Une fête de saison
< à gauche Anonyme (graveur), François Langlois (éditeur, 1588-1647)
Mardi Gras sur un bœuf Estampe au burin, 31,5 × 24 cm
Carême Estampe au burin, 31 × 23,7 cm
Paris, musée Carnavalet - Histoire de Paris [reproduction] CC0 Paris Musées – Musée Carnavalet
Carnaval ne peut se réduire ni à une date ni à un événement singulier ou immuable. Des festivités de forme et de nature variées se déroulent sur une période longue, entre novembre et mai selon les régions. Si l’amplitude, liée aux différents calendriers, lunaire ou solaire, grégorien ou julien, est grande, les carnavals prennent toujours place à un moment de rupture calendaire marquant la nouvelle année, le passage de l’hiver au printemps. Dans le calendrier chrétien, le carnaval célèbre l’entrée dans la période de Carême, synonyme de privation et d’abstinence durant les quarante jours qui précèdent Pâques. L’étymologie communément admise du mot « carnaval » renvoie à cette tradition. En latin carnelevare, formé de carne (viande) et de levare (enlever), signifie littéralement : enlever la viande. Le carnaval est un rite de passage entre une année et l’autre, entre le sommeil de la nature pendant l’hiver et son réveil au printemps. Le monde va-t-il renaître encore une fois ? En chassant l’hiver à coups de balai, en expulsant ou en brûlant la Vieille, en mobilisant des symboles de fertilité et d’exubérance, la jeunesse l’emporte sur la vieillesse, le printemps sur l’hiver, la fécondité sur la stérilité. La renaissance de la nature végétale se fait dans une explosion de couleurs, de bruits, de fleurs, de confettis...