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PROJET DE FIN D’ETUDES (PFE)
Stratégie de réenchantement de la vallée de la Risle, franges, rives et lisières.
Auteur Coquin, Bertrand
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26 février 2018
FRANGES, RIVES ET LISIÈRES PFE-Février 2018 - Ecole nationale supérieure d’architecture et de paysage de Bordeaux Bertrand Coquin
GÉNÈSE DU PROJET Le diplôme tient ses origines dans l’appel à projet « Vallée Habitées » du CAUE 27, lancé fin 2015 après avoir répondu à l’A.M.I « Paysages, Territoires, Transitions » lancé par le ministère de l’Écologie, du Développement Durable et de l’Énergie visant à sélectionner des territoires et des équipes à même de travailler sur les problématiques de transitions énergétiques et écologiques dans une situation de reconquête des paysages en déprise. Ce programme de recherche-actions sur trois 3 ans, est présenté comme une opportunité de recherche et d’engagement. J’ai ainsi souhaité proposer mon propre engagement sur la reconquête de ces vallées. « Parce que les délaissés sont non rentables, parce qu’ils ne valent réellement plus rien, il faut les extraire de ces cycles et leur donner une autre rentabilité, écologique, sociale, symbolique » (Romain PARIS, La valeur des délaissés, Paroles constructives, Construire autrement, Patrick BOUCHAIN, 2008)
SITE CLASSÉ DU MARAIS VERNIER Forêt domaniale de Bretonne
PONT-AUDEMER / 9 008 hab
Forêt domaniale de Montfort-sur-Risle X”
RE
NT “ VE
EU CR
MONTFORT / 750 hab
BRIONNE / 4 326 hab
BERNAY / 10 435 hab
BEAUMONT / 3 012 hab
Forêt domaniale de Beaumont
ENTRE VALLÉE ET PLATEAU FIGURE TERRITORIALE Les paysages du département de l’Eure peuvent se décomposer entre en 3 grandes formes singulières. Les vallées de l’Eure, au contact direct de l’agglomération francilienne. Le plateau du Neubourg, en plein coeur du département, sous l’influence de Rouen et de Evreux. Enfin bocage de la vallée de la Risle, directement rattaché au Havre par le Pont de Normandie. (CAUE 27, 2013). La trame urbaine de l’Eure est caractérisée par ce maillage dense d’espaces urbains situés en vallée qui polarisait les secteurs agricoles des plateaux voisins. L’évolution des paysages eurois est liée aux mutations économiques qu’a connu le département puis au processus de périurbanisation produit par les grandes agglomérations de Paris, Rouen et Le Havre. Cette périurbanisation difficilement maîtrisable a impacté les communes accessibles et bien desservies des plateaux agricoles. Dans le même temps, le développement des bourgs de vallées a été stoppé par une désindustrialisation que l’économie résidentielle n’a pas relayée. En l’absence d’alternatives économiques fiables, la population a maintenant désinvesti ces lieux et les actions de protection et de renaturation ne suffisent pas à recréer l’attractivité d’un paysage réellement habité et entretenu par des acteurs locaux
ENTRE VALLÉE ET PLATEAU, UNE ATTRACTIVITÉ EN BALANCE
les vallées de l’Eure
la vallée de la Risle
Historiquement, ce territoire s’est structuré à partir d’une opposition duelle plateaux / vallées : les plateaux, dépourvus de ressources en eau stable restaient voués à l’agriculture et à la sylviculture, les vallées centralisaient l’essentiel du développement urbain, commercial, mais surtout industriel. À partir de 1950-60, la tertiarisation du travail et les transformations d’un secteur industriel, de textile et de métallurgie, modifie la pérennité d’une partie de ces usines. Certaines d’entre elles ont alors connu plusieurs reconversions pour finalement être délaissés ces dernières décennies. Les travaux d’adduction d’eau et l’accès à la mobilité facile ont également rompu, puis inversé, cet équilibre millénaire entre vallée et plateau. Aujourd’hui, de ces transformations subsistent des creux et « poches » d’usures sur le territoire. (CAUE 27).
