VOLUME 1 NUMÉRO 1
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omme n’importe quel bon étudiant de marketing vous le dirait, le marketing peut se décliner en quatre P en Anglais : Product (produit), Price (prix), Place(enjeu spacial) et Promotion (communication). Toutes les personnes concernées par l’Open Canadien Yonex vous le diront : il existe également quatre P associés à l’organisation et l’accueil d’un événement de niveau international : la planification, la persévérance, la passion auxquels on peut ajouter un C : le Club Sandwich. Depuis trois ans, Yonex est le sponsor principal de l’Open Canadien Yonex de badminton qui a lieu à l’Olympic Oval de Rich-
mond. Pour pouvoir organiser cet événement, la passion, la planification et la persévérance de Darryl Yung et son équipe sont nécessaires. Au cours des dix dernières années, ils ont eu la responsabilité de faire connaître le badminton à la communauté de Richmond en Colombie Britannique et au reste du Canada.
centaines d’heures de travail pour les coordonner. Un tournoi qui attire plus de 300 joueurs en provenance de plus de 40 pays, qui accueille des milliers de spectateurs et rassemble des centaines de bénévoles prend énormément de temps.
Il est facile de planifier. En fait, pas de tout, car il faut de la perDarryl a commencé par ouvrir sévérance et de la créativité pour un entrepôt transformé en cen- régler des problèmes, pour faire tre d’entrainement d’excellence avancer le projet, et pour motiver de badminton : ClearOne à Rich- une équipe de personnes qui vous mond. Ce projet est né de sa soutient. En plus, il faut souvent passion pour ce sport. Darryl a se coucher tard avec deux club représenté le Canada aux Jeux sandwiches en main. Darryl a Olympiques de 1996 et a joué de réussi à tout faire. nombreuses années au niveau international. A la fin de sa carrière, Chaque année apporte son propre
il a lancé la mode du badminton qui fait maintenant partie intégrante de Richmond, une banlieue de Vancouver avec une population de 180 000 personnes environ. N’importe quel soir de la semaine, des milliers de personnes jouent au badminton à Richmond.
lot d’expériences. En 2010, on a proposé à Taufik Hidayat, un des meilleurs joueurs au monde au cours des dix dernières années, de venir jouer. C’était une bonne idée jusqu’au moment où il a été découvert que Hidayat n’avait pas de visa pour entrer dans le pays et pour participer au tournoi. FiComment fait-on évoluer cette nalement, après avoir résolu les passion pour en arriver à organ- complications liées à son entrée iser l’Open Canadien Yonex ? — dans le pays, il est arrivé et a pu c’est à ce moment que la planifica- jouer son premier jeu sur un court tion entre en jeu ! Tout le monde central inondé de soleil, bien que sait bien que les événements com- gêné par le décalage horaire. Alex me les Jeux Olympiques exigent Pang, un excellent joueur canades années de planification et des dien, a presque vaincu Hidayat
pendant ce premier match. La perte de ce premier match aurait eu un effet dévastateur sur le tirage des matchs. C’était un moment stressant car tout le monde voulait voir Hidayat jouer, mais en même temps, nous voulions tous que Pang remporte le match. Le match a dû être retardé de plusieurs minutes car il fallait trouver une solution pour bloquer la lumière du soleil pour que le jeu puisse continuer dans de bonnes conditions. Malgré cette distraction, Hidayat a survécu et a gagné le tournoi.
Cette créativité est le produit de nombreuses heures nocturnes nourries de deux club-sandwiches. Le Leisure Taiwanese Bubble Tea shop de Richmond connait bien cette routine. Après avoir passé 10 à 12 heures à s’entrainer à ClearOne la plupart des joueurs de badminton (du niveau débutant au niveau des joueurs olympiques) allaient prendre un repos bien mérité. Par contre, Darryl se dirigeait vers son lieu de prédilection à minuit pour préparer l’Open pendant plusieurs heures. Chaque détail était passé en revue, de l’emplacement des
kiosques jusqu’au coût des billets.
Concernant le sport, on entend souvent l’expression « il faut avoir du talent pour avoir de la chance ». Gary Player, un golfeur de haut niveau disait « plus je m’entraînais, plus j’avais de la chance». En 2011, nous avons eu de la chance car le joueur coréen Lee Yong Dae a décidé de participer à l’évènement. Aux Jeux Olympiques de 2008, Dae a été le seul joueur à mettre fin à l’accaparation de l’or en badminton par la Chine lorsqu’il a gagné la médaille d’or en doubles mixtes. 9
Un autre joueur de marque était présent, Taufik Hidayat. Il était évident que la communauté coréenne de badminton était au courant. Elle venait encourager Dae pour la finale après qu’il ait gagné les doubles hommes. Sa présence en finale a fait exploser la vente des billets pour y assister.
En 2012, l’année des JO, la chance n’a pas été de la partie. Ces joueurs de haut niveau (Dae et Hidayat ) sont restés chez eux pour s’entraîner pour les Jeux Olympiques qui avaient lieu seulement quelques semaines après l’Open Canadien Yonex. Du coup, nos nouveaux joueurs olympiques ont participé, mais ils n’ont pas fait venir autant de monde que les deux autres. Par contre, Alex Bruce, Michelle Li, Toby Ng et Grace Gao ont porté l’Open à bout de bras. Toutes les affiches de promotion les mettaient en scène. C’était une idée qui s’est imposée grâce au deuxième club sandwich que Darryl a mangé lors de l’une de ses nuits de préparation.
