Espaces Ouverts urbains, Lecture critique - DEP 2 - ENSP Versailles 2018-19
ZAC du Trapèze - Boulogne-Billancourt Étude du rapport entre le bâti et l’espace extérieur
Baptiste Lemoine
Vincent Guiné
Olivia Taccoen
Encadrants: Bernadette blanchon, Cécile MATTOUG, François Moreau, Simon Cathelain
Jinyi Xiao
LA COMMANDE
l’ENVIRONNEMENT LA SAEM Val de Seine Aménagement intègre des fortes exigences écologiques : - Avoir un programme de logements basse consommation (BBC). - Intégrer une gestion des assainissements raisonnée en plusieurs étapes. - Valoriser l’utilisation d’énergies renouvelables à 65% sur l’ensemble du site, notamment avec la géothermie. - Imposer le label HQE (haute qualité environnementale) aux constructions.
Plan masse de la commande: image extraite du doc «île Seguin Rives de Seine, le développement durable en actions»
Synthese de commande Site: Boulogne-Billancourt, Hauts-de-Seine (92) procédure: ZAC (zone d’aménagement concerté) CALENDRIER: Livraison échelonnée jusqu’en 2018 SUPERFICIE: 74 ha MAITRISE D’OUVRAGE: Ville de Boulogne-Billancourt SAEM Val de Seine
- Dans sa présentation, l’architecte urbaniste Patrick Chavannes décrit en partie la commande: «Proposer une conception renouvelée de la fabrication de la ville respectant les milieux naturels et veillant à un équilibre entre nature et densité de construction».
LES îlots et macrot-lots Dans les circulations, il y a un travail sur des traverses principales et des passages secondaires entre les îlots. Chaque macro-lot est divisé en lot comprenant chacun un ou plusieurs bâtiments (bureaux, logements, équipements etc..)
Maitrise d’oeuvre urbaine: Patrick Chavannes (architecte) Programme bâti: -382 300m2 -281 100m2 -186 600m2
Logements et résidences Bureaux Activités, commerces et équipements collectifs
1/3 de logements sociaux sur l’ensemble du site à terme, c’est 12 000 habitants prévus et 10 000 emplois.
Axonométrie de macrolots: image extrait «île Seguin Rives de Seine, le développement durable en actions»
l’ASPECT SOCIAL
LES DEPLACEMENTS
Une mixité au sein des quartiers est développée sur l’ensemble du quartier en faisant cohabiter habitats / commerces / activités tertiaires au sein des macro-lots. Privilégier des logements sociaux familiaux allant du T2 au T5. Avoir une diversité d’équipements : (4 crèches, 3 haltes garderies, 3 groupes scolaires, 1 lycée, 1 école maternelle primaire, 1 équipement culturel, 1 club senior, 1 jardin d’enfant, 1 équipement d’accueil médicalisé).
L’eau Les exigences écologiques ont été appliquées dans la commande du parc qui est animé par les crues et les orages. Le choix d’adopter un triple réseau d’assainissement au sein du quartier a été appliqué - Infiltrer une partie des eaux dans les noues paysagères. - Réguler les débits de fuites. - traiter les eaux chargées des voiries
Plan de circulation extrait de: «île Seguin Rives de Seine, le développement durable en actions»
Plusieurs critères au niveau des déplacements sont mis en place: - Assurer un réseau de pistes cyclables sur l’ensemble de la ZAC. - Relier les mobilités douces aux transports en commun. - Avoir des réflexions sur la mobilité du futur Grand Paris. - Rendre l’accès de l’île Seguin aux piétons. - Favoriser l’accessibilité des PMR (Personne à Mobilité Réduite) mais aussi des personnes mal voyantes. Elements mis en oeuvre dans l’espace public : - Continuité de niveau entre le rez-de-chaussée et espace public. - Des trottoirs plus généreux. - Des revêtements de sol non glissants. - Dans potelets et des bandes podotactiles pour les traversées piétonnes. - Des places de stationnements PMR.
Cheminement des eaux pluviales: «île Seguin Rives de Seine, le développement durable en actions»
Porosité visuelle et imbrication des espaces publics, semi-publics et privés.
