No 16 | décembre 2012
4e année | 4 parutions par année
Dans cette édition Bernard, Abdallah et Christian Trois promoteurs et la crise qui vient Le pape de l’estimation à Lausanne Portrait de Kaspar Fierz Architecture Le bureau Pont12
sommaire
Sondage de Noël L’édito de Jean-Jacques Morard
Bernard, Abdallah et Christian Trois promoteurs et la crise qui vient
Le pape de l’estimation à Lausanne Le portrait de Kaspar Fierz COURTAGE IMMOBILIER : VOS COMMISSIONS SONT-ELLES EXCESSIVES ? Juridiquement vôtre
Architecture Le bureau Pont12
EAUSERVICE Le service de l’eau à l’écoute des gérances
Apprendre pour entreprendre Les séminaires et cours de la SVIT School
L’économie immobilière s’organise Présentation du SVIT Romandie
édito
Sondage de Noël
Jean-jacques morard Président du SVIT Romandie
Le SVIT Romandie a été créé en 2006. Depuis lors, nous avons déjà parcouru un long chemin. L’association, forte de bientôt 150 membres, est désormais connue et, je crois, reconnue dans toute la Suisse romande. Elle conduit de nombreuses activités associatives, intervient dans les médias, entretient des contacts étroits avec les autorités publiques, publie un journal digital, envoie régulièrement des Newsletters à un large réseau de professionnels de l’immobilier (plus de 6000 personnes), encadre l’équipe de la SVIT School – qui accomplit elle-même, soit dit en passant, un travail remarquable dans la formation –, collabore avec les autres associations de l’immobilier romandes, etc. Vous l’aurez compris, avec le Comité du SVIT Romandie, nous tirons un bilan positif du travail accompli ces six dernières années. Et nos membres, qu’en pensent-ils ? Leurs attentes sont-elles entièrement satisfaites ? Ont-ils des propositions concrètes à nous faire ? Pour le savoir, nous avons décidé de leur donner la parole à travers un sondage détaillé que nous allons leur faire parvenir d’ici à Noël – sondage entièrement électronique à remplir en quelques minutes sur son écran d’ordinateur. Six ans après sa création, le SVIT Romandie veut prendre le temps de recueillir les critiques constructives de ses membres. Avec ce sondage de Noël, nous voulons bien sûr connaître votre avis sur nos activités passées, mais nous voulons aussi, avec vous, tourner notre regard vers l’avenir pour développer de nouvelles idées et projets. Toujours avec la même ambition de professionnalisme, de dynamisme et d’efficacité. A l’approche des Fêtes, j’en profite pour souhaiter à tous les lecteurs de notre lettre d’information tous mes vœux de bonheur et de réussite pour l’année 2013 – et bonne lecture de ce dernier numéro de l’année !
actualité
Trois promoteurs et la crise qui vient
Réunis par la SVIT School le 4 décembre à l’occasion de son dernier séminaire de l’année, Bernard Nicod, Abdallah Chatila et Christian Constantin ont fait le point sur l’état du marché – et d’autres choses. Florilège. Victor Stolberg
« Ne vous faites pas d’illusions, nous n’y échapperons pas ! Nous avons longtemps pu croire que la crise frappant nos voisins nous épargnerait, mais ce n’est plus le cas. Elle vient. » D’emblée, Bernard Nicod place le curseur des débats, chiffres à l’appui. Selon le promoteur vaudois, le marché n’est pas seulement en baisse, il est même en chute rapide : « En 2012, c’est – 18 % à Genève, et – 28 % dans le canton de Vaud. La vérité, c’est que nous sommes profondément impactés par ce qui se passe chez nos voisins. Or la France est à la dérive. Les Français sont mous, flasques, paresseux, ils ne veulent rien foutre ! » La forte croissance démographique de la Suisse romande, et plus particulièrement de l’arc lémanique, a certes permis de masquer cette réalité pendant un certain temps – la crise a démarré en Europe il y a quatre ans déjà. Plus maintenant. « Je ne suis pas un pessimiste, constate