Comme les Jeux Olympiques devaient avoir lieu dans l’année (2012), nous avons bénéficié d’une couverture médiatique olympique. Radio-Canada a diffusé un reportage sur les difficultés financières que rencontrent certains athlètes pratiquant un sport moins médiatisé. Radio-Canada a mis en vedette Toby Ng, notre spécialiste en doubles mixte. La chaine a filmé son premier match avec sa coéquipière Grace Gao contre une excellente équipe de Taipei qu’ils avaient battue à l’Open américain Yonex la semaine précédente, avec un match en trois sets dont les deux derniers étaient gagnants (22-20 et 22-
20). C’était un succès pour le bad- La décision “club sandwich” de les minton car c’était diffusé sur une faire figurer sur notre affiche a été chaîne télévisé importante. récompensée. Au cours des années précédentes, il était facile de Dire qu’il y avait du suspense est faire figurer Hidayat ou Dae, mais vraiment insuffisant ! Les deux en 2012, ce fut un défi beaucoup joueurs Toby et Grace ont gagné plus difficile. Tous ces défis ont une manche chacun. La troisième nécessité la sagesse et la passion manche a mal commencé avec de Darryl pour organiser le meilun score de 6-0 pour l’équipe de Taipei. Ils ont finalement réussi à revenir en force, mais l’écart était trop grand. A 19-16, ils ont laissé passer une chance de gagner le set. Taipei menait alors 20-16. Il semblait que notre équipe soit destinée à perdre dans le premier round : quelle déception. Heureusement, le jeu s’est terminé comme dans les romans. Grâce à leur concentration, ils ont réussi à gagner les trois points suivants pour arriver à un score de 20-19. A ce moment là, le directeur de Radio Canada s’est retourné et a dit : « je ne peux pas regarder ça ! ». L’atmosphère était si électrique que BC Hydro aurait pu offrir un rabais à tous ses clients. Toby et Grace ont réussi à remonter à 20 partout puis ont gagné le match. La foule s’est mise à applaudir avec enthousiasme ! Toby et Grace ont continué jusqu’aux demi-finales où ils ont finalement perdu contre une excellente équipe Japonaise. Nos autres jeunes espoirs ont également perdu. Michelle Li a perdu lors de la demi-finale et Toby et son frère Derick ont également perdu les doubles hommes. Néanmoins, nos athlètes olympiques étaient des stars, comme ils ont été extrêmement sollicités par les photographes, pour des interviews, et pour signer des autographes.
leur événement possible afin que le public puisse avoir la chance de voir le meilleur badminton au monde.
L’Open Canadien Yonex de 2013 aura lieu et apportera son lot Suite à la page 32.
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« Participer aux Jeux Olympiques est un objectif en soi pour tous les athlètes de haut niveau. J’ai hâte d’aller sur le court pour m’entraîner avec Michelle » ajouta Bruce. Le Canada a eu l’honneur d’envoyer quatre athlètes aux Jeux Olympiques de Londres 2012 dans la catégorie badminton. Toby Ng (Vancouver) et Grace Gao (Calgary) ont formé une équipe pour le double mixte tandis qu’Alex Bruce (Toronto) et Michelle Li (Toronto) se sont alliées pour le double féminin.. Michelle Li a également participé dans la catégorie simple.
Tous les quatre ont appris qu’ils étaient qualifiés en mai 2012 quand la nouvelle est parvenue aux médias. « Je suis très fière d’avoir été sélectionnée pour faire partie de la délégation canadienne. C’est un rêve devenu réalité de représenter le Canada aux Jeux Olympiques » dit Li dans un article rédigé par le Comité olympique canadien. 12
nationale canadienne. Michelle Li, la plus jeune des quatre membres de l’équipe, a remporté la médaille d’argent en double mixte et l’or en simple.
Ng et Gao ont participé à des man« C’est un très grand honneur de ifestations sportives parallèles en représenter le Canada aux Jeux juillet, juste avant les Jeux. Têtes Olympiques. Nous allons emmen- de série numéro 2 à l’US Open, ils er le fruit de notre travail et notre se sont inclinés face à l’équipe japentraînement avec nous et le onaise tête de série numéro 3 en mettre à profit à Londres » dit Ng. quarts de finale. Ils sont ensuite rentrés au Canada pour participer « Nous avons dû travailler très au ‘Canadien Open’ aux côtés de dur pour arriver à ce niveau. Il y l’autre équipe olympique Bruce a encore beaucoup à faire avant Li. Une fois encore, Ng et Gao, clasLondres, mais j’ai hâte ! » dit Gao. sés têtes de série numéro 1 pour cette compétition, ont été battu Gao ne croyait pas si bien dire. Il de peu par l’équipe japonaise en reste un peu plus de trois mois demi finale. avant la cérémonie d’ouverture et un long chemin à parcourir pour Bruce et Li, têtes de série numéro les quatre athlètes avant ce jour 2, ont également perdu leur preultime. mier match en quarts de finale contre une équipe japonaise. Li, Bruce Li a participé aux champi- tête de série numéro 1, était égaleonnats canadiens junior au mois ment en lice en simple au ‘Canade mai, s’inclinant en double dien Open’ et s’est inclinée contre féminin catégorie moins de 23 ans une japonaise en demi finale. face à Phyllis Chan et Christin Tsai, également membres de l’équipe Ces compétitions passées,
l’équipe canadienne a enfin pu se concentrer sur l’importante compétition qui les attendait. Avant le départ, un stage préparatoire impliquant également l’équipe australienne a été organisé pour eux dans une petite ville située à trois heures de route au nord de Londres : South Derbyshire. Cette petite ville répondait parfaitement à leurs besoins avec tout le calme nécessaire pour retrouver un peu de sérénité avant le premier jour de la compétition. « Une atmosphère détendue permet vraiment aux athlètes de se concentrer sur la tâche qu’ils ont à accomplir » dit l’entraineur canadien, Ram Nayyar, dans une interview pour un journal local.
Mais cette tranquillité a aussi permis aux quelques équipiers canadiens et australiens tombés malade à cause d’un norovirus - la « gastro de 24 heures » anglaise - de se reposer. Ce virus les a malheureusement empêchés de prendre part aux matchs amicaux organisés. Pourtant, d’après ce qu’Ng décrit comme « une durée d’incubation courte pour un virus », l’équipe canadienne était de nouveau sur pied et en forme en peu de temps, prête à faire face au premier jour de la compétition. « L’envie de gagner a fait son grand retour et nous sommes prêts à nous lancer dans la compétition à Londres aujourd’hui ! » a posté Bruce sur tweeter le 24 juillet.
Danemark, ne jouant pas à mon meilleur niveau. Chaque match m’apportait une sensation différente » confessa Gao.
