Bertrand Coquin
UP 3: Les marais salants, paysage amphibien.
Les salines, bassins d’évaporation et de production du sel.
Micro-relief, digues des salines Salines abandonnés, Salicorne, plante bio-indicavégétation spontanée trice de milieu halophile.
Ile de
tefois nuancée par la mise en place d’une politique favorisant la reprise et le maintien des salicultures. Leur enfrichement marque la mutation paysagère des années 50. Le fiers d’Ars est un paysage d’une exceptionnelle richesse, dessinée par la géométrie de ces bassins, rythmée par les marais, terre d’accueil d’une flore et faune protégées. C’est un paysage qui se retrouve au cœur des dynamiques productives, environnementales et touristiques. Exposés aux assauts de la mer c’est un milieu fragile,menaçant l’équilibre homme-nature. L’enfrichement des marais salants, demande à se positionner sur leurs statuts, intérêts paysagers. Canal d’acheminement, appelé «étiers», dirigé vers les vasières.
Paysage «non accessible», accès aux salines privée.
Ars-en-Ré
Lecture de paysage - 25km²- A6-2
Ré
UP 3: Identité paysagère Rétaise. Les marais salants signent l’identité paysagère Rétaise, la sédimentation des sols, par le biais de la terre de Bri, le dépôt naturel d’alluvions argileux a permis l’exploitation du sel. Au XII on parle de premiesr marais salants, l’essor de la saliculture apparaît toutefois au XIX à cette période les marais salants occupent 20 % du paysage insulaire soit 1550 ha, elle en comptait 120 en 1990, 240 aujourd’hui .A partir de 1850 les parcelles peu à peu abandonnées, les levées protégeant les bassins sont envahis par la mer. Cet abandon progressif des marais amorce une modification du paysage, d’enfrichement, aujourd’hui encore cette dynamique persiste, tou-
L’ Ilôt d’Ars Pays des salines
On distingue un paysage accessible, celui des pistes cyclables, du paysage observable, des salines (parcelle privée), de la réserve naturel des Lilleau des Neige.
Au nord du Golfe de Gascogne, l’île de Ré s’étend au large des côtes Atlantiques, non loin de la Rochelle (à l’ouest) en Charente-Maritime. Ces 85km² de terres sur l’océan se trouvent compris entre le pertuis Breton (nord) et le pertuis d’Antioche (sud). C’est une île plate, un relief culminant à moins de 20 m, la terre et l’eau y sont étroitement liées, contribuant par réverbération à cette luminosité si singulière. Elle est formée par trois îlots, reliés artificiellement par l’homme, à l’Est Saint-Martin ; la partie la plus large, la plus cultivée et la plus fertile lorsque la terre groie ne s’est pas recouverte de sable. Se dessinent alors de longues lignes, celles des vignes, des cultures maraîchères et des boisements de pins. A l’Ouest l’îlot d’Ars, tenu par un simple isthme ,c’est le paradis des oiseaux, mais aussi le domaine de la terre de bri, une argile grise et compacte qui a colmaté le fier d’Ars. Entre les deux, la presqu’île de Loix, une simple route entre les salines mène vers cette partie la plus isolée et paisible de l’île. Les 25km² de territoire étudiés se situent sur l’îlot d’Ars, morceau de territoire simplement relié par l’isthme du Martray, qui concentre les différents éléments emblématiques de ce paysage Rétais. On y observe ainsi la succession de ces paysages; plages de sable, forêts de pins, parcelles de vignes et cultures maraîchères, villages blancs et marais salants. Cette partie de territoire est l’illustration parfaite de la fragilité, de la complexité et de la richesse des paysages de l’île. Une fragilité du cordon dunaire, misE à l’épreuve constamment à la fois par les vents mais aussi par le piétinement excessif de l’homme. La complexité; des «flous» qui s’opèrent entre le paysage ouvert d’une agriculture (vignoble, maraîchage) qui disparaît, qui s’en-friche, et un paysage urbain, fermé qui s’étend. Enfin c’est la richesse de la réserve naturelle de Lilleau des Niges, des marais salants, une agriculture traditionnelle tournée vers l’océan, vers le large.
Système de vannes, l’eau de mer est admise lors des grandes marais.
La Rochelle
Ars-en-Ré
Estran rocheux
Car te des unités paysagères. UP1: Les fragiles paysages des côtes.
Le Griveau
Piste cyclabe
UP2: La frange active.
Digue
Pertuis d’Antioche
Les enjeux.