Ilot B3
A 33m Résidences
12,5m Circulation piétonne
3
Avenue Pierre Lefaucheux
16m espace vert en cœur d'îlot
18,5m Résidence
5,1m Trottoir
2,2
6m Voirie
Stationnement
2,2
6m Trottoir
Stationnement 190,55
6m
Parc de Billancourt
6m
2m chemin
6.5m
21m
5m chemin
12m
2m
5m chemin
Allée George Askinazi
8.5m
7m Jeux d'enfant
6.5m
6,2m circulation piétonne
A’ Coupe A - A’ Echelle 1.200e 0
2
4m
ZAC DU trapèze- Plan masse
B’
E’
B
A
C
C’ D D’
A’
E
Des cœurs d’îlots plus décors verts qu’espace vivants.
Ilot A3
9,39
Allée Robert Doisneau
B 17,16
30,83
15,3
15,76
Ilot A2
20,97
39,03
24
Cours de l'île Seguin
B’ 3
4,86
6
3,65
5,29
3,63
5,95
6,24
Coupe B- B’ Echelle 1.200e 0
2
4m
Organisation des espaces communs et publics dans le macro-lot B3 La circulation en lignes brisées permet au piétons de s’immerger dans la nature de l’îlot. On constate une porosité en cœur d’îlot. Les vues sont dégagées grâce à des failles et césures. Cependant, la vue est coupée dans les rez-de-chaussée, par la strate intermédiaire. Légende: Espaces communs
Comprendre les différents types d’îlots L’îlot fermé
L’îlot ouvert
L’îlot ouvert «refermé» (comme l’îlot B3)
Schémas de fonctionnement de l’îlot B3 CIRCULATIONS EN LIGNES BRISÉES Un cheminement non rectiligne aux perspectives multiples rythmées par les bâtiments.
POROSITÉ DU CŒUR DE L’ÎLOT De multiples porosités permettent une certaine transparence et fluidité visuelle entre espace privé et public.
Circulations visuelles impossibles pour le rez-de-chaussée dû aux charmilles
CONTINUITÉ VÉGÉTALE ENTRE LES MACRO LOTS
La dynamique des espaces ouverts, publics et communs, autour des macro-lots
Vue de l’intérieur de l’îlot B3, un espace piéton surdimensionné par rapport à l’échelle du corps. Les espaces plantés ne sont pas destinés à être pratiqués. La strate intermédiaire permet une mise à distance des rez-de-chaussées.
Les rapports d’échelle entre les hauteurs de bâtiments et les largeurs d’espaces ouverts permettent globalement d’éviter un sentiment d’écrasement dans ce quartier ; ici le parc de Billancourt en est l’exemple le plus criant.
Allée George Askinazi
La porosité visuelle prévue à l’origine entre les espaces plantés public et les copropriétés s’estompent avec l’arrivée des grilles.
7m Jeux d'enfant
6.5m
6,2m circulation piétonne
La venelle centrale entre les macro-lots est cernée par une végétation essentiellement composée d’arbres formés en cépées et de vivaces basses. Cette promenade plantée est ponctuée de mobiliers urbains, à contrario des coeurs d’îlots. Les passerelles en bois desservant les halls d’entrée traversent les larges noues paysagères en rythmant l’espace.
Coupes de détails: les différentes ambiances des pieds de façades
Ilot B3
Ilot B3 Rue Marcel Bontemps
C
C’ Coupe C- C’ Echelle 1.100e 0
1
2m
Organisation différente des façades entre espace public et privé. On voit sur le traitement de cet immeuble que les balcons donnent de façon privilégiés, dès le rez-dechaussée, sur les espaces plantés de cœur d’îlots. S’instaure ainsi pour un seul bâtiment une multiplicité de rapports à l’espace ouvert qui l’entoure. Coté rue Marcel Bontemps, la relation à l’extérieur est beaucoup plus frontale avec une facade sans balcons qui sous entend que cette partie a moins de qualités visuelles que le coeur d’ilot.
Ilot B3
D
D’ Coupe D- D’ Echelle 1.100e 0
1
2m
Des franges plantées en espace public très proches du bâti et des balcons. Les façades s’avancent vers l’extérieur avec un grand nombre de balcons offrant une qualité visuelle sur les venelles plantées entre les ilots. Cet espace public accueille des noues encadrant les immeubles, permettant en transition douce entre espace intérieur et extérieur. De nombreuses passerelles en bois permettent de traverser les noues, de souligner les accès aux hall d’entrée et d’apporter une ambiance privative.