Ng doit sa qualification aux Jeux Olympiques à cette légende du sport : « A chaque fois que je commets une erreur ou que je ne suis pas sûr de ce que je dois faire, j’ai Espérant se qualifier dans sa poule, constamment l’impression que l’équipe n’a pas perdu de vue ses ses enseignements résonnent objectifs. Les entraînements de dans ma tête » dit Ng lors d’une haut niveau prodigués par deux interview pour le magazine BCAN. anciens athlètes olympiques, Kim Dong Moon et Darryl Yung, avant « Nous avons eu la chance de voir leur départ pour Londres ont eu Kim aux Jeux juste avant le début un impact considérable sur sa ca- de nos matchs ; il nous a rappelé pacité à concourir lors de la com- quel style de jeu nous avions pétition. développé pendant nos entraînements et nous a dit que nous aviMoon avait obtenu la médaille ons tout intérêt à le mettre à profd’or en double mixte et en simple it » ajouta Gao. homme, respectivement aux Jeux Olympiques de 1996 et de 2004. Ng et Gao ont affronté le Japon au
Et d’un seul coup, tout le monde s’est mis en route pour Londres. Ng et Gao ont été les premiers à jouer, s’inclinant face à l’équipe danoise tête de série numéro 4. « Je me suis sentie stressée face au
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cours de leur match de poule suivant, avec un résultat de trois sets perdus de peu. Ils ont affrontés la Pologne dans ce qui était en fin de compte leur dernier match.
bre, mais Ng l’explique également par la longévité de leur équipe : « Il semblerait que les canadiens font un essai pendant une année, parfois même moins, et changent de co-équipier quand il semble Les athlètes se préparent pour que les choses ne fonctionnent cette compétition toute leur vie, pas » dit Ng. mais à postériori, il est souvent très difficile d’en accepter le ré« A de nombreuses sultat après avoir consacré autant reprises, nous avons de temps, d’énergie, et d’argent traversé des périodes à cet objectif. « C’était mes premiers Jeux Olympiques. Avec du difficiles, mais le fait de recul, il m’est difficile de dire si je garder le même parteme suis suffisamment entraînée naire de jeu et de traou non. Mais sur le coup, j’ai eu vailler ensemble pour l’impression de faire de mon mieux pour m’adapter aux circon- surmonter les difficultés stances. J’ai beaucoup mieux joué nous a parfois donné un lors du deuxième et troisième avantage considérable match de ma catégorie » dit Gao. « J’étais satisfait de ma préparation, étant donné que le badminton est un sport très imprévisible. Chaque match peut être semblable à d’autres d’une certaine façon mais aussi très différent, même avec des adversaires identiques. C’est comme réviser pour préparer un examen. Le contenu de l’examen t’est inconnu, alors tu révises et tu te prépares de la façon qui te semble la plus adaptée. Je n’ai pas repoussé les choses au lendemain, j’ai simplement fait ce que j’ai pu et suis entré dans l’arène avec ce que j’avais. Parfois, tu ne peux rien faire de plus ! » partage Ng. Il n’est pas étonnant que ces deux joueurs soient bien inspirés grâce à la sagesse insufflée à leur jeu par l’un des meilleurs entraîneurs au monde. Gao attribut sa réussite à Moon, leur entraîneur célè-
vail en équipe avec Gao : « Il m’a dit de faire de mon mieux pour encourager Grace davantage pendant les matchs ». Ce conseil est bien plus précieux que bon nombre d’athlètes peuvent le penser concernant les matchs en équipe. Avec les émotions à fleur de peau, l’ascenseur émotionnel lors d’une compétition, qui plus est, la plus importante au monde, peut produire des hauts et des bas pour tous les joueurs.
L’expérience Olympique de Bruce Li a commencé de la même façon : perdre tous les matchs de la poule avant d’être repêchés en ce qu’il semblait être un moment relativement court. « Il est assez difficile d’expliquer tout ce qui s’est passé pendant ces deux semaines par rapport aux autres (préparation et tournoi). Je crois équipes » que je suis toujours en train d’essayer de comprendre. De la Toby Ng sensation d’échec quand nous étions malades avant le tournoi, à « A de nombreuses reprises, nous l’excitation de savoir qu’on allait avons traversé des périodes dif- affronter la meilleure équipe au ficiles, mais le fait de garder le monde, à la déception de se renmême partenaire de jeu et de tra- dre compte que c’est déjà la fin, et vailler ensemble pour surmont- finalement, le miracle d’une secer les difficultés nous a parfois onde chance qui s’offre à nous » donné un avantage considérable explique Bruce. par rapport aux autres équipes ». Alors que Ng explique que les Quatre équipes, dont deux dans athlètes peuvent être bien impa- la même poule que l’équipe catients, c’est une leçon importante nadienne, ont été disqualifiées que peuvent apprendre les jeunes de la sélection pour avoir déjoueurs canadiens. « La comparai- libérément perdu des rencontres, son ne fonctionne pas aussi bien l’anti-jeu étant considéré comme au niveau international, car cer- une attitude indigne d’un athlète tains joueurs forment une équipe olympique. depuis bien plus longtemps que la nôtre dans le circuit ». Puisque les conséquences ont été à la fois positives et négatives pour Le conseil le plus précieux donné le badminton, il est assez difficile par Moon à Ng concernait le tra- de montrer ces joueurs du doigt. 15
Le Comité Olympique Canadien (COC) avait décidé d’instaurer un système de placement de joueurs issus de poules qualificatives dans un tableau à élimination directe avec tirage au sort. Puisque les équipes étaient qualifiées selon leur provenance plutôt que selon leur classement mondial, les équipes les moins expérimentées auraient la possibilité de disputer plus de matchs, prolongeant ainsi leur ‘expérience olympique’. Pourtant, des problèmes ont commencé presque aussitôt. « A l’avenir, je doute qu’ils mettent en place ce système. Les pays les plus performants ont exploité le système. Ce n’était peut-être pas la meilleure idée d’expérimenter un
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nouveau système dans un événement aussi prestigieux, mais je ne suis pas non plus d’accord avec la décision de disqualifier les équipes pour les sanctionner » dit Ng.
