HELM • Daniel pour toi

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DAVID HELM Préface de Joël Favre

SI TU VEUX T’ÉMERVEILLER ET TROUVER TON PLAISIR DANS

LA PAROLE DE DIEU

SI TU VEUX APPRENDRE

À VIVRE ET APPLIQUER

LA PAROLE DE DIEU

SI TU VEUX T’ÉQUIPER POUR

ENSEIGNER ET PARTAGER

LA PAROLE DE DIEU

CE LIVRE EST POUR TOI

POUR TOI DANIEL

Ils recommandent la collection

Peu de commentaires sont à la fois respectueux du texte et adaptés au grand public : les commentaires de cette collection sont parmi les meilleurs. Je recommande la lecture de cet ouvrage à tout un chacun.

Donald A. Carson

Auteur et professeur émérite à la Trinity Evangelical Divinity School

Les commentaires de la collection La Parole de Dieu pour toi vous aident à lire et comprendre une portion des Écritures. Ils vous aident à vous nourrir de la Parole de Dieu et à vous équiper pour l’enseigner au sein de votre Église ou groupe d’étude biblique. Qu’importe le contexte dans lequel vous les utilisez, je prie qu’ils stimulent votre réflexion et enflamment votre cœur.

Timothy Keller

Pasteur et auteur de nombreux best-sellers

Voici une collection qui allie une exégèse et une théologie biblique bien menées à un désir de les rendre accessibles et pertinentes en vue de l’édification de l’Église. Elle contribuera sans nul doute à donner davantage de profondeur et de passion à notre lecture des Écritures.

Cédric Eugène

Professeur de Nouveau Testament et de grec à la FLTE de Vaux-sur-Seine

C’est une grande joie pour moi de découvrir la collection La Parole de Dieu pour toi. À la fois profonde et accessible, je crois que ces commentaires seront au bénéfice du prédicateur, de l’animateur d’étude biblique et du simple lecteur de la Bible (c’est-à-dire de chaque chrétien). J’apprécie particulièrement l’approche visant à montrer comment chaque partie de la Bible parle de Jésus.

Disciple de Jésus, marié à Marielle et père de quatre enfants. En année de transition aux États-Unis, entre deux ministères pastoraux à Genève au sein de l’Action Biblique Suisse

Je recommande cette série de commentaires tout public des livres de la Bible, verset par verset, ayant pour cible première les membres laïcs de l’Église, car elle est pratique, encourageante et stimulante. À la fois accessibles et riches, ces guides peuvent être utilisés pour nourrir vos méditations personnelles quotidiennes ou comme appui pour des études bibliques en groupe.

Faly Ravoahangy

Pasteur et fondateur de Madagascar 3M

Ils

recommandent le livre

Dans ce commentaire concis et clair, l’auteur nous amène à interpréter le séjour de Daniel et de ses trois amis à Babylone sous un regard positif, suscitant chez les lecteurs l’espérance et la joie de voir le plan du Dieu providentiel s’accomplir. À l’aide d’autres textes des Écritures, notamment du livre de Jérémie, Helm réussit à remettre en question « la perception [négative] que nous avons habituellement » de la littérature apocalyptique. Tout en évitant soigneusement les hypothèses fragiles, les extravagances et les propos indigestes parfois associés à l’étude de ce genre littéraire, Helm propose de nombreuses applications pratiques liées à notre marche spirituelle avec le Seigneur Jésus-Christ, objet ultime de la prophétie. Le ton positif et irénique du propos fait de la lecture de ce commentaire un régal pour l’âme. Bref, une explication claire, et une application sensée à notre contexte contemporain. Un livre à lire et à chérir.

Pierre Constant

Professeur du Nouveau Testament au Toronto Baptist Seminary (Ontario, Canada)

Jugé trop souvent difficile, voire impénétrable, le livre de Daniel demeure pourtant d’une étonnante actualité. Ce bref mais édifiant commentaire, à portée dévotionnelle, va à l’essentiel, sans éluder les questions difficiles. Il excelle dans le rapprochement des événements avec la personne et l’œuvre de Jésus-Christ. Les pertinentes questions de réflexion favorisent l’appropriation du message du livre.

