Pyrénées : Odyssée 2010 - Journal #1

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LES REPORTERS DE L’ODYSSÉE

Vous tenez entre les mains le journal réalisé par les Reporters de l’Odyssée sur l’édition 2010 des Pyrénées. Des apprentis journalistes qui ont pris en main leur propre éducation à l’environnement et qui partagent le fruit de leurs enquêtes dans ces pages. À l’heure où vous lirez ces lignes, d’autres seront sur le terrain pour couvrir l’opus 2011. Bonne lecture !

Sommaire 04 Pic du Midi 06 Conservatoire botanique 07 Agence de l’eau

08 Bilan Carbone 12 Stade d’eaux vives Pau-Pyrénées 19 Déchets aquatiques


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Le Journal de l’Odyssée du 8 au 12 avril 2010


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2010 : ODYSSÉE DEUX…

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ixente Lizarazu, Mathieu Crépel, Luc Alphand, Antoine Delpero, Tony Estanguet, Jean-Pierre Vidal, Éric Leroy, Wilfrid Forgues, Emmanuelle Joly… 4 champions olympiques, 7 champions du Monde et 3 champions d’Europe ! L’opus 2010 de l’Odyssée du Flocon à la Vague s’est offert un casting de luxe pour porter au plus grand nombre le message du respect de l’eau et de la biodiversité. À commencer par Bixente Lizarazu et Mathieu Crépel, tous deux parrains de cette deuxième édition. Ce challenge éco-sportif a suivi le cycle de l’eau, depuis un flocon de neige tombé au Pic du Midi jusqu’aux vagues d’Anglet en passant par les lacs et rivières les reliant. Autant de terrains de jeu à protéger pour continuer à s’amuser : ski, snow, trail running, hydrospeed, stand-up, kayak, rafting, pirogue, paddle, apnée et voile ; les sportifs de haut niveau s’en sont donné à cœur joie ! DISPOSITIF ÉDUCATIF ACTIF ! Odyssée : voyage plein de péripéties. Tout comme le parcours de ce flocon qui va dévaler 3 000 m de dénivelé pour venir se jeter dans l’océan. Tout comme ce raid de 4 jours pour les 25 participants de cette aventure humaine qui avait pour mots d’ordre plaisir et éducation. Une éducation à l’environnement à travers aussi le Village des Initiatives Responsables qui réunissait associations (Surfrider, Moutain Riders, Fondation Nicolas Hulot…) et partenaires (Agence de l’eau, Ecoride…). Mais également avec des quiz environnementaux animés par un trublion ad hoc en la personne de “Sir” Latxague. Enfin, des jeunes n’ont pas “reçu” cette éducation au développement durable, mais sont allés la chercher eux-mêmes en réalisant des interviews auprès de sportifs et spécialistes en environnement. La plupart des photos qui suivent ont ainsi été prises par Haize Thomas, fils d’Emmanuelle Joly, qui s’est fait un prénom ! L’Angloy signe aussi quelques articles, tout comme ses collègues Reporters de l’Odyssée : Ruddy Chagnaud (Nid Basque), Coline Casquin et Lou Robert (Léo Lagrange). LA SAGA CONTINUE… 2010 : odyssée deux, c’est le titre original de la suite du chef-d’œuvre de Stanley Kubrick (2001, l’odyssée de l’espace). 2010, c’est aussi la 2e édition de l’Odyssée du Flocon à la Vague. Un simple clin d’œil, puisque le capitaine de l’odyssée pyrénéenne est resté fidèle à la barre (Bernard Crépel) et que cette saga ne fait que commencer… et pourrait bien s’expatrier !

LES REPORTERS DE L’ODYSSÉE L’Odyssée du Flocon à la Vague a donné l’occasion à des jeunes de se transformer en journalistes en herbe. Âgés de 12 à 17 ans, les Reporters de l’Odyssée de cette édition pyrénéenne 2010 ont vu leurs articles gagner le 2e Prix du concours national des Jeunes Reporters pour l’Environnement ! > Les JRE sont un programme de la Fondation pour l’Éducation à l’Environnement en Europe : www.jeunesreporters.org > Les Reporters de l’Odyssée sont une réalisation des Apprentis Reporters pour la Terre, un atelier de journalisme développé par Ya’com : bportrat@yahoo.com Design & concept : ya’com

Le Journal de l’Odyssée du 8 au 12 avril 2010


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Reporters de l’Odyssée

Haize Thomas, Reporter de l’Odyssée

L’Angloy Haize, 12 ans, élève de 5e au collège Endarra, a profité d’accompagner sa mère sportive de haut niveau (la surfeuse Emmanuelle Joly) pour

Un Pic au top de l’écologie ? PIC DU MIDI. Offrant le plus beau panorama des Pyrénées, l’observatoire du Pic du Midi de Bigorre est une véritable petite ville perchée à 3 000 m d’altitude. Un aménagement et une fréquentation qui respectent la Nature, selon Pierre Vidalies, chargé de mission auprès de la direction. Interview réalisée par Haize Thomas Photos © Haize/ya’com/Régie du Pic du Midi

R

eporters de L’Odyssée : En quoi le Pic du Midi est-il un site exceptionnel ? Pierre Vidalies : Tout d’abord par sa situation géographique unique. C’est le meilleur belvédère des Pyrénées, qui permet en un coup d’œil d’observer 300 des 430 km que compte cette chaîne montagneuse ! Par exemple, on peut apercevoir la nuit le phare de Biarritz ou les lumières de Barcelone, ou encore en plein jour les prémices du Massif Central… Ensuite, c’est un pic assez haut (2 877 m pour le sommet primitif) et situé en avant de la chaîne. Il y a un flux d’air qui tourne autour et qui dégage la zone à l’aplomb. Résultat, l’observation y est excellente. Enfin, le site aménagé par l’Homme est immense : une mini-ville avec 1 ha de plancher utile, 6 étages et 5 km de couloirs !

