N°2 -FR - babymag.ch

Le magazine suisse des 0 à 3 ans et de leurs parents – numéro 2 – mars-avril 2009

Le magazine suisse des 0 à 3 ans et de leurs parents – numéro 2 – mars-avril 2009

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A chacun son système D psycho bébé, télé, garde

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babymag.ch

CHF 6.–

sommeil pourquoi ils dorment mal doudou à qui profite-t-il ?

édito

Ladevant vie soi

Les prix indiqués sont en CHF, sauf mention contraire et donnés à titre indicatif © photo de couverture : Cédric Widmer

Eh ben voilà. Le bébé est sorti il y maintenant trois mois et il se porte plutôt bien... même s’il a fallu parer à pas mal d’impondérables (les faire-parts ont eu du mal à partir et la petite vidéo de Noël est finalement restée dans nos cartons...). Les parents sont contents malgré quelques ­cernes, tous les parrains et marraines ont bien tenu leur rôle et les nuits blanches ne seront bientôt que de lointains souvenirs. Enfin, ça, c’est ce que nous espérons. Car si, dans vos rêves les plus dingues, vous pensiez être préparé

à un changement qui peut bouleverser votre existence, je vous rassure, vous vous mettez le doigt dans l’oeil. Comme le dit si bien la pédiatre Edwige Antier, il n’y a pas de mode d’emploi.

D’un autre côté, c’est justement ce qui fait le charme des nouvelles aventures. A deux, à trois, ensemble. Et dans la même direction.

Au nom de toute l’équipe, je voulais vous remercier de l’accueil qui a été réservé à ­babymag.ch, largement applaudi aux quatre coins du pays. Sachez que nous allons continuer à vous offrir un magazine de qualité, made in Switzerland, histoire de nous démarquer, et qu’il va falloir apprendre à compter avec ce nouveau venu.

Car le domaine est vaste et nos envies débordantes. Mais on va y aller petit à petit et je pense qu’il y a déjà largement de quoi faire entre le magazine, le site internet (si jamais, nous cherchons des ambassadrices, voir p. 58) et la web radio.

Nous vous réservons encore pas mal de surprises, alors restez en contact et surveillez la lolette...

Maxime Pégatoquet

babymag.ch 03 paraîtra le 16 avril 2009

babymag.ch Editeur : Bigmedia Sàrl, av. du Mail 22 – 1205 Genève Directrice de publication : Marisol Piersimone-Varela

Ont participé à ce numéro : Textes : Albertine Bourget, Bianca Esposito, Samuel Fert, ­Julia Hofmann, Charlotte Leclère,Tanja Richter, Flora Madic, Nicole Maubert, Anne Weber

Rédaction : Bigmedia Sàrl, av. du Mail 22 – 1205 Genève e-mail : redaction@babymag.ch – www.babymag.ch

Images : Yann André, Adrienne Barman, Keiko Morimoto, Loan Nguyen, Sandra Romy, Carine Roth, Cédric Widmer

Rédacteur en chef : Maxime Pégatoquet (maxime@babymag.ch)

Enfants : Ael, Lyn, Mathilde et Timoléon

Direction artistique : Julien Lance/colegram (www.colegram.ch), graphiste : Benoît Favre Iconograpie : Christiane Nill (christiane@babymag.ch)

La rédaction décline toute responsabilité envers les manuscrits et les photos qui lui sont soumis.

Tous droits réservés, sauf accord de l’éditeur.

Publicité : Bigmedia Sàrl, avenue du Mail 22 – 1205 Genève Tél. :+41 22 320 54 15 – Fax : +41 22 320 54 16

Traduction : Inter-Translation SA, Berne (www.itsa.ch) Correction : Sophie Baureder-Rojas

Impression : SRO-Kundig SA, chemin de l’Etang 49, Case Postale 451 – 1219 Châtelaine

Web manager : Marisol Piersimone-Varela (marisol@babymag.ch) Assistante commerciale : Claudia Fritsche

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contributeurs

Adrienne Barman Tessinoise d’origine, Adrienne aime sa famille, les repas à plusieurs et son chat, autant d’éléments qu’on retrouve régulièrement dans les albums qu’elle publie (Nine aux éd. Frimousse et Au coin du fourneau à La Joie de Lire).

