Guild Mag 3

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Edito « A la pension des Mimosas, tout le monde est heureux Même si quelque fois le ciel n'est pas toujours bleu-eu Mais elle est arrivée un jour Et d'un seul coup l'amour Est venu enchanter tous ceux qui l'habitaient »

Le mois de février est le mois des amoureux par excellence en effet le 14 Février on célèbre la Saint-Valentin. Cette célébration permet aux fleuristes et autres bijoutiers de grossir leurs chiffres d’affaires, mais n’a pas d’influence sur le chiffre d’affaire des Comics américains. Saugrenue comme réflexion ? Non pas tant que ça en fait. En effet Marvel avait essayé en 1997 de sortir « Marvel Valentine Special » avec comme histoires Spider-Man And Mary-Jane (pas publiée en France), Daredevil Love Hurts (Marvel n° 14), Venus Atum (Marvel n° 15), The Absorbing Man And Titania (Marvel Select n° 2), Cyclops And Phoenix (Marvel Top n° 3). Pas de suite à cette tentative de numéro spécial… qu’en déduisezvous ? Cependant la romance dans les BD d’outre atlantique est étonnamment un des ressorts principaux des histoires de Super-Héros. Que serait donc Spidey sans ses deux amours (M.J. et Gwen), qui devrait donc être sauvé par Superman, Batman aurait-il encore un côté humain sans ses histoires de cœur (Vicky Vale, Catwoman, Robin) ? Ce qui fait la faiblesse des héros en fait aussi leur force. Ah l’amour, moteur pour tous, qui pousse les personnages à surpasser leurs limites et à résoudre leurs problèmes sentimentaux. Car n’oublions pas que « vivre en couple, c’est résoudre des problèmes qu’on n'aurait pas tout seul ». En espérant que vous avez passé une bonne fête des Lupercales (le 15 Février à l’origine) je vous souhaite une bonne lecture de notre 3ème édition du Guild-Mag (J’espère que vous aurez la curiosité d’aller chercher ce qu’est la fête des Lupercales).

Pour rester dans un esprit festif je vous invite à : - réfléchir sur le lien entre le Mardi Gras et les adulescents.(page 2) - visiter le Festival d’Angoulême en compagnie d’Odessa. (page 3) - découvrir Dragon Ball le film. (page 4) - découvrir, grâce à Gwen, tout ce que vous avez toujours voulu savoir sur NYX. (page 5) - prendre connaissance d’une nouvelle variante de Donjons et Dragons. (page 6) - à propos de dragons, je vous éclairerai sur les dragons de la mythologie. (page 7) - mieux connaître deux coloristes qui s’ouvriront à vous : Isanove et Villarubia. (page 8) - vous régaler les mirettes avec la superbe Pin-Up de M_Rik (page 9) - savourer la première partie de la nouvelle de June Maker (dont les autres épisodes suivront dans votre journal) (page 10) - pour finir nous ferons une petite projection sur les futurs lecteurs de BD (fêtes des bébés qu'ils disaient). (page 12) Face au succès de la nouvelle série, dessinée par Master, mettant en scène les Forumers, présentée dans notre numéro précédent, nous n’allons pas continuer à la publier dans nos pages (comme promis le mois dernier), mais nous lui offrons pas moins d’une section à part entière sur le site Forumverse. Je vous souhaite une bonne lecture, et n'hésitez pas à nous faire part de vos commentaires ou de vos articles à forumverse.info La Rédaction

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Mardi 24 février 2003 encore un jour pour rigoler Encore un jour pour les adulescents.

Qui a dit que le mois de février est déprimant après les grands jours de fête de décembre ? Février n’est pas en reste entre la Saint-Valentin, la Chandeleur et Mardi Gras. Le journal est-il vraiment obligé de parler de toutes les fêtes ringardes qui ont lieu ? Bah oui... ça s’appelle les marronniers. Ne sommes-nous pas un journal d’actualité ? Vous vous êtes sans doute demandé pourquoi Mardi Gras ne tombe pas tous les ans le même jour contrairement à Noël. La réponse est : le calendrier ! Si la fête de la Nativité est basée sur un calendrier solaire (donc à jour fixe), ce n’est pas le cas du fameux Mardi. En effet, Pâques est fixé par rapport à un calendrier lunaire. On remonte 40 jours pour obtenir le mercredi des Cendres et encore un jour pour le Mardi Gras. Vous multipliez au carré, vous mettez au four cinq ans. Mangez quand c’est froid. Cette fête qui clôture le carnaval est en fait la descendante des Saturnales des Romains où l'on fêtait la viande (« Carne » qui donnera plus tard carnaval). Mais alors pourquoi se déguise-t-on pour célébrer la viande grasse ? Car fête et amusement sont l'occasion de ne plus être soimême et de se désinhiber. Et comment y arriver de meilleure façon qu’en abandonnant sa propre personnalité pour devenir quelqu’un d’autre ?

