Une étape avant de partir

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Etudiant: Guillaume BESNIER

Juin à Septembre 2013 Bordeaux

Maitre de stage: Guillaume LOMP

UNE ÉTAPE AVANT DE PARTIR... Stage de Fin d’Etudes chez Exit Paysagistes Associés

Ecole Nationale Supérieure de la Nature et du Paysage


Remerciements Les premiers vont bien entendu vers Guillaume et Claire pour m’avoir permis de réaliser ce stage dans leur agence. Un grand Merci à Guillaume pour l’optimisme et la confiance qu’il m’a accordé, à sa folie et son expérience qui m’ont ouvert d’autres possibles. Merci à Florian, Joannie, Pedro, et Sylvie pour leur accueil et leur collaboration tout au long de cet été 2013. À Noémie, Florence et Gérard, je leur dois un grand merci pour l’accueil sur Bordeaux et leur soutien au quotidien. A mon école, pour ce parcours incroyable de cinq années qui tire bientôt à sa fin, je lui offre ma reconnaissance. Aoüt 2013


Résumé Suite à mon diplôme ayant pour sujet la basse vallée maraichère des Jalles à Bordeaux, j’ai choisi de réaliser mon stage de fin d’études chez Exit Paysagistes. C’est une agence dirigée par Guillaume Lomp et Claire Gilot, paysagistes DPLG, et qui a été créée initialement à Paris en 2003. Aujourd’hui ils sont installés à Bordeaux, après avoir gagné un concours à Mont de Marsan pour la rénovation des berges de la Midouze. A ces deux chefs de projets s’ajoutent une assistante de direction, un employé au statut d’autoentrepreneur et des stagiaires (2 voir 3). J’ai intégré l’agence à partir du mois de Juin 2013 jusqu’au mois de septembre de la même année. J’ai été amené durant cette période à participer à des concours (Gradignan et Rungis) à faire des recherches (55.000 ha pour la Nature) et effectuer des mises à jour du site internet. L’ambiance agréable de l’agence et les relations sympathiques que j’ai entretenu avec mes collègues ont ajouté une plus value humaine à ce stage déjà fort enrichissant. Mon investissement et mes compétences m’ont permis de participer à un concours supplémentaire au mois d’Août à Lavit de Lomagne (82) pour un centre d’accueil pour personnes porteur de handicap. Ce stage restera pour moi le souvenir positif et rempli d’optimisme, d’une étape fondamentale entre ma vie d’étudiant et ma vie professionnelle.

221 mots

Abstract After graduating with the subject of the lower vegetable valley of Jalles in Bordeaux, I chose to do my internship studies in Exit Landscape architects. It is an company headed by Guillaume Lomp and Claire Gilot, landscape architects DPLG, which was originally been created in Paris in 2003. Today they are located in Bordeaux, after winning a course in Mont de Marsan for the renovation of Midouze’s banks. With these two project managers there is an executive assistant, an employee with a contractor status and trainees (2 or 3). I joined the company from the month of June 2013 until September of the same year. I have during this period of time participate in contests (Gradignan and Rungis), done researches (55,000 ha for Nature) and perform updates for the website. The pleasant ambience of the company and the nice relationships I have kept with my colleagues have added a more human value to this stage already full of benefits. My investment and my skills have allowed me to participate in an additional competition in August in Lavit de Lomagne (64) for a reception center for disabled persons. This course will remain for me positive memories and filled with optimism, a fundamental step between my student life and my professional life.

207 words



SOMMAIRE INTRODUCTION........................................................................................7 1_EXIT PAYSAGISTES...............................................................................8 1.1_Rencontre...................................................................................10 1.2_Références................................................................................20 2_INVESTISSEMENT...............................................................................24 2.1_Gradignan..................................................................................26 2.2_Le MIN de Rungis......................................................................34 2.3_Travaux annexes........................................................................40 A SUIVRE...................................................................................................45 BIBLIOGRAPHIE.....................................................................................46 ANNEXES..................................................................................................47


Hier Utrecht...

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...aujourd’hui Bordeaux

INTRODUCTION Pourquoi Bordeaux? Pourquoi Exit paysagistes? Après tout j’aurai pu choisir de partir à l’autre bout du monde pour cet ultime stage de fin d’étude… Mais j’ai préféré l’inscrire dans la continuité de mon sujet de diplôme1.

1. Entre urbain et Agridole, imaginer des osmoses fertiles_Basse vallée des Jalles à Bordeaux

Comme une suite logique d’un choix pris il y a déjà un an, celui d’Exit était aussi lié au concours des 55.000ha pour la nature auquel l’agence participe. Je souhaitais que les connaissances acquises à propos de la métropole girondine puisse être mis à profit d’une agence située dans l’agglomération. Des Pays-Bas l’année précédente, je ressentais aussi le besoin de m’immerger dans une agence Française. Une opportunité de pouvoir mieux embrasser le métier de Paysagiste, au travers des pratiques, des usages, mais aussi des enjeux (financiers, constitution d’équipes) auquel nous sommes moins confronté dans un pays étranger. Dans la première partie j’explique ce qu’est l’agence, les origines de sa création, ses projets, ses objectifs, pour ensuite rendre compte dans une seconde partie des travaux pour lesquels j’ai travaillé. Voici mon expérience chez Exit Paysagistes. Bonne lecture.

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1-EXIT PAYS


PARTIE

SAGISTES 1-EXIT PAYSAGISTES 9


1.1_RENCONTRE

1. Interview réalisé le 1er Juillet 2013. A noter que Claire Gilot, également co-gérante, n’éiait pas présente lors de cette interview car elle était en congé de maternité.

Les présentations m’ennuient. Elles dressent trop souvent un état des lieux chrirurgical des faits et des personnes qui ne rend pas compte de la réalité. Pour m’extirper de cet académisme, je propose au lecteur une immersion au sein de l’agence EXIT, au travers d’une interiew que j’ai réalisé avec Guillaume Lomp, l’un des deux co-gérants1. Les paroles rapportées permettent de saisir à la fois la personnalité de Guillaume, mais aussi de son agence. Elles rendent compte de manière sous-jacente le contexte et la réalité d’une agence de paysage en 2013, ses réussites, ses difficultés et ses ambitions...

PARCOURS Guillaume Besnier_Plasticien d’origine, paysagiste ensuite, peux-tu expliquer en quelques phrases ton immersion dans le monde professionnel du paysage? Guillaume Lomp_Déjà pour moi ça toujours été une certitude que je voulais faire des études avec une dimension artistique ou manuelle. Mes parents ont fait les arts appliqués et à ce moment là les arts appliqués étaient dans l’actuel musée Picasso. Chez eux il y avait un grand meuble à plans avec des rendus de façade d’architecture peint au pinceau, lavis, tu vois en quinze couches avec des reliefs mortels. Moi, j’ai toujours vu ça, ça m’a toujours terriblement attiré et je savais que je finirais aux arts appliqués comme papa maman! Ce que j’ai fait, dans une section qui traitait de la peinture, du volume et de l’espace: plasticien d’environnement architectural. Une section au sein de laquelle j’ai comme même pas appris grand chose. Je me suis vraiment éclaté en mise à niveau et après par la suite c’était vraiment pas un enseignement construit. Je sais pas du tout ce que j’ai CARTE D’IDENTITÉ DE L’AGENCE Date de création: 2003 Implantation:Paris puis Bordeaux (2011) Statut juridique: SARL avec deux co-gérants Personnel: 1 salarié (assistante de direction), 1 autoentrepreneur et 3 stagiaires Chiffre d’affaire annuel en 2012: 272.950euros HT Distinctions: Lauréate des Jeunes Paysagistes de 2006

EXIT

ORGANIGRAMME DE L’AGENCE EXIT ET DE SES PARTENAIRES

Cogérance et chefs de projets

Assitante de Direction

Claire Gilot & Guillaume Lomp

Sylvie Dao Duc

Stagiaires paysagistes

Architecte d.p.l.g, assitant projet

Pedro Jesus Asencio Merino

Joannie Boussarie (hépia) Florian Prouteau (INH) Guillaume Besnier (ENSNP)

BET Infrastructure

Architectes urbanistes

Lancereau et Meyniel Loci Anima,... Sociologues

Techni’cité J2C Ingénierie,...

PARTENAIRES Concepteur lumière

Bénédicte Lataulade Daniel Mandouze

Agence ON Agence Anne Bureau,...

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Ecologues

Biodiversita O.G.E, ...


1_EXIT PAYSAGISTES / Rencontre

appris aux arts appliqués … si ce n’est en gros que l’on avait à peu près le droit de faire tout ce que l’on voulait. On a touché des millions de choses. On avait absolument aucune pédagogie, aucun cadre, aucun objectif. On savait pas pourquoi on faisait les choses, on les faisait sans bien comprendre et ça ne devait pas être inutile... J’ai fait deux ans de BTS plasticien de l’environnement sans quand même jamais parler de paysage! Le paysage, ce que cela pouvait être, les fondements d’un projet, c’était totalement étranger à la formation, sûrement pour revendiquer la plus grande liberté de l’artiste qui était un peu...l’artiste génial quoi! Qui savait tout par lui même, qui n’avait pas grand chose à apprendre de ce qui se passait en dehors de lui puisque tout venait de lui.

“Je pense que c’est un métier où il faut être ambitieux, voir un peu orgueilleux, voir prétentieux. ça vaut le coup de dire que l’on a des choses à proposer.

Bon c’était pas une formation qui me correspondait et en fait je me suis intéressé au paysage car tout simplement après les arts appliqués je ne voyais pas quel était le prolongement possible pour ces études là. Et puis je me suis rendu compte qu’il y avait pas mal de gars qui sortaient de mon école et qui s’orientaient vers les études de l’école de Versailles, donc j’ai fait ça et là je me suis bien éclaté! C’était des super belles années! J’ai compris tout d’un coup que je pouvais donner du sens à ce que j’aimais faire auparavant gratuitement.

