PANELS HEBDO du N° 023 du 16 Juillet 2018

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400 FCFA

Emploi N° 023 du 16 Juillet 2018

Seminaire du FNE à l’intention des entreprises de l’Ouest P. 12

PRÉSIDENTIELLES 2018

Que peuvent-ils lui faire ? La date de l’élection est désormais connue et la candidature du chef de l’État déposée à Elecam. Passage en revue des forces et faiblesses des principaux prétendants à la succession de Paul Biya. Lire le dossier de la Rédaction. Pp. 5-7.

MINJEC

La carte biométrique jeune désormais en vigueur P. 8 DOCUMENT

Port synthèse

Douala abrite le deuxième forum tripartite Tchad, RCA, Cameroun P. 4

Dans cette édition, la liste des établissements de micro-finances agréés au Cameroun Pp. 9-11


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ACTUALITES

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Législature 2013/2018

Un an de plus pour les députés et les conseillers municipaux Le président de la République Paul Biya a promulgué ce mercredi 11 juillet 2018 un texte de loi récemment adopté par le parlement portant prorogation du mandat des députés et des conseillers municipaux pour une durée d’un an. Julien EFILA TSILA

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es textes de loi récemment adoptés par l’Assemblée nationale et le Sénat promulgués par le président de la République Paul Biya portant prorogation des mandats des députés et des conseillers municipaux prennent effet à compter du 29 octobre 2018 pour les premiers et du 15 juillet de la même année pour les seconds. Afin d’éviter des chevauchements entre l’élection présidentielle qui se tiendra le 07 octobre prochain et les législatives, le pouvoir de Yaoundé a cru bon de proroger le mandat des députés et des conseillers municipaux. Et par conséquent de renvoyer l’élection pour une date ultérieure. C’est du moins la raison qui a été avancée par le gouvernement aux membres du parlement

composé en majorité d’élus Rdpc. Toutefois, pour certains analystes politiques, cette prorogation n’est rien d’autres qu’un aveu d’incompétence du gouvernement qui savait bien que les élections allaient avoir lieu cette année et a eu le temps de peaufiner son organisation. Celestin Ndjamen, conseiller municipal à la mairie de Douala premier, interviewer sur les antennes de radio Equinoxe à ce sujet pense que la prorogation du mandat des députés et des conseillers municipaux fait partie de ce qu’il appelle depuis toujours « le gouvernement par embuscade ». « C’est du pur amateurisme » a-t-il ajouté par la suite. Pour cet homme politique, « le pouvoir savait parfaitement qu’il y avait élection depuis cinq ans.

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Président Directeur Général Fabrice ASSOUM Directeur Administratif et Financier Roland Charles ABENA ZAMBO Assistante de Direction Rose Danielle MENGUE EVOUNA Directeur de Publication Fabrice ASSOUM Directeur des Rédactions Nelson ZE EVINA Rédacteur-en-Chef Dominique BELING NKOUMBA Secrétaire des Rédactions J. Martin EFILA TSILA Rédaction Nelson ZE EVINA Jean Charles BIYO ELLA Dominique BELING-NKOUMBA J. Martin EFILA TSILA Fabrice ASSOUM E.A.O.N

N° 023 du 16 juillet 2018

Chef Desk Bafoussam : T. NTETMEN Chef Desk Douala : Théodorine Lydie AMANEBANEMA Chef Desk Garoua : Chris SEUMI Chef Desk Ebolowa Consty Zang Secrétariat Rose Danielle MENGUE EVOUNA Maquette & Mise en page Dominique BELING-NKOUMBA Impression JV-Graff Tirage 2000 Exemplaires Distribution Ets MM PANELS HEBDO

Que les conseillers municipaux et les députés allaient être élus » par conséquent on devrait prévoir sur le plan logistique, administratif et financier le nécessaire pour conduire ces élections, ce qui n’a pas été le cas ». Néanmoins, d’autres analystes de la scène politique nationale estiment que. S’il est vrai que le pouvoir en place avait tout le temps et savait que les élections se tiendraient cette année, il n’en demeure pas moins vrai que la mère des élections, celle qui cristallise toutes les attentions se déroulant en octobre, un chevauchement des trois scrutins en l’espace d’un mois est une incongruité. Il était donc plus sage de proroger ces mandats et par conséquent de renvoyer les législatives et les municipales.

COUP BIEN FRANC !

Qui a 30 millions ? En Francs CFA, c’est une somme qui suscite spontanément du respect pour quiconque la possède… Quoi de plus normal ? On ne parle pas de 300 000. Mais bien de trois dizaines de milliers de billets de 10.000. Avec elle, on pourrait faire tant de choses… C’est également le montant du cautionnement exigé pour se porter candidat à l’élection présidentielle. Une forte somme ; sans doute, l’investissement de toute une vie pour beaucoup. Sans doute, la somme est désormais si élevée pour barrer la route aux aventuriers qui lors des expériences précédentes s’étaient portés candidats, en étant si significatifs pas le score obtenu. Mais au passage, ils avaient coûté beaucoup d’argent à l’État. Maintenant donc que la caution est si élevée, sans doute faute -il y réfléchir par deux fois avant d’aller poser sa mise. Pour ceux qui auraient l’opportunité de la réunir pour le dessein sus-évoqué, il faudra tout prendre en compte avant d’aller la déposer au Trésor public et se porter candidat à la présidentielle. Au moins pour deux raisons. La première est que dans la loi électorale,

