lesquels les cartouches de réactifs sont d’ailleurs dimensionnées. Il faut noter, par exemple, que le compartiment de chargement permet de lancer 300 tubes d’un coup ! Il existe par ailleurs une réelle complémentarité entre le c 701, pour traiter les paramètres de la grande routine à fort débit, et le c 502, pour des paramètres à débit plus faible. Le cobas ® 8000 est également capable de traiter l’urgence. Il existe une porte d’entrée spécifique, et c’est un dispositif très efficace. Mais cette machine me paraît faite avant tout pour la routine.

INNOVATION

un test par tube, on teste une ligne de pipetage qui ne contient qu’un rack alors qu’elle peut en accepter quatre… Ces conditions extrêmes, faites pour « stresser » l’analyseur, sont très éloignées du quotidien d’un laboratoire. Les prochaines étapes du protocole vont permettre de tester la cadence du système en fonctionnement normal. Dans ces conditions, je suis persuadé que nous parviendrons facilement aux 2 000 tests/heure avec le seul module c 701.

Professeur Alain Legrand,

chef du service * de biochimie du CHU du Kremlin-Bicêtre

« Le cobas ® 8000 est une belle machine » Comment avez-vous vécu les deux premiers mois de l’évaluation ? Principalement à travers les réactions de l’équipe. Elles ont été très positives, signe que tout se passait bien. Le calendrier a été respecté à la lettre, ce qui n’arrive pas toujours. Il est vrai que la préparation a été excellente : les premières réunions ont eu lieu il y a un an, l’équipe a ensuite suivi

une semaine de formation en Allemagne, puis un spécialiste Roche a été présent pendant deux semaines au début de l’évaluation. Votre avis sur le cobas ® 8000 ? C’est une belle machine. En particulier, sa cadence élevée permet au laboratoire utilisateur d’envisager sereinement une

montée en puissance de l’activité au fil du temps. Elle permet aussi, un jour de panne importante, d’attendre la remise en service plutôt que de s’aventurer à travailler en mode dégradé : la réserve de puissance est telle que le retard sera rattrapé. (*) Le professeur Legrand a dirigé ce service jusqu’au 31 août dernier.

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Santé de la femme

cobas   4800 System ®

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Tous les atouts de l’automatisation pour Chlamydia trachomatis et HPV En proposant une détection automatisée de Chlamydia trachomatis et HPV, le système cobas® 4800 franchit une étape majeure en termes de qualité, de sécurité, de sensibilité et de reproductibilité. De plus, le laboratoire utilisateur pourra réaliser plusieurs centaines d’analyses par jour. D’un côté, l’instrument cobas x 480, dédié à l’extraction automatisée de l’ADN ; de l’autre, le cobas z 480, pour l’amplification et la détection par PCR en temps réel ; et, pour les piloter, un seul logiciel connectable à l’informatique centrale... Simple et efficace, le nouveau système cobas® 4800 offre aux laboratoires l’opportunité de franchir un véritable saut qualitatif. Le fil directeur de la conception des équipements a été le suivant : « Aucune erreur autorisée ». Tout ce qui pouvait générer une contamination, un mauvais pipetage, une traçabilité approximative ou un quelconque incident a été rendu impossible par les multiples ressources de la technologie. Des exemples ? Le cobas x 480 accueille plusieurs formats de racks afin de rece-

voir indifféremment des échantillons en tubes ou en pots. De ce fait, il n’y a plus de temps perdu et plus d’erreur possible dans le pipetage d’un tube primaire vers un tube secondaire… De même, les étapes d’aspiration et de distribution sont monitorées par un système de contrôle des variations de pression : les échantillons contenant des caillots ou des bulles sont ainsi écartés. Autre précaution liée au pipetage, la technologie d’embouts dite « CO-RE », qui améliore l’étanchéité à l’air entre pipette et embout. Cette fois, il s’agit non seulement d’assurer un prélèvement de qualité mais aussi d’empêcher la formation d’aérosols susceptibles de provoquer des contaminations. Les embouts usagés ne sont pas éjectés de la pipette mais dépo-

sés en douceur, sans risque de souillure. Enfin, le cobas x 480 réalise en automatique la distribution complète de la plaque PCR : aucun paramétrage à faire, aucune intervention humaine qui puisse interférer sur le futur résultat. Et ce avec une productivité remarquable, puisque l’extraction et la préparation de la plaque s’effectuent en 120 minutes (Chlamydiae) ou en 160 minutes (HPV) pour 96 tests.

Pas d’effets de bords, même sur une plaque à 96 puits Après le transfert de la plaque, le cobas z 480 prend le relais dans une parfaite continuité. On ne reviendra pas

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9 néité sur tous les puits (aucune dérive optique) et peut donc détecter jusqu’à quatre cibles dans chaque puits. Le test Chlamydiae utilise deux canaux, le test HPV trois, chacun des tests ayant, en outre, un canal réservé au contrôle interne validant l’extraction et la PCR.

Des cibles soigneusement choisies

Avec une succession d’opérations bien orchestrée et en tenant compte des temps de préparation et de chargement, le cobas ® 4800 traite sur une journée de moins de dix heures jusqu’à 376 analyses de Chlamydiae ou 280 tests HPV. tures homogènes à 0,02 °C près, même sur une plaque à 96 puits ! « Les effets de bords, bien connus des spécialistes en PCR, sont ici totalement supprimés, souligne Alexandre Cassou, de Roche Diagnostics. Nous en profitons pour appliquer des rampes de montée en température plus rapides, qui améliorent encore le délai de rendu des résultats. » Autre atout de cet analyseur, un système optique haute performance à quatre canaux : il acquiert les données de fluorescence avec une parfaite homogé-

de chargement, le cobas ® 4800 traite sur une journée de travail de moins de dix heures jusqu’à 376 analyses de Chlamydiae ! Pour le HPV, où les temps d’extraction et d’amplification sont un peu supérieurs, on atteint encore 280 tests.

Dans tous les cas, la sensibilité et la reproductibilité sont excellentes. Pour le laboratoire, ces garanties de qualité d’analyse – indispensables à une utilisation en routine – s’accompagnent d’un gain de productivité spectaculaire. Avec une succession d’opérations bien orchestrée et en tenant compte des temps de préparation et Le cobas ® 4800 HPV Test cible spécifiquement les types à haut risque, en particulier les types 16 et 18, à l’origine de 80 % des cancers du col de l’utérus.

Les deux tests, cobas ® 4800 CT/NG Test et cobas ® 4800 HPV Test, sont parfaitement au diapason. Leurs kits de prélèvement, marqués CE-IVD, se conservent 90 jours à température ambiante *. Grâce à leur contrôle interne, le risque de faux négatif est nul. Les volumes de prélèvement varient de 400 à 800 microlitres en fonction du type de prélèvement. Le cobas ® 4800 CT/NG Test est un test de PCR multiplex qui détecte la présence de Chlamydia trachomatis (toutes souches connues ou émergentes) et de Neisseria gonorrhoea. Le cobas ® 4800 HPV Test permet une détection soigneusement ciblée parmi la centaine de types de HPV existants. Le premier canal optique permet la détection d’un cocktail de douze types de HPV à haut risque. Les deuxième et troisième canaux, quant à eux, permettent un génotypage spécifique des types 16 et 18, connus pour être les plus agressifs et les plus prévalents : ils sont à l’origine de 80 % des cancers du col de l’utérus. « Les vaccins sont dirigés contre les types 16 et 18, précise Laura Lallé, chef de produit Biologie moléculaire. Notre test permettra donc un contrôle a posteriori de l’efficacité de cette vaccination. »

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ici sur les mérites de la technologie LightCycler ® 480 : sa réputation n’est plus à faire. Le cobas z 480 reprend, sur le bloc thermocycleur, le concept de la ThermaBase TM, un système d’échange thermique qui permet d’obtenir des tempéra-

(*) Le cobas ® 4800 accepte aussi deux autres milieux de prélèvement : PreservCyt et SurePath.

Contacts Roche Diagnostics : alexandre.cassou@roche.com laura.lalle@roche.com ROCHE DIA G NOSTICS - 10  0 0 0  BIO N ° 81 - NOVEMBRE 2 0 0 9

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Santé de la femme

L’avis du Dr Philippe Halfon,

du laboratoire Alphabio (Marseille)

« Un outil de choix pour s’impliquer dans la prise en charge des papillomavirus (HPV) » Au début de l’année 2009, le laboratoire Alphabio a été site évaluateur du cobas ® 4800 pour la France sur la détection des HPV. Pour Philippe Halfon, son dirigeant, le nouveau système Roche peut aider les biologistes à devenir proactifs dans la décision thérapeutique autour des pathologies liées aux papillomavirus.