CADRE DE TRAVAIL RESTREINT AU “VENTRE CREUX” Du constat de délaissement, né un choix de cibler les limites d’application d’une stratégie de projet. On se focalise ici sur une zone ponctuelle entre Montfort-sur-Risle et la commune de Brionne, dans la partie aval de la vallée de la Risle. C’est un morceau de territoire entredeux pôles d’attraction, aux populations plus importantes, connecté au Havre et à l’estuaire pour Pont-Audemer, vers l’Orne et Paris (voie directe SCNF) pour Bernay. Un cadre qui se pose également aux bords de deux EPCI, un choix qui vient soumettre un projet au-delà des gouvernances actuelles. Ce choix n’exclut cependant pas un aller-retour dans les échelles, de l’analyse aux propositions de projets, la stratégie se veut être un engagement ciblé sur des cas d’études, mais au service d’une quête d’attractivité de la vallée de la Risle. Dans cette situation de déprise dont le CAUE 27, accompagné de partenaires issus à la fois de la recherche, d’acteurs locaux et notamment d’élus est à l’initiative du programme de recherche action “vallée-habitée”. L’objectif afficher pour les 3 ans du programme : Engager une nouvelle manière de penser et d’habiter ces lieux et ces paysages, en ménageant ce qu’ils sont et leur environnement sur le long terme.
Carte du territoire / “Ventre creux” 4
VUE DE BEAUMONT-LE-ROGER LES BOURGS LINÉAIRE DE LA VALLÉE DE LA RISLE
VALLÉE DE LA RISLE DES BOURGS NICHÉS DANS LA VALLÉE > Partie amont : vallée étroite et peu habitée, partie aval : vallée large et habité > Un coteau abrupt boisé > Une implantation de villes en pied de coteau, “ville nichée”, puis une trame urbaine
UN FOND DE VALLÉE DE PRAIRIES HUMIDES > Des prairies humides bocagères > Une rivière sinueuse qui forme des îlots occupés par d’anciennes industries > Une ripisylve épaisse le long de la Risle, des berges privatisées
LES BOURGS LINÉAIRES, UNE DYNAMIQUE ACCÉLÉRÉE PAR L’EXTENSION PAVILLONNAIRE > Paysage pavillonnaire comme obstacle > Un parcellaire d’origine en lanière jardinée, tourné vers la rivière > les habitants ne s’installent plus et d’autres partent, -les logements se vident et certains se dégradent, -les commerces ont du mal à tenir et ferment.
Implantation stratégique sur les coteaux au Moyen-âge Un lit de rivière exploitée par l’industrie textile et métalurgique
Un pavillonaire à l’assaut des versants et des plateaux
BLOC-DIAG ÉLEMENT DE COMPOSITION DU PAYSAGE
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VUE DE LA RISLE ET DE L’USINE NESTLÉ-PURINA UN PATSAGE INDUSTRIELLE TOUJOUR PRÉSENT
RÉENCHANTEMENT DE LA VALLÉE DÉMARCHE DE PROJET Le réenchantement de la vallée est une démarche de projet qui vise à développer et expérimenter des hypothèses de projet parfois fantasque au service d’une quête d’attractivité. Une recherche animée par des entrevues avec le CAUE 27 comme un échange autour de mon investissement associé à celui des élus et des acteurs mobilisés autour du programme « vallée-habitée ». C’est tenter d’apporter des réponses sur les leviers d’actions à activer pour passer d’une situation de déprise à attractive ? Quelles sont les ressources du territoire à identifier et pour quels projets ?
Exploration d’un territoire désigné en déprise, et inventaire des leviers d’actions possibles On fixe pour objectif de développer à partir de l’exploration du territoire des intuitions sur des lieux et des composantes du territoire tout en s’appropriant les dynamiques en cours et antérieures. Par le biais d’inventaire des friches industrielles de la vallée de la Risle, de l’exploration des sites classés, on forge une première orientation de travail. Moment clé dans la démarche, on associe alors la quête d’attractivité aux réemplois de lieux délaissés, sous exploités, inaccessibles.
