AAVV, Le Moulin 14 – 19 juillet 2014 | Le Moulin 14 – 19 luglio 2014, Feuille/Foglio 9

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Tout entre et tout sort, tout et chacun

Ora ci sono anche le rane, c’è il fonte battesimale puritano, la macchina un po’ arrugginita che deve tenere in vita un padre.

Laurent Grisel  Marbrerie du Moulin rouge (à Verberie ou Saintines, au bord de l’Automne, dans le département de l’Oise), officiellement : « Marbrerie de Picardie, Usine de Saintines » (…) noirs les arbres, cames, piliers, roues, engrenages d’acier, de fonte, ouvriers éclairés par lumière zénithale, bancs de sciage nourris par les blocs amenés d’aplomb, dans l’axe, par trains – et, dans un temps plus antique, arbres de n’importe quelle fabrique tournant sur eux-mêmes par roue entraînée par eaux – il y eut un démon de l’abstraction tournant, convertissant l’énergie horizontale constante et rectiligne de la rivière canalisée en énergie constante tournante et, fixé au bout de l’arbre tournant, n’importe quel outil sciant, broyant, et même, par arbre à cames, révolutions converties en mouvements verticaux alternés, tissant, fil et trame, tissant les ouvriers, sciant les ouvriers, broyant les ouvriers, et par poussières encrassant les ouvriers, leurs bronches, poumons, pieds à décrasser le soir par eau courante de la poussière que n’abattît pas l’eau aspergée au-dessus des bancs de sciage – et par monotonie, répétitions, la géométrie de l’espace imparti, abstraite, incorporée, géométrie dans laquelle se mouvoir, servir le travail des machines, le découpage des blocs en plaques, la superposition des plaques, leur stockage, une mise en attente, un repos bref des pierres, pierre accumulée dans les alvéoles, durcissant, pierrant les poumons, la géométrie de l’espace et des gestes inclus incorporée, mentalisée, homme géométrisé, se sachant géomètre, abstrait de lui-même, pendant le travail-même rêvant, au-dessus de soi opérant, opération de séparation des blocs en plaques, de séparation de soi-même en deux êtres, l’un travaillant l’autre songeant, séparation indéfiniment répétée, interrompue seulement par coincement, fatigue, encrassement des machines, (...)

Dire soprattutto: il rettangolo. Oui, c’est ça.

Florence Manlik

Gilles Weinzaepflen  Avant le présent chasseur cueilleur un amas d’os exclu le grand transpirant du pré retourné pour la forme politique terre étrange corps que ce corps constitué de corps et donc aussi corps levier de distance d’autorité personne ne t’oblige profondément enfoui graminée née minée poacée poésie moment de ta vie où tout devient surface caresse c’est la terre qui te veut t’enfante

Marc Perrin Bon. Alors voilà. On voulait vous dire. Avec Angela. Cette nuit. On a eu un enfant. On va pas rentrer dans les détails de comment on s’y est pris pour le fabriquer. Tout le monde je crois est à peu près au courant de ce qu’il faut faire. Parole, sexualité, désir – désir matériel, production de pensée, etc. On voulait juste vous le dire sans attendre. Parce que, bon, cet enfant, on s’est dit : okay, c’est notre enfant à tous les deux, mais, en même temps : c’est quand même notre enfant à nous tous. Because : si on ne fabrique pas grand chose tout seul, on s’est dit, on ne fabrique pas grand chose non plus seulement à deux. On s’est dit ça. Et tout de suite après, en toute logique – on est déjà des parents super conséquents – on a raconté à notre enfant qui nous étions, nous tous. On lui a raconté comment nous étions arrivés ici. On lui a raconté notre première balade, dans les jardins. Devant les maisons. Dans les allées. Devant les fabriques. Ici. Là. On lui a dit comment nous étions entrés : dans les maisons, dans les fabriques. Un peu partout. On lui a raconté comment et en quoi nous étions : 10 généraux, 20 générales, une flopée d’ouvrières et d’ouvriers, quelques laborantines, quelques laborantins, et aussi : toute une smala aux métiers sans catégorie. On lui a raconté : les moments autour des tables de banquet, dans les greniers, dans les jardins. On a évoqué les différentes modalités d’apprentissage de la vie que nous tentions de comprendre et de produire ensemble. On lui a parlé de l’observation et de la part active que nous prenions dans la composition de nos corps organiques : humains + mécaniques + électriques + électroniques + numériques. On lui a parlé des liens qui naissent et qui vivent entre tous ces corps. On lui a parlé du temps que nous prenions pour apprendre à lire, à écrire, à vivre. On lui a parlé. Toute la nuit. Et. À un moment donné. Notre enfant. Notre enfant a dit : o / hé / tous les deux / je suis là. Vos potes, quand est-ce que je les rencontre.

