Laurenceairline : des racines pour être et des ailes pour explorer

Ce mois-ci, focus sur Laurence Chauvin-Buthaud, l’une des rares créatrices d’origine africaine à s’être fait une place sur la scène de la mode parisienne, à l’époque où le « made in Africa » n’avait pas encore atteint les sommets de popularité qu’il connaît aujourd’hui. À travers sa marque Laurenceairline, lancée en 2010, la styliste façonne un pont entre les cultures et sublime le patrimoine du continent en le revisitant sous un prisme international et atemporel.

Laurenceairline, une façon de penser le vêtement en forme d’invitation à la rencontre, au voyage au sens propre et figuré. Le choix de ce nom évoque le métissage1, le voyage, l’élément aérien qui relie les mondes, la communion, la rencontre, la mixité. Après une formation au prestigieux Studio Berçot, Laurence assiste un temps mademoiselle Agnès sur l’émission de mode « Habillé(e)s pour l’hiver », avant de rejoindre la maison Louis Vuitton, se forgeant une certitude au gré de ses expériences : batailler pour se faire une place dans l’industrie du luxe et gagner en notoriété, ce n’est pas son combat. Ce qui intéresse plutôt la jeune femme, c’est le processus créatif. Les prémisses de sa première collection, elle les dessinera en 2007 à Abidjan (où elle ouvrira également son premier atelier), aux côtés de monsieur Bamba, un modéliste d’expérience qui sait l’écouter. Ses premières créations, mêlant wax et matériaux innovants, plairont particulièrement à l’international, où l’on aime l’audace et les couleurs, ses jeux de patchwork et ses lignes épurées. Et comme le vestiaire masculin en manque singulièrement, Laurence se spécialisera dans le prêt-à-porter pour homme.

Les dandys seront séduits par ses coupes modernes, mâtinées de touches d’Afrique subtiles et pétillantes. À l’époque où la jeune femme se lance, le climat en Côte d’Ivoire, entre récession économique et crises politiques à répétition, n’est pas vraiment favorable à la création et au consommer local, et personne n’est prêt à mettre le prix pour ses pièces haut de gamme. Cette pionnière du made in Africa se fera donc d’abord un nom en Europe, aux États-Unis et en Asie… tout en s’attachant à développer une économie vertueuse dans son pays d’adoption. Aujourd’hui, chaque collection se monte indépendamment des saisons qui rythment le monde de la mode, en fonction des envies et des inspirations de Laurence : « je produis des collections quand j’ai des choses à dire ou à partager », précise cette dernière. Dans son atelier de Grand-Bassam, 10 tailleurs (dont certains l’accompagnent depuis ses débuts) donnent chaque jour vie aux modèles de Laurence, confectionnant des vêtements conformes aux processus éthiques et durables. La garde-robe Laurenceairline s’inscrit résolument hors du temps, dans une épure et une élégance faites pour durer : tissus éco-responsable ou recyclés, fabriqués à la main, art du patchwork ou développement d’imprimés uniques composent une offre affranchie des effets de mode. Parce qu’à travers son sens de l’excellence, une certaine qualité de présence, et un engagement à produire du beau sur le continent et valoriser les matières premières d’Afrique, Laurence Chauvin-Buthaud souhaite avant tout inspirer du bien-être et sublimer le vêtement en un véritable compagnon de vie.

1 Née à Abidjan, la créatrice franco-camerounaise a grandi entre la Côte d’Ivoire et la Suisse avant de s’installer à Paris puis d’exploser à Londres. Depuis sa création en 2010, la marque a été exploitée entre Abidjan et Paris mais aujourd’hui, l’accent est mis sur le renforcement de l’espace nouvellement créé à Grand-Bassam, capitale historique de la Côte d’Ivoire.

Laurenceairline

Showroom : Bd Collège moderne, Quartier France - Grand-Bassam

07 59 07 95 84

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