MINISTÈRE DE LA DÉFENSE
Armée de Terre
Sommaire Directeur de publication GBR COQUEBLIN, commandant les écoles militaires de Bourges et l’école du Matériel Rédacteur en chef LTN (F) GANZ Conception PAO GSBdD BGA - PAO Impression / Diffusion / Routage EDIACAT ST-ETIENNE
éditorial
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Actu en bref
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Enjeux
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dossier 10
SMITer
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12e BSMAT
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13e BSMAT
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3e RMAT
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6e RMAT
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La démarche 5S
activités
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à savoir
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Vie associative Portrait
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Comité de rédaction : GDI GÉRARD (2S), LCL (er) SAINT-MARC (ANAMAT), COL GUGLIELMINOTTI (SMITer), LTN DAVICCO (SIMMT), CDT Alain SIGUIER OSA (2e RMAT), CNE ROSSI (3e RMAT), CNE HERNANDEZ OSA (4e RMAT), CNE DUPUIS OSA (6e RMAT), CNE CIMETTA OSA (7e RMAT), CNE TIBOURCE OSA (8e RMAT), ADJ CLEMENCON (5e BSMAT), TSEF DENIZOT (12e BSMAT), CDT PITOIS (13e BSMAT), CNE PEREIRA-DE-ABREU (15e BSMAT), CNE DUPONT (CEDIMAT), MAJ FABRE (9e BSAM). Crédits photos : SIMMT, EMB, SMITer, RMAT (S), BSMAT (S), BMAT (S), SIMu, CEDIMAT, SCAM, SIRPA TERRE, ECPAD, CFT Division Maintenance. Ce numéro de Matériel et Technique est également mis en ligne sur internet à cette adresse : http://www.emb.terre.defense.gouv.fr/spip.php?article5 Ainsi que sur le site intranet des écoles militaires de Bourges à cette adresse : http://www.esam.terre.defense.gouv.fr/spip.php?article1170
Cellule communication des écoles militaires de Bourges – Quartier Carnot - BP 50709 - 18016 Bourges Cedex – 821 181 80 85 - 02 46 08 80 85 - fax : 02 48 68 74 59
Édito L’industrialisation du SMITer
GDI Vandenbussche Directeur du Service de la Maintenance Industrielle Terrestre (SMITer)
Le besoin d’industrialisation du SMITer résulte de la conjugaison de la baisse des effectifs de maintenanciers (-3 900) et du volume des parcs à soutenir, du fait de la Révision Générale des Politiques Publiques (RGPP) et de l’adaptation des capacités de l’armée de Terre. Cette baisse conjuguée se traduit par une « surcharge de maintenance » importante à laquelle il faut faire face.
Les conditions de l’industrialisation du SMITer sont portées par la mise en œuvre de la politique d’emploi et de gestion des parcs de l’armée de Terre, qui permet d’envisager un soutien différé plus important dans les formations du SMITer, ainsi que par la mise en œuvre du projet « maintenance 2010 », visant à regrouper et densifier les sites du SMITer et à redistribuer les actes de maintenance entre forces terrestres et formations de maintenance. L’industrialisation consiste à rationaliser les activités. Elle met en œuvre les leviers du regroupement des moyens et du bon emploi de nos personnels, au travers de méthodes empruntées au monde de l’industrie. Le regroupement franchit une étape importante en 2012, avec le rapatriement des dernières sections détachées. Il se termine en 2014, avec la fermeture de la 15e BSMAT. De 2010 à 2014, le SMITer passe de près de 70 sites à 30. Dès cet été les regroupements permettent d’accélérer le processus d’industrialisation engagé. À présent, le bon emploi des personnels constitue l’axe principal de poursuite de l’industrialisation, au travers de la maîtrise de notre ressource la plus précieuse : le temps. Temps de la préparation opérationnelle du « soldat maintenancier », temps du soutien du
« maintenancier soldat ». La maîtrise du temps n’est pas une fin en soi : elle constitue une condition nécessaire pour projeter en opération des maintenanciers compétents et entraînés, pour donner aux forces terrestres les matériels dont elles ont besoin. Elle est complétée en permanence par l’analyse des résultats obtenus en préparation opérationnelle et en maintenance. L’industrialisation du SMITer se doit de réaliser la meilleure synthèse possible entre les exigences ou les attendus fixés par l’EMAT, la SIMMT ou le CFT : l’équilibre entre activités opérationnelles et activités de maintenance, que l’EMAT définit dans sa directive au SMITer, pour garantir les intérêts respectifs de la SIMMT et du CFT ; la satisfaction du besoin de maintenance exprimé par la SIMMT sous forme d’un contrat de production au SMITer ; la réponse aux standards de préparation opérationnelle définis par le CFT pour les unités qui sont engagées au sein d’une composante terrestre. Pour ce faire le SMITer a engagé en interne des démarches nombreuses, pilotées par l’état-major, illustrées au travers des articles qui constituent ce dossier :
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Édito L’industrialisation du SMITer la maîtrise de son organisation et la satisfaction de ses « donneurs d’ordre », au travers une démarche qualité, qui associe les formations et l’étatmajor et vise une certification globale du SMITer pour fin 2013 ; la prévision et la mesure des activités de préparation opérationnelle et de maintenance, avec des efforts tout particuliers de programmation, au travers des processus d’élaboration de prévisions d’activité et des outils de suivi ; la rationalisation des activités techniques de maintenance et d’approvisionnement, au travers des démarches de « lean management » et de « 5S », de l’extension progressive du soutien différé avec la constitution progressive du parc de gestion dynamique ; la rationalisation de la préparation opérationnelle et de la formation militaire, au travers des mutualisations d’exercices entre les régiments, les compagnies et les sections, grâce aux réflexions et expérimentations sur l’utilisation des capacités du CFIM. En parallèle, le SMITer travaille étroitement avec la SIMMT pour améliorer l’efficacité de la « supply chain » du MCO terrestre, grâce à la fluidification des transports des rechanges et des matériels complets, à la définition des
processus d’acquisition réactive complétant les marchés centraux d’approvisionnement. S’agissant des travaux propres au SMITer, les régiments et les bases de soutien se sont appropriés ces démarches, les déclinent et s’en inspirent localement avec une belle adhésion : le temps de l’étonnement et de l’interrogation suscité par le « I » industriel du SMITer à sa création est maintenant dépassé ! En effet, nos militaires obtiennent d’excellents résul-
tats en opération extérieure, nos civils œuvrent au quotidien pour réparer et distribuer les rechanges aux unités en métropole et en opération : le spectre d’un SMITer transformé en une version actualisée « des temps modernes » de Charlie Chaplin est écarté. La dynamique « d’industrialisation » est réelle, actuellement adaptée à la finalité du soutien des forces terrestres en opération. Elle est permise par un aspect essentiel de la réforme du MCO terrestre : l’unicité du commandement, le général directeur du SMITer assume ses responsabilités sur toute l’étendue des missions ! Jusqu’où peut aller cette industrialisation ? Il y a encore des marges de progrès, mais la question est dès à présent légitime. Elle est étroitement liée au contrat opérationnel de l’armée de Terre, qui dimensionne l’outil militaire projetable de maintenance et le socle minimal de capacités logistiques amont en métropole, contrat auquel le SMITer se doit de répondre, en continuant à projeter des militaires compétents et entraînés, avec à leur tête des officiers rompus à la maintenance et capables de commander en situation opérationnelle : c’est la limite à tracer, que l’industrialisation en métropole doit respecter.
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ACTU EN BREF
Adieu aux armes du Général Henri Laporte-Many
À l’occasion de la prise d’armes mensuelle de la structure intégrée du maintien en condition opérationnelle des matériels terrestres (SIMMT), le général de brigade Henri LaporteMany a fait son adieu aux Armes le vendredi 13 avril. Cette cérémonie était placée sous la présidence du général d’armée de Villiers, major général des armées, accompagné du général d’armée Jean-Louis Georgelin, grand chancelier de la Légion d’Honneur, du général d’armée Bruno Cuche, gouverneur militaire des Invalides, du général de corps d’armée Jean-Tristan Verna, alors directeur central de la SIMMT, du général Henri Laporte-Many, directeur de cabinet du grand chancelier de la Légion d’Honneur, et du général Thierry Coqueblin, commandant les écoles militaires de Bourges.
Matériel et Technique - n°178
Le colonel Laurent Giot, chef de corps du 2e régiment de Dragons, unité commandée par le général Laporte-Many de 1999 à 2001, était présent, ainsi que l’étendard et un peloton du 2e RD. Après la revue des troupes, le GBR Coqueblin a remis les galons de brigadier d’honneur de l’arme du Matériel au général Laporte-Many. Conscient d’avoir eu « des adieux aux armes relativement exceptionnels », ce dernier a exprimé à plusieurs re-
prises ses remerciements au directeur central et également à tous ceux qui ont permis que cette cérémonie se déroule dans les meilleures conditions, malgré une date peu favorable.
ADIEU TAILLEFER quartier général Sabatier dans lequel est implanté le 7e RMAT de Lyon, désigné corps pilote du bataillon logistique depuis octobre 2010.
Le 14 mai 2012, le général d’armée Bertrand Ract-Madoux, chef d’état major de l’armée de Terre, a présidé la cérémonie de dissolution du BATLOG PAMIR VIII Taillefer commandé par le colonel Antoine Cesari. Cette cérémonie s’est déroulée au sein du
Déployé sur le théâtre afghan d’octobre 2011 à avril 2012, le BATLOG Taillefer a œuvré sans relâche au profit des éléments français dans les différents domaines de la logistique (transport ravitaillement, santé, soutien pétrolier, maintenance, soutien de l’homme, soutien munitions). Les éléments du BATLOG ont pris part à plusieurs opérations au cours desquelles ils ont du réaliser des tirs de riposte.
Le BATLOG Taillefer restera un bataillon charnière qui a géré le début du désengagement. Cette phase s’est notamment traduite par la fermeture de la FOB (Foward Opération Base) de GWAN, l’appui au désengagement d’un sous-groupement tactique interarmes (SGTIA) du GTIA Surobi, du détachement Harphang de BAF (Bagram Air Field) et du détachement de formateurs français implanté sur le camp de Morehead. Sur le terrain le BATLOG Taillefer a laissé place au BATLOG Voie Sacrée commandé par le lieutenant-colonel Philippe Le Cubain.
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ACTU EN BREF
Un CFCU « Made in USA »
Le 8e régiment du Matériel de Mourmelon-le-Grand a été un des tous premiers du monde de la logistique à bénéficier de la reprise des CFCU effectués aux États-Unis. Ce cours se déroule à l’Army Logistics University (ALU) dans le camp de Fort Lee en Virginie. Après 5 mois et demi sur les mêmes bancs que ses pairs américains, le Cne Monnier revient ainsi dans sa formation avec le diplôme de logisticien de l’armée américaine et un prix pour l’excellence des résultats obtenus en tant qu’officier étranger. La particularité de ce cours est de ne pas cantonner un officier à son arme mais de lui inculquer toutes les connaissances logistiques nécessaires au commandement d’une unité élémentaire. Toutes les fonctions sont ainsi étudiées à travers l’exploitation d’ordres initiaux divisionnaires permettant d’envisager plusieurs types d’organisation logistique à même de soutenir au plus près les combattants.
Championnat de France de football interarmées
Du 21 au 25 mai 2012, s’est déroulé le championnat de France de football interarmées organisé par la base aérienne 115 d’Orange. C’était donc l’occasion pour l’armée de Terre, l’armée de l’Air, la Marine et la Gendarmerie de se réunir et de participer à cette manifestation footballistique. Cependant, la Marine a dû déclarer forfait à la dernière minute pour des motifs opérationnels. Au sein de l’équipe de l’armée de Terre était un informaticien du centre d’études et de développements informatiques de l’armée de terre (CEDIMAT) de Bourges ! En effet, retenu à l’issue du stage de présélection qui s’est déroulé au mois de février à Nîmes, le lieutenant
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Nordine Younsi a eu le plaisir de participer à ce mini championnat ouvert à tous les « footeux » ayant au moins un niveau régional dans le secteur civil. Le lieutenant, ses coéquipiers et leurs adversaires ont joué la gagne au
cours de rencontres particulièrement équilibrées. Résultat… La Gendarmerie remporte une nouvelle fois le championnat, suivie au classement de l’armée de Terre et enfin de l’armée de l’Air.
Matériel et Technique - n°178
Inauguration de la nouvelle zone d’entraînement « métier munitions »
Le 5 avril 2012, le Service Interarmées des Munitions (SIMu) a inauguré la première zone d’entraînement à la préparation opérationnelle de ses pyrotechniciens, à Brienne le Château, en présence du général de corps aérien Rouzaud, sous-chef soutien de l’état-major des armées. La création d’une zone d'entraînement spécifique au « métier munitions » vise un double objectif : d’une part, de disposer d’un outil adapté à la préparation générique individuelle et collective des pyrotechniciens, et, d’autre part, d’assurer la mise en condition avant projection des pyrotechniciens. La nouvelle zone d’entraînement « métier munitions » a été implantée sur le site de l’établissement Principal des Munitions Champagne-Picardie, à Brienne-le-Château.
L’école du Matériel organise la journée du Souvenir du Matériel
La journée du Souvenir du Matériel s’est déroulée le 15 mars dernier à Paris. Cette journée de commémoration de l’Arme était organisée pour la première année par l’école du Matériel des écoles militaires de Bourges (EMB), reprenant ainsi le flambeau de la DCMAT puis de la SIMMT. L’école du Matériel a joué de malchance pour sa première année en tant qu’organisatrice puisque le programme initial de cette journée a du être modifié : la décision ministérielle de retenir cette date pour la journée nationale du réserviste n’a finalement pas permis à la cérémonie de ravivage de la flamme sous l’Arc de Triomphe d’avoir lieu. Néanmoins, un office religieux célébré par l’évêque aux armées, Monseigneur Ravel, avait lieu en la cathédrale Saint-Louis des Invalides et a permis de rendre un très bel hommage aux morts du Matériel. Cette cérémonie solennelle était coprésidée par le général de corps
d’armée Verna, directeur de la structure intégrée du maintien en condition opérationnelle des matériels terrestres (SIMMT) et directeur central du Matériel de l’armée de Terre, par le général
de division Vandenbussche, directeur du service de la maintenance industrielle terrestre (SMITer), par le général Coqueblin, commandant les EMB et l’école du Matériel, ainsi que par le général de division (2S) Gérard, président de l’association nationale du Matériel de l’armée de Terre (ANAMAT). Faisant suite à cette messe, un dîner proposé à l’École Militaire a permis à tous les convives, anciens et d’active issus des différentes unités du Matériel de se réunir et d’échanger sur la vie de l’Arme. Cette journée a permis de collecter des dons pour nos blessés. Ainsi 1 572,74 euros seront remis à la CABAT par le général Coqueblin. Cette somme provient de dons des adhérents de l’ANAMAT à hauteur de 555 euros, auxquels s’ajoute une partie de la participation demandée pour le dîner. La Journée du Souvenir du Matériel, moment d’échange et de solidarité.
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ACTU EN BREF
INAUGURATION DE L’EXPOSITION DU 1er RMAT
Le 5 juin 2012, une petite cérémonie en présence des chefs de corps actuels et futurs, venait inaugurer une exposition consacrée au 1er régiment du Matériel dissout en 2011. Le général Coqueblin, commandant les écoles militaires de Bourges et l’école du Matériel, présidait cette inauguration accompagné du général de division Vandenbussche, directeur du Service de la Maintenance Industrielle terrestre (SMITer). Cette exposition est la première d’une longue série puisque à tour de rôle, les régiments de l’Arme seront mis à l’honneur, chacun, pour une durée de six mois. Celle-ci a donc débuté le 5 juin 2012 et prendra fin, le 19 novembre afin de préparer la suivante qui sera consacrée au 8e régiment du Matériel. On doit cette idée originale au colonel Tanguy, chef de la formation administrative des écoles militaires de Bourges et ancien chef de corps du Premier de l’Arme. En effet, depuis la rentrée 2011- 2012, le musée du Matériel et de la Maintenance ne reçoit quasiment plus de visiteurs en
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provenance des stages réalisés dans les divisions techniques de l’école du Matériel en raison de la diminution des durées de formation. Le colonel Tanguy, président de l’association des amis du musée du Matériel et de la Maintenance (AAMMM), développe alors l’idée de proposer le musée aux personnes de passage à l’école avec
l’espoir que ces personnes se rendent ensuite au musée à titre individuel. C’est aussi une manière de faire découvrir ou redécouvrir nos régiments à toute personne travaillant aux écoles militaires de Bourges, qu’elle appartienne ou pas à l’Arme. C’est donc avec son équipe de bénévoles que le conservateur, après s’être rendu sur les sites de l’ex -1er RMAT, pour récupérer des objets pouvant mettre en relief l’histoire du 1er, a organisé cette exposition. Le 1er RMAT est présenté sous plusieurs aspects : ses origines, sa filiation, mais aussi les différentes unités ayant participé à sa formation, sans oublier la présentation des photographies des chefs de corps successifs qui ont marqué l’histoire du plus ancien régiment de l’Arme. Venez donc nombreux admirer cette belle exposition qui, plus qu’une belle rétrospective, est surtout l’hommage rendu à des femmes et à des hommes qui, depuis la Seconde Guerre mondiale, ont servi au « Premier » et ont su faire honneur à sa devise : « Premier exige ».
