18 DÉCEMBRE 2021 29 MAI 2022 LE MUSÉE NATIONAL DE L’ÉDUCATION CENTRE D’EXPOSITIONS 185 RUE EAU-DE-ROBEC – ROUEN
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Musée national de l’Éducation – Canopé
Travail d’élève, Le cahier de la Libération de Damville en 1944.
75 ANS D’ENSEIGNEMENT DE LA SECONDE GUERRE MONDIALE (1945-2020)
Source : Réseau Canopé/Coll. Munaé de (inv. la n° 1992.00182) Travail d’élève, Le cahier Libération de Damville en 1944 (inv. n° 1992.00182)
EXPOSITION
LA SECONDE GUERRE MONDIALE DANS LES MANUELS SCOLAIRES 1. Quelques éléments sur le gouvernement de Vichy et le sort des Juifs dans les manuels d’histoire de primaire dès la fin des années 1940 : certaines éditions comportent déjà quelques lignes sur le gouvernement installé à Vichy, sa politique de Collaboration avec l’Allemagne nazie, et sur le sort spécifique qui fut réservé aux Juifs. Même si leurs contenus sont très limités, ceux-ci démontrent tout de même que ces sujets étaient évoqués, alors que l’historiographie les a longtemps considérés comme totalement passés sous silence au cours des décennies d’après-guerre. 2. Regard sur quarante ans de manuels d’histoire du collège et du lycée (1960-2000) : incarnation illustrée des programmes officiels à l’heure de la massification progressive des effectifs de l’enseignement secondaire à partir des années 1960, ces ouvrages scolaires reflètent d’abord les thèmes prédominants du discours sur la Seconde Guerre mondiale : principaux faits, Résistance, martyre de la Déportation, sans être complètement silencieux sur le régime de Vichy ou le sort des Juifs pendant la guerre. Ces thèmes occupent une part croissante après 1980, en même temps que l’exposé global du conflit s’enrichit et se précise.
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Bouillon Jacques, Brunel Françoise, Sohn Anne-Marie, 1914-1945. Le Monde contemporain, Paris, © Bordas, 1981 (inv. n° 1995.00652).
Images : Réseau Canopé/Coll. Munaé (sauf autre mention)
L’HISTOIRE ET LES MÉMOIRES DE LA GUERRE PRÉSENTÉES AUX ÉLÈVES DÈS LES ANNÉES 1950 3. L’exposition Résistance, Libération, Déportation au Musée pédagogique, 29 rue d’Ulm à Paris, de novembre 1954 à janvier 1955 : le 9 novembre 1954, l’Institut pédagogique national présente une grande exposition commémorative préparée par le Comité d’histoire de la Seconde Guerre mondiale que conduisent Henri Michel et Olga Wormser. Elle accueille près de 60 000 visiteurs – dont 30 000 élèves des établissements parisiens. Les premières salles sont consacrées à la construction d’une France libre, opposée à la France occupée associée aux souffrances endurées par sa population. La Résistance, avec ses grandes figures, et la Libération du pays sont ensuite abordées avec de nombreuses images, des objets ou des documents. La dernière salle est consacrée à la torture et à la déportation. Les plus jeunes visiteurs ne sont pas admis dans cette partie de l’exposition qui témoigne de trop d’atrocités. Le public découvre le sort spécifique des Juifs, évoqué par l’étoile jaune en tissu, des scellés posés sur leurs biens, des affiches, des textes de lois, des tracts antisémites, des documents sur leur internement (Drancy), des photographies de rafles (Vel d’Hiv’), de persécutions ou de synagogues saccagées. En revanche, les chambres à gaz ne sont pas encore reliées au génocide juif. L’Institut pédagogique national organisera deux autres expositions, l’une sur « la captivité de guerre » au mois de mai 1957, et l’autre sur Jean Moulin et la Résistance, en 1964. 4. Plaque commémorative à la mémoire des anciens professeurs et élèves du lycée Pasteur de Neuilly-sur-Seine, morts pour la France durant la Seconde Guerre mondiale : la brochure reprend deux discours prononcés lors de la cérémonie d’inauguration du 4 mars 1956. De nombreux établissements scolaires des régions touchées par la guerre
