LA CRÉATION DE STATIONS BALNÉAIRES
LE NICE-HAVRAIS
Georges Dufayel (1855-1916), riche propriétaire des Grands magasins Dufayel à Paris et homme d’affaires avisé, achète en 1906 à Sainte-Adresse 16 hectares entre la falaise de la Hève et la mer, à l’endroit où se trouvait la cité de cabanes de Canaqueville. Il projette d’y implanter une station balnéaire concurrente des stations de Trouville et Deauville, situées en face. L’architecte havrais Ernest Daniel reçoit la mission de dessiner le plan du lotissement, de prévoir les infrastructures et de construire les grands équipements (le Palais des Régates , le Palais du Commerce , l’immeuble du NiceHavrais). À sa mort, l’architecte des Monuments nationaux Gustave Rives poursuit son travail en concevant l’immeuble du Nice-Havrais et un hôtel de style normand dénommé L’Hôtellerie , comparé pour son confort et sa modernité aux palaces de Deauville.
Les acquéreurs des parcelles sont invités à faire appel à des architectes pour satisfaire au règlement qui préconise « des façades élégantes ayant un caractère architectural étudié ». Des architectes havrais (Ernest Daniel, Georges Noël, William Cargill, Louis Garin), rouennais (Charles Boniface et Charles Sahut) et parisiens (Louis Fauré-Dujarric) livrent des villas de style éclectique où domine le régionalisme normand.
S’il obtient le prolongement du tramway jusqu’aux phares de La Hève, Dufayel échoue à implanter un casino et l’hippodrome qui auraient assuré le succès de la nouvelle station balnéaire. Les dégâts de la seconde guerre mondiale mettent un terme définitif à cette ambition et le Nice-Havrais devient un quartier résidentiel de Sainte-Adresse.