ENJEUX
Matériel et Technique - n°178
RETEX Le retour d’expérience dans la maintenance
La fonction « retour d’expérience » (RETEX) est un élément primordial dans l’adaptation permanente de nos forces. Sans entrer dans le détail, le RETEX, pour le domaine de la maintenance est basé essentiellement sur l’exploitation des comptes rendus de fin de mission (CRFM) ou des analyses après actions des exercices. Plus ponctuellement d’autres sources peuvent être exploitées telles que les débriefings de différents personnels rentrant de mission, les fiches d’analyse provenant de détachements de liaison à l’étranger, des conférences ou des exposés. Les domaines d’action du RETEX sont essentiellement : la doctrine, les équipements et enfin l’organisation et le fonctionnement de la maintenance en opération. La première difficulté est de déterminer ce qui doit être étudié en profondeur, car le fait décrit met en exergue des problèmes importants, et ce qui doit être mis de côté car trop factuel ou trop lié à des circonstances bien précises (théâtre d’opération, conditions géographiques, opération particulière). Il est cependant important de tout relater car la répétition de certains faits, qui pourraient paraître anodins, peut faire apparaître des problèmes plus récurrents. Les axes d’effort dans le domaine de la maintenance sont : - la protection des moyens de dépannage et d’évacuation ainsi que celle des équipes servant ces véhicules ; - la maîtrise des flux d’approvisionnement avec une attention particulière sur les délais d’acheminement ; - les conditions de déploiement de SIM@T sur les théâtres d’opération ; - l’adéquation des effectifs de maintenanciers aux travaux à réaliser (effectifs et spécialités détenus ; importance des renforts temporaires et conditions de leur mise en place…) ; - recueil des difficultés à surmonter lors de phases spécifiques d’opération telles que l’engagement ou le désengagement d’une force ; - les déploiements et l’organisation de la maintenance au cours des différentes missions.
L’armée de Terre est engagée sur de nombreux théâtres et tous peuvent apporter des éléments intéressants. Si l’Afghanistan est actuellement le théâtre où l’on recueille le plus d’éléments, l’opération Harpie en Guyane, les déploiements lors d’événements nationaux (réunions des G8 et G20 par exemple), les missions intérieures ou des déploiements sur les bases en Afrique ou aux Émirats sont aussi riches d’enseignements. Aucun événement, aucune opération ou aucun exercice ne doit être écarté. Pour le domaine de la maintenance, la direction des études et de la prospective (DEP), en plus des acteurs « classiques » du RETEX (CDEF, EMAT, STAT), travaille en étroite collaboration avec la SIMMT et le SMITer. De plus avec une grande réactivité, l’école du Matériel peut rapidement inclure dans la formation qu’elle dispense des éléments issus du RETEX. La fonction RETEX a atteint sa maturité dans ses processus et a permis une adaptation très rapide de l’armée de Terre à ses missions, que ce soit pour ses équipements ou pour ses modes d’action. La DEP de l’école du Matériel participe ainsi activement à ce processus en mettant toutes ses compétences au service de l’ensemble de la maintenance.
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ENJEUX LA SECTION COMPÉTENTE EN RAYONNEMENTS IONISANTS
Les matériels terrestres sont dotés de technologies spécifiques incorporant parfois des matières dangereuses soumises à une réglementation particulière. Il peut s’agir par exemple, du lithium dans les batteries du FÉLIN, de l’amiante dans les joints des pièces mécaniques de certains engins tels que le VAB,
ainsi que des radionucléides (matières radioactives) présents notamment dans l’électronique d’armement comme le PR 4G et sur les tableaux de bord de certains véhicules.
Le maintien en condition opérationnelle (MCO) de ces matériels particuliers est fortement contraint par le respect des règles techniques, administratives qui régissent leur utilisation, leur entreposage et les actes de maintenance associés. De plus en plus complexes, ces règles
requièrent une expertise technique dédiée, au service des officiers de soutien et des officiers de pilotage du soutien afin de préparer et piloter une politique de soutien intégrant pleinement la prévention et la maîtrise des risques. Créée en 2010, c’est dans
ce cadre d’action que la section compétente en rayonnements ionisants (SCRI) intervient sur les nombreux types de matériels contenant des radionucléides. Parmi eux, on retrouve notamment les Famas, les mortiers avec leur goniomètre, le char Leclerc, la Sagaie.
SIMMT
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Matériel et Technique - n°178
Son périmètre d’action :
Les enjeux importants actuels :
La section conseille les différents acteurs au cours du cycle de vie du matériel. Cette implication transverse permet d’intégrer, dès l’expression des besoins, des problématiques d’utilisation ou d’élimination relatives à la présence de radionucléides.
À l’heure actuelle, il existe deux missions primordiales pour la performance du MCO des matériels concernés.
Ainsi, la section contribue à : • garantir la prise en compte des exigences réglementaires au stade des appels d’offre : des clauses techniques d’achats ont été élaborées pour être insérées dans les cahiers des clauses techniques particulières (CCTP) des marchés ; • définir les conditions d’emploi et de gestion des matériels contenant des radionucléides ; • mener les expertises relevant des situations particulières : lors du retrait des pastilles radio-luminescentes des Famas, des analyses techniques ont été réalisées afin d’évaluer le bilan de l’opération en termes de radioprotection ; • s’assurer de la conformité des installations techniques dans lesquelles la maintenance est effectuée ; • gérer les attributions liées à la responsabilité réglementaire de la SIMMT de fournisseur de produits contenant des radionucléides délivrée par autorisation de l’autorité de sûreté nucléaire ; • définir et conduire la politique d’entreposage des déchets de matériels contenant des radionucléides en attente de reprise par l’agence nationale de gestion des déchets radioactifs (ANDRA).
• le rôle de fournisseur de matériels incluant des radionucléides du ressort de la SIMMT : il s’agit d’éviter des blocages inopinés de matériels chez l’industriel, pour cause d’irrégularité réglementaire. Pour cela, l’utilisation des radionucléides dans les matériels terrestres doit évoluer pour intégrer l’ensemble des prescriptions réglementaires actuelles. Dans cet objectif, un plan d’action piloté par la SCRI est actuellement décliné au niveau de la SIMMT, impliquant fortement les équipes de maintenance intégrées et les équipes de programme intégrées.
• l’élimination des déchets de matériels contenant des radionucléides. Les évolutions réglementaires des dernières années et les restructurations de l’arme du Matériel, ont rendu incontournable la rénovation de la filière d’entreposage de ces déchets. Conduite depuis 2007, cette rénovation se formalisera dès 2014 par l’existence d’une infrastructure à vocation nationale, s’appuyant sur des antennes régionales de transit déjà en service à l’usage des organismes de rattachement.
Enfin, sous l’égide du bureau prévention de l’EMAT, la SCRI contribue fortement à l’organisation de la radioprotection au sein de l’armée de Terre. Ce mode de travail garantit la cohérence et la continuité dans le volet prévention de la gestion de ces matériels.
Des interlocuteurs variés : Les missions impliquent la rencontre de collaborateurs au métier distinct. En appui d’un officier de pilotage du soutien ou d’un officier du soutien, ou au profit de la SIMMT, la SCRI échange avec le contrôle général des armées, l’autorité de sûreté nucléaire, les régiments et bases du
Matériel, les états-majors, la DGA et les autres services de soutien. Ce réseau constitue un levier d’action comme une source d’informations appréciables et crée des synergies dont les gains sont substantiels pour l’avancée des affaires.
M. Vivien BUCCIERO Sous-direction du pilotage et de la réglementation Bureau de la qualité, de la réglementation et de la prévention
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DOSSIER
L’industrialisation du S M I ter
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FAVORISER L’INDUSTRIALISATION DE LA PRODUCTION L’inscription du qualificatif « industriel » dans l’acronyme du SMITer indique clairement la nécessité d’industrialiser le processus de production. Ce processus d’industrialisation se caractérise généralement par la construction d’une organisation permettant de piloter de manière centralisée les charges de production, de favoriser la production en série et de définir des standards de production en vue d’obtenir une qualité homogène. Cet objectif d’industrialisation et d’augmentation de la productivité constitue un impératif cohérent pour prendre en compte la déflation de 3 900 postes du chantier « Maintenance 2010 ». Afin de favoriser l’industrialisation, il s’agit tout d’abord d’assurer un pilotage centralisé des charges de maintenance afin d’assurer la cohérence entre le contrat SIMMT-SMITer et les plans de charges confiés aux formations du SMITer, ensuite de garantir la présence simultanée des facteurs de production et, enfin, de définir les règles de production en série.
Pilotage centralisé Il est nécessaire de rappeler les modalités d’affectation des charges de maintenance aux formations du SMITer. L’étape d’affectation de la charge à un site de production est centralisée au niveau de la division production du SMITer. Pour les charges de reconstitution de la ressource, appelées aussi « soutien différé », la charge affectée à un site de production découle d’une affaire du contrat signé annuellement entre la SIMMT et le SMITer. Cette charge est affectée à un ou plusieurs sites de production principalement sur la base d’une « maquette capacitaire » détaillant par filière technique les heures offertes pour chacune des formations du SMITer. Ce pilotage centralisé permet de suivre l’évolution du bilan charges-moyens des sites de production pour s’assurer de leurs capacités à réaliser les charges ordonnées.
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DOSSIER Facteurs de production à réunir Une fois la charge confiée à un site de production, il s’agit de garantir la présence sur le site de production : Le matériel à traiter (position 7) : il s’agit de faire affecter sur les sites de production les matériels à traiter correspondant à leurs charges. Si possible, l’affectation de la charge a été décidée sur la base de l’existence d’une ressource mauvais état. Dans le cas contraire, il s’agit d’estimer et d’orienter les flux (remplacements, retours de renforcements, déclassements, redéploiement d’opérations extérieures) qui permettront de réaliser sur ce site le matériel en position 7. En 2011, le défaut de matériel constituait 15 % des causes de non-réalisation des matériels ordonnés en parc de gestion (PG) technique ; Les approvisionnements : pour être en mesure de traiter le matériel, il est bien sûr nécessaire de détenir les rechanges nécessaires à l’opération. Par ailleurs, pour promouvoir l’industrialisation et la production en série, il est indispensable de connaître la date de réalisation de l’intégralité des rechanges pour un matériel à traiter en permettant de définir une échéance fixe de réalisation des rechanges (par exemple, pour un type de matériel, garantie de la réalisation de tous les approvisionnements, par exemple, dans le 4e mois après le diagnostic). En 2011, le défaut approvisionnements constituait plus de 30 % des causes de non-réalisation des matériels ordonnés en PG technique ; L’environnement technique (outillage et équipements principalement) : ce facteur de production est particulièrement sensible pour les matériels nouveaux à soutenir ou pour les sites bénéficiant de nouvelles infrastructures ; Les méthodes et les référentiels : afin de garantir des standards de qualité et de configuration pour les matériels produits au profit des différents parcs de la PEGP.
Favoriser le travail en série L’objectif d’accroissement de la productivité peut notamment être facilité par le développement du travail en série. Toutefois, ce mode de production impose de connaître les durées de chaque étape du processus, en particulier celle de la réalisation des approvisionnements, et d’affecter un nombre minimal de matériels à traiter dans le cadre d’une série. Le travail en série est donc susceptible de renforcer une spécialisation des sites, qui dépendra toutefois des possibilités de transport offertes pour regrouper les « micro-parcs » sur quelques sites. Il a été décidé d’intégrer, afin de favoriser la production en série en 2013, dès le travail initial en juin 2012 de construction des plans de charges, les critères 12
de production en séries. Il est toutefois fortement nécessaire de disposer, dès le début des travaux de construction des plans de charges, d’une version initiale du contrat exhaustive. Pour l’année 2012, les productions de GBC 180 à la 12e BSMAT et de VLTT P4 à la 13e BSMAT font déjà l’objet, malgré les difficultés de maîtrise des flux d’approvisionnements, de plans prévisionnels de production. Cette expérimentation a pour objectif de généraliser cette pratique aux formations du SMITer en 2013. Enfin, des travaux sont menés avec la SIMMT pour définir des standards de qualité nécessaires pour les matériels principaux (en particulier VLTT P4, GBC 180, VAB) à produire en soutien différé.
Conclusion
L’industrialisation du SMITer est fonction de la fiabilisation du processus global de production qui débute, à la source, par le contrat SIMMT-SMITer pour s’achever, en passant par le travail réel en atelier des opérateurs, au compterendu d’avancement des affaires confiées par la SIMMT. Au degré de maîtrise de chacune des étapes de ce processus, et sous réserve des ressources notamment en rechanges, sera jugé le bien-fondé d’avoir qualifié le SMITer d’« industriel ».
Lieutenant-colonel Prouvost SMITer division production bureau conduite de la maintenance
Matériel et Technique - n°178
Pilotage de la capacité de la distribution des rechanges Le bureau logistique de la division production du SMITer a commencé sa montée en puissance au 1er octobre 2010. Dès lors, il a organisé son système de pilotage en s’appuyant sur l’existant (les indicateurs élaborés par la DCMAT) tout en s’adaptant à la nouvelle organisation SIMMT-SMITer et à ses exigences, soit le contrat de service avec la SIMMT, la démarche de supply chain management, la démarche qualité et la carte stratégique du directeur du SMITer.
Dans une optique de cohérence et de pertinence, le bureau logistique a construit son système de pilotage en positionnant l’échange avec les formations du Matériel comme point clé. En effet, l’analyse des entrepôts peut se faire quantitativement au niveau central mais la compréhension et l’explication des résultats ne peuvent se faire qu’avec l’expertise locale. Ainsi le système de pilotage s’articule sur 3 outils et des réunions d’information et de pilotage régulières (magasin central et stockeur avancé) : le compte rendu d’activité mensuelle (CRAM) est l’outil d’échange. Il est pré-rempli avec les données issues de BO la 1re semaine du mois par la cellule pilotage et il est enrichi par les formations du Matériel la 2e semaine du mois ; les difficultés rencontrées par les formations sont enregistrées et des éléments de réponses leur sont transmis afin de débloquer certaines situations. Les contraintes d’ordre local sont gérées par le BMOI/BMS ; la synthèse des données qualitatives et quantitatives se formalise par le tableau de bord de la fonction opérateur logistique. Celui-ci est diffusé mensuellement au directeur du SMITer, au Supply chain manager, aux chefs de corps, à la direction stratégie pilotage, au chef du bureau logistique et à ses chefs de section ; les réunions d’information et de pilotage sont à la fois un point de situation de l’activité, la transmission des dernières informations sur les problématiques actuelles (exemple : redéploiement des stocks centraux, transfert des stockeurs avancés, cross-docking, boucle zonale…) et un moment d’échanges constructifs avec les formations du Matériel qui sont libres d’évoquer plus en détail les contraintes auxquelles elles font face. Chaque réunion se termine par la visite des entrepôts ce qui permet à l’ensemble de connaître les spécificités de chaque formation.
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DOSSIER
Au-delà d’une synthèse de données quantitatives et qualitatives, le tableau de bord de la fonction opérateur logistique est l’outil de niveau central permettant de suivre la performance des entrepôts de la métropole, mesurer la charge, être alerté d’un engorgement, anticiper des risques, analyser la tendance pour éventuellement mettre en place une action préventive, disposer des informations nécessaires pour mener des actions ou une mission de longue durée, mais aussi suivre les délais du transport de nos rechanges dans les liaisons « magasin central-stockeur atelier » et les liaisons « stockeur avancé-stockeur atelier ». Il ne remplace ni un tableau de bord local, ni la conduite, ni la réactivité du commandement sur place mais il regroupe l’ensemble des informations des points fondamentaux de la chaîne logistique par activité en cohérence avec la démarche qualité et informe de l’avancée des missions conjoncturelles.
En concurrence aujourd’hui avec les industriels, le SMITer est dans une démarche de productivité et d’efficacité qu’il souhaite communiquer en interne et en externe (SIMMT, CFT, CTTS). À cet effet, il a créé avec la SIMMT/ SDSI l’Univers BO Performance logistique qui regroupe les paramètres permettant d’obtenir des données de performances dont notamment l’indicateur taux de service OT (On Time). Ce taux de service correspond au pourcentage d’efficacité de l’entrepôt à réaliser sa mission de distribution des rechanges (lorsque ceux-ci lui ont été confiés). Il se calcule en fonction du niveau d’urgence soit le nombre de commandes servies dans l’urgence demandée par rapport aux nombres de commandes reçues dans cette urgence dans le mois. À ce jour, ce taux oscille entre 92 % et 98 % pour la distribution des rechanges en immédiat. Dans les mois à venir, les litiges seront intégrés à cet indicateur afin d’obtenir un taux de service OTIF
(On Time In Full) qui sera comparable aux taux de service OTIF des opérateurs logistiques privés. Le pilotage de la distribution des rechanges passe par la connaissance du bon fonctionnement des points clés de sa chaîne mais également par la fluidité des circuits logistiques. Ainsi, le bureau logistique s’attache à optimiser au mieux son plan de rattachement approvisionnement et l’activité externalisée transport (lignes régulières et lignes dédiées du CTTS) afin de satisfaire ses clients le plus rapidement possible, en quantité et en qualité. En 2011, les 8 magasins centraux et 23 stockeurs régionaux (NTI2 et NTI3) ont distribué environ 500 000 lignes à plus de 450 stockeurs ateliers en OPEX, en OME et en métropole.
