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Francis Baldewyns
Biographie illustrÊe de Thomas Edward Lawrence (Et de sa collègue, Gertrude Bell)
Editions du Prof
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2 En page de couverture : lors de ma visite du Jesus College (Oxford, Turl Street) oĂš la guide nous montre le tableau de Thomas Edward Lawrence qui fut ĂŠtudiant dans ce College. Ci-dessous, un gros plan du tableau.
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Table des Matières – Repères chronologiques Avant-propos
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Chapitre Premier. De Tremadog à Oxford (1888 – 1896)
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Chapitre Deux. La High School, l’Ashmolean et Jesus College (1896-1909)
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Chapitre Trois. Thomas Edward l’Archéologue (1909 à 1913)
44
Chapitre Quatre. Bell de Bagdad
67
Chapitre Cinq. Souvenirs de l’Hôtel Baron à Aleppo
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Chapitre Six. Juin 1914, l’embrasement de l’Europe
80
Chapitre Sept. Lawrence est affecté aux services de renseignement (1914 à 1916)
85
Chapitre Huit. Le 6 juillet 1917, la chute d’AQABA
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Chapitre Neuf. L’Après AQABA
133
Chapitre Dix. Conférence de la Paix, le 22 janvier 1919
156
Chapitre Onze. La perte du premier manuscrit des « Sept Piliers d la Sagesse »
161
Chapitre Douze. La Conférence du Caire, Mars à Décembre 1921
166
Chapitre Treize. Hommage à Gertrude Bell
178
Chapitre Quatorze. Et c’est au moment de la célébrité que T.E. renonce à elle (1922-1931)
200
Chapitre Quinze. Ses cinq dernières années (1931-1935)
231
Chapitre Seize. Lawrence Post Mortem
245
Postface
260
Bibliographie triée sur la chronologie du récit
262
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Avant-propos Encore un livre sur T.E. Lawrence, pourriez-vous dire ? Oui, il y a trois bonnes raisons pour avoir écrit ce livre : La première est qu’il est, en quelque sorte, une suite à mon précédent ouvrage sur « la Bataille de Mons », que j’ai traduit de l’œuvre de Conan Doyle et que j’ai édité en 2014. C’était la première bataille des Anglais en 1914, dans cette région que je connais bien, où plusieurs généraux de cette bataille se retrouvent en Orient quelques mois plus tard : Murray et Allenby notamment qui, dans le film de David Lean, rencontrent ce Lieutenant, gauche et indiscipliné, qu’est T.E. Lawrence.
La deuxième raison est que j’ai écrit ce livre en parcourant toute la littérature construite sur la personne de ce lieutenant qui deviendra colonel, parce qu’il est pour moi un être d’exception. « Exception » ne signifiant pas qu’il rassemble toutes les qualités que j’aurais voulu avoir ou celles que je recherche parmi mes amis, mais bien celles qui font de lui un homme en dehors du commun, un homme qui apparaît comme unique ou très rare.
La troisième raison du choix de ce livre est l’horreur (Vécue au présent en cette fin d’année 2017, cent ans après la victoire d’Aqaba) de la guerre en Syrie, ce pays que Lawrence adorait et dans lequel, depuis 7 ans, se produit un inqualifiable bain de sang : 500 mille morts, et 13 millions de déplacés. Les sept piliers de la sagesse, l’œuvre principale de T.E. Lawrence, a été longtemps controversée, ses détracteurs parlant même d'un tissu de mensonges à son propos. Pourtant, les recherches archéologiques menées ces dernières années sur le terrain tendent à prouver les propos de son auteur. Cette œuvre est aussi un livre de guerre qui pose les bases des guérillas telles qu'on les connaît encore aujourd'hui, et l’on dit même que pendant la dernière guerre d'Irak, cet ouvrage fut recommandé aux officiers de l'armée américaine. Winston Churchill a dit de Lawrence : « Le monde ressent, non sans une certaine appréhension, qu'il y a quelqu'un en dehors de sa juridiction; quelqu'un devant qui ses séductions peuvent se répandre en vain; quelqu'un d’étrangement affranchi, indiscipliné, sans entraves, se mouvant indépendamment des courants ordinaires de l'action humaine; un être facilement capable d'une révolte violente ou d'un sacrifice suprême, un homme solitaire, austère, pour qui l'existence n'est qu'un devoir à accomplir fidèlement. Il était en effet un habitant des cimes où l'air est froid, vif et raréfié, et où la vue par temps clair commande tous les royaumes du monde et leur gloire. »
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Avant-propos (Suite) Gertrude Bell, surnommée, « Lawrence of Arabia female », mais aussi « The Queen of the desert » fera aussi partie de cette biographie, elle qui a tant œuvré, dans le même sens que Lawrence, pour que les Arabes obtiennent une nation reconnue par les grandes puissances internationales. Ce livre sera abondamment illustré par l’iconographie à laquelle le Net nous donne accès, y compris d’ailleurs le réseau Google Earth que j’ai emprunté le plus possible tant par ses cartes que par son « Street View ». Il sera surtout construit à partir de l’œuvre de T.E. Lawrence lui-même, que j’ai lue et relue tant en français qu’en anglais. Les textes libellés en langue anglaise qui accompagnent l’ouverture des liens repris en bibliographie font chaque fois l’objet d’une traduction (complète ou partielle) en langue française Je n’ai pas non plus négligé les travaux d’archéologues et d’écrivains biographes actuels qui nous ont apporté leurs réflexions sur les événements que Lawrence a connus et négociés. J’ai notamment choisi la biographie écrite par Michel Renouard comme fil conducteur du récit. En dépit de tous mes efforts pour respecter la chronologie de la vie de Lawrence, je n’ai pu éviter certains extraits (ou photos) faisant parfois allusion à un événement désynchronisé par rapport à la date à laquelle j’étais arrivé. Mes propres traductions de l’anglais vers le français complètent cet ouvrage. Pour vous aider dans la perception visuelle de l’ouvrage : Les titres et textes essentiels sont écrits en noir sur blanc, et vous pouvez vous contenter de cette lecture comme première approche. Les titres et textes provenant de téléchargements Internet en français sont écrits en noir sur fond vert clair Les titres et textes provenant de mes traductions de l’anglais vers le français sont écrits en noir sur fond beige Bonne lecture Francis Baldewyns
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Chapitre Premier. De Tremadog à Oxford (1888-1896) 16 août 1888, naissance de T.E. Lawrence
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Chapitre Premier. De Tremadog à Oxford (1888-1896) 16 août 1888, naissance de T.E. Lawrence
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Chapitre Premier. De Tremadog à Oxford (1888-1896) 16 août 1888, naissance de T.E. Lawrence C’est là qu’est né T.E. Lawrence, le deuxième fils de Thomas Chapman et de Sarah Junner. Bob, l’ainé, est né en 1885 ; il est âgé de trois ans. T.E. Lawrence fut le fruit d'un acte adultère. Son père, sir Thomas Robert Chapman était marié à Edith Hamilton, qu’il abandonne ainsi que sa famille, pour vivre en concubinage avec Sarah Junner, la mère de Lawrence. Sarah Junner était en fait la gouvernante de ses filles. Les amants quittent l'Irlande pour le Pays de Galles où Thomas Edward vient au monde. Et le couple choisit le pseudonyme de Lawrence pour éviter tout soupçon ou scandale (Ils ne sont pas mariés). Malgré ce scandale, sa mère exerce une forte influence puritaine sur Thomas E. Lawrence. Quand il découvrira le secret de famille, il en sera marqué à vie. Ma traduction de http://www.maartenschild.com/lawrence/?p=185 LE GENTLEMAN ET LA GOUVERNANTE Sir Thomas Chapman (1846-1919) était un propriétaire terrien anglais à Delvin, en Irlande, qui appartenait à une famille très riche. Maison de Sir Thomas Chapman, South Hill, Delvin, County Westmeath, Ireland
Sarah Junner (1861-1959), mère de Thomas Edward. Photo prise vers 1910, quand elle avait 49 ans et T.E. avait 22 ans
Il écrit ce qui suit sur son lit de mort. "Quand j'ai rencontré ta mère pour la première fois, j'étais déjà marié. Un mariage malheureux sans amour de part et d'autre – Bien que j’eus quatre jeunes filles. Ta mère et moi sommes malheureusement tombés amoureux l'un de l'autre et quand les gens l’ont appris, nous n'avons pensé qu'à nous échapper et à nous cacher » La femme pour laquelle il était tombé amoureux était la gouvernante de ses filles, Sarah Junner (1861-1959). Elle devint sa maîtresse, et lorsqu'elle fut enceinte, elle quitta le foyer pour vivre à Dublin, donnant naissance à Robert (Bob) en 1885.
Chapitre Premier. De Tremadog à Oxford (1888-1896) 16 août 1888, naissance de T.E. Lawrence Je me suis rendu dans ce village et, comme chaque fois que je me déplace avec la voiture Google Street View, je me suis efforcé de trouver le lieu ou l’objet que je recherche. Je me suis arrêté devant la maison appelée « Snowdon Lodge », comme l’indique l’enseigne à l’entrée.
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Chapitre Premier. De Tremadog à Oxford (1888-1896) 16 août 1888, naissance de T.E. Lawrence
Autre point de vue Google Earth Street View montrant le relief accidenté de cette région
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Chapitre Premier. De Tremadog à Oxford (1888-1896)
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Pour information, étant donné mon grand intérêt pour la géologie, je ne peux laisser sous silence le nom « Trémadocien », donné en référence à ce village, aux dépôts sédimentaires datant de 485 à 500 millions d’années Cet étage géologique a reçu une première définition par le géologue Adam Sedgwick en 1847, 41 ans avant la naissance de T.E. Lawrence.
Snowdonia (Cercle rouge sur la carte) est un massif montagneux du pays de Galles. Il abrite un parc national d'une superficie de 2 170 km2 s'étendant bien au sud des limites du massif.
Chapitre Premier. De Tremadog à Oxford (1888-1896)
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(Premier déménagement : Kirkcudbright en Ecosse) Lorsque Thomas Edward (Surnommé Ned) eut treize mois, la famille déménagea à Kirkcudbright, une ville portuaire de Dumfriesshire, en Écosse. Après Bob (né en 1885) Ned (né en 1888), naît (le 10 décembre 1889) un troisième garçon, William George, dans une maison appelée Craigville au 89 Tongland Road (Aujourd'hui 89 rue St Mary). Je m’y suis rendu avec la voiture Google Earth, et voici ce que j’ai vu…à l’adresse indiquée. Mais pas de numéro et pas de plaque bleue…
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Chapitre Premier. De Tremadog à Oxford (1888-1896 )
(Deuxième déménagement : 1891, Dinard, en France) Ce sera un autre court séjour; En 1891, alors que Ned avait trois ans, la famille prit une maison en France à Dinard où elle resta maximum deux ans. J’ai retrouvé leur maison, située 25 rue Barbine
Chapitre Premier. De Tremadog à Oxford (1888-1896)
(Deuxième déménagement : 1891, Dinard, en France) (Autre photographie de leur maison vue dans l’autre sens de circulation)
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Chapitre Premier. De Tremadog à Oxford (1888-1896)
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(Deuxième déménagement : 1891, Dinard, en France) Lawrence apprend le français dans cette école qui est très proche de leur maison (non visible sur cette photo)
Chapitre Premier. De Tremadog à Oxford (1888-1896)
(Deuxième déménagement : 1891, Dinard, en France)
Dinard aujourd’hui, la flèche rouge en dessous (25 rue Barbine) indique la maison de Lawrence et, au milieu de la photo, l’autre flèche rouge montre l’école.
T.E. Lawrence, en 1891, à l’âge de 3 ans Photo prise quand il vivait à Dinard
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Chapitre Premier. De Tremadog à Oxford (1888-1896)
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1893, court séjour de 1 mois à Saint-Hélier (Iles anglo-normandes) Saint-Hélier, ils sont restés un mois seulement pour la préparation et la naissance de Frank. A cette époque, les garçons nés en France étaient susceptibles d'être enrôlés pour le service militaire, de sorte que les Lawrence ont déménagé temporairement à St Helier, sur l’île de Jersey, pour la naissance de leur quatrième fils. Frank Helier est né à Bramerton House, Havre des Pas, le 7 février 1893 (Maison avec porte bleue et « blue plaque » sur la façade. Certaines sources suggèrent que Ned, quatre ans, n'a pas accompagné ses parents à Jersey, bien qu'une plaque sur le devant de Bramerton House indique qu'il est resté ici. Le mois suivant, les Lawrence sont revenus à Dinard.
En 1893, de gauche à droite : Bob, William et Thomas Edward qui est âgé de 5 ans
Chapitre Premier. De Tremadog à Oxford (1888-1896)
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Inauguration du sentier pédestre Lawrence d’Arabie
(Hommage de Dinard à T.E. Lawrence) Source « Le Télégramme » du 14 septembre 2015 http://www.letelegramme.fr/ille-et-vilaine/dinard/sentier-lawrence-d-arabie-hommage-a-un-amoureux-de-dinard-14-09-2015-10772557.php
Le sentier pédestre Lawrence d'Arabie a été inauguré face à la baie du Prieuré par la maire de Dinard, Martine Craveia-Schütz, en présence de Pierre-Joël Chaignon, dont la famille accueillit à Dinard le Britannique Thomas Edward Lawrence, dit Lawrence d'Arabie, archéologue, officier et écrivain. Le choix de baptiser ainsi cette boucle de 12 km entre campagne et bord de mer est une façon de rendre hommage à cet amoureux de la station, marcheur et cycliste passionné, qui découvrit ainsi la région. Le conférencier Henri Fermin rappela que T. E. Lawrence arriva à Dinard à 4 ans, où il vécut de 1891 à 1894 à la villa Le Chalet du Vallon. Il revint ensuite à plusieurs reprises chez la famille Chaignon, où il était considéré comme le fils de la maison.
Chapitre Premier. De Tremadog à Oxford (1888-1896)
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Troisième déménagement : en 1894, la famille déménage à nouveau vers l’Angleterre, et s’installe à Langley Lodge Gardens
Photo de famille prise à Langley Lodge Gardens en 1895 Dans les bras de sa mère, le dernier né, Frank-Hélier, puis de gauche à droite : assis Thomas Edward (Ned) ; debouts, William et Bob
Chapitre Premier. De Tremadog à Oxford (1888-1896)
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Troisième déménagement : en 1894, la famille déménage à nouveau vers l’Angleterre, et s’installe à Langley Lodge Gardens
A gauche, ce lotissement a été construit sur le site de Langley Lodge où Lawrence d'Arabie a passé les premières années de son enfance de 1894 à 1896. © Copyright Michael FORD et sous licence pour une réutilisation (Licence Creative Commons)
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Chapitre Premier. De Tremadog à Oxford(1888-1896)
Langley Lodge Gardens est situé à 4,5 Km de la base de Calshot où Lawrence reviendra, trente Six ans plus tard, pour œuvrer dans la Royal Air Force, après la Révolte Arabe en 1929
R.A.F. à Calshot
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Chapitre Premier. De Tremadog à Oxford (1888-1896)
En 1896, la famille déménage à Oxford, car l’ainé, Robert (Bob) va commencer ses études secondaires Lawrence n’a que huit ans et c’est la sixième maison qu’il habite depuis qu’il est né
Photos prises vers 1899
Chapitre Premier. De Tremadog à Oxford (1888-1896) Cette maison est située 2 Polstead Street à Oxford
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Chapitre Premier. De Tremadog à Oxford (1888-1896)
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Voici la plaque posée sur la façade. Cette maison fut sa demeure de l’âge de 8 ans jusqu’à l’âge de 33 ans
Chapitre Deux. La High School, l’Ashmolean et Jesus College (1896 – 1909)
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http://www.oxfordhistory.org.uk/schools/boys_high_school.html
En haut de cette carte, le lieu de la maison que Lawrence occupa de 1896 à 1909 et qui fut sa propriété jusqu’en 1921 En bas, le point rouge situe l’école, l’Oxford High School de George Street, où il se rendait à vélo de 1896 à 1907 (De l’âge de 8 ans à l’âge de 19 ans) Distance Domicile-Ecole : environ 1 Km. Cette école fondée en 1881 ferma ses portes en 1966.
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Chapitre Deux. La High School, l’Ashmolean et Jesus College (1896 – 1909) ©http://www.oxfordhistory.org.uk/schools/boys_high_school.html L’Oxford High School qu’il fréquenta de 1896 à 1907
Ci-dessous, plaque dédiée à T.E. Lawrence et située dans l’école qu’il a fréquentée de l'âge de huit ans en 1896 (l'année où sa famille s'est installée au 2 Polstead Road), à l’âge de 19 ans (En 1907) quand il a remporté une bourse d'études à Jesus College. La plaque a été restaurée et rendue à l'ancien bâtiment le 19 mai 2010
Chapitre Deux. La High School, l’Ashmolean et Jesus College (1896 – 1909)
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Photos de TE Lawrence à la High School d’Oxford vers 1900
Dès son plus jeune âge, Lawrence est passionné d’archéologie ancienne, et il ne se contente pas de lire, car il va aussi effectuer de nombreux relevés de poteries et d’inscriptions diverses… L’épisode du jeune Lawrence se brisant une jambe à douze ans dans une cour de récréation est significatif du caractère particulier de ce garçon. D’abord, il n’en parle à personne de ce qui lui est arrivé, alors qu’il se déplace difficilement à cloche-pied dans l’école. Et c’est seulement en fin de journée qu’il avoue ne pas pouvoir marcher et rentrer chez lui. On dit d’ailleurs que c’est à cause de sa jambe, dont la calcification fut longue et pénible, qu’il a cessé de grandir atteignant tout au plus 1,66 mètre.
Chapitre Deux. La High School, l’Ashmolean et Jesus College (1896 – 1909)
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Sa petite taille (Il se disait petit) n’est pourtant pas anormale puisqu’elle correspond à celle de l’Anglais moyen. Il est vrai que la population estudiantine d’Oxford présente une grandeur moyenne de 1,76 mètre. Mais arrêtons-nous un instant sur ce premier événement, apparemment banal, mais qui révèle déjà un tant soit peu la volonté de Lawrence de ne pas montrer facilement sa souffrance, sauf quand il en est vraiment obligé. La suite de sa vie sera parsemée d’événements où il osera entreprendre des actions que d’autres n’auraient jamais accomplies. Il ira parfois jusqu’à ses dernières extrémités au point de défaillir… Certains diront qu’il était même masochiste. J’aborderai peu ce sujet, mais laisserai aux historiens sérieux le soin d’analyser les événements qui laissent penser cela. L’horloge de la High School, que Lawrence aura sans doute souvent regardée, surmonte l’emblème d’Oxford (Avec le bœuf)
Chapitre Deux. La High School, l’Ashmolean et Jesus College (1896 – 1909) Vue actuelle de l’ancienne High School située George Street à Oxford
, George Street
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Chapitre Deux. La High School, l’Ashmolean et Jesus College (1896 – 1909)
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C’est à Oxford que naît, en mai 1900, Arnold (dit Arnie), de onze ans le cadet de Lawrence. Il décèdera en 1991 et sera le dernier survivant de la fraterie
Vue aérienne des maisons de Polstead Road. Celle des Lawrence est fléchée.
Les Six frères Lawrence photographiés en 1902 ; de gauche à droite : Frank, Will, T.E. qui tient Arnold dans les bras et Bob
Cette photo d’Arnold a été prise en 1910.
Chapitre Deux. La High School, l’Ashmolean et Jesus College (1896 – 1909)
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A gauche, St Adate’s, et au loin à droite de la photo, on voit l’entrée principale de Christ Church College par le « Tom Quad »
Ci-dessous, à gauche, la tour de St Aldate’s et à droite le Pembroke College (Photo extraite de Google Earth)
Alfred Millard William Christopher (20 août 1820 - 10 mars 1913) était un ecclésiastique anglais De 1859 à 1905, il fut recteur de l'église St Aldate à Oxford, où il supervisa l’importante expansion de l'église. De 1886 à sa mort, il fut chanoine honoraire de Christ Church. C’était un membre important de l'aile évangélique de l'Église d'Angleterre et une figure influente à Oxford pendant plus d'un demisiècle.
Chapitre Deux. La High School, l’Ashmolean et Jesus College (1896 – 1909)
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Que restera-t-il de l’éducation religieuse des fils Lawrence ? © Renouard, Michel. Lawrence d'Arabie (Folio Biographies) (French Edition) (Emplacements du Kindle 243-253). Editions Gallimard. Édition du Kindle. Le pasteur de la petite église Saint Aldate’s, le vieux révérend Alfred Christopher, est une vague connaissance, puisque les parents en cavale l’ont rencontré naguère, lors d’un passage à l’île de Wight. Sa ferveur évangélique — ce fut, au meilleur de sa forme, un excellent prédicateur — a beaucoup séduit Sarah, que taraudent toujours des problèmes de conscience. Le jeune Lawrence fréquente le révérend et suit ses cours de catéchisme du dimanche. Par la suite, il s’éloignera de toute religion établie — à la grande tristesse de sa mère —, ne gardant, tout au plus, qu’un très vague déisme. Un de ses frères deviendra missionnaire (et médecin) et un autre se déclarera athée. Des enfants d’une même fratrie, nourris des mêmes valeurs, ayant reçu la même éducation et fréquenté les mêmes écoles, peuvent prendre, à l’âge adulte, des chemins différents, voire opposés.
Alfred Millard William Christopher (1820-1913) De la biographie de J S. Reynolds
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Chapitre Deux. La High School, l’Ashmolean et Jesus College (1896 – 1909) 1905 sera l’année où il fréquentera régulièrement l’Ashmolean Museum (Illustré par quelques photos, prises lors de mes fréquentes visites)
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Chapitre Deux. La High School, l’Ashmolean et Jesus College (1896 – 1909) En 2011, l' Ashmolean Museum à Oxford a inauguré six nouvelles galeries pour les collections de l'Egypte et la Nubie antique. Cette seconde phase de réaménagement a permis de doubler le nombre de momies et sarcophages exposés et a fait redécouvrir au grand public les collections égyptiennes de renommées mondiales. Source The Guardian Photos prises lors de mes récentes visites à L’Ashmolean Museum
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Chapitre Deux. La High School, l’Ashmolean et Jesus College (1896 – 1909)
Photos prises lors de mes récentes visites à L’Ashmolean Museum
Chapitre Deux. La High School, l’Ashmolean et Jesus College (1896 – 1909)
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A gauche, photo prise en 1906. Lawrence est âgé de 18 ans Il fréquente encore l’Oxford High School et reçoit le premier prix en anglais et littérature à la Senior Local Examination Et l’année suivante, il entre au Jesus College Dont l’entrée est photographiée ci-dessous par le Google Street Viewer
Chapitre Deux. La High School, l’Ashmolean et Jesus College (1896 – 1909)
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Au Jesus College d'Oxford (1907-1909, il a 19 ans), il se passionne pour l’étude du latin, du grec et pour le cycle arthurien de la recherche du Graal.
En Octobre 1907, il entre au Jesus College d’Oxford où il entreprend des études historiques Il fera connaissance avec ce Quad et cette salle à manger où j’ai eu le grand plaisir de le retrouver 100 ans plus tard
C’est le moment de vous présenter mes deux e-books sur Oxford, intitulés « De Colleges en Gargouilles » contenant aussi des liens donnant accès à mes vidéos. Voici ces liens : https://fr.calameo.com/read/001082200f29051cce8dd et https://fr.calameo.com/read/001082200e012165e4e45
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Chapitre Deux. La High School, l’Ashmolean et Jesus College (1896 – 1909) T.E. Lawrence
Chapitre Deux. La High School, l’Ashmolean et Jesus College (1896 – 1909)
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©Renouard, Michel. Lawrence d'Arabie (Folio Biographies) (French Edition) (Emplacements du Kindle 281-288). Editions Gallimard. Édition du Kindle. Pas d’amitiés particulières dans la jeunesse de Lawrence, alors qu’elles fleurissent à l’envi dans les public schools et les collèges de l’époque. Et puis, son père veille au grain. C’est que l’affaire Oscar Wilde, qui vient de mourir en 1900, est encore dans les mémoires, surtout à Oxford, où l’écrivain irlandais a fait ses études. Quant aux jeunes filles, la seule amourette de Lawrence, vite éteinte, restera, elle aussi, platonique. La belle Janet Laurie, connue en voisine quand les Lawrence vivaient à Langley Lodge, et retrouvée à Oxford, a deux ans de plus que lui et ressemble à un garçon manqué. Lawrence lui aurait proposé de l’épouser, ce qui reste à prouver. Point final de l’idylle, si tant est que celle-ci ait bien eu lieu. Ce qui est certain, en revanche, c’est que Janet et Lawrence resteront liés. Ami fidèle, il saura même se montrer très généreux avec elle après la guerre, deviendra le parrain de son premier enfant et la reverra au début des années trente. © Le blog de Maître Fitoussi https://blogavocat.fr/space/guy.fitoussi/content/lawrence-d-arabie-1888---1935-le-reve-brise-d-un-visionnaire_485fef18-a1a6-474a-b014-187ab4259d77 « T. E. Lawrence, deuxième de la fratrie, avait donc passé toute son enfance dans un environnement masculin et un accident de jeu, à seize ans, avait bloqué sa croissance à 1m64, lui inspirant de la répulsion pour son physique. Éduqué sur un mode puritain, il avait été également bouleversé par la révélation de sa «bâtardise», à dix-sept ans. Autant de circonstances qui allaient lui inspirer de l'aversion pour la sexualité, laquelle transparaît en filigrane dans le film de David Lean. D'un naturel rêveur, T. E. Lawrence est très tôt passionné par l'Histoire. En mal d'aventures et soucieux de se refaire une identité, il s'engage sous un faux nom dans le Royal Artillery en avril 1905 mais n'y reste que quelques mois jusqu'à ce que son père vienne le récupérer »
Chapitre Deux. La High School, l’Ashmolean et Jesus College (1896 – 1909) Tour de France à bicyclette de T.E. Lawrence en 1908 (Il a vingt ans) Source Babelio : https://www.babelio.com/livres/Penaud-Le-Tour-de-France-de-Lawrence-dArabie/647031 « Voilà le récit d'un fabuleux voyage. Thomas Edward Lawrence, qui est entré dans l'histoire sous le nom légendaire de Lawrence d'Arabie, a suivi des études au Jesus College d'Oxford de 1907 à 1909. Cela ne l'empêcha pas de voyager pour assouvir son insatiable curiosité. Ainsi, il réalisa seul, à bicyclette, en 1908, un extraordinaire tour de France pour admirer, du nord à l'est et du sud à l'ouest, de nombreux lieux historiques, notamment les châteaux forts datant du Moyen Âge. Certaines de ces forteresses ont été construites par le célèbre roi d'Angleterre, Richard Cœur de Lion, dont le souvenir fut présent tout au long de ce périple. En tant qu'étudiant, plusieurs questions se posaient à Lawrence : sur quel modèle le fameux souverain anglais avait-il fait bâtir ces ouvrages titanesques ? D'autres châteaux construits au XIIIe siècle furent-ils élevés par d'autres croisés ? Comment répondre à ces questions si ce n'est qu'en visitant de nombreuses bâtisses fortifiées parsemant la terre de France. Lawrence, que nous suivons au jour le jour, fut fasciné par ses découvertes. Mais l'Orient le hantait déjà. Alors qu'il terminait cet étonnant périple, Lawrence adressa, du bord de la Méditerranée, une lettre prémonitoire à sa famille : " J'ai senti que j'avais atteint le chemin qui mène à l'Orient mythique la Grèce, Carthage, l'Egypte, la Syrie. Les voilà ! Tous presque à portée de main. Il faudra que je revienne ici et que j'aille encore plus loin. » Guy Penaud
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Chapitre Deux. La High School, l’Ashmolean et Jesus College (1896 – 1909) : 2352490243 EnN1908, T.E. Lawrence rencontre Leeds qui a été nommé conservateur adjoint au musée Ashmolean. Il entretiendra avec lui une corÉditeur : LAtrès LAUZE EDITIONS (05/03/2008) respondance fournie pendant de nombreuses années. En 1908 aussi, le musée a été réorganisé et Leeds devint le conservateur adjoint du département des antiquités. Tout au long de cette période, ses principales recherches se sont orientées vers l'archéologie anglo-saxonne. C’était un découvreur prolifique, particulièrement dans l’Oxfordshire où il introduisit la recherche archéologique moderne. Il fut chargé d’œuvrer à la refonte de la Société archéologique de l'Université d'Oxford après la Première Guerre mondiale.
Edward Thurlow Leeds (1877-1955)
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Chapitre Deux. La High School, l’Ashmolean et Jesus College (1896 – 1909) Tremadog à Oxford (1888-1896)
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T. E. LAWRENCE: LETTRES À E. T. LEEDS ÉDITÉ PAR JEREMY WILSON Contenu: Comprend 53 lettres écrites entre 1909 et 1935 par Lawrence à Leeds. La plupart des lettres concernent les fouilles archéologiques de Carchemish où Lawrence travailla entre 1911 et 1914. SIGNÉ par l'éditeur Jeremy Wilson, édition limitée # 47/750. http://www.nwpressbooks.com/?page=shop/flypage&product_id=478 Traduction française page suivante
Chapitre Deux. L’Ashmolean Museum et le Jesus College (1905-1909)
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Ma traduction : T. E. LAWRENCE: LETTRES À E. T. LEEDS [SIGNÉ / NOMMÉ PAR ÉDITEUR] ÉDITÉ PAR JEREMY WILSON Contenu: Comprend 53 lettres écrites entre 1909 et 1935 par Lawrence à Leeds, qui a travaillé au Musée Ashmolean à Oxford pendant de nombreuses années. La plupart des lettres proviennent des fouilles archéologiques de Karkemish où Lawrence travailla entre 1911 et 1914. SIGNÉ par l'éditeur Jeremy Wilson, édition limitée # 47/750. Il y a aussi une lettre manuscrite de Wilson au collectionneur original. Description du livre: Gloucestershire: Whittington Press. 1988 Edition limitée / numérotée à la main numérotée # 47/750. Fine couverture rigide. Folio de plus de 12 "-15" de haut. Première édition / édition limitée. Slipcased. Relié petit folio; épine de drap de quart et papier sur les planches; titres de colonne vertébrale doré; 140 pp. ; n / b frontispice photographique; illustré de dessins au trait de Richard Kennedy et de 23 photographies en noir et blanc à l'arrière. Condition: Dans l'ensemble, réservez en bon état. Boîtier externe en bon état. Pas d'ex-bibliothèque, édition de club de lecture, ou écrite par leur propriétaire précédent. Prix = 1000.00 USD Fin de traduction
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Chapitre Trois. T.E. l’Archéologue (1909 à 1913)
1909 est aussi une année importante car Leeds présente à Lawrence l’archéologue David Hogarth (1862-1927), le nouveau conservateur du musée Ashmolean. Et au Jesus College de Turl Street, grâce à Leeds, qui a été nommé conservateur adjoint au musée Ashmolean, Lawrence rencontre le Professeur Hogarth, un orientaliste de tout premier plan qui connait l’Orient comme sa poche et aussi, ce qui est d’une importance capitale pour le futur de Lawrence, ce Hogarth est le digne représentant de son époque, car il a 47 ans et a vécu une grande partie de l’ère victorienne et celle d’Edouard VII, et sa raison de vivre, c’est l’empire britannique. Hogarth est très influencé par « La Table Ronde » qui regroupe des gens qui se passionnent pour l’empire. https://www.universalis.fr/encyclopedie/royaume-uni-l-empire-britannique/#i_95282 Ce petit extrait de l’encyclopédie Universalis définit bien l’état d’esprit des membres de cette « table ronde » « Du XVIe siècle des Tudors aux années 1960, l'Angleterre s'identifie avec le « grand large ». « Rocher » à la pointe du continent européen, elle a étendu sa domination sur des territoires de plus en plus vastes, au point que son empire a représenté, au début du XXe siècle, le quart des terres émergées et une proportion similaire de l'espèce humaine. Lorsqu'elle se détermine, à partir de 1961, à privilégier son identité continentale et se persuade de chercher à nouer sa destinée à celle des partenaires de la Communauté économique européenne, elle ne se résigne pas pour autant à rompre totalement avec un passé qui continue de lui inspirer orgueil et nostalgie : au début du XXIe siècle, un Commonwealth de cinquante-trois nations associées sous l'égide du souverain britannique rappelle et proroge l'existence d'un ensemble qui n'a jamais connu son pareil. »
Professeur D. G. Hogarth M.A. (1862-1927) Dessiné par Augustus John
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Chapitre Trois. T.E. l’Archéologue (1909 à 1913) Je peux comprendre quel fut l’émoi de T.E. Lawrence quand il vit la première fois le sud de la France et la Méditerranée, car j’ai aussi ressenti cela lors de mes premiers voyages dans le sud de la France. Comme je l’ai ressenti dans certains musées devant les toiles de Van Gogh ou de Monet, quand ces impressionnistes nous communiquent ce bonheur difficilement exprimable pendant lequel défilent sous nos yeux des impressions fugitives dont les phénomènes climatiques et lumineux prennent toute leur importance. Lawrence aussi, devant ces anciens châteaux, comme celui de Carcassonne, ces endroits historiques comme Aigues-Mortes, cette mer très bleue entourée de terres flamboyantes, s’est senti transporté vers un nouveau monde que les villes et rivages britanniques ne lui avaient jamais fait deviner. Et cet émoi fut tel que, dès son retour en Angleterre, il décida de préparer sa thèse sur « L’architecture militaire des Croisés » Hogarth lui fit une lettre de recommandation, et Lawrence, qui a pris entretemps des leçons d’arabe, va parcourir 1600 kilomètres à pied dans la grande Syrie de l’empire ottoman. Il ne se contente pas de visiter comme nous le faisons la plupart du temps de manière superficielle, souvent guidés par des organisateurs touristiques pris par le timing dont le seul but est de nous satisfaire en nous ingurgitant un maximum d’informations dont nous retenons à peine la moitié à la fin de notre séjour. Non, Lawrence a pris le temps de s’insérer dans la vie quotidienne des habitants, et cet amour pour la Syrie et son peuple lui permettra de passer sa thèse avec les félicitations du jury. Hogarth en est évidemment ravi et comprenant qu’il a affaire à une perle rare, il le charge d’une mission archéologique à Karkemish en Asie mineure, dans le but de retrouver les traces de la civilisation hittite. Frédéric Bazille, Remparts à Aigues Mortes
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1909 : Premier séjour en Orient de T.E. Lawrence © Renouard, Michel. Lawrence d'Arabie (Folio Biographies) (French Edition) (Emplacements du Kindle 448-479). Editions Gallimard. Édition du Kindle. Sa formation religieuse à St Aldate’s, l’intérêt qu’il porte à Richard Cœur de Lion et aux croisades, les châteaux du Moyen Age, sa lecture passionnée d’Arabia deserta de Doughty, l’air du temps, (le dix-neuvième siècle se passionnait pour l’orient), Lawrence quitte l’Angleterre le 18 juin 1909 et arrive à Beyrouth le 6 juillet. Il visite le Liban, la Palestine et la Syrie2 : Sidon (Saïda), Tripoli, Antioche, Urfa, Tibériade, Césarée, Nazareth, Haïfa, Saint-Jean-d’Acre, Lattaquié, Alep, Homs… Il fête ses vingt et un ans au Krak des Chevaliers. Rappelons qu’il s’agit d’un château fort datant de l'époque des croisades, situé dans l'ouest de la Syrie, et que depuis 2006, il est inscrit sur la liste du patrimoine mondial de l'UNESCO. Thomas Edward Lawrence, en le découvrant en 1909 le jour de son 21e anniversaire, le qualifia de « plus beau des châteaux du monde, certainement le plus pittoresque que j’ai vu, une véritable merveille. » Soit environ 1700 kilomètres.