Comment préservez-vous ce “Grand Site” de Midi-Pyrénées ? Le Pic du Midi a été classé site naturel national en 2003 pour la beauté de ses paysages. C’est une reconnaissance

Petit scoop : l’antenne de Télédiffusion De France (TDF), mise en service en 1963, n

mais aussi des devoirs. Ainsi, à chaque nouvel aménagement, il faut faire une étude d’impact sur le milieu. À la fin des 90’s, une station d’épuration a été construite pour traiter les eaux usées in situ, avec la technique des biodisques. Les boues produites sont stockées sur place, puis descendues tous les ans à La Mongie. L’acheminement de l’eau se fait soit par des réservoirs placés sous les télécabines (2 500 l) soit par de gros tuyaux qui pompent l’eau du lac d’Oncet. Cette eau est ensuite traitée au Pic pour la rendre potable. Au niveau des déchets, on fait le tri classique (comme à la maison : plastique, papier, carton, verre) qui est descendu matin et soir en bennes. Notre certification ISO 14001 implique qu’on trie aussi les déchets dangereux : huiles de friture, piles, néons… Et on en est responsable jusqu’à leur élimination ou recyclage. Enfin, niveau énergie, on fonctionne en 100 % électricité

« EN UN COUP D’ŒIL, ON PEUT OBSERVER 300 DES 430 KM DES PYRÉNÉES ! »

Notre reporter avec le futur vainqueur de la descente, Luc Alphand. Le Journal de l’Odyssée du 8 au 12 avril 2010

4 coupoles d’observation mais aussi 4 télescopes scrutent l’univers !

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05 expérimenter sur le terrain du journalisme sa passion pour la photographie. Ça ne l’a pas empêché de s’initier à l’écriture de presse ! Les Reporters de l’Odyssée ont été mis en place lors de l’Odyssée du Flocon à la Vague,

en partenariat avec les Jeunes Reporters pour l’Environnement. Ce programme éducatif européen permet aux enfants d’enquêter sur une problématique environnementale locale, en se transformant en journalistes en herbe : www.jeunesreporters.org

e en 1963, ne sera pas démontée après le passage au tout numérique. Ou quand l’artificiel devient naturel et emblématique… (© Paul Compère).

(chauffage et éclairage), avec une facture annuelle de… 150 000 € ! Et la note pourrait être encore plus salée si l’on n’utilisait pas une gestion assistée par ordinateur pour optimiser la consommation. Cette électricité est amenée par 2 lignes enterrées de 20 000 volts, avec en secours un groupe électrogène. Pas d’énergie solaire ? Il n’y a pas encore eu d’étude de faite pour l’installation de panneaux solaires, nous faisons actuellement des tests (peu concluants pour l’heure à cause du froid, de la neige, etc.). Quel est votre prochain défi de protection du Pic ? La protection du ciel nocturne est notre prochain challenge. Le but : ne pas générer de pollution lumineuse. Il s’agit des lumières artificielles qui nuisent à l’observation

Ensuite bien sûr l’astronomie, avec plusieurs télescopes, dont le plus gros de Métropole : le Bernard Lyot, dont le miroir fait 2 m de diamètre pour étudier le magnétisme des étoiles (spectropolarimétrie). Il y a aussi la coupole “1m”, financée par la Nasa pour préparer l’alunissage des missions Apollo en cartographiant la surface de la Lune. Également, un télescope de jour pour étudier la surface solaire… Et maintenant, qu’observez-vous ? Nous avons réalisé l’imagerie de Mars, considérée comme la meilleure depuis la Terre. Mais aujourd’hui, la tendance est à l’observation des gros astéroïdes… + d’infos : www.picdumidi.com ; www.anpcen.fr

« LA NUIT, ON PEUT VOIR LE PHARE DE BIARRITZ, LES LUMIÈRES DE BARCELONE… » scientifique du ciel mais aussi à la faune et à la flore du milieu (ex : oiseaux migrateurs, vers luisants). Pour lutter contre cette pollution, on abaisse les stores et les rideaux au Pic. Surtout, on essaye de mettre en place une réserve de ciel étoilée. C’est un projet à long terme qui concerne les communes aux alentours du Pic du Midi. On rencontre les maires pour les amener à une meilleure gestion de l’éclairage public, notamment en orientant les lampadaires vers le bas (en tout 40 % d’énergie pourraient être économisés en raisonnant l’éclairage public et privé, source EDF/Ademe). Hubert Reeves est d’ailleurs le parrain de ce projet de réserve de ciel étoilé. Quelles observations scientifiques sont menées au Pic ? Tout d’abord et c’est le moins connu : l’aérologie, avec une station de mesure de l’air (notamment l’ozone). Design & concept : ya’com

L’équipe Ecoride (Eurosima Cluster), juste avant la descente aux enfers. Le Journal de l’Odyssée du 8 au 12 avril 2010


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Ces plantes à sauver !

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BIODIVERSITÉ. Inventaire des espèces protégées avec Nadine Lavaupot, chargée d’étude au Conservatoire botanique des Pyrénées*. Par H.T.

ÉCO-LIÉS L’éco-passeport dédicacé par Bixente ! Au V.I.R. de Bagnères-de-Bigorre, les élèves de CM1 de l’école de St Vincent ont participé au “Passeport tous écoliés sur la planète”. Ce document reprend les engagements et gestes quotidiens pour préserver l’eau :

« Fermer le robinet quand on se brosse les dents ! », récite Wolan Vignes ; « Pas prendre de bains mais des douches ! »,

Quel est le rôle du conservatoire botanique ? *Conservatoire botanique national des Pyrénées et de Midi-Pyrénées depuis 2001, cet établissement public se charge de diffuser les données collectées en montagne. Ces informations permettent aux entreprises et collectivités de réaliser des études d’impact sur l’environnement lorsqu’elles ont pour projet d’agrandir leur bâtiment ou de construire une route, par exemple.

Quelles sont vos missions ? La 1re : la connaissance des plantes et milieux naturels. Ex. : l’Androsace, rare en hautes montagnes, l’Aster des Pyrénées, endémique et rare aussi, sans oublier le Pic du Midi ! 2e : leur conservation. Ex. in situ : pour protéger ces plantes, on les coiffe d’une cloche en grillage pour pas que les moutons ne les mangent. Ex. ex-situ : on ramasse des graines pour constituer une banque de semences ;

© ya’com

complète Laurine Gaubert. Des bonnes conduites que ces éco-liés ont fait visser par les techniciens de la Ville puis par Bixente Lizarazu… Des recommandations qu’ils ne sont pas prêts d’oublier !

L’Aster des Pyrénées pousse dans des lieux difficiles d’accès : pas facile de l’observer ! (© CBNPMP/L. Gire).

YÉTI L’abominable homme des neiges Erwann Jegousse, président de Mountain Riders et membre du team FNH, avait revêtu ses plus beaux poils pour descendre le Pic du Midi. Du plus bel effet… chaud : hot trail running ! L’Androsace ciliée, protégée en Midi-Pyrénées. © CBNPMP/C. Bergès.