INNOVATION

Votre avis sur le cobas ® 4800 après trois mois d’évaluation ? Il est très positif, tant sur le plan technique qu’au niveau des attentes cliniques, c’està-dire la capacité à dépister des lésions de type CIN 2 + (carcinome intra-épithélial grad 2). Le système est productif et peut absorber un workflow important. Il est interactif, convivial et facile à maîtriser. Enfin, point important pour moi, il permet à la fois la détection ciblée des HPV à haut risque (HR) et le typage sélectif des types 16, 18 et autres HPV HR. Pourquoi ce typage des HPV HR est-il si important ? La France a pris un retard considérable dans la prise en charge des HPV et de leurs implications pathologiques, en particulier dans le dépistage du cancer du col de l’utérus. Ce dépistage est opportuniste et non organisé. Il est basé uniquement sur le frottis de dépistage effectué tous les trois ans, une méthode très spécifique mais très peu sensible. Dépister ce cancer du col de l’utérus est essentiel : c’est un cancer évitable, qui guérit dans 100 % des cas s’il est pris à temps, mais pour lequel on enregistre plus de 2 000 nouveaux cas par an en France. Le dépistage des lésions précan-

céreuses du col utérin, initialement basé sur une évaluation morphologique, évolue progressivement vers une double évaluation : morphologique et virologique. Ce dépistage couplé va permettre de dépister 100 % des lésions précancéreuses, contre 60 % seulement avec le frottis de dépistage actuel, et, surtout, de réduire la fréquence de dépistage : tous les cinq ans, au lieu de tous les trois ans. Avec le typage sélectif des HPV à haut risque ainsi que la détermination particulière des types 16 et 18 sur cobas ® 4800, nous disposons d’une méthode dont la sensibilité est excellente ; c’est ce qui en fait l’intérêt par rapport à d’autres techniques. Pour le biologiste, c’est l’occasion de s’impliquer sur ce sujet… J’irai même plus loin : c’est l’occasion de sortir du seul rôle de prestataire des pathologistes pour devenir proactif dans la décision thérapeutique, monter en compétence grâce à la formation continue et collaborer davantage avec les cliniciens, pour lesquels ces informations sur le typage sont nouvelles, donc difficiles à exploiter. Cette collaboration devrait concerner à la fois le dépistage et le management des patientes, puisqu’on sait que les lésions précancéreuses évoluent sur une dizaine

d’années et que le dépistage d’un type HPV 16/18 chez une femme de plus de 30 ans devrait conduire à la réalisation immédiate d’une colposcopie avec prélèvement histologique.

Et sur le plan technique… Hacène Khiri, docteur en biologie moléculaire et responsable du plateau technique d’Alphabio, a noté les points suivants : • Des gains de temps considérables et un risque d’erreur évité grâce à l’utilisation du prélèvement primaire directement, sans transfert ; c’est d’autant plus utile qu’il s’agit de traiter d’importants volumes au quotidien. De même, le fait de pouvoir utiliser différents milieux de prélèvement offre un confort supplémentaire. • Le débit est élevé et la continuité des opérations réelle grâce aux plaques à 96 puits. • Les tâches de maintenance se limitent au nettoyage périodique. • Les volumes de déchets liquides générés par le cobas ® 4800 sont extrêmement faibles, avec un double avantage : diminution des coûts et du temps passé pour l’élimination, pas d’opérations de lavage ni d’entretien des tuyauteries. • Ce système nécessite un espace de travail important : le laboratoire doit le prévoir car il ne pourra pas le « caser » au dernier moment.

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santé de la femme

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Prééclampsie :

Que peut-on attendre du test Roche ? Depuis le printemps dernier, les tests sanguins sFlt-1 et PlGF développés par Roche permettent d’aider au diagnostic précoce de la prééclampsie. Cette pathologie de la femme enceinte est responsable de complications materno-fœtales pouvant aller jusqu’au décès. Parallèlement aux évaluations multicentriques en cours, le docteur Nadia Berkane, obstétricienne à l’hôpital Tenon (Paris XXe), présente les nouvelles perspectives qui s’ouvrent aux cliniciens. Que peut apporter la détection des marqueurs ?

baisser la fraction libre de ce facteur. Doser

Le dépistage biologique par dosage du

ne donne pas des résultats assez significatifs ;

sFlt-1 ou du ratio sFlt-1/PlGF semble pertinent

en revanche, leur ratio fournit un marqueur

dès 25 semaines d’aménorrhée. Il permet

combiné à la fois spécifique et sensible pour

alors de gagner plusieurs semaines dans la

les prééclampsies sévères et modérées.

mise en place d’une surveillance maternelle et

avec, par exemple, la possibilité de réaliser une

Que reste-t-il à faire avant d’envisager l’utilisation du test en routine ?

maturation pulmonaire fœtale par corticoïdes,

La priorité est d’établir des valeurs seuils

de traiter une hypertension avant qu’elle ne

claires et standardisées. À ce jour, les publi-

devienne maligne ou d’extraire un enfant avant

cations proposent des valeurs encore trop

la survenue d’une souffrance fœtale majeure.

disparates pour être totalement exploitables.

fœtale rapprochée plus adaptée. De ce gain de Pour le Dr Berkane, « le dépistage permet de gagner plusieurs semaines dans la mise en place d’une surveillance maternelle et fœtale. »

Quels sont les signes cliniques de la prééclampsie ?

temps découle une meilleure prise en charge,

La définition la plus simple est l’associa-

Quant à nous, les cliniciens, nous devons mettre au point des stratégies de dépistage

20 semaines d’aménorrhée. La prééclampsie

Le test est basé sur le ratio entre deux marqueurs, sFlt-1 et PlGF. Quels sont leurs rôles respectifs ?

touche, selon les études, de 1 à 3 % des

Depuis trente ans, la recherche a identifié plu-

nouveau compagnon… Un dépistage pré-

femmes enceintes, le plus souvent au dernier

sieurs molécules susceptibles d’être à l’origine

coce permettrait à la fois une prise en charge

trimestre de la grossesse. C’est l’une des

de la pathologie, mais des études contradic-

des patientes plus adaptée à leur situation et

premières causes de mortalité maternelle

toires ont toujours contesté leur validité. La

une intervention médicale avant la survenue

et de morbidité fœtale. Les signes cliniques

surexpression du sFlt-1, publiée pour la pre-

de graves complications chez la mère et/ou

sont malheureusement d’apparition tardive,

mière fois en 2004 *, n’a, elle, pas été sujette

chez son fœtus.

et le diagnostic est régulièrement effectué au

à controverse. Elle semble être la consé-

stade des complications. Enfin, celui-ci peut

quence de l’hypoxie des cellules placentaires.

parfois être difficile à établir, par exemple chez

Et comme le sFlt-1 est un récepteur soluble

les patientes qui sont déjà hypertendues ou

du PlGF, le facteur de croissance placentaire

qui présentent une pathologie rénale.

humain, sa surexpression fait mécaniquement

tion d’une hypertension artérielle et d’une albuminurie induite par la grossesse après

INNOVATION

uniquement l’un ou l’autre de ces marqueurs

pour les patientes à risque : antécédents de prééclampsie, primipares, multipares ayant un

Contact Roche Diagnostics : nicolas.zeitoun@roche.com (*) Dans le New England Journal of Medicine.

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Télébiologie

cobas b 123

Le seul automate Gaz du Sang « plug and play »

INNOVATION

Jamais l’analyse des gaz du sang n’a été à la fois aussi fiable et aussi simple : le nouveau cobas b 123 se distingue par sa compacité, sa mobilité et son ergonomie. À tel point qu’il peut se targuer d’être le tout premier analyseur « plug and play »… Découverte.

47 centimètres de haut, 33 centimètres de large, 20 kilos : le cobas b 123 surprend dès le premier coup d’œil par son extrême compacité. Il est facile à installer, à déplacer au sein d’un secteur de soins, à déménager. Il peut d’ailleurs être fourni avec un chariot qui transporte le système luimême, ses consommables et une batterie offrant une demi-heure d’autonomie.

Une clé USB pour transférer les résultats Ses concepteurs ont même prévu l’indisponibilité passagère d’un système : il suffit alors d’une clé USB pour transférer en quelques minutes la configuration et les résultats patients sur le cobas b 123 le

plus proche ! « On peut vraiment parler de “plug and play”, explique Vincent Masson, chef de groupe marketing chez Roche, sachant que l’objectif est vraiment de servir au mieux des situations d’urgence. »

pement. De plus, ces derniers peuvent paramétrer la présentation des résultats (courbes de tendance, diagrammes acido-basiques) et la mise en évidence par un code couleur des valeurs hors seuil.

