BLF_Multiplier les leaders_Martin Sanders_2011_ISSUU

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Martin Sanders Alain Stamp

Multiplier les leaders

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Le mentorat L'art de l'accompagnement

Avec la participation de / Raphaël Anzenberger, Gilles Lapierre, Saotra Rajobelina, David Rowley, Florent Varak, et d’autres… Préface de / Marc Philippe, président des ADD France-Nord



Multiplier les leaders



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Martin Sanders Alain Stamp

Multiplier les leaders

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Le mentorat L'art de l'accompagnement Avec la participation de / Raphaël Anzenberger, Gilles Lapierre, Saotra Rajobelina, David Rowley, Florent Varak, et d’autres… Préface de / Marc Philippe, président des ADD France-Nord

BLF Europe • Rue de Maubeuge 59164 Marpent • France

France Évangélisation

En collaboration avec France Évangélisation


Édition originale du texte de Martin Sanders publiée en langue anglaise sous le titre : The power of mentoring © 2004 Martin Sanders. Publié par WingSpread Publishers • 2020 State Road • Camp Hill • PA 17011 • USA Traduit et publié avec permission. Tous droits réservés. Multiplier les leaders • Martin Sanders/Alain Stamp © 2012 Éditions BLF • Rue de Maubeuge • 59164 Marpent • France Tous droits de traduction, de reproduction et d’adaptation réservés. Traduction : Sonia Artiguebert Couverture et mise en page : Éditions BLF • www.blfeurope.com Impression nº 92992 • IMEAF • 26160 La Bégude de Mazenc Les citations bibliques sont tirées de La Nouvelle Version Segond Révisée (Bible à la Colombe) © 1978 Société Biblique Française. Avec permission. 978-2-910246-74-7 978-2-36249-119-1 978-2-36249-121-4 978-2-36249-120-7

ISBN broché ISBN ePub ISBN Mobipocket ISBN PDF

Dépôt légal 1er trimestre 2012 Index Dewey (CDD) : 253.7 Mots-clés : 1. Travail pastoral. 2. Leadership. Mentorat.


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Dédicaces À Leighton Ford, mon ami, mon mentor, mon coach et plus encore. À Dianna. Ton incroyable hospitalité a créé dans notre maison un environnement idéal pour les centaines de personnes qui nous ont raconté leur histoire. Merci d’avoir résumé dix années d’écriture pour que ce livre devienne réalité. Sans toi, il n’aurait pas vu le jour. Martin Sanders

À Henri Ohanian, mon premier mentor. tère.

À Nicolas Kessely, mon mentor tout au long de mon minis-

À Leighton Ford qui m’a profondément encouragé par son exemple pour cette dernière étape de mon ministère. Alain Stamp


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Remerciements Aux nombreuses personnes auxquelles je suis profondément redevable d’avoir contribué à l’élaboration de ce livre. Aux mentors qui ont favorisé mon développement : mon père, Leighton Ford, Carl Sovine, Bobby Clinton, Royal Bailey, Paul Bubna. Vous avez tous joué un rôle majeur dans mon évolution. Aux églises que j’ai servies : Wesley Church à Waukegan (Illinois), Glen Cairn Church (Regina, Saskatchewan, Canada) et Our Redeemer (Elgin, Illinois). Aux groupes de formation de disciples et de mentorat, en particulier le groupe des Aigles : Doug Bender, Steve Harper, David King, Warren Reeve, Jonathan Schaeffer, Jeff Singfiel, Joel Smith, Mike Sohm. Vous êtes une équipe de dirigeants formidable. Au personnel administratif et à l’ensemble du personnel de la faculté de théologie Alliance Theological Seminary. Merci pour le congé sabbatique. À mes assistants de recherche et de rédaction : Sally Mondary, Shirley Hyun, Sam Park et Dean Groetzinger. Un merci spécial à Anita Hartzfeld Alvarez. Aux directeurs de Christian Publications Inc., Ken Paton et Doug Wicks. Martin Sanders

Merci à vous tous qui avez accepté de partager votre expérience de la relation de mentorat dans ce livre. Vous contribuez ainsi à faire avancer cette compréhension de la multiplication des leaders en francophonie. Pour la gloire de Dieu. Alain Stamp


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Préface de Leighton Ford Au cours des vingt dernières années, mon ministère a principalement consisté à identifier, conseiller et former la génération montante de dirigeants chrétiens dispersés dans le monde. Je me suis aperçu maintes fois qu’ils désiraient plus que tout bénéficier des conseils d’un responsable plus âgé. Mais trop souvent, les mentors ne sont pas assez nombreux pour répondre à ce besoin. Bon nombre de personnes m’ont demandé de leur recommander des livres sur le mentorat. Ils ont insisté pour que je leur cite des ouvrages valables et pratiques. Voilà pourquoi je suis heureux de vous présenter aujourd’hui le livre de Martin Sanders et Alain Stamp : Multiplier les leaders. Cela fait quelques années que j’encourage Martin à publier son enseignement. Je lui suis donc reconnaissant d’avoir répondu à ma demande avec ce livre. Son contenu, riche et de grande valeur, couvre de nombreux sujets. Sa compréhension des relations est profonde, ses suggestions utiles. Il révèle l’expérience et la sagesse de Martin en matière de mentorat. C’est aussi une œuvre pétrie de passion. J’espère qu’elle sera largement lue et encore plus largement mise en pratique. Les lecteurs doivent savoir que Martin Sanders, comme Alain Stamp, applique ce qu’il enseigne. Nous nous connaissons depuis plus de dix ans. À l’époque, il participait à ma formation de dirigeants, intitulée « Arrow [Flèche] ». Sur le moment, je me suis demandé pourquoi un professeur de faculté de théologie désirait se joindre à un programme d’enseignement destiné à de jeunes leaders alors qu’il était déjà un responsable de renom. J’ai supposé qu’il voulait faire des observations et glaner des idées pour les utiliser ensuite chez lui. Durant cette période, Martin s’est avéré être un enseignant tout à fait disposé à être enseigné ! Non seulement il a assisté à


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tous les cours mais il l’a fait de bonne grâce et avec humilité. Il n’a pas cherché à impressionner qui que ce soit par son expérience et ses diplômes. Il se contentait d’être un simple participant. J’ai remarqué comment Martin exerçait une attirance sur les jeunes responsables inscrits au programme et le soin qu’il leur manifestait. Il était vraiment un berger pour les bergers. Depuis lors, Martin et moi sommes devenus de très bons amis. J’ai suivi ses activités avec intérêt et joie. Il fait partie du groupe international de leaders que je rencontre chaque année. Je suis extrêmement encouragé de voir que son ministère prend de l’ampleur et s’approfondit. Ces hommes et femmes du monde entier l’ont chaleureusement adopté comme frère et responsable. Martin est également l’un des principaux professeurs de l’institut Sandy Ford. Celui-ci organise chaque année des séminaires destinés aux étudiants en théologie au potentiel exceptionnel. Ils bénéficient d’une bourse pour leurs études et se voient dispenser un enseignement sur le rôle du leader ainsi que sur l’évangélisation. Martin excelle devant son auditoire mais dans mes souvenirs les plus mémorables, je le vois assis des heures durant, à l’écoute de chacun des étudiants. Prodiguant pour eux des paroles pleines de sagesse et de vérité. Martin et Alain appartiennent tous deux à notre communauté internationale de mentors. Je recommande vivement leur excellent livre et je prie qu’en le lisant, de nombreuses personnes soient appelées à trouver un mentor et à devenir des mentors. Leighton Ford Président de Leighton Ford Ministries (Charlotte, Caroline du Nord, États-Unis).


