Prix suisse des Arts de la Scène 2021
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Cathedral (extrait)
chorégraphie : Marcos Morau
remontée par Valentin Goniot
répétitrice : Alma Munteanu
musique : Arvo Pärt
lumière : Mårten K. Axelsson
création costumes & décors : Silvia Delagneau
marionne es : Christopher Kiss, Verena Lopes
confection et adaptation costumes : Marion Schmid
Pièce créée pour Scapino Ballet Ro erdam en octobre 2019
entrée au répertoire du Ballet Junior de Genève
concept et chorégraphie : Sasha Waltz
remontée par Davide Di Pretoro
répétitrice : Tamara Bacci
musique : Terry Riley
lumières : Olaf Danilsen
costumes : Jasmin Lepore
concept, dramaturgie : Jochen Sandig
confection costumes : Marion Schmid
La production originale de In C a été produite par Sasha Waltz & Guests et la première mondiale a eu lieu le 6 mars 2021 au Radialsystem (Berlin).
Sasha Waltz & Guests est financé par le Département de la Culture et de l’Europe de Berlin. La production originale a été créée et dansée par Davide Di Pretoro, Edivaldo Ernesto, Melissa Figueiredo, Hwanhee Hwang, Annapaola Leso, Michal Mualem, Zaratiana Randrianantenaina, Aladino Rivera Blanca, Orlando Rodriguez, Joel Suarez Gomez.
entrée au répertoire du Ballet Junior de Genève
choréographie : Sidi Larbi Cherkaoui
remontée par Alma Munteanu, (avec l’aide de Yanni Yin et Giuseppe Bucci)
musique : Heinrich von Biber
décor et lumière : Wim Van De Cappelle
costumes : Isabelle Lhoas, Frédérick Denis
Pièce créée pour le Ballet du Grand Théâtre de Genève en avril 2005
entrée au répertoire du Ballet Junior de Genève
Le Ballet Junior de Genève est soutenu par la République et canton de Genève, la Loterie Romande et la Fondation Fluxum
Göteborg Operans Danskompani, Ballet de Lorraine, Carte Blanche, le Ballet de l’Opéra de Lyon ... .
Comédie lors des deux dernières éditions de la Bâtie – Festival de Genève.
Marcos Morau a étudié la chorégraphie à l’Institut du Théâtre de Barcelone, au Conservatorio Superior de Danza de Valencia et à Movement Research de New York, où il a obtenu la plus haute note pour son projet de fin d’études ainsi qu’un prix de l’Institut du Théâtre.. Il a été assistant au Nederlands Dans Theater II, et pour la compagnie barcelonaise IT Dansa. Il a également étudié la photographie et détient une Maîtrise en théâtre.
En 2005, il crée La Veronal, une compagnie regroupant des artistes des champs de la danse, du cinéma, de la photographie et de la li érature. En plus de diriger sa propre compagnie, il a également créé des pièces pour la Compania Nacional de danza, Scapino Ballet Ro erdam, Skånes Dansteater,
Plus jeune artiste à recevoir le Prix national de la danse en Espagne, Marcos Morau développe un langage qui est l’héritage du mouvement abstrait et du théâtre physique; un langage corporel puissant basé sur l’anéantissement de toute logique organique qui dissèque le mouvement et le transforme en une identité unique. Marcos Morau a également reçu le prix FAD Sebastià Gasch, décerné par la FAD Foundation for Arts & Design, et le prix TimeOut du meilleur créateur. Il a remporté des prix dans de nombreux concours de création chorégraphique nationaux et internationaux tels que le Concours chorégraphique international de Hanovre, Concours chorégraphique de Copenhague, Madrid et Masdanza.
Ses dernières créations tournent dans toute l’Europe et après avoir créé sa version de La Belle au Bois Dormant pour le Ballet de l’Opéra de Lyon, Marcos Morau s’est a aqué au Sacre du Printemps pour le Ballet de Düsseldorf en avril 2023.
A Genève, le public a pu découvrir un extrait de sa pièce Valse dansé par le Ballet Junior de Genève lors des MIX 25 et 27 et deux de ses chorégraphies, Sonoma et Opening Night, dansées par sa compagnie La Veronal ont été accueillies à La
«La danse m’apporte une abstraction qui permet de ne pas être collé à une signification. Le mouvement ne raconte rien.