il est dit qu’elle n’est remboursable au candidat que s’il réunit 10% des voix à l’issue du scrutin. Qui est sûr d’atteindre un tel score et donc de courir le risque de perdre sa mise ? La deuxième possibilité de se faire rembourser est de renoncer à sa candidature. Mais là encore la loi dit qu’on vous rembourse si les bulletins de vote ne sont pas encore imprimés. Dans ce cas de figure, en considérant la « méchanceté » des hommes, qui vous laissera entrer à Sopecam pour vous assurer que ladite impression n’a pas encore commencé ? C’est connu, l’argent entre facilement mais, il est si difficile à faire sortir. À l’infortuné qui poserait sa mise et aurait le réflexe d’aller le retirer, il y a des chances qu’il aille de tribulation et en tribulation et qu’il finisse par voir ses 30 « bâtons » s’évanouir… Moi, ma part, c’est que je ne suis pas sûr de faire 10% des voix, je ne pose pas l’argent. C’est quand même 30 millions… Dominique BELING NKOUMBA


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ACTUALITES

Présidentielle 2018

Paul Biya, candidat ! Il n’y a plus désormais aucun doute. Paul Biya, président de la République du Cameroun depuis 36 ans, s’est déclaré partant pour la course à sa propre succession, le 7 octobre prochain.

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’est par un tweet posté vendredi dernier en mi-journée qu’il en a fait l’annonce. Sur son compte Twitter, le chef de l’État a annoncé luimême son intention de briguer un nouveau mandat. Il lève ainsi un suspense qui n’avait que trop duré six jours avant la date limite de dépôt des dossiers de candidatures à Elecam. Cette annonce sonne comme une désillusion pour tous ceux qui au sein de l’opposition, avaient fait le pari de son retrait pour cette élection présidentielle. Paul Biya va concourir à l’élection présidentielle du 07 octobre 2018 sous la bannière du Rassemblement démocratique du peuple camerounais (RDPC), le parti politique le mieux implanté sur le territoire national et qui jouit d’une majorité écrasante dans toutes instances

Dominique BELING NKOUMBA

représentatives des institutions du Cameroun que sont les municipalités, l’Assemblée nationale et le Sénat. Après les victoires de 1992, 1997, 2004 et 2011, Paul Biya apparaît une fois de plus comme le favori de la prochaine présidentielle, face à une opposition divisée et morcelée comme par le passé. Et pour cause, comme par le passé, il apparaît comme le candidat ayant en sa possession les moyens organisationnels et opérationnels susceptibles de lui permettre de prendre le pas face à des concurrents moins outillés. L’annonce de sa candidature a provoqué une levée de boucliers de la part de certains compatriotes et a été relayée à l’international avec des connotations peu mélioratives. Mais il reste que, conformément à

l’ordre constitutionnel en vigueur au Cameroun, il a bel et bien le droit de se présenter pour briguer un autre mandat à la tête du Cameroun. Sans doute, le moment venu, le président-candidat déclinera au peuple camerounais les ressorts ayant fondé cette autre candidature à la tête de l’État. En attendant, la communauté socio-politique continue de commenter cette candidature ainsi annoncée à grands renforts d’arguties. Mais, le président et son camp ont d’ores et déjà mis le cap vers l’avenir. Son dossier de candidature étant désormais déposé, ils lorgnent vers la campagne électorale et le scrutin en lui-même…

ELECAM

La candidature de Paul Biya déposée Le secrétaire général du RDPC, Jean Nkuété a déposé la candidature du président national Paul Biya, vendredi 13 juillet 2018 au siège d’Elections Cameroon (Elecam).

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ccompagné de Samuel Mvondo Ayolo, le Directeur du Cabinet civil à la Présidence de la République, Jean Nkuété, secrétaire général du Comité central du RDPC, ressort du siège d’Elecam aux environs de 16h30. Le secrétaire général du parti des flammes est venu accomplir les formalités de dépôt du dossier de candidature Paul Biya à la Présidentielle du 7 octobre 2018 au Cameroun. A une semaine de la clôture du dépôt des candidatures, le président national du Rdpc et chef de l’État achève ainsi de dissiper tous les doutes sur sa participation à ce scrutin. Au sortir d’Elecam Jean Nkuété a eu ces mots : « le prochain mandat porte sur la consolidation de la paix indispensable au développement du Cameroun. Le pays est en chantier, il y a l’engagement de nouveaux travaux. Donc, il faut tout faire pour que le peuple camerounais vive en harmonie. »

Les autres candidatures déposées le 13 juillet 2018 - Boboro Kekemo, du Mouvement des travailleurs du Cameroun (MTC) -Kissop Bertin, du Cameroon Party for Social Justice (CPSJ) - Pr. Maurice Kamto, du Mouvement pour la Renaissance du Cameroun (MRC) N° 023 du 16 juillet 2018


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ACTUALITES

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CAMEROUN – UNION AFRICAINE

Moussa Faki Mahamat boucle trois jours de visite officielle à Yaoundé Le président de la Commission de l’Union africaine (UA), Moussa Faki Mahamat a quitté Yaoundé, samedi en début d’après-midi, au terme d’une visite officielle.

