Les bunkers dans l'immédiat après guerre (19)

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Les bunkers dans l’immédiat après-guerre À la fin des combats en Normandie, en septembre 1944, les bunkers du mur de l’Atlantique sont devenus des vestiges privés de leur vocation militaire. En dépit des combats et des bombardements, la plupart d’entre eux sont restés en bon état, encombrant le littoral. Situés à des emplacements stratégiques, certains sont détruits, d’autres recyclés pour des usages civils ou encore, laissés à l’abandon. Réutilisation et récupération

Aux numéros 7-9 boulevard de Strasbourg. À l’emplacement de l’actuel restaurant Le Cardinal, un bunker allemand a été transformé en bar Le Blocos. Il est détruit lors de la reconstruction du Havre.

Dès la Libération, en septembre 1944, les bunkers de la forteresse du Havre sont investis par les troupes alliées, suivis rapidement par les civils en quête de nourriture, d’objets de valeur ou de souvenirs. Les canons des batteries et les armes qui les équipent sont saisis par les militaires. Par la suite, les portes en acier, les systèmes de chauffage et de ventilation, le bois, les fils électriques sont systématiquement récupérés par les ferrailleurs. Dès lors, il ne reste plus que d’énormes carcasses de béton vides. Les autorités militaires américaines réutilisent certains ouvrages comme entrepôt ou poste de surveillance. Ainsi, le bunker hôpital de la rue Henri IV est utilisé par les services de santé de l’US Army et sert également de salon de coiffure.

Archives municipales du Havre

Un usage civil des bunkers Dans l’immédiat après-guerre, certaines familles sinistrées trouvent refuge dans des bunkers quasiment intacts.

Démolition d’un encuvement pour canon antichar sur le terre-plein des bureaux du port au nord du sas de la Citadelle. 1946.

SHM – Collection Jean-Paul Dubosq

D’autres seront reconvertis en dépotoir, en remise, en entrepôt ou en cave pour y stocker du bois, des outils ou des meubles. Certains sont même reconvertis en débit de boissons, comme cet abri antiaérien situé sur le boulevard de Strasbourg et baptisé Le Blocos. Les vestiges du mur de l’Atlantique constituent également un immense terrain de jeu pour les enfants. Ils y jouent à la guerre ou recherchent des souvenirs militaires, malgré le danger que représentent les explosifs laissés sur place.

Le choix de la destruction À partir de 1945, la ville se reconstruit et les bunkers situés en centre-ville, sur le port ou sur le littoral deviennent des obstacles à détruire.

Casemate pour canon de 155 au cap de la Hève, dynamitée par les troupes allemandes avant leur départ en septembre 1944.

Les autorités municipales font alors appel à des entreprises de démolition qui utilisent parfois le marteau-piqueur, mais le plus souvent une forte charge d’explosif pour raser des constructions dont les murs et les toits peuvent atteindre jusqu’à 3,50 m d’épaisseur.

Sur le littoral et dans les zones rurales de la pointe de Caux, les bunkers sont le plus souvent laissés à l’abandon.

Achèvement de la construction du bunker de commandement de la flottille de sauvetage en mer de la marine. Boulevard Clemenceau au Havre. 1943.

Collection Jean-Paul Carnet

SHM – Collection Jean-Paul Dubosq

Toutefois, le nombre d’accidents et le coût très élevé de ces destructions limitent fortement ce type d’opérations.

Le même ouvrage actuellement. Le bâtiment de l’état-major de la Marine nationale a été construit directement sur le bunker.


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