R04 Bioénergie international - avril 2008

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BOIS-ENERGIE AGRO COMBUSTIBLES BIOGAZ BIO CARBURANTS

Numéro 4

Avril 2008

Dossier spécial particules fines Forum GRANUPRO 2008

L’ONF s’implique dans la filière bois-énergie

Le Paulownia, source de biomasse-énergie

Projet ENEFIBIO pour Cameroun et Sénégal

L’AEBIOM à Bruxelles

1998 - 2008 : Changement d’ère Cinq novembre 1998, le tout premier salon bois-énergie de l’histoire venait d’ouvrir ses portes : un événement précurseur de l’économie du développement durable qui 10 ans plus tard commencerait à sembler presque naturelle à tout un chacun. Souvenons-nous un instant du contexte énergétique il y a dix ans : une énergie abondante et bon marché, l’ère du gaspillage bat son plein et une petite frange de la société mondiale commence à dire qu’il serait peut-être judicieux d’être économe, efficace et de penser à diversifier les approvisionnements énergétiques avant d’attendre les problèmes. L’ère du ricanement bat son plein depuis les années soixante-dix sur ces sujets mais quelques Etats, des entreprises et des citoyens de moins en moins marginaux travaillent. C’est pour répondre à la demande de cette frange active que l’ITEBE a créé le salon BOIS ENERGIE en 1998 pour stimuler une offre en équipements encore très réduite à cette époque. Aujourd’hui ce salon est un acteur économique où il devient rare de rencontrer des marginaux, quel chemin parcouru ! Frédéric DOUARD

6€


Marché BIOENERGIE INTERNATIONAL Numéro 4 Avril 2008 ITEBE – BP 30149 28 boulevard Gambetta 39004 Lons-le-Saunier cedex - France Tél. +33 (0)384 47 81 00 Fax : +33 (0)384 47 81 19 info@bioenergieinternational.com www.bioenergieinternational.com Directeur de la publication : Pierre LOSTRIE

Rédacteur en chef : Frédéric DOUARD

Rédaction : Xavier Collin

Rédaction : François Bornschein

Conception et réalisation : Imprimerie Mourier ZI Lons-le-Saunier Edité par ITEBE association loi 1901 APE 913E - ISSN en cours Prix: 6 euros

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Sommaire 5 KMW BioPower • Une nouvelle usine productrice de chaleur et d’électricité (cogénération) 6 Plaquettes forestières • L’ONF s’implique dans la filière bois-énergie

BIOENERGIE INTERNATIONAL Numéro 4 Avril 2008 Didier Marchal CRA - ValBiom ASBL Correspondant Belgique

9 Agrocombustibles • Le Paulownia, source de biomasse-énergie 10 Granulés de bois • Belgique : un marché en pleine évolution 12 Granulés biocombustibles • La certification de l’ITEBE en marche !

Lamine Badji ITEBE Spécialiste Afrique

13 Granulés • Forum Granupro 2008 14 Chauffage domestique • Biomasse pour des maisons privées • Customised systèmes de chauffage

Valérie Brenot Marketing

16 Biogaz • Naskeo Environnement SA, une entreprise innovante • Proveo© : innovation dans le traitement des effluents 18 Dossier particules fines du bois-énergie • Qu’est-ce que les particules ? • La réglementation • Qui émet des particules ? • Appareils modernes et anciens • Comment réduire les émissions de particules ? 27 REGBIE • Initiatives régionales en faveur de la bioénergie 28 Afrique • Agrocarburants • Projet ENEFIBIO 32 AEBIOM • Amendements de la nouvelle directive européenne 34 Observatoire • Prix des granulés

Lennart Ljungblom

Bioenergie International est édité avec l’accord de Bioenergi Förlags Befab AB/Bioenergy International, Kungsholmsgatan 10, SE 112 27 Stockholm). Bioenergy International est disponible en ligne sur www.bioenergyinternational.com Son rédacteur en chef, Lennart Ljunblom est joignable par email : lennart.ljungblom@novator.se

Photographie de couverture : ITEBE

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Marché

Direction activité gros-œuvre bâtiment 32 rue Tauzia - BP 59 3033 Bordeaux Cedex Tél. 05 57 95 00 95 - Fax 05 57 95 00 80 email : bonnasablanive@bonnasabla.com

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Cogénération KMW BioPower

VeraSun Energy Corporation (NYSE : VSE), dont le siège est à Brookings, SD, est un des principaux producteurs de carburants renouvelables

Une nouvelle usine productrice de chaleur et d'électricité L A la mi-octobre (2007) une nouvelle cogénération appartenant à KMW a été officiellement inaugurée par le gouverneur régional M. Per Unckel. Le prix de 27 millions

La nouvelle usine de cogénération à Norrtälje pemet à la ville de ne pas émettre de CO2 fossile pour le chauffage et pour la production de 15 % de son électricité. (Photo Göran Hedberg)

d'euros fait de ce projet le plus important pour l'acquéreur Norrtälje Energi. La nouvelle usine peut produire 6,3 MW d'électricité verte et 24 MW de chauffage urbain pour la ville de Norrälje, le tout à partir de combustibles bois.

L

e projet vise à remplacer les énergies fossiles anciennement utilisées par Norrälje Energi, mais aussi à permettre d'élargir le réseau de chaleur à de nouveaux quartiers.

La nouvelle usine est située à proximité de l'usine de chauffage urbain existant à Ärsta très visible à l'entrée sud de Norrtälje. La capacité de production est de 30 MW avec une puissance de sortie de 6,3

MW. Il sera possible de couvrir 15% des besoins en électricité de la ville de Norrtälje. Environ 200 000 mètres cubes de bois seront utilisés au cours d'une année. En hiver, 8 camions de combustible bois arriveront à la

centrale quotidiennement. Chaque année l'usine produira 1000 tonnes de cendres qui seront épandues et/ou utilisées lors de réalisation de routes forestières. Lennart LJUNGBLOM

Données sur le projet • Données pour la nouvelle cogénération Sortie : 30MW sur la base du combustible Sortie chaudière : 25 MW Panneffekt : 25 MW Condensation sortie : 5MW Production d'électricité :6,3 MW Alfa-efficacité :0,35 Pression de vapeur : 69 bars Vapeur Température : 485°C Volume accumulateur d'eau : 4 000m3 Volume de stockage de combustible : 4 000m3 Hauteur de cheminée : 60m • Données pour l’ensemble des unités dans Ärsta Sortie Max 63 MW sur la base du combustible Production de chaleur : 135 GWh Puissance de sortie: 35 GWh

Intérieur de l'usine

(Photo Göran Hedberg)

• Fournisseurs Chaudières et Processus etc. : KMW Energi i Norrtälje AB Turbine, générateur : Dresser Rand / Nadrowski Terrassement et construction : PEAB Sverige AB Accumulateur d’eau : YIT Industria Oy Management : WSP Bureau d’étude : FVB

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’entreprise a 560 millions de gallons par an de capacité de production par le biais de l’exploitation de cinq installations de production d’éthanol à Aurora (SD), Fort Doge (IA), Charles city (IA), Linden (IN) and Alobiom (NE). Quatre installations sont actuellement en construction ou en cours de développement à Harteley (IA), Welcome (MN), REYNOLDS (IN) and Bloomingburg (OH). À l’achèvement de nouvelles installations, VeraSun aura une capacité annuelle de production d’environ un milliard de gallons. La compagnie a également pour projet d’extraire un carburant à partir des drèches de céréales (ou résidus de céréales de distillerie), un co-produit de la filière éthanol, pour une utilisation dans la production de biodiesel. Cette entreprise est présente sur le marché de l’E85 (c’est un mélange de 85 % d’éthanol et 15 % d’essence, utilisé dans les véhicules Flex-Fuel (FFVs)), sous la marque VE85TM vendue directement aux distributeurs de carburants. VE85TM est maintenant disponible dans plus de 110 stations services dans 11 états dont Washington, DC. Source : Bioenergy international n°29

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Plaquettes L’Office National des Forêts s’implique dans la filière bois-énergie

Livraison de plaquettes à Dijon

En créant sa filiale ONF énergie et sa propre marque de plaquettes forestières FORET ENERGIE, l’ONF

se

positionne

comme un acteur de l’approvisionnement en plaquettes forestières. Après deux ans d’activité ONF Energie approvisionne 25 sites en plaquettes bois, pour un total contractualisé de 65 000 tonnes par an. Page 6

(Source A. Graffin ONF)

L’activité Bois-Énergie à l’ONF Historique L’ONF est impliqué depuis la fin des années 90 sur des approvisionnements en plaquettes forestières de chaufferies communales. Cela concerne uniquement des prestations de maîtrise d’œuvre pour des communes forestières s’auto-approvisionnant en plaquettes forestières à partir de bois issus de la forêt communale. Ces prestations correspondent à l’organisation de

l’exploitation des bois et leur transformation en plaquettes jusqu’à la livraison en chaufferie. Aujourd’hui une vingtaine de communes forestières bénéficient de cet appui. Depuis 2003, un réseau boisénergie a été créé au sein de l’ONF. Animé par un coordinateur national, il a pour objectif principal de définir et de mettre en œuvre la politique de l’établissement en matière de bois-énergie.

L’ONF fournisseur de plaquettes forestières En 2005, une nouvelle étape a été franchie : l’établissement s’est positionné comme four-

nisseur direct de plaquettes forestières avec notamment l’approvisionnement de la chaufferie de Planoise à Besançon, correspondant à une livraison de 5 000 tonnes par an. Ce positionnement traduit la volonté de l’ONF de développer la filière bois-énergie en harmonie avec les autres filières classiques (bois d’œuvre, bois de trituration) et d’adapter en conséquence ses pratiques sylvicoles, toujours dans le respect de la gestion durable des forêts.

Création de la filiale ONF Énergie Le retour d’expérience de la

période 2004/2005 a conduit l’ONF à créer en avril 2006, une filiale spécifiquement dédiée à la commercialisation de plaquettes forestières : ONF Énergie. Conformément à son objet social, ONF Énergie peut en particulier : • faire du négoce de bois et donc proposer à ses clients des « mixtes produits » adaptés à leurs cahiers des charges ou couvrir d’éventuelles défaillances d’approvisionnement en achetant ponctuellement du combustible bois à des tiers ; • contractualiser dans la durée les prestations de travaux pour la production de pla-

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forestières quettes (exploitation, broyage et transport) et monter ainsi des partenariats fiables avec des entreprises de travaux, permettant d’optimiser les circuits logistiques et maîtriser les coûts, démarches nécessaires pour répondre dans de bonnes conditions aux besoins du marché, mais difficilement compatibles avec le statut de l’ONF. Avec sa filiale ONF Énergie, l’ONF peut désormais répondre de façon réactive aux multiples sollicitations du marché en matière d’approvisionnement en plaquettes et conforte son positionnement en tant que fournisseur direct de combustible bois. Ce positionnement répond aussi à l’orientation fixée par le contrat Etat-ONF 2007/2011 qui demande à l’ONF de jouer un rôle moteur et fédérateur dans le développement de la filière bois-énergie. De même, l’inscription dans le contrat Etat-ONF du projet « 1 000 chaufferies bois en milieu rural » porté par la Fédération Nationale des Communes Forestières constitue un encouragement supplémentaire au développement de l’activité bois-énergie au sein de l’établissement. Au bout de deux ans d’activités, ONF Énergie approvisionne 25 sites en plaquettes bois, pour un total contractualisé de 65 000 tonnes par an, sur un marché global estimé aujourd’hui à environ 200 000 tonnes par an. La capacité à mobiliser la ressource, l’image de sécurité et de pérennité de l’ONF ont permis de décider de nouveaux consommateurs, industriels notamment, à utiliser du bois comme source d’énergie.

La chaufferie bois de Planoise en chiffres • Puissance installée : 6 MW • Besoins en plaquettes forestières : 10 000 t/an • Besoins en plaquettes connexes : 4 000 t/an

Cette stratégie s’appuie sur la conviction que le développement de la filière bois-énergie doit être maîtrisé par les producteurs-gestionnaires des espaces forestiers pour garantir une gestion harmonieuse et durable des forêts.

Le projet de chaufferie bois à Planoise a été initié en 2002 par la ville de Besançon sous l’impulsion de la délégation régionale de l’ADEME Franche-Comté.

L’activité de conseil à l’ONF En complément de l’activité de fourniture de plaquettes portée par ONF Énergie, l’ONF contribue de manière active à la réflexion sur le rôle du secteur forestier dans la politique énergétique française, à différents niveaux : • Institutionnel, avec la participation à différents groupes de travail (Grenelle de l’Environnement, Syndicat des énergies renouvelables, France biomasse énergie…) ou programmes (Programme national de recherche sur les bioénergies, Plan national biocombustible…) ; • Expertise commerciale, avec un catalogue de prestations

normalisées dans le domaine du bois-énergie. L’ONF propose ainsi la réalisation d’études ressources, de plans d’approvisionnement, d’études de filière bois-énergie, de gestion de plate-forme bois énergie etc., afin d’orienter les porteurs de projets bois énergie vers les meilleurs choix au niveau de l’utilisation de la ressource. Afin d’accélérer la structuration et le développement de la filière bois-énergie, l’ONF

a également développé des partenariats étroits avec les autres acteurs du monde forestier, notamment la Fédération Nationale des Communes Forestières et l’Union de la Coopération Forestière Française. ONF Énergie et le Groupe Coopération Forestière ont ainsi créé en 2006 la marque de plaquettes forestières Forêt Énergie® qui apporte à leurs clients des garanties sur l’origine et la qualité de leurs plaquettes.

FORET ENERGIE Les plaquettes forestières FORET ENERGIE sont conformes aux spécifications techniques européennes sur les biocombustibles solides (CEN/TC 335) : respect de leurs classes (CEN/TS 14961) et de leurs méthodes de mesure (CEN/TS 14474 et 14775). • Granulométrie identifiée et fonction des technologies de transfert utilisées par la chaufferie ; • Humidité conforme et régulière, adaptée aux préconisations du fabricant de la chaudière et au cahier des charges du client ; • Taux de cendres réduit grâce à une production soignée : inférieure à 3%, facile à valoriser ou à éliminer ; • Contrôle des caractéristiques selon des procédures normalisées entrée chaudière : humidité, taux de cendres, valeur du PCI (Pouvoir Calorifique Inférieur) ; • Traçabilité de produits forestiers non adjuvantés ; • Issus directement de forêts gérées durablement, les produits combustibles livrés sous la marque peuvent être certifiés PEFC. Livraison à l’Abergement

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(Source A. Graffin)

Un exemple d’approvisionne ment assuré par ONF Énergie :

la chaufferie de Planoise à Besançon Présentation de la chaufferie La chaufferie de Planoise, d’une puissance installée de 6 MW, opérationnelle depuis février 2006, est une des plus grandes chaufferies bois automatiques en France. Elle alimente en chauffage et en eau chaude sanitaire 2 500 logements du quartier de Planoise à Besançon. D’un point de vue environnemental, le bois-énergie évite le rejet de plus de 10 000 tonnes de gaz carbonique par an. Par ailleurs le traitement des fumées par filtres à manches permet de réduire le taux de rejet des fumées à 50 mg/m3, soit deux fois moins que la valeur imposée par la réglementation actuelle. L’originalité du projet tient surtout à la multiplicité des sources de production de chaleur sur le même site : chaufferie bois, incinérateur à ordures et centrale fioul, gaz et charbon. Cela permet une grande souplesse d’utilisation en fonction de la disponibilité et du coût des combustibles au bénéfice d’une production de chaleur optimisée aux niveaux économique et environnemental. Page 7


Plaquettes forestières L’approvisionnement de la chaufferie Les premières plaquettes bois ont été livrées en février 2006. La zone de chalandise pour la production de plaquettes correspond à un rayon d’une trentaine de km, englobant essentiellement les forêts du Grand Besançon et la forêt domaniale de Chaux. La production de plaquettes se fait à partir de sous-produits de l’exploitation forestière, à savoir des petits bois, houppiers et purges de gros bois, avec une bonne part de rémanents non valorisés dans les filières classiques (bois de

Stockage bord de route

Broyage bord de route

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feu et bois de trituration). Pour satisfaire à l’exigence d’un combustible à 40% d’humidité, l’itinéraire de production suivant a été mis en place : • Abattage avec façonnage grande longueur et débardage au porteur pour éviter de salir les bois avec de la terre, ce qui perturbe le broyage et peut occasionner des problèmes dans le foyer de combustion de la chaufferie ; • Ressuyage des bois bord de route 3-4 mois pour faire passer le taux d’humidité de 45%, valeur du bois frais sur pied pour les feuillus durs, à 40%,

optimum de la chaufferie ; • Broyage bord de route avec déversement direct dans des bennes à fond mouvant de 90 m3 ; • Transport immédiat de la plaquette jusqu’à la chaufferie. Cet itinéraire en flux tendu permet d’approvisionner la chaufferie à moindre coût, avec un minimum de rupture de charges. L’approvisionnement de la chaufferie de Planoise depuis 2006 a démontré la capacité de l’ONF, et de sa filiale ONF Énergie, à répondre à ce type de demande. Plus concrètement, cette expérience a per-

mis d’insérer l’organisation de ce type de chantier dans la gestion forestière quotidienne. Les retours d’expérience des premières campagnes de chauffe ont entraîné des ajustements au niveau de l’itinéraire de production : diversification des zones de chalandise, resserrement du rayon d’approvisionnement,

anticipation des exploitations, synergie avec les exploitations de bois de feu et constitution d’un stock « tampon » de plaquettes destiné à faire face à d’éventuels impondérables (incident broyeur, conditions météorologiques empêchant l’accès aux parcelles…). Ambroise GRAFFIN

(source : A. Graffin)

(source :P. Goupil)

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Agrocombustibles Un nouvel arbre comme source de biomasse-énergie

DOE finance la recherche sur la production d’éthanol cellulosique

le Paulownia L L’arbre appelé Paulownia est originaire de Chine, où actuellement il est produit sur plus de 15 millions d'hectares en culture. Il existe quatre espèces de paulownias à savoir : Paulownia Elongata, Paulownia Fortunei, Paulownia Tomentosa et Paulownia Kawakamii.