deviennent des lieux de mémoire, incarnés par des plaques commémoratives, des monuments ou des expositions permanentes. Le souvenir du conflit intègre alors intimement l’environnement quotidien de l’élève. 5. Les échanges franco-allemands entre professeurs sur l’enseignement de la Seconde Guerre mondiale depuis l’après-guerre : malgré les blessures profondes infligées par la guerre et le chaos éducatif outre-Rhin, des enseignants d’histoire français et allemands décident de se rencontrer dès le début des années 1950 afin de faire renaître leurs traditions d’échanges culturels et pour contribuer notamment au « relèvement idéologique » de l’Allemagne. Cette démarche est conduite par la Société des professeurs d’histoire et de géographie de l’enseignement public (aujourd’hui Association des professeurs d’histoire et de géographie) et l’Institut international de Brunswick, devenu l’Institut Georg Eckert. L’objectif est de tendre vers la construction commune d’une vérité historique sur la Seconde Guerre mondiale, depuis ses origines, et d’émettre des recommandations destinées à préciser le contenu des manuels scolaires des deux pays. Après un court déclin durant la décennie 1970, ces rencontres reprennent : le livre scolaire franco-allemand présenté dans cette partie de l’exposition illustre ces relations. Il comporte un ensemble de documents et d’exercices sur la Seconde Guerre mondiale pour les lycéens et étudiants apprenant les deux langues. Au cours des années 2000, trois tomes d’un manuel d’histoire franco-allemand, publiés aux éditions Nathan et Klett, dépassent le simple cadre de 1939-1945 pour exposer à deux voix l’ensemble du programme d’histoire enseigné dans les lycées des deux pays, de l’Antiquité à la fin du xxe siècle. >3<
L’ÉVOLUTION DES SUPPORTS PÉDAGOGIQUES POUR PRÉSENTER LA GUERRE 6. Dès 1945, le cinéma comme outil pédagogique pour présenter la guerre : avant l’arrivée massive de la télévision dans les foyers, le cinéma permettait l’accès à des images d’actualité, à des documentaires et des films de divertissement. Dans l’univers scolaire, des séances de projection ont intégré certaines démarches pédagogiques pour présenter le conflit et ses différents aspects. Ce film de 1953 développe les thèmes de la Résistance et de la déportation. Parallèlement, les ciné-clubs, animés dans les établissements scolaires mêmes ou dans des salles proches, permettent à la jeunesse de se construire une culture cinématographique, avec des présentations et des débats accompagnant les projec-
tions – celle du film Les Dieux du stade en 1947-1948, par exemple (voir l’affiche). Cette œuvre de propagande, réalisée en 1936 par Leni Riefenstahl en marge des Jeux Olympiques de Berlin (sous le titre Olympia) et sortie en France en 1938, apparaît surprenante à si peu de temps après la fin de la guerre : cette œuvre reste en effet fortement associée à la période nazie et à l’exaltation de la race aryenne, à moins de n’y voir qu’une expression purement esthétique des corps athlétiques. Vivre en paix, film italien de Luigi Zampa tourné en 1947, raconte l’irruption de la guerre dans un paisible village, en 1944, entre brève fraternisation utopique des ennemis et cruel retour de la réalité du moment.
Jean Suquet, Enseignement audio-visuel, projection en classe, Paris, 1956, INP (inv. n° 1978.05290.1642).
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7. Le disque vinyle et les diapositives, supports pédagogiques à partir de 1950 pour écouter et illustrer les récits et les voix sur la guerre : utilisé dans l’enseignement jusqu’à la fin des années 1970, accompagné de diapositives projetées, le disque vinyle suppléait la parole du professeur pour livrer des récits aux élèves, accompagnés de chants ou de musiques liés au sujet. Dans celui-ci, on trouve des témoignages de résistants sur leurs combats au maquis ainsi que les enregistrements de parachutages diffusés sur Radio-Londres, accompagnés d’extraits de l’Appel du 18 juin 1940. Sont également proposés une description de la vie sous l’Occupation et des extraits de discours d’Hitler, de Mussolini et du maréchal Pétain. Si l’on trouve une large place accordée au thème de la Résistance et à la figure de De Gaulle, celle de Pétain est en revanche beaucoup moins courante. 8. Les planches murales : supports didactiques et pédagogiques très utilisés avant l’essor des ressources audiovisuelles à la fin du xxe siècle, les planches murales ont elles aussi contribué à présenter la Seconde Guerre mondiale avec ses événements majeurs, et notamment l’action engagée par la Résistance.
