Partie 1 tfe la vallée de la bourbre

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L’école nationale supérieure de la nature et du paysage Bérénice Douchement, Travail de fin d’études 2012, Directeur de mémoire : Jean Marc Gaulier

LA VALLÉE DE LA BOURBRE

PAYSAGE FÉDÉRATEUR DANS LE PROJET DE TERRITOIRE, NORD ISÈRE


LYON

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MEMBRES DU JURY JEAN GRELIER, PRÉSIDENT DE JURY Paysagiste dplg, Architecte dplg Atelier de projet 1ère année

JEAN MARC GAULIER, Directeur de mémoire Paysagiste, Architecte dplg Atelier de projet 3ème année

CHRISTOPHE DEGRUELLE, Enseignant de l’école Président de la communauté d’agglomération de Blois, Agglopolys Décentralisation et politique territoriale 4e année


CONTEXTE DU TERRITOIRE

LA VALLÉE URBAINE EX-VILLE NOUVELLE DE L’ISLE D’ABEAU

PÉRIMÈTRE D’ÉTUDE

ENTRE L’ISLE D’ABEAU ET BOURGOIN- JALLIEU

SITE DE PROJET

LA ZAC DU PARC DES ÉNERGIE RENOUVELABLES

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ENTRE LYON ET GRENOBLE...

RÉINTERPRÉTER UN TERRITOIRE FAMILIER AVEC UN REGARD DE PAYSAGISTE « Être paysagiste de la ville », telle est la problématique à laquelle je souhaitais me consacrer durant cette année de diplôme. Un questionnement sur ma relation à l’urbain et aux échelles de territoire que confirma mon expérience d’études à Montréal, pays des grands espaces de nature aux portes des buildings et du patrimoine urbain construits en quelques siècles. De retour chez moi, entre Lyon et Grenoble, à la recherche d’un site, je me saisis de la carte IGN, plus exactement de deux, tant le territoire urbain embrasse plus que le format habituel. Et là, se dessine la vallée de la Bourbre, reliefs arpentés maintes fois mais que le dessin fait apparaître avec plus de force que son parcours n’avait construit mon imaginaire. 4

Peu à peu, à cette échelle, je retrouve lieux-dits et endroits familiers, lorsque la désignation de la ville nouvelle de l’Isle d’Abeau m’interpelle. La carte est récente, il me semblait que ce nom n’avait plus lieu d’être, désormais remplacé par la communauté d’agglomération Porte de l’Isère. Alors pourquoi figure-t-il encore ? Une imprécision qui très vite se révèle ne pas unique : changement de noms de route, nouveaux quartiers absents de la carte, milieux humides disparus... Le territoire de la vallée que je percevais si changeant à chacun de mes passages, évolue en effet à une vitesse que la carte ne parvient à suivre. Je m’interroge alors sur les nouvelles dynamiques de ce territoire, qui très vite me renvoient à l’histoire contemporaine, celle de « la ville nouvelle paysage », référence d’urbanité singulière dans laquelle j’ai grandi. Il n’en faudra pas plus, le sujet est choisi. //// signalent les éléments de diagnostic et d’enjeux retenus pour l’élaboration des schémas directeurs et des éléments de projet


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Première démarche de travail, redécouvrir le territoire de la vallée à travers le projet de la « ville nouvelle paysage »


sommaire I- LA VALLÉE URBAINE

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LA «VILLE NATURE» À L’ÉCHELLE DU TERRITOIRE 1 La ville nouvelle de l’Isle d’Abeau, « des intentions urbaines novatrices » 2 Entre monts du lyonnais et reliefs alpins, le pays des collines et de l’eau 3 Installation de l’urbanité, diffusion de pratiques urbaines dans un paysage rural

II- DE LA VILLE NOUVELLE À LA COMMUNAUTÉ D’AGGLOMÉRATION

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UN TERRITOIRE EN QUÊTE D’UNE NOUVELLE IDENTITÉ 6

1 La ville nouvelle, une vision du territoire précurseur de l’intercommunalité 2 La communauté d’agglomération, réinterprétation de l’intercommunalité 3 Porte de l’Isère, vallée urbaine... quel projet de territoire évoquent ces nouvelles désignations ?

III- APRÈS L’URBANISATION À GRANDE ÉCHELLE,

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LES LIMITES DE LA VILLE COMME LIEU À DÉFINIR

1 Ville nouvelle, ville traditionnelle, deux typologies urbaines en évolution 2 La définition de « l’entre-ville », quelle identité pour cet espace intercommunal ? 3 Les limites d’urbanisation, « traits d’union » de la ville et de la vallée

88 130 146


IV- ENJEUX 1 La vallée, élément fédérateur des deux villes 2 Un grand parc naturel urbain 3 La frange urbaine, mise en scène de la ville et de la vallée

V- SCHÉMA DIRECTEUR 1 Rassembler les trames urbaines à travers l’eau 2 Des Lillates à St Hubert, parcourir le territoire des villes par le parc de la vallée 3 Entre plateau et fond de vallée, le coteau devient frange urbaine

VI- ‘‘ LE PARC DES ÉNERGIES RENOUVELABLES ’’

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170 172 174

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LE SITE DE PROJET

1 Le site 2 Schéma directeur : zonage préalable à l’esquisse, étude actuelle de la maîtrise d’ouvrage 3 Schéma directeur : du Parc des Énergies Renouvelables en relation avec le grand parc naturel urbain de la vallée

conclusion remerciements bibliographie

180 188 190

198 200 202

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I- LA VALLÉE URBAINE LA « VILLE NATURE » À L’ÉCHELLE DU TERRITOIRE

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1 LA VILLE NOUVELLE DE L’ISLE D’ABEAU, « DES INTENTIONS URBAINES NOVATRICES » Origines et similitudes, l’urbanisme des villes nouvelles « La ville campagne », le paysage fil conducteur du projet de territoire de l’Isle d’Abeau Le SDAU, le projet de territoire à l’échelle de la vallée de la ville nouvelle de l’Isle d’Abeau

2 ENTRE MONTS DU LYONNAIS ET RELIEFS ALPINS, LE PAYS DES COLLINES ET DE L’EAU La vallée de la Bourbre, le pays des collines et de l’eau Capacités et contraintes, l’implantation urbaine dictée par le relief et la nature des sols La Bourbre, territoire de l’eau et fil conducteur de la vallée De la peupleraie à la balme, le paysage du SDAU vert

3 INSTALLATION DE L’URBANITÉ, DIFFUSION DE PRATIQUES URBAINES DANS UN PAYSAGE RURAL La vallée des infrastructures, raison d’être et tissage d’un territoire la ville polynucléaire, centralité et déplacements Occupation du sol, du SDAU vert au paysage de la vallée urbaine


À une époque nécessitant un rééquilibrage du territoire français par la réalisation de nouveaux territoires urbains, la situation géographique avantageuse de la vallée du Nord Isère et ses caractéristiques paysagères firent naître de grandes intentions d’aménagement. Le projet ainsi nommé « ville nouvelle nature », « ville nouvelle campagne » exprimait dès sa genèse le parti pris de réaliser un espace urbain en adéquation avec le contexte paysager et l’identité régionale Dauphinoise. En relation étroite avec la métropole lyonnaise fut élaboré un SDAU, Schéma Directeur d’Aménagement et d’Urbanisation. Ce schéma de cohérence de la vallée, préfigurant l’organisation urbaine, l’installation des activités mais aussi la préservation des espaces agricoles et de nature fut réalisé par une équipe pluridisciplinaire au regard d’études menées préalablement sur le terrain durant sept années. Pédologie, relief, logique hydraulique du bassin versant et milieux naturels, composent les caractéristiques et la richesse du paysage de la vallée de la Bourbre, à l’origine de la forme polynucléaire de la ville nouvelle. Ce territoire d’agriculture et de marais, devint en moins de deux générations, vallée urbaine, désignation de ce territoire depuis la fin de la ville nouvelle. Mais des intentions de projet à la réalisation, quelles formes urbaines et pratiques composèrent « la ville nouvelle paysage » ?

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1LA VILLE NOUVELLE DE L’ISLE D’ABEAU « DES INTENTIONS URBAINES NOVATRICES »

« Des intentions urbaines novatrices », c’est ainsi qu’est évoqué à maintes reprises le projet de la ville nouvelle de l’Isle d’Abeau dans la littérature. Mais qu’est-ce qu’une ville nouvelle ? Quelle fut l’époque de ces intentions urbaines, les raisons et les enjeux de l’innovation qu’ils représentaient ? Autant de questions sur le contexte et l’élaboration du projet de l’Isle d’Abeau qui trouvèrent leurs réponses dans ces quelques éléments d’histoire urbaine autour de la définition de ville nouvelle.

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« L’aventure des villes nouvelles françaises (...) avait pour objet de relever quelques défis majeurs des grandes métropoles, tant en région parisienne qu’en province : répondre aux besoins d’une croissance urbaine au rythme exceptionnellement élevé, créer de toutes pièces, et en site vierge, des entités urbaines conçues et planifiées pour éviter les défauts de la ville existante et des banlieues des années 60 (...) Cette démarche « refondatrice » a aussi permis d’expérimenter des innovations ou des « utopies » dans l’organisation de l’espace, dans les formes urbaines et architecturales, dans les rapports entre la ville et la nature, et de nouveaux modes d’habiter » Préface de Jean Frébault, ancien directeur de l’EPIDA Marc Bédarida

L’Isle d’Abeau, Territoire entre Rhône et Isère, éditions Hartmann, 2002


« Ville planifiée dont la création a été décidée par voie administrative, en général dans le cadre d’une politique d’aménagement régional », telle est la première définition de ville nouvelle du Dictionnaire de l’urbanisme et de l’aménagement sous la direction de Pierre Merlin et Françoise Choay. Ce premier élément de réponse évoque l’échelle de planification concernant les villes nouvelles sans en définir une époque précise de réalisation. En effet, le caractère récent des villes nouvelles est souvent contredit dans les définitions, par la citation de villes nouvelles dès l’Antiquité, tel que Naples (Nea Polis), puis d’autres réalisations anciennes ex nihilo dont Richelieu ou encore Versailles. L’époque contemporaine présente cependant de nombreux exemples de villes nouvelles implantées hors des régions urbanisées à des fins industrielles (ex Union Soviétique, Compagny Towns au Canada, Mourenx pour l’exploitation du gaz de Lacq en France) et de nouvelles capitales implantées à l’écart des grandes agglomérations pour des raisons de politique intérieure, de stratégie défensive, ou de développement de nouvelles régions dont les exemples les plus cités sont Washington (fin du XVIIème), Canberra (années 1920), Brasilia...

Plan of the City of Washington, Pierre Charles L’Enfant, 1792 Source : Library of Congress, lccn.loc.gov

Enfin, les derniers éléments de l’histoire contemporaine des villes nouvelles sont : // Le parti pris illustré par les villes nouvelles de la région parisienne, « la réalisation de villes situées en continuité spatiale avec une grande agglomération, destinées à orienter et à structurer le développement des banlieues, sans volonté d’indépendance entre la ville nouvelle et la ville mère » // Et le modèle des New Towns londoniennes repris à l’Isle d’Abeau, « villes nouvelles situées dans l’environnement d’une métropole, sans continuité, dans le souci de la décongestionner et de structurer la région urbaine à une échelle plus vaste que celle de l’agglomération de base ».

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Les origines des villes nouvelles ne se limitent donc pas aux derniers siècles, mais l’interprétation contemporaine de la relation de ces nouveaux territoires urbains à des agglomérations, centres d’activités ou métropoles d’influence définit le contexte international puis français des années 60, dans lequel s’est élaboré le projet de l’Isle d’Abeau.

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Ebenezer Howard, journaliste britannique observant, comme de nombreux contemporains, la dégradation des conditions de vie dans les grandes villes industrielles et plus particulièrement à Londres, publia en 1898, Tomorrow, à l’origine d’un grand mouvement international de débats et travaux relatifs à l’urbanisation. Il proposait dans son ouvrage de concevoir des « villes de taille modeste, implantées dans un milieu rural (...) indépendantes de toute métropole », vision utopiste que Françoise Choay qualifie d’inspirations préurbanistes culturalistes. Esquisses de l’urbanisme naissant, ces réflexions s’accompagnèrent de nombreux travaux, de la réédition sous le titre Garden cities of Tomorrow (Les cités-jardins de demain), puis de la réalisation dès le début du XXème siècle de Letchworth et des premières Garden suburb d’Hampstead. Evocation succincte de l’ensemble des recherches urbanistiques de l’époque, les cités-jardins figurent pour autant l’origine des villes nouvelles contemporaines dont les premières expériences furent menées à l’étranger : // Dès l’entre-deux guerres, les réalisations en Union soviétique interprètent à des fins industrielles la ville socialiste afin de rééquilibrer l’aménagement du territoire sur la partie asiatique représentant la majorité des ressources (pétrole, charbon, coton...). // Autre réalisations idéologiques, celle des nouvelles capitales, qu’illustre Brasilia et son plan symbolique en forme d’oiseau en vol de Lucio Costa. // Le rapport Barlow (1940), engagé en prévision des risques encourus en cas de guerre aérienne pour la concentration industrielle et urbaine britannique, marque le point de départ de la politique d’aménagement du territoire du pays et le Plan Abercrombie propose une organisation radiocentrique de Londres, impliquant le desserrement du centre et de la banlieue, au-delà d’une ceinture verte, entre autres dans des villes nouvelles, New Towns.


L’État français abordera à son tour la planification du territoire national et de l’extension urbaine dans le contexte de la croissance des années 50. La reprise démographique, la prédominance progressive de la voiture et l’exode rural incitèrent l’apparition de nouvelles formes urbaines.

Schéma de Garden Cities Garden Cities of Tomorrow de Ebenezer Howard, 1898

www.mediaarchitecture.at

Welwyn Garden City [the second «Garden City»] Planned by Louis de Soissons 1921

Le premier bouleversement du paysage urbain, encore caractéristique de cette époque de reconstruction d’après-guerre, est celui des Grands Ensembles. Renouvellement de la manière de faire la ville, les Grands Ensembles se résument singulièrement en la réalisation de grands groupes d’immeubles de hautes tailles, réunissant plusieurs centaines de logements principalement, si ce n’est exclusivement, orientés vers une fonction résidentielle. Ces programmes s’accompagnent éventuellement de quelques équipements indispensables à la vie quotidienne (structures petite enfance et scolaires, bureau de poste, centres commerciaux), mais ne représentent qu’un bassin d’emploi qualitativement et quantivement restreint et donc une dépendance totale à la ville. Se réclamant des principes du mouvement moderne et de la Charte d’Athènes, les Grands Ensembles institutionnalisés par la suite sous le titre de Zone à Urbaniser en Priorité (ZUP), « poussèrent le gigantisme et le systématisme jusqu’à la caricature ». L’aspiration à la modernité de ces projets, de par la disposition, la forme et l’organisation interne des bâtiments ne suffit pas à étouffer le malaise social, la ségrégation des populations immigrantes et de classes sociales défavorisées qu’ils engendrèrent. Construits à la hâte et de qualité souvent médiocre dans un souci d’offrir des bâtiments aux loyers les plus faibles ; les Grands Ensembles exprimèrent une normalisation de la forme, de la cellule appartement à l’ilot. Une physionomie largement conditionnée par le mode de construction, les méthodes industrialisées (éléments préfabriqués, standardisation) permettant des délais de réalisations à hauteur de l’urgence de la demande. Illustration également de la logique de consommation, prenant place à l’époque, ces bâtiments ne furent pas construits dans une vision au long terme mais pour offrir des logements d’une durée de vie de vingt ans.