Pour les amateurs de séries TV, dessins animés, films, jeux vidéo, BD… C’est l’occasion rêvée pour vivre pleinement leur passion en « s’expulsant » de soi et de prendre dans leurs personnages de fiction préférés, les qualités, les sentiments et les désirs qu’ils méconnaissent ou refusent en eux et de s’identifier à la représentation du héros (situations ou comportements assez avantageux) en se costumant comme eux. C'est pourquoi les ventes de panoplies sont si élevées. Elles touchent les enfants qui recherchent toujours une image idéalisée de soi, à laquelle se référer afin de se construire leur propre personnalité. Mais ce phénomène touche aussi les adulescents. Mais qui sont-ils donc ? De jeunes adultes refusant de grandir, désirant conserver l’innocence de l’enfance en refusant d’assumer la terne morosité d’une vie d’adulte. Mais ne sommes-nous pas tous un peu adulescent ? Qui n’as pas réécouté dernièrement des génériques de vieux dessins animés, lu Harry Potter (livre destiné à la base aux moins de 15 ans)... Dans un contexte économique et géopolitique incertain et dangereux, l’enfance semble le seul cocon assez protecteur. Quoi de mieux alors que de profiter de Mardi Gras pour se déguiser et oublier ses soucis quotidiens ? Redevenir un enfant, s’imaginer être quelqu’un d’autre, quelqu’un de mieux. Qui sait, à force de s’imaginer être quelqu'un de bien, peut-être le deviendrons-nous. Beyonder

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Mon week-end à BDLand Le week-end du 24-25 Janvier 2004, je me suis rendue au Marché International de la Bande Dessinée d'Angoulême. Comment ça, ça ne s'appelle pas Marché mais Festival ? Ah bon...

Cette année, Angoulême a invité Groland et s'est transformé en grand supermarché de la Bande Dessinée. La plupart des stands a peu à peu pris la forme d'un magasin, avec des rayonnages, une fouille à l'entrée, une fouille à la sortie du stand... On ne sait jamais, qu'on ait payé 9,50 € l'entrée pour une journée, exprès pour venir faire du vol à la tir sur les stands...

Nouveauté : la bulle comics-mangas. On y trouve les produits dérivés de la japanim, des dvd, cd, vieux comics, mangas... Rien d'extraordinaire mais ça a le mérite d'exister. A quand les invitations d'artistes japonais à Angoulême ? La partie consacrée aux bouquinistes, accessible gratuitement permet aux amateurs de compléter leur collection et de dénicher les perles rares. Dehors, les animations de rue se succèdent, identiques d'années en années. L'homme-robot qui ne bouge que si on met une pièce dans sa casquette n'a pas changé d'un poil et bloque toujours autant la rue, pour l'émerveillement des petits et... des petits. A noter une exposition magnifique de l'oeuvre de Dave McKean, venu pratiquement incognito l'an dernier, et adulé cette année. Ah, la mode... on ne sait pas qui la décide, mais on peut lui dire merci !

Ces mesures draconiennes (qui n'étaient plus appliquées en fin de journée) avaient de quoi lasser le visiteur. L'obligation d'acheter un album sur place afin de se le faire dédicacer par les auteurs s'est démocratisée. C'est donc la chasse à la dédicace, qui ne plaît pas toujours aux auteurs ni aux éditeurs, qui craignent la spéculation qu'entraîne leur revente aux enchères sur le net, comme cea se fait de plus en plus sur les sites anglo-saxons. Heureusement, Angoulême, ce n'est pas que des dédicaces. C'est aussi l'occasion de découvrir des petites maisons d'édition pas très connues, ou des associations, des fanzines... Et là, ça se passe à la Bulle New-York. Loin du stand-boîte de nuit de Soleil, totalement inaccessible, surtout lorsque Mr Eddy Mitchell vient dédicacer. C'est là qu'on rencontre le magazine Khimaira, spécialisé dans le Fantastique, ou encore les comics de chez Climax.