9. Depuis 2000, les nouvelles technologies de l’information et de la communication au service de l’enseignement de la Seconde Guerre mondiale : l’ouvrage de Dominique Natanson témoigne de l’arrivée d’internet comme outil d’enseignement au début des années 2000. Selon ce professeur d’histoire-géographie, les professeurs ne peuvent plus se passer de ce nouveau moyen d’information sur la Shoah et les crimes nazis, qui permet l’accès à des milliers de documents. Dès le début de cette décennie, de nombreux DVD sur la Seconde Guerre mondiale et ses différents aspects sont de plus en plus utilisés en cours, le ministère de l’Éducation nationale reconnaissant alors officiellement l’intérêt pédagogique de différents programmes informatiques. Certains coffrets de DVD enrichissent leur contenu numérique avec des documents annexes, comme celui présentant Le Cahier de Susi de Guillaume Ribot, qui offre également le fac-similé du cahier de cette jeune élève déportée.
Jean Suquet, Cours informatisé de français au lycée Gabriel-Fauré de Paris, 1980 (inv. n° 2010.03952).
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LA GUERRE DANS L’UNIVERS DU JEU ET DES JOUETS 10. Quand la guerre investit l’univers des jeux de société pour enfants, leurs soldats de plomb, figurines et autres maquettes : le Jeu de la Libération (sous cadre) fonctionne suivant le modèle d’un jeu de l’oie. Dotés d’une jeep, les joueurs progressent au fil des cases en lançant un dé. Ce parcours semé d’embûches retrace la Libération de l’Europe, du Débarquement des Alliés (case n° 1) jusqu’à la prise de Berlin (case finale). Bien que la démarche reste superficielle, ce jeu peut néanmoins être considéré comme un « objet d’histoire », témoin de son époque.
Sur la boîte du Jeu surprises actualités-Soyez adroit, on reconnaît le visage d’Adolf Hitler, bouche ouverte, dans laquelle une figurine de missile V1 doit être projetée. Cet ensemble est accompagné du message tournant le dictateur en dérision : « Solitaire, loin des foules, Hitler devient passe-boule. Lancé d’un geste sec, son V1 doit lui clouer le bec : Hitler, finis les discours… »
Les dominos (sous vitrine) présentent la particularité de remplacer la traditionnelle numérotation par les drapeaux des pays alliés durant la guerre. Le « Jeu du V » (comme « Victoire ») lance le défi suivant : « Avez-vous les qualités d’un homme d’État ? » L’usage subtil des cartes, billets, pions et dés doit conduire à être le premier à occuper un espace dénommé « Hitlérie », en réduisant au maximum les frais engagés. Les figurines de ce jeu (des moulages peints à la main et vernis) représentent Roosevelt, Churchill, Staline mais aussi De Gaulle, délibérément associé aux « Trois Grands ». Ce dernier n’a pourtant pas été invité à la conférence de Yalta (Crimée), du 4 au 11 février 1945, ce qui l’amena ensuite à dénoncer « le partage du monde » qui aurait été décidé lors de cette réunion. En revisitant ainsi l’histoire, le concepteur du jeu se permet un parti pris gaulliste évident.
Jeu de société Jouer au V et ses figurines Churchill, Roosevelt, Staline et de Gaulle à Yalta, Paris, Miro Compagny, 1945 (inv. n° 1996.00104-109).
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DEPUIS 1961, LE CONCOURS NATIONAL DE LA RÉSISTANCE ET DE LA DÉPORTATION 11. Le Concours national de la Résistance et de la Déportation : institué en 1961 par Lucien Paye, ministre de l’Éducation nationale, à la suite d’initiatives conduites par des associations d’anciens résistants et déportés, ce concours propose chaque année un thème pouvant faire l’objet d’un travail interdisciplinaire, dans une démarche d’éducation à la citoyenneté et d’entretien de la mémoire de la Résistance et de la déportation, notamment par le biais de rencontres avec des témoins. D’autres concours ont également existé, comme celui pour le Souvenir de la Résistance au début des années 1970. Le travail d’élève présenté dans cette partie de l’exposition répondait au sujet du Concours : « S’engager pour libérer la France ». Activement encadrée et aidée par leur professeur, la classe du lycée Aristide-Briand d’Évreux a d’abord mené une recherche approfondie sur des biographies de résistants et de résistantes aux Archives départementales de l’Eure, avant de passer à la conception des règles du jeu et à sa réalisation matérielle. Ce projet a reçu le Premier Prix départemental et le Second Prix académique. Salué par la critique lors de sa sortie au cinéma en 2014, le film Les Héritiers de Marie-Castille Mention-Schaar et Ahmed Dramé repose sur une histoire réelle : une professeure parvient à convaincre une classe de faible niveau et au comportement agité de se présenter à ce concours prestigieux.