V

icedex Europe a acquis de nouveaux « super clones » chinois, idéals pour leur capacité à s'adapter à une grande variété de sols et de climats en Europe. Ces clones sont une exclusivité Vicedex Europe. Ils sont utilisés comme source d'innovation dans les systèmes de taillis à courte rotation (TCR) dans le but de produire de la biomasse pour une utilisation comme combustible dans les centrales électriques. Le paulownia a pour particularité un séchage très rapide dans des conditions naturelles. Ainsi, il atteint 10 -12% • • • • • • • •

d'humidité 40 jours après avoir été récolté. Ce qui signifie qu’aucun coûteux système de séchoir n’est requis pour sécher cette biomasse. Cette propriété rend sa production beaucoup moins chère que pour d’autres biomasses ligneuses avec le même taux d’humidité. Une autre caractéristique de Paulownia, qui rend possible une implantation à grande échelle pour une valorisation énergétique, est son adaptabilité. En effet, l’arbre accepte notamment les conditions pédoclimatiques (le sol et le climat) de l’Espagne mais aussi

Nom scientifique : Paulownia sp. Pays d’origine : Chine Type de plante : arbre Type de végetation : vivace Type de feuillage : caduc Famille : Scrophulariacées Taille à 4-5ans : 20m Type de sol : Bon drainage, les sols argileux lourds sont à exclure, • pH du sol : 5,5 à 8 • Pluviométrie moyenne : 500 mm (min.) • Densité : 290kg/m3 • Pourcentage d’humidité : 40-55% • Humidité après 40 jours : 12% • Densité de plantation : 1 600 arbres/ha • Grille de plantation : 3mx2m – 2,5mx4m • Récoltes : tous les 2-3 ans • Rendement : 35-45 t/ha/an (30% humidité) Les principales propriétés de la plante : - Croissance très rapide, plus de 4 mètres par an, - Tige droite, avec peu de nœuds, - Ce n'est pas un arbre invasif, il est très difficile de le reproduire à l'état sauvage, - Convient pour une grande variété de sols et de climats, - Peut être utilisé pour assainir des sols endommagés ou des sols contaminés. - Très propice à prévenir l'érosion des sols,

De croissance très rapide (plus de 4 m par an), le Paulownia a une bonne capacité d’assainissement du sol

d'autres pays européens. Vicedex a consacré plus de 5 années d'essais à Paulownia. L’objectif était de tester sa production dans différents sols et climats, d'excellents résultats ont été obtenus. Le Paulownia apparaît comme une culture énergétique pou-

- Résistant à la sécheresse modérée une fois bien implanté (1-2 ans) - Résistant aux climats extrêmes (-20 * C à 50 * C), - Forte capacité à absorber l'azote dans les sols, - Assainissement du sol (nitrates, nitrites, arsenic, métaux lourds, etc), - Repousse après avoir été coupée, - Repousse rapide après la récolte, - Séchage très rapide à l'air libre (20-40 jours pour atteindre 12% d'humidité), - Accepte le fumier de porc comme engrais. Les principales propriétés de la biomasse produites : - Humidité (% d’humidité) : 29,9%, - Première analyses (% de matière sèche) : Ash (550oC) 1,1 Volatiles 81,7 Carbone fixe 17,2 - Analyses de la composition (% de matière sèche) : Carbone 49,5 Hydrogène 6,4 Azote 0,24 Soufre 0,02 - Pouvoir calorifique : PCI : 4,430 kcal/kg (matière sèche) PCI : 2,940 kcal/kg (30 % d’humidité)

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vant approvisionner des projets de cogénération, gros consommateur de combustible biomasse. Cette plante a plusieurs avantages tels que : accroissement des rendements de récolte, absence de maladie, de faible besoins en eau, la capacité d’être récoltée plusieurs fois. De plus, c’est une plante peu exigeante (intrants réduits). La récente loi espagnole sur l'énergie renouvelable RD 661/2007 garantit les tarifs de rachat de l’électricité lorsqu’elle est produite à l'aide de cultures énergétiques (tels que le Paulownia, le peuplier et autres cultures ligneuses). Cela a eu un effet important sur la culture du paulownia. Le concept « fermes énergies» (ou énergie-culteur) s’est développé avec comme socle des plantations produites dans le but d’approvisionner (totalement) en biomasse des centrales électriques vertes et le tout de façon locale. Cette démarche permet de structurer la filière de valorisation énergétique de la biomasse en assurant à la fois l’offre et la demande de biocombustibles dans la durée mais aussi une stabilité de prix grâce à des systèmes de contractualisation à long terme. Peter KASAMAKI

e département de l'énergie (DOE) des Etats Unis a lancé un appel d’offres pour une nouvelle tranche de financement totalisant 33,8 millions de dollars qui seront mis à disposition pour la recherche et le développement de l'éthanol issu de matière première cellulosique. Ces subventions sont destinées à soutenir le développement et la commercialisation de systèmes enzymatiques pour l’hydrolyse et la saccharification de la lignocellulose. Cette étape dans la production d'éthanol cellulosique est essentielle pour libérer les sucres pris au piège dans les déchets agricoles comme dans le maïs fourragé, dans les pailles de céréales, les déchets de la culture du soja et les résidus de bois. Par la suite les sucres sont fermentés en éthanol. Cependant, le traitement enzymatique de la biomasse cellulosique est coûteux et prend du temps, ce qui limite l’intérêt (rendement – coût) de ce type de procédés. DOE ; la dernière offre de financement est destinée à financer le développement de l'efficacité des systèmes enzymatiques qui sont stables et abordables. Ces fonds fourniront un financement pour des projets débutants au cours de l'exercice 2008 et se poursuivant au cours de l'exercice 2011. Le dépôt des offres était le 30 octobre 2007. Les résultats devraient être présentés à la fin du printemps 2008. LLj

www.vicedex.com

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Granulés Les granulés de bois en Belgique

Un marché en pleine évolution Il y a quelques années, le granulé de bois était très peu connu en Belgique, si ce n’est dans le domaine de la recherche. Au début de l’utilisation du granulé comme combustible dans le secteur domestique, seules quelques sociétés installaient des poêles ou des chaudières tandis que l’une ou l’autre vendait des granulés. Les choses ont bien changé depuis… Un marché en transition Depuis plusieurs années, l’association ValBiom élabore et publie une liste (non exhaustive) des professionnels dans le domaine des pellets. Cette liste, pour l’instant essentiellement centrée sur la partie francophone du pays, est passée de 5 sociétés à plus de 80 aujourd’hui. C’est un indice – parmi d’autres – que le marché du granulé de bois est en plein développement. Par ailleurs, les points de vente de granulés en sacs se multiplient et plusieurs camions-souffleurs sont actifs en Belgique, ce qui a tendance à rassurer le consommateur. On a vu également, en l’espace de 4 ou 5 ans, une très forte augmentation du nombre de marques d’appareils de chauffage à gra-

nulés. Au début, il s’agissait essentiellement de quelques marques allemandes ou autrichiennes, alors qu’aujourd’hui de très nombreuses marques d’autres pays (Italie, Suède, France, République tchèque…) sont également présentes sur le marché belge. En ce qui concerne les granulés, la Belgique est passée d’une situation d’importation nette de granulés à un état de surproduction de granulés par rapport aux besoins dans le secteur domestique. La première usine à granulés en Belgique a commencé ses activités à la fin de l’année 2005. Actuellement, 7 unités (3 en Flandres, 4 en Wallonie) produisent des granulés en Belgique. Les chiffres globaux n’étant pas connus pour l’ensemble de la Belgique, on

Graphique 1.- Evolution comparative du prix des pellets et du mazout de chauffage (Wallonie).

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La centrale électrique des Awirs (80 MWe) d’Electrabel

signalera néanmoins que la capacité de production des 4 unités wallonnes est d’environ 215 000 tonnes. Fin 2007, la production pour le sud du pays était évaluée à 65 000 tonnes. Quelques nouvelles unités devraient encore voir le jour dans les années qui viennent. Depuis quelques mois, ValBiom récolte de manière standardisée des informations sur le prix des pellets auprès des mêmes fournisseurs. Les prix concernant les granulés sont relatifs à une livraison par 4 tonnes dans un rayon proche du distributeur. A l’examen du graphique 1 qui résulte de cette collecte d’informations, on constate la remarquable stabilité du prix des granulés par rapport au mazout de chauffage. De plus, on remarque que l’écart de prix entre les deux types de combustible est en augmentation, en faveur du granulé (29% en octobre 2007, 36% en février 2008).

700 000 tonnes de pellets par an pour l’électricité Les deux utilisations actuelles des granulés sont d’une part la production de chaleur dans le secteur domestique et, d’autre part, la production d’électricité. Depuis août 2005, la société Electrabel produit de l’électricité à partir de granulés de bois. La centrale électrique des Awirs (80 MWe) a été transformée pour pouvoir n’utiliser que des pellets (400 000 tonnes par an) pour produire de l’électricité. La centrale de Rodenhuize, quant à elle, utilise de la biomasse (dont 300 000 tonnes de pellets) en combinaison avec du charbon (co-combustion). La puissance électrique correspondant aux pellets est de 68 MWe. Les granulés utilisés proviennent essentiellement de pays étrangers, à l’exception d’environ 100 000 tonnes qui devraient être fournies par l’une ou l’autre des usines belges. Il est important

de souligner que les autorités belges réclament une certification sur l’origine des granulés livrés dans les centrales et ce, quelle que soit leur zone d’origine : Canada, Asie, Afrique du Sud, Amérique latine, Europe de l’Est… Le nombre de certificats verts (systèmes de soutien à la production d’électricité à partir de sources renouvelables d’énergie) pouvant être obtenus est directement lié à l’efficacité énergétique de l’ensemble de la chaîne d’approvisionnement, sur la base d’une analyse de cycle de vie prenant en compte les émissions de CO2 fossile (ou équivalentes) à chaque étape de la filière d’approvisionnement. Par ailleurs, le fournisseur de granulés doit pouvoir être en mesure de prouver que les forêts dont est issue la matière première pour fabriquer les granulés sont gérées de façon durable (la sciure utilisée est un des produits connexes de l’industrie du bois).

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de bois En ce qui concerne la production de chaleur à partir de granulés, on ne considérait jusqu’à il y a peu que le secteur du chauffage domestique (les poêles, les poêles-chaudières et les chaudières). A l’heure actuelle, nous ne disposons malheureusement pas de statistiques « officielles » régulières concernant spécifiquement les systèmes de chauffage, et en particulier le chauffage au bois. Néanmoins, diverses évaluations et des contacts réguliers avec les professionnels du secteur permettent d’évaluer à environ 35 000 tonnes la quantité de pellets nécessaire (situation fin 2007) pour approvisionner les appareils de chauffage à pellets actuellement en fonctionnement en Belgique. Suite à diverses enquêtes réalisées par ValBiom et à l’examen des demandes de primes pour les appareils de chauffage au bois en 2006 et 2007 (Division de l’Energie, ministère de la Région wallonne), on a une vision un peu plus précise de la situation en Wallonie. Même si la part des granulés dans les combustibles utilisés pour se chauffer peut paraître encore insignifiante, le nombre d’appareils installés est en très forte croissance depuis 2004. On remarque en effet en examinant le graphique 2 que le nombre d’appareils est passé d’un peu plus de 400 fin 2004 à près de 8 300 fin 2007, soit une multiplication par 20 en 3 ans ! Le nombre de chaudières a été multiplié par 16, tandis que le nombre de poêles était multiplié par 22 et le nombre de poêles-chaudières par 9. En termes de parts de marché pour l’année 2007, les poêles représentaient environ 85% du nombre d’appareils à pellets installés en Wallonie, contre 12% pour les chaudières et 3% pour les poêleschaudières. On signalera que, parmi d’autres sortes d’appareils de chauffage au bois, les trois types d’appareils à granulés pouvaient bénéficier de primes de la Région wallonne en 2006 et 2007. A partir du 1er janvier 2008, seules les chaudières à alimentation

automatique peuvent bénéficier de telles primes (1 750 €). Il est peu probable que cela ait un impact significatif sur les ventes de poêles, sachant que le montant de la prime était de 250 €. L’effet pourrait par contre être plus sévère pour les poêles-chaudières où le montant de l’aide était sensiblement plus élevé (1 500 €). Quelques installations commencent également à apparaître dans le secteur industriel. Parmi celles-ci, on signalera la filiale belge de Volvo (Volvo Europa Truck nv), installée en Flandres, qui est devenue la première société belge « CO2 – free » à la fin de l’année 2007. Jusqu’en septembre de cette année, Volvo Europa Truck utilisait du gaz naturel pour chauffer l’ensemble de ses locaux (usines et bureaux). Cela engendrait des émissions de plus de 4 000 tonnes de CO2 fossile par an. Une des installations au gaz naturel a été remplacée par une chaudière biomasse – d’une puissance de 5 MW – à alimentation automatique utilisant des pellets.

Quelques perspectives Actuellement, il serait délicat d’affirmer que les ventes des appareils de chauffage à pellets vont continuer à suivre le même rythme durant de nombreuses années. Néanmoins, plusieurs arguments pourraient contribuer à la poursuite de cette forte croissance : - augmentation continue du prix des produits pétroliers (pour autant que la « marge » en faveur du granulé se maintienne, ce qui semble être le cas) ; - meilleure isolation des bâtiments, ce qui laisse la possibilité d’installer des appareils de chauffage de puissance réduite ; - construction de nouveaux bâtiments mieux isolés et généralement plus petits que les anciennes habitations ; - vétusté de l’ensemble du parc d’appareils de chauffage au bois belge et nécessité de remplacer ceux-ci par des systèmes plus performants et respectueux de l’environnement (notamment au niveau des émissions de fines particules) ; - possibilité de nouvelles ins-

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Nombre

50 000 tonnes de pellets par an pour la chaleur

Graphique 2.- Evolution du nombre d’appareils de chauffage à granulés en Wallonie (2004 – 2007)

tallations dans le secteur tertiaire ou dans l’industrie ; - la qualité des granulés produits en Belgique est comparable aux meilleurs standards existant actuellement (2 usines wallonnes sont d’ores et déjà certifiées DIN plus, les autres faisant réaliser régulièrement des analyses dans des laboratoires tels que celui du Centre wallon de Recherches agronomiques à Gembloux). Pour terminer, on rappellera que l’utilisation de granulés de

bois pour se chauffer n’a réellement de sens que si l’on applique efficacement des principes d’utilisation rationnelle de l’énergie (diminuer la température dans les pièces de l’habitation, isoler correctement le bâtiment…). Didier MARCHAL ValBiom asbl Centre wallon de Recherches agronomiques marchal@valbiom.be www.valbiom.be

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Granulés biocombustibles WEISS France

W

EISS France, concepteurconstructeur et installateur de chaudières bois-biomasse et déchets, fait partie aujourd'hui des sociétés connues dans cette branche d’activité (12 M€ de CA en 2007, prévisionnel de 18 M€ pour 2008). Cette entreprise voit le développement du bois-énergie comme étant passé d’une évolution conjoncturelle à une évolution structurelle. C’est pourquoi elle a décidé de se donner les moyens nécessaires de rester un des leaders de la profession. WEISS France veut atteindre cet objectif grâce à l’obtention depuis le 31 janvier 2008 de capitaux extérieurs privés type "family" via la holding "Biomasse Holding". La structure, l'organisation et l'organigramme de WEISS France ne changent pas, Yves Rat et Bernard Cornelius restent les dirigeants actionnaires de l'entreprise. WEISS France souhaite mieux affirmer sa présence auprès de sa clientèle, élargir sensiblement sa gamme de produits et technologies, renforcer son département de recherche et développement. En parallèle WEISS France souhaite mettre en œuvre une politique forte à l’export, avec comme premier point d’appui, le développement de la filiale de WEISS France, fondée en 2007 en Pologne sous le nom de WF Biomass Boiler Plants. WEISS France F-74210 Faverges +33.450.445.500. www.weiss-france.fr

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La certification ITEBE en marche !

Qualité des granulés biocombustibles Sur un marché français en plein développement, la recherche de la qualité et la mise en place de références fiables représentent plus que jamais un enjeu majeur pour la filière granulés de biomasse. C’est dans ce contexte que l’ITEBE continue son action pour la mise en place de la première certification française.