Dany Hameau

Pasteur, auteur, conférencier et enseignant à l’Institut biblique de Genève

Ce livre est clair, accessible et pratique. Grâce à un langage simple, l’auteur offre une explication très limpide du texte biblique. Il donne une attention constante à la théologie du texte et met en avant les thèmes proéminents : souveraineté, salut, royaume, foi, sagesse, etc. Grâce à des questions personnelles à la fin de chaque chapitre, il montre que le livre de Daniel est encore pertinent pour des lecteurs du XXIe siècle. À l’époque de Daniel comme à la nôtre, le monde s’oppose à Dieu. Malgré cela, la présentation du thème du royaume de Dieu et son application pratique dans la vie des lecteurs ne sont pas alarmistes ou pessimistes. Au contraire, M. Helm nous exhorte à faire confiance à Dieu, à le suivre fidèlement coûte que coûte et à fixer nos yeux sur le royaume à venir avec patience et tranquillité d’esprit. Les caractéristiques de cet ouvrage en font une ressource idéale pour l’étude personnelle ou en groupe de la Bible. Je prie pour que ce livre puisse, par l’Esprit saint, changer la vie de celui et celle qui le liront.

Daniel Timmer

Professeur à la Faculté de théologie évangélique (Montréal) et au Puritan reformed theological seminary et auteur du commentaire Édifac Les Livres d’Amos et de Jonas

Excellent commentaire, clair et accessible ! Il permet d’approfondir le livre de Daniel en dévoilant toute sa richesse, d’éclairer les passages complexes et de les rendre applicables à la vie quotidienne. Ce livre m’a renouvelé et encouragé. J’ai particulièrement apprécié la manière dont il révèle la vérité de l’Évangile à travers Daniel et des personnages inattendus. Prenez ce livre, savourez-le, découvrez le Dieu souverain qui accomplit ses plans et laissez-vous transformer par Jésus-Christ, notre roi et Sauveur !

Emmanuel Bouton

Pasteur de l'Église Protestante d'Ozoir-la-Ferrière

Les éditeurs remercient chaleureusement tous les relecteurs et relectrices pour leur précieuse collaboration à cet ouvrage : Nelly, Myriam et Laurence.

Édition originale publiée en anglais sous le titre :

Daniel for you • David Helm

© 2015 • The Good Book Company, Tim Chester B1 Blenheim House, 1 Blenheim Road

Epsom, Surrey, KT19 9AP, England

Traduit et publié avec permission. Tous droits réservés.

Édition en langue française :

Daniel pour toi • David Helm

© 2024 • BLF Éditions • www.blfeditions.com

Rue de Maubeuge, 59164 Marpent, France

Tous droits de traduction, de reproduction et d’adaptation réservés.

Traduction : Joanne Mayhew

Couverture : NouvelleCreation

Mise en page : Laurianne Hirschler

Sauf mention contraire, les citations bibliques sont tirées de la Bible du Semeur © 1992, 1999, 2015 Biblica, Inc.

Reproduit avec aimable autorisation. Tous droits réservés.

Les caractères italiques ou gras sont ajoutés par l’auteur du présent ouvrage.

Les autres versions employées sont indiquées en lettres abrégées et concernent la Bible Darby (DRB), la Bible Nouvelle version Segond révisée dite à la colombe (COL), la Bible Parole de Vie (PDV), la Bible Nouvelle Français Courant (NFC) et la Traduction œcuménique de la Bible (TOB).

Reproduit avec aimable autorisation. Tous droits réservés.

Une coédition BLF Éditions et Évangile21

ISBN 978-2-38657-054-4 Broché

ISBN 978-2-38657-055-1 Relié

ISBN 978-2-38657-056-8 Numérique

ISSN 2827-3478

Imprimé en République tchèque par Finidr

Dépôt légal 2e trimestre 2025

Table des matières

CHAPITRE 9 – Daniel 4.16-24

Le

CHAPITRE 10 – Daniel 4.25-34

CHAPITRE 11 – Daniel 5.1-16

CHAPITRE 12 – Daniel 5.17 à 6.1

CHAPITRE 13 – Daniel 6.2-19

14 – Daniel 6.20-29

CHAPITRE 15 – Daniel 7.1-8 La première vision : se familiariser avec la littérature apocalyptique

CHAPITRE 16 – Daniel 7.9-14

CHAPITRE 17 – Daniel 7.15-28

CHAPITRE 18 – Daniel 8.1-14

CHAPITRE 19 – Daniel 8.15-27

CHAPITRE 20 – Daniel 9.1-19

CHAPITRE 21 – Daniel 9.20-27

CHAPITRE 22 – Daniel 10.1-9 Des forces pour la troisième vision....................................................................................................