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Préface de Marc Philippe Étant donné mon parcours pastoral et mes différentes responsabilités passées et présentes, ce livre consacré au mentorat a résonné en moi d’une manière toute particulière. Au fil de mes années de service, j’ai constaté à maintes reprises que les principales souffrances survenant dans les églises locales proviennent bien davantage de problèmes liés au caractère ou aux carences intérieures non réglées dans la vie des dirigeants que de problèmes théologiques. Il apparaît plus facile de travailler ses connaissances, ses capacités, ses techniques, ses méthodes que de se dévoiler et de toucher à l’être profond en s’attaquant aux racines du mal dans son caractère. Mais comme le dit Martin Sanders : « Il ne suffit pas d’adopter le bon comportement, ni d’emmagasiner les bonnes connaissances. Il faut que la puissance de Dieu soit à l’œuvre en nous ». Ce que nous sommes a beaucoup plus d’importance que ce que nous faisons. Dieu veut manifester sa puissance en nous, mais comme l’appelle Martin, « le côté obscur » de notre être limite cette puissance. Que de frustrations, d’espoirs déçus, de luttes vaines, de combats perdus d’avance ! Allons nous continuer à nous débattre seuls ? Dans les années soixante-dix, j’ai eu la grâce d’entrer dans une longue formation pastorale auprès d’un pasteur ancien, reconnu par tous pour ses enseignements bibliques de qualité, sa piété, sa sagesse mais aussi sa rigueur. Rigueur parfois difficile à accepter, mais très structurante, au final, pour le tout jeune homme que j’étais. Dieu a ainsi beaucoup travaillé dans ma vie, par ce que j’ai entendu et vu de lui. Il a donné des repères à ma vie chrétienne et à mon service tant théologiques que pratiques. Je ne pourrai jamais l’oublier. Mais le mentorat dépasse une simple formation théologique ou même pratique, aussi bonne soit-elle. C’est une relation fra-


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ternelle continue, vraie, sans complaisance mais pleine d’amour, de respect et de douceur. Il est essentiel pour aider, sensibiliser, faire réfléchir, encourager, et pour projeter la lumière sur ce côté obscur. C’est un chemin étroit mais tellement riche pour aborder les vraies questions sans faux-fuyants, et trouver de vraies réponses. Pour sortir de ses impasses. Ce livre aborde le côté très concret et pratique du mentorat afin qu’il ne reste pas une simple idée de plus, mais devienne un vrai levier qui déplace nos montagnes. Marc Philippe Président de la mission intérieure des ADD, France-Nord


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Introduction d'Alain Stamp Ce livre est particulier, un véritable OPNI 1 ! Il est écrit à quatre mains, voire même encore plus ! Il regroupe également plusieurs éléments assez différents. La première partie est la traduction de Power of mentoring [La puissance du mentorat], de Martin Sanders. La seconde, plus courte, est une compilation de réflexions, de témoignages de mentors, de protégés, reflets de plusieurs expériences de mentorat en francophonie. L’idée étant d’élargir l’excellent propos de Martin et de souligner que cette forme d’accompagnement n’est pas une exclusivité nord-américaine. Elle est une voie biblique et contemporaine pour faciliter l’émergence d’une nouvelle génération de leaders, de serviteurs de Dieu confirmés et qualifiés. La francophonie en a un urgent besoin. Cette nouvelle génération est déjà là. Elle se lève, brûle de vivre pour Jésus. Elle n’est pas en conflit avec l’autorité ou l’Église. Au contraire, elle cherche à qui elle pourra être redevable. Elle aspire à être accompagnée par des aînés qui acceptent d’être son mentor. Il est possible que vous notiez au travers de votre lecture certaines redondances, certaines nuances, voire certaines différences entre les intervenants. Je n’ai pas cherché à les gommer ou à harmoniser leurs réponses. Parce que le mentorat est précisément une relation qui donne une grande liberté au mentor comme au protégé. Formater les définitions ou les illustrations aurait été à l’opposé de ce que peut être le mentorat : adapté et évolutif. Alain Stamp

Objet Publié Non Identifié !

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Introduction de Martin Sanders Je suis devenu pasteur en 1980, alors que je poursuivais mes études de troisième cycle à l’université. La philosophie que j’avais adoptée à l’époque était simple : « La formation de disciples est ce qui doit régir le fonctionnement de toute l’Église ! » Pour moi, c’était très clair : Jésus a commencé son ministère en appelant des disciples. Il les a formés. La dernière instruction qu’il leur a laissée était de faire plus de disciples. Eux-mêmes feraient davantage de disciples, et ce jusqu’aux extrémités de la terre. C’était limpide, simple, sans ambiguïté. Pourquoi chercher autre chose ? J’ai organisé des structures de formation de disciples destinées aux nouveaux croyants, aux groupes de maison, aux responsables en devenir et à ceux qui sont plus expérimentés. Le but était qu’ils encadrent de futurs dirigeants. Cela semblait élémentaire et évident. Des résultats sont vite apparus. D’autres églises ont fait appel à moi pour les aider. Je me souviens m’être dit alors : Pourquoi tout cela apparaît-il aussi novateur ou créatif pour les autres ? Au fil des ans, les mêmes outils et les mêmes bases ont permis à des centaines d’églises de développer un cadre pour la formation de leurs disciples. Aujourd’hui, vingt-quatre ans après le lancement de ces premières expériences, je m’étonne de la fraîcheur et du caractère « novateur » que ce matériel a conservés dans de nombreuses communautés. Un nombre impressionnant de jeunes responsables du monde entier recherche un mentor. Plus qu’un simple souhait, c’est un désir ardent. Une vraie nécessité à leur évolution. Beaucoup d’entre eux n’ont pas reçu, sur les plans personnel, affectif ou spirituel, les piliers essentiels à la formation du caractère. Il leur manque la confiance et le courage, qualités indispensables pour un meneur d’hommes. Lors de conférences organisées sur tous les continents, des centaines de jeunes leaders talentueux expriment