Lieutenant LUCCISANO chef de la cellule pilotage
S M I Te r 14
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PRÉPARATION OPÉRATIONNELLE : RENTABILISER LE TEMPS DISPONIBLE Exercices Tunnel : un concept novateur désormais éprouvé Mener de front sa mission de maintenance selon des procédés industriels et sa condition physique et technique de combattant est le défi permanent que le personnel militaire du SMITer se doit de relever. En effet, pour honorer son contrat opérationnel le SMITer a l’obligation de fournir en permanence du personnel militaire compétent sur le plan technique, mais aussi instruit et entraîné sur le plan militaire. Chacun sait que ces savoir-faire s’entretiennent dans la continuité et la régularité. Mais comment les acquérir et surtout les entretenir sans désorganiser la mission de maintenance pour permettre aux unités d’aller s’entraîner sur le terrain ? Pour que la préparation opérationnelle ne soit pas sacrifiée au profit de la maintenance ou que la maintenance ne fasse pas les frais de la préparation opérationnelle, il est nécessaire de repenser l’organisation des phases d’instruction et d’entraînement, sans perdre de vue l’objectif qui reste d’atteindre le juste niveau de préparation opérationnelle tout en assurant le contrat fixé dans le domaine de la maintenance. Fin 2010, le SMITer a lancé un programme d’entraînement des postes de commandement régimentaires s’appuyant sur un cycle d’exercices
baptisés TUNNEL, avec pour objectif de rentabiliser les moyens financiers et humains tout en optimisant la ressource la plus précieuse : le temps.
TUNNEL est un exercice clé en main destiné à l’entraînement du poste de commandement de zone fonctionnelle maintenance numérisée. L’originalité et l’innovation de TUNNEL consistent à faire participer à tour de rôle des joueurs au même exercice, dans un même lieu permettant ainsi de rentabiliser et d’uniformiser l’entraînement tout en limitant les contraintes d’organisation et de soutien. Sur une durée réduite de douze jours, TUNNEL permet d’offrir à quatre régiments (les deux autres régiments, impliqués dans l’opération PAMIR, ne peuvent participer) un entraînement en configuration opérationnelle de deux journées. L’édition de 2012 expérimente une organisation permettant d’offrir une demi-journée supplémentaire d’entraînement à chaque régiment.
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DOSSIER Le parcours « actes réflexes, actes élémentaires » au 7e RMAT : garantir à moindres coûts la maîtrise des fondamentaux du combat de niveau chef d’équipe Regroupement des activités, instruction au quartier, flexibilité des parcours normés, telles sont les pistes poursuivies par le SMITer pour y parvenir. À l’état-major, l’exercice annuel TUNNEL est destiné à entraîner les postes de commandement des régiments en limitant au maximum les charges d’organisation. Dans les unités, le 7e RMAT préparant sa projection en Afghanistan, a conçu et réalisé un parcours actes réflexes, actes élémentaires du combattant au sein même du quartier Sabatier, offrant une remarquable souplesse d’emploi. De son côté, le 4e RMAT organise des séquences trimestrielles d’instruction régimentaires qui lui permettent d’instruire son personnel de façon régulière. Ces quelques exemples des initiatives prises à tout niveau sont développés dans les encarts de cet article. Souhaitant remédier aux lacunes importantes en termes de fondamentaux du combat de niveau chef d’équipe, tout en intégrant les contraintes budgétaires et sans remettre en cause sa mission principale de maintenance, le 7e RMAT a mis en place et finalisé, dès 2010, un « parcours actes réflexes actes élémentaires » du niveau trinôme au sein du Quartier Général Sabatier à Lyon. D’un coût très limité d’environ 200 euros (trois carcasses de véhicules, quelques sacs de sable et cibles, un parcours sous barbelés) et d’un montage aisé, ce parcours permet de s’entraîner avec un trinôme, sans quitter le quartier. En l’espace de deux heures, soit le temps d’une séance de sport, un trinôme effectue, en terme de combat avec casque et gilet pare-balles, un rappel sur l’armement, un échauffement et une progression passant par
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cinq ateliers au cours desquels le chef du trinôme commande, donne des ordres et effectue des comptes-rendus. Utilisé en libre-service au cours des
journées d’instruction au quartier, ce parcours est aussi devenu une épreuve incontournable des contrôles opérationnels des unités élémentaires.
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Séquence Trimestrielle d’Instruction Régimentaire Regrouper le personnel pour atteindre la taille critique permettant de rentabiliser l’organisation, proposer une très grande flexibilité pour permettre au personnel de s’instruire ou s’entraîner en fonction des contraintes de ses autres activités, telles sont les pistes développées chaque jour par les hommes et les femmes du SMITer pour remplir leur mission au meilleur rapport coût efficacité, afin de rentabiliser la ressource la plus précieuse mise à leur disposition : le temps. sentation et mise en œuvre des matériels NBC (DOM DOR 309, AP2C, APACC, LODITOX), mise en œuvre du dispositif de remorquage du GBC180 lot 7 ainsi que des séances d’information sur les notations, les missions de l’antenne GSBdD Nîmes Orange Laudun, le fonctionnement de la cellule reconversion de Garon, une information sur la sécurité routière et les interventions du chef de corps et des présidents de catégorie sont au programme de ces journées d’instruction régimentaire.
Le 4e régiment du matériel a organisé les 8 et 9 mars 2012, sa 2e séquence trimestrielle d’instruction régimentaire (STIR) sur le terrain du camp des Garrigues. Initiées en 2011, les STIR ont pour objectif, sur 36 ou 48 heures, de maintenir la cohésion, d’instruire et d’informer les cadres et militaires du rang du régiment. Ces deux jours « d’instruction sanctuarisée » permettent de poursuivre
le processus engagé depuis deux ans sur la formation au tir de combat, le secourisme au combat (SC1) et le maintien de la condition physique du militaire (CCPS) pour le personnel d’active et de réserve.
Cette STIR a permis en concentrant les efforts, de préserver les savoir-faire fondamentaux du soldat-maintenancier, de diffuser l’information et de consolider la cohésion du régiment.
Reconnaissance d’itinéraire, extraction de blessé au combat, pré-
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DOSSIER
Les attendus de la maquette approvisionnement Liminaire Pour l’ensemble de la fonction approvisionnement, la maquette approvisionnement a pour objectif d’établir une référence en organisation plus précise, sous la forme d’un DUO (document unique d’organisation) 2015 affiné. Celle-ci sert actuellement de base pour les mesures d’adaptation en gestion des ressources humaines permettant de rejoindre la cible finale. Les conclusions des études conduites dans le cadre du projet « maintenance 2010 » ont été intégrées lors de sa constitution : évolution de la doctrine du soutien maintenance en opération MAT 50.001, réorganisation logistique issue du projet L et restitution d’effectif. La priorité est restée naturellement à la satisfaction du besoin opérationnel, conformément au contrat fixé à
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l’armée de Terre. Pour autant, dans un souci d’emploi optimal des ressources dévolues à la maintenance, la composante approvisionnement projetable est dorénavant pleinement intégrée dans les capacités offertes pour le soutien en service sur le territoire national. De même, les nouveaux modes opératoires déduits de la PEGP ainsi que l’extension du champ d’application des contrats de MCO souscrits auprès de l’industrie privée ne peuvent qu’entraîner de profondes évolutions dans le métier « d’approvisionneur ». Ils imposent en particulier un nouveau paramétrage des capacités que doit détenir en propre la chaîne approvisionnement pour s’intégrer pleinement dans les réseaux logistiques et garantir ainsi, en quantité et en délai de livraisons, les rechanges
indispensables aux activités des forces. En effet, les entrepôts du SMITer font partie d’un ensemble plus vaste (la supply chain du MCO terrestre), dont la liaison est réalisée par les transports. Il s’agit de trouver un équilibre fin entre frais variables, frais fixes d’entreposage et coût de transport (à taux de service équivalent, les stocks croissent proportionnellement au carré du nombre de lieux de stockage). C’est pourquoi, ce travail, tout en partant du besoin opérationnel, s’appuie à la fois sur une étude fonctionnelle métiers et sur une nouvelle évaluation des charges futures, la confrontation des deux permettant de déterminer avec un maximum de précision les effectifs à maintenir sur chaque site. Commandant Mickael Bigot chef du bureau logistique SMITer
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S M I Te r Les points clés de la maquette 7 sections approvisionnement (SAP) permettent d’honorer le besoin opérationnel. Ainsi, les 6 régiments possèdent chacun une compagnie approvisionnement (CAP) afin de préserver une capacité de préparation opérationnelle collective et une réactivité en cas de projection. Les militaires approvisionneurs du SMITer, employés dans d’autres unités, constituent le vivier pouvant compléter ce dispositif.
soutien au profit du parc d’entraînement Provence. Les métiers de l’approvisionnement ont été réorganisés autour de 4 grandes fonctions : commandement (commandement proprement dit et conduite des activités), pôle expertise approvisionnement (expertise métiers déconcentrée articulée autour d’un poste technique et vérification - PTV - renforcé), magasinage et matériels complets (dont l’élimination).
SIM@T modernisé et de l’évolution du système logistique.
La 7e SAP a été positionnée au sein du groupement approvisionnement (GAP) de Draguignan, afin d’accroître la réactivité et la permanence du
Quant aux charges, elles ont été réévaluées en prenant en compte les charges futures estimées et l’ensemble des impacts de la PEGP, de
Le détail complet organisationnel de cette maquette est décrit dans le mémento SMITer, opérateur logistique, consultable sur le site du SMITer.
et la gestion des matériels complets, tout en renforçant « l’expertise métiers » déconcentrée, en relais de l’action de l’EM du SMITer. À l’issue d’un bilan
charges-moyens réalisé cet été, des aménagements de charges ou d’effectifs seront effectués en conduite afin de s’adapter aux dernières contraintes.
In fine, la maquette approvisionnement prévoit une rationalisation du réseau logistique autour de 6 CAP projetables, 1 GAP mixte, le magasin central de distribution (MCD) de Moulins, 6 GAP, 3 SAP non projetables, 5 groupes d’entretien et de stockage (GES) et 8 centres d’entretien et de stockage (CES).
Conséquence Ce travail aboutit à la mise en relief, dans la suite logique de la PEGP, des deux grands métiers de l’approvisionnement que sont le magasinage des rechanges
Réf. : maquette approvisionnement 2015 (COL Fournier et CDT Maximen)
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DOSSIER
12 BSMAT e
Construire et réorganiser pour l’avenir
De nombreux investissements dans des infrastructures techniques, conduisent un groupe de projet local à mettre en œuvre des méthodes innovantes pour structurer les nouvelles activités du site de Nevoy (annexe du DETMAT de Gien).
Construire pour permettre le changement C’est dans le cadre de la mise en œuvre du projet de « maintenance 2010 » que le détachement du Matériel (DETMAT) de Gien est amené fin 2008 à exprimer des besoins en infrastructure technique. Ces réalisations doivent dans un premier temps permettre d’assurer le transfert des missions de Fourchambault vers Gien. Un second volet, objet de cet article, doit donner les moyens à l’établissement de met-
tre en œuvre sur son site de Nevoy, les processus PG (parc de gestion) appliqué aux matériels blindés et engins du génie.
Principales opérations d’infrastructure de Nevoy
Aire de stockage EHC de 3000 m²
Une fois la faisabilité validée par l’établissements du service d’infrastructure de la défense (ESID) et le financement réservé (9,5 M€ pour Nevoy), une procédure de définition innovante a été mise en œuvre pour la première
fois par le SID (service d’infrastructure de la défense), avec notamment le recours à un programmiste du secteur privé et l’expertise du service technique des bâtiments fortifications et travaux (STBFT). Cette nouvelle procédure a permis de réduire significativement les délais de réalisation mais surtout à l’établissement de Gien de participer activement à l’expression et à la définition du besoin.
Aire de stationnement bétonnée de 9000 m²
Atelier de dénaturation
Bâches souples de 180 m³
Poste de sécurité
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Atelier de maintenance
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De la méthode et des actions coordonnées pour structurer les activités du site Compte tenu de l’ampleur de la tâche, avec pas moins de 7 opérations d’infrastructure à s’approprier d’ici 2013, la décision a été prise de se doter d’une réelle capacité de changement. Ainsi, dans un souci d’efficacité et de maintien permanent de la cohérence entre les opérations, il est apparu né-
cessaire de travailler en groupe de projet. Cette méthode de travail devant conduire à structurer méthodiquement et progressivement ce qui sera, dans un proche avenir sur Nevoy, un des pôles majeurs de gestion de parc du SMITer. Ce site de stockage situé à environ 8 km de Gien, tombé en désuétude de-
puis plus de dix ans, ne servait plus que de zone de stationnement à de très nombreux blindés arrivés en fin de vie. Faire de la place et débarrasser Nevoy de ces matériels excédentaires, sans oublier leurs équipements de soutien, devenait une priorité pour l’établissement giennois.
La 5 S à grande échelle retenue par le chef de projet pour libérer rapidement de la place afin de construire dans un premier temps l’atelier de maintenance. Ce nouvel atelier, d’une surface totale de 1 800 m² est dimensionné pour accueillir 15 à 20 personnes, dont le chef de site et un comptable du GAP (groupement approvisionnement). Son agencement technique doit permettre de réaliser sur place les opérations de maintenance nécessaires à la préparation et à la surveillance du PG, aux prélèvements et à la dépollution des matériels complets en phase de retrait du service.
Rapidement en 2009 une décision de commandement ordonne à la 12e BSMAT d’engager les procédures techniques afin d’éliminer rapidement
environ 300 chars de la famille AMX 30 stationnés sur Nevoy. Par ailleurs, c’est aussi la méthode 5S, chère au général Philippe Lebourg, qui a été
Une fois réceptionné mi 2012, il deviendra le cœur du dispositif ((UP : Unité de Production) PG) regroupant au même endroit la partie vie, les locaux administratifs et un atelier d’une surface de 800 m² doté d’un pont roulant de 15T et de nombreuses servitudes dont un bac d’essais pour tester les propulseurs nautiques du PFM (Pont Flottant Motorisé).
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DOSSIER Définition des pôles d’activité C’est sur la base d’une analyse fonctionnelle réalisée par le groupe de projet que la nouvelle organisation du site a été définie, tenant compte à la fois des activités actuelles mais aussi des missions futures du site. L’exploitation des résultats de cette étude préliminaire a permis d’identifier des écarts par rapport aux objectifs fixés. Partant de là, un plan d’action a été mis en œuvre pour procéder dans les délais impartis à la réingénierie globale du site, sans oublier la qualification de l’UP constituée par l’atelier de maintenance. L’ensemble des données nécessaires à la réalisation des actions engagées pour atteindre les objectifs fixés, se trouve aujourd’hui regroupé dans le plan de déploiement de l’UP. Ces données doivent par ailleurs permettre de réaliser un certain nombre de moyens techniques (PRET : plan de réalisation des équipements techniques) et administratifs. En outre, ce sont elles qui serviront en interne à recruter des personnels et si nécessaire à les former aux spécificités des missions de l’annexe de Gien (réception, remisage PG, surveillance des matériels remisés, magasinage, dépollutions des blindés, dénaturation...). IEF Bernard Le Bras chef de projet adjoint au chef BMS du détachement de Gien de la 12e BSMAT
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L’énergie des hommes de terrain Aujourd’hui l’atelier de maintenance est sur le point d’être réceptionné. De très nombreux engins et outillages excédentaires ont été éliminés ; il en subsiste malheureusement encore beaucoup qu’il faudra à nouveau déplacer ou ferrailler pour avancer dans les travaux de construction, notamment pour réaliser la plate-forme de 9 000 m². Certes, le fonctionnement en groupe de projet a permis de coordonner de nombreuses actions pour être au rendez-vous, mais il semble aussi important de témoigner dans ces lignes, du travail remarquable réalisé par les personnels de l’annexe de Nevoy présents sur le site. Pendant bientôt trois ans, ils ont sans relâche, rangé, déplacé, éliminé, nettoyé des hangars complets, réformé des matériels sans emploi… de la 5S de terrain comme jamais le site n’en avait connu. Bientôt, une fois le site
réhabilité, ils n’auront plus à extraire de la boue des chars aux chenilles bloquées, immobilisés parfois sur place depuis dix ans. Dans un proche avenir tous ces matériels seront obligatoirement stationnés sur des plates-formes étanches respectant ainsi la réglementation sur la protection de l’environnement et la loi sur l’eau (zone « Installations Ouvrages Travaux Activités » et dossier « Installation Classée Pour l’Environnement » de site). Néanmoins, ils continueront à réceptionner des matériels de retour d’OPEX, à remiser les matériels du PG, à prélever à la demande des pièces sur les engins en attente de réforme. La différence avec aujourd’hui, c’est qu’ils le feront dorénavant dans de meilleures conditions de travail et d’hygiène, l’atelier étant équipé de sanitaires, de vestiaires avec douches et d’une salle de repos.
Un site PG aux multiples capacités Fin 2013, l’annexe du détachement de Gien à Nevoy aura été entièrement modernisée et réorganisée. Ce site PG p a r t i c u l i è re m e n t bien équipé, doit demain répondre plus efficacement aux nouvelles missions confiées par le SMITer à la 12e BSMAT. Enfin pour être complet dans la description des capacités de cette emprise, il faut noter que celle-ci dispose sur place d’un em-
branchement VF et d’une piste d’essais bétonnée de près d’1Km dimensionnée pour le char Leclerc.
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13 BSMAT e
LA SÉRIE AU SECOURS DU PARC DE GESTION
La mise en rotation d’un parc de véhicules est tributaire des matériels présents au niveau du parc de gestion dynamique (PGD). Le mauvais état général des matériels retirés des forces n’ayant pas permis de constituer et d’armer rapidement ce parc, les formations du Matériel doivent adapter leurs process de rénovation afin de reconstituer la ressource de façon optimisée. Ainsi, le travail en série, jusqu’alors réservé au niveau technique d’intervention n°3 est-il appliqué par les échelons d’intervention 1 et 2. Le bureau Maintenance Soutien de la 13e BSMAT
Le tri : Dès leur arrivée sur le site de réparation, les matériels sont triés et classés en fonction du temps estimé nécessaire à leur remise à hauteur. Les matériels jugés réparables ou présentant des potentialités de prélèvement sont inscrits au plan de charges du site par le bureau conduite de la maintenance du SMITer ou orientés vers une autre formation en fonction des maquettes capacitaires locales. Les matériels à rénover sont identifiés et classés.
