N°5 - FR - babymag.ch

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LE MAGAZINE SUISSE DES 0 À 3 ANS ET DE LEURS PARENTS – NUMÉRO 5 – SEPTEMBRE-OCTOBRE 2009

chacun cherche grand-parents

sa place

rs concouts 10 ki Milettels Naturaer à gagn

témoignage

« personne ne veut d’un bébé d’1 kg 350 » icône sophie la girafe société ados et déjà mères tire-lait les 10 questions à se poser

CHF 6.–

nourrissons

prévenir les coliques


édito

Devoirs de rentrée

Les prix indiqués sont en CHF, sauf mention contraire et donnés à titre indicatif © photo de couverture : Etienne Delacrétaz

A

près avoir festoyé tout l’été, les petits en ­bandoulière et les poussettes en mode 4x4 pour arpenter les différents festivals, voici la rentrée. Et là, ça ne rigole plus. En témoigne notre dossier principal où nous avons décidé de nous attaquer à un sujet sensible: les grands-parents. Qui sont-ils ? Que veulent-ils ? Que peut-on leur demander ? Doivent-ils être au garde-à-vous des parents dès que ceux-ci les sifflent pour leur demander un service ? Avoir un jour de garde hebdomadaire pour laisser leur fils/ fille respirer ? Et s’ils avaient envie de faire leur vie de leur côté et de s’occuper de leurs petits-enfants quand bon leur semble ? Les grands-parents sont-ils une espèce en voie de disparition ? Le sujet est vaste, épineux, mais plus qu’inté-

ressant dans le sens où il renvoie chacun à ses propres responsabilités (p. 28 à 37). Question époque, la nôtre est riche en bouleversements et questionnements, et c’est pour cette raison que nous nous sommes également penchés sur ces ados pas encore femmes, mais déjà enceintes (p. 76 à 79). Quoiqu’on puisse en penser, la plus simple des réponses vient de la pédopsychiatre Anne Morard-Dubey : « Une adolescente qui attend un enfant doit être considérée comme une femme enceinte qui a la particularité d’être encore une adolescente, et non comme une adolescente enceinte ». Pour ce numéro de rentrée, babymag.ch fait donc le grand écart. Et si vous avez encore dans la tête quelques arrière-pensées vacancières, profitez du miam pour prolonger l’été à travers quelques recettes au goût de cartes postales. a Maxime Pégatoquet Rédacteur en chef

babymag.ch 06 paraîtra le 15 octobre 2009

babymag.ch Editeur : Bigmedia Sàrl, av. du Mail 22 – 1205 Genève Directeur de publication : Gérald Bertrand Rédaction : Bigmedia Sàrl, av. du Mail 22 – 1205 Genève e-mail : redaction@babymag.ch – www.babymag.ch Rédacteur en chef : Maxime Pégatoquet (maxime@babymag.ch) Direction artistique : Julien Lance/colegram (www.colegram.ch), graphistes : Xavier Cerdá, Benoît Favre Iconographie : Anne Wyrsch Traduction : Inter-Translation SA, Berne (www.itsa.ch) Correction : Sophie Baureder-Rojas, Natasha Rielle

Ont participé à ce numéro : Textes : Albertine Bourget, Bianca Esposito, Caroline Fernandez, E ­ ducation familiale de Fribourg, Julia Hofmann, Charlotte Leclère, Marie Lenoir, Flora Madic, Nicole Maubert, Anne Weber Images : Yann André / Strates, Adrienne Barman, Christopher Black, ­Xavier ­Cerdá, ­Christophe Chammartin / Rezo, Veronica Dall’Antonia, Etienne Delacrétaz, Tatiana Giudici, Lea Lund, Nicole Maubert, Tendance Floue / Mat Jacob, Tom Tirabosco ­ Enfants : Alexandre, Iris, Lalynka, Louisa, Malika, Sebastién et Tadeo La rédaction décline toute responsabilité envers les manuscrits et les photos qui lui sont soumis. Tous droits réservés, sauf accord de l’éditeur. Publicité : Bigmedia Sàrl, avenue du Mail 22 – 1205 Genève Tél. :+41 22 320 54 15 – Fax : +41 22 320 54 16

