N°1 - FR - babymag.ch

Page 1

édito

LE MAGAZINE SUISSE DES 0 À 3 ANS ET DE

LEURS PARENTS – NUMÉRO 1 – NOV. 2008-FÉV. 2009

NÉ LE 26.8.2008

famille

MA PETITE

Ils s’appellent Tiburce, Bianca, Elsa, Roisin, Maureen, Elias, Mady ou encore Jeanne. Ce sont les enfants de la rédaction. Certains mar chent à quatre pattes, d’autres ont des rêves de maîtresse d’école ou de sauveur-pompier du monde, quelques uns sont même déjà sur le point de quitter définitivement jupes, jupons et jeans. Ils ont plein de copains et copines, et

ENTREPRISE

des masses de parents qui gravitent autour. Bien évidemment, tout ce beau monde se pose mille questions à la seconde. En s’adressant aux parents d’enfants de 0 à 3 ans, l’envie est d’accompagner une période où les doutes sont au moins aussi nombreux que les joies, où les questions peinent parfois à trouver des réponses, où le manque de temps nous obstrue l’horizon, où les écueils semblent aussi infranchissables qu’un double Everest à gravir dans la jour née. Ludique, informatif, pratique ou surprenant, babymag.ch est un magazine dont l’ambition est simple. Il est un accompagnateur de début de vie, le genre à vous mettre sur les bons rails de l’existence, du tout bénèf’ pour les minus et les minettes. Ce magazine est pour eux, les Solal, Adrien, Louise, Anna ou Andonis, même si certains ne savent pas encore lire. Mais c’est eux, à n’en point douter, qui en tireront les bénéfices. En tout cas, c’est notre objectif. Maxime Pégatoquet

babymag.ch 02 paraîtra le XXX février 2009

babymag.ch Editeur : Bigmedia Sàrl, Case Postale 252 – 1200 Genève 8

CH F 6.-

L e s pr ix in d iq u é s s o n t e n C H F, s a u f m e n t io n c o n t r a ir e .

tendance tout beau tout bio cellules souches une solution d’avenir test la chaise haute

Directeur de publication

: Marie-Soledad Piersimone

Rédaction : Bigmedia Sàrl, CP 252 – 1200 Genève 8 e-mail : redaction@babymag.ch – www.babymag.ch Rédacteur en chef : Maxime Pégatoquet (maxime@babymag.ch) Direction artistique : Julien Lance/colegram (www.colegram.ch), graphiste: Benoît Favre Iconograpie: Christiane Nill (christiane@babymag.ch)

Ont participé à ce numéro: Textes: Léonore de Baillencourt, Albertine Bour get, Bianca Esposito, Tatiana Giudici, Adèle Koch, Flora Madic, Nicole Maubert, Maxime Pégatoquet, Anne Weber

Images: Yann André, Adrienne Barman, Adrian Carter, Nico las Lieber, Caroline Minjolle, Keiko Morimoto, Loan Nguyen, Philippe Pache, David Prêtre, Sandra Romy, Süperchouette, Cédric Widmer

-

Enfants: Alexia, Aurélien, Chiara, Lou Elena, Milla, Roman, Seku La rédaction décline toute responsabilité envers les manus crits et les photos qui lui sont soumis.

Photolithographie: RS Solutions, Genève

Publicité : Bigmedia Sàrl Case Postale 252 – 1200 Genève 8 Tél :+41 22 320 54 15 – Fax : +41 22 320 54 16

Web manager: Marie-Soledad Piersimone (mariesol@babymag.ch)

Impression : SRO-Kundig SA, chemin de l’Etang 49, Case Postale 451 – 1219 Châtelaine

Traduction: Inter-Translation SA, Berne (www.itsa.ch)

-

-

3


news DVD Profession: Walt Disney

Menu Recettes de dernière minute

Ils font entre six et huit minutes et racontent d’incroyables histoires. Celle d’une petite fille obèse qui souffre du regard des autres, celle d’un petit garçon chauve qui aime la barbe de son grand-père ou cette autre d’un mangeur de raviolis qui découvre un génie dans sa boîte de conserves. Seul ou avec son compère Cédric Louis, le Valaisan Cédric Barras construit des contes modernes d’une beauté stupéfiante. A classer entre Wallace & Gromit et les meilleurs Pixar.

Le surgelé, ça peut dépanner. Surtout quand ils sont concoctés par Jenny Carenco, fondatrice des Menus Bébé. Maman pas indigne, elle a cuisiné trois gammes de produits pour les 4, les 6 et les 9 mois, et les intitulés sont ­prometteurs : « Le chou-fleur que j’aime doucement parfumé au thym », « Mon déjeuner dans le verger » avec carottes et poulets à l’abricot ou « Mon dîner en Toscane » et ses petites pâtes au basilic.

« Sainte Barbe », « Banquise » et « Le génie de la boîte de raviolis », 20 fr. (à commander sur www.artfilm.ch)

Doudou musical Le juke-box du berceau

Dès XXX fr. le plat. Plus d’infos sur www.menus-bebe.fr

Il a la couleur d’une peluche, il en a la douceur, et il fait aussi de la musique. Avec iBedoo, la marque allemande Sigikid invente la première boîte à musique interactive. En allant sur le site www.iBedoo.com, vous pouvez télécharger gratuitement en format MP3 la mélodie qui vous intéresse pour la transférer ensuite dans le ventre de la bête.

Stickers Nicole Maubert, bonne fée aux mille idées

«Ibedoo Music», 119 fr., téléchargements sur www.ibedoo.com

D’elle, vous connaissez peut-être le blog, qu’elle fait vivre en multipliant les jeux de pistes. Nicole compile de mignonettes newsettes, des interviews de créatrices, des e-coloriages à télécharger, et maintenant ces deux autocollants qui inaugurent sa boutique en ligne. Garantis «100% chou», ils sont à coller à l’arrière de la voiture. 12fr. l’autocollant dans sa pochette (points de vente sur http://oh-c-chou.blogspot.com)

Vitamines La corbeille nourricière Divisée en trois parties, cette coupe peut accueillir fruits, légumes ou épices frais. On peut parler d’une matrice nourricière, puisqu’en regardant de plus près cet objet du designer Danois Ole Jensen on s’aperçoit que sa forme est quasi le moulage d’un ventre de femme enceinte. Comme une parabole du bon et du beau.

Vintage Vêtements de première main Les Suissesses Danielle Rambert et Raquel Dias ont chiné un peu partout à travers l’Italie des coupes uniques de marques oubliées, datées des années 1950 aux années 1980. Délicieusement rétro, follement sage et redoutablement bien coupée, leur collection s’adresse à tous les nostalgiques qui rêvent que leur garçon soit aussi beau qu’un Marcello Mastroianni miniature et que les filles soient la réincarnation d’une Brigitte Bardot aux genoux potelés.

«Vitamin Container», dès 84 .– (www.muuto.com)

SOS parents Le bracelet antistress Inspiré du bracelet que portent les enfants avec leur prénom dessus (déjà) à la maternité, le Tatookids a la même fonction d’utilisation. A savoir qu’au cas où vous en viendriez à perdre votre enfant dans une foule ou qu’il s’égare sur une place de jeux, celui-ci permet d’y inscrire un numéro de portable. Une idée qui, si elle peut sembler limite parano, peut permettre d’éviter quelques bonnes angoisses.

De 3 mois à 7 ans, sur www.petitshabits.ch

10

photos : DR

Tatookids, env. 8 fr. le kit (www.tatookids.com)

numéro 1 – novembre 2008

11


news DVD Profession: Walt Disney

Menu Recettes de dernière minute

Ils font entre six et huit minutes et racontent d’incroyables histoires. Celle d’une petite fille obèse qui souffre du regard des autres, celle d’un petit garçon chauve qui aime la barbe de son grand-père ou cette autre d’un mangeur de raviolis qui découvre un génie dans sa boîte de conserves. Seul ou avec son compère Cédric Louis, le Valaisan Cédric Barras construit des contes modernes d’une beauté stupéfiante. A classer entre Wallace & Gromit et les meilleurs Pixar.

Le surgelé, ça peut dépanner. Surtout quand ils sont concoctés par Jenny Carenco, fondatrice des Menus Bébé. Maman pas indigne, elle a cuisiné trois gammes de produits pour les 4, les 6 et les 9 mois, et les intitulés sont ­prometteurs : « Le chou-fleur que j’aime doucement parfumé au thym », « Mon déjeuner dans le verger » avec carottes et poulets à l’abricot ou « Mon dîner en Toscane » et ses petites pâtes au basilic.