Secondo esempio → example 2: Today is a protocol of existence where uncertainty is the rope surrounding ‘us’. Lasso. Laissez-faire. Two continents use the same term but for neither is this related to Linguine. Is language within all that ‘we’ are? An ‘our’ that is ‘are’ that is hour howled owl oared criss-crossing. She who promised not to, lied. Ceci est la (sa) (ma) (notre) lingua franca. It’s what he said, “Les ruines comme la personne que tu aimes.” ‘I’ believed she was mine. Mined, she was the ruin of ‘us’. (Note, not all ‘us’s are the same ‘us’). Existence is the departure of one body for another. What is begotten in the exchange? No, I know of none who’ve leapt from the Brooklyn Bridge and survived. To stop cold turkey. To go hog wild. There is a farm between us. A fern. Je suis la chose écartée de l’être, l’être écarté des choses. This could be another portrait ‘we’ have entitled. Called it « la beauté de l’absence ». In absentia, ‘I’ signed for ‘you’. Who gives one the right for that? Blocks, plaques, stocks, pillars, lungs: l’uomo e straniero à lui-même. Oh, e anche la donna. She inhaled white alabaster marble dust inclining herself towards and towards and then. This, too, was our answer. La prima cosa. Sounds like cause to me, but she hears ‘thing’ (la chose). Not choice + rule = strategy. Within the enclosure, our departing.

Marmo fermo erbe acero ortiche ailanto dominante conversione di memoria di barche.

de l’ordre du songe paléolithique quelque chose se désagrège plus longtemps que n’a été filière passoire maintenu entre les mailles du temps orage pluie névé soleil épisode période ère rien qui reste daté avec deux fois moins mais trois mais de certitudes dormantes un par trois avant le présent jus noir qui alimente les pompes noir soleil des guerres soleil de feu sept bras gauches avec des corps de mères aux plurielles

Renata Morresi funziona come un luogo comincia con ortiche querce ailanto dominante brecce oppure legno bianco erbe mappe di fabbriche dismesse, nuove funziona come fare senza dividere senza orientamento funziona senza fare come la Renault presa dai rovi senza fretta di calafatare le barche une dynamique de production senza funzione, casuale solo acqua pale di macchine aperte sul rettangolo del foglio, muove otto finestre funziona con sforzo spazio incerto occhi d’insetto tutti quasi cantando nel mio sogno folle nel sottotetto per iniziare a funzionare parte da numero enorme stretti da divisioni o schermo di computer di lingue, consonante, vocale, con sonanti, forse fatica di laringe, decisione dieci cambi di voce morsi, dieci procede di frasche frattale

L’inconscience trouve les consonnes.

petits coups secs techniques de station de plein jour immobile ce qui marche est un repas vivant repas des siècles tel non dieu non encore que le jour incarne d’humeur fossile états de conscience non barricadée veut dire manger habiter cueillir creuser quelque chose se casse l’oeil rassemble recompose restaure carré de lecture que la corde délimite tamis truelle tente brosse empreinte du vivant