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Synthèse : Julien EFILA TSILA

u cours de son séjour en terre camerounaise, le diplomate tchadien a été reçu en tête-à-tête par le président Paul Biya. Au cours du déjeuner d’État offert par le couple présidentiel en son honneur, le chef de l’état a déclaré que le retour effectif de la paix au Cameroun restait sa principale priorité. Il s’est par contre davantage montré préoccupé par les foyers de tensions et la recrudescence des attaques terroristes à travers le continent. À cette occasion, Paul Biya a déclaré à son hôte : « Au moment où nous vous accueillons, de nombreuses menaces planent sur notre continent. Je citerais principalement les crises sociopolitiques et les attaques terroristes qui déstabilisent nos sociétés, sèment des morts et causent des destructions dans nos pays. Elles provoquent non seulement le ralentissement des activités économiques et sociales, mais aussi un afflux des réfugiés et des déplacés », a dit le président camerounais. En retour, Moussa Mahamat Faki, évoquant « les événements qui se déroulent dans les régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest », a réitéré le ferme attachement de l’UA à l’unité, l’intégrité territoriale,

la stabilité politique et sociale de tous les États membres au sein desquels le Cameroun représente un symbole de diversité linguistique, culturelle et religieuse, mais également d’unité d’harmonie et de concorde. Se disant rassuré sur la volonté de son interlocuteur de promouvoir des politiques appropriées pour que ces vertus palpables au Cameroun continuent à se renforcer et s’approfondir, Moussa Faki Mahamat a dit sa conviction qu’aucun différend en Afrique ne saurait être résolu par la violence. Écoute et accompagnement Affirmant être venu s’informer, écouter et apprendre, le président de la Commission de l’UA a affirmé n’être nullement dans la logique de ceux qui, sans prendre le temps de s’informer, prononcent des sentences sur telle ou telle situation dans le continent. Moussa Faki Mahamat s’est engagé, dès son retour au siège de l’UA à Addis-Abeba, de faire prendre des mesures idoines pour que la solidarité et la compassion avec le peuple camerounais «se traduisent dans les faits à travers une initiative pertinente qu’appelle la situation».

Évoquant l’élection présidentielle du 07 octobre 2018, il a promis l’accompagnement de son institution dans son organisation, une assistance qui se traduira, entre autres, par l’envoi d’une importante mission d’observation électorale. Le président de la Commission de l’UA en a profité pour lancer un appel à tous les acteurs politiques de la majorité, de l’opposition et de la société civile pour conjuguer leurs efforts afin que ce scrutin se déroule dans un climat apaisé et de concorde nationale. Par ailleurs, le vendredi 13 juillet 2018, à l’amphi 250 de l’Institut des Relations Internationales du Cameroun (IRIC), le Président de la Commission de l’Union Africaine, a présidé une conférence sous le thème : « Réforme de l’Union Africaine et Intégration Continentale ». Y ont pris part, des invités de marque tels que : Lejeune Mbella Mbella, Ministre des Relations Extérieures, Pr Jacques Fame Ndongo, Ministre de l’Enseignement Supérieur, M Roger Nkodo Dang, Président du Parlement Panafricain; et Pr Agbor Sarah Mbi Enow Anyang, Commissaire de l’Union africaine en charge de la Gestion des Ressources Humaines, des Sciences et Technologies.

Port synthèse

Douala abrite le deuxième forum tripartite Tchad, RCA, Cameroun Les assises de l’association dénommée « Port synthèse » et qui regroupe trois États voisins, a évalué la mise en œuvre des recommandations issues du précédent forum.

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N° 023 du 16 juillet 2018

Théodorine Lydie AMANEBANEMA

’est en faveur d’un atelier, tenu du 11 au 13 Juillet 2018 dans la capitale économique. Cette tripartite se tient à la suite des travaux de Ndjamena du 13 au 15 décembre 2018 et de Bangui du 24 au 26 février 2018. Ces fora ont conduit à la nécessité pour le Cameroun de réfléchir à une véritable stratégie de son offre aux besoins et attentes des pays voisins, compte tenu de son accès à la mer. Si « le corridor logistique camerounais est au service de l’économie régionale» pour Cyrus Ngo’o, président de Port synthèse et par ailleurs Directeur du port autonome de Douala, celui ci invite à un changement des modes d’action afin d’être plus compétitif. Le ministre des transports Jean Ernest Ngalle Bibehe en procédant à l’ouverture des travaux, a recommandé aux membres de la communauté portuaire de développer une stratégie d’adaptation aux offres camerounaises. Il a par la même occasion, convié les ports de Douala et de Kribi à œuvrer en synergie.Le Cameroun étant appelé à s’engager sur une voix plus offensive, qui consiste à structurer une offre sérieuse

qui rend légitime le choix de ses corridors, la mise en œuvre de cette stratégie est susceptible de renforcer la croissance économique de chacun de ces Etats en évitant des pertes évaluées à plus de 200 milliards de francs CFA. Pour y parvenir, certaines mesures ont été prises. Toutefois, des plaintes persistent. Selon Bertin Medard Ngounio, directeur général du Conseil centrafricain des chargeurs : « nous avons plus d’une vingtaine de contrôles qui ne font pas partie des contrôles définis en ce qui concerne le transport terrestre, les GPS ne sont pas toujours fonctionnels. En rappel, la communauté portuaire du port de Douala (Port-Synthèse) a été créée le 8 novembre 1994. C’est une association qui regroupe les principaux acteurs du secteur maritime et portuaire du Port de Douala (opérateurs économiques et certaines administrations) Elle a pour objectif de fédérer l’ensemble de ses membres par la mise en place et l’animation d’un cadre de concertations et d’échanges au sein des places portuaires de Douala et Kribi. Le prochain rendez-vous a été pris pour Bangui.


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LE DOSSIER

KAMTO-OSIH-MUNA-LIBIH

Peuvent-ils le faire perdre ?

Le processus devant aboutir à l’élection du président de la République du Cameroun est enclenché. Paul Biya est candidat à sa propre succession avec en face trois concurrents principaux, candidats déclarés au fauteuil présidentiel. En attendant le verdict des urnes, que pèsent véritablement ces trois challengers au plan individuel et même collectif, face à la redoutable machine Biya-RDPC ?