Le Chabot
Réserve naturelle de Lilleau des Niges
La Tricherie L’enfrichement issuedu mitage agricole des années 50 a laissé de la disponibilité foncière, rapidement reprise par une urbanisation de tourisme de masse dont le Grignon est un exemple. Si aujourd’hui cette urbanisation a été stoppée pour préserver l’île, l’enfrichement continue. C’est une situation paysagère ou le milieu «naturel», la plaine agricole et les marais se ferment, et où les villes autrefois denses et compactes s’étalent, allant même parfois à s’unifier ce qui remet en question l’horizontalité traditionnelle, ce paysage «de pleins et deliés» comme le relève le SCOT. Ce phénomène observable à l’échelle de l’île, interroge sur l’orientation paysagère à prendre face à cet enfrichement, quels statuts donnés à cet enjeu, une menace pour patrimoine paysager ? Ou, les premiers pas vers un paysage nouveau, qui demande à être observé, conseillé et accompagné ?
Le Griveau
Parcelles de vignes
Forêt domaniale de la Combe à l’Eau
Boisement de Pins
Etats actuel de l’urbanisation La Tricherie
Micro relief / Talus des marais salants
Système dunaire
Dynamique d’enfrichement
UP3: Les marais salants, le paysage amphibien.
Forêt Domaniale de la Combe à l’Eau
Lit du Fiers d’Ars
Village en tas
Forces éoliènes, érosion.
Fiers d’Ars
Le Grignon
Ars-en-Ré
Etalement urbain
Le Grignon
Ars-en-Ré
Réunion des bourgs
Les Moulins
Sources Persée.fr-Louis Papy-L’île de Ré (Etude de géographie humaine). Nadège DOUCET- Ile de Ré entre conservation et développements-TPFE. SCOT de l’Ile de Ré-2012. Petite histoire de l’île de Ré-David Canard. Observatoire des paysages-Photographies. Etude pour l’aménagement de la frange cotière-Commune de Sainte-Marie-de-Rée-Phytolab.
N
Ce territoire emblématique des paysages de l’île de Ré se compose de trois unités paysagères, trois franges. Le fragile paysage de côtes, tourné vers l’Océan, peu tourné vers l’intérieur de l’Ile, les boisements de pinèdes constituent leurs épaisseurs. La frange active, cœur de l’île formée de paysages de vigne et de cultures maraîchère à la périphérie de village tas. La relation que la ville établit avec son milieu naturel semble toutefois plus complexe. Enfin troisième unité paysagère, les marais salants, un patrimoine, une figure paysagère emblématique pour Ré.
UP 2: Les paysages contrastés de la frange active
UP 1: Le fragile paysage de côte.
UP 2.1: La plaine agricole étendue et ouverte.
UP 1.1: La dune ouverte vers le large. Le littoral Rétais se caractérise par son irrégularité, entre la côte «abritée» au nord et la côte «sauvage» au sud de l’île. Sur cette façade sud, la dune est orientée vers le large, vers le pertuis d’Antioche. C’est un paysage, où l’estran tantôt sableux tantôt rocheux laisse la place à des plages de sable surmontées par le cordon dunaire seule proéminence visible au loin, des 4 coins de l’Île. Cette partie, cette frange autrefois source économique via les écluses à poissons et la pêche, est aujourd’hui un lieu d’intérêt touristique puissant, mais plus que jamais fragile et menaPertuis d’Antioche, sucession estran rocheux et sableux.
Ganivelle, clôture de protection de la dune.
cé. C’est un milieu fragile, prit «en étaux», à la fois par les dynamiques naturelles d’érosion et de poussées des sable, les raz de marée ou vimer ont déjà frappé la côte par le passé, de l’autre une dynamique de tourisme de masse, des campings installés au cœur de la pinède, parfois même sur la dune. Si les mesures restrictives en matière d’urbanisation interdisant un quelconque développement aujourd’hui, la restauration et préservation de ce milieu est une condition à la survie de ce paysage insulaire.
De le Griveau à Ars-en-Ré la plaine agricole est composée de vignobles et de cultures maraîchères pour l’essentiel qui constituent le paysage des abords de bourgs. C’est un territoire d’horizontalité suggéré par l’océan, les rangs de vignes et les marais salants au loin, l’ensemble offre un paysage de panorama.La structuration paysagère met en évidence son terroir, le rapport de la terre aux hommes, le finage et son organisation y sont ainsi encore très nettement visibles. On peut parler de configuration aréolaire, l’habitat au centre, l’«ager» (les champs cultivés) de vignes et de maraîchages, les marais salants, et la «sylva» à l’extérieur.
Anémomorphose, forêt domeniale,de pins de protection.
Dune blanche, strate herbacée fixative (Oyat, Oeillet des dunes, Panicaut maritime,..)
Un paysage qui présente à la fois un finage lié à la pomme de terre AOP, mais aussi aux vins de pays, à savoir le Pineau et le Cognac. C’est une terre calcaire ou argilo-calcaires recouverte de sable éolien et nourrie d’ alluvions marines. Cette partie de territoire parle le mieux de ce paysage emblématique Rétais par son ouverture. Témoin du passé, les parcelles en friche au cœur de ce paysage ouvert, attestent de l’abandon progressif des agriculteurs, moins viable économiquement.