Élaboration d’une stratégie sur des lieux identifiés, 3 lieux pour 3 actes fondateurs du réenchantement de la vallée de la Risle Dans un second temps, on fait le choix de déployer une stratégie de manière dispersée sur le territoire et non comme un plan global d’actions. Faire des hypothèses sur 3 lieux identifiés, des situations paysagères hétérogènes et d’y associer des intuitions et des engagements. C’est révéler des paysages attractifs, localisables, mais isolés, parfois devenu anecdotiques..
Proposition d’intention de projet Apporter une traduction illustrée du réenchantement, en combinant fantasmes de transformations et propositions techniques. Des actions non-exhaustives mais ciblées sur des lieux délimités.
Les lisières industrielles, paysage insulaire en friche Développer l’idée selon laquelle les lisières, ossatures traditionnelles de bourg de l’Eure trouvent ici, en vallée de la Risle une singularité sans égale. Il s’agit alors de démontrer que ces sites, en chapelet le long des méandres de la rivière, peuvent être le lieu de fantasme pour un nouveau cadre de vie. Un lieu désigné comme solution aux enjeux de déplacement, de nouveaux rapports à la rivière, nouveau mode de vie singulier. Phase d’illustration du projet sur la situation de la commune de Brionne et de ses sites industriels délaissés, lauréate de l’appel à projet du CAUE 27.
Partager un engagement, dialogue autour du projet. Itinérance en vallée de la Risle. C’est l’étape 1 de la mise en œuvre de la stratégie de réenchantement de la vallée. S’appuyer sur cette trajectoire industrielle, comme un lien entre chaque commune, pour mobiliser les acteurs publics à l’écoute, dialogues et débats autour de ces engagements. 8
STRATÉGIE DE RÉENCHANTEMENT LA FRANGE BOISÉE
VUE DEPUIS LES COTEAUX DE MONTFORT-SUR-RISLE LES CLAIRIÈRES DE LA FORÊT S’OUVRENT SUR LA VALLÉE
S’appuyer sur le “déjà là comme levier d’action, clairières agricoles, implantation stratégique du moyen-âge.
UN DOMAINE FORESTIER CLASSÉ, POTENTIEL SOUS-EXPLOITÉ SOLLICITER LA FRANGE BOISÉE DE MONTFORT, SE SAISIR DE L’AMBIANCE FORESTIÈRE Parmi les leviers à activés dans la quête d’attractivité, le domaine forestier de Montfort sur Risle se présente comme une pièce verte représentative de la partie boisée de la vallée, de ces grands parcs forestiers qui coiffent le haut des coteaux. Son exploration montre une situation de surplomb depuis des clairières agricoles exploitée au Moyen-Âge comme en attestent les ruines du château. Dans cette démarche qu’est le réenchantement de la vallée, la forêt de Montfort est inscrite sur les grandes routes de randonnée, elle entre en contact à la fois avec la vallée, le bourg et le plateau. Dans ce cas d’étude, on fait le constat d’absence de véritable lieu d’observation des grands composants du paysage, de co-visibilité entre les coteaux, d’un espace de connexion avec le plateau attractif. Ainsi, on observe la non-exploitation d’un site classé, là où d’autres villes, sur le territoire, on sut mettre leurs paysages forestiers au service d’un cadre attractif.
Forêt domaniale
Versant et lisière de forêt
Site inscrit Bec-Héllouin
Rond de Beuvron
MONTFORT-SUR-RISLE
Ruine du chateau Les Bruyères
Le Franc Manoir
135 m
Risle 30 m
BLOC DIAGRAMME FRANGE BOISÉE de Montfort sur Risle
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UNE SITUATION DE SURPLOMB MAIS DES ÉCHANGES RESTREINT AVEC LE PAYSAGE DE LA VALLÉE
Des espaces aujourd’hui agricoles (généralement prairies ou blé) menacé par une urbanisation extensive à l’assaut des versants.