Bernard Nicod, mais un réaliste qui a de l’expérience. » Et de rappeler le retournement de conjoncture dans l’immobilier qui avait failli le mettre sur la paille en 1991 – « Je l’avais pressenti dès 1989, mais je n’avais pas réagi assez vite, ce qui a constitué une de mes plus grosses erreurs. » A la crise européenne, le constructeur lausannois ajoute d’autres motifs d’inquiétude. Comme les nouvelles règles financières « Bâle III » qui exigent des banques des normes plus strictes pour leurs fonds propres (du coup, elles prêtent moins), la nouvelle loi (plus restrictive) sur l’utilisation du 2e pilier pour l’acquisition de biens immobiliers, et enfin l’impact financier négatif de la Lex Weber sur le marché, qu’il jauge à 1,7 milliard de francs. Christian Constantin partage ce constat morose. Selon lui, « 2013 sera une année très difficile. Seuls les plus malins survivront. » Le promoteur genevois Abdallah Chatila enchaîne : « Il y a aujourd’hui un manque de visibilité, et forcément l’environnement externe à la Suisse pèse sur nos affaires à la baisse. » Alors, dans ces conditions, que faut-il à un promoteur pour éviter de chuter lourdement si, ou plutôt quand, le marché se retourne ? Bernard Nicod est fataliste et juge que le « nez » indispensable au sens des affaires ne prémunit pas forcément contre une sortie de route. Encore plus précis, Constantin affirme que, « à côté du savoir-faire et du faire savoir, il faut toujours un petit peu de chance. Nous sommes dans une période de tempête qui se lève. Nous saurons assez vite qui sont les bons marins et qui sont ceux qui seront dans l’Atlantique en pédalo. » Si le Vaudois et le Valaisan reconnaissent l’un et l’autre avoir parfois perdu de l’argent, ce n’est pas le cas d’Abdallah Chatila. « En même temps, je n’ai pas encore fait beaucoup de transactions comparé à mes collègues, dit-il en souriant. Cela ne fait que cinq ans que je suis dans le secteur. » Interrogés ensuite par Marc Comina, secrétaire général du SVIT Romandie, qui animait les échanges, sur leur choix d’être ou de ne pas être dans le domaine de la régie, les trois personnages ont réagi de façon variable. Pour Bernard Nicod, « je vois en fait la régie comme un service après-vente. Certes, c’est une activité avec laquelle on ne gagne que des cacahuètes, mais elle permet de suivre ses clients sur le long terme, de maintenir la qualité du contact. » Abdallah Chatila, lui, a pris une part majoritaire dans une grande régie de la place genevoise, « parce que cela me procure des revenus récurrents et stables, qui peuvent être utiles en cas de retournement de la conjoncture ». Quant à Christian Constantin, il n’est pas intéressé : « Je suis architecte, je fais des constructions. Les soucis, je les laisse aux autres. » Après deux heures de discussions, vives et détendues, souvent truffées de bons mots, on aura enfin surtout appris pourquoi Christian Constantin tutoie la terre entière : « Quand j’aime bien, je tutoie. Et j’aime bien tout le monde. »
Le dernier séminaire de la SVIT School le 4 décembre 2012, avait pour cadre le Beau-Rivage Palace à Lausanne. Les participants ont pu prendre connaissance des dernières tendances du marché, analysées par trois poids lourds cantonaux de l’immobilier : Bernard Nicod (Vaud), Abdallah Chatila (Genève) et Christian Constantin (Valais).
Des trois promoteurs, seuls Bernard Nicod et Abdallah Chatila sont actifs dans la régie. « Une activité qui rapporte certes des peanuts, reconnaît Bernard Nicod, mais ce n’est pas l’essentiel. Elle me permet surtout d’entretenir une relation de confiance sur la durée avec mes principaux clients. »
Les trois acteurs du marché de l’immobilier romand ont multiplié les bons mots et les réparties dans une atmosphère informelle, sans langue de bois.
Pour le public, les échanges auront permis d’anticiper sur les principales tendances du secteur en 2013. Elles ne sont pas très roses.
Bernard Nicod : « Le marché est en chute rapide. Nous sommes impactés par ce qui se passe en France, qui est à la dérive. Nos voisins sont mous, flasques, paresseux. Ils ne veulent rien foutre ! »
Abdallah Chatila : « Nous manquons actuellement de visibilité, impossible de parier sur un avenir stable. L’environnement extérieur est très négatif, et il pèse sur nos affaires à la baisse. »
Christian Constantin : « Pourquoi je tutoie tout le monde ? C’est simple, quand j’aime bien, alors je tutoie. Et j’aime bien toute le monde. »
Marc Comina, secrétaire général du SVIT Romandie, animait les échanges.