Si les stands qui font appel à de grandes pointures (comme Jim Lee sur le stand Semic, pour les comics) permettent d’attirer beaucoup de monde, ils permettent également de découvrir nombre d’auteurs, de dessinateurs et de coloristes qui atientent bien tranquillement à côté des stars, profitant de la foule qu'ils déplacent pour faire connaître leurs oeuvres. Agréable surprise cette année : la récompense attribuée au manga 20th Century Boys de Naoki Urasawa (édité chez Génération Comics) en tant que meilleure série. Un manga au scénario d'une qualité exceptionnelle, qui méritait amplement ce prix. Bilan du week-end : rien de nouveau sous le soleil d'Angoulême. On y passe toujours un bon moment. Avec un peu de chance, et beaucoup de patience (plusieurs heures d'attente pour certaines dédicaces), on peut y faire de belles rencontres. Odessa

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Dragon Ball le film film de JoeChan avec C.H. Chan, T. Kim, M.Chow, P.Kam, R.Tse, D.Wong et W.C.Yiu.

Dragon Ball le manga, créé par Akira Toriyama, a tout d’abord été publié dans le magazine hebdomadaire Shonen Jump. Le succès de la BD a poussé les studios d'animation Toei à l'adapter en série TV. La longévité de la série est phénoménale : la série télé s'étale sur plusieurs années (plus de 500 épisodes), et les mangas atteignent déjà le numéro 42 (soit 180 pages chacun, bref un total de 7560 pages !). « Et là c’est le drame ! » Cheung Picture présente un film en live. Chose habituelle pour les mangas qui se voient régulièrement adaptés en films de qualité médiocre. Ce film ne déroge pas à la règle. King Horm (le méchant roi cornu) veut contrôler les faits et gestes des humains et conquérir l’univers. Il sait que s’il obtient les 7 boules de cristal il pourra réaliser ses ambitions. Au début du film d’une heure vingt, il possède déjà deux d’entre elles et les cinq autres sont gardées par Sparble, Monkey Boy, West Wood, Turtle Man et Seetde (bref par Bulma, Sangoku, Yamcha, Tortue Géniale, et Oolomg le cochon métamorphe). Il décide alors d’envoyer ses associés Bleu Armor Zebrata et Golden Armor Malila pour récupérer les boules de cristal. Mais après un duel mortel, Zebrata et Malila sont vaincus, King Horn n’a pas dit son dernier mot…

Ces méchants auraient demandé moins d’effets spéciaux médiocres que ceux auxquels ce film nous donnent droit. D’ailleurs la production a remplacé Plume le chat volant et métamorphe par un perroquet (histoire de limiter la casse tout de même). Dans les scènes où les vaisseaux spatiaux volent, on ne voit pas de mouvement mais juste un clignotement censé montrer qu’ils vont vite (une pure arnaque), de même pour le nuage magique, une simple animation de dessin animé… bref, ILM n’a rien à craindre ! Cependant certaines scènes sont bluffantes, certains combats avec Krilin n’ont rien à envier à Tigre et Dragon (si si). Ce film, capable du meilleur comme du pire, est surtout meilleur dans le pire. Il doit être vu au 15ème degré et encore vraiment si vous ne pouvez pas vous en empêcher. Mais attention le DVD français ne comporte pas l’option VO, alors attendez-vous à trouver en plus d’un film particulier un doublage particulier. Beyonder

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NYX Un peu d'histoire pour commencer : NYX était, au départ, une série destinée à la ligne MAX. Sur une idée originale de Joe Quesada, cette série devait être scénarisée par Brian Wood et dessinée par David Choe (artiste ayant eu des paroles assez crues concernant l'éditeur en chef de Marvel). Malicia, Gambit et Jubilée étaient, dans le script original, les héros de NYX.

Comme chacun le sait, ce projet, à l'époque, ne vit jamais le jour (encore que, voir la série DEMO par le même Wood) et on n'en entendit plus parler. Jusqu'à ce mois de mars 2003 où l'on apprit que NYX allait sortir en cette fin d'année avec aux commandes Zeb Wells (Spiderman) et Josh Middleton (Meridian). Info démentie par Zeb Wells qui jura ne pas être scénariste de cette série. Une affiche promo fut même éditée durant les Wizard World (célèbre convention de comics) mais sans aucune information sur le scénariste de la série. Finalement, on apprit que c'était Joe Quesada himself qui se chargeait du scénario. La boucle était bouclée. Maintenant, parlons du fond de NYX : Cette série nous raconte les déboires de Kiden Nixon. Cette jeune fille de 16 ans aurait tout pour être heureuse. Seulement voilà, un drame familial est survenu très tôt dans sa jeune enfance et cela a bouleversé, à jamais, le destin de sa famille : Son père, qui était flic à Alphabet City (quartier devenu célèbre pour sa récente communauté de mutants), fut tué devant ses yeux par des truands. Et devant ce manque d'autorité (au sens propre comme au figuré) paternel, Kiden est devenue une enfant rebelle n'hésitant pas à prendre de l'ecstasy, fumer comme un pompier et jurant à tout va. Au grand désespoir de sa mère, complètement à l'ouest, ainsi que de sa prof, Ms Palmer. D'ailleurs, les amies de Kiden se comptent sur les doigts d'une main d'un lépreux. Et celle qui a ce privilège se nomme Kara. Bien qu'étant un peu plus sage et moins téméraire que sa camarade, elle sera indirectement "responsable" de l'irruption du pouvoir mutant de Kiden. Car, NYX est une nouvelle série mutante. Vous me direz, une de plus !!! Certes. Mais elle se détache des autres par son langage cru, son monde réaliste (pas de super héros à l'image, même si nous sommes dans le Marvel Universe) ainsi que le fait que ce pouvoir apparaît plus comme une malédiction pour Kiden ainsi que pour son entourage.