VUE SUR LES BAS DE COTEAU PRATIQUE AGRICOLE MENACÉ PAR L’URBANISATION
RACONTER UNE NOUVELLE HISTOIRE VALLÉE-COTEAU-PLATEAU LA FRANGE BOISÉE La démarche de réenchantement de la vallée porte un engagement sur le “déjà là”, comme situation paysagère relevée et levier d’action qui vient guider chacun des actes de la stratégie. En ce sens, le domaine forestier de Montfort, espace classé, traversé, en surplomb de la vallée, mais qui offre peu de situation de mise en scène du paysage devient un lieu clé à solliciter. Par des interventions simples, le projet s’attache à désenclaver cet espace, pour le raccrocher au village et au plateau, établir des « ponts » entre les paysages attractifs, que sont notamment les versants et les clairières. En quête d’attractivité, il faut renouveler l’attachement et la découverte des paysages de la vallée par la marche « in situ », par l’observation dans un espace au croisement de multiples sentiers. Plus globalement, c’est une stratégie qui tente de prolonger l’attractivité observée des bourgs du plateau vers la vallée.
légende Mise en valeur des clairières et utilisation de la situation de surplomb au service d’un attachement aux paysages de la vallée Aller au-delà des limites domaniale, prise en compte des menaces sur les versants et les lisières du domaine, paysage à inclure dans la démarche de projet
Espace forestier privé Forêt domaniale de Montfort-sur-Risle
CARTE ENJEUX Frange boisée classé, mais sous exploitée, entre vallée et plateau 13
Site classé Vallée de la Risle
Site classé du Vallon d’Authou
Site en cours de classement Vallée du Bec-Hellouin
UN NOUVEL ATTACHEMENT AU PAYSAGE ENTRE CLAIRIÈRES ET BELVÉDÈRES SUR LA RISLE AXONOMÉTRIE Montfort-sur-Risle
Belvédère
TRAVERSER LES CLAIRIÈRES, OFFRIR DES VUES SUR LA VALLÉE
A COURT TERME
UN SENTIER SUR LE COTEAU
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BELVÉDÈRE SUR LES RUINES DU CHATEAU
PRINCIPES D’INTERVENTIONS > UNE DÉMARCHE EN DEUX TEMPS Aire de bivouac
Cheminement mixte Cohabitation parcelles agricole et chemin touristique
1. S’inspirer de l’implantation stratégique du Moyen-âge : À court terme, la proposition s’appuie sur la tradition moyenâgeuse de s’implanter sur le haut du coteau pour observer la vallée à partir d’un nouveau parcours qui exploite pleinement le site classé. Il s’agit ainsi de mettre en scène par la marche : prairies humides en fond de vallée, clairières sur le coteau et openfieds des plateaux. 2. Préserver et gérer des pratiques agricoles : À long terme, c’est mettre un frein à l’urbanisation des abords du domaine forestier, notamment des pieds de coteau. S’appuyer sur les politiques publiques de classement du domaine forestier pour maintenir ce paysage agricole attractif aux abords.
A LONG TERME
GESTION AGRO-FORESTIÈRE POUR PRÉSERVER LA TRADITION AGRICOLE AUX ABORDS Aujourd’hui : urbanisation sur le bas dU coteau
Demain : préservation par les près-verger
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LA RISLE ET SES BERGES
VUE LA PLACE DE MONTFORT ACCÈS DIFFICILE À LA RIVIÈRE DANS LA VALLÉE
Des espaces aujourd’hui agricoles ( généralement prairies ou blé) menacé par une urbanisation extensive à l’assaut des versants.
Élément centrale dans la quête d’attractivité, la privatisation et l’inaccessibilité à la Risle est un enjeu majeur.
VUE LA PROMENADE DE LA RISLE-BRIONNE UNE VIE LOCALE À RECENTRER AUTOUR DE L’EAU
Multiplier les usages, et les formes de dÊplacement autour de la rivière.