L

égitimement demandeur de garanties de qualité, le consommateur est en effet confronté à une situation peu lisible, tenant à l’existence de standards allemand (DIN plus et DIN 51731) et autrichien (Önorm M7135) peu représentés en France, et à l’absence de référence française applicable. C’est dans ce contexte que l’ITEBE, après avoir en 2002 défini une charte qualité, poursuit sa démarche de structuration en mettant en place la première certification française portant sur les granulés biocombustibles, déclinée en deux volets : La certification de produits et la certification de services (livraison en vrac). A ces deux procédures seront associées deux marques de certification, qui constitueront ainsi le signe visible et la garantie pour l’utilisateur de la conformité des produits marqués.

La démarche de certification ITEBE La certification est une procédure par laquelle une tierce partie indépendante, l’organisme certificateur, donne une

assurance écrite qu’un produit ou un service est conforme aux exigences spécifiées dans une norme ou un référentiel. La première étape est donc l’élaboration et la validation du référentiel de certification, définissant les caractéristiques attendues et les moyens de contrôle de la conformité. C’est notamment dans ce but qu’a été formé en janvier 2008 le Comité de Marque Granulés ITEBE ; constitué d’un président et de 9 membres élus au sein du Club granulés, sa vocation première est de valider le pilotage de la démarche en représentant les différents secteurs de la filière granulés : • Présidence : Christophe Garnier, président du Club Granulés • Production de granulés de bois : Jean Pascal Archimbaud, scierie ARCHIMBAUD ; Jeremy Ageron, NATURAL ENERGIE • Production de granulés agricoles : Matthieu Campargue, RAGT ; Olivier Joreau, CAVAC • Livraison en vrac : Katia Beaud, BOBOIS ENERGIE • Distribution de poêles à granulés : Hervé Miconi, PALAZZETTI Est France ; Jean-Claude Giraud, NATURFEU • Distribution de chaudières à

granulés : Philippe Gondry, HARGASSNER France ; Thomas Perrissin, ÖKOFEN France. Réuni pour la première fois le 21 février 2008 à Paris, le comité a ainsi pu entamer le travail de validation du référentiel de certification, qui doit s’achever au cours du printemps 2008. Son rôle par la suite sera la gestion stratégique des marques de certification, notamment en terme de communication et promotion. D’autre part, le partenaire de l’ITEBE au cours de la démarche sera l’institut autrichien OFI - Austrian Research Institute for Chemistry and Technology-, organisme certificateur selon la norme EN 45011 et laboratoire accrédité selon la norme ISO/CEI 17025. Caution officielle de la certification par son statut, l’organisme OFI constitue également un précieux partenaire technique par son expertise et son expérience liée à la filière des granulés combustibles : organisme certificateur référent pour la norme autrichienne Önorm M7135, il est également partenaire de l’organisme allemand DIN-Certco pour l’attribution des certifications DIN plus et DIN 51731. Les inspections sur site prévues par le référentiel de certification seront ainsi réalisées

par l’ITEBE, et l’ensemble des analyses d’échantillons effectué dans les laboratoires OFI, selon les spécifications techniques du CEN TC 335. A ce jour, les premières préinscriptions ont été enregistrées, constituant ainsi le premier pas d’une démarche de qualité globale indispensable. L’étape suivante, dès la validation définitive des référentiels de certification par le comité de marque et l’organisme OFI, sera donc le lancement officiel des marques de qualité ITEBE, avec pour objectif la mise en place opérationnelle avant la saison de chauffe 2008-2009. Pierre de HAYNIN Ingénieur Qualité ITEBE Premières pré-inscriptions, enregistrées avant le forum Granupro 2008 : - Bobois Energie - Natural Energie - Cavac / Biowood - Eburo - Moulin Bois Energie - Sidesup - Sundeshy - Europellets Pour tout renseignement concernant la certification et les pré-inscriptions : pierre.haynin@itebe.org Tél. 03 84 47 81 00

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Granulés Un forum pour les professionnels de la filière granulés biocombustibles

GRANUPRO 2008 Le premier forum français des granulés biocombustibles

gies. Enfin la normalisation des silos à granulés a été abordée avec l’exemple de la norme austro- allemande.

a tenu toutes ses promesses. L’ITEBE, avec la collaboration et le soutien de ses fidèles partenaires, vient d’organiser GRANUPRO 2008, le premier forum français

En route vers la maturité du secteur

des granulés biocombustibles qui s’est déroulé les 18 & 19 mars 2008 à Niort.

I

nitialement prévu pour recevoir 150 participants, ce forum a accueilli plus de 240 participants. Cela prouve l’intérêt majeur du secteur des granulés biocombustibles dans le marché actuel du chauffage au bois. Près de 25 conférenciers professionnels venus de six pays différents, tous leaders dans leurs secteurs, ont animé les deux journées de conférences et d’ateliers. Ces interventions et travaux ont su apporter aux acteurs des marchés de l’énergie, du bois et de l’agriculture une visibilité sur ce développement rapide, et surtout, lever les interrogations actuelles sur la pertinence et le sérieux de cette filière.

régulation des prix ont été abordées. Les critères de qualités de la norme européenne en cours d’élaboration ont été rappelés. Cette matinée s’est achevée par la présentation de la toute nouvelle marque de qualité ITEBE granulés qui a déjà reçu ses premières préinscriptions. L’après-midi a été consacré à des visites techniques qui ont permis aux participants d’observer le site de production de granulés d’Archimbaud et l’usine de fabrication de conduits de fumée Poujoulat leader dans son secteur d’activité.

Journée 1 : panorama des marchés français et européens

• Atelier sur la production et la distribution des granulés Il a permis aux participants de vérifier la disponibilité et les coûts de mobilisation de la matière première issues des industries du bois et de l’agriculture (coproduits et cultures dédiées), l’intérêt du séchage qui est fondamental dans la qualité du produit final et dans son coût de revient, et enfin, la dynamique du marché de la distribution en vrac qui est en train de se structurer progressivement afin d’améliorer l’image de ce mode de chauffage. • Atelier sur le chauffage par poêles à granulés Les conférenciers ont su présenter toutes les informations sur l’état actuel des ventes de granulés en sacs et de poêles à granulés. Le marketing de la distribution du granulé en sacs

Les conférences ont permis aux participants d’avoir des informations sur l’état des lieux technique et économique des marchés de granulés biocombustibles en France, en Italie, en Allemagne, en Autriche, aux Etats-Unis, au Canada et en Belgique. Pour chacun de ces pays, les conférenciers ont présenté des chiffres récents sur les volumes de production et de consommation de granulés, l’évolution des prix du combustible, la comparaison des coûts des différents combustibles, les volumes des ventes de poêles et chaudières à granulés, les spécificités et les tendances du marché. Par la suite, les problématiques liées à la matière première et à la

Journée 2 : trois ateliers de travail et synthèses

La société Royal fait son entrée dans le Groupe Palazzetti, leader européen dans le secteur du chauffage au bois

Accueil des participants par M. Christophe Garnier, président du Club granulés ITEBE

GRANUPRO a donc réussi son objectif de donner aux principaux acteurs du marché des granulés l’occasion de démontrer la vivacité du secteur des granulés qui a un avenir très prometteur face au contexte énergétique évident vers lequel nous nous dirigeons. Les acteurs sont tous unanimes sur le fait que le développement de ce marché passe forcément par la capacité de tous les acteurs à travailler en commun pour garantir aux utilisateurs des offres économiquement intéressantes et fiables dans le temps. Le prochain numéro de Bioénergie International est un « spécial granulés » qui présentera ce forum avec plus de détails et donnera toutes les analyses et les synthèses des différents ateliers de travail.

tente d’apporter de la visibilité pour le consommateur en termes de prix et de qualité. L’évolution des poêles à granulés a montré tout le travail des constructeurs de poêles à granulés sur les technologies, l’automatisme, l’esthétique, l’autonomie, le prix, le bruit… Les émissions et sorties de fumées ont été présentées en mettant l’accent sur les différents conduits existants. Les caractéristiques techniques et économiques des poêles-chaudières ont été présentées même s’ils sont Lamine BADJI - ITEBE encore peu installés en France. Plus d’informations : • Atelier sur le chauffage par www.granupro.com chaudières à granulés Très attendu par les participants cet atelier a permis de présenter toutes les caractéristiques des granulés d’origines agricoles et les évolutions technologiques des chaudières face aux problèmes liés à la combustion des granulés agricoles. Les émissions ont été caractérisées et l’accent a été mis sur le cas des granulés agricoles. Encore peu installées, les chaudières collectives à granulés se développent en France avec la montée du prix des éner- Participants aux conférences

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A

vec cette nouvelle acquisition, l’entreprise de Pordenone – qui comprend déjà les marques Calyx, Easy Stone et Palazzetti in Giardino – différencie son offre en misant, en même temps, à créer de nouvelles possibilités de vente. Fondée en 1915, la société Royal est devenue rapidement une marque de référence dans le secteur des cuisinières à bois. Dans les années soixante, les poêles viennent s’ajouter à celles-ci. Ces dernières années, elle a consolidé sa présence dans le secteur du chauffage domestique, avec des cuisinières et des poêles valorisant le bois et les granulés de bois comme solution alternative réelle aux combustibles fossiles. Grâce aux forts investissements dans ses produits et dans ses structures (parmi lesquels l’inauguration du tout nouveau siège de Cordenons) et à son entrée dans le Groupe Palazzetti, elle se propose de devenir l’un des principaux protagonistes du marché européen des granulés et du bois de demain.

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Bois-énergie Encore beaucoup à faire en faveur de la biomasse pour des maisons privées

Le projet BioHousing (projet de Biomaison) Biohouse est un projet IEE* qui a démarré en 2006 grâce à une coopération entre professionnels de six pays dans le but de promouvoir des systèmes de chauffage au bois dans l’habitat individuel. Un des résultats est leur catalogue électronique (sur le web) d’équipements et de produits pour le chauffage de petite maison individuelle. L’article présente également un exemple de chauffage central préfabriqué.

B

iohousing - Chauffage de l’habitat individuel durable, confortable et compétitif à partir de biomasse - un projet IEE. Depuis 2006, une équipe internationale composée d’experts d’Autriche, de Finlande, de France, d’Italie et d’Espagne a travaillé à ouvrir la voie d’une meilleure compréhension et d’un accès plus facile au chauffage à base de bois pour les maisons individuelles. Deux années de travail ont abouti à des résultats remarquables. Une base de données sur le Web qui constitue un catalogue des fabricants, a été créée en 6 langues. Plus de 3 800 produits, 237 fabricants et 188 détaillants sont réper-

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toriés. Les utilisateurs peuvent utiliser un outil de recherche intelligent pour rendre plus aisée l’acquisition des informations sur différents produits tels que les chaudières, brûleurs, appareils indépendants, chaudières clés en main, déchiqueteuses et fendeuses. Non seulement les photos des produits sont présentées, mais aussi des renseignements détaillés sont inclus dans le catalogue, tels que le rendement et les chiffres d’émissions (si disponibles).

Chauffage central préfabriqué Une autre évolution intéressante concerne les chaudières clés en main ou chauffage

EnergyCabin (Chaufferie préfabriquée)

central préfabriqué (chaudière biomasse et stockage sous un même toit). Comme une solution plug-and-play, elle simplifie l’accès au chauffage durable. Le client n’a pas de coupure de chauffage au cours de l’installation, une cave n’est pas obligatoire et il n’y aura pas de gros travaux sur le site parce que la chaudière clef en main est installée en un jour. Depuis 2005, lorsque le premier système a été lancé par EnergyCabin, beaucoup de fabricants ont mis au point leur propre solution. Il existe des systèmes qui combinent des chaudières à biomasse avec des panneaux solaires, des solutions d’extérieur et d’intérieur adaptées pour des maisons individuelles et des systèmes appropriés pour les industries. Les chaudières clefs en main existent dans une gamme de puissance de 10 kW à 1000

kW. La souplesse et la convivialité des systèmes plugand-play sont les principaux avantages qui soutiendront le développement du bois énergie.

Pour plus d’informations contacter : Ofi Austrian Research Institute for Chemistry and Technology

* IEE : Intelligent Energy Europe

Lennart LJUNGBLOM

Catalogue en ligne : www.biohousing.eu.com

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Bois-énergie De plus en plus de foyers utilisent la biomasse !

Systèmes de chauffage individuel adapté aussi de chaudières à plaquettes de bois et des chaudières à bûches. Les extracteurs de combustible individuels et les systèmes de stockage assurent des solutions clé en main.

Tous les systèmes de chauffage KWB sont équipés d’un système de régulation électronique (« comfort 3.0 microprocessor control Unit ») qui garantit un maximum de confort d’utilisation. KWB a de

nombreux ingénieurs chauffagistes partenaires en Europe. Andrea STUBENSCHROTT KWB Autriche

la famille Warasdin de Styrie en Autriche : « Notre système de chauffage aux granulés est facile à entretenir et à utiliser. Nous n'avons qu'à vider le cendrier une fois par an et la cendre est un super engrais pour le jardin »

Les Warasdin ont choisi un système de chauffage basé sur les énergies renouvelables, car la croissance des prix du pétrole brut a entraîné une augmentation des coûts de chauffage au fil des années.

L

eur famille a acheté un système de chauffage aux granulés KWB après avoir procédé à des recherches détaillées au cours de foires et avoir récupéré toutes les informations nécessaires concernant le produit. La commodité, l’efficacité économique, le design moderne et une technologie sophistiquée ont rendu la décision incroyablement facile.

Le bon choix Le fait que le système de chauffage aux granulés KWB

ait été élu "premier au test" par l’association de recherche des consommateurs allemands et qu’il ait obtenu les meilleurs résultats de tous les systèmes de chauffage aux granulés essayés dans le magazine de test autrichien "konsument", se révéla très convaincant. Avec ce système de chauffage aux granulés la famille Warasdin économise environ 50% de ses dépenses de chauffage par an en comparaison de ce que lui coûtait le chauffage au fioul !

Nouvelle option Comme la famille Warasdin, de plus en plus de propriétaires de maisons optent maintenant pour des systèmes de chauffage à biomasse dans le but de se prémunir de l’augmentation des prix du pétrole. La gamme de produits de cette entreprise autrichienne ne comprend pas seulement des systèmes de chauffage aux granulés, mais

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Biogaz Naskeo Environnement SA : une entreprise innovante Naskeo Environnement vient de remporter le Trophée

• Alimentation : Lisiers et fumiers, ensilage d’herbe, ensilage de mais • Taille de digesteur : 1 005 m3 + 1 005 m3 + maturation de 1 005 m3 • Puissance : 180 kWél •Valorisation thermique : réseau de chaleur vers les bâtiments d’élevage.

d’Or d’Agriculture et Nouvelles Technologies du Salon de l’Agriculture 2008 pour son innovation Ergenium©. Cette entreprise est innovante sous bien des aspects notamment par les technologies novatrices qu’elle développe en partenariat avec l’INRA

C

réée en juin 2005, NASKEO ENVIRONNEMENT S.A. est une start-up française dans le domaine des énergies renouvelables. Cette société est spécialisée dans la construction d’unités de méthanisation et d’épuration d’effluents issus notamment de l’agriculture, d’industries agro-alimentaires, pharmaceutiques et chimiques. Un partenariat avec le Laboratoire de Biotechnologie de l'Environnement de l'INRA (pôle de compétences reconnu à l’international) a permis à NASKEO ENVIRONNEMENT de développer deux technologies : - Proveo©, qui touche le traitement d'effluents liquides, - Ergenium©, qui permet de méthaniser de déchets solides. Pour consolider la partie industrielle des projets, Naskeo Environnement a établi un partenariat avec la société allemande Biogaskontor. Riche

d’une expérience de plus de 25 ans en biogaz, cette entreprise lui fait bénéficier de son savoir faire technologique (160 installations en fonctionnement). « Notre partenariat avec Naskeo permet de proposer aux clients des solutions sur mesure, rentables et adaptées au contexte réglementaire français.» (Erwin Köberle, PDG Biogaskontor) Co-développé avec l’INRA, le procédé Ergenium© permet de transformer des déchets industriels et effluents d’élevage, à très fortes charges, en biogaz pour produire de l’électricité et de la chaleur. Ce procédé peut être utilisé pour valoriser des déchets organiques « solides » issus de l’agriculture (fumiers, issus de céréales,…) en co-digestion avec des déchets d’industrie agroalimentaire. « L’innovation du procédé Ergenium© réside dans l’augmentation des rendements de dégradation de la matière organique. Dans les procédés classiques (réacteurs parfai-

Normes de rejets Caractéristique DCO MEST

Unité Mg O2/l mg/l

Rejet en milieu urbain < 2 000 < 600

Installation de méthanisation Beck (Allemagne)

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Rejet en milieu naturel < 125 < 35

Installation de méthanisation STIEHLE Oberwilzingen Hayingen (Allemagne)

tement mélangés), seule une partie de la matière organique est solubilisée puis convertie en biogaz. Dans le procédé Ergenium©, l’hydrolyse est beaucoup plus complète grâce à un réacteur dédié et la production d’énergie supérieure de l’ordre de 20% par rapport aux procédés classiques.» (Source : Naskeo) Ce procédé est basé sur le découplage des temps de séjours hydrauliques des matières solubles et des matières particulaires. En accélérant l'étape d'hydrolyse, le procédé permet une plus grande transformation de la matière organique en biogaz. La technologie Ergenium est adaptée aux déchets organiques, seuls ou en co-digestion, tels que : déchets d'industries agro-alimentaires et papetières (graisses, drêches…), sous-produits agricoles issus de l'élevage et des cultures. Elle permet : • De convertir jusqu'à 70 % de matière organique en plus

en biogaz. Ainsi, à quantité égale de biomasse en entrée du réacteur, elle produit jusqu'à 20 % de biogaz en plus. • De maintenir un taux de conversion de la matière organique supérieur à 40 % pour des charges appliquées fortes. Ceci permet à l'installation de générer jusqu'à 20 % de digestat en moins. (Source : Naskeo) Dès 2008, NASKEO ENVIRONNEMENT prévoit d’investir un million et demi d’euros sur une première application de cette technologie à Bressonvilliers dans l’Essonne (91). Le dépôt de dossier d’Installation Classée pour la Protection de l’Environnement et du permis de construire est prévu pour mars 2008. Cette unité méthanisera 12 à 15 000 tonnes de déchets et effluents bruts : lisiers, fumiers, graisses, déchets de restaurants, déchets de légumes. La chaleur produite sera valorisée dans un réseau de chaleur vers des lo• Alimentation : Lisiers porcins, déchets verts et déchets de restauration, • Taille de digesteur : 3 digesteurs de 900 m3 à 2 200 m3 avec broyage et pasteurisation • Puissance : 360 kWél sur la ligne déchets + 360 kWél sur la ligne cultures énergétiques • Valorisation thermique : réseau de chaleur vers les bâtiments d’élevage et silo de séchage des céréales

tissements et dans le séchage de céréales. La puissance électrique sera de 300 kWél. La mise en service de cette installation devrait avoir lieu début 2009. « Naskeo a également développé un module permettant la récupération de l’azote et du phosphore dans les digestats après méthanisation, ce qui facilite grandement la filière de valorisation de ceux-ci. » (Source : Neskeo) Pour ce faire Naskeo utilise un procédé de cristallisation. Celui-ci permet la dépollution simultanée de l’azote et du phosphore d’un effluent par adjonction d’hydroxyde de magnésium qui favorise la formation de cristaux dits de « struvite ». Ces cristaux ont une forte valeur agronomique car ils sont formés d’azote et de phosphore. Un autre procédé utilisé pour récupérer l’azote est le Stripping. Il permet de récupérer l’azote d’une solution peu concentrée en ammoniaque dans une solution très concentrée facilement transportable que l’on peut utiliser comme engrais. Pour garantir un rejet des effluents en réseau urbain ou bien en milieu naturel, Naskeo propose de coupler les procédés anaérobies avec un procédé aérobie en fin de traitement. En effet en fin de méthanisation il peut rester une faible concentration de DCO dans les effluents qui peut être traitée par un procédé biologique aérobie.