Utilisation quotidienne : simple et immédiate

Réactifs, capteurs, contrôle qualité : 3 modules indépendants

Ce contexte d’urgence, propre au dosage des gaz du sang, a inspiré l’autre ligne directrice de la conception : la simplicité. L’écran interactif situé dans la partie supérieure de l’appareil rend l’utilisation quotidienne évidente et immédiate. Une commande suffit pour lancer l’analyse, un message visuel décrit chaque stade de son déroulement, l’accès aux résultats ou leur recherche a posteriori s’effectuent intuitivement : les services utilisateurs s’approprieront aisément leur nouvel équi-

Du côté de la maintenance, les réactifs, la carte multicapteurs et le contrôle qualité automatisé ont été installés dans trois modules indépendants. Ils sont remplacés au terme de leur durée de vie et ne nécessitent, dans l’intervalle, aucun entretien ; de plus, il est possible de remplacer l’un d’entre eux sans avoir à changer les deux autres. Là encore, l’écran explique étape par étape les opérations à effectuer : elles sont à la portée de tous.

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Aucune contamination possible Le cobas b 123 offre toutes les garanties de qualité d’analyse et de sécurité : Roche a investi dans sa conception quarante années d’expérience dans l’analyse médicale. Le contrôle qualité automatisé

s’appuie sur une matrice spécifique pour chaque mesure. Le prélèvement de sang, issu d’une seringue ou d’un tube capillaire (le système accepte plusieurs formats), est reçu à l’intérieur de l’appareil, sans contamination possible. La traçabilité des opérations et des résultats est évidemment au rendez-vous. L’utilisation du système est verrouillée par un mot de passe : le cobas b 123 est accessible à tout le monde, mais pas à n’importe qui. Les logiciels cobas IT 1000 et cobas BGE link permettent aux biologistes de contrôler leur parc d’appareils et d’effectuer des prises en main à distance. Enfin, le logiciel cobas academy met à leur disposition une batterie de questions sur la compréhension et la prise en main

de l’appareil ; ils peuvent donc s’y référer pour bâtir le module de formation nécessaire à la certification des utilisateurs. Contact Roche Diagnostics : vincent.masson@roche.com

Les paramètres couverts Gaz du sang : pH, pCO2, pO2 Électrolytes : Na+, K+, Ca2+, Cl–, Hct Métabolites : Lactate, glucose CO-oxymétrie : tHb, SO2, O2Hb, COHb, MetHb, HHb Bilirubine (néonatale)

Gary Creeds,

hôpital Saint-Thomas (Londres)

« Une prise en main d’une exceptionnelle facilité »

L’hôpital londonien Saint-Thomas a été l’un des sites évaluateurs du cobas b 123. Gary Creeds, chef du laboratoire du service des soins intensifs, fait le point. Quelles sont pour vous les qualités majeures du cobas b 123 ? Sa connectivité, tout d’abord : les systèmes sont dispersés dans l’hôpital, mais je les vois depuis mon bureau comme si je les avais en face de moi. Ainsi, j’ai l’œil en permanence sur les contrôles qualité, les opérations de maintenance, les diffi-

cultés éventuelles d’un technicien avec un prélèvement… Ensuite, le fait que les composants clés soient situés dans des packs indépendants : la maintenance s’en trouve limitée au strict minimum. Enfin, l’existence d’un vrai contrôle qualité, qui plus est automatisé, ce qui n’est pas toujours le cas sur ce type d’équipement. Correspond-il à vos besoins en médecine d’urgence ? La plupart des paramètres dont nous avons besoin sont proposés, en particulier ceux qui sont déterminants pour la survie du patient : lactate, saturation sanguine, oxygénation artérielle, par exemple. De plus, le cobas b 123 est réellement mobile et peut être transporté facilement en n’importe quel point de l’hôpital.

INNOVATION

Autre élément qui témoigne du souci de servir des utilisateurs multiples, pressés et pas forcément experts : l’écran affiche en permanence le nombre de tests (ou de contrôles qualité) encore disponibles et le nombre de jours d’autonomie qui en résulte, sur la base de l’historique des consommations.

Comment votre équipe l’a-t-elle pris en main ? Avec une facilité exceptionnelle. Pour la routine, quelques minutes suffisent pour former un utilisateur. Si vous voulez lui expliquer le fonctionnement quotidien, remplacement de packs compris, c’est l’affaire d’un quart d’heure. Vous êtes aidé en permanence par l’écran, les messages d’erreur sont précis et informatifs. Et le fait de savoir à tout moment combien de jours d’autonomie vous avez sur le contrôle qualité ou les réactifs vous donne une grande sérénité.

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infectiologie

Grippe A (H1N1) : Roche répond présent

INNOVATION

Dès le printemps dernier, Roche était l’un des tout premiers laboratoires au monde à proposer un test de dépistage de la grippe A (H1N1). Depuis, de multiples évaluations ont confirmé la fiabilité de ce test, déjà largement employé dans le monde : le fruit d’une mobilisation qui a impliqué l’ensemble du groupe.

Le top départ de la mise au point de la trousse a été donné en avril : le CDC d’Atlanta fournit alors aux laboratoires des souches pathogènes spécifiques et leur demande de se mettre immédiatement au travail. Roche met rapidement en place une équipe dédiée qui aboutit dans des délais records : le 14 mai, le test est prêt, sous une forme presque identique à celle qui est aujourd’hui commercialisée en France. Les atouts de ce test en PCR temps réel se résument en trois mots : rapidité, simplicité, sécurité. Il faut moins de deux heures de l’extraction à la détection, le

processus est automatisé à 100 %, les réactifs sont prêts à l’emploi et ne nécessitent aucune manipulation. De plus, en l’absence de zone grise, les résultats sont faciles à interpréter. Pour le reste, les deux cibles sont classiques : une protéine de matrice M2 pour l’influenza A et l’hémagglutine H1 pour le variant H1N1. « Seul manquait au départ le contrôle interne qui valide tout le processus de PCR, complète Laura Lallé, chef de produit Biologie moléculaire. Il a été rajouté cet été, et désormais, tous nos tests l’intègrent. » En mai, quand ce test devient disponible, la priorité est de le soumettre à évaluation. En France, des kits sont mis à la disposition des deux centres nationaux de référence (CNR), l’Institut Pasteur

et l’hôpital de Lyon-Bron. Ces derniers effectuent une comparaison avec leur propre protocole, et la corrélation s’avère excellente. Fin septembre, les résultats du CNR sud sont présentés dans le cadre d’une communication orale lors du congrès de l’ESCV à Istanbul : le test Roche est reconnu comme l’un des plus fiables (voir encadré). Même écho dans d’autres pays, par exemple aux États-Unis, touchés plus vite et plus durement que le continent européen. À la demande de la Food and Drug Administration (FDA), Roche réalise une étude sur les performances analytiques de son test, en y incluant une comparaison directe avec le protocole CDC. Verdict : de très bons résultats, avec, en

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Face à un virus hautement contagieux, le test Roche a bénéficié aux États-Unis comme en France de procédures accélérées de commercialisation.

Septembre : premier passage en routine Retour en France : à partir de juin, de nombreux sites hospitaliers demandent en urgence à être dotés d’extracteurs MagNA Pure et de LightCycler. L’équipe des ingénieurs d’affaires experts en infectiologie (IAEI), nouvellement créée, est sur la brèche pour leur répondre. Au cours de l’été, un groupe Diag de neuf laboratoires est constitué afin d’évaluer l’ensemble des trousses de diagnostic désormais disponibles. On y trouve, aux côtés des deux CNR, deux hôpitaux parisiens (la Pitié-Salpêtrière et Bichat) et cinq hôpitaux provinciaux : Marseille, Strasbourg, Caen, Dijon et Toulouse. À partir du protocole du CNR – la technique de référence –, chacun a pour mission d’effectuer des tests de concordance sur un nombre égal d’échantillons positifs et négatifs.

Avant même l’annonce de ces résultats, plusieurs CHU ont décidé d’adopter le kit Roche en routine, bien que son marquage CE ne soit prévu qu’au début de 2010. Comme aux États-Unis, une procédure exceptionnelle a été mise en place. Le groupe hospitalier Pellegrin, du CHU de Bordeaux (laboratoire de virologie du professeur Fleury), a été le premier établissement français à opter, début septembre, pour le test Roche. Ailleurs dans le monde, ce test est maintenant largement utilisé aux États-Unis, au Mexique, en Asie, en Australie et en Espagne, entre autres. De manière assez paradoxale, cette course contre la montre ne débouchera pas sur un screening : le dépistage systématique n’a plus lieu d’être dans un contexte de pandémie. Cependant, le test Roche aura toute sa place dans le suivi des populations à risque, l’évaluation de l’efficacité des traitements en soins intensifs, la conduite d’études épidémiologiques sur la propagation du virus et ses éventuelles mutations… Sa stabilité de 18 mois – autre atout important – laisse aux utilisateurs le temps nécessaire pour l’utiliser à bon escient. Contact Roche Diagnostics : laura.lalle@roche.com

Les résultats de l’évaluation du CNR sud L’évaluation menée au printemps dernier par le CNR sud a donné lieu aux résultats suivants : • sur des échantillons (prélèvements nasaux) à charge virale moyenne et élevée (Ct compris entre 15 et 31), la détection du virus A (H1N1) est fiable dans 100 % des cas ;

INNOVATION

particulier, une sensibilité supérieure à celle obtenue avec le protocole CDC. À la suite de cette étude, la FDA, pourtant peu familière des procédures accélérées, donne son feu vert pour une commercialisation aux États-Unis dans le cadre d’une « Emergency Use Authorization ».