UNE RIVIÈRE DIFFICILEMENT ACCESSIBLE
POUR UN USAGE QUOTIDIEN ET TOURISTIQUE TOURNÉ VERS LA RISLE
On parle d’une rivière comme un élément charmeur, fondateur du relief, des courbes d’une vallée, de ces pratiques, de l’implantation des villes. Ici en vallée de Risle, forcé de constater, que celle-ci est trop souvent difficile à atteindre. Dans la vallée, les espaces publics des villes, leurs usages et la vie quotidienne qui les animent, tournent le dos à la rivière au profit d’espaces privés, agricoles ou résidentiels. Les remblais de voies ferrées, les cultures, ou les parcelles privées en lanières en bords de Risle, sont autant d’éléments qui participent à son inaccessibilité. Face à ces obstacles, ce rapport à la vie à la rivière au quotidien, l’eau devient un élément majeur à un intégrer au réenchantement. Il s’agit d’y voir un potentiel en dormance à réactiver, de proposer alors des continuités de déplacement proche de l’eau de contourner et remodeler cette traditionnelle privatisation des terres qui longent la Risle, et d’exploiter pleinement les berges publiques au cœur des villages. PRIVATISATION DE LA RISLE ET DES BERGES DANS LA VALLÉE
DANS LES BOURGS
Voie ferrré Glos-Honfleur
Forêt domaniale Site classé-Vallée de la Risle
Site classé-Vallon d’Authou
CONNECTER LES ITINÉRAIRES
Site inscrit Bec-Héllouin
Montfort-sur-Risle Promenade de la Risle Glos-sur-Risle
Pont-Authou Bec-Hellouin Authou
BLOC DIAGRAMME ITINÉRAIRES EN FOND DE VALLÉE
Sites classés Espaces publics proche de la Risle
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Brionne
VUE SUR LA VOIE FERRÉ MONTFORT HONFLEUR UN ITINÉRAIRE QUI LONGE LA RISLE, PROJET DE DÉPLACEMENT
RECENTRER LA VIE LOCALE ET SES DÉPLACEMENTS AUTOUR DE L’EAU LA RISLE ET SES BERGES L’exploration menée à la fois entre les villages et aux seins de ces derniers a donc montré que tenter de rejoindre la Risle n’est pas chose facile. En conséquence, il s’agit de placer le chapitre « mobilité » comme le second acte de la stratégie de réenchantement. Le projet associe ici la perte d’attractivité de la vallée, à la difficile accessibilité de la rivière et propose en ce sens de recentrer la vie locale autour de l’eau, et tout particulièrement au sein des villes. La forte privatisation des terres qui longent la rivière et l’absence de continuité de déplacement doux le long de la Risle apparaît comme l’enjeu majeur. À l’échelle des villages, la démarche de projet identifie des lieux publiques clés dans le renouvellement du rapport à l’eau. Créer de nouveaux espaces animés tourner vers et au-dessus de la rivière sur l’ancienne voie ferrée qui devient alors un trajet quotidien au côté de la Risle, où l’on ose le retour de la baignade. À une échelle élargie, il faut raccrocher la vallée aux grands itinéraires touristiques, et offrir des moyens de déplacement sur la rivière ; autrement dit la navigation pour contourner le problème d’inaccessibilité.
légende Offrir des continuités de déplacements, d’itinérance dans la vallée depuis les axes touristiques de la Région et le plus proche de la Risle, s’appuyer sur les phénomènes de slow-tourisme Exploiter des situations lieux sous-exploités dans leurs rapports à l’eau en ville / Ancienne ligne sncf Glos-Honfleur / la promenade de la Risle, Brionne La Risle et ses berges privatiser par l’agriculture et l’habitats Espace animés, jalonement à connecter
CARTE ENJEUX 23
Quels parcours et jalonnements le long et au-dessus CARTE ENJEUX d’une rivière aujourd’hui inaccessible ?