Introduction de Martin Sanders

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leur aspiration à avoir un mentor pour combler cette carence. Affirmer que le mentorat est une nécessité n’est donc pas exagéré ! La pensée de ce livre a émergé il y a treize ans, au cours de conversations avec Paul Bubna, ancien président de l’Alliance chrétienne et missionnaire. La maladie puis le décès prématuré de son épouse ont interrompu notre travail. Il y a huit ans, nous avons à nouveau relevé le défi, une nouvelle fois suspendu suite au décès brutal de Paul. Enfin achevé, Multiplier les leaders est destiné à répondre à quelques questions débattues entre Paul et moi-même lors de nos premiers échanges sur la nécessité du mentorat. Les données de ce livre sont le résultat d’un ministère de près d’un quart de siècle dans les églises et d’un travail auprès d’étudiants en théologie ou en troisième cycle d’université de dix pays. Il provient également de l’expérience acquise dans des séminaires, conférences et réseaux de mentorat d’une quarantaine de pays. Cet ouvrage répond à deux questions essentielles que l’on me pose régulièrement : • « Comment puis-je trouver un mentor ? », et • « J’ai été sollicité pour devenir le mentor de quelqu’un : comment dois-je m’y prendre ? » L’objectif de ce livre est de vous préparer en vous donnant des idées, de la motivation et de la confiance, de la philosophie et des compétences ainsi que des stratégies que vous pourrez appliquer dans votre parcours de mentorat. Nous partirons des bases de la formation de l’esprit et du caractère. Nous étudierons ensuite les structures susceptibles de guider la génération émergente de leaders. Il s’agit d’une progression à la fois naturelle et délibérée. La mission donnée par Jésus consiste à faire des disciples, eux-mêmes disposés et capables d’en faire d’autres. Je pense que le mentorat est la solution pour les églises désireuses de suivre les enseignements du maître. Il est vraiment temps de le comprendre une fois pour toutes ! Dans ce domaine, le besoin est incroyablement immense. En effet, quels que soient les pays, le nombre de mentors capables et déterminés est incroyablement faible. J’espère que ce livre pourra changer la situation. Martin Sanders


 


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Chapitre 1 /

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Comment est né mon intérêt pour le mentorat ? Formé comme Timothée Je ne suis pas né dans une famille chrétienne. Mes grandsparents paternels étaient de fervents croyants dévoués à leur Seigneur et aux autres. Enfant, j’ai beaucoup reçu de leur exemple. Je réalise aujourd’hui la valeur de leur héritage spirituel. Je me suis converti enfant dans un camp chrétien. Revenu au Seigneur à l’âge de quinze ans, j’étais convaincu d’avoir un appel de Dieu pour le servir un jour à plein-temps. J’ai toujours été naturellement engagé dans l’évangélisation : parmi les enfants pendant une dizaine d’années, avec la Fondation du Grain de Blé, en Suisse. Puis par le moyen de la musique. À 18 ans, j’entre dans le groupe musical « Vent d’Espoir », l’un des pionniers de la musique évangélique française de la fin des années soixante ! À l’époque, être d’avant-garde ce n’est pas encore être « rock’n’roll » mais « music-hall » ! C’est dans les concerts de Gilbert Bécaud qu’on casse les fauteuils de l’Olympia. Son leader, Henri Ohanian, a repéré l’évangéliste qui sommeille en moi. Il m’engage comme guitariste. Je commence à composer, puis à écrire des textes qui sont autant de minimessages d’évangélisation. Au début des années soixante-dix, le groupe musical est invité en Alsace, par un jeune missionnaire d’origine suisse, Nicolas


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Kessely 2. Il organise des soirées d’évangélisation dans des dancings réunissant plusieurs centaines de jeunes qui n’ont jamais entendu l’Évangile. Incroyable à l’époque ! Ces évangélisations auront pour résultat la création de l’église d’Alteckendorf. Je sympathise avec Nicolas et son équipe « Spécial Jeunes ». Par la suite, je profite de mes vacances pour les aider dans l’évangélisation de villages des Vosges ou de quartiers difficiles à Obernai. En 1974, notre groupe musical participe à « Punch 74 », effort d’évangélisation sur les plages du Languedoc-Roussillon, organisé par Jeunesse Pour Christ, Radio Évangile, la Ligue pour la Lecture de la Bible et d’autres associations encore. Chaque soir, le plus souvent en plein air, nous avons des centaines de vacanciers pour spectateurs. Et je suis frappé par cette foule qui est « comme des brebis qui n’ont pas de bergers » (Matthieu 9 : 36). Je réalise comme jamais la perdition de mes contemporains. Je suis convaincu que je dois être prêt à répondre à l’appel de Dieu et abandonner mon activité professionnelle. Je suis éducateur à l’Éducation surveillée, qui dépend du Ministère de la justice. J’abandonne mes cours de sciences de l’éducation à la faculté expérimentale de Vincennes pour consacrer ce temps à l’étude assidue de la Parole de Dieu. Je me prépare, je sais que Dieu m’a appelé quand j’avais quinze ans. Lors d’une visite en Alsace, Nicolas me lance ce qui me paraît d’abord être une blague : « Nous avons besoin d’un gars comme toi dans notre équipe ! » Nicolas est on ne peut plus sérieux. Son invitation télescope mon fardeau, ma conviction, mon attente. Quelques mois plus tard, le 1er janvier 1975, j’obtiens une disponibilité de deux ans de mon employeur. Je liquide mon appartement dans la banlieue parisienne. Et je rejoins « Spécial Jeunes » en Alsace. Je n’ai pas suivi de formation biblique (je vais traîner longtemps le sale petit complexe de l’autodidacte) mais je deviens le « Timothée » de Nicolas. C’est sous sa conduite que se fait ma formation. Il est et reste mon mentor jusqu’à aujourd’hui. J’ai tout appris de mon ministère sous la conduite de mon aîné. Un homme de Dieu remarquable, qui a eu la vision de s’investir 2

Nicolas Kessely est évangéliste, conférencier et fondateur de France Pour Christ, mission d’implantation d’églises dans le nord-est de la France. Site internet de la mission disponible sur < www.francepourchrist.fr >.


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dans ma vie. Comme dans celles de bien d’autres. Il a cru en moi, a pris du temps pour forger, développer une véritable relation de mentorat. Celle-ci sera vitale quand, quelques années plus tard, ma première épouse tombe gravement malade. 1978. Le diagnostic est sans équivoque : sclérose en plaques. Il sera possible de la soigner dix ans à la maison. Puis, elle sera, malheureusement pour elle, hospitalisée dans un service de long séjour, pendant encore dix très longues années. Le soutien et l’accompagnement de mon mentor m’ont été particulièrement précieux durant cette période. C’est lui qui m’a encouragé à trouver en Christ les ressources. Il m’a aidé à surmonter les crises. Il a tout écouté alors que je me débattais, en proie à des nombreuses luttes. Un exemple. Je n’arrive pas à faire face à certaines demandes de ma femme, en pleine crise, hospitalisée. Je ne supporte plus cette tension qui dure depuis des années. Ce jour-là, ma femme refuse de nous recevoir à l’hôpital, ma fille et moi. Je suis découragé. C’est dimanche après-midi, jour d’agape dans notre église. Je rejoins Nicolas qui est engagé à fond dans une partie de volley-ball. Je le hèle du bord du terrain. Il s’approche, essoufflé. Je lâche : « C’est fini, je quitte le ministère ! Je ne supporte plus cette tension. Je vais chercher un travail séculier qui me permette de faire face aux exigences financières afin de satisfaire les besoins d’une épouse malade ! » Nicolas me répond très calmement : « Si ! Tu peux ! » Et il retourne reprendre sa place dans la partie, me laissant interloqué, sans voix. Quelle sagesse ! En trois mots, il vient de remplir parfaitement son rôle de mentor, de me rappeler de qui je détiens mon appel, ma vocation. De Dieu, évidemment. C’est lui le patron, lui qui décide comment doit être engagée ma vie. Même si la pression est rude, Dieu reste souverain. Nicolas ne m’a pas fait de leçon de morale. Il n’a pas commenté mon attitude, ma colère. Il n’a pas cherché à influencer une quelconque décision de ma part. Il m’a renvoyé vers Dieu. Bien sûr, j’ai entendu la leçon, et je n’ai pas pu quitter le ministère. Dieu ne l’a pas permis. Mon épouse elle-même ne l’aurait pas voulu.