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14.05.2012 13:18:42
portrait
Kaspar Fierz, un œil pour l’évaluation
Kaspar Fierz, 69 ans, est l’un des meilleurs spécialises de l’évaluation immobilière en Suisse. Il a développé des outils de calcul basés sur les mathématiques financières lui permettant d’estimer au plus près la valeur des objets. Il enseigne depuis de nombreuses années à la SVIT School à Zurich et a accepté de venir transmettre ses méthodes aux futurs experts en estimations immobilières formés par la SVIT School en Suisse romande.
Rolf Eberhard*
Quel est le prix d’un bien immobilier ? Longtemps, une méthode de calcul empirique a prévalu. Mais un précurseur a changé la donne. L’expertise immobilière a bénéficié d’une importante évolution dans les méthodes utilisées depuis une dizaine d’années. Les valeurs calculées par les bâtisseurs sur la base de la valeur réelle de l’immeuble ont peu à peu cédé la place à des calculs économiques. Qui intègrent les mathématiques financières pour répondre à la question délicate consistant à déterminer avec précision la valeur vénale d’un bien-fonds. Cette technique a été développée et enseignée par quelques professeurs ou économistes, comme le Dr. Kaspar Fierz. Il dispose d’une réputation irréprochable en Suisse alémanique, en raison notamment de l’importance de ses publications en allemand – seuls deux ouvrages ont été traduits à ce jour en français – et de son enseignement à la SVIT School de Zurich. Mais en Romandie, il n’est encore connu que d’un cercle réduit d’experts immobiliers séduits par son approche économique. Kaspar Fierz commence ses études à l’Ecole polytechnique fédérale de Zurich où il obtient le diplôme d’ingénieur civil en 1968. Il va néanmoins rapidement reprendre ses études après deux années de pratique du métier d’ingénieur. En 1974, il décroche une licence en sciences économiques de l’Université de Zurich, suivie de quatre années comme assistant, avant d’obtenir un doctorat pour sa thèse « L’offre de travaux de construction et la demande en facteurs de production dans le secteur de la construction en Suisse ». L’interaction entre la construction, l’immobilier et l’économie reste depuis lors au cœur de tous ses travaux de recherche. Il occupe ensuite pendant près d’une décennie une fonction dirigeante dans une grande société fiduciaire, en tant que conseiller financier et estimateur immobilier. En 1987, il lance la société Fierz & Partner AG, spécialisée dans les questions financières et immobilières en particulier. Un an plus tard, il fonde avec Roman Günter, mathématicien, la société Fierz + Günter Software Engineering AG. Une collaboration qui aboutit au développement du logiciel d’expertise Wert + Zins. Parmi les publications de Kaspar Fierz, l’ouvrage « Le taux d’intérêt et la valeur des biens-fonds » (qui en est à sa 6ème édition en allemand ; la 5ème a été traduite en français) reste l’ouvrage de référence dans le milieu des experts en estimations immobilières helvétiques. Soixante-cinq règles inspirées de l’économie immobilière sont détaillées en préface. Les deux premières posent les fondements de l’évaluation immobilière. Kaspar Fierz insiste en particulier sur la règle numéro un : la valeur et le prix sont deux notions distinctes.
