Marco Giovenale, Phobos, Feuille/Foglio 5

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montre-moi en jouant sur les rails je sais que tu as peur des journalistes, des invités, des invitées, des chats sur la nappe (si c’est à carreaux), que tu as peur des chapeaux, de la virginité, de la russie, de te laisser aller, de l’écho, des ex voto, des marionnettes en porcelaine, si elles ont les yeux bouleversés et tournés vers le haut, mais elle est légère, mais tu as peur de la nourriture, en tout cas de l’art abstrait, des infections, des intoxications, par ingestion, tu as peur des crêpes, des crèmes, des chantilly, des courbes des tentures, des rideaux, mieux, des photos d’abats, des escargots, des chiens, des lieux fermés avec des chiens dedans, des chiens errants, dans le square, dans les hautes herbes, terreur dans les hautes herbes, de l’en plein air, si l’en plein air contient à son tour des lieux fermés avec d’autres chiens dedans, ceux des espaces fermés, à la chaîne, mais aussi sans chaîne, avec des chaînes à leur tour composées de petits chiens liés l’un avec l’autre, qui pourraient se libérer, peur de ça, et par conséquent peur des enfants pleurant et à leur tour effrayés, apprenant à reprendre ses propres forces, n’y arrivant pas, avec la peur d’apprendre, de suivre son propre parcours à rebours, perdre son propre chemin, rentrer et ne trouver que d’allégories faciles, qui font peur, très peur des insectes, grands ou petits, des poissons préhistoriques, des maisons de campagne, des mille-pattes qui à la maison tombent des combles, dans les plis, sans justement compter la peur des plis, sur les cous des chiens, la peur du brouillard, des phares qui arrivent, qui t’aveuglent, qui viennent te chercher, non, ils ne te voient pas ils vont t’abandonner là tout seul dans le brouillard, exposé à l’humidité, à la plaine (qui fait peur) et aux voitures qui avancent sans phares, qui ne peuvent pas te voir, qui t’écrasent, qui te blessent, sans médecins (que tu redoutes quand même), qui t’écrasent, qui te jettent vers la forêt avant que ce soient les extraterrestres à le faire, avant qu’ils arrivent, en compétition même avec eux, extraterrestres dont à tout dire tu redoutes le retour, ou le départ,

et le lumières violentes, mais aussi délicates, tu crains aussi les treuils en bois du saint, la procession, la charrette grinçante et les dames avec leurs chandelles, qui dégouttent, le jaune de la trace, la colle, le vêtement serré (s’il est serré) du masque, sa torche, éloignée, qui s’éloigne de la même manière, ou alors d’une autre manière, écartée, pas naturelle, scalène, chargée de menaces qui font peur, peur d’avoir trop dit au cours de l’audience, en absence de ton avocat, de protections, de tôles, de tôles fines, de petits toits, de perrons, d’inscriptions, écrivant que tu as peur des tremblements de terre, de la falaise qui s’approche en brisant la coque, puisque tu sais que tu ne sais pas nager, peur de la mer, de l’eau salée, de l’aéroport, non pas de voler, mais de te trouver détaché de la terre, de te laisser prendre en photo, de te droguer, de parler italien, d’agglutiner les mots, de ne plus avoir ta langue, ou alors d’avoir trop de chaussures et trop peu de pieds, c’est ta peur capitale, c’est ta phobie de la pluie, des araignées, de la pluie d’araignées, tu as peur de commettre des erreurs en ramenant le discours comme le chien ramène sa brindille, peur de la brindille, du grognement, des dents canines, des dauphins, des facteurs, des destins, des gens sobres, des gens obscènes, de vaguer dans le sens d’errer, de te tromper d’adresse, de lieu, de n’avoir pas lieu d’être, d’être loin, un peu loin mais irrémédiablement, et qu’en fait à travers le temps on ne puisse jamais voir clair, au moins dans un premier temps, presque, après on ne sait plus, il est même moins clair, presque noir, avec des lumières aveuglantes mais elles sont passées, des trucs comme ça, passées, finalement inoffensives