... Et la question c’était?...

B_...à propos de ton immersion dans le monde professionnel?

2. Le MIN est Gradignan sont deux concours pour lesquels j’ai travaillé et qui vont être explicité dans la deuxième partie de ce rapport. Voir page 24

L_Oui. Donc moi je pense que c’est un métier où il faut être ambitieux, voir un peu orgueilleux, voir prétentieux. Ça vaut le coup de dire que l’on a des choses à proposer. Je pense aussi que c’est un boulot d’auteur, c’est à dire que l’on peux pas très longtemps être paysagiste pour les autres. Tu vois là tu bosses sur le MIN, sur Gradignan,2 mais peut-être une ou deux fois tu t’es dit: ”Ah, franchement c’est bien ce qu’il fait, je vais le faire. Mais moi j’aurai quand même pas tout à fait fait pareil.”

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Et ça tu peux le gober une, deux, trois fois et en veillissant tu le gobes de moins en moins facilement. Tu as envie de voir ce que ça donnerait si toimême tu le faisais, si toi-même tu avais le choix de donner cinq mètres de plus à ces espaces là, dix de moins, tracer en diagonale plutôt qu’en perpendiculaire. C’est pour cela que l’on a un jour ou l’autre tous été conduit à devenir “auteur indépendant”, à signer ce que l’on fait pour en être totalement responsable, sur toutes les dimensions.

“J’ai toujours été totalement libre et ça c’est ce que je recherchais en me mettant tout de suite en libéral

En fait, moi, ça m’est venu très très tôt. J’ai travaillé pour l’ONF entre la deuxième et la troisième année de l’école avec des gens que je trouvais très mauvais. J’avais pas envie de sortir de l’école et reproduire l’idée. Je pensais que j’étais très très fort et donc j’avais pas envie de travailler pour des mauvais… Tout ça est très faux parce qu’évidemment je savais rien faire en sortant de l’école et que j’avais tout à apprendre. Comme je suis pas passé par une agence ça m’a pris énormément de temps et que j’ai du faire des conneries tu vois. Mais en même temps j’ai pas du tout souffert de pas pouvoir faire. J’ai jamais souffert du moment où: “ah! si c’était moi, si je pouvais bosser quatre heures de moins, dix heures de plus ou faire différemment...“ J’ai toujours été totalement libre et ça c’est ce que je recherchais en me mettant tout de suite en libéral au sortir de l’école, ça c’est clair. Mais je pense que c’est pas forcément un bon calcul parceque tu apprends pas mal en travaillant dans une agence. Mais voilà je pense que le petit risque c’est que ça peut être desséchant aussi. C’est pas que des moments de pur bonheurs quand même. On doit avaler deux trois couleuvres. C’est assez éprouvant, assez fatiguant. Il y a par jours des millions de contentations et des millions de petites déceptions. Ou bien c’est l’inverse? C’est des montagnes russes tout le temps B_Comment as-tu orienté ta pratique de perspectivite vers la maitrise d’oeuvre? L_C’est surtout qu’en sortant de l’école je pouvais pas être maitre d’oeuvre

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1_EXIT PAYSAGISTES / Rencontre

3.Espace Naturel Sensible

et j’avais plus facilement accès à la commande de perspectives qu’aux projets d’espace public. C’était pas mal car ça m’a permit de rencontrer des paysagistes, de discuter avec eux, de voir quels étaient leur projets même de voir ce qu’était la vie des agences, c’était pas mal. Et puis une grande liberté des horaires. Un perspectiviste dans un mois il bosse dix jours, dix jours comme un chien mais ça permet de gérer son temps comme on veux c’est quand même assez génial. Mais bon après c’est pas satisfaisant car les projets sont pas extraordinaires. J’ai commencé comme ça et puis en parallèle je répondais aux appels d’offre pour gagner des maitrises d’oeuvres. Et puis un jour il y en a un qui est tombé. B_tu étais avec quelqu’un d’autre ou tout seul? L_Pour Marcoussis j’étais tout seul. Il y a eu un ENS3 avec une fille de ma promo et puis après on a progressivement commencé à travailler avec Claire même si on partageait pas les projets, on répondait souvent ensemble.

EXIT B_Comment avez-vous mis en place EXIT Paysagistes? L_En fait moi je me suis mis tout de suite en libéral et Claire a travaillé deux ou trois ans comme salarié. Ça se passait bien mais elle est partie pour des histoires de tensions qui peuvent souvent arriver au sein d’une agence. Puis on a commencé à répondre ensemble, elle a quitté l’agence et monté une société. J’étais co-gérant de cette société puis qu’une société c’est deux personnes et c’était mieux que ce soit moi. Mais je faisais rien dans sa société. Elle répondait à des appels d’offre et moi aussi de mon côté, on était concurrents. Au début c’est rigolo et puis après non, c’est un peu débile car c’est une dépense d’énergie assez importante l’un contre l’autre, donc ça, on a un peu arrêté! (rires) Par contre elle ne travaillait pas sous le nom d’EXIT car elle partageait son local avec une fille de sa promo qui s’appelait Daphné Mandel. Elle travaillait sous le nom _GILOT/MANDEL_ mais c’était pas une structure. Claire avait la société EXIT qu’elle partageait avec moi d’un côté et Daphné de l’autre avec son statut de libéral. Le nom sous lequel elles ont eu les AJAP c’était GILOT/

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MANDEL, pas du tout EXIT. De temps en temps c’était Claire qui était mandataire sous le nom d’EXIT et parfois Daphné. De mon côté c’était “Guillaume Lomp”, je travaillais pas du tout sous le nom d’EXIT. Il y a un moment où on a trouvé ça un peu bête d’avoir deux statuts et un peu cher aussi. Au moment où Daphné est parti à Hong Kong, on a travaillé uniquement sous le nom d’EXIT mais chacun de son côté dans des locaux différents parceque l’on avait pas forcément envie de travailler 24h/24 dans la même pièce. Et puis aussi envie de profiter du travail pour rencontrer du monde. Lorsque l’on a déménagé sur Bordeaux, on a rassemblé finalement nos books, nos matériels, nos classeurs, nos collaborateurs. B_Pourquoi Claire n’est plus avec Daphné Mandel? L_C’est parcequ’elle a suivi son mari à Hong Kong. Non, non, il s’est rien passé elles s’entendaient très bien. Si Daphné était resté à Paris elles auraient continué et j’aurai pas travaillé avec Claire, c’est sûr. B_et vous seriez jamais venu à Bordeaux. L_on sait pas… en tout cas j’aurai pas bossé avec Claire dans EXIT. J’avais pas tellement ma place, elles étaient bien toutes les deux, j’avais pas de raison de rappliquer. Ça aurait été autre chose…. B_Sur votre site internet vous expliquez qu’EXIT intervient sur une large diversité d’échelle et, une grande variété de site, y a-til une marque de fabrique, sinon une approche particulière? L_Non je crois pas… Une marque de fabrique?… Déjà ces différents rapports d’échelles c’est franchement le fruit du hasard. On aurait pu candidater toute notre vie sur des parcs et jardins et jamais en avoir. Il y a des paysagistes qui travaillent seulement avec des architectes, c’est pas parce qu’ils l’ont choisi c’est aussi peut être parce qu’ils n’ont jamais été pris pour de la grande dimension. Être spécialisé sur le milieu urbain c’est pas un choix, c’est tombé comme cela, c’est des appels d’offres que l’on a reçu. Peut-être que dans dix ans on aura plus de références, on pourra se spécialiser vers un domaine plus qu’un autre mais pour l’instant tous les domaines nous intéressent; et le fait d’être varié c’est tant mieux mais c’est vraiment le hasard. Alors après “marque de fabrique”?…

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1_EXIT PAYSAGISTES / Rencontre B_Est-ce que tu dirais que vous avez une approche particulière? L_Je pense que notre façon de faire du paysage est très commune aux autres agences de paysagistes… En fait ça fait douze ans que l’on travaille mais c’est rien du tout! On a dû livrer une dizaine de projets, tu fais pas une marque de fabrique avec dix projets!. Dix projets gagnés et quarante concours perdus. Dix projets pour faire une “marque” ça n’existe pas. J’aimerai bien mais si tu regardes notre site et si tu regardes d’autres sites de personnes de ma génération tu peux échanger les références non? B_Je sais pas L_tu crois pas? Je pense que c’est plus tard. Je pense que lorsque tu regardes un projet de Corajoud, peut-être que je pourrais dire que c’est du Corajoud. Parce que je pense qu’il commence à avoir une certaine maturité. Je pense qu’il y a un truc nickel sur le jeux des échelles. Il fait des choses à l’échelle et ça c’est un peu ça spécialité. Après tu peux reconnaitre des Coulon parce que c’est la même peinture et le même mobilier. Tu peux reconnaitre pas mal de paysagistes parce que c’est de la répétition. Mais des paysagistes que tu peux reconnaitre par la qualité des espaces ou par une identité particulière dans les espaces c’est compliqué. Tu en vois toi? B_Je pense plus à la manière d’appréhender le projet. Il y a des gens qui ont un angle d’attaque qui est toujours le même, je sais pas si c’est bien mais ça se reconnait. L_Je tiens beaucoup à la dimension plastique des choses tu l’as bien vu. Pour moi il y a une forte correspondance entre la qualité physique du geste que tu peux établir sur une feuille en reliant des points les uns avec les autres par un tracé; la cohérence physique que tu peux mettre en place sur un plan a un rapport direct avec la cohérence spatiale que tu peux vivre sur l’espace une fois qu’il est construit. Si ta main ne peux pas se déplacer librement sur un plan je pense que ton corps ne peux pas se déplacer librement dans l’espace. Je pense qu’il y a un lien de cet ordre là.