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Source : http://www.veroeddy.be/proche-orient/syrie/peuple-et-patrimoine-en-danger/le-krak-des-chevaliers
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Photo prise en 1910. De gauche à droite Thomas Edward, Frank-Hélier, Arnold (Arnie), Robert (Bob) et William (Will) Frank et William n’ont plus que 5 ans à vivre ; en 1915, ils vont mourir en France sur le champ de Bataille
Autre photo de T.E. prise en 1910
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Fin 1910 – Début 1911, T.E. Lawrence fait un nouveau séjour en Orient via Constantinople, et va suivre un cours d’arabe à Djebail (Voir cartes suivantes). Constantinople à cette époque Photo extraite de la vidéo suivante : https://www.youtube.com/watch?v=puQQDKzy7Yk&t=3101s Un film de Sabine Krayenbühl et Zeva Oelbaum
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https://fr.wikipedia.org/wiki/Karkemish « Karkemish (appelée Europus par les Romains) est une ville antique des empires Mitanni et Hittites située à la frontière de la Turquie et de la Syrie actuelles. Durant l’Antiquité, la ville commandait le principal point de traversée de l’Euphrate. Cette situation a dû largement contribuer à son importance historique et stratégique. Elle fut le théâtre d’une importante bataille mentionnée dans la Bible entre les Babyloniens et les Égyptiens. » http://www.manitou-lhebreu.com/israel/la-situation-du-moyen-orient-avant-la-premiere-guerre-mondiale,2 « Rappelons-nous que le Moyen Orient de cette époque est convoité par toutes les puissances : la Russie qui rêve de Constantinople depuis des siècles, Istambul reliait l'Europe et l'Asie - la ville était la clé de la domination du Moyen-Orient et la route la plus courte de l'Europe vers l'Inde. Catherine II rêvait tellement de Constantinople qu'elle a même nommé un de ses petits-fils Constantin (du nom du premier et dernier empereur de Byzance), Puis il y a l’Allemagne qui est en train de coloniser la Turquie. La France aussi n’est pas prête d’abandonner la Syrie et le Liban, qu’elle convoite depuis les Croisades, et enfin l’Angleterre qui veut à tout prix protéger son chemin vers les Indes par la Mer Rouge. L’archéologue T.E. Lawrence arrive donc à Karkemish au moment où les nations dirigeantes de l’époque ont envoyé des espions, et bien sûr, de nombreux agents anglais. Même si l’archéologie est un prétexte, Lawrence fait partie de ces espions. Aujourd’hui, les temps ont bien changé : les fouilles sont en soi tout aussi pénibles sur le terrain étant donné les précautions d’extraction de ces trésors du passé, mais leur détection s’est considérablement améliorée. En effet, en dépit des difficultés rencontrées par les archéologues pour effectuer des fouilles dans les pays en guerre, des images de satellites d’espionnage et de drones permettent de révéler le lointain passé de ces pays, au cœur de la route de la soie. Et l’on connait aujourd’hui l’existence de gigantesques caravansérails, de canaux souterrains, ou d’avant-postes utilisés par les commerçants qui empruntaient la route de la soie pendant plusieurs millénaires. Ces découvertes issues d’images recueillies pendant plusieurs décennies ouvrent la voie à de nouvelles découvertes inédites. »
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Karkemish 1913 https://www.ouest-france.fr/leditiondusoir/data/15540/reader/reader.html#!preferred/1/package/15540/pub/22521/page/5 « Je m’attends à ce que des dizaines de milliers de sites archéologiques soient découverts. Ce n’est que lorsque ces sites seront répertoriés qu’ils pourront être étudiés et protégés », s’enthousiasme David Thomas, archéologue à l’Université La Trobe de Melbourne en Australie, interrogé par la revue scientifique américaine Science Magazine. Les découvertes à venir pourraient bien réécrire l’histoire dans cette région aujourd’hui sous tension. » Lawrence se déclare « heureux » parmi tous ces ouvriers arables. Il dit qu’il est leur ami et que sa nationalité anglaise n’a aucune importance, la camaraderie et l’esprit qui les animent étant bien supérieurs aux petites misères journalières qu’il doit affronter. Certes, il souffre comme eux sous le soleil lors de travaux, parfois pénibles. Lawrence vit avec ces gens en toute humilité. Parmi ces ouvriers, il a cependant une préférence, elle s’appelle Dahoum. C’est un ânier qui véhicule les poteries et les tessons. Quand on ferme le chantier de Karkemish, Lawrence et Dahoum s’en vont avec leur chameau sur l’Euphrate ou à Port Saïd. C’est là que Lawrence et son compagnon deviennent porteurs de charbon. Et Lawrence n’est en aucun cas dérangé par ces métiers on ne peut plus subalternes…au point de vivre dans la crasse et la vermine… Et quand le quartier des fouilles ouvre à nouveau, Lawrence reprend son activité d’archéologue à Karkemish Le site de Karkemish actuellement Source de la Photo : The History Blog http://www.thehistoryblog.com/archives/date/2017/07/22 Le site est traversé par le chemin de fer de Bagdad (On voit le pont métallique de la voie ferroviaire au loin) qui forme aujourd'hui la frontière Turco-syrienne.
Chapitre Trois. T.E. l’Archéologue (1909 à 1913) 1911 Rencontre de Dahoum sur le chantier de Karkemish
Lawrence et Dahourm ont voulu se photographier. D’abord une photo de Dahoum (Avec son revolver) par Lawrence, puis une de Lawrence par Dahoum, après avoir revêtu les vêtements de son jeune ânier.
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1911 Rencontre de Dahoum sur le chantier de Karkemish. Thomas Edward fait jaser en décorant son habitation par cette statue d’un homme nu, dont beaucoup prétendirent qu’il s’agissait de Dahoum
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1911 Rencontre de Dahoum sur le chantier de Karkemish
Source : https://www.tumblr.com/search/dahoum T.E. Lawrence à sa mère, août 1913. Il a amené à Oxford ses amis arabes, Dahoum (à gauche de la photo) et Sheikh Hamoudi (à droite de la photo. Thomas-Edward a travaillé avec ces hommes sur un site archéologique à Karkemish. La photo provient de leurs quartiers d'habitation sur le site. La sculpture d'inspiration hittite en arrière-plan a été sculptée par T.E. lui-même, en grande partie avec un tournevis.
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Chapitre Trois. T.E. l’Archéologue (1909 à 1913) Lawrence, Dahoum et Hamoudi rendent visite à Oxford Ma traduction du livre de Norman Andrew, intitulé : T.E.Lawrence - Tormented Hero : « T.E. Lawrence, héro tourmenté » (Emplacements du Kindle 357-412). Fonthill Media. Édition du Kindle. (…) « À l'été 1913, quand Lawrence rendit visite à Oxford, il prit Dahoum et son contremaître, Cheikh Hamoudi, avec lui. Tous les trois sont restés dans le bungalow que son père avait construit au fond du jardin à Polstead Road, en raison du manque d'espace dans le bâtiment principal. Tous trois attirèrent les regards pendant qu'ils parcouraient la ville à bicyclette avec leurs costumes arabes (Lawrence inclus), et quand Lawrence les a emmenés à Londres et leur a montré le chemin de fer souterrain, Dahoum et Hamoudi ont été pour le moins étonnés. Nous, les habitués de la ville d’Oxford, depuis cette époque (ou un peu après), avons toujours vu les étudiants déambuler à vélo dans un accoutrement qui nous semblait davantage convenir à des chauffeurs de Rolls Royce. »
Chapitre Trois. T.E. l’Archéologue (1909 à 1913)
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Lawrence, Dahoum et Hamoudi rendent visite à Oxford Nul doute que ce fut pour Dahoum et Hamoudi l’occasion de découvrir un vrai miracle de pierres, une profusion de styles architecturaux harmonieusement associés et un plaisir d’observer les gargouilles et les façades. L’été, en fin de journée, quand le soleil se couche et effleure la dentelle sculptée des pinacles, des dômes, des clochers, des tours et gargouilles, c’est le moment de profiter de la sérénité et du charme de la ville.
A cette époque, En haut, à gauche, Magdalen College, et à droite, Christ Church College ; En bas, High Street avec léglise St Mary The Virgin, et au loin la bibliothèque de Lincoln College.
Chapitre Trois. T.E. l’Archéologue (1909 à 1913) Lawrence, Dahoum et Hamoudi rendent visite à Oxford Lynn Watson a enregistré cette épingle sur TE Lawrence sur le site https://www.pinterest.com/pin/375628425162852723/ Avec cette mention : « Bungalow construit dans le jardin derrière leur maison au 2 Polstead Road à Oxford »
C’est dans ce Bungalow que logèrent Lawrence, Dahoum et Hamoudi
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En savoir un peu plus sur Dahoum Ma traduction du livre de Norman, Andrew, intitulé : T.E.Lawrence - Tormented Hero (Emplacements du Kindle 357-412). Fonthill Media. Édition du Kindle. Lawrence a passé la saison des fouilles de 1911 à Carchemish, et c'est là qu'il a rencontré un jeune homme appelé Dahoum (qui signifie «le basané»), qui allait changer sa vie. Lawrence ne put s'empêcher de le remarquer. Il s'occupait des ânes. Il était de petite taille, et ses yeux, grands et bruns, suivaient Lawrence partout où il allait. Lawrence, tout aussi curieux au sujet du garçon, l'invita à venir voir un ancien mur récemment excavé, qui était resté sous les sables du désert pendant des siècles. Le « Donkey Boy », « le garçon s’occupant des ânes » a raconté Lawrence à sa mère, est un personnage intéressant: il peut lire quelques mots d'arabe et, en tout, il a plus d'intelligence que la plupart. Il parle d'aller à Alep à l'école avec l'argent qu'il a obtenu avec nous. Je vais essayer de garder un œil sur lui, pour voir ce qui se passe. De toute évidence, Dahoum était un beau garçon et un bon lutteur. Lawrence le fit poser pour une sculpture qu'il réalisa lui-même dans le calcaire à la manière des anciens Grecs, et l'exposa devant sa maison. De son apparence, Lawrence a deviné que Dahoum était un mélange de Hittite (l'ancienne civilisation du nord de la Syrie qui comprenait la zone où ils étaient maintenant-Carchemish) et d’arabe. Il y avait une affinité immédiate entre les deux hommes, et au cours des semaines, Lawrence put en savoir plus sur Dahoum, qui assumait maintenant la tâche supplémentaire d'être son serviteur et compagnon. Il a parlé d'aller à Alep à l'école après avoir gagné suffisamment d'argent grâce à son travail avec son âne, transportant les gens vers le site des fouilles et les ramenant. Pendant ce temps, Lawrence décida de demander à Mlle Fareedah, une enseignante locale, d'aider le garçon à lire et à écrire, et de lui prêter quelques livres simples pour commencer une éducation. De la même manière que son père Thomas lui avait enseigné diverses compétences, Lawrence enseignait la photographie à Dahoum et en faisait son assistant de laboratoire. Cependant, se souvenant peut-être de son ressentiment face aux efforts de sa mère pour le modeler sur sa volonté en matière de religion, Lawrence insista pour qu'il reste musulman. Il respecterait la foi de Dahoum et il ne serait pas question d'être évangélisé.
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Chapitre Trois. T.E. l’Archéologue (1909 à 1913) En savoir un peu plus sur Dahoum https://www.lexpress.fr/culture/livre/sur-les-traces-de-lawrence-d-arabie_909681.html
Sur les traces de Lawrence d'Arabie Par LEXPRESS.fr , publié le 02/08/2010 à 07:00
Comme Shelley, qu'il cite souvent, Lawrence aime "tout lieu, désert et solitaire, où nous savourons la joie de supposer tout ce que nous voyons, sans limites, comme nous souhaiterions nos âmes". Depuis qu'il est arrivé à Karkemish, Lawrence sait qu'il n'est plus seul dans ce désert. Dahoum ne le quitte plus. Dahoum est le boy, le donkey-boy, mais on l'appelle Cheikh Ahmed parce qu'il en impose, malgré son jeune âge. Il a quatorze ans quand Lawrence le rencontre, en 1911. Petit, très robuste, grand cavalier et bon tireur comme bon nageur. Avec Thomas Edward, ils se plaisent à traverser l'Euphrate lors de compétitions qu'ils s'inventent. Bien que noire de pigment, sa peau est étrangement claire, son teint pâle. Sang mêlé du Hittite et de l'Arabe. Il héritera du surnom de Dahoum, (…) Un scandale va pourtant parcourir le village de Djerablous. L'amitié entre l'adolescent du Levant et le jeune archéologue est singulière à plus d'un titre et fait jaser. Ned a trouvé son âme soeur, a kindred spirit, dit-il. Des séances de pose photographiques, imaginées par Lawrence, déconcertent. Dahoum d'abord, en tenue traditionnelle avec un pistolet sur les genoux. (Photo présentée page 53) Puis, aussitôt après, Lawrence avec les vêtements de Dahoum qu'il a passés et la même arme à la même place. Image troublante, tant la ressemblance est frappante. Et enfin, Dahoum nu, pour sculpter une statue dans la tendre pierre à chaux locale.
Chapitre Trois. T.E. l’Archéologue (1909 à 1913)
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Source : La Plume et le Rouleau, 2 0 0 c hr o ni q ues é cl a i r e nt l e Pr és e n t à l a l u m i è r e de l ' H i s to i r e http://laplumeetlerouleau.over-blog.com/article-4309873.html
«
Ned ne boit pas, ne fume pas, ne drague pas, mange végétarien, travaille comme un fou, vit avec ascétisme, fuit les activités en groupe et s’adonne à la culture physique individuelle : une sorte d’anachorète passionné par l'art militaire antique ou moderne et les châteaux forts. Il va ainsi soutenir une thèse sur « L'Influence des Croisades sur l'architecture militaire d'Europe jusqu'à la fin du XIIIe siècle » et, à partir de 1909, séjourne en Syrie, en Egypte et au Sinaï, jusqu'en 1914 où il participe pendant près de trois ans aux fouilles archéologiques hittites de Karkemish (Syrie du Nord). »
Deux photos de Woolley et Lawrence à Karkemish vers 1913
Chapitre Trois. T.E. l’Archéologue (1909 à 1913) Karkemish 1913
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Chapitre Trois. T.E. l’Archéologue (1909 à 1913)
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Autre photo en compagnie de Woolley Sir Charles Leonard Woolley, né le 17 avril 1880 à Upper Clapton, Londres, mort le 20 février 1960 (à 79 ans), est un archéologue britannique qui consacra quinze ans de sa vie, de 1919 à 1934, à fouiller le site de l'antique Ur (Mésopotamie, dans le territoire de l'actuel Irak). T. E. Lawrence y fut son assistant de 1912 à 1914.
Plus tard, Sir Leonard Woolley tenant la célèbre Sumerian Queen's Lyre, excavée en 1922
Chapitre Trois. T.E. l’Archéologue (1909 à 1913) Le site de Karkemish quand Lawrence y effectuait des fouilles. L’empire ottoman pendant les fouilles de Lawrence à Karkemish était encore considérable, mais par rapport à ses débuts, ne comprenait plus que la surface colorée en vert clair.
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Chapitre Trois. T.E. l’Archéologue (1909 à 1913)
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Le site de Karkemish (Carchemish) actuellement Karkemish, un avant-poste de l'Empire hittite et une ville assyrienne, domine l'Euphrate et se trouve aujourd'hui à la frontière syro-turque (Voir carte). Récemment, avec l'amélioration de l'accessibilité du site en Syrie et la disponibilité de l'imagerie satellitaire à haute résolution, Carchemish a commencé à révéler une mine d'informations nouvelles et passionnantes. En 1911, le chemin de fer Berlin-Bagdad fut construit à travers le site, et la frontière turco-syrienne s'établit plus tard le long de ce site. Par la suite, la citadelle excavée et une partie de la ville extérieure était située en Turquie. Le reste de la ville extérieure, près de 40% du site intramuros total, se trouve maintenant en Syrie. Sous le parrainage du British Museum, le site a été fouillé entre 1911 et 1920 (Hogarth 1914, Woolley 1921, Woolley & Barnett 1952).
En 1911, le chemin de fer Berlin-Bagdad fut construit à travers le site
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Chapitre Trois. T.E. l’Archéologue (1909 à 1913) Fouilles en Egypte avec Flinders Petrie Sir William Matthew Flinders Petrie, (1853 -1942), communément connu sous le nom de Flinders Petrie, était un égyptologue anglais et un pionnier de la méthodologie systématique en archéologie et la préservation des artefacts. Il a occupé la première chaire d'égyptologie au Royaume-Uni et a fouillé plusieurs des sites archéologiques les plus importants d'Égypte, en collaboration avec sa femme, Hilda Petrie. 2 janvier 1912 T.E. Lawrence part en mission en Egypte afin de participer aux fouilles de Flinders Petrie. Ce dernier découvre un cimetière préhistorique dans les environs de de la ville de Kafr Ammar situé à 50 km du Caire. 2 février 1912 Lawrence quitte l’Egypte pour retourner en Syrie afin de préparer les nouvelles recherches du site archéologique. Il séjourne à Damas où il négocie l’achat d’un sceau hittite.
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Chapitre Quatre. Bell de Bagdad (1909-1913) 1911. Première rencontre avec Gertrude Bell (1868 – 1926) Lawrence oubliait sa misogynie quand il travaillait avec elle (jusqu’en 1921) En mai 1911, à Karkemish, Lawrence rencontre Gertrude Bell pour la première fois. Elle est âgée de 43 ans, vingt ans de plus que lui. Source : https://www.babelio.com/livres/Mouchard-Gertrude-Bell-Agent-secret-aventuriere-et-archeol/792632 « Elle était une femme de tête et de cœur, vertigineuse." a dit Lawrence. Il faudrait dire "Bell de Bagdad" comme on dit "Lawrence d'Arabie". L'aventure de Gertrude Bell auprès des chefs bédouins de Mésopotamie est le reflet au féminin de celle du colonel Lawrence en Arabie. Fille d'un grand industriel du Yorkshire, titulaire d'un premier prix à Oxford, celle qu'on surnommait la "khatun", la "dame" ou "la reine du désert". accomplit entre 1900 et 1914 six expéditions archéologiques et diplomatiques entre le Levant et l'Euphrate. Christel Mouchard, ISBN : 2253186236 Éditeur : LE LIVRE DE POCHE (07/06/2017) Agent secret et ambassadrice occulte au service de Sa Gracieuse Majesté durant la Grande Guerre, elle est la seule femme à participer au titre de conseiller aux conférences internationales de 1919 et 1921. Autre point commun avec T.E. Lawrence, elle allie un courage physique extrême à une grande fragilité sentimentale et comme lui, elle connaît une fin tragique : douloureusement frappée par la mort de son amant au front en 1915, elle ne s'en remettra jamais, et sa disparition à Bagdad, en 1926, au sommet de sa carrière, laisse planer des doutes. Inspiré par sa correspondance magnifique (dont les lettres échangées avec son amant), en grande partie conservée et jamais traduite en français, le livre dresse un portrait émouvant d'une grande dame de l'aventure »
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Chapitre Quatre. Bell de Bagdad (1909 à 1913) T.E. serait bientôt conduit à collaborer avec Gertrude Bell Source : http://christelmouchard.blogspot.be/2014/04/ T. E. Lawrence n'aimait pas les femmes - on s'en doute. Il aimait encore moins les femmes qui écrivaient : " Toutes les femmes qui ont écrit des œuvres littéraires pourraient aussi bien être étranglées à leur naissance : l'histoire de la littérature n'y perdrait rien." Une phrase écrite alors que George Eliot (Mary Ann Evans de son vrai nom) avait déjà produit son œuvre, alors qu’Edith Wharton était en train d'écrire Chez les heureux du monde, et peu avant que Virginia Woolf écrive La Traversée des apparences... On peut se demander s'il n'eut pas mieux valu que Lawrence soit étranglé à la naissance plutôt que Virginia Woolf. Enfin... Pardonnons. Il oubliait sa misogynie quand il était avec Gertrude Bell. Après sa première rencontre avec elle, à Carchemish, en mai 1911, il écrivit d'elle : "C'est une femme qui a beaucoup de cœur et une tête vertigineuse." Ils seraient bientôt conduits à collaborer. Citations trouvées dans Le rêve le plus long de l'histoire - Lawrence d'Arabie, Benoist-Méchin, Omnibus, 2011. Publié par Christel Mouchard à 4/18/2014 03:49:00 AM Aucun commentaire:
T.E. et Gertrude en 1921 au Caire
Chapitre Quatre. Bell de Bagdad (1909 à 1913)
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Gertrude Bell : quelques autres photos Gertrude Bell à 26 ans
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Gertrude Bell dans le hall d’entrée de son école, le Queen’s College, Harley Street (London). Le buste original en bronze fut volé au National Museum de Baghdad en 2003.
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Chapitre Trois. Bell de Bagdad (1909 à 1913) Gertrude Bell : suite Source : Le Temps https://www.letemps.ch/culture/2016/01/15/gertrude-bell-meilleure-ennemiearabes Gertrude Bell, la meilleure ennemie des Arabes Longtemps oubliée par la mauvaise conscience coloniale, la Britannique retrouve sa place parmi les grandes exploratrices du XXe siècle. Son rôle dans la fondation de l’Irak fait d’elle une des plus importantes femmes d’influence de son temps Dans l’immensité du rouge désert du Néfoud, battu par les vents sableux et les orages, les Bédouins d’il y a cent ans croisaient parfois une étonnante silhouette, yeux verts, nez fin et pointu, peau blanche durement éprouvée, qui s’avançait sans crainte et parlait leur langue. Cette apparition peu commune, ils l’appelaient la «Khatun» (noble dame), et elle bénéficiait de toutes les marques de l’hospitalité locale. Dans son pays, l’Angleterre, la Khatun s’appelait Gertrude Bell: pur produit de la haute société victorienne, à la fois classe et extravagante, elle a cassé tous les plafonds de verre qui s’imposaient aux femmes et mené exactement la vie qu’elle voulait: photographe, écrivain, voyageuse, archéologue, alpiniste, agent secret, diplomate et, last but not least, architecte en chef d’un nouvel Etatnation, l’Irak. Est-ce pour ce dernier accomplissement (perçu aujourd’hui avec gêne et mauvaise conscience) que Gertrude Bell a été reléguée aux oubliettes de l’histoire pendant 80 ans, au contraire de tant d’autres exploratrices intrépides comme Alexandra David-Neel ou Isabelle Eberhardt? En 2016, un biopic sortira sur les écrans suisses (Queen of the Desert, de Werner Herzog, 2015), avec les traits flatteurs de Nicole Kidman dans le rôle-titre. De quoi rendre justice au pendant féminin de Lawrence d’Arabie, personnage mythique qu’elle connaissait d’ailleurs et qu’elle appelait «mon petit» – droit d’aînesse oblige.
Gertrude, devant sa tente dans le Camp Archéologique Allemand de Babylone en 1909 http://www.therountons.com/festival/gallery/bell/gertrude/arabia/arabia.htm
Chapitre Quatre. Bell de Bagdad (1909 à 1913)
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En 1913, fuyant un amour interdit, Gertrude Bell, une aristocrate anglaise, se lance dans une dangereuse mission pour son pays. Elle s'aventure au cœur du désert d’Arabie qu'aucun Européen n'avait exploré depuis 20 ans. Gertrude va parcourir 1.500 kilomètres, jusqu'à la ville antique de Haïl où se trouve le palais du Prince Rachid, chef du clan qui règne sur le centre de l'Arabie. Cette odyssée changera le cours de l'histoire du Moyen Orient. Source : Ampersand : http://www.ampersand.fr/detail.php?id=1057 Ma traduction de la présentation de son livre sur le site AMAZON : https://www.amazon.com/Gertrude-Bell-Arabian-Diaries-1913-1914/dp/0815606729 : Les Agendas arabes, 1913-1914 L'Anglaise Gertrude Bell a vécu une vie extraordinaire. Ses aventures sont la matière des romans: elle chevauchait avec des bandits; bravait les shamals du désert ; fut capturée par des Bédouins; et séjourna dans un harem. Appelée la femme la plus puissante de l'Empire britannique, elle conseillait les rois et les premiers ministres. Les collègues de Bell comprenaient Lloyd George et Winston Churchill qui, en 1921, l’invitèrent - la seule femme à qui l'on demandait conseil - à la Conférence du Caire à «déterminer l'avenir de la Mésopotamie». Bell comptait parmi ses amis les plus proches T.E. Lawrence, St. John Philby et des Sheiks Arabes. Dans ce volume (de trois de ses cahiers), Rosemary O'Brien conserve la prose élégante et vibrante de Bell et présente Bell comme une brillante tacticienne qui affronte sans crainte sa propre vulnérabilité. Les thèmes fondamentaux de son comportement imprudent; un moi divisé qui combine l'éclat de l'intellect avec une nature passionnée; un sens de l'histoire; et le don fatal de tomber amoureux d'un homme marié - sont tous évoqués avec détails. Son voyage dans le nord de l'Arabie en 1914 a valu à Bell une reconnaissance professionnelle de la Royal Geographical Society, et a consolidé sa réputation d'analyste politique avisée des affaires du Moyen-Orient. En plus des propres photographies de Bell, O'Brien nous a fourni un premier accès sans précédent à des extraits des lettres d'amour de Bell / Richard DoughtyWyllie, l'officier britannique marié avec qui elle était amoureuse et pour qui ses journaux étaient écrits.
Chapitre Quatre. Bell de Bagdad (1909 - 1913)
NEJD ou Nedjed
Ci-dessus, carte du relief géologique de l’Arabie et des hauts plateaux du Nejd et, à droite, le graphique en brun des altitudes. Haîl (Orthographié également Hail, Ha'yel, ou Hayil) est une ville d'Arabie Saoudite, située dans la province d'Haïl, au nord de la région de Nejd (En vert clair, sur la carte à droite, le Nejd superposé sur les divisions politiques modernes de l'Arabie Saoudite) La ville, qui compte actuellement plus de 300 000 habitants, a été naguère la capitale d'un puissant émirat contrôlé par la famille Al Rachid, rivale des Al Saoud, ceci jusqu'à la création par ces derniers de l'actuel royaume saoudien.
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Miss Bell nourrissait depuis longtemps le désir d’entrer en Arabie et de voir le Nejd (ou Nedjed) où ne l’avait précédée qu’une seule Européenne. En décembre 1913, ayant mis sur pied une caravane, elle se volatilisa dans le désert ; elle transportait un petit théodolite de voyage de la Société Royale de Géographie, traça sur une carte une ligne de puits inconnus jusque-là et accumula des renseignements sur les tribus qui eurent une importance nationale par la suite. En dépit du mauvais temps, de nuits glaciales et de l’hostilité d’une tribu arabe du Djebel, elle couvrit la première étape en seulement 21 jours. Mais Gertrube Bell part sans escorte et sans protection des autorités anglaises ; elle a totalement dédouané les autorités ottomanes disant qu’elle partait à ses risques et périls. C’est ainsi qu’elle partit pour le Nejd.
Géographie physique du Nejd
Le Nejd superposé à la carte de l’actuelle Arabie Saoudite
Chapitre Cinq. Souvenirs de l’Hôtel Baron à Aleppo
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Juin 1914 : nouvelles fouilles à Karkemish ; Lawrence loge à l’Hôtel Baron C'est là qu'Olivier et Patrick Poivre d'Arvor ont retrouvé les traces de T.E. Lawrence, sur les lieux qui décideront de son engagement. Charles De Gaulle, Théodore Roosevelt, Agatha Christie, Youri Gagarine, T.E. Lawrence y ont séjourné. C’est depuis le balcon que le roi Fayçal proclamera l’indépendance de la Syrie et en 1920, et c’est devant l’hôtel qu’eut lieu le défilé d’indépendance Mais, hélas pour lui, il ne restera que 4 mois et 6 jours et sera chassé par les Français (Voir page 157)
Chapitre Cinq Souvenirs de l’Hôtel Baron à Aleppo
C'est là qu'Olivier et Patrick Poivre d'Arvor ont retrouvé les traces de T.E. Lawrence, sur les lieux qui décideront de son engagement. Ci-contre et ci-dessous, deux quartiers d’Alep aujourd’hui
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Chapitre Cinq. Souvenirs de l’Hôtel Baron à Aleppo
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C'est là qu'Olivier et Patrick Poivre d'Arvor ont retrouvé les traces de T.E. Lawrence, sur les lieux qui décideront de son engagement.
L’Angleterre voulait détruire le Baghdad-Bahn. https://www.lexpress.fr/culture/livre/sur-les-traces-de-lawrence-d-arabie_909681.html
Un "Arabe parmi les Arabes" La chaleur devient accablante. Même dans les montagnes, les rochers "semblent presque exhaler une vapeur, ou une bouffée de chaleur, qui est atroce ; ajoute à cela le sirocco, un vent qui ratatine tout ce qu'il rencontre de verdure, qui te boursoufle le visage et les mains et te donne l'impression que tu marches vers un four gigantesque, et tu auras une idée de vastes possibilités", écrit-il à sa mère. Une crise aiguë de malaria s'empare de lui à la mi-septembre, alors qu'il est à Alep. Il est épuisé, très amaigri, mais heureux d'avoir vécu comme un "Arabe parmi les Arabes". Au Grand Hôtel Baron, il prend un long bain chaud revigorant. Nous sommes retournés à l'Hôtel Baron. Rien n'a changé. Seule la patine est venue se poser. Les touristes en mal de nostalgie ont remplacé les aventuriers de l'époque. La chambre de Lawrence est intacte. Depuis, tout le monde y a dormi : les rois, les princesses, mais aussi Charles Lindbergh, Agatha Christie, Pierre Benoit, Gertrude Bell, Kemal Atatürk, Theodore Roosevelt et tant d'autres... Il y flotte toujours une odeur de mazout et d'arak intimement mélangés. Tout ici respire Lawrence et ses rêves. Car c'est en cet Hôtel Baron qu'il se l'est juré : il reviendra à Alep, mais cette fois-ci comme archéologue, sa passion d'adolescence, pour aller fouiller à cent kilomètres de là, dans la cité hittite de Karkemish, près de Djerablous, à la frontière tant redoutée de l'Etat ottoman, de l'autre côté de l'Euphrate. Les fouilles y sont en fait interrompues depuis une trentaine d'années et la ligne de chemin de fer qui relie Bagdad à Berlin doit passer non loin du site. En face exactement. Un gigantesque pont sera même jeté sur l'Euphrate à l'endroit précis où est installée Djerablous. De nombreux ingénieurs allemands et des ouvriers arabes et kurdes se préparent déjà aux grands travaux. Il y a donc urgence pour les archéologues à reprendre possession des terrains pour éviter que la construction de la voie ferrée et le passage des convois ne détruisent ce passé glorieux.
Chapitre Cinq. Souvenirs de l’Hôtel Baron à Aleppo
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C'est là qu'Olivier et Patrick Poivre d'Arvor ont retrouvé les traces de T.E. Lawrence, sur les lieux qui décideront de son engagement.