Encore toute jeune, elle a imposé un style de dessins à la limite de la contorsion, toujours débordant de couleurs et exubérant de bonne humeur. www.adrienne.ch Flora Madic Flora est une Bretonne qui, un jour, s’est amouraché d’un Suisse et a posé ses pénates dans notre beau pays. Journaliste RP, mais aussi titulaire d’un DEA en anthropologie sociale et culturelle, elle a récemment sorti le grand jeu avec fille et amoureux en s’offrant un tour du monde à la voile. Rédactrice pour le guide Kids (www.kids.ch), elle est responsable de l’information sur la gestion des ­déchets dans la ville d’Onex.

Sandra Romy Diplômée de l’ECAL, Sandra fait du théâtre, de la radio, mais ce qu’elle aime pardessus tout, c’est jouer avec sa pâte à modeler. Elle en fait des courts-métrages d’animation qu’elle présente de-ci de-là (Cully Jazz, Caprices Festival, Montelly Film Festival...), et vient de finir « Jaune & Vert à l’expo », le pilote d’une nouvelle série sur l’état de notre planète. www.sandraromy.com Carine Roth Cherchez-la et vous aurez de la peine à la trouver. Car Carine est du genre discrète.

Ancienne élève de l’Ecole de Photo de Vevey, elle aime saisir des bouts d’ambiance qui racontent la vraie vie, prendre ses sujets sans en rajouter des tonnes au niveau du style.

Le sien, ce serait plutôt une sorte de flamboyance modeste, le flash dans un coin de l’oeil plutôt que clignotant sur l’appareil. www.arkive.ch et

Albertine Bourget Fille de parents cinéphiles, Albertine a baigné dedans depuis toute petite. Elle aime aussi les livres, puisqu’elle les dévore en secret (et en anglais) pour un éditeur français afin de savoir s’ils méritent d’avoir leur traduction. Journaliste RP, installée à Berne, c’est elle qui fait le pont par-dessus le Röstigraben en étudiant les moeurs des deux côtés de la Sarine.

Nicole Maubert Il y a quelques années, Nicole imaginait des bricolages pour le magazine Femina. Un peu plus tard, après avoir eu un garçon prénommé Eytan, on a appris qu’elle préparait surtout sa grande offensive sur le net avec un espace web, lun des meilleurs qu’on connaisse à l’attention des enfants. Avec des news, des ateliers, des coloriages, une boutique... http://oh-c-chou.blogspot.com

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photos : DR

www.realeyes.com

Tabac

La grande roulette russe Jusqu’à combien de ­cigarettes un parent peut-il fumer sans faire trop de mal à son enfant? «Mauvaise question!» répond la tabacologue Corinne Wahl*, car la nocivité est liée au cumul d’années d’exposition à la fumée, et ce quelque soit le nombre de cigarettes. Expli­ cations.

Interview: Flora Madic Illustration : Sandra Romy

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interview

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news

Les idées du mois Balancé, mais pas secoué Imaginé par le designer danois Soren Ulrik Petersen, le modèle « Swing Low » est à mi chemin entre le berceau et le hamac.

Comme suspendu dans les airs, il permet un endormissement quasi la tête dans les étoiles. « Swing Low », prix sur demande (www. sup.dk)

Le lion, le coq et le mouton Est-ce que vous savez à quoi on reconnaît un Déglingos ? A sa capacité à se fondre dans la peau d’un doudou basique tout en conservant une originalité folle (caractère foldingue, tenue débraillée...). Au rayon «baby», cette toute jeune marque compte cinq nouveautés dont un rat qui devrait faire des ravages. « Baby déglingos », dès 34.50 (www.deglingos.com)

Ma première surprise party Bambam habille les filles en rose et les garçons en bleu quand elle ne joue pas tout simplement la carte du blanc. Manière d’anticiper des lendemains qui déchantent, voici la première valise pour que votre fille puisse découcher... chez ses grand-parents, avec bavoir et boîte à musique !

concours 5 montres à gagner sur www.babymag.ch

photos : DR

Valise « Drama Queen », 69.– (www.bambam-baby.ch)

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Fauteuil Un puzzle tout doux P’kolino édite des meubles pour enfants qui sont autant fonctionnels que ludiques. Le « Silly Soft » est disponible dans quatre versions, chacune correspondant à une figure d’animal largement stylisée. Ils répondent aux doux noms d’Iggy, Tias, Kiko et Pipa. Démontables en trois pièces pour se transformer en assise et table, ils sont de véritables têtes à câlins.