“Je pense que notre façon de faire du paysage est très commune aux autres agences de paysagistes

“Si ta main ne peux pas se déplacer librement sur un plan je pense que ton corps ne peux pas se déplacer librement dans l’espace. Il y a un lien de cet ordre là.

Alors après tu vois je pense que l’on travaille pas de la même façon avec Claire. Je dirais même que non. Je ne sais pas exactement comment elle travaille. Par exemple il y a des gens qui sont passé à l’agence et qui nous disent que l’on travaille pas de la même façon. En fait j’aimerai bien voir comment travaillent les autres, c’est ça qu’il faudrait faire. B_Pour avoir travaillé avec toi sur Gradignan,je voulais savoir si cet aspect plastique était primordial pour chaque projet? L_Ah oui oui. mais tu vois il n’y a que toi qui peux me dire ça. Et il y d’autres choses comme cela que tu as pas vu ailleurs, chez d’autres paysagistes? B_En fait je crois que ça dépend des personnes et pas des agences. Par exemple chez OKRA, au Pays-Bas il y a des personnes qui fonctionnent de façon très pragmatique et d’autres qui s’attardent plus sur les sensations, un arbre, une texture, un matériau. Je pense que ça dépend des personnes, du coup ma question sur la marque de fabrique est un peu fausse. Pour avoir posé la même question chez OKRA, ils m’ont répondu qu’ils n’avaient pas non plus d’approche particulière. C’est intéressant car on se rend compte finalement que les agences essaient au maximum de se différencier, mais le langage emprunté est exactement le même. L_Après moi je lutte contre ça. Je suis persuadé que dans notre recherche profonde de développer des projets spécifiques, qui surtout marquent de la différence avant de marquer autre chose, on a beaucoup de mal à faire

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différemment de son voisin. On lit les même magazines on écoute les même infos. Même quand on développe un langage plastique on est déçu de se rendre compte au rendu que les langages sont similaires. Et pour moi ça relève plutôt de l’échec tant que l’on a pas réalisé dans l’espace ce qui correspond véritablement à la force de l’esquisse initiale. Maintenant il y a deux trois projets que je voudrais bien voir prochainement en chantier. Je pense que “Lormont” peux être différent. Je cherche beaucoup de foisonnement, je cherche beaucoup de bordel. Je pense que l’on a beaucoup instauré de règles, de minimalisme, de choses très très propres très bien faites, très maitrisées. Je sais pas si je vais pouvoir le faire, si les perspectives sont comme cela et que les plans que j’ai dessiné, les plantations les matériaux vont organiser quelque chose de très lisse.

“Je cherche beaucoup de foisonnement, je cherche beaucoup de bordel.

4. Dialogue compétitif des 55.000 ha pour la nature organisé par la CUB en 2012

5.”La métropole du vivant” titre développé par le groupement BeCitizen dont fait partie Exit

B_Quels ont été les projets les plus marquants? L_Les 55K4 B_Pourquoi? L_Parce qu’il est fondamental. Ça devrait être le premier sujet que l’on aborde. C’est à cette échelle là que ça se joue. B_Qu’est ce qui se joue? L_La présence du vivant sur un territoire. C’est pas une question de plan de plantation de jardin, je crois pas. Peu-être au final, mais d’abord il y a une échelle bien plus grande et bien plus intéressante. B_Pour toi le projet des 55k est le seul qui ai pu te contenter jusqu’à présent? L_Oui je crois. En plus la CUB posait une question très naïve: “55.000 ha pour la nature”. J’ai commencé par faire un travail sémantique. On avait au départ une idée très précise de ce qu’il fallait faire et plus tu réfléchissais à la question, plus tu réfléchissais aux mots, et plus tu te rendais compte qu’il fallait revenir à la base. Qu’est-que la nature? Tout le monde y met n’importe quoi et du coup on s’est demandé quel est le bon mot pour parler de ce qui porte à notre sens “la nature” et on est arrivé à “vivant”5. On s’est penché sur les spécificités du vivant, pourquoi ça serait bien d’utiliser le vivant? Tu vois d’une façon complètement naïve. Et bien ça, on a jamais eu autant de liberté par rapport à cette question là, on avait toujours au fond de nous cet acquis que le végétal s’est bien sans que l’on sache vraiment pourquoi. et ça je pense que ce boulot j’aurai dû le faire il y a longtemps. B_Quels sont les projets que vous mettez le plus en avant? Pourquoi? L_On les mets avant par rapport aux sujets des candidatures. On les mets en avant parce qu’ils se sont bien passés, qu’on les a mené jusqu’au bout, qu’on a livré et que la maitrise d’ouvrage est contente. C’est beaucoup plus satisfaisant que de se faire la guerre durant toute la phase de chantier. B_Quels projets par exemple? L_On aime beaucoup Mont de Marsan, Villeurbanne, Lormont qui se passent très très bien. Et puis on a acquis une maturité. Ton trait il est plus mature. Au bout de la centième fois il est beaucoup mieux que le premier, mais ça c’est juste le temps qui fait ça, il n’y a rien d’autre. Nos derniers projets sont beaucoup mieux dessinés que ceux d’il y a dix ans.

“Les super projets ils tiennent pas au lieux car les lieux ils sont toujours bien, C’est quand même l’équipe.

B_Un projet rêvé? L_… non mais les supers projets ils tiennent pas au lieux car les lieux ils sont

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1_EXIT PAYSAGISTES / Rencontre

toujours bien. C’est quand même l’équipe. Quand tout roule, que les rapports sont cordiaux, intéressants, que tu apprends des choses ça c’est des supers projets. C’est ça qui est génial dans ce boulot, tu fais des équipes différentes, à chaque projet tu rencontres un spécialiste d’un autre domaine, c’est super. Il y a des gens très investis, qui essaient de faire un travail très très bien dans une dimension qui n’est pas celle de la duplication mais vraiment de la recherche, de la nouveauté, de la création, c’est cool! B_Pour toi, finalement, c’est la qualité des relations humaines qui compte plus que la forme définitive du projet? L_Oui. C’est comme à l’agence, il y a une relation entre la qualité des échanges et la qualité de ce que tu peux sortir. Si les gens sont pas bien à l’agence, faut pas espérer qu’ils bossent bien et c’est pareil pour le projet. Finalement je préfère avoir des rapports détendus avec les gens à propos du paysage plutôt que d’avoir raison seul contre tous. De sortir un espèce de projet en disant “je me suis grillé avec tout le monde mais c’est moi qui ai raison parceque mon projet il est bien.” Non. Je pense que les relations avec les gens sont plus importantes que le projet fini, c’est clair. En plus le bon projet y a que toi qui le sais. C’est rare que les gens viennent te voir pour te féliciter de la qualité du projet. B_C’est marrant parce qu’au début de la discussion tu insistais sur le côté ambitieux, orgueilleux de la profession et finalement ici tu montres une facette plus ouverte. L_ Oui parce que je pense que le projet se fait dans l’échange et peut-être que je le pensais moins avant. Toutefois c’est très rare quand je rend un concours que je pense pas que le projet est le meilleur du monde. C’est très important de le penser sans ça il faut pas le rendre, vraiment! C’est pour cela que lorsque j’entame une démarche, je pense que ça va tout déchirer, même si à la fin c’est comme les autres.

“C’est pour cela que lorsque j’entame une démarche je pense que ça va tout déchirer même qi à la fin c’est comme les autres.

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GESTION B_Comment choisissez-vous les projets pour lesquels vous répondez? L_On essaye que ce soit pas des projets liés à un bâti, que ce soit des projets beaucoup plus que la parcelle bâti. Il se trouve qu’il n’y a en a pas des masses des projets qui échappent au parcellaire. On essaye d’être mandataire du groupement. B_Mais ça n’empêche pas de travailler sur une parcelle déterminée? L_ Et si! Car pour un projet lié à bâtiment c’est l’architecte qui est mandataire. Et puis le montant du bâtiment est toujours supérieur au montant des espaces extérieurs, 1,5 fois, 2fois, 10 fois, voir 40 fois. On évite par exemple de répondre au cours d’école de 250m2 avec un bâtiment à 5ME. Parce qu’en fait ça veut dire que tu suis des études et des travaux sur sept ans pour 10.000euros d’honoraires c’est pas possible. On fait attention à pas mettre le doigt la dedans. B_Ça vous est déjà arrivé? L_ Oui bien sûr. C’est à dire que le travail il n’est pas énorme seulement il faut le remettre à jour pendant sept ans et donc une mission d’espaces extérieurs qui ne devrait pas poser de problème, c’est ça mise à jour et toutes ses correspondances qu’elle engendre et ça prend vingt fois plus de temps que le marché initial. B_Comment choisissez-vous vos partenaires? L_ Pour le coup c’est déjà décrit dans les appels d’offre. Ils nous demandent quelles sont les compétences requises. On en rajoute jamais. Parce qu’ils en demandent déjà trop. L’idéal en terme de maitrise d’oeuvre c’est de partir sur des équipes réduites avec BET VRD, un écologiste, architecte?… on s’est jamais vraiment éclaté avec les architectes... B_Quelles sont les difficultés principales que vous rencontrez pour la gestion de l’agence? L_ L’anticipation?…Parce qu’il est difficile de voir au-delà de quatre ans quand déjà pour la semaine prochaine tu ne sais pas, que tu te rends compte que ça se déroule d’une manière complètement différente. Ça n’arrête pas de changer. C’est très difficile à planifier. Et je pense que l’on est pas les seuls, c’est aussi compliqué quand c’est une grosse structure. Tu n’a jamais l’équipe qu’il faut, t’es toujours soit trop ou pas assez.

