Revue du Port de Saint-Tropez, édition 2011/2012

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LA REVUE OFFICIELLE DU

PORT 2011/2012 - 10€


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SOMMAIRE Contents PORT DE

SAINT-TROPEZ

EDITORIAL 4 Saint-Tropez, diversité et unicité prennent ici tout leur sens de Jean-Pierre Tuveri, Maire de Saint-Tropez 10 Continuons à maintenir le cap ! We continue to stay on course! 12 L’équipage de la Capitainerie

The Harbour Master’s Office team

RÉNOVATION 14 Môle Jean Réveille Jean Réveille jetty HISTOIRE 16 Les ports de Saint-Tropez The harbours of Saint-Tropez SAVOIR VIVRE 28 L’étiquette navale Naval etiquette ÉVÉNEMENTS NAUTIQUES 46 Les Voiles Latines 2011 55 Giraglia Rolex Cup 2010 60 Trophée Bailli de Suffren 68 Rodriguez Rendez-Vous 69 Les Voiles de Saint-Tropez 2010 75 Dragon 77 Les rendez-vous de la Société Nautique 82 Prix du yacht de Tradition 2010 83 Le trophée AFYT 84 Journée des propriétaires Jeanneau 86 Classic Runabout cup PATRIMOINE 88 La Bravade de Saint-Tropez Plus de 450 ans d’Histoire Over 450 years of History 94 Les 60 ans du Rampeù Sixty years of Rampeù 96 La Saint-Pierre

CINÉMA 97 Rencontres Internationales du Cinéma des Antipodes Le 7e art australien et néo-zélandais à Saint-Tropez The 7th art from Australia and

New Zealand in Saint-Tropez

EXPOSITIONS 100 Henri Manguin “Paysages méditerranéens” au Musée de l’Annonciade “Mediterranean Landscapes” 103 La Maison des Papillons 20 ans d’émerveillement The butterfly museum

20 years of wonder

106 Anna Chromy à Saint-Tropez Sculptures monumentales Monumental sculptures 108

Rencontres culturelles Saint-Tropez sous le signe de l’Afrique

Volunteers at the service of sailors Round-the-clock!

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ÉVÉNEMENT AÉRIEN La Patrouille de France Parade en ciel tropézien

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RECETTE DE CUISINE La bouillabaisse de Dédé André (dit Dédé), pêcheur à Saint-Tropez

French Air Force aerobatic team

Dédé Raggio, a Tropezian fisherman

PERSONNALITÉS 122 Soirées people A few personalities

Saint-Tropez celebrates Africa

110 Stefan Szczesny Sculptures au bord de l´eau Monumental sculptures 110 Hommage à Dunoyer de Segonzac Tribute to Dunoyer de Segonzac CULTURE 112 Saint-Tropez en BD Des héros tout trouvés ! Saint-Tropez Cartoon Book

New-found heroes!

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VIE SOUS-MARINE Premier Recensement de la vie sous-marine 2000-2010. Une décennie de découvertes

SNSM 116 Des bénévoles au service des plaisanciers. Une mobilisation 24h/24 ! France’s lifeboat organisation

AGENDA 125 Culture et activités ENVIRONNEMENT 126 Démarche “Port propre” Saint-Tropez dans la course ! Clean Port initiative

Saint-Tropez on target!

128

Les Eco-gestes A l’attention des usagers de la mer et des plages

Eco-actions. Attention all those who use the beaches and sea

Summary of the First Census of Marine Life 2010

REVUE OFFICIELLE du Port de plaisance de Saint-Tropez - Réalisée par la commune de Saint-Tropez - Directeur de la publication : Jean-Pierre Tuveri - Directeur de la rédaction : Frank Boumendil et Jean-François Tourret - Assistante de rédaction : Anne-Marie Dandin - Reportages et rédaction : www.presse-edition.com - Traduction : Claire Lathbury - Conception graphique, mise en page : Benjamin Courcot, www.courcot.net - Impression : Groupe Riccobono/Le Muy - Photo de couverture : © Kurt Arrigo / Rolex - Crédits photos : Jean-Louis Chaix, Ville de Saint-Tropez - Capitainerie de Saint-Tropez - Société Nautique de Saint-Tropez - Sem Saint-Tropez Tourisme – Archives Municipales - Musée de l’Annonciade - Carlo Borlenghi / Rolex – Kurt Arrigo / Rolex - Acès, Vogue Paris, Yacht Club de France / Etiquette Navale - Grégoire Foucher / Rodriguez RDV – Guilain Grenier / Hydroptère - Guillaume Plisson / Prix du Yacht de Tradition – Jeanneau - Lunamarina, Fotolia.com - Mark Rogers, John Tass-Parker / Cinéma Antipodes - Patrick Veyssière / Afrique - Patrick Raffin / C. Leroy – Denise Rich - D.R. Riva Monaco Boat Service - A. Fifis, Victor, Campagne Caracole, Phare, Campagne Biozaïre 2, Campagne Exomar, Campagne Medeco, Nautile, Campagne Nodinaut / IFREMER / Vie sous-marine - Observatoire Marin / Ecogeste - Publicité : Capitainerie du Port de Saint-Tropez : Anne-Marie Dandin - Pour toute information concernant la publication, vous pouvez contacter la capitainerie : Terre-plein du Nouveau Port - 83990 Saint-Tropez (France) - T : +33 (0)4 94 56 68 70 - F : +33 (0)4 94 97 31 02 - Mail : capitainerie@portsainttropez.com - Réservation de places au port : reservation@port-de-saint-tropez.com - www.port-de-saint-tropez.com

Saint-Tropez

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le mot du maire A word from the Mayor

Saint-Tropez

diversité et unicité prennent ici tout leur sens

Depuis une décennie, la Revue du Port de Saint-Tropez vous permet tous les ans de mieux connaître notre port et de découvrir certaines de ses facettes plus ou moins connues. Cette année, elle nous entraîne notamment à la découverte des ports de Saint-Tropez. Ce pluriel pourrait en surprendre certains, mais les travaux de l’association Patrimoine Tropézien ont permis de préciser que l’essor maritime de Saint-Tropez ne s’est pas fait, comme on aurait pu le penser, uniquement à partir de l’emblématique Vieux-Port, mais que cinq espaces, cinq ports, ont joué au cours de l’histoire une place dans la constitution de l’ossature portuaire tropézienne. Entre port de pêche, de commerce et port militaire, Saint-Tropez a joué au fil des décennies un rôle fondamental d’interface entre terre et mer, lieu de rencontre et d’échanges, de circulation des biens et des idées qui a profondément marqué l’histoire du village. La Revue du Port vous invite à découvrir un exposé retraçant l’histoire de la construction navale, le travail des pêcheurs, l’activité maritime tropézienne, les travaux réalisés pour consolider ou reconstruire les infrastructures, la réalisation du phare, de la capitainerie, … Histoire et patrimoine toujours, puisque vous découvrirez au fil des pages les traditions de la Bravade, ainsi que des portraits de Tropéziennes et de Tropéziens bien connus : Josette Bain, Présidente du groupe folklorique Lou Rampeù, qui a reçu début juin une Marianne d’Or à l’occasion du 60e anniversaire du groupe et Dany Lartigue qui présente à La Maison des Papillons une fabuleuse collection qui compte plus de 35 000 coléoptères et papillons, pour le 20e anniversaire de ce musée. Un article sera, par ailleurs, consacré au célèbre Bailli Pierre-André de Suffren, reprenant le discours prononcé lors du diner de gala du Trophée Bailli de Suffren par Madame Chantal Desbordes, première femme à avoir atteint, en 2002, le grade de contre-amiral dans la Marine nationale. Saint-Tropez, c’est aussi le rendez-vous incontournable des passionnés de la voile comme en témoigne un calendrier nautique qui réunit les plus belles régates : Armen, Giraglia Rolex Cup, Trophée Bailli de Suffren et bien sûr Les Voiles de Saint-Tropez, …

Maire de Saint-Tropez Mayor of Saint-Tropez

Jean-Pierre Tuveri Soucieuse également de préserver et de faire connaître la richesse du patrimoine maritime méditerranéen, la municipalité et son port de plaisance ont décidé d’insuffler un nouvel élan aux Voiles Latines à SaintTropez qui, de l’avis unanime ont été un succès avec une participation record cette année de 70 bateaux traditionnels. De textes en photos, chacun de ces beaux moments sera passé en revue et un article rappellera avec humour aux gentlemen-sailors l’histoire de l’étiquette navale et les principes du code vestimentaire à respecter à bord comme à terre. Forte de son passé, la Ville de Saint-Tropez et son port de plaisance sont aussi résolument tournés vers l’avenir. Ainsi l’un des points forts du programme de la municipalité est-il de faire de Saint-Tropez une villeéco-responsable. Nous sommes tous des citoyens conscients de la richesse mais aussi de la fragilité de notre patrimoine maritime. Patrimoine que nous nous devons de préserver pour les générations futures. SaintTropez vient de signer officiellement la charte Pelagos instituant un sanctuaire marin pour les cétacés de 87500 km² entre l’Italie, Monaco et la France. Comme chaque année, vous retrouverez aussi dans cette revue des articles consacrés aux efforts entrepris par les scientifiques du monde entier pour préserver la richesse du milieu marin et faire connaître l’impact de l’activité humaine sur notre environnement. Bonne lecture à tous

Saint-Tropez where diversity and uniqueness make perfect sense

famous Bailli Pierre-André de Suffren, as recalled in a speech given during the gala dinner for the Trophée Bailli de Suffren regatta by Mme Chantal Desbordes, the first lady to achieve the rank of Commodore in the French Navy, in 2002. Saint-Tropez is also an essential rendez-vous for anyone passionate about sailing, as evidenced by the nautical calendar which features some of the finest regattas: Armen, Giraglia Rolex Cup, Trophée Bailli de Suffren and of course Les Voiles de Saint-Tropez. Eager also to preserve and raise awareness of the richness of our Mediterranean heritage, the municipality and its marina decided to give new impetus to Les Voiles Latines à Saint-Tropez which this year attracted a record 70 traditional boats and was hailed a success by everyone. Photos and reports from this magical week are complemented by a humorous article reminding gentlemen-sailors about the history of naval etiquette and the dress codes one should respect be it on board or at sea. Although strongly attached to its past, the town of Saint-Tropez and its marina are also resolutely turned to the future. One of the priorities in the municipality’s programme is to make Saint-Tropez an eco-responsible town. As citizens we are all conscious of the wealth but also the fragility of our maritime heritage; a heritage that we have to preserve for future generations. Only recently, Saint-Tropez signed the Pelagos charter to create a marine sanctuary of 87,500 km² for cetaceans between Italy, Monaco and France. As we do every year, you will find in this review articles focusing on the efforts being made by the world’s scientists to preserve the richness of our marine environment and to better understand the impact that humans are having on it. We hope you will enjoy reading this edition of La Revue.

For the last decade, La Revue du Port de Saint-Tropez has helped you to learn more about our marina and to discover some of its lesser known facets. This year it takes us on a voyage of discovery round the harbours of SaintTropez. Use of the plural may surprise some of you, but research by the heritage association Patrimoine Tropézien, has clarified the fact that maritime development in Saint-Tropez did not, as previously thought, revolve only around the emblematic Vieux Port. Indeed five spaces, five harbours have taken their place over the centuries in defining the framework of our port. Between fishing harbour and being a merchant and military port, Saint-Tropez has played a fundamental role over the decades as an interface between land and sea, a place where people met and traded, where the movement of goods and ideas profoundly marked the history of the village. La Revue du Port invites you to discover a report that traces the history of ship building, fishermen, shipping, the works done to consolidate or reconstruct the infrastructure, and the building of the lighthouse and harbour master’s office. History and heritage combine as you turn the pages to discover La Bravade traditions, as well as portraits of well known Tropezians: Josette Bain, President of the Lou Rampeù folk group who at the beginning of June received a Marianne d’Or at the group’s 60th anniversary party, and Dany Lartigue who is exhibiting a fabulous collection of over 35,000 coleoptera and butterflies at the Maison des Papillons to mark the 20th anniversary of this museum. An article is also dedicated to the

Saint-Tropez

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Editorial

edito Editorial

Docteur Frank Boumendil

Jean-François Tourret

Adjoint délégué au Port Councillor responsible fot the Port

Directeur du Port de Saint-Tropez Manager of the Port of Saint-Tropez

Continuons à maintenir le cap !

- A plus long terme, le dragage des bassins portuaires prévu sur plusieurs exercices va considérablement améliorer les possibilités d’accueil des navires. Il ne faut pas oublier que la moitié de la flotte mondiale de yachts séjourne en Méditerranée. Cette région reste la destination de prédilection pour les yachts. Parallèlement, le port de Saint-Tropez déjà labellisé “Port exemplaire” en 2009, s’est engagé dans la démarche “Ports propres” dont l’objectif est d’améliorer la gestion environnementale des eaux portuaires. Ce projet, en est à la première phase de diagnostic. Les éléments ainsi collectés permettront d’identifier, de quantifier les sources de pollution générée et de les traiter aux moyens d’investissement, de formation de personnels et de communication auprès des usagers. Cette gestion environnementale concrétise la démarche volontariste de la municipalité de mettre en place sur le long terme une politique éco-responsable. C’est avec une équipe de professionnels à votre écoute que nous pourrons continuer à élaborer un programme d’actions efficace pour que Saint-Tropez occupe encore pour longtemps une place à part dans le cœur des amoureux de la mer. A tous les passionnés de nautisme et de culture nous souhaitons une belle lecture. Bons vents et bonne mer !

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epuis de nombreuses années le port de Saint-Tropez vise à optimiser son offre de services. Satisfaire une clientèle de plus en plus exigeante et offrir aux usagers un espace portuaire optimisé dans le respect des normes, sont nos objectifs prioritaires. Cette volonté se concrétise : - Cette saison, par l’utilisation d’un nouveau logiciel de gestion du port incluant une centrale de réservation ; par l’aménagement du quai d’accueil, par l’amélioration de la sécurité des usagers à l’aide de bouées couronnes réparties autour du port et par le recrutement saisonnier d’un agent de surveillance à l’Estacade. Enfin, par la construction d’une micro-déchetterie sur l’aire de carénage. - A moyen terme, par le réaménagement de la capitainerie. Ce nouveau projet obéissant aux normes HQE, permettra d’offrir aux plaisanciers des lieux d’accueil et de réception haut de gamme et aux personnels des locaux techniques mieux adaptés. Les esquisses proposent un nouvel aménagement des espaces urbains : éclairage, voies de circulations…. Le chantier de reprise des affouillements qui débutera cet hiver, complète nos projets.

We continue to stay on course!

winter and completes our projects. - In the longer term: dredging the harbour basins scheduled over several years will also significantly improve opportunities for accommodating boats. We have to remember that half the world’s fleet stays in the Mediterranean: the region is still a preferred destination for yachts. At the same time the port of Saint-Tropez, already labelled an “Exemplary Port” in 2009 is committed to the “Clean Ports” initiative to improve environmental management of water in the harbour. The project is in the first diagnostic phase and the information gathered means we can now identify and quantify sources of pollution, and invest in appropriate ways to deal with it, including training of personnel and informing users. This environmental management initiative embodies the proactive approach of the municipality to establish an ecoresponsible policy for the long-term. With our team of professionals who are always ready to listen, we continue to develop a programme of effective actions to ensure there will always be a special place for Saint-Tropez in the hearts of those who love the sea. We hope all those water sports and culture enthusiasts among you will enjoy reading this edition. We wish you fair winds and a following sea!

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or many years now the port of Saint-Tropez has been working hard to optimise the services it has to offer. Our priorities are to satisfy the needs of an ever-more demanding clientele and provide users with harbour facilities that meet the required standards. Evidence of what is being achieved lies with the following: - This season: new harbour management software that includes a central booking system; development of the reception wharf, and improvements to user safety with buoys placed around the harbour and a security guard at Estacade employed for the season. Lastly, a microwaste collection point has been built in the careening area. - In the medium term: redevelopment of the Harbour Master’s Office. This new project meets the high environmental standards of the French HQE initiative and will enable us to offer sailors top quality facilities and workplace premises better suited to harbour personnel. The sketches propose a new urban arrangement in terms of lighting, traffic movements, etc. Repair work to damage caused by erosion begins this

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l’équipage de la capitainerie The Harbour Master’s Office team PORT DE

SAINT-TROPEZ

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rénovation Renovation

Môle Jean Réveille La promenade est ouverte

Le môle a fait peau neuve. On peut s’y promener. Tout le long. Un plan du port de Saint-Tropez de l’année 1628 montre que la longueur du “môle du Portalet” était d’environ 150 m. Il faisait suite alors à une première digue que les Tropéziens avaient construite dès la fin du XVe siècle afin de protéger la petite plage du portalet qui abritait les premières activités maritimes de la cité.

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xposé régulièrement aux tempêtes et aux coups de mer, le môle a toujours demandé entretien et consolidation. Divers travaux seront menés, au début du XIXe siècle : le mur est rehaussé, de nouveaux blocs de pierre sont posés afin de consolider son enrochement. Il faut toutefois attendre près de 45 ans et une tempête de mistral mémorable (décembre 1859) pour que le môle soit enfin allongé. En 1869, un premier phare est construit au bout du quai qui remplace le… réverbère qui signalait les travaux. Ce premier phare rouge est démoli le 15 août 1944. Reconstruit dix ans plus tard, il sera utilisé jusque dans les années 1970, date à laquelle est de nouveau prolongée la jetée. Mais cette protection artificielle ne cesse de recevoir les coups naturels des éléments et nécessite d’importants et réguliers travaux. C’est ainsi que ceux de confortement de la digue de protection du vieux port se sont terminés avec la réception du chantier en juin de l’année dernière. Plus de 40 000 tonnes d’enrochements ont été acheminées par voie maritime avant

© Jean-Louis Chaix - Ville de Saint-Tropez

d’être posées pour consolider la structure, quelque peu mise à mal par les largades et autre érosion naturelle. Le môle offre désormais aux promeneurs une agréable voie piétonne le long de la mer.

Jean Réveille jetty Promenade opens

The jetty has had a make-over: you can now walk along the whole length of it. A map of Saint-Tropez harbour from 1628 shows that the Portalet jetty was around 150 m long. Indeed it was the first harbour wall the Tropezians built at the end of the 15th century to protect Portalet beach, which sheltered the town’s early shipping activities.

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egularly exposed to storms and heavy seas, the jetty has always required repairing and shoring up. In the early 19th century various works were undertaken, including raising the height of the wall and laying down new stone blocks to reinforce the rip-rap. However, it was not until nearly 45 years later after a memorable Mistral (December 1859) that the jetty was extended. In 1869, a first lighthouse was built at the end of the quay to replace the lantern signalling that work was in progress. This first red lighthouse was destroyed on 15 August

1944. Rebuilt ten years later, it would be used until the seventies when the jetty was again extended. Yet this man-made protection continues to be battered by the elements and regularly requires substantial maintenance work. It is why authorisation was given to reinforce the wall protecting the Vieux Port last year. Over 40,000 tonnes of rubble (rip-rap) was brought in by sea to consolidate the structure that was being undermined by the natural effect of erosion. The jetty now offers a very pleasant stroll by the sea.

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For more information: TĂŠl: + 33 (0) 4 93 43 99 33


Les ports

de Saint-Tropez Interfaces entre terre et mer

par Eric Vieux, Jean-Michel Pannacci, Fiona Sauze, Laurent Pavlidis de l’association Patrimoine

© Archive Municipale

Les ports de Saint-Tropez… Ce pluriel nous interroge et nous entraîne instantanément dans la profonde histoire du village. On découvre ainsi que le rivage tropézien est riche de plusieurs accès maritimes : le Vieux port, la Pointe, le nouveau port, la baie des Canebiers et le Pilon, autant d’espaces-clés pour la vie de la cité qui ont retenu l’attention des chercheurs de l’association Patrimoine Tropézien. Ils proposent dans le dernier numéro de leur collection “Etudes”, la première synthèse historique sur le sujet. Pour comprendre l’importance de ces ports tout au long de l’histoire, il est indispensable d’évoquer la position géographique de la ville. Le relief tourmenté du massif des Maures isole ses habitants des grands axes d’échanges terrestres provençaux. Cependant, certaines villes côtières du massif, dont Saint-Tropez, tirent partie de leur ouverture sur la Méditerranée et s’inscrivent résolument dans les réseaux d’échanges maritimes. Les ports de Saint-Tropez, interfaces entre terre et mer, entre le massif des Maures et la Méditerranée, sont des points de passage, de contact entre ces deux mondes. Ainsi, ces travaux s’inscrivent modestement dans la vaste et passionnante histoire des conditions de circulation des hommes, des biens et des idées. Les nombreuses thématiques abordées permettent de brosser le portrait de ces ports, de l’Antiquité à nos jours. A travers l’histoire des aménagements, des acteurs, des activités et des grands événements qui ont ponctué ces lieux, il apparaît clairement que ces espaces cristallisent de nombreux enjeux économiques, politiques, sociaux et même symboliques. Les orientations et les décisions sont souvent le fruit de longues réflexions, d’échanges et d’arbitrages entre techniciens, politiques, acteurs et usagers. Ainsi, au fil des siècles, s’écrit l’histoire de ces lieux et de leurs acteurs. Précisons, pour ceux qui désirent approfondir ce sujet, qu’un ouvrage de la collection “Mémoire”, publié par l’association, est consacré à l’usine des câbles de la baie des Canebiers. Cette synthèse des recherches que nous avons menées autour de ces ports nous permet une fois encore de porter un regard différent sur Saint-Tropez, riche d’une histoire passionnante que nous espérons vous faire partager. Eric Vieux, Commissaire de l’exposition

The harbours of Saint-Tropez Interfaces between Land and Sea

The harbours of Saint-Tropez: use of the plural immediately leads us deep into the history of the village where we discover that the Saint-Tropez shore has several accesses to the sea: the old harbour (Vieux Port), La Pointe, the new harbour (Nouveau Port), Canebiers Bay and Pilon. These are the areas so closely connected to the life

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Quai de l’épi début XXe siècle Quai de l’épi in the early 20th century

of the town which have attracted the attention of researchers from the Patrimoine Tropézien (Tropezian heritage) association. In the latest edition of their “Etudes” collection they present the first historic summary of this subject. To understand their importance throughout a long history, one has to consider the town’s geographical location. The rugged terrain of the Massif des Maures hills isolates the inhabitants from the main Provencal trading routes inland, which is why some coastal towns including Saint-Tropez turned to the Mediterranean and became involved in maritime trade. Saint-Tropez’ harbours are interfaces between land and sea, between the Massif des Maures and the Mediterranean and are points of contact linking these two worlds. They therefore have a role to play, albeit a modest one, in the vast and fascinating history of the movement of men, merchandise and ideas.

The themes covered in this booklet paint a portrait of these harbours, from Antiquity to the present day. Looking at their development, the key players, activities and major events that mark their history, we can see how they crystallise many economic, political, social and even symbolic issues. The decisions taken were often the fruit of much reflection, discussion and arbitration between engineers, politicians, stakeholders and users, which is how their history came to be written. May we add that for those who want to know more about the subject, there is a book from the Mémoire collection, published by the association and dedicated to the rope factory in Canebiers Bay. This summary of the research carried out on these harbours offers us yet another view of Saint-Tropez, a town with a rich and fascinating history that we would like to share with you. Eric Vieux, Curator of the exhibition

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Histoire History 7 milles. Lorsqu’on vient à Saint-Tropez, avec des vents du large, il faut passer à un peu plus d’une encablure de la côte où l’on voit la citadelle, à cause de plusieurs têtes de roches qui la bordent. On arrive ainsi par le travers de la tour Portalés puis l’on s’approche de l’extrémité du môle de l’Est pour la ranger de très près et on lofe ensuite sur bâbord pour entrer dans le port.”

L’approche de Saint-Tropez

L

Avant l’arrivée du GPS !

a plupart des naufrages ont eu lieu près des rivages. Beaucoup pour cause de tempêtes, d’autres à la suite d’une erreur de navigation ou d’une mauvaise connaissance des côtes. Et pourtant, très tôt, des cartes marines et autres portulans ont renseigné au mieux les navigateurs.

Cartes papiers fortement recommandés Mais la connaissance des lieux reste le meilleur moyen pour ne pas s’échouer. Car les cartes jusqu’au milieu du XVIIIe siècle sont peu fiables et ne permettent pas de relever précisément la position des navires tant le tracé du littoral s’avère souvent peu réaliste. Elles deviendront réellement précises un siècle plus tard. De nos jours, le GPS et la cartographie sur informatique permettent aux marins de connaître à tout instant la position exacte de leur navire. Toutefois, la vigilance, les relevés de position et la possession à bord des cartes papiers restent fortement recommandés…

Le portulan Parma-Magliabecchi, conservé à la bibliothèque de Florence et rédigé dans la seconde moitié du XVe siècle, est sans doute le premier à mentionner (sans le nommer) le village de Saint-Tropez : “Des îles d’Hyères au golfe de Grimaud, 30 milles par le Nord-est. Le golfe de Grimaud […] est un bon lieu pour crocher le fer, le fond est plat (l’entrée est par le Sud-ouest) et tu y entres et tu mouilles l’ancre contre les maisons qui sont sur le rivage et garde-toi de deux écueils qui sont à l’entrée (et tu trouveras six pas et tu vas en sondant).” (Traduction Henri Bresc).

Le Vieux port

Lofer sur bâbord pour entrer dans le port

Histoires de pêcheurs et de caboteurs

Avec le temps, les informations deviennent plus précises comme le montre cet extrait des avertissements du service hydrographique de la Marine du XIXe siècle : “ce port [de SaintTropez], situé sous la citadelle est fermé par un môle qui prend naissance à une tour basse et qui porte à son extrémité Ouest, un feu fixe rouge élevé de 15,70 m au dessus de la mer et visible à

Le choix de Raphaël de Garezzio et de Jean Cossa de faire renaître Saint-Tropez au bord de l’eau, et non plus sur une colline, lieu pourtant mieux sécurisé, résulte de plusieurs facteurs. La présence d’une tour en partie ruinée qui sert de château seigneurial, d’une part, le sol rocheux environnant,

The approach to Saint-Tropez Before the GPS!

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ost shipwrecks occurred close to shore; many because of storms, others due to navigational error or poor knowledge of the coastline. And yet, very early on naval charts and other portolans provided good information to sailors. The Parma-Magliabecchi portolan, preserved in a library in Florence and made in the second half of the 15th century, is probably the first to mention (though not by name) the village of Saint-Tropez: “From the Hyères islands to the Gulf of Grimaud, 30 miles north-east. The Gulf of Grimaud […] is a good place to drop anchor, the bottom is flat (the entrance is from the southwest) and you enter and drop anchor beside the houses which are on shore and watch out for two reefs that are at the entrance (you will find six steps and you need to sound your way).” (From the French translation by Henri Bresc).

Les abords de Saint-Tropez, extrait de la carte de 1843 du service hydrographique de la Marine The approaches to Saint-Tropez: extract from an 1843 map from the Navy’s Hydrographic Service

tower and has on its west point, a fixed red light 15.7 m above the sea and visible for seven nautical miles. When you come to Saint-Tropez in an onshore wind, you need to pass a little over a cable’s length from the coast when you see the citadel, because of several exposed rocks which border it. You thus arrive abeam of the Portalés tower and approach the end of the jetty from the East to line up very close to it and then luff to port to enter the harbour.”

Luff to port to enter the harbour Over time, our information becomes more accurate as shown by this extract from warnings issued by the Navy’s Hydrographic Service in the 19th century: “This port [Saint-Tropez], situated below a citadel is enclosed by a jetty which begins at a low

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Histoire History d’autre part, et surtout la présence d’eau douce en abondance si près de la mer sont déterminants. Mais l’existence d’une plage au fond d’une large crique l’est plus encore. Ce vaste espace est en effet propice à l’aménagement d’un port, centre de futures activités maritimes de la cité à créer. Ce qui va devenir le port et qui n’est, en 1470, qu’un havre naturel bien abrité du vent d’Est, est, dès la renaissance de la ville, le centre de Saint-Tropez. Pêcheurs et caboteurs y mouillent leurs bateaux. Très vite, un embryon de môle va voir le jour. Après cinq siècles d’activités, le port devient en 1965-1967, le “vieux port” alors que le “nouveau” est mis en exploitation. La construction, aux XIXe et XXe siècles, de quais toujours plus larges achève de faire du port le véritable cœur de la ville. Il est lieu de sociabilité et de rencontres pour les Tropéziens et les gens de passage : marins en escales, touristes qui ne peuvent envisager de visiter la ville sans passer par le port où Tropéziens travaillent ou viennent y prendre du bon temps.

Un mythe aussi célèbre que la statue de la Liberté

le port au XVIIe siècle The harbour in the 17th century

Le Vieux port est un extraordinaire lieu de vie. “On peut se promener aujourd’hui sur ce joli quai, écrivait en 1783 le savant Darluc, sans craindre la tempête et les flots courroucés”. Au siècle suivant, en 1832, Eugène Sue, dans son roman “La Salamandre” était plus nostalgique. “Tranquille et vieux port de Saint-Tropez, patrie d’un brave amiral, écrit-il, il ne te reste plus de ton ancienne splendeur que ces deux tours, rougies par un soleil ardent, crevassées, ruinées mais parées de vertes couronnes de lierre et

de guirlandes de convolvulus à fleurs bleues…” Plus récemment, un guide touristique affirmait : “Dans le monde entier, ce port de commerce et de pêche… que rien n’avait prédisposé à sa nouvelle vocation de capitale de la jet-set est devenu un mythe aussi célèbre que la statue de la Liberté… ou les pyramides de Giseh”.

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Paper charts strongly recommended Local knowledge is still the best way to avoid running aground. Maps up until the middle of the 18th century were not very reliable and did not help pinpoint the exact position of vessels as the coastline was not drawn very realistically. They were to improve a century later. Today sailors know immediately where their vessel is thanks to the GPS and computerised maps. However, vigilance, taking notes on positions and having paper charts on board is still highly recommended as a backup.

Le Vieux Port

Stories of fishermen and smugglers The decision by Raphaël de Garezzio and Jean Cossa to rebuild Saint-Tropez by the sea and not in a more secure position on a hill was the result of several factors. The presence of a dilapidated tower, once part of a stately manor, the surrounding rocky ground and above all an abundant supply of fresh water so close to the sea were determining factors. Yet the existence of a beach at the end of a large bay was even more critical. This vast area was an ideal place to develop a port from which future shipping interests could be created for the town. What in 1470 was just a natural harbour sheltered from the east wind became the port and focal point for the town’s renaissance and centre of Saint-Tropez. Fishermen and smugglers moored

Le port au XVIIIe siècle The harbour in the 18th century

their boats here. Very quickly the beginnings of a jetty emerged and after five centuries of activity the port became in 19651967 the “Vieux port” while the new harbour was being commissioned. Construction in the 19th and 20th centuries of

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Histoire History

Le Nouveau port

Un bassin de près de cinq hectares En 1963, face au développement croissant de la plaisance, le maire Louis Fabre, ancien capitaine au long cours, fait voter par son conseil municipal l’agrandissement du port et la construction d’un nouveau bassin. Son financement est estimé à 8 millions de francs. Deux ans plus tard, sous la municipalité de Jean Lescudier, les travaux commencent. Ils dureront quatre ans. Les terre-pleins en arrière des anciens chantiers sont aménagés en quai. Depuis le rivage, est bâti un môle de 342 m comprenant un quai, une chaussée et un mur abri de 4,15 m de haut au bout duquel est installé un phare vert. A l’intérieur de ce bassin de près de cinq hectares, plusieurs appontements sont réalisés portant ainsi la longueur des quais à près de 1539 m avec une capacité à recevoir des unités de 21 m. En 2009, le nouveau port est baptisé. Il s’appelle désormais “ bassin Jean Lescudier ”. A la même époque que la construction du Nouveau port, le môle Jean Réveille est allongé sur près de 212 m. Son extrémité est courbée en direction du Sud-ouest avec un rayon de 58 m. Un feu “provisoire” sur croisillon de bois y est installé. Il sera remplacé en 1999 par un feu maçonné, réplique du feu du XIXe siècle. En 2009, le nouveau port est baptisé. Il s’appellera “Jean Lescudier”, du nom du maire qui fit réaliser ces travaux.

Nouveau port en construction The Nouveau Port under construction

ever wider quays served to make the harbour the very heart of town. It is where the locals socialise and meet people passing through: visiting sailors, tourists who cannot come to SaintTropez without seeing the harbour, and locals working or coming here to have fun in their free time.

and lasted four years. The areas behind the old boatyards were made into a quay. From the shore, a 342 m jetty including a wharf, causeway and 4.15 m high wall was built, at the end of which was installed a green light. Inside this nearly fivehectare basin several landing stages were created bringing the total length of the wharf to nearly 1539 m with capacity to take vessels of 21 m. In 2009, the Nouveau Port was christened. From now on it would be called the “Jean Lescudier” basin.

A legend as famous as the Statue of Liberty The old harbour is a wonderful place to be. “Today one can walk on this pretty quay,” writes the learned Darluc in 1783, “without fear of storms and angry waves.” In 1832, Eugène Sue in his novel “La Salamandre” [The Salamander] was more nostalgic: “Peaceful and old port of Saint-Tropez, homeland of a brave admiral, all that remains of your former glory are two towers, reddened by the burning sun, cracked and ruined, wreathed in ivy and garlands of blue convolvulus flowers…” More recently, a tourist guide stated: “All over the world, this commercial and fishing port, for which nothing had prepared it for its new vocation as the jet-set capital, has become a legend as famous as the Statue of Liberty – or the pyramids of Giza.”

In the same period as the construction of the New Port, the Jean Réveille jetty was extended by nearly 212 m, the end curving round in a south-west direction with a radius of 58 m. A “temporary” light on a wooden crosspiece was installed there. It was to be replaced in 1999 by a more solid structure, a replica of the 19th century light. In 2009, the new harbour was named “Jean Lescudier” after the mayor who pushed this project through.

Quai Gabriel Péri Formerly Quai Marron, then Quai Saint-Raphaël, then Quai du Sud!

Le Nouveau Port

Before the 18th century, houses along this part of the harbour had their foundations very close to the water. From the 18th century, they built a quay then a harbour wall which served as a landing stage and a “palisade for the port”. However the quay did not take up the entire space. A section remained untouched and was used to maintain small boats; this was the Annonciade slipway, a beach which disappeared in 1842 as the boatyards encroached. On 15 August 1944 during the Provence landings, this quay

A basin of nearly five hectares In 1963, faced with the increasing popularity of pleasure boats, the Mayor Louis Fabre, a former Master Mariner, and his council voted in favour of expanding the harbour by building a new basin. The budget was estimated at 8 million francs. Two years later, under Jean Lescudier’s town council, work began

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Histoire History Quai Gabriel Péri Ex quai Marron, ex quai Saint-Raphaël, ex quai du Sud !

© Jean-Louis Chaix - Ville de Saint-Tropez

Avant le XVIIIe siècle, les maisons bordant cette partie du port avaient leurs fondations très proches du rivage. A partir du XVIIIe siècle, on bâtit un quai puis une digue qui sert de débarcadère, la “palissade du port”. Le quai n’occupe cependant pas tout l’espace. Une partie reste vierge d’aménagement et sert à l’entretien des petites embarcations, c’est la cale de l’Annonciade, une plage qui disparait en 1842 lors de l’avancement du quai des chantiers navals. Le 15 août 1944, lors du débarquement en Provence, ce quai est entièrement détruit. Sa reconstruction donnera lieu à de nombreux débats notamment à propos de l’opportunité de reconstruire la palissade, “pittoresque” pour les uns et “gênante” pour les autres. Ces derniers l’emportent, le nouveau quai devient rectiligne.

Les quais du vieux port Vieux Port quays

Le quai Suffren Ancien quai du Port, ancien quai de la Douane

Le quai Jean Jaurès C’était le quai Suffren

Cette plage située au plus près du village servait dans un premier temps aux activités maritimes comme la construction navale. C’est au XVIIIe siècle qu’un quai est construit dans cet espace. Large, bien situé au débouché des artères de la ville, il ne subira aucune modification importante jusqu’au milieu du XXe siècle. Cependant, tout comme les autres quais du port, il se retrouve, au début du XIXe siècle, en très mauvais état et risque même “la destruction totale” si des travaux ne sont pas entrepris. L’ingénieur habilité constate qu’il ne reste “presque plus de vestiges” du quai du Port et de celui “sous les fenêtres”. C’est ainsi qu’entre 1805 et 1811 une campagne de consolidation des quais est entreprise par les Ponts et Chaussées. En 1806, la municipalité fait le vœu d’installer sur ce quai des platanes pour l’embellir. Les arbres sont plantés en 1848. Ils seront arrachés en 1865 pour des raisons d’entretien et de gêne pour le trafic des marchandises et la circulation des Tropéziens. Le 15 août 1944, ce quai subit lui aussi de graves dommages. Il sera reconstruit et agrandi de quelques mètres dans les années 1950.

Avant le milieu du XVIIe siècle, il n’existait aucun quai au pied des maisons qui bordaient le port. Entre 1651 et 1665, dans le prolongement de la porte fortifiée près de la tour Suffren, est construite une avancée de quelques mètres. Quelques dizaines d’années plus tard, à l’ouest de cette avancée, une petite esplanade est bâtie pour permettre l’entrepôt des marchandises à embarquer ou à débarquer. Cette première ébauche de quai se nommera la “palissade Suffren.” Un terre-plein d’une largeur de 5 à 8 m faisant office de quai est construit au cours du XVIIIe siècle au pied des maisons. Un autre, plus solide et régulier, sera construit quelques années plus tard. Large d’une dizaine de mètres, on l’appellera le quaisous-les-fenêtres. Cependant, il n’est que de peu d’utilité pour le commerce. Les fonds au-devant de ce quai sont, en effet, trop faibles pour permettre l’approche des grosses unités. De plus, sa surface est insuffisante pour entreposer les marchandises. Cette contrainte sera longtemps dénoncée par le conseil

was completely destroyed. Its reconstruction gave rise to many heated discussions, particularly when it came to rebuilding the palisade, “picturesque” according to some and “annoying” to others. The latter won the day and the new quay would be built without any indentations.

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However, like many of the port’s other quays, by the early 19th century it was in a poor state of repair and in danger of being “totally destroyed” unless something was done. The authorities noted that “almost nothing remains” of the Quai du Port and what does is “under the windows”. And so between 1805 and 1811 a campaign to consolidate the quays was undertaken by the Ponts et Chaussées (roads and bridges authority).

Quai Suffren Formerly Quai du Port and Quai de la Douane (customs)

In 1806, the municipality expressed a wish to make the quay more attractive with plane trees which were eventually planted in 1848. They were dug up in 1865 for maintenance reasons and because they were in the way of goods traffic and access by the locals. On 15 August 1944 this quay would be seriously damaged, before being rebuilt and extended a few metres in the 1950s.

Nearest to the village, this beach in the early days was used for shipping activities such as boat building. It was not until the 18th century that a quay was built in this space. Wide and well situated at a point where the town’s main roads meet, it did not change significantly until the middle of the 20th century.

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© Archive Municipale

Histoire History

municipal de la ville qui réclame très tôt son élargissement. Son financement, dévolu à la commune, se résout par la mise en place d’une taxe sur les mouvements des marchandises des bateaux de plus de 40 tonneaux. Mais les travaux ne seront entrepris qu’en 1907-1908. Le quai est alors élargi de 13 m et aligné sur la palissade Suffren qui, de fait, disparaît. Des navires jusqu’à 5 m de tirant d’eau peuvent dorénavant utiliser ces 150 m de quai, désengorgeant ainsi le quai de la Douane.

Entrée du port début XXe siècle Entrance to the harbour in the early 20th century

sensiblement jusqu’au milieu du XIXe siècle. Il sera allongé, de quelques mètres, entre 1713 et 1742, grâce à des enrochements disposés à son extrémité et mentionnés sur certains plans. Exposé aux tempêtes, le môle demande un entretien régulier extrêmement coûteux. A partir de 1790, l’État remplace la ville dans la charge de son entretien. Les ingénieurs des Ponts et Chaussées constatent alors la faiblesse de la jetée et son état de dégradation. Cette digue, large de 4 à 5 m comporte un mur de protection et des enrochements. Au début du XIXe siècle, ce mur d’1,70 m de haut et d’1,30 m d’épaisseur sera surmonté d’un muret d’un mètre. Les travaux de réparation du quai du môle sont menés de 1814 à 1819. Face au trop petit nombre d’enrochements, de nouveaux blocs sont placés à partir de 1821. Les travaux projetés pour le mur de la jetée seront, en revanche, repoussés.

Le môle du Portalet

Petite digue deviendra grande Dès la fin du XVe siècle, les Tropéziens construisent une digue pour protéger la petite plage du Portalet, premier espace des activités maritimes tropéziennes. Agrandi par deux fois en 1570 et 1644, le môle atteint une longueur d’environ 150 m qu’il garde

solid and regular one would be built several years later. A dozen metres wide, it was called the “quay-under-the-windows”. However it was not much use for commerce. The water was not deep enough to allow the bigger vessels to dock and there was not enough room for merchandise to be stored there. For a long time the town council criticised this restriction and very early on asked for it to be enlarged. As the municipality had to finance it, they introduced a tax on all movements by boats over 40 tonnes. However, the work would not be undertaken until 1907-1908. The quay was widened by 13 m on a line with the Suffren palisade which therefore disappeared. Vessels with a draft up to 5 m could now use the 150 m long quay, reducing congestion at the Quai de la Douane.

Quai Jean Jaurès Formerly Quai Suffren Before the mid-1600s, there was no quay at the foot of the houses which lined the harbour. Between 1651 and 1665, an overhang of some metres was built in line with the fortified gate near the Suffren tower. Some decades later to the west of this overhang a small esplanade was built as a storage area for goods being loaded or unloaded. This preliminary quay would be called the “Suffren palisade”. An area measuring 5 to 8 m wide serving as a quay was built in the 18th century at the foot of the houses. Another more

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Histoire History L’allongement du môle Une longue histoire !

20 ans de… réflexion Les Tropéziens n’ont cesse de réclamer leur achèvement. Ce n’est qu’en 1857 que le ministre des travaux publics approuvera la dépense pour ces travaux mais rien ne sera engagé. Finalement, c’est la tempête de mistral des 19 et 20 décembre 1859, cause de gros dégâts aux navires et aux biens, qui est l’un des éléments déclencheurs. L’ingénieur à son tour demande la reprise des travaux. Ce sera bientôt chose faite. Ils se termineront en… 1868. Le profil du môle reste conforme aux projets de 1846 tandis que la batterie est reculée pour des raisons balistiques. L’année suivante, un phare est construit au bout du quai, remplaçant le réverbère installé depuis 1847 afin de… signaler les travaux.

Dès la fin du XVIII siècle, en vue de protéger plus efficacement le port, des projets d’allongement du môle et d’agrandissement du mur abri sont formulés. Les ingénieurs doivent composer entre la nécessité de maintenir l’entrée du port suffisamment large et profonde pour permettre le passage de gros navires et limiter son ouverture aux vagues du Mistral qui entrent dans l’enceinte du port. Plusieurs études se succèdent. Celle retenue en 1841 prévoit un agrandissement de 127 m légèrement courbé à l’extrémité. Parallèlement et conformément aux instructions ministérielles, il est prévu de construire une batterie à l’extrémité du môle pouvant accueillir quatre pièces de canons. Les travaux commencent au mois d’août 1846. Les 157 m du mur existant de la jetée sont agrandis et élevés de 2,5 m à 3,5 m. Dans le même temps, les travaux de prolongement du môle sont entrepris. Pour transporter les blocs de pierre extraits de la carrière des Moulins jusqu’au môle, une petite voie de chemin de fer est posée. e

Avant le phare Témoignages et rapports ! Le phare est un “établissement appelé, aussi, tour à feu parce qu’il est ordinairement construit en forme de tour et qu’il est muni d’un appareil lumineux pour guider les navigateurs pendant la nuit”. Dictionnaire de Bonnefous et Paris Cet amer artificiel changea la vie des marins. Du moins ceux qui, navigant la nuit, avaient les plus grandes difficultés à s’orienter dans des eaux qu’ils connaissaient parfois mal comme le montre l’exemple suivant : “25 brumaire an XII (16 novembre 1803). Rapport du capitaine Antoine Covès, Espagnol, commandant la felouque La Vierge-des-Carmes, de 29 tonneaux et 6 personnes, partie de Gênes le 23 courant avec un chargement de 11 sacs de riz, un ballot de toile de fil et deux chaudières en cuivre à destination de Mayorque, lequel déclare que : par grosse mer vers sept heures du soir, étant dans le Golfe de Saint-Tropez, le

Pétition Cependant, l’année suivante, une pétition signée de constructeurs, de marins et de pêcheurs tropéziens s’oppose à la forme prévue et demande à ce que l’extrémité de la jetée soit réorientée pour empêcher l’entrée dans le port de la houle de Mistral. Elle entraîne la suspension des travaux. En janvier 1848, une commission composée de quelques marins tropéziens est formée pour étudier ce point. Mais la Révolution de février 1848 et le manque de financements qui s’en suit suspendent pour quelques mois les travaux nécessaires.

The Portalet jetty

A small sea wall which became much larger

had to balance the need to keep the entrance to the harbour wide enough and deep enough for large ships, yet narrow enough to keep out waves whipped up by the Mistral. A number of plans were put forward. The one adopted in 1841 provided for an extension of 127 m with a slight curve at the end. At the same time and in accordance with a ministerial instruction, plans were made to build a battery at the end of the jetty for four guns. Work began in August 1846. The existing 157 m wall was enlarged and raised from 2.5 m to 3.5 m, and work started to extend the jetty. A small railway track was built to transport blocks of stone extracted from the Moulins quarry.

Starting at the end of the 15th century, the Tropezians built a sea wall to protect the little beach of Portalet, the first site of maritime activity in Saint-Tropez. Extended twice in 1570 and again in 1644, the jetty ended up about 150 m long and remained this length until the middle of the 19th century. It was to be extended by several metres between 1713 and 1742 when rubble was deposited at the end, a detail mentioned on some plans. As it was exposed to storms, the jetty needed regular maintenance which was very costly. From 1790, the State took over responsibility for this maintenance. Engineers from the Ponts et Chaussés noted the state of deterioration. This sea wall was 4 to 5 m wide, with a protective wall 1.7 m wide and 1.3 m thick, and rubble. In the early 19th century, the wall was raised by one metre and repairs to the quay and jetty undertaken from 1814 to 1819. As there was not enough rubble to put down, new blocks were added from 1821. Work planned for the wall and jetty was however postponed.

Petition

Extending the jetty. A long story!

20 years of reflection

From the end of the 18th century, with a view to protecting the port more effectively, plans for lengthening the jetty and heightening the protecting wall were drawn up. The engineers

Tropezians repeatedly called for the work to be completed. It was not until 1857 that the Minister of Public Works approved the expenditure. Nothing was done until a violent Mistral storm

However the following year, local builders, sailors and fishermen signed a petition opposing the plan and demanded that the end of the jetty be reoriented to prevent the swell from the Mistral entering the port. As a result, work was suspended and in January 1848 a commission of local sailors was formed to study the issue. But the Revolution in February 1848 and the resulting lack of funds held up the work for several months.

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Histoire History

Le premier phare

vent et la mer ayant considérablement augmenté, il aperçut une lumière dans une maison située du côté de la calanque dite des thons hors de l’enceinte de la ville (madrague des Canebiers), il prit cette calanque pour le port et fut jeté par les vagues sur les rochers qui forment l’entrée de ladite calanque.” (Archives de la douane de Saint-Tropez)

Janvier 1869

En 1847, pour signaler les travaux dangereux pour la navigation (roches et pilotis) liés aux travaux de l’avancée du môle, les ingénieurs des Ponts et Chaussées installent un fanal. Celui-ci n’a cependant ni le rôle ni la fiabilité d’un phare d’autant que, lors des tempêtes, il s’éteint ! Avec l’arrêt des travaux, qui durent plusieurs années, son entretien n’est plus assuré. En 1855, les marins tropéziens, interrogés sur la nécessité “du rétablissement d’un réverbère à l’extrémité du Môle”, répondent par la négative, argumentant que ce feu se confond avec les lumières de la ville et qu’il n’est pas fiable lors des tempêtes. A la fin des travaux de la jetée, un feu fixe rouge, monté sur un candélabre en fonte, est installé à son extrémité. Le 1er janvier 1858, ce feu rouge est allumé, situé à 43° 16’ 22’’ de latitude Nord et 4° 18’ de longitude Est. Il s’élève à 11 m au-dessus du niveau de la mer, sa portée est de 5 miles, soit 9,2 km.