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Transformation du paysage urbain et des repères traditionnels de la ville, les Grands Ensembles à la fois hors de la ville et esquissant son horizon, s’accompagnèrent d’un autre mode de croissance urbaine, celui du lotissement à pavillons. Apogée de la propriété individuelle, la logique pavillonnaire transforme aux horaires de travail, ces quartiers excentrés de la ville, en cités-dortoir. Dilapidant l’espace, cette forme urbaine autocentrée, s’intègre peu à la ville à laquelle elle se rattache, favorisant la circulation automobile et décourageant les déplacements piétons, par une organisation en impasse et le surdimensionnement des voiries. Les ménages, certes plus aisés que ceux des Grands Ensembles, présentent là encore une composition sociale homogène et de tranches d’âge parfaitement orchestrées par l’idéologie de la modernité, gommant les distinctions sociales et prétendant unifier les modes de vie. Une logique qui entraine invariablement une surpopulation de certains usages (exemple : nombre d’élèves dans les classes certaines années) puis très rapidement une inadaptation des équipements et des services. 14

/// L’illustration à St Louis, de la démolition seulement quelques années après leur construction de l’ensemble du Pruitt-Igoe, symbolise les limites auxquelles firent face très rapidement les Grands Ensembles. Pour autant ce mode de construction répondait à une demande sociale n’ayant à l’époque aucune autre forme de réponse et dont les programmes se poursuivirent durant encore quelques années. Tel l’exemple suivi par Lyon et Villeurbanne, qui au détour des années 1960 semblaient saturés en constructions sociales et néanmoins reportèrent plus à l’Est leurs nouvelles réalisations sur Vaulx-en-Velin. De même, l’étalement urbain et la banalisation du paysage architectural induit par le secteur pavillonnaire, ne rencontrèrent de reticences que bien des années après, les secteurs périurbains faisant aujourd’hui l’objet de nombreux questionnements et tentatives de remédiation.


www.gpvlyonduchere.org

La Duchère, l’immeuble 310 vu du Nord, Lyon

http://movies.nytimes.com

L’architecture moderne est morte à Saint-Louis, Missouri, le 15 juillet 1972 à 15h32 (ou à peu près) livre de Charles Jencks, 1977, ayant inspiré la séquence Pruitt-Igoe du film Koyaanisqatsi de Godfrey Reggio

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ORIGINES ET SIMILITUDES L’URBANISME DES VILLES NOUVELLES

EN QUELQUES DATES

« Les villes nouvelles ont été conçues vers 1970 et on peut s’attendre à ce qu’elles traduisent les conceptions de l’urbanisme de cette époque »

1965 À 1970 Schémas directeurs

Pierre Merlin

La frénésie de la période de croissance et de production des Trente Glorieuses, que soutint dès 1950, le Plan d’aménagement du territoire du ministre de la Reconstruction et de l’Urbanisme, Eugène Claudius-Petit, par l’élévation substantielle du rythme de construction de logements et les excès du fonctionnalisme du mouvement moderne ; fut peu à peu remise en cause par les limites des Grands Ensembles et les revendications de mai 1968.

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Aspiration à l’évolution de la vie politique, du cadre social et prise de conscience écologique, cette évolution de la société induit une prise de recul sur les expériences des années précédentes de la part des urbanistes et des politiques. Dès lors, l’Etat s’engagea dans la seconde phase du Plan pour « une meilleure répartition des hommes en fonction des ressources naturelles et des activités économiques ». Ébauche d’une politique globale d’aménagement des régions urbaines, ce renouveau de la planification fut engagé par le déséquilibre national constaté en région parisienne et l’insuffisance des projets isolés à répondre aux enjeux urbains du territoire. La dépendance excessive de la banlieue parisienne sous-équipée contraint dès 1960 à l’approbation du Plan d’aménagement et d’organisation générale de la région parisienne (PADOG) et à la réalisation en 1965 du Schéma Directeur d’Aménagement et d’Urbanisme de Paris. /// Cette mobilisation du pouvoir central s’articulera à travers différentes structures et documents de planification répondant aux enjeux principaux : « Organiser et contenir la croissance de la région parisienne » et « Tenter de coordonner le développement Paris-Province ».

régionaux

proposant les villes nouvelles

1966 À 1969 Missions d’études et d’aménagement qui ont préparé la décision opérationnelle

1969 À 1973 Création des Établissements Publics d’Aménagement, EPA 1970 Première loi sur les villes nouvelles

Villeneuve d’Ascq LILLE ROUEN Le Vaudreuil PARIS

Cergy-Pontoise ST-Quentin-en-Yvelines

Marne-la-Vallée Evry

Melun-Sénart

LYON

L’Isle d’Abeau

Les Rives-de-l’Etang-de-Berre MARSEILLE


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Carte de synthèse du SDAURP (Schéma Directeur d’Aménagement et d’Urbanisme de la Région de Paris) de 1965, «Cinq villes nouvelles sont crées autour de Paris (Cergy-Pontoise, Marne-la-Vallée, Melun-Senart, Evry et Saint Quentin en Yvelines). Le département de la Seine est supprimé en 1968 au profit des nouveaux départements de petite couronne.» Source : www.ateliergrandparis.com

Page précédente : À partir des travaux réalisés sur la région parisienne, la Délégation à l’Aménagement du Territoire et à l’Action Régionale (DATAR) entreprit la création des Organismes d’Études d’Aménagement des Aires Métropolitaines (OREAM), qui réalisèrent dès 1970 des schémas directeurs régionaux. Ceux de la Basse Seine, de la région du Nord, de la région Lyonnaise et de Marseille proposèrent la création de villes nouvelles localisées ci-contre.


Les Schémas Directeurs d’Aménagement et d’Urbanisme de Paris (1965) et de province définirent les « métropoles d’équilibre » et les emplacements sur lesquels seraient adaptés la stratégie d’équilibrage de l’urbanisation à l’échelle régionale et le développement des villes nouvelles. Une systématique des objectifs de projets définis dans l’un des textes fondateurs des villes nouvelles françaises, « Le programme finalisé des villes nouvelles » (1970) dans les principes suivants :

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// « Restructurer les banlieues et organiser le développement des agglomérations en créant des pôles d’emplois, d’habitat, d’équipements et de services » ; // « Diminuer les migrations alternantes et faciliter la solution des problèmes de circulation et de transports (...) » // Constituer de véritables villes, ce qui implique une cohérence entre les emplois et les logements, une variété tant dans les emplois créés que dans les habitations construites, la cohérence temporelle et spatiale dans la réalisation des équipements et des logements, la création rapide de centres urbains, une attention particulière portée aux loisirs et à l’environnement, ainsi qu’aux dessertes extérieures » // « Constituer, par leur caractère expérimental, des opérations témoins d’aménagement et d’urbanisme » Ces intentions de projet générales sont devenues caractéristiques de ces villes : // Ainsi fut communément accordée une importance à la notion de centre urbain (centralité de la ville mais aussi restructuration des pôles existants illustrée par l’exemple des villes préfecture d’Evry et de Cergy-Pontoise) ; // Un accompagnement de la société de loisirs par la création d’espaces de plein air (Base de loisirs nautiques de Cergy, dépollution de l’Etang de Berre, parc de Lille Est...) ; // Une planification de la desserte vers la métropole régionale par l’avènement des autoroutes et des transports en commun par voie ferrée (continuité de la région urbaine de référence par des espaces de nature et développement du réseau de transport dès 1975 dans l’ensemble des projets) // Et enfin, des possibilités d’adaptation des plans dans le temps et au contexte local, (illustrées par la suite dans le projet de l’Isle d’Abeau).

« Quand on observe les schémas

directeurs initialement proposés pour les neuf villes nouvelles françaises, comme quand on analyse leur structure actuelle, on est frappé par leur diversité, malgré les traits communs (...) Peut-être est-ce dû à l’affaiblissement des doctrines de l’urbanisme à l’époque de leur conception. Peut-être aussi aux multiples influences qui se sont exercées (...) On soulignera en tout cas le paradoxe qui oppose la rigidité des New Towns (...) et la flexibilité, parfois poussée jusqu’à oublier les principes fondateurs, des villes nouvelles françaises, dans un pays connu pour sa rigueur cartésienne et à l’initiative d’un secteur public pourtant très centralisé » Pierre Merlin,

Les villes nouvelles en France

Citations ci-contre, Pierre Merlin, Les villes nouvelles en France


Bois d’Arcy

Centre ville

www.geoportail.fr

Etang de St Quentin

0

Saint-Quentin-en-Yvelines

2000 m

« la flexibilité a conduit à faire évoluer les plans pour tenir compte des réactions des collectivités locales (...) il en est résulté un schéma moins dense, respectant mieux les vallées qui coupent le plateau, ainsi que les villages existants et les sites »

Campus Flers-le Bourg

Lille

Campus Annappes

www.geoportail.fr

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0

1000 m

Villeneuve d’Ascq, Lille-Est

« Conçue dès le départ comme très intégrée à l’agglomération lilloise et construite autour de ses deux campus universitaires (...) un centre urbain et des aménagements de loisirs importants »

Base de plein air

Cergy-Préfecture

www.geoportail.fr

et de loisirs

0

1000 m

Cergy Pontoise

« Conçue en fer à cheval, dominant un méandre de l’Oise où a été créée une importante base de loisirs (...) et un premier quartier autour de la préfecture »


« LA VILLE CAMPAGNE »

LE PAYSAGE, FIL CONDUCTEUR DU PROJET DE TERRITOIRE DE L’ISLE D’ABEAU

Dans le schéma régional de l’OREAM, le territoire de la métropole lyonnaise était désigné comme devant se pourvoir d’une ville nouvelle en mesure de répondre aux enjeux d’équilibre national et de compléter la dynamique de la région Rhônes-Alpes. Deux hypothèses furent élaborées à proximité de Lyon, celle de Meximieux puis de l’Isle d’Abeau, dont seule la dernière sera retenue en raison de sa position stratégique sur l’axe de Grenoble, préfecture de l’Isère, auréolée du prestige des Jeux Olympiques de 1968. 20

C’est alors que la ville nouvelle est abordée dans le contexte de la vallée de la Bourbre, un site exceptionnel de part son envergure, sa position stratégique et ses paysages.

« Le paysage, apparaît à l’Isle-d’Abeau comme le référent de premier ordre pour construire l’identité du territoire. » Jean Frébault, Ancien président de l’EPIDA dans la préface de L’Isle d’Abeau,Territoire entre Rhône et Isère, de Marc Bédarida

« Ainsi se dégage un des caractères fondamentaux de ce que

devra être l’Isle d’Abeau : « une ville à la campagne ». La campagne est là, très belle, riche en paysages variés, juste assez vallonée et boisée. Le problème est de lui intégrer une ville, sans en rompre le charme. Il ne sera pas résolu au niveau du seul SDAU, mais les dispositions du SDAU seront déterminantes. » Rapport de présentation du SDAU Décembre 1975

L’Isle d’Abeau est désormais envisagée comme un projet de « ville territoire » dont l’interprétation des enjeux généraux des villes nouvelles se fait à travers les caractéristiques du paysage. //// Les expériences fondatrices des citésjardins et des « villes vertes », les prémices de l’écologie urbaine et les questionnements quant à l’opposition ville-campagne, sont nombreux à influencer l’élaboration du partis pris de « ville nouvelle paysage, ville nouvelle campagne » à l’origine de la forme urbaine et de l’identité de l’Isle d’Abeau.

Habiter un jardin

Affiche pour la ville nouvelle, 1980


Quelques références de cités-jardins et de « villes vertes »

General Plan of Riverside · Olmsted, Vaux & Co. Landscape Architects · 1869

Le Vésinet, extrait de la Nouvelle Carte Topographique des Environs de Paris (1880). Editée par le cartographe Victor Clérot

Source : olmstedsociety.org

Source : histoire-vesinet.org

Letchworth Garden City

Map of Hampstead Garden Suburb

Source : www.rickmansworthherts.freeserve.co.uk

Source : The British Library Board, www.bl.uk

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LE SDAU, SCHÉMA DIRECTEUR D’AMÉNAGEMENT ET D’URBANISME LE PROJET DE TERRITOIRE À L’ÉCHELLE DE LA VALLÉE DE LA VILLE NOUVELLE DE L’ISLE D’ABEAU

Institué par la loi d’orientation foncière du 30 décembre 1967, le SDAU, Schéma Directeur d’Aménagement et d’Urbanisme, définit à l’échelle d’une agglomération ou d’une entité géographique (vallée, pays) à moyen et long terme, les orientations fondamentales de l’aménagement de l’espace. Il localise ainsi les surfaces destinées à l’urbanisation, les infrastructures et celles à préserver pour d’autres usages, en tenant compte de l’équilibre entre l’extension urbaine, la production agricole, les activités économiques et la préservation de la qualité des milieux, sites, paysages naturels et urbains.

Villefranche

Meximieux SDAU du Haut Rhône

Pont de Chéruy aéroport de Satolas

LYON

L’Isle d’Abeau

« APPROCHE PAR L’ANALYSE PAYSAGÈRE DES SITES ET LA RECHERCHE DES CARACTÈRES URBAINS ADAPTÉS

Les approches précédentes, dictées par la morphologie générale du site, ont été décrites à l’échelle et avec la précision du SDAU. Elles ont donc le caractère de principes directeurs. Leur application dans chaque partie de la ville et dans chaque zone opérationnelle devra naturellement s’adapter aux paysages actuels, dont la beauté et la diversité sont un atout providentiel. (...) À la diversité de ces paysages doit répondre celle des compositions urbaines. La recherche d’un accord de caractère entre le bâti et la nature, qui intégrera le relief, la végétation, les vues...permettra ainsi d’individualiser les unités urbaines qui composent l’ensemble » Rapport de présentation du SDAU Décembre 1975

Vienne

Ville Nouvelle

Schéma de la région urbaine de Lyon dans le schéma de l’OREAM Source : Rapport de présentation SDAU, décembre 1975


L’espace métropolitain était doté de 4 Schémas d’aménagement et de développement urbain dont le SDAU de l’Isle d’Abeau, destiné à la ville nouvelle, est issu des premières orientations du Schéma d’aménagement régional et des Propositions du Livre Blanc. Ce document se présente en trois parties : // « Les Objectifs de la ville nouvelle, face aux données et aux inconnues » : Faire de la ville novelle de l’Isle d’Abeau un pôle de fixation de la croissance lyonnaise et un pôle régional structurant // Le développement de « L’approche peu courante dictée par un site exceptionnel » et les différents éléments de réponses schématiques (site, vocation, capacités et zonage) // L’élaboration d’une stratégie de développement prospectant quant aux premières actions de la ville nouvelle et l’évolution du schéma en fonction de ce projet central //// C’est à travers ce document et ces zonages sur 33 communes que prit forme la vallée urbaine de ces quarante dernières années, le SDAU n’ayant pas fait l’objet de réactualisation durant toute la durée de l’Opération d’Intérêt National. Une évolution a contrario du discours développé dans le document et qui explique en partie le décalage actuel entre les schémas et la vallée urbaine. La loi SRU de décembre 2000, le remplaça en 2010 par le SCoT qui diagnostique et formule désormais les orientations du territoire sur l’ensemble du Nord Isère (cf. II-2).

