Coquille de lumière Rita Mancesti – Une rétrospective de 1984 à 2013
ISBN : 978-2-8399-1240-2 © Rita Mancesti, www.mancesti.com. Première édition novembre 2013. Tous droits réservés. Aucune partie de ce livre ne peut être reproduite, stockée ou transmise par quelque moyen électronique, mécanique, de reprographie, d’enregistrement ou autre que ce soit sans l’accord préalable des ayants droits. Structures et arrangements littéraires par Celina Orli Kosinski. Textes revus et corrigés par Françoise Gaud et Florianne Vanat-Di Vetta. Création et réalisation : Yves Balibouse, BBH Solutions Visuelles, Vevey, Suisse, www.bbhgraphic.com. Impression : PCL Presses Centrales SA, Renens, Suisse, www.pcl.ch. Crédit photographique : Jean-Luc Ray (www.digimage.org), pour la photo de portrait en atelier en page 11 et 78, et la photo de sculpture en page 21. Florianne Vanat-Di Vetta pour les photos en page 23 et 29, photos à Tréléz’Arts. Montage graphique de la couverture: Fabiano Mancesti et Yves Balibouse. Imprimé en Suisse.
Sommaire
11 – Avant-propos 13 – Préface 14 – Résumé biographique 16 – Chronologie et influences sur l’évolution artistique 16 Le mythe de la coquille 25 – Partager la vie d’une artiste 28 – Une peinture figurative, imaginaire et émotionnelle 30 – Du côté de la collection 33 – Rétrospective en tableaux 34 La région lémanique 50 Les Grisons 56 Les Mosaïques et Tranches imaginaires 66 Les figures enfantines 71 Explorations... 76 – Choix de l’huile comme technique principale d’expression 78 – Une technique de peinture mise au point au fil du temps 79 La gamme des couleurs 80 La composition 80 Les pinceaux 81 La touche finale : le glacis et le vernis 81 Comment savoir finaliser un tableau? 82 – Les étapes d’une Tranche 84 – Réflexions sur mon métier d’artiste 86 – Echos de la presse 87 – Expositions 88 – Parole au public 90 – Catalogue raisonné des œuvres de Rita Mancesti de 1984 à 2013 90 Tableaux répertoriés 104 Tableaux non-répertoriés 105 Sculptures 106 – Remerciements 107 – Contact
Sommaire | 9
Avant-propos
P
our fêter ce jubilé de 25 ans de peinture et d’exposition, j’ai décidé de mettre en lumière les raisons qui me poussent, depuis l’enfance, à créer, dessiner et partager ma passion à travers mes expositions annuelles. Le titre Coquille de lumière fait référence à mon microcosme d’artiste et ma recherche perpétuelle des contrastes ensoleillés, avides de traverser la toile, d’éclairer le regard et de toucher le cœur des observateurs ainsi interpellés dans leur sensibilité. Pourquoi écrire une monographie ? Le mélange des expressions artistiques, l’art littéraire combiné à l’art visuel, est un défi. Retracer toute mon œuvre avant que les tableaux ne se dispersent et que les souvenirs de famille ne s’estompent est un autre défi. A ce jour, plus de quatre cent cinquante tableaux existent ; près des deux-tiers sont déjà dans des collections de particuliers, principalement en Suisse, en Europe et aux Etats-Unis. Cet ouvrage vise également à documenter l’intégralité de mon travail artistique depuis 1984 à 2013 (Voir pages 90 à 105) et d’apporter quelques éclairages à certains tableaux représentant chaque période. Il m’aura fallu des mois pour repêcher des souvenirs d’enfance, pour identifier les étapes-clés de ma vie et ainsi tenter de comprendre l’évolution de ma peinture. Pour trouver cette inspiration, j’ai profité de ces nombreux « moments perdus » en voiture, alors que j’attendais mes enfants à la sortie de leurs activités. Ce livre s’adresse aux collectionneurs, aux professionnels de l’art et à l’artiste qui sommeille en chacun de nous, avec une pensée particulière à mon mari, et à mes deux enfants qui ont passé une bonne partie de leur jeunesse à me regarder peindre ; ils m’ont transmis