Joe Quesada nous fournit un script plus qu'acceptable. Bien sûr, il n'évite pas quelques clichés, particulièrement dans les écoles américaines, mais dans l'ensemble, ses personnages sont criants de vérité. Passons maintenant aux auteurs : Joe Quesada débute sa carrière comme coloriste chez Vailiant. Il se fera connaître du grand public sur la mini série Batman : Sword of Azrael mais sa popularité explosera lorsque qu'il travaillera sur XFactor en 1993. Il fonde ensuite la maison d'édition Event, avec son pote Jimmy Palmiotti. Ces deux compères seront appelés par Marvel pour mettre sur pied ce qui sera la plus grande opération éditoriale de cette firme : les "Marvels Knights". Ce succès permit à Joe Q d'accéder aux plus hautes fonction de la Maison des Idées en devenant l'éditeur en chef. Ce qui ne l'empêche pas de continuer d'écrire et/ou de dessiner. Preuve en est avec NYX. Josh Middleton, pour ceux qui ne le connaissent pas encore, a commencé dans le métier avec la série Meridian (Crossgen), puis chez Com X pour la série d'heroic fantasy Sky Between Branches (1 numéro à ce jour) pour ensuite finir chez Marvel en étant cover artist sur X-Men Unlimited (à voir dans X-Men Extra) et New Mutant (qu'il devait dessiner au départ). Et une chose est sûre, c'est qu'une star est née. Son style est aux antipodes d'un John Romita jr, d'un Jim Lee ou d'un Michael Turner. On peut dire que sa façon de dessiner ressemble plus à ce que l'on peut voir dans la production franco-belge en ce moment avec un soupçon d'influence nippone avec des artistes comme Hayao Miyazaki (le Voyage de Chihiro) et Hitoshi Okuda. En bref, NYX est une des bonnes surprises de 2003. Le seul hic, pour l'instant, est que seulement 3 numéros sont disponibles à l'heure où j'écris ces lignes. Mais le numéro 4 devrait sortir d'ici la fin du mois de Mars. Gwen

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Donjon monsters #8 - Crève-cœur Scénario : Joann Sfar & Lewis Trondheim Dessins : Carlos Nine

Donjon est un des événements BD de ces dernières années. A l'origine, Lewis Trondheim et Joann Sfar avaient décidé de relater les aventures d'un donjon comme celui des jeux de rôles AD&D (Donjons et Dragons) en s'intéressant aux difficultés de la gestion d'un donjon face à des aventuriers toujours plus exigeants et prêts à aller voir la concurrence. Le ton était donné et l'histoire jouait sur un certain décalage que le lecteur néophyte des jeux de rôles aurait pu ne pas comprendre. Mais voilà, la galerie de personnages secondaires, les intrigues à l'humour corrosif et un certain parallélisme avec notre société contemporaine furent les ingrédients d'un succès critique et commercial. De cette série initiale toujours en cours, il y eut plusieurs séries dérivées dont celle des Monsters. Chaque album de la série Monsters met en avant un personnage secondaire. L'autre originalité de la série est que chaque tome est dessiné par un nouvel artiste.

Par contre, Joann Sfar et Lewis Trondheim restent à la barre du scénario et réussissent l'exercice difficile de créer un univers cohérent avec des liens directs ou indirects sur d'autres albums. Le tome 8 relate l'histoire pleine de surprises et de trahisons d'Alexandra, membre de La confrérie des tueurs. Ce récit, comme toute la série Monsters, ne vaut que si on suit les séries principales que sont les époques Potron-Minet, Zénith et Crépuscule. Le ton est incisif et fournit au lecteur averti énormément d'informations restées en suspend jusquelà. Le dessin est assuré par l'argentin Carlos Nine. Il est connu pour ses travaux publiés dans l'Echo des Savanes et ses albums Meurtres et châtiments ainsi que Fantigas. Son style sur Crève-cœur est à la limite de l'esquisse et sa mise en couleur laisse toute la force de son trait s'exprimer. Cet album tire son épingle du jeu car tout en restant dans la continuité des monsters qui offrent des récits distrayants mais pas indispensables, celui-ci nous offre des informations importantes pour l'ensemble de la série. Au terme de ses 8 tomes cette série garde toute sa fraîcheur ce qui prouve sa qualité et l'inspiration de ses auteurs. Thanos