SCHÉMA D’AMÉNAGEMENT RÉGIONAL,

Réalisé par l’Organisme d’étude d’Aménagement d’Aire Métropolitaine, OREAM (1966-1983)

Sur la métropole Lyon-Grenoble-St Étienne, les OREAM avaient pour mission de « définir dans un schéma directeur de l’aire métropolitaine le cadre d’aménagement des éléments la composant et préciser les moyens à mettre en œuvre en vue d’un développement concerté. »

Mai 1970 Adoption en Conseil des Ministres 23

« PROPOSITIONS », LIVRE BLANC, 1970

Mission d’Etude et d’Aménagement de la Ville Nouvelle, MEAVN (1968-1972)

« Ses missions sont : approfondir les études d’urbanisme, d’aménagement et d’équipements nécessaires ; animer et coordonner les opérations d’acquisitions foncières ainsi que les premiers travaux d’aménagement ; élaborer le bilan programme prévisionnel et l’échéancier de réalisation de la ville nouvelle ; obtenir un consensus local minimum »

SDAU DE L’ISLE D’ABEAU Rapport de présentation, décembre 1975 Approbation par décret ministériel de 10 mars 1978 Périmètre de 33 communes


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SDAU SCHÉMA D’ENSEMBLE DE L’ÉTAT ACTUEL, JUIN 1972 Dans le rapport de présentation, les schémas du SDAU se déclinent en trois étapes : Etat des lieux (1972), Première phase de réalisation (échéance 1976) et Au long terme. Cette décomposition esquisse clairement les objectifs de la ville nouvelle et les premières orientations de projet sur le territoire agricole qu’était la vallée de la Bourbre à son origine : // Bourgoin Jallieu était le principal pôle urbain de la vallée, secondé du petit bourg de La Verpillière tandis que le reste du territoire n’était que villages, hameaux et surfaces agricoles // Les infrastructures étaient limitées à la voie ferrée et à la RN6 sur l’axe Est-Ouest

EN QUELQUES CHIFFRES 4300 HABITANTS La Verpillière 700 HABITANTS L’Isle d’Abeau 900 HABITANTS St Alban-de-Roche 18 500 HABITANTS Bourgoin-Jallieu


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SDAU SCHÉMA D’ENSEMBLE DU PROJET À LONG TERME Vision idéale du territoire, ce schéma représente toutes les ambitions du projet de la ville campagne : // L’insertion subtile, entre lacs collinaires et boisements, de l’habitat sur les versants bien exposés des coteaux Nord et Sud // Une structuration des zones d’activités et des densités les plus fortes, le long d’infrastructures de transport et des pôles urbains existants // Une valorisation de la ville centre « ville campagne » de l’Isle d’Abeau par l’immense lac artificiel de 700 à 900 ha // Une préservation des zones agricoles et milieux humides du fond de la vallée de la Bourbre et des surfaces agricoles des plateaux

EN QUELQUES CHIFFRES 10 300 HABITANTS La Verpillière 40 700 HABITANTS L’Isle d’Abeau 25 900 HABITANTS St Alban-de-Roche 25 000 HABITANTS Bourgoin-Jallieu


diagnostic DE LA CITÉ JARDIN À LA «VILLE NOUVELLE PAYSAGE»

26

La reconstruction d’après-guerre, fut celle de la modernité conquérante s’exprimant à travers le paroxisme des Grands Ensembles, réalisations rationnalisées par le zoning, la séparation des usages, et le développement pavillonnaire de banlieue.

« La ville nouvelle résulte dans sa

Paradoxe de la relation à la ville, ces périphéries en marge du centre, ne peuvent bénéficier de la dynamique urbaine (équipements, commerces, emplois...) et ne présentent pas dans leur programmation les ressources suffisantes à un cadre de vie urbain.

L’organisation spatiale adoptée dans la construction de la ville nouvelle témoigne d’hésitations entre l’affirmation d’une ville regroupant les fonctions inhérentes à ce statut et celui d’une fédération de villages. La référence à la «ville à la campagne» a progressivement remplacé la dénomination initiale de la «ville satellite» avec l’intention d’inscrire cette ville dans un site paysager et dans un espace agricole. »

Un déséquilibre ressenti sur l’ensemble du territoire français et mis en exergue dans la région parisienne, qui sera de fait à l’origine de la planification de l’urbanisation du territoire et des projets de villes nouvelles. Concrétisation d’une politique globale d’aménagement des aires urbaines, dès les années 60, les organismes d’études d’aménagement d’aires métropolitaines (OREAM) établirent des schémas directeurs d’aménagement en région parisienne et en province puis désignèrent la création de neuf villes nouvelles. À partir des éléments d’enjeux et de programme formulé par l’Etat à l’encontre de ces nouvelles formes urbaines, les projets de villes nouvelles loin de présenter un élément de réponse standard, engageaient de vastes territoires dans la recherche d’une nouvelle façon de faire la ville. ///// Les villes nouvelles en abordant les problématiques issues du mouvement moderne, du changement de société et de la question d’urbanité à travers des contextes très différents, représentent des « laboratoires urbanistiques » confrontés désormais à la notion de développement durable. Une réactualisation des questionnements et principes d’une époque, essence même de l’aménagement du territoire ?

forme urbaine de plusieurs concepts urbains, la cité-jardin, le Grand Ensemble et la ville nouvelle.

Rapport de Présentation du SCOT NI, 18 novembre 2011


27

L’Isle d’Abeau, la ville centre de la ville nouvelle dans son écrin de nature


MONTS DU LYONNAIS 2ENTRE ET RELIEFS ALPINS « UNE APPROCHE PEU COURANTE, DICTÉE PAR UN SITE EXCEPTIONNEL»

Tels étaient les premiers mots du SDAU de la ville nouvelle de l’Isle d’Abeau introduisant la démarche d’analyse du territoire à l’échelle de la vallée et l’élaboration des schémas thématiques de projet. Cette interprétation du grand territoire par ses caractéristiques et potentiels fut à l’origine du projet urbain de « ville campagne, ville paysage » et des schémas directeurs de la ville nouvelle, démarche d’urbanisme et de paysage reprise dans cette analyse du pays des collines et de l’eau.

28

« Épicentre d’un réseau de communications modernes et rapides, entouré d’un paysage d’une grande beauté, proche de Lyon, des Alpes (que l’on aperçoit au loin), de la Suisse et de l’Italie, l’emplacement de la ville nouvelle est, géographiquement parlant, un atout considérable. Le site est même bordé au nord par le rebord de l’Isle Crémieu, qui marque les derniers contreforts sud, du Jura. À ce relief quelque peu abrupt s’opposent les plateaux sud aux pentes plus douces et appartenant aux Préalpes, qui forment un réseau complexe de petits reliefs : collines, vallons, cuvettes abritant des étangs. Entre des deux lignes de versant se trouve, environ 70 mètres plus bas, un fond plat traversé par deux cours d’eau : la Bourbre et le Catelan. (...) Au milieu, émerge le plateau de l’Isle d’Abeau, dominant d’une soixantaine de mètres l’ensemble du site. (...) À elles seules, la topologie et la topographie sous-tendent des logiques incontournables que les plans d’aménagement doivent nécessairement prendre en compte. » Marc Bédarida

L’Isle d’Abeau, Territoire entre Rhône et Isère, éditions Hartmann, 2002


1 // Sur le plateau agricole des Quincias : clochers, antennes et châteaux d’eau ponctuent les légers reliefs boisés

2 // Au creux des reliefs de l’Isle Crémieu, étangs et milieux humides collinéens

29

3 // Surplombant Bourgoin-Jallieu, le plateau agricole de Montbernier


LA VALLÉE DE LA BOURBRE LE PAYS DES COLLINES ET DE L’EAU

Le Nord-Isère est un pays de plateaux et collines, au creux desquels la plaine du Catelan et de la Bourbre représente l’avant-pays dauphinois, antichambre de l’Isère. Le fond plat de la vallée, vaste cuvette gorgée de l’eau de la Bourbre et du Catelan, accueille zones tourbeuses et marécageuses, terres inconstructibles présentant une valeur pédologique exceptionnelle. En périphérie de ces zones humides, à hauteur de La Verpillière, Bourgoin-Jallieu, du Sud de Chamagnieu et sur le rebord du plateau de Satolas, s’étend quatre vastes plages de gravier, terrains plans, drainés et stables.

30

Les rebords de l’Isle Crémieu et le plateau de l’Isle d’Abeau, constituent l’extrémité Sud du massif du Jura, calcaire, aux reliefs tranchés, à la végétation sèche et calcicole. Les marches de St Marcel-Bel-Accueil en petits plateaux et « l’île rocheuse » de l’Isle d’Abeau, sont des repères dans le paysage de la vallée.

St-Quentin-Fallavier

.339

Le plateau Sud, table de molasses finement découpée en vallons et collines, compose reliefs verdoyants et petits étangs collinaires tournés sur le paysage de la vallée.

.281

Enfin, les éperons Est, autres reliefs des pré-Alpes plus élevés que les plateaux précédents, sont ourlés de boisements retenant les terres instables des coteaux et offrent à qui parvient à les gravir de vastes plateaux ensoleillés. « Trois échelles qui s’emboitent (...) l’échelle de proximité, faite de drapés de collines et de petits vallons, l’échelle intermédiaire de la vallée, l’échelle des grands lointains, avec des vues dégagées sur la chaîne des Alpes et du Mont Blanc » Michel Corajoud, Plan de paysage

Carte des infrastructures et transports

réalisée à partir de la photo aérienne, source IGN, 2009 et relevés personnels

0

500 m

2500 m


.220 Plateau de Satolas

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Chamagnieu

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.231

ISLES CRÉMIEU .443 .220 .409

Frontonas

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St-MarcelBel-Accueil

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La Verpillière

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31

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L’Isle d’Abeau .235

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B Vaulx-Milieux Villefontaine

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St-Alban de Roche .373

.254 .240

Bourgoin Jallieu Four

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F Altitudes

210 m

215 m

220 m

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I Canal de la Bourbre

Canal de la Bourbre

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Bourgoin-Jallieu

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Bourgoin-Jallieu

Canal de la Bourbre

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I’ St Marcel-Bel-Accueil

Canal du Catelan

L’Isle d’Abeau

Canal de la Bourbre

St Alban-de-Roche

L’Isle d’Abeau

Canal du Catelan

Canal de la Bourbre

Canal du Catelan

Canal de la Bourbre

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32

F’

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réalisée à partir de la photo aérienne, carte IGN, 2009

Coupe de la vallée, à même échelle

Canal du Catelan

Canal de la Bourbre


Carte géologique

Synthèse géologique du Sud-Est de la France, 1984 Éditions du B.R.G.M

Formations superficielles et quaternaires (Fond de la vallée de la Bourbre)

Avant même sa lecture, la carte géologique de la vallée de la Bourbre révèle son caractère de « charnière géologique » : Au Nord, le massif de l’Isle Crémieu et la partie ouest du plateau de l’Isle d’Abeau constituent l’extrémité sud du Jura (de couleur brune) ; tandis que les collines de l’Est et du Sud appartiennent aux modelés des pré-Alpes (vert pâle) et entre ces reliefs, se distingue (en crème) le fond plat de la jonction des deux vallées glaciaires. Des reliefs et natures de sols très divers qui appartiennent, entre la vallée du Rhône et le massif préalpin, au sillon molassique préalpin.

Alluvions fluviatiles post-wurmiennes : 1-Tourbes 2-Sables 3-Limons

Nappes alluviales fluvio-glaciaires wurmiennes et complexe morainique wurmien Stade de Morestel et de Lancin Stade de la Bourbre

Formations secondaires

(Isle Crémieu, Balmes de l’Isle d’Abeau et coteau Sud)

Durant le Miocène, les actions conjuguées de l’extension de la mer et le soulèvement progressif de la chaîne de montagnes, accumulèrent argiles, sables et graviers dans cette dépression. Au Quaternaire, les reliefs furent de nouveau fortement remaniés par le glacier du Rhône avançant vers Lyon depuis la Savoie, et prirent l’apparence actuelle de coteaux et vallées. Depuis, l’érosion et les dépôts progressifs de conglomérats ont constitué l’épaisse molasse du Bas Dauphiné que le dernier épisode de soulèvement des Alpes a modifié sur les plateaux sud, abaissant ainsi les reliefs d’Est en Ouest et recouvrant les sommets de dépôts morainiques.

Bajociens inférieur et moyen : Calcaires argilo-siliceux inférieurs Bajociens moyen :

Calcaires à Polypiers et à petites huîtres

Bajociens supérieur : Calcaires oolithiques

Bathonien : Calcaires

Formations tertiaires (Coteaux de l’Est)

Miocène supérieur - Tortonien :

1-Faciès à galets 2-Faciès argileux 3-Faciès sableux


CAPACITÉS ET CONTRAINTES

L’IMPLANTATION URBAINE DICTÉE PAR LE RELIEF ET LA NATURE DES SOLS

La vallée par sa structure en creux et en coteaux, ne permettait pas une réponse uniforme et nécessitait pour la concrétisation du projet de « ville nouvelle campagne » une démarche distinguant caractéristiques, vocations et capacités de deux espaces « du fond plat et des collines ». Géologie, Pédologie et relief constituèrent les éléments de lecture et de compréhension des potentiels de ces deux espaces, qui permirent de définir une ébauche de zonage. Ce document de « vocation des sols » fournissait une première étape du dessin de la vallée urbaine, affiné par la suite à partir des différentes approches thématiques : transport en commun, niveaux de centralité, analyse paysagère, réseau hydraulique... 34

Ainsi, suivant l’analyse du grand paysage par le SDAU, ces principes directeurs sont abordés, avant de poursuivre sur les autres composantes du paysage de l’étude. « Les toutes premières analyses ont fait ressortir une donnée assez peu courante : les différentes parties du site ont des vocations très affirmées. Les marais, drainées ou non ; sont pratiquement inconstructibles ; les plages de gravier qui les bordent ont des caractéristiques idéales pour recevoir de grandes zones industrielles ; les massifs périphériques, ainsi que le plateau de l’Isle d’Abeau, offrent juste assez de relief et de végétation pour accueillir une urbanisation attrayante. Par ailleurs, une constatation s’imposait d’emblée, le couloir de transit EstOuest matérialisé par 3 infrastructures parallèles et groupées, constitue, en même temps qu’un couloir remarquable, une contrainte draconnienne : en aucun cas la ville ne devra entraver sa fluidité. » SDAU de la ville nouvelle de l’Isle d’Abeau Rapport de présentation, décembre 1975

1 2

Moraine de Grenay

3 4

Vallée de la Bourbre Aval

5

Contreforts du Jura Ile Crémieu

6 7

Plaine du Catelan

8 9

Début des Terres Froides

Plaine alluviale de Chesnes

Promontoire de l’Isle d’Abeau

Premiers contreforts des Alpes

Plateaux moréniques du Sud de la Bourbre

Nouvelles implantations d’habitat Zones industrielles et d’activités Pôles urbains existants Peupleraie et zones agricoles intensives Zone agricole


35

Première ébauche du SDAU d’après le zonage Rapport de présentation du SDAU, Décembre 1975

À partir des éléments de nature des sols et de relief précédents, le SDAU rationalise l’implantation de la ville nouvelle en fonction des potentiels de la vallée : // Les plages de graviers sont indiscutablement désignées comme les plus propices à l’implantation d’industries et de zones d’activités, zonage que seuls les servitudes du plan d’ensemble affineront par la suite // L’activité agricole du fond plat sera maintenue et intensifiée par des travaux de drainage supplémentaires, l’installation de l’agriculture intensive et de la populiculture sur les sites les plus humides // Les sites à vocation d’habitat sont localisés autour des pôles urbains existants et principalement sur le relief du plateau central et des pentes Nord/Sud


LA BOURBRE, TERRITOIRE DE L’EAU LE GRAND MARAIS DE BOURGOIN ET DE LA VERPILLIÈRE

Le bassin versant de la Bourbre composant le paysage des milieux humides de la vallée, s’étend sur 700km2, de la source des collines des Terres froides au Sud, à la confluence dans le Rhône à hauteur de Pont-de-Cheruy.