Plus d’infos sur www.pkolino.com

Web Mon papa est le meilleur «Un nouveau sac chaque jour pour mes enfants. Je suis le père. Je fais cela pendant ma pause déjeuner». Késako? Un cintré du ciboulot? Une petite annonce sournoise? Un refoulé des studios Disney? On n’en sait rien, si ce n’est que le papa en question balance quasi quotidiennement un sac customisé par ses soins et qu’il est un dessinateur appliqué.

De Calvin à Cars, de Princesse Mononoke à Bob l’éponge ou Pikachu, il copie tout. Dis papa, tu me dessines un mouton?

A découvrir sur http://lunchbagart.tumblr.com

Coloriage Des dessins en trompe-l’oeil Peut-être que certains ne connaissent pas encore les albums de Joëlle Jolivet (Tout simplement, Zoo logique), merveilles de bestiaires grand format qu’on dévore aussi en version mini. Sous un protègecahier, Coloriages propose douze double-pages entièrement réalisées à la linogravure et représentant des scènes de ville, des fonds marins, un arbre gigantesque, les gosses vont adorer... mais la surprise réside dans les flaps, des petits volets qui permettent d’en rajouter une couche souterraine. Secrète. Mystérieuse. A la manière d’un Michel-Ange.

Coloriages, Joëlle Jolivet, éd. du Panama, 21.–, www.editionsdupanama.com. En librairies

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photos : DR

milkshake

Mon bébé

est une star mois Alyssia, 17

Depuis la naissance de babymag.ch, vous avez été nombreux à nous envoyer des photos de vos bout’choux.

Cette double page est là pour servir d’effet miroir, pour leur dire que si le magazine s’adresse avant tout à leurs parents, c’est pour eux qu’il existe. Envoyeznous les photos de vos enfants sur www.babymag.ch

Louis, 2 ans ½

Livio, 17 mois

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Emma 3 ans ½ et Jean, 24 mois

photos : DR

Enya Me y, 15 mo is

album Ylian, 18 mois Keylan, 19 mois

Tibaud, 21 mois

mois Sydney, 16

Jade, 13 mois

Laeticia, 2 ans ½

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Systèmes de garde

Grand-mère ou jeune fille au pair ?

Mère au foyer, maman de jour, crèche, grand-parents, les modes de garde des tous-petits sont des plus divers en Suisse. Ils dépendent largement de ce que peuvent se permettre les parents, d’un cercle familial plus ou moins élargi et de la volonté d’un ou des parents de réduire leur mode de travail. Enquête.

Texte: Albertine Bourget – Photos : Carine Roth

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dine, le temps de quelques années, une avancée professionnelle. Et ce, même si ce n’est pas facile tous les jours. Il faut jongler avec l’agenda, ­s’organiser le mieux possible, communiquer entre parents, encore plus quand ils sont séparés. Quatre systèmes différents, quatre récits de vie.

photos : fotolia.com – montage : babymag.ch

Les familles que nous avons rencontrées ont toutes fait le choix de la crèche très tôt, par obligation, mais aussi par choix. Une famille a depuis changé de mode de garde. Cette solution n’est pas donnée à tous : on le sait, l’offre ne correspond pas encore à la demande.

Le fait notable de ces quatre familles est que si les mères ont toutes réduites ou réorganisées leur temps de travail, plusieurs pères ont également fait ce choix. Signe des temps?

Les papas ont évoqué leur volonté claire de ­participer pleinement à la vie de famille, revendiqué leur souhait de passer du temps seul avec leur(s) enfant(s). Quitte à mettre en sour-

dossier

Option : crèche privée et réduction du temps de travail

« Une situation égalitaire parfaite »

Nicole, 37 ans et Alessandro, 44 ans, parents d’Oscar, 8 mois

Oscar, disent ses parents, est arrivé tard. Alors, pour Nicole et Alessandro, il était hors de question de ne pas le voir grandir. « Nous avons souvent entendu d’autres parents se plaindre d’avoir manqué les premières années de leurs enfants. Nous voulions essayer de ne pas passer à côté de son enfance ». La première décision du couple a été de réduire leur temps de travail à 80%. Signe des temps ? Consacrer du temps à son fils était une évidence pour Alessandro.

«Bien sûr, avant l’arrivée d’Oscar, tout cela était très théorique. Mais je savais que j’allais être impliqué. Pour moi, c’était impensable d’avoir le même partage des tâches que nos parents. » L’implication d’Alessandro a d’ailleurs surpris Nicole. « C’était un vœu pieux pour moi d’avoir un enfant avec un père qui serait impliqué.