Alessandra Cava c’est quoi ça? dire soprattutto: il rettangolo | della finestra di fronte (da dentro, se nello schermo), | è tutto bianco / ma allontanandosi: le punte | delle foglie, l’attraversamento delle chiome, | la frantumazione del cielo, lo schianto del marmo; | dire poi: l’acqua ci fa bene, quello che mangi, | facciamo il punto, chiudiamo il cerchio, accerchiamo || ciascuno col suo fondale, le luci appropriate, guardando| nulle part / in fondo ciascuno regolando la distanza, | la relazione, l’interlinea, l’odore, ciascuno sfuma | i confini fino a che il colore della giacca non assomigli | a quello del prato, i rami restino appesi, non si vedano | le corde || (se da fuori) dire ancora: che l’azzurro dei vetri, | falso, si riflette sul cielo, falso, produce illusione, e | anche questo è falso || desiderare desiderare, sciogliersi ininterrotto dei ghiacciai | oppure lontananza delle stelle, volerci arrivare, stando seduti | dentro il cinema, affacciati sul telo bianco, proiettando: sì, || oui, c’est ça, il lavoro, è questo il punto, lavorerò lavorerò, | sì, sì (si diceva Irina), una volta a Mosca, sì, quando sarò à | Paris / ci sarà l’aria del fiume, si farà notte così tardi, | è così l’estate qui || tagliare, essere e operare, avere un corpo, fare corporazione, | assemblare || questa si chiama? fresa, sì, si chiama, sì, ailanto, sì, et maintenant | le oui, dire tutto, sì / avendo luogo, quindi, essendo installati, | sul divano, o in una città (anche lontano), basta fissare | a lungo, girarci intorno, strofinare a fondo, l’oggetto || appare se il nome slitta, se il nome è nome

Cette volonté de dire ce que je ne sais pas dire. Step 1 : inhale. Step  2 : exhale.

ce court instant de respirer en avance sur ta parole se résume moindre mathématique pour te porter en qui nous te voyons tracer des signes dans le sable rassure en qui je fus encouragé à être sondant les berges construisant un parking fondation frottement déplacement de structure de ce puzzle pour en être l’amphore racloir pinceau pulsation impulsion propulsion

Step 1: inhale. Step 2: exhale. Step 3: Everything remains ‘intraduisible’.

This is a protocol of / for existence.

secoue la poussière des gestes importants le soir la nuit la neige tribulation imperfection le motif poreux signale ta présence retiens ton souffle même tendresse même désir qui les irrite dans la ouate qui les fait disparaître plus grandes qu’elles ne sont non tout à fait tas tout à fait signe n’est complet ossement plutôt qu’os fragment de proue écaille oeil de verre vers une histoire reconstituée

Jennifer K. Dick Ceci est un protocole d’existence. Étape 1 : respire. Étape 2 : respire. Étape 3 : This is a protocol of / for existence.

Mariangela Guatteri

la terre qui te veut surface enfante caresse politique passoire maintenu filière avec deux fois moins sept bras gauches truelle veut dire vivre carré de lecture techniques incarne repas vivant recompose moindre mathématique pinceau frottement respirer puzzle construisant pulsation impulsion propulsion fragment de proue a fait signe secoue la poussière même vers

Andrea Inglese Anche se questo spazio non è che infimamente visibile, e quasi nulla, a qualche centinaio di metri, è ancora possibile udire, e pure il fragore dello sbalzo d’acqua scompare, non sono più visibili né gli spazi interni né le sagome degli edifici tra gli alberi, anche se questo tempo non può durare, è pochissimo, tutte le fotografie fatte, durante questi minimi giorni, lo negano invano, sono le immagini di quando non eravamo più, ci sopravanzano, sono già pronte, esibiscono il loro debole intreccio di corpi, tutta un’invisibilità le circonda e sostiene, le nostre foto di gruppo ad alta, ma mai sufficiente risoluzione, qualcosa però abbiamo messo, in una zona attigua, fragilissima lamina memoriale, come una sezione infrastorica, semigeografica, abbiamo posato piccole cose da ascolto: Marc: ora lo sto facendo un po’ da solo, questo progetto, quasi da solo, Mariangela: ora bisogna vincere la paura, è quello che sto facendo da anni, Jennifer: ora le “frogs”, non so dire bene “grenouilles”, come i francesi – ci sono progetti solitari, lotte contro la paura, anche le rane sonore – Gilles: ora sono stato battezzato in segreto, Renata: ora il “Car Wash”, con la macchina un po’ arrugginita che deve tenere in vita un padre, Anne: ora le rovine, le rovine come l’amore, sulle quali fai proiezioni come sulla persona che ami – e così abbiamo fonti battesimali, macchine di vita, rovine-schermo – Laurent: ora le istituzioni ci manipolano, mentre noi le manipoliamo – c’è adesso una nuova lotta, con le istituzioni, avversarie, familiari – sono anche parti piccole, particole di fatti, Alessandra: ora un suo movimento lento, o come, di sera, seduta, la gamba piegata, accavallata, e Michael: ora la poesia è un linguaggio naturale (piegando la testa, la schiena), questo è il piccolo mucchio, il primo accumulo di cose sonore, che rimane qui, tra i segni, ma non la “crescita”, non c’è stata “crescita”, abbiamo fatto fabbrica senza crescita, produzione senza crescita, solo qualche gesto in più qualche frase in più dentro i futuri spazi, nei minuti-secondi dei prossimi nostri anni a venire.