C’est énorme ! Du coup, il me donne la possibilité de peindre, des textures, des couleurs. Ensuite, j’aime travailler un langage corporel, non pas comme une suite de pas, mais comme un vocabulaire gestuel (…). Quand j’arrive au studio pour créer une pièce ou développer une idée, je me comporte comme un réalisateur.
J’apporte un storyboard, ou je viens avec une idée déjà très précise de la composition du plan. Après je travaille les mouvements dans ce e image. Je ne sais pas chorégraphier à partir de rien. Donc je travaille seul, à la maison, avec mes idées, mes impressions, mes sensations et quand j’entre dans le studio, je donne des indications aux danseurs pour que nous arrivions à construire ce e image.»
MarcosMorau
— propos recueillis par Agnès Izrine, Danser Canal Historique (2014)
Photo Albert Pons« Ce e pièce est fascinante à contempler. On peut presque entendre les douze danseurs qui sifflent et cliquent enchaînant des mouvements en staccato. Morau décrit ses interprètes comme des jouets en panne à l’abandon dans une salle de jeux. Pour moi, ils ressemblent plus à des androïdes défectueux, coincés dans un monde sans vie humaine, prétendant être des humains eux-mêmes, à l’instar de Rachael dans « Blade Runner » (…). Les morceaux d’ensemble où toutes et tous se déplacent comme une seule machine organisée, sont envoûtants. On pourrait les regarder encore et encore, sans lassitude. »
movementexposed.com
Cathedral raconte un monde dans lequel la vie est régie par des techniques numériques tout droit sorties de la science-fiction des années 50. A coup de mouvements mécaniques, les danseurs et les danseuses cherchent ce qui nous rend humains et décryptent nos relations à l’autre, notre voisin, son avatar ou son clone. Morau conçoit une atmosphère rétro-futuriste tout aussi sombre et énigmatique qu’envoûtante. Etoile montante dans le monde des arts vivants européens, Marcos Morau conçoit des performances impressionnantes alliant mode, danse, théâtre, cinéma et photographie. La combinaison de ces disciplines, une a ention toute particulière aux accessoires et
éléments de décor et un langage de mouvement qu’il nomme KOVA, signent de manière très reconnaissable ses chorégraphies et mises en scène.
Selon son créateur, KOVA n’est pas seulement une technique de danse, mais un « état d’esprit » dans lequel toute forme de mouvement organique est à éviter. La tête doit être continuellement en contrôle et chaque mouvement est une décision consciente, exactement calibrée et isolée. De ce e façon, chaque partie du corps devient son propre agent et semble fonctionner de manière autonome sans savoir comment les autres membres s’activent, à la façon de certains androïdes issus de la pop culture.
elle ouvre un lieu, la Sophiesaele, pour la danse, le théâtre et d’autres disciplines. De 2000 à 2004, elle est l’une des directrices de la Schaubühne de Berlin.
phie avec plus de 100 élèves pour danser la Carmen Suite de Riodon Shchedrin.
Sasha Waltz est une chorégraphe, une danseuse et la directrice de sa compagnie établie à Berlin depuis 1993.
Après la première partie de ses études à la New Dance Development à Amsterdam, elle rejoint la scène new yorkaise contemporaine « postmoderne » alors friande d’échanges interdisciplinaires entre les arts. Dès son retour en Europe, elle collabore intensivement tant avec des artistes, des musiciens que d’autres chorégraphes. Après la création de Sasha Waltz & Guests, sa compagnie fondée avec Jochen Sandig – qui a réuni au fil des années plus de 300 artistes et ensembles venant des domaines aussi variés que l’architecture, les arts visuels, la réalisation de films, le design, la li érature, la mode et la musique et de plus de 30 pays,
Au tournant des années 2000, Sasha Waltz créé des pièces qui marquent l’histoire de la danse contemporaine, comme les trilogies Travelogue et Körper ainsi que l’installation de danse immersive insideout. Dans les années qui suivent, elle applique son langage et son style pour explorer tant des opéras et ballets historiques que plus récents. Avec Dido & Aeneas (2005), Medea (2007) et Matsukaze (2011), elle met en scène de forts portraits de femmes et interroge en même temps la place et la représentation du genre dans ces disciplines.