La préparation : Les matériels dont la rénovation par le site a été validée par le SMITer font alors l’objet d’une préparation détaillée suite à un diagnostic réalisé dans chacun des domaines - mécanique, carrosserie, électricité, équipements - afin d’identifier en amont les rechanges et composants nécessaires à leur remise à hauteur. Ces besoins sont communiqués au SMITer dans le cadre d’un dialogue visant à définir les plans de charges futurs en liaison avec la SIMMT. Les actes techniques à accomplir sont alors définis, les besoins nécessaires à la rénovation sont identifiés.
Les approvisionnements : Après confirmation de l’inscription des véhicules au plan de charges du site réparateur, des interventions techniques sont ouvertes dans SIM@T, les achats sont lancés et les commandes au service des essences des armées réalisées le plus en amont possible afin d’anticiper l’arrivée des composants de rénovation et autres fluides et consommables. Les véhicules sont inscrits au plan de charges du site réparateur, les besoins nécessaires à la rénovation sont commandés par le site réparateur, leur réalisation prise en compte aux niveaux central et local.
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DOSSIER La prise en main : Les temps unitaires de traitement par domaine permettent de cibler les matériels en entrées en rénovation afin d’équilibrer le bilan charges/capacités et de profiter de l’effet « séries » au sein de chaque cellule spécialisée. Les matériels à rénover et les moyens à mettre en œuvre sont présents sur le site réparateur.
Le process : La reconstruction complète est désormais abandonnée au profit d’une remise en état ciblée sur les véhicules demandant le minimum de ressources, afin de diminuer les coûts de soutien, pièces et surtout main d’œuvre. Les matériels retenus au plan de charges sont traités de façon différenciée en fonction de leur potentiel résiduel. Le process de rénovation est optimisé.
Le traitement : À l’exception du traitement de leur carrosserie qui génère des nuisances particulières et nécessite donc des moyens adaptés, les véhicules sont rénovés « à poste » par du personnel polyvalent ou qui se déplace d’un poste de travail à l’autre pour accomplir successivement sur un lot homogène de quelques matériels des interventions de même type. Les procédures de rénovation et de contrôle qualité sont appliquées successivement sur tous les matériels du lot.
Le traitement simultané de matériels constituant des lots homogènes améliore l’efficience des maintenanciers et favorise ainsi la montée en puissance du parc de gestion dynamique.
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3 RMAT e
Coup de projecteur sur l’expérimentation de la mutualisation au 3e RMAT
Souhaitant profiter de la co-localisation sur le site de Muret de 3 compagnies de production à vocation mobilité terrestre, le commandement du 3e RMAT a décidé de rationaliser le travail et l’emploi des personnels en mutualisant les activités de production. La mutualisation s’est réalisée en deux temps. Une première phase en 2008 a consisté à regrouper les équipes de conduite de la maintenance (ECM) des compagnies de maintenance et les agents approvisionneurs. La seconde phase en 2010 a vu la création d’une cellule réception, diagnostic, contrôle régimentaire (RDC). Ce nouveau fonctionnement a favorisé la transmission des informations puisque au lieu de multiples receveurs et donneurs d’ordres, soit l’équivalent de trois ECM, de trois RDC et trois cellules approvisionnement, une seule équipe travaille selon
des processus communs et uniformisés. Ces évolutions fonctionnelles ont simplifié l’organisation de la chaîne hiérarchique et donc limité la perte ou l’interprétation des ordres. Cette cellule mutualisée est directement subordonnée à la conduite de la maintenance régimentaire localisée au sein du bureau maintenance opérations et instruction (BMOI). Après plus de trois ans de fonctionnement, le régiment dresse un bilan très positif de cette politique de mutualisation. Tout d’abord cela a permis de diminuer le nombre de personnels affectés à des tâches technico-administratives et de rentabiliser les compétences en recentrant plus de mécaniciens sur leur cœur de métier. De plus, nous avons pu uniformiser les processus notamment au sein du RDC en mettant en place des procédures de diagnostic et de contrôle similai-
res pour tous les véhicules entrants et sortants des ateliers et ainsi s’inscrire dans une démarche qualité. Cette organisation a également facilité le débordement des véhicules pour les corps soutenus puisqu’il n’y a plus qu’un point unique d’accueil et de livraison. Ensuite, tous les dossiers étant centralisés, cela a permis également un meilleur suivi des priorités puisque l’équipe de conduite de la maintenance de Muret (ECMM) dispose d’une vision plus globale permettant ainsi plus de réactivité. Enfin, la mise en place de la mutualisation a conduit à redéfinir de manière claire le rôle et la place de chacun des acteurs de la maintenance au sein du régiment. Le régiment a souhaité, tout en maintenant ses capacités opérationnelles, se rapprocher d’une organisation industrielle concernant les actes de
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DOSSIER
maintenance réalisés en métropole. Cette volonté de tendre vers une plus grande industrialisation a aussi simplifié le travail entre personnels civils et militaires. Cette organisation permet également de basculer les charges d’un atelier sur l’autre ce qui s’avère très utile lors de la projection
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de l’une des deux compagnies de maintenance mobilité. Le 3e régiment du Matériel se sent prêt à relever les défis qui l’attendent que ce soit en métropole (constitution du parc de gestion, préparation de VAB Ultima et ELI pour une projection
à PAMIR,…) ou en OPEX (projection en avril 2012 en Afghanistan de la 1re CMM et projection en octobre 2012 au Liban de la 2e CMM). Capitaine Fiona BURLOT chef de l’équipe de conduite de la maintenance de Muret
Matériel et Technique - n°178
Investissements dans les infrastructures techniques du 3e RMAT à la portion centrale de Muret
Le 3e régiment du Matériel est implanté à Muret (à 20 km de Toulouse) sur le site de l’ancien établissement du Matériel créé en 1963, au quartier rebaptisé depuis 3 ans, « quartier commandant Montalègre ». Avec la création du régiment en juillet 1999, il a fallu repenser l’infrastructure, en l’agrandissant d’une part et en la modernisant d’autre part. Infrastructures techniques Atelier « 3S »
L’agrandissement était nécessaire du fait, essentiellement, du rattachement des deux unités de maintenance de l’ex-14e régiment parachutiste de commandement et de soutien et du rapatriement des trois dernières sections détachées. C’est donc en octobre 2012 que sera livré par l’ESID de Montauban, un atelier NTI2 de 5 000 m2 dans la partie Nord-Ouest du quartier, près de la ligne de chemin de fer. De même, la réalisation de la mission sécurité, sauvetage et survie (3S) au niveau national, après avoir repris cette mission dévolue auparavant au détachement de Toul, a été l’occasion de construire un atelier « 3S » plus grand et entièrement modernisé, intégré toutefois à la structure existante du bâtiment approvisionnement. Cet atelier a été inauguré le 14 octobre 2011. Une déchetterie industrielle s’appuyant sur les murs d’un bâtiment de stockage est sortie de terre à l’été 2011 en plein cœur du quartier.
Un atelier ciblerie intégré au bâtiment du groupement maintenance multitechniques devrait être livré mi-mars 2012. Enfin, un nouveau chenil, to-
talement neuf, même s’il ne fait pas parti de l’infrastructure relative à la maintenance, fonctionne depuis janvier 2012, au nord du quartier.
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DOSSIER
3 RMAT e
À partir de l’été 2013, le bâtiment approvisionnement et celui du groupement de maintenance multitechniques, seront remis en conformité (isolation, aménagement des sols, évacuation, etc.) conformément aux exigences du dossier de site. Infrastructures facilitant le travail et la fidélisation En outre, deux bâtiments d’une capacité totale de 136 chambres accueillent dorénavant les EVAT dans la zone vie dite « sans souci », le long de la nationale reliant Muret à Toulouse. Pour faciliter la sécurité des installations du quartier CDT Montalègre, un système de badgeage avec ouverture automatique de barrière et tourni-
Déchetterie
quets a été mis en place en décembre 2011. De même, une série de travaux a été réalisée dans l’armurerie centralisée afin de permettre le passage en
Bâtiment vie des EVAT
catégorie 1 (sans armurier) et libérer ainsi deux EVAT qui sont à présent employés dans leur cœur de métier. Enfin, une nouvelle soute à munitions a été livrée à l’été 2011. D’établissement transformé en portion centrale de régiment, le 3e RMAT est devenu un régiment qui travaille dans un nouveau contexte plus adapté à la réalisation de ses objectifs métiers, en grande partie grâce à tous ces investissements. Et pour continuer dans le même esprit, l’avenir dira si les projets nouveaux, comme l’agrandissement de la salle de restauration collective et la construction d’un hangar au profit du parc de gestion dynamique verront le jour. LCL Françoise Ribier commandant en second du 3e RMAT
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6 RMAT e
Le bilan prévisionnel d’activité (BPA) : un outil d’aide au pilotage des activités pour les formations du Matériel
Auteurs : M. Lecaille, M. Andryszack, Capitaine Glipa, Capitaine Vitiere, Lieutenant-colonel Berrotte.
Les ressources budgétaires et humaines comptées au plus juste, les missions variées et les contraintes opérationnelles imposent aux régiments du Matériel un pilotage fin des activités ainsi qu’une maîtrise absolue de ses outils et système d’information. Parmi ces outils, le bilan prévisionnel d’activité (BPA) est un élément essentiel d’aide à la décision qui permet, avant même de débuter une année, d’anticiper toutes les activités du
régiment et de mesurer les conséquences sur l’emploi de ses ressources. Dans cet article, différents acteurs participant à la conception du BPA s’expriment et démontrent que cet exercice exigeant est avant tout un travail collectif grâce auquel le chef de corps a une vision globale de ses activités. Par ailleurs, le BPA lui permet également de fixer à ses commandants d’unité des objectifs intermédiaires.
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DOSSIER Vision du chef de la cellule pilotage Avant tout, il convient de définir ce qu’est un BPA pour une formation du Matériel (FMAT). Le BPA permet d’identifier des volumes horaires pour une FMAT dans les domaines de la maintenance, de l’approvisionnement, de la préparation opérationnelle, de la projection (OPEX, MCD) et des absences pour l’année A+1, et ce, au vu de la planification prévisionnelle qui prend en compte l’ensemble des activités ordonnées par l’échelon supérieur.
Le process d’élaboration est le suivant : détermination des « charges » précitées par trimestre par le bureau maintenance opération instruction (BMOI) et les unités élémentaires (UE) ; identification par les UE des effectifs en équivalent temps plein travaillé (ETPT) par trimestre (PAM, hors PAM, mutations du personnel civil, incorporations…) et par spécialités (maintenanciers, approvisionneurs, fonctionnels opérations, fonctionnel production, fonctionnel vie courante); détermination du nombre de jours travaillés en considérant, par mois ou par trimestre : les jours de congés ou de permissions dont les ARTT et les PCP ; les jours fériés en semaine, y compris le droit local Alsace-Moselle pour le site de Gresswiller.
Au final, cette démarche analytique permet d’aboutir à la répartition de différents volumes horaires en fonction des objectifs de production ordonnés par le SMITer. Il convient également de préciser que cette approche du niveau formation du Matériel est également effectuée
pour l’ensemble des unités élémentaires ainsi que par site. Une fois finalisé, le BPA peut éventuellement faire l’objet d’amendement dès lors que de nouvelles exigences sont à considérer, comme par exemple l’intégration des seuils planchers. Ainsi l’association du BPA et du système d’information « suivi des activités journalières (SAJ) » permet d’aboutir, après traitement des données et analyses, à un outil de pilotage performant, au profit du chef de corps et de ses subordonnés. IEF Marc LECAILLE chef du bureau pilotage, contrôle de gestion et qualité du 6e RMAT
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Vision de la cellule « conduite de la maintenance » au sein du BMOI Dans le domaine maintenance, il convient de définir une cible de productivité (maquette capacitaire) recensant la ressource RH en quantitatif et qualitatif, donc le potentiel productif de la formation. La maquette capacitaire se calcule en cohérence totale avec les directives de construction du BPA qui précisent la cible attendue en termes d’heures et d’emploi pour un personnel réparateur civil ou militaire. Cette maquette capacitaire sera le reflet de la partie « Domaine Production » du BPA. Ce « processus » est adapté au pilotage du MCO-Terre car, au final, il donnera lieu à la formalisation d’un contrat de maintenance engageant la formation pour la disponibilité opérationnelle des matériels ainsi que la constitution du parc de gestion nécessaire au bon fonctionnement de la politique d’emploi et de gestion des parcs. L’expérience montre que les 2 systèmes d’information de suivi des activités (SAJ et SIM@T pour les maintenanciers) convergent suffisamment pour que les heures de production déclinées en code RUA ne contredisent pas les objectifs de maintenance découlant de la construction du BPA. Ce processus mené de façon itérative devra permettre un juste équilibre entre les charges et les moyens. En conclusion, le BPA du domaine maintenance, qui aboutit à un contrat de maintenance, reflète la prise en compte des objectifs ou protocoles (RAM, seuils) et de la capacité déclarée de travail. IEF Jean-Michel ANDRYSZAK
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Vision du commandant d’unité de la 1re compagnie de maintenance mobilité (CMM) implantée à Belfort/Colmar Fin novembre 2011, lors d’un petit rapport, le bureau pilotage (BPIL) aborde le budget prévisionnel des activités (BPA) – version 2012. Compte tenu de la précision demandée, il sera décentralisé et élaboré au niveau de chaque unité élémentaire. Bien concentré, je prends note des différentes étapes : 1/ le BMOI recueille les charges régimentaires et les répartit entre les différentes compagnies : OPEX, soutien manœuvre, encadrement, formations, etc... 2/ l’exercice est ensuite réalisé au niveau de l’UE pour tout ce qui touche à la vie propre de cette dernière dans le fonctionnement, la mise en formation du personnel, les instructions… 3/ une fois tout cela bien identifié, il suffit de reporter les différents volumes horaires dans l’outil d’aide puis de réaliser le BPA. Jusque là pas d’inquiétude, une bonne prévision des activités permettra une réalisation assez simple du bilan. Au grand rapport début décembre, le BPIL, ayant terminé la préparation du fichier Excel, nous instruit sur la procédure à suivre pour le renseigner. Je réalise alors qu’il est très complet et moi-même, novice en la matière, je réalise qu’il ne sera pas facile à prendre en main. De plus les échéances sont assez courtes : le 16 décembre les typologies et charges unité élémentaire doivent être terminées pour retour au BPIL, et le BPA au complet est à rendre pour le 3 janvier 2012. Le compte à rebours est lancé. Le 9 décembre, réception des charges BMOI. Je les analyse. Tout y est
et je m’en inspire afin de renseigner celles de la compagnie dans mon onglet « UE ». Surtout ne rien oublier : les formations au CAF, les instructions, les services, les ICC, les stages prévention, les CTE, et surtout pour la 1re CMM, le transfert sur Besançon qui sera consommateur de beaucoup d’heures aux 2e et 3e trimestres. Tout doit être pris en compte dans le moindre détail. En parallèle, j’effectue les dernières vérifications des typologies du personnel avec mon équipe conduite de la maintenance. Il faut prendre en compte la bascule du personnel ADM en « fonction vie courante » mais aussi les sous-catégories de nos réparateurs. Fort heureusement, la compagnie est entièrement projetable et seul le personnel militaire la constitue. Le 15 décembre, connaissant maintenant le volume horaire de mes charges toutes confondues, je peux les répartir en fonction de la typologie du personnel participant aux activités. C’est un véritable travail de fourmi. À partir de ce moment-là, la calculatrice devient l’outil indispensable du CDU. Additions, soustractions, divisions et multiplications rythment la journée. Les calculs terminés, les résultats sont reportés dans l’outil d’aide au BPA. Le bilan SAJ 2011 permet une comparaison et l’assurance que nous sommes en cohérence avec nos prévisions. Pour la 1re CMM, compagnie restructurée à l’été 2012, cette correspondance était peu réalisable car le volume horaire de fonctionnement a plus que doublé, compte tenu des heures consacrées au plan « MAINTENANCE 2010 ».
Enfin, le 2 janvier, je finalise la répartition des heures fournies par l’outil d’aide pour construire le BPA. Je fais mes dernières vérifications en termes d’effectifs, d’opérations extérieures, et de cohérence entre mes capacités de production et le temps consacré à la restructuration. Le 3 janvier 2012, au petit matin, le bilan prévisionnel des activités de la CMM1 était adressé au bureau pilotage pour vérification et validation. Pour conclure, le BPA est un exercice chronophage demandant une mise à plat complète de mes charges à venir afin que je puisse me situer au plus près de la réalité. Il reste cependant réalisable car il suffit d’être procédurier et de suivre chaque étape sans précipitation.
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DOSSIER À mon sens, cet exercice est très bénéfique pour mesurer la capacité réelle de production. Il permet d’apprécier le potentiel futur de la compagnie, réparti au trimestre, ce qui
dans un contexte de soutien différé, dégrossit la planification.
pour accueillir le BPA 2013 comme il se doit.