Géométrie de l’espace et des gestes inclus incorporée, mentalisée.

Qu’est-ce qui reste

Michaël Batalla Il se serait formé une sorte de personnage personnage secondaire très pixellisé personnage de campagne . instance villégiatoriale qui aurait démultiplié notre capacité de commencement Le problème serait maintenant de croire au sens de ce qui a été plus ou moins dit de revenir sur les relations construites . déconstruites . reconstruites par la mémoire . reconfigurées par l’oubli il y aurait pour cela des notes de flux auxquelles des « choses » pourraient être enlevées Conséquence inattendue de l’événement .. le lieu deviendrait abstrait jusqu’à autoriser – peut-être – la naissance d’une figure en partie sonore susceptible de passer par l’oreille continuellement traversée par le « bruit » de la chute de l’eau par celui du vol des avions et pressée . burinée de l’intérieur par tout ce qui oscille entre effacement et prononciation Dans l’aujourd’hui conditionnel tandis qu’une araignée délicatement travaillerait à droite le cadre commun déclaré central tenterait de rejoindre un graphique interprétable en programme .. s’envoleraient des pensées amicales pour les mots remerciés et la liste primitive – les repères de l’expérience estompés – en viendrait à refuser d’être une archive Le personnage aiderait à convertir la marque des paroles les idées schématiques . les rêves d’après séance et le quotient dispersé de la manifestation des échos chamaniques . visions nocturnes de flammes décidées section peuplée de visages isolés dans la nuit .. les voix qui sembleraient prises dans le corps petit des signes Porter en plein jour l’aveu de l’amour des petites lettres serait aussi devenu acceptable .. petits corps des lettres délicatesse de la lettre quand elle est petite Sous le cumul technique des signes s’élaborerait un séquençage inédit du présent sinon compacté jusqu’au bloc Il dirait je veux faire entendre la libre insignifiance du rythme repenser l’accueil des éléments ready made et m’affranchir du poids des formules extérieures

Anne Kawala ici trouvée errante dans les entrelacs végétaux, martelés métalliques, lignée d’or, les bosquets, la poussière, dans les jardins et les granges, les allées, attablée, dans la beauté d’une absence, du plateau glisse et tombentraîne les hHistoire,s, les pierres, les arbres les retiennent, retiennent les pierres sont une trame, un tissé, les pierres sont un tissu et dévoilent, ici a été trouvée l’hydre, sa tête enterrée immortelle enterrée encore vivante, arrivée ici et ici est errante, cette tête toute petite rétractée siffle tous ses noms : Dolent (a hunter-gatherer) ; Cagesan Midiludwig (a humming bird) ; Blue Blueberry (un pépé cardiaque se nourrissant de fleurs) ; Loie Füller (a random-walker) ; Carlus (an alabaster wasp) ; Georgette Nox (une demoiselle du téléphone) ; Ernesto (Ernesto) ; Unenfant ; Saint(a car underneath undergrowth) ; Ada Ninakanaricci (a ear-worm) ; Aït Marbla (the Jean (a computer) ; Neymar (a seer) ; grammère) ; Wanda (the mother) ; Ben Smith (the ear-worm’s husband) ; Herr Linecourt (a Swiss stone carver) ; Ronald D. Laing (a sailor) au détour de chaque croisée, chaque seuil, chaque haie, chaque passage, au détour de la marée sonore de la campagne plénière bruissent ses omniprésences aquatiques et mécaniques, fabriquent la lumière des lucioles fabriquant dans les buissons l’amour,


Tout entre et tout sort, tout et chacun

Ora ci sono anche le rane, c’è il fonte battesimale puritano, la macchina un po’ arrugginita che deve tenere in vita un padre.