RÉHABILITER L’ANCIENNE VOIE FERRÉE, UN PARCOURS LE LONG DES RIVES, DES JALONNEMENTS SUR LA RISLE AXONOMÉTRIE Montfort-sur-Risle
SE BAIGNER REJOINDRE LES ÉTANGS
PAUSE DU MIDI WAGON COMMERCE ITINÉRANT
REJOINDRE HONFLEUR À VÉLO
PRINCIPES D’INTERVENTIONS
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À l’échelle des bourgs, on souhaite ré-investir un tracé en cœur de vallée, l’ancienne voie ferrée reliant Glos-sur-Risle à Honfleur. C’est un tracé qui bénéficie encore aujourd’hui de ces anciennes passerelles ferroviaires au-dessus de la rivière ainsi que d’un cheminement qui longe à la fois des sites fréquentés quotidiennement (usine Nestlé Purina), des hameaux, de l’autre. C’est une voie d’accès d’une rive à l’autre de Saint-Philbert-sur-Risle aux étangs de Montfort. D’un coté un parcours au-dessus de la Risle pour des déplacements quotidiens, de l’autre des haltes publiques, récréatives. Offrir la possibilité de pêcher, se baigner, manger, se déplacer, se détendre, sur une légère situation de surplomb, aux côté de la Risle et à côté de son village, de son usine. Nourrir le fantasme de l’esprit rural, imaginer un wagon itinérant offrant ces services sur le chemin de fer, louer un vélo et rejoindre Honfleur, partir se baigner dans les étangs.
HALTES VÉLOS (PARCOURS VÉLOROUTE)
TRAVERSER-D’UNE RIVE À L’AUTRE
SE CONNECTER AU RÉSEAU DE PARCOURS VÉLO DE LA VALLÉE
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LES LISIÈRES INDUSTRIELLES
VUE DEPUIS LES COTEAUX DE MONTFORT-SUR-RISLE LES CLAIRIÈRES DE LA FORÊT S’OUVRE SUR LA VALLÉE
UNE TRAJECTOIRE INDUSTRIELLE DÉLAISSÉE RÉINVESTIR LES LISIÈRES INDUSTRIELLES, PAYSAGE INSULAIRE À RÉVÉLER Parmi les récits possibles sur la vallée de la Risle, c’est celui de l’industrialisation que l’on choisit de retenir. C’est une période faste qui écrit jusque dans les années 50 une trajectoire commune et répétée dans les bourgs de la vallée. De Rugle à Pont-Audemer, l’inventaire des friches montre un chapelet d’anciennes filatures, de forges, de fonderies qui viennent régulièrement dessinées des îles bordées par la Risle qu’ils exploitent. Celles-ci sont alors inscrites dans les lisières, figures de l’ossature des bourgs de l’Eure. Les lisières sont des lieux d’aménités rurales autant présentent sur les plateaux que dans les vallées, elles s’associent aux bocages et aux terres cultivées. La particularité des lisières de la vallée de la Risle tient dans cette vocation industrielle. En amont comme en aval, les méandres de la Risle épousent ces îlots de terre sur lesquels est implanté une usine, en entrée comme en sortie de bourg. L’influence de cette trajectoire dépasse ces îlots pour établir des “poches” de quartiers ouvriers et d’anciennes demeures de directeurs en brique. L’ensemble construit une image ouvrière dans une vallée qui au premier regard se distingue paradoxalement par son paysage de prairies bocagères. La stratégie de réenchantement doit par le prisme de cette relation passée, oubliée et délaissée que symbolise la friche industrielle, ré-investir ces lisières industrielles, péri-rurale des villages. C’est une opportunité offerte de renouveler le cadre de vie dans la vallée à partir d’un récit et de forme paysagère attractive.