Plus d’un demi-siècle d’attente Dans un autre écrit, un rapport daté du 13 juin 1804, un ingénieur en chef des Ponts et Chaussées souhaitait la construction d’un phare à Saint-Tropez qu’il justifiait de la façon suivante : “Ce port n’a pas de phare et il serait sans doute utile d’y en placer un. Il arrive que des bâtiments grecs, italiens ou espagnols qui ne sont pas très praticiens de nos côtes prennent l’ouverture du Golfe de Grimaud pour la passe des isles d’Hyères et courent risque d’échouer au fond du Golfe. Un fanal placé sur la tour Saint-Elme et sur le môle dirigeraient les bâtiments étrangers qui s’égareraient dans le Golfe et faciliteraient aux marins l’entrée du port.” (Archives départementales du Var - 4S 5) Ce rapport resta sans suite ainsi que la proposition faite, quelque temps plus tard, par Tropez Pérou, ancien capitaine de navire marchand, de prendre en charge tous les frais de construction du phare. Les Tropéziens et les marins de passage allaient l’attendre plus d’un demi-siècle...

Une mèche creuse placée dans une cheminée de verre

© Jean-Louis Chaix - Ville de Saint-Tropez

Au début des années 1860, une fois le môle achevé, une décision ministérielle, datée du 20 décembre 1866, permet aux Ponts et

on 19 and 20 December 1859 caused major damage to vessels and property. The engineer was also calling for the project to resume and very quickly work started again. It was not to be completed until 1868. The jetty’s profile complied with the 1846 drawings while the battery was moved back for ballistic reasons. The following year, a lighthouse was built at the end of the quay, replacing the lantern installed in 1847. The job was finished.

This manmade device changed the lives of seamen, or at least for those who sailed at night. It was very difficult in the past to navigate any stretch of water if you did not know it well, as in the following example: “25 Brumaire, an XII (16 November 1803). Report by Captain Antoine Covès, Spanish, commander of the felucca La Vierge-des-Carmes, 29 tons with six crew, leaving from Genoa on the 23rd with a cargo of 11 bags of rice, a bundle of cotton thread and two copper boilers, destined for Mallorca, who states that: in heavy seas about seven o’clock in the evening, in the Gulf of Saint-Tropez, the wind and sea having got up considerably, he saw a light in a house on the side of an inlet known as tuna, outside the town’s walls (madrague des Canebiers), he mistook this inlet for the port and was thrown by the waves onto the rocks at the entrance to the said inlet.” (Archives of the Saint-Tropez customs)

Before the lighthouse Testimonies and reports! A lighthouse is a “construction also called a light tower because it is usually built in the shape of a tower and is equipped with a light to guide sailors at night”: Bonnefous and Paris dictionary

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Histoire History Chaussées de travailler sur un projet de création d’un phare à Saint-Tropez. L’étude est présentée en 1867 et la tourelle du phare est achevée en janvier 1869. En février, la lampe est allumée. Il s’agit d’un feu rouge fixe. Sa portée est de 7 miles (12,88 km) et sa lumière est obtenue par l’alimentation en huile d’une mèche creuse placée dans une cheminée de verre.

Le phare rouge Un repère et un amer Le premier phare fut démoli le 15 août 1944 aux premières heures de la matinée. Reconstruit environ dix ans après, il sera utilisé une quinzaine d’année durant, jusqu’en 1968-1969, date où la jetée sera prolongée. Il est alors abandonné au profit d’un feu sur croisillon de bois situé au bout du môle.

environnementales strictes. Le feu est non seulement un repère lumineux de nuit mais aussi un amer de jour parfaitement visible du large. Pour résister aux différents vents, à l’air marin et à l’humidité, des précautions indispensables ont été prises quant au choix des matériaux de construction.

Matériaux inoxydables De nouvelles études de sol ont été réalisées afin d’asseoir cette structure dans un environnement favorable au niveau de sa portance. La plate-forme ainsi constituée se situe à environ dix mètres au-dessus du sol. Une échelle verticale avec palier de repos est installée à l’intérieur du fût. Le support de la lanterne, son portillon et le garde corps ont été réalisés en matériaux inoxydables.

La capitainerie

La construction d’un phare identique à celui du XIXe siècle est décidée en 1999. L’ancien phare, érigé après-guerre, est donc arasé. Sa base, conservée, sert dorénavant de table panoramique et de lieu d’agrément.

Des précautions indispensables Afin de mieux s’intégrer dans l’espace préservé et chargé d’histoire du village, le nouveau phare obéit à des normes techniques et

Réplique de la fameuse tour Saint-Elme En 1991, la municipalité décidait de construire une nouvelle capitainerie pour remplacer les préfabriqués, indignes du port. Cette capitainerie, dont la construction s’est achevée en 1992, est la réplique exacte de la fameuse tour Saint-Elme qui protégea l’entrée du port de 1637 jusqu’à sa démolition en 1862.

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The first lighthouse January 1869

In 1847, Ponts et Chaussées engineers erected a lantern to warn sailors about the dangers (rocks and pilings) associated with construction work to extend the jetty. However it did not have the role or reliability of a lighthouse and during storms it kept going out! When work on the jetty stopped for several years the lantern was no longer maintained. In 1855, when Tropezian sailors were asked about “restoring the lantern at the end of the jetty”, they replied in the negative arguing that it would be confused with lights in the town and that anyway it was not reliable in stormy weather. When work on the jetty finished, a fixed red light mounted on a cast-iron structure was installed at the end. On 1st January 1858 this light was lit, at 43° 16’ 22’’ N and 4° 18’ E [Paris meridian], 11 m above sea level and with a reach of five miles, or 9.2 km.

Over half a century later In another article, a report dated 13 June 1804 cites a chief engineer from the Ponts et Chaussées who wanted to build a lighthouse in Saint-Tropez: “This port does not have a lighthouse and it probably would be useful to erect one here. Sometimes Greek, Italian or Spanish vessels which are not very familiar with our coastline mistake the Gulf of Grimaud for the strait between the islands off Hyères and run the risk of going aground at the end of the Gulf. A lantern erected on the St Elmo tower and on the jetty would direct foreign vessels that are lost in the Gulf and help them find the harbour entrance.” (Var department archives) This report was not followed up, nor was the proposal made some time later by Tropez Peru, a former merchant ship captain who offered to bear all the costs of building a lighthouse. Tropezians and passing sailors were to wait for over half a century.

An oil wick lamp in a glass chimney In the early 1860s, once the jetty had been completed a ministerial decision dated 20 December 1866 gave the go ahead to the Ponts et Chaussées to work on a project to build a lighthouse at Saint-Tropez. The design was presented in 1867 and the lighthouse tower completed by January 1869. In February, the lamp was lit. It was a fixed red light that could be seen up to a distance of nine miles (12.88 km) and comprised an oil wick lamp in a glass chimney.

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Histoire History Cette tour Saint-Elme qui figure sur le plan relief du musée des Invalides à Paris (dont une copie est conservée au musée de la Citadelle) est la sœur jumelle de la tour du Portalet. Elle a été reconstruite à l’identique, suivant des plans et gravures du XVIIe siècle, avec son escalier, ses créneaux et son échauguette. Seule entorse à l’ancienne tour, la position de l’actuelle capitainerie qui se trouve plus au nord, l’ancienne tour étant située au niveau des hangars des actuels chantiers navals. Les dimensions de la capitainerie sont de 11 m de diamètre pour 9 m de haut. Elevée en pierre du pays, elle abrite l’accueil de la capitainerie au rezde-chaussée, des bureaux à l’étage et un poste d’observation sur la terrasse. Elle est flanquée d’un bâtiment sans étage d’aspect provençal, destiné aux bureaux, aux commodités pour les marins en escale et aux locaux techniques. L’ensemble des bâtiments couvre environ 300 m² d’emprise au sol.

900 kg sont installées sur le port et la jetée. Afin d’éviter de faire prendre des risques à la population lors des explosions, celleci est évacuée le 14 août sur les hauteurs de Saint-Tropez par la police française à la demande des autorités allemandes. Aux premières heures du 15 août, c’est le débarquement de Provence. L’opération “Anvil-Dragoon” commence, dix semaines après le débarquement de Normandie.

Reconstruit à l’identique Les premiers à débarquer, en pleine nuit, sont les parachutistes largement aidés sur place par les Résistants. A partir 5h45 du matin, les Allemands entament la destruction des docks, des quais et de la longue jetée avec son phare. Un manteau noir recouvre désormais la ville. La suie des fumées, provenant des explosions et des combats, se répand petit à petit sur le village. Les Allemands, en déroute, se réfugient à la Citadelle où les combats perdureront encore de longues heures avant que les occupants ne se rendent. Le port sera reconstruit à la fin de la guerre, à l’identique, grâce aux fonds du Plan Marshall.

15 août 1944 Explosion du port

La décision de mener une opération amphibie de grande ampleur sur les côtes de Provence est arrêtée à la fin de l’année 1943, lors de la conférence de Téhéran. Préparée avec le concours de la Résistance, cette opération a pour objectif la saisie d’une tête de pont à l’est de Toulon pour pouvoir, par la côte, saisir Marseille, remonter vers le nord par le couloir rhodanien et faire la jonction avec les troupes alliées débarquées en Normandie. Les Allemands reçoivent l’ordre de rendre le port inutilisable en cas de débarquement allié. 60 mines de 50 kg et 6 mines de

La reconstruction du port Site classé depuis janvier 1939 L’état des lieux à la fin de la guerre effectué par les Ponts et Chaussées est sans appel, les dégâts sont considérables : le môle est abattu sur 185 m, son quai est déversé sur 250 m, le quai Jean Jaurès est détruit sur 81 m, les quais Suffren, Saint-Raphaël et l’extrémité nord du quai de l’Epi sont entièrement démolis.

Red lighthouse A landmark and a seamark

Harbour Master’s Office

Replica of the famous Saint Elmo tower

The first lighthouse was destroyed on 15 August 1944 in the early hours of the morning. It was rebuilt about ten years later and was used for about 15 years up to 1968-1969, when the jetty was extended. It was then abandoned in favour of a light on a wooden crosspiece at the end of the jetty. In 1999 a decision was taken to build a lighthouse identical to the 19th century model. The one built after the war was knocked down and the base retained as a viewing platform.

In 1991, the municipality decided to build a new Harbour Master’s Office to replace the prefabricated buildings not worthy of the port. Built in 1992 it is an exact replica of the famous Saint Elmo tower which guarded the entrance to the harbour from 1637 to its demolition in 1862. The Saint Elmo tower appears on a relief map in the Invalides museum in Paris (a copy is also kept in the Citadelle museum) and is identical to the Portalet tower. It was built using the same drawings and prints from the 17th century and has the same staircase, crenellations and battlemented parapet. The only difference is the location which is further north, the old tower being on a level with sheds belonging to the current boatyards. Measuring 11 m in diameter and 9 m high and built of local stone, the tower houses the reception area on the ground floor, offices upstairs and an observation post on the terrace. It is flanked by a single-storey building in a Provencal style with offices, facilities for visiting boats (toilets etc) and workshops. The whole building covers around 300 m².

All the necessary precautions The new lighthouse blends perfectly into the landscape of a village so steeped in history and conforms to strict technical and environmental standards. The light not only serves as a marker during the night but is clearly visible offshore during the day. To resist the wind, sea air and humidity all the necessary precautions were taken when choosing the building materials.

Rust-free Further studies were done to ensure this structure was in a favourable environment and clearly visible. The platform is 10 m above ground level and inside is a ladder with a landing on which to rest. All the fittings related to the lantern are made of rust-free materials.

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La reconstruction demandera de longues années, d’une part par manque de financement et d’autre part en raison des débats passionnés qui mettent au jour des intérêts divergents. Le port de Saint-Tropez étant “Site Classé” depuis janvier 1939, la Direction des sites du ministère de l’Education nationale impose une reconstruction à l’identique. Elle propose de garder les irrégularités des quais, traces de son histoire, qui constituent “le charme du port essentiellement touristique”, lieu de promenade pittoresque. Or, la municipalité et les commerçants désirent

agrandir les quais pour favoriser la circulation et l’installation des commerces (bar et restaurants), réduisant ainsi l’intérieur du plan d’eau. Et les marins veulent bénéficier de quais avec le moins de décrochements possibles, gênants et dangereux comme les palissades Suffren et Saint-Raphaël. Le projet adopté en définitive se rapproche d’une reconstruction “à l’identique” du port (môle, quai et phare) ainsi que des façades des maisons qui le bordent. Les décrochements disparaissent. Le quai Suffren est élargi.

15 August 1944

Explosions in the harbour

Harbour reconstruction Listed site since January 1939

A decision to conduct a major amphibious operation on Provence shores was agreed at the end of 1943 at the Tehran conference. With support from Resistance fighters, the aim of the operation was to capture a bridgehead east of Toulon in order to take Marseille via the coast and head north through the Rhone corridor to link up with allied troops landing in Normandy. The Germans were ordered to render the harbour unusable in the event of Allied landings. Sixty 50 kg mines and six 900 kg mines were laid in the port and on the jetty. To avoid locals being injured in the explosions French police, acting on orders from the German authorities, evacuated the population to the upper reaches of Saint-Tropez on 14 August. The Provence landings were in the early hours of the 15th. Operation “Anvil-Dragoon” had begun ten weeks after the Normandy landings.

The assessment made by the Ponts et Chaussées authority at the end of the war highlights the extent of the damage: some 185 m of the jetty was wrecked and 250 m of the quay breached, 81 m of the Jean Jaurès quay was destroyed, and the Suffren, Saint-Raphaël and north end of the Epi quays were entirely demolished. Rebuilding it all took many long years to complete, due to lack of finance on the one hand and fierce debates which revealed diverging interests on the other. As Saint-Tropez’ harbour had been a “Site Classé” (listed site) since January 1939, the department concerned in the Ministry of National Education required the reconstruction to be identical. This meant keeping all the irregularities of the quays that are part of its history and constitute the “charm of what is essentially a tourist harbour”, a picturesque place to walk around. And yet the town council and local businesses wanted to make the quays larger to improve circulation and make room for more bars and restaurants, thereby reducing the harbour basin itself. Naturally, the sailors wanted access to the quays with as few annoying and dangerous protrusions in the way as possible, such as the Suffren and Saint-Raphaël palisades. The project that was eventually adopted is more or less “identical” (jetty, quay and lighthouse) as well as the facades of the houses lining it. The indentations have gone and the Suffren quay made bigger.

Identical rebuild The first to land in the middle of the night were parachutists with a great deal of support from members of the Resistance on the ground. From 5.45 am the Germans started to destroy the docks, quays and long jetty with its lighthouse at the end. A pall of black smoke covered the area as the fighting and soot produced by the explosions gradually spread over the village. The defeated Germans fled to the Citadelle where the fighting continued for many long hours before the occupants finally surrendered. The harbour would be rebuilt after the war almost exactly as it had been thanks to funds from the Marshall Plan.

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SAvoir vivre Social graces

L’étiquette navale

Si l’habit ne fait pas le moine, il peut néammoins le faire bougrement ressembler à un yachtman par Henri-Christian Schrœder Commodore du Trophée Bailli de Suffren www.tropheebaillidesuffren.com avec l’aimable autorisation du Yacht Club de France concernant les photos

A propos du “dress code” des gentlemen-sailors de tradition à Saint-Tropez…

L’élégance n’est pas de vouloir se faire remarquer pour ce que l’on a, mais de pouvoir être reconnu pour ce que l’on est ! George Brummel Bien évidemment, le présent rappel semblera à juste raison superflu à la plupart des armateurs et des capitaines de passage dans notre charmant port tropézien, mais il n’en reste pas moins vrai que régulièrement ces derniers réclament à la Capitainerie un document de référence concernant cette fameuse “Etiquette navale” aussi mystérieuse qu’absconse, qu’ils pourraient alors négligemment laisser traîner sur la table de leur carré à la discrète attention de leurs invités à bord, voire de certains nouveaux équipiers plus aguerris à la manoeuvre qu’au baise-main ! Aussi, comme il n’est pas donné à tout le monde de pouvoir accéder aux recommandations en la matière du Yacht Club de France ou aux règles de savoir-vivre de la Marine nationale, n’est-il pas totalement vain de faire le point dans la revue de l’un des ports de plaisance les “plus courus” de la planète sur quelques principes et “petits trucs”… en toute complicité entre “gentilshommes de la mer”, bien sûr !… Vous avez donc enfin entre les mains quelques lignes de l’évangile apocryphe de Saint-Elme, le saint patron des marins, qui sauvera l’honneur, la dignité et la réputation de votre nef auprès des fidèles de cette secte gnostique que vous avez décidé de rejoindre pour accéder au paradis de Poséïdon !…

Naval etiquette

While you can’t judge a book by its cover, it can still be damn difficult to make it look like a yachtsman!

Concerning the dress code for gentlemen-sailors on classic yachts in Saint-Tropez Elegance is not wishing to be noticed for what we have, but to be recognised for what one is! - George Brummel Of course the reminders that appear here may, quite rightly, seem superfluous for most owners and captains passing through our lovely harbour in Saint-Tropez. And yet it is a fact that the latter regularly call into the Harbour Master’s Office asking if there is a reference document or information on the famous “Naval etiquette”, as mysterious as it is abstruse. They wish to casually leave it lying around on a table for their guests and even for the attention of certain new crew members more adept at sailing manoeuvres than hand kissing! Given that not everyone has access to the Yacht Club de France’s recommendations on the subject, or to the French Pour les clubs, organisateurs, armateurs et capitaines qui voudraient Navy’s instructions on the social graces for its officers and approfondir le sujet, procurez vous l’excellent ouvrage américain Yachting crew, it is perhaps worthwhile that we should draw your Customs and Courtesies de Joseph A. Tringali, publié aux éditions Halling Enterprises (disponible sur www.burgeeshoppe.com), qui fait le point aussi attention in this annual review of one of the most popular bien sur l’étiquette navale que sur la conduite des remises des prix en passant marinas on the planet to some principles and “small details” par les mesures de protection juridique des régates. in confidence of course between “gentlemen of the sea”. For clubs, organisers, owners and captains who would like to further As a result you at last have here in your hands a few lines from their education on the subject, you can buy the excellent American book the apocryphal Gospel of Saint Elmo, patron saint of sailors, “Yachting Customs and Courtesies” by Joseph A. Tringali, published by Halling Enterprises (available at www.burgeeshoppe.com). Not only does it offer an which will rescue the honour, dignity and reputation of your update on naval etiquette but also on a range of related matters including vessel among those loyal to this Gnostic sect that you have how to behave at prize-giving and protect yourself legally at regattas. decided to join to enter Poseidon’s paradise! Saint-Tropez

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© Pacès - Vogue Paris

Couverture du Vogue Paris de juillet 1931 Vogue Paris cover from July 1931

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SAvoir vivre Social graces

Les trois principes fondamentaux à respecter à bord comme à terre De l’élégance du yachtman dans un monde en perte de repères

Pour la petite histoire, la fameuse veste désormais symbole du parfait yachtman est née après avoir été confectionnée à la hâte à l’occasion de la visite officielle en 1837 de S.M. la Reine Victoria à bord de la frégate HMS Blazer dont le commandant voulait recevoir dignement sa souveraine ! La légende à vrai dire, hésite d’ailleurs un peu, ce premier blazer était-il bien uniformément bleu marine tel que nous le connaissons aujourd’hui, ou était-il rayé de blanc comme les joueurs de cricket le portent encore à ce jour ? En tout cas, c’est ce style très codifié mais en fait très simple qui fait que l’on sait être entre soi, attachés aux mêmes valeurs et à la même passion du sport, de l’élégance, du fair-play, de “l’Esprit corinthien”, de la courtoisie et de l’entraide... ce qui sera toujours plus élégant que d’être vêtu “fashion”, “trendy”, “cool” ou “hype” !...

“L’habit, ça flatte toujours, ce n’est pas moi qui suis élégant, c’est mon habit” - Marcel Pagnol

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a voile est devenue ces dernières années l’une des seules activités sportives que l’on se permette trop souvent de la pratiquer - ou même de se faire remettre un prix - dans une tenue débraillée : t-shirt de marque improbable, jean en fin de carrière, chaussures de couleur et de matière indéterminées... Et pourtant, il y a toujours à bord un espace dans lequel ranger quelques affaires simples, propres et repassées. Ce n’est pourtant pas si difficile de faire le tout petit effort de courtoisie d’honorer ses hôtes, les organisateurs d’une course, ses invités et ses concurrents ou la personnalité qui vous remet votre trophée sur une estrade ?!

Du devoir d’originalité du gentleman-sailor

Du symbole du yachting par delà les mers

“L’excentricité et la force de caractère marchent ensemble” John Stuart Mill

Le code vestimentaire est comme son nom l’indique, un rituel et un manifeste d’appartenance propres à une communauté qui se reconnaît d’un simple coup d’œil, et ainsi, spontanément, revendique un art de vivre et partage un savoir vivre quasiment initiatiques entre gens de bonne compagnie issus d’une même tradition peinte aux couleurs de la mer, du vent, du ciel et du soleil.

Il n’y a de réelle élégance que lorsque l’on sait jouer avec les règles, les usages et les coutumes. Ainsi, sera-t-il toujours plus apprécié des connaisseurs comme des néophytes, de découvrir sur vous une petite touche nonchalante d’excentricité faussement négligée éclairant d’une souriante audace des tenues parfois un peu trop semblables et ternes. A chacun de trouver cette transgression espiègle, mais évidemment toujours en harmonie avec votre goût si sûr, qui exprime autant un esprit

“L’effet essentiel de l’élégance est de cacher les moyens. Tout ce qui révèle une économie est inélégant” - Honoré de Balzac

Three basic principles to respect aboard and ashore

A symbol of yachting across the oceans

“The main effect that elegance has is to hide the means. Anything which reveals an attempt to economise is inelegant” Honoré de Balzac As the name implies, a dress code is a ritual and shows we belong to a community which is instantly recognisable, and at a glance implies a lifestyle and shared way of life. In our case it is almost an introduction between people in good company who hail from the same tradition, one that is painted in the colours of the sea, wind, sky and sunshine. For the record, the famous jacket that is now a symbol of the perfect yachtsman was cobbled together in haste for an official visit in 1837 by Her Majesty Queen Victoria aboard the frigate HMS Blazer whose captain wanted to receive his queen in a dignified manner. Legend hesitates somewhat at this point: was this first blazer uniformly blue as we know it today or did it have white stripes like some cricketers still wear to this day? Either way it is this coded yet simple dress style which lets you know you are among others who have the same values and enthusiasm for sport, elegance, fair play, and the “Corinthian Spirit” of courtesy and solidarity which will always be more elegant than wearing what is fashionable, trendy, cool and often over-hyped!

On the elegance of yachtsmen in a disorientated world

“The morning coat is always flattering; it is not I who am elegant, it’s my morning coat” - Marcel Pagnol

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ver the last few years sailing has become one of the few sports where you can often get away with being sloppily dressed, even when mounting the podium at a prizegiving: bizarrely branded T-shirts, jeans that have seen better days, shoes of an indeterminate colour and material, etc. And yet there is invariably enough space aboard to do even just a little washing and ironing. Is it therefore so difficult to show a modicum of courtesy to your hosts, race organisers, other guests and competitors or the VIP presenting you with your trophy on the podium?

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SAvoir vivre Social graces non-conformiste qu’un signe de ralliement à un clan discret mais diaboliquement exclusif : ce que selon le “goût français”, nous nommerons “le raffinement sauvage” ! Ainsi, les honorables membres du très vénérable Royal Yacht Squadron seront les seuls à oser porter un discret mouchoir à la pochette de leur blazer (mais alors non armorié), en mémoire sans doute de la tristesse inconsolable de Sa Très Gracieuse Majesté la Reine d’Angleterre Victoria quelque peu dépitée devant la victoire “incompréhensible” du yacht américain America le 22 août 1851 à une certaine 100 guinea Race plus connue plus tard sous le nom d’America’s Cup : “There is no second, Mam!” A croire que nos amis britanniques finalement ne sont pas toujours le seul modèle absolu de code vestimentaire. Les heureux yachtsmen de la côte atlantique ayant effectué au moins une course transatlantique se reconnaissent discrètement à leurs pantalons couleur rouille, rappel discret peut-être à la couleur rouge vieillie visible sous la ligne de flottaison (“œuvres vives”) des coques des somptueux paquebots de croisière transatlantiques de l’âge d’or des “French lines”.

Au Club-House, Veste croisée en serge couverte bleu marine. Trois poches plaquées. Boutons en corozo noir, aux insignes du club. Pantalon de flanelle blanche. Cravate aux couleurs du club sur chemise blanche à col souple. Chaussures en dain blanc. Ce vêtement est une tenue de sortie de croisière

Au Vela d’Epoca de Porto-Rotondo ou de l’Argentario, nos amis italiens revêtent leurs blazers toujours taillés dans les meilleures étoffes et les plus légères du monde, avec bien souvent une discrète doublure intérieure en satin coloré assortie aux coutures des (vraies) boutonnières surpiquées de rouge, parme, mauve ou bleu ciel, selon une loi secrète totalement inconnue de nous... voire oubliée d’eux même ?!

In the Club House, doublebreasted jacket in navy blue serge. Three patch pockets. Black coroso buttons with the Club’s insignia. White flannel trousers. Tie in the Club’s colours with white shirt and soft collar. White suede shoes. This garment is required when cruising.

Sur la Côte d’Azur, ce sont les français - incorrigibles iconoclastes ! - qui parfois par un soir d’été, passant la cravate de leur yacht club dans un ultime geste ésotérique, aiment à la nouer négligemment comme un foulard autour du cou sous une chemise à col ouvert, mais fort heureusement personne n’a encore osé se présenter avec un béret bien de chez nous !

Extrait de la revue “Adam” n°204 avril - mai 1951 © YCF

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The gentleman-sailor’s duty to be original

Those happy yachtsmen on the Atlantic coast, who have at least one transatlantic race behind them, quietly recognise each other in their russet brown trousers, a gentle reminder perhaps of the red colour visible below the waterline (“living works of art”) of the luxury transatlantic cruise liners from the golden age of the “French Lines”.

“Eccentricity and strength of character go together” John Stuart Mill

Real elegance is to be found with those who know how to tinker with the rules and customs. So it will always be appreciated by both connoisseurs and neophytes to discover in you a touch of nonchalant eccentricity, lighting up with an audacious smile an outfit that can sometimes seem a little too similar and dull. It is for each individual to find his or her own playful transgression, yet always in harmony with your good taste of course, one which expresses both the maverick in you as well as the sign of rallying to a discreet yet fiendishly exclusive clan: something which according to “French taste” we call “le raffinement sauvage”!

At the Vela d’Epoca in Porto Rotondo or Argentario, our Italian friends always have their blazers beautifully cut from the best and lightest material in the world, often with a discreetly coloured satin lining with matching lapels topstitched in red, lilac, mauve or sky blue according to a secret code totally unknown to us – and even forgotten by them? On the Côte d’Azur, there are the incorrigible iconoclastic French who on a summer evening sometimes loop their yacht club tie in the ultimate esoteric gesture; they like to knot it casually around the neck like a scarf under an open-necked shirt, but fortunately no-one has dared to turn up in a beret!

Thus the honourable members of the venerable Royal Yacht Squadron will be the only ones to dare sport a discreet handkerchief in the pocket of their blazer (but not with an insignia). It is probably in memory of the inconsolable Most Gracious Majesty Queen Victoria of England, somewhat piqued by the “incomprehensible” victory of America on 22nd of August 1851 in a certain 100-Guinea Race later known as the America’s Cup: “There is no second, Ma’m!” To think that in the end our British friends do not always have the final word when it comes to dress code.

As for the East Coast Americans they love going to the Caribbean for the Bucket Regatta or the Voiles of Saint-Barth or Antigua Classic Week, wearing trousers that are just a little shorter than those we wear in Europe.

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SAvoir vivre Social graces Les Américains de l’East-coast quant à eux aiment à se retrouver aux Caraïbes lors de la Bucket Regatta ou des Voiles de SaintBarth ou de l’Antigua Classic Week, en portant un pantalon un tout petit peu plus court qu’en Europe. Quant à certains Allemands de la Baltique fréquentant la célèbre Kieler Woche, ils n’hésitent parfois pas à se protéger des embruns avec un caban croisé en cuir gris en souvenir des officiers sousmariniers de la dernière guerre dont l’ancien port d’attache et l’émouvant mémorial sont à quelques encablures.

Pour les soirées de gala, Spencer en toile ou fresco blanc. Ceinture-gilet en satin rouge drapé. Boutons dorés amovibles. Pantalons en granité marine. Le col est détachable par broche et peut se placer sur d’autres tenues de soirée.

Les Hollandais vous parleront de leur jacht en prononçant “yac”, la seule vraie dénomination historique authentique en fait de ce genre de voilier rapide “de chasse” qu’ils inventèrent dès le XVIème siècle et dont un jour, ils offrirent un spécimen au Roi Charles-II d’Angleterre (mort en 1685) souhaitant rejoindre Plymouth, d’où son anglicisation abusive depuis lors en “yôte”. Les français utilisent encore parfois la prononciation “ya-t-ch”, alors qu’Eric Tabarly, plus respectueux de l’Histoire et des langues, aimait à reprendre correctement cette prononciation “yac”: c’est sans doute le seul mot batave (avec “Heineken”) que nous connaissons, tout en vexant nos amis néerlandais lorsque nous le prononçons “à l’anglaise” !

Extrait de la revue “Adam” n°204 avril - mai 1951 © YCF

For gala evenings, a Spencer in heavy cotton or fresh white. Red satin cummerbund. Removable gold buttons. Dark blue trousers. Detachable collar with pin that can be used with other evening wear.

Nos sérénissimes voisins monégasques, eux, ont inventé le blazer avec un col aux couleurs de la principauté : rouge et blanc... que Saint-Tropez et Malte, partageant ces mêmes couleurs, leur envient. Ce sont aussi certainement les yachtsmen les plus à cheval (si l’on peut dire) sur la tradition, et la revue Passion Bleue du Yacht Club de Monaco est sans doute celle qui milite le plus pour le respect de l’Etiquette navale en Méditerranée, noblesse oblige....

Five rules of the

For certain Germans from the Baltic when attending the famous Kieler Woche, they are sometimes quick to protect themselves with a grey leather double-breasted jacket, reminiscent of World War II submarine officers for whom the home base and a moving memorial are just a few hundred yards away. The Dutch will talk to you about their “jacht” pronounced “yac” in French (“yakt” in English) the only truly authentic historic name for this genre of fast “hunting” boat that they invented in the 16th century. They would one day offer one to King Charles II of England (died in 1685) who wanted to get to Plymouth, from where the term was shamefully anglicised to sound like “yot”. The French still sometimes pronounce it “ya-t-ch”, although Eric Tabarly, more respectful of history and languages, preferred the original pronunciation: it is probably the only Batavian word (along with Heineken) that we know, while annoying our Dutch friends when we pronounce it the English way! As for our princely Monegasque neighbours, they have invented a blazer with a collar in the colours of the Principality’s flag: red and white that Saint-Tropez and Malta, sharing these same colours envy them. They are certainly the yachtsmen who are the real sticklers for tradition (if one can say that) and the Yacht Club de Monaco’s magazine “La Passion Bleue” is the one which probably campaigns the most on respecting naval etiquette in the Mediterranean - noblesse oblige!

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“yachting dressing” game “A regulation is similar to the rites of a religion which seem absurd but make a man” - Antoine de Saint-Exupéry In fact it is the season which governs what one should wear. If you are hesitating between the calendar and contradictory weather conditions, consult the protocol people in the naval prefecture or your yacht club who will remind you of the official date when the dress code changes according to French Navy regulations. Beware however as in Brest and Toulon the dates are not the same! If you are not able to obtain these dates, remember we normally wear white trousers on 1st of May (Labour Day) and return to grey trousers on 1st of October (an autumnal colour), so for the Voiles de Saint-Tropez. No doubt some aficionados of the Nioulargue will remember with some embarrassment the farcical ceremony of having to change their trousers (not very) far from the ladies, on 31st of September at midnight behind the bar of the Hôtel du Sube, when this legendary regatta was held on the cusp of September and October!

In winter choose the season’s blue and grey “Above a grey sky there is always a blue sky” - Leslie Walton

In the club lounges, on board or when in the vicinity of a harbour, the simplest is still to wear a plain suit or preferably a double-breasted blazer in navy blue cloth – always buttoned up

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Mes cinq règles du jeu du “yachting dressing” “Un règlement est semblable aux rites d’une religion, qui semblent absurdes, mais façonnent l’homme” - Antoine de Saint-Exupéry En fait, ce qui gouverne le choix d’une tenue, c’est la saison, et si vous hésitez entre le calendrier et une météo contradictoires, consultez le service du protocole de la Préfecture maritime ou votre club qui saura vous rappeler la date fatidique de changement de tenue selon les règles de la Royale. Attention, à Brest et à Toulon, les dates ne sont pas les même ! En cas de difficulté à vous procurer ces dates, souvenez-vous que l’on adopte habituellement le pantalon blanc le 1er mai (la Fête du Travail a du bon !), et que l’on passe au gris le 1er octobre (couleur de l’automne), c’est à dire à l’occasion des Voiles de Saint-Tropez. Ainsi, certains aficionados de La Nioulargue se souviennent encore avec émotion et embarras de la farceuse cérémonie de changement de pantalon (pas très) loin du regard de ces dames, le 31 septembre à minuit derrière le bar de l’hôtel du Sube sur le port, lorsque cette régate de légende se courait à cheval (sic) entre septembre et octobre !

Smoking classique croisé bleu marine, en granité ou façonné. Boutons dorés amoviles permettent l’adaptation de ce vêtement aux soirées de la vie courante.

L’hiver, privilégiez le bleu et le gris

“Au dessus du ciel gris, il y a toujours un ciel bleu” - Leslie Walton

Extrait de la revue “Adam” n°204 avril - mai 1951 © YCF

Dans les salons d’un club, à bord d’un navire ou aux abords du port, le plus simple est encore de porter un costume uni ou bien plutôt un blazer croisé en drap bleu marine – toujours fermé, sauf bien évidemment en position assise - sur un pantalon de

Classic double-breasted navy blue dinner jacket. Removable gold buttons so garment can be worn for other formal events.

except, obviously, when you are sitting down – over grey flannel trousers (keep refinements such as pleats, turn-ups or lapels for your civilian attire), without neglecting certain details which are the prerogative of “those in the know”. For the connoisseurs, the buttons should be of guaiacum (lignum vitae - a hard brown wood) or coroso (ivory nut) and should be black or navy blue, if possible stamped with the insignia of your club or with a simple anchor. Gold buttons on a blazer are reserved for professionals, from crew members in the service of an owner to the harbour master, naval officers or race stewards.

(renamed Shéhérazade in Roger Vadim’s 1955 film “And God created Woman”) moored in front of the Sennequier. It remains a bold benchmark but one that is oh so consistent with her unpredictable personality!

Even Jean Gabin (a great sailor who came to light after the Jean Godard film “Pour un soir” shot in Saint-Tropez in 1931!) in “Le Baron de l’Ecluse” (1960), dressed as an elegant yachtsman, was not sporting gold buttons! Purists on the classic yachting scene exclusively wear only a double-breasted blazer with eight buttons in two perfectly parallel rows; others will wear the more usual double-breasted blazer with six buttons. They will be careful to leave the single-breasted blazer with its mere three buttons – although tolerated in the south – with the top two buttons done up, to the uninformed, guests who have not been alerted, occasional sailors or those modern types who are not keen to buy a double-breasted blazer!

In bad weather or at night on board, you are advised to wear a blue sailor’s jacket or a traditional navy blue crew jacket. The latter, as well as the polo shirt or smock should feature either the boat, club or regatta logo on the left breast; any other logos should be on the left shoulder!

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The shirt should be a uniform pale blue in the day, white for the evening, with a “conventional” collar (for a round or broad face) or “Italian” (for a long face or neck), but never “English” (with a button flap), and possibly discreetly embroidered on the left with the insignia of your club, the regatta or your initials in blue letters.

On principle, one should always wear brown shoes with a blue blazer but for an evening in town – far from the sea – you are free to splash out and choose the more conventional urban style or black or dark blue footwear. The choice of colour remains a bone of contention between Anglo-Saxons wearing brown whatever happens, and the Germans – like the great yachtsman Kaiser Wilhelm II – who only wear black shoes for the evening. Your guests may hang on to their deck shoes if aboard a large vessel and there for a sail, but smaller boats should leave a basket on the quay for visitors to put their shoes in - thank you all for wearing good quality, attractive socks (with no holes!) or else remain in your bare feet!

For owners and skippers of the so-called weaker sex, a navy blue bolero with a double row of buttons – although rather too daring – will be more suitable in the absence of a well-cut short blazer. The one worn by our own sublime Brigitte Bardot with ten buttons will go down in history in the photo on board Kentra

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SAvoir vivre Social graces Le Baron de l’Ecluse (1960), habillé en élégant yachtman, ne portait pas de boutons dorés ! Les puristes du yachting classique porteront exclusivement un blazer croisé à huit boutons en deux rangées parfaitement parallèles. Les autres porteront l’usuel blazer croisé à six boutons, en laissant soigneusement les blazers droits à trois boutons - bien que “tolérés” avec indulgence dans le sud - dont les deux du haut fermés, aux ignorants, aux invités non avertis, aux marins occasionnels ou venant du “moderne”, qui ont du mal à se procurer un blazer croisé ! Pour les armateurs et skippers du sexe soi-disant faible, un boléro bleu marine également à double boutonnage sera - bien que d’une audace folle - du meilleur effet à défaut d’un idéal blazer court joliment cintré. Celui de notre sublime Brigitte Bardot à dix boutons passé à la postérité sur une photo à bord de Kentra (rebaptisé Shéhérazade dans Et Dieu créa la femme en 1955 de Roger Vadim) amarré devant Senequier, reste une référence osée mais tellement conforme à sa personnalité fantasque ! Smoking croisé en granité, toile ou shantung blanc. Boutons dorés amovibles aux insignes du club. Pantalons en granité marine

La chemise sera bleue pâle unie en journée, blanche le soir, surmontée d’un col “classique” (pour un visage rond ou large) ou “italien” (visage ou cou long), jamais “anglais” (à patte boutonnée), et éventuellement rebrodée discrètement au cœur, de l’écusson de votre club, de la régate en cours ou de vos propres initiales bleues en lettres bâton ponctuées.

Extrait de la revue “Adam” n°204 avril - mai 1951 © YCF Double breasted dinner jacket in grosgrain, heavy cotton or shantung white. Removable gold buttons with club’s insignia. Navy blue trousers.

En cas de mauvais temps ou la nuit à bord, il est conseillé de porter un caban bleu ou une veste de quart traditionnelle bleu marine. Ces derniers, ainsi que le polo ou la marinière porteront le logo du bateau, du club ou de la course sur le cœur, les autres logos seront à l’épaule gauche !

flanelle gris (réservez les raffinements des pinces et des revers à votre tenue “civile”), sans négliger certains détails qui sont l’apanage de “ceux qui savent”. Pour les connaisseurs, les boutons ne peuvent être qu’en “gaïac” (bois brun haute densité) ou en “coroso” (ivoire végétal) obligatoirement noirs ou bleus marine, si possible frappés des armes de votre club ou d’une simple ancre marine en relief. Porter un blazer à boutons dorés est réservé aux professionnels ou à l’équipage au service de l’armateur, à un commandant du port, à un officier de Marine ou aux commissaires d’une course. Même Jean Gabin (grand marin mis en scène dans le film de Jean Godard Pour un soir tourné à Saint-Tropez en 1931!) dans

Par principe, avec un blazer bleu, les chaussures seront toujours marrons, mais le soir en ville - loin de la mer - l’on peut néanmoins s’offrir la liberté d’adopter un style urbain plus classique en osant porter des chaussures de ville noires ou bleues nuit. Ce choix de couleurs pour les chaussures reste d’ailleurs un sujet de discorde entre les Anglo-saxons portant du marron quoiqu’il arrive, et les Allemands portant - comme le grand yachtman, le Kaiser Guillaume-II - exclusivement du noir le soir. Les invités à votre bord pour une croisière garderont leurs chaussures de pont à bord de grandes unités, sinon, sur de plus petites unités ou pour des convives de passage, il conviendra de les laisser dans le panier disposé à cet effet à l’une des extrémités de la passerelle. Merci de porter alors de bonnes et belles chaussettes ou socquettes, ou alors de rester pieds nus.

The silk tie worn must be that of your club or the regatta in which you are taking part, or you may choose one with the national or regional flag. In the daytime, your club tie is usually horizontally striped in one colour. Ideally, in the evening your tie is navy blue with a single discreet logo or a sprinkling of your club’s pennant or insignia. Only naval officers (on active service, in reserve or retired) may wear a black tie in memory of – Trafalgar! Some amateur sailors, descendants of naval officers who perished in the controversial Mers-el-Kébir disaster, also wear a black tie every time they race against vessels flying the British flag, in memory of the casualties inflicted on the French fleet by the Royal Navy in 1940.

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watch and, to remind you of your passion for the sea, featuring an anchor, wheel, your club’s logo, your family’s coat of arms, or even (a clever precaution for a local wine-grower friend!) incorporating a small compass to help you find your boat again after that last drink. The only “acceptable” ribbons of decoration for the lapel [in France] are medals relating to shipping (Ordre du Mérite Maritime), or sea rescue (Médaille d’honneur pour faits de sauvetage) from the French Navy or Merchant Navy or the SNSM. Of course, the Légion d’Honneur or Mérite National earned in the course of naval, shipping or other nautical duties are welcome. One should refrain from wearing foreign medals, apart from the Order of Malta, except when you are sailing in waters of the country which awarded it to you. You may also wear your club pin on the collar, but if you sport a carnation at the same time you will be expelled from your boat, tarred and feathered, then dragged away to the jeers of your friends far from the quays of the Cité du Bailli.

A little common sense reminder: avoid wearing a blazer emblazoned with the club’s insignia and your club tie at the same time if the coat of arms is very visible on the latter, as this would make it redundant! When ashore for the evening and you are wearing cufflinks, make sure they are silver, white gold or steel to match your

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SAvoir vivre Social graces celui de l’Association des Descendants de Capitaines Corsaires (ADCC), du Club Nautique de la Marine, des diplômés de l’Ecole Navale ou de la Marine Marchande, de l’Association des Marins Anciens Combattants, de l’Académie de Marine ou du Musée de la Marine, mais ce privilège est bien rare !...

La cravate en soie sera obligatoirement celle de votre club ou de la course à laquelle vous participez, sinon vous en choisirez une à vos couleurs nationales ou régionales. En journée, votre cravate “club” est le plus souvent rayée de bandes transversales en couleur. Le soir - dans l’idéal - votre discrète cravate est bleue marine frappée d’un seul logo ou semée de “guidons” (fanions nautiques) ou de blasons de votre club. Seuls les officiers de Marine (en activité, de réserve ou à la retraite) peuvent porter leur cravate noire en souvenir de ... Trafalgar. Certains plaisanciers descendants d’officiers de Marine victimes du désastre naval de Mers el Kébir, portent également une cravate noire à chaque fois qu’ils régatent contre des navires sous pavillon britannique, en mémoire de la flotte française coulée “inamicalement” par la Royal Navy en 1940. Petite remarque de bon sens : évitez de porter à la fois un blazer armorié et la cravate de votre club si cette dernière reprend également les armes bien visibles de votre club, ce serait inutilement redondant ! Si le soir à terre, vous portez des boutons de manchette, portezles en argent, or blanc ou en acier, assortis à votre montre, qui rappellent votre passion pour la mer, frappées d’une ancre marine, d’une barre à roue, du logo de votre club, des armes (anciennes !) de votre famille, ou même (précaution astucieuse d’un ami viticulteur local !) intégrant une petite boussole afin de savoir mieux rejoindre votre bord après le dernier verre.

Pour les soirées de gala et les bals donnés en “black tie” par un yacht-club, portez votre habituel smoking noir ou, si vous voulez vous montrer un peu plus créatif, remplacez le par un blazer, un pantalon avec une large sur-ceinture et un nœud papillon de votre club, le tout en soie bleue marine.

L’été, lors de régates ou de croisière en Méditerranée, passez au blanc :

“Le blanc sonne comme un silence, un rien avant tout commencement” - Vassily Kandisky Les pantalons passeront au “grand blanc” naval ou au blanc cassé plaisancier, sans pinces et sans revers, et n’exhibent un pli de repassage que le soir à terre dans un cadre protocolaire. En journée, la chemise bleue pâle peut être du modèle “Oxford” à manches courtes et à col boutonné si vous aimez ne pas porter de cravate à bord et si vous portez un blazer. Si vous ne portez incidemment pas votre blazer à bord de votre bateau, une chemise à manches longues, même retroussées - mais pas trop fera l’affaire. Le soir par grande chaleur, votre hôte peut vous autorisera à retirer votre cravate, ce qu’il s’empressera de faire pour vous mettre à l’aise au moment de votre accueil à bord, mais ceci est “raisonnablement moins conseillé” le soir lors d’une réception protocolaire ou d’un dîner à bord entre voisins de quai, où il convient bien sûr de laisser reconnaître le club auquel vous êtes affilié, histoire d’alimenter votre conversation... Le blazer croisé - à six, ou de préférence à huit boutons - toujours fermé, peut également passer au coton blanc cassé avec des boutons en ivoire marin blanc, en corne ou en vieil argent (là aussi, pour les officiers, les professionnels, l’équipage ou les organisateurs d’une régate). Au cas où vous opteriez pour un tel blazer blanc, vous avez alors le choix entre porter un pantalon également blanc (on appelle cela alors un uniforme de yachtman !) ou alors plutôt bleu marine, ce qui crée un très sympathique contraste, tout à fait… “jouable“. Pour les femmes armateurs et skippers (dites “girelles” en tropézien nautique), un boléro blanc à boutonnage double peut également remplacer avantageusement le blazer. Vos invité(e)s à bord ne prendront aucun risque et seront particulièrement élégant(e)s en portant une simple tenue totalement blanche.

Les seuls rubans de décoration “acceptables” à la boutonnière sont celles de l’Ordre du Mérite Maritime, de la “Médaille d’honneur pour faits de sauvetage” obtenue en service de la Marine nationale ou marchande ou de la SNSM. Bien sûr, le ruban de la Légion d’Honneur ou du Mérite National obtenu au titre de responsabilités navales, maritimes ou nautiques est le bienvenu. Médailles étrangères s’abstenir, en dehors de celle de l’Ordre de Malte, sauf lorsque vous êtes dans les eaux ou à terre du pays qui vous l’a conférée. Il est aussi possible de porter le pin’s de votre club au revers de votre col. Par contre, un œillet à ce même revers vous fera expulser immédiatement du bateau, roulé dans du goudron et des plumes, avant d’être traîné sous les quolibets de vos amis loin des quais du port de la “Cité du Bailli”... Dernier détail mais d’importance : n’arborez un écusson brodé sur votre blazer que si c’est celui de votre club ou d’une régate courue. Les autres écussons possibles sont ceux - pour les Français - de l’ISAF, de la FFV, du CIM, de la Ji-Class, de l’AFYT, de la SNSM, du YCC ou d’une classe de bateaux (ex : La Belle Classe, le Dragon, le Requin, le Riva, ...) sous réserve d’y être affilié. Le plus chic, est tout de même de pouvoir arborer le cas échéant

A final but important point: only sport an embroidered insignia on your blazer if it is that of your club or the regatta. Other possible coats of arms in France are those of the ISAF, FFV, CIM, J-Class, AFYT, SNSM, YCC or boat class (eg La Belle Classe, Dragon, Requin, Riva, etc) provided you are affiliated. The smartest, if you are eligible to wear it, is that of the Association des Descendants de Capitaines Corsaires (ADCC), the Club Nautique de la Marine, graduates of the Navy or Merchant Navy School, the Association des Marins Anciens Combattants, the Naval Academy or Musée de la Marine, but that is a rare enough privilege! For black tie gala evenings and balls given by a yacht club, wear your usual dinner jacket or if you want to be a little more creative replace it with a blazer, trousers with cummerbund and your club bow-tie, all in navy blue silk.

In summer for regattas and cruising in the Mediterranean go for white

“White sounds like silence, a nothing before everything begins” Vassily Kandisky In summer, trousers become the Navy’s brilliant white or the offwhite of the amateur sailor, without pleats or turn-ups and only exhibiting an ironed crease for the evening ashore in formal settings. During the day, the pale blue shirt can be the Oxford model with short sleeves and buttoned collar, if you prefer not to wear a tie on board and if you are wearing a blazer. Incidentally if you are not wearing your blazer when aboard your boat, a long sleeved shirt with the sleeves rolled up – but not too much – will do. On hot evenings your host may allow you to remove your tie to put you at ease the moment you step aboard, but this is “justifiably not really advised” for an official reception or dinner on board between

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© Jean-Louis Chaix - Ville de Saint-Tropez

Lors de votre soirée de gala cet été à bord d’un “big boat” ou d’un “tall ship”, osez le blazer croisé de soie blanche au col de satin ou mieux encore le très radical spencer blanc sur un pantalon de smoking et des chaussures de ville vernies noires !