CHAPITRE 23 – Daniel 10.10-21

CHAPITRE 24 – Daniel 11.1-45 La littérature apocalyptique et notre devoir

CHAPITRE 25 – Daniel 12.1-4

26 – Daniel 12.5-13

Présentation de la collection

Ouvrir la Bible et la lire marquera inévitablement nos vies. Ce n’est pas un livre ordinaire. Nous nous mettons à l’écoute de Dieu. Nous lisons les paroles du Créateur de l’univers. Il nous parle à travers un livre, à travers son livre : la Bible. Afin que nos moments à l’écoute de Dieu soient le plus profitables et nourrissants, nous vous présentons la nouvelle collection La Parole de Dieu pour toi.

L’objectif de chaque commentaire de la série est d’être :

▶ profondément biblique ;

▶ centré sur Christ ;

▶ très pratique ;

▶ accessible à tous !

D’ailleurs, c’est dans cet esprit que la couverture de ce livre tutoie le lecteur. N’en soyez pas étonnés, mais voyez plutôt dans le « toi » du titre un rappel constant que ces livres ne sont pas des ouvrages techniques. Sans rien enlever à leur grande qualité et à leur précision théologique, ces commentaires n’exigent aucune

compréhension des langues bibliques originales, ni un haut niveau de connaissances.

Vous pouvez lire cet ouvrage de trois manières :

1. Comme un livre normal que vous lirez passionnément et rapidement, pour vous émerveiller devant le panorama de l’enseignement d’un livre biblique.

2. Comme un livre de méditation, pour accompagner votre culte personnel. Nous avons divisé chaque chapitre en deux ou trois parties plus courtes, d’une taille idéale pour être lues rapidement après avoir étudié par soi-même le texte biblique. En fin de chaque partie, les questions « Réfléchir pour agir » vous aideront à vivre et appliquer la Parole de Dieu.

3. Comme un outil pour vous équiper pour enseigner la Parole de Dieu dans les divers contextes dans lesquels le Seigneur vous place. Les références aux versets bibliques du passage étudié sont indiquées en gras afin que vous puissiez vous y référer facilement.

Nous prions que cette lecture vous aide à découvrir les richesses de la Parole de Dieu pour nos vies et à trouver toujours plus plaisir en lui.

Jérémie Déglon Directeur des conférences Évangile 21

Stéphane Kapitaniuk Directeur de BLF Éditions

Préface

Vous aimeriez lire la Bible, mais vous trouvez cela difficile ?

Rassurez-vous, c’est normal.

À l’instar des disciples d’Emmaüs, chaque chrétien a déjà ressenti « comme un feu qui brûlait » dans son cœur, à la lecture des Écritures (voir Luc 24.32 – NFC). Mais ce sentiment d’émerveillement n’est malheureusement pas aussi fréquent que nous le souhaiterions. Parfois, c’est la vie qui est juste trop chargée. D’autres fois, c’est la Bible qui nous paraît trop compliquée. Et parfois encore, nous pensons avoir compris l’essentiel d’un passage et nous en parcourons distraitement les pages, un peu blasé.

Si c’est là votre expérience, ce livre est pour vous. Il vous plonge au cœur de l’histoire de Daniel, un jeune croyant propulsé dans les hautes sphères des plus grands empires de son temps. David Helm excelle à conduire le lecteur à travers les récits captivants (chapitres 1-6) et les visions fascinantes (chapitres 7-12) du livre de Daniel1. Il nous révèle ainsi la souveraineté de Dieu et nous incite à lui être fidèle, même dans l’adversité.

Si votre vie semble trop chargée pour lire la Bible, ce livre est pour vous. Plutôt qu’un commentaire exhaustif verset par verset, l’auteur propose un survol captivant et clair. Cet ouvrage est donc idéal pour ceux qui disposent de peu de temps, mais souhaitent néanmoins accéder à toute la profondeur et la richesse du livre de Daniel.

pour toi

Si vous êtes un peu blasé par la lecture de la Bible, ce livre est pour vous. Certes, le livre de Daniel relate plusieurs épisodes parmi les plus connus de la Bible. Dans les chapitres 1-6, en particulier, l’histoire de la fournaise ardente ou celle de la fosse aux lions figurent parmi les préférées des enfants de l’école du dimanche. Mais si vous croyez qu’elles ne sont plus de votre âge, ou que vous avez fait le tour de ces passages, détrompez-vous ! L’auteur montre avec finesse que l’expérience de Daniel et ses amis, ces jeunes Israélites exilés à Babylone, résonne profondément avec la nôtre aujourd’hui, du moins en Occident, où nous vivons aussi en tant que minorité croyante dans un monde hostile à notre foi. Leur exemple fournit un modèle sur la manière dont nous pouvons à la fois nous impliquer dans la culture, sans pour autant nous y assimiler. Il nous met au défi de rester fidèles à Dieu, quel qu’en soit le prix. Il est donc difficile de refermer ce livre sans en sortir à la fois stimulés et repris.