SCHÉMAS ÎLES INDUSTRIELLE
Sa tio n d’ épur at i on Mo n tfo r t - s ur - R i s l e
Us in e G eor gi a P ac i f i c Br io n n e
F r i c he du M ou l i n Pr i e u r M ont f or t - s ur - R i sl e
F r i c he SIR ET B r i onne
Îl e Jo l y M o n tfo r t- su r - R i sl e
M o u l i n d e s M a n g e a nts Po n t- Au th o u
U si n e EN D U PAC K
TRAJECTOIRECARTE INDUSTRIELLE ENJEUX RÉCIT D’UN INVENTAIRE DE FRICHES 29
PONT-AUDEMER
BRIONNE
BERNAY
BEAUMONT LE ROGER
RUGLES
TRAJECTOIRE INDUSTRIELLE ET INSULAIRE POUR CADRE DE VIE LES LISIÈRES Ce passé ouvrier, cette trajectoire industrielle commune, partagée et fédératrice par sa répétition dans les communes, est la plus intime avec la rivière. L’inventaire fait émerger une vraie singularité de paysage, mais qui est aujourd’hui à l’état de désuétude, caché et oublier. La construction des bourgs s’est tourné les versants et aujourd’hui le modèle pavillonnaire part à l’assaut des plateaux délaissant ces lisières devenues banales, oubliant leur qualité et notamment leurs rapports à l’eau. Développer l’idée d’un réenchantement par le paysage, c’est être en mesure de proposer un cadre attractif fondé sur la singularité que représentent ces îles. Plus que la réhabilitation de ces usines on souhaite voir ces îles comme des “sas” de passage d’une rive à l’autre, d’un quartier au centre bourg de la situation actuelle à un paysage rêvé. Il faut ainsi retrouver la lisibilité de ce paysage insulaire, proposer son désenclavement pour l’accrocher au bourg et imaginer son habitabilité comme fantasme de projet. L’ensemble des intentions se veut être une proposition de renouvellement des usages et des déplacement avec la rivière, de l’organisation de la ville avec son paysage et de lisibilité de ces singularités. Cette proposition localisée sur la commune de Brionne, mais qui cherche à démontrer l’importance de ces îles pour la vallée.
légende Retrouver et révéler un paysage insulaire fabriquer au 19ème, réhabiliter des sites en désuétude pour nourrir un rêve de vivre sur une île Établir à nouveau des liens avec les lisières, désenclaver la ville et l’organiser le long de la rivière.
Préserver les versants et plateaux de l’assaut pavillonnaire Anciennes infrastructures industrielles, implantées sur les bords de Risle
CARTE ENJEUX 31
Quelles image pour ce chapelet d’îles industrielle, bordés par la Risle, dans la lisière des bourgs ?
RETROUVER UN PAYSAGE INSULAIRE “HABITER” SUR UNE ÎLE DANS LA VALLÉE AXONOMÉTRIE BRIONNE
Friche S.I.M
+
+
Friche SIRET
USINE GEORGIA PACIFIC
HABITER UNE ÎLE UN POTENTIEL FONCIER DANS LES FRICHES
4 33
DES USAGES TRANSITOIRES RETROUVER DES LIENS AVEC LA RISLE
RENDRE LISIBLE CE PAYSAGE INSULAIRE
2
DESENCLAVER LES ÎLOTS, SE CONNECTER À LA VILLE
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PRINCIPES D’INTERVENTIONS > Paysage insulaire à nouveau lisible. On souhaite retrouver la lecture des formes en îlots des lisières de la Risle, parfois dissimuler par l’infrastructure routière qui la traverse (D 438), ou lorsque la rivière s’échappe sous les routes (Boulevard Eugène Marie). Il s’agit donc de limiter ces interruptions, notamment des dessertes secondaire par un contournement routiers et nouvelle entrée de ville. Il faut également faire resurgir l’eau lorsque disparaît, et mettre en avant cette Risle canalisée, ces berges aménager au 19e. Cette image industrielle et insulaire doit révéler des formes oublier.