1 // Séquence de la Confluence

Un vaste domaine de l’eau dont le réseau hydrographique est composé des rivières du Catelan et de la Bourbre, devenus canaux d’assèchement, et de tout un réseau d’affluents qui au creux des cuvettes collinaires forment de petits étangs. Dans les études du SDAU, l’analyse du réseau hydrographique porte essentiellement sur la gestion du risque de crues de la Bourbre, le potentiel de cadre de vie autour des étangs et la possibilité de remettre en eau le fond de vallée. Une vision assez « technicienne et utilitaire de l’eau » reprise en annexe, puisque le réseau servira comme dans d’autres villes nouvelles, de support à la gestion des eaux pluviales et usées de l’urbanisation.

St-Quentin-Fallavier Le Bivet

36

2 // Séquence agricole

Étang de Fallavier

La Bourbre en tant que cours d’eau, fil conducteur du paysage de la vallée, est une vision plus affirmée actuellement dans les documents de planification. Depuis les schémas directeurs, l’urbanisation a investi le fond de vallée et rapproché le canal. De ce nouveau rapport à la Bourbre et aux milieux liés à l’eau, se distinguent dans le paysage des séquences, évoquées en photographies par la suite.

Étang des Dames Carte du réseau hydrographique

réalisée à partir de la photo aérienne, source IGN, 2009 et relevés personnels

0

500 m

2500 m


llavier

Étang de Charamel Confluence Bourbre Catelan

Canal du Catelan

Canal de Flosaille

Frontonas St-MarcelBel-Accueil

Le Marais de la Verpillière

La Verpillière

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Le Marais de Villieu

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L’Isle d’Abeau

Le Marais des Charbonnières

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Villefontaine

Étang de St Bonnet Réserve Naturelle

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Étang de Vaugelas

St-Alban de Roche

3 // Séquence du pied de coteau Four

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Le Marais de Jallieu

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Vaulx-Milieux

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Le Marais dit Bion ‘‘ Vieille Bourbre ’’

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Bourgoin-Jallieu

4 // Séquence de « l’entre ville » 5 // Séquence urbaine

37


1 // Séquence de la Confluence : Espace naturel sensible de marais et tourbières, à la confluence de la Bourbre et du Catelan

2 // Séquence agricole : Vaste plaine du Marais de la Verpillière, investie par la céréaliculture et les peupliers que la Bourbre rythme de son alignement

3 // Séquence du pied de coteau : La Bourbre au plus près de l’Isle d’Abeau, fil conducteur de la vallée parmi les infrastructures


3 // Séquence du pied de coteau : La Bourbre au plus près de l’Isle d’Abeau, fil conducteur de la vallée parmi les infrastructures

4 // Séquence de « l’entre ville » : L’alignement parallèle à l’autoroute, cadre sur le paysage agricole de la vallée

5 // Séquence urbaine : La Bourbre rivière, épouse la trame urbaine berjallienne


DE LA PEUPLERAIE À LA BALME

UN PAYSAGE MULTIPLE RÉVÉLÉ PAR LA VÉGÉTATION

À l’époque des études du SDAU, la vallée de la Bourbre est une vaste étendue agricole dont le dernier bouleversement date de la réalisation, à la fin du XIXème siècle, des travaux de drainage et de canalisation de la Bourbre et du Catelan. Depuis, l’activité agricole, favorisée par la richesse des sols humides, évolua vers la céréaliculture et la populiculture (cf. III-2) réduisant progressivement l’étendue des milieux humides. Les sols et les reliefs propices à la diversité des formes urbaines, le furent précédemment à l’égard des milieux naturels et de leurs cortèges floristiques : Balmes et reliefs calcicoles de l’Isle Crémieu, marais et tourbières de la Bourbre, boisements et milieux rivulaires de coteaux... 40

St-Quentin-Fallavier

Une richesse et un potentiel que la ville nouvelle nature prit en considération à l’échelle de la vallée dans un document complémentaire aux schémas du SDAU, le SDAU vert. Ce schéma annexe, caractérise « trois constitutions différentes de zones naturelles : les parcs publics et zones paysagées, les bois et enfin les secteurs agricoles ». Du fait de son échelle, le SDAU considère la végétation comme une armature verte au service du propos de la « ville nouvelle campagne » au même titre que le relief. « La mise en place de coupures vertes complète le fractionnement des implantations nouvelles et pourvoit au principe de leur dispersion. Il faut remonter à Choulot ou au Vésinet pour voir le procédé de scansions végétales servant à découper une opération en secteurs distincts afin que l’ampleur de cette dernière ne puisse jamais être embrassée d’un seul regard » Marc Bédarida

L’Isle d’Abeau,Territoire entre Rhône et Isère, éditions Hartmann, 2002

Carte de typologie de végétation

réalisée à partir de la photo aérienne, source IGN, 2009, de la carte IGN 2009 et de relevés personnels

0

500 m

2500 m


210

Frontonas St-MarcelBel-Accueil

La Verpillière

41

L’Isle d’Abeau

Vaulx-Milieux Villefontaine

St-Alban de Roche Bourgoin Jallieu Four

Boisements de coteaux

Peupleraies

Milieux humides


Les Balmes, Boisements de coteaux calcicoles

Milieux humides, Marais et canaux agricoles

L’Isle Crémieu, Espace naturel sensible de pelouse sèche

Prunus spinosa L

Phragmites australis

Cornus mas L

Eryngium campestre L

Epilobium latifolium

Crataegus monogyna

Juniperus communis L

Equisetum telmateia

Quercus pubescens


43

LE SDAU VERT

UN NÉOLOGISME POUR LA « VILLE CAMPAGNE » Néologisme désignant toutes les « composantes vertes », de l’agriculture au parc urbain, le SDAU vert affirmait la volonté d’intégrer aux schémas de la « ville nouvelle campagne », la structure paysagère et végétale de la vallée. En dépit de son appartenance au SDAU, le SDAU vert n’est pas un document ayant valeur légale, mais comportait en plus de son zonage, une estimation chiffrée des superficies concernées et des prescriptions quant à l’évolution de ces différents espaces dans le projet de ville nouvelle. //// Ce zonage démontre la volonté de mise en scène par l’urbain des potentiels du cadre de vie existants (boisements, petits étangs...), des activités agricoles et de l’aire de loisirs du lac artificiel.

Schéma du SDAU Vert

Rapport de présentation du SDAU, Décembre 1975

EN QUELQUES CHIFFRES 1000 ha Parcs publics ou espaces « paysagés » (+150ha d’étangs) 900 ha Base de loisirs du Grand Lac (+800ha de lac) 2000 ha Bois 1600 ha Zone agricole centrale :5500 ha TOTAL 4000 ha Urbanisation nouvelle


diagnostic DE LA VALLÉE DE LA BOURBRE À LA VALLÉE URBAINE Contextualiser dans la vallée de la Bourbre, les enjeux de la ville nouvelle de la métropole lyonnaise précédemment définis dans les schémas et études de l’OREAM, telle était la vocation du SDAU. Envisagés comme des principes directeurs, les grandes lignes du projet de territoire du SDAU correspondent à une planification à l’échelle de la vallée, un zonage justifié par les composantes de base que sont le relief et la pédologie.

44

Cette analyse très rationelle du site et l’ébauche de zonage qui en découle permettent d’estimer les superficies et volumes de la ville nouvelle, mais ne définissent pas à eux seuls les caractéritiques et potentiels du paysage de la Bourbre. À cette même échelle de territoire, un travail complémentaire liés aux horizons, perceptions, atmosphères mais aussi aux potentiels du réseau hydrographique et de la diversité végétale aurait permit d’enrichir le zonage, plus que ne le propose l’annexe du SDAU vert. Ce travail est suggéré dans le SDAU comme « des études de détail que les aménageurs » devront mener à bien pour tempérer la rigidité du zonage en fonction des sites. Quelques années plus tard le Plan de paysage menée par Michel Corajoud et l’union régionale des CAUE à la demande de l’EPIDA et du SAN, répondra « plus en détails » à cette même échelle de la vallée. ///// Une vision nouvelle du territoire, à mi-parcours du projet de la ville nouvelle (1995), qui permit de poursuivre la vallée urbaine avec une sensibilité complémentaire à celle du SDAU, « la ville paysage » sous le regard d’un paysagiste.

« (...) La trame paysagère pouvait être un support puissant pour structurer le territoire et promouvoir la qualité urbaine. Le paysage est bien le premier patrimoine de cette ville nouvelle, et un fil conducteur essentiel pour les projets à venir. » Jean Frébault, Ancien président de l’EPIDA

« Tous les schémas d’aménagement et ce, depuis la première esquisse, se sont employés à célébrer le contexte. Contexte pris dans son entendement étymologique d’«assemblage» c’est-à-dire : mettre ensemble des éléments pour former un tout, mais surtout « tisser avec », du latin contexerre. » L’Isle d’Abeau, Territoire entre Rhône et Isère, Marc Bédarida, éditions Hartmann, 2002


45

Les peupliers de la Bourbre, un alignement repère dans le paysage de la vallÊe


3INSTALLATION DE L’URBANITÉ DIFFUSION DE PRATIQUES URBAINES DANS UN PAYSAGE RURAL

Autrefois vallée de la Bourbre, puis territoire de la ville nouvelle de l’Isle d’Abeau, la vallée du Nord-Isère est aujourd’hui évoquée dans le document du SCoT sous le nom de vallée urbaine. Il semblerait donc que les objectifs d’urbanisation et de planification du SDAU aient fait de ce paysage, autrefois des collines et de l’eau, celui de la « ville territoire ». Dans la continuité de l’analyse du grand territoire orientée par la structure de l’étude du SDAU, l’appréciation de l’état actuel de la vallée urbaine sera effectuée en référence aux intentions du Schéma Directeur. Les données actuelles enrichissant ce constat sont quant à elles, extraites des Cahiers du Projet de Territoire de l’Agglomération Nord-Isère réalisés dans les années 2000 et du récent rapport de présentation du SCoT Nord-Isère. 46

Les éléments de diagnoctic de la vallée urbaine seront orientés par les grands thèmes du Schéma Directeur à savoir : l’aménagement et l’équipement du territoire, les objectifs démographiques, l’implantation des activités et des dynamiques économiques de la vallée...

« Ainsi donc, le périmètre opérationnel de l’Isle d’Abeau contient, en quantité et en qualité, tous les sites nécessaires à l’édification de la ville inscrite au schéma de l’OREAM ; de plus, les dispositions du site sont favorables à la réussite de cette expérience d’intégration fine entre ville et campagne que l’on s’est proposée de tenter. La question est maintenant : comment faire de ce puzzle une vraie ville ? » Rapport de présentation du SDAU Décembre 1975

La vallée urbaine Source IGN, 2009

0

500 m

2500 m


47


LA VALLÉE DES INFRASTRUCTURES RAISON D’ÊTRE ET TISSAGE D’UN TERRITOIRE

Le projet de la ville nouvelle de l’Isle d’Abeau s’est élaboré autour des problématiques de « fixation de la croissance urbaine de la métropole lyonnaise » et de consolidation de l’organisation régionale, auxquelles le SDAU répondit par les deux thématiques de centralité et déplacements. L’armature urbaine de la ville polynucléaire dans le SDAU reposait ainsi sur un réseau de déplacements composé d’un axe « magistral », accueillant le transport en commun qui devait relier les différents pôles d’habitation et de services (en X avec l’Isle d’Abeau comme centre de référence) ; et un second, nommé « grand primaire », assurant la desserte des pôles urbains.

48

St-Quentin-Fallavier

//// La ville nouvelle n’ayant pas atteint les objectifs démographiques initiaux, la réduction de la taille et de la densité des aires urbaines a rendu obsolète le grand projet de desserte, a mis en difficuté la gestion du réseau de transport en commun et enfin, a favorisé l’usage de la voiture. Des problématiques à l’origine et au coeur de la nouvelle intercommunalité de la CAPI qui élabore désormais de nouvelles startégies à l’échelle de la vallée par son Plan de déplacement urbain, PDU.

St-Quentin-Fallavier

Carte des infrastructures et transports

réalisée à partir de la photo aérienne, source IGN, 2009 et Expertise Environnementale, EPANI, INGEDIA, juillet 2011

0 Schéma des « magistrales » et du « grand primaire » Source : Rapport de Présentation, SCoT NI, novembre 2011

500 m

2500 m


Aéroport international de Lyon St Exupéry

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Frontonas St-MarcelBel-Accueil

La Verpillière

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L’Isle d’Abeau

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Bourgoin Jallieu Bourgoin Jallieu

Autoroute A 43 Lyon/ Grenoble/ Chambery

Voie SNCF Lyon/ Grenoble

Aire de service de l’Isle d’Abeau

Routes nationales et départemantales

Gare

Station de péage


LES GRANDES INFRASTRUCTURES AUTOROUTE, AÉROPORT, LIGNE LGV...

LA LIGNE LGV LYON-TURIN

La Ville Nouvelle fut amorcée par la réalisation de l’aéroport de Satolas et de l’autoroute A43 reliant Lyon à Bourgoin-Jallieu dès 1973, avant de se poursuivre jusqu’à Grenoble et Chambéry les années suivantes. A l’origine du projet, les infrastructures réalisées ont rapidement soutenu les activités économiques et les pôles commerciaux qui s’implantèrent à proximité. //// Une impulsion donnée au projet du fait du rayonnement national et européen de la région Rhône-Alpes, aujourd’hui renforcée par le projet de la ligne LGV Lyon-Turin et le développement du FRET.