Jean-Pierre Tuveri, Maire de Saint-Tropez, Henri-Christian Schrœder, le Vice-Amiral d’Escadre Yann Tainguy et Christian Benoit à l’occasion de la soirée de gala du Trophée du Bailli 2009 Jean-Pierre Tuveri, Mayor of Saint-Tropez, Henri-Christian Schroeder, Vice-Admiral of Escadre Yann Tainguy and Christian Benoit at the Trophée du Bailli 2009 gala evening

Et puis, c’est bien connu, il n’y a pas d’été en Angleterre, sinon, cela se saurait !

En journée, l’on privilégiera bien sûr des chaussures de pont marrons, mais qui pourront virer au blanc (au grand dam des anglais et des italiens qui crieront à tord au mauvais goût) seulement si vous portez un haut et un bas en blanc, et ce, en conformité avec les usages de “La Royale” et de “La Marchande”. Le soir, ces chaussures de pont resteront de préférence marrons mais peuvent virer au bleu marine. Les chaussettes ou socquettes restant de la couleur des chaussures : brun, bleu ou blanc, mais le blanc est aussi possible avec des chaussures de pont marrons…

L’équipage, lui, portera habituellement une tenue uniforme fournie par l’armateur, son club ou par l’organisation de la course. Elle est souvent blanche, écrue, beige, bleue, voire rouge à Saint-Tropez et à Monaco, ou rappelle les couleurs du club ou le pavillon national de l’armateur. N’hésitez pas également - une vieille tradition adoptée par les armateurs capitaines au Trophée Bailli de Suffren - de prendre un départ en course en franchissant les lignes de départ et d’arrivée en blazer (en cuir bleu marine retourné peut-être même ?) et cravate club : cela vous fera peut-être enfin gagner un prix (...d’élégance !), qui vous consolera de votre mauvais classement en régate !

La casquette “vintage” sera blanche et molle. Même les anglais fortement opposés il y a un siècle encore à cette “very unusual” couleur de casquette, s’y sont finalement ralliés lorsqu’ils viennent naviguer l’été en Méditerranée ou dans les Caraïbes. Il est vrai que single malt et soleil font mauvais ménage en mer !

neighbours on the quay, where the tie will let others know which club you belong to and provide a useful topic of conversation.

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Navy. In the evening these deck shoes should still be brown but you may change to navy blue. Socks should be the same colour as the shoes, so brown, blue or white although white socks are feasible with brown deck shoes.

The double-breasted blazer with six or preferably eight buttons, always done up, can also now be an off-white cotton with buttons in marine white ivory, bone or old silver (again for officers, professionals, crew or regatta organisers). When you opt for a white blazer, you then have the choice of wearing white trousers (the yachtsmen’s uniform!) or if you prefer navy blue which creates a handsome contrast and is very acceptable. For lady owners and skippers (known as “girelles” in nautical Tropezian terms), a white double-breasted bolero may also replace the blazer to great effect. Your guests are unlikely to take any risks and will ensure they are particularly elegant by wearing only white.

The vintage cap will be white and soft. Although the English strongly opposed this “very unusual” colour a century ago, they finally came round to the idea when sailing in the Mediterranean in summer or in the Caribbean. Single malts and the sun do not make ideal companions at sea! And of course it is well known that there is no summer in England or they would know that already! As for the crew they usually wear a uniform often provided by the owner or club, or by the race organisers. Often it is white, beige, blue or even red in Saint-Tropez and Monaco, or recalls the colours of the club or national flag of the owner.

During your gala evening this summer on board a big boat or tall ship, be bold and try a double-breasted blazer in white silk with a satin collar or better still the radical white “Spencer” over white tuxedo trousers and polished black dress shoes!

And finally, do not hesitate to adopt this old tradition taken up by owner-captains for the Trophée Bailli de Suffren, which is to cross the start and finish lines wearing a blazer (perhaps even in navy blue leather) and a club tie: at least you might win a prize – for elegance – to console you for your poor ranking in the regatta!

In the daytime we will of course favour brown deck shoes, but you could turn to white (to the chagrin of the English and Italians who will throw up their hands in horror at such poor taste) only if you are all dressed in white in accordance with the Merchant

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SAvoir vivre Social graces

Le yachtman est au plaisancier ce que le gentilhomme est au bourgeois “L’élégance est affaire d’éducation” - Sacha Guitry

Quelques anciens de la “Marine tropézienne”, vous confieront sur le ton de la confidence qu’un code vestimentaire se complète également par d’autres signes encore plus subtils de reconnaissance qui distinguent dans les faits l’authentique “yachtman full options” du simple “ plaisancier de circonstance”… Ainsi, il convient avant tout de respecter sur nos côtes les “chartes de bonne conduite” des différentes institutions parties prenantes d’un “yachting” responsable, loyal, respectueux, courtois et solidaire...

embarquer après en avoir demandé l’autorisation par le “coté d’honneur” (au port : tribord en arrière des haubans ou du coté du vent en mer pour vos invités, bâbord pour l’équipage et le service), traverser pieds nus par devant la mâture le pont d’un bateau à couple, hisser en journée le pavillon national et le pavillon de courtoisie, les anciens embarquent et débarquent toujours en premier, sauf à l’embarquement d’une annexe où ce sont les plus jeunes qui s’y aventurent, éviter le plus possible le bruit, les pollutions, la cigarette, trop d’alcool, ... N’oubliez pas également lorsque vous croisez en route ou au mouillage un yacht « un peu important » en arrivant sur le plan d’eau pour rejoindre une régate, de le saluer comme il convient – sous réserve que celui-ci ait envoyé ses couleurs en rentrant une fois lentement votre pavillon national jusqu’au couronnement puis en le hissant une fois lentement à bloc. Tout l’équipage sera sur le pont « à la parade » en tenue aux couleurs du navire, et saluera de la main droite (avec ou sans casquette) une fois du cœur vers le ciel et retour. En quittant le port après la régate, un long coup de corne de brume saluera avec honneur

Il vous appartiendra aussi de ne pas déroger à quelques règles de base du Savoir-Vivre, dont le Capitaine est un acteur vigilant : placer une pièce - si possible un Louis d’or - sous le mât pour empêcher celui-ci de... tomber (sic !). “Rendre un sou” (1 euro fera l’affaire !) à celui qui vous offre un beau couteau traditionnel de marin en gage d’amitié et lui faire honneur de s’en servir aux repas à bord. Prendre l’amarre du bateau suivant arrivant à quai. Ne jamais prononcer le mot “lapin” ou pire encore, en servir à bord. Et surtout respecter les règles de préséance : aborder ou

The yachtsman is to the amateur sailor what the gentleman is to the bourgeoisie

alongside to reach your vessel, hoist the national flag and courtesy flag in the daytime, elders embark and disembark first, except when boarding a tender when the youngest venture on first, avoid as far as possible noise, smoking and imbibing too much alcohol.

“Elegance is a matter of education” - Sacha Guitry

Also remember, if you meet “an important yacht” sailing or at anchor on arriving to join a regatta, to salute it in the appropriate manner – provided she has her ensign hoisted – by slowly dipping yours once to the rail then raising it fully. The whole crew should be on parade on deck in the yacht’s uniform, right hands (with or without caps) on hearts ready to salute by raising the hand up to the sky and back. On leaving the harbour after a regatta sound a long blast on your fog horn to salute your competitors and raise the appropriate flags (never be dressed overall when underway).

Some old timers from the “Tropezian navy” will take you aside in confidence to explain how dress code is also complemented by other even more subtle signs of recognition that distinguish the genuine “yachtsman full of options” from the simple “occasional sailor”. Above all this is about respecting good conduct charters drawn up by various institutions involved in responsible, loyal, respectful, courteous and mutually-supporting yachting… It is therefore also up to you not to deviate from some basic etiquette rules of which the Captain is, of course, the most vigilant in applying: placing a coin, if possible a Louis d’or, under the mast to prevent it from - falling (sic!). “Giving a penny” (a euro will do!) to the one who offers you a traditional mariner’s knife as a token of friendship, and honour him by using it at meals on board. Take the mooring line of the boat arriving at the quay after you. Never say the word “rabbit” or even worse serve it aboard. And above all respect the rules of precedence: approach or board having requested permission from the appropriate side (in harbour: starboard aft of the shrouds or the windward side for your guests, port side for the crew and tradesmen), walk barefoot forward of the masts across the deck of a boat moored

On a large racing vessel, J-Class, 15 to 23 M IR, Belle Classe or Big Class, do not hesitate to install a small “ceremonial canon” starboard aft, in order as tradition once dictated to salute your fellow competitors after a race, with a blast similar to the one announcing the start of a race. Traditionally, a salute was fired to show peaceful intentions, as the vessel having fired off a salvo was therefore disarmed. In the same spirit, they could fire a pistol shot into the air on board smaller craft. Finally, regarding the thorny question of whether it is fitting for a real “gentleman at sea” to lodge a protest when he believes he has been maltreated by a competitor, opinions vary. There are those who with a stiff upper lip, indulgence and discretion have no wish to make matters worse and are there for the

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vos concurrents, petit pavois sorti (jamais de grand pavois en mer pour les grandes unités)… N’hésitez pas sur une grande unité de course, type Classe J, 15 à 23 M JI, Belle Classe ou Big Class, d’armer le tribord arrière d’un petit « canon d’apparat » afin, comme il en était l’usage à l’époque, de saluer vos concurrents après une course, faisant ainsi écho au coup de canon tiré du littoral pour annoncer le départ d’une régate. Traditionnellement, une salve était tirée pour indiquer des intentions pacifiques, puisque le bateau ayant tiré se trouvait ainsi désarmé. Dans le même esprit, l’on pouvait tirer en l’air avec un pistolet de marine à un coup à bord d’unités plus petites.

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Du pont au podium

’an passé la Revue de Saint-Tropez a publié un article “L’uniforme de la Marine sur les podiums“ rédigé par Madame Delphine Allannic (la signature a été coupée lors de l’impression). “La mode marine a depuis plusieurs années envahi nos armoires. Aujourd’hui porter une marinière, un caban ou une casquette est devenu un classique en matière de mode. Le musée national de la Marine (Paris) a souhaité en 2009 accueillir dans ses salles, cette mode haute couture et prêt à porter de luxe toute en rayures et bleu marine. Documentaliste au musée, je constatais depuis plusieurs années la venue de stylistes, créateurs en salle de lecture, venant puiser, chercher l’inspiration dans les dossiers documentaires Uniformes. De là a germé l’idée de cette grande exposition. En cela, la mode Yachting est différente : très influencée par les anglais, par les tenues sportives prévues pour la pratique du tennis, la mode Yachting a eu une ambassadrice de marque en la personne de Gabrielle Chanel qui reprit les codes plaisance. Elsa Schiapparelli elle aussi lança dès 1929 une ligne sport avec notamment des sweaters”.

Enfin, en ce qui concerne l’épineuse question de savoir s’il convient pour un parfait « gentleman at sea » de déposer une « réclamation » (ou « protestation ») lorsqu’il estime avoir été maltraité par un concurrent, les avis divergent entre ceux qui avec flegme, indulgence et discrétion souhaitent ne pas envenimer les choses et ne s’attacher qu’à l’aspect ludique d’une régate, et ceux – plus stricts - qui estiment qu’un jeu ne vaut d’être joué que si les règles en sont respectées, quitte à se jouer sur le tapis vert du Jury ! La bonne attitude est en fait très simple : (I) si le fautif n’a pas le panache de venir s’excuser une fois à terre auprès de vous – la « victime » -, allez courtoisement voir avec votre capitaine, l’armateur et le skipper auteurs de vos soucis, et invitez-le autour d’une bouteille de champagne ou de rhum, et expliquez-vous en n’oubliant jamais que ce n’est qu’un jeu et que le fautif ne s’est peut-être pas bien rendu compte du problème posé. Au fautif de payer alors l’addition ; (II) si vous avez affaire à un skipper « chasseur de primes », un armateur en quête de valorisation du palmarès de son bateau ou d’un affréteur au charter en mal de gloriette auprès de ses invités, n’hésitez pas : allez déposer une réclamation en bonne et due forme au Jury et faites livrer à l’indélicat personnage un exemplaire du dernier manuel de savoir-vivre de la Baronne Nadine de Rothschild (mère du célèbre armateur de multicoques Benjamin) ou mieux encore, faites-lui livrer 10 kgs de citrons… et ignorez-le !

Delphine Allannic bibliothécaire documentaliste au musée de la Marine.

Jean-Paul Gaultier avec Delphine Allannic au Musée national de la Marine (Paris) Jean-Paul Gaultier with Delphine Allannic from the National Maritime Museum (Paris)

From deck to catwalk

fun of it all, and the more serious sailors who believe it is not worth competing unless the rules are respected and are always prepared to play the roulette game of the Jury! In fact the right attitude to have is quite simple: (i) if the guilty one does not appear to explain and apologise for his or her actions to you the “victim” once ashore, take your captain, owner and skipper with you to see the authors of your misfortune and invite them on board for a bottle of champagne or rum, and explain that while never forgetting it is just a game perhaps they were not aware of the problem they caused. It is down to the guilty one to foot the bill. Or (ii) if you are dealing with a skipper on the hunt for bonuses, an owner seeking honours to promote his boat or a charter company in need of a little glory to impress their guests, do not hesitate: lodge your complaint with the Jury with all the i’s dotted and t’s crossed and have delivered to the offender the latest manual on how to behave by Baron Nadine de Rothschild (mother of the famous Benjamin) or even better have 10 kg of lemons delivered - and ignore them!

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ast year “La Revue de Saint-Tropez” published an article “Navy uniform on the catwalks” written by Mrs Delphine Allannic (her byline was cut off during the printing). “For many years now the fashion for navy attire has invaded our wardrobes. Today wearing a sailor’s smock, jacket or cap has become a classic in the fashion world. In 2009, the National Maritime Museum in Paris wanted to host an exhibition of haute couture and luxury ready-to-wear stripes and navy blue fashion items. As the museum’s librarian, I had noticed an increase in the number of designers and stylists coming to take inspiration from the documents and records we have on uniforms, from where the germ of an idea took root for this big exhibition. When it comes to fashion in yachting, it is different: strongly influenced by the English and clothing suitable to play tennis in, yachting fashion had a brand ambassador in Gabrielle Chanel who embraced the leisure theme. Elsa Schiapparelli also launched a sporty line, particularly sweaters, in 1929.” Delphine Allannic librarian and researcher at the National Maritime Museum

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SAvoir vivre Social graces

Recevoir à bord, un Art de Vivre par Christian Benoit

Playing host aboard: an “Art de vivre”

Table dressée de l’Atlantic, yacht de 1905, nouvellement restauré Table laid on Atlantic, a recently restored 1905 yacht

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’art et la passion de naviguer n’excluent pas pour autant l’art de recevoir à bord. L’art de recevoir est un Art de Vivre à part entière avec ses règles et ses usages souvent hérités de l’époque du grand yachting des siècles derniers. Faire partager ces moments uniques impose un rituel auquel on ne peut échapper. Dès le bateau à quai, avec toutes les sécurités d’amarrage, on s’active pour un autre moment de détente, celui de recevoir et partager d’autres plaisirs entre amis. Ainsi, selon la coutume, les invités se présentent à la passerelle et attendent le symbolique “Bienvenue à bord” et se déchaussent pour le respect du pont... Il n’est pas si loin, le temps où les yachts de luxe étaient des “Châteaux flottants”, démonstration de richesse et de faste à la hauteur d’une réussite qu’il fallait montrer à tous. Les aménagements intérieurs n’avaient rien à envier aux plus somptueuses des demeures, et du mobilier embarqué, à l’art de dresser la table, tout n’était que luxe et élégance dans les moindres détails de raffinement avec vaisselle rare, cristallerie et argenterie. On peut voir encore quelques tables d’exception ainsi dressées, rappel romantique de notre patrimoine maritime sur quelques yachts centenaires qui cultivent la nostalgie d’une autre époque ! Aujourd’hui, les plus belles tables rivalisent dans les lignes pures

des designers, vaisselle et couvert plus fonctionnel mais en harmonie avec des carènes signées par Wally où Ph. Briand... Le bois mais aussi des matériaux comme le verre, ou l’acier remplacent l’acajou... A l’heure venue, le champagne est là, toujours servi par le Maître à bord, afin de perpétuer la tradition... L’étiquette navale s’appliquant aussi à la table, il est bon d’en rappeler les règles de base. Le dressage de la table garde les fondements d’un savoir-vivre de tradition, tout en s’adaptant au mode de vie d’aujourd’hui. Les couverts sont depuis toujours placés dans l’ordre du service des plats, de l’extérieur vers l’intérieur. Les fourchettes à gauche, pointe en bas, et les couteaux à droite, bien entendu. Les cuillères à dessert et éventuellement le couteau à fromage se plaçant audessus de l’assiette. Le verre à eau, toujours à gauche, et le verre à vin à droite. La maîtresse de bord se réserve le pliage des serviettes et fera la démonstration de sa créativité selon le style du repas ou la qualité de ses invités. En été, la nappe sera le plus souvent remplacée par des “set” en accord avec les serviettes. Autant de détails qui donneront à la table sa beauté d’un jour (avec un joli bouquet de fleurs) et laisseront à chacun le souvenir d’un véritable art de vivre.

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rt and a passion for sailing do not exclude the art of entertaining on board. The art of entertaining is to master a way of life complete with its own rules and customs, often inherited from the great era of yachting from the last two centuries. To share these moments requires a ritual that one cannot escape. From the moment the boat docks and is secured by her moorings another form of relaxation begins, as friends are welcomed to share other pleasures. Thus according to custom, guests come to the gangway and wait for the symbolic “Welcome aboard” before taking off their shoes out of respect for the deck. It was not so long ago when luxury yachts were like floating castles, a demonstration of the wealth and prestige of someone at the height of their success for all to see. The interior had nothing to fear from even the most lavish residences with their furniture and table settings, where luxury and elegance were to be found in the detail, including rare china, crystal and silver. One can still see outstanding tables, laid to recall the romanticism of our maritime heritage on 100-year-old yachts which evoke the nostalgia of another era! Today the finest tables rival each other with their pure, more functional designer lines, china and place settings,

but always in harmony with hulls designed by Wally or Ph. Briand. Wood but also other materials such as glass or stainless steel have replaced the mahogany. The time has come; the champagne is chilled and served by the Master on board, in keeping with tradition. Naval etiquette also applies to the table and it is worth reminding ourselves of some basic rules. Laying a table correctly shows a mastery of the social graces while adapting to today’s lifestyle. Cutlery is always placed in the order that the dishes are served, from the outside working inwards towards the plate; forks on the left, points down, and knives of course on the right; dessert spoon and finally the cheese knife placed above the plate. The glass for water always on the left and the wine glass to the right. The mistress on board will have folded the serviettes, demonstrating her creativity depending on the meal being served and the status of her guests. In summer the tablecloth will often be replaced by table mats and matching serviettes. So many details come together to create a beautiful table (with a lovely flower arrangement) to ensure everyone leaves with a memory of having experienced a veritable “art de vivre”.

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évènement nautique Nautical event

Voiles Latines Une participation record

Nées de la volonté de la Municipalité, les Voiles Latines organisées par le port de Saint-Tropez avec le soutien de la société nautique sont à la fois une manifestation sportive, ludique et éducative. Ce grand rassemblement rappelle l’histoire de la voile en Méditerranée et ses métiers (la construction en bois et, aujourd’hui, la restauration) dont l’usage proscrit tout matériel moderne d’aide à la navigation. La mémoire (pour les fonds marins, les courants et les vents), la vue (pour repérer les amers), l’expérience et une bonne condition physique sont les qualités fondamentales, indispensables pour aller et revenir, avec sa voile latine, à bon port.

© Jean-Louis Chaix - Ville de Saint-Tropez

Hôtels à Saint-Tropez : Château Hôtel de la Messardière Le YACA Résidence de la Pinède Le Byblos La Bastide de Saint-Tropez La Figuière Le Pen Deï Palais Kon Tiki Lou Riou

Sans oublier la participation d’une délégation Catalane (organisateurs et sponsors) : Association Ports de Caractère Chambre de Commerce et d’Industrie de Perpignan et des Pyrénées Orientales Conseil Général des Pyrénées Orientales Ville de Collioure Ville de Banyuls sur Mer Ville de Port Vendres Ville de Cerbere Chambre d’Agriculture du Var Le syndicat du Cru de Banyuls Collioure Fédération du Tourisme de Terroir Equipe de Rugby à 13 Dragons Catalans Equipe de rugby à 15 USAP Etablissement Guasch – viandes en gros, volaille Saor, fabrication artisanale de jus de fruits Vignobles Arnaud de Villeneuve Vignobles Dom Brial

© Jean-Louis Chaix - Ville de Saint-Tropez

Les partenaires de l’événement Laboratoires Bouchara Recordati SNP Boat Rodriguez Group Riviera Limousine Boat Suez Environnement – Sita Monde Festif Bateau Blue Bird Domaine Sainte-Marie Cognac ABK6 Traiteur Pouzadoux Gourmand Equipage Saint-Tropez Imprimerie Riccobono Pépinières Derbez Monceau Fleurs Saint-Tropez Spormer Cabinet Etienne - Assurances Cabotage Méditerranée

Created at the instigation of the municipality, “Les Voiles Latines” is a sporting, recreational and educational regatta all rolled into one. This wonderful gathering recalls the history of sailing in the Mediterranean and celebrates the trade crafts associated with wooden boat building and restoration, where no modern materials or navigational aids are allowed. Memory (knowing the seabed, currents and wind), sight (no radar), experience and fitness are essential, indispensable when it comes to taking out and bringing back safely a boat with a lateen sail.

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La Méditerranée aux allures d’antan

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The Mediterranean of yesteryear

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Voles latines Lateen sails

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e qui frappe d’abord, lorsque les Voiles Latines ont pris possession du port de Saint-Tropez, c’est la multitude de petits guidons colorés hissés aux mats qui flottent au vent. Ça vous donne un air de guinguette ajouté aux couleurs vives et aux vernis rutilants des coques et des ponts, un air de fête et de farandole, avec chacun son canotier sur la tête parmi les peintres du port.

Un événement sportif Le rassemblement est un événement sportif. L’épreuve est ouverte aux bateaux neufs ou anciens appartenant au patrimoine maritime méditerranéen : bateaux de travail ou de plaisance, gréés latins, au tiers, auriques, à livarde, à voile de Saint-Pierre. Sont bienvenus les canots à voile ou catalanes à coque polyester, les yoles de Bantry et les baleinières. Par souci de convivialité, elle accueille également les autres bateaux traditionnels de type pointu méditerranéen, quelle que soit leur origine, sous réserve

W

hat strikes people the most when the lateen sails take possession of Saint-Tropez harbour is the multitude of coloured pennants wriggling in the breeze like little fishes. One could almost be in a colourful lively outdoor restaurant. And amidst the immaculately varnished hulls there is a festive farandole atmosphere, with everyone sporting a boater as they stroll among the artists on the quay.

A sporting event The gathering is a sporting event open to old or new boats that belong to the maritime history of the Mediterranean, be they for work or pleasure, with lateen rigs, lugsails, gaff rigs, spritsails or Saint Peter sails. Dinghies, catalans with polyester hulls, Bantry yoles (skiffs) and whalers are all welcome. In the interests of being sociable, it also welcomes other traditional Mediterranean “pointu” type boats

qu’ils présentent un intérêt patrimonial. Ces bateaux doivent se conformer en tous points au règlement en vigueur et sont répartis en classes distinctes selon leur longueur.

Sans winches, sans GPS, sans sonde… Inscrites au circuit de Régate de Voiles Latines (Vela latina), initié par les frères Ajello, qui se déroule autour de la Méditerranée en plusieurs étapes dont celle de Saint-Tropez, ces Voiles Latines sont le rendez-vous de pointus, catalanes ou felouques… venus de Tunisie, d’Italie, d’Espagne, de France (de Collioure, Port-Vendres, Nice). Elles sont l’expression d’un patrimoine conservé intact et symbolisent la culture maritime méditerranéenne, un véritable trésor ! C’est une opportunité exceptionnelle de découvrir les différentes formes et styles de ces voiliers traditionnels, fabriqués et restaurés à l’authentique et de naviguer à “l’ancienne” sans winches, sans GPS, sans sonde…

whatever their origin, provided they are of interest to our heritage. All boats have to comply in every respect to the rules in force and are divided into classes according to their length.

No winches, no GPS and no sounding Part of the Voiles Latines (Vela Latina) regatta circuit, started by the Ajello brothers, which takes place at various venues around the Mediterranean, the event in Saint-Tropez unites pointus, catalans, feluccas, etc from Tunisia, Italy, Spain and France (from Collioure, Port-Vendres to Nice). They represent a zealously preserved heritage and symbolise Mediterranean maritime culture, a real treasure trove! It is an excellent opportunity to discover the different shapes and styles of traditional boats, the way they are made and restored to sail as they did in the past, with no winches, no GPS and no sounding.

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Voles latines Lateen sails

Palmarès 2011

Charpenterie, calfatage ou fabrication de coque Sur les quais, depuis plusieurs années, une délégation tunisienne, représentée par le chantier naval Dhaouadi, partage son savoirfaire au public. Installé devant le musée de l’Annonciade où sont exposées des maquettes du chantier, cet atelier, Dhaouadi Borhene, architecte de la délégation tunisienne des charpentiers de marine et ses artisans présentent avec un bonheur égal et une patience infinie les différentes essences de bois utilisées dans le travail de charpentier de marine en Tunisie. Diverses techniques de charpenterie traditionnelles, comme le calfatage ou la fabrication de coque, ont ainsi été présentées. Pas-sion-nant. En clôture de la remise des prix (lire palmarès), le maire Jean-Pierre Tuveri a d’ailleurs offert une tape de bouche du port à l’équipage tunisien du bateau “Jasmin”, un clin d’œil à la révolution dans un pays qui essaie de tourner la page de la dictature.

Catégorie Régate (+ 7m) : 1- Barracuda (Club Nautique de Varazze - Italie) 2- Santa Rita (Club nautique de Varazze - Italie) 3- Rahma (Tunisie)

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Catégorie Régate (- 7m) : 1- Beigua (Club nautique de Varazze) 2- Fidelis (Morges – Suisse) 3- Mast’Anielo (AveLa Tradizionale-Italie) Catégorie Catalane : Jeanine (Palavas les flots - Ass Latina Cup)

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Catégorie Plaisance (classe noir) : 1- Marzia (Cattolica- Italie) 2- La Simone (Ass Bateaux et gréements de tradition St-Raphaël) 3- Tramontane de Cavalaire (Amis du Pointu de Cavalaire) Autres gréements : Marthe Auguste (Ass Les pointus de Sanary) Catégorie Plaisance (classe blanche) : 1- Lou Frisa (Ass Les Pointus de Sanary) 2- Anaïs (Les Pointus de Sanary) 3- Jasmin (Tunisie)

Carpentry, caulking and carving a hull

Autres gréements dans cette catégorie : La Françoise (Amis du Pointu de Cavalaire)

For several years now on the quayside, a Tunisian delegation represented by the Dhaouadi boatyard, has been sharing their expertise with the public. Usually installed in front of the Annonciade museum with a collection of models, Dhaouadi Borhene’s workshop (he is the naval architect behind these carpenters and craftsmen) demonstrate with patience and good humour the different types of wood they use, along with various traditional techniques such as caulking and hull construction. They are truly passionate about what they do! At the prize-giving ceremony Mayor Jean-Pierre Tuveri offered a token of the harbour to the Tunisian crew of “Jasmin”, a nod to the revolution in a country which is trying to turn the page on dictatorship.

Catégorie Plaisance (classe jaune) : 1- Biquette (Ass Bateaux et gréements de tradition St-Raphaël) 2- La Barca 3- Pastis (Saint-Tropez)

Les autres récompenses 2011

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Prix de la Ville de Saint-Tropez au 1er de classe la + nombreuse : Lou Frisa (Sanary) Prix de la Société Nautique de Saint-Tropez au 1er Tropézien : Pastis (Saint-Tropez) Prix de la SNSM aux bateaux au Port d’attache le plus éloigné : Sa Rata (Espagne) Prix spécial de la sportivité : Fidelis (Suisse) Prix de l’élégance du Yacht Club de Monaco : Anaïs (Sanary) Prix spécial de Monsieur le Maire de Saint-Tropez : Rahma (Tunisie)


Voles latines Lateen sails

Ports de Caractère Une première

Saluons la venue pour la première fois cette année de l’association Ports de Caractère, représentée par Michel Moly, maire de Collioure et conseiller général des Pyrénées orientales. Il menait une délégation composée de 75 participants venus enrichir la manifestation par des chants catalans, des démonstrations de courses à l’aviron (Les Llaguts), la présence d’un groupe folklorique (sardanes) et d’une cobla, un buffet catalan, que les plus de 400 convives se sont fait un plaisir de déguster. For the first time we welcomed the presence of the Ports de Caractère association in the shape of Michel Moly, Mayor of Collioure and member of the Conseil Général of the Eastern Pyrenees. He brought a delegation of 75 people who added colour and music to the event with Catalan songs, rowing lessons (in Llaguts), a folk group (from Sardana) and a “cobla”, a Catalan style buffet for 400 guests.

Cérémonie officielle à la mairie de Saint-Tropez en l’honneur de la délégation catalane et de l’association Ports de Caractère Official ceremony in honour of the Catalan delegation and Ports de Caractère association

Métiers de la mer, ateliers, groupe folklorique, courses à la rame, joutes… Une semaine de festivités Les Voiles Latines sont une étape du circuit international de la catégorie. 72 bateaux traditionnels et dotés de gréements à voiles latines étaient présents. Sportive, la semaine est aussi ludique avec des animations quotidiennes : présentation de charpentiers et des métiers de la mer, ateliers montrant un savoir-faire lié à la mer et à la rénovation des pointus, expositions de photos, diffusion de photos des régates au moyen d’écrans vidéos, participation d’une délégation Catalane accompagnée d’un groupe folklorique, participation du Bagad de Lan Bihoué, démonstrations de courses à la rame et des joutes raphaëloises dans le port, soirées animées (inauguration catalane, gala et remise des prix) et déjeuner “impressionniste” à la Ponche. Les Voiles Latines is part of an international circuit and attracted 72 traditional boats rigged with the lateen sail. The week-long event is a regatta but also has an educational bent to it with entertainment and activities on every day: carpentry demos, workshops showing off their expertise on pointu renovation, photo exhibitions dedicated to the lateen sail, photos of the regatta put up on large screens, the Catalan delegation accompanied by a folk group, the Bagad de Lan Bihoué (bagpipe troop from the French Navy), demonstrations of rowing and jousting from St Raphaël, evening activities (Catalan inauguration, gala and prize-giving) and an “Impressionist” lunch at the La Ponche restaurant.

Groupe folklotique catalan Catalan folk group

u Démonstrations de joutes raphaëloises Demonstration of jousting from St Raphaël

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Voles latines Lateen sails

Sur les quais du port

Défilé organisé par l’Ecole de mode de Monastir Fashion parade organised by the Ecole de mode de Monastir

Fidèles à Saint-Tropez, les artisans français, italiens et tunisiens ont une nouvelle fois animé cette année l’atelier de matelotage et le village de charpentiers. Etaient présents le chantier Dhaouadi, l’atelier sous le vent avec les sacs réalisés en voile de bateaux par Krystel Chambon, l’atelier de maquette (petits pointus de 16 cm) de George Defontaine et de Claude Ferrito, l’atelier de mosaïque Barbarella, le charpentier de Marine Marc Vuillomenet, les tableaux de Madame Perotin (qui a réalisée l’affiche des Voiles Latines de cette année), l’exposition d’antiquités marines avec l’atelier la Veille Mer installé depuis quelques mois à Saint-Tropez, la participation des magazines La Gazette des pontons et Cabotage Méditerranée. Rendez-vous en 2012 ! Les Voiles latines sont également à Saint-Tropez un moment de grande convivialité. Le traditionnel pique-nique à la Ponche organisé par la STVT et les participants permet aux marins de partager leur passion des voiles latines et les plats typiques rapportés de leurs régions.

Monsieur Jean-Pierre Tuveri, maire de Saint-Tropez reçoit le Trophée en mosaïque réalisé par les tunisiens Mayor of Saint-Tropez Jean-Pierre Tuveri receives the mosaic trophy made by the Tunisians

Loyal to Saint-Tropez, French, Italian and Tunisian craftsmen again lit up the stage with demos and workshops on the quay. Present this year were the Dhaouadi boatyard; Kristel Chambon’s Sous le Vent studio which makes bags from old sails; Georges Défontaine and Claude Ferrito’s modelling studio (mini-pointus, just 16 cm long); the Barbarella mosaic workshop; the marine carpenter Marc Vuilliomenet (MV Boat); paintings by Mrs Perotin (who designed the Voiles Latines poster this year); marine antiques from the Veille Mer studio, and contributions from La Gazette des Pontoons et Cabotage Méditerranée. Rendez-vous in 2012! Les Voiles Latines in Saint-Tropez is also a wonderfully sociable event uniting different cultures. The traditional picnic at La Ponche organised by the STVT gives sailors a chance to discuss their passion for lateen sails and to share typical dishes from their regions.

Nouveautés 2011 Les organisateurs ont eu le plaisir d’accueillir de nouveau des bateaux en provenance de Sanary grâce au soutien du vice-président de l’association des pointus de Sanary, Serge Sourd. Les sculpteurs et grands photographes tropéziens ont exposé également des œuvres réalisées spécifiquement pour l’événement : l’Atelier Cécile, Jean-Marc Fichaux, Jean-Louis Chaix et Claude Burillon. Etaient présents la Chambre de commerce et d’Industrie du Var, le célèbre charpentier de Marines traditionnel, Frédéric Tiertant, basé à SaintCyr sur mer (Lire ci-après), l’Ecole de mode de Monastir (défilé de robes conçues avec des voiles de bateaux et un maquillage sur le thème de la mer, réalisé par la nouvelle boutique tropézienne Make Up for Ever), la

ville italienne de Cattolica, pour la première fois, et son musée de la marine en présence du bateau Marzia et de son équipage (Cattolica est une ville italienne située dans la province de Rimini et la région d’Émilie-Romagne qui s’étend sur 6 km et compte environ 16.700 habitants). Gilbert Buti, professeur à l’Université d’Aix, Daniel Faget, maître de conférence, et Jean Villanove, célèbre écrivain et spécialiste de l’histoire catalane, ont animé avec Laurent Pavlidis une table ronde organisée sur le thème des échanges commerciaux et la construction navale en Provence/ catalogne, sans oublier la présence de deux sonneurs du Bagad de Lann Bihoué qui avait participé dix jours avant, au célèbre Royal Tattoo, à un spectacle musical militaire qui s’est joué au château de Windsor en présence de la reine d’Angleterre.

The organisers were delighted to welcome back boats from Sanary thanks to the support of the Sanary pointu association’s vice-president, Serge Sourd. Sculptors and well known Saint-Tropez photographers also exhibited work created specially for the event: the Cécile, Jean-Marc Fichaux, Jean-Louis Chaix and Claude Burillon studio. Also present from the Chamber of Commerce and Industry in the Var was the famous marine carpenter, Frédéric Tiertant, based in Saint-Cyrsur-Mer (see separate article); the Monastir school for fashion (parading dresses made

out of sails and wearing make up inspired by the sea, provided by the new Saint-Tropez boutique, Make Up for Ever); and the Italian town of Cattolica with its navy museum, making its first appearance with the boat Marzia and her crew (Cattolica is in the Rimini district in the Emilia-Romagna region). Gilbert Buti, a professor at Aix University, Daniel Faget, master speaker and Jean Villanove, a well known writer and expert on Catalan history, took part in a round table chaired by Laurent Pavlidis on Provence/ Catalonia trade and ship building. And who could forget the two pipers from the Bagad de Lann Bihoué who ten days earlier had taken part in the Royal Tattoo, a spectacular military event held at Windsor Castle in the presence of HM Queen Elizabeth.

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Voles latines Lateen sails

Atelier MV Boat Marc Vuillomenet Marc Vuillomenet’s MV Boat workshop

Les tunisiens à l’honneur lors de la remise des prix The Tunisians honoured during prize-giving

Atelier d’antiquités marines La Vieille Mer Marine antiques

Table en mosaïque Atelier Barbarella Mosaic table from the Barbarella studio

Sacs en voile de bateaux Atelier Krystel Chambon Bags made of sails from Krystel Chambon’s studio

Comme en 2010, ABK6 était partenaire de Voiles Latines à Saint-Tropez As in 2010, ABK6 was partner of Lateen sails in Saint-Tropez

Frédéric Tiertant

Atelier du charpentier de marine - Frédéric Tiertant Marine carpentry workshop – Frédéric Tiertant

Charpentier de marine traditionnel Il a participé à la construction du tunnel sous la Manche, de la digue de Monaco et du viaduc TGV d’Avignon. Autant dire que Frédéric Tiertant a toujours travaillé dans des métiers difficiles. Dur à la tâche, bâti comme ça, Compagnon dans les travaux publics, cet ancien des chantiers navals de La Ciotat se prend d’amour pour la restauration du patrimoine maritime. Autodidacte, il file en 2004 en Bretagne aux chantiers de l’Enfer, à Douarnenez (Finistère), une référence. Embauché à la suite durant 18 mois, il crée sa société en 2006 et, depuis, restaure, forme, passe le relais dans son atelier de Saint-Cyr-sur-Mer. Il était aux Voiles Latines 2011. Avec ses outils, pour montrer le métier. Métier du bois, métier de la réflexion, de l’anticipation, de la patience… Qualités requises ? “Du caractère,

de l’autonomie, être curieux, avoir une bonne condition physique”. Aucun des riflard, bec de corbin, fer à calfater, rabot courbe et autre herminette ne lui sont étrangers. Ces outils et ces techniques qui remontent à la nuit des temps, il a su patiemment les maîtriser. Ce qu’il aime ? Ce sont les challenges, les défis, les projets. Face à cette perte (de mémoire) du patrimoine maritime, il fait face et accueille des jeunes de l’Institut de Formation aux Métiers de la Mer et de l’Artisanat du Var (La Seyne sur Mer). 17 sont passés par son chantier en cinq ans. Ah, un détail, si Frédéric Tiertant passe son temps à restaurer ces barques, chebecs et autres pointus, il ne sait toujours pas naviguer !

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He was involved in building the Channel Tunnel, Monaco’s new harbour wall and the viaduct for the Avignon TGV. In other words, Frédéric Tiertant has always worked in difficult trades. Tough as the tasks he takes on this former employee of the old shipyard at La Ciotat has fallen in love with restoring our maritime heritage. Self-taught, he took himself off to the landmark Enfer boatyard at Douarnenez (Finistère) in Brittany where he worked for 18 months before setting up his own company in 2006. Since then he has been restoring boats, training others and passing on his knowledge at his workshop in Saint-Cyr-sur-Mer. He was at Voiles Latines 2011 with his tools to demonstrate his woodwork trade, one of reflection, anticipation and patience. What is required? “You need character and to be self-sufficient, curious and in good physical shape” he

reckons. No “bec de corbin” (literally crow’s beak), caulking iron, plane, chisel or other adze device are strangers to him. He has patiently mastered all these tools and techniques which go back to the dawn of time. What does he like best? “New challenges and projects,” he grins. Faced with the rapidly receding memories of our maritime heritage, he is making his contribution to train up youngsters at the marine trades and crafts institute (“Institut de Formation aux Métiers de la Mer et de l’Artisanat” in La-Seyne-surMer): 17 have passed through his workshop in the last five years. Oh yes, one small detail, while Frédéric Tiertant spends most of his time restoring old boats, chebecs and other pointus, he still does not know how to sail them!

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Voles latines Lateen sails

Voiles latines et voiles traditionnelles La “vraie” voile latine est une voile triangulaire, assortie ou non d’un foc. C’est la seule forme utilisée en Méditerranée. Déjà présente en Egypte aux temps anciens, son usage bien particulier prime sur la forme du bateau, qu’il soit pointu devant, pointu derrière ou plat à l’arrière (“à tableau”). La base de cette voile en triangle est appliquée le long de la vergue, un des côtés forme la chute arrière et l’autre la bordure. Pour les petites barques, l’antenne est jumelée sur le tiers milieu environ. Cette construction a pour but, tout en assurant la solidité de la pièce au point de drisse (le point d’effort), d’obtenir une penne très flexible. Sous l’effort de la rafale, l’extrémité de la voile fléchit, rend du mou à la chute et le trop-plein de vent s’échappe alors par les laizes arrières qui se mettent à faseyer. Pour l’amateur comme pour le profane, c’est un vrai bonheur de voir la diversité de ces gréements identifiables grâce au panneau qu’affiche à quai chaque bateau et qui précise son nom, son type et ses origines. Ce que disait Eric Tabarly à propos de la Nioulargue l’est aussi pour les Voiles latines : “Se promener sur les quais de Saint-Tropez, c’est voir “pour de vrai” ce que l’on voit dans les livres”. The “genuine” lateen is a triangular sail with which there may or may not be a jib. This is the only type used in the Mediterranean. Already present in Egypt in ancient times, its usage arose from the shape of the boat which has a pointed bow (hence the term “pointu”) and either a pointed stern or a small transom aft. The head (or upper side) of the triangle is set on a long yard, with the aft side forming the leech and the other the foot. On small craft the yard is doubled for about a third of its length. The purpose is to strengthen it at the point of attachment to the halyard, yet to allow the yard to be very flexible. In a gust, the top end of the sail flexes, slackening the leech and excess wind spills off the panels aft, making the leech flap. For the connoisseur as much as for the layman it is a pleasure to see such a diversity of identifiable rigs thanks to the informative panels on the quay by each boat detailing the name, type and origins. What Eric Tabarly said about the Nioulargue is also true for the Voiles Latines: “To stroll around the quays at Saint-Tropez is to see actual examples of what one sees in the history books.”

Blue Bird, partenaire des Voiles Latines Blue Bird: partners of Les Voiles Latines

Maquettes réalisées par le chantier naval Dhaouadi Models made by the Dhaouadi marine carpenters

Les pointus de l’Atelier Pop Pop Pointus from the Pop Pop Studio Atelier de Maquettes de Mr Claude Ferrito Models from the Claude Ferrito studio

Présentation du travail de charpentier de marine Display of marine carpentry Atelier de Peinture sur bois - Dominique Perotin Dominique Perotin’s painting on wood studio

Atelier de sculptures Cécile Art Cécile Art studio sculptures

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évènement nautique Nautical event

Giraglia Rolex Cup Saint-Tropez - Gênes

Un sprint marin de… 243 milles ! A 243 nautical mile sprint!

© Kurt Arrigo - Rolex

Du 17 au 25 juin

Depuis 58 ans, amateurs et professionnels de la voile et du yachting international se donnent rendez-vous à Saint-Tropez pour la Giraglia Rolex Cup. Un événement ! Pour cette grande classique en Méditerranée, le port de la cité du Bailli de Suffren se vide de ses habituels yachts et fait place aux plus beaux et aux plus rapides voiliers du monde. La Giraglia Rolex Cup est non seulement l’une des régates les plus prestigieuses de Méditerranée mais elle marque également, depuis près de 60 ans, l’ouverture de la saison estivale à Saint-Tropez.

For the last 58 years international amateur and professional sailors have gathered in Saint-Tropez for the Giraglia Rolex Cup. A big event! For this great classic in the Mediterranean, the harbour is emptied of its resident yachts to make way for some of the finest and fastest sailing boats in the world. The Giraglia Rolex Cup is not just one of the most prestigious of the Mediterranean regattas but also marks the start of the summer season in Saint-Tropez.

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Giraglia rolex cup Maxi sailing yacht race

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vec une semaine de décalage par rapport aux années précédentes, skippers, équipages de renommée internationale et passionnés se retrouveront sur l’eau du 18 au 25 juin dans l’ambiance sportive et festive, chic et décontractée, propre à cette course véritablement mythique, cette course de légende.

Par un fort mistral, le 11 juillet 1953… L’histoire a commencé… Comment ? Vous ne la connaissez pas ? C’est dans un café parisien que trois hommes, René Levainville, Franco Gavagnin et Beppe Croce, ont créé la Giraglia. C’était en 1952. L’intention se portait alors sur un défi de prestige italo-francais qui allait bientôt conquérir le monde de la voile hauturière. Par un fort mistral, le 11 juillet 1953, 22 bateaux prenaient le départ de la première course. En 1974, le premier record de participation atteignait 132 bateaux. La suite, on la connaît…

Dernière soirée à Saint-Tropez et fête de la musique

© Kurt Arrigo - Rolex

Exceptionnellement cette année, cette semaine de compétition s’ouvrira pour la première fois par un dîner de prestige dans un lieu inédit, en plein cœur de la presqu’île, le Château Saint-Tropez. Le samedi 18 juin, 200 invités se retrouveront en effet autour d’un concert privé et d’un dîner imaginé par le chef étoilé, Jean-Pierre Vigato. Le lendemain, les 2 200 équipiers seront tous attendus à la Citadelle pour la traditionnelle Crew Party de la Giraglia Rolex Cup, clôturée par le non moins traditionnel feu d’artifice. La dernière soirée à Saint-Tropez (mardi 21 juin) sera celle de la remise des prix des régates côtières, place de l’hôtel de ville, qui coïncide avec la fête de la musique. Ce qui ne devrait pas engendrer la morosité (lire page 108 -”Paroles de baobab”) u

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week later than usual, internationally renowned and enthusiastic skippers and crews will be out on the water from 18 to 25 June in a sporting, festive atmosphere that manages to be both chic and casual, as befits this now legendary race.

Last evening in Saint-Tropez and the Fête de la Musique

In a strong Mistral, on 11 July 1953

For the first time ever, this week of competition will open with a dinner held in a unique venue at the heart of the peninsular in the Château Saint-Tropez. On Saturday 18 June, 200 guests will gather for a private concert and dinner concocted by the Michelin-star chef, Jean-Pierre Vigato. Next day, the 2,200 crew members will be expected at the Citadelle for the traditional Giraglia Rolex Cup Crew Party, ending with the equally traditional firework display. Prize-giving for the inshore races will be held on the last evening in Saint-Tropez (Tuesday 21 June), coinciding with the annual nationwide Fête de la musique which is always a festive occasion (see page 108 – “Paroles de baobab”).

For those of you who do not know the story, how did it all begin? It was in a Parisian café that three men, René Levainville, Franco Gavagnin and Beppe Croce, created the Giraglia. The year was 1952. The intention was to create a prestigious Italian-French challenge that very quickly conquered the world of offshore racing. On 11 July in a strong Mistral, 22 boats lined up on the starting line for the inaugural race. In 1974, the first attendance record was set with 132 boats on the water – the rest as they say is history.

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Giraglia rolex cup Maxi sailing yacht race

© Carlo Borlenghi - Rolex

Un partenariat historique

Le partenariat entre Rolex et la voile remonte à la fin des années 50. Les liens étroits qui les unissent se renforcent chaque année et offrent à la voile une place spéciale parmi les sports auxquels Rolex est associé. Rolex soutient à travers ce sport des disciplines et des événements en parfaite harmonie avec sa philosophie et ses valeurs : excellence, précision et esprit d’équipe. The partnership between Rolex and sailing goes way back to the fifties. The close ties uniting the two are strengthened every year and give sailing a special position among sports with which Rolex is associated. Through sailing Rolex supports disciplines and events that are in perfect harmony with its philosophy and values: excellence, precision and team spirit.

Giraglia Rolex Cup. Leur nom lui est associé

Famous names on the roll call Gianni Agnelli, le Baron Bic, Leonard Ferragamo, Franck Cammas, Gaston Deferre, Michel Desjoyaux, Roland Jourdain, Herbert Von Karajan, Lindsay Owen Jones, Marc Pajot, Kito de Pavant, Thierry Peponnet, Carlo Puri Negri, Edmond de Rothschild, Giovanni Soldini, Marc Thiercelin, Bruno Troublé… Leur nom est associé à cette course parce qu’ils sont connus. Mais ce ne sont pas les seuls !

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© Jean-Louis Chaix - Ville de Saint-Tropez

Giraglia rolex cup Maxi sailing yacht race

Spectacle garanti

Deux catégories, IRC et ORC

L’alliance du prestige de la marque Rolex, la douceur de SaintTropez à cette période de l’année et la particularité de la navigation en Méditerranée font de la Giraglia un rendez-vous particulier dans le calendrier des courses. Équipages et propriétaires viennent y tenter chaque année leur chance afin de battre le record détenu depuis 2008 par Neville Crichton et tenter d’inscrire leur nom au palmarès de cette mythique course. Auparavant, du 19 au 21 juin, Saint-Tropez sera le théâtre de régates côtières, parcours côtiers de 35 milles maximum dans la baie (coefficient 1), trois journées au cours desquelles propriétaires et marins donneront le meilleur d’eux-mêmes et de leur monocoque. Spectacle garanti.