Il me reste maintenant à former mon officier adjoint à cet exercice délicat
Capitaine Joris GLIPA commandant la 1re CMM
Vision du commandant d’unité du 11e groupement multitechniques (GMT) de Gresswiller
Au mois de décembre 2011, le bureau pilotage (BPIL) a présenté à l’ensemble des commandants d’unité et chefs de service du régiment, le budget prévisionnel d’activité et, plus particulièrement, le fichier Excel associé que les CDU allaient devoir remplir en leur âme et conscience. Pour le compléter, le BPIL nous a donné l’esprit dans lequel nous devions nous positionner, et le BMOI nous a donné nos charges programmées en instruction et opérations pour l’année 2012. Une fois cela fait, chaque CDU se retrouve seul face au BPA. Je commande le 11e groupement multitechniques, actuellement composé de 2/3 de personnels civils et 1/3 de personnels militaires. Mes domaines d’activités de
maintenance sont la mobilité terrestre et l’électronique d’armement. Aussi, l’ensemble des éléments du BPA me concerne. Une fois passé le cap de la question « comment cela fonctionne-t-il ? », j’ai convoqué mon officier adjoint et le chef de mon équipe de conduite de la maintenance (ECM) afin de réaliser ensemble la construction du BPA en trois étapes. La première étape a été consacrée à l’étude des charges du BMOI, ainsi qu’à la réalisation de la liste des charges programmées ou prévisionnelles pour le groupement. Au cours de la deuxième étape, nous avons comparé le RETEX du pointage SAJ 2011 avec les charges que nous avions. Cette phase a été longue car le résultat de cette analyse allait nous permettre de remplir « l’outil d’aide au BPA » qui fut fait dans la troisième étape. Une fois la troisième étape terminée, nous étions en mesure de construire notre BPA. J’ai alors donné comme mission au chef de mon ECM de remplir le BPA et d’estimer au mieux les volumes horaires que nous pourrions consacrer au soutien des différents parcs. Mon officier adjoint a été chargé de contrôler, en premier ressort, avant qu’un BPA ne me soit proposé à la
validation. La difficulté majeure fut la répartition des heures de production entre les réparateurs industriels. Car pour les réparateurs mobilité terrestre, la chose est simple. Mais pour les réparateurs du domaine multitechniques d’un GMT où se mélangent des tôliers avec des optroniciens, des peintres avec des réparateurs des matériels de guerre électronique, ou bien des bourreliers avec des SIO, l’exercice est bien plus complexe. Ces réparateurs industriels peuvent faire aussi bien du soutien direct que du soutien différé, pour des matériels PEGP ou non PEGP (en PEGP : VAB SIO, hors PEGP : ANP-VP). Aussi, le BPA n’est peut-être pas l’outil que je vais utiliser directement pour définir les objectifs de mes ateliers, car cette version n’a pas le niveau de précision que j’attends. Je retiens que cet exercice ne fut pas facile car inhabituel. Il nous a fallu nous approprier un nouvel outil et réussir un exercice d’équilibriste théorique entre les différentes missions du groupement. Mais maintenant, nous attendons le prochain BPA de pied ferme. Capitaine Norbert VITIERE CDU 11e GMT
En perpétuelle évolution, la maintenance doit adapter ses moyens de pilotage aux missions et aux restructurations. Le BPA a toujours existé par le passé mais sous des formes différentes et adaptées au contexte du moment. Désormais, les exigences de notre temps imposent d’être toujours plus précis, plus réactif. Ainsi, tous les acteurs de la maintenance sont parties-prenantes dans la construction de cet outil de commandement qu’est le BPA et ce jusqu’au niveau unité élémentaire. Car quelles que soient les évolutions du domaine maintenance, la chaîne commandement reste la clef de voûte d’un pilotage cohérent et efficace.
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LA DÉMARCHE 5S
5 BSMAT e
Les 5S appliqués à Draguignan Début 2010, une équipe du détachement de Tulle est venue présenter la méthode des 5S au 5e bataillon du Matériel, devenu depuis la 5e BSMAT (base de soutien du Matériel). Aussitôt, une équipe de projet a été constituée autour d’un chef de projet, le lieutenant-colonel Minoli, alors chef du BMOI, et d’un expert technique, l’IEF Poc, adjoint au commandant du 11e groupement multitechniques (GMT). Cette équipe de projet constituée de 5 personnes, sans compter les correspondants dans les unités, s’est rendue à Tulle pour suivre le stage de formation initiale. L’équipe s’est mise à pied d’œuvre en proposant simultanément deux projets à réaliser avant la fin 2010 : le premier au 11e GMT et le second au 12e GAP. La méthode 5S, démarche de gestion de la qualité, a été immédiatement adoptée au sein du groupement, et en particulier par la SRME. Elle tire son origine de la première lettre de chacun des 5 mots japonais qui la composent. Elle vise à créer et maintenir un environnement de travail propre, bien rangé, agréable à vivre et sécurisé. Le 5e BMAT s’investit activement dans cette démarche. Pour le 11e GMT, l’objectif fixé par l’équipe de projet 5S était la mise en place d’une travée modèle au sein de l’atelier VAB.
Nous avons donc suivi chaque étape des 5S de la façon suivante : SEIRI : ÉLIMINER, ne garder que l’essentiel. Le chef de l’équipe VAB en collaboration avec son personnel identifie dans une travée l’inutile. Ensemble, ils définissent le contenu nécessaire et suffisant d’une travée VAB et débarrassent tout ce qui encombre le poste de travail. Ce qui sert quotidiennement doit être à portée de main. Ce qui sert occasionnellement doit être rangé de façon à ne pas encombrer la zone de travail. SEITON : RANGER L’équipe décide de la mise en place d’un palletier supplémentaire pour optimiser le rangement, d’où gain de place au sol en travées. Le lot d’outillage VAB est correctement rangé sur panneau et les éléments stockés sont identifiés. SEISO : NETTOYER L’équipe VAB réalise un nettoyage approfondi. Pour que l’espace de travail
soit plus propre, les établis, armoires et étagères sont repeints. Les poubelles très lourdes sont remplacées par des poubelles sur roulettes plus légères et plus maniables. SEIKETSU : STANDARDISER L’équipe VAB, convaincue par l’efficacité accrue gagnée grâce à la méthode des 5S, décide d’appliquer cette méthode à l’ensemble des travées VAB en respectant le contenu défini pour la travée modèle. SHITSUKE : PÉRENNISER Le 17 novembre 2010, l’ensemble des travées VAB est labellisé 5S. Le succès est immédiat au sein du 11e GMT tant la différence avant/après est visible et les autres ateliers du groupement, convaincus par cette méthode efficace, s’y mettent. Aujourd’hui, chacun veille à maintenir l’ordre et la propreté, en respectant les règles établies, sous l’œil avisé du chef de l’équipe VAB.
Les résultats sont visibles et concrets : l’environnement de travail est agréable, propre, rangé. L’avantage de cette démarche est multiple : elle est simple à appliquer, tout le monde y participe, elle est rapide à mettre en œuvre.
TSEF Karine Lemercier chef de la section réparation mobilité engins du 11e GMT
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DOSSIER
8 RMAT e
Le 8e RMAT impliqué dans la démarche 5S Suite aux directives fixées par le général Lebourg, alors directeur du SMITer, la démarche 5S a été mise en place au niveau du régiment. Pour cela, une équipe projet a été créée et formée au détachement du Tulle du 8 au 9 juin 2010. Elle est composée de personnels issus de différents métiers et occupant des postes permettant d’avoir une population bien représentée (chef de section, RQ, chef d’atelier, réparateur,…). Il a fallu, ensuite, choisir une unité de production (UP) à mettre au gabarit 5S pour l’été 2011. Après concertation, le chef de corps a désigné le 11e GMT comme UP « pilote » au régiment. La démarche a donc été développée dans les 5 équipes « mécanique » et au sein des ateliers généraux, ce qui concerne 2 bâtiments et 105 personnes.
Avant "5S"
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Cette mise en place a nécessité beaucoup de motivation et de réflexion de la part de l’équipe projet de Mourmelon. Cette démarche, au départ mal connue, a effectué un long chemin dans l’inconscient collectif. Après "5S" Avec l’appui de notre commandement et beaucoup de communication, il a fallu expliquer le but et l’enjeu des « 5S », perçus d’abord comme un « flicage ». Nous avons commencé, en octobre 2010, par appliquer les 3 premiers « S ». En utilisant un système de code couleurs, nous avons trié le matériel, ce qui a permis de garder le plus utile à porter de main et d’améliorer l’aménagement des zones de travail. Nous avons réalisé qu’il était compliqué de modifier les habitudes acquises avec le temps. Mais cette méthode de standardisation s’est faite avec l’entière approbation du personnel de l’UP qui s’est vraiment bien approprié l’outil. Le résultat fut plus que satisfaisant. Les 2 derniers « S » ont, quant à eux, suscité plus de doutes. Il a fallu participer à son autocritique, ce
qui n’est pas encore entré dans les mœurs. Mais la mise en place de réunions participatives a permis à tous les acteurs de comprendre l’objectif de la démarche. Cette nouvelle façon de travailler commence à susciter envies et curiosité. À force de communication, outil essentiel à la démarche 5S, nous avons gagné l’adhésion de la majorité du personnel du GMT. Preuve que si nous croyons en cette démarche, elle perdurera dans le temps. Évoluer dans un environnement propre, dégagé, où chaque chose trouve sa place, s’avère au quotidien très gratifiant et sécurisant. Avec le soutien de l’équipe du détachement de Tulle, nous avons passé avec succès les différents jalons, ce qui a permis, le 18 octobre 2011, la qualification du 11e GMT, première unité du SMITer qualifiée au coût complet. M. Perron bureau pilotage du 8e RMAT
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3 RMAT e
LE « 5S » à Vayres
Ayant pour objectif d’améliorer l’efficience de l’outil de production, la mise en œuvre de la démarche « 5S » a permis de belles réalisations au détachement de Vayres du 3e régiment du Matériel. La structure de projet « 5S » mise en place : une volonté d’impliquer l’ensemble des acteurs du commandement à l’exécutant : un responsable projet (adjoint du chef de détachement), un groupe projet constitué des managers locaux des fonctions transverses (qualité, méthodes, RH, finances), un groupe de travail par unité de production (UP) à qualifier. Le choix d’une unité pilote significative Le pôle mobilité terrestre du 12e GMT, principal atelier du site (20 postes de travail), a été choisi en qualité d’UP « pilote ». Cette décision ambitieuse a été prise dans le but d’assurer la promotion de la démarche à partir d’une réalisation convaincante. Au sein des ateliers on perçoit aisément les résultats de l’action qu’a menée chaque
maintenancier pour améliorer son environnement de travail. La qualification de l’UP « pilote » a donc pu être prononcée en septembre 2011. Les réalisations L’investissement de tous a permis : la recherche d’une solution pragmatique et consensuelle, la mise aux normes des zones de travail (peinture réalisée par les ouvriers eux-mêmes) et leur adaptation aux activités et équipements techniques d’infrastructure (modification du sens des travées afin de gagner en productivité), la standardisation des postes de travail (réalisation locale par les ateliers supports), afin d’en accroître la polyvalence, l’adaptation de l’outillage au juste besoin (caisse à outil « type »), la mise à disposition de consoles informatiques à l’attention des maintenanciers au sein même des ateliers, la création d’un point communication convivial et informatif. Dans le même temps, le responsable méthodes a mis en œuvre certaines solutions innovantes (documentation technique en ligne et gestion du parc d’attente).
ce qui concerne la 3e CMEA, le jalon RVS a été franchi début novembre et le « 5S » a déjà permis d’optimiser l’occupation des locaux. Ce volet du projet se caractérise par la nécessité de faire réaliser quelques travaux d’infrastructure lourds par le service d’infrastructure de la Défense. La suite Le « 5S » est une démarche d’amélioration continue : la qualification n’est pas une fin en soit, cependant, elle doit être obtenue pour l’ensemble des UP du site. La certification ISO 9001 est visée : dans cette perspective, le « 5S » positionne l’organisme dans une configuration favorable.
La travée après "5S"
Enfin, les excellentes relations nouées avec le DETMAT de Tulle ont d’ores et déjà permis d’étendre notre coopération à d’autres projets que le « 5S » créant des synergies intéressantes pour l’avenir…
L’avenir proche La travée AEB avant "5S"
La mise au gabarit « 5S » des ateliers supports du GMT est en cours. Pour
IDEF Pierre Brugeille responsable projet « 5S » au détachement de Vayres
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ACTIVITÉS
C E D I M AT L’administration SIM@T sur le théâtre PAMIR Depuis 2010, la généralisation à l’ensemble des théâtres d’opérations du SIM@T (système d’information de la maintenance terrestre) est effective. Cette avancée significative permet aux maintenanciers d’utiliser en opération extérieure la même application qu’en métropole. De plus, sur les théâtres majeurs comme PAMIR et DAMAN, les utilisateurs bénéficient de la présence d’un administrateur, dont l’une des missions est de les accompagner dans l’emploi de SIM@T au quotidien. Un conseiller de l’adjoint maintenance (AMAT) Le poste d’administrateur SIM@T à PAMIR est actuellement armé par un officier subalterne du centre d’études et de développements informatiques du matériel de l’armée de Terre (CEDIMAT) – par un sous-officier supérieur au Liban. Sous l’autorité de l’AMAT, il assure des missions techniques et fonctionnelles facilitant ainsi le fonctionnement et l’utilisation du système d’information. Inséré au sein de la cellule AMAT, il met également à profit son expérience en apportant son conseil au niveau des directives d’emploi du SI et en fournissant des indicateurs pertinents pour le théâtre et la métropole. Une assistance aux utilisateurs 24H/24 et 7J/7 Sa présence sur le terrain présente de nombreux avantages pour les utilisateurs qui bénéficient d’une assistance permanente et d’actions de formation in situ. Elle limite ainsi le
phénomène de rejet parfois observé face à un nouveau système d’information, de surcroît lorsqu’il est déployé dans un contexte opérationnel peu propice à l’emploi de l’informatique. En liaison permanente avec les utilisateurs, l’administrateur peut très rapidement diagnostiquer les anomalies et en informer immédiatement la SIMMT/SDSI et le CEDIMAT. Au-delà de cette veille et en attendant le déploiement des corrections applicatives, il assure la continuité des actions des utilisateurs par ses interventions techniques au niveau du SI (corrections de données en particulier). Une contribution indirecte à la capacité opérationnelle Malgré son aspect de prime abord peu opérationnel, le rôle de l’administrateur SIM@T sur un théâtre d’opérations extérieures contribue indirectement au maintien de la disponibilité technique opérationnelle des matériels et par voie de conséquence à la capacité opérationnelle des unités combattantes.
Chef d'atelier brouilleur du BATLOG utilisant SIM@T
Une expérience militaire enrichissante Pour les officiers du CEDIMAT, dont la fonction offre en général peu d’occasions d’exercer leur métier de soldat en opération, cette mission est pour eux l’opportunité d’enrichir leur expérience militaire. Une fois sur le théâtre et notamment lors des déplacements dans les FOB (Forward Operational Base), le métier de soldat prend le dessus sur celui d’informaticien. Capitaine Thuillier membre du club des passionnés du SIMAT
Vous pouvez obtenir des informations complémentaires ou devenir membre du club des passionnés du SIMAT en vous rendant sur le site internet : http://passionnes.du.simat.free.fr
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4e RMAT CIMAT DAMAN XVI : Plus haut, plus loin, plus fort Les maintenanciers de la compagnie de maintenance adaptée au théâtre (CIMAT) ont pu troquer le temps d’une journée leur cote de travail pour leur tenue de combat, et participer à un tir sur le site d’Ebel Es Saqi, dans la zone de responsabilité espagnole. Ainsi ce mardi 22 novembre, une vingtaine de maintenanciers de toutes armes et régiments confondus a pu bénéficier d’une après-midi de tirs FAMAS et PA sur le champ de tir espagnol, non loin des frontières israélienne et syrienne. Tout commença, sous un ciel ensoleillé, par l’embarquement dans un hélicoptère MI8 de l’armée russe. Reliant les sites UNP de 9.1 et 7.2, ils ont pu admirer, vue du ciel, la célèbre
Blue Line et les différences de végétations marquant nettement la distinction de méthode d’irrigation entre
les deux pays. Après un quart d’heure de vol, ils ont pu remettre pied sur la terre ferme, chère à notre armée. L’après midi, c’est sous un déluge de feu qu’ils ont pu montrer qu’ils savaient aussi bien magner la clé à molette que leur arme. Tirs ISTC sur cible fixe et ballon rouge, toutes positions ISTC, cadence de tirs variant en fonction des ordres du directeur de tir. Les cibles ne s’en sont pas remises ! La projection n’a pas empêché, pour les soldats que nous sommes, d’entretenir nos acquis et de nous maintenir dans une bonne condition opérationnelle. Lieutenant Salvaterra chef de Section Réparation Mobilité Engin CIMAT DAMAN XVI
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ACTIVITÉS
7e RMAT Challenge avec l’armée britannique Le 7e RMAT a été invité par le Royal Electrical and Mechanical Engineer, école militaire britannique de formation à la maintenance, à participer à un challenge de sports d’hiver du 19 au 23 mars derniers. L’équipe du régiment était composée de 2 officiers, 1 sous-officier et 3 militaires du rang. L’accueil chaleureux mis en place par l’armée britannique, sur la station des Contamines-Montjoie, a permis à l’équipe de s’intégrer sans difficultés au groupe d’environ 200 « maintenanciers ».
Au final, l’équipe du 7e RMAT s’est classée 3e à la course de patrouille, et le caporal-chef Da Costa a terminé 1er au super combiné.
Pendant plusieurs jours, ce fut un enchaînement d’épreuves variées qui a ouvert aux participants l’opportunité de pratiquer toutes les disciplines de glisse hivernale : descente, super G, super combiné, épreuves de surf, course de ski de fond, biathlon, course de patrouille. Toutes ces activités ont été l’occasion de tisser des liens étroits avec nos homologues d’outre-manche, le tout ponctué de discussions dans la langue de Shakespeare et guidé par une organisation exceptionnelle. La semaine s’est terminée par la sélection des équipes anglaises dans chacune des disciplines pratiquées, en vue des compétitions internationales, puis par une soirée de remise des prix.