L’Angleterre voulait détruire le Baghdad-Bahn. En effet, même si la guerre épuise ses forces humaines et matérielles, en France et sur le front russe, l'Angleterre ne perd pas de vue que les intérêts de sa politique passent par l'anéantissement du Bagdad-Bahn. L'objectif de l'Angleterre est de détruire complètement le projet allemand visant à contrôler la production et le transport du pétrole en provenance de Mésopotamie, et à empêcher l'émergence d'un bloc continental économiquement unifié de Hambourg vers les côtes de Chatt-el-Arab.
Photo de la Construction de la ligne ferroviaire Berlin-Bagdad
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Chapitre Cinq. Souvenirs de l’Hôtel Baron à Aleppo Voir ce film sur You Tube – Interview de la propriétaire de l’hôtel Baron où T.E. Lawrence a logé pendant ses fouilles https://www.youtube.com/watch?v=pP7EajEOCaA et l’Interview de la propriétaire du Baron Hotel (RT Mars 2016) https://francais.rt.com/international/16967-interview-proprietaire-hotel-baron
Armen Mazloumian, le propriétaire de l'Hôtel Baron, le plus ancien hôtel de la Syrie d'Alep, est assis sur la terrasse avec son terrier russe noir le 17 novembre 2014. Getty Images Joseph EID
Chapitre Cinq. Souvenirs de l’Hôtel Baron à Aleppo Et notre guide s’approche d’une vitrine ornée d’objets divers dont un livre écrit par T.E. Lawrence, une lettre sur laquelle grâce à une loupe on peut lire : « J’écris mes lettres depuis la terrasse de l’hôtel Baron » « Et ceci est sa facture », nous dit-elle en nous montrant une feuille en papier repliée soigneusement
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Chapitre Cinq. Souvenirs de l’Hôtel Baron à Aleppo
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Puis estimant devoir défendre l’honnêteté de Lawrence, elle nous fit part de cette confidence que lui racontait Armen Mazloumian, l’ancien patron décédé deux mois avant la production de ce court-métrage : « Beaucoup de gens nous disent qu’il n’a pas payé sa facture puisqu’elle se trouve encore ici » Et l’ancien patron répondait : « Ces gens, ils mentent »
Chapitre Six. Juin 1914, l’embrasement de l’Europe Pendant que T.E. Lawrence fouille à Karkemish, l’Europe s’apprête à s’embraser Dès la déclaration de guerre, les patriotes manifestent Des cortèges patriotiques se sont formés dans les rues de Londres (Comme ici dans White Hall) Au premier plan de jeunes gamins se voient déjà habillés en soldat et se disent prêts à mourir pour l'Angleterre. La boucherie se prépare. Ci-dessous, ces hommes sont condamnés: Pas un seul soldat de cette équipe des Irish Guards, photographiés en 1914, n'a survécu à l'horrible massacre qui eut lieu sur le champ de bataille
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Lawrence se trouve en Angleterre le 4 août 1914. Il a rencontré Gertrude et sa déception est évidente : la Turquie ne fait pas partie des belligérants et c’est pour Lawrence un manque de pouvoir intervenir contre cette armée, lui qui connait si bien ce pays. Mais en Octobre, ce n’est plus le cas, les Turcs entrent en guerre aux côtés des Allemands. Son premier réflexe est de rencontrer Hogarth, son bienfaiteur dans bien des cas, pour qu’il intervienne auprès des autorités britanniques pour que Lawrence puisse aider l’Angleterre. Et, grâce à Hogarth, il est envoyé à l’état-major du Caire. Source : https://www.herodote.net/Lawrence_d_Arabie_1888_1935_-synthese-1882.php Dès le début des hostilités, Lawrence se rend au Caire en qualité de lieutenant de réserve. Il se joint à une équipe de l'Intelligence Service qui formera plus tard le Bureau arabe des services secrets britanniques. Il est initié à son métier d'espion par Gertrude Bell (1868-1926), femme de lettres et aventurière aussi excentrique que lui. En 1915, les Turcs étant entrés en guerre aux côtés des Allemands et des Austro-Hongrois, les Alliés franco-britanniques tentent de les combattre sur deux fronts, d'une part en débarquant un corps expéditionnaire sur la presqu'île de Gallipoli, aux portes d'Istamboul, d'autre part en occupant la Mésopotamie (l'Irak actuel). Les deux opérations se soldent par un désastre. Le corps expéditionnaire de Gallipoli doit rembarquer en catastrophe le 8 janvier 1916. Quand à l'armée anglo-indienne de Mésopotamie, elle est contrainte à une reddition humiliante le 26 avril 1916, alors que la guerre des tranchées bat son plein en Europe. Au Caire, d'où les Anglais surveillent l'Orient, on décide faute de mieux de soulever les cheikhs arabes contre les Turcs.
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1915 : T.E. perd deux de ses frères sur le champ de Bataille
en avant préparatoire à l'assaut
Second Lieutenant Frank Helier Lawrence Août 1914: volontaire pour le service dans l'armée et commissionné sous-lieutenant dans le 3ème Gloucesters 9 février 1915: rejoint le 1er bataillon à l'avant 9 mai 1915: tué au combat, à l'âge de 22 ans, à Richebourg l'Avou, menant ses hommes NAISSANCE 7 févr, 1893 St Helier, Jersey DÉCÈS 9 mai, 1915 France ENTERREMENT Le Touret Mémorial, Richebourg-l'Avoue, Département du Pas-de-Calais, Nord-Pas-de-Calais, France
William Lawrence - le troisième des frères Lawrence - et celui de qui T. E. était le plus proche - a été porté disparu alors qu'il était à bord d’un avion près de St Quentin Voici le contenu du télégramme envoyé par le War Office trois jours plus tard: "Je regrette de vous informer que le Second Lieutenant W.G. Lawrence est porté disparu depuis le 23 octobre. Cela ne signifie pas nécessairement qu'il est tué ou blessé. " Will servait en France depuis moins d'une semaine. Il avait 25 ans. Bien que sa mort ne soit pas confirmée avant le mois de mai suivant, Thomas Edward en était persuadé.
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Pendant ce temps, un général de la Bataille de Mons rejoint la Palestine. Extrait de mon livre « La Bataille de Mons », traduction autorisée par l’héritage Arthur Conan Doyle https://fr.calameo.com/read/001082200b1606bc953fd Qui était le Général Allenby Né en 1861, il bénéficia d'une éducation privilégiée et il servit avec distinction en Afrique méridionale (1884-1888) et dans la Guerre des Boers (1889-1901). Au début de la première guerre mondiale, le Général Allenby commanda la Division de Cavalerie de la Force Expéditionnaire Britannique envoyée en Belgique et en France. Ses succès l'ont élevé jusqu'au commandement de la troisième armée jusqu'à son affrontement avec son commandant suprême, le Général Douglas Haig qui avait remplacé French. Allenby fut alors transféré sur le front de Palestine où son seul vrai danger fut celui de l'ennui. Là, il rencontra un chef peu soigné et quelque peu erratique, le Capitaine T.E. Lawrence, le récent vainqueur d'Aqaba, toujours prêt à susciter la révolte. Lawrence, plus tard, se rappellera d'Allenby comme étant un homme « physiquement grand et confiant, mais aussi moralement si grand que la compréhension de notre petitesse lui vint lentement » Et Lawrence ajoutera : « Il était si peu préparé à rencontrer quelqu'un de si bizarre que moi-même - un petit homme à la chemise de soie et aux pieds nus offrant de repousser l'ennemi par ses sermons, moyennant des provisions et un financement à hauteur de 200 000 £ mensuel pour convaincre puis commander ses convertis, » Allenby dit qu'il ferait ce qu'il pourrait et, en fait, utilisa Lawrence comme son agent de liaison personnel avec les Arabes situés à l'Est de ses forces. Allenby combina leurs efforts d'avancement vers le nord contre les Turcs en utilisant contre ceux-ci ses forces mécanisées en attaques rapides pendant que les arabes frappaient les lignes ferroviaires turques et entravaient leurs déplacements de troupes et d'approvisionnements. Jusqu'en décembre 1917, Allenby s'était déplacé vers la Haute-Egypte et avait capturé Jérusalem. John French Field-Marshal du Corps Expéditionnaire
Britannique Premier Corps Général
Général Lomax
Corps de Cavalerie
Général
Troisième Corps
Général
Général
Edmund Allenby
William Pulteney
Horace Smith-
Douglas Haig
Première Division
Deuxième Corps
Dorrien
Deuxième Division Général Charles Carmichael Monro
Troisième Division
Sixuième Division
Général
Général
Hubert Hamilton
Charles Fergusson
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Gertrude Bell, tombée amoureuse du consul britannique à Damas, Richard Doughty-Wylie, sera douloureusement frappée par sa mort au front en 1915, et elle ne s’en remettra jamais
Chapitre Sept. Lawrence est affecté aux services de renseignement (1914 à 1916)
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Suite de l’article : http://crosnierlyd.over-blog.com/article-5197455.html : T.E. Lawrence et Gertrude Bell, deux vies « En Janvier 1914 la caravane de Gertrude Bell se trouvait sur le territoire de la redoutable tribu des Howeitat dont, deux ans plus tard, LAWRENCE ralliera le chef, Aouda Abou Tayi, Daoud, figure dominante de toute la campagne du Hedjaz. Daoud se livrait fréquemment à de terribles rezzous ne faisant souvent aucun quartier. Depuis des jours, Miss BELL n'avait pu déplier sa baignoire portable par manque d'eau. Consciente du danger, et comme elle avait pris l'habitude de le faire, elle décida de l'affronter de face et s'avança jusqu'au campement des Howeitat, se dirigeant tout droit et seule vers la tente noire du chef lequel était en train de dîner. Passablement interloqué par cette apparition, celui-ci l'invita à s'asseoir et à partager son repas, unique femme parmi tous ces hommes farouches rassemblés autour d'un immense plateau chargé d'une montagne de riz et de viande de mouton où chacun plongeait la main. Miss BELL assurément n'avait pas froid aux yeux qu'elle avait d'un vert magnifique sous une chevelure flamboyante. Aouda Abou Tayi lui-même était conquis. La politique en Arabie était affaire d'homme, mais cela aussi la passionnait et voilà qu'elle se permettait d'en discuter. L'Arabe d'instinct admire le courage, qu'il soit physique ou moral. Aouda avait mesuré d'un coup d'œil celui de cette femme occidentale qu'il tenait pourtant à sa merci, elle et sa suite. Gertrude n'avait plus rien à craindre pour elle, ni pour ses hommes, ni pour ses biens. Dans son journal elle parle de cette tribu à sinistre réputation comme d' : "un grand peuple" et de son chef comme d' : "un leader remarquable et du plus grand avenir." Fin de l’article intitulé : T.E. Lawrence et Gertrude Bell, deux vies Photo : Aouda Abou Tayi, né le 17 mai 1874 et mort le 22 juillet 1924) fut le dirigeant de la tribu bédouine d'Arabie des Howeitat (en) durant la Révolte arabe lors de la Première Guerre mondiale. T. E. Lawrence (Lawrence d'Arabie) réussit à le convaincre de se joindre à la révolte. Ses troupes prirent une part importante lors des chutes d'Aqaba (juillet 1917) et de Damas (octobre 1918). Lawrence, dans Les Sept Piliers de la sagesse, déclara qu'Auda était le plus grand combattant du nord de l'Arabie. Son rôle dans Lawrence d'Arabie fut joué par Anthony Quinn. Il y est dépeint comme un personnage complexe, à la fois sage et pirate.
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Chapitre Sept. Lawrence est affecté aux services de renseignement (1914 à 1916) 30 novembre 1915, Le Caire Gertrude Bell écrit : Mr. Hogarth et Mr. Lawrence, ex-archéologues à Karkemish, désormais versés au Service Secret, sont montés à bord pour m’accueillir et me conduire à cet hôtel où ils résident aussi. Hogarth écrit : « Gertrude est arrivée comme prévu, vendredi dernier en excellente forme ; elle se remet tant physiquement que moralement et commence à investir les lieux. Les militaires se demandent s’ils peuvent lui faire confiance et jusqu’où la mettre dans la confidence » Je leur ai dit qu’elle verrait ça avec eux et qu’ils n’avaient pas à s’inquiéter.
Chapitre Sept. Lawrence est affectĂŠ aux services de renseignement (1914 Ă 1916) 30 novembre 1915, Le Caire
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Chapitre Sept. Lawrence est affecté aux services de renseignement (1914 à 1916)
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Lawrence et le Lieutenant-Colonel Dawnay avec D.G. Hogarth à l’extérieur de leur Bureau du Caire (Photo 1915-1917)
Souvenons-nous au début du film, Lawrence dans son bureau du Caire brûle une allumette et la laisse consumer sur sa main sans broncher. Ce besoin de montrer sa résistance à la souffrance est un indice que le réalisateur du film estima utile de présenter d’emblée.
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Kut-el-Amara finirait par tomber En avril 1916, Lawrence reçut l’ordre de se rendre à Kut-elAmaea, sur l’Euphrate, au Nord de Bassorah. L’armée anglaise était enfermée dans cette ville depuis septembre 1915. Ils avaient essayé venant des Indes de prendre les Turcs à revers, mais ce fut un échec. Et dix-mille Britanniques y étaient enfermés, encerclés par les Turcs. Le général turc s’appelait Halil Pacha. Comme Lawrence s’exprimait correctement en arabe et qu’il connaissait bien la région, c’est lui qui fut choisi. Mission délicate et exceptionnelle pour cet officier subalterne, archéologue et espion, certes, mais très peu militarisé. Lawrence devait proposer un million de livres sterling à Halil Pacha pour qu’il lève le siège. Quand Lawrence arrive à Bassorah, il est plutôt mal reçu par les officiers britanniques qui estiment que cet homme déshonore l’armée et son pays. Le Pacha refuse le million et malgré le fait que Lawrence doublera l’offre, le Pacha refusera à nouveau.
Chapitre Sept. Lawrence est affecté aux services de renseignement (1914 à 1916)
Ci-dessus, le général britannique Charles Townshend, le gouverneur général turc Halil Kut et des officiers non identifiés après le siège de Kut. A gauche, Charles Townshend (1861-1924)
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Chapitre Sept. Lawrence est affecté aux services de renseignement (1914 à 1916)
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Devant ce refus, Lawrence va devoir déployer toutes ses compétences en négociation et son principal souci sera de demander que la population civile de la localité soit épargnée, car il était courant à cette époque (et à bien d’autres d’ailleurs) de punir ces civils par une répression implacable. A peine retourné à Bassorah, il reçoit une autre mission libellée comme suit : « Lieutenant Lawrence, dites-nous si vous pourriez déclencher, puis renforcer, un sentiment nationaliste parmi la population arabe. Si cela est possible, alors le nationalisme arabe nous servira contre les Turcs… Pourquoi ne leur ferait-on pas ambitionner leur indépendance ? « Je n’ai trouvé que 12 nationalistes arabes à Bassorah », écrit-il dans un rapport » Le 29 avril 1916, les Britanniques se rendent aux Ottomans à Kut. Artiste turc anonyme, chromolithographie de 1918
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10 juin 1916 Le chérif de La Mecque, Hussein ben Ali, se proclame roi du Hedjaz avec l'assentiment de haut-commissaire britannique au sultanat d'Égypte, le lieutenant-colonel Henry McMahon.
https://fr.wikipedia.org/wiki/Hussein_ben_Ali_(chérif_de_La_Mecque) Hussein ben Ali (chérif de La Mecque) (1853-1931) Durant la Première Guerre mondiale, il joua un rôle important en lançant la Révolte arabe et en s'alliant aux Britanniques et aux Français contre l'Empire ottoman. Lors d'une conférence de dirigeants arabes à Damas en mai 1915, il avait été reconnu comme le porte-parole de la nation arabe entière4 (à ce titre il est fréquemment considéré comme le fondateur du panarabisme). Il proclama l'indépendance du Hedjaz en 1916. C'est son fils, Fayçal, qui mena l'essentiel des combats devant mener à la prise de Damas par les Arabes, popularisés en Occident grâce à l'histoire de Lawrence d'Arabie. En 1924, au lendemain de l'abolissement du califat, le roi Hussein se proclama calife mais il fut renversé par Abdelaziz Al Saoud dit ibn Séoud5.
https://fr.wikipedia.org/wiki/Fayçal_Ier_(roi_d%27Irak) Fayçal (1885-1933) C'est lui qui mène la révolte arabe contre les forces ottomanes. Au départ l'influence de la révolte ne dépasse pas le cadre de la péninsule arabique et se limite à des escarmouches avec les Ottomans et une guérilla dans le désert. La révolte prend une dimension géopolitique de premier plan avec la prise d'Aqaba en 1917 où Aouda Abou Taya (sheik de la tribu des Taoueihas) joue un rôle déterminant. En octobre 1918, la prise d'Alep par les forces chérifiennes marque la fin de la campagne du MoyenOrient et permet à Fayçal de revendiquer la création du grand royaume arabe promis par les Britanniques.
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Chapitre Sept. Lawrence est affecté aux services de renseignement (1914 à 1916) Localisation du Royaume du Hedjaz (en vert). La bordure rouge correspond à l'actuelle région de Hedjaz en Arabie Saoudite.
Chapitre Sept. Lawrence est affecté aux services de renseignement (1914 à 1916) Sur cette carte de 1914, le Hedjaz faisait partie de l’empire ottoman, comme l’indique la zone en vert
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Les arabes du Hedjaz (La bande côtière à l’ouest de la péninsule arabique, dont le nom signifie « barrière », un nom prédestiné pour barrer la route aux Turcs) remportent plusieurs succès contre ceux-ci. Mais le chemin de fer amène depuis Damas des troupes et du matériel. Et les arabes sont obligés d’accepter le joug de leurs oppresseurs. On arrive au moment où les Britanniques sentent que le fruit est mûr et qu’il faut le cueillir, et ils envoient Storrs pour rencontrer Hussein et ses fils. Storrs arrivera sur la péninsule arabique par Djeddah. Un jeune officier l’accompagne, c’est Lawrence. Ma traduction de : https://jeddavaoenyo.wordpress.com/2015/09/29/yanbu-series-part-2-t-e-lawrences-house-and-yanbu-ruins/ Qu'est-ce que faisait T.E. Lawrence à Djeddah? Il avait été envoyé par bateau à Djeddah pour évaluer la situation dans la région de Hedjaz et proposer d'autres mesures. La contribution majeure de Lawrence à la Première Guerre mondiale a convaincu les dirigeants arabes de coordonner leur révolte pour aider les intérêts britanniques. Une partie de sa mission consistait à évaluer les différents chefs hachémites et à déterminer lesquels d'entre eux étaient les plus susceptibles de poursuivre efficacement la guerre contre les Turcs (empire ottoman). Malgré son jeune âge et son manque d'expérience sur le terrain, Lawrence évalua rapidement les qualités des différents leaders arabes. Son attention fut attirée sur l’Emir Fayçal, comme étant un leader charismatique. Sur la recommandation de Lawrence, Fayçal reçut de plus en plus de soutien de la Grande-Bretagne, en termes d'argent et de matériel militaire. Fayçal établit un camp près de Yanbu avec environ 9 000 hommes (Voir la carte page suivante). Extrait de Lawrence, T.E. Les 7 piliers de la sagesse (French Edition) (Emplacements du Kindle 598-603). A verba futurorum. Édition du Kindle. « Le premier d’entre nous était Ronald Storrs, Secrétaire Oriental de la Résidence, le plus brillant Anglais du Proche-Orient, subtilement actif en dépit de l’énergie dépensée hors de son travail; il aimait la musique, les lettres, la sculpture, la peinture et, en général, toutes les beautés de ce monde. Il n’en semait pas moins ce que nous récoltions; Storrs, toujours le premier parmi nous, était notre grand homme. Son ombre couvrirait notre œuvre et toute la politique anglaise en Orient s’il avait pu seulement renoncer au monde afin de préparer son esprit et son corps avec la sévérité d’un athlète avant la lutte. »
Chapitre Sept. Lawrence est affecté aux services de renseignement (1914 à 1916) A Djeddah, Lawrence rencontre Abdullah (35 ans), à Rabigh, plus au Nord, il rencontre Ali (37 ans), à Hamra, près de Wadi Safrah, il rencontre Fayçal (Voir la carte). Le voyage de Lawrence entre Rabigh et Wadi Safrah se fera en chameau, soit plus de cent cinquante kilomètres dans un désert sous une chaleur écrasante, la température pouvant atteindre 50 degrés par endroit. Extrait de Lawrence, T.E. Les 7 piliers de la sagesse (French Edition) (Emplacements du Kindle 739-741). A verba futuroruM. Édition du Kindle. Sa perception de Hussein et de ses trois fils : Le Chérif de La Mecque était, nous le savions, âgé. Je trouvai Abdullah trop subtil, Ali trop propre, Zeid trop froid. Je remontai à la recherche de Fayçal et découvris en lui le chef possédant la flamme nécessaire, avec assez de raison pour ne pas rejeter l’appui de notre expérience. Sans vouloir dévoiler trop la suite de mon récit, Fayçal participera déjà à une première bataille à Yanbu où il recevra l’aide d’un expert en explosifs, le Major Herbert Garland (Voir pages 104 à 106) Puis, il conduira ses troupes plus au Nord, à Al Wadj où il livrera une deuxième bataille qui mettra en évidence quelques faiblesses de son armée et où l’aide de la marine britannique lui sera très utile.
Fayçal y livrera une seconde bataille où l’aide des Anglais se révélera précieuse
Camp de Fayçal avec 9000 hommes où il livrera une première bataille
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Chapitre Sept. Lawrence est affecté aux services de renseignement (1914 à 1916) Extrait de Lawrence, T.E. Les 7 piliers de la sagesse (French Edition) (Emplacements du Kindle 882-895). A verba futuroruM. Édition du Kindle. Insistance de Storrs auprès d’Abdullah pour une rencontre avec Fayçal. « Storrs intervint alors : il me soutint de tout son poids, insistant sur l’importance capitale qu’aurait, pour le commandant en chef des forces anglaises d’Égypte, une information complète et rapide fournie par un observateur compétent; d’ailleurs, le fait que Sir Archibald Murray1 m’avait envoyé, moi, son officier d’État-Major le plus qualifié et le plus indispensable, ne prouvait-il pas la considération que ce haut personnage accordait aux affaires arabes ? Abdullah prit le téléphone et tenta d’obtenir, pour mon voyage à l’intérieur du pays, le consentement de son père. Le Grand Chérif ne cacha pas la méfiance que cette proposition lui inspirait. Abdullah discuta, marqua deux ou trois points et passa le téléphone à Storrs qui tourna aussitôt contre le vieil Hussein toutes ses batteries diplomatiques. L’arabe de Storrs déchaîné était à la fois une joie pour les oreilles et un enseignement pour tout Anglais qui doit s’efforcer de convaincre des Orientaux soupçonneux ou réfractaires. Rarement on lui résistait plus de quelques minutes; une fois de plus, ici, il balaya tout. Le Chérif redemanda Abdullah, lui donna l’autorisation d’écrire à son frère Ali une lettre suggérant que si les conditions étaient normales et si lui-même n’y voyait pas d’inconvénient, on pouvait sans doute me laisser remonter jusqu’au camp de Fayçal dans le Djébel Subh. Abdullah, sous l’influence de Storrs, transforma ce message prudent en instructions écrites directes : elles enjoignaient à Ali de me donner sans retard le meilleur de ses méharis et de me faire conduire par un guide sûr jusqu’au camp de Fayçal. Ayant ainsi obtenu tout ce que je demandais et la moitié de ce que demandait Storrs, nous nous séparâmes pour aller déjeuner. »
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En 1912, Murray est nommé général commandant la 2e division, mais lorsque la Première Guerre mondiale éclate, il devient chef d'état-major de Sir John French, commandant en chef du Corps expéditionnaire britannique. Lui et French ne s'entendirent pas bien ensemble après la bataille de Mons et Murray fut finalement libéré en janvier 1915.
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Hussein (Ci-dessus) est d’accord que Lawrence parte à la rencontre de son fils Fayçal. Et sans attendre, c’est ce que fait Lawrence, accompagné par deux hommes. Après 3 jours et 3 nuits, il arrive au camp de Fayçal. Extrait de http://culture-et-debats.over-blog.com/article-notre-thomas-edward-lawrence-par-serge-talbot-123058569.html Arcadie n°71, Serge Talbot (pseudo de Paul Hillairet), septembre 1959 « J'aperçus alors, dans l'encadrement noir d'une porte, un personnage vêtu de blanc qui me regardait avec attention. C'était, je le compris au premier coup d'œil, l'homme que je cherchais en Arabie – le chef qui dresserait la Révolte Arabe en pleine gloire. Dans ses longues robes de soie blanche avec, sur la tête, un voile brun retenu par une cordelette de pourpre et d'or, Fayçal était semblable à une colonne très haute et très mince. Il gardait les paupières baissées, sa barbe noire et son visage sans expression surmontaient d'une sorte de masque l'étrange vigilance immobile de son corps. Ses mains étaient croisées devant lui sur son poignard... Comment trouvez-vous notre camp ?...Superbe, mais bien loin de Damas. » Lawrence n’attend pas pour signifier à Fayçal que c’est Damas qu’il vise, car cette ville est située loin à l’Ouest et au Nord et c’est vers cet objectif qu’il voudrait que les arabes se dirigent (Il veut libérer Damas des Turcs). Fayçal ne répond pas et il sourit.
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Chapitre Sept. Lawrence est affecté aux services de renseignement (1914 à 1916) 1916 : Rencontre avec Fayçal et décès de Dahoum En 1916, plus précisément en juin, Lawrence est envoyé en mission pour rencontrer les chefs des tribus arabes en vue de relancer la révolte arabe. Lawrence traverse un désert hostile, des montagnes sans noms, des vallées sans route et des étendues sans fin. Il doit rencontrer dans leur campement les chefs du soulèvement. Il cherche une personne charismatique qui pourra être le leader menant la révolte à sa réussite. Fin juin, il parvient au fief de Fayçal, fils de l'émir de la Mecque. Fayçal est l'homme qui portera la révolte arabe. Fayçal est un homme grand, souple et fort pouvant mener la cause arabe à son terme. Cependant l'appât du gain est un bon moyen de mobiliser les autres princes des tribus pour les unifier en une seule armée. Les rivalités entre tribus sont importantes et l'argent est un moyen d'apaiser les esprits. En plus de l'argent apporté par les anglais, ils apportent des armes, des provisions et des équipements militaires. Il est important pour les anglais que l'armée arabe puisse rivaliser avec l'armée ottomane.
Ma traduction du lien suivant : http://www.pbs.org/lawrenceofarabia/players/dahoum.html Certains historiens rapportent que beaucoup d'Arabes travaillant sur le site antique ont été passablement «scandalisés » par l'amitié de Lawrence et Dahoum, surtout quand Lawrence est resté en 1913 et que Dahoum a emménagé avec lui. D'autres rejettent toute idée que leur relation était autre chose que l'amitié et croient que Lawrence a encouragé les ragots scandaleux privilégiant son sens de l'humour. Quoi qu'il en soit, beaucoup s'accordent à dire que les quelques années vécues avec Dahoum à Karkemish ont été les plus heureuses de la vie de Lawrence. En juin 1914, il a laissé quitter Dahoum en le laissant gardien du site. C'était la dernière fois qu'ils se voyaient. Quand Lawrence se fraya un chemin vers le nord de la Syrie à la fin de 1918, la nouvelle lui parvint que Dahoum était mort. Une grave famine avait frappé la région en 1916, suivie d'une épidémie de typhus. Dahoum n'a pas vécu pour voir ses terres libérées. Lawrence a écrit que le motif le plus fort tout au long de sa campagne en Arabie avait été personnel, ajoutant que ce rêve était mort avant d'arriver à Damas. Pleurant son ami, il a dédié les Sept Piliers de la Sagesse à 'S.A', vraisemblablement Selim Ahmed, et a écrit ces mots émouvants: Parce que je t’aimais, j’ai pris dans mes mains ces marées d’hommes ; Avec les étoiles qui le sillonnaient, sur le ciel, j’écrivis ma volonté. A ce prix, j’obtins pour toi la liberté. (Cette dernière phrase est expliquée ci-après) Ainsi tes yeux brillaient-ils pour moi, à mon arrivée (Explication ci-dessous)
J’ai pris dans mes mains ces marées d’hommes. Traduction de : « I drew these tides of men into my hands » C'est une expression métaphorique,
dont nous retrouvons souvent l'usage dans la littérature et dans la vie quotidienne. Dans nos vies, nous recevons des flux et des reflux; Cependant, nous sommes parfois incapables de reconnaître si la marée est une opportunité ou un obstacle. C'est à nous de profiter d'une opportunité ou d'un signe d'avertissement. Une personne âgée peut donner cette suggestion sage aux plus jeunes, car elle contient la beauté de la pensée de profiter de l'occasion. Il pourrait également être suggéré aux hommes d'affaires de prendre des mesures ou de ne pas agir.
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Les accords Sykes-Picot signés le 16 mai 1916 Les accords Sykes-Picot sont des accords secrets signés le 16 mai 19161, après négociations entre novembre 1915 et mars 1916, entre la France et le Royaume-Uni3 (avec l'aval de l'Empire russe et du royaume d'Italie), prévoyant le partage du Proche-Orient à la fin de la guerre (espace compris entre la mer Noire, la mer Méditerranée, la mer Rouge, l'océan Indien et la mer Caspienne) en plusieurs zones d'influence au profit de ces puissances, ce qui revenait à dépecer l'Empire ottoman. Ces accords secrets n'ont été finalement révélés au grand public que le 23 novembre 1917 dans un article des Izvestia et de la Pravda et le 26 novembre 1917 puis repris dans un article du Manchester Guardian4,5. Accord de Sykes-Picot https://www.lorientlejour.com/article/937171/le-jour-ou-lawrence-darabie-a-rencontre-lemir-faycal.html Ou http://www.axl.cefan.ulaval.ca/asie/syrie-Sykes-Picot-1916.htm Dans le but d'éviter les conflits des intérêts français et britanniques, la France et la Grande-Bretagne ont conclu en 1916 un accord confidentiel et ultrasecret sur la répartition des zones d'influence britannique et française.
Cet accord entre le lieutenant-colonel Mark Sykes, pour la Grande-Bretagne, et le consul à Beyrouth, François Georges-Picot, pour la France, fut signé le 16 mai 1916. L'accord ne tenait pas compte des conditions géographiques, ni de la répartition ethnique, religieuse ou culturelle.
Page suivante : La zone bleue de la France englobait le Liban et la partie sud-est de la Turquie actuelle, ainsi que la Syrie et la partie nord de l'Irak. La zone rouge couvrait la partie sud de l'Irak et le Koweït, ainsi que la Jordanie, la partie nord de l'Arabie Saoudite et la partie administration internationale.
Chapitre Sept. Lawrence est affecté aux services de renseignement (1914 à 1916) Source : http://www.axl.cefan.ulaval.ca/asie/syrie-Sykes-Picot-1916.htm
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Chapitre Sept. Lawrence est affecté aux services de renseignement (1914 à 1916) En juin 1916, l'agent des services secrets britanniques, sous une couverture d'archéologues des plus commodes, est affecté à une mission qui va bouleverser l'ordre des choses au MoyenOrient. Dans un article du Monde diplomatique datant de 2003, Henry Laurens expose qu'« un certain nombre d'esprits romantiques du Caire » (...), « dont le futur Lawrence d'Arabie, misent sur une renaissance arabe qui, fondée sur l'authenticité bédouine, se substituerait à la corruption ottomane et au levantinisme francophone ». Cambridge Archives Editions Ma traduction de l’anglais de la source suivante : http://www.archiveeditions.co.uk/titledetails.asp?tid=7 Le Bulletin Arabe a été fondé à l'initiative de T. E. Lawrence pour fournir "un magazine secret de la politique du Moyen-Orient". Lawrence rédigea le premier numéro le 6 juin 1916 et y envoya de nombreux rapports, permettant aux lecteurs de suivre, semaine après semaine, la révolte arabe, qui mit fin à la domination ottomane dans la péninsule arabique. Le Foreign Office britannique l'a décrit comme: «Un remarquable journal du renseignement si strictement secret dans sa matière que seulement trente copies de chaque numéro ont été rayées ... On ne peut pas non plus citer le journal, même dans des communications secrètes. Les 114 revues sont ici publiées pour la première fois, avec une introduction de feu le Dr Robin Bidwell The Arab Bulletin (Le Bulletin Arabe) a été rédigé par des experts pour les fonctionnaires concernés par la région et pour les commandants militaires. Les auteurs ont supposé, de la part de leurs lecteurs, une connaissance très approfondie des événements récents et de divers individus ayant une signification particulière. Il est plus difficile aujourd'hui pour les gens de se rappeler la position exacte de la guerre au Moyen-Orient en juin 1916, la date du premier numéro, ou de comprendre pourquoi les agents du renseignement s'intéressaient tellement à des gens maintenant largement oubliés. (…) Le bulletin arabe est apparu en juin 1916 - le premier mois de la révolte arabe. Le dernier numéro, le N° 114, est sorti en août 1919. Ainsi, le Bulletin couvre l'une des périodes les plus significatives de l'histoire du Moyen-Orient moderne. Non seulement il décrit en détail la campagne, connue sous le nom de révolte arabe, qui a mis fin à la domination turque dans la péninsule arabique, mais il reflète également la perception émergente par les Britanniques de l'idée de l'unité arabe.