Pour cette 59e édition, Rolex, le Yacht Club Italiano et la Société Nautique de Saint-Tropez ont souhaité pimenter la course en portant la jauge des monocoques à 33 pieds et en imposant à certaines catégories plusieurs manches lors des régates côtières. Récente ou de conception plus ancienne, la flotte de la Giraglia Rolex Cup sera ainsi divisée en deux principales catégories, IRC et ORC, afin de laisser la même chance à tous de briguer la victoire, avec le classement en temps compensé. Puis, ce sera le jour du grand départ.

A spectacle guaranteed

categories to do several legs on the coastal races. Recent and vintage designs in the Giraglia Rolex Cup fleet will therefore be divided into two main categories, IRC and ORC, to give everyone an equal chance of victory with rankings in compensated time. Then it will be the day of the great departure.

A combination of Rolex prestige, the lovely weather in SaintTropez at this time of year and the unique challenges sailors face in the Mediterranean, give an edge to the Giraglia in the regatta calendar. Every year crews and owners pull out all the stops to break the record held by Neville Crichton (see panel) since 2008, and to write their name on the winners board for this legendary race. Before the main event begins, Saint-Tropez is the setting from 19 to 21 June for a series of inshore races, maximum 35 nautical miles in the bay (coefficient 1), three days when owners and sailors push themselves and their mono-hulls to the limit. A spectacle is guaranteed.

A real “Baccalaureate of the seas” Among the 200 racing yachts, we are expecting the Open 60 DCNS of Marc Thiercelin who will have his new team-mate on board, Luc Alphand, and also Igor Simcic’s 30 m Maxi Esimit Europa 2, the 2010 winner in real time. The whole fleet of mono-hulls are set to take the start for the offshore race on Wednesday 22 June, linking the Tropezian port to Genoa for the 13th time in its history. This veritable sprint of 243 nautical miles between Saint-Tropez and Genoa via the Giraglia rock (Corsica) is an exercise in style for sailors, a genuine “Baccalaureate of the seas” for the youngest. Concentration, physical and mental fortitude, and determination are crucial in this Mediterranean challenge if you are to stand any chance of winning. Rendez-vous in Genoa!

Two categories: IRC and ORC For this 59th edition, Rolex, the Yacht Club Italiano and the Société Nautique de Saint-Tropez wanted to spice up the competition by including mono-hulls down to 33 foot (10 m) and requiring some

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© Kurt Arrigo - Rolex

Giraglia rolex cup Maxi sailing yacht race

Parmi les 200 voiliers de course alignés, il faudra compter cette année sur l’Open 60 DCNS de Marc Thiercelin avec, à son bord, son nouvel équipier, Luc Alphand. Ou encore sur le Maxi de 30 m Esimit Europa 2 d’Igor Simcic, vainqueur en 2010 en temps réel. Toute la flotte des monocoques prendra le départ de la course au large, mercredi 22 juin, ralliant le port tropézien à Gênes pour la 13e fois de son histoire. Ce véritable sprint de 243 milles entre Saint-Tropez et Gênes, via le Rocher de la Giraglia (Corse), est un exercice de style pour les marins, un vrai “Baccalauréat des mers” pour les plus jeunes. Concentration, force physique et mentale, et détermination seront primordiales durant cette traversée méditerranéenne afin de conserver toutes ses chances pour la victoire finale. Rendez-vous à Gênes !

© Jean-Louis Chaix - Ville de Saint-Tropez

Un vrai “Baccalauréat des mers”

La Rolex 2011

Vendredi 17 juin : prologue entre San Remo et Saint-Tropez Samedi 18 juin : Saint-Tropez, inscriptions et contrôle de jauge, dîner de prestige Dimanche 19 au mardi 21 juin : Saint-Tropez, régates côtières Dimanche 19 juin : crew Party Giraglia Rolex Cup à la Citadelle Mardi 21 juin : remise des prix, place de l’hôtel de ville Mercredi 22 juin : départ de la course au large entre Saint-Tropez et Gênes, via la Fourmigue et le rocher de la Giraglia Samedi 25 juin : Yacht Club de Gênes, cérémonie de remise des prix

Organisation

© Kurt Arrigo - Rolex

La Giraglia Rolex Cup est organisée par le Yacht Club Italiano, fondé à Gênes en 1879, et la Société Nautique de Saint-Tropez, créée en 1866, sous l’égide de la fédération italienne de voile, de la fédération française de voile et en collaboration avec la Ville de Saint-Tropez et le Yacht club de France. The Giraglia Rolex Cup is organised by the Yacht Club Italiano, founded in Genoa in 1879, and the Société Nautique de Saint-Tropez, created in 1866, under the aegis of the Italian and French sailing federations and in collaboration with the town of Saint-Tropez and the Yacht Club de France.

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évènement nautique Nautical event

Trophée du Bailli de Suffren 2011 Un 10e anniversaire… redoutable et redouté ! Qui ravira à “Rowdy” le sabre d’honneur du Bailli de Suffren ? Qui, comme Rowdy ou Lelantina, aura le privilège (ou l’audace !) d’entrer dans le cercle, très fermé pour l’instant, des seules nefs ayant remporté le Trophée du Bailli de Suffren à deux reprises ? Y aura-t-il cette année un troisième candidat à ce privilège : Moonbeam III of Fife ? Moonbeam IV ? Oiseau de Feu ? Déjà, chacun affute ses armes et chuchote… “Cette année, le Bailli est pour moi !”

Deux autres formules de classement

Pour les nefs de + 25 m, ce sera assurément un fol événement. Mais Ed Kastelein, armateur de la grande goélette trois-mâts aurique de 65 m, réplique de celle du record de Charly Barr en 1905 (battu seulement, 75 ans plus tard, en 1980, par un certain Eric Tabarly) en a vu d’autres. “Qui bien se défie, bien se fie” dit un vieux proverbe français ! C’est le club de La Belle Classe du Yacht Club de Monaco qui primera ce “grand défi” couru sous jauge CIM en classe “Epoque” et sous l’égide de l’AFYT mais aussi, pour la seule et unique fois dans l’histoire du “Bailli”, selon deux autres formules complémentaires de classement spécifique : “course en temps réel” et “rallye de régularité” permettant aux “big boats”, aussi bien avides de vitesse qu’amateurs de croisières, de se mesurer selon leurs qualités respectives...

Une équipe de comploteurs Le “Souper du Bailli”: Frédéric Berthoz, Président de l’AFYT; Christian Benoit, Président du MareNostrum Racing Club; Marie Tabarly, Marraine du Trophée Bailli de Suffren 2011; Henri-Christian Schroeder, Commodore du TBS, au traditionnel dîner réunissant armateurs et capitaines. The “Souper du Bailli”: Frédéric Berthoz, AFYT President; Christian Benoit, President of MareNostrum Racing Club; Marie Tabarly, godmother of the Trophée Bailli de Suffren 2011; and Henri-Christian Schroeder, Commodore of the TBS, at the traditional dinner for owners and captains.

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e premier “grand défi”, réactivé exceptionnellement en ce dixième anniversaire en souvenir du premier (improvisé en 2001) qui avait opposé Lelantina à Orion et dont le succès donna naissance l’année suivante (2002) à la première édition “officielle” du Trophée (remportée alors à nouveau par Lelantina face à Puritan et relevé sans succès plus tard par Belle Aventure, Sunshine, Ashanti IV...) a été lancé cette année par Atlantic pour sa première course au large depuis sa sortie de chantier en 2010. Cette annonce, d’une extrême mais peut-être téméraire franchise, interpelle déjà Moonbeam IV (vainqueur du “Bailli” en 2008) et Adix qui ne voudront pas manquer cette “bataille navale en dentelles du Grand Bleu” et qui s’annonce déjà comme l’événement de la saison !

Tenth anniversary is shaping up to be event of the year! Who will take the Bailli de Suffren Sword of Honour off Rowdy? Who, like Rowdy or Lelantina, will have the privilege (or audacity!) to enter the up to now tightly closed circle of boats to win the Bailli de Suffren trophy twice? Will a third candidate rise up the ranks to have this honour: Moonbeam III of Fife? Moonbeam IV? Oiseau de Feu? Already owners are sharpening their weapons and whispering: “This year, the Bailli is mine!”

Dix années d’une folle aventure où le protocole s’est toujours accompagné de fêtes épiques, où la sportivité n’a jamais oublié l’humour, ni la convivialité empêché l’impertinence et l’excentricité. Est-ce pour toutes ces raisons non valables que le parrain de cette édition anniversaire n’est autre que Patrice de Colmont, fondateur de la mythique Nioulargue, dont le pavillon de la bonne humeur était en permanence hissé au sommet des mâts ? Sans doute. Une marraine apportera sa grâce et sa légèreté parmi cette équipe de comploteurs, toujours à l’affût de la moindre risée en cas de pétole : Marie Tabarly, la “petite sœur” de Pen-Duick... Une douceur parmi des voraces ! Gageons que JeanPierre Queneudec, ingénieur-en-chef de l’Armement et président de l’Académie de marine, saura user de sa présidence d’honneur pour rétablir l’ordre (maltais, évidemment).

Pour qui la “dot” ?

Parmi les réjouissances, un très protocolaire “Armators’ Lunch” d’échange de “guidons” se déroulera entre les protagonistes du “Grand défi”, le vendredi 24 juin au Club 55. Il y sera tiré au sort la “dot” de l’enjeu remportée par le vainqueur : une poignée de main,

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he first “Big Challenge” will be re-enacted this year especially for the tenth anniversary in memory of the first (improvised in 2001) duel that pitted Lelantina against Orion. It was such a success it led to the first official version of the Bailli in 2002, won again by Lelantina this time against Puritan and taken up later without success by Belle Aventure, Sunshine, Ashanti IV and others. This year the challenge has been launched by Atlantic for her first offshore race since she left the shipyard in 2010. This announcement, an extreme but perhaps rather rash decision, has already attracted the attention of Moonbeam IV (Bailli winner in 2008) and Adix determined not to miss this battle royal in the Mediterranean which is already shaping up to be the event of the season!

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© Jean-Louis Chaix - Ville de Saint-Tropez

Trophée du bailli Bailli Trophee

Une cantatrice au balcon ?

son poids en champagne ou en rosé de Provence, un sabre de la marine de l’Ordre de Malte, un blazer vintage sur mesure, un petit canon de bord d’apparat, une photo ancienne ou une maquette d’Atlantic, la Grand’ Croix d’or de Commandeur du Très Illustre & Vénérable Ordre des Honorables Chevaliers du Bailli de Suffren. Ce n’est pas tout.

Certaines rumeurs, non vérifiées (elles datent de cet hiver !), circulent dans plusieurs chantiers navals du littoral méditerranéen que les armateurs également bataves de Havsörnen et de L’Iliade, tous deux anciens vainqueurs du Trophée en 2006 et 2007, pourraient, le jour du départ, vouloir faire interpréter l’hymne des Pays-Bas ou un extrait du “Hollandais volant” à partir du balcon de l’hôtel du Sube par une cantatrice lyrique et ce dans le but d’encourager Atlantic à ravir LE sabre du Bailli… A l’heure où nous mettons sous presse, les rumeurs s’amplifient.

Un coffret rempli de pièces d’or en…

A l’occasion du “Dîner des armateurs”, présidé par Jean-Pierre Tuveri, maire de Saint-Tropez, et donné sur le port la veille du départ, un coffret rempli de pièces d’or en… chocolat, sera symboliquement “restitué” à Ed Kastelein en présence d’un descendant de l’Empereur des Français et du Consul des Pays-Bas. C’est un amiral français, présent ce soir-là, qui le lui remettra en “réparation” de la rançon que son lointain ascendant capitaine à la pêche avait dû verser à la Marine impériale de Napoléon III qui lui avait saisi son bateau. Juste retour !

Et une partie de pétanque sur le pont !

What else ? Le “Yachting Soft Petanquing in the Provençal way” au Xème Trophée Bailli de Suffren est une jauge qui, selon les organisateurs, “fout les boules aux p’tits gars de la Marine tropézienne.” Le Comité de fêtes du “Bailli” (lire encadré : “Praesidium Central”), dans son grand manque de sagesse habituel,

Another two formulas

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Jean-Pierre Queneudec, chief engineer and president of the Naval Academy will know how to use his honorary position as president to establish order (Maltese of course).

For boats over 25 m this will certainly be a mega event, but Ed Kastelein has seen others. He is the owner of the impressive 65 m three-mast gaff schooner which is a replica of Charlie Barr’s recordbreaker in 1905, only beaten 75 years later in 1980 by a certain Eric Tabarly. The Yacht Club de Monaco’s La Belle Classe club will monitor this “big challenge” according to the CIM rating in the vintage class and under the auspices of the AFYT. Also for the first and only time in the Bailli’s history there will be two other formulas to find a “real-time” winner and “a regularity rally” winner to allow the “big boats”, who are as keen on speed as the cruisers, to test themselves using their particular qualities and skills.

Who will get the “dowry”?

Among the many festivities is the delightfully formal “Owners Lunch” when burgees are exchanged between the main protagonists of the “Big Challenge” on Friday 24 June in Club 55. There will also be a draw for the “dowry” at stake won by the winner: a handshake, their weight in champagne or Provencal rosé, a navy sword from the Order of Malta, a vintage made to measure blazer, a small ceremonial canon, an old photo or model of Atlantic, the Great Golden Cross of the Commander of the Very Illustrious and Venerable Order of the Honourable Knights of the Bailli de Suffren. And that’s not all.

A team of plotters

Ten years of a crazy adventure where the formalities are always accompanied by epic parties and sportsmanship, where good humour and friendship keep insolence and too much eccentricity at bay. Is it for all these not very valid reasons that the patron of this anniversary edition is none other than Patrice de Colmont, founder of the legendary Nioulargue whose good humour flag is always hoisted high at the top of the masts? Probably. Then there’s the godmother who will bring her grace and gentleness to bear on a team of plotters, someone who is always on the look out for the tiniest gust of wind when it’s flat calm, Marie Tabarly, Pen-Duick’s little sister – a calming influence among the vociferous! We can bet

A casket of gold coins

At the owners’ dinner, presided over by Saint-Tropez’ Mayor JeanPierre Tuveri and held in the old port before the start, a casket of gold coins (sorry – they’re only chocolate!) will be symbolically “returned” to Ed Kastelein in the presence of a descendant of the French Emperor and the Netherlands Consul. A French admiral will present them to him as “compensation” for the ransom that his distant relative, a fishing boat captain, had to pay to the imperial navy of Napoleon III when they captured his boat. A just return!

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Trophée du bailli Bailli Trophee a décidé en effet d’inviter tous les équipages de l’édition 2011 à participer au premier championnat international de yachting pétanque, sur le pont. Une compétition pas du tout sérieuse qui se jouera en plusieurs manches (courtes) grâce à Technifibre, spécialiste de matériel sportif et inventeur de la “boule molle.”

Compétition en trois manches

Première manche (sur invitation), à bord d’Atlantic, vendredi 24 juin, joué selon les nouvelles règles de la nouvelle “Amer’s Cup” opposant les armateurs assez fous pour se lancer dans une telle aventure (Premier prix : quelques cornets de boules de… glace “façon pétanque” sculptées par Barbarac, le glacier bien connu du port). Suivie d’une manche “qualifiante” opposant tous les équipages ayant survécu à la première étape du “Bailli” sur la plage du Yacht Club Porto-Rotondo. La deuxième manche “éliminatoire” opposera la moitié de tous les équipages après les qualifications précédentes sur les quais de Sciacca. La troisième manche, qui sera la finale, se déroulera sur les pontons de Grand Harbour Marina à Malte.

Musique de la Flotte des Equipage de Toulon

Les musiques des équipages de la flotte ont de lointaines origines : dès avant la révolution, les vaisseaux amiraux possédaient une musique qui participait, avec les fifres et tambours, aux cérémonies des couleurs et aux réceptions des personnalités. Ces musiques étaient d’ailleurs composées de musiciens commissionnés pour la durée de leur embarquement, tandis que les fifres et les tambours appartenaient en propre aux équipages des bâtiments. A terre, les régiments d’infanterie et d’artillerie de marine possédaient eux aussi leur musique qui participait aux cérémonies officielles. Le 13 juillet 1827 furent créées deux musiques : l’une à Brest, et l’autre à Toulon. Ces formations contribuent au rayonnement culturel de la Marine nationale tout en maintenant le patrimoine musical français pour orchestre et, en créant des œuvres nouvelles. La musique est placée sous la direction du chef de musique des armées hors classe Marc Sury. Pride of the French Navy, “Les Musiques de la Flotte des Equipages de Toulon” military orchestra has a long history: before the revolution flagships of the fleet had a fife and drum band which performed for special ceremonies and VIP receptions. The music was composed by musicians commissioned for the duration of their period on board, while the fife and drum players were part of the vessel’s crew. Ashore, naval infantry and artillery regiments also had their own bands which performed at official ceremonies. On 13 July 1827 two bands were created, one in Brest and the other in Toulon. Both groups contribute to the French Navy’s cultural influence in perpetuating a French music tradition and creating new works. This big band is under the direction of the armed forces bandmaster, Marc Sury.

“Twist à Saint-Tropez” avec la Marine nationale !

“Rions ! Buvons ! Dansons ! Et moquons-nous du reste !” affirmait Lucien de Rubempré dans Les Illusions Perdues d’Honoré de Balzac. Heureusement, les organisateurs du Trophée n’ont envisagé de suivre que le troisième précepte. Ce sera l’année de la danse : à l’occasion du 50e anniversaire de l’enregistrement (1961) de l’inoubliable chef-d’œuvre de la chanson française Twist à SaintTropez, interprétée par les non moins mémorables Dick Rivers & Les Chats Sauvages, le Haut Comité des fêtes du Trophée à l’écoute des revendications festives et ludiques qu’agitent en ces temps de révolution sur les rivages méditerranéens, les milieux du yachting de tradition à Saint-Tropez, invite tous les armateurs à se joindre à lui aux sons de la formation de jazz de La Musique de la Flotte des Equipages de Toulon (Twist ? Twist ? A-Saint-Tro-pez !).

A soprano on the balcony?

cream shaped like pétanque balls by Barbarac, the well known ice cream parlour on the harbour). Then there will be a “qualifying” round pitting all the crews who survived the first leg of the Bailli on the beach at the Yacht Club Porto Rotondo. The second playoff round will oppose all those who made it through the qualifiers on the quayside at Sciacca. The third and final round will take place on the pontoons of the Grand Harbour Marina in Malta.

Rumours have been doing the rounds (or they were last winter) in several boatyards on the Mediterranean that the owners of Havsörnen and Iliade (Bailli winners in 2006 and 2007) are planning to rope in a soprano to sing the Dutch national anthem or an extract from the “Flying Dutchman” from the balcony of the Sube hotel to encourage Atlantic to seize THE Bailli sword. At the time of going to press the rumours were growing.

“Twist à Saint-Tropez” with the French Navy!

“Let’s laugh! Let’s drink! Let’s dance! And make fun of the rest!” declares Lucien de Rubempré in “Les Illusions Perdues” (Lost Illusions) by Honoré de Balzac. Fortunately the Bailli organisers only plan to emulate the third one. This will be the year for dancing to celebrate the 50th anniversary of the recording in 1961 of the unforgettable masterpiece “Twist à Saint-Tropez” performed by the equally memorable Dick Rivers & Les Chats Sauvages. Inspired by those fun-filled festive days of revolution that gripped the shores of the Mediterranean and the yachting scene at the time, the entertainment committee is inviting all owners to join them to listen to the fabulous jazz formation from the military orchestra “Les Musiques de la Flotte des Equipages de Toulon” (Twist? Twist? A-Saint-Tro-pez!).

And a game of pétanque on deck!

What else? “Yachting Soft Pétanquing the Provençal way” at the 10th Bailli de Suffren trophy will, say the organisers, “wallop the boules of the little guys in the Tropezian navy”. Yes indeed, the committee which organises the Bailli festivities (see box: Central Presidium), with its usual disregard for common sense, has invited all the crews to take part in the first international yachting pétanque championship on deck. Not a very serious competition, as you may imagine, to be played over several rounds thanks to Technifibre, a sports equipment specialist behind the “soft boule”.

Competition in three rounds

The first round (by invitation) aboard Atlantic will be on Friday 24 June and played according to the rules of the new Amer’s Cup, opposing owners crazy enough to enter into this venture (first prize: several cones with scoops [in French, scoop is “boule”] of ice

Dame de nage

There is not enough space to list the whole programme, as whimsical as it is festive that the oddballs on the Presidium Central

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Trophée du bailli Bailli Trophee Dame de nage

La place nous manque pour énumérer tout le programme aussi fantasque que jubilatoire que ces énergumènes du Praesidium central ont concocté pour leurs convives. Après un vote truqué qui restera dans toutes les mémoires, avec courage, détermination et sans aucune arrière-pensée, bien sûr, et après une très longue, dense et passionnante négociation d’1’27” avec sa marraine Marie Tabarly, par ailleurs cavalière éthologue émérite dont l’éthique est inversement proportionnelle à celle de ces marins dont l’eau douce n’est pas le seul breuvage, le jury a décidé de distinguer cette année LA marin(e) qui aura su le mieux démontrer sa contribution aux manœuvres et à la conduite du bateau sur lequel elle est embarquée en route vers son destin de conquérante des mers. Ce prix s’intitulera “Marie Tabarly de la dame de nage”, du nom de l’objet servant à fixer une rame dans une embarcation.

Réception en musique

Enfin, et c’est le cas de le dire, l’Amirallissssssime ès qualité ad honorem & ad vitam aeternam de la folle & gente course au large du Trophée Bailli de Suffren, plus simplement appelé Pierre Hugo, PAV de service, entendez “président à vie” de l’honorable Académie culinaire de la cuisine des cyprès (dite aussi l’A3C), proposera, à l’occasion de ce Xème anniversaire, un concours de cuisine composé des seuls poissons, crustacés et coquillages pris et pêchés durant l’étape de Saint-Tropez à Porto-Rotondo. Un seul mot d’ordre (de Malte) : “La gastronomie et l’œnologie sont, avec la pâtisserie, les deux mamelles du yachtman de tradition...” (vieux proverbe oublié). Auront-ils, ces marins confrontés à ces redoutables épreuves, encore le temps de surveiller leurs concurrents et de tenir bon la barre ? A chaque port d’escale (Saint-Tropez en Provence, Porto-Rotondo en Sardaigne, Sciacca en Sicile et La Valette à Malte), une réception en musique sera offerte aux armateurs et capitaines participant à la course ainsi qu’aux autorités officielles et nautiques locales à bord d’Atlantic. Que de la musique ? Quelle équipée !

have concocted for their guests. After a rigged vote that no-one will ever forget, with courage, determination and without any ulterior motive of course - and after a heated discussion lasting all of one minute 27 seconds with the event’s godmother Marie Tabarly, an outstanding ethnologist whose ethics are inversely proportional to those of sailors for whom freshwater is not the only beverage - a decision was reached. The jury has decided to single out the sailor who makes the best contribution to the manoeuvres required to get his or her yacht to her final destiny. The prize will be called “Marie Tabarly de la dame de nage”, a dame de nage being an oarlock which secures an oar to a boat.

Petit déjeuner à bord de l’Atlantic, goélette trois-mâts aurique de 65 m Breakfast aboard Atlantic, 65 m three-mast gaff schooner

Trophées 2011. Des œuvres d’art uniques pour les vainqueurs

Exceptionnellement et à l’occasion du 10ème anniversaire du Trophée, le palmarès 2011 sera doté d’authentiques œuvres d’art uniques créées spécialement pour la course. Ces œuvres, de l’artiste-sculpteur Christian Jacques, seront remis aux vainqueurs des quatre classes de course : “Epoque Aurique”,” Epoque Marconi”, “Classique” et “Esprit de Tradition”). Chacun évoque l’un des quatre symboles forts de cette compétition : le Faucon maltais, en souvenir du film culte de John Huston (1941) ; Lelantina (YCM), légendaire schooner de 1937; Atlantic (NYYC), mythique schooner troismâts; le bailli de Suffren, chevalier, ambassadeur, capitaine général de l’Ordre de Malte, amiral français, franc-maçon, héro tropézien de “La Royale”, inspiré de la statue offerte à Napoléon III et qui trône depuis 1866 sur le port de Saint-Tropez / For the 10th anniversary of the Bailli, the winners in 2011 will be presented with genuine works of art created specially for the race by artist-sculptor Christian Jacques. They will be awarded to the winners of the four race classes: Vintage Gaff Rigs, Vintage Marconi, Classic and Spirit of Tradition. Each piece will evoke one of the four symbols of this competition: the Maltese Falcon, in memory of John Huston’s cult film (1941); Lelantina (YCM), the great legendary 1937 schooner; Atlantic (NYYC), mythical three-mast schooner; and the Bailli de Suffren.

Un livre & album-souvenir

A l’occasion de ce 10ème anniversaire, le Comité des fêtes a prévu la conception-édition personnalisée du premier beau livre & album-souvenir de cette course-croisière internationale de yachts de tradition selon le concept “participatif” et dans un format d’autoédition privée. Ce “collector” sera édité en série limitée, numéroté et signé. For the 10th anniversary the committee in charge of festivities plans to publish a book on this international classic yacht race. Based on the concept of “participation”, only a limited number of copies will be published privately, each one numbered and signed as a collector’s item.

Musical reception

Finally, the supremely admirable Pierre Hugo, “president for life” of the honourable Académie culinaire de la cuisine des cyprès (aka A3C), proposes for the 10th anniversary of the Trophée du Bailli de Suffren a cookery competition using only fish and shellfish caught on the Saint-Tropez to Porto Rotondo leg. A word from the Order of Malta: “Fine wines and food along with exquisite pastries are the mainstays in the life of the traditional yachtsman” (an old saying now forgotten). Will these sailors have time to keep an eye on their rivals and helm when faced with all these formidable challenges? At every port of call (Saint-Tropez in Provence, Porto Rotondo in Sardinia, Sciacca in Sicily and Valletta in Malta) there will be a reception with music held on board Atlantic for owners and captains taking part in the race, and the local authorities.

Sortie du livre “La Provence au service du Roi” (1637-1831)

C’est un travail de plus de quinze années que nous livre Frédéric d’Agay, historien et provençal (parent d’Antoine de Saint-Exupéry) avec cette présentation historique et inédite de la noblesse provençale et l’étude de l’évolution des marins provençaux, de leur essor au XVIIe siècle à leur devenir, après la Révolution / Book : “Provence at the service of the King” (1637-1831) It has taken over 15 years for Frédéric d’Agay, historian, Provencal (relative of Antoine de Saint-Exupéry) and author of numerous books on Provence, to produce this unique, historic presentation of Provence nobility and study of the region’s sailors from the 17th century to their future after the Revolution.

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Trophée du bailli Bailli trophy

Au vice-amiral Pierre-André de Suffren Discours d’ouverture du contre-amiral Chantal Desbordes

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u haut du firmament où vous demeurez à jamais parmi tous les étoilés de la Royale, ne vous étonnez pas, Monsieur le Bailli, qu’une voix féminine monte vers vous ce soir. Si j’ose, en effet, m’adresser directement à vous, c’est enhardie par mon statut de première femme contre-amiral dans l’histoire de notre noble institution. Les temps changent, vous le voyez, les femmes ont investi tous les métiers, même le vôtre… Quand je me suis engagée, en novembre 1970, je me suis aussitôt intéressée à vous car, au service de relations publiques de la marine à Paris, on m’avait chargée de rédiger, entre autres, une petite brochure sur la frégate lance-missiles qui portait alors votre nom. Après les caractéristiques et performances du navire, figurait un rappel succinct de vos exploits. Je saluais déjà l’intrépidité du jeune marin de treize ans qui reçut son baptême du feu deux années plus tard, à la bataille du Cap Sicié, en pleine guerre de Succession d’Autriche. Mon admiration vous était dès lors entièrement acquise. Mais, pour que nous fassions plus ample connaissance, il fallut attendre 1986, l’année où, première et seule candidate, je préparais le concours d’admission à l’Ecole supérieure de guerre navale. Au programme, il y avait une épreuve d’histoire maritime et l’on nous avait vivement recommandé la lecture d’un ouvrage de référence : la fameuse Histoire de la marine française de Jenkins. Eh oui, l’ironie ne vous a pas échappé, la meilleure étude sur notre marine était et reste due à un historien… anglais ! C’est d’ailleurs à lui que j’ai emprunté une partie des traits qui m’aideront à évoquer votre mémoire. Je n’aurai pas l’outrecuidance de rappeler tous les hauts faits de votre parcours devant un parterre de connaisseurs, qu’il s’agisse des natifs de Saint-Cannat ou de Saint-Tropez, la superbe région qui vous vit naître en 1729 ou bien des représentants de l’Ordre de Malte qui vous accueillit à l’âge de huit ans comme chevalier de minorité, qu’il s’agisse encore des officiers de la marine nationale qui vous vénèrent comme l’un de leurs plus grands « anciens » ou des plaisanciers qui perpétuent votre souvenir grâce au Trophée dont la neuvième édition nous réunit ce soir. Ayant consacré une large part de ma carrière à la formation de nos équipages, je suis sensible, sensibilisée même, à l’importance de la valeur humaine. Pour cette raison, j’ai retenu de votre biographie les qualités primordiales qui, jour après jour, ont forgé le marin, le chef et le combattant que vous fûtes incontestablement. Je m’attacherai donc à votre personne et à votre personnalité. Sur la première, je ne m’attarderai guère : les portraits qui nous sont parvenus vous représentent tous à l’âge mur, auréolé de gloire et, pardonnez ma franchise, vous mettent peu à votre avantage : de petite taille et bien enveloppé, tel apparaissez-vous toujours. Il est vrai que dans les années 80 (j’entends les années 1780 !) les hommes en général et les quinquagénaires en particulier étaient moins soucieux de leur ligne que de nos jours ! Mais j’arrive à l’essentiel : votre tempérament. En 1781, quand débute la campagne de l’océan Indien, vous comptez 38 années de durs services. Formé dans l’adversité – vous avez été fait prisonnier à deux reprises – vous avez longuement navigué sous la férule de chefs plus ou moins talentueux et pris part à plusieurs guerres dont la dernière en date vaut aux Etats-Unis d’Amérique leur indépendance. Quand vous ne combattiez pas, vous mobilisiez vos compétences sur mer, au

service de l’Ordre de Saint-Jean de Jérusalem. Parfaitement amariné et aguerri de longue date, vous êtes donc en pleine possession de votre profession et connaissez vos bateaux « du fond de la cale à la pomme du mât ». Fougueux comme à l’adolescence, vous référant sans cesse à votre modèle – le téméraire amiral hollandais Ruyter qui, un siècle plus tôt, jouait de l’effet de surprise pour défaire notre flotte – vous vous exaspérez, ô combien, devant la tactique navale quasi immuable - la sacro-sainte défensive - pratiquée à longueur de bataille par les chefs d’escadre, en cette fin du XVIIIème siècle. Contrairement à eux, et mû par un sens de l’initiative que vous ne pourrez jamais réprimer, vous n’allez pas hésiter à violer la coutume pour passer à l’attaque et, depuis le Héros où vous avez hissé votre marque, jeter vos vaisseaux droit sur l’ennemi. Ainsi sauvez-vous la colonie du Cap et, de 1781 à 1783, remportez-vous des succès qui rétablissent la position de la France en Inde. Toutefois, vous conviendrez avec moi que la conduite du changement n’est pas chose aisée. Dans ce domaine précis, votre image est moins lisse, moins éclatante. Imposer à ses subordonnés de nouvelles règles ou des méthodes différentes réclame de la force de conviction, de la pugnacité, de la patience. Il faut répéter inlassablement son message, de sorte que les esprits s’imprègnent de la nouveauté, puis se l’approprient. Or votre impétuosité naturelle s’est mal accommodée de la lente évolution des mentalités. Et à la pédagogie vous avez parfois préféré des solutions plus radicales, par exemple en inventant, avant l’heure, le « limogeage » de vos officiers… Quoi qu’il en soit, je m’incline devant votre sens extraordinaire de la stratégie, devant votre énergie prodigieuse, devant votre conception – si moderne, très en avance sur votre siècle – de la maîtrise de la mer. Acclamé par vos compatriotes, vous ferez même l’admiration des officiers anglais. Suprême consécration ! Et bel exemple de fair play ! Que de chemin parcouru ! De la marine royale à la marine nationale, n’en soyez pas froissé, Monsieur le Bailli, la donne a bien changé. Nous entretenons aujourd’hui avec les marins britanniques des relations non seulement cordiales mais fructueuses. D’autant plus que nos deux flottes sont comparables : même corpulence, mêmes composantes, mêmes missions découlant d’intérêts similaires de par le monde… Nous sommes désormais amis et alliés et bien placés pour constituer le pilier naval fort d’une Europe de la défense qui peine à se construire. Avant de mettre un point final à cette adresse, dont je vous demande encore une fois de pardonner l’audace, je voudrais rendre hommage aux équipages qui, demain, s’élanceront dans une prestigieuse course en Méditerranée occidentale. En marin accompli et exemplaire, vous êtes sans doute heureux de constater combien marine nationale et marine de plaisance œuvrent en bonne intelligence, dans une harmonie qui n’est pas que musicale ! Et je ne puis m’empêcher ici de songer à tout ce qu’elles doivent à l’excellence d’un officier de marine, navigateur d’exception, qui sut les promouvoir l’une et l’autre : le regretté commandant Eric Tabarly. J’ai ce soir une pensée pour lui et pour tous les marins du monde unis par la légendaire solidarité des « gens de mer »… Reconnaissants, nous continuons d’immortaliser votre nom : aujourd’hui il se pérennise grâce au fameux Trophée Bailli de Suffren et demain, pour la huitième fois, la marine inscrira les sept lettres qui le forment, sur la coque d’un des ses bateaux : le premier sous-marin nucléaire d’attaque de la série des Barracuda. Amiral, ici-bas, on ne vous oublie pas, soyez-en sûr. Quant à moi, selon la formule consacrée, je reste votre très humble et très dévoué serviteur.

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rom the lofty height of the firmament where you now reside among the stars of the Royal French Navy, do not be surprised, Monsieur le Bailli, to hear a female voice rising up to you this evening. Indeed if I dare to address you directly, it is as one emboldened by my status as the first female Commodore in the history of our noble institution. Times change as you can see; women are to be found in all the professions, even yours. When I enrolled in November 1970, I was interested in you straight away as the Navy’s public relations department in Paris made me responsible, among others, for producing a brochure on the missilelaunching frigate which bears your name. After a description of her characteristics and performance there is a brief reminder of your exploits. I was already in awe of the courage of this 13-year-old sailor who underwent a baptism of fire two years later at the battle of Cape Sicié off Toulon in the middle of the War of the Austrian Succession. You had therefore already earned my total admiration. But for us to become better acquainted, we have to wait until 1986, the year when as the first and only candidate I was preparing for the entrance examination to the Ecole supérieure de guerre navale (Naval Staff College). On the programme was a maritime history test and we had been strongly recommended to read the famous reference work by Jenkins: “History of the French Navy” (Histoire de la marine française). And yes, the irony will not have escaped you; the best study of our navy was done by a historian – and an English one at that! It is also from him that I took some of the traits which were to help me describe your exploits. I will not have the impertinence to recall all the highlights of your career before an audience of connoisseurs, be they natives of SaintCannat or Saint-Tropez, the superb region where you were born in 1729; or indeed representatives of the Order of Malta who welcomed you at the age of eight as a Knight of minority, which again has French Navy officers who venerate you as one of their great “elders”; or the sailors who keep our memory of you alive through the Trophy which brings us together this evening for the ninth edition. Having dedicated much of my career to training our crews, I am very conscious of the importance of human valour; it is why I have taken from your biography the essential qualities which day after day forged the sailor, leader and fighter that you undoubtedly were; I will therefore talk about your person and your personality. I will not dwell too much on the former: the portraits which have come down to us represent you in middle age, in a halo of glory but pardon my frankness they do not do you justice: short and wellcovered is how you always appear to us. It is true that in the eighties (I mean the 1780s!) men in general and particularly those in their fifties were less concerned about their figures than they are today! Now to get to the point: your temperament. In 1781, when the Indian Ocean campaign begins, you have 38 years of hard-won service behind you. Shaped by adversity – you were taken prisoner twice – you have sailed under the iron rule of quite talented leaders and taken part in several wars including the latest one which brings the United States their independence. When you were not fighting, you were employing your skills at sea in the service of the Order of Saint John of Jerusalem. Totally accustomed to life at sea and a seasoned sailor, you are in complete command of your profession and know your vessels “from the bottom of the hold to the very top of the mast.” Still as enthusiastic as a teenager, constantly comparing yourself with your role model – the reckless Dutch Admiral Ruyter who a century earlier used the element of surprise to defeat our fleet – you are totally frustrated by an almost unchanging naval tactic of remaining resolutely on the defensive; a tactic practised in battle by squadron leaders at the end of the 18th century. Unlike them, and driven by a sense of initiative that you will never be able to suppress, you do not hesitate in breaking with custom in order to attack, from the Héros where you have made your mark, and to launch your ships straight at the enemy. In this way you saved the Cape Colony, and from 1781 to 1783 won many victories which re-established France’s position in India. However, you will agree with me that driving through change is not easy. In this particular field, your image is less smooth, less dazzling.

Un parcours exceptionnel C’est un véritable parcours de pionnière qu’a réalisé Chantal Desbordes après être entrée dans la marine le 1er novembre 1970. Recrutée sur titre universitaire, elle est devenue la première brevetée de l’Ecole supérieure de guerre navale et premier commandant en second féminin de l’Ecole navale. Dès 1993, elle s’est mobilisée en faveur de l’ouverture à l’embarquement féminin sur les navires de combat. Nommée contre-amiral en 2002, Chantal Desbordes est la première femme à avoir atteint ce grade dans la Marine nationale. Elle a quitté le service actif en juillet 2005 et se consacre désormais à l’écriture. An outstanding career It was a pioneering career in the true sense of the word for Chantal Desbordes, when she joined the navy on 1st November 1970. An arts graduate, she was the first woman to go through the Naval Staff College and the first female secondin-command at the Naval Academy. From 1993, she also played a key role in opening the way to women being employed on warships. Appointed Commodore in 2002, Chantal Desbordes is the first woman to attain this rank in the French Navy. She retired from active service in July 2005 to concentrate on her writing.

To impose on one’s subordinates new rules or different methods requires strength of conviction, pugnacity and patience. You have to tirelessly repeat the message so that their minds will absorb the new and then appropriate it. And yet your natural impetuosity was not well suited to painfully slow changes in attitude. And you sometimes preferred more radical solutions to teaching, for example by devising ways to “dismiss” your officers before their time. Be that as it may, I bow before your extraordinary sense of strategy, your prodigious energy and your concept – so modern, well ahead of its time – of how to master the sea. Acclaimed by your compatriots, you even earned the admiration of English officers - ultimate recognition! And a fine example of fair play! What a journey! From the Royal Navy to the Republic’s Navy, do not be hurt Monsieur le Bailli, times have changed. Today our relations with British sailors are not only cordial but also productive, particularly as our two fleets are comparable: same size, same elements and same missions pursuing similar interests around the world. We are now friends and allies and well placed to form a strong naval backbone for the defence of Europe which is struggling to build itself. Before bringing this address to an end, and again I ask you to forgive the audacity, I would like to pay tribute to the crews who tomorrow will set off on this prestigious race in the Western Mediterranean. As an accomplished and exemplary sailor, you are probably happy to see how the French Navy and recreational sailors are on good terms, working with a harmony that is not just musical! And at this point I cannot help thinking of all that they owe to the excellence of a navy officer, an outstanding sailor and one who knew how to promote both: the late Commandant Eric Tabarly. I am thinking of him and sailors around the world, united by the legendary solidarity of seafarers. Eternally grateful, we continue to immortalise your name; today it is passed on through the famous Bailli de Suffren Trophy and tomorrow, for the eighth time, the Navy will inscribe it on the hull of one of its vessels, the first nuclear submarine in the Barracuda series. Admiral, down here we have not forgotten you, you can be sure of that. As for me, employing that time-honoured expression, I remain your very humble and very devoted servant.

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Rendez-vous

Le Rodriguez

© Jean-Louis Chaix - Ville de Saint-Tropez

N°1 mondial des Open d’exception

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L’actualité du groupe

Deux informations ont marqué l’actualité du groupe Rodriguez ces dernières semaines. La première est l’arrivée en octobre 2010 d’Eric de Saintdo qui a rejoint Rodriguez Group en qualité de directeur général puis de président du directoire et succédé ainsi à Gérard Rodriguez, ce dernier ayant accepté, en juin dernier, de revenir, par intérim, aux commandes du groupe. Eric de Saintdo a également été nommé président du conseil d’administration de SNP Boat Service et Executive chairman du groupe Camper & Nicholsons. La seconde bonne nouvelle est venue de la signature, en septembre et décembre dernier, de deux partenariats avec de nouveaux chantiers, Italyachts, spécialiste des grands open, et Sanlorenzo, leader dans la construction de grandes unités à semi-displacement et displacement. Suivie de la vente ferme de trois yachts de 43 m construits par le chantier italien. Le footballeur, champion du monde, Marcel Desailly bien entouré à la soirée Rodriguez très VIP

Leader mondial du yachting de luxe

© Jean-Louis Chaix - Ville de Saint-Tropez

© Grégroire Foucher

’événement le plus marquant des prestigieuses manifestations régulièrement organisées par le groupe est le Rodriguez RendezVous qui réunit chaque année au cœur de l’été à Saint-Tropez plusieurs centaines de clients et, dans le port privatisé, près de soixante unités sagement alignées dont les chevaux-vapeurs ne demandent qu’à être… libérés ! Journée prestige clôturée par un non moins prestigieux feu d’artifice.

La vocation de Rodriguez Group est de proposer à une clientèle très sélective une offre complète de produits et de services dans le domaine du yachting de luxe. En matière de bateaux, Rodriguez Group conçoit, assure la maîtrise d’œuvre et commercialise des bateaux d’exception, essentiellement de grands bateaux Open dont il est le pionnier et le n° 1 mondial. En matière de services, l’offre du groupe

en termes de brokerage (intermédiation), charter (location), entretien et management de bateaux, lui confère également la position de n°1 mondial. Cette association unique de produits et de services fait de Rodriguez Group le leader mondial du yachting de luxe. Et, à ce titre, d’inviter amis et clients, le temps d’un jour, dans le port de SaintTropez, pour une fête prestigieuse et unique.

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signing last September and December of two new partnerships with boatyards, the big open specialist Italyachts and Sanlorenzo, leader in the construction of large semi-displacement and displacement yachts, followed by the sale of three 43 m yachts built by the Italian boatyard.

ithout a doubt the best of all the prestigious events organised on a regular basis by this group is the Rodriguez Rendezvous, which every year attracts several hundred clients to Saint-Tropez in the middle of summer. Around 60 boats of varying degrees of horsepower descend on the harbour, all champing at the bit to be let loose! It’s a fantastic day that ends in an equally fabulous fireworks display.

Latest news

Two items of news have made the headlines recently for Rodriguez. The first was the arrival in October 2010 of Eric de Saintdo who joined the Group as Managing Director then president of the Board, as successor to Gérard Rodriguez who had agreed last June to chair the board on an interim basis. Eric de Saintdo was also appointed chairman of the board of directors at SNP Boat Service and Executive chairman of the Camper & Nicholsons Group. The second piece of good news was the

World leader in luxury yachting

The Rodriguez Group’s mission is to offer a complete range of products and services in the luxury yachting sector to a very select clientele. The Group designs, project manages and markets exceptional yachts, mostly the large Open boats which it pioneered and for which it remains world number one. Rodriguez also offers brokerage services, charter, maintenance and boat management where again it is a world leader. This unusual association of products and services ensures the Rodriguez Group’s position as a world leader in the luxury yachting sector - hence the reason for inviting friends and clients for an exclusive festive day out in the harbour at Saint-Tropez.

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événement nautique Nautical event

Les Voiles de Saint-Tropez 30 ans de… parades aquatiques ! Du 24 septembre au 2 octobre

Lorsque Saint-Tropez met les voiles, c’est pour une parure unique que le monde entier lui envie. Pendant une semaine, les plus grands marins viennent tenter de séduire la cité corsaire. Mais la belle résiste et le rendez-vous est renouvelé chaque année !

Le yacht Club de Monaco a remis le Trophée de la Belle Classe à Monsieur Le Maire Jean-Pierre Tuveri à l’occasion des Voiles de Saint-Tropez

Jean-Pierre Tuveri, maire de Saint-Tropez décerne à Cyril Baillie du voilier SAYANN (Club Nautique de la Napoule) le trophée réalisé par l’atelier Cécile Art

© Kurt Arrigo - Rolex

30 years of magic on the water! When Saint-Tropez hoists her sails it is for a unique event that the whole world envies. For one week many of the greatest sailors descend on the harbour to try and tempt the Corsair city, but she resists and the rendez-vous is repeated again the next year!

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Voiles de Saint-Tropez Nautical event

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es Voiles avec une majuscule suffisent à évoquer l’événement. Que ce soit en Australie, à Sydney, aux Etats-Unis, à Newport, au Fastnet, à Saint-Malo ou à Plymouth… les Voiles ont presque supplanté le patronyme de Saint-Tropez tant elles y sont associées. C’est, sans conteste, l’un des événements nautiques les plus importants voire le plus important de la cité, surtout pour la caisse de résonnance mondiale qu’il représente. Toute la presse internationale, radios et télés sont là.

Des voiles encore vierges

“Quand on aime la voile, la mer et les bateaux, même quand on est spectateur, ici, c’est génial ! décrit un observateur assidu témoin des grandes compétitions internationales du genre. C’est la plus belle. Il n’y a nulle part au monde une épreuve où se retrouvent autant de bateaux classiques, les plus beaux, les plus grands, autant de bateaux modernes, les plus pointus, les plus sophistiqués. Une chose se développe, c’est la voile professionnelle avec des bateaux marqués et

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Départ de la tour du Portalet

L’histoire est simple. Elle fut racontée tant de fois. C’était au temps où Les Voiles allaient s’appeler la Nioulargue. Un jour de septembre 1981, le port était vide. Vide de toute animation. Pride était à quai avec, à son bord, Dick et Célia Jayson, ses propriétaires, Patrice de Colmont et des amis. Moment détente. Entre Ikra dans le port, barré par Jean Laurain. Par jeu, par amusement, par distraction en ce début d’automne, les deux bateaux se lancent un amical défi : premier à passer la bouée du Club 55 depuis la tour du Portalet. Rendez-vous est pris le lendemain pour un parcours côtier sans… lendemain, a priori. Ikra gagne. Patrice de Colmont, à l’origine du duel nautique, avait promis de remettre au vainqueur une coupe. Il la remet. Dans une effervescence et une joyeuseté improvisée, il la surnomme, le temps du repas, la Club 55 Cup.

Unblemished sails

“If you love sailing, boats and the sea, even as a spectator it is really great here,” enthuses one observer who is a keen follower of the big international competitions in this genre. “It is the best. Nowhere in the world will you find so many classic yachts, the most beautiful and biggest, or so many of the most modern and sophisticated modern boats. One thing that is becoming ever more widespread is professional sailing with branded boats covered in advertising. And yet at Saint-Tropez there are still unblemished sails, it’s so restful!” - and this coming from an expert.

© Kurt Arrigo - Rolex

he name Les Voiles in capital letters is enough to recall this event. Like Sydney Australia, Newport United States, Fastnet Saint-Malo or Plymouth, Les Voiles has almost supplanted SaintTropez’ heritage so closely is the town associated with the name. It is without a doubt one of the most important nautical events for the town, especially as it strikes a chord around the world with all the international written press, radio and TV attending.

couverts de pub. Or, à Saint-Tropez, il y a encore des voiles vierges, ça repose !” Et c’est un spécialiste qui le dit.

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Voiles de Saint-Tropez Nautical event L’esprit d’antan préservé

un pour les classiques, avec un départ différé. Et si la météo le permet, il y a en tout cinq jours de régate pour les modernes et quatre pour les traditions. Une journée supplémentaire (traditionnellement le jeudi) est consacrée aux défis que les bateaux se lancent pour la Club 55 cup, enregistrés et gérés par le comité de course. Et une grosse pensée pour Jean Laurain. Sportivité, convivialité et festivité sont de rigueur. Sur mer, pas de cadeaux, à terre, pas que des verres d’eau !