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c’est pour réintroduire l’espèce si jamais elle venait à disparaître. 3e : l’appui technique aux propriétaires et communes (infos, conseils). 4e : la sensibilisation du public ! Une plante très menacée ? La Jacinthe de Rome, plante protégée sur le territoire national, est menacée par l’assèchement des prairies humides, le drainage, et l’urbanisation dans la région toulousaine. Nous allons voir les propriétaires pour leur dire qu’ils ne peuvent détruire ni la plante ni la zone humide qui la fait vivre (risque d’amende). Une dérogation est possible si la construction est d’utilité publique, avec obligation de replanter ces fleurs ailleurs. Il faut tout faire pour conserver toutes les plantes : elles font partie de la chaîne alimentaire, elles peuvent nous nourrir mais aussi nous guérir ! Web : www.cbnpmp.fr


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Véritable indicateur de la qualité de l’eau de rivière, le saumon a été réintroduit avec succès sur le bassin Adour-Garonne (© fr.academic.ru).

Agence de l’eau : ça sert à quoi ? ADOUR-GARONNE. Quelles sont les actions de cet établissement public ? Réponses avec Marc Abadie, directeur de l’Agence de l’eau Adour-Garonne. Par Haize Thomas. Pourquoi votre agence s’appelle Adour-Garonne ? Ça remonte à 1964, où la France a été découpée en 6 territoires hydrographiques. Un découpage qui dépasse les frontières administratives car l’eau ne se préoccupe pas des communes, départements ou régions pour s’écouler ! Car il s’agissait bien de définir des zones où toutes les eaux vont dans le même sens, ce qu’on appelle des bassins versants. Le nôtre est celui de l’Adour, de la Garonne, mais aussi de la Charente qu’on n’a pas pu inclure dans l’appellation car cela aurait fait trop long. Notons que la France a été le 1er pays d’Europe à adopter une pareille carte hydrographique nationale.

Design & concept : ya’com

Quel est le rôle de l’agence ? Mettre autour d’une table des personnes qui ne sont apparemment pas faites pour s’entendre : pêcheurs, paysans, industriels, élus locaux, écologistes, et administratifs. Tous siègent au conseil d’administration et décident ensemble de la politique à mener.

Vague, où l’on démontre que tout est lié depuis la montagne jusqu’à l’océan. Et qu’il faut donc protéger l’eau sur tout son cycle ! Enfin, notre agence apporte des conseils de spécialistes aux collectivités locales, industriels et fédérations (pêche) qui ont une problématique d’eau à résoudre.

« NOTRE DÉFI : 60 % DES MASSES D’EAU DOIVENT ÊTRE BONNES EN 2015 ! » Le financement de l’agence provient des taxes que payent les consommateurs d’eau mais aussi les pollueurs. Cet argent sert à dépolluer l’eau : construction de stations d’épuration, entretien des rivières… Mais aussi sensibiliser la population à travers des manifestations comme l’Odyssée du Flocon à la

Votre plus grand défi ? Faire comprendre aux gens la nécessité de respecter l’eau, élément indissociable de la Nature. Car on a des échéances à tenir : 60 % des masses d’eau doivent être bonnes en 2015, puis 75 % d’ici à 2027 au niveau européen. Très ambitieux… Mais si le 2e challenge sera dur à relever, les efforts

portent déjà leurs fruits. Spécificité du bassin AdourGaronne, les poissons migrateurs comptent des esturgeons, des lamproies et surtout des saumons qui n’ont jamais été aussi nombreux que ces dernières années : 2 000 en 1995, 10 000 en 2005 ! Et quand on sait que les poissons sont des révélateurs de la qualité de l’eau, on peut se dire qu’on est sur la bonne voie ! Web : eau-adour-garonne.fr

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08 Lou Robert, Reporter de l’Odyssée

Reporters de l’Odyssée © pur projet

Évaluer, réduire, et compenser !

Élève en bac pro Logistique & Transport, au lycée Gallieni de Toulouse, Lou s’est montrée tout de suite très intéressée par le sujet sur le bilan carbone, abordé

BILAN CARBONE. 2e édition et 2e bilan carbone pour l’Odyssée. Un challenge éco-sportif se doit d’être exemplaire en se souciant du moindre impact sur l’environnement. Et d’y remédier… Reportage réalisé avec Lou Robert

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uand un événement perdure, c’est qu’il marche. Et plus il y a d’éditions et plus chacune a un impact croissant sur l’environnement : plus de monde, de moyens, de transports, et donc de gaz à effet de serre(1). L’Odyssée ne déroge pas à cette règle cruelle du succès, même si l’augmentation des GES a été modérée grâce aux enseignements du bilan carbone 2009. Jugez plutôt : une manifestation sur non plus 3 mais 4 jours (+33 %), plus de sportifs (+33 %), de nuitées (+245 %), de repas (+23 %)… Pour autant, le total s’élève “seulement” à 40,7 tonnes équivalent CO2(2), soit +16 %. Pour avoir une idée, chaque Français émet 10 tonnes par an…

-3,7 % POUR LES TRANSPORTS Alors, par quel levier pointé lors du BC 2009 cette hausse a pu être atténuée ? Réponse avec Patricia Chauvel-Aublet de Pur Projet(3), co-auteur du BC de l’Odyssée avec Mountain Riders : « L’effort a été porté sur le transport car on a un statut quo des GES liés (et même une baisse de 3,7 %). Les émissions de déplacements de personnes ont

bien augmenté de moitié, mais celles des marchandises ont baissé de 60 %. L’explication : le bus supplémentaire mis en place pour transporter les stands du Village des

Francisco, producteur à la coopérative Acopagro (Pérou), enlace son gagne-pain : le

Initiatives Responsables (VIR). En 2009, ces stands étaient acheminés par différents véhicules. 1re réduction de GES, associée au fait que la majorité des assos qui tenaient ces stands étaient locales… » Ces bus sont ceux

© ya’com

© haize

DES SOLUTIONS POUR RÉDUIRE LES “GES”

Des scolaires de Bagnères devant l’éco-bio-générateur (O2 Énergie Fr). Le Journal de l’Odyssée du 8 au 12 avril 2010

Un four solaire, exposé et utilisé par l’association Moutain Riders.