Si vous trouvez la Bible trop compliquée pour la lire , ce livre est pour vous. Il est bien vrai que la seconde moitié du livre de Daniel peut décourager même le lecteur le plus aguerri. Les visions apocalyptiques des chapitres 7-12 sont, en effet, notoirement difficiles à déchiffrer. Mais écarter ces passages plus compliqués serait une grave erreur, car ils regorgent de magnifiques encouragements ! L’auteur évite habilement de sombrer dans des spéculations sur la fin des temps. Il montre plutôt comment ces visions sont pertinentes pour notre temps. Celles-ci offrent, en effet, une vision profondément encourageante de la souveraineté de Dieu sur les affaires du monde et son contrôle absolu sur le cours de l’Histoire. Elles rappellent que, malgré les apparences du contraire, c’est bien le royaume de Dieu qui triomphera des royaumes des hommes. Grâce à la clarté de ses commentaires, l’auteur nous aide à sortir de ces passages obscurs de la Bible à la fois réconfortés et affermis.

Vous pensez peut-être qu’il existe déjà des livres comme celui de David Helm : et c’est vrai, beaucoup de commentaires aident à la compréhension du livre de Daniel. Mais souvent, ceux-ci ont un

défaut : en voulant passer trop vite à l’application pratique (ce qui n’est pas un mauvais objectif en soi), ils tombent dans le piège du moralisme. Le lecteur est alors sommé d’« être comme Daniel ».

Cela peut s’avérer écrasant, car peu d’entre nous peuvent prétendre égaler la fidélité de Daniel et ses amis. Mais Dieu merci, quelqu’un de bien plus grand que Daniel l’a fait à notre place !

C’est justement là que réside la force principale de ce livre : David Helm se distingue comme un excellent guide pour nous mener à Jésus. Tout en présentant Daniel comme un modèle de fidélité à imiter, il nous rappelle que seul Jésus a vécu une vie de fidélité parfaite à Dieu. Il montre que notre statut devant Dieu ne dépend pas de notre capacité à nous garder purs et sans défaut dans ce monde, mais qu’il dépend du sacrifice pur et sans défaut de Jésus sur la croix. Radicalement christocentrique, ce livre détourne notre regard de nous-même et le fixe sur Jésus dans toute sa grâce et sa gloire.

Laissez ce livre vous guider au cœur de l’histoire de Daniel, et vous pourriez bien sentir un feu nouveau s’allumer en vous.

Joël Favre Pasteur de l'Église réformée baptiste de Grenoble, professeur d'éthique à l'Institut biblique de Bruxelles

Introduction

Comment rester fidèle à Dieu dans un monde qui le rejette ? Est-ce même vraiment la peine de tenir ferme et de lui obéir quand son royaume semble souvent si lointain ? Comment vivre plein de courage et de confiance au milieu de nations qui ne reconnaissent pas son règne ? Pouvons-nous être une bénédiction pour notre pays et montrer combien notre Dieu est puissant et bon, même à notre époque ?

Autant de questions cruciales pour ceux d’entre nous qui vivent dans un contexte où être chrétien n’est plus la norme (ou ne l’a jamais été) et où le croyant est de plus en plus incompris, critiqué et même maltraité. Daniel s’est justement retrouvé dans cette situation. Le livre qui porte son nom saura nous rassurer, nous mettre au défi et nous enthousiasmer.

Dans la Bible hébraïque, le livre de Daniel appartient à une section consacrée à l’histoire du peuple d’Israël. Cependant, dans votre Bible, vous le trouverez parmi les livres prophétiques de l’Ancien Testament. Cette divergence dans les choix n’est pas étonnante : Daniel contient en effet deux genres littéraires. Les chapitres 1 à 6 sont des récits historiques : ils nous rapportent les événements principaux de la vie d’un Israélite nommé Daniel. Il a servi à la

Daniel pour toi

cour du roi au temps de l’exil à Babylone*. Les chapitres 7 à 12, en revanche, présentent une série de visions. Elles appartiennent à la littérature apocalyptique**, car elles conduisent Daniel à entrevoir, par-delà son temps, l’avènement du royaume de Dieu.

