Des « Pentamorphoses » au « Carré pivoté » Lors d’un voyage à Grenade (Andalousie), Mitsouko Mori découvre les azulejos (carreaux de faïence décorés) de l’Alhambra. Les modèles ornementaux et décoratifs de ces derniers obéissant à des principes de construction basés sur la géométrie ne pouvaient que séduire l’artiste. Elle va alors quelque peu délaisser le pentagone et le cercle pour revenir vers une forme géométrique plus simple et emblématique dans l’histoire de l’art : le carré. De ces carreaux de faïences de l’art nasride, l’artiste va retenir principalement deux éléments : l’articulation des plans imbriqués selon une dynamique centripète, à partir d’un élément central qui peut être un plan blanc, un « vide » (Série « Granada ») ; et la composition de divers plans et lignes en rotation centrifuge autour d’un élément central, qui semble « émerger » du blanc, de la lumière de la toile (Série « Carrés pivotés »). Toutes ces compositions révèlent chez Mitsouko Mori un sens aigu des couleurs, tantôt très adoucies, tantôt très énergiques. L’abstraction géométrique a parcouru un long chemin depuis le Cubisme, le Bauhaus et les divers e mouvements qui ont ponctué le XX siècle. Dans les œuvres de Mitsouko Mori, nous trouvons un regard neuf sur des formes fondamentales de la géométrie, sans aucune spéculation métaphysique ou symboliste, pour le simple plaisir de la méditation contemplative, de la découverte d’une certaine harmonie des lignes, des formes, des couleurs, des lumières : une vision très personnelle du monde, au-delà des sens.