« Sainte Barbe », « Banquise » et « Le génie de la boîte de raviolis », 20 fr. (à commander sur www.artfilm.ch)

Doudou musical Le juke-box du berceau

Dès XXX fr. le plat. Plus d’infos sur www.menus-bebe.fr

Il a la couleur d’une peluche, il en a la douceur, et il fait aussi de la musique. Avec iBedoo, la marque allemande Sigikid invente la première boîte à musique interactive. En allant sur le site www.iBedoo.com, vous pouvez télécharger gratuitement en format MP3 la mélodie qui vous intéresse pour la transférer ensuite dans le ventre de la bête.

Stickers Nicole Maubert, bonne fée aux mille idées

«Ibedoo Music», 119 fr., téléchargements sur www.ibedoo.com

D’elle, vous connaissez peut-être le blog, qu’elle fait vivre en multipliant les jeux de pistes. Nicole compile de mignonettes newsettes, des interviews de créatrices, des e-coloriages à télécharger, et maintenant ces deux autocollants qui inaugurent sa boutique en ligne. Garantis «100% chou», ils sont à coller à l’arrière de la voiture. 12fr. l’autocollant dans sa pochette (points de vente sur http://oh-c-chou.blogspot.com)

Vitamines La corbeille nourricière Divisée en trois parties, cette coupe peut accueillir fruits, légumes ou épices frais. On peut parler d’une matrice nourricière, puisqu’en regardant de plus près cet objet du designer Danois Ole Jensen on s’aperçoit que sa forme est quasi le moulage d’un ventre de femme enceinte. Comme une parabole du bon et du beau.

Vintage Vêtements de première main Les Suissesses Danielle Rambert et Raquel Dias ont chiné un peu partout à travers l’Italie des coupes uniques de marques oubliées, datées des années 1950 aux années 1980. Délicieusement rétro, follement sage et redoutablement bien coupée, leur collection s’adresse à tous les nostalgiques qui rêvent que leur garçon soit aussi beau qu’un Marcello Mastroianni miniature et que les filles soient la réincarnation d’une Brigitte Bardot aux genoux potelés.

«Vitamin Container», dès 84 .– (www.muuto.com)

SOS parents Le bracelet antistress Inspiré du bracelet que portent les enfants avec leur prénom dessus (déjà) à la maternité, le Tatookids a la même fonction d’utilisation. A savoir qu’au cas où vous en viendriez à perdre votre enfant dans une foule ou qu’il s’égare sur une place de jeux, celui-ci permet d’y inscrire un numéro de portable. Une idée qui, si elle peut sembler limite parano, peut permettre d’éviter quelques bonnes angoisses.

De 3 mois à 7 ans, sur www.petitshabits.ch

10

photos : DR

Tatookids, env. 8 fr. le kit (www.tatookids.com)

numéro 1 – novembre 2008

11


places to go

Un tour du monde en images Un café à Paris, une coupe de cheveux à Londres, un resto dans les Alpes bernoises. Voici les nouveaux spots pour enfants qui vont faire rager de jalousie plus d’un parent ! Texte : MP

Genève CdeC De quoi s’agit-il ? D’une marque imaginée par la Parisienne Cordelia de Castellane avec sa compère Ségolène Gallienne, et pour laquelle elles ont écoulé les premiers modèles en organisant des ventes à domicile. Pourquoi on aime ? Parce que CdeC fait dans le bon chic bon genre, mais pimenté à la sauce Comtesse de Ségur. Pour l’hiver 2008, les collections (de 6 mois à 12 ans) s’inspirent du Swinging London des années 1970, les filles en imprimés Liberty et les garçons façon mini-Beatles. Le plus ? La déco qui change tout le temps, avec les meubles chinés par Elodie Dell’Ova, la maîtresse des lieux, et les lustres en papier customisés par son réseau d’amis.

Londres Your Tantrum De quoi s’agit-il ? D’un salon de coiffure dont on n’avait même pas osé rêver pour tous les enfants qui pensent que derrière chaque coiffeur sommeille un tortionnaire qui va les asperger d’eau froide et les couvrir de poils qui grattent dans le cou. Pourquoi on aime ? Parce que les enfants ( de 0 à 7 ans) prennent place dans des voitures et des avions, qu’il y a des écrans pour les distraire et qu’on a l’impression de pénétrer un univers de fête foraine. A moins que ce soit le pays des merveilles. Le plus ? Les parents sont confinés dans une salle d’attente et sont donc mis à l’écart histoire qu’ils ne fassent pas d’histoire.

CdeC, rue d’Italie 8, Genève (infos sur www.cordeliadecastellane.com et 022 310 89 12)

Paris Le Poussette café

Your Tantrum, 398 Kings Road, Londres (infos sur www.yourtantrum.com et 00 44 (0)20 7376 39 66)

De quoi s’agit-il ? Du premier espace parisien aménagé pour les femmes enceintes et les jeunes parents avec enfants. Ambiance salle de classe avec mobilier vintage et peintures pastelisées. Pourquoi on aime ? Parce qu’on y trouve un garage à poussettes, une véritable aire de jeux avec de la dînette, une mini bibliothèque, des coloriages à crayonner, une boutique où faire son shopping (notamment les créations de Minilabo, www.minilabo.fr). Le plus ?Les ateliers proposés avec des contes, des petits déjeuners, des initiations au massage, au portage ou au chant pré-natal.

De quoi s’agit-il ? D’un espace qui n’affiche que l’essentiel d’une chambre d’enfants, au point d’avoir l’impression de se trouver dans un dépôt de chez IKEA. Un work in progress dont la devise serait « less is more », c’est-à-dire qu’on ne surcharge pas à mort la chambre d’un ­enfant. Pourquoi on aime ? Parce qu’ici on pense pratique et qu’on voit plus loin que le bout de son nez. Les meubles imaginés par Minimöbl sont évolutifs et surtout d’une épure extrême, laissant à l’enfant le choix de le customiser avec son univers. Le plus ? Difficile de passe à côté de la cuisinière en carton signée Timuk (www.­timuk.ch), une merveille du genre.

16

La Lenk Hôtel Lenkerhof

Le Poussette Café, rue Pierre Sémard 6, Paris (infos sur www.lepoussettecafe.com et 00 33 (0)1 78 10 49 00)

Smaland, Hafnerstrasse 17, Zurich (infos sur www.minimoebel.ch et 043 317 98 09) numéro 1 – novembre 2008

De quoi s’agit-il ? D’une caverne d’Ali Baba proposant vêtements, poussettes ou chauffe-biberons selon un système d’emprunt temporaire (comme à la bibliothèque). Pourquoi on aime ? Parce que pas mal de familles ont de la peine à boucler le budget enfants et que là, contre une cotisation annuelle de 10fr., on a une réelle alternative et un vrai geste de solidarité. C’est aussi une bonne manière pour certains parents de donner une seconde vie aux affaires qui prennent la poussière dans les armoires. Le plus ? Le prix, évidemment, et ­l’impression qu’on peut se rendre dans une boutique et en ressortir les bras chargés. La Fringothèque, rue Côtes-de-Montbenon 12, Lausanne (infos au 021 313 40 74)

De quoi s’agit-il ? D’un des hôtels les plus chics des Alpes bernoises, un ancien sanatorium reconverti en repère de luxe 5 étoiles avec art contemporain à tous les étages, spa de folie, piscine avec vue sur les montagnes. Pourquoi on aime ? Parce que les enfants ont leur propre salle à manger «Le petit prince», indépendantes de celles des parents, où ils peuvent choisir leur menu sous le regard d’un maître d’hôtel qui ne va pas les regarder de travers une fois qu’ils auront tapissé les murs d’épinards. Le plus ? L’hôtel propose aussi une garderie, un cinéma pour enfants, un espace thermoludique baptisé «wet’n wild». photos : DR

Zurich Småland

Lausanne La Fringothèque

Hôtel Lenkerhof, Lenk im Simmental (infos sur www.lenkerhof.ch et 033 736 36 36)

17


places to go

Un tour du monde en images Un café à Paris, une coupe de cheveux à Londres, un resto dans les Alpes bernoises. Voici les nouveaux spots pour enfants qui vont faire rager de jalousie plus d’un parent ! Texte : MP

Genève CdeC De quoi s’agit-il ? D’une marque imaginée par la Parisienne Cordelia de Castellane avec sa compère Ségolène Gallienne, et pour laquelle elles ont écoulé les premiers modèles en organisant des ventes à domicile. Pourquoi on aime ? Parce que CdeC fait dans le bon chic bon genre, mais pimenté à la sauce Comtesse de Ségur. Pour l’hiver 2008, les collections (de 6 mois à 12 ans) s’inspirent du Swinging London des années 1970, les filles en imprimés Liberty et les garçons façon mini-Beatles. Le plus ? La déco qui change tout le temps, avec les meubles chinés par Elodie Dell’Ova, la maîtresse des lieux, et les lustres en papier customisés par son réseau d’amis.