Présidentielle 2018 : enfin on y est !

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l y a 7 jours, c’est par un décret convoquant le corps électoral pour l’élection présidentielle qu’il a fixée au 7 octobre 2018, que Paul Biya a donné le coup d’envoi d’une joute électorale longtemps attendue tant à l’intérieur qu’à l’extérieur du Cameroun. Curieusement, une bonne frange des acteurs politiques a donné l’impression d’être pris de court pourtant, l’échéance était attendue de tous et les délais connus. Consacrés par la loi, les délais impartis pour le dépôt des candidatures, l’ouverture et la clôture de la campagne électorale ont été précisés par le texte présidentiel. Il n’en fallait pas plus, pour qu’une sorte de frénésie s’empare du corps socio-politique tout entier. Dans 3 mois, tous aux urnes pour élire le président pour un mandat de 7 longues années. Et pendant que de manière fort utile, les médias se rapprochaient des candidats déclarés pour recueillir leurs réactions et leurs dispositions quant au scrutin ainsi annoncé, Elecam, l’organisme en charge de l’organisation des consultations électorales au Cameroun, communiquait sur son état de préparation qu’il juge satisfaisant pour la bonne tenue du scrutin du 7 octobre. L’opinion en était encore à pronostiquer sur ce qui est à venir au sujet des candidats éventuels ; s’interrogeant à l’occasion sur l’identité de ceux qui auront formalisé leur candidature auprès d’Elecam au soir du 19 juillet -délai de rigueur-, que vendredi en mi-journée, un tweet sibyllin de Paul Biya annonçait sa candidature à sa propre succession et plus tard

dans la même journée, le dépôt de sa candidature au siège d’Elecam. À partir de là, on a compris que les jeux, s’ils n’étaient pas déjà faits, sont tout au moins déjà ouverts. Car, un masque – et non des moindres- vient de tomber. Du haut de ses 85 ans, dont 36 passés à la tête du Cameroun, Paul Biya prendra part à la course. On l’avait longtemps subodoré tant, aucun signe n’indiquait qu’il avait l’intention de renoncer à la magistrature suprême. Mais, maintenant que le fait est acté, les opérations électorales et le jeu sont désormais plus clairs. L’adversaire à battre est enfin connu. L’élection présidentielle de 2018 au Cameroun est un sujet de préoccupation pour beaucoup de Camerounais et d’autres qui en principe, n’ont pourtant pas voix au chapitre. Les jeux sont enfin ouverts Pendant longtemps, des groupes de pression et lobbies étrangers en ont fait le seul grain à moudre avec pour seul ingrédient, la revendication d’un abandon du pouvoir par Paul Biya, afin de laisser place à l’alternance. Le concerné a écouté tout le monde. Puis, il a répondu vendredi en mi-journée. Il a invité tout le monde à la compétition électoral avec au bout, la sanction de la seule autorité qui vaille en démocratie : le choix du peuple. Des réactions recueillies depuis le dépôt de sa candidature indiquent qu’elle n’arrange pas certains. Ils auraient tant aimé y aller sans lui. Seulement, la loi lui en donne

Dominique BELING NKOUMBA

le droit. Alors il faudra faire avec lui et le battre pour ceux qui crient à l’urgence de l’alternance. Même s’il faut le reconnaître en toute honnêteté, la tâche est loin d’être une sinécure. Il sera très difficile de battre Paul Biya à cette élection, tout d’abord parce que l’appareil de son parti est une machine redoutable sur le terrain et que les partis de ses adversaires sont si faiblement implantés sur le territoire national. Rôdé aux consultations électorales, le RDPC est une structure mieux organisée que ses concurrents. Il est également mieux outillé que les autres. Aucune autre formation politique n’est véritablement en mesure de se déployer avec la même efficacité. Mais il n’y a pas que cela. Les forces politiques se réclamant de l’opposition si faibles de par leur structure aurait pu capitaliser tout le bénéfice d’un rassemblement d’une coalition aboutissant à un candidat unique de l’opposition qui aurait eu toutes ses chances. Seulement, voilà! On dirait qu’au Cameroun, l’opposition travaille de tout temps à se diviser et à … s’opposer avec ellemême. La probabilité pour qu’elle aille en rangs dispersés aux élections est donc forte. Et qu’elle finisse par perdre. Comme en 2011, en 2004, en 1997 et en 1992. En attendant, voici le jeu électoral enfin ouvert. Beaucoup l’attendaient avec tant d’impatience. Les observateurs aussi. On a hâte de vérifier que le spectacle tiendra toutes les promesses des affiches. Et qu’au final, c’est le plus fort qui aura gagné. N° 023 du 16 juillet 2018


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LE DOSSIER

Présidentielles 2018

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Peuvent-ils le faire perdre?

Une opposition divisée comme toujours… Julien EFILA TSILA

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es formations politiques de l’opposition qui vont s’engager dans la course électorale pour les présidentielles, sont de diverses sensibilités. De même, les principaux candidats investis par chacune d’elles ont un trait commun : c’est leur première fois. Exit, les John Fru Ndi, les Bello Bouba Maïgari et autres Adamou Ndam Njoya. Place à une nouvelle classe de leaders, jeunes pour la plupart, qui revendiquent de nouvelles visions, de nouveaux projets de société et de nouvelles manières de faire.