En 2007, elle propose sa version de Roméo et Julie e, la symphonie dramatique d’Hector Berlioz, à l’Opéra de Paris, puis, sa vision du Sacre d’Igor Stravinsky commandée par le Théâtre Mariinsky à Saint-Pétersbourg et Tannhäuser de Richard Wagner au Staatsoper Berlin dirigé par Daniel Barenboim. Simultanément, Sasha Waltz poursuit l’enseignement et la transmission de la danse contemporaine et sa promotion comme moyen de communication sociale et sociopolitique. Dans le cadre de ce e démarche, elle fonde la « Kindertanzcompany » à Berlin et, pour répondre à l’invitation de l’Orchestre philharmonique de Berlin, développe une chorégra-
Actuellement, la chorégraphe se concentre sur des projets collaboratifs mêlant mouvements et musique.
En 2011, la chorégraphe a reçu la Croix fédérale allemande du mérite puis en 2021 elle a été distinguée comme « Commandeur de l’ordre des Arts et des Le res » par la France. Depuis 2013, elle est membre de l’Académie des Arts de Berlin. Quel serait le mouvement absolu ? Il n’y a pas de mouvement absolu. Le mouvement
n’est rien avant, rien après mais maintenant, toujours et partout.
Quel sens donnez-vous à votre activité ?
J’espère que mon travail amène les spectateurs à réfléchir, à rêver, à ressentir. Qu’ils deviennent conscients, qu’ils se ressentent eux-mêmes. Le mouvement doit laisser des traces. Je me bats pour que la danse contemporaine ait absolument sa place aux côtés des autres arts.
Sasha Waltz — « Panorama de la danse contemporaine » de Rosita Boisseau (2006)
Photo César Martins« Devant l’intensité et l’engagement physique et psychique des danseurs, la danse de Sasha Waltz met face à l’urgence du monde. La chorégraphie captive par sa cadence presque épileptique, à l’image d’In C. Il faut voir la scène comme un monde qui file à grande vitesse, dans lequel les énergies s’interceptent ou suivent leurs propres trajectoires. »
— Ludivine Leroux, toutelaculture.com, déc 2022
«La partition de In C se compose de cinquante-trois phrases musicales et se lit comme des indications de jeu pour les musiciens. L’idée de traduire ces instructions détaillées par des mouvements
dansés à travers une exploration chorégraphique de la musique m’a plu. Le résultat est un système expérimental de cinquante-trois figures chorégraphiques générant une improvisation structurée avec des règles et des lois claires. La longueur de la pièce reste variable, tout comme le nombre de musiciens et de danseurs. In C est aussi une partition très démocratique, parce qu’elle donne de la liberté à chaque interprète au sein de l’ensemble : c’est une pièce qui parle de faire partie d’un groupe en tant qu’individu plutôt que d’être un individu au sein d’un groupe.»
Sasha WaltzEn 2021, la compagnie Sasha Waltz & Guests a entamé un processus ar-
tistique novateur qui se traduit par la production continue de formats tant numériques que sous forme de spectacles. Le morceau
In C (En do majeur, 1964) de Terry Riley constitue le fondement musical de ce projet car ce e composition - révolutionnaire à l’époque et généralement considérée comme la première pièce de musique minimaliste - se renouvelle sans cesse. En mars 2021, In C a été présenté en première mondiale en ligne lors d’un livestream depuis le théâtre Radialsystem à Berlin et au son d’un enregistrement de l’ensemble new-yorkais Bang on a Can et a depuis été présenté sur de nombreuses scènes en Europe et aux Etats-Unis.
Figure de proue de la scène contemporaine belge, Sidi Larbi Cherkaoui pratique la danse comme danseur et chorégraphe, au ballet et à l’opéra, avec une ouverture assumée sur des disciplines plus populaires comme le cinéma, les comédies musicales et la scène de la musique pop. Récemment, il a notamment signé la part dansée de la reprise de la comédie musicale Starmania.
Formé à la prestigieux école P.A.R.T.S. fondée par Anne Teresa De Keersmaeker, Sidi Larbi Cherkaoui compte plus de 50 chorégraphies à son actif.