Londres Your Tantrum De quoi s’agit-il ? D’un salon de coiffure dont on n’avait même pas osé rêver pour tous les enfants qui pensent que derrière chaque coiffeur sommeille un tortionnaire qui va les asperger d’eau froide et les couvrir de poils qui grattent dans le cou. Pourquoi on aime ? Parce que les enfants ( de 0 à 7 ans) prennent place dans des voitures et des avions, qu’il y a des écrans pour les distraire et qu’on a l’impression de pénétrer un univers de fête foraine. A moins que ce soit le pays des merveilles. Le plus ? Les parents sont confinés dans une salle d’attente et sont donc mis à l’écart histoire qu’ils ne fassent pas d’histoire.

CdeC, rue d’Italie 8, Genève (infos sur www.cordeliadecastellane.com et 022 310 89 12)

Paris Le Poussette café

Your Tantrum, 398 Kings Road, Londres (infos sur www.yourtantrum.com et 00 44 (0)20 7376 39 66)

De quoi s’agit-il ? Du premier espace parisien aménagé pour les femmes enceintes et les jeunes parents avec enfants. Ambiance salle de classe avec mobilier vintage et peintures pastelisées. Pourquoi on aime ? Parce qu’on y trouve un garage à poussettes, une véritable aire de jeux avec de la dînette, une mini bibliothèque, des coloriages à crayonner, une boutique où faire son shopping (notamment les créations de Minilabo, www.minilabo.fr). Le plus ?Les ateliers proposés avec des contes, des petits déjeuners, des initiations au massage, au portage ou au chant pré-natal.

De quoi s’agit-il ? D’un espace qui n’affiche que l’essentiel d’une chambre d’enfants, au point d’avoir l’impression de se trouver dans un dépôt de chez IKEA. Un work in progress dont la devise serait « less is more », c’est-à-dire qu’on ne surcharge pas à mort la chambre d’un ­enfant. Pourquoi on aime ? Parce qu’ici on pense pratique et qu’on voit plus loin que le bout de son nez. Les meubles imaginés par Minimöbl sont évolutifs et surtout d’une épure extrême, laissant à l’enfant le choix de le customiser avec son univers. Le plus ? Difficile de passe à côté de la cuisinière en carton signée Timuk (www.­timuk.ch), une merveille du genre.

16

La Lenk Hôtel Lenkerhof

Le Poussette Café, rue Pierre Sémard 6, Paris (infos sur www.lepoussettecafe.com et 00 33 (0)1 78 10 49 00)

Smaland, Hafnerstrasse 17, Zurich (infos sur www.minimoebel.ch et 043 317 98 09) numéro 1 – novembre 2008

De quoi s’agit-il ? D’une caverne d’Ali Baba proposant vêtements, poussettes ou chauffe-biberons selon un système d’emprunt temporaire (comme à la bibliothèque). Pourquoi on aime ? Parce que pas mal de familles ont de la peine à boucler le budget enfants et que là, contre une cotisation annuelle de 10fr., on a une réelle alternative et un vrai geste de solidarité. C’est aussi une bonne manière pour certains parents de donner une seconde vie aux affaires qui prennent la poussière dans les armoires. Le plus ? Le prix, évidemment, et ­l’impression qu’on peut se rendre dans une boutique et en ressortir les bras chargés. La Fringothèque, rue Côtes-de-Montbenon 12, Lausanne (infos au 021 313 40 74)

De quoi s’agit-il ? D’un des hôtels les plus chics des Alpes bernoises, un ancien sanatorium reconverti en repère de luxe 5 étoiles avec art contemporain à tous les étages, spa de folie, piscine avec vue sur les montagnes. Pourquoi on aime ? Parce que les enfants ont leur propre salle à manger «Le petit prince», indépendantes de celles des parents, où ils peuvent choisir leur menu sous le regard d’un maître d’hôtel qui ne va pas les regarder de travers une fois qu’ils auront tapissé les murs d’épinards. Le plus ? L’hôtel propose aussi une garderie, un cinéma pour enfants, un espace thermoludique baptisé «wet’n wild». photos : DR

Zurich Småland

Lausanne La Fringothèque

Hôtel Lenkerhof, Lenk im Simmental (infos sur www.lenkerhof.ch et 033 736 36 36)

17


interview

Le cordon ombilical, un

trésor familial?

Pour guérir ses éventuelles maladies, des entreprises proposent de conserver les cellules souches contenues dans le cordon ombilical de son nouveau-né. Afin d’éclairer une pratique qui se développe fortement en Suisse, interview avec le Dr. Anna Wagner, médecin-­assistante chez le Professeur Daniel Surbek, responsable de l’unité d’obstétrique à l’Inselspital de Berne A quoi servent les cellules souches ? Les cellules souches pourraient s’appeler cellules « originelles », car elles ont la capacité de se renouveler, se multiplier et se transformer en différents types de cellules aux fonctions spécialisées. Dans le cordon ombilical, nous trouvons des cellules souches de type hématopoïétiques, capables de produire des globules rouges, blancs et des plaquettes. Mais aussi des cellules dites mésenchymateuses, capables de se transformer en cellules de tissus cartilagineux, osseux, adipeux, musculaires et nerveux. C’est pourquoi elles peuvent être utilisées dans de nombreuses thérapies. Le prélèvement de cellules souches du ­cordon ombilical est-il dangereux pour la mère ou le nouveau-né ? Non, il ne comporte absolument aucun risque. De plus, il est sans douleur, car il est effectué après la naissance, directement sur le cordon ou le placenta. Quelles maladies ces cellules permettentelles de soigner aujourd’hui ? Les cellules souches issues du sang du cordon ombilical sont utilisées dans le traitement de plus de quarante maladies comme la leucémie, ou cancer du sang, des maladies malignes, telles que les lymphomes ou les myélomes, ou encore des dysfonctionnements tels que l’anémie, les troubles immunitaires ou certains troubles héréditaires du métabolisme chez l’enfant. En 2007, en Suisse, plus de 300 patients ont bénéficié d’un traitement de cellules souches, provenant soit de la moelle osseuse, soit du sang du cordon ombilical. Ce type de médecine régénérative promet des avancées révolutionnaires. Différentes thérapies sont à l’étude pour traiter le diabète, l’infarctus, les maladies du système nerveux ou la maladie d’Alzheimer.

24

numéro 1 – novembre 2008

Conserver les cellules du cordon ombilical de son bébé, est-ce vraiment une assurance pour sa santé ? La probabilité qu’un bébé ait besoin un jour de ses propres cellules souches pour une transplantation est rare. Elle est estimée entre 1 cas sur 1000 à 1 cas sur 20 000. Mais le phénomène du stockage est trop récent pour se prononcer. Les premiers dons de sang fœtal ont commencé en 1997 en Suisse. Si un nouveau-né a une malade génétique, ces cellules souches seront atteintes elles aussi ? Certains cancers peuvent être inscrits dans ces échantillons de cellules personnelles. C’est pourquoi la transplantation des cellules autologues (le patient reçoit ses propres cellules) n’est pas indiquée dans les cas de lymphome ou de leucémie, si l’enfant est très jeune. Dans ce cas, le recours aux cellules souches d’un donneur extérieur est plus efficace. D’où l’intérêt d’avoir un accès aux banques de tissus public. Après 20 ans, les cellules stockées à des fins personnelles seront-elles encore efficace pour soigner une maladie ? Selon l’expérience actuelle, les cellules stockées gardent tout leur potentiel thérapeutique même après 15 ans. Les avancées de la médicine régénérative produiront certainement de nouveaux traitements pour soigner toutes sortes de maladies. Les cellules souches conservées joueront alors un rôle vital.