• sur des prélèvements nasaux à charge virale faible (Ct supérieur à 31), le taux de détection est de 93 % (soit 41 échantillons sur 44) pour l’influenza A et de 97,7 % (42 échantillons sur 43) pour le virus A (H1N1). Aucun faux positif n’a été relevé, et aucune réaction croisée avec un virus de grippe saisonnière (virus A H3N2) n’a été constatée sur des échantillons à charge virale élevée. La sensibilité du test est équivalente à celle du protocole du CNR. L’évaluation a confirmé par ailleurs que le temps de réalisation du test était de 1 h 30. Enfin, elle a relevé l’absence de contrôle interne. Ce manque, dû au calendrier très serré de mise au point, a été comblé dès l’été dernier : tous les tests commercialisés aujourd’hui par Roche intègrent un contrôle qualité.

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Supervision

MPL

evo

abolit les distances entre Brest et Morlaix

SOLUTIONS PERSONNALISÉES

Installé au printemps dernier dans deux laboratoires de Brest et de Morlaix dotés de systèmes informatiques différents, MPL evo Ultimate démontre qu’il est possible de superviser l’activité analytique en multisite, multi-SIL et multientreprise. Le tout dans la plus parfaite transparence, comme en témoignent deux de leurs biologistes, Pierre Scavinner et Philippe Adé.

Depuis quelques mois, le temps de parcours entre les laboratoires Glasgow (Brest) et Biomorlaix (Morlaix) est passé de 45 minutes à 13 millisecondes. Et ce grâce au moniteur des processus de laboratoire MPL evo, qui a consolidé et rapproché les SIL (systèmes informatiques de laboratoire) des deux structures, fluidifié le partage d’informations et créé entre les deux sociétés, pourtant juridiquement distinctes, un temps réel qui abolit les distances.

Des départs et arrivées de tubes parfaitement tracés « Bien entendu, nos tubes mettent toujours 45 minutes pour aller de Morlaix à Brest, où sont traités certains paramètres, sourit Philippe Adé, le biologiste de Biomorlaix. Mais dès qu’ils arrivent sur place, je sais

Représentation heure par heure de l’activité en temps réel du laboratoire et/ou d’un secteur du laboratoire, et/ou d’un automate (exprimée en tubes entrants), superposée à un histogramme représentant l’historique d’activité des 12 mois précédents. Ce widget de MPL evo permet au laboratoire de suivre en temps réel la charge de l’analytique à des fins éventuelles de répartition de charge et de prévoir pour les jours qui suivent, sur la base de son historique, la charge des postes et le nombre de techniciens dont il aura besoin.

exactement, depuis mon bureau, s’ils sont en préanalytique, en analyse ou en attente de validation, comme si tout cela se pas-

cripteur, du type de tube, du jour de la semaine ou de l’heure : rien n’est oublié, tout est tracé.

« On sait d’un seul coup d’œil si tout va bien ou s’il faut intervenir. On évite ainsi de prendre des retards qu’il faudra ensuite rattraper dans la précipitation. » sait chez moi. » Même écho chez Pierre Scavinner, à Brest : « La notion même de localisation géographique disparaît. Et s’il y avait 100 kilomètres et non 50 entre nos deux villes, il en serait de même. » Ce temps réel presque magique repose en particulier sur la traçabilité des tubes : tous les codes-barres sont scannés au départ d’un site et à l’arrivée dans l’autre, et le paramétrage préalable des temps de parcours génère, le cas échéant, des informations ou alertes sur des retards de tubes. Ce paramétrage peut être fonction des analyses demandées, du pres-

« C’est un point décisif dans la perspective de l’accréditation, surtout quand on sait que le préanalytique est le point faible de tous les laboratoires, souligne Pierre Scavinner. Et l’association de la traçabilité et du temps réel est tout à fait impressionnante. » Dans la pratique, il s’agit moins de bondir en cas d’alerte que de trouver rapidement l’information quand le « métier » du biologiste lui signale une anomalie. « Récemment, j’ai vu arriver un seul résultat de lithium depuis Brest alors que j’avais envoyé deux prélèvements, raconte Philippe Adé. MPL evo m’a donné l’expli-

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Des widgets pour évaluer l’activité en un coup d’œil La satisfaction des utilisateurs est également due aux services rendus par les widgets, qui affichent sur l’écran de leur PC – nul besoin d’être sur le MPL toute la journée ! – des données telles que les TAT ou le nombre de tubes arrivés, processés ou en attente de validation. « Avec l’habitude, on sait d’un seul coup d’œil si tout va bien ou s’il faut intervenir ici ou là, témoigne Pierre Scavinner. On évite ainsi de prendre sans le savoir des retards qu’il faudra ensuite rattraper dans la précipitation. » Un autre widget compare la charge journalière heure par heure à l’historique des derniers mois : « C’est une fonction précieuse pour prévoir la charge des postes et établir les plannings des collaborateurs, qui font parfois l’objet de discussions très fines sur quelques heures de plus ou de moins par semaine. »

Un test improvisé parfaitement réussi Le 16 juin dernier, l’activité de Biomorlaix est interrompue en début de journée par un problème technique. Philippe Adé, le directeur du laboratoire, est alors en formation qualité à Paris. Son équipe décide d’expédier les tubes à la volée vers Brest et d’y envoyer une technicienne en renfort. Dès son arrivée, la technicienne trouve ses marques : l’interface MPL evo est identique à celle qu’elle utilise à Morlaix... Toute la journée, elle va ainsi contribuer directement au traitement des 300 tubes de son laboratoire, qui s’ajoutent aux 550 tubes habituels de Brest (+60 % de charge). Il existe quelques rares disparités entre les unités des deux sites : on applique donc des coefficients de conversion. Toute la journée, en temps réel, MPL evo renvoie les résultats patients au SIL de Biomorlaix : vérification faite, il n’y aura eu ni manquant ni erreur sur les résultats des 300 tubes ! « Ce test improvisé, sur de gros débits et à pleine charge, nous a montré combien notre solution était robuste, souligne Pierre Scavinner. MPL evo fait partie des rares produits du marché capables de faire fonctionner plusieurs SIL ensemble en toutes circonstances. »

Au-delà de la technique, cette collaboration parfaitement huilée entre laboratoires permet aux biologistes de répondre aux demandes des prescripteurs et nourrit une stratégie d’anticipation et d’innovation face aux évolutions de leur métier. « Pour nous, ce qui compte avant tout, c’est le service, affirme avec conviction Philippe Adé. Nous pratiquons ce que j’appelle une “biologie praticienne de proximité” : nos résultats sont élaborés chez nous, un argument qui compte pour nos clients, mais la qualité et la rapidité de rendu des résultats sont au meilleur niveau. Tout cela

grâce au MPL evo et, plus généralement, à la puissance de nos outils informatiques et de nos réseaux de transmission. » Contact Roche Diagnostics : frederic.sigorel@roche.com

Pour Philippe Adé (photo de gauche, premier à droite) comme pour Pierre Scavinner, l’association de la traçabilité et du temps réel a profondément transformé la collaboration entre les deux laboratoires.

SOLUTIONS PERSONNALISÉES

cation en quelques secondes : le second tube était bien parti et bien arrivé, il avait bien été analysé, mais il se trouvait en réanalyse en raison d’une valeur trop basse. » De quoi vivre des journées sereines !

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Marqueurs cardiaques

MÉDICALISATION

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La troponine T Hs fait ses débuts à Cochin

Depuis mai, la troponine T Hypersensible (troponine T Hs) est évaluée à l’hôpital Cochin dans le cadre d’une étude menée en étroite concertation par plusieurs services. Ce projet a la particularité d’être porté par un cardiologue, le Dr Christophe Meune, et une biologiste, le Dr Camille Gobeaux (1). Leur collaboration réussie illustre l’intérêt du dialogue biologiste-clinicien dans l’introduction de ce type de paramètre, qui amènera une nette amélioration de la prise en charge des patients suspects d’IDM.

Dans quel contexte se déroule cette étude ? Camille Gobeaux : La troponine est un paramètre largement prescrit au sein de notre hôpital, particulièrement aux urgences, en cardiologie et en réanimation. Dans ce contexte, l’utilisation d’une

troponine hypersensible, plus performante et disponible 24 heures sur 24 sur une chaîne d’immunoanalyse de notre plateau technique, présente un grand intérêt. Christophe Meune : La biologie n’est plus séparée de la clinique : nous travaillons et nous innovons ensemble.