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Cette semaine d’immersion au sein de l’armée britannique aura été très enrichissante, tant dans le domaine de l’échange international, que dans la technique pure. Le 7e régiment du Matériel se tient prêt à relever une nouvelle fois le défi et à affronter les équipes britanniques dès cet hiver. Capitaine de Montalivet - officier Montagne du 7e RMAT
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EMB Journée des officiers traditions
Le 12 avril 2012, était organisée à Bourges, la journée des officiers traditions des unités de l’arme du Train et du Matériel. Contrairement aux années précédentes, cette journée eut lieu dans les locaux que la délégation militaire départementale du Cher nous avait aimablement mis à disposition. Le tronc commun se déroula le matin dans la salle d’honneur du 95e RI, régiment d’infanterie de Bourges qui s’est illustré depuis l’ancien régime jusqu’à sa dissolution en 1998. Le général Coqueblin, commandant les écoles militaires de Bourges et l’école du Matériel, inaugurait en séance plénière la journée qui regroupait cette année une quarantaine d’officiers traditions venus de tous les coins de France. Puis, la matinée était consacrée à un rappel des différentes procédures
concernant à la fois les traditions et le patrimoine ; les thèmes principalement abordés par le commandant Récamier traitaient de la gestion des salles d’honneur, des procédures de dévolution de patrimoine et des démarches à accomplir pour les homologations de fanions ou d’insignes. Un déjeuner de cohésion que présidait le général Etienne, commandant l’école du Train, se déroulait ensuite en ville au cercle Condé et rassemblait l’ensemble des participants. Étaient présents à cette journée, le général Bourgin (2s), président de l’association des Amis du Musée et de l’Arme du Train, association de soutien du musée du Train ainsi que le colonel Tanguy, chef de la formation administrative des EMB, président de l’association des amis du musée du Matériel et de la Maintenance, mais aussi les colonels Chauffour et Caron respectivement directeurs du musée
du Train et du musée du Matériel, sans oublier le général de division (2s) Remondin, président de la Fédération Nationale du Train, venu nous rejoindre en deuxième partie de journée. En début d’après-midi, les officiers traditions se retrouvaient par arme pour un point de situation sur le patrimoine, les traditions et les différents travaux en cours présentés par les directeurs des musées, les officiers culture d’arme et les présidents d’associations. La journée se poursuivait l’après-midi par les photos traditionnelles prises devant le monument aux Morts de l’arme du Train et au musée du Matériel. Puis, chacun a pu découvrir ou redécouvrir les musées et ainsi pouvoir apprécier les évolutions intervenues depuis l’an dernier. Commandant Récamier conservateur des musées du Train et du Matériel
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À SAVOIR
CFT
en avant la musique Placé directement sous l’autorité du chef de corps, le chef du bureau maintenance et logistique (CBML) est chargé de lui garantir suffisamment de capacité opérationnelle pour accomplir les activités de préparation opérationnelles du régiment.
En créant un parallèle avec un orchestre philharmonique, le CBML pourrait être comparé au responsable des instruments, les spécialistes de chacune des capacités logistiques du niveau du corps aux différents musiciens, l’ensemble ayant le chef de bureau opérations-instruction (BOI) pour chef d’orchestre. Ce dernier devant donc travailler en étroite collaboration avec le responsable des instruments afin d’assurer la cohérence d’ensemble des prestations de l’orchestre. Dans cet esprit, une cellule a par ailleurs été créée afin d’anticiper les éventuelles fausses notes : la cellule PEGP qui a pour mission de prioriser et de répartir l’ensemble des musiciens et des instruments afin d’obtenir une harmonie idéale.
Témoignage d’un chef de BML
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Fonctionnement de l’orchestre : la partition Pour poursuivre cette comparaison, les manœuvres du régiment pourraient être assimilées aux différents concerts donnés par l’orchestre, et dont la programmation figurerait sur un réseau partagé. En fonction de ces différentes représentations, le CBML prévoit avec son équipe, le nombre idoine d’instruments à mettre en œuvre en fonction de la partition qui lui est donnée. Tous les « instruments » sont regroupés et gérés au sein d’une même entité : le pool régimentaire et c’est en étroite coordination avec lui que la cellule PEGP, doit valider, via le logiciel SAGEE, le nombre d’instruments retenus pour le concert. Dans le cas où la formation ne pourrait honorer la facture en instruments nécessaires, toujours grâce à SAGEE, une demande de renforcement peut être effectuée. À charge pour le BML de faire respecter le seuil maximum d’instruments autorisés à jouer. Ce
seuil est fixé par l’EMAT. C’est dans ce but que des réunions de coordination avec le BOI, les officiers adjoints des unités et surtout l’officier de maintenance sont impératives. Empêcher les éventuelles « fausses notes » : Malgré une telle organisation, des « fausses notes » peuvent malheureusement se faire entendre. Cela peut être le cas, par exemple, lorsque, seul un faible nombre d’instruments est ponctuellement disponible et que les pièces pour leur maintenance se font attendre. Le rôle du chef des instruments est alors de coordonner les efforts afin d’adapter et d’optimiser le volume de moyens disponibles. En outre, notre orchestre est particulier car il est composé de plusieurs groupes de quatre à six « interprètes » pour le moins spécialisés, qui sont dotés d’instruments aussi précieux qu’ils sont peu nombreux, autrement dit des micro-parcs, dont le suivi est très complexe et nécessite l’intervention de personnel qualifié.
Certains instruments majeurs sont directement soutenus par leur constructeur. Malheureusement, malgré les contrats de maintenance passés, les instruments ne fonctionnent pas toujours très longtemps et certains musiciens peuvent perdre une partie de leur savoir-faire technique, ce qui entraîne inexorablement des « couacs » dans la partition. Ce phénomène pouvant se trouver amplifié par la mise en pool des instruments et le fait qu’en conséquence, les musiciens ne répètent que très rarement, faute de mise à disposition de leur outil de travail, partagé avec d’autres. Enfin, concernant le soutien technique des instruments, une redistribution des actes de la maintenance a été réalisée et les opérations nécessitant plus de quatre heures de réparation sont effectuées à l’échelon supérieur. Ainsi, faute de pratique des actes de réparation de ce niveau, les « tournées à l’étranger » peuvent parfois s’avérer délicates à organiser… Chef de bataillon Patrick CORNEE chef de BML du 3e régiment du génie
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À SAVOIR
5e BSMAT
Partenariat éducation nationale - armée mation citoyenne des élèves à la découverte professionnelle. L’objectif de ce partenariat est aussi de maintenir le lien Armées-Nation au travers de la base. Par ailleurs, il permet aux lycéens d’être informés sur les nombreux métiers proposés par l’armée de Terre, en particulier au sein de l’arme du Matériel.
Le protocole général (application du protocole entre les ministères chargés de la défense, de l’éducation nationale et de l’enseignement supérieur et de la recherche, bulletin officiel [BO] n° 32 du 13 septembre 2007) entre l'Éducation Nationale et la Défense Nationale a suscité un engagement de partenariat signé en 2009 par le
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lycée professionnel Léon Blum à Draguignan et la 5e BSMAT. Depuis cette date, une étroite collaboration existe entre ces deux entités, collaboration dont toutes les activités sont appliquées à une classe spéciale de 3e option « Défense – Globale ». Cette option permet d’associer la for-
Les principales activités menées conjointement sont, notamment, des visites de la 5e BSMAT, des rencontres entre jeunes militaires et lycéens, des témoignages de militaires de retour d’opération extérieure, ou encore des participations à des prises d’armes. De plus, l’année scolaire 2011 a été clôturée par un rallye d’une journée de 9h à 16h jours/heures organisé par la base, qui a permis aux élèves de mettre en pratique l’ensemble des activités préparées en amont conjointement avec l’équipe pédagogique et des personnels mis à la dispositions du chef de corps. Les activités/ épreuves concernent les domaines
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du « renseignement » (connaissance des matériels de l’armée de Terre), épreuve d’anglais, de secourisme, de cartographie et d’orientation, marche ryan et présentation des armes légères et des véhicules de l’armée de Terre.
ture « à pédales » en matériaux composites devant être homologuée par la Fédération Française des Clubs de Voitures à Pédales. La base réalise l’usinage des pièces métalliques selon les plans fournis par le lycée Léon Blum.
L’année 2012 est quant à elle centrée sur un travail de mémoire proposant un échange entre des anciens résistants du Var et les lycéens.
Ce partenariat fait l’objet d’une attention particulière des autorités tant militaires que de l'Éducation Nationale. Ainsi Mme le Recteur de l’Académie de Nice Claire Lovisi et le général de brigade Leve, chargé des relations Armées-Jeunesse en particulier du « plan égalité des chances » au
Par ailleurs, la 5e BSMAT apporte son aide technique à un projet éducatif concernant la réalisation d’une voi-
sein des Armées , sont venus s’enquérir récemment de son bon fonctionnement et de ses résultats. Cette coopération locale au bénéfice des plus jeunes contribue indéniablement à établir de manière concrète des liens entre la Défense et l’Éducation Nationale. Commandant (Réserve Citoyenne) Claude Zapp chargé de mission auprès du chef de corps dans le cadre du lien armées nation
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À SAVOIR
EMB La formation SIM@T au profit de l’armée de l’Air La division technique gestion des matériels et approvisionnement- système d’information de la m@intenance terrestre (GMA-SIM@T) de l’école du Matériel est chargée d’assurer la formation du personnel de la nature de filière GMA mais également de l’ensemble des maintenanciers appelé à mettre en œuvre le système d’information de la maintenance terrestre : SIM@T. Concernant ce dernier point, elle propose des formations d’adaptation permettant aux utilisateurs de se familiariser à l’utilisation de l’outil : A MAI 3 2 00 SIMAT STM – Formation d’adaptation SIMAT au profit des sections techniques de marque A MAI 5 2 00 SIMAT ATE – Formation d’adaptation SIMAT atelier A MAI 5 2 00 AGENTAPSA – Formation d’adaptation agent approvisionnement stockeur atelier A MAI 5 2 00 APPMCUOSD – Formation d’adaptation SIMAT approvisionneur en magasin central ou en organisme de soutien direct A MAI 4 2 00 GEST MAT COMPLET CDT – Formation d’adaptation SIMAT gestion des matériels complets dans un corps de troupe A MAI 5 2 00 GESTMCFDM – Formation d’adaptation SIMAT gestion des matériels complets dans une formation de maintenance.
Dans le cadre de l’organisation générale des soutiens, il a été décidé que le maintien en condition opérationnelle (MCO) des matériels terrestres rejoindrait la logique de milieu qui prévaut aujourd’hui pour les matériels aéronautiques et navals. Ainsi, les chefs
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d’état-major et directeurs de service ont délégué leur responsabilité dans ce domaine à la SIMMT, service de soutien spécifique du milieu terrestre. Cette logique de milieu, qui impacte aussi les systèmes d’information, a
conduit à désigner SIM@T comme système d’information principal. Le déploiement progressif (avril 2012 à juillet 2013) du système au sein de l’armée de l’Air a nécessité la mise en place d’un important plan de formation au profit des aviateurs.
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C’est ainsi que la division technique GMA-SIM@T a formé en 2011 : - 12 personnels des sections techniques de marque - 5 comptables des matériels en service - 6 agents approvisionnement stockeur atelier - 3 chefs d’atelier
Forte de son expérience en matière de formation sur l’ensemble des systèmes informatiques et d’information de la maintenance (voir encadré ci-dessous) au profit des unités de l’armée de Terre, la division techni-
en 2012, elle formera : - 36 comptables des matériels en service - 96 agents approvisionnement stockeur atelier - 120 chefs d’atelier - 36 chefs de cellule conduite de la maintenance
que GMA-SIM@T a progressivement élargit son périmètre d’action et la quasi-totalité des formations qu’elle dispense dans ce domaine est désormais ouverte aux autres armées et services du ministère de la Défense.
Capitaine Jean-François Rosier chef de la division technique GMA-SIM@T des écoles militaires de Bourges
La formation sur l’ensemble des systèmes informatiques et d’information de la maintenance : SIGMA : Système Intégré de Gestion du Matériel UNIMAT : Unités du Matériel BI : Base Interface GAL - SIMAT : Gestion des achats locaux - Système d’Information de la Maintenance de l’Armée de Terre COMPTAMAT : Comptabilité des matériels SIM@T : système d’information de la m@intenance terrestre
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À SAVOIR
EMB Le détachement Terre des spécialités aéronautiques de Rochefort Depuis le 1er juillet 2011, l’école du Matériel compte une nouvelle unité dans ses rangs. En effet, le « détachement Terre des spécialités aéronautiques de Rochefort » a été mis en place au sein de l’école de formation des sous-officiers de l’armée de l’Air (EFSOAA). Composé de 30 personnes, il a pour mission d’assurer les FS1 des futurs techniciens AVI et CMA. Ainsi, ce sont entre 120 et 170 personnels de l’armée de Terre qui sont accueillis tous les ans à Rochefort pour suivre leur formation de base avant de rejoindre leur unité d’affectation. Majoritairement composées de sous-officiers directs issus de l’école nationale des sous-officiers d’active (ENSOA) de Saint-Maixent, les promotions de l’armée de Terre intègrent aussi le personnel semi-direct et les engagés volontaires de l’armée de Terre de l’Aviation Légère ainsi que les cadres de la Gendarmerie Nationale.
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Navigabilité, réglementation et refonte des cursus :
Mutualisation interarmées :
Ce rapprochement vers l’EFSOAA s’inscrit dans le cadre de la navigabilité et de la refonte des cursus de la filière « mise en œuvre » engagée en 2010 pour les spécialités AVI et CMA. En effet, la réglementation FRA 66 a imposé entre autres de dissocier formation de base et formation de type. Dès lors, les formations de cursus dispensées jusque là au sein de la division technique aéromobilité de l’école du Matériel ont du être intégralement repensées. Elles contenaient les actes de base du technicien associés à une restitution pratique sur la Gazelle et sur le Puma. Parallèlement à cela, une grande partie des cours académiques proches des programmes de l’éducation nationale et imposés par la FRA 66 était elle aussi absente des cursus AVI et CMA. Or, ces matières étaient essentielles pour la reconnaissance des formations réalisées au sein de l’armée de Terre. Les nouvelles FS1 sont donc créées en 2010 et les premières formations débutent à Rochefort le 5 mai 2011.
D’une durée de 42 semaines, ces nouvelles FS1 respectent donc les exigences de la FRA 66 appendice 1, l’appendice 3 étant consacrée à la formation de type. Elles sont aujourd’hui délivrées aux côtés des CE de l’armée de l’Air et des BAT de la Marine Nationale. Une base commune a été identifiée et, mises à part les spécificités liées aux supports pédagogiques utilisés dans le cadre de la formation et aux objectifs imposés par l’emploi du technicien de l’armée de Terre (aptitude immédiate à son premier emploi dès son arrivée en unité), des gains sont déjà identifiés. En marge du contenu de la formation, une synergie apparaît aussi sur le plan des ressources humaines. Les stagiaires de l’armée de Terre reçoivent régulièrement des cours du personnel « Air et Marine » en complément des cadres du détachement. De même, les formateurs du détachement Terre délivrent eux aussi fréquemment des cours aux élèves des autres armées. 1er juin 2012, une date importante pour l’EFSOAA : C’est en effet à cette date que des brevets aéronautiques ont été remis pour la première fois à du personnel de l’armée
de Terre sur le site de Rochefort. Les stagiaires des promotions AVI et CMA 11-19 ont ainsi pu rejoindre leur unité d’affectation nouvellement qualifiés. Ces promotions sont les premières à avoir rejoint l’EFSOAA. Elles ont débuté leur formation le 5 mai 2011, en 19e semaine de cette même année, d’où l’appellation 11-19. Mais leur aventure interarmées n’est pas pour autant terminée. En même temps qu’ils vont poursuivre leur apprentissage technique en unité, ils vont aussi devoir entretenir leur culture interarmées. En effet, la mutualisation débutée sur Rochefort les aura préparés aux opérations et aux coopérations de demain. Qu’il soit engagé en Libye ou bien en Afghanistan, depuis un bâtiment de la Marine Nationale ou bien depuis une base aérienne, l’hélicoptère est devenu un acteur incontournable sur le champ de bataille et ce, quelle que soit la couleur de l’uniforme qui le soutient. Capitaine Perez commandant le détachement Terre des spécialités aéronautiques de Rochefort
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VIE ASSO. Le
carnet des adhérents
Naissances Le général (2s) Jean Jacques CAHUET et son épouse Claudie, sont heureux de vous faire part de la naissance de leur petite fille ALIENOR, née le 3 octobre 2011 au foyer de Marie et Vincent CAHUET. Madame CRENN Annick est heureuse de vous faire part de la naissance de sa petite fille LEA, le 29 octobre 2011 au foyer de sa fille. Le colonel (e.r.) Ferdinand MEYER et son épouse Denise, sont heureux de vous faire part de la naissance de leur petit-fils JULIAN, le 20 janvier 2012, au foyer d'Elisabeth et de Jean-Yves BARBIER/HIMBER à la grande joie de sa soeur Roxane, de son frère Swann et de son cousin Lucas.