Affiche pour le Concours scolaire de la Résistance et de la Déportation, Paris, 1982. Source : Fondation de la Résistance, Paris
Ce défi transforme peu à peu les élèves, après la rencontre avec un témoin et l’émotion ressentie lors de visites de musées, de lieux de mémoire. Le projet dépasse finalement toutes les espérances et met en lumière les magnifiques résultats des travaux réalisés chaque année par des enseignants avec leurs classes.
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DES RESSOURCES, DES DÉMARCHES, DES PRODUCTIONS MULTIPLIÉES ET RENOUVELÉES 12. Des élèves réalisent des travaux et des expositions sur la Seconde Guerre mondiale (1980-2000) : l’objectif de cette démarche est d’étudier autrement la Seconde Guerre mondiale, en parvenant à la présenter sous la forme de livrets ou de panneaux exposés. À dix ans d’intervalle, des élèves de Grand-Couronne ont pris appui sur la mémoire locale en étudiant le nom des rues de leur commune portant des patronymes de résistantes et résistants, puis en rencontrant des témoins de l’époque. L’exposition conçue par les élèves du Havre s’appuie sur une analyse critique des journaux de la guerre et propose de nombreuses reproductions d’articles du Petit Journal, du Petit Parisien ou de Paris-Soir. En 2020-2021, sous la conduite de leurs professeurs et d’intervenants extérieurs, des élèves des collèges rouennais Boieldieu et GeorgesBraque ont mené un projet pédagogique sur un massacre, sorti de la mémoire collective locale, ayant eu lieu le 9 juin 1940 à Rouen. Les victimes, tombées sous les balles de l’armée allemande, furent des soldats français et des civils d’origine africaine. Cette boîte, qui contient les objets personnels reconstitués d’un soldat exécuté, et le cube mémoriel ont été réalisés par des élèves de 3e du collège Boieldieu, dans le cadre de ce travail d’histoire et de mémoire. 13. D’abondantes ressources offertes pour enseigner la Seconde Guerre mondiale depuis la fin du xxe siècle : Mémorial de Caen, Mémorial de la Shoah, services pédagogiques des musées d’histoire et des lieux de mémoire, Office national des anciens combattants et victimes de guerre, ministère de la Défense, Fondation pour la Mémoire de la Déportation, Fondation >8<
de la Résistance, sans oublier les productions de Réseau Canopé et les formations académiques assurées par les services du ministère de l’Éducation nationale, la liste des dispositifs et des organismes ayant pour mission d’aider les enseignants à présenter la guerre serait très longue à établir. Leur existence contribue assurément à la mise en œuvre de démarches didactiques et pédagogiques de grande qualité. 14. Dès 1944 et après-guerre, des enseignants font dessiner et raconter la guerre à leurs élèves, comme le montrent le Cahier de la Libération de Damville (Eure), le journal Notre bocage, numéro spécial de la Libération ou les travaux réalisés par les élèves de l’école primaire de Sartrouville (Yvelines) vers 1970, tous inspirés de la méthode pédagogique active de Célestin Freinet.
Travail d’élève (méthode Freinet), La Déportation, vers 1970. Album collectif réalisé à partir du témoignage d’anciens déportés dans une classe de primaire (inv. n° 1987.00764.16).