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Ma traduction de la source : https://www.kcl.ac.uk/library/archivespec/spotlight/spotlights2017.aspx King’s College London Les copies du bulletin arabe sont maintenant extrêmement rares et les annotations présentes dans cette copie indiquent son utilisation par le personnel du Foreign Office. L'image ci-dessus montre des statistiques manuscrites qui semblent se rapporter à l'emplacement géographique des forces militaires ottomanes.
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26 Octobre 1916, Lawrence retourne à Yanbu où il rédige son rapport après ses entretiens avec les fils d’Hussein Et plutôt que de retourner vers le Caire vers sa hiérarchie, il veut rencontrer Wingate à Khartoum en novembre 1916 pour l’informer de vive voix. Il arrivera à un moment opportun puisque le général Wingate va succéder à Sir Henry McMahon, le 1er janvier 1917, en tant que haut-commissaire pour l'Égypte, et y restera jusqu'au 7 octobre 1919, lorsqu'il sera remplacé par le vicomte Allenby. .
Au moment où il parle de Wingate et de Khartoum, Lawrence fait allusion à l’habillement des Arabes qu’il a choisi de porter. ©Lawrence, T.E., Les 7 piliers de la sagesse (French Edition) (Emplacements du Kindle 16851694). A verba futurorum. Édition du Kindle. Notre entêtement à porter un chapeau en Orient (dû à notre ignorance en fait d’insolation) fut tout d’abord pour les Orientaux un sujet de méditations profondes. Enfin, les plus sages d’entre eux conclurent que les chrétiens gardaient cet objet hideux sur la tête pour mettre l’écran de ses bords entre leur faible vue et l’image gênante de Dieu. Notre chapeau rappelle donc sans cesse à l’Islam que Dieu, le mal nommé, est aussi mal aimé des chrétiens. Les Anglais, eux, décidèrent qu’un préjugé aussi fâcheux (et qui n’a rien de commun avec notre haine pour les turbans) devait être corrigé à tout prix. Ils refusèrent d’abandonner leur couvre-chef : ceux qui ne voulaient pas d’eux chapeautés n’auraient rien. Pour ma part, j’avais été accoutumé, en Syrie, dès avant la guerre, à porter le costume arabe quand il le fallait; je m’y sentais à l’aise, sans la moindre impression de déchéance. Les robes étaient fort gênantes pour monter les escaliers quatre à quatre, mais le voile était parfaitement adapté au climat. L’ayant adopté pendant notre voyage à l’intérieur du pays, je devais maintenant, bravant le mépris, l’arborer sous les feux de la flotte britannique, jusqu’au moment où quelque boutique consentirait à me vendre une casquette.
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Et plutôt que rejoindre Le Caire, Lawrence rencontrera Sir Reginald Wingate et Rosslyn Wemyss ©Lawrence, T.E. Les 7 piliers de la sagesse (French Edition) (Emplacements du Kindle 1695-1726). A verba futuroruM. Édition du Kindle. Sir Reginald (Wingate), Sirdar de l’armée égyptienne, (Sirdar, titre honorifique du général en chef d'une armée au Moyen-Orient) avait reçu le commandement des troupes britanniques destinées à soutenir la Révolte Arabe; Je jugeai fort nécessaire d’aller voir, moi aussi, Sir Reginald pour lui confier mes impressions. Je demandai donc à l’amiral Weymiss une place sur son navire et dans son train vers Khartoum. II me l’accorda volontiers après un interrogatoire en règle. Je découvris que son esprit actif et sa large intelligence s’étaient préoccupés, dès le début, de la Révolte Arabe. Maintes fois son vaisseau-amiral était venu porter secours aux Rebelles dans les moments critiques; maintes fois il s’était écarté de sa route pour soutenir un combat sur la côte, ce qui était proprement le travail de l’Armée, plutôt que le sien. Recevant toutes les requêtes avec un réel plaisir, il y faisait droit avec générosité. Il avait donné aux Arabes des canons et des mitrailleuses, transporté, débarqué des troupes, fourni des conseils techniques, bref, coopéré au Mouvement sans lésiner et de la meilleure volonté du monde (…) Après l’Arabie, Khartoum me parut frais. Je puisai dans ce changement l’énergie nécessaire pour communiquer à Sir Reginald Wingate le long rapport écrit pendant mon attente à Yanbo (Parfois orthographié Yanbu). Les conclusions en étaient pleines de promesses. Les Arabes, à mon sens, avaient surtout besoin de conseils techniques; le succès de la campagne serait assuré en détachant auprès des chefs arabes quelques officiers de notre armée régulière, instruits dans la langue du pays et techniciens éprouvés, qui nous maintiendraient en contact avec la Révolte. Mon optimisme réjouit Wingate. Depuis des années il rêvait de cette Révolte. Or, le hasard voulut qu’il reçût, pendant mon séjour à Khartoum, le pouvoir d’y jouer le principal rôle. Les intrigues contre Sir Henry Mac Mahon venaient précisément de réussir : on le rappelait en Angleterre; Sir Reginald Wingate était nommé en Égypte à sa place. Ainsi, après deux ou trois jours passés à lire confortablement la Mort d’Arthur, je revins de Khartoum au Caire sûr d’avoir dit à l’homme responsable tout ce que je pouvais lui dire. La descente sur le Nil devenait une partie de plaisir. (Fin de l’extrait) https://fr.wikipedia.org/wiki/Rosslyn_Wemyss 12 avril 1864 – 24 mai 1933), est un amiral de la flotte britannique qui occupa différentes fonctions de commandement durant la Première Guerre mondiale, surtout en Méditerranée et en Égypte. Il fut nommé First Sea Lord en décembre 1917. Il représentait la Grande-Bretagne, à côté du maréchal Foch, généralissime des armées alliées, lors des négociations avec les Allemands et de la signature de l'armistice de 1918 dans la clairière de Rethondes
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En décembre 1916, de retour au Hedjaz, Lawrence s’initie aux explosifs ©Renouard, Michel. Lawrence d'Arabie (Folio Biographies) (French Edition) (Emplacements du Kindle 1247-1262). Editions Gallimard. Édition du Kindle. « À Yenbo, le nouvel arrivant fait la connaissance d’un exceptionnel instructeur de trente-six ans, Herbert Garland, éminent chimiste et expert en métaux, surnommé — par ironie ? — Bimbashi (major en turc, c’est-à-dire commandant). L’homme, qui a servi plusieurs années au Soudan, maîtrise la langue arabe. Avant d’inventer une grenade rudimentaire, dite « grenade Garland » (utilisée lors de la campagne des Dardanelles), puis une mine pour faire sauter les lignes de chemin de fer, ce spécialiste des explosifs a, dix ans plus tôt, publié un roman sentimental situé à Guernesey. Maniant mieux la dynamite que la plume, le « commandant » enseigne à Lawrence les rudiments de son art (avant de devenir le dernier responsable de l’Arab Bulletin, en 1919). Lawrence rendra hommage à ce discret héros dans Les Sept Piliers de la sagesse : Il avait des procédés bien à lui pour faire sauter les trains, abattre les lignes télégraphiques ou découper les métaux, et sa connaissance de la langue arabe, alliée aux libertés qu’il prenait avec les théories enseignées à l’École du génie, lui permettait de former en un tournemain des Bédouins illettrés au métier de saboteur. Il me familiarisa au passage avec les explosifs. Alors que les personnels du génie manipulaient cela comme le saint chrême, Garland, lui, fourrait dans sa poche une poignée de détonateurs accompagnée de cordeau Bickford et d’amorces, puis il enfourchait gaiement son méhari et partait toute une semaine, jusqu’au chemin de fer du Hedjaz. Sa santé était défaillante et le climat le rendait souvent malade. Son cœur fragile faisait des siennes après un effort ou un coup dur. Mais il traitait ces risques avec la même désinvolture que ses détonateurs… »
Les 2 et 3 décembre 1916, Garland commande les forces arabes à l'intérieur de la ville pendant la bataille de Yanbu. Les Arabes ne comptaient pas plus de 1.500 hommes et on s'attendait à ce que les Ottomans descendent sur la ville de façon imminente. Garland veilla à ce qu'une tranchée défensive soit creusée par les habitants de la ville, des barbelés ont été établis, les positions des mitrailleuses ont été correctement localisées et les murs en corail, vieux de 300 ans, ont été renforcés. Il a même mis en service un vieux canon turc qui, dans les mots de Garland, était «capable de tirer en arrière au lieu d'avancer». Avec les tirs de soutien et les projecteurs de Six navires de la Royal Navy, il a empêché les forces ottomanes d'avancer lors d’une victoire sans importante effusion de sang qui assura la poursuite de la révolte arabe. L'un des hommes de Garland pensait que les projecteurs avaient joué un rôle clé pour gagner la bataille, étant utilisé pour décourager une attaque ottomane en mettant en évidence la plaine sans couverture qui devait être franchie avant d'atteindre la ville. »
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En décembre 1916, de retour au Hedjaz, Lawrence s’initie aux explosifs
Voici ma traduction du lien suivant :
http://www.telegraph.co.uk/news/uknews/7918929/Garland-of-Arabia-the-forgotten-story-of-TE-Lawrences-brother-in-arms.html « Garland d'Arabie: l'histoire oubliée du frère d'armes de TE Lawrence Il était un mentor de Lawrence d'Arabie, un expert en explosifs, un franc-tireur qui a joué un rôle central dans l'insurrection arabe contre l'Empire ottoman. Par Richard Alleyne, Correspondant scientifique Mais le rôle que le major Herbert Garland, un scientifique britannique devenu soldat, a joué dans la Première Guerre mondiale a été largement ignoré, inspiré de l'histoire à la suite de son plus célèbre frère d'armes.
Maintenant, la Royal Society of Chemistry doit enfin commémorer l'officier de l'armée qui a ruiné sa santé en menant la rébellion arabe avant de mourir oublié et presque sans le sou à Gravesend âgé de seulement 38 ans. Le Dr Richard Pike, directeur général de la Royal Society of Chemistry (RSC), a déclaré qu'il était un soldat très rare et «courageux» qui a été admiré par TE Lawrence pour son audace et son intelligence. "Je suis heureux que nous nous souvenions de lui maintenant, même si c'est neuf décennies après sa mort plutôt solitaire, loin du désert où sa réputation aurait dû être faite, comme ce fut le cas avec Lawrence, qui avait tant appris de lui", a-t-il dit.
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Suite de la contribution de Garland à la victoire des Arabes sur l’empire ottoman Suite de ma traduction du lien suivant : http://www.telegraph.co.uk/news/uknews/7918929/Garland-of-Arabia-the-forgotten-story-of-TE-Lawrences-brother-in-arms.html Il était également intrigué par la métallurgie d'objets anciens et, le 15 mai 1913, il fut élu membre de la Société chimique (le précurseur de la RSC) qui lui accorda plus tard une bourse de 10 livres pour la recherche sur les métaux égyptiens. Au début de la guerre, il rejoint le bureau arabe avec Lawrence, un groupe d'intellectuels et d'hommes d'affaires dont la mission est de collecter toutes les informations possibles sur l'influence turque et allemande au Moyen-Orient et d'agir sur le terrain. Bien qu'il se soit fait exploser et qu'il ait subi un choc violent, il a rejoint Lawrence et les rebelles arabes pour attaquer le chemin de fer du Hedjaz, l'une des principales voies d'approvisionnement de l'Empire ottoman. Il a développé les mines et a enseigné à Lawrence et aux rebelles comment les utiliser dans leur campagne de guérilla qui a agi comme une grande diversion permettant aux Britanniques de prendre Damas et de faire tomber l'Empire ottoman. Son dernier acte dans la guerre a été envoyé à Médine, le dernier endroit à être rendu par les Turcs, à la fin de 1918. Il était responsable de la supervision de la reddition de la ville clé aux alliés. Mais tandis que Lawrence d'Arabie, qui est mort il y a près de 75 ans, se réfère brièvement à lui dans son livre, The Seven Pillars of Wisdom, les réalisations complètes de Garland n'ont pas été révélées jusqu'à présent. Lawrence fait allusion à Garland dans son livre sur la révolte du désert, sur lequel reposait Lawrence d'Arabie, film aux multiples oscars et qui faisait grand jeu du déraillement des trains turcs. Il écrit que Garland "avait des années de connaissance pratique des explosifs" et ses propres appareils pour l'exploitation des trains et l'abattage des télégraphes et la coupe des métaux". Il a dit que "sa connaissance de l'arabe" lui a permis "d'enseigner l'art de la démolition à Bédouin illettré d'une manière rapide et facile, ses élèves admiraient un homme qui n'était jamais à perte". "Incidemment, il m'a appris à me familiariser avec les explosifs", ajoute Lawrence. "Les sapeurs l'ont manipulé comme un sacrement, mais Garland enfoncerait une poignée de détonateurs dans sa poche avec une série d'amorces, de mèches et de fusées et sauterait gaiement dans son chameau pendant une semaine au chemin de fer du Hedjaz. Dans une lettre, Lawrence écrit à un moment donné que la contribution de Garland à la campagne était supérieure à la sienne. "Garland est beaucoup plus utile que je ne pourrais l'être", dit-il à un diplomate. «D'une part, il est un expert en explosifs et en machinerie: il creuse leurs tranchées, leur enseigne la mousqueterie, le travail des mitrailleuses, signale, s'entend très bien avec eux et fait toujours le meilleur des choses, et il est apprécié de tous aussi " Fin de ma traduction
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Le général Maude s’empare de Bagdad le 11 mars 1917 Le général Maude s’empare de Bagdad le 11 mars 1917, et Gertrude Bell ne tarde pas à s’y installer. Par Not identified — Mrs. Stuart Menzies (1920). Sir Stanley Maude and Other Le général Maude s’empare de Bagdad le 11 Memories. mars 1917 London: Herbert Jenkins. p. 48., Domaine public, https://commons.wikimedia.org/w/index.php?curid=11766648
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Le général Maude s’empare de Bagdad le 11 mars 1917 Le général Maude s’empare de Bagdad le 11 mars 1917 Lien du film d’où sont extraites ces photos https://www.youtube.com/watch?v=puQQDKzy7Yk&t=3101s
Chapitre Sept. Lawrence est affecté aux services de renseignement (1914 à 1916) Le Pont Maude sur le Tigre à Baghdad (Iraq, The Maude bridge over the Tigris. Bagdad [Baghdad]. F.G.C. 1927
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Chapitre Sept. Lawrence est affecté aux services de renseignement (1914 à 1916) En Europe, l’offensive du Chemin des Dames commence au petit matin du 16 avril 1917. Moyen de dater le moment où Lawrence a retrouvé la mer Rouge et a regagné le camp de Fayçal, à El Wadjh. Et là il fait la connaissance d’Auda Abu Tayi. ©Renouard, Michel. Lawrence d'Arabie (Folio Biographies) (French Edition) (Emplacements du Kindle 1404-1418). Editions Gallimard. Édition du Kindle. « Comme toujours chez Lawrence, c’est la première impression qui compte et, justement, la fascination qu’il ressent pour le Bédouin est immédiate. On nous avait rapporté beaucoup de choses sur cet homme et ce que j’en avais appris m’avait amené à la conclusion que son concours nous permettrait de forcer le verrou d’Aqaba ; lorsque, l’ayant écouté quelques instants, je perçus la force et l’absence de détours du personnage, je sus que nous touchions au but […]. Il devait avoir plus de Soixante ans et ses cheveux noirs étaient striés de blanc, mais il était encore robuste et très droit, aussi souple, svelte et vif qu’un homme beaucoup plus jeune. Son visage, magnifique jusque dans ses rides et sillons, reflétait le grand chagrin de sa vie, la disparition d’Annad, son fils préféré […] Il possédait de grands yeux expressifs qui semblaient de velours noir ». Synthèse tirée du lien suivant : https://fr.wikipedia.org/wiki/Bataille_d%27Aqaba La bataille d’El Wadjh (aussi El Wadj) fut un enseignement pour la bataille d’Aqaba Fin 1916, après l’autoproclamation d’indépendance du Hedjaz, la révolte arabe ne connaissait plus de progrès et le nouvel objectif de l’émir Fayçal, le plus dynamique des fils du chérif Hussein, est le port d’El Wadjh. Tenu par environ 500 Turcs, il est situé à environ 300 kilomètres au nord de Yenbu. Prendre cette position, c’est rendre possible des attaques sur le chemin du fer du Hedjaz, la seule voie de ravitaillement de la garnison turque de Médine, et mettre un terme définitif aux menaces d’attaques ennemies sur Yenbu ou Rabigh. En janvier 1917, le petit port d’El Wadjh est conquis par Fayçal. Mais le mérite ne lui revient pas : quand la flottille de l’amiral anglais Wemyss arrive à pied d’œuvre au large du port, la colonne de Fayçal est encore à deux jours de marche. Le Britannique ne veut pas attendre ; le 23 janvier, il lance sur la ville quelques centaines de soldats arabes réguliers et bombarde allègrement les Turcs. Fayçal et son impressionnante colonne n’arrivent à El Wadjh que le 25.
Chapitre Huit. Le 6 juillet 1917, la chute d’Aqaba
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Lawrence, envoyé par le général Archibald Murray pour opérer en tant que conseiller militaire auprès de Fayçal, tira enseignement de l'expédition sur El Wadjh (Qui se solda par une opération amphibie) et se dit que l'on ne pourrait pas répéter ce genre d'entreprise à Aqaba, car prendre le port ne suffisait pas en soi, il fallait aussi contrôler le parcours du chemin de fer Damas-Médine. Fort de ce raisonnement, Lawrence parvint à convaincre Fayçal de lancer une attaque contre Aqaba, mais depuis l'intérieur avec l'aide des tribus locales, et non à la suite d'un débarquement. Bien qu'il ne prît pas lui-même part à la bataille, Fayçal mit à disposition de Lawrence un grand nombre de ses hommes. Son cousin le Sherif Nasir agissait en tant que chef des troupes arabes. Lawrence s'aida également du concours d'Auda ibu Tayi, chef de la tribu bédouine des Howeitat La difficulté principale de l'expédition était la traversée du désert du Néfoud, généralement considérée comme impossible. L'expédition se dirigea vers Aqaba en mai. Malgré la chaleur du désert, les bédouins ne rencontrèrent pas de difficultés particulières. Ils perdirent plus d'hommes à cause de morsures de serpents et de scorpions que d'attaques de l'ennemi. Au cours de cette expédition, les forces d'Auda et Lawrence causèrent également des dégâts majeurs au chemin de fer du Hedjaz. Le plan de Lawrence était de convaincre les Turcs que la cible de son attaque était Damas, plus qu'Aqaba. Au total, 300 Turcs furent tués et 160 autres capturés, pour seulement 2 tués et quelques blessés du côté des arabes. Lawrence faillit lui-même périr au cours des opérations : il tua maladroitement son dromadaire en lui tirant un coup de pistolet dans la tête, et fut éjecté à plusieurs mètres lors de la chute. Auda également frôla plusieurs fois la mort : six balles traversèrent ses vêtements sans l'atteindre, mais fracassèrent ses jumelles et sa jument fut abattue par les tirs ennemis. Entretemps, quelques navires britanniques se positionnèrent au large d'Aqaba et commencèrent à bombarder le fort. La première carte page suivante, dessinée et compilée par YAGITANI Ryoko, indique l’expédition de Lawrence à Aqaba en 1917 et la ligne ferroviaire du Hedjaz en comparaison des itinéraires mentionnés auparavant. Mais peu importe que la ligne rose corrige la ligne bleue, l’essentiel est de constater le terrible effort qu’il a fallu pour prendre les Turcs à revers. Attention aux différences orthographiques (Al Wadjh s’écrit aussi Al Wejh) ou Wejh tout court come sur cette carte et Aqaba s’écrit aussi Akaba
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Chapitre Huit. Le 6 juillet 1917, la chute d’Aqaba
La carte à droite permet de mieux cerner l’ensemble des lieux du Moyen-Orient déjà cités, et d’autres qui vont compléter la liste.
Chapitre Huit. Le 6 juillet 1917, la chute d’Aqaba 6 juillet 1917 : la prise du Port d’Aqaba
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Chapitre Huit. Le 6 juillet 1917, la chute d’Aqaba
http://sociological-eye.blogspot.be/2015/04/how-to-become-famous-networks-of.html Lawrence avec ses troupes arabes en 1917
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Chapitre Huit. Le 6 juillet 1917, la chute d’Aqaba
La Bataille d’Aqaba, 6 juillet 1917, Jordanie, Première guerre mondiale Dès que Lawrence propagea la nouvelle de la capture d’Aqaba, la marine britannique soutint l'armée arabe à Aqaba Auda ibu Tayi (au centre) entouré par ses deux frères réunit les forces arabes qu’il conduisit à la conquête d’Aqaba. Photo à droite : T.E. Lawrence sur son chameau à Aqaba.
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Chapitre Huit. Le 6 juillet 1917, la chute d’Aqaba
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Chapitre Huit. Le 6 juillet 1917, la chute d’Aqaba
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Quelques détails sur la Bataille d’Aqaba https://fr.wikipedia.org/wiki/Bataille_d%27Aqaba La bataille d'Aqaba se déroula en fait essentiellement à la forteresse ottomane d'Abou el Lissal, à mi-chemin entre Aqaba et la ville de Ma'an. Un groupe séparé de rebelles arabes, en coordination avec l'expédition, avait pris la position quelques jours auparavant, mais un bataillon d'infanterie turc la reprit. Ils attaquèrent ensuite un campement arabe et tuèrent plusieurs d'entre eux. Ayant eu connaissance de ces faits, Auda lança personnellement une attaque contre les troupes turques le 6 juillet. La charge arabe fut victorieuse. La résistance turque fut faible, mais les Arabes massacrèrent par pure vengeance plusieurs centaines de soldats, avant que leurs chefs puissent les en empêcher. Au total, 300 Turcs furent tués et 160 autres capturés, pour seulement 2 tués et quelques blessés. Lawrence faillit lui-même périr au cours des opérations : il tua maladroitement son dromadaire en lui tirant un coup de pistolet dans la tête, et fut éjecté à plusieurs mètres lors de la chute. Auda également frôla plusieurs fois la mort : six balles traversèrent ses vêtements sans l'atteindre mais fracassèrent ses jumelles et sa jument fut abattue par les tirs ennemis. Entretemps, quelques navires britanniques se positionnèrent au large d'Aqaba elle-même, et commencèrent à bombarder le fort. (Voir photo prise en 2006, page suivante) À ce moment, Lawrence, Auda, et Nasir avaient rassemblé leurs troupes ; elles étaient désormais quadruplées, se montant à environ 2 000 hommes, les bédouins des environs ayant désormais rejoint la rébellion à la suite de la défaite des Turcs à Lissal. Cette force contourna les lignes défensives d'Aqaba et reçut la reddition des troupes ottomanes du fort. L'illustration (de la capitulation turque d’Aqaba est sans commune mesure avec la cruauté du texte ci-dessus) L’illustration provient de The Arab Revolt 1916-18 de David Murphy. L'oeuvre est de Peter Dennis.
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Chapitre Huit. Le 6 juillet 1917, la chute d’Aqaba Photo d’Aqaba en 1917
Chapitre Huit. Le 6 juillet 1917, la chute d’Aqaba Photo d’Aqaba en 1917
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Chapitre Huit. Le 6 juillet 1917, la chute d’Aqaba
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Fayçal est au centre de la photo, et Lawrence, observe son avant-bras droit qu’il serre de la main gauche
T.E. Lawrence (à droite de cette première photo) à Aqaba avec Damascene Nesib el Bekri (au centre), qui faisait aussi partie des conquérants du port stratégique.
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Chapitre Huit. Le 6 juillet 1917, la chute d’Aqaba Ma traduction de « In the shadow of the crescent » - « Dans l’ombre du Croissant » http://shadowofthecrescent.blogspot.be/2011/03/cartographerstool-kit-et-al.html
AQABA: Lawrence et ses collègues officiers britanniques (dont Dawney qui fume la pipe) ont mis en place des installations de camping assez décentes. Avec un tapis persan à l'entrée, cette tente était équipée de lits et d'installations de lavage rudimentaires. Les haubans de la tente étaient fixés avec des piquets et lestés par des sacs de sable à chaque coin, car le climat du désert pouvait produire un vent assez fort. La tente de Lawrence possédait également un gramophone déposé dehors sur une grande table pendant les réunions avec les autres officiers britanniques. Deux animaux de compagnie leur apportent une distraction supplémentaire. Le major Scott, commandant de la base à Aqaba, détient un terrier nommé "Robert" auquel Lawrence sourit. Le capitaine Goslett caresse un saluki nommé "Shorter".
Chapitre Huit. Le 6 juillet 1917, la chute d’Aqaba La Forteresse d’Aqaba photographiée en 2006 https://commons.wikimedia.org/w/index.php?curid=6215448
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Chapitre Huit. Le 6 juillet 1917, la chute d’Aqaba
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AQABA n’est pas très éloigné de Wadi RUM
La vallée a été le lieu de tournage de nombreux films ; pour des scènes de désert ou pour les paysages martiens de films de science-fiction.
Lawrence d'Arabie, 1962 Planète rouge, 2000 Passion in the Desert, 1998 Transformers 2, pour figurer l'Égypte Prometheus, figurant la planète des Aliens The Last Days on Mars, 2013 Seul sur Mars, 2015
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Chapitre Huit. Le 6 juillet 1917, la chute d’Aqaba C’est là que nous retrouvons Lawrence au volent d’une ancienne Ford
Ci-dessus, TE Lawrence conduisant une Ford T dans le désert Wadi Rum | Yallamotor.com Cette montagne massive fut appelée « Les Sept Piliers de la Sagesse » après que l’on connut le titre du livre de T.E. Lawrence Le Wadi Rum ou Wadi Ramm (en arabe : )وادي رمest un paysage désertique comportant des canyons, des arches naturelles, des falaises et des grottes, situé au sud de l'Arabah en Jordanie. Il a été inscrit au Patrimoine mondial en 2011 en tant que bien mixte naturel et culturel. Sur le plan géologique, le Wadi Rum est une vallée (un wadi ou oued) creusée par l'érosion d'un cours d'eau endoréique dans les rochers de grès et de granit du sud-ouest de la Jordanie.
Chapitre Huit. Le 6 juillet 1917, la chute d’Aqaba La seule séquence de film où j’ai entendu la voix que je devine être celle de Lawrence Toute approbation ou désaccord est le bienvenu pour que je puisse éventuellement corriger – Merci Email : editionsduprof@hotmail.com Source : https://www.youtube.com/watch?v=puQQDKzy7Yk&t=3101s
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Chapitre Huit. Le 6 juillet 1917, la chute d’Aqaba Rencontre avec le Général Allenby au Caire en juillet 1917 Lawrence voyagea à travers la péninsule du Sinaï avec une petite garde du corps pour informer personnellement l'armée britannique située au Caire, sous l’autorité du général Edmund Allenby, qu'Aqaba était tombée. En arrivant au Canal de Suez, Lawrence téléphona au QG du Caire pour annoncer ce succès et il organisa aussi un transport naval de ravitaillement vers Aqaba. Lawrence arriva au Caire quelques jours plus tard et rencontra Allenby, qui accepta d'approvisionner les forces arabes en armes, en nourriture, financement et plusieurs navires de guerre. La prise d'Aqaba permit le transport de l'armée de Faiçal plus au nord, où elle pourrait commencer des opérations avec le soutien logistique de l'armée britannique. La conquête de cette ville allait aussi alléger la pression exercée sur les forces britanniques en Palestine et allait isoler les forces turques à Médine, ouvrant ainsi la voie à d'éventuelles opérations militaires arabes en Syrie et en Jordanie. Ci-joint : rappel de la carte historique avant les accords Sykes-Picot qui ne seront révélés que le 23 novembre 1917
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Chapitre Huit. Le 6 juillet 1917, la chute d’Aqaba Ce film est considéré comme un des chefs-d'œuvre du cinéma : il a été récompensé par sept Oscars, dont celui du meilleur film. Il propulse Peter O'Toole et Omar Sharif au rang de légendes du cinéma. Il est aussi particulièrement bien classé dans le Top 100 de l'American Film Institute, où il se trouve être à la septième place. Réalisateur : David Mac Lean Les principaux acteurs : T.E. Lawrence Prince Fayçal
Peter O’Toole Alec Guiness
Auda abu Tayi Antony Quinn Gen. Allenby Jack Hawkins Omar Sharif Sherif Ali ibn el Kharish De gauche à droite : Auda abu Tayi (Antony Quinn) ; T.E. Lawrence (Peter O’Toole ) ; Sherif Ali ibn el Kharish (Omar Sharif)
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Chapitre Huit. Le 6 juillet 1917, la chute d’Aqaba
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La rencontre Lawrence-Allenby, les scènes préférées des cinéphiles qui restent attachés aux heures glorieuses de T.E. Lawrence. Les photos suivantes sont extraites d’une séquence du chef-d’œuvre cinématographique de David Lean (Entre 1 h 59 minutes et 2 h 09 minutes du début) Lawrence et un Arabe débarquent à l’Etat-Major anglais du Caire
Interpellé par le sous-officier de garde, Lawrence répond : « We are thirsty », « Nous avons soif »
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Chapitre Huit. Le 6 juillet 1917, la chute d’Aqaba
La rencontre Lawrence-Allenby, les scènes préférées des cinéphiles qui restent attachés aux heures glorieuses de T.E. Lawrence
Nous voulons deux grands verres de Limonade
Nous avons pris AQABA
Chapitre Huit. Le 6 juillet 1917, la chute d’Aqaba
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La rencontre Lawrence-Allenby, les scènes préférées des cinéphiles qui restent attachés aux heures glorieuses de T.E. Lawrence
Sous les saluts de tous les officiers et sousofficiers du Caire, Allenby mène Lawrence vers le Bar
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Chapitre Huit. Le 6 juillet 1917, la chute d’Aqaba La rencontre Lawrence-Allenby, les scènes préférées des cinéphiles qui restent attachés aux heures glorieuses de T.E. Lawrence
Allenby et Lawrence arrivent dans le Bar des Officiers du Caire
En treize semaines, nous pouvons semer le chaos en Arabie…Pour cela, donneznous 5000 armes légères, de l’argent - ils n’aiment pas le papier – deux voitures blindées, de l’artillerie de campagne
Chapitre Neuf. L’après Aqaba
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Lawrence rencontre Hussein, roi du Hedjaz, le 28 juillet 1917. Rappel des prémisses de la Révolte arabe Rappelons que Hussein joua un rôle important en lançant la Révolte Arabe et en s'alliant aux Britanniques et aux Français contre l'Empire ottoman. Lors d'une conférence de dirigeants arabes à Damas en mai 1915, il avait été reconnu comme le porte-parole de la nation arabe entière (à ce titre il est fréquemment considéré comme le fondateur du panarabisme). Il proclama l'indépendance du Hedjaz en 1916. C'est son fils, Hussein Ben Ali, qui mena l'essentiel des combats devant conduire à la prise de Damas par les Arabes. Dans le film Lawrence of Arabia son rôle est joué par Omar Sharif (Ci-dessous à droite) En quelques semaines, les soldats du chérif Hussein avaient chassé les Turcs de La Mecque et de Ta’if — bourgade en altitude proche de la ville sainte —, et s’étaient emparés de Djeddah (Yidda sur la carte), Rabigh et Yanbo. L’éphémère Royaume du Hedjaz était né alors, avec La Mecque comme capitale, et Hussein, le 27 juin 1916, s’en autoproclame roi. Localisation du Royaume Renouard, Michel. Lawrence d'Arabie (Folio Biographies) (French Edition) (Emplacements du Kindle 1089-1092). Editions Gallimard. Édition du Hedjaz (en vert). La bordu Kindle. dure rouge correspond à l'actuelle région de Hedjaz en Arabie Saoudite. Il proclama l'indépendance du Hedjaz en 1916. C'est son fils, Hussein Ben Ali, qui mena l'essentiel des combats devant conduire à la prise de Damas par les Arabes. Dans le film Lawrence of Arabia son rôle est joué par Omar Sharif (Ci-dessous à droite) Source : https://fr.wikipedia.org/wiki/Hedjaz
Chapitre Neuf. L’après Aqaba
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Lawrence rencontre Hussein, roi du Hedjaz, le 28 juillet 1917. Rappel des prémisses de la Révolte arabe
La Mecque (Photo extraite de la vidéo suivante : https://www.youtube.com/watch?v=iqvcjL6ObH0&t=586s (à 4 minutes trente du début) (en arabe : مكة, makka) est une ville de l'ouest de l'Arabie Saoudite, non loin de la charnière séparant le Hedjaz de l'Asir, à 80 km de la mer Rouge, et capitale de la province de la Mecque. Lieu de naissance, selon la tradition islamique, du prophète de l'islam Mahomet à la fin du VIe siècle2, elle abrite la Kaaba au cœur de la mosquée Masjid Al-Haram (« La Mosquée sacrée ») et la tradition musulmane a lié sa fondation à Ibrahim (Abraham), ce qui en fait la ville sainte la plus sacrée de l'islam. L'accès est interdit aux personnes qui ne sont pas de confession musulmane ainsi qu'aux femmes seules, même musulmanes.