On peut admettre assez facilement qu’un canadien soit responsable de ces propres actes, mais Ng ajoute que la situation n’est peut-être pas la même pour les joueurs de certains des pays disqualifiés qui pourraient avoir reçu des ordres de leurs entraîneurs pour perdre délibérément les matchs afin d’obtenir une position plus favorable dans le tableau à élimination directe avec tirage au sort. « J’ai eu l’impression que les joueurs se trouvaient dans une
situation « perdants – perdants », dans un cas désobéissant à leurs entraineurs, dans l’autre perdant délibérément leur match. Je pense que personne ne souhaiterait se trouver dans cette situation, malgré tous les préjugés exprimés à postériori ».
Gao approuve : « Les joueurs n’étaient pas responsables de cette situation, mais plutôt leurs entraîneurs. C’est vraiment triste pour les joueurs, parce qu’ils jouent tous à haut niveau et ont eu de très bons résultats dans les autres tournois importants. C’est vraiment triste de voir qu’ils se sont entraînés autant, ont atteint un tel niveau et sont en fin de
compte disqualifiés ».
Il peut paraitre surprenant de voir que certaines équipes ont tenté de tricher pour être dans une position favorable au tirage au sort. Une définition différente de l’honneur est enseignée aux athlètes nord-américains de badminton, sport de ‘gentleman’, dans laquelle l’honnêteté est une qualité primordiale. Mais la réussite des quatre équipes disqualifiées devait sûrement induire plus qu’une médaille et de l’argent.
« Aucun athlète chinois n’a fait quoi que ce soit ces dernières années sans qu’un de ses entraîneurs et représentants officiels du pays ne lui ai explicitement demandé », écrit Declan Hill dans un article daté du 3 août 2012 sur un blog. Il continue en affirmant qu’il est peu probable que des chinois à la pensée « indépendante » puisse être intégrés à une fédération sportive, comme si les associations sportives chinoises exerçaient une forme de tyrannie à l’encontre des athlètes. Juste une façon de faire en sorte que leurs riches s’enrichissent davantage. Mise à part la spéculation, son expérience dans le truquage de matchs est loin d’en être à ses débuts, et suscite plus de ques-
tions que de réponses.
son n’arrivaient pas croire ce qui était en train de se passer. Il en a En fin de compte, les joueurs ap- été de même pour moi ! ». Bruce prouvent globalement la décision ajoute : « Quand j’ai eu la confirde la Fédération internationale de mation que nous allions réintébadminton (BWF), même si c’est grer le tournoi, nous avons seulede loin la décision la plus difficile ment essayé de nous concentrer qu’ils ont eu à prendre jusqu’à sur notre stratégie pour le match présent. Pourtant, les vraies rai- et rien d’autre (après avoir sursons du scandale ne remettent monté le choc causé par la noupas en cause le fait que le Canada velle). a bénéficié d’une seconde chance. L’entraîneur en chef Nayyar Dès que l’information concernant n’aurait pas pu s’exprimer mieux la réintégration de Bruce et Li à la compétition est parvenue au Canada, les appels téléphoniques se sont multipliés : « Tu connais la nouvelle ? ». Les médias ont commencé à médiatiser les «canadiennes bienaimées » et d’un seul coup, deux jeunes femmes se sont retrouvées sous les feux des projecteurs internationaux. « Je suis sûre que beaucoup de personnes à la mai17
alors que les deux femmes allaient commencer leur prochain match : « Elles n’ont pour ainsi dire rien à perdre alors lançons nous ! ».
ration à South Derbyshire. Elles se sont montrées courageuses comme le leur avait conseillé leur entraîneur, et sont entrées sur le court littéralement rayonnantes, bien qu’avec tout le poids du Canada sur leurs épaules.
ers canadiens. La moitié de la foule acclamait « Bruce », l’autre moitié « Li », se répondant l’une après l’autre. Bien que le surnom ‘Bruce Li’ ait été donné au duo Très nerveuses alors qu’elles enpar l’état d’Ontario après qu’elles traient dans la Wembley Arena, aient remporté la médaille d’or elles ont vu leurs prochaines aux Jeux Panaméricains de 2011, adversaires d’Australie avec De part les encouragements de Bruce précise qu’il a été adopté lesquelles elles s’étaient en- la foule, il était évident qu’elle bien plus tôt d’après ses souvetraînées lors du stage de prépa- encourageait à 100% les outsid- nirs. « J’adore ce surnom, commence-t-elle, Michelle n’a en réalité pas été la première ‘Li’ à être ma partenaire alors la blague me colle à la peau depuis que j’ai joué avec Carrie Li à l’âge de 12 ans ». Elle précise aussi que le surnom a sûrement aidé le public à suivre tout ce qui se passait concernant le badminton, y compris leur seconde chance d’atteindre le podium.
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Bruce Li a remporté ce match face à l’Australie en trois sets, faisant naître un important engouement médiatique au Canada et dans le monde entier. Tout à coup, les gens ont commencé à s’intéresser à ce sport sous-estimé. « Le badminton a beaucoup de points positifs » dit Gao concernant la réaction du public concernant la notoriété soudaine du badminton. « Si les gens s’y intéressent davantage, ils pourront s’en rendre compte sur
le long terme ». Même si le scandale a eu des implications négatives, tous les athlètes s’accordent à dire que l’événement a suscité beaucoup de publicité positive.
l’Australie, l’équipe a pu disputer les demi-finales pendant lesquelles elle a rencontré l’équipe japonaise tête de série numéro 4. Si l’on en croit les résultats des derniers matchs du Canada contre le Japon, à l’US Open, à l’Open du Canada et aux matchs de qualification pour les Jeux Olympiques, le Canada a résolument manqué de réussite. Ils ont très certainement des équipes performantes, mais une fois encore, Bruce Li est entrée sur le court sans crainte dans le regard.