Seulement, l’examen de leurs profils respectifs, leurs forces et faiblesses fait apparaître une sorte de handicap. Pour la plupart, ils ne peuvent revendiquer dans leur parcours, l’exercice de fonctions à un niveau élevé de l’administration qui peut apparaître comme une référence crédible. Bien plus, si sur les années antérieures, il est à mettre à leur crédit une constance dans les postures politiques, il reste que les leaders de cette opposition sont divisés. En considérant leur poids électoral estimé, ils auraient fait un gain non-

négligeable par la mise d’une plateforme aboutissant à une candidature unique des forces de l’opposition qui aurait pu donner toutes les chances à l’avènement d’une alternance par les urnes. Dans leur discours et attitudes perçues jusqu’ici, rien n’indique qu’on en prend le chemin. Toutes choses qui ne militent en faveur d’une victoire de l’opposition. Divisée et parfois opposée à elle-même, l’opposition va à cette élection en rangs dispersés.

Akere Muna

Maurice Kamto

Né le 18 août 1952 à Ngyen-Mbo dans la Région du Nord-Ouest Cameroun, Me Akere Muna est considéré par des spécialistes de la scène politique camerounaise comme un des challengers le plus crédibles du président Paul Biya à l’élection présidentielle qui se tiendra le 07 octobre prochain. Avocat, il est admis au barreau anglais en 1972. ESur le plan international, il est le fondateur de l’ONG Transparency international qu’il présidera. Désigné candidat à la prochaine élection présidentielle par les signataires de la plateforme pour la nouvelle République, lancée à l’initiative du mouvement « Now », une organisation de citoyens engagés qui compte parmi ses membres des partis politiques comme l’Union des populations du Cameroun (UPC) ou l’Alliance des forces progressive (Afp).

Agrégé des Universités françaises, ce digne fils de Bafoussam dans la Région de l’Ouest se présente comme l’unique « tireur du pénalty » le 07 octobre prochain face à Paul Biya. Homme politique, et figure récente de l’opposition camerounaise, il se présente lui-même comme le principal opposant au régime de Yaoundé. Spécialiste du droit international public, il est l’un des 34 membres de la Commission de droit international des Nations Unies. Le 13 aout 2012, Il lance le Mouvement pour la renaissance du Cameroun (MRC). Parti qui a pour objectif de réanimer le débat politique dans un pays où l’opposition est dispersée.

LES PLUS (+) - Connaissance parfaite des méthodes de luttes contre la corruption et la mauvaise gouvernance dont il a fait son cheval de bataille ; - Il dispose d’un carnet d’adresses fourni grâce aux nombreux postes qu’il a occupés à l’échelle internationale; - Il est le seul opposant capable de mobiliser l’électorat des deux Régions anglophones en dehors du candidat du Sdf.

LES MOINS (-) - Il manque d’expérience dans la conduite des affaires publiques au niveau national, car n’ayant jamais occupé un poste de responsabilité ; - Il n’a jamais eu un mandat électif (conseiller municipal, député, sénateur) ce qui relativise son degré de popularité ; - Il est incapable jusqu’à preuve de contraire de fédérer autour de lui des partis politiques ayants une grande envergure tel que le SDF ou le MRC pour porter sa candidature.

LES PLUS (+) - Carnet d’adresses fourni grâce à son expérience internationale - Il jouit d’une relative jeunesse par rapport à son challenger et peut par conséquent avoir le capital sympathie des jeunes -Très connu des milieux estudiantins, il peut trouver un électorat sensible à sa cause.

LES MOINS (-) - Manque d’expérience dans la conduite des affaires de l’Etat car n’ayant été que ministre délégué ; - Incapacité à réunir autour de son parti d’autres formations partageant la même idéologie encore moins d’être le candidat d’une coalition forte ; - Son parti est taxé de « Régionaliste» par certains observateurs de la scène politique nationale.

Joshua Osih

Cabral Libii

Joshua Nambangi Osih, né le 9 décembre 1968 à Kumba au Cameroun, est un homme politique camerounais, député à l’Assemblée nationale. Il est également vice-président du Social Democratic Front, principal parti d’opposition au Cameroun qui l’a investi candidat à l’élection présidentielle de 2018. La même année, il adhére au Social Democratic Front et lance sa carrière politique. Délégué du SDF pour le Sud-ouest de 2002 à 2006, Joshua Osih va connaitre une ascension fulgurante au sein de l’opposition camerounaise. De 2006 à 2012, il est tour à tour second vice-président puis premier vice-président du parti. En 2013, Joshua Osih est élu député pour la ville de Douala et devient ainsi le tout premier camerounais d’expression anglophone devenir député de la circonscription du Wouri.

Cabral Libii Li Ngué est né le 29 mars 1980. Journaliste, celui que ses confrères appellent le « Macron camerounais » serait jusqu’à preuve de contraire le plus jeune des candidats à l’élection présidentielle d’octobre. Son engagement politique véritable commence en 2011 lorsque lui et Richard Makon signent un manifeste avec des jeunes Bassa Mpoo et Bati contre l’élite politique Bassa. Il. Puis en 2017, il se positionne comme candidat à l’élection présidentielle de 2018 et est investi par le parti Univers du professeur Nkou Mvondo. Dans un communiqué, il lance la campagne « 11 millions d’inscrits » en affirmant que l’objectif de cette campagne est d’avoir au moins 11 millions d’inscrits sur les listes électorales le 1er janvier 2018.

LES PLUS (+) - Jeune, il jouit du capital de sympathie de cette catégorie de la population ; - Il est investi par le principal parti d’opposition au Cameroun et peut donc compter sur une assise électorale large ; - Sa jeunesse peut rallier vers lui un électorat déduit par le rêve de voir les jeunes accéder à la magistrature suprême.