Chapitre Neuf. L’après Aqaba On this 1914 map, the Hejaz is part of the Ottoman Empire, as indicated by the green area
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Chapitre Neuf. L’après Aqaba Lawrence rencontre Hussein, roi du Hedjaz, le 28 juillet 1917. Rappel de la généalogie des Hachémites
Source : https://fr.wikipedia.org/wiki/Hachémites#/media/File:Genealogie_des_Hache-
mites_%D8%A8%D9%86%D9%88_%D9%87%D8%A7%D8%B4%D9%85.jpg
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Chapitre Neuf. L’après Aqaba 11 Décembre 1917, entrée solennelle à Jérusalem ©Lawrence, T.E. Les 7 piliers de la sagesse - Tome II (French Edition) (Emplacements du Kindle 2925-2931). A verba futuroruM. Édition du Kindle. J ‘étais encore avec lui (avec Allenby) quand un message de Chetwode lui annonça la chute de Jérusalem. Allenby se prépara à y faire son entrée avec la pompe officielle qu’avait dessinée l’universelle imagination de Marc Sykes. Le Général fut assez bon (quoique je ne fusse pour rien dans cette victoire) pour permettre à Clayton de me prendre auprès de lui ce jour-là comme officier d’État-Major. Les officiers attachés personnellement au Général fouillèrent pour moi leurs garde-robes et, par leurs soins, je finis par ressembler à un major de l’Armée Britannique. Dalmeny me prêta les insignes rouges du col, Evans la casquette galonnée : c’est donc muni de tous les colifichets réservés à mon grade que je pris part à cette cérémonie de la porte de Jaffa, pour moi le moment suprême de la guerre. ------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------Le maréchal Philip Walhouse Chetwode, (21 septembre 1869 - 6 juillet 1950) était un officier supérieur de l'armée britannique. Il fut actif pendant la seconde guerre des Boers, puis au cours de la Première Guerre mondiale sur le front occidental, participant à la première bataille d'Ypres, puis au Sinaï, et à la campagne de Palestine (Première bataille de Gaza en mars 1917, bataille de Beersheba en octobre 1917 et bataille de Jérusalem en novembre 1917. Il devint chef de l'état-major général en Inde en 1928 et commandant en chef en Inde en 1930, et se préoccupa beaucoup de la modernisation et de l'indianisation» de l'armée en Inde.
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Chapitre Neuf. L’après Aqaba Allenby accueilli par la communauté juive de Jérusalem
http://www.lefigaro.fr/culture/2016/02/01/0300420160201ARTFIG00299-good-morning-jerusalem.php On l'appelle «The Bull» (le Taureau) parce qu'il est sujet à des colères mémorables, mais la plupart de ses hommes le considèrent comme le «dernier paladin». Un stick sous son bras droit, le général Edmund Allenby fait son entrée, à pied, dans Jérusalem. (…) Le «Bloody Bull» (Taureau sanguinaire), suivi par ses officiers, dont Thomas Edward Lawrence en tenue de capitaine, rejoint la tour de David où Hussein al-Husseini, le maire de la cité et membre d'une des plus prestigieuses familles arabes de Jérusalem, doit lui remettre les clés de la Ville sainte. Les délégués des puissances alliées, François Georges-Picot et Sir Mark Sykes, font partie du cortège. Ils ont conclu en 1916 des accords de partage entre la France et la Grande-Bretagne en totale contradiction avec les promesses faites au chérif de La Mecque. Le général Allenby en a souvent parlé avec Thomas Lawrence qui s'est battu aux côtés des Bédouins du prince Fayçal, l'un des fils du souverain hachémite. Pour contrecarrer les accords Sykes-Picot, Lawrence d'Arabie, comme on le surnomme depuis la prise d'Aqaba, compte libérer Damas avec le prince et mettre les alliés devant le fait accompli. Un projet que le général Allenby est prêt à soutenir.
Chapitre Neuf. L’après Aqaba 11 Décembre 1917, entrée solennelle à Jérusalem
Description de Jérusalem par T.E. Lawrence ©Lawrence, T.E.. Les 7 piliers de la sagesse - Tome II (French Edition) (Emplacements du Kindle 413-419). A verba futuroruM. Édition du Kindle. Jérusalem, était une ville horriblement sale, considérée comme sainte par toutes les religions sémites. Les chrétiens et les mahométans venaient en pèlerinage aux reliques de son passé; quelques Juifs voyaient en elle l’avenir politique de leur race. Ces puissances unies du passé et du futur étaient si fortes que la ville n’avait presque pas de présent. Ses habitants, à quelques rares exceptions près, étaient aussi dépourvus de caractère que des valets d’hôtel, et vivaient de l’afflux des visiteurs. L’idéal d’un nationalisme arabe leur était bien étranger : pourtant le spectacle familier des dissentiments chrétiens au moment de l’émotion la plus intense avait conduit les diverses classes de Jérusalem à nous mépriser tous.
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Chapitre Neuf. L’après Aqaba
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11 Décembre 1917, entrée solennelle à Jérusalem
Lawrence, Abdullah et Allenby
Chapitre Neuf. L’après Aqaba 11 Décembre 1917, entrée solennelle à Jérusalem Deux instantanés extraits de la vidéo dont voici le lien sur You Tube : https://www.youtube.com/watch?v=78y7jYZ1lnE Lawrence parmi les officiers britanniques lors de l’entrée triomphale à Jérusalem
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Chapitre Neuf. L’après Aqaba
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Le Général Allenby attend la fin de l’hiver avant de conquérir Damas Le Général Allenby attend la fin de l’hiver avant de conquérir Damas © Renouard, Michel. Lawrence d'Arabie (Folio Biographies) (French Edition) (Emplacement du Kindle 2068). Editions Gallimard. Édition du Kindle. En Syrie, l’hiver peut être glacial, surtout en altitude. La période de novembre à mars y constitue la saison des pluies, parfois torrentielles, et le vent y est d’un froid pénétrant. La neige peut tomber à Beyrouth, Jérusalem, Damas, Amman, Pétra et même au Caire ou dans le Sinaï. Le général Allenby veut éviter l’erreur de Napoléon en Russie : il attendra la fin de cette mauvaise saison avant de poursuivre son offensive vers Damas. C’est que les bureaucrates de l’armée britannique ont oublié qu’il peut faire très froid en Orient, et les tenues légères des soldats de Sa Majesté ne permettent pas de faire face à la rigueur du climat. Une fois de plus, comme dans toutes les guerres, l’intendance ne suit pas… Les cipayes indiens craignent encore plus le froid que les Anglais. Poursuivre les opérations après la prise de Jérusalem aurait été suicidaire.
Allenby et Fayçal
Chapitre Neuf. L’après Aqaba
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Fin 1917 et Février 1918 : Lawrence rencontre le journaliste Lowell Thomas qui va contribuer à sa légende
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Chapitre Neuf. L’après Aqaba Fin 1917 et Février 1918 : Lawrence rencontre le journaliste Lowell Thomas qui va contribuer à sa légende
Lowell Thomas (1892 – 1981) est un animateur de radio, un explorateur et un écrivain américain.
Chapitre Neuf. L’après Aqaba
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Ma traduction de Lawrence, T. E. 27 Articles (p. 8-9). Simon et Schuster. Édition du Kindle. En août 1917, le Haut Commandement britannique, réalisant tardivement qu'ils n'avaient aucune idée de la manière dont Lawrence avait produit le miracle de capturer Aqaba avec l'armée de Fayçal, l'avait chargé d’écrire ce qu'il avait appris sur les Arabes dans un manuel qui pourrait être utilisé par d'autres officiers britanniques servant sur le terrain avec les troupes hachémites. On craignait que la mort éventuelle de Lawrence au combat prive les Britanniques pour toujours de sa connaissance unique du travail avec les forces arabes. Alors Lawrence a commencé à écrire ses 27 articles dans la chaleur du soleil du désert. Un brillant mélange d'analyse politique, militaire et psychologique, les 27 articles n’offrent rien de moins qu'une nouvelle façon révolutionnaire pour les constructeurs de la nation occidentale de regarder le reste du monde. Il était un siècle d'avance sur son temps. Lawrence s'est rendu compte que dans son cas particulier, il ne pouvait pas gagner sans le soutien politique de la population arabe locale dans l'ouest de l'Arabie et la Grande Syrie - mais avec leur soutien, il ne pouvait pas perdre. Fin de traduction Ma traduction de Lawrence, T. E. 27 Articles (page 44). Simon et Schuster. Édition du Kindle. Par exemple, Lawrence disserte quelque peu sur ce qu’il appelle le « déguisement d’un officier britannique» : « Le déguisement n'est pas conseillé. Sauf dans des zones spéciales, qu'il soit clair que vous êtes un officier britannique et un chrétien. En même temps, si vous pouvez porter le kit arabe avec les tribus, vous obtiendrez leur confiance et leur intimité à un degré impossible en uniforme. Il est cependant dangereux et difficile. (…) Si vous portez des choses arabes, continuez à les porter. Laissez vos amis et vos coutumes anglaises de côté. Il est possible alors que l'Européen batte les Arabes à leur propre jeu, car nous avons des motifs plus forts pour notre action, et y mettons plus de cœur qu'eux. Si vous pouvez les surpasser, vous avez fait un grand pas vers le succès complet, mais la tension de vivre et de penser dans une langue étrangère et à moitié comprise, la nourriture sauvage, les vêtements étranges, et les manières étranges, avec la perte complète d'intimité et le calme, et l'impossibilité de relâcher jamais votre imitation attentive des autres pendant des mois, ajoutent une tension supplémentaire aux difficultés ordinaires de traiter avec les Bedu, le climat et les Turcs, que cette route ne devrait pas être choisie sans sérieuse pensée. (…) En fait, Fayçal lui-même fut vexé dans de rares occasions quand Lawrence se présentait à lui dans l’uniforme kaki britannique, comme si cela signifiait qu'il avait rompu avec l’acte de foi d’adhésion tribale que les Arabes lui avaient accordée. Fin de traduction
Chapitre Neuf. L’après Aqaba
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http://www.lefigaro.fr/histoire/archives/2015/05/18/26010-20150518ARTFIG00323-les-conseils-de-lawrence-d-arabie-pour-traiteravec-les-arabes-publies-en-1917.php Résumé des 27 articles « Les conseils de T.E. Lawrence pour traiter avec les Arabes publiés en 1917 », par Marie-Aude Bonniel , Publié le 18/05/2015 ARCHIVES - En 1917 Lawrence écrivit 27 «articles» dans L'Arab Bulletin, dans lesquels il expliquait quelle attitude adopter pour faciliter les contacts entre les soldats anglais et les Arabes. Traduits en français en 1965 Le Figaro littéraire les publie. «Quand il s'agit d'affaires, ne traitez qu'avec le commandant de l'armée [...] Votre place est celle d'un conseiller, et vos conseils ne doivent être donnés qu'au seul commandant». «Ne portez jamais la main sur un Arabe; vous vous avilissez». «Chez les Bédouins, l'Islam est un élément qui pénètre tout à tel point qu'il y a peu de religiosité, peu de ferveur, aucune considération pour l'accessoire». «Ne mélangez pas les Bédouins et les Syriens, ni ceux des tribus aux militaires [...] car ils se haïssent». Photo extraite de l’article : Turcs en Palestine en 1917
Chapitre Neuf. L’après Aqaba C’est le moment où le général Allenby va pouvoir foncer sur Jérusalem et il voudrait être accompagné par Lawrence. Et ce sera le cas : les deux hommes seront côte à côte quand ils vont entrer à Jérusalem. Pourtant Lawrence n’a pas pour autant changé d’objectif : ce n’est pas Jérusalem qu’il voulait conquérir, mais Damas. Alors il multiplie les actions dans le désert et le nœud de voies ferrées de Deraa lui parait être un objectif stratégique important. En effet, les Turcs y sont fortement implantés et avant d’attaquer ce nœud de voies ferrées (Voir carte suivante), ce qui désorganiserait leur défense, il décide d’y aller seul.
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Chapitre Neuf. L’après Aqaba 20 et 21 novembre 1917 : arrêté en territoire turc, Lawrence est torturé et violé à Deraa
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Cette humiliation a marqué profondément Lawrence ; elle l’a touché dans le fond de son être. Il a dit à quelques personnes qu’il aimait, que cette humiliation avait changé le sens de sa vie et cela est une chose vraie authentique
De gauche à droite et de haut en bas, l’officier turc, apparemment homosexuel, est attiré par Lawrence qu’il ose caresser. L’Anglais répond par un rude coup de poing dans le ventre du Turc. Le fouet, suivi du viol, que l’on devine, termine cette scène du film de David Lean (Entre 2 h 49 et 2 h 50 minutes du début) Le dernier chapitre de cet ouvrage vous présente une enquête récente sur la fiabilité de cet événement
Chapitre Neuf. L’après Aqaba
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20 et 21 novembre 1917 : arrêté en territoire turc, Lawrence est torturé et violé à Deraa Alors il multiplie les actions dans le désert et il y a là un nœud de voies ferrées à Deraa qui le tente particulièrement là où les Turcs sont fortement implantés et avant éventuellement d’attaquer ce nœud de voies ferrées (Voir carte suivante), qui désorganiserait la défense turque, il décide d’y aller seul encore comme il est allé à Damas. Alors, il s’habille de haillons, voyage de nuit et un jour à l’aube entre dans la ville de Deraa, aperçoit la gare, regarde les voies ferrées… Ma traduction de cet article de « Clio Visualizing History » https://www.cliohistory.org/thomas-lawrence/lawrence/deraa/ Dans son récit de son rôle dans la révolte arabe, Les Sept Piliers de la Sagesse, Lawrence parle d'une mission de reconnaissance incognito d'Aqaba à Deraa, une base d'approvisionnement turque. Il rapporte qu'il a été capturé - mais pas identifié - battu et violé avant de s'échapper. Cet incident est mentionné dans le film de David Lean "Lawrence d'Arabie". Certains des plus récents biographes de Lawrence se penchent sur la conclusion que cela ne s'est jamais produit. Adrian Greaves, par exemple, note que Lawrence n'a jamais mentionné l'incident pendant un an après qu'il aurait eu lieu et que le récit de Lawrence avait changé et était rempli d'assertions douteuses. Cela incluait l'idée que les Turcs auraient persisté à croire que cet homme aux yeux bleus et à la peau claire qu'ils avaient arrêté était un Arabe sans importance, qu'ils pourraient en abuser et ensuite faire impression dans leur armée. "L’ensemble de ce récit d’incidents semble être un peu plus qu’une fabrication", écrit Greaves. Lawrence, comme le suggère l'historien David Fromkin, a-t-il pu l’inventer pour expliquer les marques de fouet d'une séance de sadomasochisme volontaire? Son récit a également des similitudes suspectes à une scène dans "Lord Jim" de Joseph Conrad, affirme J.N. Lockman. Le biographe John E. Mack, cependant, accepte l'histoire et l'affirmation plus tard de Lawrence que ce qui lui est arrivé à Deraa " a apparemment fait des dommages permanents" à son psychisme.
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Après avoir retrouvé son équilibre, le viol de Deraa l’ayant fortement perturbé, il ne cesse de combattre les Turcs. Et il vise particulièrement les convois ferroviaires. Avec des alliés, Arabes, Français, Musulmans d’Afrique du Nord, des Indiens et Australiens, toutes ces troupes dont certaines sont équipées de véhicules automobiles et blindés, Lawrence participe à la bataille de Tafila (On s’approche de Damas, la ville qu’il a toujours voulu conquérir) et cette victoire est telle qu’il reçoit la DSO (Distinguished Service Order) (Voir photo en bas de la page suivante) Le marssont 1918, il seraet,nommé au grade de Lieutenant-Colonel. Les12 Turcs écrasés de bataille en bataille, ils sont repoussés en dehors de Damas. Lawrence arrive, non pas sur son dromadaire mais bien dans une Rolls. © Lawrence à la Bataille de Tafila, le 25 janvier 1918- Par Giuseppe Rava
Chapitre Neuf. L’après Aqaba
151 Les Turcs sont écrasés et, de bataille en bataille, ils sont repoussés en dehors de Damas. Lawrence arrive, non pas sur son dromadaire mais bien dans une Rolls. Entrée de Lawrence à Damas le 1er Octobre 1918 LTC T.E. Lawrence et le chauffeur, le Caporal J. McKechnie, entrent à Damas le 2 Oct 1918 (Image courtesy: Rolls-Royce plc)
Chapitre Neuf. L’après Aqaba Vues de Damas à cette époque
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Chapitre Neuf. L’après Aqaba
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L’entrée à Damas, le 1er octobre 1918, de T. E. Lawrence en compagnie de Fayçal, auquel il destine la couronne de Syrie, est une véritable consécration pour cet Anglais. Tous deux sont accueillis chaleureusement. Damas, la ville que Lawrence a toujours considérée comme étant son objectif principal est atteinte. Et c’est à Damas que Lawrence se dit : « Maintenant, il faut s’occuper des affaires et non plus de la guerre, il faut donner à Fayçal ce qu’on lui a promis. Et ce vœu se solda par une rencontre entre Allenby, Fayçal et Lawrence. C’était bien peu méconnaître ce qu’il s’était passé deux ans plus tôt quand des accords secrets furent signés le 16 mai 1916 entre la France et le Royaume-Uni3 (avec l'aval de l'Empire russe et du royaume d'Italie), prévoyant le partage du Proche-Orient. L’Angleterre avait acquis la Palestine et l’Irak, entre autres, tandis que la France reçut la Syrie et le Liban. C’étaient les accords Sykes-Picot. Et l’histoire prétend que Lawrence les connaissait, mais qu’il feignit de les méconnaître. Ce fut le cas quand Fayçal lui en parla : « Il paraît qu’il y a des accords » lui avait-il dit. Lawrence avait nié. Et maintenant le général Allenby, arrivé à Damas, allait devoir dire toute la vérité à Fayçal : « Damas, c’est pour les Français ». Et le Liban ? demanda ensuite Fayçal. Et Allenby lui répondit « Le Liban aussi est aux Français » Et l’on dit même qu’Allenby s’était retrourné vers Lawrence en lui disant : « Vous ne lui aviez pas dit que les Français seraient en Syrie ? Et Lawrence se contenta de nier ne voulant évidemment pas perdre la face vis-à-vis de Fayçal. Cet épisode fut fondamental et mit Lawrence dans un état de dépression telle qu’il sollicita d’Allenby une permission et il se rendit en Angleterre. Et comme s’il fallait en ajouter à sa déception, le 2 novembre 1917, le ministre britannique des Affaires étrangères Lord Balfour avait publié une lettre ouverte dans le Times qui ne fut pas oubliée lors des pourparlers : https://fr.wikipedia.org/wiki/Déclaration_Balfour_de_1917#/media/File:Balfour_portrait_and_declaration.JPG (Voir page suivante) Il reste encore assez de force et de courage à T.E. Lawrence pour récupérer ce qui peut l'être, car on s’approche des négociations de Paix qui vont avoir lieu à Paris le 18 janvier 1919, trois mois après l’entrée à Damas. Puisqu’il est en Angleterre, il va se battre diplomatiquement pour que sa promesse aux Arabes soit honorée. Il veut entre autres que l’on repousse les Français des pays qui leur ont été octroyés par les accords. Il est bien connu que Lawrence n’a aucune affinité pour les Français. On dit même qu’il en parle comme s’ils étaient des ennemis. Alors, il est appelé au Conseil britannique, il sera à la Conférence de la Paix de 1919. »
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2 novembre 1917, déclaration de Lord Balfour https://fr.wikipedia.org/wiki/Déclaration_Balfour_de_1917 La déclaration Balfour de 1917 est une lettre ouverte datée du 2 novembre 1917 et signée par Arthur Balfour, le Foreign Secretary britannique. Elle est adressée à Lord Lionel Walter Rothschild (1868-1937), éminence de la communauté juive britannique et financier du mouvement sioniste, aux fins de retransmission. « Cher Lord Rothschild, J'ai le grand plaisir de vous adresser, de la part du Gouvernement de Sa Majesté, la déclaration suivante, sympathisant avec les aspirations juives sionistes, déclaration qui, soumise au cabinet, a été approuvée par lui. Le Gouvernement de Sa Majesté envisage favorablement l'établissement en Palestine d'un Foyer national pour les Juifs et emploiera tous ses efforts pour faciliter la réalisation de cet objectif, étant clairement entendu que rien ne sera fait qui puisse porter atteinte soit aux droits civiques et religieux des collectivités non juives existant en Palestine, soit aux droits et aux statuts politiques dont les Juifs disposent dans tout autre pays. Je vous serais obligé de porter cette déclaration à la connaissance de la Fédération sioniste… » Signé : Arthur James Balfour. La déclaration est publiée dans le Times de Londres le 9 novembre, dans l'encart « Palestine for the Jews. Official Sympathy. » Par cette lettre, le Royaume-Uni se déclare en faveur de l'établissement en Palestine d'un foyer national juif. Cette déclaration est considérée comme une des premières étapes dans la création de l'État d'Israël.
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Armistice : 11 novembre 1918
Au Moyen-Orient, comme ailleurs, les drapeaux décorent les villes La Boucherie se termine enfin laissant dans le monde 18,5 millions de morts et 21,2millions de blessés
Chapitre Dix. Conférence de la Paix, le 22 janvier 1919
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Photo prise en décembre 1918 (Un mois avant la conférence) sur le navire H.M.S. Orion avec Lawrence et Fayçal qui se sont rendus en Ecosse
Chapitre Dix. Conférence de la Paix, le 22 janvier 1919
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La classe Orion fut la première classe de cuirassés super-dreadnought construite au Royaume-Uni avant la Première Guerre mondiale pour servir dans la Royal Navy. Ces quatre cuirassés de 1re classe étaient affectés à la 2e escadre de Bataille de la Home Fleet. Ils étaient basés à Scapa Flow. Le Scapa Flow est une baie du Royaume-Uni située entre plusieurs îles de l'archipel des Orcades, au nord de l'Écosse. Abritée du vent, elle peut être utilisée comme port naturel : elle a notamment servi de base à la Royal Navy lors des deux guerres mondiales.
Chapitre Dix. Conférence de la Paix, le 22 janvier 1919
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. La conférence de paix de Paris de 1919 est une conférence internationale, organisée par les vainqueurs de la Première Guerre mondiale afin de négocier les traités de paix entre les Alliés et les vaincus. La conférence débute le 18 janvier 1919 et se termine en août 1920, avec entre-temps quelques interruptions. Elle consacre la disparition de trois empires, l'Empire allemand, l'Empire austro-hongrois et l'Empire ottoman. Les colonies allemandes sont partagées entre le Royaume-Uni, la France, la Belgique, l’Afrique du Sud, les États-Unis et le Japon, tandis que le Proche-Orient, anciennement possession turque, est divisé en mandats attribués par la Société des Nations à la France et à l'Angleterre. https://fr.wikipedia.org/wiki/Conférence_de_paix_de_Paris_(1919) Des réparations de guerre sont exigées de l'Allemagne, qui voit son territoire à l'est amputé, entre autres, du couloir de Dantzig, administré par la Pologne, comme d'une partie de la Haute-Silésie. De gauche à droite : Rustum Haidar, Nuri as-Said, Prince Fayçal (Devant), Captain Pisani (Arrière), T. E. Lawrence, l’esclave de Fayçal, le Capitaine Hassan Khadri.
Chapitre Dix. Conférence de la Paix, le 22 janvier 1919
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Source : http://www.maaber.org/issue_august03/lookout2f.htm :
La Syrie et le mandat français (1920-1946) Fayçal sortit de la conférence de la paix sans aucun accord au sujet des mandats alors qu’on était en train de les attribuer à l’occasion d’une réunion des alliés à San Remo. Cette attribution fut en fait un partage de gains entre impérialistes, qui se souciaient peu des prétentions du nationalisme arabe Pendant que Fayçal se trouvait en Europe, et s’occupait en vain à défendre les intérêts arabes contre la détermination française, abandonné par ses alliés britanniques, son pouvoir en Syrie avait faibli. La politique de la France en faveur de la création d’un grand Liban, ainsi que sa volonté de contrôler l’ensemble de la Syrie, rendait inévitable à terme la confrontation avec Fayçal. À partir du 8 octobre 1919, la situation se dégrade en Syrie et les nationalistes radicaux décrètent la mobilisation générale. Le 8 mars 1920, le Congrès arabe réuni à Damas, proclame unilatéralement l’indépendance et la création d’un royaume arabe Syrien dans ses frontières naturelles, y compris la Palestine, et Fayçal comme roi de Syrie. Mais en avril 1920, la conférence de San Remo en Italie, confirmant les accords Sykes-Picot modifiés (accords sur les pétroles), donne à la France les mandats sur le Liban et la Syrie, à l’Angleterre les mandats sur la Palestine, la Syrie du sud (Transjordanie) et l’Irak. La tension est à son comble en Syrie et au Liban, les incidents se multiplient. Le 14 juillet 1920, le général Gouraud lance un ultimatum à Fayçal. Le 24 juillet 1920, la colonne française commandée par le général Goybet marche sur Damas Les troupes françaises font leur entrée à Damas le 25 juillet 1920. C’est l’effondrement de l’éphémère royaume arabe et le commencement du mandat français sur la Syrie qui va durer un quart de siècle. Le roi Fayçal, chassé de Syrie (Il ne fut roi que quatre mois et six jours). Prise de Damas en 1920 par le général Goybet. Fayçal est resté 4 mois et 6 jours sur le trône de Syrie. ©Famille du Chevalier Goybet
Chapitre Dix. Conférence de la Paix, le 22 janvier 1919
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Et quand Lawrence rentre de cette conférence de la Paix, il écrit son œuvre principale « Les Sept Piliers de la Sagesse » Et pourtant ce livre, il ne le publiera pas de son vivant, sauf son édition numérotée à quelques exemplaires. Lowell Thomas, qui est devenu l'un des journalistes les plus célèbres d'Amérique, transforme l'histoire de Lawrence en un spectacle multimédia, vu après la guerre par plus de quatre millions de personnes. Le spectacle de Thomas aide à créer la légende de "Lawrence d'Arabie". Et, élevé par sa renommée, Lawrence joue un rôle majeur dans les conférences qui aident à créer le Moyen-Orient moderne.
Lowell Thomas en 1923 - https://www.cliohistory.org/thomas-lawrence/thomas/
Chapitre Onze. La perte du premier manuscrit des « Sept Piliers de la Sagesse » 161 Le 10 juin 1919, Lawrence fut déclaré « Fellow » de All Souls College, ce collège fondé par l’archevêque de Canterbury et le roi Henri VI en 1438, que j’ai visité et photographié sous tous ses angles, tant sa beauté architecturale, agrémentée de cette horloge solaire, est une merveille. « Fellow », et pourtant il n’est titulaire que d’une maîtrise. Mais, sans doute que son parrain attitré, Hogarth, y est pour quelque chose. Les avantages financiers substantiels accompagnant cet honneur devaient permettre à Lawrence de s’installer à Oxford et d’y terminer, en toute tranquillité, la rédaction des « Sept Piliers de la Sagesse »
© Renouard, Michel. Lawrence d'Arabie (Folio Biographies) (French Edition) (Emplacements du Kindle 2748-2777). Editions Gallimard. Édition du Kindle. Pour l’heure, Lawrence est retourné à ses chères études. Il partage son temps entre la maison familiale, la bibliothèque et l’appartement auquel, en tant que Fellow, il a désormais droit à Oxford. On le dit de nouveau déprimé, mais comment savoir avec lui ? Il se remet de quatre ou six ans d’une activité physique et mentale épuisante, de ce qu’il considère un échec à la conférence de Paris et, bien sûr, de la mort de son père. (…) Alors, il rêve, réfléchit et écrit. Son livre est bien avancé, et il commence à en voir le bout. Quelques rares amis, comme David Hogarth et Alan Dawnay, auront le privilège de lire ce premier jet, et c’est justement en revenant de chez celui-ci qu’il oublie, dans la gare de Reading, la serviette qui contient le précieux manuscrit qui lui a demandé tant d’efforts. Il ne le récupérera jamais. Le coup est sévère mais, dès le 2 décembre, Lawrence se remet au travail et, reprenant tout à la première ligne, réécrit de mémoire son livre. Cette fois, il s’isole à Westminster (14, Barton Street), près du parlement, dans une sorte de grenier mis à sa disposition par un architecte rencontré à Oxford, Herbert Baker (…) Mangeant peu, dormant peu, se lavant aux bains publics, Lawrence rédige ainsi, en quelques semaines, cette seconde version d’un livre qui fait, tout de même, près de huit cents pages.
Chapitre Onze. La perte du premier manuscrit des « Sept Piliers de la Sagesse »
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En débutant son album avec T.E. Lawrence à la gare de Reading et le vol de son manuscrit, Edgar .P. Jacobs nous tient en haleine jusqu’à la fin Extrait de la Page 1 du « Serment des Six lords » © Copyright Les aventures de Blake et Mortimer d’après les personnages d’Edgar P. Jacobs Par Yves Sente-André Juillard
A gauche, photo de la gare de Reading au début du XXe siècle, un jour d’été, semble-t-il ; pourtant, on est au mois de Novembre 1919.
Chapitre Onze. La perte du premier manuscrit des « Sept Piliers de la Sagesse »
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En débutant son album avec T.E. Lawrence à la gare de Reading et le vol de son manuscrit, Edgar .P. Jacobs nous tient en haleine jusqu’à la fin Extrait de la Page 4 du « Serment des Six lords »
© Copyright Les aventures de Blake et Mortimer d’après les personnages d’Edgar P. Jacobs Par Yves Sente-André Juillard
Chapitre Onze. La perte du premier manuscrit des « Sept Piliers de la Sagesse » Le Quartier de Westminster à Londres où T.E. réécrivit « The Seven Pillars of Wisdom » « Barton Street » est signalé par une flèche rouge en bas de la photo
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Chapitre Onze. La perte du premier manuscrit des « Sept Piliers de la Sagesse »
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14 Barton Street, où il réécrivit « The Seven Pillars of Wisdom » après le vol à la gare de Reading
Chapitre Douze. La Conférence du Caire, Mars à Décembre 1921 1921
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Source : https://www.youtube.com/watch?v=puQQDKzy7Yk&t=3101s
Chapitre Douze. La Conférence du Caire, Mars à Décembre 1921 1921
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Livré à lui-même, l'émir Fayçal est expulsé de Damas comme un malpropre par les forces d'occupation françaises du général Gouraud et ses troupes sont écrasées à Khan Messeyloun, le 24 juillet 1920. Il n'a d'autre solution que de se replier en Arabie. Comme les populations de Syrie et d'Irak s'agitent, mécontentes de passer de la tutelle ottomane à la tutelle occidentale, le Premier ministre britannique confie à Winston Churchill le Secrétariat d'État aux Colonies. Et en 1921, Churchill demande des conseils. Lawrence demande que l’Irak devienne un Royaume pour Fayçal. Et il est entendu. Lawrence demande que la Transjordanie devienne un royaume pour Abdallah. Et comme pour Fayçal, on suit son conseil. Il ne se contente pas de requérir les rois, il veut aussi les rencontrer pour qu’ils acceptent et de faire signer à Hussein un traité qui reconnait ces nouvelles frontières de ces nouveaux royaumes. Ma traduction de la source originale : https://en.wikipedia.org/wiki/Cairo_Conference_(1921) À la conférence du Caire, Churchill décide de confier l’autorité politique sur le Mandat britannique de Mésopotamie à Fayçal, qui vient d’être chassé de Damas par les Français. Le pays doit accéder rapidement à l’indépendance, une fois les intérêts britanniques garantis. Le Royaume-Uni procède à un allégement de sa présence militaire au profit d’une force armée locale étroitement contrôlée. Elle conserve essentiellement une force aérienne chargée du maintien de l’ordre par d’éventuel bombardements et du contrôle des voies aériennes vers l’Inde. Les bases militaires britanniques sont protégées par des forces auxiliaires locales composées de chrétiens assyriens. La candidature de Fayçal est accueillie favorablement par les notables chiites du sud et à la suite d'un simulacre de consultation populaire, Fayçal est élu roi et couronné le 23 août. Lawrence a conclu que Churchill avait « désentremêlé » la situation et que la Grande-Bretagne avait rempli «ses promesses dans la lettre et dans l'esprit ... sans sacrifier aucun intérêt de l’empire ni aucun intérêt des gens concernés Fin de traduction
Lawrence a conclu que Churchill avait sorti la situation de la confusion et que la Grande-Bretagne avait rempli «nos promesses dans la lettre et dans l'esprit ... sans sacrifier aucun intérêt de notre empire ni aucun intérêt des gens concernés».
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Extrait de Following Churchill’s Folly In Iraq (Après la folie de Churchill en Irak) Par Don Chapman. Ma traduction du site Information Clearing House : http://www.informationclearinghouse.info/article18250.htm Note: Les Hussein, également connus sous le nom de Hachémites et sans lien avec Saddam, sont des descendants du prophète Mahomet et ont occupé la position de « Sharif » (ou « Chérif » de La Mecque. Ils sont des personnages clés dans le film Lawrence d'Arabie et le livre sur la révolte arabe contre les Ottomans sur lequel ce film se base, « The Seven Pillars of Wisdom » » - bien que Catherwood dit que les détails historiques des deux sont tout à fait faux et basés largement sur les fantasmes de T.E. Lawrence. Néanmoins, Churchill traîna le vieux soldat du désert en retraite, et Lawrence devint l'un de ces «40 voleurs», et Churchill accepta de mettre le fils d’Hussein, Fayçal, sur le nouveau trône irakien (après avoir essayé d'usurper le nouveau trône en Syrie jusqu'à ce que les Français l'expulsent). Le frère de Fayçal, Abdullah, deviendra le roi du nouveau pays de Jordanie. Appelez cela de l'arrogance, peut-être: Churchill n'avait jamais réellement visité ce qui s'appelait alors la Mésopotamie quand il a arbitrairement tracé les frontières pour une nouvelle terre appelée l'Irak, comme il le fit en Egypte, bien qu'il ait visité Jérusalem. Et tandis que Catherwood écrit que Churchill était bien conscient des différences entre sunnites et chiites dans la région, il les ignorait ainsi que les frontières tribales. Ainsi, Churchill, le colonialiste classique, a amené un sunnite de l'extérieur de l'Irak pour diriger un pays qui était aux deux tiers chiites.
