De l’art du néon Dans la seconde moitié du XX siècle, un certain nombre de concepts ou d’éléments plastiques inédits font leur apparition, et engendrent de nouveaux courants artistiques : la lumière, le néon, le mouvement, le programme, la vidéo, le hasard, l’intervention du spectateur, le minimal art, le land art, l’Op’Art, le Pop’Art... e
Une profusion de mouvements, de groupes, de techniques et d’outils se répandent en Europe et aux États-Unis, puis sur le monde entier, dans une certaine uniformisation. Mitsouko Mori s’intéresse alors vivement à la lumière, ou plutôt au néon, technique « froide », qui ne laisse pas de place à la « touche », au lyrisme de l’artiste. Il ne s’agit pas ici d’un domaine à part ou d’une sorte de parenthèse dans une production consacrée pour l’essentiel à des peintures sur toile. Chez Mitsouko Mori, le recours à la lumière est parallèle à la pratique de la peinture. C’est un autre moyen pour elle de définir une réalité, d’articuler une proposition plastique avec un matériau qui refuse tout expressionnisme, toute sentimentalité, en utilisant un simple éclairage qui dépasse sa fonction d’aide technique à la perception du réel. Dans ce travail du néon qui court de 1989 à 2009, les préoccupations géométriques de l’artiste sont toujours présentes : la ligne, le cercle, le triangle, le pentagone, sans renoncer au dialogue cerclepentagone. Parfois même son regard se teinte d’humour, comme dans cette « Chaise illuminée » (2007) réalisée à la demande d’un mécène et collectionneur parisien : la géométrie est partout et s’intégre souvent à un quotidien bien banal.