25


interview

Le cordon ombilical, un

trésor familial?

Pour guérir ses éventuelles maladies, des entreprises proposent de conserver les cellules souches contenues dans le cordon ombilical de son nouveau-né. Afin d’éclairer une pratique qui se développe fortement en Suisse, interview avec le Dr. Anna Wagner, médecin-­assistante chez le Professeur Daniel Surbek, responsable de l’unité d’obstétrique à l’Inselspital de Berne A quoi servent les cellules souches ? Les cellules souches pourraient s’appeler cellules « originelles », car elles ont la capacité de se renouveler, se multiplier et se transformer en différents types de cellules aux fonctions spécialisées. Dans le cordon ombilical, nous trouvons des cellules souches de type hématopoïétiques, capables de produire des globules rouges, blancs et des plaquettes. Mais aussi des cellules dites mésenchymateuses, capables de se transformer en cellules de tissus cartilagineux, osseux, adipeux, musculaires et nerveux. C’est pourquoi elles peuvent être utilisées dans de nombreuses thérapies. Le prélèvement de cellules souches du ­cordon ombilical est-il dangereux pour la mère ou le nouveau-né ? Non, il ne comporte absolument aucun risque. De plus, il est sans douleur, car il est effectué après la naissance, directement sur le cordon ou le placenta. Quelles maladies ces cellules permettentelles de soigner aujourd’hui ? Les cellules souches issues du sang du cordon ombilical sont utilisées dans le traitement de plus de quarante maladies comme la leucémie, ou cancer du sang, des maladies malignes, telles que les lymphomes ou les myélomes, ou encore des dysfonctionnements tels que l’anémie, les troubles immunitaires ou certains troubles héréditaires du métabolisme chez l’enfant. En 2007, en Suisse, plus de 300 patients ont bénéficié d’un traitement de cellules souches, provenant soit de la moelle osseuse, soit du sang du cordon ombilical. Ce type de médecine régénérative promet des avancées révolutionnaires. Différentes thérapies sont à l’étude pour traiter le diabète, l’infarctus, les maladies du système nerveux ou la maladie d’Alzheimer.

24

numéro 1 – novembre 2008

Conserver les cellules du cordon ombilical de son bébé, est-ce vraiment une assurance pour sa santé ? La probabilité qu’un bébé ait besoin un jour de ses propres cellules souches pour une transplantation est rare. Elle est estimée entre 1 cas sur 1000 à 1 cas sur 20 000. Mais le phénomène du stockage est trop récent pour se prononcer. Les premiers dons de sang fœtal ont commencé en 1997 en Suisse. Si un nouveau-né a une malade génétique, ces cellules souches seront atteintes elles aussi ? Certains cancers peuvent être inscrits dans ces échantillons de cellules personnelles. C’est pourquoi la transplantation des cellules autologues (le patient reçoit ses propres cellules) n’est pas indiquée dans les cas de lymphome ou de leucémie, si l’enfant est très jeune. Dans ce cas, le recours aux cellules souches d’un donneur extérieur est plus efficace. D’où l’intérêt d’avoir un accès aux banques de tissus public. Après 20 ans, les cellules stockées à des fins personnelles seront-elles encore efficace pour soigner une maladie ? Selon l’expérience actuelle, les cellules stockées gardent tout leur potentiel thérapeutique même après 15 ans. Les avancées de la médicine régénérative produiront certainement de nouveaux traitements pour soigner toutes sortes de maladies. Les cellules souches conservées joueront alors un rôle vital.

25


dossier

«Ma priorité, c’est

Alexander»

Raquel et Walter, 34 et 30 ans, coordinatrice dans le milieu médical et ingénieur en microtechnique, parents d’Alexander, 17 mois. Ecublens. Il y a quelques semaines encore, Raquel et ­Walter vivaient dans un appartement avec jardin à l’orée de la campagne. Seule ombre au tableau, et pas des moindres, il n’y avait pas une place en crèche à l’horizon. Ni une ni deux, les jeunes parents se sont alors mis en quête d’un logement à deux pas d Walter. Quand on connaît la pénurie actuelle de logements, on imagine ce qu’il veut dire. Depuis la naissance du petit, le couple hispano-belge a réorganisé son temps. Walter fait moins de sport et Raquel plus du tout. Finies les sorties restos et copains en soirée, « on s’arrange pour voir nos amis à midi », raconte la jeune femme. Qui s’est mise à cuisiner en devenant maman. « J’avais tendance à acheter des plats préparés, des pizzas. Quand Alex a commencé à manger des légumes, il était exclu que j’achète des petits pots. J’ai choisi de préparer ses repas quitte à finir de mixer les légumes à onze heures du soir… ». Des horaires chamboulés Avec des grands-parents vivant à plusieurs centaines de kilomètres, il n’est pas facile de prévoir les couacs et autres grains de sable dans les rouages. Comme il achevait sa thèse à Lausanne, Walter a souvent été le plus disponible pour aller chercher le petit en catastrophe. « J’avais une certaine liberté d’horaires, raconte-t-il. S’il le fallait, je me remettais au travail le soir. » A 6 mois, Alex a été hospitalisé pour une bronchiolite. Un épisode stressant, en particulier pour Raquel. « Après cette maladie, je me précipitais dans la chambre du bébé dès qu’il faisait un bruit, se souvient-elle. Je me demande d’ailleurs si ce n’est pas à partir de là qu’il a eu quelques soucis de sommeil… ». Vers 1 an, les choses sont rentrées dans l’ordre, le petit blondinet retrouvant un repos de marmotte. Chez les Driesen, il y avait déjà un « enfant »: leur chienne Mona, 6 ans. L’acceptation d’un bébé dans la vie de l’animal ne s’est pas faite en un jour. « Quand on portait Alex dans les bras, quand je l’allaitais, elle venait elle aussi

28

numéro 1 – novembre 2008

pour avoir son quota de caresses et d’attention. » Avec le temps, le duo garçonnet/chienne fonctionne bien. Mieux, alors que papa maman rivalisaient pour savoir lequel des deux Alex allait nommer d’abord, le petit a lâché « Mona » comme premier mot. Ben voilà! Des mentalités différentes En Belgique, on n’élève pas les enfants comme en Espagne. Le couple, ensemble depuis dix ans, s’en est aperçu en devenant parents. ­Walter se montre plus sévère que Raquel. ­Entre les deux, l’enfant trouvera l’équilibre. Pareil pour les langues dans lesquelles ses parents s’adressent à lui. Walter en flamand, Raquel en espagnol. « Trouver un prénom qui conviennent aux deux langues a été un casse-tête », raconte la mère. « On aimait bien Alejandro, mais ma mère aurait été incapable de le prononcer à l’espagnole », rigole le père. Même topo pour certains prénoms flamants. Leurs parents, Raquel et Walter les voient le temps des vacances. Ces temps, pour les dépanner, c’est la mère de la jeune femme qui est venue s’installer quelques mois à la maison. Un coup de pouce bienvenu pour Raquel qui travaille encore à 90%. « S’il y a un apéro ou une sortie après le travail, je n’y vais jamais, raconte-t-elle. Ma priorité, c’est Alexander. Je veux être là à 17 heures. »

Leurs trucs : – Arrêter de regarder la télévision. C’est extra pour se retrouver en couple. – Raconter ses journées de travail à bébé. Raquel le fait. « Je dit à Alex que j’ai pris le train, que je suis passée devant chez nous. Il a l’air d’aimer ça. » – Si l’on peut, mobiliser les grandsparents pour des coups de main longue durée. – Oublier pour un temps les voyages où l’on change d’hôtel chaque soir. Opter pour une petite location sympa avec piscine partagée, c’est bien pour tout le monde.