Chapitre Douze. La Conférence du Caire, Mars à Décembre 1921 1921
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Après la folie de Churchill en Irak (Suite de ma traduction du site Information Clearing House) : http://www.informationclearinghouse.info/article18250.htm Quant aux Kurdes du nord, ils étaient sunnites mais pas arabes. Les «40 voleurs» ont discuté de la création d'une nation kurde distincte, mais n'ont pas réussi à le faire - les homelands kurdes étaient divisés entre l'Irak, la Turquie, l'Iran et la Syrie - au détriment du peuple kurde. En bref: trois nations - pour les chiites, les sunnites et les kurdes - auraient pu être créées à une époque où le nationalisme arabe augmentait, et une telle idée aurait pu être populaire. Ou les Britanniques auraient simplement laissé ces terres tribales revenir à leurs traditions. Mais ce n'est pas la voie des empires, et aujourd'hui les Irakiens - et les Américains - paient pour cela. Le pétrole n'était pas encore un problème pour les Britanniques - le pétrole irakien n'était encore que spéculation en 1922 - mais ils avaient leur propre intérêt économique ici. En tant que secrétaire des Colonies, Churchill s'intéressait à l'Irak parce que cela permettrait d'économiser plusieurs jours sur le temps nécessaire pour envoyer des troupes et des marchandises de l'Angleterre à l'Inde, alors colonie britannique de récompenses. Et Churchill, Catherwood montre encore et encore, était principalement intéressé à sauver l'argent de l'Empire britannique - appelons-le empire à peu de frais. C'est ainsi que les niveaux de troupes étaient toujours un problème, les généraux britanniques déclarant que beaucoup plus de troupes étaient nécessaires pour stabiliser l'Irak, ce que Churchill et les politiciens de Londres ne voulaient entendre. Demandez au général à la retraite, Eric Shinseki, si cela lui semble correct. Fayçal se révélait être un choix terrible pour des raisons plus grandes que sa religion. Il n'était tout simplement pas un bon dirigeant, son administration désorganisée, dans le meilleur des cas. Cela dit, comme le souligne Catherwood, la présence britannique qui a duré jusqu'en 1932 n'a jamais permis à Fayçal d'avoir une véritable légitimité aux yeux du peuple irakien. Qui est responsable ici? Il mourut en 1933, succédant au jeune playboy King Ghazi. La formule de Churchill a créé l'instabilité inhérente en Irak - dans les 37 premières années de la nation, il y eut 58 gouvernements différents! Le renversement sanglant des Baathistes de 1958 a mis fin à la monarchie hachémite, et surtout après la prise du pouvoir par Saddam Hussein en 1979, montrant ainsi que seul un dictateur à la poigne de fer pourrait tenir ensemble un pays de parties si disparates. Fin de traduction
Chapitre Douze. La Conférence du Caire, Mars à Décembre 1921 1921 Photo prise le 28 mars 1921. Mr. et Mrs. Samuel conversent avec Mr et Mrs Churchill. L’Emir Abdullah de Transjordanie et ses officiers sont sur le Perron.
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171 Chapitre Douze. La Conférence du Caire, Mars à Décembre 1921 Photo prise le 28 mars 1921 1921. De gauche à droite, les Colonels de l’Emir, Mrs. Samuel, l’Emir Abdullah de Transjordanie,
Herbert Samuel, Winston Churchill et Clémentine Churchill
Chapitre Douze. La Conférence du Caire, Mars à Décembre 1921 1921 Conférence du Caire : la Commission mésopotamienne avec Winston Churchill assis aux côtés de lionceaux en Mars 1921.
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Source : https://www.thenational.ae/business/winston-churchill-s-map-of-iraq-ready-to-unravel-over-oil-1.112047 T.E. Lawrence est au milieu du second rang.
On reconnait Gertrude Bell, deuxième à partir de la gauche au second rang : Gertrude Bell, Sir Sassoon Eskell, Field Marshal Edmund Allenby, Jafar Pasha al-Askari et Lawrence ; Winston Churchill au centre du premier rang ; à sa droite, les mains croisées, Herbert Samuel
Chapitre Douze. La Conférence du Caire, Mars à Décembre 1921 1921
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A gauche, gros plan sur Gertrude Bell, Sir Sassoon Eskell, Field Marshal Edmund Allenby Le Caire, 12 mars1921 « Nous sommes arrivés hier, T.E. Lawrence nous attendait à la gare ; nous avons filé dans ma chambre et discuté une heure. Après quoi, j’ai eu une longue conversation avec Clémentine, tandis que Sir Percy s’était enfermé avec Sir Churchill. Puis Sir Jeffrey Archer est ici, un homme sympathique avec ses deux charmants lionceaux qu’il va mettre au zoo Ja’far Pacha, Ministre de la Défense et Sassoon Eskell, Ministre des Finances, issu d’une grande famille juive de Bagdad ont été très flattés d’être invités. C’est un coup de maître de les inclure, cela donnera à la Conférence un aperçu de la réalité du gouvernement arabe ; après tout, on doit y décider de leur sort, pourquoi n’en seraient-ils pas ? (Photo ci-jointe prise le 28 mars 1921, où l’on reconnait les personnes citées ci-avant par Gertrude Bell)
A gauche, gros plan sur Marshal Edmund Allenby, Jafar Pasha et Lawrence
Chapitre Douze. La Conférence du Caire, Mars à Décembre 1921 174 1921 En avril 1921, les Britanniques convoquèrent des réunions de fonctionnaires britanniques et arabes au camp Hussein Emir Abdullah ibn à Amman, au cours desquelles le haut-commissaire britannique Herbert Samuel proclama Emir Abdullah dirigeant du nouvel Émirat de Transjordanie. Cette photographie, prise à ces réunions, montre le colonel T.E. Lawrence, Samuel, et Amir Abdullah.
T.E. Lawrence à Amman en 1921
https://www.flickr.com/photos/39411748@N06/6111397657/sizes/l/
Copyright flickr Amman vers 1921
Chapitre Douze. La Conférence du Caire, Mars à Décembre 1921 1921 T.E. Lawrence à Amman en 1921
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Chapitre Douze. La Conférence du Caire, Mars à Décembre 1921 1921 T.E. Lawrence à Amman en 1921
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Chapitre Douze. La Conférence du Caire, Mars à Décembre 1921 T.E. Lawrence à Amman en 1921 1921 https://www.wdl.org/fr/item/419/ Sur l'aérodrome à Amman. Colonel Lawrence (T.E Lawrence). Sir Herbert Samuel. Emir Abdullah. Avril 1921 Description En avril 1921, les Britanniques convoquèrent des réunions de fonctionnaires britanniques et arabes au camp Hussein Emir Abdullah ibn à Amman, au cours desquelles le haut-commissaire britannique Herbert Samuel proclama Emir Abdullah dirigeant du nouvel Émirat de Transjordanie. Cette photographie, prise à ces réunions, montre le colonel T.E. Lawrence, Samuel, et Emir Abdullah. L'homme à l'extrême droite est peut-être le Sheik Majid Pasha el Adwa, et la femme à l'extrême gauche pourrait être Gertrude Bell. La photographie fut prise par le département photo de la colonie américaine de Jérusalem, une communauté chrétienne utopique qui fut créée en 1881 et qui développa dans les années suivantes de substantielles archives sur le Moyen-Orient. Elle fait partie d'un album dans les documents de John D. Whiting, un membre de la colonie américaine de Jérusalem, dans les collections de la Bibliothèque du Congrès.
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Chapitre Treize. Hommage à Gertrude Bell Ma traduction d’un article du journal http://www.telegraph.co.uk/women/life/forgotten-female-lawrence-arabia-helped-create-modern-middle/
du 6 avril 2017
Comment l’oubliée «Lawrence d'Arabie femme » a aidé à créer le Moyen-Orient moderne Gertrude Bell était à l'époque la femme la plus puissante de l'Empire britannique • Margarette Driscoll Sur une photo prise à l'occasion de la Conférence du Caire de 1921, Gertrude Bell, élégante dans sa fourrure et son chapeau souple, bien qu'elle soit à dos de chameau, se trouve au cœur de l'action. D'un côté, Winston Churchill, de l’autre, TE Lawrence. Bell était son égal dans tous les sens: la première femme à obtenir une première (dans l'histoire moderne) d'Oxford, une archéologue, une linguiste, une arabiste, une aventurière et, peut-être, une espionne. En son temps, elle était sans doute la femme la plus puissante de l'Empire britannique - au centre des décisions qui ont créé le Moyen-Orient moderne et se répercutent encore sur les nouvelles du soir. Pourtant, alors que Lawrence est encore célèbre, elle a été largement oubliée.
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Chapitre Treize. Hommage à Gertrude Bell Lors de la Conférence du Caire, près des Pyramides entre Winston Churchill et Lawrence
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Chapitre Treize. Hommage à Gertrude Bell Lors de la Conférence du Caire, près des Pyramides entre Winston Churchill et Lawrence
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Chapitre Treize. Hommage à Gertrude Bell
L’émir Fayçal monte sur le trône d’Irak En bas, à droite, Gertrude Bell incline respectueusement la tête lors de l’intronisation de Fayçal
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Chapitre Treize. Hommage à Gertrude Bell
L’émir Fayçal monte sur le trône d’Irak
Gertrude Bell à la tête de la présence britannique en Irak
Elle est le « bras droit du roi
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Chapitre Treize. Hommage à Gertrude Bell
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Source : Biographie de Gertrude Bell par Christel Mouchard Agent secret et ambassadrice occulte au service de Sa Gracieuse Majesté durant la Grande Guerre, elle est la seule femme à participer au titre de conseiller aux conférences internationales de 1919 et 1921. Autre point commun avec T.E. Lawrence, elle allie un courage physique extrême à une grande fragilité sentimentale et comme lui, elle connaît une fin tragique : douloureusement frappée par la mort de son amant au front en 1915, elle ne s'en remettra jamais, et sa disparition à Bagdad, en 1926, au sommet de sa carrière, laisse planer des doutes. Inspiré par sa correspondance magnifique (dont les lettres échangées avec son amant), en grande partie conservée et jamais traduite en français, le livre dresse un portrait émouvant d'une grande dame de l'aventure
Aux côtés du roi Fayçal Ier, Gertrude Bell pose au milieu d'un groupe d'officiers britanniques en Irak en 1922. Elle n’a plus que 4 années à vivre.
Chapitre Treize. Hommage à Gertrude Bell Gertrude Bell au cinéma
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Comme pour Lawrence, un producteur de films, Werner Herzog, pensa à elle tout récemment (en 2015) Avec Nicole Kidman, Robert Pattinson, James Franco Source : https://fr.wikipedia.org/wiki/Queen_of_the_Desert Le film est basé sur la vie de Gertrude Bell, voyageuse, auteure, archéologue, exploratrice, cartographe et responsable politique anglaise. « Après avoir étudié l'histoire à l'université d'Oxford, Gertrude Bell étouffe au sein de la bonne société britannique. Son père l'envoie à Téhéran, où son oncle est en poste à l'ambassade. Elle tombe amoureuse de Henry Cadogan, jeune diplomate chargé de lui faire découvrir la Perse. Avec lui, elle étudie le farsi pour pouvoir lire les poètes persans dans le texte. Le père de Gertrude refuse qu'ils se marient, car Cadogan est un joueur invétéré, et ce dernier se suicidera. Fascinée par le désert, Gertrude retourne au Moyen-Orient, alors partie de l'empire ottoman, et décide de consacrer son temps à mener des recherches archéologiques et à étudier les Bédouins. Les représentants britanniques sur place ne le voient dans un premier temps pas d'un très bon œil, car ils craignent que les activités de Gertrude Bell ne perturbent leurs relations avec les autorités ottomanes et ne contrarient leurs projets impérialistes dans la région. Durant de longues années, Gertrude Bell parcourt la région, développant des contacts avec les différentes tribus et une connaissance approfondie de la situation politique locale. Elle tombe amoureuse du consul britannique à Damas Richard Doughty-Wylie, qui sera tué lors de la Première Guerre Mondiale, à Gallipoli. Ses connaissances la rendent très précieuse pour les autorités britanniques, qui lui confient un poste de conseillère politique. Elle devient très influente, et jouera un rôle majeur dans la reconfiguration du Moyen Orient après la chute de l'empire ottoman. »
Chapitre Treize. Hommage Ă Gertrude Bell
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Chapitre Treize. Hommage à Gertrude Bell
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Vidéos sur YouTube à regarder sans modération
Lien : https://www.youtube.com/watch?v=ioNmasyaStI
titre : IDFA 2016 | Trailer | Letters from Baghdad
Voici le film qui m’a vraiment plongé dans l’atmosphère proche-orientale et dans les lieux où a vécu Gertrude Bell
Chapitre Treize. Hommage à Gertrude Bell
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Quatre autres Vidéos sur You Tube
https://www.youtube.com/watch?v=RsZtMgKoUo8
Queen of the desert unofficial trail
https://www.youtube.com/watch?v=puQQDKzy7Yk&t=3101s Une aventurière en Irak : Gertrude Bell - bande-annonce ARTE, Un film de Sabine Krayenbühl et Zeva Oelbaum https://www.youtube.com/watch?v=rgPEcsnjCGk&t=1s
The Bell of Baghdad
https://www.youtube.com/watch?v=iqvcjL6ObH0&t=586s
T.E. Lawrence And How He Became Lawrence Of Arabia WHO DID WHAT IN WW1?
Chapitre Treize. Hommage à Gertrude Bell
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Cette photo et les suivantes sur Babylone et Bagdad sont extraites de la vidéo dont voici le lien : https://www.youtube.com/watch?v=puQQDKzy7Yk&t=3101s Une aventurière en Irak : Gertrude Bell - bande-annonce ARTE, un film de Sabine Krayenbühl et Zeva Oelbaum
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Babylone
https://www.youtube.com/watch?v=puQQDKzy7Yk&t=3101s À partir de 1892 et à l'issue d'un premier voyage en Perse, décrit dans son livre Persian pictures, Gertrude Bell multiplie les voyages en Orient, Palestine, Syrie et Arabie (qu'elle traverse six fois) et en tire un second livre, Syria, the desert and the sown. En été, elle multiplie les premières dans les Alpes. À partir de 1907, elle participe à des campagnes de recherches archéologiques sur plusieurs sites le long de l'Euphrate.
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https://www.youtube.com/watch?v=puQQDKzy7Yk&t=3101s
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Babylone
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https://fr.wikipedia.org/wiki/Gertrude_Bell Lorsque la situation est stabilisée, Gertrude Bell commence à rassembler ce qui constitue les collections du Musée archéologique de Bagdad, tout d’abord abrité dans les salles du palais royal. Elle dirige les fouilles et examine les trouvailles. Malgré l’opposition européenne, elle insiste pour que les trésors mis au jour restent dans leur pays d'origine, s’assurant ainsi que son musée se constituerait une collection d’antiquités locales. Celui-ci ouvre officiellement ses portes en juin 1926. Il deviendra plus tard le musée national d'Irak. Après son décès, son testament permettra la création de l'École britannique d'archéologie d’Irak.
Gertrude Bell et T.E. Lawrence En 1921
En 1916, Gertrude Bell rencontre le Prince Saud avec Cox (1864-1937) Qui fut « Colonial Office Administrator » au Moyen-Orient
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Source : Daily Beast https://www.thedailybeast.com/gertrude-of-arabia-the-woman-who-invented-iraq Gertrude d'Arabie, la femme qui a inventé l'Irak Gertrude d'Arabie a truqué une élection, a installé un roi loyal aux Britanniques, a tracé de nouvelles frontières et nous a donné le pays ingouvernable d'aujourd'hui. CLIVE IRVING 06.17.14 CLIVE IRVING 06.17.14 5:45 AM ET
Ma traduction de la référence ci-dessus : Elle vint à Bagdad après des mois passés dans l'un des déserts les plus rébarbatifs du monde, une femme anglaise stoïque et minuscule, âgée de 45 ans, avec son petit groupe d'hommes. Elle avait traversé des contrées sans loi, tenue sous la menace d'une arme à feu par des voleurs, faite prisonnière dans une ville qu'aucun Occidental n'avait vue depuis 20 ans. C'était quelques mois avant le déclenchement de la Première Guerre mondiale. Bagdad était sous un régime loyal aux Turcs ottomans. Les autorités turques de Constantinople avaient, à contrecœur, donné à cette femme persévérante la permission de se lancer dans l'odyssée du désert, la croyant archéologue et savante arabe, en plus d'être une espèce d'exploratrice anglaise un peu fofolle que ces mêmes autorités avaient déjà rencontrée. Elle était, en fait, une espionne et ses maîtres britanniques lui avaient dit que si elle avait des ennuis, elle ne devait pas compter sur eux pour s’en sortir. Moins de dix ans plus tard, Gertrude Bell serait de retour à Bagdad, après avoir truqué une élection, installé un roi fidèle aux Britanniques, réorganisé le gouvernement et fixé, sur la carte, les frontières d'un nouvel Irak. Le Moyen-Orient tel que nous le connaissons était, en grande partie, l'idée d'une petite coterie composée d'érudits britanniques, d'archéologues, d'officiers militaires et d'administrateurs coloniaux qu'on appelait les orientalistes - c'est l'orient selon la définition faite par les Grecs, signifiant tout ce qui est à l'Est de la Méditerranée.
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Suite de ma traduction : Pendant des décennies, à partir du milieu du 19ème siècle, les orientalistes ont exploré le désert et y ont trouvé les ruines des grandes puissances du monde antique - l'Egypte, l'Assyrie, la Babylonie, la Perse. Grâce à l'archéologie, ils ont révélé ces splendeurs au monde moderne. Ils se demandaient pourquoi ces cultures urbanisées préchrétiennes, riches et profondément enfouies, finissaient par être ensevelies par les sables mouvants du désert, restant inconnues et ignorées par les tribus arabes, turques et perses. Les nombreuses gloires de Babylone, par exemple, sont alors inexplorées non loin des limites de Bagdad. Parmi les explorateurs, un état d'esprit empreint de paternalisme s'est développé. S'ils n'avaient pas fait ces découvertes, qui connaîtrait ces grandes villes? Si les Arabes prenaient les artefacts, ce serait, pour ces hommes, un pillage aveugle; si les savants occidentaux les renvoyaient chez eux, souvent en grandes expéditions, c'était pour les conserver pour la postérité. Les Ottomans avaient dirigé l'Arabie à travers un système décentralisé de provinces, dirigées par les gouverneurs qu'elles avaient nommés. Les conflits tribaux, sectaires et territoriaux en ont fait un endroit turbulent, malgré le marteau de la domination ottomane. Sous un système plus centralisé, l'endroit aurait été ingouvernable. Mais les Turcs n'ont jamais entretenu l'idée occidentale de construire une nation, c'était ce qu'ils pouvaient faire pour garder un semblant d'ordre. Les orientalistes pensaient différemment. L'idée occidentale de construire la nation était l'avenir de l'Arabie. Alors que la Première Guerre mondiale touchait à sa fin et que l'Empire ottoman s'effondrait, les orientalistes voyaient une opportunité d'apporter une cohérence moderne au désert en imposant de nouveaux royaumes de leur propre conception, aussi longtemps que les rois seraient conformes aux intérêts stratégiques des Britanniques. Dans cette coterie d'intrigants, arrivèrent deux non-conformistes, tous deux érudits, tous deux parlant couramment l'arabe, à la fois de petite taille et psychologiquement fragiles, tous deux capables de prouesses extraordinaires d'exploration du désert - un jeune homme appelé T.E. Lawrence et Gertrude Bell, une connaisseuse plus chevronnée de la vie du désert. Tous deux avaient été recrutés avant la Première Guerre mondiale pour recueillir des renseignements sur les Ottomans. Les deux étaient difficiles à loger dans une machine militaire et diplomatique normale et ont fini par travailler pour un groupe clandestin au Caire appelé « le Bureau Arabe », qui était plus conscient de leurs dons singuliers et plus tolérant de leurs habitudes. L’expédition épique de Bell dans le désert en 1913-14 était déjà légendaire. Son objectif était une ville nommée « Hail » qu'aucun Européen n'avait atteinte depuis 1893. Sous le couvert de la recherche archéologique, son but réel était d'évaluer la force d'une famille
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Suite de ma traduction : meurtrière appelée Al Rashids, dont la capitale était « Hail ». Les Rashids avaient été expulsés de Riyad par le jeune Abdul Aziz bin Abdurrahman al Saud, autrement connu sous le nom d'Ibn Saud, qui devait devenir le fondateur de l'Arabie Saoudite. Malgré les rigueurs du terrain, Bell était aussi sensible à l'appel spirituel du désert que d'autres, comme son jeune protégé Lawrence. «Parfois, je me suis couchée avec un cœur si lourd que je pensais ne pas pouvoir supporter le désert le lendemain», écrit-elle. "Puis quand venait l'aube, douce et bénie, s’étendant sur la large plaine et descendant les longues pentes des petits creux, il finissait par me séduire aussi ..." Quand elle a atteint Hail, les Rashids étaient suspicieux et l'ont mise sous une sorte de résidence surveillée dans le complexe royal.
Deux vues de Hail et ci-dessus sa résidence surveillée
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Suite de ma traduction : Mais en tant que femme, Bell jouissait d'un avantage sur les collègues masculins qu'elle devait déployer dans de nombreuses missions: molester ou blesser les femmes était contraire au code de conduite du désert, même dans une famille aussi meurtrière que les Rashids. Pendant une semaine environ, Bell fut chaleureusement accueillie par les femmes de cette société polygame, dont les commérages alimentaient une riche source d'informations sur les intrigues du palais, qui étaient nombreuses. De là, elle put voir ce que ses gardiens britanniques pensaient : que les Rashids étaient les hommes d'hier et que les Saoudiens seraient probablement un pouvoir formidable et indépendant en Arabie. Les Rashids l'ont libérée, et elle a pu se rendre à Bagdad, Damas, et à la maison, à Londres. C'est dans ce genre de savoir que Bell a pris une position influente quand la guerre a pris fin et que les puissances européennes ont décidé comment elles allaient scinder l'Arabie. Lawrence s'était engagé auprès des princes de la tribu hachémite, notamment Fayçal, avec qui il s'était battu contre les Turcs, et leur avait promis Damas. Mais à l'insu de Lawrence, une entente secrète avait été conclue avec les Français, qui voulaient contrôler la Méditerranée orientale et obtenir Damas tandis que la Grande-Bretagne comblerait le vide laissé par l'effondrement de l'Empire ottoman en retravaillant la carte de l'Arabie. Les Britanniques étaient plus conscients que les Français de l'importance que le pétrole prendrait. La Syrie, nouvel État sujet français, était peu prometteuse en tant que prospect pétrolier. Le premier gisement de pétrole du Moyen-Orient a commencé à pomper en Perse à la tête du golfe Persique en 1911, sous contrôle britannique, et les géologues soupçonnaient, à juste titre, que de vastes réserves de pétrole étaient inexploitées en Irak et en Perse. Alors que Lawrence quitta la Conférence de paix de Paris en 1919 frappé par la culpabilité d'une trahison britannique des Arabes, à laquelle il n'avait pas participé, Bell fut envoyée à Bagdad, où Fayçal devait recevoir son prix de consolation : le trône d'un nouvel Irak. En plus de la perspective d'énormes réserves de pétrole, ce nouvel Irak était crucial pour les lignes de communication vers le grand joyau de l'Empire britannique, l'Inde. Et, ostensiblement, ce sont les diplomates et les généraux de l'administration indienne qui ont organisé le spectacle à Bagdad. Mais ils dépendaient de Bell en tant qu'experte et négociatrice, parlant couramment l'arabe et habituée aux schismes et aux vendettas de la région. En fait, bon nombre des réunions décisives, au cours desquelles les Britanniques se sont efforcés de créer un gouvernement provisoire, ont eu lieu dans la propre maison de Bell. Le 23 août 1921, lors d'une cérémonie dans le centre de Bagdad, Fayçal a été installé comme monarque de l'Irak, même s'il n'avait pas de racines tribales dans le pays pour aider sa légitimité. «Nous avons couronné notre roi», écrit avec soulagement Bell. Et elle déclara au sujet de cette élection (Déclaration qui serait répétée quelques décennies plus tard par Saddam Hussein), que Fayçal avait obtenu l’approbation de 96 pour cent de la population, alors qu’il était le seul candidat et la majorité de la population était analphabète. En effet, Bell était tellement enthousiasmée par sa confiance dans la nation, qu'elle avait contribué à créer, qu'elle s’emporta à dire : «Avant de mourir, j’espère voir Fayçal gouverner depuis la frontière perse jusqu’à la Méditerranée». En réalité, les frontières irakiennes
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Suite de ma traduction : ont été arbitrairement dessinées et ont ignoré 2000 ans d'occupation tribale, sectaire et nomade. La frontière perse était la seule frontière fermement délimitée, affirmée par les montagnes. Au-delà de Bagdad, la ligne tracée entre la Syrie, désormais propriété de la France, et l'Irak relevait davantage de la cartographie que de l'anthropologie. Rien n'avait refroidi les hostilités innées des chiites, dans le sud, qui étaient pratiquement non représentés dans la nouvelle assemblée de Bell, et les sunnites au nord, ainsi que les Kurdes, les Arméniens et les Turcs, chacun avec son propre gazon. Lawrence, en effet, avait protesté que l'inclusion des Kurdes était une erreur. Et la frontière du désert dans le sud était, selon les propres mots de Bell, «encore indéfini». La raison de ceci était Ibn Saud. Bell a écrit dans une lettre à son père: «J'ai tracé sur la carte ce que je pense devrait être nos limites du désert.» Finalement, cette ligne a été réglée par les Saoudiens, dont les guerriers wahhabites étaient la force la plus formidable dans le désert, présageant ce que beaucoup d'autres Arabes ont fait à cette époque : l'Irak était une construction occidentale défiant des milliers d'années d'histoire, avec un roi fantoche étranger qui ne survivrait pas longtemps et des forces internes qui étaient centrifuges plutôt que cohérentes. Pendant un certain temps, Bell fut le visage populaire et admiré du contingent britannique à Bagdad. Un visiteur américain lui a plu en l'appelant «Le premier citoyen de l'Irak». Les Arabes l'ont appelée «Al Khatun», ce qui signifie une femme noble qui a gagné le respect. Elle allait à cheval et nageait tous les jours, ce qui diminuait quelque peu les avantages de fumer abondamment en public. Elle n'avait pas non plus caché le fait qu'elle était athée. Il semblait qu'elle était plus à l'aise en compagnie des Arabes qu'elle ne l'avait été parmi ses pairs au Caire. Lawrence, par exemple, bien que respectueux de son érudition, pensait que Bell «n'avait pas une grande profondeur d'esprit» et politiquement était un pauvre juge des gens et «changeait de direction comme une girouette» Sir Mark Sykes, un diplomate croustillant qui avait été de mèche avec les Français pour leur donner Damas, fut plus provocateur, Il l'appelait «un sac de bavardage idiot, une menteuse infernale, un âne vaniteux, jubilatoire, crétin, égoïste». Parfois, Bell a révélé une sombre connaissance d’elle-même. En 1923, elle écrivit à son père: «Au fond de moi, nous, les gens de la guerre, ne pouvons jamais retourner à la santé mentale. Le choc a été trop grand; nous sommes déséquilibrés. Je suis consciente que j'ai moi-même beaucoup moins de contrôle sur mes propres émotions que j'en avais auparavant. " À ce moment-là, elle n'avait plus que trois ans à vivre et devenait fragile à cause du surmenage. Elle a décrit sa routine dans une lettre: «Je me lève à 5h30, fais des exercices jusqu'à 5h45 et marche dans le jardin jusqu'à 6 ou un peu après avoir coupé des fleurs. Tout ce qui pousse maintenant est un beau double jasmin dont j'ai des bols, plein tous les jours, et des zinnias, laids et utiles. Je déjeune à 6h40 sur un œuf et des fruits ... pars en voiture pour le bureau à 6h55 et arrive à 7h ... "En plus d'administrer à la manière d'un fonctionnaire colonial, elle a souvent agi comme un vice-roi, recevant un flot de cheiks tribaux, des responsables arabes ou simplement des citoyens avec des griefs. Le roi devait être géré, comme s’il était assis dans son jardin "en robe arabe, avec le blanc et l'or des
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Suite de ma traduction : princes de La Mecque." Mais elle a également consacré une grande partie de son temps à une passion personnelle : créer le Musée de l'Irak à Bagdad. Elle a rassemblé une collection inestimable de trésors du monde de l'antiquité - rappelant au peuple irakien comment les premières civilisations urbaines s'étaient épanouies autour du Tigre et de l'Euphrate. Il y avait, cependant, d'autres amours qui ont démenti l'apparition d'une vieille fille desséchée, bourreau de travail. Elle a vécu avec les souvenirs de deux romances passionnées, toutes deux contrariées. À l'âge de 24 ans, elle s'est fiancée à un jeune diplomate, mais son riche père industriel l'a jugé comme étant un parti inadéquat et, à la manière victorienne complaisante, elle a rompu cette liaison. Sa deuxième affaire fut beaucoup plus profonde, tragique et, dans ses effets, éternelle. Elle est tombée amoureuse du colonel Charles Doughty-Wylie, un soldat connu pour ses antécédents de bravoure, avec des regards de star de cinéma appropriés. Mais DoughtyWylie était marié, et tant que la guerre les occupait, aucun des deux ne voyait d'issue. Bell était, cependant, follement éprise : «Je ne peux pas dormir, lui écrivait-elle, je ne peux pas dormir. Il est une heure du dimanche. J'ai essayé de dormir, chaque nuit ça devient de moins en moins possible. Tu es entre moi et tout repos; mais hors de tes bras il n'y a pas de repos. Je flambe et je suis consumée. " Il a répondu en nature: «Tu m'as donné un nouveau monde, Gertrude. J'ai souvent aimé les femmes comme un homme, comme je les aime, bien et mal, peu et beaucoup ... Mais tout est derrière moi. " Doughty-Wylie mourut lors de l'assaut amphibie sur les Turcs à Gallipoli en 1916 - mal conçu par Winston Churchill comme une tentative de frapper le «ventre mou» de l'Empire ottoman. Bell est décédée chez elle, près du Tigre, à Bagdad, en juillet 1926, à l'âge de 57 ans. Elle avait pris une overdose de barbituriques, délibérément ou accidentellement, c'était impossible à dire. Lawrence était alors un reclus, en fuite du road show conçu par le journaliste américain Lowell Thomas qui l'avait transformé, en tant que Lawrence d'Arabie, en l'homme le plus célèbre de la Terre. Mais c'est Gertrude Bell, qui n'a jamais été une personnalité publique, qui a laissé la plus grande marque sur le Moyen-Orient, pour le meilleur ou pour le pire. Le roi Fayçal, qui souffrait depuis quelque temps, mourut en Suisse en 1933, à l'âge de 48 ans, et son fils, le prince Ghazi lui succéda. La monarchie fut renversée par un coup militaire pro-britannique en 1938, un régime qui finirait par muter en celui de Saddam Hussein en 1979. Fin de ma traduction de la référence suivante : https://www.thedailybeast.com/gertrude-of-arabia-the-woman-who-invented-iraq
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ElleChapitre est morteQuatorze. à Bagdad en dansde unla cimetière oublié la renonce capitale. Photo le 30 avril 2006. Et1926 c’estetaurepose moment célébrité que de T.E. à elle prise (1922) REUTERS / Ali Jasim
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1922 : le Deuxième Classe ROSS à la Royal Air Force A l’été 1922, pendant que Bell travaille en Irak, Lawrence a terminé son contrat au Colonial Office. Et il publie « Les Sept Piliers de la Sagesse » version Oxford. C’est aussi à cette époque qu’il va décider de travailler dans la Royal Air Force entant que « Deuxième Classe » et qu’il changera de nom puisqu’il s’appellera Ross. Changer de nom n’est pas chose aisée, et plus qu’aujourd’hui encore semblable démarche nécessite des recommandations. Et il se dit que l’âge avançant et la santé se dégradant, il ne serait pas accepté. Dans sa chambrée, personne ne sait que ce compagnon est en fait un LieutenantColonel de l’Armée du Proche-Orient. Il vivait en fait la même vie que les engagés à cette époque en Angleterre. Et Lawrence semble apprécier cette vie-là où il partage son temps entre les corvées patates et les balais… Après ce qu’il a vécu et ce qu’il est devenu, il aurait pu pourtant obtenir un poste gratifiant quelque part dans l’empire britannique. Et non, il a choisi d’être Deuxième Classe. On lui a, bien sûr, demandé pourquoi il agissait de la sorte. Et la réponse qu’il a donnée fut plutôt un aveu : « J’ai aimé profondément une personne arabe, alors j’ai trouvé que ce serait un beau cadeau à lui faire si je donnais la liberté aux arabes. J’ai accompli cette tâche, maintenant, je fais ce qu’il me plaît.