Laurent Grisel  Officina di marmo del Mulino Rosso (a Verberie o Saintine, al limite del fiume Automne, nel dipartimento dell’Oise), ufficialmente: «Industria di marmo della Picardie, officina di Saintines» (…) neri alberi, camme, pilastri, ruote, ingranaggi d’acciaio, di ghisa, operai illuminati dalla luce zenitale, banchi di segatura nutriti dai blocchi portati esatti, nell’asse, dai treni – e, in un’epoca più antica, alberi di qualsiasi fabbrica ruotanti su se stessi dalle ruote trascinate ad acqua – ci fu un demone dell’astrazione ruotante, capace di convertire l’energia orizzontale costante e rettilinea del fiume canalizzato in energia costante ruotante e, fissato al termine dell’albero ruotante, qualsiasi mezzo segante stritolante e anche, dagli alberi a camma, rivoluzioni convertite in movimenti verticali alterni, tessendo, filo e trama, tessendo gli operai, segando gli operai, stritolandoli, e le polveri che li incrostano gli operai, le loro facce, i polmoni, i piedi da scrostare a sera con l’acqua corrente dalle polveri che nemmeno toglie l’acqua colante sopra i banchi di segatura – e per monotonia, ripetizioni, la geometria dello spazio concesso, astratta, incorporata, geometria nella quale muoversi, servire il lavoro delle macchine, il taglio dei blocchi a placche, la sovrapposizione delle placche, lo stoccaggio, messe in attesa, riposo breve delle pietre, pietre accumulate negli alveoli che induriscono, pietrificando i polmoni, la geometria dello spazio e dei gesti inclusi incorporati, mentalizzati, uomo geometrizzato, che si sa geometra, astratto da se stesso, che sogna durante il lavoro stesso, operando al di sopra di sé, operazione di separazione di blocchi a placche, di separazione da se stesso in due esseri, l’uno al lavoro l’altro sognante, separazione indefinitamente ripetuta, interrotta soltanto per inceppamento, fatica, incrostamento di macchine (...)

Dire soprattutto: il rettangolo. Oui, c’est ça.

espace incertain fou

pour commencer à fonctionner part d’un énorme nombre par divisions ou écran d’ordinateur sonnants, peut-être morsures, dix

travail du larynx, décision procède de frondaisons

yeux d’insectes sous les toits étroits de langues, consonne, voyelle, avec dix changements de voix fractales

Florence Manlik

Marc Perrin Dai. Allora ecco. Volevamo dirvi. Con Angela. Stanotte. Abbiamo avuto un bambino. Non entreremo nei dettagli di come abbiamo fatto per fabbricarlo. Ognuno credo è press’a poco al corrente di come si debba fare. Parola, sessualità, desiderio – desiderio materiale, produzione di pensiero, ecc. Volevamo semplicemente dirvelo senza aspettare. Perché, dai, questo bambino, ci siam detti: okay, è il bambino nostro, di tutti e due, ma, nello stesso tempo: è anche il bambino di noi tutti. Because: se uno non fabbrica grandi cose tutto da solo, ci siamo detti, neppure si fabbrica granché solamente in due. Ci siamo detti questo. E subito dopo, per conseguenza logica – siamo già dei genitori supercoerenti – abbiamo raccontato a nostro figlio chi fossimo, noi tutti. Gli abbiamo raccontato come siamo arrivati qui. Gli abbiamo raccontato la nostra prima passeggiata, nei giardini. Davanti alle case. Nei viali. Davanti alle fabbriche. Qui. Là. Gli abbiamo detto come siamo entrati : nelle case, nelle fabbriche. Un po’ dappertutto. Gli abbiamo raccontato come e in che cosa noi eravamo: 10 generali, 20 generalesse, una sfilza di operaie e operai, qualche laboratorista, e anche: tutto un circo dai mestieri senza categoria. Gli abbiamo raccontato: i momenti attorno alle tavolate dei banchetti, nei solai, nei giardini. Abbiamo evocato le modalità differenti di apprendimento della vita che tentiamo di comprendere e produrre assieme. Gli abbiamo parlato dell’osservazione e della parte attiva che prendiamo nella composizione dei nostri corpi organici: umani + meccanici + elettrici + elettronici + numerici. Gli abbiamo parlato dei legami che nascono e che vivono tra tutti questi corpi. Gli abbiamo parlato del tempo che mettiamo per imparare a leggere, a scrivere, a vivere. Gli abbiamo parlato. Tutta la notte. E. A un dato momento. Il Nostro bambino. Il Nostro bambino ha detto: o / ehi / voi due / sono qui. I vostri amici quando li incontro?

