Les stations radars de la pointe de Caux À partir du milieu de l’année 1942, les escadrilles alliées intensifient leurs bombardements. En réaction, la Wehrmacht installent de puissantes stations de radars sur les points culminants des côtes européennes. Les raids britanniques conduisent aussi l’armée allemande à renforcer ses défenses côtières pour contrer tout débarquement. Dans ce contexte, la pointe de Caux devient une zone hautement stratégique.
Après l’opération Biting en février 1942, l’armée allemande réquisitionnent la ferme de Theuville, détruisent la villa Gosset et renforcent fortement leur défense. Pendant l’été 1942, ils lancent d’importants travaux pour la construction de trois positions radars autour de la ferme de Theuville. Des travailleurs français sont réquisitionnés et acheminés du Havre quotidiennement. Les matériaux de construction sont transportés par une voie ferrée Decauville reliant la gare d’Étretat à La Poterie-Cap-d’Antifer. Depuis 1940, des unités de la marine occupent le phare et le sémaphore du cap d’Antifer où sont installés deux radars, un Seetakt et un Würzburg Reise. De son côté, le 53e régiment des services de renseignements aériens va occuper 3 positions distinctes regroupées sous le nom de Coq de bruyère (Auerhahn). C’est l’une des bases radars de surveillance côtière les plus importantes de Normandie.
Photo H. Meiser Collection Jean-Paul Dubosq
La Poterie-Cap-d’Antifer, une position clé
Cette photo est prise face à l’abri R 502 sous son filet de camouflage. À droite, l’escalier d’accès au bunker. À l’arrière-plan, la valleuse du Fourquet et le phare du cap d’Antifer. Mai 1944.
À l’est, à proximité de la ferme Gosset, les travaux débutent en 1943. Le hameau de Jumel est évacué pour laisser la place à une station radar composée d’un Freya et d’un Würzburg Reise. Un grand bunker de type Anton, abrite sur deux étages les postes de commandement et les systèmes de communication. Il est protégé des attaques aériennes par des batteries de Flak.
ECPAD – Collection Jean-Paul Dubosq
Située sur une zone en hauteur très dégagée, elle est proche du port du Havre et de la base aérienne de Bléville-Octeville. Elle fait face également aux grands aérodromes britanniques de l’autre côté de la Manche. Au nord de la ferme Gosset, la Luftwaffe installe au bord de la falaise deux radars, un Freya et un Würzburg. Les travaux de construction se terminent fin 1943. Côté terre, l’ensemble est protégé par un fossé antichar et des Tobrouk, des petits abris pour tourelle de char, mitrailleuse ou mortier. Des canons de Flak de 20 cm dans leurs encuvements en béton, au-dessus des abris, ainsi qu’un projecteur assurent la défense aérienne.
Photo H. Meiser – Collection Jean-Paul Dubosq
Nom de code Coq de bruyère
Quatre soldats de la Luftwaffe dans un encuvement abritant un canon de DCA de 20 mm entre la ferme de Theuville et le village de La Poterie pour la protection des radars de la position nord. Juin 1944.
Une sentinelle allemande en faction devant un radar Freya dans son encuvement. Il portait jusqu’à 120 km
BAMA – Collection Bruneval 42
L’ensemble est protégé par des fossés antichars, des champs de mines et des batteries de Flak.
Photo H. Meiser – Collection Jean-Paul Dubosq
Au sud, l’armée de l’air installe un immense radar Wassermann à proximité des ruines de la villa Gosset. Haut de 35 m, d’un poids de 200 tonnes, il est monté sur un abri-usine qui fournit l’électricité.
Un opérateur de la Luftwaffe d’un radar Würzburg de la station Auerhahn du cap d’Antifer.
Quatre soldats des services de renseignements aériens de la Luftwaffe près de la cabine d’un des Würzburg de la station radar du cap d’Antifer. Les conditions de vie sont particulièrement appréciées.