A droite, le Lieutenant-Colonel T.E. Lawrence A gauche, le deuxième classe T.E. Ross, et plus tard T.E. Shaw
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1922 : le Deuxième Classe ROSS à la Royal Air Force Rappelons que Dahoum a été engagé dans la révolte arabe par Lawrence et qu’il est mort à Damas. Maintenant, il y a un autre jeune homme, un certain Bruce, dont le principal rôle fut de flageller Lawrence. Pourquoi ? Voulait-il se punir d’une action ou d’une omission ? Était-ce la mort de Dahoum ? Pas de réponse. Ou peut-être quelques réflexions par-ci par-là : Ma traduction de : http://yesterdayremembered.co.uk/memory/1519/ En 1922, A Uxbridge, dans une école de formation des recrues de la Royal Air Force, se présente le Seconde Classe, John Ross. Il y suivit une formation de trois mois. Son vrai nom était T E Lawrence - mieux connu sous le nom de Lawrence d'Arabie. Plus tard, lorsqu'on lui a demandé pourquoi il s'était enrôlé dans les rangs, il a répondu qu'il voulait faire pénitence pour une vie si riche. Son livre « The Mint » relate son séjour à Uxbridge. Ma traduction de https://www.theguardian.com/uk/2002/may/29/humanities.filmnews Le dossier médical de Lawrence révèle que les médecins de la RAF ont enregistré «des cicatrices sur les fesses», «trois cicatrices superficielles sur la partie inférieure du dos» et «quatre cicatrices superficielles sur le côté gauche». Ils offrent peut-être de nouvelles preuves pour son récit, qui est contesté, d'être battu et violé lors de sa capture par les Turcs en 1917; Cependant, certains pourraient être le résultat de coups que lui administra un soldat qu’il avait rétribué pour cela alors qu'il était dans le Corps de chars après la guerre.
T.E. Lawrence
Dahoum
Bruce
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1923 : Lawrence exclu de la Royal Air Force ©Renouard, Michel. Lawrence d'Arabie (Folio Biographies) (French Edition) (Emplacements du Kindle 3084-3089). Editions Gallimard. Édition du Kindle. « En janvier 1923, Lawrence est exclu de la RAF. Quelqu’un, en effet, a vendu la mèche (lui-même peut-être, car Lawrence est souvent fort naïf dans ses rapports avec les rédacteurs en chef). Et l’information est publiée à la une du Daily Express, le 27 décembre : le célèbre Lawrence d’Arabie est devenu simple soldat à la RAF. Dès le lendemain, tout Fleet Street est sur les dents. Le soldat Ross n’aura vécu que quelques semaines. Embarrassé, Hugh Trenchard n’a d’autre solution que de mettre fin à l’engagement de son protégé, car cette révélation met en porte-à-faux les supérieurs hiérarchiques de Lawrence à Farnborough. Comment pourraient-ils continuer à donner des ordres au fameux colonel Lawrence ? Le divorce » ©Renouard, Michel. Lawrence d'Arabie (Folio Biographies) (French Edition) (Emplacements du Kindle 3092-3096). Editions Gallimard. Édition du Kindle. « Le voilà qui rejoint l’armée de terre, le 12 mars 1923, au camp de Bovington, la capitale des blindés, dans le Dorset, entre Dorchester et Wareham. Il restera plus de deux ans dans la Royal Tank Corps. Exit le soldat Ross, qui se fait désormais appeler T.E. Shaw. Choisitil ce patronyme par déférence pour Bernard Shaw ? Non, car celui-ci n’était pas alors un de ses proches. C’est le hasard qui, en l’occurrence, en décida. »
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1923-1925 : Le Seconde Classe T.E. Shaw est incorporé dans les Blindés au camp de Bovington
Lawrence a loué un chalet en 1923 à Moreton (Cloud Hills) alors qu'il était stationné au camp voisin de Bovington avec le Corps de blindés. Il l'a rendu habitable avec l'aide d'un ami.
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1923-1925 : Le Seconde Classe T.E. Shaw est incorporé dans les Blindés au camp de Bovington
Sa maison, Clouds Hill à Moreton ©Renouard, Michel. Lawrence d'Arabie (Folio Biographies) (French Edition) (Emplacements du Kindle 3132-3136). Editions Gallimard. Édition du Kindle. Il l'a décrite comme un paradis terrestre et a écrit: «Rien dans Clouds Hill ne doit être un souci pour le monde, tant que je le possède, il n'y aura rien d'exquis ou d’unique en lui, rien pour m'ancrer. Le chalet ne disposait pas de lumières électriques, mais bien trois salles de séjour décrites comme : une salle à manger, une salle de livres et une salle de musique. Pour l'isolation thermique, la salle à manger était recouverte d'amiante, puis d'une feuille d'aluminium, et il gardait sa nourriture sous des cloches de verre. Dans la salle des livres, il installa un grand divan en cuir, et dans la salle de musique, au-dessus, il avait son phonographe "avec une énorme corne d'amplification", un canapé en cuir et une chaise. Lawrence en fera, au fil du temps, sa maison. Il la loue d’abord pour un prix symbolique (car ce grand bricoleur s’est engagé à la restaurer), et finit par l’acheter, en 1929. Sa vie d’écrivain-traducteur-éditeur-soldat devient, dès lors, plus facile : Lawrence a désormais un point de chute, où il va ranger ses livres, recevoir ses amis et écouter des disques sur son gramophone. Facile de s’y réfugier, sur sa moto Brough Superior. Lawrence est déjà connu pour rouler à tombeau ouvert.
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1923-1925 : Le Seconde Classe T.E. Shaw est incorporé dans les Blindés au camp de Bovington
©Renouard, Michel. Lawrence d'Arabie (Folio Biographies) (French Edition) (Emplacements du Kindle 3106-3108). Editions Gallimard. Édition du Kindle. « Dès le 29 mars 1923 (il deviendra très vite un fréquent visiteur de Thomas Hardy et de sa femme Florence). Si bien que, même dans son uniforme kaki qu’il déteste, il continue à avoir une vie sociale bien remplie, en marge d’une activité professionnelle sans éclat, puisqu’il est magasinier. » Lawrence au camp de Bovington en 1924 ; il est âgé de 36 ans
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1923-1925 : Le Seconde Classe T.E. Shaw est incorporé dans les Blindés au camp de Bovington Musée de Bovington Il présente le développement complet des chars britanniques, depuis Little Willie jusqu'au Mark VIII « Liberty », plus un exemple de Mark V, un des rares chars de cette époque encore en état de marche. Il abrite aussi une exposition sur la vie de Thomas Edward Lawrence (Lawrence d'Arabie), qui vivait non loin de là à Clouds Hill cottage et fut soldat à Bovington sous le pseudonyme de « T.E. Shaw » entre 1923 et 1925. Photo : voir lien suivant : Par Hohum — Travail personnel, CC BY-SA 3.0, https://commons.wikimedia.org/w/index.php?curid=5546364
Chapitre Quatorze. Et c’est au moment de la célébrité que T.E. renonce à elle 1923-1925 : Le Seconde Classe T.E. Shaw est incorporé dans les Blindés au camp de Bovington Vue aérienne actuelle du camp de Bovington et du Tank Museum
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Chapitre Quatorze. Et c’est au moment de la célébrité que T.E. renonce à elle 1923-1925 : Le Seconde Classe Shaw est incorporé dans les Blindés au camp de Bovington Vue aérienne actuelle du Tank Museum
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Chapitre Quatorze. Et c’est au moment de la célébrité que T.E. renonce à elle En 1925, réintégré dans la RAF, il est muté à Cranwell dans le Lincolnshire
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En 1925, réintégré dans la RAF, il est muté à Cranwell dans le Lincolnshire
https://3.bp.blogspot.com/-Gg0RJwYIWp4/VxUjLpjwiSI/AAAAAAAAZKA/HwLEB784uzoSPJK50Wr7wQazenEZXvZCACLcB/s1600/lincs2%2B002.JPG Traduction de la plaque posée sur la façade de la maison, à gauche : Sur ce site, en 1925, le soldat et auteur T E Lawrence logea au service de la RAF de Cranwell. Et de ce temps-là, il écrivit son livre « Les Sept Piliers de la Sagesse », le récit légendaire de son commandement de l’insurrection arabe contre les Turcs en Syrie pendant la Première Guerre Mondiale.
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En 1925, réintégré dans la RAF, il est muté à Cranwell dans le Lincolnshire Ma traduction du lien suivant : https://store.paulfrasercollectibles.com/blogs/books-manuscripts/te-lawrence-cranwell-edition-of-seven-pillars-of-wisdom-toauction Une rare édition "Cranwell" des Sept Piliers de la Sagesse de TE Lawrence - Un Triomphe, elle est évaluée à £ 15 000-20 000 ($ 24 480-32 640) avant une vente à Lyon et à Turnbull à Edimbourg. Le lot sera en tête de la vente aux enchères de livres rares, cartes et manuscrits le 15 janvier. Lawrence Cranwell Piliers Lyon L'édition Cranwell a été imprimée en privé par Lawrence en 1926 Il comporte une lettre de Lawrence à Harry Goldie, avec qui il a servi dans le Hijaz en 1917-1919, qui se lit comme suit: "Vous, ayant été l'un de nous, obtenez (si vous le voulez) une copie gratuite du texte des abonnés édition. "Je l'ai stipulé dans ma lettre aux abonnés, c'est exactement le même texte qu'ils ont, mais il n'y a aucune des illustrations ... Je suppose, d'après votre lettre, que vous aimeriez une de ces copies privées, et envoyez-le quand c'est prêt. " La copie est l'une des 211 éditions "Cranwell" que Lawrence a imprimées en privé à ses frais personnels en 1926. Parmi celles-ci, 170 sont complètes et 32 sont manquantes trois plaques - avec neuf qui ne comportent que des plaques. Les 32 exemplaires des plaques manquantes, y compris l'exemple de la vente, ont été remis aux soldats qui servaient sous ses ordres et qui n'avaient pas les moyens de payer le prix fort du livre. L'année dernière, une autre édition "Cranwell", l'un des 170 exemplaires complets, s'est vendue 50 450 £ (82 334 $) à Bonhams London. Nous avons une gamme de livres et de manuscrits rares à acheter, y compris cette rare copie signée d’Orlando: A Memoir de Virginia Woolf. Fin de traduction
Chapitre Quatorze. Et c’est au moment de la célébrité que T.E. renonce à elle En 1925, réintégré dans la RAF, il est muté à Cranwell dans le Lincolnshire Mes traductions d’extraits du lien suivant : http://www.telsociety.org.uk/places-to-visit/cranwell-lincoln/ Rédigé par la T.E. Lawrence Society Après que Lawrence soit rentré à la RAF en août 1925, il a servi à titre d'aviateur au Collège des cadets de Cranwell jusqu’en décembre 1926, en portant le nom de T. E. Shaw Il fut affecté au vol B, comme employé des hommes qui entretenaient l'avion destiné à l’enseignement du vol aux cadets. C'est là qu'une nouvelle et heureuse phase de sa vie a commencé. Il prit ce rôle au sérieux et se fit solides amis parmi ses camarades d'aviation. Cette période de contentement relatif est reflétée dans les derniers chapitres de The Mint, son livre sur la RAF. Lawrence a acheté une nouvelle moto Brough Superior pour célébrer son retour à la RAF et c'est sur cette SS 100 de 1925, nommée George V, qu'il fait de nombreux voyages partout à la campagne pour le pur plaisir de rouler. Un film cinématographique a été fait de lui sur George V à Cranwell - le seul film connu de lui sur l'une de ses Brough T. E. Lawrence, The Mint : « Un autre virage: et j'ai l'honneur de l'une des routes les plus droites et les plus rapides d'Angleterre. La barbe de mon échappement se déroula comme une longue corde derrière moi. Bientôt ma vitesse le brisa, et j'entendis seulement les pleurs du vent que ma tête battante fendit et écarta. Les pleurs s’élevèrent avec ma vitesse vers un cri aigu tandis que la froideur de l'air ruisselait comme deux jets d'eau glacée (…) » Fin de traduction
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Chapitre Quatorze. Et c’est au moment de la célébrité que T.E. renonce à elle
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1927 – 1928 : Lawrence a été affecté à Karachi Ma traduction du lien suivant : https://thekarachiwalla.com/2011/08/03/city-secret-lawrence-of-karachi/ T.E. Lawrence a passé plus d'un an à Karachi. Il a été affecté au Royal Air Force Depot à Drigh Road en 1927 et y a servi jusqu'en mai 1928. La station était utilisée comme base pour l'assemblage des avions qui étaient envoyés aux stations de la RAF dans l’Inde entière. Ses lettres à ses amis et à sa famille nous donnent un aperçu de son séjour à Karachi. T.E. Lawrence passait ses journées à faire son travail de routine, qui consistait à tenir des registres des réparations de moteur et d'autres travaux d'entretien. Cela semble-t-il étrange? Bien sûr! Comparez-le au légendaire Lawrence d'Arabie qui a mené la révolte contre les Turcs, ce qui a fait sa notoriété sur les générations à venir. La théorie du complot selon laquelle il aurait pu être là-bas pour espionner les communistes est répandue pour des raisons évidentes. Une autre raison plausible pourrait être son inconfort dû à sa célébrité et le point de mire dont il était l’objet, et qu'il ne pouvait pas supporter, et cela l'a conduit à demander un transfert en Inde. Le travail quotidien et la routine sans histoires de ses journées lui donnaient l'occasion de lire et d'écrire. Il accrut sa collection de livres et écrit plus de 100 lettres en un an, qui décrivent les environs et son désir nostalgique des déserts d'Arabie. (…) C'est un désert, très semblable à l'Arabie: et toutes sortes de ressemblances envoûtantes (ânes de meute, la couleur et la coupe des vêtements d'hommes, un laurier rose en fleur dans la vallée, chameaux-selles, tamaris) qui tentent de me rappeler ce que j’ai voulu chasser désespérément de mon esprit pendant 8 ans.
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1927 – 1928 : Lawrence a été affecté à Karachi Suite de ma traduction du lien suivant : https://thekarachiwalla.com/2011/08/03/city-secret-lawrence-of-karachi/ Source de citation: T.E. Lawrence à Charlotte Shaw 28 janvier 1927, Lettres II p.12 " «Mes promenades, comme je l'ai dit, ne se font que sur l'aérodrome, un terrain plat d'un mille (juste légèrement teinté de vert) entre le chemin de fer principal et une vallée sèche de quatre milles de large. Des sillons de sable envahis de tamaris couleur de poussière. Au bout de l'aérodrome se trouve une banque de pierre, peut-être vingt pieds de haut, sur laquelle je m'assieds à côté d'un cactus, et regarde le camp d'ici, comme un aqueduc romain brisé, avec ses rangées d'arcs sombres sur deux étages, et un toit plat de carreaux marseillais lorrains ci-dessus. Au nord du chemin de fer, il y a une masse de bâtiments, des logements familiaux, des maisons d'officiers, des mess et des hôpitaux. Peu attrayant, puisqu'il n'a pas de plan, pas de raison d'être ni de foyer, comme un village cultivé. Cela a été délibérément planifié, et ne parvient pas à justifier son créateur. Source de citation: T.E. Lawrence à Charlotte Shaw 16 mars 1927, Lettres II p.43 Lawrence n'était pas non plus satisfait de la situation à la base de la RAF. Il écrit: «Nos lits sont étroits et rapprochés, nos cuisiniers affreux; notre vie harcelée par les ordres » (Lettre à Apsley Cherry-Gerrard, 4 avril 1927, Karachi) Lawrence fut envoyé à Miranshah dans la NWFP à la mi-1928, terminant son aventure à Karachi. Fin de ma traduction T E Lawrence comme aviateur sur l'aérodrome de Fort Miranshah au Waziristan, en Inde (sur la frontière nord-ouest) pendant son service dans la Royal Air Force.
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1927 – 1928 : Lawrence a été affecté à Karachi puis au Warziristan
Karachi est au Sud de cette carte et le Warziristan, sa prochaine étape est au Nord Karachi est aujourd’hui, la plus grande ville du Pakistan et le Warziristan est une région montagneuse du nord-ouest du Pakistan, située dans les régions tribales, à la frontalière de l'Afghanistan. Historiquement, la région avait déjà été le siège d'une résistance à l'Empire britannique, qui depuis l'Inde poursuivait son effort de colonisation des terres alentour (notamment par son rôle de grande puissance prise dans la géopolitique du Grand Jeu), à l'image de la campagne du Waziristan (1919-1920).
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1927 – 1928 : Lawrence a été affecté à Karachi puis au Warziristan Ma traduction du lien suivant : https://defence.pk/pdf/threads/lawrence-of-arabia-in-waziristan.320850/ Titre : Lawrence d’Arabie au Waziristan Lawrence œuvrait comme employé dans la station sans fil de Miranshah. On le voit (Photo page suivante) en train de soigner son poignet qu'il avait brisé en 1926 à la RAF de Cranwell. Lawrence a écrit que « le poignet lui a fait mal pendant si longtemps que le soigner devint une habitude ». Gilbert C. G. Lewis, un soldat dans l'armée indienne, lut ceci dans une lettre en 1928: - Vous connaissez le colonel Lawrence, celui qui s'est fait un nom en Arabie pendant la guerre? Il est, actuellement à la R.A.F. à Miranshah (Il fait partie de ceux avec lesquels nous jouons au hockey à Idak) en tant qu’employé de bureau! Vous aviez probablement entendu qu'il avait rejoint la R.A.F. en tant que soldat de deuxième classe, pour échapper à la publicité. J'ai essayé de les persuader de le faire venir avec leur équipe la prochaine fois qu'ils viendraient, mais apparemment il ne s'intéresse pas beaucoup aux jeux! On aurait pensé qu'il aurait Charlotte Shaw pu trouver beaucoup de meilleurs moyens d'éviter la publicité, car la vie d'un particulier doit être plutôt ennuyeuse pour celui qui a toujours fait plus ou moins à sa guise. Ils disent qu'il passe le plus clair de son temps libre à taper à la machine! ... Lawrence a apparemment pris une pause de deux ans en Inde pour écrire son livre The Mint. Engagé comme un humble aviateur sous le nom de T. E. Shaw, il correspond avec Charlotte Shaw, épouse de George Bernard, surtout, de la littérature à la politique. Quelques petites photographies de lui étaient glissées dans l’une de ses lettres. Fin de traduction
T.E. Lawrence alias T.E. Shaw
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1927 – 1928 : Lawrence a été affecté à Karachi puis au Warziristan En 1928, il termine « The Mint », « La Matrice » Ma traduction du lien suivant : https://en.wikipedia.org/wiki/The_Mint_(book) The Mint (La Matrice) porte sur la période qui a suivi la Première Guerre mondiale quand Lawrence a décidé de disparaître de la vue du public. Il s'est enrôlé dans la Royal Air Force sous un nom d'emprunt, devenant 352087 Aircraftman Ross, autrement dit Deuxième Classe Ross immatriculé 352087. Ce livre est un récit autobiographique relatant ses expériences dans la RAF. Le livre couvre sa formation initiale à la RAF (Uxbridge en 1922) et une partie de son service à la RAF Cranwell, 1925-26. Le livre est divisé en trois parties : • Partie I: «La matière première», avec 29 chapitres (plusieurs sont de 2 ou 3 pages. • Partie II: «Dans le moulin», avec 22 chapitres. • Partie III: "Service", avec 18 chapitres. Le titre du livre compare l'entrainement de la RAF à une usine de pièces de monnaie, avec les hommes comme 'The Raw Material' (partie I) et la vie dans le camp d'entraînement comme étant 'In the Mill' (partie II) qui tamponne les pièces métal. Lawrence semble avoir voulu que sa vie passée et sa renommée disparaissent, lorsqu'il écrivit à Edward Garnett: «L'Armée de l'Air n'est pas un esclavage humiliant qui écrase tous ses jours, il y a du soleil et un traitement décent, et une vraie mesure de bonheur pour ceux qui ne regardent pas en avant ou en arrière. Fin de traduction
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1927 – 1928 : Lawrence a été affecté à Karachi puis au Warziristan ©Renouard, Michel. Lawrence d'Arabie (Folio Biographies) (French Edition) (Emplacements du Kindle 3059-3072). Editions Gallimard. Édition du Kindle. Lawrence avait griffonné les premières pages de La Matrice à Uxbridge, puis il avait peaufiné son manuscrit au fil du temps, en particulier pendant ses années aux Indes. (…) Pourquoi, d’ailleurs, ce titre étrange, La Matrice ? L’écrivain, linguiste et professeur de littérature comparée Étiemble, qui l’a traduit en français en 1955, l’explique avec beaucoup de clarté : The Mint, en Angleterre, c’est l’Hôtel des Monnaies. To mint, c’est battre monnaie : c’est frapper une pièce, une médaille. Avec une matière première un peu hétérogène, la R.A.F. se propose de fabriquer des soldats interchangeables, aussi proches l’un de l’autre que pièces de même frappe. La R.A.F. est pourtant, d’un autre point de vue, la faiseuse d’hommes que T.E. [Lawrence] sut aimer en elle. Il m’a donc paru qu’un seul mot français, matrice, correspondait aux intentions de T.E. En langage d’imprimeur, la matrice désigne un moule en creux qui donne du relief par le moyen de la fonte ; en termes de monnaies, les carrés originaux qu’on travaille avec le poinçon : plus généralement, tout dessin est une matrice, qui, soit en creux, soit en relief, a pour fonction de produire des dessins identiques ; puisque la matrice désigne aussi l’organe où la femme nourrit les futurs hommes, va pour matrice !
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1929 : la Royal Air Force à Calshot, à 4,5 Km de Langley Lodge Gardens, où il a habité 35 ans plus tôt Le Solent est le bras de mer qui sépare l'île de Wight de l'Angleterre. Il est long d'une cinquantaine de kilomètres, pour une largeur oscillant entre 1,2 et 8 km. C'est une voie maritime très fréquentée, qui donne accès aux ports de Southampton et Portsmouth. Sa partie orientale, face à Portsmouth, est appelée Spithead. C'est là que se déroule traditionnellement la revue de la Royal Navy par le souverain britannique. Une partie importante de la côte du Solent est protégée au titre de zone spéciale de conservation. Lieu de plaisance et de courses sportives Plan d'eau quasi fermé, donc abrité de la houle (mais siège de violents courants de marée, notamment à sa sortie ouest près des falaises des Needles) et semé de maints bancs de sable faisant obstacle. C'est un terrain de jeu privilégié des amateurs de voile Ce fut également un haut lieu de l'hydraviation dans les années 1920 et 1930, avec la présence du chantier Saunders Roe (constructeur de yachts et d'hydravions à coque comme le gigantesque Princess) ou les courses de la Coupe Schneider.
Chapitre Quatorze. Et c’est au moment de la célébrité que T.E. renonce à elle 1929 – 1931 La Royal Air Force à Calshot Ile de Wight
The Solent
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1929 – 1931 La Royal Air Force à Calshot The Solent
https://www.hants.gov.uk/thingstod o/outdoorcentres/ourcentres/calshot Dans un emplacement privilégié sur les rives du Solent, Calshot Activities Center est l'un des plus grands centres d'aventure en plein air en Grande-Bretagne
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Maison Lawrence Le Colonel T.E. Lawrence (d’Arabie), en tant que « Deuxième Classe Shaw », fut actif à la base de Calshot de 1929 à 1931 Sur ce bâtiment de briques rouges, se trouve la plaque rappelant que l’Aircraftman (Le Soldat de deuxième classe de l’Armée de l’air) Shaw a été détaché à Calshot en 1929 pour organiser la prestigieuse course du Trophée Schneider qui avait lieu en septembre au large de Calshot, à l'extrémité sud de Southampton Water. La course du Trophée Schneider a été disputée onze fois entre 1913 et 1931. Calshot a accueilli la course pour la première fois en 1929 et de nouveau en 1931. Lawrence a reçu, en récompense de son aide à l'événement, un modèle de l'hydravion primé Supermarine S6 qui peut être vu à Clouds Hill (Voir plus loin, dans cet ouvrage, l’intérieur de sa maison de Moreton).
Ma traduction de : http://abct.org.uk/airfields/airfield-finder/calshot/ Calshot demeure l'un des plus importants aérodromes militaires de Grande-Bretagne, une base remarquable pour les hydravions et les aéronefs de soutien associés aux aéronefs et à la Royal Air Force en général. La station a ouvert ses portes le 29 mars 1913 pour s'occuper d'abord des tâches aéronautiques expérimentales telles que les premiers essais de torpilles. Calshot s’est ensuite développé au cours de la Première Guerre mondiale pour fournir une formation de pilote et des patrouilles côtières sur la Manche, attaquant un certain nombre de sous-marins allemands. L'entraînement des équipages a repris en temps de paix Calshot a également aidé la Grande-Bretagne à remporter les concours d'hydravion du Trophée Schneider. Au cours de la Seconde Guerre mondiale, Les sauvetages air-mer à haute vitesse ont sauvé de nombreuses vies, tandis que la base a sauvé 500 soldats de Dunkerque en 1940 et soutenu l'invasion du jour J quatre ans plus tard.
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Lawrence 1931 à Calshot
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T.E. Lawrence en compagnie de George Brough en Octobre 1930
George Brough (1890 -1970), était un coureur de motocyclette, recordman du monde de moto et d'automobile, et showman. Il était connu pour ses motos Brough Superior puissantes et coûteuses qui étaient les premières superbikes. George est mort en 1970, mais son héritage se perpétue dans les nombreuses motos Brough Superior.
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Ma traduction de http://dropbears.com/b/brough_superior/rosslett.htm Correspondance entre Lawrence et George Brough en 1926 Cher M. Brough, Je suis très endetté depuis quatre ans. Est-ce que le texte ci-joint vous serait utile? Je ne veux pas le signer Ross, puisque cela suffit à mettre les journaux en alerte, alors qu'ils n’ont déjà pas mal bêtifié sur le nom de «Lawrence», et peuvent le garder, en ce qui me concerne. Cela ne me dérange pas de le montrer aux gens (ou de le coller sur votre stand, si c'est une pratique chez Olympia) mais je préférerais que vous ne l'imprimiez dans un journal qu'après le 15 décembre, quand je serai parti à l'étranger. (…) H. Ross
Cette deuxième lettre était jointe à la précédente À GEORGE BROUGH 27.9.26 Cher M. Brough, Hier, j'ai parcouru 100 000 milles, depuis 1922, sur Six Brough Superiors successifs, et je pars à l'étranger très bientôt ; alors je pense qu'il faut que je termine, et merci pour le plaisir de la route que j'en ai tiré. En 1922, j'ai découvert George I (Votre vieux Mark I) la meilleure chose que j'aie conduite, mais George V (le 1922 SS100) est incomparablement meilleur. En 1925 et 1926 (George IV et V) je n'ai pas eu le moindre problème, et donc n'ai pas pu tester votre service de pièces de rechange, que j’ai maintes fois utilisé en 1922 et 1923. Vos machines actuelles sont aussi rapides et fiables que des trains express, et le plus grand plaisir au monde à conduire: - et je le dis après vingt ans d'expérience des cycles et des voitures. Ils sont très chers à l'achat, mais légers dans l'entretien (50-65 miles per gallon d'essence, soit 80 à 100 Km par 4,5 litres d’essence), (4000 miles per gallon d'huile, soit 6500 Km par 4,5 litres d’huile) et, pendant quatre ans, j'ai fait une seule demande d'assurance (pour moins que £ 5) ce qui est un témoignage de la sécurité de vos contrôles et conceptions. Le S.S.100 tient la route extraordinairement. C'est un grand plaisir sur une route pleine de nids-de-poule d’atteindre jusqu’à jusqu'à 70 miles par heure (110 Km/heure) et de sentir la machine galoper, alors que une moto de tourisme ferait seulement 90 miles par heure à pleins gaz. Je ne suis pas un chauffard, mais je roule assez loin sur une journée, parfois 700 miles, souvent 500, (Parfois 1200 Km, souvent 800) et à une moyenne raisonnable, car la vitesse de la machine à l'air libre nous permet de ramper à travers les villes. La position de conduite et la rotation lente et puissante du moteur à des vitesses d’environ 50 donnent un sentiment très reposant. Là, ça ne sert à rien de vous dire tout ce que vous saviez avant : ce sont les choses les plus jolies sur roues. Sincèrement vôtre T.E. Lawrence
Chapitre Quinze. Ses cinq dernières années 1931-1932 : Myrtle Cottage, Hythe
Ma traduction de http://www.telstudies.org/reference/myrtle cottage.shtml En 1931-2 Lawrence a été basé ici avec pour mission de superviser pour la R.A.F. la construction et les essais du nouvel hydravion de 321 / 2 pieds. Il loua une chambre à Myrtle Cottage. Son hôtesse, Mme Harriett Biddlecombe, se souvient plus tard qu'il est resté environ dix mois en 1931-2 et qu'il est revenu plus tard pour une période plus courte. Il est certain que Lawrence ne cessa de fréquenter la British Power Boat Co, qui continua à construire plus de « seaplanes » de 321 / 2 pieds, ainsi que de plus grands bateaux-cibles blindés pour l'Armée de l'Air. Lorsque son service a pris fin en 1935, les plans pour une version plus grande étaient déjà bien avancés. "Myrtle cottage est, autant que je sache, le seul bâtiment associé à Lawrence qui survit à Hythe (ou même à Southampton.) Plus tard, quand il eut besoin de visiter Hythe et White's Shipyard à East Cowes, il y logea. à Birmingham Street, mais la maison a été démolie depuis). L'autre relique est, bien sûr, RAF 206, l'un des premiers lancements de 321/2 pieds. Il a été restauré et fonctionne toujours. Lawrence trouva les heures qu'il passait en mer à tester des bateaux physiquement épuisantes. Néanmoins, il croyait que le travail était important - comme cela s'est effectivement avéré - Au cours de la Seconde Guerre mondiale, les bateaux qu'il a aidé à développer ici dans les années 1930 ont sauvé des milliers de vies dans les missions de sauvetage Air-Mer. «Tout au long de sa vie, Lawrence était à la fois pratique et fortement créatif. Il était complètement dévoué à son travail ici à Hythe, et fier de ce qu'il aida à réaliser. Marquer son temps passé ici avec une plaque bleue fut une décision judicieuse.
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Chapitre Quinze. Ses cinq dernières annÊes 1931-1932 : Myrtle Cottage, Hythe
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Chapitre Quinze. Ses cinq dernières années 1931-1932 : Myrtle Cottage, Hythe
Photos de Lawrence en 1931, à l’âge de 43 ans
Le 22 octobre 2007, Jeremy Wilson a dévoilé une plaque bleue à Myrtle Cottage, Hythe, Southampton, où Lawrence a loué des chambres alors qu'il travaillait à la British Power Boat Co. sur des vedettes motorisées à grande vitesse pour la RAF.
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Chapitre Quinze. Ses cinq dernières années
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1935, derniers séjours à Bridlington Source : http://cosa.webplus.net/page69.html Ma traduction : Lawrence visita régulièrement Bridlington de 1929 à 1935, travaillant sur les bateaux de l'unité 1104 RAF Marine Craft qui était basée là-bas de 1920 à 1980. Il logea à l'hôtel Ozone (Photo de gauche) qui est maintenant utilisé comme siège du Royal Yorkshire Yacht Club (Photo de droite). Quand nous sommes arrivés, le « Y » de Yorkshire était manquant.
Son dernier passage à Bridlington a débuté le 15 novembre 1934, lorsqu'il a supervisé la révision hivernale de dix lancements rapides, dont cinq bateaux blindés et cinq hydravions de soutien logistique.
Chapitre Quinze. Ses cinq dernières années 1935, derniers séjours à Bridlington
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T.E. Shaw devint un familier dans la ville et aux alentours, spécialement sur le port près des hangars de la RAF, qui ont été rebaptisés le « Lawrence Complex ». Magasin d’articles de pêche, restaurant et hôtel occupent maintenant le site.
Bridlington Guide Town Walk : http://www.ba-education.com/for/travel/guide/bridlingtontown.html A gauche, T E Shaw (Alias Lawrence) dans la cour du Britannia Hotel, Prince Street va quitter Bridlington en vélo le 26 février 1935
Bridlington Guide Town Walk : http://www.ba-education.com/for/travel/guide/bridlingtontown.html Ma traduction : En dédiant le cadran solaire au souvenir des années de Lawrence à Bridlington. Sydney Smith a déclaré: «Lawrence avait acquis un goût pour la mer et était devenu aussi habile dans la manipulation de l'artisanat moderne qu'il avait été habile dans la manipulation d'un chameau dans le désert. Il m'a écrit à plusieurs reprises de Bridlington et était très content ici ". . E .
Chapitre Quinze. Ses cinq dernières années
Le chalet est resté en grande partie comme Lawrence l'a laissé à sa mort. Il présente une exposition détaillant la vie de Lawrence, et la plupart de ses meubles et possessions d'origine. Le chalet reflète sa personnalité complexe et ses liens avec le Moyen-Orient. Le sentier commémorant Lawrence of Arabia commence et se termine au musée « The Tank de Bovington », en passant par Clouds Hill et le cimetière de l'église St Nicholas à Moreton, le dernier lieu de repos de Lawrence
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Chapitre Quinze. Ses cinq dernières années
On voit ci-dessus l’hydravion qu’il reçut en récompense de son aide à la course du Trophée Schneider en 1931.