Bruce ne cesse de se rejouer les péripéties de l’expérience : « Je crois vraiment que l’emballement a commencé après notre match de quart de finale contre l’Australie ; lors de notre première interview, la journaliste a dit « nous venons de diffuser votre match en direct dans tout le Canada, quel effet cela vous fait-il ? », je suis restée sans voix ». Rassemblés dans une pièce minuscule du centre d’entraînement Grâce à leur victoire contre de badminton Lee à Markham où
Li s’entraîne, le match a été diffusé en direct par CTV. L’ambiance dans la salle était électrique. « Je n’avais jamais vu de badminton diffusé en direct au Canada auparavant, et quand j’ai su qu’ils allaient le faire pour la première fois, indépendamment du fait que c’était nous à la télévision, ça m’a encouragé à me battre lors de notre prochain match » dit Bruce. N’importe quel fan inconditionnel de Bruce Li admettrait que cet événement a marqué un tournant dans leur carrière sportive. « Replaçons l’effort dans son contexte : au cours de leurs trois premiers matchs, Li et Bruce n’ont pas réussi à marquer plus de 12 points par set. Au cours des deux derniers jours, elles ont gagné trois sets et n’ont pas marqué moins de 13 points par set joué. On dirait en fait une équipe différente ! Et la seule raison qui peut en fait expliquer ce changement, c’est que les gens ont commencé à s’intéresser à elles et au badminton. » dit Cathal Kelly du quotidien Star.
Après avoir perdu leur premier match de façon assez indiscutable, Bruce Li a retrouvé son calme et a inversé la tendance, mettant en avant leurs authentiques couleurs canadiennes. Fortes du soutien de supporters du monde entier en plus de celui des supporters canadiens, Bruce Li s’est défendue avec facilité et plaisir contre les attaques massives du Japon au cours du match suivant. Les spectateurs ayant les poils dressés sur la tête et des frissons dans le dos, elles ont arraché la victoire 21-19 face au Japon lors du second match, moment 19
crucial de toute l’expérience. « Nous avons apporté la preuve que nous pouvons rivaliser avec les meilleures au monde. (C’était) une avancée décisive pour nous puisque nous n’avions même jamais espéré battre une équipe du top 10 auparavant. Je pense que nous avons apporté la preuve que nous représentons désormais une menace » dit Bruce en soupirant. Alors qu’elles commençaient leur troisième match, l’adrénaline dans leurs veines aurait probablement été suffisante pour donner du courage à une petite armée pendant toute une année, par conséquent, la nervosité et le manque d’expérience ont commencé à prendre le dessus. « Je suis ravie qu’elles aient si bien joué dans de telles circonstances », dit Gao à propos de ces co-équipières. Bruce Li a perdu le troisième set avec le sourire et une détermination toute nouvelle à ajouter à leurs aptitudes. Elles pouvaient maintenant prétendre à une médaille de bronze, ce qu’aucun autre canadien n’a jamais eu l’honneur de tenter. Terry Bell a partagé l’information suivante avec le site d’information The Province sur son blog : « com-
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me l’a tweeté @brianstemmle au milieu de la rencontre, ‘les Jeux Olympiques ne se résument pas aux médailles. Les histoires derrière chaque médaille sont essentielles. C’est pourquoi je suis le badminton’.
à 6.30 du matin, très tôt pour les fans de l’équipe canadienne. Tristement, le match s’est terminé rapidement et calmement comparé à l’énorme buzz qui avait été lancé. « Je pense que les deux joueuses russes sont très performantes aux angles du court. Elles Les stars de la NBA LeBron et sont très rapides au filet et en Kobe sont géniales. Mais pour coup droit » signale l’entraîneur l’instant, vous pouvez avoir vos personnel de Li, Jennifer Lee. superstars de la NBA. Vous pouvez même avoir vos Roger Federers et Terminer quatrième alors qu’elles vos Serena Williams. Je peux les étaient têtes de série n°28, le meiregarder et les suivre, et c’est ce lleur résultat qu’ai fait un joueur que je fais la plupart du temps. de badminton canadien, il n’y a pas de quoi se décourager. Bruce Mais la foule du Wembley Arena Li et leurs coéquipiers Ng et Gao,
que personne n’a jamais eu de si bons résultats en badminton au niveau mondial. Ça me fait penser au record de 4 minutes battu sur un mille. Personne n’aurait jamais cru que c’était possible. Mais une fois que quelqu’un l’a battu, tellement d’autres l’ont fait juste après. C’était parce que les gens ont vu que c’était possible. Je pense que c’est la même chose pour les canadiens. Nous avons besoin de savoir que tout est possible ».
qui les ont énormément soutenus et sont ravis de la réussite de leurs amies, se sont serrés dans les bras, et le Canada a quitté les Jeux avec une énergie nouvelle. « Les canadiennes ont affronté la Je suis si fière d’être canadienne » Russie dans le match conduisant à dit Bruce. la médaille de bronze, une équipe qu’elles avaient déjà rencontrée « Je crois que cette expérience m’a lors des matchs de qualification vraiment donné confiance en moi et avaient perdue 21-8 et 21-10. et en tous les joueurs du Canada et Bien que Bruce Li ait complète- des autres pays qui ont traditionment changé par rapport aux nellement une réputation assez qualifications, l’expérience et la faible en ce qui concerne le badprécision des russes ont été trop minton. Je crois que l’une des barrières les plus importantes que difficiles à gérer. nous ayons en tant que joueurs Le match a été diffusé au Canada de badminton canadiens, c’est
devons juste nous battre suffisamment longtemps pour permettre à ces choses d’arriver».
encourageant les outsiders en clamant « Bruce-Li, Bruce-Li, BruceLi »… C’est difficile de faire mieux ! ».