Une étude sur les SCA L’équipe de l’hôpital Cochin consacre son étude au diagnostic du SCA grâce à la troponine T Hs, un paramètre beaucoup plus sensible et précoce que les troponines conventionnelles. Objectifs : quantifier le gain de sensibilité ainsi que la spécificité, déterminer la valeur prédictive positive et négative, valider l’intérêt de dosages répétés sur des intervalles de temps réduits (il est suggéré par certains travaux). L’étude sert aussi de validation locale en vue de l’adoption de la troponine T Hs en routine.

Beaucoup d’innovations sont initiées par les biologistes, qui apportent leur expertise et leur capacité à développer de nouveaux marqueurs pour que le changement s’effectue sans que personne ne soit perdu. La troponine T Hs en est la parfaite illustration.

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Que manque-t-il pour introduire la troponine T Hs dès aujourd’hui ? Camille Gobeaux : De multiples publications et communications orales nous ont beaucoup appris ces derniers mois, et nous sommes techniquement prêts. Mais il nous reste à explorer certains champs d’application cliniques et biologiques pour mieux interpréter les résultats et être en mesure d’informer nos prescripteurs de façon exhaustive. Christophe Meune : La troponine T Hs introduite trop tôt serait utilisée par les cliniciens comme une troponine conventionnelle, donc de manière réductrice. Nous savons qu’elle est plus sensible pour le diagnostic de l’infarctus et de l’angor instable et qu’un seul dosage à l’admission suffit (2). Mais nous avons encore du travail pour parvenir à un algorithme d’interprétation clair et approfondir le diagnostic de l’angor instable, qui est aussi l’objet de notre étude.

En pratique, comment le laboratoire intervient-il ? Camille Gobeaux : Dans le cadre de l’étude, quand un patient est admis aux urgences ou en cardiologie, le protocole habituel de prise en charge est appliqué, si ce n’est que les échantillons sont conservés. Nous effectuons par la suite le dosage de la troponine T Hs ; régulièrement, nous nous réunissons avec les cardiologues et les urgentistes pour vérifier les inclusions. De plus, il est très important d’informer les cliniciens sur les caractéristiques du dosage, car l’adoption de la troponine T Hs va bien au-delà du changement de valeurs de référence. Christophe Meune : À la suite de cette étude, l’adoption de la troponine T Hs en routine va profondément modifier le mode de prise en charge des patients : nombre de dosages, interprétation, délai dans lequel les patients seront mis sous traitement ou renvoyés chez eux, etc. Nous attendons des biologistes beaucoup d’informations : qu’est-ce qui différencie ce paramètre des autres troponines ? Le dosage est-il robuste en toutes circonstances ? Le prélèvement est-il simple à réaliser et à acheminer ? La qualité du rendu de résultats est-elle inchangée ?, etc.

Si l’étude est concluante, comment envisagez-vous la mise en place en routine ? Christophe Meune : Il faudra basculer complètement vers la troponine T Hs, qui rendra les autres paramètres obsolètes. Nous pouvons espérer une amélioration du pronostic des patients et un gain économique significatif : la prise en charge sera plus brève pour certains d’entre eux et les examens complémentaires seront mieux ciblés pour les autres. Camille Gobeaux : Au quotidien, nous serons là pour alerter les cardiologues en cas de résultat atypique et décider avec eux de l’intérêt éventuel d’un second dosage. Sur le long terme, je serai très attentive aux nouvelles études menées, de façon à optimiser les conditions d’utilisation de ce nouveau paramètre : cela fait partie de mon rôle de conseil.

(1) Laboratoire de biochimie interhospitalier Cochin-Hôtel-Dieu, service du Pr L. Cynober. (2) Ce point a fait l’objet d’une publication dans le New England Journal of Medicine.

Contact Roche Diagnostics : nicolas.zeitoun@roche.com

MÉDICALISATION

Quel est votre avis sur ce paramètre ? Christophe Meune : C’est un excellent marqueur informatif, qui va nous permettre de doser des troponines avec des concentrations plus faibles et une meilleure incertitude. Nous diagnostiquerons des infarctus du myocarde plus tôt et chez davantage de patients qui nécessitent une prise en charge adaptée, ce qui améliorera leur pronostic. Parmi les patients qui se présentent à l’hôpital pour une suspicion de syndrome coronarien aigu, seuls de 25 à 30 % d’entre eux n’ont pas besoin d’un dosage pour que le diagnostic soit confirmé. Tous les autres patients sont concernés. Camille Gobeaux : Nous pourrons détecter de plus petites quantités de troponine cardiaque circulante. Nous allons également nous mettre en conformité avec les recommandations internationales, qui préconisent une imprécision maximale tolérable de 10 % à la valeur du 99e percentile d’une population de référence. Une troponine conventionnelle ne permet pas de remplir ces exigences.

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santé de la femme

Réunions Osmos

Quand biologistes et rhumatologues explorent l’espace

MÉDICALISATION

Dès les premiers jours d’un vol spatial, les spationautes subissent une perte rapide de masse osseuse qui fournit aux scientifiques des modèles tout à fait originaux d’« ostéoporose accélérée » grâce aux marqueurs du remodelage osseux. Ce thème sera l’un des points forts des vingt réunions Osmos organisées dans les prochains mois par Roche Diagnostics et Roche Pharma-GSK.

Si vous avez un jour rêvé de devenir spationaute, les réunions Osmos des prochains mois risquent de changer l’idée que vous vous faisiez d’une aventure dans l’espace ! Le corps humain, s’il est placé de manière durable en apesanteur, voit en effet son fonctionnement très perturbé – troubles de la circulation, perte d’équilibre, atrophie musculaire, ostéoporose rapide –, comme s’il prenait brutalement un « coup de vieux ». Ces phénomènes, heureusement réversibles, restent aujourd’hui l’un des grands obstacles aux vols habités de très longue durée, par exemple vers Mars.

Dans l’espace, l’ostéoporose est douze fois plus rapide « Nous avons choisi d’articuler nos réunions professionnelles sur l’ostéoporose autour de ces mécanismes biologiques induits par la microgravité, explique David-Alexandre Serbinenko, chef de produit de Roche Pharma. Les rhumatologues et les biologistes que nous convierons pourront suivre les interventions de spécialistes de renom du CNES, de l’Inserm ou de centres hospitaliers ; et nous ne doutons pas qu’ils repartiront avec une vision enrichie de l’ostéoporose. » Sans déflorer le sujet, on peut expliquer ici le mécanisme qui déclenche l’ostéo-

porose spatiale. Sur Terre, 60 % de nos muscles (dos, cou et jambes, en particulier) travaillent en permanence pour lutter contre la gravité. En apesanteur, ils ne sont presque plus utilisés, d’où leur atrophie progressive. Ils cessent donc d’exercer des sollicitations répétées sur les os, dont le processus habituel de remodelage est alors profondément modifié : en un mois, le spationaute perd autant de masse osseuse qu’une patiente ostéoporotique en un an ! L’un des signes les plus caractéristiques de ce phénomène est le « détournement » du calcium absorbé par le spationaute : au lieu de se fixer dans les os, il se dirige vers le sang pour être finalement éliminé par les voies naturelles. Lors d’une mis-

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21 Rappelons qu’on entend par « remodelage osseux » les phénomènes contradictoires de formation (activité ostéoblastique) et de résorption (activité ostéoclastique) de l’os, toute la difficulté étant de trouver le bon équilibre entre l’une et l’autre. Les traitements disponibles agissent soit en stimulant la formation, soit en inhibant la résorption, soit en associant ces deux

L’espace est un lieu exceptionnel pour étudier l’ostéoporose. Les scientifiques engrangent ainsi des connaissances pour mieux suivre les patients « terrestres ». ils peuvent améliorer le suivi des spationautes, par le biais de traitements médicamenteux et des marqueurs osseux ; et, bien sûr, ils engrangent des connaissances pour mieux suivre les patients “terrestres”, qui sont aussi les plus nombreux. »

Quand les marqueurs améliorent la compliance Car c’est bien là, évidemment, que se concentrent les enjeux de l’ostéoporose. Rien qu’en France, on compte 1,7 million de patientes traitées… Le second objectif de cette réunion sera donc de présenter les recherches les plus récentes en matière de remodelage osseux et de marqueurs.