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La légende des Dragons Ainsi vient la neige après le feu, et même les dragons ont une fin. [J. R. R. Tolkien]

Si on entend de nos jours énormément parler de dragons, c’est surtout au travers des jeux de rôles (Donjons et Dragons entre autres) et de tout l’univers de la Fantasy qui a le vent en poupe grâce, notamment, aux excellents films de Peter Jackson.

Le dragon y est souvent remplacé par un autre péril qui pousse le personnage principal à se dépasser pour s’accomplir. Ainsi, dans le premier Star Wars, Luke Skywalker, pour sauver la princesse, doit lutter contre une représentation moderne du dragon : the Nemesis.

Ces personnages, tout droit sortis de notre passé, suffisent à eux seuls à faire rejaillir dans nos esprits tout un diaporama d’images qui nous plongent dans un autre univers.

Cet obstacle qui semble infranchissable fait de lui un symbole de puissance et de vaillance. C'est pourquoi de nombreuses armoiries et emblèmes le représentent. Figure crainte et respectée, elle fut conspuée par l’Eglise qui, tel le serpent (autre reptile), le considérait comme le serviteur du malin.

Mais qui sont donc ces grands reptiles, d’où viennent-ils et que nous veulent-ils ? Tout d'abord, une petite description physique s’impose. Proche physiquement des dinosaures (dont ils doivent être des parents éloignés) ces reptiles sont immenses. Pourvu d’ailes, ils crachent du feu par leurs naseaux… bref ils ne semblent pas être les animaux de compagnie adéquat pour tous ceux qui vivent en appartement. Pour les occidentaux, ils sont fortement ancrés dans la période moyenâgeuse, au temps des chevaliers et des grandes quêtes. Ils sont alors symbole, dans les contes, de l’épreuve initiatique (épreuve qui transformera le simple prétendant en prince charmant, le simple écuyer en noble chevalier). Souvent gardiens d’un trésor (prenons l’exemple de la pub pour Chocapic ou le dragon garde un trésor de chocolat), ils poussent le héros à se dépasser, le trésor étant alors non plus matériel mais spirituel. C’est pourquoi les histoires de dragons fascinent encore aujourd’hui dans nos récits modernes.

Or en Asie, notre animal de compagnie, qui pour l’occasion porte de longues barbes et des cornes (souvenezvous du dragon de Dragon Ball), est au contraire une métaphore positive. Symbole de renaissance et de fécondité (pour la nature et pour les femmes), il est associé aux forces aquatiques (il contrôle la pluie et les mers). Les années sous le signe du dragon sont considérées comme favorables au négoce, à la réalisation personnelle et, ça c’est le petit plus du dragon, il chasse les esprits malins. Bref le dragon est un animal à plusieurs facettes, qui, craint ou aimé, apporte beaucoup aux braves aventuriers qui osent se lancer dans des quêtes fantastiques qui risquent de changer leur vie. La Rédaction Dédier à Black Dragon « Forumer un jour forumer toujours »

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Entretien avec Richard Isanove Le coloriste (français… cocorico) qui nous à émerveillés avec son travail sur Origin. Vous le retrouverez le mois prochain dans le 100% Marvel intitulé 1602, alors en attendant venez faire sa connaissance.

Durton : Comment es-tu arrivé dans le monde des comics ?

Durton : Quels conseils donnerais-tu aux lecteurs qui voudraient s’essayer à la colorisation ?

Isanove : J'ai toujours lu des Comics (Strange, Special Strange, Titans, Nova...) depuis l'âge de 7 ans. J'ai commencé chez Top Cow en 1995 : j'étais à l'école à Los Angeles et un copain avait fait un stage chez Hommage à San Diego qui venait de se scinder en deux : Wildstorm et Top Cow. Marc Silvestri avait décidé de s'installer à Santa Monica et cherchait à former une nouvelle équipe de coloristes. J'y suis allé avec mon dossier de dessins et peintures sous le bras et ils m'ont embauché.

Isanove : Apprenez à vivre sans sommeil ni lumière naturelle. Il est important de savoir, au moins, un peu dessiner. Comme chez les encreurs il faut savoir interpréter le dessin, comprendre les sources lumineuses. Finalement, il n'y a pas de formule, il faut approcher la couleur sur ordinateur comme la peinture traditionnelle, apprendre à représenter les personnages sous n'importe quel éclairage, apprendre les bases de la composition colorée.