Nayyar approuve : « La confiance. Je crois que nous devons comprendre que tout peut arriver n’importe quel jour, et que nous
Comme pour Ng et Gao, Bruce Li considère que leur entraineur personnel y est pour beaucoup dans leur réussite. Jennifer Lee a repéré le potentiel de Li alors qu’elle était très jeune et a passé de nombreuses années à développer ses capacités pour qu’elle devienne une athlète capable de jouer au niveau mondial. Après avoir vu Bruce jouer en compétition, elle a rapidement formé une équipe composée de Bruce et Li pour les Jeux Panaméricains 21
: à partir de ce moment là, elles ont commencé à grimper dans le classement de la Fédération Mondiale de badminton. Son secret pour réussir : « J’entraîne avec le cœur, et me sacrifie beaucoup ».
pendant cette année olympique, en toute situation ». « J’essaie de comprendre ce dont l’athlète a qui sait ? » besoin en termes de feedback « Je n’ai qu’un seul regret : je pen- pour essayer de lui transmettre sais faire un peu mieux globale- du mieux que je peux sachant que ment pour essayer de faire ressor- la plupart du temps, je ne suis pas tir ses compétences d’entraîneur leur entraîneur personnel ». Une fois le calme revenu, les dans mes résultats. » athlètes ont eu du temps pour Le débriefe de Nayyar est assez se pencher sur leur expérience Gao approuve et ajoute : « ça au- complet, et grâce au plus haut
et leur performance. « J’ai eu l’impression que ma performance était assez classique » partage Ng. « Je n’ai pas eu l’impression d’avoir la pression. Je sais que beaucoup d’athlètes sont tendus et sous pression, surtout pour les Jeux car on attend beaucoup d’eux. Je suppose que certaines de mes propres attentes étaient trop terre à terre ».
niveau possible de certification en tant qu’entraîneur du NCCP (sigle en Anglais – Programme national de certification des entraîneurs), il a réussi à exceller en tant qu’entraîneur en chef. « Nayyar a Il semblerait qu’un entraîneur su résoudre certains problèmes personnel soit très important de communication entre Toby et pour assurer la réussite des ath- moi, et je pense que c’était imporlètes dans le cas d’un sport en in- tant » dit Gao. dividuel. Ram Nayyar, l’entraîneur en chef du Canada, en a bien con- Comme les deux équipes avaient Quand on lui demande son avis science. « Le défi le plus impor- d’excellents entraîneurs personsur ce qui aurait pu l’aider à faire tant à relever est la communica- nels mais qu’un seul pouvait avoir une meilleure performance, Ng tion » affirme Nayyar calmement. accès au court lors des Jeux, Badrenchérit par de nombreuses sup- « C’est à dire, pour vraiment com- minton Canada a dû mettre en positions. « Si j’étais parti pour prendre ce qui est dit et pour y place une opération de recrutem’entraîner avec Kim en 2008 au réfléchir. Communiquer est un art ment. Le rôle de l’entraîneur de lieu de 2009, peut-être que cette qui inclut à la fois la communica- l’équipe nationale reste extrêmeannée supplémentaire aurait fait tion verbale et non verbale. ment important pour le prola différence. Peut-être que si je gramme canadien de badminton. m’étais entraîné davantage en La meilleure description du style « C’est tout à fait différent et bien Corée, peut-être que si je m’étais d’entraînement de Nayyar sur un plus compliqué que ce que les entraîné davantage avec Grace court est « le calme inaltérable gens peuvent penser. La plupart 22
rait été bien si Kim avait pu être là pour nous coacher pendant les matchs, parce que je suis certaine qu’il nous aurait aidé émotionnellement et stratégiquement ».
des gens ne voit que le travail sur le court, alors qu’en réalité, la majorité du travail s’effectue en coulisses ».
Une tâche difficile accompagne sans nul doute le travail de l’entraîneur : la pression de devoir réussir. Et la réussite implique de faire accéder le Canada au podium. « Les émotions et les attentes des athlètes ont de nombreux impacts sur de nombreuses personnes » commence Nayyar. « Il me faut toujours retenir que la clé (du succès) est de trouver un équilibre. Tu ne peux être ni trop nerveux ni trop peu. La pression
fait partie de mon travail, et la s’appuyer sur des personnes qui réussite est différente à chaque les aident à sélectionner les inniveau et à chaque étape ». formations utiles ». En d’autres termes, c’est un parcours long et Nayyar donne un conseil pour éreintant, mais la récompense au les athlètes qui aspirent à par- bout est bien plus belle qu’une ticiper aux Jeux : « Je pense que simple place sur le podium. les athlètes, les entraîneurs et les parents doivent comprendre le Ng partage ses apprentissages parcours et sa complexité. Quel sur son blog personnel : « Mon que soit le sport à haut niveau, il objectif est simplement de donrequiert un niveau d’engagement, ner une version plus réaliste de d’apprentissage, de compromis, ce qu’on ressent quand on voyet de croissance personnelle im- age et concourt pour le Canada ». pressionnant. Il est absolument Membre actif de l’association des nécessaire que tous compren- joueurs canadiens de badminton nent la complexité qui entoure (Badminton Canada’s Player Asun tel objectif et qu’ils puissent sociation), Ng espère promouvoir davantage le badminton. C’est à travers cette association qu’il partage ses épreuves dans l’espoir que certains pourront éviter de commettre les mêmes erreurs que lui et auront une longueur d’avance. « J’ai grandi en ayant de fausses idées concernant l’entraînement, mais c’était seulement parce que je n’en connaissais pas d’autres. Avant, je pensais qu’il valait mieux ne pas jouer la veille de mon match pour être ‘frais et disponible’. » « Quand j’ai finalement eu l’opportunité d’aller en finale de la Thomas Cup en Indonésie en 2008, j’ai vu Lin Dan s’entraîner juste avant son match, le disputer et s’entraîner après. J’étais totalement à la traine à cause de mes opinions mal avisées. Ce qui est triste c’est qu’honnêtement à l’époque, je ne savais pas. Maintenant que j’ai pris le temps de me familiariser avec la quasi-totalité du système en un temps relativeSuite à la page 32.
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J E P ENSE QUE J E SU IS AMOU R EUSE.. .
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UN REGARD RETROSPECTIF Rice est une ancienne A nna athlète olympique qui a
rée pour les disputer. Pour cette raison, j’ai pu me concentrer sur participé deux fois aux Jeux : la stratégie, sans avoir à me faceux d’Athènes en 2004 et ceux tiguer en disputant de nombreux de Pékin en 2008. Lors de ces tournois pour espérer me qualiderniers, Anna est devenue la fier. première joueuse panaméricaine à entrer dans le classe- BCAN: Quel était votre sentiment ment des 16 meilleures joueus- concernant votre performance es au monde. aux Jeux ? Maintenant installée à Vancouver en Colombie Britannique avec son mari Bobby Milroy, Anna entraîne activement et consacre beaucoup de temps à son rôle d’ambassadrice d’une association à but non lucratif qui s’appelle «Right to Play ».