Second example → esempio 2: Oggi è un protocollo di esistenza dove l’incertezza è la corda che ‘ci’ circonda. Lazo. Laissez-faire. Due continenti usano lo stesso termine ma per entrambi non ha alcuna relazione con Linguine. Il linguaggio è in tutto quello che ‘noi’ siamo? Un ‘nostro’ che è ‘essere’ che è adesso fischio tordo traffico intrecciando. Lei che promise di non farlo, mentì. Ceci est la (sa) (ma) (notre) lingua franca. È come disse lui, “Les ruines comme la personne que tu aimes.” ‘Io’ credevo fosse mia. Via, emersa, fu la ‘nostra’ rovina. (Nota, non tutti i ‘nostri’ sono gli stessi ‘noi’). L’esistenza è la partenza di un corpo per un altro. Cosa se ne adduce nel cambio? No, non so di nessuno che è saltato dal ponte di Brooklyn ed è sopravvissuto. Piantarla. Fare porcate. C’è una fattoria tra di noi. Una felce. Je suis la chose écartée de l’être, l’être écarté des choses. Questo potrebbe essere un altro ritratto cui ‘noi’ abbiamo titolo. Chiamato «la beauté de l’absence». In absentia, ‘Io’ ho firmato per ‘te’. Chi dà il diritto a farlo? Blocchi, placche, fondi, perni, polmoni: man is stranger to lui- même. Oh, and also woman. Lei inspirò polvere di marmo alabastro bianco chinandosi verso e verso e poi. Anche questa fu la nostra risposta. The first thing. Suona come fine, ma lei sente ‘cosa’ (la chose). Non scelta + regola = strategia. Dentro la cinta, la partenza.

Gilles Weinzaepflen  Prima del presente cacciatore-raccoglitore un ammasso d’osso escluso il grande sudatore del prato rivoltato per la forma politica terra strano corpo questo corpo costituito di corpo e dunque anche corpo leva di distanza di autorità nessuno ti obbliga profondamente sotterrato graminacea nata minata poaceae poesia momento della tua vita dove tutto diventa superficie carezza è la terra che ti vuole ti genera

fonctionne avec effort tous quasi chantant dans mon rêve

Marmo fermo erbe acero ortiche ailanto dominante conversione di memoria di barche.

rientra nel sogno paleolitico qualcosa si disaggrega più a lungo che non è stato filiera colabrodo mantenuto tra le maglie del tempo temporale pioggia nevaio sole episodio periodo era niente che resta datato con due volte meno ma tre ma di certezze dormienti uno per tre prima del presente succo nero che alimenta le pompe nero sole delle guerre sole di fuoco sette braccia sinistre con dei corpi di madri ai plurali

Renata Morresi fonctionne comme un lieu commence avec orties chênes ailante envahissant graviers ou bois blanc herbe plans d’ateliers désaffectés, neufs fonctionne comme faire sans diviser sans orientation fonctionne sans faire comme la Renault prise dans les ronces sans se presser pour calfater les barques una dinamica di produzione sans fonction, fortuite seule l’eau aube de machines ouvertes sur le rectangle de la feuille, déplace huit fenêtres

L’inconscience trouve les consonnes.

piccoli colpi secchi tecniche di stazione di pieno giorno immobile quello che cammina è un pasto vivente pasto dei secoli tale non dio non ancora che il giorno incarna d’umore fossile stati di coscienza non barricati vuol dire mangiare abitare cogliere scavare qualcosa si rompe l’occhio riunisce ricompone restaura quadrato di lettura che la corda delimita setaccio spatola tenda spazzola impronta del vivente