Durton : Quels sont les travaux dont tu es le plus fier ?

Durton : Après la colorisation de 1602 (de Neil Gaiman et Andy Kubert chez Marvel Comics), quels sont tes futurs projets ?

Isanove : Fier, je ne sais pas, mais voici la liste des moments préférés: - Cyberforce (je ne me rappelle plus le numéro, aux alentours de 20/25) le crossover avec Ash dessine par Dave Finch. - Arcanum et Glory avec Brandon Peterson - X-Men 82, ma première collaboration avec Adam Kubert, puis Ultimate X-Men n°1 - Daredevil "Parts of a Hole" avec Joe Quesada et David Mack - Origin et 1602 avec Andy Kubert Durton : Quel est ton point de vue sur l’évolution des techniques de colorisation ? Quel est le réel apport de l’ordinateur pour la bande dessinée ? Isanove : Ca nous a permis de faire des choses qui étaient impensables jusqu'alors dans les détails, les effets spéciaux, la mise en scène. Ca a été une véritable révolution. C'est toujours marrant de voir des gens qui n'ont pas lu de Comics depuis des années, quand je leur dis que je suis coloriste de BD, ils on un regard désolé ou embarrassé pour moi parce qu'ils se rappellent les vieilles mise en couleur par aplats.

Isanove : Je commence une mini-série de DD avec Joe Q puis, sans doute, une suite à Origin. J'ai également un album en préparation que je dessine chez Soleil, en France, qui devrait sortir à Angoulême l'an prochain. Durton : Que penses-tu de l’ambiance d’Angoulême, il paraît que le festival est très réputé aux Etats-Unis ? Isanove : Le festival a en effet une bonne réputation ici. Personnellement, j'ai grandi à Bordeaux et on y allait tous les ans avec mes copains, je savais donc à quoi m'attendre. Ceci dit c'est vraiment super d'être de l'autre côté de la table. Il y a pas mal de pression : c'est gênant quand je loupe un dessin, mais les gens ont tous été très sympa. J'ai vraiment passé un très bon moment. Les festivals aux US sont plus du genre signatures à la chaîne: on s'assoit pendant 2 heures, avec les fans qui font la queue et qui passent avec leur tas de Comics. On a tout juste le temps de dire bonjour, c'est un défilé continu. C'est sympa de traîner avec les autres créateurs mais il n'y a pas le même contact avec les lecteurs qu'on peut avoir à Angoulême. Durton : Richard, merci. Entretien réalisé par Durton

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Entretien avec José Villarubia Vous avez pu vous régaler les mirettes sur son travail pas plus tard que ce mois-ci sur son travail sur Captain America publié dans le dernier Marvel Elite (n°38). Le Guild-Mag vous invite à rencontrer ce coloriste de talent.

Beyonder : Comment décririez-vous votre métier ?

Beyonder : Connaissez-vous des Comics Français ?

José Villarubia : Dans les comics, je suis coloriste, peintre, artiste digital, photographe. J'utilise différentes techniques en fonction du travail qu'on me demande.

José Villarubia : Bien sûr ! J'ai grandi en Espagne avec des BD comme Tintin, Astérix et Lucky Luke. Plus tard, j'ai découvert Moebius, Druillet, Bilal, Claire Brétécher et beacoup, beaucoup d'autres... J'essaie de me tenir au courant de l'actualité !

Beyonder : Comment avez-vous réussi à intégrer le milieu de la BD ?

Beyonder : Quels sont vos comics préférés ? José Villarubia : La première chose que j'ai faite, c'était un dessin au crayon pour le Who's Who de la Ligue/Légion des Superhéros. Plus tard, j'ai mis Hellshock en couleur. Et encore plus tard, j'ai créé les graphismes digitaux de Veils. Beyonder : Quel est le travail que vous avez effectué dont vous êtes le plus fier ?

José Villarubia : En ce moment : L'ascension du Haut-Mal, Blankets, Unlikely, tout ce que fait Sammy Harkman, n'importe quoi de Paul Pope, pareil pour les frères Hernandez, Peter Milligan ou Alan Moore (évidemment). Beyonder : Pensez-vous que nous retrouverons "Sentry" dans le Marveluniverse ?