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Chapitre Quinze. Ses cinq dernières années
En 1935, Lawrence a quitté la Royal Air Force et a vécu à Clouds Hill. Quelques semaines plus tard, à l'âge de 46 ans, il souffre de graves blessures à la tête dans un accident de moto près du chalet et meurt à l'hôpital de Bovington Camp le 19 mai 1935. L'année suivante, son frère Arnold fit le don de Clouds Hill au National Trust. C'est maintenant un musée dédié à Lawrence. Il est ouvert aux visiteurs de mars à début octobre, sept jours par semaine de 11h à 17h
Chapitre Quinze. Ses cinq dernières années
Ci-dessus, son frère Arnold âgé de 35 ans, assiste à l’enterrement de Thomas Edward. Au-dessus à droite, Arnold est dans les bras de T.E. En dessous, à droite, Arnold vieillissant. Il vivra jusqu’à l’âge de 91 ans. Il décède en 1991.
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Le dernier voyage de Lawrence sur sa Brough Superior, scène extraite du chef-d’œuvre cinématographique de David Lean (Au tout début du film)
Source : https://www.youtube.com/watch?v=nFUQV6j3FoE Lawrence of Arabia – Simple Funeral – Moreton Les deux cyclistes, nommément cités dans le film, et l’état de la roue arrière du vélo que Lawrence a percuté
Chapitre Quinze. Ses cinq dernières années
241 https://www.youtube.com/watch?v= nFUQV6j3FoE Lawrence of Arabia – Simple Funeral – Moreton De nombreuses personnalités étaient présentes : on reconnaît Winston Churchill et son épouse, et plusieurs camarades que Lawrence a connus en Orient : George A. Lloyd (devenu gouverneur de Bombay, puis haut-commissaire en Égypte), l’ancien gouverneur militaire de Jérusalem Ronald Storrs, le lieutenant-colonel Alan Dawnay, le colonel Stewart Newcombe, notamment…
Chapitre Quinze. Ses cinq dernières années Sa pierre tombale enregistre simplement qu'il était un « Fellow » de All Souls College Oxford
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©Renouard, Michel. Lawrence d'Arabie (Folio Biographies) (French Edition) (Emplacements du Kindle 3705-3718). Editions Gallimard. Édition du Kindle. Le 19 mai 1935 fut une date historique à Moreton. À Trémadog, au pays de Galles, où Lawrence était né, quelques promeneurs jouaient avec leur chien sur la plage, comme tous les jours que Dieu fait. À Dinard, de belles Anglaises à chapeau passaient, sans le savoir, devant ce qui avait été le havre d’un couple anglo-irlandais en cavale, tout près de cette petite école Sainte-Marie, où le frère Fabel Martinet donnait des cours de français au jeune Thomas Edward. À Oxford, des étudiants en uniforme sortaient du musée Ashmolean pour se hâter dans ces rues chargées d’histoire, où naguère un archéologue en herbe pédalait, comme un fou, sur sa bicyclette. En Orient, sur le site abandonné de Karkemish, le fantôme de Dahoum hantait, comme toutes les nuits, les ruines hittites des bords de l’Euphrate. Au Caire, non loin des bureaux qui accueillaient le Bureau arabe, le muezzin appelait les fidèles à la prière du soir. À Aqaba, où un roi sans couronne, mais non sans panache, avait signé sa plus belle victoire, le soleil couchant éclairait d’un dernier rayon la mer Rouge, et d’humbles pêcheurs rentraient leurs filets. À Karachi, le dîner des gardiens de l’Empire se terminait, et les sahibs, drapés dans leur dignité, persuadés de la supériorité de leur race et confiants en la pérennité de leur Empire, portaient un toast au roi George V. Plus au nord, du côté du Waziristan, des soldats anglais scrutaient à travers des jumelles la frontière de l’Afghanistan. Rien à signaler. Tout juste un « petit nuage de poussière » dansant sous la lumière glacée de la lune. Et, tout là-bas, au large des îles enchantées, le bateau ivre qui, pendant tant d’années, avait porté les rêves de Thomas Edward Lawrence, venait enfin, tous feux éteints, de mouiller l’ancre pour l’éternité.
Chapitre Quinze. Ses cinq dernières années Les lieux où il a vécu Au Nord : Tremadog (Pays de Galles où il est né), Kirkcudbright en Ecosse, le camp de Cranwell, et Bridlington
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Chapitre Quinze. Ses cinq dernières années Les lieux où il a vécu
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Il termine ses jours au Sud de l’Angleterre, où il repose désormais. Sur cette carte, on retrouve les lieux du Sud où Lawrence a vécu
et où il repose (Dinard et Saint-Hélier sont hors carte)
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Source photo du gisant : https://www.flickr.com/photos/55628191@N04/5172523740 Son gisant prévu pour St. Paul's à Londres, fut refusé, comme il le fut par l'abbaye de Westminster et la cathédrale de Salisbury. Il fut finalement accepté à St. Martin, une église saxonne de 1000 ans à Wareham, Dorset, non loin de Moreton (Photo à gauche).
Chapitre Seize. Lawrence Post Mortem
Le mémorial de Lawrence d'Arabie sur le lieu de son accident près du camp de Bovingdon et du Tank Museum Traduction de la plaque : « Près de cet endroit, Lawrence d’Arabie se crasha en moto et fut mortellement blessé le 13 mai 1935
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Interrogé par un journaliste sur la personnalité de T.E. Lawrence à la sortie de St Paul’s Cathedral après l’office célébré à sa mémoire, le général Allenby se contente de répondre : « Je ne le connaissais pas bien, vous savez »
A ce même journaliste posant la même question, un confrère, nommé Bentley (Inventé pour le film, mais basé sur Lowell Thomas, l'auteur des premiers écrits sur Lawrence), répond : « Oui, ce fut mon privilège de le connaître, et de le faire connaître au monde. C’était un poète et un lettré, et un combattant remarquable.
Et il ajoute au personnage avec lequel il conversait avant la question du journaliste et après son départ : « C’était aussi le plus impudent exhibitionniste depuis le cirque Barnum »
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Un autre personnage qui a entendu la dernière réplique de Bentley, interpelle celui-ci en lui tapant sur l’épaule et dit : « Pardon ! Qui êtes-vous, Monsieur ? » « Je m’appelle Jackson Bentley, » répond le journaliste. « Enfin, qui que vous soyez, j’ai entendu votre réflexion et je tiens à protester énergiquement. Lawrence était un grand bonhomme » « Vous le connaissiez ? » « Non, je ne le connaissais pas réellement, j’ai eu l’honneur de lui serrer la main une fois à Damas »
Lawrence, T.E.Les 7 piliers de la sagesse (French Edition) (Emplacements du Kindle 882-895). A verba futurorum. Édition du Kindle. Le Général Sir Archibald James Murray (1860-1945) a été chef d'état-major de la British Expeditionary Force (BEF) en août 1914, mais il semble avoir subi un problème physique lors de la retraite de Mons, et a dû démissionner de ce poste en janvier 1915. Après avoir été chef adjoint de l’Etat-Major général impérial pendant une bonne partie de l'année 1915, puis qu’il en devint le chef de septembre à décembre 1915, il fut ensuite commandant en chef de la Force expéditionnaire égyptienne de janvier 1916 à juin 1917, rôle dans lequel il proposa les bases militaires nécessaires à la défaite et à la destruction de l'Empire ottoman dans la péninsule arabique et le Levant. Sur cet instantané, il répond au journaliste : « Non, je l’ai très peu connu à vrai dire…Il n’avait qu’un poste tout à fait subalterne à mon Etat-Major au Caire »
Chapitre Seize. Lawrence Post Mortem dernières années
Photos extraites de la vidéo : https://www.youtube.com/watch?v=Ze06M2y0aeE Intitulée « Thinking with things » (Professor Eugene Rogan)
(Voir aussi mes deux vidéos « De Colleges en Gargouilles » sur You Tube) https://www.youtube.com/watch?v=ycBrCeigzF0
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En relisant cette aventure de Blake et Mortimer déjà évoquée au Chapitre Dix Lawrence d’Arabie et cet autre extrait de la BD « Le serment des Six Lords » Petit rappel de ce que Lawrence a apporté à l’Ashmolean Extrait des éditions du Félin (http://www.editionsdufelin.com/o-s-chap-r-296.html) En 1904, à l’âge de seize ans, Lawrence rencontre le conservateur adjoint de l’Ashmolean Museum, C. F. Bell, qui deviendra son ami. En 1907, il est admis au Jesus College de l’université d’Oxford pour y préparer une licence d’histoire. Il cultive déjà un goût décidé pour les livres, la poésie et les belles éditions, tout en manifestant une sorte de désintérêt pour les cours. Lawrence est présenté, au début de l’année 1909, au docteur David George Hogarth, grand voyageur, archéologue, helléniste distingué, spécialiste du Moyen-Orient et collectionneur de sceaux hittites, qui vient d’être nommé conservateur de l’Ashmolean Museum. En décembre 1910, il bénéficie, avec l’appui de Hogarth, d’une bourse (junior research fellowship) au Magdalen College, qui lui permet de participer à une mission archéologique à Karkemish, donc en territoire ottoman. C’est dans cette localité qu’une expédition du British Museum a identifié, en 1872, un important site hittite. En 1879, les premières fouilles commencent sous la direction du consul britannique à Alep. Le chantier a déjà permis l’exhumation de bas-reliefs et de dalles hittites, mais il est abandonné deux ans plus tard. Les fouilles archéologiques ne reprendront qu’en 1910 sous l’autorité de Hogarth. Les archéologues qui devront commencer les recherches trois mois après la délivrance du permis seront étroitement surveillés par des fonctionnaires turcs ; en outre, tous les vestiges découverts dans un rayon de quinze kilomètres reviendront, une fois qu’ils auront été dessinés, classés et photographiés, au Musée impérial d’Istanbul. Au-delà de cette zone, ils iront à l’Ashmolean, en vertu d’un accord passé avec le British Museum.
Chapitre Seize. Lawrence Post Mortem La balle qui indique que Lawrence n’était pas un menteur dernières années
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Ma traduction du lien suivant : https://www.heritagedaily.com/2016/04/bullet-indicates-lawrence-of-arabia-was-no-liar/110332 Une balle tirée par Lawrence d'Arabie au cours d'un de ses actes de guérilla les plus célèbres a été découverte dans le désert d'Arabie par une équipe d'archéologues, dirigée par l'Université de Bristol, confirmant l'exactitude du récit de Lawrence dans son mémoire de guerre : Les Sept Piliers de la Sagesse La balle a été retrouvée sur le site de l'attentat de Hallat Ammar en 1917 - immortalisé dans une scène du film Lawrence d'Arabie de David Lean - pendant le travail de terrain du professeur Nicholas Saunders de Bristol et du Dr Neil Faulkner, ainsi que de ses collègues. Projet de grande révolte arabe (GARP). La scène du désert de l'embuscade; Lawrence et les Bédouins attendent là où se dessine la digue du chemin de fer. © Nicholas Saunder Le projet a fouillé des dizaines de sites à travers le désert d'Arabie associés à la révolte de 1916-1918 par les forces arabes contre les Turcs ottomans, alors alliés à l'Allemagne. T.E. Lawrence - plus tard connu sous le nom de Lawrence d'Arabie - a servi d'officier de liaison avec les forces rebelles, une expérience qu'il a décrite dans Les Sept Piliers de la Sagesse. Le professeur Nicholas Saunders a déclaré: «La balle que nous avons trouvée provenait d'un pistolet automatique Colt, le type de pistolet connu pour être porté par Lawrence et certainement pas utilisé par les autres participants de l'embuscade. Alors que plusieurs biographes de Lawrence l'ont accusé d'embellir ses histoires, rien de ce que les archéologues ont trouvé sur aucun des sites qu'ils ont creusés ne vient étayer cette opinion.Dr Neil Faulkner a déclaré: «Lawrence a une réputation de conteur de contes, mais cette balle - et les autres preuves archéologiques que nous avons découvertes au cours de dix années de travail sur le terrain - indique la fiabilité de son récit de la révolte arabe dans sept piliers de sagesse."
La scène où eut lieu l’ambuscade. Lawrence et les bédouins sont couchés le long des rails à l’endroit de la courbe. © Nicholas Saunders
Chapitre Seize. Lawrence Post Mortem dernières années La balle qui indique que Lawrence n’était pas un menteur
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Suite de ma traduction du lien suivant : https://www.heritagedaily.com/2016/04/bullet-indicates-lawrence-of-arabia-was-no-liar/110332 Voici la balle tirée par Lawrence à Hallat Ammar et découverte par les archéologues du projet Great Arab Revolt. © Ali Baldry Sans qu’il existe la moindre coïncidence avec cette balle, il y a à peine deux mois, un autre lien avec Hallat Ammar est apparu quand une plaque signalétique du moteur du chemin de fer du Hejaz a été découverte, après avoir été «perdue» pendant près de 80 ans. Lawrence l'avait donné à la famille de son ami, Vyvyan Richards, pour le garder en 1933, mais ne l'avait jamais récupéré avant sa mort en 1935. L'inscription est en turc ottoman, écrite en arabe et traduite par «route de fer», c'est-à-dire «Chemin de fer du Hejaz ». Selon la tradition familiale, il s’agit bien d’un «souvenir» de l'un des trains que Lawrence a attaqués. Parmi ces raids, nombreux furent ceux qui eurent lieu sur des ponts et des voies plutôt que sur des locomotives, et, quand ils eurent lieu, il restait peu de temps pour traîner en toute sécurité et prendre des souvenirs. L'exemple le mieux documenté d'une telle occasion est l'embuscade à Hallat Ammar, où le train turc avait deux locomotives et non une seule, et il y eut suffisamment de temps pour saisir une plaque signalétique. L'embuscade fut si spectaculaire qu’elle signifia probablement plus pour Lawrence que pour ses autres attaques ferroviaires, et il aurait donc mérité ce souvenir. "C’est extraordinaire", ajoute le professeur Saunders, "qu'au bout de 100 ans de nouvelles découvertes comme celle-ci soient encore en train de faire la lumière sur une guérilla qui a contribué à remodeler le Moyen-Orient après 1918 – et que nous vivons encore aujourd'hui " Fin de la traduction
Chapitre Seize. Lawrence Post Mortem dernières années Controverse du viol de T.E. Lawrence à Deraa par les Turcs
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Ma traduction du lien suivant : https://www.telegraph.co.uk/news/uknews/1518314/Lawrence-of-Arabia-made-up-sex-attack-byTurk-troops.html « Lawrence d’Arabie inventa son viol par les Turcs » par Elizabeth Day 14 May 2006 L'incident le plus controversé dans la vie colorée de Lawrence d'Arabie a été inventé par le célèbre héros, selon de nouvelles preuves médico-légales. L'agression sexuelle brutale perpétrée par des soldats turcs contre le lieutenant-colonel T.E. Lawrence, qui aurait eu lieu alors qu'il servait d'officier de liaison britannique pendant la révolte arabe, a été jugée si controversée qu'elle a été dissimulée par l'armée britannique. Mais maintenant, une nouvelle histoire de la révolte arabe est de prétendre que Lawrence a inventé l'attaque afin de barbouiller les opposants politiques et de satisfaire ses propres désirs sado-masochistes. Le viol supposé survenu le 20 novembre 1917 à la ville fortifiée syrienne de Deraa a fait l'objet de nombreuses spéculations au cours des années. Bien qu'il ait relaté certains détails de l'attaque dans son mémoire de 1922, Seven Pillars of Wisdom, les pages du journal de Lawrence couvrant la période où l'incident est supposé avoir eu lieu, ont été arrachées. Jusqu'à présent, les chercheurs ont été incapables de savoir où se trouvait Lawrence pendant ces jours cruciaux du 15 au 21 novembre, quand il a prétendu avoir été capturé par le gouverneur turc, Hajim Bey, puis fouetté et violé par des gardes. L'incident a été représenté dans le film classique de David Lean, Lawrence of Arabia, réalisé par David Lean et mettant en vedette Peter O'Toole. Pourtant, des preuves mises au jour par James Barr, l'auteur de « La guerre secrète en Arabie 1916-1918 », mettent en évidence que Lawrence n'est jamais allé à Deraa. Afin de discerner ce qui aurait pu être écrit sur les pages manquantes, Barr soumit le journal de Lawrence pour l'analyse des données électrostatiques. La technique utilise l'électricité statique et la poudre de carbone fine pour révéler des indentations faites par un stylo ou un crayon à travers une page absente sur une feuille de papier survivant ci-dessous. Les tests ont révélé l'empreinte d'un «A» capitalisé le 18 novembre - presque certainement le A d'Azrak, un château délabré dans une oasis sauvage à 60 miles au sud-est de Deraa, où Lawrence avait déjà passé plusieurs jours. Barr suggère que, au lieu de partir pour Deraa, Lawrence resta sur place - argument soutenu par une lettre qu'il écrivit à sa mère le 14 novembre 1917, dans laquelle il prétendait «rester ici (à Azraq) quelques jours…
Chapitre Seize. Lawrence Post Mortem Controverse du viol de T.E. Lawrence à Deraa par les Turcs (Suite) dernières années
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Bref, je n’entrerai pas dans cette polémique, mais je conseille vivement aux lecteurs intéressés de lire l’article en entier et surtout d’intégrer les expériences faites en laboratoire au contexte politique de l’époque, car incontestablement des interactions peuvent exister entre ce prétendu mensonge et le contexte politique comme semble l’exprimer cet article. Barr suggère qu’au lieu de partir pour Deraa, Lawrence resta sur place - argument soutenu par une lettre qu'il écrivit à sa mère le 14 novembre 1917, dans laquelle il prétendait «rester ici (à Azraq) quelques jours». Lawrence mentionne d'abord le viol présumé en juin 1919, à mi-chemin de la rédaction de ses mémoires et Barr soutient qu'il a fabriqué l'événement afin de discréditer les militants arabes dans le climat précaire de l'après-guerre. Le gouvernement français avait, en 1919, offert de reconnaître le chef arabe, Fayçal, comme roi de Syrie s'il acceptait l'influence française en retour. Fayçal, cependant, était sous la pression des militants arabes, qui ont refusé de s'incliner devant la pression française. Barr a déclaré: "C'était l'un de ces militants les plus éminents que Lawrence prétendait l'avoir trahi aux Turcs à Deraa. «Les biographes de Lawrence se sont disputés pour savoir s'il avait été violé à Deraa, mais jusqu'à présent, personne n'a été capable de produire des preuves à partir de son journal intime, ce qui est un compte-rendu exact et contemporain de ce qu'il a fait. (…) Fin de traduction
Chapitre Seize. Lawrence Post Mortem dernières années Souvenirs des lieux où Lawrence rédigea son long rapport lors de sa mission avec Storrs auprès des fils d’Hussein
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http://saudigazette.com.sa/article/165299/Lawrence-of-Arabias-house-in-Yanbu-struggles-for-survival Il y a cent ans que Lawrence d'Arabie y a vécu entre 1915 et 1916. Mais la résidence historique de Yanbu lutte pour sa survie. Le bâtiment négligé a fait l'objet d'un débat depuis un certain temps, les historiens exhortant les autorités à restaurer la maison et à la rendre accessible aux visiteurs. Les anciens résidents de Yanbu disent que la maison n'a pas été occupée depuis le départ du célèbre invité britannique. Personne n'a osé y vivre même une nuit à cause des rumeurs selon lesquelles les mauvais esprits hantent la maison. Adnan Bin Isa Al-Omari, un historien de Madinah, a déclaré que le bâtiment doit être restauré et protégé en tant que site historique et témoin d'une ère importante dans l'histoire de l'Arabie.
La Maison a été restaurée
Chapitre Seize. Lawrence Post Mortem dernières années Ma traduction de http://www.royalenfields.com/2011/05/seeing-motorcycle-lawrence-of-arabia.html : Royalenfiuelds.com
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Voici la moto qui conduisit Lawrence d’Arabie à la mort C'est la moto Brough Superior T.E. Lawrence montait lorsqu'il a été mortellement blessé le 13 mai 1935. Elle est exposée dans une vitrine à l’Imperial War Museum de Londres. Mon épouse Bonnie et moi sommes tombés dessus séparément pendant notre visite au musée ce mois-ci, écrit l’auteur de cet article, David Blasco. Le musée a consacré une exposition à Lawrence d'Arabie en 2005 06. Mais elle n’est plus visible qu’en ligne aujourd’hui, C’est une propriété privée qui s’affiche de manière spectaculaire, elle semble presque majestueuse, entourée de doubles portes polies. Son lien avec l'histoire militaire est faible, puisque Lawrence était redevenu un civil au moment de son accident. Ce fut une célébrité pour son leadership dans la révolte arabe, lors de la Première Guerre mondiale, qui a rejeté l'Empire ottoman hors d’Arabie. (…) Il pilotait la Brough ce beau matin de printemps en vue d’envoyer un télégramme et poster un colis. Sur le chemin du retour, il a rencontré deux garçons à vélo et coupé la roue d'un d’eux. L'accident laissa Lawrence dans le coma dont il ne se réveilla pas. Il avait 46 ans. Brough (Que l’on prononce "Bruff"), ces motos Supérieures étaient célèbres à cette époque pour leur qualité et leur vitesse. Cela dit, elles ont été construites en grande partie à l’aide de pièces fabriquées par d'autres compagnies (donc les freins Royal Enfield) et ont été assemblées par George Brough. Lawrence aimait la sienne et il en posséda sept au total, et il se référait à chacune d’elles comme étant « Fils du tonnerre ». "The Road", son récit émouvant de la course de sa moto contre un avion de chasse peut être lu en ligne. Voir sa dernière machine dans l'Imperial War Museum, conservé comme un reliquaire dans une cathédrale, est un peu effrayant. Fin de traduction.
Chapitre Seize. Lawrence Post Mortem dernières années
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La Brough Superior de T.E. Lawrence retirée de l’Imperial War Museum
Ma traduction de : https://imperialwarmuseum.wordpress.com/2013/02/26/the-relevance-of-lawrence-of-arabias-bike/ La pertinence de la moto de Lawrence d'Arabia (Article du 23 février 2013 The Evening Standard rapporte que l'Imperial War Museum a retiré de ses collections la moto Brough Superior SS100 de 998cc sur laquelle TE Lawrence eut l'accident qui l'aurait finalement tué le 19 mai 1935. Selon le rapport Evening Standard, l’Imperial War Museum ne le considère plus "pertinent". "... Une moto avec une touche de sang dedans », c'est ainsi que Thomas Edward Lawrence, surnommé "Lawrence d'Arabie", a décrit sa moto sur mesure - l'une des huit Brough Supérior qu'il posséda de son vivant. Deux mois après avoir quitté l’armée, Lawrence fut impliqué dans un accident mortel. Il conduisait dans la campagne Dorset près de chez lui à Wareham quand il fit une embardée pour éviter deux garçons à bicyclette. Ayant perdu le contrôle, il aurait été projeté sur le guidon et aurait subi des blessures à la tête. Il ne portait pas de casque. Six jours après l'accident, Lawrence est décédé à l'hôpital. Selon l'article du Daily Telegraph, après l'accident, le vélo a été revendu au fabricant George Brough, puis vendu à un concessionnaire de Cambridge. Il est maintenant évalué à plus de 1,5 million de livres sterling. (…) L'Imperial War Museum rapporte que la moto Brough Superior SS100 a été rendue à son prêteur privé, mettant fin à une période de prêt. Il semblerait que l’Imperial War Museum ne pouvait trouver aucune place pour le conserver dans son bâtiment londonien nouvellement remanié. Fin de traduction
Chapitre Seize. Lawrence Post Mortem dernières années Lawrence, a-t-il eu une influence sur ce qui se passe aujourd’hui ?
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Source : http://www.slate.fr/story/81311/si-lawrence-d’arabie-avait-ete-ecoute-ben-laden-aurait-il-existe? Si Lawrence d’Arabie avait été écoûté, Ben-Laden aurait-il-existe? Par Bachir El Khoury, mis à jour le 19 décembre 2013 Magazine Slate Fr Lawrence d’Arabie et Ben Laden : un lien de cause à effet? L’inaboutissement du projet de Fayçal et de Lawrence d’Arabie continue d’avoir des effets de nos jours. Certains théoriciens et nationalistes arabes considèrent que les divisions actuelles au sein du monde arabe découlent du morcellement des tracés de l’accord Sykes-Picot puis de la conférence de San Remo en 1920. (…) La «trahison» des arabes par les Britanniques et leurs alliés va en outre coïncider avec la déclaration Balfour faite aux sionistes en 1917 portant sur la création d’un foyer national juif en Palestine. (…) (…) demi-siècle. Pour nombre d’observateurs, cette Vingt-neuf ans plus tard, l’Etat d’Israël est créé. Il est appuyé par l’Occident pendant plus d’un Vingt-neuf ans plusarabes, tard, l’Etat d’Israël davantage est créé. Il est succession de facteurs va ternir l’image du monde occidental dans le conscient et l’inconscient collectifs envenimer les appuyé par l’Occident pendant plus d’un demirelations mutuelles et contribuer indirectement à l’émergence du phénomène de terrorisme islamique. siècle. Pour nombre d’observateurs, cette succesCet avis est toutefois loin d’être partagé par certains spécialistes. sion de facteurs va ternir l’image du monde occidental dans le conscient et l’inconscient collectifs arabes, envenimer davantage les relations mutuelles et contribuer indirectement à l’émergence du phénomène de terrorisme islamique. Cet avis est toutefois loin d’être partagé par certains spécialistes. (Suite page suivante)
Cent ans après la fin de la guerre 14-18, la carte du Moyen-Orient (Et ses richesses géologiques) n’a pas fini de perturber l’ordre au Moyen-Orient, dont la carte ci-jointe est constamment en équilibre instable.
Chapitre Seize. Lawrence Post Mortem dernières années Lawrence, a-t-il eu une influence sur ce qui se passe aujourd’hui ?
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Henry Laurens, historien français, né en 1954, auteur d'ouvrages de référence sur le monde arabe, répond à la question que nous nous sommes posée page précédente, à savoir : Lawrence d’Arabie et Ben Laden : un lien de cause à effet? « Le réel problème dans la région résidait davantage dans l’absence de démocratie et de mécanismes consultatifs permettant aux peuples de décider de leur sort et de celui d’une union politique qu’autre chose». En outre, «les différends entre arabes existaient même à l’époque de leur révolte contre les ottomans et l’instauration de zones d’influences françaises et britanniques (…) Quand Fayçal est arrivé à Damas, les Damascènes n’étaient pas enthousiastes à l’idée d’être gouvernés par des arabes du Sud et des officiers d’Irak (…)». Il ajoute: «Quant aux effets de la conférence de San Remo en base de laquelle la région a été divisée en zones d’influence étrangères, ils ont pris fin avec l’indépendance des Etats arabes dans les années quarante (…) Ces mandats étaient destinés à permettre aux arabes, dépourvus jusque-là de structures étatiques, de pouvoir s’autogouverner (…) Les dirigeants arabes auraient pu, au cours des 70 années suivant l’indépendance, supprimer les frontières si celles-ci étaient vraiment artificielles (…)» Ce point de vue fait écho à celui d’autres historiens et économistes, selon lesquels l’émergence du terrorisme islamique est davantage lié à des causes socioéconomiques sous-jacentes, notamment la pauvreté et les inégalités sociales, exacerbées sous les règnes dictatoriaux de dirigeants arabes ayant placé leur avidité du pouvoir et leur gain personnel au-dessus de tout intérêt commun. (…) Quoi qu’il en soit, Lawrence d’Arabie aura sans doute marqué l’histoire du monde arabe au XXe siècle, tandis que son action et le projet d’union arabe qu’il a défendu continuent de retentir de nos jours, notamment après les dernières révoltes, connues sous le nom du «printemps arabe». Bachir El Khoury
Postface
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Hommage à Félicien Deleuze qui fut mon Professeur d’Anglais Hommage à Félicien Deleuze, qui fut mon professeur d'anglais à l'athénée de Huy de 1961 à 1963. C'est grâce à lui si aujourd'hui existent des éditions anglaises de mes romans et essais. Non seulement il m'a fait apprécier la langue anglaise, mais aussi sa littérature et ses immenses chefs d'œuvre. Dr. Jekyll and Mr. Hyde, This Brave New World, The Invisible Man, The Importance of Being Earnest, Pygmalion, The Razor's Edge, Brighton rock, Uncle Tom's Cabin, King Arthur and the Round Table… m'ont bercé au cours des sixties. De même que la littérature américaine, avec The Grapes of Wrath, Of Mice and Men, The Old Man and the Sea et j'en passe…Quelques mois avant son grand départ, j'ai rendu visite à Monsieur Deleuze à son domicile hutois un matin de novembre. Les trois heures que j'ai passées en sa compagnie sont à jamais "gravées" dans mon esprit, et cela sans jeu de mot pour cette excellente bouteille de Graves que nous avons vidée en nous rappelant les bons moments passés ensemble.
Postface (Suite)
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Hommage à Félicien Deleuze qui m’enseigna aussi l’histoire d’Angleterre Il n’est pas étonnant dès lors que ma collection de Britanniques célèbres se soit étoffée progressivement au cours de ma vie et, bien entendu, qu’elle fut complétée récemment par le buste de T.E. Lawrence. Quelques personnages de ma collection Reine Victoria Winston Churchill Reine Elisabeth I T.E. Lawrence Henry VIII et le bourreau Isaac Newton Oscar Wilde
Bibliographie triée sur la chronologie du récit
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http://www.maartenschild.com/lawrence/?p=185 : TE Lawrence a-t-il eu une jeunesse misérable ou heureuse ? ©http://www.oxfordhistory.org.uk/schools/boys_high_school.html. Photo de la High School d’Oxford http://www.letelegramme.fr/ille-et-vilaine/dinard/sentier-lawrence-d-arabie-hommage-a-un-amoureux-de-dinard-14-09-201510772557.php. Hommage à un amoureux de Dinard T.E. suit des cours de catéchisme chez le Révérend William Christopher - Renouard, Michel. Lawrence d'Arabie (Folio Biographies) (French Edition) (Emplacements du Kindle 243-253). Editions Gallimard. Édition du Kindle. https://fr.calameo.com/read/001082200f29051cce8dd et https://fr.calameo.com/read/001082200e012165e4e45 : e-books et vidéos de Francis Baldewyns intitulés « De Colleges en Gargouilles » Pas d’amitiés particulières dans la jeunesse de Lawrence - Renouard, Michel. Lawrence d'Arabie (Folio Biographies) (French Edition) (Emplacements du Kindle 281-288). Editions Gallimard. Édition du Kindle. https://blogavocat.fr/space/guy.fitoussi/content/lawrence-d-arabie--1888---1935-le-reve-brise-d-un-visionnaire_485fef18-a1a6474a-b014-187ab4259d77 © Le blog de Maître Fitoussi https://www.babelio.com/livres/Penaud-Le-Tour-de-France-de-Lawrence-dArabie/647031. Le Tour de France de Lawrence http://www.nwpressbooks.com/?page=shop/flypage&product_id=478. Lettres à E. T. Leeds, édité par jeremy wilson https://www.universalis.fr/encyclopedie/royaume-uni-l-empire-britannique/#i_95282. L’Empire Britannique et la Table Ronde 1909 : Premier séjour en Orient de T.E. Lawrence - Résumé du texte de Renouard, Michel. Lawrence d'Arabie (Folio Biographies) (French Edition) (Emplacements du Kindle 448-479). Editions Gallimard. Édition du Kindle. http://www.veroeddy.be/proche-orient/syrie/peuple-et-patrimoine-en-danger/le-krak-des-chevaliers. Le KRAK des chevaliers
Bibliographie triée sur la chronologie du récit (Suite)
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https://www.youtube.com/watch?v=puQQDKzy7Yk&t=3101s – Vidéo présentant Constantinople à cette époque, un film de Sabine Krayenbühl et Zeva Oelbaum https://fr.wikipedia.org/wiki/Karkemish : Présentation de de Karkemish (Aussi orthographié Carchemish) http://www.manitou-lhebreu.com/israel/la-situation-du-moyen-orient-avant-la-premiere-guerre-mondiale,2 - Edith Levy-Neumand, Guide francophone à Jerusalem et Israel http://laplumeetlerouleau.over-blog.com/article-4309873.html. Un mythe jamais ensablé, T.E. Lawrence https://www.babelio.com/livres/Mouchard-Gertrude-Bell-Agent-secret-aventuriere-et-archeol/792632 : Gertrude Bell, agent secret, aventurière et archéologue http://www.antiquity.ac.uk/projgall/wilkinson329/ Revisiting Carchemish: the Land of Carchemish Project in Syria, 2009 & 2010 Lawrence, Dahoum et Hamoudi rendent visite à Oxford - T.E.Lawrence - Tormented Hero (Emplacements du Kindle 357-412). Fonthill Media. Édition du Kindle. https://www.lexpress.fr/culture/livre/sur-les-traces-de-lawrence-d-arabie_909681.html - Sur les traces de Lawrence d’Arabie par l’EXPRESS, le 2/08/2010 http://enacademic.com/dic.nsf/enwiki/11605672. Dahoum Des satellites espions au service de l’archéologie https://www.ouest-france.fr/leditiondusoir/data/15540/reader/reader.html#!preferred/1/package/15540/pub/22521/page/5 http://www.thehistoryblog.com/archives/date/2017/07/22 : The History Blog, photo du site de Karkemish au XXe siècle
Bibliographie triée sur la chronologie du récit (Suite)
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