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Tourisme
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Ëaëfi&lElâDurance :omme à l'époque...
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. Le radeau est construit directement sur la rive avec des troncs de mélèze et de sapin. Du bois bien sec à la flottabilité 2. Pour lier les troncs entre eux, les radeliers utilisent des cordes en noisetier qu'ils ont
et à la résistance par{aites aux chocs.
fabriquées. 3. Ces bÛchefons passionnés manient aussi bien la haehe gue la rarne. Des savoir-faire qui iraversent le temps.
proximité de Saint-Clément, dans les Hautes-
fL atp"r, I'équipage d'une étrange embarcation ^ s'apprête à larguer les amarres. À ses pieds, les rives
démontés et le bois revendu. Sapins, épicéas et mélèzes haut-alpins ont ainsi été largement utilisés pour la construction et le chauffage ou transformés
de la Durance, rivière de montagne qui naît
dans les arsenaux maritimes royaux.
à
Montgenèvre et se jette dans le Rhône. Son navire d'un autre temps est un simple radeau, exacte réplique des embarcations qu'utilisaient jadis les radeliers
pour
descendre le bois des montagnes vers le Sud. " Le bois était alors aussi important que notre pétrole,, explique Denis Furestier, historien et président de l'association des Radeliers de la Durance. Du Moyen Âge au xxe siècle, Ia Durance était le seul moyen de faire transiter les lourdes pièces de bois vers la Méditenanée. Arrivés à destination, les radeaux éTaieît
Un r^*ôtier disparu,
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" Cette activité a permis à ma famille d'arriver à une sorte de promotion sociale,, témoigneJean Seinturlier, descendant de ces voyageurs de rivière. . C'étaient des marchands de bois qui se sont rapidement élevés socialement, confirme Denis Furestier. Nombre de leurs familles ont acheté des commerces à Marseille. , Le chemin de fer fera peu à peu disparaître le métier
et la pratique serait tombée dans l'oubli si une
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b, Pour mettrê à l'eau ces paquebots de bois qui pèsent entre 5 et 6 tonnes, une bonne dizaine d'hommes trempe la chemise. À l'aide de solides perches, ils font glisser le radeau sur des troncs posés au sol.
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rsË bande de passionnés ne l'avait remise à flot. Denis Furestier a créé son association en 1993 et au printemps, ses membres revivent la descente de la Durance. Gilet noir, chemise blanche, foulard rouge, chapeau... le jour J, l'équipage en tenue d'époque s'élance pour une descente sportive d'une heure et demie. Quatre hommes manceuvrent les rames arrière, deux la rame aÿaît,le chef, au milieu, donne les instructions: " À droite devant, derrière, à droite tout le monde ! , Ses ordres restent très sommaires. Les manæuvres sont délicates et les chutes étaieît,
autrefois, souvent fatales. Avec les équipements modernes, seul demeure le plaisir de naviguer à travers le temps. r
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Uavant du radeau s'erifonce dans les f tumultueux...
æ ". les spectateurs etiennent leur ssttffle,
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aucLine perte à déplorer,
les radèliers sont tous là!
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