09 par les Reporters de l’Odyssée. Une animation mise en place à l’occasion de l’Odyssée du Flocon à la Vague, via Léo Lagrange et en partenariat avec les Jeunes Reporters pour l’Environnement.

Ce programme éducatif européen permet aux enfants d’enquêter sur une problématique environnementale locale, en se transformant en journalistes en herbe : www.jeunesreporters.org Plus d’infos sur l’Odyssée : www.dufloconalavague.org

une communication plus verte, des repas avec nourriture locale, bio et de saison… Mais quand on ne peut plus réduire, on peut toujours compenser. Et comme l’an passé, l’objectif Zéro Carbone sera atteint grâce à un programme de reforestation de la coopérative Acopagro au Pérou(4) : « En plantant 200 arbres (qui vont capter le CO2) en forêt amazonienne, les 40,7 tonnes émises

lors de l’Odyssée et celles non comptabilisées(5) seront compensées. Mais cette action va aussi participer à la sauvegarde de la biodiversité et offrir un revenu décent aux peuples autochtones. », conclut Patricia.

L’écologie seule n’a pas de sens. Avec cette aide au commerce équitable, l’Odyssée apporte sa goutte d’eau sociale et entrevoit une dimension de développement durable…

Ces GES (en quantité trop importante à cause de l’activité humaine) sont responsables du réchauffement de la planète et des dérèglements climatiques. (2) On parle d’équivalent C02 car il existe plusieurs GES : ce dioxyde de carbone (le principal) mais aussi le méthane, le protoxyde d’azote, les gaz fluorés… L’ensemble est converti en CO2 qui devient unité de mesure. (3) Pur Projet est une société spécialisée dans la réalisation de Bilan Carbone ® ADEME. C’est aussi un Collectif de lutte contre la déforestation et le réchauffement climatique par l’agroforesterie tropicale : www.purprojet.com (4) Producteurs bio de cacao et arbres primitifs : altereco.com (5) Travail amont/aval, transport public, gestion déchets… (1)

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gne-pain : les GES de l’Odyssée 2010 seront compensés en y plantant 200 arbres. © ya’com

d’Étienne Miquel, directeur de Négoti (31) : « Nous avons été la 1re entreprise autocariste de France à faire réaliser un bilan carbone (2007). Nous traitons nous-mêmes notre gasoil (adjuvant) pour en réduire la consommation, avons formé nos conducteurs à l’éco-conduite, et renouvelons régulièrement notre parc pour que la motorisation soit toujours performante. Enfin, on fait aussi de petites choses qui comptent, comme bien sûr recycler les batteries et les huiles, mais aussi utiliser des produits de nettoyage biologiques… » -5 POINTS SI TU VIENS EN AVION ? D’autres améliorations ont été apportées cette année, comme le recours à un éco-bio-générateur hybride (panneaux solaires et groupe électrogène) pour alimenter en électricité le VIR. Pour 2011, le processus d’amélioration continue :

« Un gain de 20 %, toujours sur les transports, est possible en incitant les sportifs et le staff à utiliser le train et le co-voiturage pour venir sur l’événement. Comment ? En mettant au point un bonus/malus qui affecte le classement des sportifs selon leurs GES déplacements ! L’équipe qui gagne prend soin de la planète du début jusqu’à la fin… », propose Patricia Chauvel-Aublet. D’autres pistes existent comme

Mathieu Crépel et les autres sportifs ont utilisé les bus Négoti. Design & concept : ya’com

Le Journal de l’Odyssée du 8 au 12 avril 2010


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Phot’Odyssée… ALBUM PHOTOS. Images choisies et instants particuliers d’une 2e édition de l’Odyssée qu’on n’est pas près d’oublier. Pas la place de mettre tout le monde, la famille ne cessant de s’agrandir ! Photos souvenir… Photos ©Haize Thomas (sauf mention)

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Le père de Mathieu et de l’Odyssée, merci Bernard Crépel !

Le côté bon vivant de l’Odyssée. Campan.

Éric Loizeaux, Nina Caprez, Emma Joly (Ministère du DD).

18 Annecy 2a0ren m a te le hand et al à la barre, K t 4es. Luc Alpie rre Vid hevalier) terminen -P n (Jea ierre C Allais et P

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“Liza pour une mer en bleus” (Bixente -ici en hydrospeed- et Peyo Lizarazu, Pascal Bourricaud Le Journal de l’Odyssée et Ludovic Dulou) remporte cette du 8 au 12! avril 2010 odyssée pyrénéenne

Soupe à la grimace pour Wilfrid Forgues et le CG65, ils perdent leur titre !


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Rico Leroy, champion du Monde de tandem, a conduit l’équipe amateur FNH à une impensable 5e place ex-æquo !

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Design & concept : ya’com

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Journal de l’Odyssée Y’a pas que les Lehalfpipes qui mettent le smile du au 12 avrild’eaux 2010 à Mathieu Crépel  ! 8Stade vives, Pau.


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Nature et urbain conciliés !

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PAU. Se faire une descente en rafting à 5 mn du centre-ville ? Top ! D’autant que le sport et la Nature y recolonisent une friche industrielle…

Imaginé par les frères Estanguet et réalisé par la CA PP, ce stade inaugure l’éco-quartier des Portes du Gave.

En quoi ce stade a été réalisé dans une logique de développement durable ? Le stade d’eaux vives PauPyrénées a été conçu afin de limiter au maximum son impact sur l’environnement. On a utilisé des matériaux durables, notamment le bois. On a aussi plusieurs modes pour faire circuler l’eau. Le gravitaire permet une alimentation directe par le Gave et une restitution intégrale de l’eau au milieu naturel. C’est le système qu’on utilise tous les jours,

n’ayant recours aux pompes que si le niveau d’eau est insuffisant. L’accès “propre” au stade a été facilité : vélo, roller, marche, bus… Enfin, nous mettons un point d’honneur à ce que les manifestations organisées soient le plus éco-responsables possible, notamment au niveau du tri des déchets. C’est aussi la 1re pierre d’un plus vaste projet ? Oui, car la Communauté d’Agglomération de Pau-

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Estanguet. Quasi tous chavireront ! Dont le vice-champion du Monde BMX Jean Reno Ducos de la Hitte (photo). Sachant que le stade peut envoyer 15 m3/s !

Karen Allais, 10 ans en EdF de ski et unique féminine d’Annecy 2018, prise en flagrant délit de récup’ entre 2 runs de canoë menés par un Luc Alphand toujours à fond !