RETROUVER L’INSULARITÉ DES LISIÈRES INDUSTRIELLE
1 SUPPRIMER LES DESSERTES SECONDAIRE DE LA D 438
ALLER À L’ÉCOLETRAVERSER L’ÎLE
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REJOINDRE LE SUPERMARCHÉ TRAVERSER L’ÎLE
VUE DES PRAIRIES EN LISIÈRE INDUSTRIELLE
PRINCIPES D’INTERVENTIONS >Désenclaver les îlots et se connecter à la ville Aujourd’hui du fait de la vocation uniquement industrielle, délaissée et privée des friches, ces lisières se retrouvent isolées et déconnectées du centre bourgs. Par un chapelet de passerelles, il faut proposer de rejoindre une rive à l’autre, viabiliser les accès piétons à chacune de ces îles, en somme de rendre de la verticalité à la ville, le long de la Risle. >Habiter une île Cultiver l’image rêvée de l’île et de l’eau qui la borde comme un espace habitable privilégié, un cadre de vie attractif. La trame urbaine se veut selon le parcellaire en lanière traditionnel, offrant un passage public, des usages mixtes résidentielles et commerciales tournés vers la rivière. Établir un quartier insulaire mais partagé, comme une continuité des berges de la ville.
ATELIER DE PRODUCTION M ENUISERIE-CHARPENTERIEEBENISTERIE VITRINE ARTISANAT DES ACTIVITÉS LOCALE
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2
SE DEPLACER SUR LES QUAIS
HABITER L’ÎLE
BERGE-PASSERRELLE SE CONNECTER AU RESTE DE LA VILLE
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VUE DE LA FRICHE SIRET-BRIONNE UN DÉJÀ LA SUR LEQUEL S’APPUYER
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PRINCIPES D’INTERVENTIONS > Des usages transitoires, retrouver le lien à la Risle Développer des usages à partir de ce qui est aujourd’hui interdit, oublier, impossible ou improbable. C’est-à-dire, oser la baignade, contourner la privatisation par la navigation, initier un retour des cultures fruitières en lanière, rendre submersible une partie de la rive pour sensibiliser au rythme de l’eau et ainsi atténuer les berges artificielles.
SE DÉTENDRE
JARDINER / CULTIVER
PROLONGER JUSQU’AU LAC
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LA PROMENADE DE LA RISLE-BRIONNE UN RAPPORT À L’EAU BANALISÉ
BIBLIOGRAPHIE La biorégion urbaine-Petit traité sur le territoire bien commun, ETEROTOPIA FRANCE / rhizome, 2014. A.MAGNAGHI P.BOUCHAIN, Construire autrement, “La valeur des délaissés, R.PARIS” édition ACTES SUD, 2006 Urbanités et biodiversités, entre villes fertilles et campagnes urbaines quelle place pour la biodiversité-espace rural / projet saptial vol 4, sous la direction de V.BRADEL, publication de l’unversité de Saint Étienne, collection école national supérieur d’architecture de Saint-Étienne, 2016. La densification résidentielle au service du renouvellement urbain, filières, stratégies et outils, sous la direction de A.Touati et J.Crozy préface éric charmes, « déqualification des friches industrielles et densification des zones d’activités par le logement » la documentation française, 2015, R.LINOSSIER. Ruralités et métropolisation, a la recherche d’une équité territoriale, sous la direction de J.Sery et F.Saunier, préface F.Fendrich Publication « la foret des délaissés » l’atelier édition Insitut Français de l’architecture, 2000, directions de l’ouvrage atelier, F.LACLOCHE, G.CLÉMENT, R.PARIS, ADF Publication “Lisières vivantes, comment habiter les bourgs de l’Eure ?”, CAUE 27, 2013. Profils paysans, l’approche, le quotidien, la vie moderne, série de 3 film documentaire de R.DEPARDON, 2001 à 2008. Itiniative “la grande traversée” dans le cadre de “traversées et escales” qui accompagen le projet de revalorisation de la vallée de la Vilaine. IAUR (Institut d’aménagement et d’urbanisme de Rennes, http://valleedelavilaine.fr/#/
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