modes d’action. De la même façon, il existe des marqueurs de la formation osseuse, par exemple l’ostéocalcine et le P1NP, et des marqueurs de la résorption osseuse, notamment le CTX, le PTH, la vitamine D… Ces marqueurs sont connus mais pas forcément utilisés de façon régulière par les rhumatologues. Les soirées auront pour objectif de favoriser le dialogue entre biologistes et cliniciens autour de leur intérêt et de leur utilisation. Raffaella Cargnello, chef de produit Immunologie, insiste sur deux points : « Avec les marqueurs, il s’agit à la fois d’évaluer l’efficacité des traitements et d’améliorer la compliance, qui peut s’avérer faible si le traitement est contraignant et impose par exemple des prises fréquentes en position debout et en dehors des repas, ou déclenche de nombreux effets secon-

daires. » Or, la patiente ne perçoit pas le bénéfice de cette discipline, car celui-ci se résume à… l’absence de fracture ! Alors que les marqueurs osseux, en quantifiant l’amélioration du remodelage osseux, rendent ce bénéfice tangible. Une vingtaine de soirées Osmos, d’une durée d’environ deux heures, sont prévues en semaine, chacune devant réunir entre vingt et cent participants. Elles sont organisées conjointement par GSK, Roche Diagnostics et Roche Pharma, qui proposent le seul traitement efficace pour réduire le risque de fracture lié à l’ostéoporose : l’ibandronate, qui ne nécessite qu’un seul comprimé une seule fois par mois et est déjà prescrit à plus de 250 000 patientes en France. Contact Roche Diagnostics : raffaela.cargnello@roche.com

Les prochaines réunions Osmos Bordeaux : 20 octobre Lille : 29 octobre Marseille : 12 novembre Saint-Étienne : 21 novembre Paris : 25 novembre Montpellier : 08 décembre Draguignan : 10 décembre Toulon : 14 janvier 2010 Nancy : 27 janvier 2010 Reims : 24 février 2010

MÉDICALISATION

sion Skylab en 1973, on a observé chez les trois astronautes une augmentation de 60 à 100 % du taux de calcium dans les urines. « De façon plus générale, l’espace est un lieu exceptionnel pour étudier l’ostéoporose, commente Vincent Masson, chef de groupe Roche Diagnostics. Les scientifiques s’attachent à comprendre comment

Pour les spationautes, l’exercice physique est beaucoup plus qu’un passe temps : il permet – entre autres – de prévenir une ostéoporose accélérée. [Photothèque CNES]

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infectiologie

L’équipe « infectiologie » démarre sur les chapeaux de roue

À peine entrés en fonction, les six ingénieurs d’affaires experts en infectiologie (IAEI) de Roche ont dû suivre trois semaines de formation, commencer à présenter leur offre de sérologie dans les hôpitaux et laboratoires spécialisés et faire face à l’irruption du virus A (H1N1) ! Un baptême du feu qui aura confirmé la pertinence de cette nouvelle organisation.

MÉDICALISATION

Depuis le mois d’avril, les six IAEI de Roche couvrent le territoire français et proposent à leurs interlocuteurs un point d’entrée unique – sérologie et biologie moléculaire associées – dans les systèmes et paramètres Roche. La plupart d’entre eux évoluaient jusque-là dans le seul domaine de la biologie moléculaire. Aussi, un copieux programme de formation leur a été proposé, couvrant à la fois les instruments, les tests proposés et la partie clinique, en particulier sur la sérologie.

Une formation assurée par des spécialistes de CHU « La partie clinique a été confiée à des spécialistes extérieurs issus de CHU, souligne Vincent Masson, chef de groupe. Nous croyons à cette nouvelle organisation, et nous n’avons pas hésité à investir dans des stages au meilleur niveau, animés par des experts du domaine. » L’équipe a ensuite pu commencer une sorte de Tour de France des CHU, hôpitaux généraux et laboratoires spécialisés, le tout représentant une bonne cinquantaine d’établissements. Il s’agissait de leur

présenter les systèmes et les tests Roche, d’effectuer des démonstrations et, parfois, de leur proposer des formations. « L’objectif est de leur donner un maximum d’informations scientifiques, techniques et médicales, précise Véronique Mandran, chef de groupe Marketing infectiologie. Nous prenons le temps nécessaire pour échanger avec les spécialistes et n’hésitons pas à revenir s’il le faut. Ce travail se poursuivra encore pendant plusieurs mois. »

Le virus A (H1N1) bouscule le programme Enfin, dès le mois de mai, l’irruption de la grippe A (H1N1) est venue bousculer ce programme en y ajoutant une touche d’urgence très marquée. Les IAEI ont eu pour priorité de présenter aux CHU le test développé par Roche (lire aussi page 11). Puis ils ont assisté ces derniers dans la prise en main du test, pour leur fonction de site évaluateur ou pour une utilisation en routine. « Heureusement, nous disposions de cette équipe entièrement dédiée à l’infectiologie », commente Véronique Mandran. Les autres missions des IAEI ne sont pas oubliées pour autant : en particulier, ils préparent

pour 2010 des lancements de paramètres sérologiques de première importance. Contacts Roche Diagnostics : raffaela.cargnello@roche.com veronique.mandran@roche.com

« Nous avons poussé loin l’information de l’équipe sur le VIH » Au printemps dernier, les virologues et les cliniciens du CHU de Grenoble ont animé une formation d’une journée sur le VIH à l’intention de l’équipe d’infectiologie. Le professeur Morand témoigne. « Le VIH touche plus de 30 millions de personnes dans le monde et suscite toujours une recherche innovante et des questions en tout genre, importantes

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Professeur Jacques Izopet,

chef de service du laboratoire de virologie du CHU de Toulouse

Avoir un même interlocuteur pour la sérologie et la biologie moléculaire, cela a-t-il du sens ? Cela correspond en effet à ma vision de notre métier. En infectiologie, il existe une forte intrication entre les marqueurs. Les algorithmes de diagnostic et de suivi font appel à la fois aux marqueurs sérologiques et aux marqueurs de biologie moléculaire. Tout cela donne du sens à cette idée de mutualisation des compétences, que Roche concrétise et que nous nous préparons également à mettre en œuvre chez nous.

Quels sont vos projets ? À court terme, les laboratoires de virologie, de parasitologie et de bactériologie du CHU devraient être regroupés au sein de l’entité « microbiologie » de l’Institut fédératif de biologie. Nous aurons, sur un même plateau technique, la sérologie infectieuse et la biologie moléculaire en microbiologie ainsi que la culture de virus, de bactéries et de champignons. Ce plateau disposera ainsi de tous les moyens de diagnostic directs et indirects, pour un dépistage et un suivi du patient plus efficaces. Là encore, c’est bien une volonté de cohérence et d’efficacité qui guide nos efforts.

Professeur Patrice Morand,

chef de service du laboratoire de virologie du CHU de Grenoble à connaître pour la prise en charge de cette infection. C’est un des domaines de la virologie le plus débattus, et j’ai voulu dès le départ amener cette formation au-delà des problématiques d’ordre purement biologique. Ainsi, j’ai exposé les problèmes “chauds” du moment concernant le dépistage de l’infection en France, avec les recommandations 2008 de l’HAS, toujours non appliquées en 2009, ou l’utilisation des tests rapides de dépistage par d’autres que les médecins ou les biologistes. C’est de la biologie, certes, mais

aussi de la politique de santé publique ! Anne Signori-Schmuck, pharmacien-biologiste au laboratoire, a ensuite démontré l’influence de la variabilité du virus sur la mesure de la charge virale et l’expertise nécessaire à l’analyse des résistances aux antiviraux par séquençage moléculaire. Pour les cas cliniques les plus difficiles, le meilleur outil de séquençage n’est d’aucune utilité sans une approche médicale multidisciplinaire… Enfin, nous avons eu la chance d’avoir le docteur Pascale Leclercq, clinicienne, res-

Qu’attendez-vous de la nouvelle organisation « infectiologie » de Roche ? Une continuité dans la présence et la qualité du conseil, qui me donnaient déjà entière satisfaction, et la capacité à répondre à mes attentes. Par exemple, à ma demande, une formation d’approfondissement à la PCR en temps réel pour les techniciennes du laboratoire, sur le LightCycler 2.0 que nous utilisons aujourd’hui et sur le LightCycler 480, a été déjà mise en place : il faut aussi préparer l’avenir avec les nouvelles technologies…

MÉDICALISATION

« L’organisation Roche est en phase avec ma vision de notre métier »

ponsable de la COREVIH * Isère-SavoieHaute-Savoie et membre du groupe d’experts qui rédige le rapport Yeni, “bible” française de la prise en charge de l’infection par le VIH. Elle a décrit simplement mais finement la prise en charge d’un patient, qui va de l’annonce de la séropositivité, moment crucial pour une bonne prise en charge ultérieure, à la gestion au long cours d’une maladie chronique, où médecins et patients affrontent ensemble les succès et les échecs des traitements antirétroviraux. Nous avons poussé loin le niveau d’information pour transmettre à l’équipe d’infectiologie les données les plus récentes et lui permettre d’avoir des échanges de qualité avec les biologistes qui suivent ces patients. » (*) Coordination régionale de lutte contre le virus de l’immunodéficience humaine.