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BREAK Y’a pas que Peyo qui fait dodo…

Mme Lignières-Cassou, présidente de la CA PP, a répondu à nos questions.

Le Journal de l’Odyssée du 8 au 12 avril 2010

Pyrénées aménage et réhabilite 152 ha de friches entre ce stade d’eaux vives et la gare de Pau. C’est notre éco-quartier du 21e siècle, baptisé Portes des Gaves, qui mise sur la valorisation de la Nature par le sport. Le but est de restaurer un site marqué par l’industrie polluante de la fin du 19e siècle (peintures) pour en faire un lieu de loisirs. Car c’est en y prenant plaisir que les habitants prendront conscience de la nécessité de préserver cet environnement. C’est bien la philosophie de cet aménagement, qui s’inscrit dans le Parc naturel urbain de la Gave, qui fait 350 ha. Sa classification en zone Natura 2 000 et verte du SDAGE, associée au partenariat avec le Conservatoire régional des espaces naturels, est gage d’éco-responsabilité pour tout aménagement. Web : www.agglo-pau.fr

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« On a fait un repérage à 8 m3/s et les gars m’ont dit plus. On a refait un test à 10 m3/s et ils m’ont dit encore ! Là on est à 12 m3/s. C’est le débit dont on se sert nous les kayakistes pour s’entraîner à bloc. On va bien voir… Et c’est trop tard pour faire machine arrière ! », jubile Tony

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HAUT DÉBIT Des champions gourmands et un Tony mdr…


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Tony Estanguet fait partie des 8 athlètes français ayant conservé leur titre olympique, un ambassadeur de marque pour ce stade d’eaux vives.

Tony Estanguet, parrain de l’Odyssée

JOURNÉE VERTE. Le double champion olympique de kayak était le parrain de l’étape au stade d’eaux vives de Pau-Pyrénées. Un parrain engagé, à tous les niveaux. Par C.C. Pourquoi participez-vous à l’Odyssée ? Je suis un passionné de sport et j’ai la chance de le pratiquer dans un environnement privilégié : ski l’hiver, kayak l’automne et le printemps, et surf l’été. Éduquer les gens à la protection de cette Nature, ok. Mais si c’est par la contrainte ou la peur, en les culpabilisant avec des messages alarmistes, ça ne marche pas… Le concept de l’Odyssée, qui permet de véhiculer ces valeurs éco-citoyennes tout en prenant du plaisir, colle parfaitement à ma vision des choses. Et le reste de l’année ? À mon niveau individuel, j’essaye de limiter ma consommation d’eau potable et de préserver les milieux

nautiques. J’ai toujours grandi dans un endroit naturel et j’ai donc appris à respecter l’environnement, surtout l’eau. Certes, en tant que sportif de haut niveau, je voyage beaucoup pour me rendre aux compétitions, en utilisant notamment l’avion. Mais lorsque je vais au stade d’eaux vives Pau-Pyrénées

pas trop l’environnement. Enfin, à l’échelle fédérale, je participe à la mise en place d’un réseau d’alerte sur la qualité de l’eau des rivières. En cas de pollution, les licenciés font remonter l’info à leur club qui nous la transmette par téléphone. Mais ils remontent aussi leur cours d’eau pour trouver

« L’ODYSSÉE, C’EST PORTER LE MESSAGE TOUT EN PRENANT DU PLAISIR ! » pour m’entraîner, je prends mon vélo pour parcourir les 2 km depuis mon domicile. Au niveau du monitorat de kayak, en plus des cours techniques, j’inclus des valeurs environnementales. Sans oublier des éco-réflexes pratiques, comme embarquer et débarquer là où notre présence n’impacte

environnementales. Grâce à un régulateur du débit de l’eau, ce stade permet à tous, quel soit son niveau, de pratiquer le rafting, le kayak… Le tout en toute sécurité. Des qualités qui me poussent aujourd’hui à défendre la candidature de ce stade aux championnats du Monde de kayak 2015 ! Web : paupyrenees-stadeeauxvives.com

l’origine du problème, souvent des stations d’épurations déficientes. Pouvez-vous nous en dire plus sur ce stade d’eaux vives Pau-Pyrénées ? C’est vraiment une réussite. D’autant qu’il prend la place d’une friche industrielle et qu’il respecte les normes

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Jean-Pierre Vidal soutient Pau 2015. Design & concept : ya’com

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Reporters de l’Odyssée

Ruddy Chagnaud, Reporter de l’Odyssée

À 12 ans, Ruddy déborde d’énergie et de curiosité. Des qualités que cet élève de l’Institut médico-pédagogique du Nid Basque (Anglet) a pu mettre à profit en participant

Vers une construction plus verte… PIROGUES DE COURSE. Les pirogues utilisées lors des épreuves sur la Nive et en baie de St Jean de Luz ont été conçues dans les ateliers Woo à Anglet. Après quelques infos sur cette embarcation ancestrale, Guy Ringrave (le “barreur” de la Woo) nous dit comment il tente de réduire l’impact de la fabrication composite sur l’environnement… Interview réalisée par Ruddy Chagnaud Photos ©Ruddy Chagnaud/Haize Thomas/Woo

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eporters de L’Odyssée : La pirogue, ça existe depuis longtemps ? Guy Ringrave : C’est le plus vieux mode de transport ! Bien avant le premier cheval domestiqué ou l’apparition de la roue… On la retrouve en Afrique, en Amérique et en Asie, mais les toutes premières viennent des Marquises, en Polynésie française, il y a environ 5 000 av. JC ! Pourquoi tes pirogues n’ont-elles pas de voile ? Elles n’ont pas de gréement car ce sont des pirogues de course : on va plus vite en pagayant ! La voile comme moyen de propulsion, c’était au tout début quand les Marquisiens se servaient de ces longues barques étroites pour aller pêcher. Puis, ils sont partis à la conquête du Pacifique et les pirogues se sont transformées en embarcations de guerre. Il fallait aller vite, donc ils avaient recours à des pagaies. Une voile triangulaire était bien utilisée, mais c’était pour soulager les rameurs entre deux attaques.

Guy Ringrave et son associé Romain Chapron, devant l’une des pirogues construi

À quoi sert le petit flotteur sur le côté ? C’est un balancier. Grâce à cette disposition asymétrique, on a une meilleure stabilité. Surtout, ça permet de réduire la largeur du flotteur principal et donc d’aller plus vite ! Enfin,

EAUX PLATES OU HOULEUSES ? !