LES MOINS (-) - Manque d’expérience dans la conduite des affaires publiques car n’ayant jamais occupé un poste de responsabilité au sein de l’administration ; - Le SDF son parti politique est considéré comme la chasse gardée des seuls anglophones ; - Ses réticences à se rapprocher des autres partis pour former une coalition comme le candidat du RDPC.

N° 023 du 16 juillet 2018

LES PLUS (+) - Jeune, il jouit du capital de sympathie de cette catégorie de la population ; - Il est le seul opposant au régime à avoir sillonné presque tout le Cameroun notamment lors de sa campagne « 11 millions d’inscrits » ; - Il suscite auprès de la population en majorité jeune l’espoir et le rêve de voir enfin la jeunesse accéder aux affaires.

LES MOINS (-) - Manque d’expérience dans la conduite des affaires publiques car n’ayant jamais occupé un poste de responsabilité au sein de l’administration ; - Immaturité politique car n’ayant jamais fait ses classes assez longtemps au sein d’organisation politiques ou syndicales ; - Carnet d’adresses peu fourni à l’échelle internationale.


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LE DOSSIER

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Peuvent-ils le faire perdre?

Présidentielles 2018

RDPC

La machine à gagner Une fois de plus, le parti au pouvoir s’apprête à déployer son armada pour porter son « candidat naturel » à la victoire. Dominant la scène politique nationale par son implantation et la sa majorité dans toutes instances représentatives, les élections à venir sont pour le parti de Paul Biya, l’occasion de se livrer une fois de plus à une véritable démonstration de force.

L

e Rassemblement Démocratique du Peuple Camerounais, parti au pouvoir, est déjà dans les starting-blocks. Son champion, s’est déclaré partant pour la présidentielle à venir et son dossier est d’ores et déjà déposé. On le sait organisé, structuré et déterminé. Et dans la course à la victoire qui s’ouvre devant nous, on peut parier qu’il ne fera l’économie d’aucun moyen pour avoir raison sur les autres candidats. Car, le RDPC est au pouvoir et visiblement entend y rester. En termes de structures de militants actifs, de cadres et de moyens multiformes, il fait office de géant aux cotés du SDF, du MRC et des autres formations politiques se réclamant de l’opposition. Comment pourrait-il en être autrement d’ailleurs ? Quadrillage du terrain C’est le parti qui rassemble la grande majorité de l’élite dirigeante, qu’elle soit économique, administrative ou politique. Assurément, on est d’ailleurs fondé à penser que le combat risque de s’avérer inégal. Il faut reconnaître au parti au pouvoir d’être une formation politique dont les activités en son sein et en dehors sont permanente, d’une année à une autre. Contrairement à

Dominique BELING NKOUMBA

ces autres qui sortent de leur dormance seulement en année électorale. Prospectif dans la vision stratégique qui précède l’action, cet appareil politique sait se donner tous les moyens de sa politique afin d’atteindre les objectifs qu’il se fixe. Cela fait belle lurette que l’échéance présidentielle de 2018 était connue. A moins de trois mois de l’échéance, seul le RDPC donne véritablement l’impression de s’être vraiment préparé et être prêt à en découdre. Des longueurs d’avance sur les autres La première force du RDPC, c’est sans aucun doute son implantation sur toute l’étendue du territoire national. Présent partout avec des relais à toutes les échelles, le parti au pouvoir est le seul parti capable de se vanter de compter des militants dans tous les villages du Cameroun. Cette implantation lui confère un autre avantage, celui de la proximité avec les militants et l’électorat. Meetings, réunions et autres activités de sensibilisation de la base militante sont régulières en son sein. En un mot, le parti reste dynamique d’une année à une autre. Cette description ne vaut que pour servir un dessein: celui de mesurer toute la distance qui

le sépare des partis concurrents. Une donnée qui est une des clés par rapport à l’élection qui se profile à l’horizon. Et dans l’affaire, les moyens humains et financiers font également toute la différence. La surface financière sur laquelle le parti est assis et les intelligences qui constituent l’essentiel de ses élites et des cadres sont pour ce parti, un atout essentiel. Pourquoi ne pas évoquer également sa proximité avec le pouvoir ? Proche du pouvoir ou ne faisant qu’un avec lui, le RDPC dispose d’avantages politiques et stratégiques que leur envieraient certainement tous les partis d’opposition. Et que dire de sa majorité écrasante dans toutes les instances représentatives et institutionnelles ? Avec sa majorité écrasante à l’Assemblée nationale, au Sénat et dans les conseils municipaux, il est légitime de penser que c’est le RDPC qui « tient » le pays. Dès lors, il figure en grandissime favori à toutes les échéances électorales au Cameroun. C’est ce parti désormais en ordre de bataille qui s’apprête à se déployer au sein de l’électorat avec sa détermination et lesté de tous ces moyens. Dans un tel contexte, il est très difficile d’envisager une défaite…

Paul Biya

Celui qui a tout pour gagner

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l est le Chef de l’État depuis 1982, sans discontinuer. Son CV est certainement l’un des plus brillants dont puisse rêver toute carrière administrative ou politique. Après des études secondaires au lycée Général-Leclerc à Yaoundé, il passe successivement, à Paris, par le lycée Louis-le-Grand, l’université de la Sorbonne, l’Institut d’études politiques, où il obtient une licence en droit public en 1961, et l’Institut des hautes études d’outre-mer. En 1962, il est chargé de mission à la présidence de la République dans le gouvernement du président Ahmadou Ahidjo. En 1968, il est nommé ministre secrétaire général à la Présidence. Le 30 juin 1975, il est nommé Premier ministre par le président Ahmadou Ahidjo. Celui-ci démissionne le 4 novembre 1982. Il devient président de la République le 6 novembre 1982, après la démission du président Ahidjo. Au début des années 1990, à la suite d’opérations de désobéissance civile, baptisées « Villes mortes », et d’émeutes, il accélère la mise en œuvre du multipartisme. En 1992, lors des premières élections multipartites, il est donné vainqueur face à John Fru Ndi avec un léger avantage (40 % contre 36 %), que l’opposition conteste. Il remporte ensuite les élections présidentielles de 1997 (92,6 %) et de 2004 (70,9 %). Paul