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hotline

Assistance clients

L’expertise Roche au bout du fil

QUALITÉ ET SERVICES

Expliquer la marche à suivre après une coupure de courant, guider un utilisateur dans une opération de maintenance, réaliser un diagnostic à la suite de l’apparition d’un message analytique, repartir après un « plantage » informatique… Du lundi au vendredi, les 26 collaborateurs de l’assistance clients Roche Diagnostics aident les laboratoires à mener leur activité dans les meilleures conditions. Avec trois priorités : rapidité de la prise en charge, traçabilité complète, qualité du diagnostic et des solutions apportées. « Nous recevons en moyenne 5 000 appels par mois et constatons qu’ils sont de plus en plus longs, car motivés par des demandes plus complexes. » Responsable de l’assistance et de la formation clients, Catherine Bourget s’assure au jour le jour de la bonne marche d’un service qui, du côté des biologistes, participe à la qualité au quotidien et, parfois, à la continuité d’exploitation du laboratoire. Les questions qui concernent l’application des systèmes (utilisation des logiciels, rendu des résultats…) sont résolues directement dans 98 % des cas, un chiffre record. Les problèmes de SAV (anomalie de fonctionnement, panne, etc.) sont réglés à 62 % par téléphone. Quant aux cas restants, ils donnent lieu, après diagnostic, à l’intervention d’un des 79 ingénieurs de maintenance répartis sur le territoire.

« La communication avec ces ingénieurs est d’autant plus efficace que nous utilisons le même logiciel de suivi, partagé également avec l’équipe commerciale, précise Catherine Bourget. Le répertoire clients, le descriptif des appels, le suivi des demandes et des interventions sont enregistrés dans la même base. Tout le monde est au même niveau d’information. »

Les questions qui concernent l’application des systèmes sont résolues directement dans 98 % des cas Clarify – c’est le nom du logiciel – est d’ailleurs utilisé par l’ensemble des collaborateurs du groupe Roche, d’où une mise en commun internationale des don-

nées fournies par les clients. À titre d’exemple, un pic d’appels dans plusieurs pays concernant un même réactif déclenchera une alerte, des investigations et, si nécessaire, des mesures

Faits et chiffres • Service basé au siège français de Roche Diagnostics, à Meylan, près de Grenoble • 5 000 appels par mois (demandes d’informations ou résolutions de problèmes) • 26 collaborateurs de niveau DUT à ingénieur associant des compétences scientifiques, techniques et informatiques ; moyenne d’âge : 37 ans • Ouverture du lundi au vendredi, de 8 h 30 à 18 h 30 ; dans le cadre d’un contrat SAV, astreinte technique le samedi de 8 h 30 à 17 h 30 pour la majorité des appareils • 75 % d’utilisateurs « tout à fait satisfaits » (enquête 2008)

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• Le référent du système est le meilleur interlocuteur de Roche. • Composez le numéro de téléphone de la gamme de produits concernée. • Notez le numéro de série du système concerné. • Demandez-nous le numéro du dossier pour le suivi et votre traçabilité. • Vous pouvez nous laisser un message 24 h/24.

Travail en open space pour partager l’information, télémaintenance dans les cas difficiles : l’assistance clients se donne les moyens d’intervenir vite et bien.

correctives telles que le reciblage des contrôles pour le kit concerné. Toutefois, la qualité des réponses repose avant tout sur les 26 collaborateurs du service. Leurs domaines de compétence sont étendus et complémentaires : mesures physiques, électronique, génie biomédical, analyses biologiques, informatique… Ils couvrent ainsi l’ensemble des gammes Roche : systèmes, réactifs et logiciels de supervision. L’agencement des postes de travail leur permet de partager en permanence l’information avec leurs collègues. Ils étoffent encore leurs acquis grâce à des réunions mensuelles de partage d’expériences

avec les formateurs, chargés des stages de perfectionnement sur les instruments. Cette « chaîne d’expertise » est encore plus solide quand les assistants ont comme interlocuteur le référent du laboratoire pour le système concerné. « C’est une notion sur laquelle nous insistons beaucoup, note Catherine Bourget. Nous incitons les laboratoires à nommer ces référents. Nous les formons sur leur site puis à Meylan dans le cadre d’un stage. Lors de leur venue, ils visitent l’assistance clients et font connaissance avec leurs interlocuteurs. Et c’est en dialoguant avec eux que nous apportons l’aide la plus efficace aux laboratoires. »

« Nous archivons la totalité des appels pendant plusieurs années à des fins de traçabilité » La télémaintenance est une autre carte maîtresse du service. Elle permet de réaliser à distance le diagnostic d’un problème de qualité (la dérive lente ou subite d’un paramètre, par exemple), le déblocage d’un système informatique ou l’installation « pédagogique » et commentée d’un nouveau test, sous l’œil du technicien qui l’utilisera par la suite. Pour les demandes relatives à l’informatique, en particulier au MPL, la télémaintenance est employée dans 60 % des cas, au moyen d’une ligne dédiée. « En dix ans, les biologistes sont passés de monopostes à des structures multipostes en réseaux complexes qui gèrent un voire plusieurs laboratoires, rappelle Catherine Bourget. Nous pouvons être confrontés à des problèmes qui bloquent l’activité du laboratoire et doivent donc être résolus au plus vite. » Qu’on se rassure, une grande partie des appels concerne seulement des demandes d’informations : envoi d’une fiche technique, valeurs pour un lot de contrôle, marche à suivre pour une action de maintenance, accompagnement d’un technicien qui remplace le titulaire en vacances… Autant de « détails » qui alimentent le quotidien d’un laboratoire et sont mieux vécus quand la réponse est au bout du fil dans un délai bref ! Enfin, quel que soit le sujet, l’assistance clients est une mémoire vivante des échanges entre les clients et Roche. « Nous archivons la totalité des appels pendant plusieurs années à des fins de traçabilité, et, sur demande ponctuelle, nous pouvons fournir le détail d’un appel précis », indique Catherine Bourget. Un « plus » appréciable à l’heure où les démarches d’accréditation se généralisent.

QUALITÉ ET SERVICES

Pour optimiser vos appels…

Contact Roche Diagnostics : catherine.bourget@roche.com

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Accréditation

« La validation des méthodes, acte d’appropriation d’un système »

QUALITÉ ET SERVICES

Passage obligé et « point dur » de la démarche d’accréditation, la validation de méthode est pourtant un temps fort au cours duquel les biologistes découvrent et s’approprient leurs systèmes. Jacques Darolles, biologiste, responsable qualité du laboratoire Pax (Metz) et auditeur technique pour les normes d’accréditation ISO 17025 et ISO 15189, propose d’aborder cette phase dans une logique de réflexion, de documentation et de justification des choix ; autrement dit, de s’appuyer sur les fondamentaux du métier de biologiste.

Pourquoi la validation des méthodes pose-t-elle autant de difficultés aux laboratoires en cours d’accréditation ? Les normes sont perçues comme un cadre très rigide, et certains laboratoires s’y engagent de façon trop « mécanique » : on essaie de remplir les exigences, de fournir les données, mais sans impliquer vraiment dans la démarche son expertise scientifique et technique. Ici, les objectifs

Quelques pistes bibliographiques • Démarche de validation : Valtec 1986, 1992, 1997 et 1999 de la SFBC. • Cofrac LAB GTA 04.

analytiques sont absents ; là, on multiplie les manipulations sans les exploiter complètement ; ailleurs, la validation est exclusivement bibliographique… L’esprit de la validation des méthodes est souvent mal compris. Comment définiriez-vous cet esprit ? La validation est un acte fondateur. Le laboratoire détermine ses objectifs analytiques en fonction du niveau de qualité qu’il se fixe pour satisfaire ses clients. Le biologiste prend en main ses systèmes, s’approprie leurs performances et limites, et démontre qu’il atteint les objectifs fixés : il est au cœur même de son expertise dans la chaîne de soins. C’est un acte scientifique essentiel dans tous les

laboratoires. L’accréditation ne l’« invente » pas mais le remet à sa juste place dans la démarche qualité. Le choix des performances n’est-il pas induit par le choix du fournisseur ? Non, puisque le choix du fournisseur doit tenir compte des performances recherchées. La méthode a fait l’objet d’une évaluation approfondie par le fournisseur, et elle est en général éprouvée par d’autres utilisateurs. Cependant, on ne peut abandonner la validation de méthode au fournisseur ni valider en routine « à l’usage ». Lors de l’installation, le fournisseur qualifie la conformité fonctionnelle du système mis en place, puis le biologiste vérifie les performances annoncées.

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Par où commencer pour aborder le sujet ? la validation de méthode consiste à définir ses objectifs de performances analytiques, à caractériser les performances du système, puis à discuter les résultats obtenus, cela en associant démarche expérimentale ou bibliographique et, surtout, en justifiant ses choix. les objectifs analytiques se définissent le plus souvent par rapport à l’état de l’art publié par la SFBc. pour argumenter ses choix et la discussion des résultats, le biologiste pourra également prendre en compte les approches de l’état de l’art telles que les synthèses de cEQ ou les réglementations (RiliBÄK, clia, Rcpa) et documenter les objectifs de variations biologiques (Ricos).