29


dossier

«Ma priorité, c’est

Alexander»

Raquel et Walter, 34 et 30 ans, coordinatrice dans le milieu médical et ingénieur en microtechnique, parents d’Alexander, 17 mois. Ecublens. Il y a quelques semaines encore, Raquel et ­Walter vivaient dans un appartement avec jardin à l’orée de la campagne. Seule ombre au tableau, et pas des moindres, il n’y avait pas une place en crèche à l’horizon. Ni une ni deux, les jeunes parents se sont alors mis en quête d’un logement à deux pas d Walter. Quand on connaît la pénurie actuelle de logements, on imagine ce qu’il veut dire. Depuis la naissance du petit, le couple hispano-belge a réorganisé son temps. Walter fait moins de sport et Raquel plus du tout. Finies les sorties restos et copains en soirée, « on s’arrange pour voir nos amis à midi », raconte la jeune femme. Qui s’est mise à cuisiner en devenant maman. « J’avais tendance à acheter des plats préparés, des pizzas. Quand Alex a commencé à manger des légumes, il était exclu que j’achète des petits pots. J’ai choisi de préparer ses repas quitte à finir de mixer les légumes à onze heures du soir… ». Des horaires chamboulés Avec des grands-parents vivant à plusieurs centaines de kilomètres, il n’est pas facile de prévoir les couacs et autres grains de sable dans les rouages. Comme il achevait sa thèse à Lausanne, Walter a souvent été le plus disponible pour aller chercher le petit en catastrophe. « J’avais une certaine liberté d’horaires, raconte-t-il. S’il le fallait, je me remettais au travail le soir. » A 6 mois, Alex a été hospitalisé pour une bronchiolite. Un épisode stressant, en particulier pour Raquel. « Après cette maladie, je me précipitais dans la chambre du bébé dès qu’il faisait un bruit, se souvient-elle. Je me demande d’ailleurs si ce n’est pas à partir de là qu’il a eu quelques soucis de sommeil… ». Vers 1 an, les choses sont rentrées dans l’ordre, le petit blondinet retrouvant un repos de marmotte. Chez les Driesen, il y avait déjà un « enfant »: leur chienne Mona, 6 ans. L’acceptation d’un bébé dans la vie de l’animal ne s’est pas faite en un jour. « Quand on portait Alex dans les bras, quand je l’allaitais, elle venait elle aussi

28

numéro 1 – novembre 2008

pour avoir son quota de caresses et d’attention. » Avec le temps, le duo garçonnet/chienne fonctionne bien. Mieux, alors que papa maman rivalisaient pour savoir lequel des deux Alex allait nommer d’abord, le petit a lâché « Mona » comme premier mot. Ben voilà! Des mentalités différentes En Belgique, on n’élève pas les enfants comme en Espagne. Le couple, ensemble depuis dix ans, s’en est aperçu en devenant parents. ­Walter se montre plus sévère que Raquel. ­Entre les deux, l’enfant trouvera l’équilibre. Pareil pour les langues dans lesquelles ses parents s’adressent à lui. Walter en flamand, Raquel en espagnol. « Trouver un prénom qui conviennent aux deux langues a été un casse-tête », raconte la mère. « On aimait bien Alejandro, mais ma mère aurait été incapable de le prononcer à l’espagnole », rigole le père. Même topo pour certains prénoms flamants. Leurs parents, Raquel et Walter les voient le temps des vacances. Ces temps, pour les dépanner, c’est la mère de la jeune femme qui est venue s’installer quelques mois à la maison. Un coup de pouce bienvenu pour Raquel qui travaille encore à 90%. « S’il y a un apéro ou une sortie après le travail, je n’y vais jamais, raconte-t-elle. Ma priorité, c’est Alexander. Je veux être là à 17 heures. »

Leurs trucs : – Arrêter de regarder la télévision. C’est extra pour se retrouver en couple. – Raconter ses journées de travail à bébé. Raquel le fait. « Je dit à Alex que j’ai pris le train, que je suis passée devant chez nous. Il a l’air d’aimer ça. » – Si l’on peut, mobiliser les grandsparents pour des coups de main longue durée. – Oublier pour un temps les voyages où l’on change d’hôtel chaque soir. Opter pour une petite location sympa avec piscine partagée, c’est bien pour tout le monde.

29


dossier

«On fait de la

gestion de bébés» Daniela et Jérôme, 41 et 40 ans, anthropologue et journaliste, parents de Giulia et Matteo, 7 mois Le jour où son gynécologue lui a annoncé qu’elle attendait deux bébés, Daniela a paniqué. Comment diable gérer sa double vie de chercheuse en anthropologie et professeure d’Université avec une double maternité? Quelques heures après l’annonce, de soudaines contractions laissaient déjà craindre le pire. «J’étais très inquiète, se souvient-elle. J’ai compris là que je les désirais, malgré mes craintes.» Sa grossesse menée tambour battant, Daniela a accouché de ses enfants fin février. En clinique, elle et son mari se sont sentis entourés, conseillés et coachés. Pareil avec l’association des parents de jumeaux qui leur a proposé d’entrée un parrainage: ils peuvent s’adresser à leur marraine pour toute question. Une organisation hors-pair De retour à la maison, les choses ne se sont pas franchement déroulées comme prévu. Une infection a expédié Daniela une semaine à l’hôpital. Et c’est Jérôme qui a pris le relais. Avec un zèle et une attention que son épouse ne soupçonnait pas. «Il m’avait toujours dit qu’il s’occuperait de notre enfant si nous en avions un. Mais là, il dépasse toutes mes attentes. C’est un père exceptionnel qui est resté un mari formidable.» Jérôme sourit. Ses compétences et son envie de s’occuper des jumeaux le surprendraient presque lui-même. «J’ai fait momentanément une croix sur l’orchestre dont je fais partie, pareil pour mes virées à moto, mais ça ne me manque pas plus que ça. Avec les petits, j’ai d’autres compensations.» Seul bémol, le jeune père regrette les petits bistrots lausannois où il aime sortir et voir ses amis. «A la place, je fais les aires de jeux et je papote avec les vieilles dames qui m’arrêtent dans la rue».

30

Du genre bien organisé, Daniela a vite compris qu’elle devait gagner du temps partout où elle le pouvait. «Le temps se déroule totalement différemment d’avant. Avec les petits, tout prend du temps, en fait. Je me demande bien ce que je faisais de toutes ces heures avant qu’ils arrivent!». Elle fait les courses sur Internet, prépare les petits pots à l’avance et les congèle. Avant la naissance des petits, les parents avaient actionné leur réseau social, histoire d’emprunter un maximum d’objets utiles, baignoire, lits et autres vêtements. Du côté de l’organisation, le couple semble rôdé. Avec les coups de main de leurs mamans respectives en cas de départ de Daniela à l’étranger où elle participe souvent à des séminaires, «ça marche comme sur des roulettes», s’étonne la jeune mère. Mariés depuis 13 ans avec les habitudes qui vont avec, les Lausannois s’étonnent de vivre avec bonheur un rythme totalement chamboulé depuis 7 mois. «On fait de la gestion de bébés, certes, mais sans souffrance! s’exclame Daniela. C’est tellement moins pire que tout ce que l’on raconte…». Pour un temps, ces épicuriens à l’âme voyageuse ont mis en veilleuse leurs envies. Mangent sur un coin de table, l’un après l’autre souvent, et évoquent leurs week-ends en Champagne ou Bordelais sans une once de regret. «Quoiqu’un week-end en amoureux nous ferait sans doute du bien», note Jérôme.

Leurs trucs : – Préparer les pots à l’avance et les congeler. – S’offrir un lave-linge pour ne pas attendre deux semaines pour les lessives. – Faire ses emplettes sur Internet et viser les actions couches culotte. Le 3 pour 2, ça vaut vraiment le coup ! – Demander des soutiens aux fabricants de lait en poudre et autres produits de bébés qui accordent souvent des bons de 100 francs par bébé.

31


dossier

«On fait de la

gestion de bébés» Daniela et Jérôme, 41 et 40 ans, anthropologue et journaliste, parents de Giulia et Matteo, 7 mois Le jour où son gynécologue lui a annoncé qu’elle attendait deux bébés, Daniela a paniqué. Comment diable gérer sa double vie de chercheuse en anthropologie et professeure d’Université avec une double maternité? Quelques heures après l’annonce, de soudaines contractions laissaient déjà craindre le pire. «J’étais très inquiète, se souvient-elle. J’ai compris là que je les désirais, malgré mes craintes.» Sa grossesse menée tambour battant, Daniela a accouché de ses enfants fin février. En clinique, elle et son mari se sont sentis entourés, conseillés et coachés. Pareil avec l’association des parents de jumeaux qui leur a proposé d’entrée un parrainage: ils peuvent s’adresser à leur marraine pour toute question. Une organisation hors-pair De retour à la maison, les choses ne se sont pas franchement déroulées comme prévu. Une infection a expédié Daniela une semaine à l’hôpital. Et c’est Jérôme qui a pris le relais. Avec un zèle et une attention que son épouse ne soupçonnait pas. «Il m’avait toujours dit qu’il s’occuperait de notre enfant si nous en avions un. Mais là, il dépasse toutes mes attentes. C’est un père exceptionnel qui est resté un mari formidable.» Jérôme sourit. Ses compétences et son envie de s’occuper des jumeaux le surprendraient presque lui-même. «J’ai fait momentanément une croix sur l’orchestre dont je fais partie, pareil pour mes virées à moto, mais ça ne me manque pas plus que ça. Avec les petits, j’ai d’autres compensations.» Seul bémol, le jeune père regrette les petits bistrots lausannois où il aime sortir et voir ses amis. «A la place, je fais les aires de jeux et je papote avec les vieilles dames qui m’arrêtent dans la rue».