Ces deux genres littéraires nous permettent de discerner la structure globale du livre de Daniel. Il se compose de deux parties égales. Les six premiers chapitres pourraient être intitulés Se sentir chez soi à Babylone. En effet, ils montrent aux premiers destinataires revenus de l’exil (des petits groupes de Juifs sans roi et au passé difficile), ainsi qu’à nous, comment se sentir chez soi dans le monde actuel. Au travers de l’histoire de Daniel et de ses amis, nous découvrons peu à peu ce que nous pouvons attendre de notre vie terrestre en tant que serviteurs de Dieu en Christ. Et comme nous allons le constater, tout n’est pas mauvais.

Par contre, dans les visions apocalyptiques des chapitres 7 à 12, la thématique et le ton changent. Les premiers destinataires juifs savaient sans doute que pour être enfin délivrés et revenir de l’exil, le prix à payer serait élevé. Ce ne serait pas facile. En effet, après soixante-dix ans d’exil, Daniel découvre qu’il reste encore soixante-dix septaines pour que s’accomplisse le plan de Dieu en vue d’établir son royaume. Un simple voyage à travers le désert pour atteindre Jérusalem ne suffira pas pour voir la délivrance de Dieu. Ce n’est même pas une question de localisation. Les visions révèlent que le royaume promis ne viendra qu’au bout d’une longue attente et de maintes difficultés par lesquelles devront passer le peuple et le Messie*** de Dieu. En fait, Daniel se rend peu à peu compte que les soixante-dix ans d’exil à Babylone ne sont qu’un avant-goût des années qui devront s’écouler avant

* Exil à Babylone : période pendant laquelle l’élite d’Israël a été arrachée à son pays et forcée de vivre dans l’Empire babylonien, en punition de la rébellion de la nation contre Dieu.

** Littérature apocalyptique : genre littéraire qui traite de la fin du monde et de l’époque que nous vivons actuellement.

*** Messie : littéralement, celui qui a reçu l’onction, l’Oint.

la délivrance et le salut définitifs. Le titre Revenir de Babylone chez soi est approprié pour la seconde partie du livre. Il évoque la longue période de souffrance nécessaire pour que le peuple de Dieu s’adapte à la vie après l’exil. Israël connaissait les promesses claires que Dieu avait faites concernant un roi et un royaume. Cependant, le moment de l’accomplissement restait flou, comme une silhouette dans le lointain.

Deux outils pour comprendre Daniel

Le livre de Daniel n’est pas des plus simples à lire ! Pour nous aider à aller de l’avant, nous avons besoin d’une bonne compréhension de l’utilisation que l’auteur de Daniel fait des deux termes théologiques suivants : Babylone et l’exil. La plupart d’entre nous ont été conditionnés pour interpréter ces deux mots de manière strictement négative. L’exil et la déportation à Babylone impliquent forcément la condamnation de Dieu. 2 Rois et Lamentations renforcent effectivement ce point de vue. Or, le livre de Daniel se démarque en adoptant une position différente.

Babylone

Dans la Bible, Babylone a généralement une connotation négative. Nous pensons par exemple aux mauvaises intentions des bâtisseurs de la tour de Babel, dans le premier livre de la Bible (Genèse 11.1-9). Ou bien nous pensons au dernier livre de la Bible, dans lequel le prophète emploie souvent le nom de Babylone pour parler du jugement de Dieu. En Apocalypse, par exemple, un ange ordonne la chose suivante :

Craignez Dieu et donnez-lui gloire, car l’heure a sonné où il va rendre son jugement. Adorez donc celui qui a fait le ciel, la terre, la mer et les sources. Un second ange le suivit, disant : Elle est tombée, la grande Babylone est tombée, celle qui a fait boire à tous les peuples le vin de sa furieuse prostitution. Apocalypse 14.7-8

Daniel pour toi

« Babylone » est déjà un thème biblique négatif dans les Psaumes. Prenez par exemple le psaume 137.

Au bord des fleuves de Babylone, nous nous étions assis et nous pleurions en pensant à Sion. […] O Dame Babylone, tu seras dévastée ! Heureux qui te rendra tout le mal que tu nous as fait ! Heureux qui saisira tes nourrissons pour les briser contre le roc !