Web : Alexandre Du Pasquier Assistante commerciale : Claudia Fritsche

numéro 5 – septembre 2009

Impression : SRO-Kundig SA, chemin de l’Etang 49, Case Postale 451 – 1219 Châtelaine

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sommaire

03 édito 04 sommaire 06 contributeurs 08 news 10 5 à la une un biberon sans bpa 12 face à face des baignoires de poche 18 places to go un café à Paris, une pharmacie à Lausanne, un spa à Gstaad et un playground à Madrid 21 livres 22 green comment s’offrir une grossesse verte 24 casting des têtes à chapeaux 27 dossier grand-parents : quel est leur place ? comment perçoivent-ils leur rôle ? enquête, interview et témoignages 38 fashion expressions libres 46 grossesse le tire-lait en 10 questions 48 0-6 mois prévenir les coliques des nourrissons 50 6-12 mois faites-les grandir en rythme 53 12-36 mois de l’importance d’encourager ses enfants 55 concours 57 trend notre sélection de meubles 62 babygraben l’allaitement 65 icône sophie la girafe 67 témoignage mon fils est un prématuré 71 déco une architecture petite, mais ingénieuse 76 société ados, et déjà mamans 81 mode d’emploi le siège auto 83 éducation mon bébé est un surdoué 85 conso solutions pour caprices alimentaires 86 miam souvenirs de vacances 90 trip zurich 94 web best of des magazines on line 96 adresses 97 abonnement

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Imprimé sur papier FSC-Mixte par SRO-Kundig SA, revendeur certifié de produits FSC (Forest Stewardship Council)

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photos : Xxxxx

98 check list pour une maison 100% sécurité


Grandparent,

un métier à plein temps Travail, vie de couple, amis et loisirs, tout en réservant du temps pour leurs petits-enfants… aujourd’hui, pou rménager la chèvre et le chou, les grands-parents doivent être bigrement organisés pour réussir à se faire une place au soleil de la vieillesse. Texte : Julia Hofmann - Photos : Christophe Chammartin/Rezo

S

a petite-fille Pénélope, Ariane l’a découverte en image sur son natel alors qu’elle était chez le médecin. « J’avais alors 42 ans, et l’arrivée de ce bébé m’a causée une intense émotion, faite de joie et d’un pincement au cœur. Ça a fait bizarre de se retrouver reléguée dans la troisième génération. » Sentiment similaire pour May, devenue grand-mère à 50 ans. « J’ai eu un petit peu de peine au départ, c’était la jeune génération qui arrivait et qui me poussait dans le statut de grandmère. Quand j’ai vu ma petite-fille, j’ai été surprise qu’elle me ressemble autant. Avec le premier petit-enfant, je crois qu’il se passe quelque chose de particulier. C’est la même chose quand naît notre premier enfant. Il tient une place particulière même si on aime tout aussi fort ses cadets.» Quant à leurs maris, ils se sont permis de plaisanter grave en leur disant :

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« Alors, maintenant, je couche avec une grand-mère…». « Comme si le fait de devenir grand-mère induisait illico une perte de séduction !» s’indigne Ariane. Il est vrai que les grands-­parents actuels ne ressemblent guère aux aïeux des sixties : exit les grandsmères qui se considéraient, à peine la cin­ « En Suisse, les grandsquantaine franchie, parents s’occupent déjà au seuil de la des petits-enfants vieillesse. Itou des à raison de 100 grands-pères qui vi- millions d’heures par raient au patriarche an, sans la moindre et menaient tout le rémunération. Une monde à la baguette. prestation de travail Aujourd’hui, la généraqui avoisine les 2 tion grand-parentale, milliards de francs…» issue du baby-boom et ex-soixante-­huitarde, brille par sa jeunesse (la petite cinquantaine en moyenne lorsque naît le premier ­petit-enfant), son dynamisme, son numéro 5 – septembre 2009