La valeur dépend de l’appréciation individuelle du profit provenant de l’acquisition d’un bien. Le prix est en revanche le résultat d’un processus d’alignement entre les positions du vendeur et de l’acheteur. La règle numéro deux concerne les immeubles de rendement où l’expert détaille le principe de l’évaluation. Qui veut que la valeur d’un bien soit mesurée en fonction du profit que celui-ci rapportera. Kaspar Fierz développe également dans son livre son axiome de l’évaluation. Dont voici la teneur : La valeur d’un élément de fortune correspond à la totalité des profits que l’élément de fortune peut fournir sans d’autres contre-prestations dès la date d’évaluation. Kaspar Fierz résume ainsi en quelques mots toute la complexité de la prise en compte des flux financiers futurs dans l’expertise immobilière. Ces règles pertinentes inspirées de l’économie immobilière pourraient même constituer les soixante-cinq commandements de l’expert en estimations. Kaspar Fierz a également développé une méthode de calcul de la valeur de rendement au travers de la valeur actuelle (Barwert), un modèle simple et ingénieux qui emprunte les principes du Discounted Cash Flow (DCF). De quoi s’agit-il ? De la prise en compte du revenu net en tant que rente, actualisée sur la période correspondant à la durée entre le jour du calcul et le terme escompté. Les travaux de remise en état sont ensuite déduits par actualisation sur les durées respectives des investissements cycliques calculés en pourcentage par rapport à la valeur à neuf des constructions. A 69 ans, Kaspar Fierz est aujourd’hui un acteur clé de l’économie immobilière et de l’expertise en Suisse. Il est un enseignant passionné qui œuvre depuis de longues années à la formation auprès de la SVIT School de Zurich dans le cadre du brevet fédéral d’expert en estimations immobilières. Cette année, et pour la première fois, il a été invité par la Svit School en Suisse romande et a accepté de venir y enseigner et transmettre son savoir. Ma première rencontre avec Kaspar Fierz remonte à plus de dix ans. Elle m’a profondément marqué et a déterminé le choix d’orienter ma carrière professionnelle vers l’expertise en estimations immobilières et son enseignement. Pour conclure, je souhaite aux futurs étudiants de conserver précieusement en eux un peu de la passion qui leur sera transmise par le Dr. Kaspar Fierz, afin qu’ils puissent également embrasser une très belle et intense carrière professionnelle.
* Rolf Eberhard dirige le service des expertises immobilières pour la Suisse romande, au sein du département Credit Risk Management du Credit Suisse. Il est également chargé de cours auprès de la SVIT School, aux côtés de Kaspar Fierz, dans le cadre du Brevet fédéral d’expert en estimations immobilières.
21
juridique
Courtage immobilier : vos commissions sont-elles excessives ? Dans un arrêt rendu récemment (4A_278/2012), le Tribunal fédéral a eu l’occasion de rappeler ce qu’il faut entendre par commission excessive au sens de l’article 417 CO. Dans cette affaire, le propriétaire mandate le courtier pour la vente d’un immeuble locatif de rendement à un prix indicatif de CHF 3’950’000.–. La commission convenue contractuellement est de 3 % du prix de vente, plus TVA. L’immeuble est finalement vendu pour CHF 3’800’000.–. Le vendeur fixe ce prix en pensant qu’il n’aura pas de commission de courtage à payer puisqu’il connaît déjà l’acheteur.
christian marquis*
Dans le cadre du procès qui l’oppose au courtier, le vendeur conclut au rejet des prétentions du courtier, subsidiairement à la réduction de la commission qui est, selon lui, excessive. Le TF retient que le vendeur connaissait certes l’acheteur, mais non son intérêt pour l’immeuble. C’est le courtier qui a signalé au vendeur l’intérêt que l’acheteur porte à l’immeuble. Le TF admet les prétentions du courtier et refuse de réduire la commission. Selon l’art. 417 CO, la commission de courtage pour une vente d’immeuble peut être équitablement réduite par le juge à la requête du débiteur si un salaire excessif a été convenu. Le pouvoir d’appréciation du juge n’est cependant pas illimité. Selon le TF, le juge doit se fonder sur l’ensemble des circonstances du cas et il doit s’inspirer des principes déjà posés par la jurisprudence, principes qui sont les suivants : • La commission ne peut être considérée comme excessive du seul fait que le courtier n’a déployé qu’une activité limitée. Pour le courtier professionnel, une commission élevée compense les échecs subis dans d’autres affaires.