José Villarubia : Le Miroir de l'Amour d'Alan Moore Beyonder : Qu’avez-vous apprécié dans votre collaboration avec Jae Lee ? José Villarubia : Jae est un de mes meilleurs amis, alors quand nous travaillons ensemble, il dessine et encre spécifiquement pour moi, mon style de colorisation. Beyonder : Une petite anecdote à nous raconter ? José Villarubia : La première fois que j'ai rencontré Jae, je lui ai dit 'Salut, je suis Jose' parce qu'on s'était déjà parlé au téléphone, et il m'a ignoré. Etonné, je l'ai suivi jusqu'à la table, j'ai répété ce que j'avais dit et là, il a compris qui j'étais et il s'est excusé. Il a cru que j'avais dit "Yo -po -seo" c'est-àdire bonjour en coréen et que j'étais juste un gars qui essayait de faire le malin. Beyonder : Quels projets avez-vous ? José Villarubia : Je vais travailler sur les deux prochains épisodes de Prométhéa avec J.H. Williams et les couvertures de presque toutes les ré-éditions en collection cartonnée d'ABC, La voix du feu et Le miroir de l'amour pour Top Shelf.

José Villarubia : Oui, mais vraisemblablement pas sous la même forme, ou en tout cas pas dessiné par Jae Lee. Beyonder : Quel conseil donneriez-vous à un jeune qui voudrait prendre votre place ? José Villarubia : Pas touche (rires). Sérieusement, mon conseil serait d'apprendre à peindre et de s'intéresser à toutes les formes d'art : la peinture classique, l'illustration, la photographie, la vidéo, le cinéma, le théâtre, etc... pour l'inspiration. Beyonder : Pour finir voici une question récurrente mais idiote que je pose à chaque fois pour conclure mes interviews : Pensez-vous qu’un daltonien peut faire votre métier ? José Villarubia : Oui, bien sûr. Etre daltonien ce n'est pas comme être aveugle. Un de mes artistes préférés EST daltonien et j'adore justement son utilisation des couleurs. En fait, je lui ai même dédicacé Le miroir de l'amour. Il s'appelle Mel Odom, et il fait partie des artistes qui m'ont le plus influencé. Beyonder : Je vous remercie pour votre gentillesse. Au revoir.

Beyonder : Comment trouvez-vous le public français ? José Villarubia : J'adore la France et les français. Je suis complètement francophile ! (en français dans le texte)

Propos recueillis par Bey et traduits par Zort

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La boussole Chapitre I

C’est absurde de voir comment une lettre peut ressusciter le passé et faire ressurgir d’un homme toute la souffrance d’une vie gâchée. On m’a pris ma vie. Cela fait maintenant dix ans que je me détruis comme m’a détruit le destin. Dix ans que je ne parle plus, ne mange quasiment plus et dors sans rêves. J’ai passé des années à me promener avec mon père dans la forêt près de chez nous, et j’ai appris ce matin que celui-ci vient de mourir auprès de ma mère, alors que je ne l’ai pas revu depuis si longtemps, ça fait mal… Pourtant j’ai ce sentiment paisible que toutes les souffrances qui vont resurgir seront entièrement de sa faute. A cause de lui je vais devoir retourner dans cette sordide maison où ma vie a commencé et s’est arrêtée. J’ai reçu ce matin une lettre de ma mère m’informant de la mort de mon père d’un cancer du foie, elle me prie de participer aux obsèques qui auront lieu dans une semaine. Pauvre femme, comme je la plains. Mon père était toute sa vie, je me souviens que Laura était toute la mienne. Elle était mon autre, sans elle je ne suis plus rien. C’est ce qui a fait de moi ce que je suis aujourd’hui. Je me rappelle, enfant, notre rencontre, quand elle est arrivée dans mon village. Elle avait ses longs cheveux bruns attachés en natte. Elle était si jolie, avec ce je ne sais quoi dans son regard qui donnait l’impression qu’elle était si fragile et qu’il fallait la protéger. Au fil des jours nous sommes devenus amis, nous étions inséparables. Notre passe-temps favori était de nous enfuir la nuit pour aller dans la forêt, et comme elle avait toujours peur, je lui tenais la main.

Mon cœur d’enfant fut brisé… Après son départ, je me sentais très seul car je n’avais pas d’autres amis, je me suis donc livré corps et âme aux études. Au grand bonheur de mes parents, je suis devenu expert comptable. Je me suis installé en ville pour mon travail et j’ai ainsi plongé dans une routine que je jugeais convenable. Je ne prenais mon plaisir qu’en allant au bar pour oublier ma vie misérable, car mon travail était à la fois tout et rien pour moi. Un midi où j’allais encore une fois manger et boire un verre au bar d’à côté, je l’aperçus. Elle était là, je ne l’ai pas reconnue tout de suite et ce n’est qu’en allant lui parler que je reconnus le parfum de ses cheveux. Elle fit d’abord semblant de ne pas me reconnaître, puis elle me prit dans ses bras et me dit qu’elle était très heureuse de me revoir. Elle n’avait jamais quitté mes pensées et la revoir maintenant qu’elle était devenue une femme me bouleversa et je crois que c’est à ce moment là que je pris conscience que je l’avais toujours aimée. Elle était encore plus belle que dans mes souvenirs et son regard avait pris de l’assurance. Elle était devenue biologiste. Elle avait beaucoup de passion pour son métier. A partir de ce jour, nous nous revîmes tous les jours sans exception et cela durant six mois. Elle me raconta ce qu’elle était devenue et comment elle en était arrivée là. Son récit me sembla bref, et je sentis qu’il y avait plusieurs zones d’ombres dans sa vie dont elle n’avait jamais voulu me parler.