leur vision authentique et réveillé mes émotions de mère. Ce recueil s’adresse également aux amoureux de notre belle région, qui trouveront dans la rubrique « région lémanique » toute une série de lieux connus, en espérant qu’ils y puiseront la même énergie que moi. Je saisis cette occasion pour remercier toutes les personnes, qui, de près ou de loin, m’ont aidée à vivre ma passion au quotidien durant toutes ces années, et en particulier à Marco, Celina, Ariane, Pina, Françoise, Florence et Yves, pour avoir contribué à ce projet littéraire qui me tenait à cœur. J’espère avoir encore un long chemin de création devant moi et je me réjouis de le parcourir avec vous. Rita Mancesti
Avant-propos | 11
par Ariane Rytz Galeriste à Nyon de 1984 à 2003
Préface
L
’ouvrage qui se trouve entre vos mains va vous plonger dans la bulle artistique et la « recherche constante de contrastes ensoleillés » à laquelle s’adonne Rita Mancesti, dans l’espoir d’éclairer le cœur des gens qui savent prendre le temps d’observer. Cette philosophie me plaît et je la partage. C’est donc pour moi une joie et un honneur que d’apporter, par ces quelques lignes, ma contribution à l’élaboration de ce livre. Malgré ses nombreuses tâches d’épouse et de mère de famille, Rita Mancesti a su s’imposer la discipline nécessaire que lui dicte son langage pictural afin de toujours créer avec passion et amour. C’est au gré de ses voyages et à l’attention qu’elle porte à ce qui l’entoure que l’œuvre de Rita Mancesti prend vie. Ses ambiances, aux couleurs chatoyantes, naissent tels des reflets issus de la palette de ses rêves. Rien n’est contradictoire et la négativité n’a pas de place dans cet univers où les coups de pinceaux, unifiés par des gestes en accord avec la pureté du regard, nous restituent ce que trop souvent nous ne savons plus voir. Attachée à la beauté des paysages et aux gens qui les habitent, ses modèles ne lui enlèvent pas sa liberté car elle les meuble et les peuple à sa guise tout en leur inventant un environnement où le spectateur se sent bien. Il faut donc aborder un tableau de Rita Mancesti comme un pays enchanteur où la moindre nuance, le moindre signe sont sources d’inspiration. Dès les premiers pas naît un sentiment de bonheur et à la réjouissance immédiate succède une réflexion : « l’envie de vivre dans son monde ». La réalisation de cet ouvrage a permis à Rita Mancesti de faire son bilan intermédiaire et de réaliser les moments inoubliables, empreints d’humilité, qui ont jalonné son parcours. Lentement, patiemment, elle a appris à rechercher puis à partager une vérité simple. Puisse-t-elle longtemps encore nous combler par sa palette nuancée, sa technique bien maîtrisée et par le rêve qui se dégage de son univers ensoleillé.
Préface | 13
Résumé biographique
1970-1985 Vacances chez ses grands-parents dans les Grisons et enracinement dans cette région – Début de la thématique de la coquille. 1982
Initiation à la peinture artisanale sur bois – Découverte des motifs grisons fleuris.
1984
Découverte de la peinture acrylique – Première toile de Land’s End lors de vacances au sud de l’Angleterre.
1987
Participation à l’exposition villageoise de Perly et au concours de la Palette Carougeoise – Inspiration pour les maisons villageoises traditionnelles.
1989
Obtention du certificat de maturité artistique et du premier prix de dessin – Développement du dessin d’observation, de la gravure, du modelage et du dessin imaginaire et insolite.
Eté 89
Séjour linguistique à Perugia, Ombrie – Début de la passion pour les ambiances de villages colorés et perchés à flanc de colline.
1990-1996 Etudes commerciales et obtention du Brevet Fédéral de Marketing. Mariage et déménagement à Commugny (VD), puis à Mies. 1998
Naissance de son fils.