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Biogaz Une autre innovation dans le © traitement des effluents : Proveo C lassiquement, l’épuration des effluents des industries agroalimentaires ou des stations d’épuration se fait avec des procédés biologiques aérobies. Ces technologies sont basées sur l’action épuratoire de flores bactériennes vivant en présence d’oxygène. Elles sont adaptées à des effluents peu chargés et permettent l’élimination de la matière organique et des nutriments (azote et phosphore). Elles peuvent être : les réacteurs semi-batch ou SBR, le lagunage, les prétraitements (décantation, dégrillage, aéroflottation, floculation…) et post-traitements (clarification, filtration, infiltration…). Il est aussi possible de traiter ces effluents avec des procédés biologiques anaérobies. Ceci présente plusieurs

avantages ; le premier est de produire du biogaz riche en méthane valorisable sur le site en produisant de l’électricité et/ou de la chaleur. Le second avantage est la compacité du procédé (comparé au système aérobie) et le fait qu’il génère moins de boues. Naskeo estime que ces technologies produisent 5 à 10 fois moins de boues que les procédés biologiques classiques. Là où Naskeo Environnement innove, c’est avec une nouvelle technologie anaérobie à haute performance : Proveo©. « Développé en partenariat avec l’INRA, le procédé Proveo© est adapté aux effluents industriels dont la matière organique se trouve sous forme soluble et concentrée. Equipant des industries agroalimentaires ou pharmaceutiques, les installations Pro-

Installation de traitement des effluents de la fromagerie du Pays du Maroilles à Maroilles (59)

veo© combinent performances et robustesse : Performances par ses fortes charges organiques (jusqu’à 35 kg DCO/m3.j) et ses rendements épuratoires élevés sur les demandes chimiques et biologiques en oxygène (jusqu’à 98%). Robustesse par sa remarquable capacité d’adaptation aux variations de qualité et de quantité des effluents alimentés. » (Source : Naskeo) « PROVEO © combine les points forts de deux technologies bien distinctes : les « lits fixes » et les « lits mobiles ». Dans un « lit fixe », les bac• Procédés utilisés : décantation statique, dégrillage statique, traitement anaérobie Proveo • Rejet : réseau urbain • Performances : 90% de rendement sur DCO et DBO. Valorisation thermique du biogaz par alimentation du réseau d’eau chaude de l’usine (puissance installée : 20 kW) • Caractéristiques des effluents en entrée : DCO 60 000 mg/l, DBO 30 000 mg/l, MES 800 mg/l

Installation de prétraitement des effluents pour la société NP PHARM à Bazainville (78)

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téries se développent sur une structure immobile, alors que dans un « lit mobile », elles s’accrochent à des petits supports mis en mouvement en permanence. » (Source : Naskeo) Issu de cinq années de recherche dans le laboratoire de l’INRA de Narbonne, ce procédé utilise « un support innovant optimisant la rétention physique de la biomasse active sous des conditions hydrodynamiques spécifiques. » (Source : Naskeo) Comme le montre le test de robustesse, la DCO peut varier, le rendement épuratoire reste constant. Ce procédé a donc une bonne tolérance aux variations des effluents. Le test de performance met en évidence que pour une charge volumique appliquée (CVA) supérieur à 35 kg DCO/m3 jour, le rendement épuratoire est supérieur à 80 %. Cela signifie que pour traiter une quantité donnée de pollution, le réacteur (méthaniseur) peut être deux fois plus petit que les technologies classiques de digestion anaérobie et trente fois plus petit que les stations d’épuration. C’est donc une bonne solution pour les entreprises qui ont des problèmes de place. On constate que des rendements épuratoires de plus de 90% sont atteints. Ces caractéristiques font de Proveo un procédé adapté au marché du traitement des effluents des petites et

• Procédés utilisés : dégrillage statique, aéroflottation, traitement anaérobie Proveo, traitement aérobie SBR, précipitation simultanée de l’azote et du phosphore. • Rejet : milieu naturel • Performances : 99% de rendement sur DCO et DBO. 85 % sur azote et phosphore • Caractéristiques des effluents en entrée : DCO 20 200 mg/l, DBO 12 500mg/l, MES 1 000 mg/l, azote 265 mg/l, phosphore 170 mg/l.

moyennes industries. Il est adapté aux effluents organiques présentant une DCO supérieure à 5 g/l. Naskeo présente cette technologie comme permettant : de respecter les normes de rejet des effluents au réseau urbain ou au milieu naturel, de réduire d’environ 50% le coût de traitement de l’eau par rapport aux solutions classiques : station d’épuration, pompage, etc., de réduire la facture énergétique de l’entreprise grâce à la valorisation du biogaz, de supprimer jusqu’à 100% de la redevance pollution de l’Agence de l’Eau en bénéficiant des primes pour épuration. L’objectif de NASKEO ENVIRONNEMENT est de devenir l’un des leaders de la production d’énergies renouvelables à partir de matières organiques. Xavier COLLIN Plus d’informations sur : http://www.naskeo.com, http://www.naskeo.com/Newsletter, http://naskeo.hautetfort.com/

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Dossier Emissions de particules fines du bois-énergie

Qu’est-ce que les particules ? Suite aux différentes attaques qu’à essuyées le boisénergie dans la presse, et notamment en réponse à l’article « Des experts dénoncent la pollution due aux chaufferies bois » – paru dans Le Monde, daté du samedi 29 décembre 2007 -, Bioénergie International souhaite apporter des éléments concrets dans un dossier dédié aux émissions de particules, afin de faire progresser la réflexion sur cette filière.

Définition des particules Les particules fines en suspension dans l’air, appelées aussi « poussières », peuvent être définies de plusieurs façons. La première est liée à leurs provenances. Elles peuvent avoir pour origine l’activité humaine, dans ce cas les transports, le secteur du chauffage, les productions industrielles sont d’importants émetteurs. La seconde origine est naturelle, il ne faut pas oublier que des phénomènes naturels comme les incendies forestiers, les éruptions volcaniques, l’érosion des sols due au vent (micro sables du désert…), ou encore les pollens sont des producteurs. Les particules fines sont aussi classées en fonction de leurs natures. En effet, parmi elles on trouve des cendres, des suies, des aérosols et des particules minérales. Leurs compositions sont complexes et

leurs formes variées (de la forme fibreuse à sphérique). Du fait qu’elles sont présentes en mélanges dans l’air, la façon la plus courante de les décrire est de les classer en fonction de leur taille. C’est de celle-ci que dépend leur dangerosité car les plus petites peuvent pénétrer le système respiratoire et être responsables de maladies. Ces particules qui représentent un danger pour la santé humaine ne sont pas visibles à l’œil nu, ce sont des microparticules. C’est-à-dire que leur taille est de l’ordre du micromètre (un million de fois plus petit qu’un mètre). Ce sont elles qui sont mesurées lors du suivi de la qualité de l’air. Elles sont classées en trois catégories de tailles : - Les PM 10 sont les particules les plus grosses, elles ont une taille inférieure à 10 µm (6 fois plus petites que l’épaisseur d’un cheveu). - Les PM 2,5 ont une taille in-

férieure ou égale à 2,5 µm. Elles peuvent pénétrer dans les ramifications les plus profondes des voies respiratoires. - Les nanoparticules ou « particules ultrafines » sont les plus petites, elles ont une taille de l’ordre du nanomètre (nm, un milliardième de mètre). Cette dimension est comprise entre celle de l’ADN et des globules rouges. Elles sont encore plus dangereuses que les PM 2,5 car en plus de pénétrer au plus profond de l’appareil respiratoire, elles peuvent passer dans le sang à travers les parois des alvéoles et des intestins.

Les phénomènes physiques et chimiques à l’origine des particules Trois types de phénomènes physiques ou chimiques émettent des particules dans l’air : Les premiers sont les rejets directs dans l’atmosphère. Les activités domestiques (chauffage), commerciales, artisanales et industriels, ou encore les transports routiers sont d’importants producteurs. Le second est la remise en suspension des particules qui s’étaient déposées au sol sous l’action du vent ou par les véhicules le long des voies routières.

(Source : OMS, 2004)

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(Source : AIRPARIF)

Enfin les dernières sont les transformations chimiques des gaz. Elles sont difficiles à quantifier car diffuses dans l’atmosphère, il est compliqué de réduire ce phénomène. Un exemple est la transformation du dioxyde de souffre en particules de sulfates et du dioxyde d’azote en particules de nitrates. Ces particules peuvent traverser toute l’Europe.

Impact sur la santé Deux facteurs déterminent les effets des particules sur la santé : la taille et la composition chimique. Plus les particules sont petites et plus elles peuvent affecter le système respiratoire. Elles sont responsables de maladies respiratoires comme l’asthme ou les bronchites. Les PM 10 et 2,5 contiennent souvent des métaux ou hydrocarbures aromatiques polycycliques (HAP) qui sont cancérigènes. Les pics de pollutions sont à prendre en compte mais c’est une exposition sur le long terme qui est responsable des problèmes de santé. Les médecins s’accordent sur le fait

qu’il faut agir sur les niveaux de pollutions quotidiens pour diminuer l’impact sanitaire des particules. Un programme européen, Apheis (www.apheis.net), cherche à mesurer l’impact de la qualité de l’air sur la santé. Les résultats « l’effet de la pollution est relativement faible si on le compare au tabagisme actif. Mais il est du même ordre de grandeur que le tabagisme passif. Avec toutes les nuances à apporter à cette comparaison : on peut choisir d’éteindre une cigarette mais on ne peut pas choisir l’air qu’on respire ! », déclare Dr. Sylvia Medina (source : AIRPARIF actualité). Le chauffage au bois participe à cette pollution mais de façon contrastée, il faut rester prudent mais il serait dommage de faire un amalgame entre les différentes technologies qui n’ont pas les mêmes performances notamment en terme d’émissions de particules. Il est important que les professionnels de la filière communiquent et s’organisent pour proposer des solutions pour réduire cet impact. Xavier COLLIN

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particules Emissions de particules fines du bois-énergie

La réglementation Existe-t-il des lois permettant de limiter les émissions

Valeurs limites d’émissions de particules pour les chaudières biomasses > 2MW

de particules quelles qu’elles soient ? Pour le chauf-

(Source : Combustion du bois et qualité de l’air, Octobre 2007) Valeurs limites d’émissions en mg/Nm3 à 11% d’O2 pour les chaudières de puissances :

fage au bois, y a-t-il des obligations ? La réponse est étonnante, mais il y a très peu de réglementations qui

Particules Nouvelle

touchent les appareils de combustions du bois, voire

Existante

aucune pour les appareils de chauffage au bois de petites puissances. Mais il y a des réglementations qui traitent de la qualité de l’air…

I

l existe deux types de réglementations, celles qui anticipent les pollutions en interdisant les systèmes polluants, elles permettent de prévenir les pollutions et pourraient avoir des spécificités pour les appareils de chauffages au bois. Le second type est correctif, il comprend les réglementations qui interdisent à l’air d’être pollué, elles permettent de mettre en place lors du dépassement de seuils d’alerte, des actions contraignantes pour réduire le niveau de pollution de l’air. Celles-ci ne touchent pas spécifiquement le bois-énergie. Il est d’ailleurs difficile d’envisager qu’on interdise aux gens de se chauffer en hiver car des seuils de pollutions sont atteints… Il apparaît que pour pouvoir agir efficacement, ce risque doit être traité de façon préventive par la réglementation, notamment pour des raisons sanitaires car l’impact sur la santé est principalement dû à une exposition chronique. Pour l’instant en France et en Europe, il n’existe que très

peu de réglementations du premier type (préventives). Quand elles existent, elles touchent généralement des installations de fortes puissances, alors que comme nous le verrons par la suite en France un des principaux émetteurs de particules est le chauffage domestique, dans lequel une part importante est due à l’utilisation de matériel de chauffage au bois de petite puissance et vétuste. Pour y voir plus clair un bilan des réglementations du chauffage individuel et collectif, puis un point sur la réglementation touchant la qualité de l’air sont nécessaires.

Réglementation du chauffage individuel Il n’existe ni de réglementations françaises ni européennes sur les émissions polluantes des appareils de chauffage individuels (poêles, inserts…). Au niveau français, seule la charte « Flamme verte » de l’ADEME, porte sur des niveaux de performances de ces appareils qui ont un

Valeurs limites d’émissions de PM10 pour les appareils de chauffage domestique de normes non obligatoires (Source : Energie Bois Suisse) Pays

Appareil

mg / m3 (13%O2)

Allemagne

Tous

50

Autriche

Chaudière automatique

29/44

mg / MJ 34 20/30

Autriche

Chaudière manuelle

44

30

Suisse

Chaudière à bûche

60

41

Suisse

Chaudière à plaquette

90

Suisse

Poêle à pellet

60

61 41

< 4MW

4 MW< P <10MW

10 MW< P < 20MW

> 20MW

150, 100 (b)

100

100, 50 (a)

50

150

100

100, 50 (a)

(a) Valeur limite en milieu urbain (agglomération de + 250 000 habitants) (b) Circulaire 2001

impact sur leurs émissions (rendement > 65%, émissions de CO…). Les appareils labellisés et mis sur le marché depuis 2003, respectent les normes NFD 35-376 et/ou les normes européennes EN 13 229, 13 240 et 12 815. Pour les appareils individuels de plus fortes puissances que sont les chaudières, on est dans le même cas de figure. Seule cette charte fixe des seuils maximums d’émissions de COV et de particules pour les chaudières jusqu’à une puissance de 70 kW. Les émissions de particules sont limitées à 165 mg/Nm3 à 10% d’O2. Elles doivent respecter la norme européenne EN 303.5. En Amérique du nord, les appareils de chauffage individuels doivent être certifiés à la norme CSA B415.1-M92 au Canada et 40 CFR Part 60 de l’EPA aux USA. Bien qu’en Europe il n’existe pas de réglementation, en Allemagne et en Autriche il existe le « Münchner Brennstoffverordnung » et le « 15 a-Verordnung » qui limitent les émissions de particules à respectivement 150 et 88 mg/m3 (à 13% O2). Il existe également des normes non obligatoires en Allemagne, en Autriche et en Suisse (cf. tableau 2). En France la réglementation ne touche que les chaudières de puissance supérieure à 2 MW (voir partie sur chauffage collectif).