30

Du genre bien organisé, Daniela a vite compris qu’elle devait gagner du temps partout où elle le pouvait. «Le temps se déroule totalement différemment d’avant. Avec les petits, tout prend du temps, en fait. Je me demande bien ce que je faisais de toutes ces heures avant qu’ils arrivent!». Elle fait les courses sur Internet, prépare les petits pots à l’avance et les congèle. Avant la naissance des petits, les parents avaient actionné leur réseau social, histoire d’emprunter un maximum d’objets utiles, baignoire, lits et autres vêtements. Du côté de l’organisation, le couple semble rôdé. Avec les coups de main de leurs mamans respectives en cas de départ de Daniela à l’étranger où elle participe souvent à des séminaires, «ça marche comme sur des roulettes», s’étonne la jeune mère. Mariés depuis 13 ans avec les habitudes qui vont avec, les Lausannois s’étonnent de vivre avec bonheur un rythme totalement chamboulé depuis 7 mois. «On fait de la gestion de bébés, certes, mais sans souffrance! s’exclame Daniela. C’est tellement moins pire que tout ce que l’on raconte…». Pour un temps, ces épicuriens à l’âme voyageuse ont mis en veilleuse leurs envies. Mangent sur un coin de table, l’un après l’autre souvent, et évoquent leurs week-ends en Champagne ou Bordelais sans une once de regret. «Quoiqu’un week-end en amoureux nous ferait sans doute du bien», note Jérôme.

Leurs trucs : – Préparer les pots à l’avance et les congeler. – S’offrir un lave-linge pour ne pas attendre deux semaines pour les lessives. – Faire ses emplettes sur Internet et viser les actions couches culotte. Le 3 pour 2, ça vaut vraiment le coup ! – Demander des soutiens aux fabricants de lait en poudre et autres produits de bébés qui accordent souvent des bons de 100 francs par bébé.

31


fashion

L’âge de bois

Ici la couleur de l’argent, là la prise de conscience verte, plus loin le péril jaune. Notre monde est en pleine mutation chromatique, mais celui des enfants tourne toujours autant de quelques jouets incontournables. Des indémodables en bois, parce que ça porte bonheur. Stylisme : Tatiana Giudici. Photo: Nicolas Lieber

Seku: Pull en coton Palomino 19 fr.90, Jeans H&M, 39 fr. 90

Lou Elena: Robe kaki Palomino, 24 fr.90 Pull en coton col roulé Palomino, 12 fr.90 Collant rayé H&M, 12 fr. 90 Aurélien: T-Shirt à manches longues violet Design Heroes, 42 fr. Jeans H&M, 29 fr. 90 Baskets Geox, 89 fr. 90

36

Aurélien: T-Shirt à longues manches vert H&M, 14 fr.90 Pantalon rouge DPAM, 27 fr.50 Chaussures Dirk Bikkembergs, 158 fr. Boîte en bois avec réglettes Kapla, 145 fr. Seku: T-Shirt à longues manches rouge «Wunderkind» Hokuspokus by erfolg, 59 fr. Pantalon treillis gris Esprit, 79 fr.90 Baskets Geox, 89 fr.90

numéro 1 – novembre 2008

37


fashion

L’âge de bois

Ici la couleur de l’argent, là la prise de conscience verte, plus loin le péril jaune. Notre monde est en pleine mutation chromatique, mais celui des enfants tourne toujours autant de quelques jouets incontournables. Des indémodables en bois, parce que ça porte bonheur. Stylisme : Tatiana Giudici. Photo: Nicolas Lieber

Seku: Pull en coton Palomino 19 fr.90, Jeans H&M, 39 fr. 90

Lou Elena: Robe kaki Palomino, 24 fr.90 Pull en coton col roulé Palomino, 12 fr.90 Collant rayé H&M, 12 fr. 90 Aurélien: T-Shirt à manches longues violet Design Heroes, 42 fr. Jeans H&M, 29 fr. 90 Baskets Geox, 89 fr. 90

36

Aurélien: T-Shirt à longues manches vert H&M, 14 fr.90 Pantalon rouge DPAM, 27 fr.50 Chaussures Dirk Bikkembergs, 158 fr. Boîte en bois avec réglettes Kapla, 145 fr. Seku: T-Shirt à longues manches rouge «Wunderkind» Hokuspokus by erfolg, 59 fr. Pantalon treillis gris Esprit, 79 fr.90 Baskets Geox, 89 fr.90

numéro 1 – novembre 2008

37


fashion Roman: T-Shirt à manches longues «Bolide» Dame Pipi, 50 fr. Jeans H&M, 24 fr.90 Sweat à capuche MEXX, 69 fr.90 Chaussures Elephanten, 79 fr. Cuisinière Vilac, 95 fr.

Lou Elena: Pull à col roulé Palomino, 6 fr.90 Robe avec poches Mimito, 58 fr. Aurélien: Pantalon en velours côtelé H&M, 29 fr.90 T-Shirt impression caméra Famous Ape, 49 fr. Cardigan rayé en coton H&M, 24 fr.90

38

numéro 1 – novembre 2008

39


fashion Roman: T-Shirt à manches longues «Bolide» Dame Pipi, 50 fr. Jeans H&M, 24 fr.90 Sweat à capuche MEXX, 69 fr.90 Chaussures Elephanten, 79 fr. Cuisinière Vilac, 95 fr.

Lou Elena: Pull à col roulé Palomino, 6 fr.90 Robe avec poches Mimito, 58 fr. Aurélien: Pantalon en velours côtelé H&M, 29 fr.90 T-Shirt impression caméra Famous Ape, 49 fr. Cardigan rayé en coton H&M, 24 fr.90

38

numéro 1 – novembre 2008

39


société

Les six travaux de Guillemette Parce que la procréation assistée est parfois plus facile que trouver l’homme de sa vie, certaines choisissent la maternité en solo. Dans son livre, Guillemette Faure lève le voile sur ce phénomène social, encore tabou. Journaliste installée depuis douze ans à New York, Guillemette a toujours pensé qu’avoir «un mari et des enfants, ça viendrait naturellement.» Elle allait sur ses 37 ans. Et puis «un jour, on m’a parlé d’une amie qui, suite a eu une ménopause précoce à 38 ans, avait dû avoir recours au don d’ovocyte, puis d’une autre qui, à force d’avoir trop attendu, suivait un traitement de fertilité. J’ai paniqué en réalisant que j’étais dans un contre-la-montre pour avoir un bébé.» Décidée, elle saute le pas, réalisant qu’elle «préfère avoir un enfant sans mec plutôt qu’un mec sans enfant». C’est là que commence son histoire qui raconte son parcours de la maternité en solo. Pour sa quête du Graal (la fécondation), cette trentenaire à l’humour décapant évalue toutes les options : la méthode «bio» par relations sexuelles, ­l’insémination, la fécondation in vitro, le don d’ovocytes, les mères porteuses, l’adoption. Mères en solo Pour obtenir un maximum d’informations, Guillemette commence par rejoindre l’association Single Mother By Choice. Là des « mères célibataires par choix » entre 36 et 42 ans échangent conseils et tuyaux pour procréer « sans papa ». Leur profil ? Des femmes « normales » qui ne sont ni des « looseuses », ni des « boudins névrosés inadaptés socialement ». Elles ont simplement raté le coche, ne sont pas tombées sur le bon mec au bon moment. Et l’horloge biologique sonne comme une alarme pour ces SMC. Une chose est sûre, ces produits de la génération post-féministe ne sont pas des amazones rêvant d’un monde sans hommes. Au contraire. « Lorsqu’on s’engage dans cette démarche on se dit que M. Right (Parfait) pourra toujours surgir en chemin. Et qu’on pourra recréer une vraie famille avec l’âme sœur, sauf qu’on se sera déjà chargé de la descendance, en attendant. » Première option possible pour procréer : les relations sexuelles « à l’ancienne », avec un Know Donnor (un donneur connu). A ce stade,