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C’est que je suis, en grande partie au moins, le résultat d’une relation de mentorat.

Amsterdam 2000 J’ai eu le privilège de participer à Amsterdam 2000, qui rassemble plus de dix mille évangélistes. Les Français sont peu nombreux. Nicolas Kessely observe un jeune et brillant évangéliste qui semble seul. Il m’invite : « Propose-lui de prendre un repas avec toi. Et vois si tu peux l’aider, l’encourager dans son ministère. Il a l’air seul ». Je suis le conseil de mon mentor. Emmanuel Maennlein est précisément « orphelin » de son mentor. Celui-ci vient de quitter la France pour les USA. Emmanuel a supplié : « Seigneur, accorde-moi quelqu’un qui puisse m’accompagner, s’il te plaît ! » Notre rencontre sera déterminante, pour l’un comme pour l’autre. Nous décidons de passer désormais toutes les huit semaines environ, une journée ensemble. Pour partager, échanger, prier, sans rien de plus, et pourtant… Je deviens à mon tour mentor, sans vraiment m’en rendre compte, sans trop réaliser ce qu’est vraiment le mentorat ou ce qu’il implique. Mais ne dit-on pas : « C’est en forgeant qu’on devient… » ? Des années après, je prendrai la pleine mesure de la dimension de ce rôle, de son importance. C’est en accompagnant Emmanuel et d’autres jeunes serviteurs de Dieu, que j’ai découvert l’importance d’un mentor au côté d’un serviteur de Dieu. Quel rôle merveilleux pour un aîné, quel privilège que celui d’accompagner un protégé ! Rôle que j’assume toujours aujourd’hui, et je vois l’importance considérable que revêt cette relation pour le plus jeune. Dans son développement spirituel comme dans le développement de son ministère.

2005 J’ai bientôt 60 ans. Je commence à prier pour la retraite : « Dieu que voudrais-tu que je fasse pour cette dernière ligne droite de mon ministère ? » J’ai sous les yeux l’exemple de mon mentor Nicolas qui a préparé et réussi sa succession. Il a réorienté, sous la conduite divine, son ministère vers d’autres centres d’intérêt.


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Il reste un homme de Dieu accompli, serviteur à pleine part. Un « retraité non pratiquant » ! Cela me fait envie. Je suis approché par l’association France Évangélisation qui recherche un nouveau président. Ma première réaction : « Ce n’est pas la “casquette” de président qui m’intéresse, mais vos évangélistes ! » J’ai à cœur de m’investir dans une relation qui aide des plus jeunes à faire mieux ce qu’ils font déjà bien tout seuls. Je suis poussé vers ces gars formidables, brûlants pour Dieu dont… Emmanuel ! J’en connais un autre, Daniel Coronès, évangéliste dans l’âme, original et plein de surprises. Je l’ai eu comme étudiant à l’institut biblique de Genève. Il m’a demandé, il y a quelques années, à la fin de ses études, de devenir son mentor. Je fais la connaissance de Raphaël Anzenberger 3, secrétaire général de France Évangélisation. Nous passons un après-midi mémorable dans un bar du vieux Strasbourg. Avant une non moins inoubliable soirée, durant laquelle nous proclamons en duo l’Évangile, dans le cadre du premier forum Veritas au GBU de Strasbourg. Raphaël, homme surdoué avec le cœur au bon endroit, qui bouillonne d’idées, m’expose ses projets. Il m’explique comment il a, durant ses études bibliques aux États-Unis, eu pour mentor Leighton Ford 4 et Ravi Zacharias 5. Ces relations ont été déterminantes pour sa vie, sa formation et son ministère. Du coup, il désire reproduire ce dont il a bénéficié, pour de jeunes Français. Sa vision est profonde, mature et construite. Il souhaite lancer le R2E, « Réseau des évangélistes étudiants 6 », et le « Réseau des associés » de France Évangélisation. Je suis au bord des larmes. Ce jeune frère a des idées si claires, si structurées sur des choses que j’ai expérimentées, pratiquées dans mon parcours Voir chapitre 16. Leighton Ford est le président de Leighton Ford Ministries (LFM), voir chapitre 15. 5 Apologète renommé, auteur de plusieurs livres, fondateur du ministère Ravi Zacharias International Ministries (RZIM) qui poursuit plusieurs objectifs dont l’évangélisation des sceptiques et l’apologétique pour répondre aux questions contemporaines. 6 Voir chapitre 16. 3

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personnel. Sans jamais les formaliser ni les pousser plus loin au point d’en concevoir un projet. Ses intentions trouvent un écho énorme en moi et font vibrer quelque chose de très profond. Je vais avoir du mal à trouver le sommeil ce soir-là. Je suis bouleversé, d’autant que Raphaël m’a demandé de le rejoindre, de l’accompagner, en acceptant la présidence de France Évangélisation. Et de devenir le mentor de la première promo du R2E ! Mentor ? Je ne suis pas encore certain de la définition à donner au concept du mentorat ni si je suis bien un mentor moimême !

2006 Premier week-end de la première promo du R2E en Touraine. Étrange expérience ! Je ne sais pas vraiment où je vais ou comment je vais développer ce nouveau ministère de mentor pour ces neufs gars dont je viens de faire la connaissance. Pourtant je me sens à l’aise, à ma place comme jamais ! C’est une curieuse impression. J’expose ce trouble si agréable à David Rowley 7, avec qui je partage la chambre ce weekend-là : « Ce que tu éprouves n’est pas étonnant, et parfaitement explicable, me répond-il. En termes de leadership cela s’appelle “la convergence”. Tu entres dans une étape de ton ministère dans laquelle tu peux rassembler tous tes acquis, toute ton expérience acquise au cours de tes années de service pour Dieu et les réinvestir dans un dernier ministère, celui de mentor, au profit de plus jeunes. » Quelle découverte et quelle expérience extraordinaire !

2007 Par l’intermédiaire de Raphaël, Anne Grizzle, directrice de Leigthon Ford Ministries (LFM) apprend que nous avons lancé le R2E. C’est l’enthousiasme : Raphaël et moi sommes conviés à nous joindre au lancement de la communauté internationale de mentors de LFM 8, pour cinq jours de retraite à Apple Hill en Caroline du Sud. Dans l’avion, je lis Power of mentoring de Martin 7

Voir chapitre 18. Voir annexe 3 « Valeurs de la communauté internationale de mentors de LFM ».