Le Ministère du DD versus Liza une mer en bleus, sur le ring de la Nive ! Le Journal de l’Odyssée du 8 au 12 avril 2010

L’outrigger canoë permet de charger les vagues. Ici à Parlementia.


15 aux Reporters de l’Odyssée. Une animation mise en place à l’occasion de l’Odyssée du Flocon à la Vague, via l’association Urdin Uhaina et en partenariat avec les Jeunes Reporters pour l’Environnement.

Ce programme éducatif européen permet aux enfants d’enquêter sur une problématique environnementale locale, en se transformant en journalistes en herbe : www.jeunesreporters.org Plus d’infos sur l’Odyssée : www.dufloconalavague.org

Cette construction composite présente des dangers ? On utilise des produits issus de l’industrie pétrochimique, donc ça peut être effectivement dangereux pour la santé. Notamment les émanations de styrène qui sont cancérigènes. C’est pourquoi on utilise des masques à filtres pour s’en protéger. Et pour l’environnement, c’est dangereux aussi ? La fabrication des pirogues est très polluante. Pour qu’elle soit plus propre, on fait appel à la technique d’infusion sous vide. Lors de la stratification, on recouvre le moule et son contenu d’une bâche qui va empêcher le styrène de s’évaporer. Ce gaz toxique va polymériser avec la résine et y rester prisonnier. Résultats : pas de styrène dans l’atmosphère et une pirogue encore plus solide ! Nous sommes les seuls à utiliser ce procédé en France. Mais nous ne comptons pas en rester là, car la route est longue avant d’arriver à une conception entièrement respectueuse de l’environnement ! Nous travaillons ainsi sur des fibres végétales, comme le chanvre et le lin, et rêvons d’une résine qui soit aussi végétale. C’est la solution pour qu’on puisse un jour recycler une pirogue en fin de vie. > Waina Outrigger Organisation : www.woo-outrigger.com

ues construites pour l’Odyssée du Flocon à la Vague. Au 1 plan, le balancier. er

le balancier réduit la hauteur de flottaison et l’embarcation peut ainsi aller en eaux peu profondes, comme au-dessus des barrières de corail polynésiennes… Quels matériaux utilise-t-on pour construire une pirogue ? Traditionnellement le bois : chaque flotteur était creusé dans un tronc d’arbre. C’est comme ça que l’île de Pâques s’est retrouvée sans le moindre arbre ! Mais avec l’éclosion ces 30 dernières années des nouvelles technologies, les matériaux composites se sont imposés. On utilise des tissus en fibre de verre et de carbone, avec lesquels on tapisse le fond des moules. On ajoute ensuite de la résine pour durcir le mélange et pour que l’ensemble épouse parfaitement la forme du moule. À l’arrivée, on a une pirogue davantage profilée et surtout dix fois plus légère que celle faite en bois : en vitesse, y’a pas photo ! De plus, la fabrication est plus rapide et donc moins chère. Combien ça coûte une pirogue en matériaux composites ? Celle-ci 2 680 €. Ça peut paraître cher mais c’est un produit de haute technologie. Par exemple, le balancier ressemble plus à une aile d’avion qu’à un flotteur ! Et 2 680 €, c’est toujours moins cher qu’un VTT haut de gamme à Décathlon. L’infusion sous vide permet de capturer les émanations toxiques. Design & concept : ya’com

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Reporters de l’Odyssée

Coline Casquin, Reporter de l’Odyssée

Cette jeune de 17 ans habite Pinsaguel, près de Toulouse, mais fait sa terminale CAP décoration céramique à Limoges. Plutôt timide, Coline a petit à petit développé une

D’une odyssée à l’autre… STÉPHANIE BARNEIX. Entorse des ligaments : la waterwoman landaise, qui a traversé l’Atlantique Nord en paddle, n’a pu finir l’Odyssée. Mais elle devrait être remise pour “2010, Cap sur l’Odyssée”, en juillet à Paris… Interview réalisée par Coline Casquin Photos ©Haize Thomas/Xavier Gès

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eporters de L’Odyssée : Comment va ton genou ? Stéphanie Barneix : J’ai une entorse des ligaments latéraux internes et du croisé postérieur. Je suis out pendant un moment, mais c’est moins grave que prévu… J’ai eu très peur après cette chute dès la 1re épreuve de l’Odyssée, dans la descente du Pic du Midi. Au 4e virage, je suis tombée et mon ski n’a pas déchaussé… Évacuation en hélico, examens et ce diagnostic. Je suis quand même contente d’avoir pu suivre la fin de l’Odyssée en tant que spectatrice. Et je reviens l’an prochain !

Pour Stéphanie Barneix, ici lors d’une épreuve de surf life saving, la lutte contre le

Petite présentation ? Je suis maître nageuse monitrice de secourisme, présidente du Capbreton Sauvetage Côtier. En surf life saving (discipline originaire d’Australie), je suis multiple championne de France, d’Europe et du Monde. En paddle board longue distance, je reste la
seule Européenne à avoir fait la Molokai’i (54 km en solo) et l’unique féminine à avoir participé en solo à la Quiksilver Eyewear Paddle Boardrace
San Sebastián à Capbreton (63 km, plus longue course du Monde). Mais l’aventure dont je suis la plus fière, c’est la traversée de l’Atlantique Nord en relais paddle ! Racontez-nous cet exploit ! Le 28 août 2009, après 54 jours éprouvants, Alexandra Lux, Flora Manciet et moi sommes arrivées à Capbreton dans les Landes. On s’était élancé de l’île du Cap Breton au Canada pour parcourir à la seule force des bras 4 830 km (record du Monde). On se relayait toutes les 2h sur une planche de 5 m de long et 50 cm de large ! De jour comme de nuit, on enquillait jusqu’à 100 km par jour… Et pour s’économiser, on se servait de la houle et des courants. Quelles étaient les conditions de sécurité ? On était suivi de près par une équipe technique dans un bateau d’assistance où on pouvait s’assoupir entre 2 rames. On était aussi accompagné d’une équipe scientifique et médicale. On savait qu’on pouvait compter sur eux. Mais la vérité, c’est que t’es toute seule à vivre le truc, à ramer ! Il y a des femmes que rien n’arrête, ni entorse, ni maladie, ni océan… Le Journal de l’Odyssée du 8 au 12 avril 2010


17 certaine assurance lors des interviews menées par les Reporters de l’Odyssée. Une animation mise en place lors de l’Odyssée du Flocon à la Vague, via Léo Lagrange et en partenariat avec les Jeunes Reporters pour l’Environnement.