• En matière immobilière, la commission correspond en règle générale à un pour centage du prix de vente obtenu. Une commission peut légèrement dépasser le tarif ou le taux usuel sans pour autant être qualifiée d’excessive. Le TF illustre son propos en rappelant les principales affaires jugées au courant des dernières années. Une commission de 3 % calculée sur un prix de vente de CHF 1’695’000.– n’a pas été jugée excessive. Le taux de 3 % a par contre été jugé à la limite de ce qui est admissible pour une affaire portant sur la vente de plusieurs parcelles pour un prix total de CHF 16’400’000.–. Une commission de 3,57 % portant sur deux ventes immobilières, l’une de CHF 1’750’000.– et l’autre de CHF 2’800’000.– n’a pas été considérée comme excessive. Enfin, une commission de 11 % du prix de vente est excessive alors que le taux usuel était de l’ordre de 2 %. Les exemples donnés par le Tribunal fédéral doivent être appréciés avec circonspection. Les taux de commission évoqués ne sauraient en aucun cas constituer un usage. On constate cependant qu’il pourrait être périlleux de dépasser un taux de commission de 3 % sur des opérations immobilières très importantes. Enfin, l’usage peut varier selon les régions et selon le montant de la transaction. Le courtier confronté à une requête de réduction de sa commission dispose d’un moyen relativement efficace pour se défendre. Dans son arrêt, le Tribunal fédéral omet en effet de rappeler que lorsque l’on parle de « commission usuelle », il s’agit de prouver un usage. L’usage est une question de fait. Il appartient donc à celui qui entend requérir la réduction de la commission de prouver en justice quel est l’usage dans une région donnée et sur un marché donné. On constate souvent que ce travail de preuve n’est pas accompli par le plaideur. Faire référence à des affaires déjà jugées et s’appuyer sur des exemples concrets de taux de commission qualifiés d’admissibles par le juge pourrait dans une certaine mesure contribuer à ce travail de preuve, mais cela n’est certainement pas suffisant. Le moyen le plus approprié pour établir une « commission usuelle » consiste à faire témoigner des courtiers actifs sur un marché donné dans la région concernée. Or, d’expérience, on se rend compte que les taux de commissions pratiqués sont disparates. Le juge conclut généralement que les commissions usuelles s’établissent dans une fourchette dont la limite supérieure est parfois élevée. Le courtier qui sait se montrer raisonnable a donc encore de beaux jours devant lui…
* Christian Marquis, docteur en droit, avocat à Lausanne et auteur d’une thèse de doctorat parue en 1993 « Le contrat de courtage immobilier et le salaire du courtier ». Il est également chargé de cours auprès de l’Institut pour le droit suisse et international de la construction de l’Université de Fribourg et chargé de cours auprès de la SVIT School.
© pont12
architecture
Pont12 fabrique de la ville Le bureau lausannois travaille sur le plus grand projet de Suisse romande à Genève et va peut-être doter Lausanne de son premier gratte-ciel depuis la Tour Bel-Air. Victor Stolberg
Les métamorphoses les plus spectaculaires de notre environnement urbain ne sont pas toujours le fait des plus grands bureaux. Prenez Pont12, à Lausanne. Voici une structure d’une trentaine de personnes qui se trouve (hasard, coïncidence) au cœur de deux grands projets simultanés, dans les deux métropoles de l’arc lémanique. A Lausanne, l’équipe dirigée par le trio Antoine Hahne, François Jolliet et Guy Nicollier est en charge du redéveloppement du Centre de congrès et d’exposition de Beaulieu. A Genève, elle entame la première phase de la création d’un nouveau quartier, Pont-Rouge, sur le site de Praille Acacias Vernets (PAV), le plus grand projet actuellement en cours en Suisse romande. Depuis sa fondation en 1996, le bureau se focalise essentiellement sur les concours, « seul moyen pour nous d’accéder à la grosse commande, explique Guy Nicollier, l’un des trois associés. Quand nous avons commencé, comme tous les jeunes architectes, nous avons passablement galéré. Nous ne disposions d’aucun
