LA VILLÉGIATURE, UN PHÉNOMÈNE ANCIEN
Les villas balnéaires qui s’implantent à partir de 1840 sur les côtes normandes s’inscrivent dans la longue tradition de la villégiature pratiquée, depuis l’Antiquité, par les notables pour s’échapper des villes à la belle saison et goûter au repos. D’abord élevées à la campagne, ces maisons de plaisance deviennent très courantes en France au 18 e siècle.
Avec la révolution industrielle, le besoin de quitter les centres urbains pollués et surpeuplés se fait plus impérieux. Les sites qui offrent une vue sur un paysage attrayant et qui permettent de mettre en scène les nouvelles constructions au sein d’un environnement bucolique sont les plus prisés.
Au Havre, la bourgeoisie tire profit de l’étagement naturel de la cité océane pour implanter des pavillons sur la Côte d’Ingouville dès 1750. Agrémentées de parcs en terrasses, les propriétés jouissent de spectaculaires panoramas sur l’estuaire et la mer. D’apparence cossue, ces pavillons sont pourtant construits avec des matériaux relativement modestes en raison de leur occupation temporaire. Leur configuration et leur rapport au paysage préfigurent l’architecture balnéaire.