Alessandra Cava c’est quoi ça? dire surtout : le rectangle | de la fenêtre en façade (depuis l’intérieur, si sur l’écran), | est tout blanc / mais en s’éloignant : la pointe | des feuilles, la traversée des feuillages, | le broyage du ciel, le vacarme du marbre ; | dire ensuite : l’eau nous fait du bien, ce que tu manges, | faisons le point, bouclons la boucle, encerclons || chacun avec sa toile de fond, les lumières appropriées, regardant | nulle part / au fond chacun réglant la distance, | la relation, l’interligne, l’odeur, chacun estompe | les frontières jusqu’à ce que la couleur de la veste ressemble | à celle du pré, les branches restent suspendues, ne se voient | plus les cordes || (si du dehors) dire encore : que le bleu des vitres, | faux, se reflète sur le ciel, faux, produit l’illusion, et | ça aussi c’est faux || désirer désirer, fonte ininterrompue des glaciers | ou bien éloignement des étoiles, vouloir les atteindre, étant assis | dans le cinéma, penchés sur la toile blanche, projetant, se : oui, || oui, c’est ça, le travail, c’est cela la question, je vais | travailler travailler, | oui, oui (se disait Irina), une fois à Moscou, oui, quand je serai à | Paris / il y aura l’air du fleuve, la nuit tombera si tard, | c’est comme ça l’été ici || couper, être et opérer, avoir un corps, faire corporation, | assembler || ça s’appelle? fraise, oui, ça s’appelle, oui, ailante, oui, et maintenant | le oui, tout dire, oui / ayant lieu, donc, étant installés, | sur le canapé, ou dans une ville (même loin), il suffit de fixer | longtemps, faire le tour autour, frotter à fond, l’objet || apparaît si le nom glisse, si le nom est nom

Cette volonté de dire ce que je ne sais pas dire. Step 1 : inhale. Step  2 : exhale.

questo corto istante di respirare in anticipo sulla tua parola si riassume minima matematica per portare te in chi noi ti vediamo tracciare dei segni nella sabbia rassicura in chi io fui incoraggiato a essere sondando le sponde costruendo un parcheggio fondamenta strofinamento spostamento di struttura di questo puzzle per esserne l’anfora raschietto pennello pulsazione impulso propulsione

Fase 1: inspira. Fase 2: espira. Fase 3: tutto rimane ‘intraduisible’.

This is a protocol of / for existence.

scuoti la polvere dei gesti importanti la sera la notte la neve tribolazione imperfezione il motivo poroso segnala la tua presenza trattieni il tuo respiro stessa tenerezza stesso desiderio che li irrita nell’ovatta che li fa sparire più alte che non siano non esattamente mucchio esattamente segno è non complete ossa piuttosto che osso frammento di prua scaglia occhio di vetro verso una storia ricostituita

Jennifer K. Dick Ceci est un protocole d’existence. Étape 1 : respire. Étape 2 : respire. Étape 3 : Questo è un protocollo di / da esistenza.

Mariangela Guatteri

la terra che ti vuole superficie genera carezza politica colabrodo mantenuto filiera con due volte meno sette braccia sinistre spatola vuol dire vivere quadrato di lettura tecniche incarna un pasto vivente ricompone minima matematica pennello strofinamento respirare puzzle costruendo pulsazione impulso propulsione frammento di prua ha fatto segno scuoti la polvere stesso verso

Andrea Inglese Même si cet espace n’est qu’infimement visible, et quasi rien, à quelques centaines de mètres, on peut encore entendre, et le fracas de la chute d’eau disparaît aussi, on ne voit plus les espaces intérieurs ni les profils des bâtiments entre les arbres, même si ce temps ne peut durer, il est tout petit, toutes les photographies faites durant ces menus jours le nient en vain, ce sont des images de quand on n’était déjà plus, elles nous surpassent, elles sont déjà prêtes, elles exhibent leur faible trame de corps, toute une invisibilité les encercle et les soutient, nos photos de groupe à haute mais jamais suffisante résolution, on y a mis quelque chose cependant, une zone contiguë, une lame mémorielle très fragile, comme une coupe infra-historique, semi-géographique, on a installé de petites choses à écouter : Marc : maintenant je suis en train de le faire un peu tout seul, ce projet, presque seul, Mariangela : maintenant il faut vaincre la peur, c’est ce que je fais depuis des années, Jennifer : maintenant les « frogs », je ne sais pas bien dire « grenouilles », comme les français – il y a des projets solitaires, des luttes contre la peur, des grenouilles sonores aussi – Gilles : maintenant j’ai été baptisé en secret, Renata : maintenant le « Car Wash », avec la machine un peu rouillée qui doit garder un père en vie, Anne : maintenant les ruines, les ruines comme l’amour, sur lesquelles tu fais des projections comme sur la personne que tu aimes – et ainsi on a des fonts baptismaux, des machines de vie, des ruines-écrans – Laurent : maintenant les institutions nous manipulent, pendant que nous on les manipule – il y a là une nouvelle lutte, avec des institutions adversaires, familières – ce sont aussi de petites parties, des particules de faits, Alessandra : maintenant son mouvement lent, ou comme, le soir, la jambe pliée, croisée, et Michael : maintenant la poésie est un langage naturel (en pliant la tête, le dos), c’est le petit tas, le premier cumul de choses sonores qui reste ici, entre les signes, mais non pas la « croissance », il n’y a pas eu de « croissance », on a fait fabrique sans croissance, production sans croissance, seulement quelques gestes de plus, quelques phrases de plus dans des espaces futurs, dans les minutes-secondes de nos prochaines années à venir.