Mais le vaincu, d’un jour, demande sa revanche. D’autres équipages émettent le souhait de se joindre à la joute (“Pourquoi pas nous ?”). Elle est organisée l’année suivante. D’autres défis sont lancés. L’événement vient de naître. Et Patrice de Colmont, qui ne connaissait rien à la voile, fera grandir progressivement ce grand rassemblement dans un esprit de famille inégalé qui rendra unique cette Nioulargue, jusqu’à un tragique accident en 1995. L’événement aurait pu s’arrêter là. Mais grâce à l’attention particulière des concurrents et de tant d’autres participants, ce rassemblement d’octobre retrouva sa place dans le calendrier nautique tropézien en 1999. Les Voiles de Saint-Tropez ont ainsi repris le flambeau. Elles demeurent un événement. Car l’esprit d’antan a été préservé.

Défilé des équipages

Pas que des verres d’eau et toute une série d’animations et de rencontres festives un peu partout sur le port et dans les ruelles du village. A commencer par le défilé des équipages, depuis le village des Voiles jusqu’au quai Jean Jaurès, dans le sillage d’un orchestre de jazz et d’artistes de rue. C’est traditionnellement le jeudi soir. Les participants rivalisent d’originalité et d’extravagance pour mener à bien cette parade déshabillée, grimée et déguisée. Le meilleur est récompensé : en 2010, l’équipage de Tuiga, tous en tenue polynésienne, eut les faveurs du jury. Régater, admirer, filmer, photographier… Le spectacle est partout.

Sur mer, pas de cadeaux…

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© Jean-Louis Chaix - Ville de Saint-Tropez

Le principe n’a guère changé. L’invitation est au rassemblement de différentes classes de voiliers, modernes et de tradition, limité à 300 inscrits sur l’eau. Viennent des navigateurs, expérimentés et reconnus (lire encadré), qui connaissent toutes les mers du monde. Deux parcours côtiers sont organisés chaque jour, un pour les modernes,

Departure from Portalet tower

gradually expanded this great gathering in a spirit of being en famille that made the Nioulargue unique, until the tragic accident in 1995. The event might have ended there. But thanks to the attention paid by the competitors and other participants, this October regatta would find its place on the Tropezian nautical calendar in 1999. Les Voiles de Saint-Tropez picked up the torch and carried it high. It remains a key event because the spirit of yesteryear lives on.

The story behind it is simple and has been told many times. It was at the time when Les Voiles was about to be called the Nioulargue. One day in 1981, the harbour was empty, nothing was happening. Pride was moored at the quay with her owners Dick and Célia Jayson on board, with Patrice de Colmont and some friends. It was a moment of relaxation. Enter Ikra with Jean Laurain at the helm. Just for fun, to provide some early autumn amusement and distraction, the two boats challenged each other: first past the Club 55 buoy from the Portalet tower. The rendez-vous was set for a coastal course the next day, first past the post: Ikra won. The man behind the duel, Patrice de Colmont, had promised to give the winner a cup which was duly done, and in all the excitement during the meal that followed it was christened the Club 55 Cup.

No mercy at sea

The principle has hardly altered. It’s an invitation for various classes of sailing boats, modern and classic to gather in Saint-Tropez, with the limit set at 300 entries. It attracts experienced and famous sailors who have navigated the world’s oceans. Two coastal courses are set each day, one for modern boats and one for classics with a different starting line for each. Weather permitting, the modern boats get in five days of racing and the classics four. An extra day (tradition dictates it be the Thursday) is devoted to the Club 55 Cup challenges run by the Race Committee - a big mention here for Jean Laurain. Sportsmanship, conviviality and having fun are the order of the day. No mercy at sea and only glasses of water on shore!

The spirit of yesteryear lives on

But one day the loser demanded revenge! Other teams expressed their desire to join the fun (“Why not us?”) and it was organised again the following year. Other challenges were launched. The event had just been born and Patrice de Colmont, who knew nothing about sailing,

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© Jean-Louis Chaix - Ville de Saint-Tropez

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A Cambria, la Club 55 Cup, à Mariquita de défier cette année !

© Jean-Louis Chaix - Ville de Saint-Tropez

Défi parmi les défis, la Club 55 Cup était l’un des morceaux de bravoure de la journée du jeudi. Il revenait au defender vainqueur l’année précédente de défier un challenger sur le parcours historique et fondateur de la Nioularge : départ au Portalet et arrivée jugée à Pampelonne face au célèbre Club 55, soit une distance théorique de 15 milles. L’édition 2010 aura vu le 23 m JI Cambria (Fife 1927) s’imposer face au cotre aurique Mariquita (Fife 1911). Mais comme les règles très précises de la Club 55 Cup précisent que la course ne peut être remportée deux fois, Cambria, cette année, devra laisser son titre de defender à Mariquita.

Crew parade

No glasses of water however for the entertainments organised just about everywhere in the harbour and streets, beginning with the famous (some might say infamous) crew parade. From Les Voiles Village to Quai Jean Jaurès in the wake of a jazz orchestra and street performers, the parade is normally on the Thursday evening. Participants go to town trying to outdo each other in originality and extravagance with their make-up, fancy dress and often quite revealing outfits. The best get a prize: in 2010 it was the crew from Tuiga, dressed in Polynesian costumes who grabbed the jury’s attention. Sailing, watching, films, photography – the spectacle is all around you.

For Cambria the Club 55 Cup up to Mariquita to challenge this year!

© Carlo Borlenghi - Rolex

A challenge among challenges, the Club 55 Cup was one of the set pieces of the day on the Thursday. It was up to the previous year’s winner to defend their title by laying down the challenge on the historic course of the original Nioulargue, starting from Portalet and racing to Pampelonne beach opposite the famous Club 55, a distance of around 15 nautical miles. The 2010 edition saw the 23 m IR Cambria (Fife 1927) pitted against the gaff cutter Mariquita (Fife 1911). But as the very precise Club 55 Cup rules dictate that the race cannot be won twice, this year Cambria will have to leave the title of defender to Mariquita.

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© Carlo Borlenghi - Rolex

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Atlantic (70 m), la superbe réplique du bateau de Charlie Barr, fraîchement sortie de son chantier néerlandais, est venu saluer l’immense goélette à trois mâts Adix (66 m), rivalisant d’élégance avec Créole (65 m), le magnifique trois-mâts dessiné en 1927 par Charles Nicholson. Les avertis se souviendront du croisement sur le plan d’eau d’Atlantic, recordman de la traversée de l’Atlantique en 1903, avec le ketch tout en carbone Mari Cha III (44,70 m) qui le fut 95 ans plus tard, en 1998. C’était à Saint-Tropez et nulle part ailleurs ! Atlantic (70 m), the superb replica of Charlie Barr’s yacht, straight out of the Dutch boatyard who built her was there to greet the impressive three-mast schooner Adix (66 m). Both were vying for elegance with Créole (65 m), the magnificent three-master designed in 1927 by Charles Nicholson. Connoisseurs will remember that Atlantic held the record for crossing that ocean in 1903, until the all carbon ketch Mari Cha III (44.7 m) did it 95 years later in 1998. She was at Saint-Tropez and nowhere else!

En 2010, ils y étaient… Nouveaux venus ou habitués des Voiles, l’événement fait chaque année le plein de navigateurs de renom. La cuvée 2010 comprenait notamment, par ordre alphabétique : Regulars and newcomers to Les Voiles number many famous sailors who come especially for the event. The 2010 vintage crop included, in alphabetical order: Alexia Barrier, Brad Butterworth, Catherine Chabaud, Bertrand de Broc, Karine Fauconnier, Philippe Monnet, Doug Peterson, Marc Pajot, Yves Parlier, Lionel Péan, Cécile Poujol, Mike Sanderson, Jean-Yves Terlain, Alain Thébault, Marc Thiercelin, Dominique Wavre…

© Jean-Louis Chaix - Ville de Saint-Tropez

A Saint-Tropez et nulle part ailleurs !

300 bateaux visiteurs, plus de 3 500 marins, 50 à 80 000 personnes par jour (estimation), 70 artistes et entre 7 à 25 artistes par jour qui se produisent dans les rues de Saint-Tropez et dans le Village des Voiles, une équipe de 100 bénévoles pour l’encadrement des régates, 25 bénévoles pour celui des manifestations à terre, 40 personnes dédiées à la sécurité sur l’eau et 241 journalistes accrédités Les Voiles plays host – to 300 visiting boats, over 3,500 sailors, 50 to 80,000 people a day (estimation), 70 artists and between seven to 25 artists a day who are active in the streets of Saint-Tropez and Les Voiles Village, a team of 100 volunteers to manage the races, 25 volunteers for the entertainments ashore, 40 people dedicated to ensuring safety on the water and 241 accredited journalists.

© Carlo Borlenghi - Rolex

Les Voiles en fête ce sont...

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© Guilain Grenier

L’Hydroptère

Le projet

51,36 nœuds sur 500 m avec une pointe de 55,5 nœuds (103 km/h) en rade d’Hyères. Le mur du vent ainsi dépassé, l’Hydroptère est devenu l’engin de vitesse le plus rapide de la planète. L’Hydroptère était un rêve. Il est devenu réalité grâce aux partenaires qui soutiennent cette aventure humaine et technologique hors normes. Depuis novembre 2009, l’Hydroptère peut compter sur deux partenaires de qualité, les banquiers privés genevois Lombard Odier Darier Hentsch & Cie et la manufacture d’horlogerie Audemars Piguet, un engagement presque naturel pour ces deux maisons, entreprises familiales séculaires qui partagent de nombreuses valeurs telles que tradition, excellence et savoir-faire.

Le projet a vu le jour dans les années 1980 sous la double impulsion d’Eric Tabarly et d’Alain Thébault entourés de scientifiques et de navigateurs. De 1987 à 1992, le rêve devient enfin réalité. Parrainé et soutenu par Eric Tabarly, Alain Thébault met au point différentes maquettes et développe un concept de bateau volant qui sera mis à l’eau en 1994. Le premier vol est un succès. Suivent plusieurs années d’études et de développement au cours desquelles Alain Thébault s’efforce de mixer les cultures et les compétences. En 2006, le projet l’Hydroptère prend une nouvelle dimension grâce à l’aide d’un banquier privé genevois, Thierry Lombard. Deux nouveaux bateaux sont à l’étude, une plate-forme laboratoire, l’Hydroptère.ch pour développer l’Hydroptère maxi dont l’objectif est de s’attaquer aux grands records océaniques et de naviguer autour du monde en moins de 50 jours. Les succès s’enchaînent dès 2005 : le 2 février, l’Hydroptère traverse la Manche plus vite que Blériot en avion et le 4 avril 2007, il décroche deux records mondiaux de vitesse. Mais c’est le 4 septembre 2009 qu’il entre définitivement dans l’histoire de la voile en franchissant la barre mythique des 50 nœuds, équivalent du passage du mur du son dans l’aéronautique, en atteignant

L’Hydroptère à Saint-Tropez

L’Hydroptère assistera, pour la deuxième année consécutive, aux Voiles de Saint-Tropez. Ces magnifiques régates sont, en effet, l’événement idéal pour inviter partenaires, fournisseurs et journalistes à bord de l’oiseau de carbone. Alain Thébault et ses équipiers à bord de l’Hydroptère et les équipages des unités régatant à Saint-Tropez se retrouveront sur l’eau où modernité et tradition se mêlent pour le plus beau des spectacles.

The project

flying, by reaching 51.36 knots over 500 m with a peak of 55.5 knots (103 km/h) at Hyères. The “wall of wind” having been breached, the Hydroptère became the fastest wind-powered device on the planet. The Hydroptère was a dream which became a reality thanks to partners who supported this extraordinary human and technical adventure. From November 2009, the Hydroptère could count on two quality partners, the Geneva private bank Lombard Odier Darier Hentsch & Cie and the watchmaker Audemars Piguet, in what seemed an almost natural commitment for these two family firms who share values such as tradition, excellence and expertise.

The project to build a sail-powered hydrofoil began in the 1980s under the dual leadership of Eric Tabarly and Alain Thébault aided by a group of scientists and sailors. From 1987 to 1992, the dream became a reality. Sponsored and supported by Eric Tabarly, Alain Thébault designed various models and developed the concept of a “flying boat”, the Hydroptère, which was put in the water in 1994. The first sail was a success. There followed several more years of research and development during which Alain Thébault strove to mix cultures and skills. In 2006, the Hydroptère project took on a new dimension thanks to a private banker from Geneva, Thierry Lombard. Two new craft were considered, a laboratory platform the Hydroptère. ch to develop the maxi Hydroptère, the aim being to tackle the big ocean-going records and to sail round the world in less than 50 days. From 2005 success followed success: on 2nd February, the Hydroptère crossed the English Channel faster than Blériot’s plane and on 4th April 2007, she smashed two world speed records. But it was on 4th September 2009 that she entered the history books when she broke the mythical 50-knot barrier, equivalent to the sound barrier in

The Hydroptère in Saint-Tropez

For the second year running, the Hydroptère will be at Les Voiles de Saint-Tropez. This great regatta is an ideal event to invite partners, suppliers and journalists aboard this carbon bird. Alain Thébault and his crew aboard the Hydroptère and the teams from other boats racing in Saint-Tropez will come together on the water where modernity and tradition mix to offer visitors a fantastic spectacle.

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événement nautique Nautical event

Ils ont fait leur apparition officielle dans la baie de Saint-Tropez en 2004 mais c’était pour fêter leur… 75ème anniversaire. Autant dire que ces quillards à trois équipiers ne sont pas nés d’aujourd’hui. Afin de poursuivre ce succès et honorer un voilier de course redoutable, la société nautique de Saint-Tropez (SNST) et l’association française de la série internationale des Dragon (AFSID) ont souhaité rééditer ce rendez-vous d’octobre, juste après les Voiles, pour prolonger le plaisir…

La baie des Dragon 8e édition Du 5 au 8 octobre Quel succès ! Plus de 260 Dragon s’étaient retrouvés en 2004 sur le plan d’eau tropézien. Tout en finesse et en nervosité. Tout en vibrations de couleurs et d’élégance. 260, ce fut un chiffre exceptionnel. Depuis, seuls cinquante sont autorisés à s’inscrire au rendez-vous annuel (l’avis de course est paru). Mais comme à Saint-Tropez, tout est vraiment exceptionnel, le championnat d’Europe des Dragon qui s’était déroulé dans les mêmes eaux (2009) sous l’égide de l’IDA (International Dragon Association) et l’AFSID, déjà cité, avait attiré plus de 100 monotypes de série.

They made their official appearance in the bay of Saint-Tropez in 2004 - but that was to celebrate their 75th anniversary. In other words these three-man keelboats were not born yesterday (literally)! To continue their success and pay tribute to a formidable race boat, the SNST (Société nautique de Saint-Tropez) and the French Dragon association (Association française de la série internationale des Dragon - AFSID) were keen to repeat this regatta in October just after Les Voiles de Saint-Tropez.

What a success! Over 260 Dragons were out on the water in 2004, every one a lively, finely tuned racing machine, the bay vibrating with colour and elegance. It was an exceptional number. Since then only 50 have been allowed to sign up for this annual meeting (the race notice has been published) but as ever in Saint-Tropez there is always an exception. In 2009 for example the European Dragon championship, held in these same waters under the aegis of the IDA (International Dragon Association) and the AFSID already mentioned, attracted over 100 boats in this one-design series.

© Jean-Louis Chaix - Ville de Saint-Tropez

Descriptif

Longueur 8.90m Largeur 1.96m Tirant d’Eau 1.00m Poids 1700kg Lest 1000kg Hauteur de mât 12m Surface de voile 54m² Sigle dans la Voile D

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Les Dragon Dragon race Si tous les gars du monde…

Des prix tous les jours

Chaque année, Français, Allemands, Anglais, Russes, Hollandais, Norvégiens, Finlandais, Suisses, Espagnols, Irlandais, Belges, Suédois, Monégasques, Américains… plus de quatorze nationalités viennent à Saint-Tropez participer à ces régates. Si tous les gars du monde… Une belle flotte et la présence de plusieurs ténors de la spécialité comme Christian Boillot, Luc Pillot, les Allemands Vincent Hoesch et Thomas Muller, l’Anglaise Gavia Wilkinson Cox, l’Ukrainien Igor Tcherny sans oublier les têtes couronnées très férues du module… Nul doute que la compétition sera une fois de plus serrée entre les meilleurs de la série qui ne manquent jamais ce rendez-vous automnal. Si tous les gars du monde… Cinquante équipages nous réservent encore cette année un magnifique spectacle dans le golfe de Saint-Tropez pour trois jours de compétition acharnée, trois jours aux couleurs du sport, du “fair play” et de la convivialité. Si tous les gars du monde voulaient se donner la main.

Dessiné en 1929 par John Anker en Norvège, le Dragon était initialement prévu pour la petite croisière et la régate. Choisi comme quillard monotype pour les Jeux olympiques de Londres en 1948, il fait ses premières apparitions en France au début des années 50. En 1972, le Dragon perd son statut olympique mais son éviction des J.O. ne le fait pas disparaître pour autant, loin de là ! Les conditions de navigation parfaites qu’il offre, les facilités de manœuvres, sa stabilité et sa solidité étonnantes, même par gros temps, lui ont garanti son succès. Et ces différentes manifestations prestigieuses en eaux tropéziennes lui ont conservé ses lettres de noblesse. Pendant trois jours, à travers des parcours dits “banane” en français et “windward-leeward” en anglais, les concurrents qui apprécient l’organisation de l’épreuve, tant en mer qu’à terre, ne penseront qu’à une seule chose : faire rugir leur… Un prix sera remis chaque jour aux trois premiers, un autre au trois premiers du classement général. Un prix sera également offert au premier de chaque classe et un prix de prestige par tirage au sort.

Le Dragon irlandais CHRISTIANNA souffle la victoire à Saint-Tropez The Irish Dragon CHRISTIANNA snatched victory in Saint-Tropez

Every year, French, German, English, Russian, Dutch, Norwegian, Finnish, Swiss, Irish, Belgian, Swedish, Monegasque and Americans to name a few of the 14-plus nationalities, descend on Saint-Tropez to take part in these races. With a fantastic fleet promised, including several heavyweights in the discipline, such as Christian Boillot, Luc Pillot, the Germans Vincent Hoesch and Thomas Muller, Englishwoman Gavia Wilkinson Cox, the Ukrainian Igor Tcherny and of course the crowned heads who are such fans, competition will again be tough between the best in the series who never miss this autumn regatta. Fifty teams are set to offer us a magnificent spectacle in the Gulf of Saint-Tropez for three days of fierce competition, three days of colour, fair-play and socialising.

Daily prizes

Designed in 1929 by the Norwegian John Anker, the Dragon was originally intended for weekend cruising and racing. Selected as the one-design keelboat for the London Olympic Games in 1948, the boat first appeared in France in the early fifties. In 1972, the Dragon lost its Olympic status but its eviction from the games was not the end, far from it! Superb in most sailing conditions, easy to handle, stable and solid even in bad weather have ensured the design’s lasting success. And of course the various prestigious events on Tropezian waters have helped foster the brand’s illustrious reputation. Racing for three days over banana (windward-leeward) courses, competitors will fully appreciate the event’s organisation, both at sea and ashore and will have just one thing on their minds, to make their Dragon roar! On each of the three days prizes are awarded to the top three, and another to the first three in the overall ranking. The first in each class will also receive a prize as will another following a lucky draw.

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© Jean-Louis Chaix - Ville de Saint-Tropez

Heavyweights descend


événements nautiques Nautical events

Les rendez vous de la societe nautique Challenge Interclubs

The Sly 42 “Cachou” wins the 2011 Trophy The ARMEN Festival which started magnificently on 5 March with a Saint-Tropez - Cavalaire return run over a week-end followed by a slalom in Isola 2000, ended a little early due to a strong wind gusting up to 40 knots in the Gulf. The 34th edition offered a sporting, festive and convivial programme at the height of the festival, not forgetting the excellent art exhibition organised by Cécile de Kock and the warm welcome from the Yacht Club de Cavalaire and Isola 2000 ski resort. After two races, an art event and a ski contest, members of the SNST (Société Nautique de Saint-Tropez) stood out among the 81 sailors who came from all over the Mediterranean and elsewhere. It was the Tropezian Guy Curnillon “Cachou” who for the second time (winner in 2007) lifted the Armen Festival Trophy 2011 for all the events and classes combined (ski, art and sailing). SNST president André Beaufils presented the festival’s impressive trophy which, as the winning club, remains in Saint-Tropez for a year. The owner keeps a replica of the magnificent Hermann Cup. Also first in the André Hermann Challenge (combined ski-sailing), Cachou’s crew won a week’s stay at Isola 2000.

Créé dans les années 90, le Challenge Interclubs a pour but essentiel de rassembler les bateaux des clubs organisateurs (SaintRaphaël, Sainte Maxime, Port-Grimaud et Saint-Tropez). Cette année, le Yacht Club de Cavalaire se rajoute à la liste et a organisé deux courses supplémentaires. Le challenge rassemble environ 50 bateaux au total. La prochaine régate du Challenge Interclubs 2011, en eaux tropéziennes, se déroulera le dimanche 20 novembre. La remise des prix, aura lieu au Club Nautique de Saint-Raphaël, le 17 décembre prochain. Created in the nineties, the Challenge Interclubs main aim is to unite clubs that organise regattas, namely Saint-Raphaël, SainteMaxime, Port-Grimaud and Saint-Tropez. This year the Yacht Club de Cavalaire has been added to the list and has organised two extra regattas. Normally about 50 boats take part in the challenge. The Challenge Interclubs 2011 regatta at Saint-Tropez is on Sunday 20 November. The prize-giving ceremony is at the club in SaintRaphaël on 17 December.

Nouvelle course au Large

Saint-Tropez - Cavalaire - Isola 2000

Festival ARMEN (du 5 au 13 mars)

Albacor IV, vainqueur de la deuxième 900 Nautiques de Saint-Tropez

Le Sly 42 “Cachou” remporte le Trophée 2011 Le Festival ARMEN qui avait magnifiquement débuté le 5 mars par un aller retour Saint-Tropez - Cavalaire sur un week-end et qui s’est poursuivi par un slalom à Isola 2000, s’est achevé un peu trop tôt face à un fort coup de vent d’est avoisinant parfois les 40 nœuds dans le golfe. Cette 34e édition a offert un programme sportif, festif et convivial, à la hauteur du festival, sans oublier la très belle exposition d’art organisée par Cécile de Kock et l’accueil chaleureux du Yacht Club de Cavalaire et de la station d’Isola 2000. Après deux courses effectuées, une épreuve d’art et une de ski, les membres de la Société Nautique de Saint-Tropez se sont démarqués parmi les 81 voiliers venus de toute la Méditerranée et d’ailleurs et c’est le voilier tropézien de Guy Curnillon “Cachou” qui a remporté pour la seconde fois (vainqueur en 2007), le Trophée du Festival Armen 2011, toutes épreuves (ski, art et voile) et classes confondues. Le président de la Société Nautique, André Beaufils, a remis au vainqueur l’imposant trophée du Festival qui restera donc à Saint-Tropez, club du vainqueur, et ce, pendant un an. Le propriétaire conservera la réplique de la magnifique Coupe Hermann. Egalement premier au Challenge André Hermann (combiné Ski-Voile), l’équipage de Cachou a gagné un séjour d’une semaine à Isola 2000.

Le rendez-vous est d’ores et déjà fixé pour l’année prochaine : la troisième édition se déroulera entre le 22 mars et le 1er avril 2012. En attendant, cette jeune course hauturière, 900 milles (contre 1000 l’an dernier) parcourus en Méditerranée sans escale, entre Saint-Tropez et Saint-Tropez, accompagnés de toutes les conditions météo, “de la Pétole à la baston”, a ravi tous les participants. Au temps compensé, c’est le J109, Albacor IV, de Saint-Tropez, mené par son propriétaire Jean-Louis Pezin (et un équipage des plus motivées), qui l’emporte devant le premier voilier en temps réel, le first 45 de Jean-Jocelyn Bourcet, Madraco Cape Cod IV. En troisième position, le first 35 Pti Micapu de Pierre Criscolo devance les voiliers Obsession du Cercle de la Voile d’Evian et Peips de la SN de Bandol. En dépit des abandons, notamment du voilier Tropical en pleine ascension, cette course au large en Méditerranée a séduit tous les marins qui sont prêts à reprendre le départ.

© SNST

Madraco Cape Cod IV en 23 h 46 après 7 j 11 h 41’ et 35” Accueilli par le président de la SNST, André Beaufils, le Comité de course Georges Korhel, Jean-Pierre Mannetstatter et le jury,

Saint-Tropez

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événements nautiques Nautical events An unusual consolation prize! Pierre Criscolo’s crew (Pti Micapu) may have finished third in compensated time, but they received a special prize for their willingness to abandon the race to help another competitor who had run into problems at the end of the course. A consolation prize was presented to Christian Nélias (Tropical) after his withdrawal near Sardinia following the loss of part of his rudder (in French rudder is “safran”). Race director Georges Korhel gave him a packet of spices which included saffron – also safran in French! It may not replace what he had lost on the boat but it certainly raised a smile from the man who had already suffered the same fate during the Transquadra.

Jean-André Cherbonnel, le premier voilier, Madraco Cape Cod IV a franchi la ligne d’arrivée à Saint-Tropez à 23 h 46 après 7 Jours 11 heures 41 minutes et 35 secondes de navigation. Arrivé seulement à 3h30 du matin, Albacor IV n’a toutefois jamais perdu le fil de la course, jouant de stratégies payantes et effectuant régulièrement au cours de cette semaine de belles remontées qui lui a permis cette première marche du podium au temps compensé. Du… safran pour… le safran ! L’équipage de Pierre Criscolo (Pti Micapu), s’il a terminé troisième au temps compensé, a reçu un prix spécial pour sa volonté d’abandonner la course afin d’aider un autre concurrent qui était en difficulté en fin de parcours. Un prix clin d’œil a été attribué à Christian Nélias (Tropical) après son abandon sous la Sardaigne suite à la perte d’une partie de son safran. Georges Korhel, le directeur de course, lui a en effet offert un paquet d’épices et plus particulièrement du… safran. Il ne remplacera pas celui du bateau mais a fait sourire le concerné qui avait déjà subi la même mésaventure lors de la Transquadra.

Coupe de l’Hippocampe

6e défi Match Races / Polo

Créée en 2006, cette belle épreuve originale est réservée, sur invitation, aux voiliers “Smeralda 888” (voiliers de 9m environ) pour les régates en flotte et aux équipes de polo pour les épreuves correspondantes. Avec la participation de grands compétiteurs de voile et des joueurs internationaux de polo, cette manifestation offre deux beaux plateaux sportifs dans le golfe de Saint-Tropez. L’idée d’organiser une compétition alliant les deux sports est venue conjointement du Polo Club et de la Société Nautique de Saint-Tropez qui souhaitaient la voir évoluer, au fil du temps, en une grande épreuve sportive de renom. Se succèdent ainsi de superbes régates (parcours « bananes ») entre les équipages des voiliers « Smeralda 888 » et de spectaculaires matchs de polo de handicap 8-12 goals dans la cadre splendide des haras de Gassin. Introduced in 2006, this original invitation-only event is for crews on the Smeralda 888s (sail boats of around 9m) and polo teams. As the big-names take part in the sailing alongside international polo players, this event offers the best of both sports in the Gulf of Saint-Tropez. The idea to combine both sports in a competition came from the Polo Club and the SNST (Société Nautique de Saint-Tropez) who hope that it will gain stature with time. There was some superb racing (banana courses) between the Smeralda 888 teams and spectacular 8-12 handicap polo matches in the lovely setting of the polo club at Gassin.

Albacor IV: winner of the second 900 Nautiques de Saint-Tropez This rendez-vous is already in the diary for next year: the third edition takes place on 22 March and 1st April 2012. Meanwhile this latest offshore race, 900 nautical miles (compared to 1,000 last year) non-stop in the Mediterranean from Saint-Tropez to SaintTropez endured all weather conditions, from “flat calm to squalls” and delighted the participants. In compensated time, the J109 Albacor IV from Saint-Tropez, helmed by owner Jean-Louis Pezin (and a highly motivated team) clinched victory ahead of the first boat in real time, the first 45 of Jean-Jocelyn Bourcet, Madraco Cape Cod IV. In third place, the first 35 Pti Micapu of Pierre Criscolo came in ahead of Obsession du Cercle of Voile d’Evian and Peips of Bandol’s Société Nautique. Despite the retirements, particularly Tropical which was doing so well, this offshore Mediterranean race won over all those who took part and who are ready to line up on the start again next year. Madraco Cape Cod IV arrives at 11.46pm after 7 days 11 h, 41’ and 35” Welcomed by SNST president André Beaufils, and the Race Committee of Georges Korhel, Jean-Pierre Mannetstatter and the jury, Jean-André Cherbonnel in Madraco Cape Cod IV crossed the finish line in Saint-Tropez at 11.46pm after seven days, 11 hours, 41 minutes and 35 seconds at sea. However, after arriving at 3.30am, Albacor IV never lost sight of the race, executing strategies that paid off and proved effective during the week and helping her crew to the first step on the podium in compensated time.

La régate des Bravades

Le 15 mai

© SNST

A l’occasion de la traditionnelle Bravade de Saint-Tropez et bien qu’ouverte à tous les bateaux, cette épreuve reste néanmoins celle des Tropéziens. Comme toutes les régates organisées par la Société Nautique de Saint-Tropez, la clôture de cette régate et l’annonce des résultats demeurent un moment de réjouissances et de festivités afin de contribuer aux activités locales. Held to coincide with Saint-Tropez’ traditional Bravade festival, this is open to everyone but remains an essentially Tropezian event. Like all the regattas organised by the SNST the prize-giving at the end when the results are announced is an opportunity to party and without a doubt contributes to local activities.

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événements nautiques Nautical events Trophée du Bailli de Suffren

100e anniversaire de la classe des stars

Du 25 juin au 5 juillet

Du 20 au 23 octobre 2011

Une “course de gentlemen” (lire page 60) ouverte aux voiliers de tradition ou esprit de tradition (habitables) de plus de 11 m. Classements et prix : le “Sabre d’Honneur de l’Amiral Satan”; prix pour chacune des classes représentées : yachts d’époque, classiques, Esprit de tradition; prix de la Ville de Saint-Tropez pour toutes les classes confondues, sur la totalité du parcours pour le meilleur ratio temps voile sur temps course; prix du Yacht Club de France, prix d’étape; prix d’élégance; prix du Fair Play; prix de l’art de vivre; prix “Phocea Cup” (défis), prix de régularité, etc. A race for gentlemen (see page 60) open to classic sailing yachts (cruisers) of over 11 m: Admiral Satan’s “Sword of Honour”; a prize for each class represented; vintage yachts, classics, Spirit of tradition; the Ville de Saint-Tropez prize for an overall winner in all classes; Yacht Club de France prize; stage prize; prize for elegance; Fair Play prize; lifestyle prize; Phocea Cup (challenges) prize; regularity prize – read all about it!

C’est une nouvelle grande épreuve et un nouveau défi pour la SNST. L’Asprostar, l’association française des propriétaires de stars, et l’association internationale de la Classe souhaitent organiser à SaintTropez un événement pour célébrer le centenaire du fameux voilier “Star”, ainé des quillards de la série olympique (depuis 1932). Le Star est un voilier sportif de sept mètres de long mené à deux et pratiqué dans le monde entier. Plus de huit mille unités ont été construits depuis sa création en 1911 et une centaine de bateaux composent la flotte française. Beaucoup de grands navigateurs de tous âges et de tous niveaux de compétence, ont été, sont ou seront impliqués dans la classe Star. La Société Nautique de Saint-Tropez avec l’appui de la Ville de Saint-Tropez et la complicité de la Capitainerie devrait ainsi accueillir près de 100 unités dans le port avant de lancer trois journées de régate dans le golfe. Une nouvelle et très belle compétition à suivre… Programme prévisionnel 20/10 : accueil des concurrents et régates d’entraînement 21-22-23/10 : régates dans le golfe et remise des prix Liens : http://starclassfrance.free.fr et www.starclass.org Inscriptions/informations : www.snst.org

L’Aoûtienne/ Trophée Pourchet

20 et 21 août

This is a big new event and another challenge for the SNST. Asprostar, France Star Class Association, the international body for this series wants to organise an event in Saint-Tropez to celebrate the centenary of the famous Star class, which has led the way in advancing the sport of competitive sailing and been at Olympic level since 1932. A 7 m one-design keelboat for two, the Star is popular all over the world. Over 8,000 have been built since the first was launched in 1911 and there are about a hundred in France. Many top-level sailors of all ages and all skill levels have been and are still involved in the Star class. The SNST with the support of the town of Saint-Tropez and cooperation of the Harbour Master’s Office should be hosting up to 100 of these classics in the harbour before three days of racing in the Gulf. A superb new competition is in the offing.

Il y a 15 ans environ, le Trophée Pourchet s’était monté en parallèle de la régate “l’Aoûtienne” et ne se voulait pas comme les autres comme l’avait souhaité son créateur, membre de la Société Nautique de Saint-Tropez. C’était un événement autour d’un weekend limité à trente bateaux invités. Cela commençait par une paella familiale le samedi midi, avant d’aller tirer quelques bords dans le golfe. Une deuxième manche, le dimanche, cette fois sans agapes préliminaires, permettait d’établir un classement sur les deux jours. En 2010, grâce au past-président de la Prud’homie des pêcheurs de Saint-Tropez, André Raggio (Lire page 120), et pour le plus grand bonheur de tous, le fameux rendez-vous festif s’est déroulé sur le magnifique terrain de la prud’homie de pêche, à côté des plages de la “Tropezina” et “Tahiti”. About 15 years ago, the Pourchet Trophy was on a par with the Aoûtienne regatta and wanted to set itself apart as had been the wish at the start of its founder, an SNST member. It was a weekend event limited to 30 invited boats that kicked off with a paella lunch on the Saturday followed by a few gybes and tacks in the Gulf. A second race on the Sunday determined the ranking over the two days. In 2010, thanks to a former president of the industrial tribunal of Saint-Tropez’ fishermen, André Raggio (see article on page 120) and much to everyone’s delight, the famous festive rendez-vous was held off the Tropezina and Tahiti beaches.

Madraco Cup

Du 11 au 13 novembre - 14e édition

© SNST

Désormais rebaptisée la Madraco Cup, cette compétition (ex Voiles d’automne), créée en 1997, attire de plus en plus de concurrents. L’épreuve est ouverte aux voiliers disposant d’un certificat de jauge HN et aux voiliers jaugés en IRC et rassemble régulièrement une soixantaine d’unités, malgré une météo souvent capricieuse, ce qui participe à son succès. Professionnalisme en mer et convivialité du Club en font son originalité. Car, si la saison estivale est bien finie à Saint-Tropez depuis une semaine, il n’en demeure pas moins que la voile rassemble toujours de nombreux passionnés. Ils sont plus de 300 concurrents à se retrouver dans les

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événements nautiques Nautical events Sortie Pêche Open Comme son nom l’indique, le principe de cette sortie reste ouvert, cela dépend des opportunités du moment et de la météo… Un week-end par mois en dehors de la saison estivale, cette sortie est consacrée aux bateaux de la SNST. Les participants décident entre eux du type de pêche et du parcours… Ce concours se veut en général différent des autres épreuves de pêche dans l’année. C’est l’opportunité de pêcher autre chose que le calamar, le thon ou l’espadon. Les dates pour les sorties pêche en 2011 sont définies par la section moteur du club. As its name suggests, this event is a very open affair and depends entirely on the opportunities and weather conditions. Held one weekend a month outside the summer season, it is for SNST members. Participants decide between themselves what fish to go for and which route to take, and is different from the other fishing events. It’s a chance to catch species other than squid, tuna or swordfish. The dates are decided by the motorboat section of the SNST.

couleurs automnales de Saint-Tropez pour disputer des parcours dits “bananes” qui demandent habileté dans les manœuvres et choix tactiques. Tous les soirs, lors de l’annonce des résultats du jour, un pot est offert au club. La soirée des équipages, autour d’un plat provençal organisé par les bénévoles de la Société Nautique de Saint-Tropez, n’est pas des plus austères ! Programme prévisionnel 10/11 : accueil des bateaux 11/11 : 11h, régate sur parcours banane, 18h, résultats du jour et convivialité 12/11 : 11h, régate sur parcours banane, 18h : résultats du jour 13/11 : 11h, régate sur parcours banane, 18h : remise des prix et… Renamed the Madraco Cup, this competition (ex Voiles d’automne), was introduced in 1997 and continues to attract more and more competitors. The event is open to all boats with a French HN certificate and IRC class boats and regularly attracts over 60 vessels, despite the often capricious weather conditions which contribute to its success. Professionalism at sea and partying on down in the Club contribute to its originality. The summer season may have officially ended in Saint-Tropez the week before but it does not prevent the sailing enthusiasts getting out there. There are usually over 300 competitors pitting themselves against each other on the banana courses which demand particular skill in the manoeuvres and choice of tactics. Every evening a drink is offered when the day’s results are announced and the crew party, when volunteers from the SNST serve up a typical Provencal dish, is always a hoot!

Le Calamar d’Or Week-ends de janvier et février Le Calamar d’Or est devenu, à la Société Nautique de Saint-Tropez, une institution. Il s’agit, bien entendu, d’une épreuve de pêche côtière au calamar, recherché en Méditerranée, surtout en hiver. Cette épreuve est née en 2000 à l’initiative de Patrick Piegts et de Jean-Francois Marin, tous deux membres du comité directeur de la SNST. Ils se réunissaient de temps en temps pour des sorties pêches, d’autres membres de la SNST les ont rejoints et, peu à peu, ce sont plusieurs bateaux armés de l’attirail nécessaire à la prise du plus gros calamar qui se retrouvent les week-ends de janvier et février sur le plan d’eau du golfe. Principe Quatre week-ends de deux manches, une le samedi, une le dimanche. La pêche au calamar débute une heure avant le coucher de soleil et se termine une heure après la tombée de la nuit. Le calamar se pêche à la traîne ou à l’arrêt avec l’indispensable et incontournable “Turlutte” (lire ci-contre) qui, comme chacun sait, est un leurre en forme de petit poisson chargé de pointes sans ardillons. Lors de cette épreuve ouverte à tous, les participants, après chaque sortie, pèsent leurs pêches et annoncent les résultats du jour à la SNST, ce qui donne, bien sûr, l’opportunité de se retrouver dans la bonne humeur autour d’un verre de l’amitié. Le prix attribué, le Calamar d’Or, est purement symbolique. Il n’a aucune autre valeur que celle des bons moments passés auxquels ne manquent ni anecdotes ni records !

Les épreuves de pêche La ballade de Jean-Luc Du 18 au 26 juin Depuis 2008, la section pêche de la SNST organise la ballade de Jean-Luc en juin. Ouverte à tous, cette sortie permet aux membres de se retrouver en Corse et de pêcher quelques dorades et autres poissons (autorisés à la prise). The fishing section of the SNST has been organising this Ballade de Jean-Luc in June since 2008. Open to all this outing takes members to Corsica to fish for sea bream and other authorised species.

© lunamarina - Fotolia.com

Le Varathon Du 2 au 4 septembre Créé il y a une dizaine d’années et organisée par la section pêche de la SNST, il s’agit d’une pêche aux thonidés (thon, espadon, daurade coryphène) qui a lieu pendant trois jours. Faisant suite à l’interdiction totale des prises de thons en 2007, les Affaires maritimes en collaboration avec la Fédération française de pêche en mer ont établi depuis deux ans un quota d’autorisation de pêche aux thonidés. Ainsi, un nombre de bagues numérotées sont distribuées à chaque club en fonction du nombre de licenciés et de bateaux possédant une dérogation de pêche sportive. La sortie du Varathon se déroule entre les îles de Porquerolles et Saint-Tropez. Introduced about 12 years ago and organised by the SNST’s fishing section, this three-day event is to catch tuna, swordfish, red sea bream, etc. Following the total ban on fishing for tuna in 2007, the Maritime Affairs authority working with the French sea fishing federation has for the last two years set up a quota system. Each club is given numbered rings depending on how many members and boats with a special dispensation for competitive fishing they have. The Varathon takes place between the Porquerolles islands and Saint-Tropez.

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événements nautiques Nautical events For the SNST the Calamar d’Or (golden squid) has become an institution. This of course relates to coastal fishing for squid in the Mediterranean, particularly in winter. This event was started in 2000 by Patrick Piegts and Jean-Francois Marin, both members of the SNST steering committee. They would meet up occasionally to go fishing and gradually other SNST members joined them and soon several boats, kitted out with the paraphernalia required to catch big squid, were to be found on weekends in January and February in the gulf. Principle Four weekends with two outings, one on the Saturday and one on the Sunday; fishing for squid starts an hour before sunset and finishes an hour after night falls. Boats can keep moving or stay stationary but they need that indispensable piece of kit the “Turlutte” (see below) which as everyone knows is a lure in the shape of a small fish covered in blunt spikes. During the event, open to all, participants weigh their catch after each outing and announce the results of the day at the SNST, which of course gives them plenty of opportunities to enjoy a glass or two with friends. The Golden Squid prize is purely symbolic. It has no value other than all the anecdotes and records that result from simply having a good time!

days. This event (the costs of which are sorted out in advance) is not a competition and is open to sail boats and motorboats. L’équipier(e) en Or Sans équipage ou même en équipage réduit, les propriétaires skipper, de leur propre volonté, ne peuvent mener de façon optimale leur bateau en régate voire de sortir tout simplement. Les équipages sont là et il était juste de reconnaître leur assiduité. Aussi, et en complément de la reconnaissance des propriétaires, la SNST a instauré en 2008 de manière informelle, l’attribution du trophée de l’Equipier(ère) en Or, une démarche reconduite depuis, chaque année. Le règlement est aussi précis que détaillé. Et ceux qui souhaiteraient y participer peuvent se rapprocher de la SNST. Without a crew or even with a reduced crew, owner-skippers by their own admission would not be able to sail or race their boat in ideal conditions. A good crew is vital and individuals deserve to be recognised for their diligence. As well as awarding owners, the SNST in 2008 introduced an Equipier(ère) en Or (golden crew member) prize as a way of officially recognising and awarding good crew. The rules are as detailed as for any prize and anyone wanting to participate or put forward a crew member should call the SNST.

© Carlo Borlenghi - Rolex

La Turlutte d’Or Week-ends de novembre et décembre Son titre fait rire à chaque fois. C’est pourtant une épreuve tout à fait sérieuse qui tire son nom de celui du leurre artificiel spécialement conçu pour attraper le calamar. Actuellement, les modèles utilisés clonent un poisson muni de plumes. L’épreuve est identique à celle du Calamar d’Or à la seule différence qu’elle se déroule à la fin de l’année (décembre) et en trois week-ends. Le prix décerné au vainqueur est également symbolique, un clin d’œil puisqu’il s’agit d’une Turlutte que l’on teinte couleur… or. The title of this event always makes people smile, although many take this event quite seriously. It is named after the artificial lure used to catch squid although today’s models use a clone fish covered in feathers. The event is identical to the Calamar d’Or except that it takes place at the end of the year (November and December) over three weekends. Again the prize, a gold plated “turlutte”, is purely symbolic for the same reasons.

Les sorties du Club

La sortie “Croisière” Du 3 au 11 septembre Saint Tropez - Marseille / Marseille - Saint Tropez Mis en place depuis 2008, l’activité croisière côtière propose une destination différente chaque année durant la saison estivale. Cette année, il s’agit d’un événement commun entre la SNST et sa consœur phocéenne, une opportunité de visiter deux endroits emblématiques du littoral méditerranéen. L’idée : à la même date, un groupe d’environ dix bateaux partirait de chaque ville en direction de l’autre. A mi-parcours une rencontre des équipages serait prévue avec un repas pris en commun. Les places laissées libres par les participants d’un club seraient réservées pour accueillir les participants de l’autre club permettant ainsi de leur garantir une place à leur arrivée. En principe, deux nuits seront réservées, ce qui permettra la visite des villes pendant une journée. Cette manifestation (conditions financières de participation fixées ultérieurement) qui n’est en aucune manière une compétition, est ouverte aussi bien aux voiliers qu’aux bateaux à moteur. First organised in 2008, this coastal cruise during the summer season proposes a different destination every year. This year is a joint event between the SNST and the Phoenician city, an opportunity to visit emblematic places on the Mediterranean coast. The idea is that on the same day, a group of around ten boats sets out from both places in the direction of the other and meet halfway for all the crews to share a meal together. The moorings left vacant by the participants of a club are kept for the participants of the other club to ensure a berth is waiting for them on arrival. Normally it’s for two nights to give everyone a chance to visit the other town during one of the

La sortie Club Entre avril et mai Cette sortie réunit plus d’une trentaine de bateaux. C’est, à la SNST, une institution. Le programme ainsi que la destination différent chaque année. Réservée aux membres du club, la sortie 2011 s’est déroulée du 29 avril au 1er mai. Les bateaux ont navigué vers les îles de Porquerolles. This outing brings together around 30 boats and for the SNST has become an institution. The programme and destination vary every year. Reserved for Club members only, the 2011 outing is on from 29 April to 1st May and boats will sail to the Porquerolles islands.

Société Nautique de Saint-Tropez

Nouveau Port - BP 72 - 83990 Saint-Tropez Tel : +33 (0) 4. 94 97 30.54 Fax : +33 (0) 4 94 97 87 00 Mail : snsttropez@aol.com Site Internet : www.snst.org Inscriptions régates: frederique.fantino@snst.org Communication : chloe.debrouwer@snst.org

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événement nautique Nautical event

Prix du Yacht de Tradition 2010 Bona Fide, vainqueur de la deuxième édition

Bona Fide, élu Yacht de Tradition de l’année

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© Guillaume Plisson

© DR

© Guillaume Plisson

Après le succès de la première édition qui a vu la victoire de Moonbeam IV à la grande fierté de son skipper Michaël Créac’h, les Echosmédias, la régie du Groupe les Echos, ont une nouvelle fois organisé avec Série limitée, le supplément Art de Vivre du quotidien, le prix du Yacht de Tradition de l’année 2010 avec la même marraine, Marie Tabarly, la fille du célèbre navigateur.

Eilidh, vainqueur du prix du Yacht de Tradition (- 23 m)

ix épreuves phares avaient été sélectionnées pour élire le lauréat de l’édition 2010 : les 8èmes Régates Impériales à Ajaccio (24 au 30 mai), les Voiles du Vieux Port à Marseille (17 au 20 juin), la Brest Classic Week à Brest (5 au 10 juillet), la Lancel Classic, à Noirmoutier (30 juillet au 1er août), les Régates Royales Trophée Panerai à Cannes (20 au 25 septembre) et les Voiles de Saint-Tropez (26 septembre au 3 octobre). Pour chaque épreuve, le jury constitué de professionnels marins a nommé, quand ils étaient représentés, trois bateaux éligibles au niveau national dans les trois catégories suivantes : moins de 15 m, de 15 à 23 m et plus de 23 m, selon les critères suivants : qualité d’entretien du bateau, qualités de l’équipage, éthique navale. Dans les moins de 15 m, ont été élus par les jurys locaux : Bim Bam, Bona Fide, Jéricho, Le Lézard, Oriole, Viola. De 15 à 23 m : Avel, Eilean, Eilidh, Pazienza, Pen Duick, Rowdy. Et les plus de 23 m : Cambria, Mariquita, Moonbeam of Fife. Six épreuves plus tard, un jury national, réuni au Yacht Club de France et composé de personnalités du monde de la plaisance et du yachting classique, a élu parmi ces 15 unités les trois bateaux

Mariquita, vainqueur du prix du Yacht de Tradition (+ 23 m)

éligibles au niveau national : Bona Fide, Eididh et Mariquita. Le prix du Yacht de Tradition 2010 a ainsi été remis à Bona Fide lors de l’inauguration du 50ème salon nautique de Paris en décembre. Au cours de cette grande soirée, Giuseppe Giordano et Beppe Zaoli ont reçu leur prix réalisé par Dryade/Heraclea et des cadeaux Vicomte A des mains de Philippe Court, président du Yacht Club de France.

Philippe Court, président du Yacht Club de France, remettant le prix à Bona Fide

Bona Fide wins second edition

André Beaufils (SNST) remettant le prix à Eilidh, vainqueur, catégorie -23m

After the success of the first edition, which saw Moonbeam IV selected much to the delight of her proud skipper Michaël Créac’h, Echosmédias, the company behind the Echos Group, again organised the “Yacht de Tradition” prize with the lifestyle supplement “Série limitée”. Again Marie Tabarly, daughter of the famous French sailor Eric Tabarly, was the godmother.

than 15 m; 15 to 23 m and over 23 m. The boats were judged on the following criteria: how well they were maintained, the crew, and naval etiquette and ethics. The yachts voted for by the local juries were Bim Bam – Bona Fide – Jéricho – Le Lézard – Oriole – Viola in the under 15 m category; Avel – Eilean – Eilidh – Pazienza – Pen Duick – Rowdy in the 15 to 23 m; and Cambria – Mariquita – Moonbeam of Fife in the over 23 m category. Six events later, a national jury of personalities from the boating and classic yacht world came together in the Yacht Club de France to elect the three boats to go forward. These were Bona Fide, Eididh and Mariquita. The 2010 Yacht de Tradition prize was awarded to Bona Fide at the opening ceremony of the 50th Paris Boat Show in December. During the evening, Giuseppe Giordano and Beppe Zaoli received their Dryade/Heraclea prizes and Vicomte A gifts from Philippe Court, President of the Yacht Club de France.