Réglementation du chauffage collectif En France, la réglementation

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touchant les appareils de chauffage de forte puissance (les chaudières) est fonction de leurs puissances. Il faut atteindre une puissance de 2MW pour voir apparaître des valeurs limites à respecter. Les chaudières de puissances inférieures à 300kW n’ont pas de valeur limites d’émissions à respecter. Elles sont simplement réparties dans des classes allant de 1 à 3 en fonction des émissions de CO, particules et COV, par la norme EN 303.5. Seule restriction pour les chaudières de < 70 kW, la charte flamme verte leur impose d’appartenir aux classes 2 et 3. Le décret N 98-817 du 11 septembre 1998, impose aux chaudières de puissance supérieure à 400 kW une obligation de rendement, bien que le rendement joue sur le niveau d’émission, rien n’est imposé aux niveaux des particules. La réglementation des ICPE prend en compte les chaudières à partir de 2MW quelque soit le combustible utilisé. En France seul l’arrêté du 25 juillet 1997 relatif aux petites installations de combustion (dont la puissance est comprise entre 2 et 20 MW), impose des valeurs limites d’émission concernant les particules. Pour les chaudières de puissances supérieures à 20 MW les arrêtés du 20 juin 2002 et du 30 juillet 2003 fixent des valeurs limites d’émission de particules. Dans sa prise de position du 25/03/2006, le Conseil des Communes et des Régions d’Europe soutient le bois

énergie tout en incitant la création de nouvelles normes pour les chaudières et cheminées.

Qualité de l’air et réglementation Depuis le début des années 80, l’Europe s’est dotée d’une réglementation de la qualité de l’air. Des niveaux de concentrations à ne pas dépasser pour les particules en suspension ont été fixés en 1980. Afin de renforcer la protection de la qualité de l’air une nouvelle directive cadre sur la gestion et l’évaluation de la qualité de l’air ambiant a été adoptée le 27 septembre 1996. Celle–ci a notamment révisée les seuils en vigueur et rendu obligatoire la surveillance de l’air sur les agglomérations. Ces seuils ont été établis en fonction de l’évolution des sources de pollution et de la part importante prise désormais par la circulation automobile qui se caractérise, entre autre, par des émissions de particules fines et d’HAP dans le cas des véhicules fonctionnant au diesel. En France, en vertu de cette directive (LAURE), la surveillance de l’air ambiant est confiée à des associations agréées pour la surveillance de la qualité de l’air (AASQA). Toutes les agglomérations de plus de 100 000 habitants et un grand nombre d’agglomérations plus petites sont dotés de moyens permettant une surveillance continue de la qualité de l’air. Le dispositif comporte en outre les moyens techniques (camions Page 19


Dossier Valeurs limites de concentration de particules PM dans l’air pour la Suisse et l’Union Européenne Suisse depuis 01/03/1998

Europe depuis 22/04/1999

Limite journalière (moyenne sur une journée)

50 µg/m3

50 µg/m3

Nombre de jours de dépassement autorisés

Maximum 1

Max. 35 (depuis 01/01/2005) Max. 7 (dès 01/01/2010)

Limite annuelle (moyenne sur l’année)

20 µg/m3

40 µg/m3 (depuis 01/01/2005) 20 µg/m3 (dès 01/01/2010)

laboratoires, logiciels et modèles d’évaluation et de prévisions…) permettant d’évaluer la qualité de l’air sur les zones non couvertes par des dispositifs permanents. En Europe, la directive 1999/30/CE du 22 avril 1999 fixe les valeurs limites journalières et annuelles du taux PM10 dans l’air, avec un nombre de jours de dépassements limité et devant diminuer (cf. tableau ci-dessus). La Suisse va plus loin en limitant à un seul dépassement par an ces seuils. Ces valeurs limites ont été fixées dans le but de prévenir les risques sanitaires. Ces

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limites sont à respecter par les états membres qui doivent mettre en place des plans de réductions des pollutions. En cas d’épisode de pollution, c’est-à-dire si ces valeurs sont dépassées, on atteint d’abord des seuils dits « d’information » qui présentent des risques pour la santé des personnes sensibles. Des préconisations sanitaires sont diffusées et une limitation des émissions dues au transport est réalisée. Si le seuil d’alerte est atteint ces recommandations sont étendues à toute la population et des mesures doivent être prises pour réduire les pollutions.

Le 29 juin dernier, la secrétaire d’Etat à l’écologie a annoncé que la France se doterait de seuils d’alerte et de seuils d’informations dès que certains taux de microparticules PM seront dépassés comme cela se fait déjà avec l’ozone. Une circulaire est en préparation.

Dans certaines régions (Rhône-Alpes, Alsace, Nordpas-de-Calais) des arrêtés préfectoraux ont déjà été pris. Ils mettent en place des procédures d’information et d’alerte comme le demande l’Europe. Le 9 octobre 2007, la Commission de l’Environnement du Parlement européen a adopté à une large majorité, un rapport établi par Holger Krahmer sur la proposition de directive concernant la qualité de l’air ambiant. Les amendements votés sont les suivants : voir tableau cidessous. Il faut rappeler que la valeur guide de l’Organisation Mon-

diale de la Santé (OMS) pour les PM2,5 est de 10 µg/m3 en moyenne annuelle et de 20 µg/m3 pour les PM10. Une autre obligation est de proposer, deux ans après l’entrée en vigueur de la directive, des dispositions législatives contraignantes pour réduire les émissions atmosphériques des sources fixes et mobiles. Ces dispositions devront toucher les secteurs suivants : installations fixes (installations de combustion…), véhicules motorisés, bateaux, engins mobiles non routiers, appareils de chauffage domestique, agriculture. Xavier COLLIN

(en moyenne annuelle)

Amendements votés par la Commission de l’Environnement du PE

Position commune du Conseil (du 25/06/07)

PM2,5 (valeur cible)

20 µg/m3 à partir du 01/01/2010

25 µg/m3 à partir du 01/01/2010

PM2,5 (valeur limite de concentration, VLC)

20 µg/m3 à partir du 01/01/2015

25 µg/m3 à partir du 01/01/2015

PM10 (VLC)

33 µg/m3 à partir du 01/01/2010

40 µg/m3 (01/01/2010 + poss. de report de 3 ans)

(source : CITEPA – C’est dans l’Air N° 107 / novembre 2007)

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particules Emissions de particules fines du bois-énergie

Qui émet des particules ? Nous avons vu que l’exposition à des pollutions chro-

Graphique 1 : Répartition des émissions de PM10 (source : CITEPA)

niques de l’air dues à la présence de particules en quantité importante, présentait des risques sanitaires. Les questions qui se posent sont : Qui émet ces particules ? Quelle est la place du chauffage au bois dans ces émissions ?

L

es phénomènes de pollution sont difficiles à mesurer car ils se caractérisent par une grande diversité spatiale (du local à l’échelle planétaire) mais aussi temporelle. Ce sont essentiellement les pollutions locales et régionales (pollutions urbaines, routières…) qui présentent le plus de risques à court et moyen termes pour la santé de l’homme. Les émissions de polluants (comme les particules) mais aussi leurs caractéristiques et les paramètres météorologiques responsables de leur dispersion dans l’atmosphère, conditionnent la qualité de l‘air. En France, c’est le Centre Interprofessionnel technique d’études sur la pollution Atmosphérique (CITEPA) qui réalise les inventaires des émissions polluantes. Ils ont pour but de suivre les évolutions de la qualité de l’air au cours du temps et d’identifier les secteurs qui contribuent le plus à chaque type d’émissions polluantes. La diversité des sources est très importante, c’est pourquoi les activités génératrices d’émissions polluantes font l’objet d’un découpage correspondant aux principaux secteurs économiques traditionnels. Les émissions liées au chauffage dont le chauffage au bois, sont incluses dans la catégorie « Résidentiel/tertiaire ». L’inventaire des émissions de polluants

dans l’air en France entre 1990 et 2005 a été publié cette année par le CITEPA. Ce nouveau rapport montre que pour la plupart des substances (dont les particules), les émissions ont été fortement réduites au cours de cette période. Tous les chiffres de cette partie sont issus de cette étude. Le tableau 1 présente l’évolution des émissions de particules entre 1990 et 2005. Le niveau des émissions 2005 est le plus faible jamais atteint depuis le début des observations. En ce qui concerne les PM10, les émissions sont en baisse de 28% dans cette période. Comme on peut le voir dans le graphique 1, de nombreux secteurs sont émetteurs de ce polluant. Le « Résidentiel/tertiaire » tient la troisième position malgré une baisse de sa contribution de 6 points. Le CITEPA identifie notamment l’amélioration des technologies de combustion de la biomasse comme l’origine de cette baisse. Pour les PM2,5, les émissions sont en baisse de 33%. Les trois principaux émetteurs sont le Résidentiel/tertiaire (41%) l’industrieb manufacturière (26%) et l’agriculture/sylviculture (17%). « Au sein de ces secteurs, les principaux émetteurs sont la combustion (bois, charbon et fioul), l’exploitation des carrières, les chantiers et BTP ainsi que les labours. »

précise le CITEPA. Une nouvelle fois, on peut observer une diminution de la part due au Résidentiel/tertiaire avec comme explication l’amélioration des technologies de combustion de la biomasse. Enfin pour les PM1,0, les émissions sont en baisse de 42%. Les explications restent les mêmes. Le CITEPA précise que « Les émissions sont engendrées en grande partie par le résidentiel/tertiaire avec 65% des émissions de la France métropolitaine en 2005 à cause principalement de la combustion du bois et des autres combustibles tels que le charbon et le fioul. Le transport routier se situe en seconde position avec 17%, du fait essentiellement de la combustion du gazole ». Le même type d’inventaire est fait au niveau régional. En Ile de France ou Rhône-Alpes, les résultats obtenus sont différents de ceux nationaux, du

Graphique 4 : Répartition des émissions de particules en Ile-de-France

fait de l’échelle géographique.

La place du chauffage au bois dans ces émissions

Lors de l’analyse de la qualité de l’air, on mesure un mélange de substances dont il est difficile de donner l’origine, pour les particules il en est de même. C’est pourquoi la bibliographie traite des émissions en général, très peu de données existent sur la part de ces pollutions attribuables au bois énergie. Toutefois, on trouve des précisions pour la région RhôneAlpes dans l’étude Combustion du bois et qualité de l’air. Celle-ci précise l’influence du chauffage au bois dans les particules émises par le « Résidentiel/Tertiaire ». Pour l’année 2003, il apparaît que « Sur l’ensemble de la région RhôneAlpes, la part du chauffage au bois dans les émissions de PM10 liées à tous les modes de chauffage est supérieure à 90%. Cette part diminue dans les grandes agglomérations jusqu’à moins de 50 % pour la ville de Lyon compte tenu d’une moindre utilisation de ce type de combustible. ». D’autre part il apparaît que le chauffage individuel au bois est le responsable de la quasi-

totalité des émissions de particules et autre polluants émis par le bois-énergie, alors que le chauffage collectif ne produit qu’une part réduite de ces émissions. Grâce à une étude réalisée en 2005, l‘ADEME a quantifié la répartition des émissions du chauffage au bois dans le secteur domestique. Il apparaît que le principal émetteur est le parc ancien dont les rendements et les performances techniques sont très mauvais. En 2004, le Centre scientifique et technique du bâtiment a mené une étude sur un insert et un foyer fermé dans le but de tester l’influence de plusieurs paramètres. Les conclusions de cette dernière sont qu’il existe un nombre important de facteurs jouant sur les émissions de particules des appareils individuels de chauffage au bois et que « le peu de valeurs disponibles dans la bibliographie ne permet pas de caractériser la contribution de la combustion de bois à la pollution ». En ce qui concerne le secteur collectif, l’ADEME a fait réaliser par ATENA, une étude sur l’évaluation et l’analyse de l’impact sanitaire lié à l’implantation d’une chaufferie collective au bois. Cette étude montre que la plupart des chaufferies collectives respectent les normes en vigueur et que les émissions de polluants sont limitées si la technologie a été bien dimensionnée. Xavier COLLIN Plus d’informations : www.citepa.org/Publications/Inventair es.htm www.ademe.fr

Tableau 1 : Evolution

des émissions en France métropolitaine (1990-2005) - (Source : CITEPA)

Substance

Unité

1990

2005

Ecart 1990-2005 (%)

TSP

kt

1482

1214

-15

PM10

kt

701

508

-28

PM2,5

kt

489

329

-33

PM1,0

kt

350

204

-42

Graphique 5 : Répartition des émissions de PM10 en Rhône-Alpes par secteur d’activité en 2003 (source : Combustion du bois et qualité de l’air octobre 2007)

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Dossier Emissions de particules fines du bois-énergie

Appareils modernes ou anciens : des émissions différentes Suite à différentes interventions récentes dans la presse concernant la pollution atmosphérique liée au bois l’AGEDEN(1) souhaite apporter quelques précisions indispensables pour éviter un raccourci un peu rapide du type « le bois énergie pollue ». En effet, s’il est légitime, comme pour l’ensemble des énergies de se préoccuper des impacts environnementaux du bois-énergie, il faut d’une part éviter une généralisation, et rappeler que les émissions polluantes varient d’une manière très importante selon les types de matériels et de combustible. Il est important également de rappeler les vertus positives du bois-énergie dans la lutte contre le changement climatique, en valorisant une ressource locale. De plus il ne faut pas confondre l’impact sanitaire et l’effet positif de cette énergie sur le changement climatique. Des performances et des émissions polluantes extrêmement variables qui plaident en faveur des appareils de nouvelle génération Rappelons d’abord que le bois-énergie s’utilise sous différentes formes qui sont d’un coté le bois bûche, et de l’autre les granulés de bois et les plaquettes (aussi appelé bois déchiqueté), avec des appareils aux performances

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extrêmement différentes : - Les cheminées, cuisinières, poêles et chaudières à bûches (non automatiques), - Les chaudières automatiques (individuelles et collectives) et poêles à granulés. Personne ne nie le fait que les appareils anciens (ne respectant pas les normes types Flamme verte) ou mal dimensionnés posent des problèmes de pollution atmosphérique comme le montrent les études réalisées au Canada ou sur Méaudre (Isère)(3).

En effet, un appareil, mal dimensionné, avec un mauvais rendement et utilisant du bois pas toujours très sec émet des quantités importantes de polluants : goudron, acides, poussières, hydrocarbures aromatiques polycycliques (HAP) et CO. Pour les seuls HAP dus au bois qui représentent un peu plus de 33 % des émissions nationales, tant sujets à polémique, les neuf dixièmes sont imputables aux appareils d’ancienne génération. Il faut savoir que sur les quasi 6 millions de logements chauffés au bois, 27 % le sont par des cheminées ouvertes, 45 % par des inserts, 13 % par des poêles, 9 % par des cuisinières et seulement 6 % par des chaudières dont une infime partie en chaudières automatiques au bois déchiqueté ou granulé. Le secteur collectif, lui, n’utilisant que des systèmes de chaudières automatiques. Il ne faut pas oublier non plus qu’une part importante de la pollution due au bois, nous devrions parler plus précisément de la biomasse, serait à l’origine imputable au feu de broussaille (brûlage de déchets verts dans les jardins, écobuage, combustion non contrôlée)(4).

Poële à granulés Palazzetti

1. AGEDEN Energies renouvelables en Isère www.ageden.org 3. Traceur utilisé: Lévoglucosan. Ce traceur ne permet pas de comptabiliser les émissions dues au chauffage au bois automatique car c'est un « sucre » détruit à plus de 750° C. 4. Etude CARBOSOL (LGGE,CNRS Grenoble I)

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particules

Emissions des différents appareils de chauffage au bois Source ADEME/CITEPA 2006

Relativisons aussi un peu les choses en précisant que les HAP sont en grande partie imputables au trafic routier qui ne paraît pas remis en cause par la majorité d’entre nous ! Pour les émissions de poussières, elles aussi sujettes à polémique, il existe une différence importante entre des appareils anciens et des appareils de nouvelle génération. Il faut savoir que l’utilisation d’un insert moderne permet de réduire de 7 à 30 fois les émissions polluantes par rapport à un foyer ouvert et que les chaudières automatiques génèrent jusqu’à 80 fois moins de polluants comparées aux poêles et cuisinières d’ancienne génération. De plus il existe depuis peu un petit électrofiltre adapté aux appareils de petite puissance (poêles, inserts, chaudières individuelles, etc.) qui permet de réduire jusqu’à 90 % des particules émises. L’utilisation des chaudières automatiques ne doit donc pas être amalgamée avec le chauffage au bois bûche dans des appareils d’ancienne génération qui pourraient causer des problèmes de santé publique d’après les études publiées depuis quelques années. Précisons que la pollution engendrée par les poussières dues au bois-énergie représente moins de 7 % des émissions nationales (CITEPA 2003). Il faut également savoir que les HAP sont en réduction Type de chauffage

d’environ 20 % depuis 15 ans et les poussières (particules inférieures à 10 microns) de 18 %. Le problème auquel nous sommes aujourd’hui confrontés est le suivant : avec le coût élevé des énergies électriques et fossiles beaucoup d’entre nous ont ou auront recours à l’utilisation de chauffage d’appoint au bois bûche et par conséquent vont venir grossir la part du bois-énergie pour la production d’HAP ou poussières atmosphériques… L’utilisation d’appareils type « flamme verte » permet de réduire ces émissions seulement lorsqu’ils fonctionnent à plein régime. Lors des phases de ralenti (beaucoup plus nombreuses que dans les systèmes de chaudières automatiques) la proportion d’imbrûlés augmente avec des émissions plus importantes de polluants. Il est donc très important de ne pas surdimensionner un appareil à bois bûche pour éviter au maximum les phases de ralentis et réduire les émissions d’HAP. L’utilisation d’un ballon d’hydroaccumulation sur les appareils à bûches reliés au chauffage central devrait donc être systématique. Il est urgent de favoriser le renouvellement du parc ancien et ces chiffres plaident donc en faveur de l’utilisation de chaudières automatiques au bois ou mieux encore de réseaux de chaleur au bois collectif. Dans l’étude d’Atmo RhôneAlpes d’octobre 2007 « Com-