réseau personnel permettant de remplir notre agenda tout de suite, si bien que les concours nous ont semblé être le meilleur moyen de nous faire connaître. » De fait, en une quinzaine d’années, Pont12 a participé à une centaine de concours (!), peut-être un record régional. Une approche compétitive qui « stimule la créativité, dit encore Nicollier, car elle permet de se mesurer aux autres, de jouer avec les contraintes d’un programme, de se remettre en question ». L’audace n’est pas forcément toujours payante. Si la halle sud de Beaulieu (20102011) a été bien accueillie par la critique et la population, malgré la relative radicalité de ses ouvertures (les fenêtres en quinconce), ce n’est pas le cas de la tour Taoua, qui doit compléter le dispositif. Elle est toujours à l’étude et doit encore passer devant le Conseil communal de la capitale vaudoise, probablement au premier trimestre 2013. La polémique qui a accompagné le projet quand il a été dévoilé il y a trois ans s’est certes estompée, mais elle pourrait rebondir. Au-delà de l’aspect formel de l’objet proposé, c’est surtout la notion d’une tour de 86 mètres en plein centre-ville qui a provoqué l’émoi. Une aberration en regard de l’échelle de nos villes ? Pas forcément. Car il y a aussi le projet du bureau Richter · Dahl Rocha & Associés à Chavannes, une tour de 140 m. Et à Zurich, la Prime Tower de Gigon & Guyer – à 126 m, c’est aujourd’hui le gratte-ciel le plus élevé de Suisse – a été très bien accueillie. Le rapport que nous entretenons aux tours est en train de changer, dit l’architecte, parce que l’espace au sol se raréfie et que nous devons densifier les villes. » Dans le même ordre d’idées – une ville toujours plus dense –, Pont12 travaille actuellement à Genève sur un projet d’une ampleur inédite. Dans le cadre du réaménagement complet de la friche industrielle de la Praille, un nouveau « morceau de ville » va apparaître autour de la future gare CEVA de Lancy-Pont Rouge, dessinée par Jean Nouvel. Le nouvel axe ferroviaire entre Cornavin et Annemasse va permettre de centraliser cet espace aujourd’hui en lisière de Genève, pour en faire un nouveau pôle. Pont12 a prévu six bâtiments (commerces, bureaux, administrations) autour d’une place centrale reliée directement aux transports publics – trams, trains. Les quadrilatères conçus par le bureau lausannois ont ceci d’original qu’ils prévoient des décrochements en façade sous la forme de loggias, pour rompre l’uniformité des structures. Le développement durable et les économies d’énergie sont au cœur du projet, ainsi que le prévoit le cahier des charges du maître d’œuvre, les CFF. « Nous sommes très sensibles à cet aspect des choses, note Guy Nicollier. Pas seulement parce que c’est dans l’air du temps, mais surtout parce que la durabilité répond à une vraie préoccupation. » Ainsi, à Saint-Prex où Pont12 a réalisé (2010-2011) un nouveau bâtiment pour la déchetterie et la voirie, c’est le bois brut qui a été privilégié. Du bois local : pas du bois vaudois, mais du bois de la commune de Saint-Prex !
Autre credo de la large palette « publique » de Pont12, les espaces scénographiques. En 2009, le bureau remportait le 4ème prix du concours pour la Nouvelle Comédie de Genève. Un ballon d’essai qui lui a ensuite permis de décrocher la rénovation et l’extension (2010-2012) du Théâtre de l’Arsenic à Lausanne, un concept original où les espaces de scène se succèdent sans séparation. Explication : « C’est un théâtre expérimental, de création. Chaque volume du bâtiment doit pouvoir servir de lieu d’expression. Il ne s’agissait donc pas de configurer seulement une scène et des sièges pour le public, mais plutôt d’imaginer une succession de volumes dans lesquels la scénographie pourra évoluer. » Cerise sur le gâteau, Pont12 a également remporté l’an dernier le concours ouvert pour le nouveau Théâtre de Carouge [GE], dont le chantier démarrera quand le financement aura été bouclé. Un projet qui tient particulièrement à cœur au trio lausannois.