6. Guillaume parle ici du concours de Gradignan dont la rémunération en phase concours est sous payée. Voir article en annexe page 47

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B_On en a déjà discuté du fait que vous prenez plus de stagiaires que de salariés, est-ce dû à la situation économique actuelle ou pour une autre raison? L_ Bah non, c’est lié à la trésorie de l’agence. Quand j’ai commencé en libéral, tu sais pas combien ça vaut et donc tu es en dehors des réalités économiques. Comme tu es seul tu gères ton temps et tu ne sais plus trop quand tu bosses ou pas. Les agences de paysages elles se sont mis en société tardivement. On a pas de culture entrepreneuriale c’est pas bien du tout. Avec Claire on tape du pied pour se faire de mieux en mieux rémunérer mais je pense qu’à la base on a des réflexes qui ne sont pas bien par rapport à l’argent. Du coup comme on a pris du retard par rapport à notre règlement on doit faire appel à des stagiaires. D’un autre côté, les 50K, à 15.000 euros le concours tu t’en sors pas! L’article de Bonnet sur ces procédures insiste sur le fait que ce concours est réalisé par des stagiaires!6 A moins d’avoir un trésorie incroyable, ce n’est pas possible. Tu as la signature et la conception de grands architectes mais une réalisation de stagiaires. 15.000 euros c’est dix fois moins que ça devrait être rémunéré pour 20ME de travaux. C’est un scandale. C’est la procédure la moins chère que j’ai jamais vue.


1_EXIT PAYSAGISTES / Rencontre

OUVERTURE B_Quels conseils donnes-tu aux jeunes paysagistes qui sortent comme moi de l’école? L_ Je pense qu’un passage dans une agence un an ou deux c’est pas mal. Après je pense qu’il faut pas rester trop longtemps. Maintenant il y a beaucoup de jeunes diplômés qui sortent de l’école qui montent des associations de projet d’auto-constructions, ils ne sont plus entrepreneurs. C’est super mais ils sont absolument pas rémunérés, moins qu’un stage c’est abominable. Ils font des réalisations, c’est agréable, ils sont sur l’espace public, les communes et les collectivités font appel à eux. Au lieu de faire des stages ils font leur projet, c’est bien mais tout le monde commence à faire pareil, ça sent pas très bon. Se mettre tout de suite auto entrepreneur c’est pas mal car ça permets de rester assez dynamique. Tu es à l’affût de ce qui se passe, et puis tu peux saisir une occasion, tu prends conscience que le métier change et tu peux le faire immédiatement. Tu n’es pas bloqué par un statut. De toute façon on va être amené à travailler différemment, non?

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1.2_RÉFÉRENCES

Ile de France

Bordeaux

Mont de Marsan

[ANS]

Diagnostic Espace Naturel Sensible

[KEN]

Maitrise d’oeuvre Espaces publics

[ANT] Diagnostic Espace Naturel Sensible

[SAR01] [JUS] [ROC] Concours Equipement culturel

[DEN]

[TRY]

Diagnostic Espace Naturel Sensible

[BAR]

Etudes maitrise d’oeuvre espaces publics

[COUL]

Maitrise d’oeuvre Espaces extérieurs

Maitrise d’oeuvre Espaces publics

Concours Jardin Public

2003

20

Maitrise d’oeuvre Espaces publics

2004

2005

2006

2007


1_EXIT PAYSAGISTES / Références

[MDM] Maitrise d’oeuvre Berges de la Midouze

[VAL]

Maitrise d’oeuvre Jardin Public

[BRIV]

[COD]

Concours Espaces publics

Concours Espaces publics

[SAM]

Concours d’idées Quartier d’habitat

[VLB]

[BLO]

[LOR]

Maitrise d’oeuvre Jardin Public

Concours équipements publics

Maitrise d’oeuvre Espaces publics

[BLG]

[FREQ]

Maitrise d’oeuvre Espaces publics

Maitrise d’oeuvre coeur d’ilôt

[EES] Diagnostic paysage

[AUL] Diagnostic paysage

[MOI]

[SAR02]

Diagnostic paysage

[TOM] Diagnostic paysage

[ROY] Maitrise d’oeuvre Jardin côtier

Maitrise d’oeuvre Scénographie urbaine

[RUN]

[ART]

Concours Espaces publics

[LEM]

Maitrise d’oeuvre Espaces extérieurs

Concours Jardin Public

[BCT]

[ARC]

Concours Planification urbaine

Concours Espaces publics

2008

2009

2010

2011

2012

21


FICHE PROJET Type: espaces publics État: étude en cours Année: 2011 Ville: Lormont Client: Ville de Lormont Superficie: 1,3 Ha Budget: 1 500 000 € H.T. Équipe: EXIT Paysagistes associés, mandataire, Anne BUREAU, Concepteur lumière, IRIS Conseil, BET VRD

[LOR]

Place Magendie et ses abords à Lormont “Accrochée au plateau, la place Magendie constitue un promontoire, une avancée sur la forte pente du coteau Bordelais. La qualité de cet espace réside d’abord dans son rapport au ciel. Un sentiment de légèreté, de flottement et de respiration se dégage. La situation topographique du site d’étude permet des vues profondes et lumineuses vers la vallée de la Garonne, depuis le pont de Mireport et les logements de Domofrance. Des lieux périphériques à la place offrent des panoramas impressionnants sur la vallée de la Garonne, nous proposons de mettre ces lieux en relation avec la place Magendie. La trame de l’espace public reste l’élément fédérateur de l’organisation de la ville, du quartier. Nous proposons de multiplier les points de contact de la place avec les voies périphériques de façon à inscrire la place dans le système viaire. Faire une pause, marquer un arrêt dans l’espace public, s’installer, être bien… L’aménagement de l’espace (composition, outils, matérialités) favorisera ces pratiques pour que la future place devienne un espace singulier, un espace «à vivre», partagé par tous.”extrait du book de l’agence La place Magendie à Lormont, s’inscrit dans une opération de reconstruction de logements sociaux appartenant à Domofrance. Ces travaux interviennent alors que l’extension de la ligne A du tramway traverse le quartier depuis 2008. Alors que le périmètre du projet initial se cantonnait aux espaces extérieurs des résidences jusqu’à l’arrêt du tram, EXIT à proposé d’intervenir sur le coeur d’ilôt pour obtenir une cohérence à l’ensemble du projet urbain. La force du projet de la place Magendie réside selon moi dans ce calpinage osé et coloré qui lui donne une identité remarquable. Mais l’ensemble du projet ne repose pas seulement sur cette originalité, la conception des espaces plantés, des espaces à vivre est tout aussi soignée.

Situation du projet par rapport à la CUB

Je crois que cette prise de partie est à la hauteur de ce que l’on peut attendre d’une place, à savoir être un lieu marquant dans la ville, un repère.

Source:EXIT Paysagiste

Une place qui s’immisce en coeur d’ilôt

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1_EXIT PAYSAGISTES / Références FICHE PROJET Type: espaces publics État: en chantier Année: 2010 Ville: Mont-de-Marsan Client: Ville de Mont-de-Marsan (40) Superficie: 5.7 Ha Budget: 11 400 000 € H.T. Équipe: EXIT paysagistes associés (Claire Gilot, Adrien Lapouge assistant), Lancereau & Meyniel, architectes, mandataire, Concepto, BE Lumière, Iris Conseil BET VRD, Perspectives concours : Chloé Sanson, Prestation: maîtrise d’œuvre complète (mission de base)

[MDM]

Ancien site portuaire et centre ville de Mont de Marsan “L’intention est de retrouver une proximité physique, simple, de la ville avec la rivière, en s’appuyant sur des principes communs et cohérents :. établir des continuités urbaines et naturelles lisibles pour développer les parcours et renouveler un confort urbain: ->Redéfinir les limites du lit de la rivière, souvent contraintes par des ouvrages ou des réseaux, en jouant sur l’interface d’amplitude des crues, ->Qualifier les différents lieux (places, berges), singulièrement selon leurs morphologies et leurs usages, mais avec les mêmes outils qui font toujours écho à la présence des rivières, ->Mettre en valeur ce qui est encore là, ouvrages et sols portuaires et s’inspirer de leurs morphologies pour reprofiler les rives, ->Encourager la biodiversité et favoriser la continuité du corridor écologique dans l’aménagement des berges, ->S’inspirer des qualités singulières de la rivière pour constituer un paysage stratifié, en lignes successives de pontons, de cales, de perrés, de berges plantées, de cheminements hauts et bas, de quais, d’esplanades et de belvédères, de rues et de places urbaines.”extrait du book de l’agence

Situation du projet dans la ville de Mont de Marsan

Cette requalification des berges de la Midouze à Mont de Marsan est le projet phare de l’agence. C’est pour lui que Claire et Guillaume ont déménagé de Paris pour s’installer à Bordeaux. Sa force, être un projet qui s’immisce en coeur de ville créant des amarres solides menant à la rivière. La diversité des espaces développés tout au long de son cours offre ainsi différentes manières d’appréhender l’élément aquatique.

Source:EXIT Paysagiste

(Re) découvrir les berges de la Midouze

23


2-INVESTI


ISSEMENT 2-INVESTISSEMENT


2.1_GRADIGNAN: “ILOT TÉMOIN” “6.3_La rue est morte. 6.4_Les tours ne sont plus érigées en groupe; elles sont espacées pour ne plus interagir. La densité dans l’isolation, c’est lidéal.” La Ville Générique_ Rem Koolhaas_1995

Premier jour de stage, premières minutes de présentation et c’est parti pour une immersion dans le projet des “50K” (50.000 logements) et de l’ilôt pour lequel EXIT à été retenu: Gradignan. Avant de rentrer dans le détail de cette opération, je vous propose de prendre un peu de recul pour expliquez le contexte de ce concours... Situation de la commune de Gradignan au sein de la CUB

... d’une volonté politique Les 50.000 logements c’est avant tout une opération politique. Menée par la CUB*, portée par Vincent Feltesse son président, cette vision à pour objectif d’assumer la métropolisation de Bordelaux pour les décennies à venir. Alors que 720.000 personnes habitent aujourd’hui l’agglomération, la CUB cherche à atteindre le million d’habitant pour 2030. Les ambitions sont clairement exprimées: la ville et ses vingt six communes ne doivent plus seulement constituer un pôle d’attraction régional mais devenir une cible nationale et européenne rivalisant avec les autres agglomérations en lice (Paris, Lyon, Marseille, Toulouse, Madrid, Bilbao).