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Sanders, dictionnaire anglais-français à la main. Ce livre ouvre mon horizon et je commence à comprendre et à réaliser en quoi consiste le ministère de mentor. Durant cette retraite, je suis particulièrement encouragé par Leighton Ford. Il se consacre, dans les moments libres, à répondre à toutes mes questions sur sa pratique du mentorat. Il devient pour moi une référence, une illustration de ce qu’est un mentor. Son exemple aura une grande influence sur moi : normal, il est mentor ! Nous serons rejoints l’année suivante par David Rowley et Daniel Liberek (de Belgique), lors de la seconde rencontre. Durant ces retraites, une part importante du temps est consacrée à l’écoute de Dieu. Et le Seigneur va me parler, se révéler, comme rarement dans ma vie. Mes pairs, eux-mêmes mentors, m’encouragent et m’aident à discerner la volonté de Dieu pour ma propre vie sur cette question. Le message est très clair : « Consacre tes dernières années de ministère d’évangéliste au mentorat. Engage-toi dans la vie de jeunes, accompagne-les, sois un passeur. Ouvre le chemin pour la nouvelle génération. Participe également à la multiplication des mentors ! »

Multiplier les mentors Devenu président de France Évangélisation en 2008, je suis en contact étroit et régulier, au travers du R2E, avec ces jeunes brûlants pour le Seigneur. Tout comme au Forum des Évangélistes (FDE), auxquels les jeunes du R2E et leurs mentors participent obligatoirement. Le FDE, justement, mobilise de plus en plus de jeunes ! Je prends conscience qu’un phénomène incroyable se produit en France. L’émergence d’une nouvelle génération de jeunes leaders de très grande qualité. Je réalise aussi la difficulté pour les œuvres et appareils en place de saisir le phénomène. Rien de plus normal. Je comprends aussi que mon rôle de mentor est d’être un relais intergénérationnel. De faciliter, dans les sphères où j’assume des responsabilités, la reconnaissance et la compréhension de cette nouvelle génération qui explose un peu partout.


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Une des particularités de cette nouvelle génération est d’abord de choisir de vivre l’Évangile dans toute sa radicalité 9 et d’être engagée dans le partage de sa foi. Une autre caractéristique est qu’elle ne se positionne pas en marge des assemblées ou de l’autorité. Au contraire, elle est en grande recherche de conseils, de confirmation, de redevabilité 10. Plus encore, ces jeunes leaders émergents témoignent déjà de leur capacité à s’investir dans la vie de plus jeunes qu’eux, de devenir très vite des mentors. Cependant l’enjeu est là : la génération émergente trouverat-elle les hommes et les femmes mûrs et affermis, et pas seulement des retraités, prêts à s’investir dans leur vie pour devenir leurs mentors ?

Le défi L’enjeu est énorme et la balle de ce défi est dans notre camp, à nous les aînés. Pas dans celui de la nouvelle génération ! Elle attend juste un signe de notre part. Voilà pourquoi il est urgent de multiplier les mentors. J’entends beaucoup de responsables d’église dire qu’aujourd’hui les jeunes sont absents, qu’on ne peut plus compter sur eux. Ils ne voient pas que certains sont déjà en feu. Même si, localement, ils ne sont pas majoritaires, il est vital d’investir dans la vie de ceux qui brûlent. Leur montrer que nous sommes à leur disposition, pour partager notre vécu avec Christ, notre expérience du ministère. Leur ouvrir notre cœur avec honnêteté et en toute transparence. Ils n’attendent pas des discours sur le « comment faire ». Ils sont réservés sur le schéma traditionnel qui leur dit « Fais une école biblique et on verra après ! » Ils désirent être maintenant, dès aujourd’hui, « à fond pour Jésus » et attendent notre accompagnement. Ne vous inquiétez pas, cette nouvelle génération n’est pas contre la formation ou l’étude de la Parole de Dieu. Elle aime

Un de ces mouvements de jeunes, en Bretagne, s’est baptisé « On fire ». Avec un slogan explicite : « Du fond du cœur vers l’extérieur ! » Significatif, n’est-ce pas ? Voir chapitre 19, l’expérience de Saotra. 10 La redevabilité est la qualité par laquelle une personne (ou un groupe) rend volontairement compte de ses actes à une autre personne (ou à un autre groupe). 9


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la Bible et souvent la dévore. Elle lit des bouquins et cherche, cherche, comment vivre pleinement avec et pour Jésus. Vous qui avez une certaine expérience de la vie chrétienne, en lisant ce livre posez-vous une question : Dans la vie de quel jeune leader de mon entourage pourrais-je m’investir ? Vous assumez vos responsabilités dans l’œuvre de Dieu ? C’est bien. Aider d’autres à entrer à leur tour dans le ministère et à devenir des hommes de Dieu accomplis, c’est encore mieux ! Et je ne parle pas ici du plein-temps exclusivement ! Parce que ceux dans la vie desquels vous vous investirez reproduiront pour d’autres ce que vous aurez fait pour eux. À leur tour, ils s’investiront personnellement dans la vie d’autres. Le défi est clairement lancé. Le mentorat n’est ni une technique américaine ni un phénomène de mode. C’est une voie dans laquelle Dieu veut vous utiliser pour multiplier les leaders. À vous de relever le challenge ! Puisse ce livre vous y aider !

Le mentorat : petit lexique Qui était Mentor ? Le mentorat n’est pas né aux États-Unis. Ouf ! Dans L’Odyssée d’Homère, durant son fameux voyage, le héros confie à Mentor l’éducation de son fils Ulysse. Ce nom propre est devenu nom commun. Il s’emploie pour définir une personne servant de conseiller sage et expérimenté. Le mentor est celui qui prend soin (au sens de protection) d’une jeune personne en devenir.

Le mentorat Le mentorat constitue une relation d’apprentissage entre deux personnes : le mentor (généralement à la moitié de sa carrière) partage ses connaissances, son expertise, ses acquis et la sagesse de son expérience avec une personne moins expérimentée, le mentoré (généralement au début de sa carrière 11).

Voir le site Internet de RSE Challenge. Disponible sur < www.rsechallenge. org/2011/05/15/caracteristiques-du-mentorat > (consulté le 7 novembre 2011).

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Le mentorat est une forme d’accompagnement pédagogique pratiqué dans de nombreux domaines, du monde des affaires à la politique. Cette aide pédagogique a une réelle pertinence dans le ministère chrétien. En effet, dans le service pour Dieu, l’être et le caractère ont autant d’importance que les connaissances et le savoir-faire. On peut définir le mentorat comme un soutien personnel, volontaire et gratuit, à caractère confidentiel, apporté par un mentor. Ce soutien répond aux besoins particuliers d’une personne (le mentoré ou protégé) en fonction d’objectifs liés à son développement spirituel et à celui de son ministère. Les bases d’une bonne relation mentorale sont la confiance, l’honnêteté, le respect de la confidentialité et de l’éthique chrétienne.

Le mentor Le mentor est une personne d’expérience qui fournit volontairement une aide à une personne moins expérimentée, à titre de guide, de conseiller, de modèle. Et qui partage avec celle-ci son vécu, son expertise et sa vision. Le mentor sera un homme ou une femme de Dieu expérimenté et compétent, disponible pour s’investir dans la vie d’un(e) plus jeune, afin de faciliter une évolution positive dans la vie et le ministère de son protégé. Il n’est pas nécessaire que le mentor soit âgé. Des jeunes peuvent mettre en place une relation de mentorat pour des plus jeunes qu’eux. Ainsi, le rôle du mentor englobe les notions de passeur, de guide, de modèle, et, dans une certaine mesure, de « directeur de conscience ». « Il intervient principalement dans le développement des personnes et la transformation des êtres, tout au long de leur vie d’adulte 12 ».