www.pont12.ch
Logements collectifs à Montblesson [VD]. Revêtement en bois naturel, traité uniquement en vernis bio pour donner une patine de vieillissement anticipée du bois, qui vire au gris. © Pont12
Centre de voirie au Mont-sur-LausannE. © Fred Hatt
Du bois, toujours, pour cette maison familiale à Malapalud [VD]. Le bureau accorde une importance particulière au développement durable. © Thomas Jantscher
Institution pour personnes sourdes-aveugles et logements à Monthey. © Thomas Jantscher
Le projet de la tour Taoua (86 m.), sur le site de Beaulieu à Lausanne. La halle sud est déjà réalisée (2010-2011). La tour quant à elle doit encore « passer » devant le Conseil communal de la capitale vaudoise au premier trimestre 2013. Depuis le lancement du projet, elle a fait l’objet de plusieurs polémiques. © pont12
Rénovation du théâtre de l’Arsenic à Lausanne. Un projet qui tient particulièrement a cœur au trio de Pont12. Les espaces scénographiques sont en effet conçus dans une optique ouverte, pour répondre aux soucis de ce théâtre d’expérimentation qui ne considère pas la scène comme un lieu unique et figé. © Pont12
Transformation/reconstruction du centre communal de Carouge [GE], concours remporté par Pont12 en 2011. Le chantier du complexe, qui comprendra un théâtre très attendu, démarrera dès que le financement aura été bouclé. © pont12
Le nouveau quartier administratif de Pont Rouge à Genève, fait partie du vaste projet de PAV (Praille Acacias Vernets), qui va radicalement transformer la friche industrielle de la Praille. Bureaux, commerces et administrations viendront s’installer ici, à deux pas de la nouvelle station Lancy-Pont Rouge du futur CEVA - le RER qui reliera Genève à Annemasse. © pont12
eauservice, le service de l’eau à l’écoute des gérances
Le distributeur d’eau de Lausanne et environs lance une enquête auprès de ses principaux clients pour connaître leurs besoins spécifiques. Victor Stolberg
Au début de l’année prochaine, les gérances immobilières actives dans la région de Lausanne recevront un courrier d’eauservice. Il contiendra une enquête de satisfaction, dans le but d’établir le niveau de qualité du service proposé par le distributeur et de voir ce qu’il faut améliorer de la relation entre le fournisseur et ses clients. L’eau potable étant facturée aux propriétaires des immeubles (en général un seul compteur par bâtiment), les gérances sont souvent l’intermédiaire entre les consommateurs d’eau et eauservice. Pour la première fois, ces dernières auront l’occasion de donner leur opinion sur les prestations du distributeur d’eau, qui s’engage à ne pas utiliser les données collectées pour un autre usage qu’une évaluation statistique de la satisfaction de ses clients. Qualité de l’eau, pression, coupures, chaque anomalie pourra être relevée.
Dans le même ordre d’idées, eauservice posera des questions pour savoir si les gérances sont au courant de qui fait quoi dans le cadre de la distribution d’eau. Exemple : « pensez-vous que les installations intérieures des immeubles que vous gérez sont conformes à la réglementation en vigueur ? » ; ou encore « à votre avis, qui endosse la responsabilité légale de la qualité de l’eau au robinet ? » (réponses possibles : A, le service de consommation et des affaires vétérinaires du canton de Vaud ; B, le distributeur d’eau (eauservice) ; C, le propriétaire de l’immeuble ; D, la gérance). eauservice est le distributeur d’eau de la Ville de Lausanne. Il assure l’alimentation de chaque immeuble sur le territoire communal et dans les communes de la région lausannoise. L’engagement de ce service public est d’approvisionner ses clients en une eau d’excellente qualité, en quantité suffisante et à un prix raisonnable. Avant d’être distribuée jusqu’aux habitations, l’eau doit être captée, traitée, analysée, stockée et transportée. Pour ce faire, le service dispose d’un personnel spécialisé qui veille au bon déroulement des différentes étapes de production de l’eau, en assurant un « produit » irréprochable jusqu’aux branchements des domaines privés. L’eau, denrée alimentaire de première nécessité, fait donc l’objet d’une attention particulière pour maintenir sa qualité depuis la source jusqu’aux robinets. Pour préserver cette qualité dans les installations intérieures des habitations, la commune de Lausanne exige des entreprises sanitaires une formation qu’elle valide en attribuant une concession. Sur le domaine privé, le contrôle du respect des exigences sanitaires est sous la responsabilité du propriétaire.