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ix major regattas were chosen from which to select the winner for 2010: the 8th Régates Impériales in Ajaccio (24 to 30 May); Les Voiles du Vieux Port in Marseille (17 to 20 June); Brest Classic Week in Brest (5 to 10 July); the Lancel Classic in Noirmoutier (30 July to 1st August); Les Régates Royales Trophée Panerai in Cannes (20 to 25 September); and Les Voiles de SaintTropez (26 September to 3 October). At each of these events, a jury comprising professionals in the sector nominated three yachts to go forward to national level in the following three categories: less

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événement nautique Nautical event

Le Trophée AFYT Largement doté En amont de la remise du prix du yacht de tradition de l’année, les vainqueurs du classement général de l’AFYT (Association Française des Yachts de Tradition) ont été primés. Cette remise des prix a été introduite par son président, Frédéric Berthoz. In the lead up to presenting the “Yacht de Tradition” prize for the year, winners of the overall ranking for the AFYT were awarded. These prizes were introduced by AFYT President, Frédéric Berthoz.

Catégorie époque Aurique - Gaff Cutter Category

Belle victoire de Moonbeam III, cotre aurique de 25 m au pont, signé par William Fife en 1903. Son skipper, Erwan, est reparti avec un volume de Mariette et les goélettes d’Herreshoff, la grande œuvre de Jacques Tagland, photos de Nigel Pert, remis par Frédéric Berthoz, le président de l’AFYT. Seconde place pour Moonbeam IV, cotre aurique de 29 m au pont, signé par William Fife en 1920. Michael Creac’h a reçu un magnifique tableau du talentueux aquarelliste, Philippe Gavin. (Photo 1) Troisième place pour le superbe Mariska, 1m Ji de 1908, pour compléter ce podium exclusivement Fife. Ce yacht a magnifiquement animé les régates s’octroyant même une victoire à l’arrachée aux régates Royales. Bravo à Christian Niels et à Laurence, son skipper, qui reçoit des mains de Jean-François Béhar une demi coque, offerte par Nautistore. (Photo 2) A fine victory for Moonbeam III, the 25 metre length on deck gaff cutter designed by William Fife in 1903. Her skipper, Erwan, walked off with a copy of Mariette and the Herreshoff Schooners, a fabulous book by Jacques Tagland with photos by Nigel Pert, presented by Frédéric Berthoz, AFYT President. Second place went to Moonbeam IV, a 29 metre length on deck gaff cutter, designed by William Fife in 1920. Michael Creac’h received a magnificent painting by the talented water colourist, Philippe Gavin. (Photo 1) The superb Mariska – the 1908 15 M IR – took third place to complete an all-Fife podium. This yacht sailed magnificently in the regattas, even snatching victory in the Régates Royales. Well done to Christian Niels and her skipper Laurence who received a fine half-hull model from Jean-François Béhar donated by Nautistore. (Photo 2)

Catégorie Epoque Marconi - Marconi Category

Victoire de Rowdy, New-York 40 gréé en sloop marconi, de 18 m de longueur de coque, dessiné par Herreshoff. Son skipper Jonathan emporte en premier prix le magnifique livre sur les œuvres d’Herreshoff. (Photo 3) Deuxième cette année Oiseau de Feu, plan de Charles Nicholson, de 1937 avec plus de 20 m de longueur. Pour compléter le podium, The Blue Peter, cotre bermudien de 19,60 m dessiné par Alfred Mylne en 1930. Victory for Rowdy, the 18 metre New York 40 rigged as a marconi sloop and designed by Herreshoff. Her skipper Jonathan also won the magnificent book on Herreshoff’s work. (Photo 3) Second this year was Oiseau de Feu, a 1937 Charles Nicholson design with a length of 20.74 metres. Completing the podium was The Blue Peter, a 19.6 metre bermudian cutter designed by Alfred Mylne in 1930.

Catégorie classiques Marconi Conventional Marconi Category

Victoire de nouveau cette année pour White Dolphin, ketch bermudien de plus de 20 m, sorti en 1967 du chantier Baltrami. Bravo à Fabrice Payen et à Pascal Stefani. (Photo 4) Un petit nouveau pour la deuxième place à Jean-Pierre Sauvan avec Maria Giovanna. En troisième position, un habitué des régates Jericho, Paulo du Chatelier. Another victory this year for White Dolphin, the 20-plus metre bermudian ketch built by the Baltrami boatyard in 1967. Well done to Fabrice Payen and Pascal Stefani. (Photo 4) A newcomer took second which went to Jean-Pierre Sauvan with Maria Giovanna. Taking third prize was regatta regular Jericho – Paulo du Chatelier. Saint-Tropez

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événement nautique Nautical event

Journée des propriétaires Jeanneau

Bonne humeur et sportivité Chaque année depuis un peu plus de dix ans, l’événement rassemble des propriétaires venus de tous les ports d’Europe dans ce lieu mythique qu’est Saint-Tropez. L’objectif est simple : naviguer dans un état d’esprit partagé entre Jeanneau, ses partenaires et ses clients.

A

ujourd’hui, cette réunion des plus belles unités Jeanneau permet de renouer avec le plaisir de naviguer en rallye sous le soleil et sous le vent de Saint-Tropez. On les comprend. C’est aussi (et surtout ?) l’occasion pour les propriétaires européens de la marque de retrouver d’autres passionnés, skippers et/ou propriétaires ainsi que des collaborateurs du chantier et des marques partenaires, pour partager ensemble l’amour de la mer et des bateaux.

Face à la Citadelle Cette année (29 avril au 1er mai), partagés entre l’excitation de pouvoir se mesurer aux autres voiliers le temps d’une sortie en flotte et l’impatience de découvrir la baie de Saint-Tropez, les concurrents hissaient les voiles dès la sortie du port pour prendre le départ. Ce vendredi, la brise est au rendez-vous. D’Ataraxia à Yakafocon, les superbes voiliers aux noms plus insolites les uns que les autres se frottent jusqu’aux plages de Pampelonne avant de revenir vers le port passer la ligne d’arrivée en face de la Citadelle.

La célèbre casquette de Capitaine Samedi matin. Briefing raccourci : le vent est monté durant la nuit et la houle dépasse 2,50 m. Le rallye du jour est annulé. Sous le soleil de Saint-Tropez, l’heure est à la détente en famille. Les messieurs surveillent les amarres tandis que ces dames iront courir les boutiques. Quelques heures plus tard : soirée de gala pour les équipages au son de l’orchestre de jazz. Vue imprenable sur le célèbre clocher illuminé, dîner somptueux, la magie tropézienne s’installe. Les résultats (tant attendus) du rallye sont annoncés et les 23 propriétaires venus de toute l’Europe se voient remettre la célèbre casquette de Capitaine (voir photo). Dimanche, brise et soleil sont au rendez-vous. Une belle occasion de clôturer ce week-end avec une dernière navigation et de voir les drapeaux Jeanneau à nouveau flotter au large.

Jeanneau united Fair play and fun

Every year for the last decade the Jeanneau regatta has united owners from all corners of Europe in the mythical venue that is Saint-Tropez. The reason is simple: for Jeanneau, its partners and its customers to share a great weekend of sailing together.

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he regatta unites the finest Jeanneau boats who come together to sail in the breezy sunshine of Saint-Tropez and one can understand why. It is also (above all perhaps?) an opportunity for owners in Europe to seek out other Jeanneau fans, skippers and/or owners and to meet people from the boatyard and partner brands to share their passion for the sea and this sailing boat.

Opposite the Citadelle This year (29 April to 1st May), divided between the excitement of measuring up against others in the fleet and impatient to discover the bay of Saint-Tropez the competitors were hoisting their sails from the moment they left the harbour to take the start. A stiff breeze played ball that Friday. Ataraxia through to Yakafocon, and all the other superb boats with equally unusual names in between,

raced as far as the Pampelonne beaches before returning to harbour and crossing the finish line in front of the Citadelle.

The famous Captain’s hat Saturday morning and the briefing was indeed brief: the wind had got up during the night and a 2.5 m swell meant that day’s rally was cancelled. In the Saint-Tropez sunshine it was a time to relax with the family, the men eying their moorings while the ladies headed for the boutiques. Several hours later there was a crew party accompanied by a jazz orchestra. With a superb view of the famous illuminated clock tower, a sumptuous dinner was served as Saint-Tropez worked its magic. Once the results had been announced, the 23 owners from all over Europe donned the famous Captain’s hats (see photo). On Sunday it was breezy and sunny again, so a great opportunity to end the weekend with a final sail and to see the Jeanneau flags flying in the bay again.

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© Jean-Louis Chaix - Ville de Saint-Tropez

événement nautique Nautical event

Classic Runabout Cup Sur l’eau, en toute élégance Riva rime avec Saint-Tropez, se juxtapose à son image, adhère à l’idée qu’on se fait du village. Une certaine idée du luxe dans la décontraction, de la Riviera sans ostentation, de l’élégance sans soucis. Les années 60, Twist… à Saint-Tropez… Depuis plus de vingt ans, Marcel Biales et Alain Moreu entretiennent cet esprit festif en organisant une journée Riva dans le port, une bonne raison - comme s’il en fallait une - pour se retrouver, une belle histoire d’amitié.

C

e sera encore cette année, le dernier week-end de juillet. Et cela fait vingt-deux ans que ça dure : la Classic Runabout Cup prend place dans le port, chacun se retrouve au ponton de la compagnie Sportmer, créée par Marcel Biales qui, depuis 1962, entretient et soigne au plus près ces beautés des mers aux formes incomparables. Immuable, le programme prévoit un rendez-vous matinal puis on file à la plage des Jumeaux par la mer pour un déjeuner offert. Régulièrement, cette concentration de Riva rassemble une trentaine d’unités, toutes ou presque demeurent à l’année à Saint-Tropez, sinon à Cannes ou à Monte-Carlo. Entre 70 et 80 personnes seront présentes, propriétaires, amis, amoureux des belles choses. “Les Riva sont devenus les emblèmes d’une époque un

peu révolue, souligne Alain Moreu, le président de l’association, où la navigation à moteur de plaisance était élégante et conviviale.” Plus qu’une course, cette Cup est davantage une parade, un rassemblement d’amoureux des bateaux. Tous vouent une infinité tendresse et une reconnaissance appuyée à un homme : Carlo Riva, le premier à avoir eu l’idée de construire des bateaux en série dans un chantier d’avant-garde avec une technicité ultramoderne et un artisanat poussé à l’extrême dans la recherche du détail. Pour le fun, un jury, constitué de personnalités, remettra une coupe, offerte par la plage des Jumeaux, à celui ou celle dont l’état du bateau, la qualité de la restauration (les moteurs à injection sont souvent d’origine), l’entretien du bateau, l’élégance de l’équipement et de l’équipage auront retenu son attention.

Pure elegance on the water Riva is synonymous with Saint-Tropez, an image juxtaposed with the idea we all have of this village: a certain concept of luxury on a Riviera that is relaxed without ostentation, elegant with no worries, from the heady days of the sixties and “Twist à Saint-Tropez”. For over 20 years, Marcel Biales and Alain Moreu have perpetuated this festive spirit by organising a Riva day in the harbour, a good reason (as if one were needed!) to rediscover this wonderful story of friendship.

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Remise des Classic Runabout Cups le 31 juillet 2010 à la plage des Jumeaux

become symbols of a period in the past when to cruise around in a motor yacht was about elegance and conviviality,” beams Alain Moreu, president of the association. This Cup is not so much a race, more a parade, a gathering of people who love these boats. All feel a great tenderness towards and recognition for one man, Carlo Riva, the first person to build boats in a series in his avantgarde boatyard with state-of-the-art technology, an artisan who went to extremes in his search for perfection. Purely for fun, a jury of personalities will present a cup, donated by Jumeaux beach, to the Riva whose condition, quality of restoration (the injection engines are often the original), maintenance, and elegance both of the fittings and the crew, catch their eye.

his year again it will be on the last weekend of July. That makes it 22 years that the Classic Runabout Cup has taken place in the harbour with everyone down on the pontoon alongside Sportmer, the company set up by Marcel Biales and which since 1962 has maintained and lovingly cared for these beauties with their timeless hull shape. As always, the programme begins with a rendez-vous in the morning followed by a beauty parade to Jumeaux beach by sea for lunch. Normally this event brings together about 30 Riva boats, nearly all of which are from Saint-Tropez, and if not from Cannes or Monte-Carlo. Between 70 and 80 people will be present, including owners, friends and fans of these beautiful craft. “Rivas have

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La Bravade

de Saint-Tropez Plus de 450 ans d’Histoire

Over 450 years of History The “La Bravade” festival in Saint-Tropez is a subtle blend of Tropezian history and the legend surrounding their patron saint. It is part of our country’s history as no less than four French kings signed papers authorising the town’s status as protector. The three-day event commemorates Tropezians, who armed with weapons fought and repulsed regular attacks by pirates and other enemies from the sea. Much more than mere folklore, it is an intimate festival which is taken very seriously, three days of intense emotion in the town’s streets.

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© Jean-Louis Chaix - Ville de Saint-Tropez

Plus de 450 ans d’Histoire Les Bravades de Saint-Tropez sont un subtil mélange de l’histoire véritable des Tropéziens et de la légende de leur saint patron. Elles s’inscrivent dans l’histoire de notre pays puisque pas moins de quatre rois de France signèrent patente sur son statut. Elles commémorent la mémoire des Tropéziens qui ont combattu et repoussé, armes à la main, les attaques régulières de pirates et autres ennemis venus du large. Loin d’un folklore, c’est une fête intime, grave et profonde, trois jours d’intense émotion dans les ruelles de la ville.


Patrimoine Heritage

D

e sa fondation jusqu’au XXIe siècle, en passant par la légende de Torpes, l’histoire de Saint-Tropez est étroitement liée à la mer. Les marchands de passage, Etrusques puis Grecs, précédèrent l’installation des Romains qui exportaient par la mer, le vin et l’huile produits. La presqu’île de Saint-Tropez n’était pas desservie comme aujourd’hui. La mer restait la voie de circulation privilégiée.

Porté par le courant Ligure La ville de Saint-Tropez doit sans doute son nom aux moines de l’abbaye de Saint-Victor de Marseille, qui la baptisèrent alors San-Torpes au XIe siècle. Ces religieux qui étaient alors propriétaires de la seigneurie de Saint-Tropez, élevèrent ici une chapelle baptisée “Ecclesia Sancti Torpetis” en souvenir du martyr de Torpetius ou Torpes. C’est, en effet, en l’an 68 de notre ère que Torpes, intendant de Néron, fut martyrisé et décapité à Pise sur ordre de ce dernier pour ne pas avoir accepté d’abjurer sa récente foi chrétienne. Livré aux flots dans une barque avec un coq et un chien, son corps, porté par le courant Ligure, aurait alors échoué sur les rivages du golfe.

Influences grecque et romaine Bien avant cet événement, il y a 2600 ans, les Phocéens s’installaient à Marseille durablement. Ces hellènes, ces Grecs originaires d’Asie mineure, vont très tôt créer un chapelet de “stations de mouillage” en Méditerranée dont Athenapolis quelque part dans le Golfe de Saint-Tropez. La romanisation de la Gaule (Pax romana) va commencer. Dès le règne d’Auguste, les Romains développent la colonisation de la presqu’île avec l’implantation de “villas” (villa, villae, “maison” en latin) et l’extension de vignobles et de fermes tout au long du premier siècle de notre ère. Les influences grecque et romaine ont façonné nos esprits. La chute de l’Empire romain aura des répercussions sur toute l’Europe occidentale. Notre pays connaîtra le chaos et les destructions après les multiples invasions qui suivront.

Saint-Tropez, “terre de privilège” Et Saint-Tropez ? La presqu’île n’est pas encore cette destination touristique de renommée internationale que nous lui connaissons aujourd’hui. Si, au Moyen Âge, les hommes de la presqu’île semblent délaisser quelque peu la mer, celle-ci revient au cœur des préoccupations des nouveaux habitants qui s’installent à la fin du XVe siècle.

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A l’Oustau Depuis plusieurs semaines, les femmes, filles, tantes et sœurs des Bravadeurs se retrouvent à l’Oustau, le siège des amis de la Bravade. Armées de fil, de dés et d’aiguilles, elles ont restauré, recousu et ajusté les costumes en évoquant le temps qui passe. Mais, depuis quelques jours, dans l’ombre encore, elles ont confectionné les petits bouquets de fleurs composés d’œillets, d’anémones et de verdure. Bénis, ils remplaceront, le bouquet de l’an passé, porte-bonheur dans les foyers. For several weeks before the festival, wives, daughters, aunties and sisters of the “bravadeurs” are to be found in Oustau, the Friends of “La Bravade” premises. Armed with needles and thread they renovate and alter the traditional costumes to fit their loved ones. Nearer the date, they start making bouquets of carnations, anemones and greenery. These are blessed and then used to replace the bouquets from the previous year to bring good luck to the home.

C’est en 1470, en effet, que Jean de Cossa, seigneur de Grimaud, dont la juridiction s’étendait jusqu’à Saint-Tropez, fit appel à un gentilhomme génois, Raphaël de Garezzio, pour reconstruite la ville. De Garezzio amena vingt-et-une familles génoises avec lesquelles il signa un acte d’habitation en 1470. Ces nouvelles familles devaient relever les maisons écroulées, les protéger en bâtissant des remparts et surveiller la ville contre les pillards. Saint-Tropez devint ainsi le premier bastion de défense de la côte. En contrepartie, les rois de France la déclarèrent “terre de privilège” et ses habitants furent exempts de tout impôt et de toute corvée au bénéfice du comté de Provence, pour réserver leurs efforts financiers et physiques dans le seul développement du village naissant.

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corpse was carried by the Ligurian current and washed up on the shores of the Gulf of Saint-Tropez.

rom its foundation up to the 21st century, through the Torpes legend, the history of Saint-Tropez has been closely linked to the sea, from the merchants passing through to the Etruscans then Greeks who preceded the Romans. The latter exported wine and oil by sea, as in those far-off days the Saint-Tropez peninsular was not accessible by land.

Greek and Roman influences Long before this event, about 2,600 years ago, the Phoenicians settled permanently in Marseille. These Hellenics, Greeks from Asia Minor, quickly established a string of anchor stations in the Mediterranean including Athenapolis somewhere in the Gulf of Saint-Tropez. The Romanisation of Gaul (Pax romana) was just beginning. From Augustus’ reign onwards the Romans colonised the peninsular, with villas (villa, villae, meaning “house” in Latin) and by extension vineyards and farms, throughout the first century. Without a doubt, Greek and Roman influences have helped shape our minds. The fall of the Roman Empire was to have repercussions throughout Western Europe, and our country was to experience all the chaos and destruction that followed with the many invasions.

Carried on the Ligurian current Saint-Tropez probably owes its name to monks from the Saint Victor abbey in Marseille, who named it San-Torpes in the 11th century. The monks owned the seigniory of Saint-Tropez and built a chapel called Ecclesia Sancti Torpetis, in memory of the martyr Torpetius or Torpes. Torpes was an army officer under Nero who in 68 AD was martyred and decapitated in Pisa, under this emperor’s orders, for refusing to renounce his newly-found Christian faith. Left to drift on the currents in a boat with a dog and a cockerel his headless

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“ Contre les Turcs et les ennemis du Roy, du pays et du présent lieu ”

Selon un rituel immuable

En 1558, le 24 juin, afin de donner plus de cohésion à la défense de la cité, le conseil de la communauté décida de nommer de façon permanente, sous le nom de Capitaine de ville, un chef de milice locale chargé de garder la ville “jour et nuit” avec pouvoir de “prendre les hommes nécessaires à la défense, faire mettre en état l’artillerie, acheter de la poudre pour les bombardes et de la poudre fine, et faire commandement à chacun de tenir ses armes en ordre pour être prêt au besoin, sous peine d’un écu d’or contre ceux qui refuseraient d’obéir.” Une délibération du 18 mai 1562 lui ajouta le pouvoir de “prendre des hommes pour faire le guet, aller contre les Turcs et les ennemis du Roy, notre sire, du pays et du présent lieu.” Cette décision fut tour à tour ratifiée par Charles IX, Henri III, Henri IV et Louis XIII, rois de France.

Saint-Tropez - a privileged territory And Saint-Tropez? The peninsular was a long way from becoming the internationally renowned tourist destination we know today. Although it appears that residents in The Middle Ages were not very involved with the sea, it would dominate the lives of new inhabitants who settled at the end of the 15th century. It was in 1470 that Jean de Cossa, Lord of Grimaud whose jurisdiction extended as far as Saint-Tropez, appealed to a Genoese gentleman, Raphaël de Garezzio, to rebuild the town. De Garezzio brought in 21 Genoese families who signed a habitation act in 1470. These new families had to rebuild the collapsed houses, protect them with ramparts and guard the town against pillagers. SaintTropez therefore became the first bastion of defence on the coast. In return the kings of France declared it a “privileged territory” and its inhabitants were exempt from taxes and duties to Provence so all their financial and physical resources could go into developing the village.

Louis XIV ne ratifia pas ces privilèges sans pour autant que la milice bourgeoise de la ville ne perde toutes ses prérogatives. De plus, la communauté, jalouse d’un passé qui lui faisait tant honneur, avait prit l’habitude, les 16, 17 et 18 mai, de célébrer à la fois ces faits historiques et la légende de leur saint patron. Ainsi, depuis 1558 au moins, les hommes de Saint-Tropez, jeunes et anciens, fils, frères, pères, oncles et grands pères, forment à nouveau chaque année, selon un rituel immuable, ce qu’on appelle le Corps de la Bravade en souvenir de leurs ancêtres militaires qui protégèrent la cité.

Garde à vous, présentez armes ! Le 16 mai après-midi, sur le perron de la mairie, devant une foule dense et le Corps de bravade en costumes, au grand complet, le maire de Saint-Tropez remet au Capitaine, par l’intermédiaire du

Against the Turks and enemies of the King, country and this place To give more cohesion to the town’s defences, in 1558 on 24 June the village council decided to appoint a Town Captain as chief of the local militia. He was charged with guarding the town and authorised to requisition “day or night the men necessary to defend the town, to furnish them with weapons, to buy gunpowder for the cannons and muskets, and to order people to fire on anyone who refused to obey orders.” A deliberation on 18 May 1562 added the power “to requisition men to be on the lookout for Turks and enemies of the King, our Sire, country and this place.” This decision was in turn ratified by Charles IX, Henri III, Henri IV and Louis XIII, all kings of France.

An enduring ritual Although Louis XIV did not ratify these privileges, the bourgeois militia did not necessarily lose all their prerogatives. What’s more,

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© Jean-Louis Chaix - Ville de Saint-Tropez

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sortis la veille des coffres en bois et des remises. Une fois parés, les bravadeurs vont marcher à travers rues, passages et ruelles, à deux, à trois, rarement isolés, jusqu’au point de ralliement, jusqu’à la place de la mairie pavoisée dont les pavés vont tout à l’heure résonner. Circulation et stationnement automobiles sont interdits sur certaines voies. La ville depuis deux jours paraît vidée, le temps suspendu. Il est 8h au clocher.

Major, la pique, insigne de sa dignité, puis confie à l’Enseigne le drapeau et reçoit les premiers saluts officiels, celui de la Pique, puis celui du Drapeau. Les 150 à 180 hommes, mousquetaires et marins, se déploient sur la place en un vaste cercle. Le major se rend à l’église et invite le clergé à venir bénir les armes. Il arrive, croix en tête, escorté des garde-saints. Les premiers ordres de commandements retentissent : “Garde à vous, présentez armes” ! Tromblons et fusils se font entendre. La Bravade commence.

La messe dite “des Mousquetaires”

La ville paraît vidée et le temps suspendu

Le 17 mai, c’est le jour de la fête patronale. Depuis ce jour de 1558 où, armes aux poings pour prévenir toute attaque, les Tropéziens se rendaient en procession, hors les murs, à la chapelle rendre hommage à leur saint. C’est là qu’ils prirent l’habitude de tirer les premiers coups de mousquet devant la statue de leur glorieux patron. L’habitude s’amplifia avec les ans à tel point qu’on estime aujourd’hui à plus de 30 000 le nombre de coups de tromblons et de mousquets tirés au cours d’une Bravade, soit près de 400 kilos de

Il sera 8h au clocher. Le 17 mai au matin, alors que le soleil se dresse lentement au dessus de la citadelle, dans l’ombre des logis, ils revêtent leurs costumes de mousquetaires, de marins ou de gardesaints. Chacun refait les mêmes gestes séculaires et se prépare sous le regard des femmes qui veillent et jettent un dernier regard à leurs hommes. Les armes à feu, “tromblons, espingoles et fusils à broches” nettoyés, astiqués et cirés pour mieux claquer, ont été

jealous of a past where they had been so honoured the community was in the habit of celebrating these historic facts and the legend of their patron saint on 16, 17 and 18 May. As a result, every year since at least 1558 the men of Saint-Tropez, young and old, sons, fathers, uncles and grandfathers come together to form what is known as the “Corps de la Bravade”, according to an enduring ritual in memory of their military ancestors who protected the city.

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Blunderbuss and musket fire echo round the square. “La Bravade” has begun.

The town seems empty and time stands still It will begin as the bell tolls 8 o’clock. On 17 May as the sun rises slowly above the Citadelle, men don their traditional musketeer, sailor or holy guard uniforms in their homes. Each performs the same secular gestures when getting ready, under the keen eyes of their womenfolk who check to see that everything is in place. Blunderbusses, muskets and fusils have already been cleaned, polished and waxed, having been taking out of their wooden chests. Once ready the “bravadeurs” march through the streets, passages and alleyways in twos or threes but rarely alone, heading for the rallying point in the bunting-festooned Place de la Mairie, the paving stones ringing to the sound of their feet. Vehicles are banned from certain streets. For two days the town has seemed empty as time stands still. It is 8 o’clock in the bell tower.

Attention! Present arms! On the afternoon of 16 May, on the steps of the town hall in front of a packed crowd with the “Corps de Bravade” in full costume, the Mayor of Saint-Tropez hands over a symbolic pike to the Town Captain, an emblem of his command, then the Deputy Mayor presents the flag to the Standard Bearer and receives the first official salutes to the pike and flag. The 150 to 180 musketeers and sailors form a large circle in the square. The Mayor then goes to the church to ask the priest to bless the arms. He arrives carrying a cross and escorted by holy guards. The first orders of command are given: “Attention! Present arms!”

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poudre. Mais le 17 mai au matin, point de tromblonnade, l’heure est au recueillement, à l’occasion de la messe dite “des Mousquetaires”, célébrée dans une église, trop petite ce jour-là pour accueillir tous ses paroissiens, debout, serrés, coude à coude dans les travées. Ecoutez…

Depuis la nuit des temps Sous la voûte, tandis que bravadeurs et foule mêlée de fidèles et de curieux se pressent pour entonner les chants en l’honneur du Saint Patron, les tambours se mettent à résonner en de longs roulements. Fiers dans leurs plastrons, imperturbables dans leur costume, les bravadeurs sont là. Sous la nef, le Corps de Bravade est au complet et en armes blanches, l’Etat-major prend place devant le maîtreautel. L’église est emplie comme jamais avec, au premier rang, les autorités civiles et militaires conviées. Femmes et jeunes filles en costume de provençales, gants brodés et chapeaux tressés, donnent la main aux enfants durant la cérémonie. Gravité et recueillement se lisent sur les visages. Ecoutez, écoutez bien : “Sant-Troupès”... Ce sont les échos qui se propagent depuis la nuit des temps que vous entendez, les mêmes airs qui se répètent au travers des années et des siècles, les mêmes airs qui portent l’histoire de Saint-Tropez.

Yeux rougis par l’effort, oreilles meurtries Toute la journée, au son lancinant des fifres et des tambours, les bravadeurs vont, inlassablement, se déployer à travers la ville

The Musketeers Mass

Since the dawn of time

The 17th is the saint’s festival. On this day since 1558, when with arms at the ready to prevent any attack, Tropezians paraded outside the city walls to the chapel to pay homage to their saint. That was when they acquired the habit of firing off the first shots of their muskets in front of the statue of their glorious patron saint. This custom gained momentum over the years to the point where today they estimate that over 30,000 rounds are fired in the course of the “Bravade”, which adds up to nearly 400 kilos of gunpowder. But the morning of 17 May is an hour of contemplation during the Musketeers mass, celebrated in a church that is too small to welcome all its parishioners who are packed shoulder to shoulder in the aisles. Let us listen in…

Under the vault, while the “bravadeurs” and a mixed crowd of the faithful and curious gather to sing in honour of the patron saint, the drums begin to roll. Their chests bursting with pride, undaunted in their uniforms, the “bravadeurs” stand to attention. Beneath the nave, the “Corps de Bravade” is at arms and the Staff Officer stands in front of the high altar. The church is packed with high officials and civilian and military authorities who have been invited. Women and girls in Provencal costume wearing embroidered gloves and beribboned hats hold the children’s hands during the service. Everyone solemnly follows the proceedings as the words Sant-Troupès ring out, echoing down through the centuries from the dawn of time and repeated every year, the same ancient songs bearing the history of Saint-Tropez.

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rendre des aubades aux anciens dans l’odeur des explosifs et les tourbillons de la fumée opaque. Jusqu’au soir, au moment de la remise de la pique et du drapeau, devant la mairie, la ville résonnera des décharges de poudre et des ordres du Major. Après minuit, les hommes rentreront épuisés, yeux rougis par l’effort, oreilles meurtries des coups de tromblons. La bravade est terminée.

Fidèles jusqu’au bout Le lendemain, 18 mai, est un autre jour. C’est toute la Provence qu’on retrouve sur le mont Pécoulet. Vers 9 h, aux abords de la chapelle Sainte-Anne, exceptionnellement ouverte, les bravadeurs gravissent lentement, au même rythme et aux sons des vieux airs militaires et traditionnels de fifres, le chemin caillouteux et bordé de chênes liège. Après l’office dans la chapelle devant les ex-voto suivi du traditionnel pique-nique, haut en couleurs, explose tout au long du chemin de Sainte-Anne une interminable et joyeuse farandole multicolore. Les villageois en liesse laissent éclater leur joie, leurs rires et leur bonne humeur provençale. Lors de cette fête champêtre, les plus jeunes et les plus costaux font alors “sauter en l’air” les anciens, les gradés et parfois les personnalités ! Et c’est lors d’un vermouth d’honneur, traditionnellement offert par le Capitaine de ville, que se clôt cette fête unique qui relie, comme un fil invisible, les Tropéziens depuis des générations, tous fidèles, fidèles jusqu’au bout.

With red eyes and ears ringing All day the “bravadeurs” serenade their ancestors to the sound of fifes and drums as they parade through the streets, filling the air with clouds of smoke from their arms. Until the evening when the pike and flag are handed back in front of the town hall, the village resonates to the volleys of musket fire and orders from the Staff Officer. Finally it is after midnight when the men return home exhausted, eyes reddened by their exertions and ears ringing from the blunderbusses. “La Bravade” is over.

Chapel, open especially for the occasion, the “bravadeurs” slowly march up the hill to the rhythm of the traditional military fife band, on a stony path lined with cork oak trees. The thanksgiving service taken in front of the ex-votos is followed by the traditional picnic, a joyful, colourful affair that turns into a giant party with dancing all along the road leading to the chapel. The villagers really let themselves go and have fun. During this garden party, the youngest and strongest throw their elders, officers and sometimes even the VIPs into the air! A glass of vermouth offered by the Town Captain officially closes this unique festival which links like an invisible thread generations of Tropezians, faithful to the end.

Faithful to the end The next day, 18 May, the whole of Provence can be found on Mount Pécoulet. Around 9am on the approach to the Saint Anne

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Patrimoine provençal Provencal heritage

Le mot “Rampeù” signifie en provençal “rappel.” On ne pourrait pas le traduire en anglais par “remember” mais c’est l’idée. “Rampeù” est un rappel incessant des traditions qu’entretient à Saint-Tropez l’association du même nom. A sa création, en 1951, il s’agissait uniquement de danse. Depuis, d’autres volets de la culture provençale sont venus s’ajouter aux activités du groupe folklorique “Lou Rampeù”.

Sixty years of Rampeù The word “Rampeù” in Provencal means “reminder”. Although you cannot translate it as “remember” in English that is the idea behind it. The Rampeù offers a constant reminder of traditions that this eponymous association organises in Saint-Tropez. When it was set up in 1951, it focused solely on dance, but since then other aspects of Provencal culture have been added to the repertoire of the folk group Lou Rampeù.

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eux qui avaient suivi, il y a deux ans à Saint-Tropez, le carnaval provençal, se souviennent avec émotion de la vigueur, l’allant et l’élégance des groupes folkloriques qui avaient participé. Organisé par le Rampèu, l’Escandihado de Grimaud-Cogolin, Lei Magnoti de Sainte-Maxime, la Capouliero de Martigues, la Miougrano de Fréjus, les Tambourinaires de San Sumian avaient conquis les centaines de spectateurs venus admirer les danses et les costumes de ces provençales et provençaux d’aujourd’hui qui perpétuent passionnément ces fêtes d’antan.

et l’usage des instruments traditionnels, galoubet et tambourin, qui furent enseignés puis la création d’une chorale, qui accompagne les danses et anime les grandes cérémonies de la cité, et enfin celle d’une troupe théâtrale.

Un autre Saint-Tropez

Plus de 200 membres actifs participent tout au long de l’année à ces ateliers (danse, chorale, pastorale, groupe de musique ancienne et ouvroir). Créé par Alfred Vachon, Josette et Antonin Bain, le Rampeu est sans doute l’association culturelle la plus importante de la cité. Après Alfred Vachon, quelque temps, Josette Bain la préside depuis 60 ans. S’il se produit régulièrement dans la cité du bailli, le groupe se produit aussi dans le Var et hors du département. Participant à un festival international à Agrigente (Sicile), il en revint avec la récompense suprême. C’est un autre Saint-Tropez dont nous entrouvrons la porte dans ces lignes et que nous vous invitons à venir découvrir… quand vous le souhaitez.

Une culture bien ancrée

Le Rampeù de Saint-Tropez a 60 ans. A l’heure de l’Internet et des réseaux sociaux, un tel anniversaire pourrait prêter à sourire. Mais Saint-Tropez, c’est aussi cela, le carrefour incontournable des patrons du CAC 40, de visiteurs plus modestes séduits par le petit port et ses ruelles, et d’infatigables défenseurs de cette culture bien ancrée dans les esprits. Après la danse, ce fut au cours de ces soixante ans l’étude

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more modest means captivated by the little harbour and streets. For these are the tireless defenders of a culture rooted in the hearts and minds of the locals. In the last 60 years, as well as dancing, they learned to play traditional musical instruments such as the galoubet (similar to a recorder) and tambourin; then they formed a chorus to accompany the dancing and entertain at the town’s major ceremonies, and finally a theatre troupe.

hose who saw the Provencal carnival two years ago in SaintTropez will have vivid memories of the vigour and elegance of the folk groups which took part. Organised by Rampeù, the Escandihado group from Grimaud-Cogolin; Lei Magnoti from Sainte-Maxime; Capouliero from Martigues; Miougrano from Fréjus; and the Tambourinaires of San Sumian were among those who conquered the hearts of the hundreds of spectators who came to enjoy the dancing and costumes, performed by people who reproduce these festivals of yesteryear with such enthusiasm.

Another Saint-Tropez

Over 200 members actively participate throughout the year at these workshops (dance, choral, pastoral, ancient music and sewing). Founded by Alfred Vachon and Josette and Antonin Bain, the Rampeù is probably the town’s most important cultural association. After a short spell under Alfred Vachon, Josette Bain has been president for most of the 60 years. While they regularly perform in Saint-Tropez, the group

A well-rooted culture

The Rampeù of Saint-Tropez is now 60 years old. In these heady days of internet and social networks, an anniversary like this might raise a smile or two. Yet this is another aspect of Saint-Tropez, today such an essential junction for CAC 40 bosses and visitors of

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© Jean-Louis Chaix - Ville de Saint-Tropez

Les 60 ans du Rampeu `

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Patrimoine provençal Provencal heritage Au son des fifres et des tambours

“Ui Ruairc” fondé en 1929 : trois générations de danseurs irlandais de haut niveau qui font partager eux aussi leur culture aussi bien en Irlande que dans le reste de l’Europe, aux Etats Unis, au Canada et même aux Philippines ! Le premier week-end de juin, plusieurs spectacles ont été programmés en ville, à La Ponche, et sur le pré des pêcheurs, lieu chargé de mémoire où tant de générations ont dansé.

Ce soixantième anniversaire a été fêté cette année le lundi de Pâques sur le mont Pécoulet qui avait revêtu ses plus beaux atours : coiffes, dentelles, tissus colorés, fichus, gants brodés… A l’issue de la cérémonie au cours de laquelle hommage a été rendu aux disparus, Josette Bain, Claude Bérard, élu et vice-président, et toute la famille du Rampeù, amis et visiteurs ont assisté les Provençales qui, sur le parvis de la chapelle Sainte Anne, au son des fifres et des tambours, ont refait la danse sacrée de la souche autour du sarment de vigne enflammé. Tout un symbole d’une Provence agricole révolue.

Tout l’esprit du Rampeù

D’origine rituelle (culte dédié à la déesse de la fertilité ?) ou populaire, la danse provençale s’est enrichie par l’apport des maîtres de danse de l’armée et plus particulièrement de la Marine qui ont exercé et transmis cet art jusqu’en 1870. Enchaînées à la suite ou regroupées sous forme de tableaux, les danses évoquent le cycle des saisons qui rythmait la vie provençale, les moissons, les vendanges, les fêtes des corporations et des saints patrons. C’était pour les villageois autant de manifestations populaires pour resserrer leurs liens, faire la fête, manifester leur joie et créer leur histoire commune. C’est tout l’esprit du Rampeù.

A La Ponche et sur le pré des pêcheurs

Le Rampeù, Josette Bain en tête, avec des bravadeurs (Lire page 88) ont rejoint ensuite la place de la mairie pour entonner de nouvelles aubades puis devant l’Oustaou, en l’honneur du Cepoun Serge Astezan, et sur les quais du port d’où tant de marins tropéziens sont partis sur les océans. En cette année 2011 qui consacre 60 ans de riches activités, le Rampeù a invité un groupe folklorique irlandais

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3 1 Spectacle organisé à la Citadelle pour célébrer l’anniversaire du Rampeù. Un groupe folklorique irlandais était invité pour l’occasion Spectacle in the Citadelle celebrates the Rampeù anniversary with an Irish folk group 2 Bruno Rolland, Maire de Ramatuelle, Evelyne Isnard, Conseillère

Municipale et Directrice artistique du Rampeù, Jean-Pierre Tuveri, Maire de Saint-Tropez, Josette Bain, Présidente du Rampeù, Claude Bérard, Vice-président du Rampeù et 1er Adjoint, Vincent Morisse, Maire de Sainte-Maxime 3 Remise de la Marianne d’Or à Josette Bain en présence de Jean-Pierre Tuveri et d’Alain Trampoglieri, Secrétaire général du concours

Marianne d’Or awarded to Josette Bain in the presence of Jean-Pierre Tuvéri and Alain Trampoglieri, Secretary General for the competition 4 Cérémonie organisée début juin salle Jean Despas pour célébrer les 60 ans

du Rampeù créé par Josette Bain

Ceremony organised early June in the Salle Jean Despas to celebrate 60 years of Rampeù started by Josette Bain

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Tropezians left to sail across the oceans. As there will be a host of activities in 2011, the Rampeù invited the Irish folk group, Ui Ruairc which was founded in 1929 and features three generations of top level Irish dancers who have taken their culture not just around Ireland but to the rest of Europe, the United States, Canada and even the Philippines! The first weekend of June saw several shows on in town, at La Ponche and on the Pré des pêcheurs, a place steeped in memories where so many generations have danced.

also goes out to the Var and even further beyond. At the international festival in Agrigento (Sicily) for example, they came away with the top prize. It is another Saint-Tropez we invite you to enter in this short article and to come and discover whenever you wish.

To the sound of fifes and drums

The sixtieth anniversary was celebrated on Easter Monday on Mount Pécoulet, with everyone decked out in all their finery: hats, lace, coloured fabrics, shawls, embroidered gloves, etc. At the end of the ceremony, during which homage was paid to the deceased, Josette Bain, Claude Bérard and the Rampeù family of friends and visitors watched the Provençales re-enact the sacred tree stump dance around a flaming vine shoot to symbolise a bygone era of agriculture in Provence. This was performed in front of the Saint Anne chapel to the sound of fifes and drums.

The spirit of Rampeù

Whether it was originally a ritual (worshipping the goddess of fertility perhaps) or just popular entertainment, Provencal dancing has been enriched by dancers in the army, and especially the Navy, who practised this art and handed down their skills until 1870. Either in chains or groups, the dancing recalls the rhythm of the seasons, the crops and wine harvests so important to Provencal life in the old days, and also festivals for patron saints. For villagers they were a chance to strengthen local bonds and to party, to have fun and in a way to create their shared history, all in the spirit of Rampeù.

At La Ponche and on the Pré des pêcheurs

The Rampeù, with Josette Bain at the head, and the Bravadeurs (see page 88) then arrived at the square in front of the town hall for a little concert then another in front of the Oustaou, in honour of the Cepoun Serge Astezan, and more on the quays where so many

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La Saint-Pierre

Chaque métier, chaque corporation avait, jadis, en Provence son protecteur. Et chaque protecteur, une fête dédiée. En ces temps pas si anciens, la Provence tirait ses revenus de la terre et de l’eau. Aussi ses habitants vivaient-ils des récoltes des champs, de la viticulture et de la pêche, autant d’activités réglées sur les saisons. Pour la mer, Pierre fut choisi. Pierre, protecteur de ces hommes de mer. Pierre, pêcheur historique. Once upon a time in Provence every trade and every corporation had its own protector. And each protector had their own festival. It was a time not so long ago when the people of Provence lived off the land and sea, harvesting their crops in the fields, making wine and fishing, all of which were regulated by the seasons. Peter was the chosen patron saint for men at sea, as he was himself a fisherman.

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fallait. On avait reprisé les costumes. Curé en tête, la procession vive et colorée s’acheminait jusqu’au rivage au son des tambourinaires, parfois sous les salves d’escopettes ou de coups de tromblon. Une sortie en mer à bord des pointus prolongeait la cérémonie par une bénédiction des flots. Alors, des gerbes de fleurs étaient jetées dans les eaux du port ou de la baie.

es saisons étaient fêtées. Les métiers étaient fêtés. Ces fêtes populaires que l’on préparait minutieusement en amont étaient attendues. Elles ponctuaient la vie du village. On y dansait, on y riait, on s’amusait, ensemble. Ces fêtes permettaient ainsi de fédérer les villageois, de brasser les générations, de créer cette idée d’appartenance, cette notion de “clocher”. En juin, près du solstice, la fête de la Saint-Pierre était, dans certains villages du littoral, l’occasion de ne pas sortir pêcher. Certains en profitaient pour repeindre leurs bateaux, teindre et remailler les filets ou jouer aux boules sous le soleil du Midi.

Le bal de la Saint-Pierre a clôturé le jour

Saint-Tropez ne faillit pas à cet usage qui la relie aux siècles passés d’où elle tire ses racines. L’an passé, l’association des amis de la Bravade et des traditions tropéziennes, accompagnée du Cepoun, du Capitaine de ville, des bravadeurs, bien sûr, mais aussi des marins de la SNSM, la société national de sauvetage en mer, et des pêcheurs locaux avec à leur tête, André Raggio (lire page 120), ont suivi avec émotion l’office à l’église. Tous ont participé ensuite à la procession qui s’est étiré dans les ruelles du village, au son des fifres et des tambours de la clique et des chants en l’honneur du saint. Le bal de la Saint-Pierre a clôturé le jour à la Pesquières, non sans avoir brulé auparavant la barque. Eau et feu. Rire et joie et spiritualité…

Des gerbes de fleurs dans les eaux

Comme autant de repères, ces fêtes, issues d’un vieux mélange de religieux et de païen, avaient plusieurs fonctions. L’office religieux, souvent en plein air, démarrait la journée. On rendait grâce. Une procession suivait à travers les rues ou la campagne. On sortait le saint de l’église. La parade se prolongeait par des aubades égayées de danses folkloriques. Jeunes filles et grands-mères avaient passé des jours à tresser des banderoles et des guirlandes de fleurs, s’il le

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often spent days making garlands of flowers and banners. With the priest at the head, the procession would make its way down to the shore to the sound of tambourines and sometimes volleys of musket fire. The ceremony often continued in a traditional pointu so the priest could bless the sea while wreaths of flowers were thrown into the water.

he seasons were celebrated, as were the various trades, with popular festivals that they prepared for in meticulous detail and with great anticipation. They broke the monotony of village life, and were times when people could dance, laugh and enjoy themselves together. The festivals strengthened bonds between villagers, brought different generations together and created a feeling of belonging. In June near the Solstice, the festival of Saint Peter was for some coastal villages a chance not to go fishing. They took advantage of it to spruce up their boats and mend their nets or play a game of boules in the Provencal sunshine.

Saint Peter’s Ball closes festivities

Saint-Tropez is no exception when it comes to feting its heritage and not forgetting its roots. Last year, the friends of the Bravade and Tropezian traditions association, accompanied of course by the Cepoun, Town Captain and bravadeurs, but also seamen from the SNSM, the national lifeboat organisation, and local fishermen with at their head André Raggio (see page 120) attended the church service. It was a very moving occasion and all then took part in the processions through the streets to the sound of fifes and drums and songs in honour of the saint. The day ended on a high note with the Saint Peter’s Ball at Pesquières, after a boat had been ceremoniously burned. Water and fire, laughter and joy and spirituality...

Wreaths in the water

As with so many key dates, these festivals had their roots in pagan and religious ceremonies and served several functions. The day began with a special mass, often outdoors, to give thanks, followed by a procession through the streets or country roads behind a statue of the saint taken from the church for the occasion. Concerts and folk dancing in traditional costume prolonged the parade, while young girls and grandmothers

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Procession et liesse populaire


CinÉma Cinema

Rencontres internationales du cinéma des Antipodes

Le 7e art australien et néo-zélandais à Saint-Tropez 10-16 octobre 2011

C’est un vent venu des mers australes qui souffle sur Saint-Tropez le temps de ces Rencontres cinématographiques. Grâce à la perspicacité et à la passion de son président, Bernard Bories, Saint-Tropez, depuis plus de dix ans maintenant, porte, encourage et promeut le 7e art australien et néozélandais. Des Rencontres internationales uniques en France. The 7th art from Australia and New Zealand in Saint-Tropez 13th edition of Antipodes film festival A wind from the southern seas blows over Saint-Tropez every October during the Antipodes film festival. Thanks to the insight and enthusiasm of its president, Bernard Bories, Saint-Tropez has been encouraging and promoting the 7th art from Australia and New Zealand for over ten years now, an international cinema festival which is unique in France. Drowning de Craig Boreham

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CinÉma Cinema

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A l’image de ces marins explorateurs

’est à une exploration du pacifique sud que l’on est convié chaque mois d’octobre à Saint-Tropez. Une invitation à découvrir d’autres univers, d’autres paysages, d’autres émotions, d’autres sensations. C’est le temps de plonger dans un maelström visuel inédit et de s’immerger dans une multitude d’histoires denses, drôles, dramatiques, fantastiques, si différentes et tellement passionnantes. Plaisirs cinématographiques ? Direction : Saint-Tropez, salle obscure.

“A contre courant du reste du monde, le cinéma australien et néozélandais est toujours aussi dynamique, soulignait Bernard Bories l’année dernière. Il rime avec diversité, singularité, dureté, poésie, humour, sensibilité, découverte et grands espaces.” A l’image de ces marins explorateurs qui partirent naviguer sur les mers australes et qui essaimèrent tant de noms français en cette Terra Australis (Geographe Bay, Naturaliste Reef, Cape Mentelle, Esperance…), voire même en Nouvelle Zélande où quelques noms de rue d’origine française subsistent à Okaroa (Port Louis-Philippe).