Décès Henri COLSENET COL (ER) est décédé le 16 décembre 2011 à Vendôme. Né en 1924, il était adhérent à l’amicale des artificiers. Il avait quitté le service actif en 1980 avec le grade de lieutenant-colonel et été promu colonel dans la réserve en 1990. Il a servi notamment à Clermont Ferrand, Chalons sur Marne, Fontainebleau, Châteaudun et à la direction du Matériel de LILLE. Alain LEJEUNE, ADC (er), est décédé le 14 janvier 2012 à METZ. Il avait terminé le service actif au 1er RMAT en 2007, après avoir notamment servi à l’ERM de ROUEN, et au détachement du contrôle technique N° 6 de Metz. Il était membre de l’amicale Lorraine Alsace Champagne Ardennes jusqu’en 2007. Marcel LEDUQUE est décédé dans sa 84e année. Il était membre du groupe Rhône-Alpes depuis 1982. La cérémonie funèbre a eu lieu lundi 6 février 2012 à Macon. Madame Bernadette CADILHAC (née SOUBEN), épouse et veuve du général CADILHAC est décédée. Ses obsèques ont eu lieu le jeudi 23 février à 15h30 en l’église Saint Vincent à Castelnau le lez. Doyenne de l’amicale du matériel en Languedoc-Roussillon, Elle avait 94 ans et était très attachée à l’amicale du Matériel. Madame Nicole DESVENT, épouse du lieutenant-colonel (er) Jean-Marie DESVENT, adhérent du groupe du Poitou, est décédée à l’âge de 86 ans. Ses obsèques ont été célébrées le 14 Mars 2012 en l’église N.D du COTTAGE à THOUARS 79100. Monsieur André VALLES est décédé à l’âge de 84 ans, le 28 Mars 2012. Ses obsèques ont fait l’objet d’une cérémonie au cimetière d ‘Antoigné 86100. André VALLES était membre du groupe Poitou. Joël MICHAUD capitaine (er) est décédé le 21 avril 2012 dans sa 61e année. Ses obsèques ont lieu eu le jeudi 26 avril 2012 à 15h30 au crématorium du Parc Cimetière de Mérignac, 33700. Madame Odette REMY, épouse du colonel (er) Gilbert REMY, Président d’honneur du groupe Poitou est décédée dans sa 76e Année. Ses obsèques ont été célébrées le vendredi 4 mai 2012 en l'église N.D du PLANTY à BUXEROLLES, 86180. Joseph MÉRÉE est décédé à GAP début mai 2012. Technicien au sein du bureau Infra et Hygiène et Sécurité de la Sous-Direction Organisation Personnel du COMDIRMAT 2e CA FFA, tous les commandants de compagnie et chef de section du matériel des FFA l’ont connu. Ancien sous-officier de l’Armée de l’Air au Maroc en 1942 en Tunisie en janvier 1943 débarquement de Provence août 44 au sein de l’escadrille de chasse La Fayette comme spécialiste électricien, campagne de France, Alsace, Allemagne 45. En 1946-47 il devient personnel civil des Forces françaises d’occupation en Allemagne. On retiendra de lui le souvenir d’un homme très efficace d’une grande disponibilité et très courtois. (Communication de J.Cl. Malinge, colonel e.r.) Noël LERAT colonel (ER) est décédé le 30 mars 2012. Il était AET du Mans (50-56) et ancien élève des Arts et Métiers. Il a servi en particulier comme directeur de l’ERGM de Saint-Priest et à l'école de Bourges comme chef de la division électronique ; puis il avait quitté le service actif au milieu des années 1980 pour rejoindre la société ACMAT. Madame ROUCH, épouse du CDT ROUCH ancien commandant de St-ASTIER, est décédée le 21 mai. Les obsèques ont eu lieu au crématorium de Mérignac le 24 mai. (M. ROUCH Jean, 20 Allée des Roses - Le Hameau du Moulin - 33170 GRADIGNAN) Michel MAYRE colonel (er), AET, ancien directeur du Magasin Central de Rechanges de Saint-Florentin de 1982 à 1986, est décédé le 23 mai 2012. Les obsèques ont eu lieu le mercredi 30 mai, à l’église Saint Euzébe à Auxerre (Madame Annette MAYRE, 5 rue Boussicats 89000 AUXERRE) Jacques ROIZARD, ancien secrétaire général de l'AMAT IdF, membre d'honneur de l'ANAMAT, est décédé le 2 juin à l’hôpital Percy. La cérémonie religieuse a eu lieu en l’église Notre-Dame des Cités à Viry-Châtillon.
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Par Saint Éloi, vive le Matériel… ...et l’ANAMAT Pour notre association, dans ses statuts et son fonctionnement, il n’y a pas eu de changement notable au cours de l’année 2011 et il n’y en a pas de prévus, a priori, pour les deux ou trois années qui viennent. En revanche les évolutions majeures survenues au sein des armées et de la maintenance des matériels engagent forcément l’avenir de notre association, intimement lié à celui de notre Arme... Force est de constater que le Matériel que nous avons connu avec « la » DCMAT, les organismes centraux et les DIRMAT, n’est plus. C’est indéniable mais cela ne signifie pas pour autant que le Matériel « est mort » ou n’a pas d’avenir. Alors que les réorganisations de la maintenance des matériels terrestres et de l’armée de Terre, entrent dans leur dernière phase, l’avenir de
notre association, pas plus que celui de notre Arme ne sont remis en cause. Le Matériel reste indispensable aux armées pour le soutien des matériels terrestres et des munitions. Outre les compétences de son personnel, reconnues de tout temps, outre son histoire et ses valeurs, le Matériel d’aujourd’hui possède deux atouts : d’une part, le fait que ses régiments et ses bases sont regroupés sous un commandement unique : celui du SMITer ; d’autre part, le fait que l’école du Matériel tient toute sa place au sein des écoles militaires de Bourges et au sein de l’armée de Terre. C’est important car à présent pour le personnel d’active, la préservation des traditions et des valeurs du Matériel sont de la responsabilité du général commandant l’école du Matériel : le père de l’Arme.
S’il n’y a pas d’inquiétude à avoir pour l’ANAMAT dans l’immédiat et à moyen terme, pour le long terme, la lente érosion du nombre des adhérents et le déficit prévisible des budgets, sont deux causes de préoccupation. Pour notre association, de nouvelles actions de recrutement et de communication, d’autres domaines d’activité peutêtre, sont à rechercher. Toutefois, ces préoccupations ne doivent pas nous empêcher de profiter pleinement des moments de plaisir et de convivialité que constituent les réunions, assemblées, sorties et activités organisées tant par nos groupes et associations affiliées qu’au niveau national. GDI (2s) Daniel GERARD président de l’ANAMAT (Extraits du rapport moral du Président de l’ANAMAT lors de l’AG 2012)
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Visite du Technicentre TGV de Lyon C’est le 31 mars 2009 qu’était inauguré le « Technicentre TGV » de Lyon (le premier à être implanté hors d’Ilede-France) dont la mission est d’assurer l’entretien, le dépannage ou encore la circulation sécurisée des rames françaises : un bâtiment aux dimensions impressionnantes, long de 400 mètres, d’une superficie de 33 000 m2, pouvant accueillir 9 rames, employant près de 500 personnes, entièrement dédié à la maintenance des rames de TGV.
C’est dire l’importance de l’entretien pour la sécurité des voyageurs. Un TGV doit passer dans un centre de maintenance au moins tous les trois jours pour garantir la sécurité et le confort des passagers. La maintenance c’est bien sûr l’ensemble des opérations dites de confort des caisses mais aussi celles portant sur les équipements électriques, tels que les chaînes de traction, ou mécaniques. Ici, on change un boggie mais on usine aussi une roue sans l’enlever de la rame.
Il faut savoir que chacune des 440 rames de TGV qui existent en France effectue, chaque mois, l’équivalent d’un tour du monde, soit 40 000 km. Un TGV c’est également 385 tonnes se déplaçant à 300 km/h !
Un TGV, fer de lance et fierté de la technologie française, ne peut laisser indifférent et son entretien également. C’est donc avec beaucoup de curiosité, d’intérêt et un certain plaisir que les adhérents du groupe Rhône-Alpes
un essieu et ses quatre disques de frein
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ont participé à la visite de ce centre qui leur avait été proposée. Les maintenanciers que nous sommes se sont donc retrouvés quelques années en arrière dans cette ambiance d’atelier qu’ils ont bien connue, même si la dimension des locaux et des pièces traitées ne leur était pas habituelle ! Les quatre disques de freinage que porte chaque essieu non moteur en étaient une preuve éclatante ! Hélas ! Le temps d’une visite est toujours trop court quand le sujet est passionnant et bon nombre des visiteurs aurait eu encore beaucoup de questions à poser. Un regret cependant, ne pas avoir eu le droit d’accéder à une cabine de conduite, même si l’on en comprend aisément les raisons de sécurité et d'exiguïté. Une prochaine fois peut-être ?
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Assemblée générale de l’amicale des Anciens du 6e RMAT de Rastatt
L’assemblée générale (AG) 2011 de l’Amicale des anciens du 6e RMAT de Rastatt s’est tenue à Bourges le 9 octobre 2011 dans les locaux du restaurant La Taverne. Cette assemblée regroupait autour du président, le GCA(2S) Jean-Marc Renucci, le Secrétaire général, le Lcl ® Bernard Chieze, deux anciens chefs de corps, les généraux(2S) Latappy (vice-président) et le général Moinard ainsi que le médecin-chef ® Stephan et 8 membres de l’Amicale, dont un personnel civil de Rastatt et trois anciens et dynamiques Mdl de Spire. Après que le Président ait remercié toutes celles et ceux qui ont fait l’effort de se libérer et de se déplacer parfois de loin, il a relancé la proposition d’une AG qui pourrait se tenir en Allemagne (2012 ou 2013) comme ce fut le cas à Rastatt en 2007. Puis le Secrétaire général a présenté le bilan financier et c’est autour d’un apéritif très convivial que l’ensemble des participants a affirmé, malgré les difficultés conjoncturelles, leur volonté de faire durer l’amicale et de se retrouver une fois par an.
Un déjeuner a suivi et s’est prolongé, dans une ambiance très chaleureuse au cours duquel chacun a pu, heureux de se retrouver, évoquer des souvenirs des FFA. À son issue, le président donne alors rendez-vous à tous le 2e dimanche d’octobre 2012. GCA (2S) RENUCCI
Les participants : GCA(2S) Jean-Marc RENUCCI, Général(2s) LATAPPY, Général MOINARD, LCL ® Bernard CHIEZE, LCL PEREZ, LCL et Madame FOISSY, CDT ® et Madame DELERUE, CDT® BOISJOT, Médecin chef et Madame ® STEPHAN, MAJ ® BONNEAU, ADJ ® GENTIL, ADJ ® LEVEZIEL, ADJ ® RIVAUD, Mme POUPON (CCS Rastatt)
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VIE ASSO. Une association pour conserver la mémoire sur le site de la Martinerie à Châteauroux-Déols La base militaire de La Martinerie aura vécu pendant près d’un siècle (1915-2012). Alors que le compte à rebours final est inéluctablement enclenché, certains ont décidé de retrousser leurs manches et de préserver la mémoire de ce site historique de l’Indre. Ainsi est née officiellement le 17 janvier 2011, l’association des Anciens du Site Militaire de La Martinerie. Cette association a été créée pour maintenir et renforcer les liens d’amitié et de convivialité entre tous les anciens personnels ayant servi sur la base de La Martinerie, militaires d’active ou de réserve, personnels civils, appelés, ainsi que tous les sympathisants souhaitant garder la mémoire de la présence militaire sur ce site. « Nous avons estimé à plus de 300 000 le nombre de personnes ayant un lien avec La Martinerie » annonce JeanJacques Bérenguier, président de l’association et ancien directeur de la formation et de l’instruction à la Martinerie où il a vécu deux périodes de sa vie (1979-1986 et 1985-1988). « Entre les membres actifs et les membres sympathisants nous totalisons, à ce jour plus de 280 adhérents et ce nombre augmente chaque semaine. Plus nous serons nombreux et plus nous aurons la force pour mener à bien nos projets ». L’objectif des Anciens du site militaire de La Martinerie est de
fédérer toutes les bonnes volontés pour perpétuer le souvenir de la présence des armées, en créant un lieu de mémoire sur le site même de La Martinerie. « Nous envisageons effectivement de transformer le bâtiment 001, celui des maîtres ouvriers et le 002, une ancienne chaufferie, tous les deux visible de la route, en un lieu de mémoire des 97 ans d’occupation militaire de ces terrains. Ce ne sera pas
Renseignements : 06 72 69 30 40 ou jjberenguier@orange.fr Le site de l’association : www.les-anciens-du-site-militaire-de-la-martinerie.org Adhésion : 12 euros par an (18 € pour un couple)
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un musée mais un lieu vivant, ouvert à tous, en lien avec les musées des écoles militaires de Bourges, l’Éducation Nationale… La Martinerie est un lieu du patrimoine militaire, c’est un pan de l’histoire de l’Indre qu’il faut sauvegarder ». Colonel Berenguier président de l’association des Anciens de La Martinerie
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L’assemblée générale de l’ANAMAT organisée par le détachement de Saint-Astier (13e BSMAT) est une parfaite réussite Pour l’ANAMAT comme dans toute association, l’assemblée générale (AG) annuelle est statutaire et obligatoire. Mais pour les adhérents de l’ANAMAT elle constitue un temps fort du programme annuel car elle est aussi l’occasion d’une réunion nationale, un rassemblement convivial, détendu et amical et l’opportunité de découvertes touristiques. Le jeudi 10 mai, après un solide petit-déjeuner, les participants furent convoyés jusqu’au détachement de la 13e BSMAT à St-Astier, où avait lieu l’AG, sous la présidence du Général (2s) Daniel Gérard. Matinée sérieuse, d’échange et de travail. Après la photo « souvenir » immortalisant l’évènement et le déjeuner pris à Chaque année une section différente est volontaire pour l’organiser. Elle a particulièrement à cœur de recevoir au mieux ses hôtes et se montre imaginative pour faire découvrir sa région. Le programme 2012 comprenait dès le Mercredi 9 Mai, l’accueil dans l’après-midi des 140 participants, à l’hôtel-restaurant « l’Escluse » situé à 15 km à l’est de Périgueux, suivi d’un dîner convivial.
l’école de Gendarmerie, l’après-midi était consacré à la visite du Château de Bourdeilles puis à la découverte de la ville de Brantôme « La Venise verte du Périgord ». La journée se termina en apothéose par une soirée festive, amorcée de la plus belle manière par un accueil et un apéritif animés par deux groupes très différents mais remarquables : l’association MVCG Dordogne (Military Véhicule Conservation Group) et le groupe folklorique « Les Croquants d’Escornabiou », comptant une cinquantaine de personnes et spécialiste des danses et musiques traditionnelles du Périgord. Au cours de cette soirée, qui se déroulait dans la salle des fêtes du détachement, les convives purent apprécier les subtilités de la cuisine gastronomique du Périgord et danser tard dans l’ambiance rupestre de la zone souterraine.
Enfin, le vendredi 11 mai, une belle cérémonie militaire, simple et émouvante, comprenait dans un premier temps la dépose d’une gerbe sous la plaque située dans le sas d’entrée du site et commémorant les évènements de juin 1944 : évènements marqués par une action de la Résistance, au cours de laquelle une poignée de Maquisards évita la destruction des installations souterraines et libéra l’usine, jusquelà occupée par les Allemands. Dans un deuxième temps, le général Gérard remis à M. Christophe Chalard, nouveau président du groupe Périgord/St-Astier, le drapeau de son association, portant la devise nationale : « Réunir, Servir, Soutenir ». Puis il lut un témoignage de reconnaissance à l’attention de M. Rongieras, qui fut président de l’amicale Saint-Astier durant 15 ans et a quitté son poste depuis peu.
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Enfin, un défilé motorisé au cours duquel une collection de véhicules militaires de la Seconde Guerre mondiale, suivie d’une présentation de matériels blindés et à roues, plus récents, clôtura cette cérémonie sous les applaudissements des congressistes et des personnels du détachement. Puis un dernier repas réunissait les convives à l’hôtel-restaurant « l’Escluse » et c’est par la visite guidée de la Cathédrale St-Front et de la vieille ville de Périgueux, que s’acheva ce vaste et dense programme, chacun emportant dans son cœur les merveilleux moments passés ensemble dans ce beau Périgord mais aussi l’espoir de se retrouver l’année prochaine, probablement en Corse, pour partager la joie d’être à nouveau ensemble à la découverte d’une autre région. Commandant (er) Gérard DELAIRE membre du groupe Saint-Astier/ Périgord
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ANAMAT Saint-Astier/Périgord, groupe atypique et exemplaire
Historique du groupe ANAMAT V2 Le groupe Saint-Astier/Périgord est exemplaire car il correspond parfaitement aux souhaits des fondateurs de l’ANAMAT : réunir dans l’Association nationale les amicales du Matériel, composées à la fois de membres en activité et en retraite, civils et militaires. Dirigé par un « personnel civil ouvrier », il est la preuve qu’au sein de nos amicales, les grades et les catégories s’estompent devant l’initiative et l’efficacité, dans la convivialité et l’amitié. Alors, vive le groupe atypique et exemplaire de Saint-Astier ! GDI (2s) GERARD - président de l’ANAMAT Fondé il y a 42 ans… Attaché dès sa création à son organisme d’emploi, alors annexe de l’ERM de Bordeaux, l’amicale de St-Astier fut fondée en 1970, par le maréchal des logis-chef Ramiere et M. Bruneau, ouvrier groupe IV, avec le statut de groupe de l’Association Amicale du Matériel (AAMAT, ancêtre de l’ANAMAT). Il comprenait principalement des effectifs actifs de l’établissement mais comptait cependant quelques retraités.Il avait pour finalité principale l’entraide matérielle parfois nécessaire à l’un des adhérents, l’organisation de la galette des Rois et des vœux, de la St-Éloi et de l’arbre de Noël.