48

Madame fait le tour du marché des célibataires. Le vieux copain, l’ex-petit ami, le pote homo, Jim de la gym, y en a-t-il un dans le lot qui ferait l’affaire dans le rôle du papa ? « Le processus d’avoir un enfant seule commence ainsi. C’est un premier pas psychologique, une manière de se familiariser avec l’idée et de soulever les questions essentielles. » Mais rares sont les géniteurs sélectionnés qui acceptent. A ces mère en devenir, on suggère souvent l’approche pragmatique de « s’envoyer en l’air au Club Med ». Pour Guillemette, autant être honnête: si on cherche un donneur il faut accepter la situation cash et opter pour la banque de sperme. Supermarché à géniteurs Aux Etats-Unis, l’insémination semble plus aisée que de trouver l’homme de sa vie. Ni ­examen psychologique, ni entretien... il suffit de débourser 300 dollars pour son pack de

paillettes (du sperme congelé). Guillemette: « On en arrive à regretter les stocks gratuit qu’on a pu avoir sous la main… ». Mais le choix du donneur reste difficile et émouvant. « Comme l’enfant n’aura pas de père, on fait son possible pour qu’il ait ce qu’il y a de mieux, pour se déculpabiliser. » Selon les banques de sperme, les demandeuses ont accès à un dossier étoffé : couleur des yeux, CV complet avec diplômes, hobbies, état de santé et antécédents héréditaires. « Un vrai catalogue des 3 Suisses des donneurs. On connaît tout de lui, sauf son nom, son visage et son numéro de téléphone ! ». Pourtant Guillemette culpabilise, se dit qu’on frise l’eugénisme. « C’est dangereux de donner l’illusion aux futures mères qu’elles se choisissent un mari sur catalogue en fonction de leur profil. » Tant qu’à faire, Guillemette, elle, jette son dévolu sur la semence d’un donneur qui admet fumer des joints, gage de sa sincérité. Puis le jour de son ovulation venu, elle programme l’insémination. En 15 minutes l’infirmière dépose les « petits chevaux » dans son utérus avec une seringue et le tour est joué. Le regard des autres Tout au long de sa quête, la célibataire est confrontée au jugement des autres : « On m’a traitée d’irresponsable, d’égoïste. C’est vrai qu’il y a une part d’égoïsme à décider unilatéralement que son besoin d’enfant est plus fort que celui de concevoir dans le cadre d’une relation. Mais les couples, eux, font-ils des bébés par altruisme ou pour sauver le monde ? On fait tous des enfants pour soi, pour être heureux et les rendre heureux ». Elle fait des sacrifices,

accepte un emploi plus stable et revient vivre en France. Reste que les réactions de l’entourage sont sans doute la partie la plus surprenante de ses témoignages. « On pense à ménager nos parents, mais la maternité solo choque bien plus les jeunes. Ils ont une vision plus absolue du couple, de l’amour et de la famille idéale. Les aînés sont plus compréhensifs, ils ont eux aussi eu à faire des compromis dans leur vie. » Après de longs mois, douze inséminations et autant de tests de grossesse négatifs, Guillemette commence à douter de sa fertilité. Et opte donc pour la fécondation in vitro (FIV). Comme en France (ou en Suisse), l’aide à la procréation assistée est réservée aux couples hétéros, elle se lance alors dans le tourisme procréatif en Belgique, l’un des pays qui autorise la FIV pour les célibataires. Là non plus, pas de ventre rond à l’horizon. Coût total de ses tentatives : 12 000 dollars. Guillemette n’abandonne pas et songe alors à adopter. « L’adoption en solo semble plus acceptable que la conception en solo. Comme si on avait réuni deux éclopés de la vie. » Aujourd’hui, Guillemette a 41 ans. Elle a obtenu un agrément en vue d’une adoption en janvier dernier, procédure qui suit son cours. « Mon seul regret c’est de ne pas avoir commencé plus tôt. Si on est sûre qu’on ne peut pas envisager une vie sans enfant, rien ne sert d’attendre trop longtemps le conjoint idéal. » Isa Fridemann Illustration : Keiko Morimoto Un bébé toute seule, Guillemette Faure, éd. Flammarion (http://guillemette.typepad.com)


société

Les six travaux de Guillemette Parce que la procréation assistée est parfois plus facile que trouver l’homme de sa vie, certaines choisissent la maternité en solo. Dans son livre, Guillemette Faure lève le voile sur ce phénomène social, encore tabou. Journaliste installée depuis douze ans à New York, Guillemette a toujours pensé qu’avoir «un mari et des enfants, ça viendrait naturellement.» Elle allait sur ses 37 ans. Et puis «un jour, on m’a parlé d’une amie qui, suite a eu une ménopause précoce à 38 ans, avait dû avoir recours au don d’ovocyte, puis d’une autre qui, à force d’avoir trop attendu, suivait un traitement de fertilité. J’ai paniqué en réalisant que j’étais dans un contre-la-montre pour avoir un bébé.» Décidée, elle saute le pas, réalisant qu’elle «préfère avoir un enfant sans mec plutôt qu’un mec sans enfant». C’est là que commence son histoire qui raconte son parcours de la maternité en solo. Pour sa quête du Graal (la fécondation), cette trentenaire à l’humour décapant évalue toutes les options : la méthode «bio» par relations sexuelles, ­l’insémination, la fécondation in vitro, le don d’ovocytes, les mères porteuses, l’adoption. Mères en solo Pour obtenir un maximum d’informations, Guillemette commence par rejoindre l’association Single Mother By Choice. Là des « mères célibataires par choix » entre 36 et 42 ans échangent conseils et tuyaux pour procréer « sans papa ». Leur profil ? Des femmes « normales » qui ne sont ni des « looseuses », ni des « boudins névrosés inadaptés socialement ». Elles ont simplement raté le coche, ne sont pas tombées sur le bon mec au bon moment. Et l’horloge biologique sonne comme une alarme pour ces SMC. Une chose est sûre, ces produits de la génération post-féministe ne sont pas des amazones rêvant d’un monde sans hommes. Au contraire. « Lorsqu’on s’engage dans cette démarche on se dit que M. Right (Parfait) pourra toujours surgir en chemin. Et qu’on pourra recréer une vraie famille avec l’âme sœur, sauf qu’on se sera déjà chargé de la descendance, en attendant. » Première option possible pour procréer : les relations sexuelles « à l’ancienne », avec un Know Donnor (un donneur connu). A ce stade,

48

Madame fait le tour du marché des célibataires. Le vieux copain, l’ex-petit ami, le pote homo, Jim de la gym, y en a-t-il un dans le lot qui ferait l’affaire dans le rôle du papa ? « Le processus d’avoir un enfant seule commence ainsi. C’est un premier pas psychologique, une manière de se familiariser avec l’idée et de soulever les questions essentielles. » Mais rares sont les géniteurs sélectionnés qui acceptent. A ces mère en devenir, on suggère souvent l’approche pragmatique de « s’envoyer en l’air au Club Med ». Pour Guillemette, autant être honnête: si on cherche un donneur il faut accepter la situation cash et opter pour la banque de sperme. Supermarché à géniteurs Aux Etats-Unis, l’insémination semble plus aisée que de trouver l’homme de sa vie. Ni ­examen psychologique, ni entretien... il suffit de débourser 300 dollars pour son pack de