dossier

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activité professionnelle et ses multiples projets prévus pour une retraite qui promet d’être longue, vu l’espérance de vie. A preuve, ces chiffres : se situant à 81 ans en 1990, la moyenne de vie des femmes est passée à 84 ans en 2007. Mieux encore : en 1960, seulement 5% des enfants avaient leurs quatre grands-parents vivants au moment de leur naissance alors qu’en 2007, 55% des enfants de moins de 6 ans connaissaient leurs quatre grands-parents. Pour autant que ceux-ci soient encore ensemble, bien des grands-parents comptant derrière eux divorce(s) et remariage(s). Habitués aux situations inédites, larges d’esprit, les grands-parents d’aujourd’hui doivent s’adapter aux chamboulements qui touchent la famille en ce 21ème siècle : éloignement géographique, nouvelles conceptions d’éducation des enfants, séparations, recompositions familiales, unions inter culturelles ou homosexuelles, conflits intrafamiliaux. Consciente d’être un pivot essentiel, un repère dans un contexte où les relations conjugales sont souvent chaotiques, cette grand-parentalité joue un rôle capital auprès de ses petits-enfants « dans l’édification de leur personnalité, permettant parfois de trouver une image apaisante dans une vie tourmentée», note Madeleine Natanson*. Grands-parents débordés Si la naissance d’un petit-enfant est synonyme de vrai bonheur pour les grands-parents, « un cadeau» glisse May, elle suscite bien des questions : quel rôle va-t-on jouer auprès de cet enfant ? A quel rythme ? Notre cher et tendre va-t-il s’impliquer ? Nos projets de voyages vont-ils tombés aux oubliettes ? Autre cas de figure fréquent : ceux qui deviennent grands-parents finissent à peine d’élever leur petit-dernier et aspirent à une liberté nouvellement recouvrée. Certains résistent à l’attendrissant poupon pour réaliser leurs rêves. Comme Valérie et Adrien qui sont partis, deux ans durant, voguer sur les océans, laissant à terre Léa, 3 ans et Félicien, 1 an. « Après avoir éduqué nos enfants et bossé comme des fous, on désirait profiter de notre retraite anticipée.

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Notre fille et notre belle-fille ont cherché à nous culpabiliser, mais on a vaillamment résisté. Elles nous ont boudés un temps avant de s’organiser autrement. Depuis notre retour, on garde nos petits-enfants quand c’est possible pour eux et pour nous. Point final.» Situation plus délicate pour Annabelle qui s’est retrouvée grandmère à 40 ans. « Divorcée, avec deux préados à gérer, je bossais à 100% et courais du matin au soir entre la maison et le travail. Bref, je n’ai eu aucune disponibilité pour mon premier petit-fils, ni pour les trois suivants, car j’avais à ce moment-là mes parents à charge.» Savoir poser des limites D’autres grands-parents lâchent du lest tout en posant des limites. Grandmère à 50 ans, Francine a d’emblée été claire avec sa fille : « Je me suis engagée à donner un jour par semaine pour donner un coup de main, si ma santé le permettait.» Depuis douze ans, rien n’a changé si ce n’est le nombre de petits-enfants. Et Francine continue d’assumer « le repas de midi, la garde de la petite, le retour des grands, le goûter et les devoirs. Dès que nos qautre petits-enfants seront à l’école tout le jour, ce sera différent. J’estime qu’il ne faut pas sacrifier notre vie de couple, ni nos relations avec nos amis et ne pas trop s’imbriquer dans la famille de nos enfants. Par-contre s’il y a un coup dur, nous sommes là et prêts à faire au mieux. Chaque été, nous partons une semaine avec nos petits-enfants. Nous avons aussi institué une tradition : entre Noël et Nouvel-An, on organise une soirée « cuisses de grenouilles» seulement avec les petits.» Un système qui a évité les embrouilles avec les enfants. « Je peux dire que nous avons de la chance, mais le fait de mettre les choses à plat dès le départ, de se faire confiance et de se respecter mutuellement est certainement une des clés de cette réussite.» Et Jean-Luc, le mari de Francine, n’est pas pour rien dans ce succès : « J’accepte de donner de mon temps à mes petits-enfants à condition de ne pas exagérer. J’ai du plaisir à faire des choses avec eux, mais je me refuse à jouer la nounou !» Même son de cloche du côté du mari de May, grandpère de quatre petits-enfants, qui ne