Géométrie de l’espace et des gestes inclus incorporée, mentalisée.

Qu’est-ce qui reste

Michaël Batalla Si sarebbe formato una sorta di personaggio personaggio secondario molto pixellato personaggio di campagna . istanza villegiatoriale che avrebbe demoltiplicato la nostra capacità di cominciamento Il problema sarebbe adesso credere al senso di quello che è stato più o meno detto di tornare sulle relazioni costruite . decostruite . ricostruite dalla memoria . riconfigurate dall’oblio ci sarebbero per questo delle note di flusso alle quali delle «cose» potrebbero essere sottratte Conseguenza inattesa dell’evento .. il luogo diverrebbe astratto tanto da autorizzare – forse – la nascita di una figura in parte sonora suscettibile di passare per l’orecchio continuamente attraversato dal «rumore» della caduta dell’acqua da quello del volo degli aerei pressato . bulinato dall’interno da tutto quello che oscilla tra cancellazione e pronuncia Dentro l’oggi condizionale mentre un ragno delicatamente lavorerebbe a destra il quadro comune dichiarato centrale tenterebbe di raggiungiungere un grafico interpretabile quale programma .. s’involerebbero dei pensieri amichevoli per le parole congedate e la lista primitiva – i riferimenti dell’esperienza sfumata – arriverebbe a rifiutare di essere un archivio Il personaggio aiuterebbe a convertire il segno delle parole le idee schematiche . i sogni del dopo seduta e il quoziente disperso della manifestazione degli echi sciamanici . visioni notturne di fiamme decise sezione popolata di visi isolati nella notte .. le voci che sembrerebbero prese nel corpo piccolo dei segni Portare in pieno giorno l’ammissione dell’amore delle piccole lettere sarebbe anche diventato accettabile .. piccolo corpo delle lettere delicatezza della lettera quando è piccola Sotto il cumulo tecnico dei segni si eleborerebbe un sequenziamento inedito del presente altrimenti compattato fino al blocco Lui direbbe voglio fare intendere la libera insignificanza del ritmo ripensare l’accoglienza degli elementi ready made e affrancarmi dal peso delle formule esteriori

Anne Kawala qui trovata errante negli intrecci vegetali, martellati metallici, lineata d’oro, boschetti, la polvere, tra i giardini e i granai, i passeggi, seduta a tavola, nella bellezza d’una assenza, dal piano scivola e precipitrascina le sStorie, le pietre, gli alberi le tengono, trattengono le pietre sono trama, un intessere, le pietre sono un tessuto e svelano, qui è stata trovata l’idra, la sua testa interrata immortale interrata ancora vivente, arrivata qui e qui è errante, questa testa così piccola ritratta fischia tutti i suoi nomi: Dolent (a hunter-gatherer); Cagesan Midiludwig (a humming bird); Blue Blueberry (un nonnino cardiopatico che si nutre di fiori); Loie Füller (a random-walker); Carlus (an alabaster wasp); Georgette Nox (la signorina del telefono); Ernesto (Ernesto); Unenfant; Saint-Jean (a computer); Neymar (a seer); (a car underneath undergrowth); Ada Ninakanaricci (a ear-worm); Aït Marbla (the grammatrica); Wanda (the mother); Ben Smith (the ear-worm’s husband); Herr Linecourt (a Swiss stone carver); Ronald D. Laing (a sailor) alla svolta di ciascun incrocio, ciascuna soglia, ciascuna siepe, ciascun passaggio, alla svolta della marea sonora della campagna plenaria brulicano le onnipresenze acquatiche e meccaniche, fabbricano la luce delle lucciole fabbricando nei cespugli l’amore,


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