paillettes (du sperme congelé). Guillemette: « On en arrive à regretter les stocks gratuit qu’on a pu avoir sous la main… ». Mais le choix du donneur reste difficile et émouvant. « Comme l’enfant n’aura pas de père, on fait son possible pour qu’il ait ce qu’il y a de mieux, pour se déculpabiliser. » Selon les banques de sperme, les demandeuses ont accès à un dossier étoffé : couleur des yeux, CV complet avec diplômes, hobbies, état de santé et antécédents héréditaires. « Un vrai catalogue des 3 Suisses des donneurs. On connaît tout de lui, sauf son nom, son visage et son numéro de téléphone ! ». Pourtant Guillemette culpabilise, se dit qu’on frise l’eugénisme. « C’est dangereux de donner l’illusion aux futures mères qu’elles se choisissent un mari sur catalogue en fonction de leur profil. » Tant qu’à faire, Guillemette, elle, jette son dévolu sur la semence d’un donneur qui admet fumer des joints, gage de sa sincérité. Puis le jour de son ovulation venu, elle programme l’insémination. En 15 minutes l’infirmière dépose les « petits chevaux » dans son utérus avec une seringue et le tour est joué. Le regard des autres Tout au long de sa quête, la célibataire est confrontée au jugement des autres : « On m’a traitée d’irresponsable, d’égoïste. C’est vrai qu’il y a une part d’égoïsme à décider unilatéralement que son besoin d’enfant est plus fort que celui de concevoir dans le cadre d’une relation. Mais les couples, eux, font-ils des bébés par altruisme ou pour sauver le monde ? On fait tous des enfants pour soi, pour être heureux et les rendre heureux ». Elle fait des sacrifices,

accepte un emploi plus stable et revient vivre en France. Reste que les réactions de l’entourage sont sans doute la partie la plus surprenante de ses témoignages. « On pense à ménager nos parents, mais la maternité solo choque bien plus les jeunes. Ils ont une vision plus absolue du couple, de l’amour et de la famille idéale. Les aînés sont plus compréhensifs, ils ont eux aussi eu à faire des compromis dans leur vie. » Après de longs mois, douze inséminations et autant de tests de grossesse négatifs, Guillemette commence à douter de sa fertilité. Et opte donc pour la fécondation in vitro (FIV). Comme en France (ou en Suisse), l’aide à la procréation assistée est réservée aux couples hétéros, elle se lance alors dans le tourisme procréatif en Belgique, l’un des pays qui autorise la FIV pour les célibataires. Là non plus, pas de ventre rond à l’horizon. Coût total de ses tentatives : 12 000 dollars. Guillemette n’abandonne pas et songe alors à adopter. « L’adoption en solo semble plus acceptable que la conception en solo. Comme si on avait réuni deux éclopés de la vie. » Aujourd’hui, Guillemette a 41 ans. Elle a obtenu un agrément en vue d’une adoption en janvier dernier, procédure qui suit son cours. « Mon seul regret c’est de ne pas avoir commencé plus tôt. Si on est sûre qu’on ne peut pas envisager une vie sans enfant, rien ne sert d’attendre trop longtemps le conjoint idéal. » Isa Fridemann Illustration : Keiko Morimoto Un bébé toute seule, Guillemette Faure, éd. Flammarion (http://guillemette.typepad.com)


miam

une liste de courses

trois solutions Préparer un seul repas pour petits et grands, c’est possible. Démonstration automnale en trois recettes à géométrie variable.

Crème de potimarron aux cèpes et notes fumées­ L’idée de marier l’arôme du thé fumé au potimarron a été glanée lors d’un repas gourmand, ici le cèpe vient souligner les notes automnales du plat. Pour 4 personnes (2 adultes, un bébé de plus d’un an, et autre de moins d’un an) – 1 oignon – 1 cuillerée à soupe d’huile de tournesol – 250 g de chair de potimarron pelée et parée – 150 g de cèpes frais (ou congelés, disponibles par ex. chez Manor) – 1 cuillerée à thé de curcuma (certains curcuma sont amers, d’autres plus doux, choisir une version douce) – 1 pointe de couteau de curry – Pour l’écume – 1 cuillerée à thé de thé fumé – 4 cuillerées à soupe de crème à 25 % – Sel Viking de Norvège 1 (ou, plus simplement, de la fleur de sel) Pour les mouillettes – 3 tranches de pain d’épices – Un soupçon de beurre – Sel Viking de Norvège (ou, plus simplement, de la fleur de sel)

Pour le bébé de moins d’un an : On garde un peu de potimarron avant ­d’entamer la recette et on le cuit dans de l’eau non salée. On mixe et on sert cette purée agrémentée d’une tombée d’huile d’olive. Pour les grands et le bébé à partir d’un an : Peler, hacher l’oignon et le faire revenir dans une cuillerée à soupe d’huile de tournesol. ­Ajouter la courge muscade et le potimarron coupés en tout petits morceaux. Faire suer 10 minutes à feu doux, puis mouiller avec 7 dl d’eau. Saler légèrement. Cuire à petit feu, à couvert, jusqu’à ce que les légumes soient tendres. Mixer la soupe, si elle est trop épaisse, l’allonger avec un peu d’eau bouillante. Rectifier l’assaisonnement. Toaster les tranches de pain d’épices, les laisser refroidir légèrement avant de les tartiner de beurre et de les saupoudrer de sel fumé (ce dernier est réservé aux grands), puis de les débiter en mouillettes. Pour les grands seulement : Faire infuser le thé fumé dans ½ dl d’eau bouillante. Filtrer le thé après une dizaine de minutes. Ajouter 4 cuillerées à soupe de crème au thé. Assaisonner avec un peu de sel fumé. Emulsionner à l’aide du mixer plongeur et déposer cette écume fumée sur la soupe au moment de servir. Disponible à l’épicerie exotique Lyzamir à Genève : 3, rue des Corps-Saints, 1201 Genève, 022 732 53 80 ou en visitant l’épicerie en ligne Terre Exotique : www.terreexotique.fr/index_.php 1

60

numéro 1 – novembre 2008


miam

une liste de courses

trois solutions Préparer un seul repas pour petits et grands, c’est possible. Démonstration automnale en trois recettes à géométrie variable.

Crème de potimarron aux cèpes et notes fumées­ L’idée de marier l’arôme du thé fumé au potimarron a été glanée lors d’un repas gourmand, ici le cèpe vient souligner les notes automnales du plat. Pour 4 personnes (2 adultes, un bébé de plus d’un an, et autre de moins d’un an) – 1 oignon – 1 cuillerée à soupe d’huile de tournesol – 250 g de chair de potimarron pelée et parée – 150 g de cèpes frais (ou congelés, disponibles par ex. chez Manor) – 1 cuillerée à thé de curcuma (certains curcuma sont amers, d’autres plus doux, choisir une version douce) – 1 pointe de couteau de curry – Pour l’écume – 1 cuillerée à thé de thé fumé – 4 cuillerées à soupe de crème à 25 % – Sel Viking de Norvège 1 (ou, plus simplement, de la fleur de sel) Pour les mouillettes – 3 tranches de pain d’épices – Un soupçon de beurre – Sel Viking de Norvège (ou, plus simplement, de la fleur de sel)

Pour le bébé de moins d’un an : On garde un peu de potimarron avant ­d’entamer la recette et on le cuit dans de l’eau non salée. On mixe et on sert cette purée agrémentée d’une tombée d’huile d’olive. Pour les grands et le bébé à partir d’un an : Peler, hacher l’oignon et le faire revenir dans une cuillerée à soupe d’huile de tournesol. ­Ajouter la courge muscade et le potimarron coupés en tout petits morceaux. Faire suer 10 minutes à feu doux, puis mouiller avec 7 dl d’eau. Saler légèrement. Cuire à petit feu, à couvert, jusqu’à ce que les légumes soient tendres. Mixer la soupe, si elle est trop épaisse, l’allonger avec un peu d’eau bouillante. Rectifier l’assaisonnement. Toaster les tranches de pain d’épices, les laisser refroidir légèrement avant de les tartiner de beurre et de les saupoudrer de sel fumé (ce dernier est réservé aux grands), puis de les débiter en mouillettes. Pour les grands seulement : Faire infuser le thé fumé dans ½ dl d’eau bouillante. Filtrer le thé après une dizaine de minutes. Ajouter 4 cuillerées à soupe de crème au thé. Assaisonner avec un peu de sel fumé. Emulsionner à l’aide du mixer plongeur et déposer cette écume fumée sur la soupe au moment de servir. Disponible à l’épicerie exotique Lyzamir à Genève : 3, rue des Corps-Saints, 1201 Genève, 022 732 53 80 ou en visitant l’épicerie en ligne Terre Exotique : www.terreexotique.fr/index_.php 1

60

numéro 1 – novembre 2008


Turn static files into dynamic content formats.

Create a flipbook
Issuu converts static files into: digital portfolios, online yearbooks, online catalogs, digital photo albums and more. Sign up and create your flipbook.