L’armée allemande fortifie Le Havre Depuis 1940, plusieurs divisions d’infanterie se succèdent pour occuper le territoire de la pointe de Caux. Elles ont pour mission de défendre les 70 kilomètres qui séparent l’embouchure de la Seine de e Saint-Martin-aux-Buneaux, au nord de Fécamp. À partir de septembre 1942, la 332 division d’infanterie va établir les priorités de construction du mur de l’Atlantique sous le contrôle de l’Organisation Todt.
Le général Hans Kessel, commandant de la 332e division d’infanterie qui occupe toute la pointe de Caux. Il s’entretient avec le capitaine de vaisseau de la marine Liebetanz devant l’Hôtel Dufayel à Sainte-Adresse.
BAMA – Coll.Jean-Paul Dubosq
La 332e division d’infanterie occupe le secteur de la pointe de Caux depuis le 30 mars 1942. Son poste de commandement se situe au château des Genêts à Gruchet-le-Valasse. Cette division est commandée par le général Hans Kessel, d’août 1941 à décembre 1942. Il est remplacé par le général Hans Schäfer en poste jusqu’en juin 1943 C’est le régiment d’infanterie 678, commandé par le colonel Adolf Walther, qui occupe la place du Havre avec ses trois bataillons. Son poste de commandement se situe rue Félix Faure. Le régiment d’infanterie 677, occupe, quant à lui, les places d’Êtretat et de Fécamp, avec ses bataillons. Au 1er janvier 1943, la division dispose d’environ 13 800 hommes, tous grades confondus. La division quitte ensuite la région pour le front de l’est e en février 1943 et sera remplacée par la 17 division de campagne de la Luftwaffe.
BAMA – Coll.Jean-Paul Dubosq
Les forces allemandes
Boulevard Albert 1er, été 1940. Depuis 1940, les Havrais ont l’habitude d’observer les soldats allemands s’entraîner, comme ici sur la plage du Havre.
Depuis 1941, la ligne de défense du Havre s’articule sur une soixantaine de points forts répartis sur une ligne entourant la ville. Comme on le voit sur la carte, elle est conçue pour exploiter au mieux la topographie. Elle s’oriente pour sa première branche sur un axe ouest-est, allant des falaises d’Octeville-sur-Mer vers Dondeneville et Fontaine-la-Mallet, jusqu’au plateau d’Éprémesnil surplombant Montivilliers. Elle s’oriente ensuite sur un axe nord-sud, en suivant les hauteurs dominant la vallée de la Lézarde : plateaux d’Éprémesnil et de Caucriauville. Elle englobe Harfleur, puis se dirige vers l’estuaire au sud de Mayville, la partie sud du port, qu’elle enveloppe, vers les digues et la plage du Havre, puis les falaises de Sainte-Adresse.
ECPAD – Coll. Jean-Paul Dubosq
Le Havre : un secteur bien défendu
Le Havre, terre-plein de la plage, 1942. Concert donné par une fanfare de la Luftwaffe aux artilleurs de la batterie de Flak installée sur la grève. Ces zones de défense allemandes sont strictement interdites aux civils depuis avril 1942.
Une sentinelle de l’armée de terre scrute l’horizon depuis une terrasse située au 46 boulevard Albert 1er. En arrière-plan, le bâtiment de la Société des petites régates havraises héberge une casemate sur son toit.
Des défenses renforcées Au 1er novembre 1942, les défenses comptent 228 ouvrages réalisés, 57 en cours de construction. Les premiers champs de mines sont également déployés à cette époque : mines antichars T sur la ligne de défense nord, mines antipersonnelles et bondissantes comme sur la ligne est et au niveau de l’estuaire. Enfin, c’est en 1942 qu’est également lancé le chantier, au môle central, de la base des vedettes dragueur de mines qui devient, plus tard, la base pour vedettes lance-torpilles. À partir de 1943, les bombardements alliés s’intensifient. Le Havre devient « point d’appui lourd » (Schwerpunkt), avant de se transformer en « forteresse » (Festung) début 1944.
ECPAD – Coll. Jean-Paul Dubosq
Construction de la base pour vedettes rapides de la marine au môle central dans le port du Havre. Les alvéoles 1 à 4 sont en cours d’achèvement.