50

À partir de ces grandes infrastructures s’est développé un réseau secondaire, celui desservant les différents niveaux de centralité. Des routes départementales à la fois axes de circulation routière et dessertes urbaines faisant aujourd’hui l’objet de nouvelles considérations. //// La route nationale RN6, est devenue par le projet de ville nouvelle un axe majeur Est/Ouest de l’agglomération, élément de référence de la vallée, transformé depuis en RD 1006 et dont l’évolution tend vers le caractère d’une « allée du domaine » perméable au paysage de la vallée. De même la RD 522, ouvre le territoire de la vallée sur l’axe Nord/Sud et intègre peu à peu la trame urbaine de BourgoinJallieu, questionnant sur son dimensionnement et sa qualification actuelle.

« Le développement du réseau LGV

est un engagement du Grenelle de l’Environnement avec l’objectif ambitieux d’offrir plus d’alternatives aux transports aériens et routiers : ainsi, 2 000 km de lignes nouvelles supplémentaires doivent être lancées d’ici à 2020 et 2 500 km au delà. Ces programmes permettront de porter l’extension du réseau à grande vitesse à 6 500km. » Le projet de liaison ferroviaire entre Lyon et Turin a franchi une étape décisive le 30 janvier 2012, avec la signature d’un avenant à l’accord du 29 janvier 2001 comportant : -Le tracé définitif du projet, -Le phasage, -Les modalités de gouvernance du projet et du futur promoteur public -La répartition des coûts de la première phase (environ 8,5 Md€) entre la France (42,1 %) et l’Italie (57,9 %), déduction faite de la participation de l’Union européenne qui est sollicitée pour ce projet situé au cœur du réseau trans-européen de transport

www.developpement-durable.gouv.fr Tracé de la nouvelle liaison ferroviaire Lyon-Turin

Source : www.developpement-durable.gouv.fr/Presentation-du-projet-Lyon-Turin.html


51

L’autoroute A43 Lyon-Grenoble-Chambery, Parallèle à l’alignement de la Bourbre, parcours linéaire de la vallée avec en toile de fond les reliefs alpins


DÉPLACEMENTS ET RÉSEAU DE TRANSPORTS EN COMMUN DE LA « MAGISTRALE » AU PLAN DE DÉPLACEMENTS URBAINS

EN QUELQUES CHIFFRES

//// Désormais, la CAPI permet une mise en cohérence de la desserte de son territoire à l’échelle interurbaine de la vallée et de la région, valorisant circulations douces et transports en commun. L’augmentation des coûts liés au transport et l’amélioration de ces services, font apparaître depuis quelques années, une augmentation progressive.

périmètre de la

Les déplacements internes au territoire s’effectuent à 81,5% en voiture, 7,5% à pied et à peine 12% en TC ou à deux roues

Plusieurs

types de réseaux sur le

CAPI

présentent des

caractéristiques différentes en termes de véhicules, d’arrêts et de clientèle

:

LE RÉSEAU URBAIN : RUBAN 8 lignes régulières et 8 lignes régulières scolaires de bus

LE RÉSEAU PÉRIURBAIN 20 lignes régulières et scolaires départementales d’autocars

Satolas Place Haut de Bonce Bas Bonce Fontaine

Satolas et Bonce

“ Ruban, la clé de vos déplacements ! ”

RD 124

4

Le Chaffard

1006

RD

Information et Réservation au 04.74.94.62.03

75

RD

St Quentin Fallavier Gare SNCF

1

RD

www.rubantransport.com

4

1006

Mairie

A Dim’Bus

B

Zone d’Activités

La Verpillière Giraud Gare SNCF

H IUT Triforium

3

DM

A43

1006

2

L'Isle d'Abeau

B

St-Bonnet Centre

7

A D E Dim’Bus

L’Isle d’Abeau Gare SNCF

Pont Saint-Michel

Grande Buissière

Le Village

Four

du lundi au vendredi, de 5h00 à 23h00 (22h, dernier départ du Parc d’activités de Chesnes) le samedi, de 5h00 à 12h30 (12h, dernier départ du Parc d’activités de Chesnes)

C

Le Bournay (Haut)

5

Le Petit Paleysin

Malassin

Maubec

Maubec HLM La Combe Usine

Le Besson

Le Grand Paleysin

La Barre

D

Ruffieu

Meyrié

Pont de l’Agny

Vers Nivolas Mairie

A43

Bas Vermelle La Place

Nivolas Vermelle

Les Curtets Chaletout Usine Voisin Pascal Les Révilles Route de Biol Les Eparres L’Orme Les Rivoires Ecole du Bourg La Combe Place Verrières La Combe RN85

Les Trappes La Place

Crachier

Montceau La Place

Boussieu

C D E M Dim’Bus

Le Sadiau RD 23

La Place

Pharmacie de Ruy Chatonnay Abribus Ruy La Place Hall des Sports Route de Montceau

Bourgoin-Jallieu Gare SNCF

Le Brouchoud

Chézeneuve

F

Service dédié aux personnes à mobilité réduite sur l’ensemble du périmètre de la CAPI, du lundi au samedi de 7h00 à 20h00.

D

La Barrière La Maladière

Domarin

Le Meynier

Les Mollettes

1

1006

Champaret

Les Coutannes

St Alban de Roche

Le Ribollet

Transport à la demande :

RD 54b

J.-C. Aubry

2

124

RD

52

RD

Ruy-Montceau

Médipôle

E

Ligne Transisère 1920 Express Bourgoin-Jallieu - Lyon Part-Dieu

RD 143b

Ecole de Chapèze

Bourgoin-Jallieu

Centre Commercial

LES TRANSPORTS À LA DEMANDE Bus à la carte et Mobi’bus (dédié aux Personnes à Mobilité Réduite)

Grande Charrière

Verchère

Demptézieu Place

C

VaulxMilieu

F

Berthier Lavoir

Saint-Savin Mozas le Bas

Parc Techno Est

Villefontaine

Saint-Savin Eglise

18

RD

RD

CCI Nord-Isère Rue Condorcet Les Guinguettes

Montjay

St Quentin Fallavier Mas de la Raz

65

Flosailles Le Foulu

La Verpillière La Verpillière 2

RD A43

52

A 43

RD

Vers Lyon

RD

Le Berthon

du lundi au vendredi, de 4h35 à 23h00 le samedi, de 6h00 à 19h00

3

du lundi au vendredi, de 5h00 à 21h00

4

du lundi au vendredi, de 6h00 à 20h00 le samedi, de 7h00 à 20h00

Badinières

5

du lundi au vendredi, de 6h00 à 20h00 le samedi, de 7h00 à 20h00

La Place

6

du lundi au vendredi, de 6h00 à 20h00 (horaires fixes en heure de pointe) le samedi, de 7h00 à 20h00

7

du lundi au vendredi, de 6h00 à 20h00 le samedi, de 7h00 à 20h00

Chambéry

6

A4

Les Moirouds

Sérézin Place Quinsonnas

Sérézin de la Tour

8

RD 59

a Grenoble

RD

1085

2

Voland Pachaudière

La Mairie

85

Le Village

RD 10

52

Comme évoqué précédemment, la forme urbaine de la « ville éclatée » et le manque de densité de ses différents pôles urbains, ont engendré chez les habitants de la vallée, une dépendance à la voiture pour l’ensemble de leurs déplacements. Le manque de fréquence et de coordination de l’ancien réseau de transport en commun routier ainsi que le faible potentiel du réseau férré développé à l’époque de la ville nouvelle participèrent autant que la forme urbaine à ce phénomène.

LE RÉSEAU FÉRRÉ DU TER 4 gares destinées aux déplacements internes entre les villes du NordIsère et pour l’accès aux pôles d’emploi régionaux. Une augmentation de 8,5% par an de 2004 à 2008.

Éclose

Carte du transport en commun de la CAPI, le réseau RUBAN Source : www.rubantransport.com

Source : Rapport de Présentation, SCoT NI, novembre 2011 Schéma directeur d’accessibilité des transports de la CAPI Extrait du Plan de Déplacements Urbains, Octobre 2009


53

La ligne de chemin de fer Lyon Grenoble, autre trait d’union de la vallÊe


LA VILLE POLYNUCLÉAIRE

CENTRALITÉ ET DÉPLACEMENTS, STRUCTURATION DE LA VALLÉE URBAINE La ville nouvelle de l’Isle d’Abeau devait répondre aux problématiques d’étalement urbain de la banlieue lyonnaise le long des axes de déplacements et représenter une alternative aux Grands Ensembles et quartiers pavillonnaires. Le projet de « ville polynucléaire » permettait ainsi de concilier densité moyenne et proximité des pôles d’emplois et de services dans un cadre urbain en relation étroite avec la campagne et la vallée.

54

//// Une installation urbaine encadrée qui pourtant a participé à la diffusion, en périphérie des pôles urbains, de l’habitat individuel fragilisant le partis pris de la « ville campagne » et l’organisation liée à la densité urbaine (transport en commun, préservation des espaces naturels et agricoles...). Une perte d’identité du territoire s’expliquant entre autres par le désengagement progressif des communes vis à vis des objectifs de la ville nouvelle et du SDAU, non réactualisés pendant la durée de la procédure. Le manque de cohérence intercommunal développa les intérêts individuels (vente lucrative des communes aux constructeurs de pavillonaire). Et le parcours résidentiel sans cette coordination, offrit massivement de l’habitat locatif public et collectif et du pavillonaire sans apporter d’autres typologies d’habitats. « Ainsi mise en place, l’image à long terme du SDAU répond bien à l’objectif fixé, d’établir un « nouveau contrat » entre la ville et la campagne. Selon ses goûts, ses besoins ou « l’humeur du jour », chaque citadin aura le choix de son mode de vie : habitant tout à la fois d’un hameau de 200 habitants, d’un village de 2500 habitants, d’un bourg de 12 000 habitants, d’une petite ville de 85 000 habitants, d’une cité de 250 000 habitants ou d’une métropôle de 2 500 000 habitants, il pourra recourir aisément au niveau « d’urbanité » » Rapport de présentation du SDAU Décembre 1975

Carte des zones d’habitat

réalisée à partir de la photo aérienne, source IGN, 2009 et relevés personnels

0

500 m

2500 m


Ville ancienne, pôle urbain dense

Ex-ville nouvelle, pôles urbains secondaires Zones d’activités secondaires

Villages et communes rurales, architecture traditionnelle et extension pavillonnaire récente


LES ZONES D’HABITAT

DES NIVEAUX DE CENTRALITÉ AUX TYPOLOGIES DE BÂTIS Les critères de choix des premiers quartiers d’habitation, après ceux des centres urbains structurants (St Bonnet, Triforium...) furent : « Répondre à la demande (...) axée sur la maison individuelle et sur la qualité du cadre paysager, Optimiser les actions sur la plan financier et opérationnel, Tendre vers un meilleur niveau de service et une meilleure qualité de vie, Restreindre le moins possible l’éventail des choix ».

56

//// Une politique d’habitat générale qui pourtant engendra des disparités au sein même du SDAU entre communes de la ville nouvelle, villes historiques (Bourgoin-Jallieu, La Verpillière) et communes rurales. Tandis que les premières concentraient programmes sociaux et densité, il en ressort une critique de la vie dans les Grands Ensembles (formes urbaines très organisées) et une aspiration à des espaces publics et parcs de meilleure qualité. A l’inverse, les communes plus rurales qui se sont majoritairement orientées vers le pavillonaire, constituent des quartiers proches de la campagne dont il est reproché l’éloignement des services et commerces.

Carte de l’organisation urbaine multipolaire du Nord-Isère Source : Rapport de Présentation, SCoT NI, novembre 2011

EN QUELQUES CHIFFRES DENSITÉ DES LOGEMENTS CONSTRUITS ENTRE 1999 ET 2009

Densité selon le type de commune :

Villes centre 35,8 (+4,4) logts à l’ha Villes et bourgs relais 17,7 (+3,2) logts à l’ha Communes périurbaines 17,6 (+0,2) logts à l’ha Villages 13,6 (+3) logts à l’ha Moyenne SCoT 19 (+3,4) logts à l’ha

Densité selon la nature des opération : Habitat collectif 80 logts à l’ha Habitat individuel 13 logts à l’ha


www.geoportail.fr

Villefontaine, Centre secondaire des plateaux sud auprès de la réserve naturelle de l’étang de St Bonnet

www.geoportail.fr

57

www.geoportail.fr

St Marcel-Bel-Accueil, Centre secondaire du plateau nord dans les schémas de la ville nouvelle finalement resté village

0

200 m

La Verpillière, Entre zone d’activités des Chesnes et peupleraies de la plaine du Catelan, une ville industrieuse


LES ACTIVITÉS

EN QUELQUES CHIFFRES

INDUSTRIES, COMMERCES, ÉQUIPEMENTS ET SERVICES Les surfaces réservées à l’activité (dans des zones dédiées) : Complémentaire des dynamiques de la métropôle lyonnaise et de la région, le fond de la vallée fut organisé pour favoriser le corridor d’infrastructures de transport et l’implantation de zones d’activités industrielles mais aussi logistiques et économiques. //// Les espaces d’activité de l’agglomération Porte de l’Isère constituent aujourd’hui des pôles attractifs pour les actifs du bassin d’emploi et des territoires voisins, accueillant de nombreuses entreprises. Des pôles en périphérie des villes auxquels s’ajoutent les activités de commerces, administrations, équipements et services des centres-villes.

58

La structuration par le zonage du SDAU de ce territoire ne permit pas pour autant de rassembler les activités existantes ou encore de distinguer des pôles d’activités thématiques. Une occupation du sol disparate que la CAPI souhaite réorganiser afin de faire émerger des pôles de référence compétitifs et d’intégrer ces espaces aux paysages périurbains.

1850 HA, dont 1400 HA dans la CAPI Surfaces disponibles 2011 : 280 ha (dont 182 HA dans la CAPI) Besoins estimés : 20 à 25 HA par an Locaux d’activité

commencés en moyenne au

cours des années

1995-2008 : 140 500 m2/an (soit 28 HA consommés par an avec un coefficient moyen d’emprise au sol de par nouvel habitant.

50%), soit aussi 4 M2

QUALIFIER LES SITES D’ACTIVITÉS

Telle est une des prescriptions du DOG, Document d’Organisation Générale du SCoT dans le chapitre Valoriser l’économie du NordIsère et développer l’emploi « Le traitement qualitatif des zones d’activités constitue un enjeu de valorisation et de cohérence pour l’image de marque du Nord-Isère : • Valorisation de l’activité économique en ellemême, des ressources et des compétences locales, du rayonnement métropolitain, • Valorisation paysagère et lisibilité de l’armature territoriale (entrée de ville, traversée de zone logistique ou commerciale sur d’importants linéaires de fronts de voirie),

Zones d’activités existantes ou en projet Zones commerciales

Carte des Zones d’Activité

Source : Rapport de Présentation, SCoT NI, novembre 2011

• Cohérence de positionnement économique du Nord-Isère : l’excellence environnementale (PiL’es, Pôle d’innovation constructives, Pôle des énergies renouvelables). »


www.geoportail.fr

Parc de Chesnes : St Quentin Fallavier, Satolas et Bonce, Grenay, 1 000 hectares, 12 500 salariés, plus de 300 entreprises. « Première plateforme logistique terrestre en France et l’une des plus grandes d’Europe »

www.geoportail.fr

59

www.geoportail.fr

Parcs technologiques 1 et 2 : La Verpillière et Vaulx-Milieux, 90 ha d‘activités économiques et 64h a en cours de réalisation, 2 500 salariés, 50 entreprises

0

500 m

ZI Chantereine, ZAC de la Maladière et prochainement ZAC du Parc des Énergies Renouvelables, le secteur Ouest et les entrées de villes berjaliennes sont marqués de la présence de ces zones d’activité


CAPI

LES HABITANTS DE LA VALLÉE DÉMOGRAPHIE

Les projets de ville nouvelle furent élaborés à partir de la société des années 60 augurant des perspectives démographiques importantes, soutenues par de forts soldes naturels et migratoires. Ainsi le SDAU de l’Isle d’Abeau et la planification de la ville furent construits sur le chiffre initial de 250 000 habitants.