Bulles de mémoire. Flyer du concours de bande dessinée autour de la mémoire des grands conflits du xxe siècle, 8e édition, 2021-2022. © ONACVG avec le soutien du ministère de l’Éducation nationale et de la Jeunesse, ministère des Armées, 2021
15. Explorer la Seconde Guerre mondiale et les grands conflits contemporains avec le dessin : depuis 2011, le concours « Bulles de mémoire » invite la jeunesse à réfléchir sur l’héritage des grands conflits contemporains dans la société d’aujourd’hui en réalisant quelques planches complètes de bande dessinée. L’œuvre présentée a été réalisée en 2018-2019 par Ana Bouyer, à partir du thème « Après la guerre, se reconstruire ». Elle se fonde sur le témoignage de Ginette Kolinka, déportée à Auschwitz avec son père et son frère, qui furent victimes des chambres à gaz dès leur arrivée. L’histoire évoque la période entre son retour des camps et aujourd’hui, où elle témoigne régulièrement devant des classes. Le jury du concours a été particulièrement touché par la recherche réalisée, l’échange créé et la qualité du travail. 16. Les cartes mentales, ou sketchnotes, sur la Seconde Guerre mondiale : sous ces différentes appellations se développe aujourd’hui une méthode didactique et pédagogique nouvelle, qui permet à l’élève lui accordant une bonne réception de mémoriser plus facilement des chapitres entiers.
Floriane Lecroq, professeure d’histoire-géographie, Carte mentale sur la Seconde Guerre mondiale, Académie de Normandie. © Floriane Lecroq
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L’objectif est de résumer un chapitre sur une feuille unique avec des dessins et des mots clés. Floriane Lecroq, professeur d’histoire-géographie dans l’académie de Rouen Normandie, propose une présentation renouvelée de la Seconde Guerre mondiale ou de certains de ses aspects. 17. Enseigner la Seconde Guerre mondiale avec le 9e Art : depuis l’œuvre pionnière La bête est morte d’Edmond-François Calvo, Victor Dancette et Jacques Zimmermann, parue en 1944, et surtout Maus d’Art Spiegelman, d’abord édité sous forme de série de 1980 à 1991, la bande dessinée sur le second conflit mondial s’est imposée à la fin du xxe siècle comme nouveau support pédagogique, accompagné parfois de riches dossiers documentaires. Dans certains manuels d’histoire, on trouve même des extraits d’albums à étudier par les élèves, qui ont parallèlement accès à ces sources dans les Centres de documentation et d’information des établissements scolaires. Aujourd’hui, à l’image de la série Les Enfants de la Résistance (Benoît Ers, Vincent Dugomier) ou du titre Si je reviens un jour… Les lettres retrouvées de Louise Pikovsky (Stéphanie Trouillard, Thibaut Lambert), une très longue liste de bandes dessinées de grande qualité est à dispo-
sition pour l’enseignement de la guerre, leurs auteurs se déplaçant volontiers dans les écoles, collèges ou lycées pour des rencontres ou des ateliers. 18. La maquette du camp d’Auschwitz : cette œuvre présente six bâtiments du camp d’Auschwitz, entourés d’une clôture. À l’avant, un bâtiment principal en brique rouge avec une ligne de chemin de fer et un wagon ; à gauche, deux bâtiments en brique rouge (chambres à gaz, fours crématoires) ; à droite, trois petits cabanons en bois (baraques des détenus). Au fond à droite, une fosse. Aux quatre angles, des tours de guet. 19 & 20. Les voyages de mémoire pour enseigner la Seconde Guerre mondiale et les rencontres entre les élèves et les rescapés des camps : engagés parfois très tôt vers les lieux les plus proches des établissements scolaires (mont Valérien, plages du Débarquement), les voyages de mémoire ont permis aux élèves de se confronter à la matérialité du conflit. À la fin du xxe siècle, cette démarche a été étendue jusqu’aux camps de concentration et aux centres de mise à mort nazis plus lointains, à AuschwitzBirkenau en particulier, comme le montrent les photos rapportées par
Travail d’élève de 3e, Maquette du camp d’Auschwitz, réalisé dans le cadre d’un projet interdisciplinaire et présenté dans l’exposition sur la Seconde Guerre mondiale organisée au collège Les Hauts du Safimbec, Pavilly, du 14 au 29 mars 2016 (inv. n° 2016.74.1).
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de ces moments très forts au cours d’une scolarité sont extraites de la production audiovisuelle Les 70 voix de la liberté ; 70 témoignages, 70 classes, réalisée en 2014 par Olivier Tréfeu (Réseau Canopé, académie de Caen, Région Basse-Normandie).