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Renée Houde, citée sur le site Internet de Success. Disponible sur < http://www. success.tm.fr/coaching, lementorat, formation, page, index, mod, glossaire, theme, 5, mot, 89, leadership, 174, bloc, 7.fr. html > (consulté le 7 novembre 2011).


Découvertes du mentorat

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Le mentoré ou protégé Le mentoré est la personne jumelée à son mentor. Il bénéficie de l’aide de celui-ci pour accroître sa confiance, découvrir ses aptitudes, discerner la volonté de Dieu, et établir ses objectifs personnels et spirituels liés à son ministère. Le mentoré doit être « enseignable », un « mordu d’apprentissage » comme j’ai pu le lire quelque part ! Il doit être désireux d’établir une relation de confiance et de respect avec un frère, une sœur, en dehors de lien hiérarchique. Relation dans laquelle n’interviendra pas la notion d’évaluation (à la différence d’un tuteur ou formateur dans le cadre d’un stage, par exemple). Le mentoré doit être capable d’exprimer ses besoins, ses attentes et ses interrogations face à son ministère. Il doit avoir l’esprit ouvert, accepter la rétroaction et les conseils du mentor et se remettre en question lorsque c’est nécessaire. Après ces quelques clarifications, je vais maintenant céder la parole, la plume, à Martin. Vous noterez rapidement que bien des illustrations de son expérience sont marquées par la culture nord-américaine. Je vous invite à dépasser cet aspect, pour profiter de ce qui fait la force de ses découvertes. La seconde partie vous offrira d’ailleurs l’occasion de confronter ce que vous aurez appris au travers de cette lecture, avec le témoignage de ceux qui ont développé une expérience du mentorat en francophonie.



Martin Sanders

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Chapitre 2 /

Le mentorat et le processus de développement Le développement de la personnalité Jeune pasteur, j’étais consterné par deux choses : mon manque d’efficacité et mon incapacité à voir la puissance de Dieu dans ma vie et mon ministère. J’ai donc décidé de consacrer au moins un an à méditer les Écritures et à y observer les manifestations de la puissance divine. Je comptais analyser chacune d’elles pour en extraire quelques principes utiles. Alors que je terminais l’évaluation préliminaire de cette étude et que je commençais à chercher des modèles, j’ai fait deux découvertes. Tout d’abord, je me suis rendu compte que les personnes que Dieu utilise de façon significative sont celles dont le cœur et le caractère se conforment à celui de Christ. Bien que cette intuition puisse paraître évidente, elle a été fondamentale pour moi à l’époque où je désirais plus de résultats dans ma vie et mon ministère. J’ai découvert que le secret résidait dans le domaine du cœur et du caractère. En Romains 8 : 29, il nous est dit qu’en tant qu’enfants de Dieu, nous sommes prédestinés à être semblables à l’image de Jésus-Christ. Dieu veut avant tout nous voir adopter ses attributs et refléter sa grâce. Peu importe le degré d’excellence atteint dans l’un ou l’autre domaine de la vie, peu importe la réussite et l’efficacité reconnues, le « succès » que nous visons sera finalement limité si nous ne développons pas notre caractère.


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J’ai également découvert qu’un ministère efficace implique souvent deux choses : • une révélation spectaculaire de la puissance de Dieu, • une prise de risques de la part d’individus intègres dont la foi est mise à l’épreuve (parfois de façon extrême). Mes connaissances dans ce domaine se sont beaucoup étoffées au fil des ans. Pourtant, je reviens toujours à cette compréhension simple : le cœur, le caractère et l’intégrité. La confiance en Dieu au-delà de mes propres capacités et la mise en péril de ma foi, voilà où se révèle la vraie démonstration de la puissance divine. Le ministère en général et le mentorat en particulier peuvent être résumés pareillement. Alors que les futurs dirigeants sont accompagnés au cours des étapes de leur développement personnel, spirituel et émotionnel, l’accent est mis sur la formation de leur caractère. C’est la composante principale et constante du mentorat et des processus de croissance.

Alors que les futurs dirigeants sont accompagnés dans les phases de leur développement personnel, spirituel et affectif, l’accent est mis sur la formation de leur caractère. C’est la principale composante du mentorat et une de ses constantes.

Si nous suivons le modèle biblique et que nous nous concentrons sur la formation du caractère, Dieu peut alors utiliser notre vie et notre ministère. Nous serons conformes à Christ et prêts à recevoir sa puissance.

Développer la personne dans le ministère Les individus traversent, à des rythmes variables, différentes phases de développement. L’ordre de ces phases est prévisible. Le tableau suivant, élaboré par Paul Stanley, montre les trois grandes étapes d’une vie.


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Processus de développement au cours d’une vie a De la naissance à 18 ans

De 18 à 30 ans

De 30 à 50 ans

À partir de 50 ans

L’âge de l’apprentissage Qui suis-je ?

L’âge de la contribution Que fais-je ?

L’âge de l’investissement M’investir en qui ? En quoi ?

Le schéma de Stanley permet d’identifier les modifications des centres d’intérêts et des points de vue d’une personne qui passe d’une phase à l’autre. • L’âge de l’apprentissage, entre 18 et 30 ans, ne met pas l’accent sur le fait d’être « occupé ». Il s’agit plutôt de jouir de nouvelles expériences et de développer son propre point de vue. Avoir un mentor ou un coach aide tout au long de ce processus ; • L’âge de la contribution, entre 30 et 50 ans, vise la clarification de toutes les expériences vécues afin d’arriver à la stabilité, tout en évitant de se disperser. Le but est d’affiner le sens ou l’objectif de sa vie dans l’optique d’avoir le maximum d’impact. Encore une fois, les pairs, tout comme les mentors constituent une aide dans ce processus ; • L’âge de l’investissement, qui débute à 50 ans, se concentre sur la transmission d’un héritage durable et des passions qui ont été le moteur d’une vie. À ce stade, les mentors de la même génération ou les pairs jouent un rôle crucial en aidant la personne à maintenir son objectif et ses points de vue.

Le mentorat est ce moyen qui facilite le processus de croissance de toute une vie, processus qui passe par différentes phases de développements émotionnel, spirituel, éducatif, intellectuel.

Le mentorat est ce moyen qui facilite le processus de croissance de toute une vie, processus qui passe par différentes phases de développements émotionnel, spirituel, éducatif, intellectuel, etc. Forts de cette considération, nous pouvons donc travailler à partir de cette


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« vue d’ensemble » au lieu de nous perdre ou de nous enliser dans un seul aspect du mentorat ou dans une seule de ses étapes spécifiques.