Mais avant la naissance, tout cela reste quand même un mystère, et surtout très théorique ! » A l’arrivée du bébé, le père s’est révélé « encore plus impliqué que ce que je pensais. » Nicole glisse en riant qu’Alessandro, qu’il pleuve ou qu’il vente, emmène son fils faire le marché les samedi matins. Un rendez-vous sacro-saint.

Deux mois de congé paternité Papa-poule, Alessandro ? En tout cas concerné.

D’ailleurs, quand le congé maternité de Nicole s’est terminé, il a pris le relais en posant deux mois de congé pour se consacrer entièrement à son fils. « Comme ça, on n’avait besoin de le laisser à personne. Et lui voulait aussi passer du temps seul avec le petit », explique Nicole.

Reprendre le travail après son congé maternité a été pour elle à la fois un déchirement et un soulagement. « C’est une transition monstrueuse. Inhumaine ! Heureusement, j’ai un travail très prenant, alors je suis dans un véritable tunnel jusqu’au soir. Je n’ai pas le temps de penser qu’Oscar me manque, même si je trouve horrible de le voir si peu, juste le matin et le soir. En même temps, je n’ai pas de regrets: j’avais besoin de retourner au travail, je commençais à me sentir dévalorisée ». Et c’est l’esprit serein qu’elle travaille. « Alessandro fait tout comme une maman et même mieux que moi ! D’ailleurs, il a plus de patience », ritelle.

numéro 2 – mars 2009

La crèche, ce chemin de croix Passionné par son travail, le couple a très rapidement envisagé la crèche. Et s’est tout aussi rapidement heurté aux difficultés à trouver une place. « Nous avons commencé à démarcher les crèches alors que j’étais enceinte de deux mois. Je ne me rendais pas compte que c’était si compliqué d’obtenir une place ! Je pensais qu’à Berne, ville de gauche, ce serait plutôt simple, que les parents étaient bien servis, mais non, s’insurge Nicole, qui a grandi en Valais. Je ne peux que constater un énorme paternalisme de la part des politiciens. Ils ne se sentent vraiment pas concernés et traitent ce genre de sujet avec

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Quand je serai grand,

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je ferai...

…pompier, vétérinaire ou maîtresse d’école? Petit, on a des rêves plein la tête. Peut-être qu’on deviendra pâtissier, avocate ou pilote d’avion. Mathilde et Timoléon, eux, se verraient bien en aventuriers, à la découverte de nouveaux territoires.

Stylisme: Tanja Richter. Photos: Cédric Widmer

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Lolette ou nuggi?

Des deux côtés de la Sarine, les (futurs) parents ­s’interrogent sur le bien-fondé de donner une sucette au bébé. Tour d’horizon des cas de figure.

Texte: Albertine Bourget Photo: Yann André/Strates

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babygraben A chaque numéro, la rubrique babygraben osculte la même problématique vue des deux côtés de la Sarine.

Nuggi en dialecte alémanique, lolette en Suisse romande, ... Des appellations d’usage qui en disent long sur la valeur affective apportée à l’objet transitionnel qu’est la sucette, ou tétine en France voisine. Au delà des surnoms différents, un coup d’œil sur les forums de discussion du net montrent que, Suisse alémanique ou romande, donner la sucette ou pas ne va pas de soi. « J’ai vraiment peur de donner la sucette et qu’après, ce soit la galère pour allaiter. Que faire ? », interroge ainsi une future mère.

Une question légitime quand on sait la Suisse à la pointe en matière d’établissements labellisés « amis des bébés », à savoir tous ceux qui ont adopté un label de qualité selon le code de conduite international mis en place par l’UNICEF. Limiter son utilisation Dans ses recommandations au personnel soignant, actualisées en février 2008, la Fondation suisse pour la promotion de l’allaitement maternel suggère d’informer les mères qu’« en utilisant une sucette, elles auront tendance à ralentir le rythme des tétées, ce qui peut avoir pour conséquence une diminution de la production de lait maternel et un sevrage précoce ». Il est également recommandé de « limiter l’utilisation des sucettes dès l’âge de douze mois. A l’âge de deux ans au plus tard, elle devrait être définitivement stoppée afin de prévenir les malformations dentaires.