Énergie bois et changement climatique Selon l’ASCOPARG (Association pour le contrôle et la prévention de la qualité de l’air de la région grenobloise) dans l’article du Monde du 29 décembre 2007, « il serait dommage d’arrêter le développement de la filière énergie bois pour ne pas avoir su faire face aux problèmes des émissions dangereuses ». L’AGEDEN partage tout à fait ce point de vue. C’est pourquoi, dans le cadre de sa mission d’information sur l’énergie l’association sensibilise d’abord les futurs utilisateurs sur l’utilisation rationnelle de l’énergie. Ainsi les collectivités locales sont fortement incitées à développer des réseaux de chaleur au bois avec un dimensionnement au plus juste en fonction des projets. Outre le principe de précaution sur les effets sanitaires du bois-énergie, il ne faut pas oublier l’impact positif de cette énergie pour lutter contre le changement climatique. Le bilan carbone d’un réseau de chaleur au bois est nettement inférieur à un même réseau au gaz, au fioul ou du chauffage électrique individuel (cf tableau suivant). Nous pouvons réduire jusqu’à 60 fois les émissions de gaz à effet de serre entre l’utilisa-

Chaudière à granulés

tion du bois-énergie et l’utilisation du fioul. L’utilisation du bois-énergie permet donc d’avoir un impact très important sur le changement climatique puisqu’elle permet d’éviter un déstockage massif de carbone fossile dans notre atmosphère. Le CO2 émis par la combustion du bois est réabsorbé, sur un cycle court, par la photosynthèse dans le cadre d’une gestion équilibrée de la forêt, ce qui est le cas en France ou la forêt s’accroît. Il faut savoir que lors de sa croissance un arbre fixe environ une tonne de CO2 par m3 de bois produit. Le bois-énergie reste donc une solution attractive et opérationnelle pour lutter contre le dérèglement climatique, sans parler de la raréfaction des énergies fossiles qui conduit inévitablement à des conflits géopolitiques majeurs. Tous les pays subiront dans un proche avenir les consé-

quences du changement climatique, il est dès lors urgent de changer nos habitudes et de s’intéresser aux causes réelles de dysfonctionnement de nos sociétés, en s’attaquant concrètement et efficacement au problème de la réduction des consommations énergétiques. La démarche de sobriété énergétique associée à une meilleure efficacité de nos systèmes de chauffage et d’isolation nous permettra d’utiliser les énergies renouvelables comme le bois, entraînant un plus faible impact sur notre environnement sans risque de pénurie de la ressource dans le but d’un avenir énergétique durable. Pour l’AGEDEN Alain WEBER AGEDEN 34 avenue de l’Europe Bât. A 38100 GRENOBLE Tél. 04 76 23 53 50 infoenergie@ageden.org www.ageden.org

Kg de CO2 émis / Mwh utile

Réseau de chaleur au bois

De 8 à 24

Réseau de chaleur au gaz

242

Réseau de chaleur au fioul Chauffage individuel électrique

bustion de bois et qualité de l’air » il est clairement mentionné que pour le chauffage collectif au bois « la plupart des chaudières respectent les normes en vigueur et que les rejets atmosphériques sont limités quand la technologie est bien dimensionnée ». Des études de l’ADEME sont en cours pour évaluer exactement les émissions d’une chaufferie bois collective de moyenne puissance en comparaison de chaufferies gaz et fioul de puissance identique et pour connaître l’impact du chauffage au bois domestique.

490 105 à 180 Source Plan bois ADEME 2006

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Dossier Emissions de particules fines du bois-énergie

Comment réduire les émissions du bois-énergie ? Existe-t-il des solutions pour réduire les émissions de particules du bois énergie ? Bioénergie international encourage le développement de la biomasse comme source d’énergie dans le secteur domestique, collectif et industriel, à condition que cette démarche s’accompagne de l’utilisation de combustibles appropriés (qualités et quantités, ressource locale) et de techniques efficaces à hautes performances environnementales, afin de minimiser les impacts environnementaux et sanitaires. Il existe déjà de nombreuses solutions. La priorité est dans le remplacement des appareils anciens, peu efficaces et polluants.

C

omme le présente l’ADEME, il est indispensable de réduire de manière globale et progressive les émissions atmosphériques de la filière biomasse énergie, afin de préserver ses atouts indéniables en termes d’émission de gaz à effet de serre. Deux possibilités existent pour réduire ces émissions polluantes. La première est préventive et consiste à travailler les paramètres d’émissions lors de la combustion pour les optimiser afin de réduire la quantité de particules produite. La seconde est curative et passe par l’installation de systèmes de filtration qui empêchent ces particules de se répandre dans l’atmosphère. Les paramètres influençant les émissions sont les mêmes que ce soit pour le secteur domestique, collectif ou industriel. Ils dépendent du combustible, de l’appareil de combustion et des conditions de combustions. Ils ont été identifiés dans de nombreux travaux dont la thèse de Rabot-Querci en 2006. Cette étude identifie les principaux facteurs comme étant : - Les caractéristiques du com-

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bustible (taux d’humidité, granulométrie, taux de cendre…). - Les caractéristiques techniques des appareils de combustion (plus le rendement est important moins il pollue) : nature du foyer (distribution air, technologie de combustion…) et qualité de fonctionnement (charge de bois, temps de séjour, gestion de l’air…). - Les paramètres liés à l’installation. Pour réduire les émissions, il faut « avoir une oxydation la plus complète possible à l’intérieur de la chambre de combustion, une température suffisante ainsi qu’un bon mélange ». Pour les solutions préventives, les recommandations sont les mêmes pour les appareils de petite puissance (chauffage individuel) et de forte puissance (chauffage collectif). Ainsi l’étude ANTEA de l’ADEME met en évidence que la qualité du combustible (principalement l’humidité), la bonne exploitation des installations et leurs dimensionnements (bien adaptés) sont prépondérants. « Une chaudière surdimensionnée fonctionne à faible charge avec des températures de com-

bustion plus faibles et des émissions polluantes plus élevées. » Suite à des études, l’Agence Fédérale de l’Environnement en Allemagne a publié en 2007 un guide à l’attention des utilisateurs du chauffage au bois. Les principales recommandations étaient : - Choisir un bon combustible (adapté et de bonne qualité), - S’assurer que le fonctionnement des appareils de chauffage est optimal, Faire régulièrement l’entretien de son installation, - Remplacer les anciens appareils (à faible rendement).

Solution pour le chauffage individuel Il y a encore quelques années aucune solution de filtration n’était proposée aux particuliers. Face aux alertes aux particules fines et aux pollutions causées par des appareils individuels peu performants, Rüegg a mis au point une solution : le filtre à particules Zumik®on. Adaptable sur la plupart des appareils de chauffage au bois, du poêle à la chaufferie en passant par la cheminée,

Zumik®on fonctionne sur un principe électrostatique : lors de leur passage dans le conduit de fumées, les particules fines sont attirées par la paroi intérieure et s’y fixent en attendant le prochain ramonage. Grâce à un entretien quasi nul, Zumik®on ne change rien à l’utilisation de la cheminée mais limite l’impact sur l’environnement avec une réduction de 60 % à 90 % de particules fines émises. Zumik®on a été mis au point par Rüegg, fabricant suisse de foyers pour cheminées, et l’EMPA, un institut suisse de recherche sur les technologies durables. Leurs efforts viennent d’être récompensés

par une reconnaissance officielle, suite à l’Ordonnance sur la protection de l’air (OPair) qui institue de nouveaux minima pour les particules fines en Suisse : Zumik®on est à ce jour le seul dispositif homologué par les autorités suisses pour la réduction des PM10 dans la catégorie des systèmes de chauffage au bois domestiques. Zumik®on est disponible en France, via la filiale Rüegg France de Wissembourg, en Alsace, et ses distributeurs, le Club des Créateurs de Cheminées Rüegg. Pour Henry Spack, directeur Rüegg France, Zumik®on est une chance pour le bois-énergie :

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particules électrofiltres (EF) et filtres à manche (FAM) permettent d’atteindre des valeurs limites d’émissions de poussières de 100 mg/Nm3 que ne peut garantir un multicyclone. L’utilisation de ces technologies dans des chaufferies bois de puissances inférieures à 4 MW permet d’abaisser les émissions à 50mg/Nm3 voir 10 mg/Nm3 (ADEME/TRIVALOR 2007).

" Les vertus écologiques du bois ne sont plus à démontrer : renouvelable, local, neutre en émission de gaz à effet de serre. Et si l’on se débarrasse du problème des particules fines, cette énergie devient parfaite". Le filtre à particules est adapté aux foyers à bois et poêles jusqu'à 50 kW : le filtrage de 90 % a été atteint avec un poêle à granulés Rüegg. Tout professionnel compétent (chauffagiste ou cheministe), peut l’installer. Zumik®on est constitué de trois composants principaux (voir schéma page 26) : 1. le filtre avec électrode et capteur thermique : cette unité compacte est montée sur le conduit de cheminée, l’électrode étant introduite dans une ouverture au centre du conduit de fumée. 2. la conduite d’air : elle permet de refroidir les câbles et, dans certaines applications (cheminée et poêles), de maintenir le filtre dans un bon état de propreté. 3. L’unité de régulation : selon la température de la sonde, met en marche ou stoppe le filtre ; elle fournit à l’électrode la tension optimale.

Equipée de cette nouvelle technologie, une chaudière à granulés a vu ses émissions de particules passer de 19.5 à 2,7 mg/m3 ! Consommant à peine 12 W, le fonctionnement est économique. Le coût conseillé est de 1 200 euros HT et l’appareil bénéficie du crédit d’impôt lorsqu’il est vendu avec une installation neuve. « Si ce filtre peut réduire de 73% en moyenne la pollution par les PM10, l’État français ne devrait-il pas étendre les équipements pouvant bénéficier du crédit d’impôt à ce type de filtre ? » (J. HDC)

Solution pour le chauffage collectif et les industriels Il existe des solutions de traitement des fumées éprouvées pour les chaufferies de forte puissance. Le multicyclone est largement utilisé avec les chaudières de puissance thermique inférieur à 4 MW et permet de respecter le seuil de 150 mg/Nm3 de particules. Pour les chaudières de puissance supérieure à 4 MW, les

Les principes de fonctionnement de ces technologies sont différents. Pour les multicyclones, les fumées chargées de poussières subissent un mouvement de rotation en pénétrant dans une batterie de tubes à base conique (cyclones). Ce phénomène crée une force centrifuge qui s’exerce sur les particules qui sont projetées sur les parois et tombent à la base des cyclones dans des cendriers. Ce sont des appareils simples et fiables. Les filtres à manche sont constitués de plusieurs cellules de filtration constituées chacune de rangées de manches filtrants en feutre ou en tissu. Les particules s’accumulent en gâteau sur ces filtres. Ils sont nettoyés automatiquement par air comprimé et les poussières sont stockées dans des trémies sous les filtres. Leur avantage est que le rendement de filtration ne change pas avec la quantité de poussières dans les gaz. Dans le cas des électrofiltres, les fumées circulent entre des plaques métalliques verticales de grandes dimensions. Une différence de potentiel est générée entre ces électrodes réceptives par un générateur électrique. Les particules (chargées par des ions) sont attirées par ces plaques. Un système de nettoyage automatique (par marteaux) fait tomber les poussières accumulées sur les électrodes dans des trémies. Ils présentent l’avantage de garder de bonnes performances pour les particules de petites tailles (rendement de 95% pour les PM1,0). L’ADEME a commandé une étude sur « l’évaluation technique, environnementale et

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Dossier particules économique des techniques disponibles de dépoussiérage pour les chaufferies industrielles et collectives de puissance thermique inférieure à 4 MW » à TRIVALOR. Cette étude dresse un bilan des avantages et inconvénients de ces systèmes (tableau 1). Les conclusions de cette étude sont : « Si la mise en place de l’un ou l’autre des systèmes est techniquement faisable jusqu’à des puissances utiles d’environ 500 kW et permet d’aller bien audelà des exigences réglementaires quand elles existent, le choix d’y recourir (ou non) résulte nécessairement d’un compromis entre les performances environnementales et les coûts. Cette étude montre d’une part que pour les chaudières de puissance utile comprise entre 1,2 et 3,2 MW, le surcoût d’investissement d’un filtre à manches ou d’un

électrofiltre est évalué entre 20 et 30% du coût de référence ADEME d’une chaudière bois, pour un bénéfice environnemental réel. A l’inverse, pour les chaudières de puissance utile inférieure à 1,2 MW, ce surcoût peut atteindre jusqu’à 65% du coût de référence ADEME de chaudières bois, au regard d’un gain environnemental plus limité. D’autre part, le filtre à manches, moins encombrant que l’électrofiltre, peut atteindre de meilleurs niveaux de performance, ainsi qu’un montant d’investissement moins élevé pour un même niveau d’émission de poussières, mais présente un risque incendie sensiblement élevé contrairement à l’électrofiltre. Pour les chaudières de puissance inférieure à 1,2 MW, l’évaluation environnementale et économique avantage

Tableau 1. Avantages

et inconvénients des filtres à manches et électrofiltres (source : ADEME/TRIVALOR, 2007)

Filtre à manches

Electrofiltre

- Performance garantie plus élevée (10 mg/Nm3) - Seuil de rejet garanti quel que soit le combustible biomasse - Seuil de rejet constant en sortie - Anticipation possible de contraintes réglementaires plus fortes en termes de seuil de rejet - Coûts d’investissement moins élevés à débit d’air identique et seuil de rejets identiques - Le coût d’investissement dépend du nombre de manches, donc plus adaptable en fonction de la puissance de la chaudière.

- Changement des manches peut nécessiter jusqu’à 2 jours d’intervention, nécessite personnel qualifié - Nécessite de la place pour le changement des manches - Risque incendie, nécessité d’un système de détection et d’extinction incendie - Pertes de charges plus importantes - Sensible aux polluants acides (surtout problématique pour le charbon) - Nuisances acoustiques - Coût d’exploitation plus élevé (durée de vie de manches d’environ 3 ans)

- Risque incendie beaucoup plus faible - Seuil de rejet pouvant descendre jusqu’à 30 mg/Nm3 - Pertes de charges moins importantes, donc consommations électriques associées moins élevées) - Coût d’exploitation inférieur

- Encombrement : nécessite vitesse d’écoulement des gaz plus faible, donc volume plus élevé - Induit coût génie civil plus élevé, lorsque le filtre est placé à l’intérieur - Coût d’investissement minimal incompressible quelle que soit la puissance de la chaudière (coût identique pour une chaudière de 500 kW ou 1 MW). - Nécessite habilitation électrique pour entretien - Nuisances acoustiques

le filtre à manches par rapport à l’électrofiltre. »

Conclusion Il est largement admis que le bois-énergie contribue à la pollution atmosphérique, cependant ce dossier met en évidence les nombreuses incertitudes qui demeurent sur l’étendue de sa contribution. Il est clair qu’il est indispensable de réduire les émissions atmosphériques de la filière biomasse énergie, afin de préserver ses atouts environnementaux et permettre à cette filière de se développer durablement.

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Inconvénients

Système de Avantages dépoussiérage

Les origines des particules responsables de la pollution de l'air doivent être identifiées. Un travail de fond doit être entrepris pour permettre à la fois de réduire les émissions sur le long terme mais aussi de pouvoir agir efficacement en cas de dépassements de « seuils d'alerte ». Les experts (des bioénergies et de la qualité de l’air) s’accordent sur le fait qu’il faut développer plusieurs axes d’amélioration simultanément que sont : 1. le renforcement des connaissances sur les émissions atmosphériques, 2. le remplacement du parc d’appareils de chauffages au

bois individuels anciens à faible rendement, 3. l’information des particuliers sur l’importance d’une bonne combustion et de la provenance du bois utilisé dans les foyers domestiques pour réduire les émissions, 4. la sensibilisation des professionnels à l’importance du dimensionnement des installations, 5. l’amélioration et l’utilisation des systèmes de filtrations des émissions, 6. l’encadrement le développement de la biomasse énergie avec des outils financiers et réglementaires. Xavier COLLIN

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Programme européen Initiatives régionales en faveur de la bioénergie pour renforcer le marché du chauffage à la biomasse en Europe

L’état des énergies renouvelables en Europe

L Le développement durable des bioénergies ne se fera pas sans une forte implication des acteurs locaux et régionaux. C’est pour cela que le projet REGBIE+ vise à soutenir et renforcer ces acteurs pour renforcer le marché des systèmes de chauffage utilisant de la bioVisite de site lors des formations

masse. Objectifs Chacun des 14 partenaires des 12 pays concernés met en place au niveau de sa région des activités : - de promotion et développement de l’usage et du marché du chauffage à la biomasse pour les particuliers et les collectivités ; - d’élaboration de plans d’action pour un développement régional des bioénergies ; - de levée des contraintes techniques et des barrières du marché afin de stimuler le développement des régions participantes ; - de sensibilisation des acteurs sur les opportunités de l’utilisation de la biomasse dans le but de supporter les objectifs du plan biomasse de l’Union Européenne.