veut pas se laisser envahir. Le programme « Pampers, biberons et rots» n’est pas franchement sa tasse de thé. Mais il se réjouit que ses petits-enfants grandissent pour les emmener en montagne et partager plus de choses avec eux. May, quant à elle, a diminué son temps de travail pour profiter de ses descendants. « J’ai dû changer de lieu professionnel et ça m’a fait un coup de quitter mes collègues.» Organisée, elle tient à l’avance un planning et apprécie que ce soit limité dans le temps. « Bien que je raffole des enfants, il est essentiel de maintenir un équilibre entre vies de couple, professionnelle et sociale. Donc, j’essaie de ne pas dépanner, sauf urgence. On pourrait vite se laisser envahir.» D’autant plus que la compagnie des petits-enfants représente pour May comme pour Francine « plaisir, bonheur et sentiment de plénitude. Leur fraîcheur, leur innocence font oublier tous les soucis !». Seul sujet délicat : les méthodes éducatives. « Lorsque ma fille corrige son fils, je n’interviens pas, souligne May.

Des grands-parents sur les bancs de l’école Présidée et créée en 2003 par Norah Lambelet-Krafft, « L’Ecole des Grands-Parents de Suisse romande» offre une palette d’activités qui ont pour but d’accueillir la troisième génération, de la soutenir dans sa réflexion sur son rôle et d’améliorer les liens intergénérationnels. Thématiques, les Cafés des grands-parents sont ouverts à tous, de même que les conférences, débats et autres colloques. L’EGP organise également des visites, des sorties, des ateliers réunissant grands-parents et petits-enfants et propose des groupes de paroles aux grands-parents en difficulté dans leurs relations avec leurs enfants. Ecole des grands-parents, Place de la Riponne 5, 1005 Lausanne Infos au tél. 021 311 13 39 ou egplausanne@bluewin.ch

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dossier

Mais je ne suis pas d’accord avec cette vision de « l’enfant-roi». Un jour, mon petit-fils, en présence de sa mère, m’a donné un coup qui m’a fait très mal. En guise de réponse, je lui ai tapé sur le dos de la main. Ma fille a réagi en me disant qu’elle refusait de taper ses enfants. Je lui ai rappelé que les rares claques qu’elle avait reçues ne l’avaient pas traumatisée !» Un accroc vite pardonné. Et May de se souvenir du choix cornélien qu’elle a dû faire récemment : « Ma fille allait accoucher de ses jumeaux et j’ai failli renoncer à un séjour parisien avec mon mari. J’ai longuement hésité, mais, sentant que mon mari avait envie de partir, je l’ai finalement accompagné…» numéro 5 – septembre 2009

Des grands-mères au front Plus sollicitées et parfois plus proches de leurs enfants, les grands-mères auraient donc, visiblement, tendance à en faire toujours davantage si elles n’étaient pas freinées dans leur élan par les grands-pères. Réaliste, l’un d’entre eux lâche tout de go : « Si nos enfants pour lesquels on a sacrifié temps, énergie et argent, veulent faire des gosses, tant mieux ! A condition qu’ils se chargent de les éduquer et non de vouloir nous les refiler !» En quoi ce grand-père n’a pas tort, comme le confirme François Höpflinger, professeur de sociologie à l’Université de Zurich et co-auteur d’une étude** du Fonds national suisse sur les relations entre générations pu-

bliée en août 2008 : « En Suisse, les grands-parents s’occupent des petitsenfants à raison de 100 millions d’heures par an, sans la moindre rémunération. Une prestation de travail qui avoisine les 2 milliards de francs…» Bref, pour les jeunes parents, les grands-parents sont une aubaine. Non seulement ils sont fiables, mais ils dispensent aussi amour, savoirs, expériences et valeurs sans rien coûter… Des super-bénévoles qui, comme Annie, 60 ans, s’occupe de Chloé, 5 ans et Estéban, 3 ans, cinq jours sur sept. « Leurs parents habitent la commune voisine et, vu leurs horaires de travail, j’ai préféré cette formule car mes petits-enfants arrivaient et repartaient à moitié