Il a réalisé ses premières pièces en tant que membre du collectif les ballets C de la B – Rien de Rien (2000), Foi (2003), Tempus Fugit (2004). Parallèlement, il a collaboré à divers projets qui ont élargi
et consolidé sa vision artistique: d’avant (2002) avec Damien Jalet et la compagnie Sasha Waltz & Guests; zero degrees (2005) avec Akram Khan. Parmi les plus emblématiques de ses créations, on peut énumérer notamment le Boléro à l’Opéra national de Paris (avec Damien Jalet, en 2013), Sutra avec des moines Shaolin (2008) et Requiem en 2017, à l’Opera Vlaanderen. Il connaît bien le répertoire classique et l’opéra, pour avoir travaillé sur L’Oiseau de feu de Stravinski (Opéra de Stu gart, 2015), Les Indes galantes de Rameau (2016), Alceste de Gluck (2019) au Bayerische Staatsoper et Satyagraha de Philip Glass (2017) pour le Theater Basel.
Il a fondé, en 2009, sa compagnie Eastman, avec laquelle il a notamment créé et largement tourné Puz/ zle (2012), Qutb (2016), Icon (2016), Mosaic (2017) et Stoic (2018). Primé de nombreuses fois, notamment deux Olivier Awards et trois fois comme « meilleur chorégraphe de l’année » par le magazine Tanz (2008, 2011, 2017), Sidi Larbi Cherkaoui est familier du public romand, pour avoir donné au Grand Théâtre de Genève – dont il a pris la direction du Ballet depuis septembre 2022 - Loin en 2005 et 2008, Fall en octobre 2019 Pelléas et Mélisande en janvier 2021 ou plus récemment encore Faun/ Noetic, lors de la Bâtie Festival, et la création Ukiyo-e en novembre 2022.
Quel serait le mouvement absolu ?
S’évaporer (aller dans toutes les directions à la fois).
Quel sens donnez-vous à votre activité ?
Une manière d’apprendre, d’apprendre à comprendre, de comprendre, et puis de traduire et de partager. Mon activité n’est qu’une grand envie de communiquer.
Sidi Larbi Cherkaoui — « Panorama de la danse contemporaine » de Rosita Boisseau, 2006
Il y a plusieurs années, en 2005, le directeur du Ballet Philippe Cohen m’a invité à chorégraphier pour le Ballet du Grand Théâtre de Genève. Ce fut l’une des premières commandes que j’ai reçues pour un ballet contemporain, de même qu’un formidable élan dans ma carrière de chorégraphe pour des compagnies de répertoire. Une étape importante dans mon parcours d’artiste.
Sidi Larbi CherkaouiAlexandre Demidoff, Le Temps, 2005
« Loin du Belge Sidi Larbi
Cherkaoui réunit des éléments disparates, décors arabisants, costumes d’arts martiaux orientaux, musique européenne du XVIIe. Tout ce qui peut paraître loin de nous prend soudain sens et se rapproche. »
Marie-Christine Vernay, Libération, 2006
Adepte d’une danse physique métissée d’un grand nombre d’influences esthétiques, Sidi Larbi Cherkaoui construit des pièces aux images frappantes qui ne cessent d’explorer les notions d’identité. Loin, créé en 2005 pour le Ballet du Grand Théâtre, s’interroge sur la distance entre les êtres, les époques et les cultures. Le chorégraphe n’hésite pas à associer une sonate baroque de Heinrich Ignaz Biber Franz datant du XVIIe siècle, un décor d’inspiration mauresque aux tentures flo antes et des costumes à l’allure japonaise pour composer une communauté dansante et solidaire. Les mains et les bras des danseurs s’entrecroisent, et de ces mouvements surgissent de nouvelles
formes, de nouveaux corps. Les limites de chaque corps se fondent et les danseurs eux-mêmes perdent leurs repères. Par le travail de transposition, le chorégraphe met aussi en lumière les points de convergence et de divergence. En demandant aux danseurs de raconter une histoire, puis d’isoler les mouvements de mains et des bras qui illustrent leur propos, et de réaliser ces mouvements à plusieurs, le chorégraphe, là encore, fro e les individus aux récits d’autres individus et laisse émerger la rencontre qui naît des variations entre les uns et les autres.
