Les défenses des plages, des valleuses et des ports Au nord du Havre, tout au long de la côte d’Albâtre, l’armée allemande et l’Organisation Todt multiplient les ouvrages et les dispositifs défensifs pour protéger les ports, surveiller la mer et le ciel, interdire l’accès aux valleuses et aux plages. Bunkers, barbelés, chevaux de frise et mines se combinent pour former un maillage serré visant à interdire tout débarquement allié. Une sentinelle allemande surveille la plage d’Étretat parsemée d’obstacles auprès d’un canon antichar de 75 mm. Sa casemate a été creusée dans la falaise d’Amont.
Le secteur défensif d’Étretat À Étretat, le 2e bataillon du 677e régiment d’infanterie a en charge la défense du secteur. Le commandant a réparti ses troupes d’environ 180 soldats, dans 8 points forts dont le Petit Valaine, le château de Fréfossé, le Grand Val, la gare, le mont sur la falaise d’Amont, la plage. A Bénouville, une section de chasseurs du 2e bataillon a pris position.
BAMA – Collection Jean-Paul Dubosq
Les autorités allemandes font détruire les dernières marches de l’escalier creusé dans la falaise de la valleuse du Curé pour prévenir toute infiltration de commandos alliés. Ils construisent aussi une trentaine de bunkers sur les falaises d’Aval et d’Amont : casemates d’artillerie et pour mitrailleuses, abris pour le personnel, postes d’observation. Des murs antichars bloquent les rues qui donnent accès à la mer, tandis que la plage est défendue par des mines, des pieux d’arrêt en bois pour éventrer les embarcations, des portes métalliques contre les chars, des tétraèdres et des réseaux denses de fils de fer barbelés.
BAMA – Collection Jean-Paul Dubosq
En juin 1942, le secteur de Fécamp est occupé par le 3e bataillon du 677e régiment d’infanterie dont les 300 hommes sont répartis autour de la ville, dans une vingtaine de points forts. Ils sont rejoints par une section de pionniers et une vingtaine de membres de l’Organisation Todt. 3 mois plus tard, les effectifs passent à plus de 700 hommes. À Fécamp, la marine installe une importante station radar sur le cap Fagnet, dont les 110 mètres culminent la côte d’Albâtre. À partir de 1943, surplombant le port, cette station sera équipée d’un Freya et d’un Würzburg Reise. Initialement prévue, l’installation d’un immense radar Mammut, d’une portée de 300 km, ne sera jamais achevée. En bordure de falaise, à proximité de l’imposant bunker sur lequel devait reposer le Mammut, un observatoire servait de base à un radar Freya. L’ensemble de la station était complété par des casemates d’artillerie, des postes de direction de tir et des Tobrouk.
ECPAD – Collection Jean-Paul Dubosq
La station radar de Fécamp
Un sous-officier et un soldat allemand du génie installe le système de mise à feu d’un obus de 270 mm suspendu au-dessus des falaises d’Étretat. Il suffisait de faire basculer l’obus pour activer le détonateur. 1944.
Une casemate pour canon antichar de 50 mm en position, quai des pilotes sur l’avant-port de Fécamp. Au fond, l’église Saint-Etienne. 1942.
ECPAD – Collection Jean-Paul Dubosq
Casemate pour mitrailleuse située sur la plage de Fécamp, à côté du casino avant sa destruction en 1943.
Une vue du perré de Fécamp et le réseau de barbelés qui en interdit l’accès. 1942.
ECPAD – Collection Jean-Paul Dubosq