Rencontre de Ginette Kolinka, survivante du camp d’extermination de Birkenau, avec les élèves de 4e et 3e du lycée JulesFerry, Paris 9e, 3 décembre 2019. © Cité scolaire Jules Ferry, Paris 9e
Christine Guimonnet, professeure d’histoire-géographie au lycée CamillePissarro de Pontoise. Un extrait du film diffusé présente la visite du camp de Mauthausen (Autriche) par des lycéens sarthois en 2007-2008, accompagnés d’un survivant, M. Henri Ledroit. Aidés par le Mémorial de la Shoah ou des amicales œuvrant à la mémoire des camps (Amicale de Mauthausen, etc.), les enseignants ont également associé des rencontres entre leurs élèves et des témoins, anciens résistants et résistantes, ou rescapé(e)s des camps. Dans le film, quelques images
21. Les sculptures des élèves du lycée professionnel Funay-Hélène Boucher du Mans : à partir d’un voyage de mémoire à Mauthausen organisé en 2015-2016 avec le concours de l’Amicale de Mauthausen, ces sculptures en béton cellulaire ont été réalisées pour représenter la carrière du camp exploitée par les détenus, ainsi que pour évoquer leurs souffrances. Un morceau de roche rapporté a été intégré symboliquement dans l’une des œuvres. Des images extraites du film Auschwitz en héritage, réalisé en mai 2015 par Réseau Canopé – Caen (ministère de l’Éducation nationale) avec le concours du Mémorial de la Shoah, mettent en valeur différentes productions d’élèves de lycées généraux, technologiques ou professionnels de l’académie de Caen : une construction métallique, des œuvres théâtrales et musicales, des lectures, des enquêtes de journalisme, autant de réalisations variées, conduites de façon interdisciplinaire dans certains cas.
Travail d’élève, Maquette de la carrière du camp de Mauthausen en Autriche, lycée professionnel FunayHélène Boucher, Le Mans, 2015-2016. © Collection du lycée Funay-Hélène Boucher, Le Mans.
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UN MUSÉE, DEUX LIEUX
selon l’animation choisie (lieu précisé dans la brochure et lors de votre réservation)
LE CENTRE D’EXPOSITIONS
LE CENTRE DE RESSOURCES
Maison des Quatre-Fils-Aymon 185, rue Eau-de-Robec - 76000 Rouen T. 02 35 07 66 61
6, rue de Bihorel 76000 Rouen T. 02 32 08 71 00
À voir, à faire
À voir, à faire
> Exposition permanente « Cinq siècles d’école » et la salle de classe de la IIIe République
> Des réserves visitables de 2 500 m2 conservant 950 000 œuvres et documents, accessibles sur réservation
> Exposition temporaire « Eh bien chantez maintenant ! » 2 avril - 31 décembre 2022
> Une salle d’étude pour consulter et découvrir nos fonds patrimoniaux et documentaires
Accès Bus F2, 5, 11, 13 et 20 : arrêt Place Saint-Vivien Bus 6 et F1 : arrêt Hôtel-de-ville TEOR T1, T2 et T3 : arrêt République ou Place Saint-Marc Métro : station Boulingrin À 15 minutes à pied de la gare de Rouen
Horaires Lundi, mercredi, jeudi et vendredi de 13 h 30 à 18 h 15 Samedi, dimanche et jours fériés de 10 h à 12 h 30 et de 13 h 30 à 18 h 15 Fermé les mardis, 1er janvier, 1er mai, 15 août, 1er novembre, 24, 25 et 31 décembre. munae-reservation@reseau-canope.fr
> Une salle de conférences pour organiser des projections et des animations > Des espaces dédiés à la location
Accès Bus 6, F1, 20 et TEOR T4 : arrêt Beauvoisine Bus 22 : arrêt Boulingrin Métro : station Beauvoisine À 10 minutes à pied de la gare de Rouen
Horaires Du lundi au vendredi de 9 h à 17 h (et ponctuellement, selon les animations : en nocturne, samedi, dimanche).
Plus d’informations sur munae.fr Twitter @MuseeEducation #Munae Musée national de l’Éducation – Canopé flickr.com/photos/ museenationaldeleducation/
© Réseau Canopé – Munaé, 2021.
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