Communes alimentées par eauservice : Boussens, Chavannes-près-Renens, Cheseaux-sur-Lausanne, Crissier, Denges, Echandens, Ecublens, Epalinges, Etagnières, Jouxtens-Mézery, Lausanne, Le Mont-sur-Lausanne, Lonay, Préverenges, Prilly, Renens, Saint-Sulpice.
www.lausanne.ch
svit school
Apprendre pour entreprendre
SĂŠminaires Cours
séminaires
Programme des séminaires 2013 6ème Journée romande de la location immobilière
19.03.2013
6ème Journée romande de la promotion immobilière
30.04.2013
6ème Journée romande des experts immobiliers
11.06.2013
Actualité immobilière
01.10.2013
7ème Journée romande des gérants immobiliers
05.11.2013
8ème Journée romande des courtiers
10.12.2013
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Cours menant aux Brevets fédéraux Module gérance conduisant au Brevet fédéral de gérant d’immeubles Mai 2012 – Février 2014 Prochaine session : Septembre 2013 – Février 2015
Module estimation conduisant au Brevet fédéral d’expert en estimations immobilières Novembre 2012 – Avril 2015 Prochaine session : Novembre 2014 – Avril 2017
Module promotion conduisant au Brevet fédéral de promoteur immobilier Avril 2013 – Octobre 2014
Module courtage conduisant au Brevet fédéral de courtier en immeubles Avril 2013 – Novembre 2014
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cours
Cours d’introduction à l’économie immobilière
Le Cours d’introduction à l’économie immobilière est le point de départ d’une carrière dans l’immobilier. Il propose aux participants une formation générale complète et leur permet d’acquérir les bases fondamentales en matière de gérance, de droit, d’expertise, de courtage, de marketing et de comptabilité. Son but est d’abord de donner une vue d’ensemble de l’économie immobilière à ceux qui débutent dans le domaine, soit au terme de leur apprentissage, soit après une réorientation professionnelle. Plus de détails Session printemps 2013 - du 17 avril au 29 mai 2013 (6 journées de formation) Inscription en ligne
svit romandie Le SVIT Romandie est l’antenne romande de l’Association suisse de l’économie immobilière (SVIT Suisse). Créé en 2006, le SVIT Romandie compte aujourd’hui 140 membres et couvre l’ensemble des métiers qui constituent l’« économie immobilière » (gérances, experts immobiliers, promoteurs, courtiers, investisseurs, consultants, entreprises générales, facility management, banques, agents d’affaires, architectes, ingénieurs, avocats et notaires). Il offre ainsi une plateforme unique de réseautage entre partenaires potentiels.
Missions principales du SVIT Romandie Garantir la qualité dans les diverses pratiques professionnelles du domaine de l’immobilier ; Défendre les idées et les intérêts des professionnels de l’immobilier ; Proposer une formation de qualité pour garantir la relève.
agenda SVIT Forum de Pontresina
17 - 19 janvier 2013
Conférence-débat à Lausanne
Printemps 2013
Assemblée générale
24 avril 2013
Conférence-débat à Genève
Automne 2013
La fiscalité immobilière sens dessus dessous Débat du 27 novembre 2012, Hôtel Richemond, Genève
David Hiler, conseiller d’Etat en charge des finances, propose à Genève une vaste réforme de la fiscalité immobilière. Les milieux immobiliers s’y opposent. Ils craignent une hausse massive des impôts et voient dans cette réforme un moyen de renflouer les caisses de l’Etat sur le dos des propriétaires. Le débat organisé par le SVIT Romandie, opposant Christophe Aumeunier, secrétaire général de la chambre genevoise immobilière, à David Hiler, a été constructif puisque ce dernier a déclaré, devant une salle comble, être ouvert à la discussion et prêt à corriger son projet pour trouver un terrain d’entente avec les milieux immobiliers.
www.svit-romandie.ch
comité
Jean-Jacques Morard Président
Martin Dunning Vice-président
Peter Burkhalter Membre fondateur
Stéphane Giacomini Membre fondateur
Yvan Schmidt Membre
Cédric Barde Membre
Marc Fischer Membre
Philippe Moeschinger Membre
Sébastien Troutot Membre
Marc Comina Secrétaire général
Karin Joergensen Joye Secrétaire générale adjointe
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Editeur responsable | Marc Comina Ont participé à ce numéro | Victor Stolberg, Jean-Jacques Morard, Marc Comina, Karin Joergensen Joye, Me Christian Marquis, Rolf Eberhard Design graphique | Nicolas Tschanz, www.ceramiko.ch Relecture | Edith Grunberg Conception application et diffusion | www.bbhgraphic.com
Adresse | SVIT Romandie, Avenue Mon-Repos 14, 1005 Lausanne