Ce programme éducatif européen permet aux enfants de se transformer en journalistes en herbe : www.jeunesreporters.org Plus d’infos sur l’Odyssée : www.dufloconalavague.org

Un lac post-glacière LOURDES. Terrain de jeu propice au stand-up, le lac de Lourdes est une merveille à préserver comme nous l’indique l’adjoint aux risques naturels M. Azot. Quel est l’intérêt écologique du lac de Lourdes ? C’est l’unique lac glaciaire de basse altitude (440 m) de cette partie des Pyrénées. Cette glaciation, qui remonte à environ 20 000 ans, a creusé les vallées et cuvettes. À la fonte, cette cuvette a gardé son eau pour devenir un lac pas comme les autres. Ses tourbières (accumulation de minéraux et végétaux) sont aujourd’hui classées parmi les 81 plus remarquables de France et abritent des espèces rares comme le papillon Fadet des laîches ou le nénuphar jaune. Site classé Natura 2000, ce lac est aussi lié profondément à l’histoire de Lourdes en constituant l’un des lieux de promenade préférés des habitants.

tte contre le cancer et la traversée de l’Atlantique Nord ont bien des similitudes.

Tu ne sais pas si tu vas y arriver, tu ne sais même pas s’il existe une arrivée. C’est très mental… Qu’avez-vous croisé pendant ce périple ? Des dauphins, des baleines, des requins… Mais en arrivant sur le Golfe de Gascogne, on a déchanté : les déchets avaient remplacé les animaux marins ! J’avais honte pour l’être humain. C’est à nous sportifs de donner l’alerte quand on voit nos terrains de jeu souillés !

Que faites-vous pour protéger ces 52 ha ? Nous surveillons tous les apports afin qu’ils ne soient pas dommageables : les eaux usées des habitations en amont ont ainsi été raccordées à la station d’épuration et l’entretien du golf du lac est fait dans le respect de l’environnement. Et bientôt, l’ancien restaurant sera reconstruit en Haute Qualité Environnementale (HQE) : le bâtiment sera mieux isolé pour limiter la consommation d’énergie et des panneaux solaires se chargeront d’en produire ! Michel Azot, adjoint au maire à la Ville de Lourdes.

© haize

Cet été, vous allez surfer sur cette traversée pour faire passer le message ? Oui, l’opération s’appelle “2010, Cap sur l’Odyssée” et sera lancée à Paris, le 5 juillet 2010, date anniversaire du départ de notre traversée. Il y aura une rame sur la Seine, filmée pour le web. Puis l’odyssée sera lancée avec 7 autres clips pour la toile : 7 trips réalisés par l’1 de nous 3, dans un coin du globe magique mais fragile… Enfin le 28 août, les résultats scientifiques (en collaboration avec l’Ifremer et le CNRS) de notre traversée seront communiqués et le film de notre aventure (L’Odyssée d’un rêve) sera diffusé en plein air à Paris, Capbreton, mais aussi Bordeaux, au Canada, et dans plein d’autres endroits du globe ! > Retrouvez l’autre Odyssée sur : www.capodyssee.com Objectif : permettre une fréquentation du lac en harmonie avec la Nature. Design & concept : ya’com

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Un carrefour écologique

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ANGLET. Estuaire, forêt, océan… Hélène Petit, chargée de mission au Parc Izadia, nous dévoile les richesses et les défis de cette commune littorale.

PALMARÈS Liza détrône le Conseil général 65 !

© haize

En embuscade les deux premières journées, Bixente et ses coéquipiers ont fait la différence sitôt arrivés en terres basques ! Le classement : 1er Liza pour une mer en bleus (Bixente & Peyo Lizarazu, Ludo Dulou, Pascal Bourricaud), 2e CG64, 3e CG65, 4e Annecy 2018, 5es ex-æquo Ministère du Développement Durable et Fondation Nicolas Hulot, 7e Région Midi-Pyrénées, 8e Agence de l’eau Adour-Garonne, 9e Ecoride.

Anglet s’est armée d’un ambitieux Agenda 21 (agenda21.anglet.fr) et d’un Parc écologique (izadia.fr).

Un patrimoine naturel riche Anglet, ce sont 4.5 km de côte sablonneuse, des falaises et des grottes (la Grotte de la Chambre d’Amour), ainsi qu’une promenade littorale aménagée dans le respect de son classement en ZNIEFF (Zones Naturelles d’Intérêt Écologique Faunistique et Floristique) et en Sites paysagers inscrits. Des massifs forestiers qui s’étalent sur 250 ha, soit 10 % de la superficie de la commune (gérés par l’ONF).

L’Adour fait le lien entre Anglet, le port de Bayonne et Tarnos, et se jette dans l’Océan atlantique. La ville est aussi traversée par des ruisseaux affluents de l’Adour : le Maharin, celui du moulin Esboucades, le Petabure ou encore le Barbot. Enfin, n’oublions pas les Lacs du Boucau, gérés et préservés au Parc écologique Izadia (milieux arrières dunaires dont certains protégés au niveau européen).

FASHION Mathieu Crépel kiffe la Centaurée ! Ambassadeur de la biodiversité comme tous les sportifs de cette Odyssée 2010, notre champion de snowboard s’est paré de la Petite Centaurée à fleurs serrées, une espèce végétale qu’on retrouve en France qu’à Anglet et au Gurp (Médoc). Ces t-shirts ont été distribués par l’asso Urdin Uhaina. Centaurium chloodes (Centaurée), visible au Parc écologique Izadia.

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Adour & Natura 2 000 L’Adour, de Aire à Bayonne, a été retenue pour intégrer le réseau Natura 2000, qui vise à préserver des habitats et des espèces remarquables d’Europe. Ici : surtout des poissons (aloses, lamproies, saumon), du vison d’Europe et l’angélique des estuaires (plante). Jusqu’en septembre, des inventaires écologiques et socio-économiques sont effectués le long de l’Adour. SDAGE : cap sur 2015 ! Le Schéma Directeur d’Aménagement et de Gestion des Eaux du bassin Adour-Garonne a pour objectif de parvenir d’ici 2015 au bon état écologique des eaux. Il est préparé par le Comité de Bassin, en liaison avec le Préfet. Informations, débats, concertation, c’est un travail de longue haleine réunissant élus, services de l’État, représentants d’utilisateurs d’eau et associations.