60

//// Ces prévisions dès les débuts de la réalisation devinrent caduques du fait de la crise économique et du changement de conjoncture sociale, sans être pour autant réajustées. Cependant, la population des cinq communes constitutives de la ville nouvelle, multipliée par dix (4 180 habitants en 1968 à 43 438 en 2007), représentait 50 % de la croissance du SDAU et impulsait la dynamique actuelle du Nord-Isère. En quarante ans le Nord-Isère est passé de 93 850 à 202 450 habitants devenant un bassin de vie structurant de la région Rhône-Alpes, caractérisé par la jeunesse de sa population qui deux générations après la ville nouvelle ne se dément pas.

EN QUELQUES CHIFFRES

EN QUELQUES CHIFFRES

SDAU 1976 Projection de population horizon 2010 283 900 hbts

Avec

Perspectives démographiques

Population

en

périmètre

115 000 hbts

2007

CAPI

CAPI

Le cap des 200 000 habitants

25 000 NORDISÈRE a franchi le cap des 200 000 habitants dès 2008. un gain de près de

habitants depuis

2000,

le

CAPI

sur ce même

Sa

(+1.6%) LES PLUS DYNAMIQUES DE L’AIRE MÉTROPOLITAINE LYONNAISE et de L’ISÈRE (+1,1%). croissance

annuelle

le place parmi les territoires

Portrait des habitants en 2006 du SCoT

Source : Rapport de Présentation, SCoT NI, novembre 2011

CAPI


UNE VALLÉE URBAINE DYNAMIQUE

BASSIN D’EMPLOIS, ÉCONOMIE ET FORMATION Dès le démarrage du projet de la ville nouvelle, un équilibre fut recherché entre l’habitat et l’emploi, afin d’accompagner la dynamique lyonnaise sans pour autant assister à une dispersion quotidienne des actifs. Les prévisions du SDAU à cet égard se chiffraient à 100 000 actifs pour 250 000 habitants (soit un rapport de 40 actifs pour 100 habitants), une estimation assez juste puisque les chiffres du SCoT datés de 2006 estiment sur le territoire 45 500 actifs pour 115 000 habitants (soit 39 actifs pour 100 habitants). //// Si les chiffres correspondent globalement aux attentes établies au moment de la ville nouvelle, ils ne traduisent pas les écarts entre communes du SDAU plus attractives pour l’emploi et les autres orientées sur des fonctions d’habitat. Une attractivité résidentielle également observée à l’échelle du NordIsère par les effets visibles quotidiennement dans les déplacements sur l’axe Est/Ouest : les actifs gardent leur travail dans les pôles d’emploi métropolitains et régionaux mais favorisent le cadre de vie de la vallée.

EN QUELQUES CHIFFRES La vallée urbaine concentre les trois pôles économiques majeurs du Nord-Isère :

21 100 EMPLOIS EN 2006

Saint Quentin-Fallavier, Satolas et Bonce, la Verpillière, Villefontaine

17 500 EMPLOIS

Bourgoin-Jallieu, l’Isle d’Abeau, Domarin, Ruy-Monceau, Nivolas-Vermelle

8 700 EMPLOIS

La Tour du Pin, Saint Jean de Soudain, Rochetorin, Saint Claire de la Tour, Cessieu et Saint Victor-de-Cessieu La CAPI

avec ses grands pôles d’emploi

fait figure de moteur économique et

61,7% des emplois pour 50% de la population et 48% des actifs. regroupe

Carte de la répartition et de l’évolution des emplois dans les bassins de vie du Nord-Isère Source : Rapport de Présentation, SCoT NI, novembre 2011 Recensement INSEE 1999-2006

Source : Rapport de Présentation, SCoT NI, novembre 2011 Chiffres INSEE 2006

61


OCCUPATION DU SOL

DU SDAU VERT AU PAYSAGE DE LA VALLÉE URBAINE L’occupation du sol dans le SDAU était un élément de base de la conception de la ville nouvelle traduit par des zonages de secteurs et typologies d’activités. Structurée par le concept de « ville nature », si la planification du SDAU eut ses limites, elle permit tout de même la préservation d’espaces naturels et agricoles.

62

//// En revanche, l’espace prévu pour l’urbanisation a été pratiquement consommé pour une population deux fois moindre, un relachement du tissu urbain qui présage de nouvelles problématiques de densification et d’accueil de population dans les limites d’urbanisation actuelle. A ce constat s’ajoute de nouvelles préoccupations sociales et environnementales à intégrer dans les projets ainsi que des directives européennes et les lois sur l’eau, l’air, les déchets, les paysages et les risques. L’enjeu du territoire est dorénavant d’organiser l’extension des villes et leur densification tout en valorisant les espaces d’agricultures et les logiques environnementales.

EN QUELQUES NOTIONS « Le Réseau Ecologique du Département de l’Isère (REDI) a permis dès 2001 de définir et d’identifier les différentes composantes du réseau écologique et ce, dans un objectif global de préservation de la biodiversité (zonage ci-contre).

Le

réseau écologique se définit comme

suit

:

La

zone nodale (ou zone réservoir ou noyau) : Ensemble de milieux favorables à un groupe écologique végétal et animal, constituant des espaces vitaux suffisants pour l’accomplissement de toutes les phases de développement d’une population.

Le continuum :

Ensemble des milieux favorables ou simplement utilisables temporairement par un groupe écologique. Un continuum est composé d’éléments contigus ou en réseau continu. On distingue divers types de continuums propres à des groupes écologiques ou à une espèce particulière. La combinaison des différents continuums existants forme la base du réseau écologique.

Le corridor biologique :

Espace libre d’obstacle offrant des possibilités d’échanges entre les zones nodales.» Occupation de l’espace en 2006

Le contexte d’élaboration du SCoT : bilan des surfaces consommées depuis 10 ans, source CORINE Land Cover, 2006

Source : Rapport de Présentation, SCoT NI, novembre 2011


Les grands ensembles écologiques fonctionnels et autres études environnementales, autrefois absentes du SDAU constituent aujourd’hui des éléments de base de la compréhension d’un territoire et de la manière d’aborder son aménagement. Évoqués précédemment, le paysage et les logiques environnementales de la vallée ont été profondément transformés par l’ampleur et le déploiement de l’urbanisation de la ville nouvelle. Cependant sur sept grandes entités naturelles du Nord-Isère, la vallée urbaine correspond à deux grands ensembles écologiques fonctionnels (inventoriés en Znieff de type II) : // Le plateau de Crémieu et les basses terres, abritant zones humides et pelouses sèches, avec tout le cortège floristique et faunistique associé, // Les vallées de la Bourbre et du Catelan, abritant des milieux diversifiés malgré les fortes pressions anthropiques (boisements humides à aulnes et bouleaux, roselières, mares, zones bocagères, quelques secteurs de pelouses résiduelles…).

Continuum : Forestier Thermique Hydraulique Zone nodale : Forestière Thermique Hydraulique Corridor biologique

Territoire Porte des Alpes

Corridors écologique Source : Extrait de l’étude ECONAT 2001

« Les milieux humides et aquatiques sont une des caractéristiques du territoire.

Ces différents milieux présentent des intérêts écologiques variables, mais constituent, quel que soit leur degré de diversité écologique, des maillons essentiels du réseau écologique. L’imbrication de ces milieux constitue une matrice fonctionnelle, qui permet aux espèces animales et végétales d’accomplir l’ensemble de leur cycle de vie (alimentation, reproduction, migration).» Rapport de Présentation du SCOT NI, 18 novembre 2011


diagnostic 30 ANS APRÈS, LE BILAN DU SDAU Le Schéma Directeur d’Aménagement et d’Urbanisme de la ville nouvelle de l’Isle d’Abeau, fut le document de référence pour l’aménagement et l’équipement du territoire de la vallée du NordIsère jusqu’à la réforme des outils d’urbanisme par la loi SRU. Ambitieux et visionnaire, ce document prospectif fournit un cadre à la valorisation et la dynamisation du territoire par le projet de la ville nouvelle dont les critiques principales tiennent de l’estimation excessive de la démographie et son inadaptation à l’évolution du contexte durant 30 ans. 64

///// Cependant, le bilan de ce document ne saurait être dissocié de celui de la ville nouvelle. Complexe par la multitude de domaines concernés (sociologie, sécurité, urbanisme, économie...) le projet de la ville nouvelle de l’Isle d’Abeau, sa réalisation et son évolution font aujourd’hui encore l’objet de nombreuses publications et recherches universitaires. Les premiers éléments de réponse quant à la relation du paysage et de la ville à travers le projet de territoire de la vallée de la Bourbre, nécessite, après cette présentation du contexte social, urbanistique, paysager... de revenir sur la structure géopolitique de la planification du territoire de l’époque de la ville nouvelle à celle de la communauté d’agglomération actuelle.

« Il ne faudra pas non plus oublier que

l’Isle d’Abeau n’est pas un « objet » isolé, mais qu’elle s’inclut dans un schéma régional qui, non seulement prévoit des complémentarités, mais offre, lui aussi, des évolutions possibles. Ainsi, à partir d’un certain moment, pourra-t-on être amené à se demander si le meilleur aménagement consiste à grossir l’Isle d’Abeau au maximum de ses possibilités - voire au delà- ou à développer un autre pôle sur un des multiples carrefours que la nouvelle maille de voies de communication devrait alors offrir, à l’échelle régionale. La Ville Nouvelle n’est pas une fin en soi ; elle est un instrument parmi d’autres au services de la région Rhône-Alpes et de ses habitants. » Rapport de Présentation du SDAU, décembre 1975


65

Le Domaine de la Terre, réinterprétation contemporaine du pisé


II- DE LA VILLE NOUVELLE À LA COMMUNAUTÉ D’AGGLOMÉRATION, UN TERRITOIRE EN QUÊTE D’UNE NOUVELLE IDENTITÉ

66

1 LA VILLE NOUVELLE, UNE VISION DU TERRITOIRE PRÉCURSEUR DE L’INTERCOMMUNALITÉ Processus de création de la ville nouvelle, en quelques dates... Mise en œuvre de l’intercommunalité

2 LA COMMUNAUTÉ D’AGGLOMÉRATION, RÉINTERPRÉTATION DE L’INTERCOMMUNALITÉ La vision intercommunale de la Communauté d’Agglomération, CAPI Élaboration actuelle de la gouvernance intercommunale

3QUELPORTE DE L’ISÈRE, VALLÉE URBAINE... PROJET DE TERRITOIRE ÉVOQUENT CES NOUVELLES DÉSIGNATIONS ? Les échelles et outils de planification Le PAD, Plan d’Aménagement Durable


L’aménagement du territoire à l’échelle métropolitaine que représentaient les périmètres d’étude et de réalisations des villes nouvelles, évoquait une esquisse d’intercommunalité. Pour autant, les projets de villes nouvelles en France furent entre autres l’expression d’une vision centrale par un pouvoir étatique, n’ayant pas pris suffisamment la mesure de l’importance de l’ancrage local (géopolitique, culturel, paysager...) de ces futurs territoires urbains. Un écueil auquel n’échappa pas l’Isle d’Abeau, malgré son parti pris de « ville paysage » dont la vision intercommunale est aujourd’hui requestionnée et enrichie à travers la nouvelle identité de la Communauté d’Agglomération Porte de l’Isère (CAPI). Si la ville nouvelle s’appuyait à l’époque sur des schémas de cohérence tel que le SDAU, quels sont à l’heure actuelle les outils élaborés pour aborder le territoire et son devenir ? De l’échelle du PLU communal à celui du SCOT s’exprimant sur l’ensemble du Nord Isère, selon quelle cohérence la CAPI aborde-t-elle la vallée ? Une des réponses apportées par la CAPI est celle de l’élaboration d’un Projet d’Aménagement Durable (PAD), « pour dessiner une vision d’aménagement d’ensemble de son territoire », mais alors vers quel dessein ?

67


1LA VILLE NOUVELLE

UNE VISION DU TERRITOIRE PRÉCURSEUR DE L’INTERCOMMUNALITÉ Comme évoqué précédemment, l’Etat, en réponse à l’échec des grands ensembles et du développement anarchique des banlieues, prit la décision de planifier l’urbanisation à l’échelle du territoire national. Une initiative organisée par une politique globale d’aménagement des régions urbaines dont l’ambition était de servir les intérêts nationaux et régionaux, esquissant ainsi le projet des villes nouvelles. En relation étroite avec les métropoles d’influence, ces « villes territoires », s’implantèrent sur des espaces jusqu’alors ruraux, morcelés en plusieurs collectivités locales. Dès lors s’imposa à l’État, la nécessité d’aborder le projet par l’intercommunalité.

68

Mais un périmètre regroupant plusieurs communes ne suffit pas à faire une intercommunalité, à moins de l’animer par une collectivité unique et un projet fédérateur, une réponse que formulait l’État à l’Isle d’Abeau, par l’EPANI et la « ville campagne, ville paysage ». /// Si le parti pris de « ville paysage » évoquait une intégration au territoire dans sa forme urbaine, la structuration très étatique du projet présentait peu de possibilité d’adaptation au contexte local. Les collectivités existantes exprimèrent la possibilité de par leur connaissance du terrain d’intégrer au mieux ce futur territoire urbain, quant aux élus locaux beaucoup ressentirent le besoin de pouvoir s’impliquer dans le projet pour servir par la suite d’intermédiaire entre les habitants et les nouveaux arrivants et faire accepter les orientations gouvernementales. Une participation au projet à laquelle répondra faiblement la loi Rocard de 1983 qui, promettant d’assouplir le cadre de réalisation des villes nouvelles, permit en définitive aux élus de se rassembler en « club des maires » et d’être représentés à l’EPANI, sans véritable pouvoir décisionnel. De même, les nouveaux habitants ne se sentant pas représentés par les élus existants qui refusaient peu à peu la ville nouvelle, exprimèrent une certaine frustration de ne pouvoir être acteur de ce grand projet.

« Cette complexité administrative

et politique, ce partage entre l’aire d’influence économique et culturelle de Lyon, et la tutelle de l’Isère, a contribué à l’isolement relatif de l’Isle d’Abeau. De même qu’elle ne facilite pas une mobilisation du politique en sa faveur. » L’Isle d’Abeau, Territoire entre Rhône et Isère,

Marc Bédarida, 2002

« En matière de coopération

intercommunale, les seules institutions adaptées sont celles des villes nouvelles » Michel Rocard

Déclaration du Premier Ministre le 5 avril 1990


107 000 HABITANTS périmètre du

dans le

SDAU

97 000 HABITANTS

dans le

SATIN (27 communes) en 1999 sur un territoire de 309 km2, une augmentation de

1971

Arrêt du périmètre et création de l’agglomération nouvelle de l’Isle d’Abeau

1984 septembre Mise en place du SAN

Syndicat d’Agglomération Nouvelle 5 communes, 6400 Hectares

21 communes, 28 727 Hectares

62 000 HABITANTS depuis le

recensement de

1962.