BCAN: Le processus de qualification était-il différent pour vous à l’époque comparé à ce qu’il est pour les athlètes qui participent aux Jeux de 2012 ?
AR: Chaque processus de qualification pour les Jeux est unique. En fonction de la situation de chaque joueur, de très nombreux facteurs peuvent influencer le résultat. Pour les Jeux d’Athènes en 2004 par exemple, Denyse Julien et moi-même avons eu un horaire serré lorsque nous tentions de nous qualifier pour les doubles dames. Nous savions que le fait d’être qualifié ou non resterait incertain jusqu’au bout, et donc, c’était très stressant. Mais ensuite quelle récompense et quelle excitation lorsqu’on a fini par se qualifier en saisissant une des dernières places !
AR: En 2004, j’étais satisfaite de notre performance même si nous avons perdu notre premier match contre une équipe tête de série. J’ai acquis beaucoup d’expérience lors de ce voyage et je me suis sentie très différente quatre ans plus tard en allant à Pékin. J’étais contente de ma performance au global à Pékin, car j’ai surmonté d’importantes difficultés person-
TOUT D’ABORD,
ASSUREZ-VOUS QUE VOUS ADOREZ LE BADMINTON.
- ANNA RICE nelles, gérer la pression ainsi que la peine, puisque ma grand-mère est décédée le jour où je suis arrivée à Pékin. Je ne crois pas avoir été au meilleur de mes capacités lors du troisième match, mais j’ai donné tout ce que j’avais, et c’est bien la seule chose qu’on peut exiger de soi. BCAN: Vous sentiez-vous prête pour affronter un tel niveau de compétition?
Aux Jeux de Pékin, mon objectif était centré sur ma passion: les simples dames. J’ai eu la chance d’obtenir la confirmation assez AR: En ce qui concerne les exirapidement au cours des qualifi- gences physiques du badminton, cations que ma place a été assu- je me sentais tout à fait prête pour
Pékin. Je suppose que j’étais également prête en ce qui concerne le mental, même si je n’aurais pas pu anticiper la perte de ma grandmère à ce moment là. La préparation mentale que j’ai faite durant les deux années avant les Jeux m’a vraiment beaucoup appris. C’est grâce à cette formation que j’ai si bien joué.
BCAN: Radio-Canada a diffusé un documentaire sur les athlètes et leurs difficultés ainsi que les coûts engagés pour arriver aux Jeux. Aviez-vous également des difficultés en tant qu’athlète ?
AR: Il existe des coûts financiers et émotionnels immenses quand on poursuit un rêve tel que pratiquer un sport comme le badminton. La seule façon de poursuivre mes rêves de badminton était de déménager au Danemark, où j’ai pu m’entraîner tout en recevant un salaire pour jouer et entraîner des jeunes.
Les premières années en Danemark ont été les plus difficiles car je travaillais énormément pour joindre les deux bouts. Je me souviens de jours où je me réveillais à 5h30 pour prendre le bus avec mon vélo pour me être à la salle de badminton à 7h et pour entraîner un groupe d’élèves jusqu’à 8h30, avant de m’entraîner de 8h30 à 10h30. Ensuite, je faisais deux heures de trajet en bus pour me rendre à un autre club de badminton où j’entraînais de 13h à 18h, puis m’entraînais de 19h à 21h. Finalement, j’entraînais à nouveau de 21h à 23h, puis je prenais un bus pendant une heure pour être chez moi à minuit. Suite à la page 33.
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C’est avec tristesse que nous vous annonçons le décès de notre collègue et supporter de longue date en badminton, Donald John Newhouse. Ci-dessous figure un extrait de l’association de badminton de Manitoba dont Don était membre : « Don s’est impliqué dans le badminton pendant plus de 40 ans et est reconnu à travers le Canada comme étant l’un des officiels ayant le plus de connaissances en la matière. ». Lorsque l’association Canadienne de badminton a crée son association des officiels nationale, Don a
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été nommé un des officiels du Manitoba. L’an passé, il a reçu le prix de « officiel de l’année » de badminton Canada. Don passait la plupart de son temps avec sa mère, Margaret Newhouse. Margaret nous a dit qu’il est décédé heureux, après avoir passé un weekend à faire ce qu’il aimait le plus : du badminton. Elle a dit que c’était typique de ses conversations de parler de badminton, mais récemment, c’était encore plus fréquent; ce qui illustrait bien sa passion pour ce sport. Elle était heureuse de voir qu’il arbitrait le weekend de son
décès. » Don est décédé soudainement chez lui mercredi le 28 novembre 2012, à l’âge de 70 ans. Il laisse dans le deuil sa mère Margaret, son frère Ken, son chat et bon ami Bandit, ses neveux, ses nièces, tantes et oncles ainsi que ses nouveaux amis. Étant donné qu’il est arbitre au niveau national, Don était membre de Winnipeg Winter Club, Wildwood et Air Force. Don était connu pour son sens de l’humour. Ce qui manquera grandement à ses amis et sa famille. « J’ai rencontré Don au
Canoe Club. La dernière fois que je l’ai vu c’était en 2006 lorsqu’il était à Edmonton. On s’est beaucoup amusés. Il était formidable. »~ Cheryl Johnson « Nous avons rencontrés Don il y a 7 ans lorsqu’on est devenu membres du Winter Club. Nos enfants jouaient au badminton et c’est comme ça qu’on a rencontré Don. Au cours des années, on s’est beaucoup amusés aux tournois. Il nous manquera, ainsi que son sens de l’humour. »~La famille Beettam
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L’OPEN CANADA
LES JEUX OLYMPIQUES
d’obstacles et d’opportunités, mais tant que Darryl sera là avec ses deux club sandwiches, 2013 sera la meilleure année en date.
ment court, j’essaye quand c’est possible de partager mes connaissances pour que les futurs athlètes puissent commencer à s’entraîner plus efficacement ».