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Les médias filtrants, des macro-déchets de plus en plus présents sur le littoral atlantique. (© archives Surfrider 64)

Haro sur les macro-déchets ! EXPO SURFRIDER. À Anglet, Pamela Gericke, responsable éducation chez SFE, nous a expliqué les dangers de ces déchets toujours pas considérés par la loi comme une pollution. C’est quoi un macro-déchet ? C’est un déchet visible (en opposition aux microdéchets qu’on ne peut voir à l’œil nu) : cannettes, machines à laver… Des déchets ménagers de tous les jours même si on trouve de plus en plus de petits “camemberts” en plastique (style Trivial Poursuit). Ce sont des “médias filtrants” utilisés en station d’épuration pour purifier l’eau… Un purificateur qui devient pollueur, quelle contradiction ! D’où viennent-ils ? À plus de 80 % de la Terre, jetés volontairement ou pas par leurs utilisateurs. Ils peuvent venir de très loin : mégot de cigarette jeté sur les pistes de ski qui après la fonte des neiges se retrouve dans l’océan ! Les 20 % restants sont jetés ou perdus en mer, comme les conteneurs qui tombent des navires lors de tempêtes

Design & concept : ya’com

et dont on retrouve les cargaisons sur les plages par fortes marées… C’est dangereux ? Ça dépend du déchet : de la banane “inoffensive” jusqu’à la pile ronde qui pollue 1m3 pendant 50 ans, la taille ne veut pas dire grand-chose ! Quant aux plastiques, il ne se biodégrade pas, mais se défragmente sous l’effet des ultraviolets pour se dissoudre dans l’eau. Problème : ces particules vont être ingérées par les animaux marins qui les prennent pour de la nourriture. Ce plastique rentre ainsi dans la chaîne alimentaire. Et au bout de cette chaîne, on retrouve… l’Homme ! Les sacs en plastique représentent aussi

un danger car les albatros, les tortues, les dauphins et bien d’autres les ingurgitent ! Et ça leur obstrue l’appareil digestif jusqu’à ce qu’ils meurent de faim… Il y a aussi les filets de pêche abandonnés qui les empêchent de remonter à la surface pour respirer : ils meurent noyés. Que peut-on faire ? Déjà, réduire ses déchets : prendre un cabas plutôt qu’un sac plastique. Ensuite préférer certains emballages : opter pour des œufs conditionnés dans du carton plutôt que dans du plastique. On peut aussi privilégier le recyclage aux autres modes d’élimination des déchets : les brûler engendre une pollution de l’air et les enterrer contamine le sol mais aussi les nappes

phréatiques. Le mieux reste le recyclage, qui pollue moins et préserve les ressources : une cannette d’aluminium redonne une cannette d’aluminium sans qu’on ait besoin de rajouter de matières premières ! Quand on ne peut pas recycler, les lieux de stockage de déchets ultimes ont l’avantage de ne pas polluer l’environnement (bâche de protection) et de transformer les fermentations en énergie (électricité). Tout le monde peut agir !

Recueillis par C.C. et L.R. > Surfrider milite pour que les macro-déchets soient législativement considérés comme pollution. Pétition : pasdecasurnosplages.com + d’infos : surfrider64.com

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Un parrain sur tous les fronts ! BIXENTE LIZARAZU. Avec Surfrider et “Liza pour une mer en bleus”, l’ancien footballeur pro est un défenseur de la Nature de la 1re heure.

© haize

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retrouve dans les ruisseaux, avant de finir son périple dans les vagues de l’océan. Et nous de suivre ce cycle de l’eau en empruntant tous les moyens de “locomotion sportive” imaginables ! Cet événement est unique car il permet aux sportifs de s’investir dans la protection de la Nature et d’user de leur notoriété pour transmettre le message.

LUC ALPHAND Un JdO libre qui pose la question qui fâche (presque ; -) Le Paris-Dakar ou les 24h du Mans, ce n’est pas contradictoire avec votre participation à l’Odyssée ? Non, car je ne suis pas un ayatollah de l’écologie. Changer ok, mais on ne peut pas tout arrêter direct. Il ne faut pas diaboliser les sports automobiles : ils sont source d’innovation permettant de rouler plus propre. D’ailleurs, mon constructeur a sorti une auto 100 % électrique (Mitsubishi i-MIiEV). Et peut-être qu’on fera un jour les 24h en hybride…

Vous n’avez pas attendu l’Odyssée pour vous investir… J’ai en effet créé “Liza pour une mer en bleus” en 2003, suite au naufrage du Prestige. Notre but est de préserver les océans et littoraux, ce qui logiquement nous pousse à étendre aujourd’hui notre action jusqu’aux rivières ! Avant Liza, j’ai été parrain des Initiatives Océanes. Cette relation avec Surfrider Foundation Europe remonte à 15 ans et se poursuit car j’apporte toujours mon soutien médiatique à ces nettoyages de plages, ainsi qu’une aide financière via mon asso’ (notamment avec les fonds récoltés fin 2003 lors du match France 98/Girondins de Bordeaux).

STAFF JdO L’équipe du Journal de l’Odyssée… Directeur de publication Bernard Crépel Rédacteur en chef SR/Graphiste Bertrand Portrat Photographe Haize Thomas Rédacteurs Coline Casquin Ruddy Chagnaud Lou Robert Haize Thomas Éditeur Association du Flocon à la Vague Impression IBT (Boucau, France) Dépôt légal Avril 2011 > Journal écrit avec Ecofont (20 % d’encre en moins à l’impression). Papier recyclé.

Le Journal de l’Odyssée du 8 au 12 avril 2010

Lors de l’Odyssée, Bixente a été fait ambassadeur de St Jean de Luz.

L’Odyssée, c’est un événement qui vous est cher ? Oui et je suis très heureux d’en être le parrain avec Mathieu (Crépel). C’est une idée géniale (née il y a 13 ans dans les têtes de Bernard Crépel et du regretté Albert Delegue) : suivre le parcours d’un flocon tombé au Pic du Midi, qui fond et se

Des projets ? Plein ! Comme à la Fondation du football (FFF), où je suis ambassadeur depuis 2 ans pour le volet environnement. Le foot est le sport n°1 au Monde, il se doit d’être écologiquement exemplaire. On travaille sur des solutions concrètes : des bouteilles recyclables pour les joueurs, un système d’arrosage des pelouses avec l’eau de pluie… Il y a tant à faire !

> Web : lizapourunemerenbleus.org


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