Couleurs, chaleur et force

© Mark Rogers

Les Rencontres internationales du cinéma des Antipodes ne sont pas seulement l’occasion de visionner les dernières nouveautés venues de l’autre côté de la Terre. C’est aussi l’opportunité de découvrir et redécouvrir, pour les aficionados, la culture de ces lointaines contrées. L’année dernière, l’installation vidéo multi-écrans de Dr Lisa Anderson montrait des groupes tribaux aborigènes de la région du Lac Mungo, site exceptionnel inscrit au Patrimoine mondial de l’humanité. Les images dévoilaient ce lieu unique, berceau de l’occupation humaine la plus ancienne sur le continent australien. D’autres images, des peintures Aborigènes sur toiles issues d’une collection de passionnés, ont pu faire partager les couleurs, la chaleur et la force d’une peinture qui, en à peine quelques dizaines d’années, a conquis le monde et est devenue un des éléments les plus emblématiques de l’Australie.

En quête de président

En ce début d’été, alors que nous bouclons La Revue du Port de Saint-Tropez, il est encore trop tôt pour connaître la composition du jury. Son président pourrait être Geoffrey Rush ou Hugh Jackman. Pourquoi pas Hugo Weaving ? Naomi Watts est également pressentie. Réponse dans quelques semaines. Idem pour les jurés ! Bernard Bories est encore à Cannes en plein festival. De la Croisette, le passionné président espère ramener dans sa sélection le “sublime film” du réalisateur aborigène Ivan Sen “Toomelah”, présenté à Un Certain Regard et peut-être, en fonction de sa date de sortie en France, le film de Julia Leigh “Sleeping Beauty” montré en compétition.

Predicament de Jason Stutter Lou de Belinda Chayko

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very October we are invited to Saint-Tropez for a journey through the South Pacific, an invitation to discover other worlds, other landscapes, other emotions and sensations. It is a moment to plunge into a visual maelstrom and immerse yourself in a multitude of stories, some intense, others funny, dramatic or simply fantastic, but always so varied and exciting. For an unusual cinematic experience all you have to do is head for Saint-Tropez!

Blame de Michael Henry

Colours, warmth and power

on this Terra Australis (Geographe Bay, Naturaliste Reef, Cape Mentelle, Esperance and others); even in New Zealand some road names have their origins in French such as in Okaroa (Port Louis-Philippe).

This Antipodes Cinema Festival is not just a time to see new films from Down Under, it is also an opportunity for movie fans to discover and rediscover cultures from far-off lands. Last year, Dr Lisa Anderson’s multi-screen video installation featured Aboriginal tribal groups from the Lake Mungo region, an exceptional area now ranked as a UNESCO World Heritage site. The images revealed a unique land, birthplace of the oldest human occupation on the Australian continent. Aboriginal paintings on canvas from a group of enthusiasts who collect this art meant visitors could share in the colours, heat and power of a painting style which in just a few decades has conquered the world and become one of the most iconic elements of Australia.

In search of a president

As “La Revue” went to press at the beginning of summer it was too early to glean any details of who would be in the jury. Its president could be Geoffrey Rush or Hugh Jackman, maybe even Hugo Weaving. Naomi Watts is also on the cards but we will not know for another few weeks. The same goes for the other members of the jury, as Bernard Bories was still at the Cannes Film Festival. Speaking to us from the Croisette, the enthusiastic president says he is hoping to include in this collection the “sublime film” by Aboriginal director Ivan Sen, Toomelah, presented in the Un Certain Regard category in Cannes and also, depending on its release date in France, Julia Leigh’s Sleeping Beauty shown in competition.

In the image of the great explorers

“Always going against what is fashionable in the rest of the world, Australian and New Zealand cinema remains a very dynamic force,” said Bernard Bories last year. “It rhymes with diversity, uniqueness, toughness, poetry, humour, sensitivity, discovery and wide open spaces.” The industry is in the image of explorers who left home to sail the southern oceans and were to leave their mark in the many French names

Preview: Michael Henry’s thriller “Blame”

Some films have already been selected such as the new Nadia Tass movie, Matching Jack (three prizes at the Milan festival – best director, best

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CinÉma Cinema En avant première : le thriller “Blame” de Michael Henry

Quelques films sont déjà sélectionnés comme le nouveau Nadia Tass, Matching Jack (trois prix au festival de Milan - meilleure réalisatrice, meilleur scenario, meilleur film -) et prix Ecrans Seniors au festival de Cannes), la comédie noire néo-zélandaise Predicament de Jason Stutter et le “très beau film” de Belinda Chayko Lou avec John Hurt et Emilie Barclay (qui était en compétition à Cannes pour le prix Ecrans Juniors). Auxquels The tender hook de Jonathan Ogilvie avec Hugo Weaving ou encore le troisième film de Sandra Sciberras Surviving Julia devraient se rajouter, Sandra Sciberra dont tous les films ont été montrés à Saint-Tropez. Le thriller Blame de Michael Henry sera montré en avant première.

Plaisir, intrigue et fascination

Pendant la coupe du monde de rugby

Témoignage partagé par Rosemary Banks, ambassadeur de NouvelleZélande en France, qui a renouvelé ses “sincères remerciements aux organisateurs, partenaires et bénévoles qui travaillent en coulisse et sans lesquels ce festival n’existerait pas” et aux élus “pour leur soutien incessant chaque année.” Les festivaliers avaient eu grand plaisir à visionner Warbrick en 2010, film inspiré du rugby. Ils seront cette année au cœur de l’action puisque le festival coïncide précisément avec la coupe du monde de rugby qui se déroule en… Nouvelle-Zélande ! Et, bien sûr, la compétition de courts métrages pour le 10ème Prix Nicolas Baudin (lire encadré), la présentation de nombreux documentaires et une belle section Antipodes Junior pour le jeune public.

© John Tass-Parker

Et puis, comme d’habitude, il y aura des surprises : peut-être le nouveau film (américain) de Roger Donaldson (président 2008) ainsi que Russian Snark de Stephen Sinclair, nominé l’an dernier pour six récompenses au Qantas Film and Television Awards. “Les films projetés au fil des années ont donné une vision poignante, personnelle et souvent panoramique de l’Australie contemporaine.

Il serait en fait possible d’avoir une vision contemporaine pertinente de la société australienne sous toutes ses facettes et ses complexités au travers des films présentés lors du Festival” se réjouissait l’année dernière David Ritchie, ambassadeur d’Australie en France, qui n’hésitait à souligner “l’alchimie de plaisir, d’intrigue et de fascination” qui prévalait au rendez-vous tropézien.

Matching Jack de Nadia Tass

many facets and complexities through the films shown at the festival,” enthused David Ritchie, Australian Ambassador in France last year who did not hesitate to praise the “alchemy of pleasure, intrigue and fascination” which prevailed at this Saint-Tropez rendez-vous.

screenplay and best film, and the Ecrans Seniors prize at the Cannes festival); the Kiwi black comedy Predicament by Jason Stutter and a “stunning film” by Belinda Chayko called Lou with John Hurt and Emilie Barclay (which was in competition at Cannes for the Ecrans Juniors prize). Added to these are Jonathan Ogilvie’s The tender hook with Hugo Weaving, and Sandra Sciberras’ third film Surviving Julia, which would mean all of Sandra Sciberras’ films will have been shown in SaintTropez. Michael Henry’s thriller Blame will be previewed.

During the Rugby World Cup

A testimony echoed by Rosemary Banks, New Zealand Ambassador to France who reiterated her “sincere thanks to the organisers, partners and volunteers who work behind the scenes and without whom this festival would not exist” and to the town council “for their continuing support each year.” Festival goers thoroughly enjoyed seeing Warbrick in 2010, a film inspired by the game of rugby. This year they will be at the heart of the action as the festival coincides with the Rugby World Cup taking place in New Zealand! And of course there will be the short film competition for the 10th Nicolas Baudin Prize, the presentation of many documentaries and an always superb Antipodes Junior section for the kids.

Pleasure, intrigue and fascination

And as usual there are the surprises: perhaps the new film (American) from Roger Donaldson (president 2008), or Stephen Sinclair’s Russian Snark, nominated for six awards last year at the Qantas Film and Television Awards. “The film projects screened over the years offer a poignant, personal and often panoramic vision of contemporary Australia. It is possible to come away with a relevant vision of modern Australian society in all its

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Exposition Exhibition

Henri Manguin “Paysages méditerranéens”

Musée de l’Annonciade jusqu’au 3 octobre

L’Annonciade, le musée de Saint-Tropez, organise cet été 2011 une exposition inédite consacrée à Henri Manguin (1874-1949) qui voua sa vie à la peinture. Cette exposition est inédite dans le sens où seules les œuvres des années de jeunesse font l’objet de cette manifestation. Elle est inédite aussi car seuls les paysages ont été retenus. A travers quarante peintures et aquarelles issues de collections publiques et privées, les paysages que nous offre l’artiste traduisent sa joie de vivre, son optimisme et, thème cher aux fauves, sa quête d’une Arcadie où tout est « luxe, calme et volupté ».

B io e x pre s s

Dialogue avec les choses et la nature “Considérer l’œuvre de Manguin (lire encadré) entre 1900 et 1914, c’est d’abord observer l’émergence d’une personnalité artistique, remarque Jean-Paul Monery, conservateur en chef du musée de l’Annonciade. Durant cette période se dessine la logique d’une œuvre qui le fait d’emblée entrer dans la couleur. Pas de théories, pas de problèmes. Le vocabulaire explosif de l’époque fauve est devenu un style de conquête qui affirme l’amoureux dialogue d’Henri Manguin avec les choses et la nature.”

Demeurer fidèle à son chant du bonheur et de la couleur Au contact de la lumière méditerranéenne qu’il découvre en 1904 à Saint-Tropez, et où il ne cessera de séjourner longuement, Manguin hausse ses tons qui restent toutefois attachés au motif plus qu’ils ne répondent à la recherche d’une expression décorative. La violence des couleurs pures : les jaunes, les verts, les rouges, les bleus et les mauves qu’il affectionnait particulièrement ne provoque pas chez lui de débordements, ni d’outrages. Il reste maître de ses sensations et de ses effusions. “Son mérite est de n’avoir pas voulu dépasser sa mesure, d’avoir su, à une époque où un jeune artiste était facilement tenté par la surenchère, garder assez de calme pour accomplir l’œuvre qui lui convenait. Demeurer à jamais fidèle à son chant du bonheur et de la couleur.”

« Tel était Manguin, plein de franchise et d’enthousiasme, violent, exquis, passionné dans son être comme dans son art. » Charles Terrasse

1874 : Naissance à Paris, le 23 mars au 21 rue de Dunkerque 1880 : Décès de son père, laissant un héritage 1890 : Arrête ses études au Lycée Colbert pour se consacrer à la peinture 1891 : S’inscrit à l’école des Arts décoratifs. Rencontre et se lie d’amitié avec Albert Marquet et Matisse 1894 : Rentre à l’Ecole des Beaux Arts dans l’atelier de Gustave Moreau 1895 : Découvre l’œuvre de Cézanne 1896 : Rencontre Jeanne Carette qu’il épousera en 1899 1902 : Première participation au Salon des Indépendants. Il rencontre Pissarro. 1904 : Premier séjour à Saint-Tropez, dans la villa “La Ramade”. Se lie d’amitié avec Paul Signac. Participation au Salon des Indépendants et au Salon d’Automne. 1905 : de mai à octobre, est à Saint-Tropez, à la villa “Demière”. Marquet le rejoint. Série des 14 Juillet à Saint-Tropez. Expositions chez Druet et Weill. 1906 : Vollard achète 150 toiles à Manguin. Long séjour à Cavalière, rencontre Théo Van Rysselberghe et se lie d’amitié avec Cross. rejoint Matisse à Collioure au mois de juillet. Diverses expositions dont une itinérante en Allemagne 1907 : Bernheim Jeune achète 9 toiles et 24 dessins à Manguin. Exposition personnelle chez Druet. Séjour à Saint-Tropez au mois de mai. 1911 : Eté à Sanary 1920 : De juillet à octobre, Manguin est à la Villa “L’Oustalet”, qu’il achètera quelques années plus tard. 1922 : Offre une œuvre pour la création du musée de Saint-Tropez 1924 : Travaille à Marseille dans l’atelier de Marquet. A partir de Juillet, il fait un périple à La Rochelle, Bordeaux et Sète puis revient à Saint-Tropez en août 1934 : Georges Grammont, futur donateur du musée de l’Annonciade, achète son premier Manguin. 1936 : Manguin participe au projet de création du musée de l’Annonciade 1942 : Revient à Paris et peint en vallée de Chevreuse chez sa fille Lucile 1949 : Peu après la célébration de ses 50 ans de mariage avec Jeanne, Manguin quitte Paris pour Saint-Tropez où il meurt

« Celui-ci ignorait le sectarisme esthétique qui altère souvent le jugement de certains artistes. Ce beau peintre, passionné de son art, était sans “parti pris”. » André Dunoyer de Segonzac

« Des deux amis, chacun savait que l’autre travaillait comme lui, de tout son être, avec constance et fidélité et chacun gardait jalousement les deux toiles qu’il avait de l’autre. » Madame Albert Marquet

« Il y a des tableaux, disait Mac Orlan, devant lesquels on a seulement envie d’allumer une bonne pipe et de s’asseoir pour les regarder. Si ce simple geste peut imposer silence aux exégètes ou aux esthètes aussi fumeux qu’encombrants que sont souvent les critiques d’art, c’est toujours cela de gagné. Manguin est de ceux qui découragent les bavardages et les analyses (…). Il s’agit d’un artiste qui défie toute classification, qui est toujours resté libre en marge des mouvements et des écoles (…). Dans chaque tableau de Manguin, il est midi, la lumière chante, glisse sur l’eau calme, la chair épanouie, les fleurs ouvertes ou les fruits mûrs, c’est l’heure exacte du bonheur présent. » Pierre Cabanne Saint-Tropez

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© Droit réservé

Exposition Exhibition

Un catalogue de 120 pages accompagne l’exposition. Il permet de découvrir l’œuvre d’Henri Manguin, des années 1900-1912, à travers plusieurs thèmes : les paysages, abordés par Marie-Caroline Sainsaulieu, rédactrice du catalogue raisonné de Manguin; la critique et la réception de son œuvre durant ces mêmes années, analysées par Jean-Paul Monery, conservateur en chef du musée de l’Annonciade; les ateliers parisiens de l’artiste, étudiés par le petit-fils de l’artiste, Jean-Pierre Manguin. A 120-page catalogue accompanies the exhibition. You can discover Henri Manguin’s work from 1900-1912 in a range of articles: the landscapes, as discussed by Marie-Caroline Sainsaulieu, editor of an analytical catalogue on Manguin; criticism and reception of his work during the same period, as analysed by Jean-Paul Monery, curator of the Annonciade Museum; and the artist’s studios in Paris, examined by his grandson, Jean-Pierre Manguin.

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Ouvert tous les jours en juillet/août De 10h à 12h et de 14h à 18h Sauf le mardi à partir du 1er septembre Prix d’entrée : 5 € (plein tarif), 3 € (tarif réduit) Musée de l’Annonciade Place Grammont Tél : 33 (0)4 94 17 84 10


Henri Manguin

This summer 2011 the Annonciade Museum of Saint-Tropez is hosting an unusual exhibition focused on Henri Manguin (1874-1949) who devoted his life to painting. The exhibition is highly unusual as it features only his early works, the paintings he did in his youth. It is also remarkable because only the landscapes have been selected. Through the 40plus paintings and watercolours from private and public collections, the landscapes show us an artist expressing his joie de vivre, his optimism and a theme close to a Fauve artist’s heart, his quest for Arcadia where everything is “luxurious, peaceful and voluptuous”.

Dialogue with things and nature “Looking at Manguin’s work [see panel] between 1900 and 1914 is to observe the emergence of an artistic personality,” remarks Jean-Paul Monery, the Annonciade Museum’s curator. “During this period, the work’s logic emerges immediately as a result of the colour. No theories, no issues. The explosive vocabulary of the Fauvism period became a conquering style which affirms the loving dialogue Henri Manguin had with things and nature.”

Staying true to his song of happiness and colour Dazzled by the Mediterranean light, which he discovered in Saint-Tropez in 1904 and where he continued to stay for long periods at a time, Manguin heightens his tones although they remain more attached to the motif than merely a response to the search for decorative expression. The vividness of the pure colours, the yellows, greens, reds, blues and mauves that he was particularly fond of are not excessive or outrageous in his work. He remains master of his feelings and outpourings. “To his credit he never wanted to go too far. He knew, at a time when young artists were easily tempted to go overboard, to stay calm and accomplish work that suited him, staying faithful to his song of happiness and colour.”

© Droit réservé

“Mediterranean Landscapes”

B io e x pre s s

1874: Born in Paris, 23 March at 21, rue de Dunkerque. 1880: Father dies leaving him an inheritance. 1890: Stops his studies at the Lycée Colbert to concentrate on painting. 1891: Enrolls at the School of Decorative Arts, meets and makes friends with Albert Marquet and Matisse. 1894: Returns to the School of Fine Art to the studio of Gustave Moreau. 1895: Discovers the work of Cézanne. 1896: Meets Jeanne Carette who he will marry in 1899. 1902: First showing at the Salon des Indépendants (independent artists fair). Meets Pissarro. 1904: First trip to Saint-Tropez staying in La Ramade villa. Becomes friends with Paul Signac. Takes part in the Salon des Indépendants and Salon d’Automne. 1905: From May to October is in Saint-Tropez at the Villa Demière. Marquet joins him. The 14th of July series in Saint-Tropez. Exhibitions at Druet and Weill. 1906: Vollard buys 150 Manguin canvasses. Long stay in Cavalière, meets Théo Van Rysselberghe and makes friends with Cross. Joins Matisse in Collioure in July. Various exhibitions including a touring one in Germany. 1907: Bernheim Jeune buys nine Manguin canvasses and 24 sketches. Solo exhibition at Druet. Stays in Saint-Tropez in May. 1911: Summer in Sanary. 1920: From July to October, Manguin is at the Villa L’Oustalet, which he will buy a few years later. 1922: Offers a painting towards the setting up of a museum in Saint-Tropez. 1924: Works in Marseille in Marquet’s studio. In July he makes a round trip to La Rochelle, Bordeaux and Sète before returning to Saint-Tropez in August. 1934: Georges Grammont, future donor to the Annonciade Museum, buys his first Manguin. 1936: Manguin contributes to the project of setting up the Annonciade Museum. 1942: Returns to Paris and paints in the Chevreuse Valley at the home of his daughter Lucile. 1949: Shortly after celebrating 50 years of marriage to Jeanne, Manguin leaves Paris for Saint-Tropez where he dies.

« This one ignored the aesthetic sectarianism which often marred the judgement of certain artists. This fine painter was passionate about his art, without taking sides. » André Dunoyer de Segonzac

« With these two friends, each knew that the other « That was Manguin, full of candour and enthusiasm, worked like him, with steadfastness and accuracy, and violent, exquisite, as passionate as a human being as he each jealously guarded the two paintings that he had was in his art. » Charles Terrasse by the other. » Madame Albert Marquet « There are paintings, said Mac Orlan, in front of which one only has the desire to light a good pipe and sit down to look at them. If this simple gesture can silence the interpreters or aesthetes, as woolly-minded as they are troublesome, who are often art critics, something has been gained. Manguin is one of those who do not invite idle chatter and analysis (…). He is an artist who defies any classification, who always remained at liberty on the margins of movements and schools (…). In every Manguin painting it is noon, the light sings, slides over a calm water, the flesh blooms, the flowers are open or the fruit ripe, it is the hour when happiness is present. » Pierre Cabanne Saint-Tropez

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Exposition Exhibition

© Jean-Louis Chaix - Ville de Saint-Tropez

La Maison des Papillons 20 ans d’émerveillement

Le musée des papillons rassemble une sélection de toutes les espèces diurnes de France réunie par Dany Lartigue au cours de plusieurs décennies de recherche personnelle. Autant dire, un trésor ! Certains de ces spécimens sont protégés, en voie d’extinction ou rarissimes tel l’Apollon noir chassé dans le Mercantour des Alpes Maritimes il y a quelques années. Le musée fête cette année “vingt ans d’émerveillement et de découverte.” Rétrospective.

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a Maison des Papillons sera un jour musée municipal. Ainsi en ont décidé l’an passé lors d’une assemblée générale les membres de l’association des amis du musée. Est-il nécessaire de rappeler la richesse, la qualité et la rareté de ce lieu unique au monde ? Pour ceux qui ne connaissent pas la maison, il est urgent de vous rendre, toute affaire cessante, rue Etienne-Berny. Numéro ? Vous ne pourrez pas vous tromper !

L’univers coloré des lépidoptères L’homme à l’éternel polo rayé bleu et blanc a une double casquette : connu pour son œuvre picturale aussi abondante qu’originale, terriblement ludique et (apparemment) si légère, il cultive depuis des lustres la passion des papillons. Dans son atelier, il peint. Dans la campagne, il chasse, filet en main. Depuis le 1er avril et jusqu’au 31 octobre, Dany Lartigue présente une exposition rétrospective qui retrace deux décennies de découvertes dans l’univers coloré des lépidoptères. Saint-Tropez

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Dany Lartigue

20 years of wonder The butterfly museum boasts a selection of all the species found in France collected by Dany Lartigue over several decades of research into these ephemeral creatures. Suffice to say it is a treasure trove! Some of the specimens are protected species, either on the verge of extinction or extremely rare such as the black Apollo that was so sought after by collectors several years ago. This year the museum celebrates “Twenty years of wonder and discovery” with a retrospective.


© Jean-Louis Chaix - Ville de Saint-Tropez

Une cure d’émerveillement ! A bientôt 90 printemps, l’artiste n’a rien perdu de son enthousiasme et de sa « capacité d’émerveillement » qu’il communique à chacune de ses expositions. « Les papillons ont un pouvoir de charme et d’éblouissement universel, sourit-il, qui soignent l’âme des gens et touchent tout le monde, quelles que soient la langue et le pays d’origine. Le but du musée, c’est d’offrir une cure d’émerveillement et de découverte de mondes inconnus ».

Double anniversaire Au cours des conférences qu’il a pu donner, Dany Lartigue s’est lié avec nombre de sommités scientifiques de la spécialité (tel

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le professeur Descimon ou Jean-Claude Weiss...). Plusieurs mécènes ont enrichi le fonds du musée en faisant des dons « en nature » (le fonds Hanoteau) d’une très grande importance. Le musée s’est par ailleurs porté acquéreur de certains spécimens rares. En cette année 2011, la Maison des Papillons fête donc un double anniversaire : les 20 ans de sa création et les 90 ans de son créateur, peintre et entomologiste reconnu.

Plus de 4000 visiteurs par an C’est l’occasion de retracer l’histoire de cet étonnant muséemaison, situé au cœur du village à deux pas du port, à travers une exposition qui présente les plus belles œuvres du fabuleux fonds de ce temple dédié aux papillons. « J’ai ressorti des boîtes

ne day La Maison des Papillons will be a municipal museum: that was the decision taken last year during the annual general meeting of the friends of the museum. Is it necessary to remind everyone of the riches to be found here, the quality of the specimens and the rarity of this unique place? For those who do not know it, we urge you to drop everything and go and see it on rue Etienne-Berny. And what is the number of the house? You can’t miss it!

A course in wonder!

The colourful world of the Lepidoptera

A double anniversary

Always dressed in a blue and white striped polo shirt, Dany wears two hats: he is famous for his illustrations that are as abundant as they are original, very playful (apparently) and light, and he has been passionate about butterflies since before he could walk. In his studio he paints. In the countryside he ventures out, net in hand, to look for specimens. From 1st April until 31 October, Dany Lartigue is having a retrospective exhibition which retraces two decades of discovery in the colourful world of the Lepidoptera.

At conferences, Dany Lartigue has been linked with many leading scientists in this field (such as Professor Descimon and Jean-Claude Weiss). Several patrons have boosted the museum’s collection by making considerable donations “in kind” (the Hanoteau fund), and it has also acquired some very rare specimens. In 2011 the Maison des Papillons is celebrating a double anniversary: 20 years for the museum and the 90th birthday of its famous founder, painter and entomologist.

Nearly 90 years old, the artist has lost none of his enthusiasm and “capacity for wonder” that he communicates to all through his exhibitions. “ Butterflies have a universal power to charm and dazzle, they sooth our souls and touch everyone, whatever their language or country of origin,” he smiles. The museum’s goal is “to offer a course in wonder and discovery of unknown worlds”, he says.

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© Jean-Louis Chaix - Ville de Saint-Tropez

sensationnelles, s’amuse Dany Lartigue, comme les morphos d’Amérique du Sud, les ornithoptères d’Indonésie et de NouvelleGuinée ou bien encore les Delias, des spécimens que l’on trouve aux Philippines ou en Australie ». L’actuelle maison des papillons accueille plus de 4000 visiteurs par an, un chiffre en constante augmentation malgré une fermeture trois mois dans l’année et une ouverture partielle le reste du temps.

Dans l’atelier du peintre Si aujourd’hui, la collection compte plus de 35 000 sujets épinglés dans des boîtes ou déjà mis en scène sur les fameux fonds paysagers qui les restituent dans leur milieu naturel (une invention de Dany Lartigue), Dany n’en oublie pas pour autant les

Over 4,000 visitors a year It is an opportunity to retrace the history of this astonishing museum-house, in the heart of the village a stone’s throw from the port, through an exhibition presenting the finest works of this fabulous temple to butterflies. “I am bringing out some sensational boxes,” he says, “such as the Morpho butterflies from South America, the Ornithoptera of Indonesia and New Guinea and the Delias found in the Philippines or Australia.” Today the house of butterflies attracts over 4,000 visitors a year, a figure that is constantly on the rise despite the house being closed for three months of the year and only partially open the rest of the time.

débuts balbutiants du musée (sa maison), sa première exposition et sa collection d’à peine 4 500 papillons en 1991. La grande réussite du musée, c’est bien l’émotion que ses pensionnaires suscitent, comme en témoigne le livre d’or dans lequel l’enthousiasme se conjugue dans toutes les langues. « J’ai vu une Américaine pleurer d’émotion. Vous m’avez fait l’un des plus grands bonheurs de ma vie, m’a-t-elle confié ». La rétrospective s’ouvre au rez-de-chaussée par une exposition de coléoptères de la fameuse collection Hanoteau, de papillons exotiques et des collections privées issues des différents dons. A l’étage, le public peut visiter l’atelier du peintre et sa collection personnelle. Une petite brochure retrace l’histoire du musée. Elle est disponible à l’accueil.

in 1991. The museum’s huge success is down to the emotion its residents arouse among visitors, as is clear from the enthusiastic comments made in the guest book in all languages: “I saw an American lady in tears. You have given me one of the happiest experiences of my life, she confided to me.” The retrospective opens on the ground floor with an exhibition of the Coleoptera from the famous Hanoteau collection, and exotic butterflies and private collections from various donations. Upstairs the public can visit the artist’s studio and see his personal collection. A leaflet retraces the museum’s history and is available at reception.

In the studio Today the collection has over 35,000 subjects pinned in their boxes, or already staged in settings, which recreate their natural habitat (a Dany Lartigue invention), yet Dany has not forgotten the early days of the museum (his house), his first exhibition and his collection which had barely 4,500 butterflies

Rétrospective « 20 ans d’émerveillement et de découvertes » Jusqu’au 31 octobre à la Maison des Papillons, 9 rue E. Berny Tél. 04 94 97 63 45. Ouvert tous les jours de 14h30 à 18h (fermé le dimanche) et lundi, mercredi, vendredi, le matin de 10h à 12h30. Entrée payante Retrospective: “Twenty years of wonder and discovery” until 31 October at the Maison des Papillons. Open daily from 2.30pm to 6pm (closed Sundays) and on Monday, Wednesday and Friday from 10am to 12.30pm. Entrance fee.

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Exposition Exhibition

Anna Chromy à Saint-Tropez Sculptures monumentales

Du 1er juillet au 10 octobre

Tout l’été et jusqu’en octobre, la Ville de Saint-Tropez accueille dans ses sites les plus remarquables quatorze sculptures monumentales en bronze et en marbre de Carrare de l’artiste Anna Chromy. Peintre et sculpteur d’inspiration symboliste et surréaliste, Anna Chromy pratique un art visionnaire aux confins d’un imaginaire en totale introspection. Rencontre et invitation à une promenade de place en place…

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ée sur les rives de la Moldava, fleuve qui lie ma place de naissance, Cesky Krumlov, avec Prague, la ville de ma mère, je suis une enfant de la ville. Magnifiques châteaux Renaissance et splendides églises Baroque avec leurs décors sculpturaux ont profondément marqué mon enfance.” Ainsi débute-t-elle le récit de sa vie. “Quand nous avons été obligés de quitter notre pays, j’ai pris de mes amis en pierre sur le Pont Charles un dernier adieu plein d’émotions. Ma jeunesse en Autriche, à Salzbourg puis à Vienne, m’a donné ma langue maternelle et un passeport pour la vie qui porte, près du mot “pays”, la mention “Union Européenne”. C’est vrai, je me sens d’abord un membre de cette communauté culturelle et spirituelle appelée Europe.”

Paris-Rive gauche Après avoir grandi en Autriche, Anna Chromy vit désormais dans la Principauté de Monaco, après quelques détours, et crée ses œuvres à Pietra Santa en Italie. Son inspiration vient de la musique, l’Opéra en particulier, de la danse classique et des mythes anciens. “Dernière de quatre filles, je suis la seule

à avoir héritée du talent artistique de mon père. Sa musique ne m’a jamais quittée, elle a exercée une influence considérable sur mes premières sculptures. Ma famille n’ayant pas les moyens de m’envoyer à l’académie, j’ai du attendre mon arrivée à Paris avec mon mari pour découvrir un monde nouveau : le Louvre, la civilisation française, les écrivains et philosophes existentialistes comme Albert Camus et Sartre, et des artistes étrangers comme Salvador Dali et Picasso qui avaient choisi la Ville Lumière comme terre d’accueil. Je décidais de rester et m’inscrivais aux Beauxarts et à l’académie de la Grande Chaumière, sur la Rive Gauche.”

Retrouver mes racines “Mon amour allait à la peinture et rien d’autre. Et, malgré les influences reçues à Paris, mon héritage centre européen resurgissait avec force. Le surréalisme de Max Ernst, René Magritte et surtout Dali (mes premiers grands amours en peinture) s’effaçaient devant une approche plus visionnaire et l’utilisation de teintes douces à la Turner, proche des artistes tchèques et slovaques et du réalisme fantastique de Vienne.” “La vie est imprévisible et souvent cruelle. Un grave accident

Monumental sculptures All summer until October the town of Saint-Tropez is hosting 14 monumental sculptures in bronze and Carrara marble by Anna Chromy. A painter and sculptor inspired by symbolism and surrealism, Anna Chromy produces visionary art that is on the frontier of an imagination offering total introspection. Welcome to an invitation to stroll round the town’s most famous sites to view these artworks.

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orn on the banks of the Moldava, a river which links my birthplace, Cesky Krumlov, to my mother’s town, Prague, I am a child of the city. The magnificent Renaissance castles and splendid Baroque churches with their fine sculptural decoration made a deep impression on my childhood.” This is how she begins the story of her life. “When we were forced to leave our country, I took my friends onto the beautiful Charles Bridge for a final emotional farewell. My youth spent in Austria, Salzburg then Vienna gave me a new mother tongue language and a passport to life in the European Union. And it’s true, I feel myself above all to be a member of this cultural and spiritual community called Europe.”

Paris Left Bank Having grown up in Austria, Anna Chromy now lives in the Principality of Monaco after a few detours, and creates her works in Pietra Santa in Italy. Her inspiration comes from music, particularly opera, classical dance and the ancient myths. “Last of four daughters I am the only one to have inherited my father’s artistic talent. His music has never left me and significantly influenced my early sculptures. As my family could not afford to send me to an academy, I had to wait until I arrived in Paris with my husband to discover a new world: the Louvre, French civilisation, writers and existentialist philosophers like Albert

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De gauche à droite : Guitar player. Bronze. Place de la Garonne Chronos II. Bronze. Rue des Remparts Europe. Bronze, marbre, cristal Swarovski. Jardin du Musée de l’Annonciade Trumpet player. Bronze. Place de la Garonne Sisyphe. Bronze. Quai Jean Jaurès Les sculptures de petite et moyenne dimensions en bronze et en marbre de Carrare sont exposées chez Francesca Donà Fine Jewellery Art Gallery 12, rue de la Ponche à Saint-Tropez Small and medium-size sculptures in bronze and Carrara marble are on display at Francesca Donà Fine Jewellery Art Gallery

m’empêchait de continuer ma peinture pendant six ans. J’essayais la sculpture. Entre temps, j’avais établi ma résidence sur la Côte d’Azur près de la frontière Italienne. Le centre de la sculpture européenne à Pietrasanta et Carrare en Toscane étaient plus facilement joignables. En Italie, j’eus spontanément le sentiment de retrouver une grande part de mes racines, une foi profonde, un pays où la vie se déroule sur la scène et qui dispose des plus grands trésors artistiques du monde.”

Combats le mal et la laideur par l’inspiration et la beauté En composant la rigueur de ses origines avec l’amour pour la mythologie grecque et l’opéra, Anna Chromy a su créer des sculptures fantastiques qui amènent l’observateur et amateur d’art dans un voyage aux origines de l’Europe et de l’être humain,

Camus and Sartre, and foreign artists like Salvador Dali and Picasso who chose to make their home in the “City of Light”. I decided to stay and enrolled at the Beaux Arts (fine art) Academy and the Grande Chaumière Academy on the Left Bank.”

Rediscovering my roots “My love was for painting and nothing else. And despite all the influences raining down on me in Paris, my central European heritage emerged with force. The surrealism of Max Ernst, René Magritte and above all Dali (my first great loves in painting) were eclipsed by Turner’s more visionary approach and use of softer tones, closer to Czech and Slovak artists and the fantasy realism of Vienna. However, life is unpredictable and often cruel. A serious accident stopped me painting for six years so I tried my hand at sculpture. Meanwhile, I was living on the Côte d’Azur near the Italian border and the European sculpture centre at Pietrasanta and Carrara in Tuscany were easier to reach. In Italy I quite spontaneously had the feeling that I had rediscovered a big part of my roots; a deep faith, it’s a country where life unfolds on stage and where there are so many of the world’s great artistic treasures.”

du berceau de la culture européenne jusqu’à la beauté de l’esprit multiculturel contemporain. “Le cercle était bouclé. La beauty se réaffirmait de manière mystique. L’antiquité gréco-romaine, la Renaissance et le Baroque des Médicis et des papes, tout semblait me dire “Anna ne désarme pas, combats le mal et la laideur par l’inspiration et la beauté”. C’est ici, dans cette partie bénie de l’Europe, que j’ai trouvé l’inspiration de créer mes sculptures en bronze et en marbre, que j’ai trouvé la force, le matériel et l’assistance pour sculpter le “Manteau de la conscience”, symbole de l’amour et de la compassion, en tant que témoin d’un monde meilleur à venir.”

Battling evil and ugliness with inspiration and beauty By combining the austerity of her origins with a love of Greek mythology and opera, Anna Chromy has created fantastic sculptures which lead the observer and art lover on a journey to the origins of Europe and the human being, from the cradle of European culture to the beauty of the contemporary multicultural spirit. “The circle was completed. Beauty reasserted itself in a mystical way. Greco-Roman antiquity, the Renaissance and the Baroque era of the Medici and popes, all seemed to be saying to me “Anna don’t give up the fight, combat evil and ugliness with inspiration and beauty.” It was here in this blessed part of Europe that I found inspiration to create my bronze and marble sculptures, where I found the strength, material and assistance needed to sculpt the “Cloak of conscience”, a symbol of love and compassion, a witness of a better world to come.”

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Exposition Exhibition

Rencontres culturelles Saint-Tropez sous le signe de l ’Afrique

Après l’Argentine en 2010, Saint-Tropez honore cette année l’Afrique. La municipalité a souhaité organiser un programme inédit de rencontres et de manifestations culturelles à propos du continent africain autour duquel tant de marins tropéziens ont navigué, dès le XVIe siècle…

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es premières incursions se déroulèrent sur la côte barbaresque dès les années 1540 à la recherche du précieux corail. Quelquesuns passèrent le détroit de Gibraltar à la fin du XVIe siècle pour commercer sur les côtes marocaines puis aux Canaries. Il faut toutefois attendre le début du XIXe siècle pour les trouver plus nombreux et plus au sud, sur la côte Ouest, tout d’abord, au Sénégal et dans le golfe de Guinée puis, de façon tout aussi fréquente, sur toute la côte Est, depuis Madagascar au Sud jusqu’en Somalie au Nord.

“Paroles de baobab” A l’occasion de la fête de la musique (21 juin), la municipalité a programmé le spectacle “Paroles de baobab” du conteur et griot gabonais, Rémi Boussinguy. Accompagné d’instruments traditionnels, sa voix chaleureuse offre au public des récits souvent facétieux, peuplés d’animaux, de sages et de magiciens. “Paroles de baobab” est un bouquet de contes qui peuvent varier au gré de l’humeur du conteur et de la respiration du public. “A cette époque là, l’homme et l’animal parlaient la même langue, le lion mangeait à la table du roi, l’éléphant passait ses soirées avec les princes du

royaume…”. Trois heures après, parole de griot, vous y êtes encore et c’est vous qui dinez entre le lion et le roi !

Latécoère : le premier à avoir relié par les airs l’Afrique et la France Pierre-Georges Latécoère était un industriel visionnaire. On lui doit cette phrase : “J’ai refait tous les calculs. Ils confirment l’opinion des spécialistes : notre idée est irréalisable. Il ne nous reste plus qu’une chose à faire : la réaliser.” Au début du siècle dernier, en plein essor de l’aviation, il fut des premiers constructeurs parmi lesquels le premier avion de ligne ayant traversé l’Atlantique Sud et obtenu pas moins de 18 records mondiaux. Une exposition unique lui est consacrée du 24 juillet au 18 août, salle Jean-Despas et sur l’aventure de l’Aéropostale et de ses héros, Mermoz, Guillaumet et Saint-Exupéry.

“Afrique, sur la piste des jouets” Cette exposition originale est présentée jusqu’au 20 août dans la salle d’audience de l’ancien tribunal, rue Gambetta. Au total,

After Argentina in 2010, Saint-Tropez celebrates Africa. The town wanted to organise a unique programme of cultural events focusing on the African continent to which so many Tropezian seamen sailed, starting in the 16th century.

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he first forays took place on the Barbary Coast in the 1540s in the search for valuable coral. Some passed through the Strait of Gibraltar at the end of the 16th century to trade on Moroccan shores then in the Canaries. However it was not until the early 19th century that many more ventured out further south, first to the west coast, notably Senegal and the Gulf of Guinea then just as frequently to the east coast from Madagascar in the south to Somalia in the north.

with animals, sages and magicians. “Paroles de baobab”, is a collection of stories which vary to suit the mood of the storyteller and his audience. “In those days man and animal spoke the same language, the lion ate at the table of the king, the elephant spent his evenings with the princes of the kingdom…” Three hours later, you are still there and it is you who is dining with the lion and the king!

Latécoère: first to link Africa and France by air

“Paroles de baobab” For the Fête de la Musique (21 June), the town has selected a show entitled “Paroles de baobab” by the Gabonese storyteller and travelling poet and musician, Rémi Boussinguy. Accompanied by traditional instruments, his warm friendly voice offers his audience recitals that are often very funny, and always peopled

Pierre-Georges Latécoère was an industrial visionary. We owe this famous phrase to him: “I went over all the calculations again. They confirm the opinion of the specialists: our idea is feasible. There’s just one thing left to do: make it happen.” To learn more about the life and work of Pierre-Georges Latécoère, the Aéropostale venture and its heroes, Mermoz, Guillaumet and Saint-Exupéry, don’t miss the

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Exposition Exhibition

une centaine de jouets originaux (originaires du Burkina Faso, de Côte d’Ivoire, du Sénégal, du Mali, du Ghana, du Togo ou du Cameroun) fabriqués avec des matériaux naturels comme des tiges de manioc, du bois de palmier, des calebasses ou des matériaux de récupérations (boîte de conserve, chambre à air, fil de fer) par des enfants et collectés par deux enseignants, Joëlle Desseigne et Denis Lavoisier.

Hommage à Léopold Sedar Senghor

Dans le cadre des Ailes de Saint-Tropez et en partenariat avec la fondation Latécoère, la Ville organise une soirée prestige, le 23 juillet, à la citadelle. A cette occasion, Cheick Modibo Diarra, président de Microsoft Afrique, animera, à la suite d’une introduction de Jean-Pierre Tuveri, maire de Saint-Tropez, une conférence. Un film rappellera l’épopée de l’Aéropostale qui a débuté il y a un siècle avec les premiers vols du Breguet 14 depuis Toulouse jusqu’à Saint-Louis du Sénégal. Cette projection sera suivie de la remise, par la fondation Latécoère, du prix de l’innovation. Un concert de l’émouvant duo de chanteurs maliens, Amadou et Mariam, devrait conclure cette soirée sous les étoiles de Saint-Tropez (accès sur invitation).

© Patrick Veyssiere

Après l’été et quelques jours après la rentrée scolaire, la bibliothèque municipale jeunesse retournera à l’heure africaine avec deux expositions, l’une consacrée à “34 illustrateurs africains pour la jeunesse”, l’autre à l’écrivain et poète Léopold Sedar Senghor, ancien président du Sénégal et premier Africain à siéger à l’Académie française. Du 16 septembre au 9 octobre, un hommage sera rendu au “Prince des poètes” qui fut aussi ministre en France avant l’indépendance de son pays.

Prix pour l’innovation : soirée à la citadelle, le 23 juillet

unusual exhibition staged by the Latécoère Foundation in partnership with the town of Saint-Tropez from 24 July to 18 August in the Salle Jean-Despas.

African toys “African toy trail” is the title of an original exhibition designed specially for children and which will be on from 20 June to 20 August in the courtroom of the old tribunal, on rue Gambetta. Made by African children and collected by two teachers, Joëlle Desseigne and Denis Lavoisier (from Burkina Faso, Ivory Coast, Senegal, Mali, Ghana, Togo and the Cameroon), the toys have been designed using natural materials including manioc stems, palm tree branches and gourds, or stuff they have picked up such as tin cans, tubing or wire.

Tribute to Léopold Sedar Senghor Once the summer holidays are over and everyone is back at school, the municipal youth library returns to the African theme with two exhibitions, one dedicated to “34 African illustrators on youth” and

the second to writer and poet Léopold Sedar Senghor, Senegal’s former president and the first African to sit on the Académie française. From 16 September to 9 October, the library will pay tribute to the “Prince of poets” who was also a minister in France before his country’s independence.

Innovation Prize: an evening at the Citadelle on 23 July In partnership with the Latécoère foundation and as part of the Ailes de Saint-Tropez, the town is organising a prestigious evening on 23 July in the Citadelle. After an introduction by Saint-Tropez Mayor Jean-Pierre Tuveri, the chairman of Microsoft Africa Cheick Modibo Diarra will give a talk. A film recalling the Aéropostale period which started in the early 20th century with the first Breguet 14 flights from Toulouse to Saint-Louis in Sénégal will be shown, followed by the awarding of the innovation prize by the Latécoère Foundation. This wonderful evening under the stars will conclude with a moving concert by two singers, Amadou and Mariam, from Mali (invitation only).

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Exposition Exhibition

Stefan Szczesny Sculptures au bord de l´eau

Stefan Szczesny partage son temps entre Saint-Tropez et Berlin. La presqu’île lui doit, depuis quelques années, de belles exhibitions dans des communes et des établissements de luxe. Il était à Saint-Tropez, il sera au Château de la Messardière… jusqu’au 31 octobre.

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aint-Tropez est depuis de longues années sa patrie d´adoption. A l´occasion de son 60e anniversaire, Stefan Szczesny a présenté six sculptures monumentales en centre ville et sur le port. Jusqu’en juin, promeneurs et visiteurs ont pu côtoyer ces silhouettes si caractéristiques, autant d’ “Ombres sur l’eau” inaugurées dans les jardins de L´Annonciade.

(Villa Romana) en 1980, Stefan Szczesny n’a cessé d’exposer ses œuvres en Allemagne, en Italie ou aux Etats-Unis… A Saint-Tropez, il a ouvert un immense atelier où il travaille sculptures, objets, statuettes, vases, céramiques et peintures murales dont certaines ornent piscines, salles de bain et maisons particulières.

Peintures et sculptures au détour des cimaises et des rues ! Parallèlement à cette grande exposition urbaine, des sculptures et des toiles sont présentées jusqu`à fin octobre à l´hôtel Château de la Messardière, en partenariat avec le groupe Jaguar et la Ville de Saint-Tropez. Dans leur terre d’origine, cette famille de silhouettes d’acier découpées au chalumeau offre un contraste entre la lumière et les couleurs du Sud. “Les sculptures, souligne-t-il, laissent s’épanouir leur propre poésie dans un dialogue avec la nature environnante.”

A Saint-Tropez, un immense atelier Après des années d’études à Munich (académie des Beaux-arts) puis à Paris et un séjour à Florence

Stefan Szczesny divides his time between Saint-Tropez and Berlin. For some years now the peninsular has hosted some fine exhibitions of his in the various municipalities and luxury establishments. He’s back in Saint-Tropez at the Château de la Messardière until 31 October.

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tefan Szczesny has worked for many a long year in his adopted home, Saint-Tropez. For his 60th birthday the artist is exhibiting six monumental sculptures in the town centre and at the harbour. Until June, walkers and visitors found themselves face to face with these very characteristic figures.

Jaguar Group and the town of Saint-Tropez. Here in their original home this family of steel silhouettes, cut using a blowtorch, offer a contrast between the light and the colours of the South. “The sculptures blossom with their own poetry in a dialogue with the surrounding nature,” explains the artist.

A giant studio in Saint-Tropez After several years spent studying in Munich (academy of fine art), then Paris and Florence, Stefan Szczesny has not stopped exhibiting his work in Germany, Italy and the United States. In Saint-Tropez, he opened a vast studio where he works on sculptures, objects, statues, vases, ceramics and murals some of which decorate swimming pools, bathrooms and mansions.

Paintings and sculptures at the bend of the railings and in the streets! At the same time as this big urban exhibition, sculptures and paintings will be on show until the end of October in the Château de la Messardière hotel, in partnership with the

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Hommage à

Dunoyer de Segonzac Après le succès de l’exposition Modigliani, le musée de l’Annonciade a proposé l’hiver dernier jusqu’en mars une exposition consacrée au peintre André Dunoyer de Segonzac, familier de Saint-Tropez, à travers un de ses chefs-d’œuvre, “Les Géorgiques de Virgile.”

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é en Seine-et-Oise (aujourd’hui l’Essonne) le 7 juillet 1884, André Dunoyer de Segonzac fut à la fois peintre, graveur et illustrateur. Elève libre de l’école nationale supérieure des Beaux-arts de Paris en 1900, il entra dans l’atelier privé de Luc-Olivier Merson, fut l’élève de Jean-Paul Laurens. Ses premiers dessins sont publiés en 1908 dans “La Grande Revue” et “Le Témoin”.

“Près des ceps et des oliviers proche de la mer”

Dunoyer de Segonzac a réalisé des centaines d’estampes, de gravures à l’eau forte principalement, technique qu’il maitrisait parfaitement. Il a aussi collaboré à de nombreux livres comme “Bubu de Montparnasse” ou “Les Géorgiques” qui reste son chef-d’œuvre. L’exposition avait pour objet de présenter ces eaux fortes gravées en Provence et plus exactement autour du golfe de Saint-Tropez où l’artiste avait pris l’habitude de ne séjourner qu’à la belle saison. Dans le chant II des Géorgiques, il écrivait : “J’ai retrouvé Virgile en Provence pour graver les eaux fortes de ce second chant, dans les vignes à Saint-Tropez, sur la colline Sainte Anne, à la Belle Isnarde, à Cogolin, à Grimaud, au temps des vendanges, sur les coteaux et dans les collines, près des ceps et des oliviers proche de la mer.”

Courrier

Dans une des lettres adressées au peintre Maurice Boitel, Dunoyer de Segonzac écrit dans les années 1950 : “Je n’ai pas oublié la période héroïque des Indépendants, quand nous étions groupés autour de Paul Signac, du charmant et vaillant Maximilien Luce, dans ces baraques où l’art vivant et authentique se groupait en dehors des formules académiques ou des tendances littéraires et systématiques, qui devaient aboutir à cette esthétique abstraite dont crève la peinture”. Initié à la gravure par Emile Laboureur, Dunoyer de Segonzac réalisera, entre 1919 et 1970, près de 1600 cuivres.

Following the success of the Modigliani expo, last winter the Annonciade museum mounted an exhibition dedicated to André Dunoyer de Segonzac, a familiar figure in Saint-Tropez, with one of his masterpieces “The Georgics by Virgil”.