« Sidi Larbi Cherkaoui signe une magnifique ode à la rencontre. »
inscription de 4 à 16 ans & cours adultes
école accréditée par l’Etat de Genève
Comité
Beth Krasna , présidente
Jean-Marc Cuenet
Edouard Hue
Kaspar Kramis
Cynthia Odier
Catherine Poncet
Direction
Patrice Delay
Sean Wood
Répétitrices
Alma Munteanu
Tamara Bacci
Equipe pédagogique
Emilio Artessero Quesada
Tamara Bacci
Patrice Delay
Gérald Durand
Mariene Grade
Kate Ketchum
Alma Munteanu
Néfeli Skarmea
Sean Wood
Intervenants 2022-2023
Jos Baker
Pauline Huguet
Madoka Kobayashi
Merel Lammers
Grégoire Malandain
Kiyan Khoshoie
Marthe Krummenacher
Administration
Sylve e Riom, assistante de direction
Clarisse Deferne, responsable administrative EDG
Costumes
Marion Schmid
Technique
Arnaud Viala, directeur technique
Charles Mugel régie son et direction technique du MIX 30
David Kretonic régie lumière MIX 30
Patrice Delay Sean Wood Tamara Bacci Alma Munteanu photos Charles MugelEn août 2023, Malou Chaumont, Mariana Mendes Faria et Nathan Yann entameront leur 3ème année de formation.
Voici quelques-unes de leurs impressions a rapées à la volée entre deux répétitions.
Quelles sont les particularités du style de Sidi Larbi Cherkaoui ?
Malou : Dans toutes ses pièces, on remarque l’importance du travail des bras – comme par exemple dans sa dernière création Ukio-equi doivent être légers, aériens. Ses pièces sont également très travaillées visuellement avec une a ention à l’espace, à sa forme, qu’il sculpte par des jeux de lumières, le placement des interprètes et le décor.
Mariana : C’est un flux constant de mouvements. Quelles que soient leurs difficultés techniques, ceux-ci prennent source dans la respiration commune des interprètes et semblent complètement organiques.
Nathan : Le travail de Sidi Larbi Cherkaoui se compose de beaucoup de travail de bras, de torsions du corps et de fluidité. Le corps doit prendre toutes les dimensions de l’espace, nous devons en exploiter chaque partie pour le diffuser dans l’espace scénique. Nous devons développer une qualité dans nos bras et mains qui pour moi est semblable à celle des algues, fluide, douce et organique.
Qu’est-ce qu’il vous a transmis lorsqu’il est venu dans le studio ? Malou : Il a beaucoup insisté sur les intentions de la pièce. Il n’a pas cherché à aborder la forme, à voir si l’on savait danser ou pas mais à nous montrer qu’on pouvait chacun exprimer notre individualité en cohérence avec l’ensemble du groupe. Pendant un grand moment, nous avons répété avec lui le deuxième texte pour lui donner du sens en accentuant les bons mots. Mariana : Pour comprendre l’intention du mouvement, il nous a transmis des images qui nous perme ent de trouver l’essence de chaque phrase dansée, de la perfectionner pour lui donner plus d’ampleur. Il nous a également raconté l’origine des textes que nous disons et nous a aidé à visualiser chaque partie avant de les dire pour gagner en
naturel.
Nathan : II a évoqué la qualité que nous devons transme re lors de l’ensemble de la pièce. Penser à dessiner avec nos bras, nos jambes. Trouver les torsions dans les mouvements et respirer à l’intérieur pour agrandir le mouvement. La connexion avec le groupe est primordiale et il a appuyé sur le fait de trouver un «souffle commun».
Dans Loin quels moments trouves-tu les plus enrichissants à danser ?
Malou : Toute la pièce car elle demande beaucoup de technique et d’interprétation. S’adresser au public est vraiment quelque chose de neuf pour moi. Les duos sont également très techniques - certains portés n’étaient juste pas faisables lors des premières répétitions – et la connexion visuelle avec
Malou Chaumont Mariana Mendes Faria Nathan Yann photos Gregory Batardonla partenaire doit être constante. On ne se lâche pas du regard. Mariana : Je ne crois pas qu’une partie soit plus enrichissante à danser qu’une autre. Il y a un réel défi mental et physique dans les changements de qualité des mouvements et du corps tout au long de la pièce. Nous passons d’un moment d’unisson où nous devons tous être ancrés au sol et connectés entre nous à des moments plus sobres où seuls les bras doivent exprimer quelque chose, à d’autres où le corps doit sembler inanimé et lourd.