Cela vaut également pour les sucettes dites orthodontiques ». Autre son de cloche à la Société suisse d’orthopédie dento-faciale (SSODF) (Schweizerische Gesellschaft für Kieferorthopädie SGK) qui recommande l’usage de la lolette plutôt que de laisser l’enfant sucer son pouce. De son côté, dans ses recommandations parues en 2007, le groupe de travail bernois sur le syndrome de mort subite (SID) estime qu’«on peut proposer, sans forcer, la lolette au nourrisson lorsqu’on le couche. S’il la perd pendant le sommeil, on ne la remet pas dans sa bouche. On ne proposera pas la lolette aux enfants

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allaités avant l’âge d’un mois lorsque l’allaitement marche bien».

Une solution de facilité Dès lors, il n’est pas évident pour les parents de s’y retrouver. Comme souvent en matière d’éducation et de petite enfance, ils tâtonnent et finissent par trouver le chemin qui leur convient le mieux. De manière générale, les Romands semblent a priori plus réticents. L’arrivée du bébé en chair et en os et des pleurs qui vont avec finissent souvent par vaincre leur résistance. « Je sais, c’est vraiment la solution de facilité, et on a toujours été contre, mais là, on est vraiment crevés » s’excuse presque une Romande sur un forum. Une Alémanique, sur un autre forum : « Après deux semaines, on a vite laissé tomber le principe ‹ notre-enfant-n’aurajamais-de-lolette ›. On a juste fait attention à ne pas lui donner systématiquement, mais seulement pour s’endormir ». Petra et Urs, parents bernois d’un petit garçon et d’un bébé pourvus de sucette, ouvrent des yeux ronds quand on leur pose la question. « La lolette, un problème? Euh, non, on ne s’est pas demandé si cela allait en être un. On la leur a donnée, c’est tout. » Un autre père, de Lucerne, rigole. « Mais non, c’est très bien ! Il faut juste faire attention à ce qu’elle ne soit pas toxique. » Plus que leurs compatriotes, les Romands semblent préoccupés par l’aspect esthétique. « Ça fait vilain », tranche une mère. « Les bébés ont l’air niais avec ce truc dans la bouche, renchérit une internaute.

Ils parlent avec, ils jouent avec, les parents sont esclaves de ce bout de plastique. Mon premier l’a eue et c’était horrible ! ». En Suisse alémanique, les sucettes de la marque Bibi, estampillées I love Mama ou Papa is the best, ou encore celles à imprimé léopard, font fureur.

à bébé ». D’autres parents changent d’avis en cours de route. « On a tenté la lolette pendant deux semaines quand ma fille avait deux mois », confie cette mère. Qui s’est rendu compte que le bébé pleurait dès qu’il perdait la tétine. Résultat, elle lui a été enlevée illico pour ne pas l’habituer. D’autres parents décident de semer des lolettes, y compris phosphorescentes, dans le lit de bébé...

Evidemment, tout est pour le mieux quand bébé décide de luimême que la sucette, bof. C’est le cas de la petite Lou, née il y a un an d’une mère romande et d’un papa alémanique installés à Yverdon. Avant sa naissance, ses parents lui avaient acheté une sucette, sans « vraiment avoir de plan pré-établi ». Les trois premiers jours de sa vie, Lou se montrant très calme, ses parents ne pensent pas à lui proposer une ­lolette. « Et puis, quand on a commencé à l’entendre pleurer, on s’est dit que ce serait peut-être sain de satisfaire son besoin de succion. Mais quand on a essayé de lui enfourner la jolie sucette Papa is the best, rien à faire, elle la recrachait systématiquement.

On a eu de superbes commentaires de sages-femmes qui disaient «faut insister un peu... ». « Honnêtement, ça m’a paru légèrement inadéquat de la forcer. J’avais l’impression de lui ‹ mettre un bouchon ». Lou a grandi sans peine, et sans sucette.

Reste que le plus dur, les parents tomberont d’accord, sera d’aider l’enfant qui a grandi avec à dire au revoir à sa chère sucette. Mais ça, c’est une autre histoire. En allemand comme en français, nombreux sont les jolis ouvrages consacrés à ce thème. Ils indiquent d’ailleurs que si controversée soit-elle, la tétine a encore de beaux jours devant elle...

Des lolettes phosphorescentes Autres mots durs relevés sur des ­forums de discussion : la sucette ne serait rien d’autre qu’une « muselière

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