En 1988, sous la présidence du capitaine Serdobbel, le groupe de St-Astier fut choisi pour organiser l’assemblée générale de l’AAMAT, laquelle rassembla, outre de nombreux adhérents, les « grands chefs » du Matériel et remporta un vif succès. Le Comité d’Établissement éclipse un temps l’AAMAT En 1993, le commandant Loubet favorisa la création d’un Comité d'Établissement, dont l’action était plus proche de la vie interne de l’unité. Les statuts de la nouvelle association furent déposés la même année en préfecture. Elle servait de support juridique aux actions culturelles, sociales et festives
qui ponctuaient la vie des personnels en activité : arrivées et départs, avancements, repas de fin d’année, sorties culturelles et de loisirs… Outre une cotisation annuelle, le comité d’établissement recevait les dons et les subventions sociales allouées par les armées (ASA…). Cette association s’avéra effectivement plus dynamique que l’AAMAT et pouvait compter sur un nombre d’adhérents plus jeunes et plus nombreux. Cependant, hormis la famille des adhérents, elle ne concernait que les personnels en activité. Pendant ce temps, le groupe AAMAT continuait, dans l’ombre du comité
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VIE ASSO. d’établissement, son « petit-bonhomme de chemin », perpétuant surtout les activités de tradition comme la Saint Éloi. À partir de 1997, l’amicale devenue groupe de l’ANAMAT, s’adapte et survit aux restructurations. En 1997, les mesures de restructuration profondes annoncées pour le Matériel prévoyaient des effectifs en très forte diminution avec à terme la disparition de la totalité du personnel militaire de Saint-Astier. Le commandant du groupement (Capitaine Kujawa) prit alors la décision de ne conserver qu’une seule amicale et le comité d’Établissement fut dissout, laissant l’AAMAT devenue ANAMAT reprendre la destinée de la vie associative de St-Astier... M. Rongieras, ouvrier groupe V, prit la responsabilité du groupe. Pleinement impliqué dans son rôle de président, bénéficiant d’un total appui de l’encadrement, il reprit en grande partie activités et trésorerie de l’ex-comité d’établissement et s’attacha, malgré la morosité ambiante, à maintenir le « cap ». Un « repas des anciens » fut instauré. Il rassemblait annuellement, lors d’une soirée conviviale, actifs et retraités, ainsi que ceux des personnels mutés, restés fidèles au groupe de St-Astier. En 2001 : départ des derniers militaires. La vie du petit établissement, qui avait compté jusqu’à 130 personnels, devait désormais poursuivre son chemin avec une poignée d’ouvriers d'État, encadrés par deux fonctionnaires. Le coup porté était particulièrement rude mais la « bête » n’était pas morte. Groupe ANAMAT St-Astier : le renouveau. À partir de 2007, la nouvelle politique d’emploi et de gestion des parcs (PEGP)
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voyage Millau
engendre de nouvelles missions pour St-Astier et un retour progressif des personnels civils et militaires. M. Rongieras, toujours président, demande le renouvellement du bureau pour tenir compte des nouveaux arrivants et surtout du retour des militaires. Un équilibre est trouvé avec pour la première fois la désignation d’un vice-président (Commandant Delaire) chargé, en particulier, du recrutement des militaires retraités localement. Parallèlement, un travail de fond est réalisé. Une comptabilité aux normes et informatisée est mise en place. La rédaction d’un nouveau statut est entreprise. Déposé en préfecture de Périgueux en 2009, il tient compte de l’ensemble des activités internes du groupe et de son fonctionnement. Le groupe ANAMAT actuel Désormais ouvert à une population plus large et plus nombreuse, le groupe compte à présent 92 adhérents : 55 actifs et 37 retraités (dont 14 militaires et 6 sympathisants). Un programme annuel bien « rodé » comprend plusieurs moments forts : les manifestations traditionnelles : Saint-Éloi en présence des nombreuses autorités civiles et militaires départementales et bal de fin d’année ; un voyage culturel et touristique qui conduit amicalistes et leur famille vers de nombreuses destinations.
On peut citer ces dernières années : Airbus et citée de l’espace à Toulouse, Vulcania, Viaduc de Millau, Futuroscope, Puy du Fou, Ile d’Aix, Salers… Mai 2012 Le groupe de St-Astier organise à nouveau l’assemblée générale de l’ANAMAT et se voit remettre son drapeau associatif des mains du Président National. Ces trois belles journées de « communion » furent une grande satisfaction avec l’honneur, pour le groupe, de recevoir les amis de toute la France et de leur faire découvrir l’infrastructure si particulière du site souterrain, ainsi que les paysages et la gastronomie du Périgord. Totalement intégré à la structure militaire et lié à sa destinée, le groupe de St-Astier tire avantage de l’alliance entre les personnels adhérents en activité et en retraite, ainsi que de la mise à disposition de certains locaux du détachement dédiés à ses activités. En retour, il contribue par ces activités à la prospérité de ce « petit établissement » de l’arme du Matériel. Avant tout, il essaye de garder l’essentiel et d’être fidèle à la devise de l’ANAMAT : « Réunir, servir, soutenir ». Commandant (ER) Gérard Delaire membre du groupe ANAMAT St-Astier-Périgord
Matériel et Technique - n°178
LES ÉVÈNEMENTS D'AOÛT 1944 À SAINT-ASTIER
L’intervention des « Maquisards » sauve les installations souterraines de l’usine aménagée par les Allemands Lors de la Seconde Guerre mondiale et suite aux accords entre le gouvernement de Vichy et les autorités du 3e Reich, l’industrie aéronautique française produisit ou répara principalement des matériels de guerre de l’occupant. Cela lui permit de conserver une partie de ses moyens, de son personnel, de son savoir-faire, en attendant des jours meilleurs. Cette industrie, bien intégrée à l’industrie de production allemande fut de plus en plus exposée aux bombardements alliés entraînant son évacuation et la fermeture de l’une des usines SNCASO à Bordeaux. Une solution, encouragée par les Allemands, fut trouvée : transférer les principaux moyens de production des usines dans les carrières de Saint-Astier. La transformation de ces carrières en usine ne fut pas une mince affaire, d’autant qu’il s’agissait d’une usine devant employer une main d’œuvre nombreuse (2 000 personnes). De gros travaux d’aménagement tels que dérochage, dallage des sols, percement de tunnels, installation d’une station de traitement des eaux et d’une station d’épuration, installation électrique HTBT, climatisation : centrale thermique et centrale de ventilation, aménagement des ateliers et d’une cuisine, début d’aménagement d’une voie ferrée entre la ligne SNCF et l’usine, furent réalisés. Tous ces travaux étaient dirigés par l’organisation TODT. En décembre 1943, les premières machines furent transférées à Saint-Astier et les fabrications commencèrent début 1944. Il s’agissait de la fabrication de parties arrière de fuselage et d’empennages pour Focke-Wulf 190. Il était initialement prévu d’en fabriquer 400/mois. Seuls vingt stabilisateurs et vingt gouvernails ont été livrés avant la libération du site et de la Dordogne, fin août 1944.
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VIE ASSO. Protection de l’usine L’usine était gardée par des militaires allemands (Werkschutz : surveillants de travaux) qui étaient des vétérans de la précédente guerre. Courant avril 1944, un détachement de la Luftwaf-
fe, appartenant au 90e régiment d’aviation Flieger, s’installe à SaintAstier, transformant le petit village en place forte, avec tranchées, barbelés, poste de garde, etc…
Concernant le site, les accès furent sécurisés par la mise en place de portes métalliques massives, et le minage des issues non utilisées.
Combats pour l’usine ou la bataille de Saint-Astier Dès le débarquement de Normandie, la résistance qui était très active en Dordogne, n’attendait que ce signal pour effectuer des opérations retentissantes, qui malheureusement entraînèrent la plupart du temps de sanglantes représailles. Déjà, un train, transportant les ouvriers de la SNCASO entre Périgueux et Bordeaux, avait été attaqué (sans qu’il y eu de victime). Quelques employés prudents avaient déjà quitté Saint-Astier sous des prétextes divers, la situation locale devenant très dangereuse. Hitler décida un retrait stratégique de ses troupes stationnées dans le sudouest de la France, le 17 août 1944. Ce même jour la garnison de SaintAstier, unité de la Luftwaffe, annonçait au maire de Saint-Astier qu’elle quittait la place. Le 18 août, elle la quittait définitivement après avoir brûlé quelques impedimenta, mais était remplacée par une unité de sapeurs, chargés de détruire l’usine. Le 19 août, alors que la garnison quittait les lieux, de nombreux maquisards encerclèrent le site. Équipés de deux pièces d’artillerie de 75 mm, qui furent mises en batterie en face des entrées des carrières et dans le cantonnement Todt,
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ils attaquèrent pour détruire les deux nids de mitrailleuses placés à mi falaise. Les combats entraînèrent trois morts chez les Allemands occupant le site. Ceux-ci se rendirent (au total 67 prisonniers – 8 morts – 12 blessés et trois morts chez les Maquisards). Suite à cet épisode, le PC de l’Armée Secrète fut établi à la mairie. Malheureusement, d’autres troupes allemandes refluaient sur Bordeaux, et une colonne arriva sur Saint-Astier. Le combat s’engagea violemment. Vers 16h, 2 émissaires furent envoyés pour proposer aux allemands de rompre les combats et de continuer leur route sur Bordeaux. Il s’agissait du curé de Saint-Astier et d’un réfugié alsacien, interprète. Mais cette fois-ci, il n’y eu pas de négociation. Les deux porteurs du drapeau blanc furent appréhendés. À 19h30, les Maquisards décidèrent de décrocher vers Tocane Saint-Ape (14 maquisards furent tués et de nombreux autres blessés). Les Allemands mirent le feu à la mairie et se replièrent vers le lieu-dit des Quatre Routes. Le lendemain matin, dix-neuf otages, dont cinq ouvriers de la SNCASO et les deux parlementaires, curé et interprète, furent retrouvés dans un pré,
attachés deux par deux, exécutés et tués par balle, aux Quatre Routes. Comme on pouvait s’y attendre dans les carrières, les maquisards découvrirent le piégeage diabolique laissé par les sapeurs allemands, soit deux tonnes d’explosifs reliés électriquement. Tout fut mis hors danger. Cette installation souterraine ne fut pas un cadeau pour l’industrie aéronautique de l’après-guerre. Située loin d’un aéroport, difficile à aménager, employant une main d’œuvre délocalisée, son avenir n’était pas dans la fabrication d’éléments d’avions. La production continua cependant au profit de Latecoere par la fabrication de flotteurs latéraux d’hydravion. Très rapidement, il fut question de réaffecter les machines et équipements vers les usines initiales, et le transfert s’effectua. Fin 1945, la SNCASO quitta définitivement le site de Saint-Astier. L’ensemble des carrières, devenues propriété de l’État, furent réaffectées à l’armée de l’Air, à compter de janvier 1946. IEF Patrick PAULIN chef du détachement de la 13e BSMAT à Saint-Astier
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S N C P M C o u r s e E k i d e n Aux portes de l'élite L’Ekiden tient son origine du Japon. Cette course en relais perpétue le souvenir des messagers qui allaient de ville en ville au XVIe siècle. Le premier Ekiden reliait les villes de Kyoto à Tokyo en 1917 pour fêter le transfert de la capitale. Apparue en France en a1996 à Niort, cette épreuve qui se dispute sur la distance d’un marathon (42,195 km) se démocratise dans l’hexagone. Cette formule originale et attrayante fait aujourd’hui le bonheur des athlètes avides de nouvelles sensations. L’Ekiden est une épreuve réglementée. Les équipes sont formées de six coureurs et chaque relayeur couvrira la distance de son choix dans cet ordre : 5 km, 10 km, 5 km, 10 km, 5 km et 7,195 km. Forte de son succès populaire et des qualités de son organisation, l'ASPPT Tours a été sélectionnée pour la seconde fois par la fédération d’athlétisme pour accueillir les championnats de France marathon Ekiden. Après 2009, la ville de Ballan-Miré se retrouve de nouveau sous les feux des projecteurs en 2012 ! Le circuit tracé sur une boucle de 5 km est réputé très technique et ne laisse rien au hasard avec ses faux-plats et ses relances, et la sélection le connaît bien pour avoir participé à l'édition de 2007.
C'est sous un temps orageux que deux équipes de la sélection nationale des coureurs à pied du Matériel (SNCPM) prirent le départ de ce dernier championnat national de l'année avec la volonté de faire aussi bien qu'en 2011 et conserver ses deux titres de champion de France dans les classements senior homme et mixte. Après une course régulière qui positionnait l'équipe senior entre la 5e et la 6e place jusqu’au dernier relais, le Sch Sébastien Beltran (SIRPAT) terminait ses 7,195 km en coiffant sur la ligne le coureur de l'EA Pays de Broceliande pour une poignée de secondes et permettait ainsi à la sélection de se classer à une remarquable 4e place au général. Ce résultat démontre une nouvelle fois le potentiel des coureurs de la SNCPM qui peuvent rivaliser avec les plus grands clubs de l’hexagone. Premier dans le classement championnat national sport entreprise, elle conserve donc son titre de champion
de France Ekiden sport en entreprise loin devant les « Rathelot » de la garde républicaine en 2:17:02. L'équipe mixte n'a pas eu la même chance que l'année dernière lorsqu'elle avait soufflé la victoire à la SNCF pour une petite seconde. En effet, suite à la blessure d'un coureur sur son parcours et peut-être à la moindre « fraîcheur » de certains (3 coureurs avaient déjà participé à Riquet le week-end précédent), les différents relayeurs de l'équipe n'ont pas eu les ressources pour rivaliser avec leurs adversaires au fil des kilomètres. Néanmoins, l'équipe termine à la seconde place dans sa catégorie en 2:38:46 en n'ayant jamais démérité et devient donc vice-championne de France Ekiden sport en entreprise. Capitaine Stéphane BEATRIX adjoint au chef du Bureau Emploi Opérationnel, Échelon Central Service Interarmées des Munitions et coureur de la SNCPM
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PORTRAIT UN SPORTIF HORS DU COMMUN Les sports de cette nature sont rares et les pratiquants également… Pourtant, Didier Voindrot, 33 ans, ouvrier d’état au détachement de Satory de la 12e BSMAT, également sportif de très bon niveau, est un fervent adepte de canot à glace. C’est en 2003, au Canada, seul pays où se pratique cette discipline, pendant la semaine du carnaval de Québec, que Didier Voindrot découvre ce sport si particulier. Ce sont des courses qui se déroulent en canot, l’hiver, sur le fleuve Saint-Laurent à moitié gelé. Il faut donc braver le froid, les marées et les courants changeant en essayant de ne jamais chuter. Le capitaine est assis à l’arrière du canot. Il fait face à ses coéquipiers et donne la direction en jouant le rôle de gouvernail. De part sa position stratégique dans le bateau, le capitaine a une vision sur toute son équipe et sur les trajectoires à adopter. En fonction de l’état du fleuve, les embarcations sont mues soit à la rame sur les veines d’eau, soit par la méthode dite de la « trottinette » : un genou posé à l’intérieur du canot et l’autre jambe à l’extérieur qui transmet le mouvement de propulsion dans
le cas de point dur. Inutile de dire que les pratiquants se doivent d’être des athlètes confirmés.
Adepte expérimenté de la rame traditionnelle, Didier Voindrot est immédiatement conquis et fait sa première apparition dans un canot à glace en tant que remplaçant en 2004. Véritablement séduit, en collaboration avec une canotière franco-canadienne, il crée en 2005 une équipe de France de canot à glace dont il devient le capitaine. Les représentants d’une équipe française de canot sont géographiquement très éloignés les uns de autres sur le territoire français. De fait, ils s’entraînent individuellement quasiment toute l’année en pratiquant du canoë, du VTT, de la musculation, du kayak… Ils ne se retrouvent que très peu de temps avant la période des courses pour affûter leur synergie. Entre les mois de janvier et mars, les français disputent entre 2 et 3 courses. Avant la course, c’est D. Voindrot qui aura reconnu le parcours afin de définir les meilleures trajectoires à prendre pour être le plus rapide possible. Il repère les veines d’eau et les points durs de glace, en tenant compte de la météorologie et de ses éventuelles variations.
Son blog : http//lesfrappesducanot.free.fr
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À noter que la composition de l’équipe change en fonction des obligations professionnelles de chacun. En 2008, D. Voindrot crée sa propre équipe française, sponsorisée par Veolia Environnement. En 2010, les mois d’entraînement, les privations et les moments de doute sont couronnés de succès par une deuxième place lors de la rencontre internationale « Course du Carnaval de Québec ». Fort de son succès, l’équipe est l’objet d’un reportage de Thalassa en avril dernier. Tout au long de l’année, en dehors des courses et des entraînements, accroupi dans son VAB qu’il répare, il pense déjà aux futures épreuves et aux nouvelles techniques qu’il pourrait tester afin de gagner les centièmes de secondes qui feraient gagner une place supplémentaire à son équipe… TSEF Pierre Denizot chargé de communication de la 12e BSMAT
Association des amis du musée du Matériel L’association des amis du musée du Matériel a été créée parallèlement au Musée pour en assurer le support juridique et administratif. Elle a pour objet de contribuer à la conservation, au développement, à la mise en valeur et au rayonnement du patrimoine national, historique et culturel constitué par l’ensemble des collections détenues par le musée de l’arme du Matériel.
Pour adhérer, écrire à :
Association des Amis du Musée du Matériel EMB BP 50709 - 18016 Bourges Cedex musee@esam.terre.defense.gouv.fr
☎ 02 48 68 76 75 Vous pouvez également renvoyer directement ce bulletin d’adhésion à l’adresse indiquée.
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