1999
Début des cours de perfectionnement à l’huile avec Jean-Pierre Mello, à l’Atelier du peintre à Carouge – Etude de la Lumière et des contrastes.
2001
Première exposition de natures mortes à la galerie Ditzoff à Coppet.
2002
Naissance de sa fille – Inspiration pour les scènes enfantines. Rencontre avec Ariane Rytz.
2003
Ouverture de l’atelier-galerie « Les 2 peintres » à Coppet avec Marianne Tripet. Premières inspirations pour Coppet, les scènes du lac Léman et le Bol d’Or. Participation à Art’Air Genève, festival de peinture en plein air. Travail de perfectionnement avec Alfred Dewiary, peintre surréaliste lausannois.
14 | Résumé biographique
2005
Escapade à Nice avec Marianne Tripet – Début de l’attrait pour les maisons aux couleurs brique, et pour le linge suspendu aux fenêtres, qui aboutit aux Dominos méditerranéens.
2006
Début des Mosaïques.
2007
Exposition à Neuchâtel et rencontre de la galeriste Annick Weber-Richard qui accueille les Mosaïques dans la tour de Diesse.
2008
Reprise des voyages en famille – Découverte de nouveaux horizons aux couleurs plus neutres et à l’épuration : les reflets hoppériens, en hommage à Edward Hopper – Création de « Arteamstic » animations de team-building en entreprise.
2009
Stage de taille de pierre avec Daniel Harriet et cours de modelage avec Anita Gehler – Huit sculptures en plâtre, en bronze et en stéatite verront le jour.
2010
Exposition à la Galerie d’Arfi de la série contemporaine les Perles de l’Engadine. Déménagement à Trélex (VD).
2011
Exposition à Davos, puis à Saint-Moritz – Inspiration pour de nouvelles vallées grisonnes encore méconnues.
2012
Horaire continu à l’atelier « Les 2 peintres » à Coppet – Prise de conscience de son parcours de vie de femme qui donnera naissance à la série Being a woman. Une croisière familiale en Méditerranée et sur l’Atlantique fourniront l’inspiration des Tranches de villes, une ambiance différente par jour. Début de la réflexion et de la rédaction de Coquille de Lumière.
2013
Ouverture d’un deuxième atelier à domicile et reprise de l’atelier « Les 2 peintres » à son nom. Initiatrice et co-organisatrice de la manifestation villageoise culturelle « Tréléz’Arts ». Publication de Coquille de Lumière.
Résumé biographique | 15
Du côté de la collection Œuvres de Rita Mancesti, Stigmates d’huile, de terre et de bronze Ou l’Eden perdu et retrouvé
L
es collectionneurs des œuvres de Rita Mancesti, se sont pour la première fois retrouvés devant une toile de l’artiste, conquis par l’émotion que suscite la vision du paysage peint. Happés par la chaleur réconfortante des tons de brique, la douceur des flous bleutés lémaniques ou encore la fraîche luminosité onirique des plages nordiques, les amateurs s’enfouissent inévitablement dans le microcosme pictural, réminiscence d’un univers qui leur est souvent familier et chéri. Si Rita Mancesti maîtrise l’élaboration et l’équilibre des teintes, de la composition et des contrastes soutenus, elle possède primordialement la faculté de capter l’émoi qu’éveille en elle un paysage, une situation, puis à l’aide de ses touches en oscillation, de transmettre sur la toile et en finalité à l’observateur, ce qui l’émeut. Peu d’artistes de la région lémanique réalisent des tableaux de paysages locaux et du lac en particulier. Rita Mancesti quant à elle, aime passer du temps à s’imprégner des variations de la lumière, de la couleur des panoramas lacustres en perpétuel changement ; panoramas qui constituent pour elle, le creuset de son inspiration quotidienne. Ses acheteurs internationaux sont spécifiquement friands des tableaux à la thématique du Léman, et s’en retournent ainsi chez eux, en possession d’une vision générée au cours du vécu et du ressenti de l’artiste, remémorant un paysage qui les avait ravis durant leur séjour dans nos contrées. L’œuvre de Rita Mancesti ne se confine cependant pas aux peintures lémaniques ; la diversité des sujets, des techniques et des matériaux, délecte ses acheteurs et collectionneurs. Elle s’inspire parfois des enseignements de ses maîtres, et surtout, elle expérimente, elle innove et qualité d’une artiste consciencieuse et authentique, son art est en constante évolution. Ainsi l’huile sort parfois de ses deux dimensions par amas savants de medium acrylique, et en alternance avec le travail sur toile, elle crée des petits formats en bronze, aux exacts et gracieux modelés humains, qui pour l’observateur, fonctionnent comme de véritables miroirs sensibles de soi ou d’un proche. La narration des tableaux de genre, prend également des tournures aussi inattendues que délicatement égayantes, et l’artiste se prête avec passion aux souhaits de ses commanditaires. Un couple qui s’était rendu à Amsterdam, relate de ce qui l’avait enthousiasmé. Rita Mancesti écoute, imagine, puis incarne sur la toile, l’architecture, les formes, les pigments, les bruits, les voix, les anecdotes.