1.Extrait du site Bordeaux Euratlantique.

“Classée au 39e rang des villes européennes, la métropole bordelaise revendique l’ambition d’atteindre progressivement le 20e rang.” 1 Sans doute parceque V. Feltesse est aussi président de la Fédération Nationale des Agences d’Urbanisme (FNAU), les “50.000 logements” se veux être avant tout une réflexion sur le devenir de l’espace urbain, ses mobilités (le sous-titre étant “autour des transports en commun”), ses densités, ses typologies, ses usages, ses temporalités. Alors que les communes seules ne pourraient engager des tels efforts, c’est à l’échelon de l’intercommunalité que les mouvements s’opèrent, renforcés par la décentralisation mise en oeuvre par l’Etat depuis plusieurs années. Cet appel d’offre fait suite à deux constats observés sur le territoire bordelais: malgré l’arrivée du Tramway en 2003 et l’accroissement des autres transports en commun, les dix années passées n’ont pas enrayées le phénomène d’étalement urbain si présent à Bordeaux. Le second constat met en lumière la part obscure du renouveau urbain, à savoir qu’il ne répond pas souvent aux besoins des ménages.

2.Idem

“...les nouveaux logements construits ont été, comme c’est trop souvent le cas aujourd’hui, des produits d’investisseurs plus ou moins standardisés, pas toujours aptes à répondre à la demande des populations en quête d’un habitat pour rester en ville.” 2 Trois enjeux émergent et donnent le ton du dialogue compétitif qui s’ouvre en Mai 2010: -> la limitation de l’étalement urbain -> la construction de logements innovants, accessibles économiquement

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2_INVESTISSMENT / Gradignan -> des lieux d’habitation à distance raisonnable des lieux de travail 3.Sur les 27 équipes candidates, la CUB en a sélectionné cinq, d’envergure internationale: _AUC _Alexandre Chemetoff _OMA _Lacaton et Vassal _51N4E/Grau 4. Société Publique Locale. Cet organisme appartient à la famille des EPL (entreprises publiques locales) qui sont au service des collectivités locales, des territoire et de leurs habitants. Les SPL possèdent un capital exclusivement public détenu par au moins deux collectivités locales contrairement aux SEM dont une partie de leur capital peut être d’origine privée. Elles exercent leurs activités exclusivement pour le compte de leurs actionnaires et sur le territoire des collectivités territoriales qui en sont membres.

Cinq équipes3 sont désignées pour proposer des solutions à l’échelle globale mais aussi locale puisque dix huit secteurs sont mis à l’étude. Ces “ilôts témoins” permettent aux élus de se projeter sur l’évolution de leurs communes et surtout de connaitre les orientations et outils à mettre en oeuvre pour atteindre les objectifs fixés. Au terme de cette consultation, la CUB à créé, en 2012, une SPL4 (la Fabrique Métropolitaine Bordelaise ou FAB) pour diriger les opérations. « Ces logements innovants seront accessibles économiquement et susceptibles de proposer une offre alternative à l’étalement urbaine tout en rentabilisant l’investissement public », commente Arnaud Lecroart directeur général délégué de “la Fab”. Trois axes de travail permettent déterminent les objectifs de la SPL: 1_Mettre en oeuvre dès 2013 la réalisation d’îlots témoins dont fait partie Gradignan, 2_Diriger ensuite des opérations urbaines plus importantes liées aux transports collectifs sur une quinzaine de sites, 3_Poursuivre sur le long terme son action sur le tissu urbain en agissant sur le foncier de l’agglomération.

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UNE COMMUNE RICHE EN ESPACES BOISÉS Centre ville de Gradignan

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Parcelle désignée par la FAB

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Parcs Espaces boisés Axes routiers principaux

500m

1km

2km

27


La CUB ne perds pas de temps. Un calendrier très précis est mis en place pour que les permis de construire soient déposés le plus tôt possible. cf frise page suivante

A cela s’ajoute un processus qui recherche la diversité au sein des candidatures. En effet les opérateurs et les architectes sont recrutés séparément et suivant des critères visant à créer des groupement hétérogènes. Pour cela la “Fab” organise une rencontre et ce sont les candidats qui se choisissent entre eux à la manière d’un “speed dating”. cf article AMC en annexe

Mon implication sur le projet de Gradignan intervient peu de temps après la composition des groupements réalisée au cours du mois de mai 2013. Exit paysagistes à répondu à l’appel à candidatures pour la partie maitrise d’oeuvre en compagnie de l’agence d’architecture Loci Anima prenant alors la place de mandataire.

Un îlot type: la “ville parc”

5.La commune s’étend sur 1.577 hectares (soit 15,77km²) dont 450 hectares sont en espaces verts boisés (publics et privés réunis). Les19 parcs communaux qui couvrent 222 hectares réprésentent un équivalent habitant de 100 m² par habitant. Un argument de poids face à Bordeaux qui ne possède que 20m2 d’espaces verts.

Depuis l’avenue Charles et Emile Lestage, les sequoias du parc de l’Ermitage vont devenir au fil du concours, un argument pour élever des bâtiments à R+7.

28

Gradignan, c’est une commune de 23.800 habitants située au sud ouest de Bordeaux. C’est une de ces petites villes qui sont restées longtemps des villages et qui au cours de l’expansion urbaine bordelaise d’après guerre ont accueilli l’étalement urbain et la population associée. La noblesse du XVIIèmes siècle liée au commerce du vin à permis de conserver de grands parcs à proximité du centre bourg créant ainsi une situation exceptionnelle. Les grandes demeures, les châteaux, ont progressivement été rachetés par la communes (19 parcs aujourd’hui) organisés de manière concentrique en une double couronne d’espaces verts. Ils constituent l’atout attractif de la ville qui vise à attirer principalement les jeunes couples avec enfants, familles, et retraités. En témoigne le slogan extrait du site internet: “Gradignan : une ville verte, dynamique, culturelle, paisible et aérée”.5 Le programme de l’ilot témoin ne déroge pas à cette identité souhaitée, désirée. L’objectif est d’élargir l’offre de logements à proximité du centre bourg, accueillir 4600 habitants d’ici à 2030, soit un besoin de 130 logements


2_INVESTISSMENT / Gradignan

pas an: “Si la vocation résidentielle de l’îlot témoin Gradignan centre-ville n’exclut pas son accompagnement par d’autres fonctions et usages, notamment l’activité commerciale particulièrement dynamique, elle reste sa condition première d’aménagement. Il s’agit de faire projet urbain à partir du logement, et non de faire du logement une résultante de l’aménagement urbain.” 6

A quelques mêtres du centre ville se déploie le parc de l’Ermitage, une aubaine pour les habitants vivants dans les immeubles proches. Malgré sa situation urbaine idéale, le groupe scolaire va être rasé pour construire des logements

6.Extrait du règlement de consultation 7. Pepito Mi Corazon 8. Extrait du cahier “Note d’orientations urbaines architecturales paysagères programmatiques et modes opératoires.”

L’ilot choisi est une parcelle de 17.000m2 actuellement occupée par une école élémentaire et une école maternelle (130 pour la maternelle clairière, 397 élèves pour st exupéry). Plus forts que les enjeux d’éducation, les besoins en logements et enjeux de commercialisation prennent le dessus. L’école sera délogée en 2016 pour faire place nette, où ça? La commune ne le sait pas encore… Stratégique en terme de développement économique, l’ilot de Gradignan est un intermédiaire. Sa position double, accroché au coeur de ville, ouvert sur le parc de l’Ermitage, le cahier des charges écrit par la FAB insiste sur ce point qui va être le fil conducteur du concours. Les objectifs défini par la SPL reprennent ceux qui ont été déterminés par une précédente étude menée en 2008/2010 par une équipe de paysagistes et urbanistes7. En voici les principales orientations reprises par la FAB8: “Cette articulation entre grand paysage du parc et coeur de ville, animé par l’activité commerciale à fort rayonnement, se traduira par le respect d’un certain nombre de principes développés dans l’étude urbaine réalisée par Pepito Mi Corazon: - des espaces publics intimes s’appuyant sur le principe des venelles propre au centre ville de gradignan -un axe public structurant entre la place de l’église et le parc de l’Ermitage, dédié aux modes doux, -des coeurs d’îlots intimes et vivants -une façade urbaine sur la place de l’église et l’Avenue Jean Larrieu -une voie entre l’avenue Lestage et l’avenue Jean Larrieu.”

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Création de la SPL La FAB Etude Pepito

Calendrier de l’ilôt témoin 2008

2nd Semestre, Réflexion plus large à l’échelle du centre ville

Démolition de l’école

Etude 50.000 2010

2012

2013

2015 1er Semestre, Ilôt témoin

2016

Dépôts des permis de construire

La démarche de projet et ma contribution “De brusques déviations semblent inspirées par une réflexion subite, qui ramène le promeneur dans une direction imprévue ou oubliée. Il faut que le paysage change d’aspect à mesure que l’on déplace”

Edouard André 1879

9. Gérante de l’agence d’architecture Loci anima

Lorsque j’arrive sur le projet de Gradignan, deux semaines de travail sont déjà engagées. Je prends tout d’abord connaissance du programme, des études préliminaires, des lieux le second jour. Des schémas d’intention, des esquisses, un épanelage au 1000ème ont déjà été produits. J’ai le sentiment d’arriver après la bataille des idées, les architectes ont posé leur bâtiments, leurs “châteaux” comme ils disent et nous devons nous en accomoder. Je suis étonné qu’il n’y ai pas d’urbaniste dans le groupement, 240 logements sont quand même en jeux. “Nous sommes capables de proposer un projet tout autant qu’un urbaniste” m’affirme Guillaume. Je lui fait confiance malgré mes doutes vis à vis de la tournure des événements. Pendant les premiers jours je vais faire évoluer l’épanelage au 1000, en créer un autre au 500ème pour dessiner l’articulation du végétal avec les voies et le bâti.