Elle avait tout le temps l’angoisse de se perdre. Pour la rassurer, je lui offris la boussole de mon grand-père pour qu’elle puisse retrouver le chemin de sa maison. J’y gravais ses initiales, ‘L.E’. Elle déménagea quelques années plus tard sans laisser de traces.

June Maker

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Les nouveaux bébés de 2003 futurs accros à la BD ? C'est ce mois-ci que l'INSEE a publié une étude démographique révélant une stabilité des naissances. Et le nombre de ventes de BD pour les tous jeunes augmente… donc les enfants ne sont pas seulement plus nombreux à les acheter, ils en achètent plus… Ces futurs accros à la BD vont-ils se tourner vers les mangas, vers le franco belge ou vers les comics ?

61,7 millions d’habitants sont comptabilisés en France (départements d’outre-mer compris) au premier janvier 2004. Ce chiffre est le résultat de l'addition des nouveaux venus (immigration et naissances) et de la soustraction des gens qui nous ont quitté (décès). L’année passée, marquée par une hausse sensible du nombre de décès (due à la canicule du mois d’août) a connu une stabilité des naissances (même s'il y a une baisse du nombre de bébés chez les femmes ayant entre 20 et 40 ans). Ces bébés vont être très tôt sollicités par les professionnels de l’édition. Toute une gamme de livres pour enfants/BD leur est offerte. Nés dans un monde de l’image, ils seront très tôt sensibles aux charme des histoires illustrées. Les éditeurs proposent donc une vaste offre répondant à la demande des enfants et des parents. Ils savent que leur lectorat se rajeunit (c’est toujours ça de fidélisé pour plus tard), même si le gros de la cible reste les 8-14 ans (ils représentent 84% de ceux qui lisent des BD). On dénombre cette année pas moins de 67 titres de BD pour les touts petits contre 48 l'an passé (ce qui représente tout de même 8,76% du marché). Parmi ces titres il y a l’incontournable Bonhomme de neige de Briggs Raymond (ressorti à l’occasion de ses vingt ans. Mais aussi des nouveautés comme Une île au soleil (de Blackstone Stella) qui au cours d’une balade, permet aux plus jeunes (2/5 ans) de découvrir de nouveaux mots. La BD affiche, en 2003, une bonne santé éditoriale (un livre vendu sur dix est une BD). 2526 livres appartenant au monde de la BD (dont 1730 nouveautés) ont été publiés en 2003, dans un climat économique toujours morose. Les plus petits y viennent par l’intermédiaire des dessins animés.

C’est d’ailleurs ce qui passe à la TV qui explique, en partie, que les mangas représentent pratiquement 30 % du marché de la BD (avec un lectorat très jeune). En effet cette population voyait énormément de dessins animés Japonais (Dragon Ball, Goldorak, etc…). Le développement de séries animées telles que Titeuf permettent également de gonfler les ventes de BD franco-belge. Ainsi, même s’il n’y a pas eu de nouvel album de “Titeuf” (dessiné par Zep) cette année, cette série reste la meilleure vente de 2003 car elle prend toujours d’assaut les premières places du top des livres (ce qui n’est pas sans rapport avec son prix gagné à Angoulême). Il sera donc intéressant de voir si ces téléspectateurs deviendront des lecteurs de mangas ou de franco-belge dans 10 ans. Les orientations de ces jeunes lecteurs peuvent aussi être influencées par la prolifération de héros américains sur grand écran : "X-Men", "Daredevil", "Hulk", "La ligue des gentlemen extraordinaires", etc. Ces films ont boosté les ventes car ce sont 142 comics qui ont été publiés en albums cette année, soit plus de 8% du marché total, contre 129 en 2002. L’audiovisuel poussera forcément tous ces petits jeunes à apprécier de plus en plus les arts graphiques, et par conséquent les BD. On souhaite donc la bienvenue à tous ces petits futurs lecteurs venus grossir nos rangs. La Rédaction

Bienvenue à Mathias ! Et félicitation aux parents

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