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(Et) Comment je le sais ? Eh bien, j’ai travaillé avec Darryl comme membre du comité ces dernières deux années et en 2012 j’étais coprésident de l’évènement à ses côtés. Et j’étais aussi assis à sa table pour manger ces club-sandwiches. SANTE,
Robert Wilson
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Olympiques, et surtout « gagner » les Jeux Olympiques.
Gao ajoute son propre conseil : « Entrainez-vous intensivement et croyez en vous ». « Si vous avez une passion et l’aimez vraiment, ce que vous pourrez accomplir vous surprendra vous-mêmes » Il continue à conseiller les futurs dit Bruce. Associées à du travail athlètes olympiques : « Entraînez- et une préparation intensive, la vous maintenant, participez à des passion et la confiance peuvent compétitions maintenant. Réflé- produire des résultats imporchissez-y de la manière suivante tants. : si vous cherchez à trouver votre chemin pour arriver au centre « A l’approche du tournoi, j’aurais du labyrinthe, serait-il mieux de dit que je me sentais tout à faite courir la tête la première ou bien prête pour cette compétition. d’essayer d’analyser en premier le Mais après tout ce que nous avons labyrinthe ? Identifier clairement franchi, je pense que rien n’aurait vos objectifs. Il y a une différence pu m’y préparer » dit Bruce. immense entre « se qualifier » pour les Jeux Olympiques, « rem- Quand tout s’est mis en place porter une médaille » aux Jeux pour ces quatre athlètes fantas-
tiques, c’était très certainement l’expérience d’une vie, d’une que ces athlètes espèrent réitérer aux Jeux de 2016. Ng résume l’étape suivante de la compétition pour n’importe quel athlète : elle commence dans la tête. « A mon avis, ce qui freinait ma réussite était assez simple, mis à part la qualité et l’efficacité de la frappe. Je savais COMMENT frapper les volants, QUELS volants frapper, POURQUOI je devais les frapper, mais le QUAND et le COMMENT étaient considérablement différents. « Je n’avais pas l’expérience de Moon and j’ai senti que cela m’empêchait vraiment d’être un joueur idéal avec sa technicité. Parfois, je savais QUAND développer une stratégie, mais le placement du volant n’était pas bon. A d’autres occasions, je savais OÙ envoyer le volant, mais pas forcément au bon moment. Autrement, je pourrais facilement expliquer quoi, comment et pourquoi un joueur doit faire certaines choses, mais je suppose que ce sont le quand et le où qui m’ont vraiment éloignés du joueur qu’il espérait que je sois.
« Bien sûr, il se pourrait que ce soit une manière trop simpliste d’analyser le badminton, mais j’espère que les futurs joueurs canadiens pourront réfléchir à ces choses simples : il arrive un moment où la situation devient plus compliquée que de savoir vers qui envoyer le volant. Et OÙ n’est peut-être plus vraiment le revers ».
ANNA RICE
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Cette saison a mis ma détermi-
nation à l’épreuve et j’en suis presque arrivée à abandonner le badminton car j’étais totalement épuisée par la fin de la saison. Heureusement, mon niveau s’est amélioré et j’ai pu gagner plus d’argent la saison suivante sans avoir à animer trop de séances d’entrainement.
ment de jouer à vie. Au cours de ma carrière, j’ai vu beaucoup de matchs où il était évident que l’un des joueurs ou un binôme ne faisait pas de leur mieux. C’est une affreuse situation.
BC: Pourriez-vous donner des conseils aux joueurs de l’équipe Canadienne qui souhaitent participer aux Jeux en 2016 ?
BC: Que pensez-vous du scandale des matchs truqués ? Aviez-vous déjà vu une telle situation dans AR: Mon conseil aux membres une compétition internationale ? actuels de l’équipe nationale qui veulent participer aux Jeux AR: Tout ceux qui me connais- en 2016, c’est de sortir les Jeux sent savent que j’ai des opinions Olympiques de leur tête, en partrès arrêtées, alors, oui, j’avais un ticulier pendant les deux années avis sur le scandale. Première- à venir. Pour l’instant, il est esment, je critique la structure des sentiel pour eux de se concenpoules pour les matchs de dou- trer sur d’autres objectifs et sur bles et doubles mixte. Je pense le développement de leur techque seule une équipe par poule nique de jeu. Quand la période de aurait dû passer au prochain tour qualification arrivera, vous pourdu tableau à élimination directe. rez être sûrs que vous serez un Deuxièmement, je tiens la Fédéra- bien meilleur joueur et les résultion internationale de badminton tats s’imposeront d’eux-mêmes. (BWF) pour responsable car elle Si vous vous concentrez trop sur avait déjà eu l’occasion de régler le fait de vous qualifier pour être ce problème dans notre sport dans telle ou telle équipe, votre en 2008 lorsque l’entraîneur de jeu va en pâtir et la qualification l’équipe Chinoise, Li Yongbo, a aux Jeux deviendra bien plus diffiavoué publiquement que la Chine cile. Mon entraîneur et moi-même avait décidé d’avance qui gag- avons adopté cette attitude entre nerait le match quand deux équi- Athènes et Pékin, et cette mentalipes chinoises joueraient l’une té a fait la différence pour moi. contre l’autre. La Chine n’est pas le seul pays à le faire mais il est BC: Pourriez-vous donner un le seul pays à l’avoir admis pub- conseil aux potentiels athlètes liquement alors l’occasion d’en olympiques ? parler s’est présentée. Malheureusement, la fédération inter- AR: Tout d’abord, assurez-vous nationale de badminton a choisi que vous adorez le badminton. Les d’ignorer ce problème jusqu’à joueurs et entraîneurs extraordice que la situation à Londres les naires avec qui j’ai eu la chance oblige à aborder la question. de travailler m’ont enseigné cela. Comme beaucoup font des paris Non seulement cela vous aidera sur le badminton de nos jours, le à atteindre vos objectifs, mais en badminton devrait faire comme plus, cet attachement vous resle tennis : on devrait interdire tera même une fois les tournois et aux joueurs qui perdent délibéré- les titres oubliés. 33