Points de vue Toutes les semaines, sans exception, je reçois plusieurs appels de jeunes dirigeants. Ils souhaitent me parler de points de vue. Il peut s’agir de questions théologiques, d’opinions personnelles ou de questions relatives à des courants de pensées, à l’Histoire, etc. Le futur dirigeant conclut généralement la conversation par un mot de remerciement. Il déclare ensuite qu’adopter une position relève du défi. Au cours du mentorat, la personne accompagnée demande fréquemment un éclairage à son conseiller. Il peut s’agir d’une approche historique, interculturelle, ou d’un problème local ou régional. Cela peut même être une réflexion théologique. En agissant ainsi, la personne accompagnée prend pleinement conscience que son mentor détient à la fois une expérience et une sagesse qui peuvent s’avérer utiles. L’efficacité est plus grande lorsque le mentor propose des idées, émet des réflexions et donne simplement une orientation au lieu de répondre à la question et de régler le problème. Les bonnes questions ne mènent pas forcément à des réponses mais elles emmènent la personne à réfléchir davantage, en se posant d’autres questions auxquelles elle n’aurait pas pensé en premier lieu.

Questions-clés Dans la relation de mentorat, les questions-clés sont essentielles pour guider le futur dirigeant. Elles l’aident à prendre une direction pour sa vie et à développer son caractère. Elles l’incitent à réfléchir aux raisons sous-jacentes à ses problèmes ou comportements personnels. Le jeune leader devient alors capable d’établir ses propres lignes de conduite pour traiter une difficulté particulière. L’examen de ces problèmes permet de les résoudre totalement, dès leurs racines. C’est le contraire d’un « raccommodage » superficiel sur la partie visible, partie qui craquera inévitablement en période de crise. Le mentor aide le futur dirigeant à trouver la meilleure approche et à poursuivre son développement


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personnel en lui posant des questions judicieuses, en l’écoutant et en faisant des remarques stimulantes.

L’accompagnement Après plus de dix ans d’enseignement de la théologie pastorale en faculté, j’ai découvert une constante dans les devoirs rendus par les étudiants : ils ont tendance à plus se concentrer sur leur comportement que sur l’orientation de leur vie. Chaque semestre, je recevais plusieurs copies d’étudiants bien intentionnés qui me livraient ce type de réflexion : « Si seulement je pouvais mettre ma vie en ordre. Si seulement je pouvais me débarrasser de ce péché tenace ou de ce problème non réglé. Si je pouvais être suffisamment saint, alors je verrais réellement Dieu à l’œuvre dans ma vie. Je servirais plus efficacement la cause du Christ et du royaume de Dieu ». Ces étudiants pensent que s’ils arrivent à surmonter un problème spécifique (celui qui leur semble le plus important à ce moment-là), et à mener une vie plus sainte, la puissance de Dieu se manifestera davantage pour eux. Le développement de la compréhension cognitive et du comportementalisme a été nettement mis en valeur ces dernières décennies dans nos églises et notre société. L’idée est qu’une personne grandit de manière efficace si elle modifie un aspect indésirable dans son comportement, si elle adopte les pensées justes et si elle crée autour d’elle un environnement sain facilitant la prise de bonnes décisions. Plus simplement, si une personne pense comme il faut et fait les bons « trucs », elle se développera de manière efficace. Cette formule devrait, en théorie, produire le bon type de personne. Mais le comportementalisme n’a pas toujours réussi à produire des leaders équilibrés et affermis. Ses lacunes se situent au niveau de la personnalité. Le mentorat intervient à ce niveau. Il peut être utilisé pour aider une personne à se forger un caractère qui la rendra efficace. En effet, tandis que le comportementalisme transforme de l’extérieur vers l’intérieur, le mentorat opère de l’intérieur vers l’extérieur. L’accent doit être mis sur l’accompagnement de la personne dans la voie à suivre, plutôt que sur une modification du comportement ou un changement dans la façon de penser.


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Le mentorat consiste à former la personne tout entière, en particulier son caractère. Il ne s’agit donc pas de voir simplement ce que fait une personne ou ce qu’elle pense, pas plus que ses compétences. Il est plus utile de se concentrer sur le suivi de l’individu dans les étapes de son développement. Celui-ci ne se résout pas en modifiant son comportement. Grâce à la prière et à la réflexion, à l’obéissance et à la fidélité, les changements interviendront progressivement. Il faudra généralement plus d’une tentative pour y parvenir. L’important, c’est la formation du caractère dans la marche à long terme avec Dieu et dans la compréhension de sa grâce et de son pardon. C’est comme cela qu’on acquiert un caractère pieux qui permet de devenir un serviteur efficace, utilisable et utilisé par Dieu.

Le pouvoir de la permission Dans de nombreuses organisations, Église comprise, il existe une incitation plus ou moins subtile à se conformer à un cadre établi et à répondre à des règles. Ces dernières peuvent être consenties et connues de tous ou encore masquées et implicites. Cela va du « plafond de verre 13 » aux critères d’âge et d’instruction, du choix des vêtements aux habitudes de langage, des positions théologiques aux préférences politiques. Certaines exigences sont flagrantes tandis que d’autres sont magistralement dissimulées. Cependant, toutes exercent une pression cachée pour que l’individu s’y soumette. Cette influence peut être étouffante au point de compromettre la croissance d’une personne. Le pouvoir de la permission est peut-être la chose la plus significative qu’un mentor puisse offrir à la personne accompagnée. Il peut s’agir du droit d’échouer ou même de celui de réussir sans suivre les règles. Cela peut être la possibilité de travailler hors du cadre généralement admis ou celle de laisser la passion prendre le pas sur la maîtrise de soi ou encore la permission de passer moins d’heures au bureau pour s’attaquer à un problème relatif à son développement personnel. NDÉ : « Barrière invisible qui empêche certaines catégories de personnes (femmes, immigrés, syndicalistes) d’accéder aux plus hauts niveaux de la hiérarchie de leur métier ». Site internet du Free dictionary, s.v. « Plafond » [en ligne]. Disponible sur < http://fr.thefreedictionary.com/plafond > (consulté le 7 novembre 2011).

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La permission a un revers : le mentor doit accepter que la personne guidée examine ses propres motivations et passions. Il faut qu’il lui accorde le droit d’être équilibrée, efficace et fidèle sans être obligé de paraître extraordinaire à un stade particulier de son développement personnel. Un jeune pasteur extrêmement motivé suivait une formation sur le développement personnel. Dans une dissertation remise à son professeur, il énonça ses objectifs, ses rêves et sa vision de l’avenir (dans son esprit, il expliquait avec habileté comment il voyait sa vie et son ministère futurs). Son professeur lui adressa alors quelques remarques judicieuses qui allaient changer le cours de sa vie : « Vous avez très bien exprimé tout cela, lui a-til dit. Votre dissertation mérite un 20. Mais que se passera-t-il si vous n’êtes pas “super” ? Si vous ne devenez pas cet homme incroyable ? Qu’y aurait-il de mal à être simplement fidèle et efficace, à être content de votre vie, de votre foi et de votre ministère ? Pourquoi devez-vous être “super” ? » Ces observations ont contraint le jeune pasteur à réfléchir profondément sur des sujets qu’il ne souhaitait pas réellement aborder. Il a commencé à s’interpeller ainsi : Et si je n’étais pas « super » ? Il m’a avoué qu’en s’interrogeant sur sa vie, il avait découvert qu’il n’avait jamais été génial en quoi que ce soit. Il était un bon athlète sans pour autant être exceptionnel. Pendant ses études, sa moyenne avait avoisiné les 16 mais il avait toujours dû travailler dur pour obtenir quelques notes supérieures à 18. Il s’est rendu compte qu’il n’avait jamais été quelqu’un d’extraordinaire. Le jour même, il a décidé de travailler moins et de réfléchir davantage, de moins se soucier de sa réussite ou d’être « super », et d’apprécier davantage sa vie, sa famille et son ministère. Le résultat, m’a-t-il confié, fut surprenant. Non seulement l’existence lui a paru plus agréable mais il est devenu beaucoup plus efficace dans toutes ses activités. En tentant moins, il a, en fait, réussi plus. Les paroles du professeur exprimaient une « permission ». Prononçons ces paroles qui permettent à la génération émergente de responsables d’explorer leurs dons et leurs points forts en se sentant moins poussés à devenir « géniaux ». Ils auront alors plus d’énergie pour se concentrer sur les dons de Dieu et devenir des dirigeants efficaces.