fammi vedere, giocando sulle rotaie, lo so che hai paura dei giornalisti, degli ospiti, delle ospiti, dei gatti sulla tovaglia (se a quadri), paura dei cappelli, della verginità, della russia, di lasciarti andare, dell’eco, degli ex voto, delle marionette di porcellana, se hanno gli occhi stravolti, verso l’alto, ma è leggera, ma hai paura del cibo, comunque dell’arte astratta, delle infezioni, delle intossicazioni, da cibo, paura delle crêpes, delle creme, delle panne, delle curve delle tende, dei sipari, meglio, delle fotografie di frattaglie, delle lumache, dei cani, dei luoghi chiusi con dentro i cani, dei cani in libertà, nel parchetto, nell’erba alta, terrore dell’erba alta, degli spazi aperti, dei cani negli spazi aperti, se gli stessi spazi contengono anche luoghi chiusi con dentro altri cani, quelli degli spazi chiusi, alla catena, ma anche senza catena, con catene fatte a loro volta di piccoli cani legati uno all’altro, che potrebbero sciogliersi, paura di questo, e di conseguenza paura dei bambini che piangono perché a loro volta spaventati, imparando a farsi forza, non riuscendoci, con la paura di imparare, di seguire a ritroso il percorso, smarrire il sentiero, rientrare e trovare solo delle facili allegorie, che fanno paura, molta paura degli insetti, piccoli e grandi, dei pesci preistorici, delle case di campagna, dei millepiedi nelle case che cadono dai sottotetti, nelle pieghe, senza contare appunto la paura delle pieghe, sul collo dei cani, paura della nebbia, dei fari che stanno arrivando, ti accecano, ti vengono a prendere, no, non ti vedono ti lasceranno lì da solo nella nebbia, esposto all’umidità, alla pianura (paurosa) e alle macchine che avanzano senza fari, che non possono vederti, ti schiacciano, ti feriscono, senza medici (di cui avresti comunque paura), che ti investono, ti gettano verso la foresta prima degli alieni,

prima che arrivino, anzi in gara con loro, alieni di cui a dirla tutta temi il ritorno, o la partenza, e le luci violente, ma anche tenui, come temi gli argani di legno del santo, la processione, il carretto che scricchiola e le dame con le candele, che gocciano, il giallo della traccia, la colla, il vestito stretto (se è stretto) della maschera, la sua torcia, allontanata, allontanandosi allo stesso modo, o in un modo diverso, divaricato, innaturale, scaleno, minaccioso che dà paura, paura di aver detto troppo in udienza, in assenza di avvocato, protezioni, di lamiere, lamierini, tettucci, scalinate, scritte, scrivendo che hai paura dei terremoti, della scogliera che si avvicina fracassando lo scafo, sapendo di non saper nuotare, paura quindi del mare, dell’acqua salata, dell’aeroporto, non di volare, ma di separarsi da terra, di farsi fotografare, di drogarsi, di parlare italiano, di agglutinare le parole, non avere più la lingua, o avere troppe scarpe e pochi piedi, tua paura principale, fobia della pioggia, dei ragni, della pioggia di ragni, paura di sbagliare a riportare il discorso come il cane riporta lo stecco, paura dello stecco, del ringhio, dei canini, dei delfini, dei postini, dei destini, dei morigerati, degli sconci, di vagare nel senso di errare, sbagliare indirizzo, luogo, essere fuori luogo, fuori zona, per poco ma irrimediabilmente, e che attraverso il tempo non si possa vedere, in effetti, non si vede mai chiaro, almeno in un primo momento, quasi, poi non si sa, è addirittura meno chiaro, quasi buio, con delle luci accecanti ma sono passate, cose così, passate, innocue alla fine


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