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et des mains

Les enfants, il faut parfois leur tirer les oreilles parce qu’ils mettent les pieds dans le plat. Mais on connaît aussi des parents qui s’arrachent les cheveux à force de surprendre leur progéniture la main dans le sac... Stylisme : Tatiana Giudici – Photos : Etienne Delacrétaz

Des pieds

Mettre les pieds dans le plat Plat de John Panson, 480.– le set de 6 x 4 pièces (Meubles & Co. Genève) Baskets 1950 Pinco Pallino, 221 fr. (Bac à sable, Genève) Jeans brut Les Petits Cailloux, 88 fr. (Figue, Genève)

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fashion

Motus et bouche cousue Sweat à capuche zippé Gant, 149 fr. (Gant Store, Genève)

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Avoir la puce à l’oreille Robe en jeans, 24 fr. 90 (H&M) Manteau rouge, 69 fr. (Mimito) Boucles d’oreilles coccinelle Campus, 8 fr. (Manor)

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fashion

Se faire prendre la main dans le sac Combi pantalon en jeans, 59 fr. (Mimito) Top en coton Tommy Hilfiger, 79 fr. 90 (Globus) Sac en tissu, 11 fr. 90 (Claire’s)

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icône

Sophie,

la girafe

Ils ont déjà bercé l’enfance de millions d’enfants et continuent d’être au top des objets les plus recherchés. Voici la petite histoire de ces best sellers du berceau. Texte : babymag.ch – Photo : Yann André

Qui est-elle ? Sophie est ce qu’on appelle un « pouet», un jouet couineur qui émet un son quand bébé le tortille entre ses mains ou le mordille de sa bouche sans dents. Bientôt âgée de 50 ans, elle a vu le jour en 1961 dans les ateliers d’une entreprise fabriquant des ballons sonde pour les météorologues, sous la houlette d’un certain M. Rampeau. Pourquoi une girafe ? A l’origine, les jouets en caoutchouc représentaient les animaux familiers et ceux de la ferme. Pour M. Rampeau, la girafe apportait un surcroît d’originalité et d’exotisme. Maintenant, il est impossible de dire si une Sophie la hyène ou une Sophie la gazelle aurait marché de la même manière ! numéro 5 – septembre 2009

Sophie a-t-elle de la famille ? Eh bien oui ! Le premier modèle s’appelait en fait Zoé et mesurait 44cm (soit un bon bébé à la naissance). Par la suite ont suivi Mona, 22 cm, et Cléo, 31 cm, mais aucun des trois n’a passé le cap des années 1980-1990. La faute à la crise, déjà, et à l’apparition des jouets plus sophistiqués. Du haut de ses 18 cm, seule Sophie a tenu bon pour ne pas venir s’ajouter à la liste des espèces disparues, lui préférant un statut de souffre-douleur pour bébés baveurs et mastiqueurs. Pourquoi plaît-elle autant ? Outre qu’elle a une bonne tête passepartout et qu’elle a su rester simple et pas trop chichiteuse dans ses atours, elle fait « pouet», voire « pouet-pouet» si l’enfant lui tord consciencieusement les pattes et le

cou. Mais il faut savoir aussi qu’elle est fabriquée dans un caoutchouc issu de la sève d’hévéa, 100% naturelle. Waouh, Sophie la girafe icône de la green attitude, qui l’eût cru ? C’est en tout cas la raison pour laquelle les bébés peuvent la mordiller sans danger. Mais, au fait, pourquoi s’appelle-t-elle Sophie ? Simplement parce qu’elle a été commercialisée le 25 mai 1961, jour de la sainte-Sophie. A quoi ça tient quand même ! A un jour près, elle aurait pu s’appeler Donatien (le 24) ou Béranger (le 26). a Sophie la girafe, 19 fr. 95, magasins spécialisés (www.vulli.fr)

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Un goût de

vacances Quelques coquillages au fond d’une boîte, des peaux hâlées, de beaux souvenirs et autant de jolies photos. Les vacances sont finies? Quatre recettes à déguster en famille pour les ressusciter. Texte : xxxxxx – Illustrations : xxxxxxx