30 | Du côté de la collection
par Celina Orli Kosinski Historienne de l’art
Elle nous confie à ce sujet : « j’aime mélanger une histoire personnelle à un tableau. Fondre un moment particulier de vie dans une scène peinte me fascine. Je songe à me spécialiser dans des projets à l’huile, dont chacun fonctionnerait comme un récit pictural, d’un passage de vie choisi par le commanditaire. Cette idée m’est venue au cours de la réalisation d’une œuvre du cycle des Tranches ; j’y avais alors fait l’expérience d’intégrer ma propre histoire et mes émotions qui y étaient liées. Dans ma peinture, j’aspire à communiquer de tels éléments personnels à l’observateur, le faire entrer dans la scène et établir un dialogue ». Tranches, Mosaïques et Perles de l’Engadine, nommées ainsi par l’artiste qui de manière ludique, les associe à des « perles que l’on enfile dans un collier », peuvent être considérées comme les « perles » de son art dans le sens précieux du terme. Rita Mancesti excelle dans ces polyptyques parfois dissociables, demandant chacun un mois de travail et dont elle ne conçoit que trois ou quatre par année. Puisque toute pièce rare suscite l’engouement d’un fervent de collection, les Mosaïques particulièrement, deviennent recherchées par les connaisseurs des huiles de l’artiste et en conséquence, voient leur prix augmenter chaque année. La valeur marchande croissante n’est toutefois pas l’attrait primordial des toiles envers leurs collectionneurs. Expert en continuelle recherche d’une imagerie idéale, le collectionneur chine inlassablement afin de simuler la rencontre avec l’objet de ses désirs. Hasard guidé par une curiosité affûtée, décèle une trouvaille en déréliction, merveille ensommeillée, support émotionnel, l’objet, l’image, l’œuvre, cristallise ainsi à la manière du goût de la madeleine de Marcel Proust, le souvenir d’un lieu, l’inévitable association avec un être aimé, un état d’âme, une atmosphère, un sentiment de nostalgie le plus fréquemment de l’enfance. C’est en ce sens que les huiles de Rita Mancesti ravissent l’attention des collectionneurs. Couleurs chaudes et lumineuses, captivent, saisissent, transportent dans un univers connu à travers le voyage, le rêve ou un quotidien lointain, à peine sublimé, révélé par le flou des touches, remémorant la senteur de fleurs et du linge qui sèche au soleil. La raison désorientée par l’absence des repères temporels, géographiques et mathématiques, cède. L’esprit peut alors nomadiser à son gré dans l’espace esthétique créé, propre à chaque composition. La connaissance des paysages et traditions suisses – notamment de la désalpe – et des habitats méditerranéens, révèlent la signature artistique de Rita Mancesti, par le vécu empirique et émotionnel. Chaque œuvre est ainsi unique, matérialisant le suprasensible, scellant le processus de création, éternisant une parcelle du temps, selon le dessein de l’artiste. © Celina Orli Kosinski, www.genevaundercover.ch Du côté de la collection | 31