39 000 HABITANTS périmètre ville nouvelle,

dans le

SAN, 1999, pour 4 000 hab en 1962.

en

Sources INSEE du recensement de la population en 1999, Portrait de territoire 2002

69

Communes du SATIN

SAN 1983

SCADINA 1972


EN QUELQUES DATES...

PROCESSUS DE CRÉATION DE LA VILLE NOUVELLE Le projet de la ville nouvelle de l’Isle d’Abeau fut l’objet du long processus de conception évoqué précédemment, mais aussi d’un cadre administratif spécifique. Élaborées par l’État, ces structures évoluèrent à mesure des interprétations locales et des lois de décentralisation. Un historique complexe dont seuls seront retenus les éléments indispensables à la compréhension générale du propos d’intercommunalité.

Périmètre d’Agglomération Nouvelle

SCANIDA en 1972

Communes concernées

70

1966 OREAM

1969 MEAVN Mission d’Etudes et

Organisme régional d’Etude de l’Aire Métropolitaine, Lyon-St Etienne -Grenoble

d’Aménagement de la Ville Nouvelle chargée d’établir les études préalables à la réalisation

1968 Les schémas de l’OREAM, DTA

1971

prévoient la création de la Ville Nouvelle de l’Isle d’Abeau

CIAT

Comité Interministériel d’Aménagement du Territoire lance les études préalables à la réalisation du projet et la politique d’acquisition foncière 4700 ha

Création du SIAVNIA Syndicat Intercommunal d’Aménagement de la Ville Nouvelle de l’Isle d’Abeau

1971

Mise à l’étude du SDAU de l’Isle d’Abeau, approuvé en

1978

33 communes

1971

Arrêt du périmètre et création de l’agglomération nouvelle de l’Isle d’Abeau 21 communes, 28 727 Hectares

1972 janvier

Création de l’Établissement Public chargé de l’Aménagement de la Ville Nouvelle EPIDA

1973 (fin en juillet 1984)

Syndicat communautaire d’aménagement de la ville nouvelle de l’Isle d’Abeau

SCADINA


SAN en 1983

SAN en 1979

1973

-Inauguration de l’aéroport de Satolas, Lyon St Exupéry -Réalisation de la portion reliant Lyon à Bourgoin de l’autoroute A43 -Premiers habitants de la ville nouvelle sur le quartier des Roches à Villefontaine

1983 décembre

2005 décembre

3 communes sortent définitivement

2007 janvier

La nouvelle loi du 13 juillet 1983 permet la révision du périmètre

(Grenay, Roche et Saint Alban de Roche). de la structure

La Ville Nouvelle passe de 8 à 5

1979

communes.

Fin de l’Opération d’Intérêt National de la Ville Nouvelle de l’Isle d’Abeau

Transformation du SAN de l’Isle d’Abeau en la CAPI : Communauté d’Agglomération Porte de l’Isère 21 communes

Restructuration du SCANIDA 8 communes

1982

Loi Defferre sur la décentralisation

1984 septembre

Mise en place du SAN Syndicat d’Agglomération Nouvelle 5 communes, 6400 Hectares

2012 1er janvier

Fin de l’activité de l’EPANI après transfert progressif de ses compétences à la CAPI

71


MISE EN ŒUVRE DE L’INTERCOMMUNALITÉ

LES OUTILS DE LA VILLE NOUVELLE, DE LA PLANIFICATION À LA RÉALISATION

L’envergure des villes nouvelles imposait à l’État de se munir d’outils spécifiques aux échelles de temps et d’espace afin de réaliser études préparatoires, programmation, maîtrise du foncier et élaboration des plans de financement... Les ambitions de l’État était représentées localement par l’Etablissement Public d’Aménagement (tableau cicontre), et furent mises en place dès les premières étapes du projet par les mesures foncières et financières suivantes :

72

La mise à disposition des terrains, afin d’éviter les spéculations foncières, fut réalisée par une procédure de Zone d’Aménagement Différé (ZAD). Il s’agit d’une disposition crée en 1962 afin de permettre à l’Etablissement Public d’Aménagement de disposer pour une durée de quatorze ans d’un droit de préemption sur toute transaction d’immeubles ou de terrains intervenant dans le périmètre prédéfini. Cette disposition se compléta de mesures concernant le droit de préemption du fait de la Déclaration d’Utilité Publique (DUP) de l’opération. Les ressources financières de l’État pour les projets de villes nouvelles se constituèrent par des crédits budgétaires, des prêts de la Caisse des Dépôts et Consignation (CDG) dont le taux était bonifié par une subvention du Fonds National d’Aménagement Foncier et d’Urbanisme, ainsi que d’autres sources très diverses... Par la suite, la plus-value effectuée au moment de la revente des îlots aux constructeurs permit le financement des équipements d’intérêt général. /// La ville nouvelle de l’Isle d’Abeau représentait ainsi une esquisse d’intercommunalité : évidente de par l’ambition de l’opération, contradictoire par l’omnipotence de l’État et de l’EPANI, et enfin négligée par des élus locaux n’ayant pas à leur disposition suffisamment de possibilités de s’investir dans le projet.

« La réalisation des villes nouvelles est, en France, compliquée par le morcellement communal, sans équivalent dans les pays homologues.

Cela a deux conséquences : d’une part, les villes nouvelles, opérations d’envergure, concernent toujours plusieurs communes, parfois plusieurs dizaines d’entre elles, et il faut mettre en place des structures spéciales pour les associer à l’opération ; d’autre part ces communes très réduites ont rarement les ressources financières et humaines, pour mener seules de telles opérations. (...) L’État a décidé de mettre en place d’abord des organismes provisoires, les missions d’études et d’aménagement, puis des organismes opérationnels, les établissements publics d’aménagement (EPA). Parallèlement, il a fait voter une loi proposant des formes d’association intercommunale spécifique (loi de 1970, puis loi de 1983). » Pierre Merlin Les villes nouvelles en France


Syndicat communautaire d’Agglomération, SCADINA

À L’ÉCHELLE NATIONALE

Établissement public chargé de l’aménagement de la ville nouvelle et de la gestion administrative du territoire de l’Isle d’Abeau qui deviendra suite aux lois de décentralisation : SAN, Syndicat d’Agglomération Nouvelle

DTA, Directives territoriales d’Aménagement

Structure et document réglementaire qui élaborent les objectifs de l’Etat en matière de localisation des grandes infrastructures de transports et des grands équipements, ainsi qu’en matière de préservation des espaces naturels, des sites et des paysages.

Structures interministérielles

Le Groupe Central des Villes Nouvelles – GCVN – et son secrétariat général – SGVN, création dès 1970 En charge de la coordination nationale de la politique des villes

Schémas de services collectifs

Adoptés par le Comité Interministériel d’Aménagement du Territoire, CIADT, pour une durée de 6 ans

nouvelles et de leur financement

Ils définissent sur une durée de 20 ans les politiques structurantes pour l’organisation du territoire national selon 9 thématiques : enseignement supérieur et de la recherche, culture, santé, information et communication, transports de marchandises, transports de personnes, énergie, espaces naturels et ruraux, sport.

EPANI

l’Établissement Public (EPA) chargé de l’Aménagement de la ville nouvelle de l’Isle d’Abeau

À L’ÉCHELLE DE LA VILLE NOUVELLE

Outre leurs fonctions d’études et de prospectives, ils sont opérateurs fonciers, mandataires, aménageurs et développeurs, multiples métiers assurés par des équipes pluridisciplinaires, gage d’efficacité. »

Acteurs de l’aménagement du territoire

// Pour le développement du territoire Nord-Isère, l’EPANI offre des compétences dans les domaines de l’urbanisme, de l’ingénierie, du commercial, du juridique, du financier, de la gestion de projets et services // L’EPANI représente des missions à la fois de maîtrise d’ouvrage et de maîtrise d’œuvre en fonction des projets, en collaboration fréquente avec l’agence d’urbanisme de Lyon.

1972 EPIDA Création d’un établissement public chargé de l’aménagement de la Ville Nouvelle de L’Isle d’Abeau 23 communes 2009 Transformation de l’EPIDA en EPANI 2011 décembre, Cessation des activités de l’EPANI

Plan d’Aménagement et d’Organisation Générale PADOG, (1962-1965),

Il présentait les options ultérieures du développement périphérique de Lyon reprises dans le Schéma d’Aménagement de la Métropole Lyon-Grenoble-St Étienne

Organismes d’études d’Aménagement Métropolitaine, OREAM (1966-1983)

d’Aire

Sur la métropole Lyon-Grenoble-St Étienne, ils avaient pour mission de « définir dans un schéma directeur de l’aire métropolitaine le cadre d’aménagement des éléments la composant et préciser les moyens à mettre en œuvre en vue d’un développement concerté. »

Réalisation du SDAM, approuvé par le CIAT, 1970

Mission d’Etude de la Ville Nouvelle, MEAVN Réalisation des « Propositions », Livre Blanc, 1970

Schéma Directeur d’Aménagement et d’Urbanisme, SDAU de l’Isle d’Abeau (1966-1983)

Mise à l’étude en mars 1971 et approuvé le 10 mars 1978, ce schéma concernait 33 communes et planifiait l’ensemble du territoire pendant plus de trente ans.

http://www.epora.fr/

opérations en partenariat avec les élus et des groupements de villes.

Documents d’aménagement du territoire de la ville nouvelle

« Les Établissements Publics d’Aménagement (EPA) conduisent les


2LA COMMUNAUTÉ D’AGGLOMÉRATION, RÉINTERPRÉTATION DE L’INTERCOMMUNALITÉ

L’aménagement du territoire de la vallée de la Bourbre, riche de l’expérience de la ville nouvelle, devait se redéfinir autour d’un nouvel élément structurant, porteur d’ambitions locales et de la dynamique métropolitaine lyonnaise. Aussi, depuis le 1er janvier 2007, 21 communes le long de l’axe ouest/est de Sérézin de la Tour à St Quentin Fallavier, se sont rassemblées sous la Communauté d’Agglomération Porte de l’Isère, CAPI. Deuxième pôle urbain et économique de l’Isère, la CAPI est un vaste territoire de 96 000 habitants et 46 000 emplois rassemblant : l’ancienne ville nouvelle, des villes anciennes (Bourgoin-Jallieu) et d’autres communes plus rurales. 74

Esquisse d’un nouveau projet de territoire, en tant que communauté d’agglomération, la CAPI s’acquitte de compétences telles que : -Le Développement économique -L’Aménagement de l’espace communautaire -L’Equilibre social de l’habitat -La Politique de la Ville -La Protection et mise en valeur de l’environnement et du cadre de vie, parmi les compétences facultatives. /// L’intercommunalité s’est construite autour des éléments d’enjeux et de problématiques précédemment formulés par la DTA de l’aire métropolitaine lyonnaise et le rapport « L’Isle d’Abeau 2015 ». Une démarche de planification dans le prolongement de la méthodologie mise en place à l’époque du SDAU : poursuite de la cohérence « centralisée » indispensable ou difficulté d’adapter les fondements même de l’intercommunalité aux formulations et acteurs locaux ?

Les communautés d’agglomération sont issues d’une volonté de simplification du paysage administratif français, concrétisée en 1999 par la loi relative au renforcement et à la simplification de la coopération intercommunale, dite Loi Chevènement

« Une communauté d’agglomération

est un établissement public de coopération intercommunale à fiscalité propre, regroupant plusieurs communes formant, à la date de sa création, un ensemble de plus de 50 000 habitants d’un seul tenant et sans enclave autour d’une ou plusieurs communes centre de plus de 15 000 habitants. Par la population comme par le degré de coopération, elle se trouve à un niveau intermédiaire entre la communauté de communes et la communauté urbaine. Le seuil démographique de 15 000 habitants ne s’applique pas lorsque la communauté d’agglomération comprend le chef-lieu du département » http://www.insee.fr


LA DIRECTIVE TERRITORIALE D’AMÉNAGEMENT DE L’AIRE MÉTROPOLITAINE LYONNAISE La DTA est à la fois, un document réglementaire et un élément prospectif de programmation sur une échelle de temps de 20 ans, ses fonctions sont de « fixer les objectifs de l’Etat en matière de localisation des grandes infrastructures de transports et des grands équipements, ainsi qu’en matière de préservation des espaces naturels, des sites et des paysages » (Code de l’urbanisme, article L.111-1-1) http://www.capi-agglo.fr

2007

Création de la Communauté d’Agglomération Porte de l’Isère (CAPI)

Le territoire de la DTA : 450 000 hectares // 382 communes réparties sur les départements de l’Ain, l’Isère, la Loire et le Rhône // 2,3 millions d’habitants dont 80% de la population installée dans des unités urbaines de plus de 10 000 habitants (Cahier 10, EPIDA, Mars 2005) Sa proposition principale sur le territoire du Nord-Isère est de constituer un pôle de l’aire métropolitaine au même titre que l’agglomération de Lyon et de Saint-Etienne.

96 000 HABITANTS et 46 000 EMPLOIS sur un territoire Plus de

de

240,29 km2.

3ème intercommunalité la plus peuplée de l’Isère.

21 COMMUNES constituantes :

Badinières, Bourgoin-Jallieu, Chèzeneuve, Crachier, Domarin, Eclose, Four, La Verpillière, Les Eparres, L’Isle d’Abeau, Maubec, Meyrié, Nivolas-Vermelle, RuyMontceau, Saint Alban de Roche, Saint Quentin Fallavier, Saint Savin, Satolas et Bonce, Sérézin de la Tour, VaulxMilieu, Villefontaine.

Communes du Scot Nord Isère

Communes de la CAPI

75


ÉLABORATION ACTUELLE DE LA GOUVERNANCE INTERCOMMUNALE LA COMMUNAUTÉ D’AGGLOMÉRATION, TERRITOIRE EN REDÉFINITION

Depuis la fin de la décentralisation, l’État ne se positionne plus comme entité unique de la vision du territoire et de la réalisation de documents urbanistiques ; répartissant désormais ces compétences aux institutions régionales et locales. Un processus qui dans le cadre de l’ancien territoire de la ville nouvelle, nécessite semblerait-il encore un peu de temps. Le désengagement étant d’autant plus difficile pour l’intercommunalité et l’État, que celui-ci demeure propriétaire des 2600ha résiduels de la ZAD.