EPANELAGE AU 1000ÈME RÉALISÉ CHEZ EXIT a. Place Roumégoux b. Avenue Charles et Emile Lestage c. Avenue Jean Larrieu d. Futur ilôts d’habitation e.Parc de l’Ermitage

b e d

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Le concept general consiste à élever la hauteur des bâtiments pour libérer un maximum de surface au sol et faire ressentir une allée irrégulière partant de la place roumégoux vers le parc de l’Ermitage. Cette irrégularité, s’exprime également dans le parti pris architectural soutenu par Françoise Fraynaud9 qui cherche la diversité des hauteurs, une richesse des façades et des orientations de batiments. Ainsi à proximité de la place les bâtiments s’élèvent à R+3 tandisque les derniers châteaux s’alignent sur les séquoias du parc (une trentaine de mètres) et montent à R+7. Végétation et architecture doivent être intimement liés, entremêlés selon Guillaume pour permettre de dessiner l’allée centrale. La contrainte des parkings entérés au sous-sol des bâtiments devient un prétexte pour créer des variations topographiques et par là même une diversité d’habitats et donc de motifs plantés.

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EPANELAGE AU 500ÈME RÉALISÉ CHEZ EXIT a. Place Roumégoux b. Avenue Charles et Emile Lestage c. Avenue Jean Larrieu d. Futur ilôts d’habitation e. Parc de l’Ermitage f. Eglise St Pierre g. Voie créée au coeur du projet

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a

Durant les quatres semaines de ce concours je suis amené à être en étroite collaboration avec les architectes pour décider de l’orientation des bâtiments. Au prix de plusieurs allers et retours de documents autocad, de schémas, de discussions nous finissons par nous mettre de d’accord pour présenter une première ébauche aux promoteurs lors d’une réunion chez Exit. C’est l’occasion pour moi de me rendre compte du discours conventionnel et des réalités de cette profession. Je travaille par la suite en tandem avec Florian, un autre stagiaire. Etant donné le peu de temps qu’il nous reste (trois semaines) Guillaume nous demande de commencer à produire les deux plans masse dont nous


2_INVESTISSMENT / Gradignan Organigramme des acteurs du concours pour l’ilôt témoin de Gradignan

Commune de Gradignan

-Demande à participer aux 50.000 logements -Fait partie du jury analysant les offres

Propriétaire des terrains Maire: Michel Labardin

LA FAB Rétrocession des espaces publics

Maitrise d’Ouvrage Bailleur social:Clairsienne Promoteur: Altaé

Tenus de se porter acquéreur de l’ensemble des terrains

-Organise la rencontre -Juge la proposition

Fait une commande Répond à la demande

Cotraitants: _Exit Paysagistes _ON (concepteur lumière) _J2C (BET VRD)

Maitrise d’Oeuvre Mandataire: Loci Anima-architectes

sommes responsables (1000ème et 500ème). Il insiste pour que l’on travaille directement sur photoshop alors même que nous n’avons rien dessiné sur autocad. C’est pour lui un moyen de développer les motifs végétaux qu’il recherche, de faire émerger une forme plastique qui lui convient. Mais cette méthode n’est pas sans nous faire perde du temps car les architectes modifient chaque jours leur bâtiments et leurs orientations, nous demandant sans cesse des actualisations. Et puis viens la réunion du 17 juin chez Clairsienne avec l’ensemble des promoteurs/bailleurs. Cette matinée est destinée à montrer l’avancement des préparatifs pour le rendu papier (2A0) pour le 28 juin (une maquette au 500 sera réalisée par un professionnel et rendu le 12 juillet.). Alors que les échanges se terminent, émerge la question de la rémunération. En effet la FAB à prévu pour l’ensemble de la maitrise d’oeuvre une indemnisation de 15.000euros, scandaleuse selon Guillaume et les architectes voir page 18 Les négociations s’engagent pour faire comprendre à la maitrise d’ouvrage que ça ne peut pas durer sinon ce sont les entreprises qui ferment. Aux promoteurs de répondre qu’il fallait discuter d’une rémunération supplémentaire dès le début mais qu’à ce stade de la compétition, c’est déjà

Croquis de Guillaume exprimant la relation étroite entre l’habitat et le foisonnement de la végétation Epanelage au 500ème réalisé chez Exit

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10. Pour un tel marché, le montant de la rémunération est fixé à 10% environ de la somme du projet. Ce barème est fixé par la loi MOP ou loi n° 85-704 du 12 juillet 1985 relative à la maîtrise d’ouvrage publique.

OFFRE PRÉSENTÉE À LA MOA Montant du marché estimé: 2,2M. euros Honoraires Exit: env. 160.000euros Taux de rémunération: 9,4%

trop tard. Ils s’accordent pour envisager une compensation dans le cas où le marché est remporté. Dans le cas contraire ce sera une simple poignée de main pour se dire aurevoir... Guillaume accuse le coup. S’en suit, quelques jours plus tard, une offre d’honoraires de la part des promoteurs/bailleurs (ce qui ne se fait jamais) avec un montant de 7% du marché pour la maitrise d’oeuvre10. Guillaume décide de ne pas envoyé nos travaux tant que la maitrise d’ouvrage n’aura pas rectifié ça ligne de conduite. A leur tour de se défendre en expliquant que c’est la FAB qui leur a indiqué ce taux, la FAB rétorquant que le taux indicatif doit respecter le tableau de la loi MOP. Les architectes et Guillaume ont alors gain de cause et réussissent à fixer un taux de rémunération de 9% en accord avec les promoteurs. Notre investissement conséquent nous permet de finir tranquillement et de rendre aux architectes les plans demandés. Un perspectiviste à été choisi pour réaliser les vues et nous lui apportons quelques les rectifications pour ce qui est de l’ambiance végétale. Le rendu final tombe le 28 juin et nous sommes agréablement surpris par l’aspect visuel qui retranscrit assez fidèlement ce que nous avions imaginé. Malheureusement des titres accrocheurs et vides de sens accompagnent les panneaux...

Une avalanche de titres accrocheurs et banals: “Entre ville et campagne, habiter la nature” “Au coeur de la nature, la nature au coeur du projet” Perspectives issues du concours et réalisées par un professionnel

Prise de recul par rapport au concours CONSTAT N°1: UN ILOT ÉTRANGEMENT CHOISI

Alors que le dialogue compétitif des “50.000 logements” mettait l’accent sur une relation étroite entre urbanisation et transports en commun, je m’étonne du choix particulier de cet îlot. Bien que desservi par les bus, il ne fait pas partie des secteurs clés liés à l’arrivée du tramway. Pourtant les habitants et la commune se sont mobilisés pour le faire venir dans leur commune. Sans résultat puisqu’au mois de juillet (2013) la CUB à étudié et réfusé ensuite cette possibilité, rendant par là le projet du centre ville de Gradignan anecdotique plus qu’un “ilôt témoin”.

CONSTAT N°2: DES INTÉRÊTS POLITIQUES

En clair, la commune cherche à remplacer cette école par un programme résidentiel beaucoup plus valorisant en terme d’image et surtout de rentabilité financière. Et c’est là que le programme devient étrange, car les bonnes intentions développées par le dialogue compétitif qui assuraient une ingéniosité à faire de la ville, une amélioration du cadre de vie, une mixité sociale, sont complètement bafoués. La ligne de conduite se résume malheureusement aux propos du maire qui veux “faire du grand, du chic, du sobre”11. Et le responsable d’Altéa d’ajouter “on est pas en train de faire du 50.000, clairement!. On donne la possibilité au maire de faire évoluer sa ZAC.”12 C’est dit, l’îlot témoin de Gradignan n’est pas là pour témoigner d’une innovation urbaine, architecturale, paysagère, il témoignera comme tant d’autres projets, de la manipulation des outils d’aménagement du territoire par l’appareil politique. Cette position m’a beaucoup surpris car je pensais que la FAB était seul maitre du dénouement… jusqu’à ce que j’apprenne que le maire fasse partie du jury de sélection du projet lauréat. Logique puisque c’est la commune qui met en vente ses terrains! Aberrant car la prise de décision revient à une

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2_INVESTISSMENT / Gradignan 11. Propos rapporté lors de la visite de site fait par la maitrise d’ouvrage avec la maitrise d’oeuvre 12. Propos rapportés de la réunion chez Exit à laquelle j’ai participé le 13 Juin 2013

personne qui se retrouve être juge et parti de l’affaire.

CONSTAT N°3: DES PRATIQUES QUI N’ÉVOLUENT PAS

Pour avoir suivi les différentes étapes et imbrications de ce concours, il apparait que les pratiques qu’elles soient du côté des architectes, des promoteurs et même des paysagistes ont du mal à évoluer. Pourtant la volonté est bien présente mais le contexte du concours qui pousse à produire des logements dans un délai restreint ne permets pas de réfléchir et proposer des nouvelles pratiques en terme de conception. Le temps c’est de l’argent et personne ne veut en perdre surtout en ces temps incertains. Alors chacun se cramponne sur ce qu’il sait faire et évite de prendre des risques. Les propositions restent d’une grande banalité alors que le sujet des 50.000 logements proposait des initiatives pour habiter la ville de demain. A vouloir faire vite, à vouloir faire de la quantité, la CUB à perdu les opportunités de produire de la qualité.