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miam

Gaspacho tout rouge En Espagne, on a lapé des litres de gaspacho. De retour, on tente une version toute rouge. Pour 4 personnes (deux adultes, un enfant et un bébé de 1 an) Ingrédients – 30 g de mie de pain – 2 poivrons rouges – 1 kg de tomates charnues et très mûres (type Cœur de Bœuf ou Rose de Berne) – 125 g de framboises parfumées – 1 belle cuillerée à soupe d’huile d’olive – une rasade de vinaigre de vin rouge à la framboise – la moitié d’un petit citron pressé – 6 feuilles de basilic – piment d’Espelette pour les grands

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Pour décorer – 4 cuillerées à soupe de ricotta – 4 toupets de basilic – quelques framboises

Couper les poivrons en morceaux et les mettre dans un bol mixer avec les tomates, mondées, épépinées et concassées grossièrement et la mie de pain essorée. Préparation Ajouter les framboises, l’huile d’olive, Verser de l’eau sur le pain et le laisser la rasade de vinaigre, le jus de citron, tremper une demi-heure au moins. les six feuilles de basilic ciselées et un Oindre les poivrons d’huile peu de fleur de sel. d’olive. Préchauffer le four th. 250°. Mixer finement. Passer au chinois. Déposer les poivrons sur une plaque Mettre une heure au frigo pour que préalablement recouverte de papier la soupe soit bien frappée. sulfurisé. Glisser au four. Les poi- Servir dans des verres, décorer vrons doivent griller de toutes parts, selon les goûts de ricotta, de feuilles être aussi noirs que frippés. de basilic et de framboises. Dès la sortie du four, les envelopper dans un torchon humide ou Remarque les glisser dans un sac en plastique Les grands pourront assaisonner à prévu pour la cuisson. Après un quart leur goût de piment d’Espelette et d’heure de ce bain de vapeur, la peau de fleur de sel. se retire très facilement.

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Risotto au citron Dans le Sud de l’Italie, on a goûté un risotto au citron à se damner. De retour on essaie de faire aussi bien. Pour 4 personnes, en plat principal (2 adultes, un enfant, un bébé de 1 an) Ingrédients – 1 bel oignon – 1 gros citron non traité – 1 cuillerée à soupe d’huile d’olive – 1 cuillerée à soupe de beurre – 400 g de riz carnaroli – 1,5 litre de bouillon de poule ou de légumes – 1 gousse d’ail – 1 quart de cuillerée à café de romarin frais haché – 1 quart cuillerée à café de thym frais haché (de thym citron idéalement) Pour affiner – Une belle noix de beurre bien froid – 1 poignée de parmesan fraîchement et finement râpé

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Pour saupoudrer – 1 gousse d’ail hachée – 1 quart de bouquet de persil haché – 1 demi zeste de citron non traité c­ oupé en très fine brunoise ­(minuscules cubes) – 2 feuilles de basilic ciselées – 4 cuillerées à soupe de pignons grillés à sec très grossièrement ­hachés

le romarin et le thym hachés. Mouiller avec deux cuillerées à soupe de jus de citron, ajouter une première louche de bouillon et cuire à feu doux à découvert, sans cesser de remuer, jusqu’à évaporation du liquide. Ajouter alors les autres louches de bouillon une à une en attendant l’évaporation du liquide entre chaque louche. La cuisson prend entre 15 et 20 minutes, les grains doivent être al dente et le mélange coulant. En fin Mélanger tous les ingrédients, c’est prêt. de cuisson, affiner avec le beurre coupé en parcelles et la moitié du parmesan Préparation en remuant vigoureusement. Laisser Faire chauffer l’huile et le beurre dans reposer une à deux minutes. Servir acune sauteuse. Ajouter l’oignon très fi- compagné du reste de parmesan râpé nement haché. Faire suer pendant cinq et du mélange à saupoudrer. Affiner minutes à feu doux. Ajouter le riz, le avec le beurre et le parmesan faire revenir à feu moyen sans cesser de remuer, jusqu’à ce que les grains Remarque deviennent translucides. Ajouter en- On peut accompagner ce risotto de fin la gousse d’ail hachée, deux trois crevettes grillées ou de calamars à la lamelles de zeste du citron, ainsi que plancha, selon les âges et les goûts.

