Esthétique de l’exploitation photographique de photos déjà existantes

Photographie de couverture : © Paolo Gioli, L’Annegato (Le noyé), 1981, de la série Hommage à Hippolyte Bayard, Polaroïd-sténopé Polacolor type 809, 27,5 x 18,5 cm, transféré sur papier à dessin 35 x 25 cm, conservée au FRAC Champagne-Ardenne, courtesy de l’artiste.

ISBN : 978-2-343-11295-4

20 €

Bruno Zorzal

Série Photographie

Bruno Zorzal est artiste et théoricien de la photographie. Membre de RETINA.International, chercheur associé au laboratoire Art des images & art contemporaine (AIAC), Université Paris 8, il travaille au Brésil et en France. Il a déjà publié Les photos, un matériau pour la photographie chez L’Harmattan, dans la même collection.

Esthétique de l’exploitation photographique de photos déjà existantes

Collection Eidos

Quand le faire prend l’air d’un refaire, qu’en est-il d’une œuvre photographique, de même que d’une expression subjective qui garderait un rapport de dépendance avec la nécessité de l’existence préalable d’une image technique ?

Face aux expériences fondées sur l’appropriation de photos déjà existantes, voire sur le vol et le piratage, nous rapportons-nous de la même manière aux œuvres, aux procédés de création, de même qu’à la photographie et à l’art lui-même ? Que se passe-t-il quand voit le jour une image d’image ?

En nous exposant à des aspects artistiques, politiques, légaux, éthiques, etc. d’actions centrées sur l’usage de photos, nous mettrons en place une esthétique de l’exploitation photographique de photos déjà existantes.

Esthétique de l’exploitation photographique de photos déjà existantes

Esthétique de l’exploitation photographique de photos déjà existantes

Bruno Zorzal

Transition de François Soulages

Bruno Zorzal

Esthétique de l’exploitation photographique de photos déjà existantes

Transition de François Soulages

Du même auteur Les photos, un matériau pour la photographie, Paris, L’Harmattan, collection Eidos, série Photographie, 2017

© L’Harmattan, 2017 5-7, rue de l’Ecole-Polytechnique, 75005 Paris http://www.harmattan.fr ISBN : 978-2-343-11295-4 EAN : 9782343112954

Table des matières Transition de François Soulages L’exploitation inachevable des images archaïques

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Introduction

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1er moment POÏÉTIQUE DU FAIRE AVEC DES PHOTOS L’ARTISTE FUNAMBULE

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Ch 1 L’appropriation : l’inventaire & l’invention (Joachim Schmid) Ch 2 L’appropriation entre l’art & les lois Une approche artistique de l’appropriation (Pavel Maria Smejkal) L’appropriation entre le droit & l’éthique (Richard Prince & Sherrie Levine) Ch 3 Le revenir & un devenir 2ème moment LES PHOTOS AU SEIN DES PROCÉDÉS L’ÊTRE AU MILIEU DES IMAGES Ch 4 De la morale pirate à une éthique du faire (Paolo Gioli) Ch 5 Critique de la photographie comme dispositif La photographie confrontée à d’autres procédés (Eustáquio Neves) Ch 6 Esthétique & éthique de la construction en photographie 3ème moment POUR UNE ESTHÉTIQUE DE L'EXPLOITATION DE PHOTOS DÉJÀ EXISTANTES Ch 7 De la reconnaissance à la méconnaissance (Sherrie Levine) Ch 8 Le ready-made en question (Joachim Schmid) Ch 9 La « Relation » & l’œuvre comme étant Ouverture : une œuvre en devenir 186

25 37 37 48 79

87 93 109 115 127

141 147 161 169 183

Introduction Si avec la nature reproductible de l’image technique, l’art se trouve, chez Benjamin, face à une perte, nombreux artistes, faisant le choix d’exploiter cette caractéristique inhérente aux photos, nous montrent que la reproductibilité serait, paradoxalement, une alliée, voire une condition même à la création. Ainsi, quand le faire c’est « faire avec », qu’en est-il d’une photo qui garderait un rapport de dépendance avec la nécessité de l’existence préalable d’une image technique ? Que se passe-t-il quand voit le jour, dans ce contexte, une image d’image ? Au sein de ces problématiques mises en place à partir de l’investissement de ces images nous rapportons-nous de la même manière aux photos, aux procédés et finalement aux œuvres photographiques, voire à la photographie et à l’art luimême ?