Plan masse au 500ème de l’opération urbaine proposée par le groupement Altaé et Clairsienne. Réalisé par mes soins.

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2.2_LE MIN DE RUNGIS “Prises ensemble, toutes ces ruptures_avec l’échelle, avec la composition architecturale, avec la tradition, avec la transparence, avec l’éthique_ impliquent la dernière rupture, la plus radicale: la BIGNESS ne fait plus partie d’aucun tissu urbain. Elle existe; au mieux elle coexiste. Son sous-texte est: “merde au contexte”

La ville générique_Rem Koolhaas_1995

Un site déjà apréhendé Le projet du MIN est un appel d’offre organisé par la SEMMARIS (Société Anonyme d’Economie Mixte d’Aménagement et de Gestion du Marché d’Intérêt National de Rungis) émis en Avril 2013 pour requalifier l’avenue des trois marchés soit l’axe principal qui structure cet espace monumental. La sélection des équipes a été faite au mois de mai (marché restreint1) et nous recevons étrangement deux lettres: l’une affirmant que l’agence est retenue pour concourir et la seconde précisant qu’elle n’est pas sélectionnée... Une position bancale qui nous retarde pour concourir. Mais finalement après quelques pourparlers, il s’avère que nous sommes acceptés pour faire une proposition.

La nuit, temporalité de toutes les activités, point de départ pour un travail sur la lumière. Photos extraites du TPFE de Guillaume Lomp_2001

1. Appel d’offres restreint: L’appel d’offres est dit restreint lorsque seuls peuvent remettre des offres les opérateurs économiques qui y ont été autorisés après sélection. Appel d’offres ouvert: L’appel d’offres est dit ouvert lorsque tout opérateur économique peut remettre une offre

Dès le départ nous avons un avantage: celui de bien connaitre le site puisqu’il fût le sujet de diplôme de fin d’études de Guillaume en 2001. La phase d’analyse est déjà bien entamée ce qui nous permet d’être synthétiques alors que le site est vaste et complexe. Nous n’avons pas la chance de visiter le site par nos propres yeux, il faut se contenter de la photo aérienne et des photos que Guillaume à pris il y a déjà une bonne dizaine d’années. Faut-il croire qu’il n’y a plus besoin d’un contact tangible avec un site pour faire un projet de paysage? Toujours est -il que l’on est obligé de faire sans, on se débrouille avec.

Avenue de Bretagne Avenue des trois marchés

Tour de la SEMMARIS

CARTE DU MIN DE RUNGIS EN FONCTION DE LA DURÉE D’OUVERTURE DES PAVILLONS Carte réalisée par Florian Prouteau, extraite du dossier de candidature 5h

34

8h


2_INVESTISSMENT / Le MIN de Rungis

Une monumentalité hors du commun Au sortir de la deuxième guerre mondiale, la population parisienne s’accroit et ses besoins en vivres également. Les halles de Baltard situées au coeur de Paris sont trop exiguës et ne peuvent plus accueillir le potentiel du marché. En 1953, l’Etat français accorde un statut particulier aux marchés de gros, créant plusieurs “MIN” en France dont celui de Rungis qui est le plus grand marché de produits frais au monde. D’une superficie de 232 ha avec plus de 727 000 m² couverts (dont 470 000 m² de bâtiments à usage commercial), il est approvisionné par camions, trains et avions (l’aéroport d’Orly est situé à proximité) en provenance de toute l’Europe. Les lieux de ventes sont répartis suivant les catégories de produits, stockés sous des pavillons qui leur sont spécifiquement dédiés (1 pavillon de la marée, 9 pavillons fruits et légumes, 4 pavillons produits laitiers, 1 pavillon horticulture et un centre administratif).

Le Min de Rungis: un creux dans la trame verte existante, un potentiel de liaisons évident a_Parc de Sceaux b_La Roseraie c_Parc de la Redoute d_Parc de Chevilly Larue e_Parc des lilas f_Cimetière de Thiais g_Parc du grand Godet h_Pelouses d’Orly i_Agriculture du plateau d’Orly j_Butte d’Orly

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3km

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Plusieurs caractéristiques constituant l’identité de ce site alimentent notre note méthodologique: -les articulations avec l’environnement extérieur -la démesure -les rythmes de vie

Principes du projet Nous n’avons pas beaucoup de temps pour rendre notre offre. Guillaume nous aiguille pour produire les pièces essentielles qui vont guider notre projet. Tout d’abord à l’échelle du territoire environnant, le MIN constitue un creux dans la trame verte existante. Au même titre que les infrastructures de l’aéroport d’Orly, il est en rupture par rapport à la nappe réunissant les grands parcs existants (Sceaux, les Lilas, Chevilly Larue, Cimetierre de Thiais). La requalification de l’Avenue des Trois marchés est un atout pour mettre en oeuvre des liaisons faune/flore supplémentaires. 2.Dimension de l’avenue: 900m de long / 45m de large) Eléments phares à proximité: Tour de la Sémmaris (50m), Pont d’orly (15m) et l’immeuble mercure (60m)

Ensuite, face à la démesure du site2 nous souhaitons que notre intervention soit à la mesure sa monumentalité. Nous pensons installer un alignement de séquoia au départ, alignement qui sera avorté puisqu’au centre de l’avenue sont entremêlés, sous le sol, de multiples réseaux. Les rythmes de travail nocturnes participent à la création d’un lieu en décalage, d’une iconographie à la fois enigmatique et quotidienne faisant de lui un mythe. La période horaire la plus active se situe entre 5h et 7h du matin tandisqu’entre 15h et 23h le site reste très calme, voir désert. “Nous franchissons les portes du pavillon à 2h10. A l’intérieur, on pourrait se croire en pleine journée. Les néons blafards éclairent les 400 mètres de halles qui fourmillent de travailleurs bien éveillés. Ça gueule dans tous les sens. Des transpalettes vont et viennent à vive allure et transportent avec eux des montagnes de caisses en polystyrène qui crissent en glissant sur le sol mouillé.” Description de Rungis par Manon Loisel pour Le Monde-30.12.12

Niv +0.40m

Niv +0.40m

Niv -1.22m Un terre plein central biseauté mettant en exergue le profil ondulé de l’Avenue

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Niv 0m


2_INVESTISSMENT / Le MIN de Rungis Nous souhaitons que cette activité nocturne soit mis en exergue au travers d’une intervention lumière qui jouerait avec l’ouverture et la fermeture des pavillons adjacents. Ces éléments d’analyse nous permettent par la suite d’élaborer le projet qui cherche à tirer parti du langage routier extrêmement présent pour le détourner en notre faveur. Ainsi nous choisissons d’associer ce tissu urbain semblable à une carte informatique aux codes couleurs appliqués sur les routes pour distinguer les usages. De même nous voulons que le terre plein central se détache des voies de circulations pour mettre en valeur la microtopographie du site liée au sens d’écoulement des eaux. Des glissières de sécurités permettent de soutenir le terre plein central pour accueillir des arbres plus confortablement (+1,20 de terre par rapport au sol initial).

EQUIPE -Exit paysagistes, mandataires -ON, concepteur lumière -OGI, BET VRD OFFRE PRÉSENTÉE À LA MOA Montant du marché: 3M. euros Honoraires Exit: env. 100.000euros Taux de rémunération: 7,5%

mon implication Sur ce projet, je travaille en équipe avec Florian. Suite aux indications de Guillaume, nous réalisons les différentes pièces graphiques ilustrant notre propos. Il était convenu au départ de produire un livret d’idées, mais au fur et à mesure de notre avancement, Guillaume nous a demandé de produire une esquisse, un plan et une vue. Nous avons tout d’abord échangé nos points de vue puis fixé nos idées sur un dessin qui répondait à nos attentes. Nous nous sommes ensuite réparti les tâches de travail en ayant régulièrement des échanges pour confirmer notre direction. Pendant que Florian, rejoint par Joannie, produisaient les plans (2000ème et 500ème) je réalisais une coupe d’une partie de l’avenue, des schémas de principe cf ci-contre, ainsi que la vue principale du projet. cf page suivante Début du dossier

Remise de la candidature Acception de la candidature

Publication de l’appel d’offre

Envoi du dossier concours

Résultat du concours

CHRONOLOGIE DU CONCOURS 25 Avril 2013

7 Mai 2013

12 Juin 2013

26 Juin 2013

5 Juillet 2013

Septembre 2013

Une différenciation des usages pour une meilleure lecture des espaces

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L’AVENUE DES TROIS MARCHÉS La singularité du lieu “ le spectacle commerciale” comme dit Guillaume, est propice à un détournement des espaces. Le lieu de travail quotidien est alors transformé en un lieu demeusurément coloré, à l’échelle de son existence. La différenciation des espaces au travers d’un élément central planté, d’un traitement des surfaces ludique, rend l’avenue des trois marché plus lisible. Collage réalisé par mes soins

Pavillon des légumes

Espace piétons peint avec un motif faisant référence à la carte mère électronique

Parking latéraux temporaires Béton et sigles peint en vert

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2_INVESTISSMENT / Le MIN de Rungis

Tour de la SEMMARIS

Terre plein central planté, soutenu par des glisières de sécurité empilées les unes au dessus des autres

Voie de circulation, deux voies en sens unique Bitume avec sigles des pavillons au sol

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2.3_TRAVAUX ANNEXES La période estivale constitue pour une agence une période paradoxale d’activité intense mélangée d’une lente progression vers les vacances. C’est le moment de remplir des candidatures ou de faire des concours pour pouvoir travailler à la rentrée, le temps de clôturer les dossiers, de finir ce que l’on avait remis à plus tard. Dans cette optique j’ai donc été amené à remplir plusieurs tâches, à participer à des projets pour une courte durée. Trois d’entre elles retiennent mon attention.