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Le pouvoir du développement intentionnel Un jour, l’un de mes confrères m’a raconté une histoire vécue. Lors d’une conférence qu’il animait, il découvrit avec surprise qu’un de ses anciens collègues, professeur d’université, faisait également partie des conférenciers. Le premier matin, au petit-déjeuner, après avoir évoqué quelques souvenirs, ils prirent des nouvelles de leurs connaissances communes. Alors que la conversation commençait à s’essouffler, l’ancien professeur déclara : « Il est vraiment difficile de connaître le devenir des étudiants fraîchement diplômés, n’est-ce pas ? » Ils continuèrent leur petit-déjeuner en silence. Quelques instants plus tard, le professeur sembla vouloir ajouter quelque chose. Il tira nerveusement sur sa cravate, s’étira le cou puis, bégayant un peu, lança : « Franchement, vous nous avez tous surpris ». Mon collègue répondit : « Pourquoi ? M’aviez-vous classé dans la catégorie des perdants ? » Le professeur répliqua : « Non, pas du tout. Mais personne au monde n’aurait pensé que vous évolueriez aussi vite et que vous iriez aussi loin. Cela fait plaisir à voir. Vraiment, vous nous avez tous surpris ». Lorsque nous observons de futurs responsables – qu’il s’agisse de stagiaires, de jeunes diplômés, d’étudiants en théologie, d’aspirants pasteurs ou d’évangélistes potentiels – il est pratiquement impossible de prévoir lequel sera très efficace, lequel sera fidèle à sa vocation, à son mariage et à l’église ou lequel finira bien sa course. Deux indicateurs-clés semblent toutefois indiquer le type de personnes qui réussiront le mieux dans les domaines du développement personnel, de la fidélité et de l’efficacité : 1. la formation continue de leur caractère à tous les stades de la vie, 2. la présence d’un ou plusieurs mentor(s) pour les guider. Au cours de la conférence, mon collègue et son professeur sont revenus à plusieurs reprises sur leur conversation. Aux dires du professeur, la poursuite intentionnelle de son propre développement, le rôle actif qu’il y a pris et le développement de son caractère expliquent l’évolution de son ancien étudiant. Cette évolution est centrée sur un développement intentionnel fréquent et de qualité. Cet ouvrage analysera et examinera les principes du développement intentionnel et du développement du caractère.


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Ces principes permettent aux jeunes dirigeants de faire preuve d’efficacité dans leur vie et dans leur ministère. Nous évoquerons également la puissance de la relation dans le mentorat en rapport avec le processus de développement.

Les idées-clés de ce chapitre 1. Développer le caractère est la clé de l’efficacité du mentorat et du développement de la capacité à diriger. 2. Il existe trois phases fondamentales dans le développement d’une personne : a. l’âge de l’apprentissage, de 18 à 30 ans, b. l’âge de la contribution, de 30 à 50 ans, c. l’âge de l’investissement, à partir de 50 ans. 3.

Le mentor a pour mission : a. d’apporter des idées, des points de vue, b. de répondre à des questions-clés, c. d’accompagner plutôt que d’inciter à modifier un comportement.

4. La permission que le mentor donne à son poulain comprend : a. le droit de réussir et d’échouer, b. le droit de tenter de nouvelles expériences, c. le droit d’être différent et de ne pas se conformer à ce qui se fait, d. le droit de ne pas être exceptionnel mais de viser l’excellence.

Questions pour approfondir la réflexion 1. L’un des éléments essentiels du mentorat est le développement du caractère. Quel aspect de la formation du caractère a besoin d’être développé dans votre vie ? 2. Où vous situez-vous dans les différentes étapes du développement ? Êtes-vous satisfait du développement de votre caractère, des domaines dans lesquels vous vous


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/  Multiplier les leaders êtes investi et de l’héritage que vous pourriez transmettre à ce stade de votre existence ? 3. Indépendamment de votre âge, lorsque vous pensez à la prochaine étape de votre développement, est-ce avec l’intention de vous concentrer davantage sur votre caractère, sur la dimension émotionnelle, spirituelle ou sur la simple dimension humaine de votre vie ?

Plan d’action 1. Identifiez-vous en fonction de votre âge et de la période de votre vie actuellement (voir tableau). Quels sont les deux éléments qui vous caractérisent aujourd’hui ? 2. Commencez à réfléchir à vos deux plus grands besoins ou souhaits en matière de mentorat.


Urgent /

Une nouvelle génération de leaders se lève en France et en francophonie ! De quoi ont-ils besoin pour prendre la place que Dieu leur assigne dans l’Église, l’évangélisation ou la mission ? D’accompagnement, de modèles, de confiance, d’autorité, d’amitié, de conseils… en un mot : de mentors.

Vous aimeriez être l’un de ces mentors ? Au contraire, vous souhaitez être accompagné, devenir « protégé » ? À quoi aspirez-vous, de quoi avez-vous besoin ? Découvrez en quoi et comment le mentorat est une véritable pédagogie pour former des hommes et des femmes de Dieu. Et comment vous pouvez, vous aussi, vous investir… L’excellente étude du mentorat par Martin Sanders est complétée par plusieurs réflexions et témoignages d’expériences menées en francophonie, collectées par Alain Stamp. Les deux auteurs sont membres de la communauté internationale de mentors initiée par Leighton Ford.

Martin Sanders / Pasteur, professeur et consultant, il consacre sa vie à développer le potentiel des responsables chrétiens. Après des années d’expérience pastorale, il forme aujourd’hui des leaders, des pasteurs et des missionnaires dans plus de trente pays. Il est marié et père de quatre enfants adultes.

« Ce livre démontre un don de réflexion et une perspicacité hors du commun ». — Ravi Zacharias

Alain Stamp / Évangéliste depuis 35 ans, il concentre depuis plusieurs années une part de plus en plus importante de son ministère comme mentor de serviteurs de Dieu confirmés et de jeunes leaders émergents. « Le plus beau ministère », aime-t-il à dire !

9 782910 246747

En collaboration avec France Évangélisation

ISBN 978-2-910246-74-7

14,90 €

France Évangélisation


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