Nathan : Les moments où nous parlons ensemble et où simultanément nous effectuons des mouvements reliés aux sens des mots. Je porte également une personne sur mes jambes ; la complexité de l’effort musculaire nécessaire à ce porté, en parlant et en exécutant des gestes au même moment. Ça me demande une grande concentration de réajuster le poids du corps de l’autre personne tout en me concentrant sur le texte et être au bon moment dans les mouvements reliés au texte.
Quelles sont les particularités du style de Marcos Morau ?
Malou : Ses pièces sont très visuelles, avec même des illusions d’optique. Il a vraiment une signature gestuelle avec ce e danse saccadée qui lui est propre. Il y a aussi toujours des références au cinéma et à d’autres arts.
Mariana : Les atmosphères sont mystérieuses, non seulement par leur scénographie mais également
par la manière dont les danseuses et les danseurs bougent. Bien que les gestes soient abstraits et explorent les possibilités morphologiques de chaque corps; en tant que public, on a l’impression que les corps ne bougent pas par eux-mêmes mais sont manipulés de manière magique par une force extérieure.
Nathan : C’est la désarticulation du corps comme si nous étions des pantins. Ensuite je dirai l’enjeu de trouver des trajectoires corporelles moins évidentes que nos automatismes et la rythmique qui fait varier l’écoulement du temps. C’est hypnotique à regarder !
Quels sont les enjeux et les difficultés lorsque l’on aborde son travail ? Malou : Ma première difficulté a été d’apprendre à bouger à sa façon, où chaque mouvement est isolé (alors que je danse plutôt de manière globale). Il est également nécessaire d’être vraiment précis dans l’espace. La synchronicité avec le groupe est basée sur des comptes en continu, tout au long de la pièce.
Mariana : Pour garantir que nous restions ensemble, nous devons être extrêmement conscient de quelle partie du corps est en mouvement et de quelle trajectoire elle dessine dans l’espace. La relation entre soi et les autres doit également être claire car, à certains moments, c’est l’action d’un·e des interprètes qui mène le mouvement des autres, comme une pulsion instinctive.
Nathan : D’avoir les mêmes trajets de mouvements et ainsi d’être
en accord sur la complexité de la partition musicale afin d’être ensemble. C’est lorsque nos mouvements sont identiques, la partition musicale apprise et en concordance entre nous que l’effet hypnotique apparaît.
A partir de quand t’es-tu dit que la danse pouvait être un métier ?
Malou : Dès le CE 2 (à 7-8 ans), j’ai voulu devenir professionnel après ma participation à la reprise d’une pièce de Jean-Claude Gallo a. Je n’ai pas arrêté de demander à ma mère comment devenir danseur. Un peu après, j’ai intégré le groupe Grenade de Jose e Baïz avec lequel j’ai très vite tourné. J’avais commencé la danse en éveil (de pair avec un cours d’éveil musical) et très vite j’ai su que la danse me plaisait.
Mariana : Je crois que j’ai réalisé progressivement que la danse pouvait être un métier, mais plus particulièrement vers 12 ans lorsque j’ai commencé à aller plus souvent voir des spectacles et en voyant des étudiants plus âgés de mon école de danse qui er le Portugal pour poursuivre leurs cursus à l’étranger. J’ai ainsi pris conscience qu’avec du travail et la « tête claire », c’était possible de suivre une carrière artistique.
Nathan : Je ne me rappelle pas m’être questionné si la danse pouvait être un métier. J’ai commencé dès mon plus jeune âge la danse et très vite pris de passion par celle-ci, je me suis naturellement dit que si c’est ce que j’aimais, c’est ce que je devais faire.
Un week-end d'événements en plein air en juillet : concerts et danse
DANSE/PERFORMANCE
Vendredi 7 juillet à 16h & 18h
Groupe Urbain d’Intervention Dansée
d’Angelin Preljocaj
CONCERT EN PLEIN AIR
Dimanche 9 juillet à 17h
Jardin de la Cité universitaire de Genève
Mariana Flores, soprano
Diego Valentín Flores, baryton
Natalia Guevara et Diego Ocampo, danseurs
Cappella Mediterranea
Leonardo García Alarcón, claviers et direction