1-La modification d’une vue pour Saint Paul-Lès-Dax En Janvier 2013, l’agence à été retenue pour concourir à Saint Paul lès Dax pour une plaine des sports à l’aurée de la ville. Malheureusement le groupement auquel faisait partie Exit n’a pas été retenu. Parceque les perspectives, qui avaient été confiées aux architectes, ne satisfaisait pas Guillaume du point de vue des ambiances et de la qualité graphique, j’ai, avec Florian, modifié certaines pièces graphiques pour leur donner plus d’attrait.

Vue Aérienne réalisée pour le concours à Saint Paul-lès-Dax Vue Aérienne modifiée par mes soins

2-L’actualisation du site internet de l’agence

A la suite de cette modification, j’ai eu la responsabilité de créer une page projet sur le site internet de l’agence. Une occasion pour moi de découvrir une plateforme numérique jusque là inconnue mais néanmoins facile d’utilisation: Wordpress. D’autres modifications se sont ajoutées et m’ont permises de rechercher par moi même les solutions adaptées (ajout de fonctionnalités, d’articles, de publications, etc…).

3-Recherches pour le projet des 55.000 hectares pour la Nature Cela fait un an que l’agence travaille pour la Communauté Urbaine de

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2_INVESTISSEMENT / Travaux annexes Bordeaux au travers du dialogue compétitif des 55.000 ha pour la nature. Ce dialogue qui a pour but de mettre en valeur la “nature” au sein de l’agglomération, a mis en concurrence cinq équipes1, de la même manière que l’opération des 50.000 logements. 1. _BeCitizen (groupement dont fait partie Exit) _Horizon (Corajoud et Desvigne) _Bureau Bas Smets _Agence TER _Colocov

Plusieurs sujets ont été proposés par la CUB aux équipes comme point de départ de réflexion: “_le coeur des villes, où il faut réapprendre à se tourner vers le paysage et redécouvrir la biodiversité _les grands espaces agricoles et forestiers, avec l’encouragement aux productions « bio » consommées localement et une ouverture au public de certains de ces espaces _la valorisation des zones humides ou inondables où il s’agit de favoriser une mixité d’usages _l’affirmation de trames verte et bleue _l’affectation des friches et espaces en mutation à des projets nature.” extrait du site internet de la CUB

Mon propos n’est pas ici de juger de cette opération ce qui nécessiterait bien plus qu’une double page. Je souhaite simplement expliquer le déroulé de cette opération. Suite à une présentation publique à laquelle j’ai assisté et qui clôturait la première phase de recherche, les cinq équipes ont reçu des lots distincts portant sur des lieux de l’agglomération nécessitant une réflexion plus approfondie. Le groupement BeCitizen est chargé de pousser une réflexion d’une année sur trois sites (une zone commerciale à Talence, les propriétés du parc des côteaux, le développement d’une ZAC à Ambarès et Lagrave). Après plusieurs heures de réflexion sur le devenir de cette seconde phase (il s’avère que la CUB reste très évasive sur ses propres attentes) j’ai réalisé quelques recherches sur le parc des côteaux situés sur la rive droite de l’agglomération.

QU’EST-CE QUE LA PARC DES COTEAUX?

C’est avant tout une géomorphologie singulière dans le paysage bordelais. Alors que la rive gauche de la garonne est une grande étendue plate avec quelques micro reliefs, la rive droite se distingue par un côteau extrêmement marqué que le fleuve à creusé et mis en lumière. Ce côteau est longtemps resté une limite géographique à l’expansion de la ville produisant aujourd’hui une réserve de “nature” au coeur de la métropole. Consciente de cette singularité la CUB à lancé des les années 2000 des études urbaines et paysagères pour mettre en valeur cette ressource inédite. Ont ainsi suivis la création et/ou l’affirmation de parcs (Beauval, Ermitage, Iris), mis en réseau pour créer ce qu’ l’on appel aujourd’hui le “parc des côteaux”. Alors que je croyais le sujet clos puisque déjà maintes fois abordé, il s’avère après mes recherches qu’il y a de nombreux points encore non résolus. La mise en réseau n’est pas encore effective puisqu’il reste des propriétés privés qui n’appartiennent pas au domaine public, créant par là des ruptures dans la continuité des parcours pédestres. L’enjeu posé par la CUB consiste donc à mettre en place les outils, les hybridations possibles pour pouvoir circuler librement au travers des ces espaces polymorphes.

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Extraits d’une modification d’un projet sur le site internet.

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2_INVESTISSEMENT / Travaux annexes Organigramme des acteurs du parc des côteaux

PARTENAIRES FINANCIERS ÉTUDES

_ANRU _Feder _Bassens/Lormont/ Cenon/Floirac _CUB _Conseil Général _Conseil Régional _Caisse des dépôts et consignations _CAF _Organismes HLM _ACSE

rénovation urbaine

Juin 2003

PARC DE L’ERMITAGE

propriété

DOMAINE DE SÉGUINAUD Usage

propriété

projet

DOMAINE DE BEAUVAL

Jean Noël Tournier paysagiste

PARC DES COTEAUX

GPV HAUTE GARONNE

Gabriella Barsacq paysagiste

Bruits du Frigo

CHÂTEAU TRANCHÈRE

BASSENS

Association Orchis

Bernard Tschumi Architecte

DOMAINE DE LA BURTHE Château

Association Musiques de Nuit

LORMONT

«L’étoile» Bruits du Frigo

PARC DU CASTEL Château Observatoire

PARC DE CYPRESSAT Marion Vaconsin paysagiste

Juillet 2008

Gabriella Barsacq paysagiste

Olivier Darné

LAVOIR DE LISSANDRE

2004

Accueil Collectif

Ecole municipale de Musique «Le Rocher de palmer»

CHÂTEAU DES IRIS FERME DES IRIS Comité de Gestion des Centres de Vacances

Centre de Loisir Sans Hébergement

PARC DE PALMER «Le nuage»

_Bourriette et Vaconsin _Etude préopérationnelle du parc des coteaux

_Atelier J.P Clarac _étude Parc des coteaux _A’Urba _Charte qualité urbaine, paysagère et architecturale

Château Lemoine AAUPC Architecte paysagiste

Clinique

Université Bordeaux 1 FLOIRAC

CENON

La Ga

0

1000

2000

ronne

3000

Propriété faisant partie du parc des coteaux Propriété dont le statut reste encore à définir Chemin de randonnée

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Collage réalisé pour le concours du site du Barradis à Lavit de Lomagne. Réalisé par mes soins


A SUIVRE... Ceci n’est pas une conclusion. Plutôt une étape entre ma vie d’étudiant qui prend fin et une vie professionnelle qui débute, un intermède. Un stage pour piste d’envol c’est une bonne introduction finalement! Même si la position de cette expérience au cours de l’année n’est peut-être pas idéale_la période estivale étant souvent mise entre parenthèse par les agences de Paysage_il faut avouer que j’y trouve plusieurs points positifs. Alors que je faisais partie des premiers détracteurs, je me permets aujourd’hui de réévaluer mon jugement après avoir expérimenté la chose. En tant qu’élément de transition, ce stage est une opportunité pour s’élancer avec assurance dans le monde professionnel. Certes nous détenons déjà une grande partie du diplôme avant d’avoir commencé le stage ce qui peut en un sens desservir la qualité de notre formation. Néanmoins c’est aussi une chance de pouvoir mesurer les compétences acquises durant la cinquième année_ce qui n’est pas négligeable_et surtout de prendre de confiance pour la suite des événements. Combien de diplômés ont tendance à sous-évaluer leur compétences au sortir de l’école face à une agence qui recrute? Plutôt que de nager dans une mer instable, cette période de stage arrive somme toute à bon escient pour nous donner les outils d’une future recherche d’emploi confiante. Des péripéties qui se sont déroulées durant ce stage, je retiens une chose essentielle. Non pas une compétence de paysagiste mais plutôt une vision du monde pour être un concepteur heureux. Ce n’est pas quelque chose que l’on apprends à l’école_sans doute à défaut_ mais qui se cultive au fur et à mesure: je parle de l’optimisme. D’aucuns diront que c’est une qualité bien naïve voir inconsciente des réalités de notre monde, pourtant je suis convaincu qu’elle est la force qui accompagne les entrepreneurs qui réussissent et les concepteurs créatifs. Ainsi je formule le souhait d’une vie professionnelle optimiste, afin de pouvoir jouir de ce métier formidable: ingénieur paysagiste.

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BIBLIOGRAPHIE Livres & Magazines

_KOOLHAAS Rem, Junkspace, ed.Payot et rivages, 2011 _FELTESSE Vincent, La décennie Bordelaise, ed. L’Aube, 2012 _STEFULESCO Caroline, L’urbanisme végétal, ed. IDF, 1993 _DAVOINE GIlles, Collectif, AMC N°224, ed. Le Moniteur, mai 2013

Sites Internet

_EXIT PAYSAGISTES ASSOCIÉS, pages web, http://exitpaysagistes.com/ _50.000 LOGEMENTS, pages web, http://50000logements.lacub.fr/ _BORDEAUX EURATLANTIQUE, pages web, http://www.bordeaux-euratlantique.fr/les_enjeux.html _COMMUNAUTÉ URBAINE DE BORDEAUX, pages web, http://www.lacub.fr/nature-cadre-de-vie/55-000-hectares-pour-la-nature _VILLE DE GRADIGNAN, pages web, http://www.ville-gradignan.fr/ _FÉDÉRATION DES ENTREPRISES PUBLIQUES LOCALES, pages web, http://www.lesepl.fr/definition.php _MARCHÉ PUBLIC.FR, page web, http://www.marche-public.fr/Marches-publics/Definitions/Entrees/SPLsocietes-publiques-locales.htm

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ANNEXE

PARTIE

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