Ilot A3 Rue Yves Kermen
E
E’
Coupe E- E’ Echelle 1.100e 0
1
2m
Des entrées d’immeubles préservés. On remarque que les accès, depuis les cœurs d’îlots jusqu’aux bâtiments, sont souvent dissimulés dans une strate intermédiaire et accessible par un chemin étroit. Une impression ‘d’intimité’ est alors créée. Côté rue, le contraste se fait sentir avec un accès beaucoup plus simple et frontale, depuis le trottoir.
Synthèse comparative et conclusive Le quartier de la ZAC du Trapèze possède de grandes qualités urbaines, qui répondent à un programme ambitieux. La mixité des fonctions et des offres résidentielles dans un périmètre restreint participe de la capacité à «faire ville» dans un quartier neuf. Toutes les circulations y sont hiérarchisées et nettement séparées ; ainsi les piétons profitent de larges venelles intérieures qui leurs sont dédiées. Les espaces ouverts sont nombreux et bénéficient tous d’aménagement végétaux récents et bien gérés. Le parc de Billancourt, en bordure du Trapèze mais pleinement intégré à sa trame, fait bien sûr beaucoup pour la qualité urbaine du site. C’est donc avec des impressions et premières analyses très approbatives sur la ZAC que nous avons commencé notre travail. En voulant saisir plus particulièrement les qualités des relations entre espaces ouverts et fermés, nous avons analysé plus en détail les cœurs d’îlots. Nous avons regardé comment le végétal servait de lien poreux entre les espaces ou au contraire faisait écran. Comment les ouvertures, portes, fenêtres et balcons indiquaient un rapport de l’architecture à son environnement. Mais aussi quels traitements matériels et équipements des espaces ouverts incitaient ou non à certaines attitudes. L’outil de vue d’ensemble qu’est le plan masse nous a permis de visualiser très vite la hiérarchie des espaces, leurs connexions et orientations. Grâce au coupes aux 200ème nous avons commencé d’explorer le rapport au corps de ces espaces et leurs continuités et ruptures. Le plan de sol de l’îlot B2 a permis de mettre en évidence des logiques d’ouverture des bâtiments et d’implantation globale de l’îlot.
Grâce à ces analyses nous avons mis en lumière des qualités spatiales très fines dans les transitions de l’espace fermé privé jusqu’à l’espace ouvert public, mais aussi des contradictions et des paradoxes qui desservent à notre avis l’aménagement de la ZAC. Certains problèmes actuels, au delà de défauts présents dès la conception, sont dus au mode de gestion et aux usages mis en place par les habitants. Ainsi tout en état un quartier riche de propositions spatiales intéressantes et réussies, la ZAC du Trapèze ne tient pas toutes ses promesses, notamment sur ses ilôts «ouverts», qui ne sont pas aussi poreux et accueillants qu’ils pourraient l’être. Les qualités propres à la ZAC du Trapèze en terme de relations entre espaces ouverts et bâti peuvent utilement être mises en évidence par comparaison avec un quartier traité de façon complètement différente : celui du Valibout à Plaisir (78). Ni les volontés initiales de conception ni les modes de gestions de ces deux projets urbains ne se rejoignent, c’est donc en contrepoint que nous utilisons l’exemple du Valibout.