Saint-Clémentdes-Baleines.
Boisements
Etalements urbains, le Chabot, la Tricherie Cultures maraîchères
Parcelles de vignes
Façades blanches
Fiers d’Ars
Chemin de gauche, voie cyclabe.
Accès aménager à la plage.
UP 1: Le fragile paysage de côte.
UP 2: Les paysages contrastés de la frange active UP 2.2: Des bourgs dense et ressérés.
UP 1.2: L’arrière dune, frange forestière.
La frange forestière , c’est l’ensemble de la forêt domaniale de la Combe à l’Eau, une «épaisseur» qui comprend la forêt de protection et la dune grise. C’est un paysage bosselé, de «podium» ou de «Peu» (le Peu Naud, le Peu du Guet) et de Combe sur lequel les allemands avaient installé une série
de blockhaus (notamment la batterie KORA Karola, une tour défense). Ici les arbres pionniers sous l’action du vent ont un port en drapeau. Une succession de creux et de bosses aujourd’hui couverts de pins, autrefois étendue de sable. Sur cette arrière dune, les rangs de pins plantés, issus d’un long processus de défense des rivages amorcé depuis plusieurs siècles, s’étendent jusqu’à la plaine, formant une limite, «un délié». Au 16 siècle, on parle d’abord de digues de pierres et de bois, puis des digues de pierres sèches et du fascinage hollandais, parfois plus modestement, on tente par de simples talus de terre de bri renforcés par des blocs de terre , de contenir l’océan. Ce n’est qu’en 1840 que les pinèdes, de pins maritimes sont plantées, ces grands aménagements coïncident avec le départ de population (notamment avant et après la
WWI) et donc des cultures non remplacées propices aux pinèdes. Ici c’est ne seulement qu’en 1950,que les piènde sont plantée, à la même époque, A partir de 1950, l’île abandonne son activité primaire pour se tourner vers le tourisme de masse, en résulte un grand de nombre de camping, des ventes de terrain, dont l’urbanisation du Grignon est un exemple. Au sein même de ces forêts protectrices, l’existence de campings (camping de «la Combe à l’eau») et leur légitimité remet en question la volonté de préservé les dunes. La limite très géométrique de ces espaces, forme des pleins et des déliés effacés parfois par une végétation spontanée tournée vers la plaine, due au non renouvellement des pinèdes. Si ce phénomène est plus présent dans la partie sud de l’île cet impact commence à se faire ressentir sur l’îlot d’Ars.
Dune grise, des Peu et Combes au cotés de la forêt de protection de pins.
Dune embryonnaire, dune blanche, ganivelle et blockaus aux cotés de l’Oyat.
L’arrière dune, les campings au coeur des pinèdes qui s’enfriche, et de la dune.
C’est un paysage urbain, constitué tantôt d’un habitat résidentiel individuel tantôt secondaire.Villages ou hameaux, la morphologie urbaine, se présente pour le centre historique en tas, étroite et compacte, les maisons s’agglutinent les unes aux autres. Les bourgs comme ceux de Arsen-Ré et de la Tricherie, le Chabot et le Griveau résultent des contraintes générées par la géographie et le climat, d’un milieu insulaire hostile (face au invasion depuis le Moyen-Age, face au tempêtes). En périphérie on observe une seconde «couronne» plus souple constituée des campings,de parcelles privées et de résidences secondaires.
Celle- ci témoigne du phénomène d’étalements urbain qui résulte du tournant touristique pris par l’île au début du 20ème siècle. Ce paysage s’agrémentent de témoins architecturaux, d’anciennes pratiques, les moulins de la Boire, le phare (au sud de Ars) mais aussi la typologie du batî à l’intérieur des bourgs. Ce paysage est connecté l’un à l’autre par un réseau viaire dont des vestiges de voies romaines témoignent de sa logique et son efficacité. La départementale D735 qui traverse toute l’île du nord au sud, autrefois bordée d’arbres aujourd’hui ouverte sur le «large». Les dynamiques touristiques, entre autre, ont amené le trio de hameaux, la Tricherie-le Chabot-le Griveau à ne former bientôt plus qu’un seul et même ensemble .Ces urbanités se sont ouvertes vers la plaine agricole depuis les 1950, en résultent des situations paysagères comme celle du Grignon. Aujourd’hui réglementés, ce sont les aménagements des espaces privés qui mettent en question l’horizontalité, les panoramas de ce paysage, vers quelle orientation paysagère se dirige t-on ?
En combinant les parcelles privées,les résidences et les campings, il en ressort souvent un sentiment fort d’exclusivité lié à une importante “privatisation” du paysage entretenu par le végétal.
Morphologie intérieur, le réseau de venelles qui structure les bourg.
1950
2015
Un paysage dense et compact au centre des bourgs, qui s’ouvre sur la plaine par l’étalement urbain, qui parfois ce rencontre Saint Clément-des-Baleines.