Face au paradigme de la création ayant pour objet les photos déjà existantes, les premiers problèmes analysés portent sur une série de ruptures que le dévoilement des photos en tant que matériau a générée pour la photographie et pour l'art11. En poussant cette logique, on va analyser ici un contexte où les photos, tout en servant de la mise en forme de nouvelles plasticités pour la photographie, seraient, à la fois, l’objet pour la mise en place de nouvelles et inattendues façons de faire de l’art en photographie.

11

Cf. Bruno Zorzal, op. cit.

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En pensant les enjeux esthétiques – mais aussi moraux, éthiques, politiques – dévoilés face aux procédés de création mis en place par les artistes, on se demande en quoi, en se servant d’une photo (le particulier), c’est la création que l’on problématise (l’universel). En outre, comment et pourquoi un regard poïétique sur les processus et procédés centrés sur les photos déjà faites – c’est-à-dire une approche ayant pour objet les rapports dynamiques qui unissent l’artiste à son œuvre pendant qu’il est aux prises avec elle12 –, nous permettrait-il de réfléchir sur le statut des images photographiques, voire de toute image technique, ainsi que sur leurs modes de fonctionnement de nos jours ?

Tel que l’on verra à l’aide de théories, de concepts et d’exemples précis, si l’œuvre produite selon ces procédés nous provoque, c’est parce qu’elle actualiserait des tensions et richesses – plastiques et esthétiques, sensibles et théoriques – non rares produites ailleurs, par d’autres photographes, dans d’autres contextes, par d’autres cultures, faisant preuve d’autres subjectivités, etc.

Ainsi, si d’une part, penser le statut des photos aujourd’hui c’est penser les conditions de ses réutilisations, d’autre part, face aux œuvres fruit des usages nous serions confrontés à un changement du lieu de l’idée qui, en outre, gardent un rapport de conséquence avec un changement également possible du lieu du créateur ainsi que du lieu de création. Une esthétique de l’exploitation photographique de photos déjà existantes ne peut ignorer de telles tensions, tel qu’on s’efforce de le démontrer dans les pages qui suivent. * Je tiens à remercier particulièrement François Soulages, ainsi que Oscar Muñoz, Jose Roca, Guillaume Gesvret, Raphaël Young Mariano et Nicole Pietri.

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René Passeron, Pour une philosophie de la création, Paris, Klincksieck, 1989, p. 16.

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Photographie de couverture : © Paolo Gioli, L’Annegato (Le noyé), 1981, de la série Hommage à Hippolyte Bayard, Polaroïd-sténopé Polacolor type 809, 27,5 x 18,5 cm, transféré sur papier à dessin 35 x 25 cm, conservée au FRAC Champagne-Ardenne, courtesy de l’artiste.

ISBN : 978-2-343-11295-4

20 €

Bruno Zorzal

Série Photographie

Bruno Zorzal est artiste et théoricien de la photographie. Membre de RETINA.International, chercheur associé au laboratoire Art des images & art contemporaine (AIAC), Université Paris 8, il travaille au Brésil et en France. Il a déjà publié Les photos, un matériau pour la photographie chez L’Harmattan, dans la même collection.

Esthétique de l’exploitation photographique de photos déjà existantes

Collection Eidos

Quand le faire prend l’air d’un refaire, qu’en est-il d’une œuvre photographique, de même que d’une expression subjective qui garderait un rapport de dépendance avec la nécessité de l’existence préalable d’une image technique ?

Face aux expériences fondées sur l’appropriation de photos déjà existantes, voire sur le vol et le piratage, nous rapportons-nous de la même manière aux œuvres, aux procédés de création, de même qu’à la photographie et à l’art lui-même ? Que se passe-t-il quand voit le jour une image d’image ?

En nous exposant à des aspects artistiques, politiques, légaux, éthiques, etc. d’actions centrées sur l’usage de photos, nous mettrons en place une esthétique de l’exploitation photographique de photos déjà existantes.

Esthétique de l’exploitation photographique de photos déjà existantes

Esthétique de l’exploitation photographique de photos déjà existantes

Bruno Zorzal

Transition de François Soulages