Le lien entre le bâti et l’espace ouvert doit beaucoup à la qualité des circulations. Comme on l’a dit précédemment elles sont hiérarchisées et séparées à Boulogne et les piétons disposent de voies réservées qui représentent une part non négligeable des artères du quartier. De plus, les voies qui ensèrent le quartier du Trapèze sont des prolongations de la trame viaire de la ville, et permettent l’insertion dans un maillage urbain. Ainsi la ZAC est une continuité logique de Boulogne et évite l’enclavement. Par opposition, le quartier du Valibout ne bénéficie pas de cette qualité de desserte, aucune voie ne le traverse, toutes le contournent et il est enserré par des voies de circulation routière. On trouve des accès piétons de moindre importance. Enfin à l’intérieur du quartier les voies ont toutes des dimensions et des affectations semblables, permettant aux voitures d’entrer partout. On trouve au Trapèze un travail interessant des matérialités végétales pour qualifier les transitions de l’intérieur vers l’extérieur. La strate intermédiaire joue un rôle particulièrement crucial dans la mise à distance des rez-de-chaussées et dans la structure des ilôts. Cette présence abondante de strate intermédiaire permet des jeux de dévoilement et de continuité dans les parcours piétons. À l’inverse là encore, on constate au Valibout que la strate intermédiaire est sous-exploitées. On trouve des hais, qui marquent l’emplacement d’une limite plus qu’elles ne la qualifient spatialement. Mais c’est surtout de la pelouse en piètre état qui fait aujourd’hui office de transition entre beaucoup de fenêtres et leurs vis à vis. On note cependant quelques alignements d’arbres qui tendent à dessiner des embryons de mails, structurant un peu l’espace ouvert. Les formes urbaines comme celles du Valibout procèdent de pensées souhaitant s’extraire du modèle de la ville et de la rue. Mais ce quartier est loin d’être un exemple radical de ce mouvement d’idée architecturales, en effet le rythme du bâti suggère l’envie d’échapper à la trop grande rigidité des «barres». On peut trouver dans les angles des immeubles l’envie d’évoquer des placettes, un réseau de petites centralités. Cette volonté, sans doute louable, est peu lisible sur le terrain, la route vient contredire les formes bâti et les espaces ouverts peinent à se définir. On obtient un ensemble finalement assez confus et non hiérarchisé. Tandis qu’à Boulogne toute la forme de la ZAC s’articule autour de grands ilôts, définissant ainsi des cœurs d’îlot, des venelles centrales et des avenues périphérique. Ainsi le passage de l’espace privé intime à l’espace ouvert public est décomposé en sas d’espace semi-public, ou public mais à circulation douces.
WORKSHOP : PENSER LE TISSU URBAIN DU VALIBOUT 1/2
50m
PLAN MASSE
WORKSHOP : PENSER LE TISSU URBAIN DU VALIBOUT 2/2 Faire ville par un réseau de mails Dans les espaces ouverts actuels du Valibout subsistent quelques mails, nous souhaitons utiliser de façon armée ce système d’avenue plantée pour, en conservant toutes les facilités d’accès en voiture des habitants, accueillir aussi les circulations douces au centre du quartier. Deux typologies viaires structure ainsi le Valibout autour de grands axes qui s’intègrent plus comme des rues que comme de simples dessertes.
Structurer la vie du quartier autour de places vivantes Pour hiérachiser les espaces du quartier et redonner des singularités nous avons pensé les bâtiments par blocs, ou ilôts plutôt qu’indépendamment les uns des autres. Cela permet de composer autant de places en coeur d’îlot, propices à la réunion des habitants et à une richesse de la composition végétale. Ce réseau de lieux de vie de quartier intimes s’articule de façon poreuse avec les mails un peu à l’image des Carrés Saint-Louis à Versailles, qui furent pour nous un des points de départ de la réflexion.
Retourner le problème du stationnement en une solution spatiale Nous avons déterminé pour chaque immeuble deux facettes, l’une avec les stationnements, l’autre qui s’en afranchit pour devenir un lieux accueillant avec plus de mobilier urbain et une végétation qui dessine l’espace. Ce système de «recto-verso» a le double avantage de permettre aux habitants de conserver leur voiture proche de leur résidence et de piétonniser l’autre côté des bâtiments pour un accès plus agréable. Ce sont les façades exposées au Nord qui accueillent les stationnements. Les abords des rez-de-chaussées sont préservés par une strate intermédiaire pour plus d’intimité et enrichissant ainsi la palette des ambiances du quartier.
Faire écho à l’architecture par la trame arborée La trame arborée est conçue en résonnance avec les formes architecturées du quartier. Aujourd’hui les franges du du Valibout sont incertaines : nous voulons armer une frange arborée qui structure sans cloisonner les limites du Valibout. Beaucoup d’ouvertures visuelles et d’accès piétons percent la lisière pour multipier les connexions. Nous avons particulièrement travaillé la mise en valeur de la lisière Nord du quartier, an d’en faire un espace ouvert et arboré généreux, de promenade et de rassemblement possible.
20m
COUPES DE PROJET
6m
0 1m
5m
10 m
2m
8m
1,5m