Un rembarquement chaotique Une fois le radar détruit, les parachutistes se replient vers la plage de Bruneval et neutralisent les défenses allemandes. Ils ont beaucoup de difficultés à entrer en contact avec les unités de la marine et rembarquent dans des conditions chaotiques. L’attaque des défenses de la plage Pendant que le major Frost descend la pente de la falaise d’amont, les troupes de couverture se lancent à l’assaut des défenses de la plage de Bruneval. Elles sont renforcées par les hommes ayant sauté du mauvais côté de la valleuse. La section allemande, occupant sur la plage la villa Stella Maris, les tranchées et les postes défensifs de la falaise d’aval, est neutralisée après de violents échanges de tirs et de grenades. Ils se replient dans la valleuse, tandis que les Britanniques font deux prisonniers et sécurisent la plage.
Les troupes allemandes occupant le secteur de La Poterie-Cap-d’Antifer et Saint-Jouin-Bruneval se limitent à une
Barch Bild
centaine d’hommes. La résistance des points d’appui allemands de la plage de Bruneval a été très vigoureuse. Infanterie allemande en action, Europe du Nord 1941-1942.
L’assaut est lancé
Photo Alain Millet
De son côté, Frost tente vainement d’entrer en contact avec les bâtiments de la Royal Navy. Après plusieurs essais infructueux, il emmène ses hommes sur la plage pour le rembarquement. Le contact avec la marine s’avère toujours difficile. Aucun des postes radio ne fonctionne et les opérateurs ont disparu. Même résultat avec la balise Eurêka, servant à guider les péniches vers la plage. Il demande alors à son adjoint d’envoyer deux fusées éclairantes vertes. Une vue de la villa Stella Maris située au pied de la falaise sur la plage de Bruneval. On distingue les fortifications allemandes. Au moment de l’assaut des parachutistes britanniques, la villa est occupée par un seul homme.
Cependant, à 300 mètres de la plage, la flottille de la Royal Navy attend de son côté le signal pour accoster. Mais, ayant croisé des navires allemands, le capitaine de corvette Cook préfère ignorer les fusées lancées par les parachutistes pour ne pas se faire repérer.
IWM
Craignant une contre-attaque allemande, Frost organise la défense de la plage. Il est 2h30 du matin, les hommes sont toujours coincés à Bruneval. Le fusilier Georg Schmidt est le seul défenseur de la villa Stella Maris. Fait prisonnier, il débarque ici du Prins Albert le 28 février.
La Royal Navy arrive
IWM
À 2h30, à la suite d’un message enfin capté, Cook se décide finalement à envoyer les péniches. C’est alors que les soldats allemands font feu avec leurs armes lourdes. Les troupes de soutien embarquées sur les péniches ripostent. Sur la plage, les blessés sont embarqués en priorité avec le sergent Cox, les sapeurs chargés des pièces de radar et les prisonniers. Frost donne le signal d’embarquement général qui s’avère chaotique. Une péniche s’échoue, une autre tombe en panne et, sur certaines, les parachutistes doivent écoper avec leurs casques. Des péniches sont surchargées, tandis que d’autres partent quasiment vides.
Sur cette photo prise au début de février 1942, des parachutistes de la C Company s’entraînent à rembarquer dans une péniche ALC à Inveraray en Ecosse, dont les environs ressemblent à Bruneval.
À 3h15, Frost et les derniers parachutistes sont embarqués dans les péniches. Les vedettes rapides les prennent en remorque et mettent le cap sur Portsmouth, escortées par les 5 chasseurs de sousmarins des Forces navales françaises libres (FNFL). La flottille arrive à bon port dans l’après midi du 28 février à Portsmouth où les attend la presse.
Une fois les hommes embarqués à bord des péniches, celles-ci prennent le large et accostent les vedettes rapides Motor Gun Boat. Elles embarquent les parachutistes à leur bord et remorquent les ALC jusqu’à Portsmouth. 28 février 1942. IWM