76

Le transfert de compétence dans le domaine de l’aménagement du territoire s’opère, dans le cadre d’un contrat développement 2009/2013 passé entre l’EPANI, la CAPI et l’État. Progressivement sont confiés à l’intercommunalité, compétences et dossiers de l’Établissement Public d’Aménagement, acteur principal de la ville nouvelle, ayant fermé ces portes fin 2011. Comme développé dans le tableau ci-contre, la CAPI structure l’aménagement de son territoire à travers les trois fonctions de maîtrise d’ouvrage, maîtrise d’œuvre et maîtrise foncière. /// La communauté d’agglomération prend ainsi peu à peu ses marques et se structure afin de répondre aux prospectives de ce nouveau territoire au sein duquel existe de fortes attentes de la part des pouvoirs locaux. Tous souhaitent se réapproprier enfin cet espace autrefois chaperonné par l’État et morcelé par les différentes instances de la ville nouvelle. Une attente formulée lors de l’élaboration du projet de territoire de l’Agglomération du Nord Isère par Bernard Pouyet en ces termes : « La démocratie représentative fonctionne bien lorsqu’un territoire identifié comme territoire projets, comme bassin de vie et d’emplois, a une expression, une existence politique propres. »

« La législation actuelle en matière

d’urbanisme repose sur la loi du 13 décembre 2000, dite loi « Solidarité et Renouvellement Urbains », qui crée les SCoT, anciennement dénommés « Schémas Directeurs d’Aménagement et d’Urbanisme » (SDAU) et les PLU, qui remplacent les « Plan d’Occupation des sols » (POS). » Les outils de la planification mars 2005 Agglomération Nord-Isère, Projet de territoire


MAÎTRISE D’OUVRAGE

OPÉRATIONNEL

GESTION DU FONCIER

Direction de l’aménagement de la CAPI

Société d’aménagement du Rhône aux Alpes (SARA) : SPLA,

EPORA

« La Direction de l’aménagement de la CAPI définie la stratégie et les orientations, puis délègue la mise en oeuvre à SARA »

Assure la mise en œuvre des opérations d’aménagement sur le territoire de la CAPI et de la communauté de communes des collines du Nord-Dauphiné

Un établissement public foncier (EPF) au service des stratégies fon-

« La société a pour objet la réalisation de toute opération d’aménagement, au sens du Code de l’Urbanisme.

« L’Epora met en œuvre des politiques foncières publiques, en procédant à des acquisitions foncières et immobilières et aux opérations de nature à faciliter l’usage ultérieur des terrains.

Assurer l’interface entre réflexions stratégiques, études générales et activité opérationnelle. Assurer la maîtrise d’ouvrage opérationnelle des aménagements.

Janvier 2011, Date de création

Son organisation s’articule principalement autour de trois pôles : une direction des opérations, un pôle commercial, une direction administrative et financière. »

1998 Date de création Territoires: La Loire, le Rhône (à l’exception du Grand Lyon), le Nord-Isère, le NordDrôme et le Nord-Ardèche

Juin 2011, Date de création 1er janvier 2012, Mise en service

Dans le périmètre de la CAPI : L’Établissement a signé une convention

Dans le périmètre de la CAPI: La société permet une gestion

plus souple en permettant la conduite d’études ou de travaux sans être soumise aux règles du Code Des Marchés Publics

de mandat de gestion pour le compte de l’État sur le territoire de Nord Isère.

http://www.capi-agglo.fr

Programmation urbaine

l’Epora inscrit son action dans une stratégie globale, réactualisée tous les quatre ans. son programme pluriannuel d’intervention 2009-2013 se structure autour de trois objectifs : faciliter le développement économique, construire une ville plus durable et protéger les espaces sensibles. »

Cette convention concerne les terrains de l’État hors ZAC existantes et à venir, et qui n’ont pas vocation à être cédés à la Communauté d’Agglomération Porte de l’Isère (CAPI) ou aux communes.

http://www.epora.fr/

« La Direction de l’aménagement de la CAPI permet à l’agglomération d’assumer pleinement son rôle d’autorité organisatrice dans les domaines de l’aménagement du territoire et du développement opérationnel. Elle a pour mission d’élaborer une stratégie d’aménagement harmonieuse et durables à l’échelle du territoire, d’étudier les secteurs à développer...»

Éclairer les décisions d’aujourd’hui qui produiront leurs effets à moyen et long terme.

cières des collectivités territoriales ou de l’État.

Elle exerce ses activités exclusivement pour le compte de ses actionnaires et sur le territoire des collectivités territoriales et des groupements de collectivités territoriales qui en sont membres. Elle intervient dans le cadre de concessions d’aménagement, de conventions de mandats ou d’études.

Source : Oxygène, février 2012 n°20 du journal interne de la CAPI

Acteurs de l’aménagement du territoire de la CAPI

La fin de l’EPANI, entraina un transfert du rôle d’autorité organisatrice de l’aménagement (Vision prospective et maîtrise d’ouvrage) à la CAPI, qui s’est structuré en une direction de l’aménagement

Objectifs : Stratégie et prospective

L’Établissement Public foncier de l’Ouest Rhône-Alpes

Société publique locale d’aménagement


3PORTE DE L’ISÈRE, VALLÉE URBAINE... QUEL PROJET DE TERRITOIRE ÉVOQUENT CES NOUVELLES DÉSIGNATIONS ? Tandis que la CAPI se dote peu à peu des structures administratives et opérationnelles pour répondre aux enjeux de ce nouveau territoire, vient la question des outils de planification.

78

La planification du territoire de la Communauté d’Agglomération est issue d’une première trame régionale : les contrats de développement durable (CDDRA) et les grands projets Rhône-Alpes (GPRA) axés sur le développement durable. Puis l’échelle métropolitaine, couverte par trois dispositifs : La Directive territoriale d’aménagement (DTA) qui relève d’une procédure d’État ; La RUL, association de collectivités territoriales et la démarche InterSCoT de coordination volontaire des procédures de planification territoriale animée par l’Agence d’urbanisme de l’agglomération Lyonnaise. Enfin, l’échelle départementale et locale avec pour documents principaux ceux exposés dans le tableau ci-contre. /// A l’échelle intercommunale de nombreuses thématiques autrefois problématiques communales insolubles à cette échelle, sont rassemblées (déplacements, déséquilibre sociodémographique, habitat...) et mises en cohérence dans des schémas d’agglomération (PDU, PLH...). La pertinence du périmètre de la CAPI à l’échelle de la vallée est ainsi confortée, mais cette mutualisation des ressources publics et des équipements ne constitue pas un projet de territoire, pas plus que la coordination de l’ensemble des documents et prescriptions précédentes. L’installation de la vallée urbaine par la ville nouvelle de l’Isle d’Abeau, fut aussi un ensemble de schémas d’équipements et formes urbaines, mais ils se sont élaborés autour du parti pris de la « ville nature », « la ville paysage », une identité qui sut fédérer le projet et les habitants. Quels sont donc la vision prospective et le projet de territoire élaborés par la CAPI ?


À L’ECHELLE DE LA CAPI

À L’ÉCHELLE DU NORD ISÈRE

PLU, Plans Locaux d’Urbanisme

Programme local de l’Habitat

Scot Nord Isère

« Le Plan Local d’Urbanisme est un document d’urbanisme qui, à l’échelle d’une commune ou d’un groupement de communes (EPCI), établit un projet global d’urbanisme et d’aménagement et fixe en conséquence les règles générales d’utilisation du sol sur le territoire considéré.

L302-3 : « l’établissement de coopération intercommunale délibère au moins une fois par an sur l’état de réalisation du programme local de l’habitat et son adaptation à l’évolution de la situation sociale ou démographique »

« Les Schémas de Cohérence Territoriale (SCoT) ont été créés en 2001 par la loi de solidarité et renouvellement urbain (SRU) et sont devenus l’outil de planification territoriale à l’échelle de grandes entités territoriales. Outil prospectif, il fixe également les objectifs en matière d’équilibre de l’habitat, de mixité sociale, de transport ou d’équipements »

Schéma de Cohérence Territoriale du Nord-Isère

Plan de déplacements urbains

Schéma d’aménagement et de Gestion des eaux, et le PPRI...

SCoT Nord-Isère : 94 communes et 1000 km2 dont 9 structures intercommunales constituées

Date d’arrêt du SCOT : 18 novembre 2011 A titre de comparaison SDAU de l’Isle d’Abeau : 34 communes et 400 km2.

http://www.scot-nordisere.fr/

« Institué par la Loi d’Orientation des Transports Intérieurs (LOTI) du 30 décembre 1982, le PDU est un exercice de réflexion et un outil de planification et de coordination à 10 ans des différents modes de déplacements pour mieux maîtriser l’usage de l’automobile et favoriser le développement des transports en commun et des modes alternatifs. »

http://www.capi-agglo.fr

Il comprend : - un rapport de présentation, qui contient un diagnostic et explique les choix effectués - un Projet d’Aménagement et de Développement Durable (PADD) qui définit les orientations générales d’aménagement et d’urbanisme - éventuellement, des orientations d’aménagement relatives à certains quartiers ou secteurs - un règlement et des documents graphiques, qui délimitent les zones urbaines (U), les zones à urbaniser (AU), les zones agricoles (A) et les zones naturelles et forestières (N), et fixent les règles générales »

fusion des PLH de la Ville-Nouvelle et de Bourgoin-Jallieu

http://www.developpement-durable.gouv.fr

Documents de référence pour l’Aménagement du Territoire illustration de cas, Isle d’Abeau

À L’ECHELLE DE LA COMMUNE


LE PLAN D’AMÉNAGEMENT DURABLE,

« TRANSITION DE LA « VILLE NATURE » À LA VILLE DURABLE » Les études prospectives, études générales d’urbanisme, de planification et d’aménagement du territoire dans son ensemble, étaient jusqu’alors des activités de l’EPANI. Aussi dans le contexte de cessation d’activités de l’établissement en cette fin d’année 2011, la communauté d’agglomération eut recours à son partenariat avec l’Agence d’Urbanisme de Lyon, pour se doter d’un document en mesure de « dessiner une vision d’aménagement d’ensemble de son territoire ».

80

L’objectif de ce document est de « construire une démarche prospective et stratégique pour aboutir à la réalisation d’un Projet définissant les orientations d’aménagement de l’agglomération pour les 10-15 ans à venir », et ce dans le but de « renforcer la cohérence de ses politiques publiques en matière de développement territorial (aménagement du territoire et urbanisme, transports et déplacements, environnement, habitat, activités économiques et commerciales) ». Construit autour d’une compilation de documents de planification, le PAD n’aura pour autant pas de portée réglementaire et ne présentera donc pas de prérogative sur les documents d’urbanisme locaux. Manquement auquel un PLU intercommunal pourrait répondre, une intention à très long terme que la CAPI tente d’explorer à travers ce premier travail. La CAPI souhaite que ce PAD soit issu d’une démarche itérative et co-construite. Son élaboration devra associer élus, services de la CAPI, la SPLA SARA, les acteurs institutionnels et le Conseil de Développement Nord Isère. Un rassemblement de compétences qui prenant en compte les préceptes du Grenelle 2 devrait « mettre en évidence les spécificités et l’identité du territoire », afin de proposer un « cadre d’aménagement pour les projets urbains à moyens et longs termes ».

«

Construire une démarche prospective et stratégique pour aboutir à la réalisation d’un Projet définissant les orientations d’aménagement de l’agglomération pour les 10-15 ans à venir. (...) Il définit une nouvelle base pour le développment et l’aménagement du territoire, qui permet ainsi la transition de la « ville nature » à la « ville durable » » Rapport du projet de délibération, 15 novembre 2011

Lancement du Projet d’Aménagement Durable de la CAPI

JUIN 2013 date de

Restitution

DIAGNOSTIC, de CARTES DE SCÉNARIOS ET ENJEUX, de la rédaction d’un Projet d’Aménagement durable, de CARTES DE STRATÉGIES D’AMÉNAGEMENT à différentes d’un

échelles et enfin de panneaux en vue d’une exposition itinérante à travers les communes de la

CAPI


PLANIFICATION LOCALE ET RÉGIONALE

LES PROCÉDURES CONTRACTUELLES EN COURS

DÉMARCHES THÉMATIQUES ET RÉFLEXIONS MÉTROPOLITAINES

Directive Territoriale d’aménagement

Grand projet Rhône-Alpes nord Isère

(2007-?)

(2011-2015)

Etude sur les corridors biologiques et les Espaces naturels sensibles

et le

SCoT Nord Isère (horizon 2020- 2030) Plan Climat-Energie Territorial (2011-?)

Schéma d’aménagement et de Gestion des eaux, et le PPRI Programme local de l’Habitat, PLH

Référentiel Aménagement

(en cours d’élaboration)

Schéma de développement commercial Contrat de développement durable Rhône-Alpes (2009-2015)

Schéma d’accueil des Entreprises Plan lumière

Contrat de développement Etat-CAPIEPANI Rhône-Alpes (2009-2013)

(2010-2015)

Documents de référence du pad

Etude sur les filières agricoles

Opération collective « Partenaires pour l’eau » concernant le bassin de la Bourbre

Plan de déplacements urbains, PDU (2010-2020)

Plan Locaux d’Urbanisme

LE PROJET D’AMÉNAGEMENT DURABLE, PAD

LE PLU INTERCOMMUNAL


diagnostic L’INTERCOMMUNALITÉ ET LE PROJET DE TERRITOIRE L’intercommunalité entreprise par l’État dans le contexte des villes nouvelles, présente le paradoxe d’installer des territoires urbains dont l’ampleur impose une vision intercommunale alors que les projets reposent essentiellement sur une administration centrale impliquant trop peu les élus et structures locales. Une intercommunalité à demi-teinte, qui à l’Isle d’Abeau s’exprima par un régression progressive du périmètre de l’Agglomération Nouvelle et un éloignement des prospectives et indications du SDAU par le développement individuel des communes.

82

Depuis, la décentralisation, la politique d’aménagement et de développement durable des territoires (loi Voynet 1999, loi Chevènement 1999, loi Gayssot 2000) et la fin des Opérations d’Intérêt National des Villes Nouvelles, préparèrent une nouvelle vision intercommunale. Opportunité que saisirent les communes de la vallée, se rassemblant de nouveau par la Communauté d’Agglomération des Portes de l’Isère. Pour autant, l’héritage de l’Histoire de la ville nouvelle, l’étalement de la forme polynucléaire, la présence au moins foncière de l’État et les intérêts individuels ayant vicié le projet initial sont autant d’éléments instables sur lesquels repose aujourd’hui cette intercommunalité. ///// Si la ville nouvelle de l’Isle d’Abeau fut une esquisse d’intercommunalité, son propos de « ville campagne » eut le mérite d’assurer une certaine cohésion à la vallée urbaine. Se fédérer par le paysage, un parti pris ayant fait l’originalité et l’identité de ce territoire dont la poursuite par le PAD, représenterait une interprétation des préceptes du développement durable et un véritable projet de territoire dans lequel devrait s’exprimer pleinement la démocratie représentative et participative.

« Être un élément structurant de

l’agglomération du Nord Isère, dont l’émergence contribuera à renforcer l’organisation territoriale de la métropole lyonnaise. Cet objectif passe nécessairement par la recomposition de la coopération intercommunale dans le cadre d’un périmètre du Syndicat d’Agglomération Nouvelle (SAN) élargi, au moins à Bourgoin-Jallieu » Thierry Kaeppelin

30 de l’Isle d’Abeau: Regards d’experts, Paroles d’élus Cahier n°5, février 2003


83

Le bâtiment de la CAPI, architecture de l’époque de la ville nouvelle avec la vallée en toile de fond


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