Biya est ainsi réélu le 21 octobre 2011, avec 78,0 % des voix (pour un taux de participation de 68,2 %). Le 13 juillet 2018, il annonce sur Twitter qu’il sera candidat à sa propre succession lors de l’élection présidentielle de 2018. Même un grand nombre de ses opposants politiques lui reconnaissent la capacité de se poser du Nord au Sud et de l’Est à l’Ouest, en personnalité fédératrice pour l’unité nationale du Cameroun. Critiqué pour la gestion socio-économique du Cameroun, il fait face depuis 3 ans à la montée des violences au nord, à l’est et dans les régions anglophones du Cameroun. Jusqu’ici, sous son impulsion, le Cameroun n’a concédé aucun mètre carré de son territoire. Le pays est lancé dans un programme économique ambitieux, en dépit d’un environnement très défavorable. Ce sont ses chantiers que Paul Biya voudrait poursuivre. N° 023 du 16 juillet 2018


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SOCIETE

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Plan triennal « Spécial Jeunes »

La carte biométrique jeune entre en vigueur La carte jeune biométrique a été officiellement présentée au public ce mercredi 11 juillet 2018 à Yaoundé au cours d’une cérémonie officielle présidée par le ministre de la Jeunesse et de l’Éducation civique, Mounouna Foutsou.

L

a mise en service officielle de la carte biométrique jeune était un évènement très couru ce mercredi 11 juillet au palais des Sports de Yaoundé. Cette enceinte qui a abrité la cérémonie était parée de ses atours de circonstance. Etaient présents en dehors du ministre de la Jeunesse parrain de l’évènement, d’autres membres du gouvernement ayants un lien avec la jeunesse, les autorités administratives, civiles, militaires, religieuses. Et bien évidemment, de nombreux jeunes venus de tous les arrondissements de la ville de Yaoundé et de ses environs uniques bénéficiaires de ce précieux sésame qui fait déjà courir beaucoup d’entre eux. Plein à craquer, c’est sous des ovations et des chants patriotiques que Mounouna Foutsou et sa suite ont pris place à la tribune qui leur était réservée. Il a profité de cette occasion pour inviter les jeunes à faire preuve de responsabilité citoyenne,

Julien EFILA TSILA

de patriotisme et toujours œuvrer pour l’unité nationale et le vouloir vivre ensemble. Par la suite, il n’a pas manqué de rappeler que cette carte est l’émanation de la volonté du président de la République Paul Biya qui avait mis en place le plan triennal spécial jeune en février 2016. Avantages Celle-ci offrira aux jeunes âgés de 15 à 35 ans de nombreux avantages parmi lesquels : des réductions sur les tarifs de transport dans certaines agences de voyages ; facilité d’accès à certains services public; d’accès à certains évènements et spectacles, réduction des frais de scolarité et universitaire ; facilité d’accès aux soins de santé sur simple présentation et la liste est loin d’être exhaustive. Elle sera aussi un moyen d’identification car elle est dotée d’une

puce qui contient des informations pouvant aider en cas de besoin. Cette cérémonie de lancement a aussi été l’occasion pour la jeunesse de se distraire et de montrer leurs savoirs faires. A cet effet, une mini foire a été organisée à l’esplanade du palais des sports. On pouvait voir des stands très courus comme celui de l’observatoire national de la jeunesse qui a accueilli de nombreux jeune venu s’inscrire. D’autres stands tout aussi courus et achalandés ont attirés de nombreux curieux présent sur les lieux sans oublier le stand des Brasseries du Cameroun qui distillait de la bonne musique pour le grand plaisir de nombreux jeunes venus de tous les quartiers de la capitale et de ces environs. Vivement que cette carte viennent vraiment satisfaire les attentent de la jeunesse qui n’en demande pas plus.

Dépigmentation de la peau noire

Le phénomène prend de l’ampleur

Julien EFILA TSILA

Véritable effet de mode, la dépigmentation est devenue un style de vie pour de nombreux Camerounais qui s’emblent ne pas se rendre compte de nombreux dégâts que cette pratique cause sur la santé de la peau . Il ne se passe plus une minuté dans nos villes et campagnes sans entendre les expressions telles que « Djangsan », « taxi jaune », « Fanta Coca » ou « teint métisse » pour dénoncer le phénomène du décapage qui va croissant dans la société camerounaise. Le fait est devenu tellement banal au point où ne pas se décaper est devenu une exception, et le faire en constitue la règle. D’aucuns allant même jusqu’à penser que les femmes qui ne se débarrassent pas de la noirceur de leurs peaux ignorent les nouvelles techniques de séduction. « C’est le teint qui passe sur le marché », nous affirme Carole une vendeuse de charme au quartier Ekounou à Yaoundé. « C’est le teint commerciale » a ajouté une autre. Aux dires de ces dames, ce sont les hommes qui sont à l’origine de la prolifération de ce fléau car ils s’intéressent plus aux femmes qui ont la peau claire. Celles-ci sont les plus prisées sur le marché. Et la concurrence étant rude toutes celles dont la nature n’a pas généreusement donné ce teint sont en général complexées. Mais à bien regarder, les raisons d’un tel N° 023 du 16 juillet 2018