Actions de l’ITEBE L’ITEBE a planifié ses activités en fonction de ses compétences spécifiques. Ainsi, 4 grandes actions sont prévues d’ici juin 2009 : 1. La conception et la publication de brochures d’informations techniques et pratiques sur : - Le chauffage aux granulés dans les maisons individuelles, les bâtiments communs, les

immeubles… - Les opportunités de chauffage aux granulés pour les personnes qui ont des projets de rénovation de systèmes de chauffage, - Les systèmes de chauffage combinés solaire/granulés de bois [chauffage au sol par le solaire et poêle à granulés ; chaudières à granulés et production d’eau chaude], - L’approvisionnement en granulés : où trouver des granulés en France et en Europe. 2. L’organisation de formations professionnelles pour les détenteurs de la ressource (agriculteurs, forestiers, scieurs…), pour les installateurs d’équipement de production d’énergie et pour les bureaux d’études. Trois types de formations sont proposés : - les formations pour savoir pour connaître, conseiller et décider, - Les formations pour prescrire pour diagnostiquer, étudier et concevoir, - Les formations pour réaliser pour maîtriser et mettre en œuvre. 3. La recherche et publication de résultats techniques et économiques de sites exemplaires de production de bioénergie en Europe. Une compilation de fiches techniques des pays participants rassemble les

meilleurs exemples de financement et de gestion technique de chaufferies biomasses. 4. L’organisation d’un forum dédié aux granulés biocombustibles [GRANUPRO] ; d’une journée européenne sur les granulés biocombustibles [entre le 28 septembre et le 12 octobre 2008 - journée portes ouvertes] et l’organisation d’une compétition thématique pour les écoles afin de sensibiliser les élèves.

de la Commission européenne pour les projets non-techniques dans le domaine des énergies nouvelles et renouvelables. Lamine BADJI chef de projets http://www.regbieplus.eu/

Partenariat Le projet REGBIE est supporté par la Commission européenne dans le cadre du programme européen «Energie Intelligente - Europe» et plus spécifiquement sa composante ALTENER. Le programme ALTENER est un programme de soutien

Liste des partenaires Projet REGBIE+ Chef de projet Partenaires du projet

Juin 2007 – juin 2009 Target GmbH - Allemagne University Gôttingen - Allemagne O.Ô. Energiesparverband - Autriche Fundacion Asturiana de la Energia - Espagne Institut Technique Européen du Bois-Energie - France South-East Regional Authority - Irlande Öikoinstitut Südtirol - Italie Lituanian Energy Institute - Lituanie Baltycka Agencja Poszanowania Energii S.A. - Pologne Energy Centre Ceske Budejovice - Rép. Tchèque Renewable Energy Heat and Power - Royaume-Uni Biomasa, Zdruzenie pravnickych osob - Slovaquie Energy Agency for Southeast Sweden et GDE-Net - Suède

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e bilan EurObserv’ER sur l’état des énergies renouvelables en Europe, pour l’année 2007, est paru. Comme chaque année, chaque filière énergie renouvelable est étudiée : état des lieux et perspectives, indices de progression de la filière par pays, puissances cumulées... Ce 7e bilan permet également de faire le point sur les objectifs que l’Union européenne s’est fixée pour 2010 : - concernant la part des énergies renouvelables dans la consommation d’énergie primaire, l’objectif à atteindre est de 12%. Or, fin 2006, cette part est estimée à 6,92%. Bien qu’elle soit en évolution constante, il semble clair que cette progression ne sera pas suffisante pour atteindre les 12% en quatre ans, - un autre objectif est d’atteindre 21% d’électricité renouvelable dans la consommation brute d’électricité. Fin 2006, ce chiffre est de 14,65% : il reste donc du chemin à parcourir pour atteindre l’objectif mais "il est techniquement possible de faire significativement progresser sa part d’électricité renouvelable en mettant en place une politique volontariste", à l’instar de l’Allemagne qui, à elle seule, représente 45% de l’augmentation de la production d’électricité renouvelable de l’Union européenne entre 2005 et 2006 !

Pour télécharger le 7e bilan EurObserv’ER : www.energies-renouvelables.org (sources : CLER)

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Afrique Appel à propositions 2008

Q

uarante-cinq millions d’euros sont prévus pour le nouvel appel à propositions 2008 du programme Energie Intelligente pour l’Europe (EIE). Ce montant servira à financer des projets de promotion de l’efficacité énergétique et des énergies renouvelables et pour aider à la création d’agences locales et régionales de l’énergie. Les priorités 2008 sont : Save : buildings énergétiquement efficaces; excellence énergétique industrielle. Altener : électricité renouvelable ; chaleur et froid à partir de renouvelables ; applications domestiques et à petite échelle ; bio-carburants. Steer : transports énergétiquement efficaces ; véhicules propres et carburants alternatifs pour moteurs ; développement des compétences en matière de transport des agences locales et régionales. Leadership local : création d'agences locales et régionales de l'énergie ; réseaux européens pour l'action locale. Initiatives spécifiques : bio-business ; services énergétiques ; éducation à l'énergie intelligente ; normes de produits ; cogénération. La date limite de soumission des candidatures est fixée au 26 juin 2008. Les pays éligibles sont les 27 pays membres de l'Union Européenne, la Norvège, l'Islande, le Litchtenstein et la Croatie Rappelons que depuis 2007, la Commission européenne a porté le montant de la subvention accordée à 75% des coûts éligibles (50% auparavant).

Agrocarburants

Quelle est la situation en Afrique de l’Ouest ? Le développement des agrocarburants intéresse la

plupart

des

pays

ouest-africains. La majorité de ces pays ont élaboré ou sont en train d’élaborer des politiques et des stratégies nationales en matière d’agrocarburants. Un partenariat secteur publicsecteur privé commence à se développer dans plusieurs pays, et l’implication d’organismes de coopération sous-régionale permet d’espérer un développement harmonieux d’un secteur qui présente des intérêts très importants pour le développement socio-économique et la protection de l’environnement dans ces pays. Au Burkina Faso, les sociétés DAGRIS et SN CITEC ont élaboré un projet de production du biodiesel à partir de l’huile de coton destiné à être incorporé au gasoil et/ou pour carburation dans les groupes électrogènes utilisés pour la production d’électricité. En Côte d’Ivoire c’est la société

En Afrique de l’Ouest, on plante également la canne à sucre pour la production d’éthanol

"21st Century Energy" qui compte investir environ 650 milliards Fcfa (1 million d’euros) sur une période de 5 ans pour

produire l’éthanol pour l’exportation sur le marché sous-régional et même international. Cela aboutira à une production de 3,5 milliards de litres d’agrocarburant par an, en utilisant la canne à sucre et le maïs. Au Niger, la société IBS Agro Industries a déjà initié l’expérimentation dans la région de Gaya, où elle aménage 4 000 ha pour la culture de pourghère

qui sera consommée dans une usine produisant 25 000 litres par jour d’agrocarburant. A la lumière de ce qui précède, il va de soi que la plupart de nos pays se préparent à adopter les agrocarburants comme source d’énergie alternative. La pertinence de ce choix n’est pas à démontrer si on s’en tient aux avantages potentiels de ces carburants. Toutefois, l’introduction de plantes alimentaires telles que le maïs, le manioc, le palmier à huile, etc. et l’affectation d’une bonne partie des terres fertiles aux cultures énergétiques pourraient entraver la sécurité alimentaire dans ces pays dont certains sont déjà confrontés au problème d’insuffisance alimentaire avec des produits alimentaires de plus en plus chers. Une réflexion profonde s’avère indispensable pour opérer des choix stratégiques qui garantissent la souveraineté alimentaire et le développement durable de nos pays. Il est important de cibler des cultures qui contribuent à protéger l’environnement et qui n’hypothèquent pas la souveraineté alimentaire dans ces pays dont certains sont caractérisés par une production alimentaire insuffisante. Basé sur un article de Christophe GANDONOU Groupe de recherche scientifique et technique sur les énergies renouvelables paru dans la revue grain http://www.grain.org/semences/

Palmiers à huile

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Afrique 9 fiches techniques pour les PME africaines utilisant la chaleur dans leur process

Transformer les ordures ménagères d’Abidjan en biogaz

ENEFIBIO P

Fumage de poisson au Cameroun

Dans le cadre du projet ENEFIBIO, L’ITEBE vient de réaliser 9 fiches techniques sur les problématiques biomasse énergie au Cameroun et au Sénégal. Les informations essentielles proviennent des résultats obtenus lors des enquêtes de terrain. Sur les 9 fiches, 6 ont été réalisées pour le Cameroun et 3 pour le Sénégal. Description des fiches techniques du Cameroun Les fiches thématiques retenues sont relatives aux scieries, à la menuiserie, au fumage du poisson, aux petites et aux grandes huileries de palme ainsi qu’à la torréfaction du café.

Séchage du bois dans les scieries camerounaises grâce à la valorisation des produits connexes Le Cameroun c’est 25 millions d’ha de forêt sur 3/4 du territoire, avec un rythme de défrichement de 200 000 ha/an et de régénération de 3 000 ha/an. L’exploitation forestière

dispose d’une capacité de transformation locale de 2,7 millions m3 de grumes, en première transformation (sciage, déroulage et tranchage), dans près de 200 unités dont près de 60 scieries modernes. 20 % de ces unités sont regroupées dans la région côtière de Douala et 10 % sont situées en dehors du réseau d’électricité. La sciure de bois, qui représente une production annuelle estimée à 400 000 m3, n’est pratiquement pas valorisée. Le marché de l’exportation représente 80 % des volumes sciés et devient de plus en plus demandeur en sciages séchés. Pour améliorer leur rentabilité, ces entreprises pourraient investir dans des systèmes de

séchage à la biomasse qui utilisent les résidus de production comme combustibles. La fiche contient des informations sur les opportunités d’exploitation des déchets, au niveau commercial et environnemental, et sur les procédés de valorisation de ces produits connexes pour le séchage du bois.

Valorisation des copeaux de bois et de la sciure pour le séchage du bois d’œuvre dans les menuiseries camerounaises Le marché de bois séché est en pleine expansion au Cameroun. La demande en meubles de qualité est en très forte augmentation. Les menuiseries sèchent généralement leurs bois avec des séchoirs électriques pour produire des meubles de bonne qualité qui commencent à être disponibles sur le marché mais à des coûts relativement élevés. Certains gros clients comme les pro-

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Co-financé par la Commission européenne dans le cadre du programme COOPENER, le projet ENEFIBIO vise à renforcer les efforts des pouvoirs publics pour trouver des solutions à ces freins non technologiques et à encourager l’utilisation efficace de la biomasse pour la production d’énergie dans les PME africaines.

grammes de constructions des écoles publiques et d’équipements de services publics exigent que le mobilier en bois soit fabriqué avec du bois sec. Compte tenu des coûts de séchage, les quantités séchées sont petites par rapport au volume total disponible pour le séchage. Cette fiche sensibilise les opérateurs économiques sur des solutions abordables qui peuvent être mises en œuvre pour sécher leurs bois grâce à la production de chaleur en utilisant un séchoir à biomasse.

Amélioration des procédés de production de l’huile de palme dans les petites unités de moins de 100 ha au Cameroun

rès de 9 milliards de FCFA vont être investis pour initier une nouvelle stratégie de collecte et de valorisation énergétique des ordures ménagères à Abidjan. Ce projet devrait être le premier du genre en Afrique subsaharienne. Il sera exécuté dans le strict respect des règles de Kyoto et pourra bénéficier de crédits carbones pour son financement. C’est ce qu’a annoncé la Société ivoirienne de traitement de déchets (Sitrad). Le directeur général, M. Kouadio Yao Léonard, a défini les trois axes d’intervention de sa société à savoir : la collecte, le traitement puis la valorisation énergétique des déchets. L’innovation dans ce triptyque, se situe au niveau de la valorisation : « Vu la typologie des ordures à Abidjan, le traitement sera orienté vers la production du biogaz », at-il fait savoir. Pour la stratégie de collecte, M. Kouadio Yao Léonard prévoit des opérations diurnes et nocturnes et entend proposer aux autorités un fonctionnement tournant des marchés, de manière à les rendre plus propres. La mise en place du dispositif va nécessiter un investissement de près de 9 milliards de francs, destinés pour 5,8 milliards à l’usine de traitement et pour 3,2 milliards aux moyens de collecte. En termes de création d’emplois, ce sont 210 postes au moins qui sont annoncés pour chaque unité de traitement. Lamine BADJI (Source : RIAED)

L’huile de palme qui est extraite

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Afrique Mécanismes et instrumentsde financement des changements climatiques

E

nda "Energie, Environnement, Développement" publie le bulletin "EnvironnementDeveloppement" n°16 : "Mécanismes et instruments de Financement des Changements climatiques : Focus sur le FEM / Fiche 1". Les changements climatiques constituent l’une des menaces environnementales majeures de ce début de 21e siècle pour tous les peuples et en particulier pour les pays les plus vulnérables. Pour faire face à ce danger dont les coûts sont colossaux, plusieurs instruments et mécanismes ont ainsi été mis en place pour canaliser les financements indispensables surtout aux pays en développement. Il s’agit en l’occurrence du Fonds pour l’Environnement Mondial (FEM) qui est le mécanisme financier de la Convention et les autres fonds et instruments qui lui sont rattachés. Ceux-ci sont le Fonds des Pays les Moins Avancés (Fonds PMA), le Fonds Spécial Changements Climatiques, le Mécanisme de Développement Propre (MDP), le Fonds d’Adaptation etc. Le FEM lui-même a aussi mis en place des programmes de financement des projets en fonction de la taille de ceuxci. Il dispose aussi de ses propres ressources (Trust Fund). Il existe également d’autres sources et mécanismes dans les pays développés à l’image du Fonds Français pour l’Environnement Mondial (FFEM). Par Florent BREUIL. Lamine BADJI Source : Médiaterre

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Noix de palme au Cameroun

des noix de palme est une huile alimentaire qui est très utilisée au Cameroun et dans la sousrégion. Dans la plupart de ces unités la cuisson des noix est assurée par des fours traditionnels à bois consommant de grandes quantités de biomasse. Les rendements de ces fours sont très faibles. Les unités de production d’huile de palme utilisent des groupes électrogènes qui occasionnent d’importantes charges d’exploitation pour l’achat du diesel. Pourtant, ces petites huileries produisent des résidus en grande quantité (rafles, fibres et coques) et, qui ne sont pas assez valorisés : une faible proportion est utilisée en complément du bois de feu pour la cuisson des noix dans des fûts, le reste est jeté aux abords de l’unité de transformation. Cette fiche sensibilise les exploitants de ces petites palmeraies sur les possibilités

d’investir dans des petits équipements de cuisson beaucoup plus performants qui utilisent les rafles, les fibres et les coques comme combustibles. Leurs dépenses énergétiques pourraient alors être réduites de façon considérable.

Economie d’énergie dans les procédés de production de l’huile de palme, dans les palmeraies de plus de 1 000 ha Cette fiche présente les opportunités de réduction des dépenses énergétiques dans les grandes unités de production d’huile de palme par la valorisation des fibres, coques et rafles pour la cuisson des noix. Actuellement, un plan de développement ambitieux dans ce secteur est mené par les entreprises agro-industrielles. Ce plan repose sur l’extension des plantations et sur les gains de productivité

qu’il est possible de réaliser aussi bien dans la production que dans la transformation avec notamment les nouvelles opportunités offertes dans la bioénergie. L’intérêt de cette fiche est de montrer aux grandes unités semi-industrielles, les possibilités d’amélioration des différentes étapes de traitement dans une unité de production de l’huile de palme. La fiche contient l’exemple d’une unité de production d’huile de palme semi-industrielle qui utilise des chaudières fonctionnant au fuel lourd pour la cuisson des noix de palme. Cette fiche décrit les possibilités d’amélioration par la valorisation notamment des résidus d’extraction et les opportunités commerciales envisageables.

Mise en place de fours améliorés pour le fumage de poissons : la condition pour obtenir un meilleur rendement Le Cameroun est un pôle producteur de poissons dans la sous-région. L’activité de fumage est exercée en majorité par des femmes, les hommes étant chargés de la pêche. A l’heure actuelle, les techniques utilisées pour le fumage sont encore rudimentaires. Les conséquences sont d’énormes pertes d’énergie et une charge considérable pour l’ap-provisionnement en combustibles (dépenses énergétiques élevées). De plus, les techniques traditionnelles de fumage génèrent

de la fumée qui est imprégnée dans le poisson fumé, ce qui rend souvent la qualité assez médiocre. Le fumage pratiqué actuellement utilise une quantité de bois qui pose le problème de déboisement perceptible déjà dans certaines zones (mangroves). La fiche présente les techniques d’amélioration des fours par l’utilisation de la brique de terre cuite ainsi que les conditions pour obtenir un bon rendement. Les avantages du four amélioré sont présentés en terme de durée du séchage et de quantité de combustibles bois utilisés.

Mise en place de fours à biomasse pour la torréfaction du café : la condition pour obtenir un meilleur rendement Le Cameroun produit près de 40 000 tonnes de café robusta. Une partie importante de ce café est torréfiée dans des unités de taille moyenne, installées au niveau des régions de fortes productions. Pour assurer leurs procédés de transformation, les torréfacteurs de café utilisent des quantités importantes d’électricité provenant du réseau national. Elles sont ainsi confrontées à des charges importantes pour l’approvisionnement en énergie qui réduit leur rentabilité financière. Pourtant des solutions utilisant la biomasse comme source de chaleur existent et sont reconnues. La fiche sensibilise les torréfacteurs sur les possibilités

Séchoir à bois dans une menuiserie camerounaise

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Afrique d’utiliser des fours à biomasse (résidus de bois, bois morts, etc.) qui permettent, avec des investissements pas trop chers, d’apporter à moindre coût la chaleur nécessaire à la torréfaction du café.