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miam Keftedes Des boulettes ? On en a goûté sous différents noms en Italie, en Grèce, en Turquie, au Maroc. De retour, on profite du grill qui traîne encore sur la terrasse ou le balcon et des épices achetées au souk pour improviser des keftedes aux inspirations multiples. Pour 4 personnes (2 adultes, 1 enfant et un bébé d’un an) Ingrédients – 200 g d’agneau haché – 200 g de boeuf haché – 1 grosse gousse d’ail hachée – 1 grosse échalote finement hachée – une bonne pointe de couteau de cannelle – une bonne pointe de couteau de muscade râpée – une bonne pointe de couteau de clou de girofle en poudre – une bonne pointe de couteau de cumin en poudre – une bonne pointe de couteau de coriandre en poudre – une bonne pointe de couteau de sumac – le zeste d’un demi-citron râpé – 20 g de pignons grillés et ­grossièrement hachés – 1 quart de bouquet de persil ­haché – 30 g de mie de pain blanc sèche – 1 demi-décilitre de demi-crème – 3 belles cuillerées à soupe de parmesan râpé

Pour les keftedes cuits au grill Petite sauce pour faire trempette (facultatif) – 1 pot de demi-crème acidulée – 1 gousse d’ail – 1 quart de botte de ciboulette ou de coriandre – 1 demi cuillerée à thé de paprika doux – 1 quart de cuillère à thé de curry doux – Fleur de sel Ciseler l’une ou l’autre des fines herbes choisies. Hacher la gousse d’ail. Réunir tous les ingrédients dans un bol. Mettre au réfrigérateur jusqu’à l’heure du repas. Pour les keftedes cuits à la poêle (facultatif) – Une noix de beurre – 1 petit oignon – 1 grosse tomate (type Rose de Berne) – quelques feuilles de basilic ciselé – fleur de sel – une prise de sucre

Faire fondre le beurre dans une petite casserole. Ajouter la tomate mondée et concassée et le basilic ciselé. Saler. Cuire dix minutes. Ajouter un fond de verre d’eau, mixer. Si vous faites cuire les keftedes à la poêle, déglacer celle-ci en fin de cuisson avec le coulis de tomate que vous ferez réduire légèrement. Préparation Faire tremper la mie de pain dans la crème chaude. Mettre les viandes hachées dans un saladier avec tous les autres ingrédients. Bien malaxer. Mettre au réfrigérateur pendant trente minutes avant de façonner des boulettes oblongues.

La main à la pâte : on leur laisse assaisonner la viande, malaxer la préparation à pleine mains (propres), rouler les boulettes et les enfiler sur les brochettes. On se charge de la cuisson.

Sorbet velouté à la menthe Des buissons qu’on effleure de la main. Du thé brûlant aromatisé de fleur d’oranger ou de la limonade vert pétant, oui, l’été à une saveur de menthe. De retour, on la décline en sorbet lacté qui va aux petits comme aux grands. Pour 6 tartelettes de 8,5 cm de diamètre Ingrédients – 3 dl de lait entier – 110 g de sucre – 1 demi-bouquet de menthe fraîche – 1 cuillerée à café d’eau de fleur d’oranger – 2 dl de crème

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Préparation Porter à ébullition le lait avec le sucre, les feuilles de menthe grossièrement hachées. Retirer du feu et laisser infuser jusqu’à complet refroidissement. Passer l’appareil au chinois, ajouter l’eau de fleur d’oranger et la crème, turbiner. Remarque Préparez la glace juste avant le repas. Une fois, turbinée, Après une heure

au congélateur, sa consistance sera parfaite. Délicieux avec un mélange de petits fruits rouges.

La main à la pâte : on lui fait effeuiller la menthe, froisser une feuille entre les doigts. On lui parle des plats dans lesquels on en met.

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