engouement à vouloir se rendre plus claire sont aussi psychologiques et ne concernent pas que les dames car certains hommes s’y mettent également. Pour les experts en matière de comportement, le complexe d’infériorité et le mythe du blanc fortement ancré dans les mentalités des Africains sont les véritables causes du décapage. Il est courant de voir dans nos rues des femmes tellement décolorées à tel enseigne qu’on dirait des blanches. « Les africaines veulent tellement s’identifier aux occidentales qu’elles en viennent à se dépigmenter oubliant leurs belle couleur ébène », a affirmé monsieur Ndi zambo, sociologue. Laxisme Dans les années 80, au début du phénomène le signal d’alerte avait pourtant été lancé par les autorités de l’époque au Cameroun et des mesures avaient commencé à être prises par les pouvoirs publics pour stopper la saignée. Mais aujourd’hui, le laxisme des autorités ajouté à la corruption ambiante aidant rien

n’est plus fait. Le Ministère de la Santé publique laisse proliférer des laboratoires où sont fabriqués ces engins de la mort à chaque coin de rue. Causant certains types de cancers de la peau. De même, le Ministère du Commerce et les autorités en charge des douanes ne filtrent pas l’entrée des laits de toilettes, tubes, gélules et autres injections qui entrent dans le marché camerounais. Ces produits contiennent pour la plupart de l’hydroquinone et certains pesticides interdits qui ont un effet néfaste sur la santé de l’épiderme entrainant des prurits qui laissent des taches rougeâtres sur la peau d’où l’appellation « Fanta coca ». Que dire de ces personnes ; femmes et hommes qu’on rencontre dans nos rues dégageant une odeur nauséabonde à cause de la pigmentation, mettant mal à l’aise tous ceux qui entrent en contact avec eux. Si rien n’est fait, ce phénomène risquent de causer plus de torts à une population en manque de repères.


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LISTE DES ÉTABLISSEMENTS DE MICROFINANCE AGRÉÉS AU CAMEROUN

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MESSAGE

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Le Ministre des Finances

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FOCUS

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Économie

Le FNE vole au secours des entreprises de la région de l’Ouest Un séminaire a été organisé ce jeudi 12 juillet 2018 par le fond national de l’emploi à l’intention des chefs d’entreprises de la région de l’ouest afin d’aider leurs structures à mieux se porter.

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lusieurs entreprises qui s’installent dans la région de l’Ouest finissent toujours par faire faillite avant une durée de deux ans. Le constat a été fait lors d’un séminaire organisé à l’intention des chefs d’entreprises de la Région de l’ouest ce jeudi 12 juillet 2018 par le Fonds national de l’Emploi (FNE) à Bafoussam. Cette cérémonie a été présidée par le Préfet de la Mifi Chouaibou. Dans son mot de bienvenue le Directeur Régional du FNE pour l’Ouest Pierre Tekapso est revenu sur l’objectif de ce séminaire qui était d’identifier les problèmes que rencontrent les entreprises de l’ouest et de venir à leurs secours. Les séminaristes sont revenus sur les causes de la chute des entreprises dans la Région. Parmi lesquelles : la chute brutale du prix du café entrainant la destruction des plantations qui ont été remplacées par les cultures, tels que le maïs, la tomate et autres ; la plupart des entreprises installées dans la Région de l’Ouest sont familiales et fonctionne avec une ressource humaine non formée et non qualifiée. Ainsi, d’autres entrepreneurs se sont lancés

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Théodore NTETMEN

dans l’élevage des poulets et des porcs. Des activités qui nécessitent des prêts d’argent et présentent des risques. L’on Se souvient encore de la grippe aviaire qui a ruinée plusieurs fermiers il y’a quelques mois. Ces entreprises familiales ont du mal à générer des bénéfices d’où leur disparition. Le Manager dans une entreprise familiale est au centre de tout. Il ne met pas en place des actions d’améliorations et ne possède pas non plus à une évaluation. Un manager formé doit songer à s’entourer d’une main d’œuvre qualifiée, et rémunérée. « Un bon Manager ne doit pas produire pour vendre seulement afin d’éviter d’être dépendant; il doit songer à la transformation, la conservation et la commercialisation en temps opportun » ont déclaré les séminaristes. D’ailleurs pour passer d’une entreprise familiale où la performance n’est pas toujours au rendezvous, le FNE a à cet effet organisé des séminaires de formations des jeunes. Le FNE a profité de ce séminaire présenté les résultats obtenus au premier semestre de cet exercice 2018. Ainsi le Fonds National

de l’Emploi a collecté et traité 1597 offres d’emploi, qui ont abouties au placement de 1160 personnes. 501 jeunes ont bénéficié des séminaires sur les techniques de recherche. 477 personnes ont été formées pour un coût de 41,5 millions de FCFA. 237 personnes à travers plusieurs GICS, ont bénéficié d’un appui pour le financement de leur projet dans le domaine de la production du maïs de la pomme de terre en hauteur de 22.2 millions. Enfin 23 projets d’auto-emploi ont été validés dans différentes filières, pour un financement à hauteur de 21.4 millions. Enfin, dans le cadre de la digitalisation, les chefs d’entreprises ont désormais la possibilité de sélectionner les candidats à travers le site internet du Fonds National de l’Emploi. Sur cette plateforme les chefs d’entreprises peuvent publier leurs offres d’emploi. Les chefs d’entreprises qui ont pris part massivement sont rentrés satisfaits. Ils ont d’ailleurs demandé au Fonds National de l’Emploi de multiplier pareille initiative.


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