Quelques éléments pour aborder les performances clés répétabilité compte tenu du niveau de fiabilité des automates, la répétabilité n’a plus le rang de performance capitale qu’on lui reconnaissait autrefois. « Elle doit être validée a minima, en fonction du coût des réactifs », estime Jacques Darolles. autrement dit, la répétabilité doit plutôt être considérée comme un marqueur du bon fonctionnement du système et de la conformité du fabricant : la vérifier, en récupérant éventuellement les données de la qualification fournisseur, permet de détecter un éventuel dysfonctionnement et de disposer de données de référence en cas d’anomalie pressentie.

reproductibilité (intralaboratoire) « En tant que composante majeure de l’incertitude de mesure *, c’est une performance à valider sur tous les paramètres quantitatifs et sur plusieurs niveaux », souligne Jacques Darolles. l’objectif est en effet de prendre en compte tous les facteurs d’influence, sources de dispersions aléatoires : calibrations, réactifs, manipulateur, température, qualité de l’eau, etc. la reproductibilité se mesure sur une période longue : « On peut parler d’“approche de la reproductibilité” pendant la période de validation, mais il faut plusieurs mois pour l’établir vraiment. » (*) au-delà de la détermination de ses composantes (méthodes de 5M), l’incertitude de mesure est le plus souvent calculée par une méthode combinant justesse et reproductibilité (laB Gta 14).

Justesse le défaut de justesse correspond aux erreurs systématiques du système, ce qui implique là encore une démarche sur plusieurs mois ; la période de validation permet d’approcher la justesse. la confrontation interlaboratoires d’un contrôle externe (cEQ) est incontournable pour étudier cet élément.

[ suite page 28 ]

Qualité et services

« Le biologiste prend en main ses systèmes, s’approprie leurs performances et limites, et démontre qu’il atteint les objectifs fixés : il est au cœur même de son expertise. »

des outils pour accompagner votre démarche Roche vient d’éditer deux documents dont les biologistes peuvent tirer parti pour mener à bien leur démarche de préparation à l’accréditation. la plaquette Roche, des outils et des hommes présente les différents modes d’accompagnement qui peuvent vous être proposés aux différentes étapes de votre démarche. le cD-ROM aide à l’accréditation, plus détaillé, est une base bibliographique complétée d’un guide pratique qui reprend les étapes nécessaires à l’accréditation d’un poste automatisé, propose des modèles informatiques pour l’enregistrement et l’exploitation des données et s’appuie sur des exemples réels. ces documents s’ajoutent bien sûr à l’appui direct que peuvent fournir les équipes sur le terrain pour les phases d’installation et de qualification des matériels neufs. Sans oublier l’accès au Ft et FDS à jour sur le site internet de Roche Diagnostics France.

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Accréditation

Quelques éléments pour aborder les performances clés Comparaison de méthodes « C’est un passage obligé quand on change de fournisseur, ne serait-ce que pour gérer l’antériorité des patients », insiste Jacques Darolles. La méthode la plus simple consiste à utiliser le diagramme des différences de Bland et Altman avec pour limites la « norme de suivi » de la table SFBC. Si cette table ne propose pas le paramètre évalué, on peut calculer soi-même les limites de concordance sur la base de la formule fournie dans Valtec. La comparaison doit être menée à mesure des dosages pour pouvoir régler les discordances en temps réel.

Corrélations Son intérêt est de déterminer l’écart global d’exactitude entre les deux méthodes. Parmi les outils statistiques possibles, Valtec recommande la régression d’allométrie ou de Passing-Bablok, avec pour limites la « norme d’interprétation » de la table SFBC. Dans le cadre de la routine, la corrélation en continu d’une configuration multi-analyseurs, sera assurée via une bonne gestion du contrôle qualité.

QUALITÉ ET SERVICES

Linéarité, sensibilité analytique (seuil de détection), sensibilité fonctionnelle (seuil de quantification), contamination, interférences, spécificité La caractérisation bibliographique ou expérimentale de ces performances doit être envisagée en fonction de la criticité technique ou clinique de chaque domaine analytique.

À ne pas oublier ! La validation de méthode doit aussi définir la façon dont la vérification des performances va impacter l’utilisation et le suivi en routine : valeurs de référence, règles de validation analytiques, conformité échantillon, planification des CIQ et CEQ, calcul des incertitudes et revalidation périodique, interprétation et expertise éventuelles.

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Corrélation - PAL

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Corrélation Droite d'allométrie

Comparaison - PAL 100 60 40

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100 Technique testée - UI/l 50

80

Comparaison de méthodes Ce diagramme de Bland et Altman montre l’intérêt des normes de suivi (pointillés rouges /Table SFBC) pour mettre en évidence les concordances et discordances.

Différences Limites (NS) Médiane

n = 40 y = 0,94 x - 2,28

-20

-40 Différence -60Eprouvée -Testée - UI/l 50 100 150 200 250 50 100 150 200 250 Technique de référence (éprouvée) - UI/l Techniquededeméthodes référence (éprouvée) - UI/l Corrélation La régression d’allométrie (ci-dessus) permet de calculer l’équation qui quantifie l’écart d’exactitude entre les deux méthodes. Cet écart est comparé à la limite donnée par la norme d’interprétation (Table SFBC).

Contact Roche Diagnostics : didier.garry@roche.com

ROCHE DIA G NOSTICS - 10  0 0 0  BIO N° 8 1 - NOVEMBRE 200 9

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Un menu exceptionnel pour une réelle consolidation Le menu chimie Substrats

Enzymes

Protéines

Médicaments

Acide urique Albumine (colorimétrique) Ammoniémie Bicarbonate Bilirubine directe Bilirubine totale Calcium Cholesterol HDL cholesterol LDL cholesterol Créatinine enzymatique Créatinine Jaffé Fructosamine Glucose Fer Lactate Magnesium Phosphore Protéine totale Protéine totale U/CSF Triglycérides UIBC Urée

ACP ALP ALT/GPT Amylase-tot. Amylase-pancr. AST/GOT Cholinesterase CK CK-MB GGT GLDH HBDH LDH Lipase

α1-Antitrypsine α1-Microglobuline ß2-Microglobuline Albumine APO A1 APO B ASLO ATIII C3c C4 Ceruloplasmine CRP CRP Ultra Sensible Haptoglobine HbA1 c (sang total) Homocystéine IgA IgG IgM Chaînes légères Kappa Chaînes légères Lambda Lipoprotéine (a) Myoglobine Orosomucoïde Préalbumine RF Transferrine Récepteur soluble de la transferrine

Acétaminophène Amikacine Carbamazépine Digitoxine Digoxine Gentamicine Lithium MPA Phénobarbital Phénytoïne Salicylés Théophylline Tobramycine Acide valproïque Vancomycine

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ISE Sodium Potassium Chlore

Toxiques Amphétamines Barbituriques Benzodiazépines Cannabis Cocaïne Ethanol Methadone Opiacés Phencyclidine Propoxyphène

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Le menu immuno-analyse en ECL Cardiologie

Fertilité/Hormones

Fonction thyroïdienne

Infectiologie

NT-proBNP Troponine T Hs Troponine T Troponine I CK-MB Myoglobine

TSH FT4 FT3 T4 T3 T-uptake TG Anti-Tg Anti-TPO Anti-TSHR

Sepsis

Oestradiol FSH LH SDHEA HCG+ß Progestérone Prolactine Testostérone SHBG ACTH Cortisol Peptide C Insuline

Procalcitonine IL-6

Trisomie 21

Anti-HAV Anti-HAV IgM Anti-HBc Anti-HBc IgM Anti-HBe Anti-HBs Ag HBe Ag HBs + confirmation Anti-HCV HIV combi HIV Ag p24 + confirmation Toxo IgG Toxo IgM Rub IgG Rub IgM CMV IgG CMV IgM

Médicaments Digitoxine Digoxine

Oncologie AFP ACE CA 125 CA 15-3 CA 19-9 CA 72-4 PSA total PSA libre CYFRA 21-1 NSE S-100

AFP HCG+ß Free ßHCG (1) PAPP-A

Métabolisme osseux PTH intacte PTH bio-intacte (2) 25-OH Vitamine D3 ß-Crosslaps (CTX) P1NP Ostéocalcine Polyarthrite rhumatoïde

Pré-éclampsie

Anti-CCP

sFLT-1 PIGF

Anémie Ferritine Folate Folate erythrocytaire Vitamine B12 Autres IgE

(1) Développement 2010 - (2) Disponibilité Janvier 2010

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Réf. 00056003046 - 10 000 BIO N° 81 - NOVEMBRE 2009

cobas est une marque de Roche. © 2009 Roche

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