Description des fiches techniques du Sénégal Les fiches techniques du Sénégal concernent les activités de fumage du poisson dans les ports de pêche, la cuisson du pain dans les boulangeries traditionnelles et les possibilités de production d’électricité et de chaleur dans les rizeries industrielles.

Production d’électricité et de chaleur par cogénération à base de balles de riz dans les rizeries industrielles au Sénégal Le riz est la base de l’alimentation au Sénégal. La majeure partie des rizeries est située au nord du pays dans la vallée du fleuve Sénégal, dans les environs de Ross Béthio. Près de 180 000 tonnes de riz sont annuellement produites au Sénégal ce qui représente 1/5e de la consommation nationale. Ces rizeries industrielles traitent environ 60 000 tonnes de riz par an représentant environ 12 000 tonnes de balles de riz. La balle de riz n’est actuellement pas valorisée et son enlèvement reste très onéreux. Les nombreux délestages de la SENELEC (société nationale d’électricité) occasion-

nent en ce moment des pertes considérables pour les riziers. La cogénération par combustion de la balle, tout en apportant une source de chaleur, pourrait permettre d’augmenter le temps de fonctionnement des usines, limité jusqu’à présent à trois mois dans l’année. La fiche décrit les aspects techniques de la cogénération vapeur. Une illustration très simplifiée permet aux lecteurs de mieux comprendre les bases de la cogénération. Elle donne aussi les possibilités d’indépendance énergétique et de valorisation de la balle de riz dans les rizeries industrielles par la vente d’électricité à la société nationale d’électricité.

Mise en place de fours parpaings pour le fumage de poissons : la condition pour obtenir un meilleur rendement La transformation artisanale du poisson est une activité très développée au niveau des zones côtières, le long de la façade littorale, allant de Saint-Louis à Ziguinchor. Ce secteur emploie des milliers de personnes, dont beaucoup de femmes. Les techniques de fumage et de braisage ont connu des améliorations notoires avec l’introduction de fours modernes tels que le Chorkor ou le parpaing, qui ont permis d’augmenter le niveau de production et de limiter les risques sanitaires. La fiche technique présente

les opportunités de réduction des dépenses en bois de feu des fumeurs de poissons par l’amélioration de l’efficacité énergétique des fours c’està-dire l’utilisation des fours

Parpaing au lieu des fours Chorkor. La fiche calcule le temps de retour sur investissement pour un four Parpaing et donne des éléments de réponses aux porteurs de projets. Elle décrit aussi le fonctionnement du four.

Mise en place de fours à pain améliorés en milieu rural pour réduire les dépenses de consommation de bois Les boulangeries sont très répandues au Sénégal et, si en milieu urbain l’usage de bois est interdit par la législation, la consommation en bois des boulangeries rurales n’est pas négligeable.

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Une boulangerie traditionnelle consomme environ 1,5 tonne de bois par mois. Les fours à « Pain Tapallapa », construits pour la plupart par les boulangers eux-mêmes, ont des consommations importantes en raison de leur faible rendement. Des améliorations techniques sont à apporter afin de réduire la facture énergétique des artisans. La fiche technique présente et décrit deux modèles de fours améliorés développés. Lamine BADJI chef de projets ITEBE Plus d’informations sur www.enefibio.com

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Politique Réduction des émissions de CO2

M

ercredi 23 janvier 2008, la Commission européenne a rendu publiques les mesures permettant de respecter l’objectif pris par l’Union européenne pour réduire ses émissions de CO2. Dans le cadre des discussions sur le futur mécanisme qui prendra le relais du protocole de Kyoto, la Commission européenne s’est engagée à réduire de 20 % ses émissions de gaz à effet de serre par rapport à 1990, et cela d’ici à 2020. Il avait même été question de passer à 30 % de réduction dans le cadre d’un nouvel accord mondial mais cet objectif est pour l’instant abandonné. Concernant la répartition des réductions des émissions de GES par pays, la France s’est vue attribuer un objectif de diminution de 17 % : nous sommes loin de l’objectif de Facteur 4 défini par la loi française "POPE" (Loi de Programme fixant les orientations de la politique énergétique) du 13 juillet 2005 ! Concernant les énergies renouvelables, des objectifs de consommation ont été fixés à chaque pays. La France, comme presque tous les pays européens, avait multiplié les échanges avec la Commission pour tenter d’obtenir un objectif de consommation d’origine renouvelable le plus bas possible. Autant dire que, face aux pressions nationales, la Commission a eu du mal à répartir les objectifs à atteindre. Pour la France, l’objectif à atteindre est de 23 %, ce qui constitue un objectif très ambitieux préalablement réclamé par de nombreuses associations. Les Etats membres pourront choisir librement de répartir leurs efforts entre électricité, chaleur et biocarburants pour atteindre leur objectif. http://ec.europa.eu/energy/ climate_actions/index_en.htm (Source : CLER)

Workshop sur « Les propositions d’amendements de la nouvelle directive européenne sur les énergies renouvelables » organisé par l’AEBIOM La commission européenne a publié le 23 janvier 2008 une proposition de directive sur les énergies renouvelables. Celle-ci sera le principal instrument législatif pour atteindre les objectifs de 20% d’énergies renouvelables, de 20% de réduction des émissions de CO2, et de 20% d’efficacité énergétique d’ici 2020 dans l’Union Européenne. Afin d’anticiper les futures discussions sur cette Dr. Heinz Kopetz, président de l’AEBIOM, au cours de l’allocution d’ouverture de l’atelier

D

ans les mois à venir et d’ici 2009, le Parlement européen, la Commission européenne et le Conseil européen débattront de la proposition de nouvelle directive sur les énergies renouvelables. Pour garantir un bon résultat pour le secteur de la biomasse et des énergies renouvelables, il est important que les professionnels et les associations de ces secteurs exercent un lobbying envers les institutions européennes. C’est pourquoi l’AEBIOM a organisé une réunion de travail sur « Les propositions d’amendements de la nouvelle directive européenne sur les éner-

nouvelle directive, l’AEBIOM a organisé une concertation avec ses membres pour proposer des amendements venant des associations et professionnels du secteur de la biomasse et des énergies renouvelables. gies renouvelables ». Cet atelier a eu lieu le 28 février à Bruxelles au Parlement Européen et a réuni plus de 80 personnes. Il a offert aux associations et professionnels de ces filières, la possibilité d’exprimer leurs opinions et leurs propositions d’amendements de cette nouvelle directive, en présence de membres de la Commission européenne et du Parlement européen. Cette journée s’est finie par un vote pour une liste

L’atelier «Propositions d’amendements de la nouvelle directive SER"

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d’amendements développés et discutés au cours de l’atelier, le but étant d’identifier les points les plus pertinents pour l’ensemble des participants des différents pays représentés. Au cours de cet atelier 49 recommandations définissant de nouvelles actions ont été produites. Le vote a permis de spécifier les dix amendements les plus importants aux yeux des participants : 1. Un article supplémentaire devrait être ajouté dans la di-

rective en vigueur afin de favoriser dans les nouvelles infrastructures de tailles importantes, l’utilisation des énergies renouvelables pour la production de chaleur, de froid et la cogénération. En effet, la biomasse est renouvelable, mais les ressources sont limitées. C’est pourquoi elles devraient être utilisées aussi efficacement que possible. Les systèmes de chauffage collectif, (réseaux de chaleur) offrent cette efficience. Il faudrait les promouvoir plus largement en Europe. Ils créent un marché pour la production à grande échelle de chaleur renouvelable, et cela avec un rendement beaucoup plus élevé que les usines de cogénération produisant de l’électricité seule (pas de valorisation de la chaleur) par co-combustion de biomasses et de charbon. Les réseaux de chaleurs sont actuellement répandus dans les pays scandinaves et baltes, quelques pays d’Europe orientale et l’Autriche montrent également des développements intéressants. Il y a de la place pour une plus grande couverture du chauffage urbain par des réseaux de chaleur en Europe. La possibilité de remplacer le charbon par de la biomasse dans les installations de chauffage collectif doit être développée. 2. Des objectifs intermédiaires sur l’utilisation des énergies renouvelables devraient être obligatoires ; Pour atteindre l’objectif de 20% d’énergies renouvelables d’ici 2020, il est important de rendre obligatoire des objectifs intermédiaires. Sinon, il est à craindre que les pays ne se sentent pas suffisamment en-

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Politique

M. Jean-Marc Jossart au cours de son intervention présentant le point de vue de l’AEBIOM

gagés et que leurs efforts soient reportés en fin de période. De plus, aucun des mandats politiques au niveau régional, national ou européen n’est en vigueur pendant une période de plus de 6 ans. L’AEBIOM préconise donc de rendre obligatoire des objectifs intermédiaires et d’introduire des sanctions s’ils ne sont pas atteints. 3. La directive devrait contenir des instructions sur la façon de préparer les plans d’actions nationaux. Elles devraient être établies par la Commission et incluses dans une annexe de la directive. Cela permettrait de garantir que les plans d’action nationaux soient réalisés et qu’ils soient comparables. 4. Il convient de s’assurer que la négociation pour l’obtention de certificats verts (ou garanties d’origine renouvelable) ne mette pas en péril les systèmes nationaux de soutien, par la création d’un marché international de certificats sans restriction. Les États membres doivent garder le contrôle des sources d’énergies renouvelables ciblées.

5. Un seuil d’utilisation des énergies renouvelables pour la production de chaleur devrait être obligatoire lors du choix du type d’énergie utilisée pour de nouvelles installations industrielles et/ou de nouvelles zones d’habitations (article 12 paragraphe 3.). Cet instrument devrait faire partie de la nouvelle législation, afin de garantir qu’à l’avenir la préférence soit donnée aux énergies renouvelables dans les nouvelles constructions. 6. Un système de certification à l’échelle européenne (similaire à l’étiquetage en matière d’efficacité énergétique des appareils A, B, C. …) doit être créé et appliqué pour les chaudières et poêles. 7. La directive devrait également contenir des dispositions pour la mobilisation, la production et l’utilisation d’une plus grande quantité de biomasse et pas seulement des restrictions sur son utilisation (article 15). 8. Un article supplémentaire devrait être ajouté afin de faciliter pour les installations de production de biogaz, l’accès aux réseaux de gaz naturel et

le raccordement aux réseaux d’électricité. Jusqu’à présent, au niveau européen, le biogaz n’est pas considéré comme une technologie prometteuse pour la réalisation de l’objectif de 20% d’énergies renouvelables. Toutefois, le biogaz est une technologie efficace qui peut être utilisée pour tous les types d’énergies : la chaleur, l’électricité et même dans le secteur des transports. Néanmoins, le secteur du biogaz est peu développé en raison des difficultés auxquelles il est confronté. Un des obstacles est la difficulté voire l’impossibilité d’accès aux réseaux électriques et aux réseaux de gaz naturel existants. Afin de surmonter ces obstacles, la directive devrait com-

porter des dispositions qui permettraient l’accès des unités de méthanisation à ces réseaux. 9. En ce qui concerne les biocarburants, la proposition de directive ne contient pas d’objectifs intermédiaires. Or, il doit y avoir au moins un objectif intermédiaire pour s’assurer que les états membres assurent la réalisation des objectifs de 10% en 2020 ! Par conséquent, l’AEBIOM propose d’inclure un objectif intermédiaire pour des biocarburants dans la directive. 10. Le commerce (virtuel) de certificats, notamment les certificats concernant la chaleur renouvelable, risque de créer de l’insécurité pour les investisseurs et devrait être consi-

déré comme une toute dernière option. Ces résultats seront utilisés par l’AEBIOM dans ses activités de lobbying envers les institutions européennes. Ce lobbying a pour but de représenter les intérêts du secteur de la biomasse et des énergies renouvelables et d’aider la Commission européenne à offrir le cadre législatif nécessaire pour que la biomasse apporte une contribution maximale à la réalisation des objectifs des énergies renouvelables de l’Union européenne d’ici 2020. Xavier COLLIN Plus d’informations sur : http://www.aebiom.org

AEBIOM Fondée en 1990, l’association européenne de biomasse (AEBIOM) est un organisme international sans but lucratif dont l’objectif est de promouvoir la production et l’utilisation de la biomasse en Europe. L’AEBIOM rassemble 29 associations nationales de toute l’Europe. Chaque association nationale a ses propres membres, de ce fait, AEBIOM représente actuellement un réseau de plus de 4 000 entreprises, organisations et individus. Les activités de l’AEBIOM sont la création de réseaux entre ses membres, le lobbying auprès des Institutions Européennes, le management de projet européen, l’organisation d’événements d’information et de communication, la dissémination de l’information grâce à des outils tels que sa revue bimestrielle, la revue annuelle. AEBIOM est membre du conseil européen des énergies renouvelables (EREC), ses bureaux sont basés dans la maison des énergies renouvelables qui est la référence pour les questions relatives aux énergies renouvelables en Europe.

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Observatoire Agenda Salon européen du bois et de l’habitat durable Le salon rassemble chaque année plus de 300 exposants dans les domaines de la maison bois, de la construction passive, des éco-matériaux, des énergies renouvelables et du travail du bois. L’édition 2008 mettra particulièrement l’accent sur l’habitat durable, la construction bioclimatique et le concept de maison passive. A voir le samedi 5 avril à 14h, conférence "Bois-Energie et pollution, de quoi parle-t-on ?" Grenoble France, 03/06 avril 2008 www.salondubois.com Tél.04.76.23.53.50 Journée découverte du granulé de bois Au programme : Stand sur la nouvelle marque de qualité ITEBE, Visite libre du site de fabrication, Démonstration de camion avec pesée embarquée, Exposition de chaudières et de poêles, conférences (ITEBE, AGEDEN,…), stand d’information AGEDEN. Deshy Drome, Combe Roussin, 26530 Le Grand Serre, France, le 14 juin 2008 www.naturalenergie.com Tél. 04.76.36.45.93

Prix des granulés en France Les prix affichés correspondent à des prix publics TTC collectés auprès de distributeurs et producteurs sur l’ensemble du territoire français. Observations sur le premier trimestre 2008 Pour ce premier trimestre 2008 le resserrement des prix dans une fourchette très raisonnable se confirme - tant pour le

vrac ( 54 euros d’écart maximum) que pour le sac (77 euros d’écart maximum). Pour les tarifs en sacs la fourchette va de 218 à 295 euros par tonne et pour le vrac, on peut

D’avril à juin 2007, prix livré dans un rayon de 50 km. Puis prix départ revendeur.

Prix de la tonne en vrac, livraison de 5 tonnes par camion souffleur, dans un rayon de 100 km (diamètres 6 à 9 mm).

observer des tarifs allant de 185 à 239 euros par tonne livrée. La tendance des prix constatés est cependant à la hausse pour le vrac tandis que le granulé en sacs est à la baisse d’où la possibilité de trouver des granulés de bois en sacs au même prix que le vrac chez certains fournisseurs.

Salon easyFairs Building Innovations Grand- Ouest Solutions pour un bâtiment intelligent, performant et durable. Les salons easyFairs Building Innovations sont réalisés au cœur des régions, pour les décideurs du bâtiment qui souhaitent construire et rénover autrement dans une démarche de performance énergétique et de développement durable. Marseille 26 et 27 mai 2008, Nantes 25 & 26 juin 2008, Lyon 16 & 17 octobre 2008, France www.easyfairs.com Tél. 01 58 27 07 20 Suite p. 35

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Marché Agenda (suite) Technibois 2008 Technibois s’est bâti une solide réputation comme étant le salon dans l’Est du Canada où l’on retrouve la gamme la plus complète des équipements pour les secteurs sciage et transformation secondaire et tertiaire du monde du bois. Le Centre de foires de Québec à ExpoCité, 250, boul. Wilfrid-Hamel, Québec (Canada), 30 avril – 02 mai 2008 www.technibois.com Tél. (819) 344-2247 Energyx-Malmedy Première édition d’un salon organisé par la ville de Malmedy qui a l’exemple de plusieurs villes d’Europe a décidé de faire de cette cité un modèle et une vitrine des énergies renouvelables. Toutes les filières seront représentées : bois-énergie, biomasse, géothermie… Malmedy Expo, Hall des Foires, rue Frédéric Lang, 3 - 4960 Malmedy, Belgique, 18 – 21 avril 2008 www.energyx.be Tél. 081 73 63 03

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Energissima La 2e édition du Salon suisse des énergies renouvelables et des technologies nouvelles se tiendra à Fribourg, un point de rencontre idéal à la frontière de la Suisse romande et de la Suisse allemande. Ce salon Energissima, est la première plateforme suisse consacrée entièrement aux domaines recouvrant les énergies renouvelables et les nouvelles technologies, les économies d’énergies et l’efficacité énergétique. Le salon energissima s’adresse aussi bien aux professionnels (BusinessToBusiness) qu’à un large public. Forum Fribourg, Fribourg Suisse, 17 au 20 avril 2008 http://www.energissima.ch/ Tél++41 026 919 86 50 Fax ++41 026 919 86 59 info@energissima.ch

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