B

usually visited only in summer. In stanza II of the Georgics, he wrote: “To engrave the etchings of the second stanza, I found Virgil in Provence, in the vineyards of Saint-Tropez, on Saint Anne hill, in Belle Isnarde, Cogolin, Grimaud, at harvest time, on the slopes and in the hills, near the vines and olive trees close to the sea.”

orn in Seine-et-Oise (today Essonne) on 7 July 1884, André Dunoyer de Segonzac was a painter, engraver and illustrator. A pupil of the national school of fine art (Ecole nationale supérieure des Beaux-arts) in Paris in 1900, he entered the private Luc-Olivier Merson studio and was a student of Jean-Paul Laurens. While at the Palette academy in Montparnasse, he met Luc-Albert Moreau and Boussignault with whom he shared a studio. His first drawings were published in 1908 in “La Grande Revue” and “Le Témoin”.

Letter

In a letter addressed to the painter Maurice Boitel, Dunoyer de Segonzac wrote in the 1950s: “I have not forgotten the heroic period of the independent artists, when we gathered round Paul Signac and the charming, courageous Maximilien Luce, in those shacks where life and authentic art came together outside academic formulas or literary and dogmatic trends, which was to lead to this abstract aesthetic that burst on the painting scene.” Introduced to engraving by Emile Laboureur, Dunoyer de Segonzac produced nearly 1,600 copper plates between 1919 and 1970.

“Near the vines and olive trees close to the sea”

Dunoyer de Segonzac produced hundreds of engravings. He also worked on a number of books such as “Bubu de Montparnasse” and “The Georgics” which remain his masterpieces. The purpose of the exhibition was to present the etchings produced in Provence, and more precisely round the Gulf of Saint-Tropez which the artist

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Culture Culture

Saint-Tropez en BD Des héros tout trouvés !

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’est l’histoire d’un personnage emblématique de la cité de Saint-Tropez, descendant d’une très ancienne famille tropézienne, qui entreprend de raconter à un jeune vacancier l’histoire du célèbre port, des origines à nos jours. Tout en quadrichromie, l’ouvrage permet de se promener dans les quartiers, rues et lieux si pittoresques de Saint-Tropez que vous reconnaîtrez sans peine. Le récit s’attache à montrer comment, au-delà de la seule histoire de la cité, les Tropéziens, peuple de marins, sont partis à travers le monde, acteurs d’aventures connues ou moins connues, avant que, dès le début du XXème siècle, le monde entier ne découvre et vienne dans la cité du bailli.

lettres modernes et en communication, il se consacre aujourd’hui pleinement à l’écriture et au dessin. Il a collaboré à de nombreux ouvrages d’histoire et réalisé notamment la bande dessinée De Gaulle, un destin pour la France, parue aux éditions du Signe en 2010. Créées en 1987, les éditions du Signe avaient réalisé plusieurs albums sur l’histoire de la Marine en collaboration avec Gilbert Buti, auteur d’un travail historique concernant Saint-Tropez, à l’origine de cette BD à laquelle a collaboré Laurent Pavlidis. Un an et demi de travail a été nécessaire pour la réalisation des 60 planches qui composent l’ouvrage. Dès le premier tirage, la bande dessinée est paru en Français, Anglais et Italien.

Coscénariste et dessinateur de cet album, Jean-Marie Cuzin est auteur-illustrateur et réside dans le Var. De formation supérieure en

Saint-Tropez Cartoon Book New-found heroes!

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his is the story of an iconic figure in Saint-Tropez, a descendant of an old Tropezian family who is telling a young holidaymaker the history of the famous harbour, from its origins to the present day. In full colour, the book takes the reader on a promenade through the districts, streets and picturesque places in Saint-Tropez which everyone will recognise immediately. The story goes beyond the town’s history to show how seafaring Tropezians travelled the globe, and the famous and less well known adventures that befell them before the early 20th century when the rest of the world discovered and flocked to the town. The book’s co-author and illustrator is Jean-Marie Cuzin, a writerillustrator who lives in the Var. A graduate of modern literature and communication, he devotes all his time now to writing and drawing. He has worked with others on numerous history books, notably the cartoon book De Gaulle, un destin pour la France, published by Editions du Signe in 2010. Established in 1987, Editions du Signe has produced several books on naval history with Gilbert Buti, author of a historical work on Saint-Tropez that is behind this latest book to which Laurent Pavlidis has also contributed. It has taken 18 months to produce the 60 plates and the first edition is published in French, English and Italian.

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Culture Culture

Aux Editions du Signe 1, rue Alfred Kastler BP 94 Eckbolsheim 67038 Strabourg cedex 2 Saint-Tropez

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Vie sous-marine Marine life

Premier Recensement de la vie sous-marine 2000-2010. Une décennie de découvertes “Quelles priorités pour une stratégie Ifremer de recherche en biodiversité marine ?” Tel était le titre d’un rapport réalisé l’an passé (année internationale de la biodiversité) par Jean-Yves Perrot, président de l’Institut français de recherche pour l’exploitation de la mer (Ifremer), et remis à Chantal Jouanno, alors Secrétaire d’Etat chargée de l’Ecologie. Ce rapport stratégique, fruit d’une expertise collective associant quatorze chercheurs et spécialistes français et étrangers, a permis d’alimenter les travaux en cours afin de réviser la stratégie nationale de la biodiversité. “Protéger efficacement la biodiversité suppose de mieux la connaître, avait alors déclaré Chantal Jouanno, de comprendre le fonctionnement des écosystèmes et leurs évolutions. Nous devons impérativement suivre les impacts du réchauffement, de l’acidification et des pollutions des océans pour prendre les mesures de gestion qui s’imposent”.

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© Ifremer/A. Fifis

rogramme sans précédent de Recensement mondial de la vie sous-marine mené depuis 2000, Census of Marine Life (CoML) se conclut aujourd’hui à Londres. Il a permis de documenter un océan en évolution avec une diversité plus riche et subissant plus fortement les impacts occasionnés par l’homme qu’on ne le pensait. L’Ifremer a participé à ce programme au cours de ces dix années d’existence, en particulier par l’exploration et la découverte de la vie sur les marges continentales, dans les abysses et les écosystèmes chimiosynthétiques1. Fouillant dans les archives, se lançant dans plus de 540 expéditions dans tous les océans, les 2700 scientifiques originaires de plus de 80 pays qui ont participé au recensement, ont assemblé, élargi et organisé les connaissances révélant la diversité, la répartition et l’abondance des espèces. Plus de 6000 espèces potentiellement nouvelles ont été découvertes, parmi lesquelles 1200 ont été décrites. L’Ifremer a activement apporté sa contribution au travers de 3 projets phare de recensement de la vie dans les grands fonds : Écosystèmes des marges continentales (projet CoML-COMARGE2), Recensement de la diversité de la vie marine abyssale (projet CoML-CeDAMar)3, Biogéographie des écosystèmes chimiosynthétiques profonds (projet CoML-ChEss)4. Des scientifiques de l’Institut étaient membres des comités de pilotage de ces projets. COMARGE était le seul projet du programme coordonné par des équipes françaises (Ifremer et Institut Océanographique de Paris). L’implication des chercheurs de l’Ifremer, exploitant et partageant les

Kiwa hirsuta

résultats de 15 campagnes océanographiques au cours de la décennie, ont alimenté les travaux d’inventaire des espèces et de compréhension des écosystèmes entrepris par le Census of Marine Life : des coraux profonds (Photo 1) aux écosystèmes chimiosynthétiques Ecosystème fonctionnant grâce à la production microbienne de matière organique et tirant son énergie de l’oxydation de composés minéraux et non de la lumière solaire. 2 CoMargE Continental Margin Ecosystems. En savoir plus : www.ifremer.fr/comarge 3 CeDAMar Abyssal Plains - Census of Diversity of Abyssal Marine Life. 4 ChEss Vents and Seeps - Biogeography of Deep-Water Chemosynthetic Ecosystems 1

Summary of the First Census of Marine Life 2010 “What are the priorities of an Ifremer marine biodiversity research strategy?” This was the title of a strategic report produced last year (International Year of Biodiversity) by Jean-Yves Perrot, president of the French research institute on exploitation of the sea (Ifremer - Institut français de recherche pour l’exploitation de la mer), and sent to Chantal Jouanno, then Secretary of State for Ecology. Based on the expertise of 14 French and international researchers and specialists, the report has helped fuel the debate on work being done to revise the biodiversity strategy. Chantal Jouanno had said: “To protect biodiversity effectively we need to know it better, to understand how ecosystems function and how they change. It is imperative that we monitor the impact of global warming, acidification and pollution of the oceans in order to take the appropriate measures to manage it.”

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n unprecedented and wide-ranging research programme that started in 2000 under the title Census of Marine Life (CoML) concluded in 2010 in London. As a result scientists have been able to document a changing marine world which has a richer diversity, but is suffering much more from the impact of Man’s activities, than was previously thought. The French research institute Ifremer contributed to the programme throughout the ten years, particularly with the exploration and discovery of life on the continental margins and abyssal plains, and chemosynthetic

ecosystems1. By delving into the archives, launching over 540 expeditions across all oceans, the 2,700 scientists from more than 80 countries who took part in the census have gathered, widened and organised their knowledge on biodiversity, and the distribution and abundance of species. Over 6,000 potentially new species have been discovered, including 1,200 that have been formally described. Ifremer made an active contribution through three landmark projects on life in the very depths of our oceans: Continental Margin Ecosystems (CoML-

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© Ifremer-Victor, campagne Biozaïre 2, 2001

© Ifremer-Victor/ Campagne Medeco 2007

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© Ifremer-Nautile/Campagne Nodinaut 2004

© Ifremer-Victor, Campagne Caracole 2001

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© Ifremer-Victor/Campagne Exomar 2005

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© Ifremer-Victor, Phare 2002

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1 Ophiure (Gorgonocephalus sp.) au sommet d’un récif corallien à Lophelia pertusa par 1500 m de fond au large de l’Irlande Basket star (Gorgonocephalus sp.) on a Lophelia pertusa coral reef at a depth of 1,500 m off Ireland 2 Assemblage de moules (Bathymodiolus boomerang), de palourdes (Vesicomya sp.) et de vers tubicoles (Escarpia southwardae) vivant en symbiose avec des bactéries chimiosynthétiques par 3200 m de fond au large de l’Afrique ouest équatoriale Mussels (Bathymodiolus boomerang), clams (Vesicomya sp.) and tubeworms (Escarpia southwardae) living in symbiosis with chemosynthetic bacteria at depths of 3,200 m off equatorial West Africa 3 En Méditerranée, par 2000 m de fond, un jardin d’éponges, vraisemblablement Rhizaxinella pyrifera, florissant autour d’un lac de saumure. L’éponge constitue elle-même un abri pour une multitude de petits vers

In the Mediterranean, at a depth of 2,000 m, a garden of sponges, probably Rhizaxinella pyrifera, flourishing around a lake of brine: the sponge itself shelters a multitude of tiny worms 4 Communauté de vers géants Riftia pachyptila des sources hydrothermales du Pacifique Est Community of giant worms Riftia pachyptila in hydrothermal vents in the East Pacific 5 Un essaim de crevettes (Rimicaris exoculata) autour d’un fumeur noir sur la ride medio-Atlantlique, par 2200 m de fond A swarm of prawns (Rimicaris exoculata) around a black smoker on a midAtlantic ridge at a depth of 2,200 m 6 Concombre de mer (Psychropotes longicauda) sur un fond à nodules du Pacifique nord, par 5000 m de fond A sea cucumber (Psychropotes longicauda) in the North Pacific at a depth of 5,000 m

des marges continentales (Photo 2 et 3) et ceux des rides océaniques (Photos 4 et 5) en passant par les nodules tapissant les plaines abyssales (Photo 6). Les expéditions auxquelles ont participé les chercheurs de l’Ifremer ont également alimenté les collections des Muséums d’Histoire Naturelle, de Paris et d’ailleurs, apportant leur lot d’espèces nouvelles dont la célèbre galathée yéti (Kiwa hirsuta) mais des centaines d’autres espèces attendent d’être décrites.

L’Ifremer a également mis à la disposition de la communauté internationale sa base de données Biocean, au travers d’OBIS, le portail d’information biogéographique du CoML. L’Institut héberge également la base de données du projet COMARGE. Ces deux bases de données recensent près de 30000 observations concernant plus de 3000 espèces des grands fonds.

COMARGE2), Diversity of Abyssal Marine Life (CoML-CeDAMar3) and Biogeography of Deep Water Chemosynthetic Ecosystems (CoMLChEss4). Ifremer scientists were members of steering committees for these projects. COMARGE was the only project that was actually coordinated by the French teams (Ifremer and the Oceanographic Institute in Paris). Ifremer researchers were involved in the running of 15 oceanographic campaigns during the decade, the results of which made an important contribution to the Census of Marine Life’s inventory of species and understanding ecosystems, from deep-water corals (Photo 1) to chemosynthetic ecosystems on the continental margins (Photos 2 and 3) and those on oceanic ridges (Photos 4 and 5) via nodules hidden in the abyssal plains (Photo 6). The expeditions that the Ifremer scientists took part in also

contributed to Natural History Museum collections in Paris and elsewhere, bringing with them new species such as the famous Kiwa hirsuta, or furry “lobster”, and hundreds of others that still have to be formally described. Ifremer also made available to the global scientific community its Biocean database, through OBIS, CoML’s biogeography portal. The institute also hosts information from the COMARGE project. The two databases contain nearly 30,000 observations relating to over 3,000 deep-water species. 1 Ecosystems that depend on microbial primary production and obtain energy from the oxidation of reduced chemical compounds, not sunlight. 2 CoMargE Continental Margin Ecosystems To find out more: www.ifremer.fr/comarge 3 CeDAMar Abyssal Plains - Census of Diversity of Abyssal Marine Life 4 ChEss Vents and Seeps - Biogeography of Deep-Water Chemosynthetic Ecosystems

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© Jean-Louis Chaix - Ville de Saint-Tropez

Le Bailli de Suffren II est sorti plus de 130 fois en mer en 2010, 132 exactement dont 74 interventions. Ces sorties ont permis de secourir 124 personnes qui étaient à bord de vedettes à moteur (33) ou de voiliers (33 aussi). A chaque fois, bateau en panique ou plutôt panique à bord. Neuf évacuations sanitaires ont été nécessaires. Comme le sourit Georges Korhel (président de la station SNSM) : “Nous sortons quand les autres rentrent ! Chaque intervention est physique. Physique en très peu de temps. Aucune intervention n’est pas dangereuse. Et il n’y a pas de petite intervention.” Taux de réussite : 100% The Bailli de Suffren II lifeboat was called out more than 130 times in 2010, 132 to be precise including 74 interventions. In total 124 people were rescued off motorboats (33) or sailing boats (also 33), each time a boat in distress or rather its occupants. Nine evacuations for health reasons were required. As a rueful Georges Korhel (President of the Saint-Tropez SNSM station) points out: “We go out when others are coming in! Every intervention is physical; physical even in good weather. Every rescue is risky and there is no such thing as a “small” intervention.” Success rate: 100%.

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SNSM Des bénévoles au service des plaisanciers Une mobilisation 24h/24 ! C’est un dur métier que celui de membre actif de la SNSM, la société nationale de sauvetage en mer. A la station de Saint-Tropez, ils sont une trentaine à s’entraîner régulièrement et à se rendre disponible 7j/7 et 24h/24 sous la présidence de Georges Korhel. Oui, dur métier, d’autant qu’ils sont tous bénévoles. Bénévoles et volontaires. Leur but : aider les gens, secourir les plaisanciers, rendre service. Par tout temps. Jour et nuit.

Volunteers at the service of sailors Round-the-clock!

It’s a tough job being an active member of France’s lifeboat organisation, the SNSM (Société Nationale de Sauvetage en Mer). At the Saint-Tropez station there are about 30 who train regularly and are on stand-by 7/7 round the clock, under the presidency of Georges Korhel. Yes it’s a hard job, particularly as they are all volunteers. Volunteers and willing to be so! Their goal: to help people, rescue recreational sailors and provide a service, in all weathers, day and night.

Le plus jeune a 19 ans

en cas d’alerte. Le plus jeune a 19 ans. Le moins en a 63. Il forme les nouveaux arrivants.

Georges Korhel est également président des régates organisées par la SNST, la société nautique de Saint-Tropez, soit au sein du comité d’organisation, soit dans le comité de course ou comme directeur de course. Il connaît son affaire. Après avoir été, vingt ans, pompier volontaire, il est venu à la SNSM. “Naturellement”, dit-il. Comme si c’était évident. Côté effectifs, le président ne se plaint pas. L’équipe est actuellement constituée de 26 équipiers (dont trois jeunes femmes). Principalement des tropéziens à cause de leur proximité

95% d’interventions locales

Cinq candidats sont actuellement inscrits. En plus des conditions requises, leur rôle est de suivre tous les entraînements (30 par an et 16 exercices organisés dont 12 hélitreuillages) pendant une année environ à l’issue de laquelle ils deviendront opérationnels. Deux autres équipiers de 16 ans sont également en formation. Ils devront attendre toutefois leur majorité.

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SNSM France’s lifeboat organisation La zone d’intervention de la station SNSM de Saint-Tropez s’étend de Cap Dramont à l’île du Levant (phare du Titan) et à mi-chemin jusqu’à la Corse. Il est secondé par deux autres vedettes, plus petites, moins autonomes, moins puissantes et qui ne sont pas des “tout temps”, basées à Saint-Raphaël et Cavalaire. 95% des interventions sont locales.

à des professionnels la révision du moteur, de la pompe et du groupe électrogène avant la peinture. Plein de bon sens, Georges Korhel reconnaît : “C’est la mécanique qui nous ramène, pas la peinture !”

Lorsque les deux coups de la sirène retentiront

Ce à quoi se sont toujours attachés les présidents successifs de la station tropézienne, c’est d’entretenir de bonnes relations avec les élus du golfe, présents lors des assemblées générales. Tous, en fonction de leurs finances, participent pour la moitié au budget de fonctionnement de la station. L’autre moitié provient des cotisations des adhérents, des remorquages (payants) des unités secourues et de dons. La difficulté est toujours de trouver de nouvelles ressources d’autant que la maintenance est chère. Faute de moyens, les bénévoles de la SNSM Saint-Tropez ont décapé euxmêmes cet hiver le bateau avant qu’il ne soit repeint. Et ont confié

Reste le prochain bateau. Le Bailli de Suffren III devrait remplacer l’actuel d’ici trois ans. Son coût : 1 M €. Même aspect, mêmes couleurs. Taille identique et mêmes caractéristiques. Différence notable : le semi-rigide sera dans le bateau, sous le pont et permettra aux équipiers de partir depuis le bateau et d’être remontés avec à leur retour. Les premiers à le découvrir seront toutefois les membres de la station SNSM de l’île-de-Sein, les premiers à avoir pu récolter les fonds nécessaires. “Compression de budget oblige, on nous a demandé de conserver Bailly de Suffren II un peu plus longtemps. A moins qu’un ou deux (trois ?) mécènes viennent donner leur obole à la SNSM Saint-Tropez ? Pensons-y lorsque les deux coups de la sirène retentiront. D’autant que la station de Saint-Tropez est celle qui est le plus sortie de l’année 2010 de toutes les stations de la SNSM.”

The youngest is 19

“It’s the mechanics that get us there!”

© Jean-Louis Chaix - Ville de Saint-Tropez

“C’est la mécanique qui nous ramène !”

President of the Saint-Tropez SNSM station, Georges Korhel is also president of the regattas organised by the SNST (Société Nautique de Saint-Tropez), either as part of the organisation committee or the race committee or as race director. He knows his stuff. After 21 years as a volunteer fireman he joined the SNSM. “Naturally” he says - as if that wasn’t obvious! Regards the number of volunteers, the president is not complaining. The team currently comprises 26 crew (including three young women). Most are Tropezians as they live near the station and can be on duty in a flash. The youngest is 19. The not-so-young is 63 and trains the new arrivals.

95% of interventions are local

Successive presidents of the Saint-Tropez station have been very keen to maintain good relations with elected officials in the Gulf. All, depending on their budgets, contribute half the funds required to keep the station going. The other half comes from membership fees, towing fees if a boat has to be rescued, and donations. The big problem is always finding new revenue sources as maintenance costs are high. Due to lack of funds, the Saint-Tropez SNSM volunteers themselves stripped down the boat this winter before repainting it. But they entrusted the job of overhauling the engine, pump and generator to the professionals beforehand. It makes total sense as Georges Korhel points out: “It’s the mechanics that get us there, not the paintwork!”

When they hear the two siren blasts

There are currently five new recruits. In addition to the expected requirements, they have to do all the training sessions (30 a year and 16 exercises, including 12 with the helicopter) for about a year, at the end of which they become operational. Two others, aged 16, are also being trained, although they need to wait till they come of age. The SNSM station at Saint-Tropez covers an area that stretches from Cap Dramont to Levant Island (Titan lighthouse) and halfway to Corsica. They are backed up by two smaller, less autonomous, not so powerful launches which are not “all-weather” lifeboats and are based at Saint-Raphaël and Cavalaire. Some 95% of interventions are local.

Now for the next boat: the Bailli de Suffren II needs to be replaced within the next three years. Cost: a cool €1 million. It will have the same appearance, colours, size and features but with one notable difference: the semi-rigid inflatable will be in the launch, under the deck so the crew can exit directly from the lifeboat and board it again on their return. The first to benefit from this change will be members of the Ile-de-Sein SNSM station, who have been the first to raise the necessary funds. “A tight budget means we have asked to keep the Bailli de Suffren II a little longer” - at least until one or two (or three) patrons come forward with a little donation. Let’s hope they do next time they hear those two siren blasts, particularly as the Saint-Tropez station was called out more than any of the other SNSM stations in 2010.

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© Jean-Louis Chaix - Ville de Saint-Tropez

La Patrouille de France Parade en ciel tropézien

La Patrouille de France est la patrouille acrobatique officielle de l’Armée de l’Air française. Célèbre pour ses évolutions aériennes aussi gracieuses que périlleuses, elle fait l’admiration des spectateurs partout elle se produit. Le 15 août, elle est à Saint-Tropez.

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xpérience, professionnalisme, rigueur, grâce et beauté des formes et des courbes pour faire oublier le danger. Les qualificatifs ne manquent pas pour décrire la trempe de ces pilotes aguerris et l’apparente facilité d’exécution de leurs démonstrations. Ils sont régulièrement huit à voler mais l’équipe est composée d’une trentaine d’hommes. D’hommes… et de femmes puisqu’elles sont plusieurs dans l’équipe des mécaniciens et qu’une était leur dernier commandant.

est Athos 1, le leader, à son poste pour une période d’un an. Seul pilote indispensable dans la patrouille, ce “chef d’orchestre” ne peut être remplacé. C’est lui qui détermine les figures et les formations que la Patrouille effectuera. Viennent ensuite les “intérieurs”, respectivement Athos 2 et Athos 3. Ils sont en première année à la Patrouille et évoluent au plus près du leader lors des vols en formation. Presque à se toucher.

Cédric Tranchon : nouveau leader 2011

Ambassadrice de la technologie française

C’est ce qu’ils appellent la “der”. En octobre, la “der” symbolise la fin de saison avec le départ de trois pilotes dont le leader. C’est aussi le jour de la prise de commandement de la Patrouille par son nouveau leader. Ainsi, en octobre dernier, le Commandant Virginie Guyot, 30 ans et des poussières, pilote de chasse à l’Escadron de Reconnaissance 2/33 “Savoie” sur Mirage F1 CR sur la base aérienne de Reims (2002 à 2008), première femme pilote à avoir intégré la Patrouille de France, cédait sa place au Commandant Cédric Tranchon au poste de leader 2011.

En mai, ils étaient à Cambrai, Etampes, Vichy, Grenoble. En Turquie et en Belgique aussi. En juin, au salon du Bourget et dans l’est, le 14 juillet, fête nationale oblige, dans le ciel de Paris au dessus des Champs Elysées, le 14 août à Toulon, le 15 à Saint-Tropez, le 26 en Pologne, en septembre en Ecosse puis en Hollande, en Suisse, à Barcelone. Chaque présentation dans une ville est l’occasion d’au moins une répétition la veille ou l’avant-veille. La Patrouille se produit régulièrement toute l’année en France et à l’étranger. Elle reviendra dans le golfe en octobre, à Sainte-Maxime. En novembre, elle sera à Dubaï ! Ambassadrice de la technologie française, du savoir-faire français et, d’une certaine façon, de la culture et de l’art français. Quelle élégance.

Presque à se toucher !

La grâce, oui, pour faire oublier le danger ! Tels les trois Mousquetaires qui étaient quatre, les huit Athos sont neuf ! Le premier, le chef,

“La Patrouille de France” is the French Air Force aerobatic team. Famous for their death-defying displays, as elegant as they are perilous, they are universally admired wherever they perform. On 15 August it will be Saint-Tropez’ turn for this traditional meeting!

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xperience, professionalism, discipline and the sheer beauty of the manoeuvres make one forget the danger. Indeed there is no lack of words to describe the calibre of these seasoned pilots and the apparent ease with which they execute their demonstrations. They normally fly in an eight formation, although the team comprises about 30 men and women, as there are several female mechanics and their last leader was a lady.

“orchestra’s conductor”, is indispensable and cannot be replaced. He is the one who determines the figures and formations that the “Patrouille” will perform. Then we have the “intérieurs”, Athos 2 and Athos 3, who are the new kids on the block and stay as close to their leader as possible during the formation – almost touching.

Cédric Tranchon: new leader for 2011

In May they performed in Cambrai, Etampes, Vichy and Grenoble, as well as Turkey and Belgium. In June, they head for the Bourget fair in the east, before the 14 July Bastille Day celebrations require their services over the Champs Elysées in Paris. Then in August they are in Toulon on the 14th, Saint-Tropez on the 15th, Poland on the 26th, before flying to Scotland then Holland, Switzerland and Barcelona in September. They have at least one rehearsal on site the day or a couple of days before performing at a venue. The “Patrouille” performs regularly all year round in France and abroad, and will be returning to the Gulf of Saint-Tropez in October to Sainte-Maxime. In November they will be in Dubai! They are ambassadors of French technology and expertise, and in a sense of French art and culture. What elegance!

Ambassador of French technology

It is what they call the “der”. In October the “der” symbolises the end of the season with the departure of three pilots including the leader. It is also the day when the new leader takes command. So it was that last October Captain Virginie Guyot, 33, a fighter pilot in the Reconnaissance Squadron 2/33 “Savoie” flying a F1 CR at the Reims base (2002 to 2008) and “Patrouille de France’s” first female pilot, handed over to Captain Cédric Tranchon.

Almost touching!

Yes they are graceful and that makes you forget the danger! As three Musketeers became four so the eight Athos are nine! The first is Athos 1, the leader for a year and the only pilot who, as the

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© Jean-Louis Chaix - Ville de Saint-Tropez

La bouillabaisse de Dédé

André Raggio et son fils, Pascal

André (dit Dédé), pêcheur à Saint-Tropez

A Saint-Tropez, Dédé Raggio est issu d’une famille de pêcheurs. “Mon père faisait la pêche, mon grand-père faisait la pêche, mon arrière-grand-père aussi, on a tout le temps été dedans... Je ne sais même plus depuis combien de générations !” Et son fils, Pascal, a pris la relève malgré la pénibilité du travail et les contraintes qu’imposent régulièrement de nouvelles lois.

L

e métier apporte aussi ses plaisirs : indépendance, vie proche de la nature et satisfaction de faire plaisir… “C’est la pêche traditionnelle que nous pratiquons” dit Dédé Raggio. En hiver, il pêche à la petite drague ou au gangui, fer qui passe au dessus des herbiers et qui est relevé régulièrement pour que la poche ne soit pas trop lourde, ce qui fait mal au dos.

Le poisson, il a quand même sa chance ! En été, au filet ou à l’entremaille (entremaou), filet plus pêchant et plus sélectif par la taille de la maille centrale. Départ tous les jours vers 5h avant que le soleil ne se lève. “On fait l’aube.” Le filet est relevé deux à trois heures après. Là, c’est du beau poisson qui n’est pas resté longtemps dedans. C’est une esche fraîche et

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n Saint-Tropez, Dédé Raggio hails from a family of fishermen. “My father fished, my grandfather fished, my great grandfather – in fact I don’t know how many generations we go back in this trade!” And now his son Pascal has picked up the baton despite the difficult working conditions and the restrictions regularly imposed on them by new regulations. However the job has many advantages: being independent, living close to nature and the satisfaction of giving pleasure to others. “We are traditional fishermen,” says Dédé Raggio. In winter he fishes with a small net or gangue above the sea grasses, which he regularly pulls in so it is never too heavy, as that is bad for the back.

The fish still has a chance! In summer he uses a medium mesh net or entremaou, which is more selective due to the size of the mesh in the centre. Every day they set out

encore vivante. “La pêche traditionnelle, oui, comme mon grandpère la faisait. Toujours aux mêmes endroits. Ce n’est pas une pêche destructrice. Le filet est déposé au fond et, selon le poisson, comment il bouge, vous le prenez ou vous le prenez pas. Le poisson, il a quand même sa chance !”

La bouillabaisse dans des rasques La bouillabaisse, à l’origine, se faisait de retour de pêche, en bord de mer. Avec des poissons qui avaient pu être abîmés en remontant, pas destinés à la vente. Les hommes s’arrêtaient à la Moutte ou au Pinet, mettaient l’ancre pour pas que le pointu tape à l’abri, allumaient du bois flotté entre deux grosses pierres et présentaient la bouillabaisse dans des rasques, des écorces de chêne-liège. Ils

around 5am before sunrise – “we greet the dawn” – and the net is lifted two to three hours later. Inside is a beautiful fish that has not been there very long. It is fresh and still alive. “Yes this is traditional fishing, like my grandfather used to do it: always to the same spots – it is not destructive. The net is placed on the seabed and depending on the fish and how it moves you catch it or you don’t. The fish still has a chance!”

Bouillabaisse in rasques Originally bouillabaisse was made by the sea when you got back from fishing, with fish that had been damaged as you pulled them in and could not be sold. Men would stop at La Moutte or Pinet, drop anchor so the pointu would keep still, then light a fire using driftwood between two large stones and serve the bouillabaisse in rasques of cork oak bark. They did this “during the break”. Today you have to go miles to find a good bouillabaisse or fish soup.

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La bouillabaisse Bouillabaisse Ingrédients Pour 8 personnes, Compter 4 à 500 g de poisson par personne Poissons : rascasse, chapon, saint-pierre, grondin, lotte, galinette… + congre, murène coupés en tronçons Seiches Pommes de terre (deux par personne) Oignons, ail Tomates + coulis Bouquet garni (thym, laurier) Sel, poivre, safran Huile d’olive Rouille

© D.R.

For 8 people, allow 4 to 500g of fish per person Fish: scorpion fish, capon, John Dory, gurnard, monkfish, red mullet, etc, plus conger eel chopped into chunks Cuttlefish Potatoes (two per person) Onions and garlic Tomatoes + thick stock (coulis) Bouquet garni (thyme, bay leaves) Salt, pepper and saffron Olive oil Rouille

Préparation

faisaient ça “pendant la pause”. Aujourd’hui, on fait des kilomètres pour une bonne bouillabaisse ou une soupe de poissons.

Un plat emblème de la Méditerranée Pas de proportions dans la recette d’André. Avec l’habitude, il la fait à vue de nez, sans regarder. C’est un plat de partage, pour petits et grands. Le secret de Dédé et d’Edith, sa femme, est de “ne pas économiser sur les aromates !” Que la bouillabaisse ait “une belle couleur rouge,

de la couleur du safran, et des tomates et du coulis”. Une recette qui lui a valu les honneurs de la télévision et un passage remarqué dans l’émission Fourchette et sac à dos (France 5), présentée par Julie Andrieu qui entraîne les téléspectateurs à la découverte d’un pays, de son histoire et des habitudes alimentaires de ses populations. L’escale en cette fin d’été 2010 était une destination mythique : Saint-Tropez. Un homme qui est resté premier prud’homme (assermenté) de la prud’homie des pêcheurs de Saint-Tropez pendant 30 ans. Et un plat emblème de la Méditerranée : la bouillabaisse.

- Emincer les oignons et les faire roussir dans l’huile d’olive. Quand ils ont pris de la couleur, - Ajouter les pommes de terre et les seiches. Faire revenir et ajouter les tomates - Mettre le poisson, les plus gros et les plus fermes au fond - Ajouter de l’huile d’olive et les aromates - Couvrir le poisson avec de l’eau - Laisser bouillir 20’ après le début de l’ébullition - Peel and chop the onions and brown in the olive oil. When they have taken up the colour, add the potatoes and cuttlefish. Sauté and add the tomatoes. - Put in the fish, the biggest and firmest on the bottom. - Add olive oil and herbs. - Cover the fish with water. - Bring to the boil and simmer for 20 min.

Pour servir

An emblematic Mediterranean dish There are no exact proportions in André’s recipe. After years of practice he makes a rough guess without looking. It is a dish you share with people of all ages. Dédé’s secret and his wife, Edith, is “don’t be stingy with the herbs!” and make sure the bouillabaisse has “a beautiful red colour, the colour of saffron, tomatoes and stock.” It is

a recipe which earned him a spot on a popular TV programme, Fourchette et sac à dos (literally “Fork and a backpack”) on France 5. Presented by Julie Andrieu, the format introduces viewers to countries, their history and the every-day cuisine of the locals. Last summer, the port of call was that legendary destination, Saint-Tropez; a man who was the first (sworn) member of SaintTropez’ industrial tribunal of fishermen 30 years ago; and an emblematic Mediterranean dish, bouillabaisse.

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On prépare, dans la cuisine, le bouillon d’un côté Dans un plat allongé, on dispose le poisson Dans un troisième récipient, on met les pommes de terre et les seiches Se sert avec des tranches de pain grillé frottées d’ail ou accompagnée de tartines de rouille To serve In the kitchen, put the liquid to one side. Arrange the fish on a long dish. Put the potatoes and cuttlefish into a third container. Serve with slices of toasted bread rubbed with garlic or spread with rouille.


© Patrick Raffin

Personnalités A few personalities

© Patrick Raffin

Patrick Poivre d’Arvor de passage à Saint-Tropez

Nikos Aliagas avec Jean-Marie Bigard a présenté un nouveau numéro de “Toute la musique qu’on aime” depuis la légendaire ville de Saint-Tropez

La comédienne, Mathilda May, invitée par Christophe Leroy à la soirée Blanche © Patrick Raffin

Très hot avec Clara Morgane sur le Axe Boat 2010

Le chanteur Christophe, célèbre pour ses mots bleus à la soirée Blanche

Valentino qui ne quitte jamais son bracelet Shamballa

Jean Roch invité sur le Axe Boat

Johnny et Laetitia Hallyday qui brillent en Shamballa

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Au platine du Axe Boat, Quentin Mosimann, ex. Star Ac’


Deux adresses de prestige sur la French Riviera

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Personnalités A few personalities

Denise Rich reçoit sur son yacht le Lady Joy, Ivana Trump et l’actrice Tara Reid

Buzz Aldrin et sa femme, Joan Collins et Percy Gibson

Denise Rich et Francisco Chadinha

David Kane et Monica Bacardi

Naomi et Otto Kern

Régine sans son boa

Mauro Micheli, designer Riva, Lia Riva Ferrarese, président déléguée, Sergio Beretta, designer à la soirée Riva sur le mole Jean Reveille

Le navigateur Marc Pajot lors du “Marc Pajot Boat show”

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agenda AGENDA Schedule Schedule

Culture et activités pour tous Culture and activities for everyone

JUIN • 30 juin > 20 août Exposition “Afrique sur la piste des jouets”. Ancien tribunal Cette expo constituée par l’association Wotorino présente une centaine de jouets fabriqués par des enfants africains • > 8 octobre Musée de l’Annonciade Exposition “Henri MANGUIN : l’éblouissante couleur”

• 2 juillet Fête des pêcheurs • 1er > 7 juillet Lavoir Vasserot Exposition de peintures Annie-France Giroud • 1er > 20 juillet BD sur Saint-Tropez – inauguration dimanche 3 juillet à 18h • 2 > 12 juillet Haras de Gassin International polo cup Saint-Tropez avec parade le 8 juillet sur le port

• > 31 octobre Musée des Papillons Exposition “20 années d’émerveillement et de découvertes ”

• 8 et 9 juillet Esplanade du port Classic Tennis Tour

• 25 juin > 1er juillet Cinéma La Renaissance : Fête du cinéma

• 9 juillet Runabout Classic Cup

JUILLET • 1er juillet > 10 octobre En ville Exposition des sculptures monumentales Anna Chromy

• 14 juillet Fête nationale Cérémonie patriotique, défilé aux lampions, bal populaire et feux d’artifice

• 19 > 31 juillet Lavoir Vasserot Le centenaire Borelli – Exposition organisée par l’association Patrimoine tropézien et Les Parcs de Saint-Tropez • 23 juillet Citadelle Soirée “L’aventure de l’aéropostale”, chants et danses d’Afrique noire • 24 juillet > 18 août Salle Jean Despas Exposition Latécoère • 26 juillet > 11 août Festival “Les Nuits du Château de la Moutte”. • 26 juillet Place des Lices 3e foire artisanale de la Sainte-Anne • 29 et 30 juillet Le Rodriguez Rendez-vous

SEPTEMBRE

• 24 sept. > 2 oct. Régates Les Voiles de Saint-Tropez

OCTOBRE • 6 > 9 octobre Régates Les Dragons (SNST) • 8 et 9 octobre Paradis Porsche • 10 > 16 octobre Cinéma de la Renaissance Rencontres internationales du cinéma des Antipodes. • 17 > 19 octobre 100ème anniversaire des Stars 2011 (SNST) • 21 > 24 octobre Braderie des Commerçants

DECEMBRE

AOÛT

• Tout le mois Noël à Saint-Tropez

• 15 août Spectacle de la Patrouille de France. Soirée avec les chœurs de l’Armée Russe

• 9 > 11 décembre Mystères du 21e siècle

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Programme susceptible de modification

INFORMATIONS Port de Saint-Tropez Capitainerie Terre-Plein du Nouveau Port 83990 Saint-Tropez Tél : 04 94 56 68 70 Fax : 04 94 97 31 02 E-mail : capitainerie@portsainttropez.com www.port-de-saint-tropez.com Adresse e-mail de demande de réservation de places au port : reservation@port-de-saint-tropez.com Saint-Tropez Tourisme Informations 24h/24 Evènements et festivités, hôtels, restaurants, plages, vie nocturne, visites guidées 0892 68 48 28 (0,35€/min) www.ot-saint-tropez.com Société Nautique Société nautique de Saint-Tropez - Nouveau Port BP 72 83992 Saint-Tropez Tél : 04 94 97 30 54 Fax : 04 94 97 87 00 E-mail : snsttropez@aol.com www.snst.com

LE CULTE Paroisse Saint-Joseph Eglise paroissiale, rue du Commandant Guichard / Chapelle de la Miséricorde, rue Gambetta / Chapelle de Saint-Tropez (hors les murs), Les Platanes, avenue Grangeon / Chapelle Saint-Joseph, route de Sainte-Anne. Tél : 04 94 95 25 37 Temple protestant Rue du Temple 83990 Saint-Tropez Synagogue Habad Lubavitch 41 rue du Général-Leclerc 83990 Saint-Tropez Tél : 06 80 60 72 58 / 04 94 97 77 00 www.jtropez.com


Environnement Environment

Démarche “Port propre” Saint-Tropez dans la course !

Clean Port initiative Saint-Tropez on target!

Bassin Jean Lescudier

PORT DE

SAINT-TROPEZ Terre Plein du Nouveau Port Tél. +33 (0)4 94 56 68 70 - VHF CANAL 9 Fax +33 (0)4 94 97 31 02 www.port-de-saint-tropez.com capitainerie@portsainttropez.com

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Environnement Environment Sur les 370 ports que compte la Fédération Française des Ports de Plaisance (FFPP), 140 sont engagés dans la démarche « Ports propres ». Le port de Saint-Tropez en fait partie et a entrepris en début de saison la première phase diagnostic.

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ette démarche vise à améliorer la gestion environnementale des eaux portuaires. Créé en 1979 et soutenue par la FFPP, ce projet s’inscrit dans un processus d’identification des causes de pollution portuaire et leur traitement aux moyens d’investissement, de formation des personnels et de communication auprès des usagers. Un label et une certification sont délivrés à l’issue de ce processus. Dans le domaine de la gestion des déchets qu’il génère, le port est perfectible à plus d’un titre. Afin de corriger ce constat et de se mettre en accord avec la législation en vigueur (Loi sur l’eau, CDPM, etc.) ; le port de Saint-Tropez, déjà labellisé “Port exemplaire” en 2009 par le ministère de l’Ecologie, de l’Energie, du développement durable et de la Mer souhaite s’intégrer dans cette démarche. Réunion des Directeurs de ports super yacht à Saint-Tropez. Les sujets liés à l’environnement ont été largement évoqués. Meeting of superyacht port managers in Saint-Tropez where the focus was on environmental issues

Elle se décline en cinq phases

Première phase : l’étude diagnostic environnemental. Réalisée par un bureau d’études indépendant du port, elle s’exécute en trois parties : état des lieux de l’existant, identification et hiérarchisation de toutes les sources de pollution, détermination d’un programme d’actions correctives. Deuxième phase : les moyens de lutte contre les pollutions chroniques. En font partie les déchets liquides et solides produits sur le port par les activités portuaires et les usagers. Les équipements mis en œuvre peuvent être des ouvrages de collecte, de traitement des eaux de carénages, de traitement des déchets spéciaux, de traitement des déchets ménagers, des eaux usées… Troisième phase : mise en place de moyens de lutte contre les pollutions accidentelles. Par exemple, une nappe d’hydrocarbures qui peut provenir du port ou de l’extérieur. Le port doit être équipé de barrages flottants dont l’objectif est de contenir cette pollution avant de la traiter. Quatrième phase : la formation du personnel portuaire à la gestion environnementale. Depuis 2004, ce personnel est formé tous les ans

au CNFPT et par les AGEFOS (Organismes agréés par l’État pour la formation professionnelle), à la démarche “Ports Propres” aussi bien sur le plan théorique que pratique. Enfin, cinquième phase : la sensibilisation des usagers du port : lors des séances des organismes consultatifs ; par une signalétique spécifique “Ports propres” nationale judicieusement répartie autour du port et près du “Point Propre” ; par la communication du personnel préalablement formé et enfin, par la distribution de documents de sensibilisation “Écogestes Méditerranée “. “C’est au total un gros investissement qui oblige les ports à maintenir leur niveau d’implication pour conserver cette certification” observe Jean-François Tourret, directeur du Port de Saint-Tropez. Les objectifs ont été clairement affichés par l’équipe municipale, l’obtention du label qui concrétise ainsi, par un signe fort, la démarche volontariste de la Mairie dans une politique eco-responsable.

Of the 370 harbours in France’s marina federation (FFPP - Fédération Française des Ports de Plaisance), 140 are committed to complying with the clean ports initiative. Saint-Tropez is one and at the start of the season undertook the first diagnostic phase to assess what needs to be done.

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he aim is to improve the environmental management of water in harbours. Created in 1979 and supported by the FFPP, the project is part of a process to identify and treat causes of pollution through investment, training personnel and raising awareness among marina users. At the end of the process the harbour receives a label and certificate. When it comes to waste management, a marina can be improved in many ways. To address this situation and comply with current legislation (water regulations, CDPM, etc), Saint-Tropez, already labelled an “exemplary port” by the Ministry of Ecology, Energy, Sustainable Development and the Sea, wanted to be involved.

The project is divided into five phases

First phase: an environmental diagnostic study carried out by an independent body and comprising three sections: current status, identifying and prioritising sources of pollution, and drawing up an action plan to improve the situation. Second phase: to tackle what they term chronic sources of pollution, which means liquid and solid waste generated by the harbour and the users. Equipment employed may include systems for treating careening water, household waste, special waste, grey water etc. Third phase: to make provision for controlling accidental incidents,

for example should an oil slick enter the harbour. The port needs to be equipped with floating barriers to contain the pollution before it is treated. Fourth phase: to train harbour personnel in environmental management. Since 2004, they have received theoretical and practical training every year at the CNFPT by state-approved bodies within AGEFOS (Organismes agréés par l’État pour la formation professionnelle) in the Clean Port approach. Fifth and final phase: to raise awareness among those who use the harbour, during sessions organised by consulting bodies for example. There will also be “Ports Propres” signs in place around the port especially near relevant sites, trained members of staff to help spread the message and “Écogestes Méditerranée” leaflets describing ecofriendly actions to adopt. “It is a massive investment in terms of training and raising awareness among personnel, and requires ports to maintain their level of commitment to keep the certificate,” observes Jean-François Tourret, Manager of the Port of Saint-Tropez. The objectives have been clearly displayed by the municipality’s team, as obtaining this label is a strong sign of the proactive approach the town council is taking towards being eco-responsible.

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Environnement Environment

Les Eco-gestes A l’attention des usagers de la mer et des plages Deux campagnes de terrain sont organisées cette année à l’attention des plaisanciers et des touristes pratiquant le littoral : en mer (Ecogestes Méditerranée) et sur les plages (Inf’eau mer). Elles ont un objectif commun : faire évoluer les comportements des usagers de la mer et des plages afin de préserver le milieu marin et l’environnement.

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structures du Réseau Mer (associations, communes, gestionnaires de milieux...) sont mobilisées. 70 ambassadeurs ont été formés pour partir à la rencontre des usagers de la mer et des plages directement sur les lieux de pratiques. Au total, 400 journées d’interventions seront réalisées chaque année dans plus d’une trentaine de communes littorales. Saint-Tropez fait partie des zones d’intervention cette année. Demandez les fichesconseils bilingues que le port de Saint-Tropez met gratuitement à votre disposition et dont voici un extrait.

Quelques conseils pour respecter la mer

© Observatoire marin

La posidonie est une oasis de vie. Pour ne pas l’arracher avec l’ancre, viser les zones claires (fonds de sable) pour mouiller. Remonter toujours l’ancre à l’aplomb du bateau. Les Caulerpes (taxifolia et racemosa) sont invasives. Il convient de ne pas les disséminer avec l’ancre, de n’en rejeter aucun fragment dans l’eau, de les déclarer si vous les voyez. La mer Méditerranée est un pôle de biodiversité. Il convient de limiter la pêche aux tailles et aux espèces autorisées. Pour cela, se renseigner auprès des affaires maritimes. Sachez qu’en Provence Alpes Côte d’Azur, la pêche de l’oursin est interdite du 16 avril au 31 octobre. Aucun déchet n’est anodin. Avant de partir en mer, choisir des produits avec peu d’emballage, ramener ses déchets à terre et utiliser les bornes de recyclage. Pour aller plus loin, les eaux grises - eaux de lavage intérieur (évier, lavabo, douche) et extérieur (quai, pont) - peuvent être nocives à la vie marine. En conséquence, choisir des produits d’entretien d’origine végétale. Les eaux noires - eaux usées des WC - peuvent engendrer des risques sanitaires : utiliser les WC

marins loin des côtes et vidanger les cuves de récupération au port. Enfin, l’eau douce est rare et précieuse : limiter votre consommation d’eau pour le rinçage du bateau. Rejoignez nous sur www.ecogestes.com

Eco-actions - Attention all those who use the beaches and sea Two campaigns have been organised this year targeting recreational sailors and tourists who frequent the coast: at sea (Ecogestes Méditerranée) and on the beaches (Inf’eau mer). They have one goal in common: to change the behaviour of those who frequent the sea and beaches in order to protect the environment.

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In total 19 structures (associations, municipalities, nature organisations, etc) have been mobilised and 70 “ambassadors” trained to go out and make contact with the public in the harbour and on the beaches. Each year, a total representing 400 days of activities will be organised across some 30 coastal municipalities. Saint-Tropez is among the regions involved this year. Please do not hesitate to ask for one of the free bi-lingual advice sheets that SaintTropez harbour is making available. To give you an idea here is an extract.

Some tips on respecting the sea

Posidonia is an oasis of life. To avoid digging it up, look out for areas where the water is clear (indicating a sandy bottom) before you drop anchor. Always raise the anchor straight up into the boat. The Caulerpas (taxifolia and racemosa) are invasive. You should not disperse these species on your anchor or throw any fragments into

the water, and should report it if you see any. The Mediterranean Sea is a centre of biodiversity. You should only fish for species that are authorised and of a certain size. Check with the Maritime Affairs authority first. Remember that in the PACA (Provence-Alpes-Côte d’Azur) region, it is forbidden to collect sea urchins between 16 April and 31 October. No waste is harmless. Before going to sea, choose products that have minimal packaging, bring any waste back to shore and use recycling points in harbours. If going further, remember that grey water (used in the sink, wash basin or shower, and outside for cleaning the deck) may be harmful to marine life. To avoid this, choose plant-based cleaning products. Black water – from the heads (WC) – can lead to health risks so only use the heads away from the coast and empty collection tanks in port. Finally, fresh water is a precious resource: use the minimum amount to rinse your boat. You can reach us on www.ecogestes.com

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