Psaumes 137.1, 8-9

En dépit de ces versets, existe-t-il une autre façon d’appréhender le thème de « Babylone » qui pourrait nous éclairer davantage dans notre lecture du livre de Daniel  ? Nous devons nous tourner vers le prophète Jérémie. Il adresse une lettre aux déportés à Babylone. Jérémie 29.1-7 nous montre que notre perception négative de Babylone est juste, mais incomplète. Selon moi, le message prophétique de Jérémie 51 a conduit de nombreux théologiens à passer à côté du plan unique de Dieu pour cette grande ville durant les soixante-dix ans d’exil de Daniel. Il en a donc découlé, à mon avis, une mauvaise interprétation du livre. Il arrive que le cadre théologique étouffe quelque peu le texte biblique lui-même, alors qu’il faudrait laisser le passage définir son propre cadre.

La réalité ne se résume pas aux avertissements à l’encontre de Babylone. Jérémie affirme que pendant les soixante-dix ans durant lesquels Daniel y habite, Dieu prévoyait de bonnes choses pour cette ville. Jérémie 29 nous dit ceci :

Voici le contenu de la lettre envoyée de Jérusalem par le prophète Jérémie à ceux des responsables du peuple qui subsistaient en exil, ainsi qu’aux prêtres, aux prophètes et à tout le peuple que Nabuchodonosor avait déportés de Jérusalem à Babylone. […] Construisez des maisons et installez-vous y, plantez des jardins et mangez-en les productions, mariez-vous et ayez des enfants ; mariez vos fils et donnez vos filles en mariage et qu’elles aient des enfants ! Multipliez-vous là-bas, et ne laissez pas diminuer votre nombre. Recherchez le bien-être de la

ville où je vous ai déportés et priez l’Éternel en sa faveur, car de son bien-être dépend le vôtre.

Jérémie 29.1, 5-7

La dernière phrase est particulièrement éloquente. Dieu demande à son peuple de prier pour Babylone, car il veut bénir cette ville au moment où son peuple y séjourne. Et en la bénissant, Dieu cherche à assurer le bien-être de son peuple. Les prophéties de Jérémie m’ont été d’une grande aide pour renouveler mon regard sur le livre de Daniel.

Le livre lui-même nous conforte dans cette perception plutôt positive de Babylone. Premièrement, l’auteur n’emploie pas les expressions typiquement négatives qui caractérisent généralement l’annonce des projets de Dieu pour Babylone. Au contraire, comme nous le verrons dans les chapitres suivants, à l’époque de Daniel, Dieu a de bons projets pour cette ville. Ainsi, nous pouvons affirmer que les déportés pouvaient se sentir chez eux à Babylone. Deuxièmement, nous découvrons que les sentiments que Daniel éprouve pour le roi ressemblent à ceux que Dieu manifeste : tous deux sont pleins de compassion. Troisièmement, à la lumière du livre de Jérémie, les premiers rêves de Nabuchodonosor (voir Daniel 2 et 3) montrent que Dieu adresse un message au monde entier et désire sauver certains de ses habitants. D’ailleurs, le psaume 137 n’est pas le seul à mentionner Babylone. Psaumes 87.4, en lien avec le livre de Daniel, déclare : « Je ferai mention de Rahav, l’Égypte aussi bien que de Babylone, j’inscris la Philistie, et Tyr, et l’Éthiopie, comme étant nés ici. »

Daniel est donc un livre prophétique qui remet en question la perception que nous avons habituellement de la littérature prophétique. Prendre conscience de cette réalité dès le départ nous aidera à mieux comprendre le livre. Contrairement aux autres prophètes, Daniel n’a pas une opinion strictement négative de Babylone. Comme le livre de Jonas (où Dieu manifeste son amour envers les Assyriens*), Daniel nous révèle une autre facette de

* Assyriens : ennemis d’Israël qui n’adoraient pas le seul vrai Dieu.

Daniel pour toi

Dieu. Ce livre nous montre qu’il ne se contente pas de juger la nation qui ne l’honore pas. Il adresse une parole de délivrance à ceux qui sont l’objet de sa colère, une colère méritée et décrétée. Pour atteindre son objectif, Dieu se servira de son peuple installé dans le pays. Ce peuple devra s’établir à Babylone et révéler le roi et le royaume de Dieu de diverses manières qui trouveront finalement leur accomplissement en Christ.

L’exil

Comme dans le cas de Babylone, le thème de l’exil nous aidera à interpréter correctement le livre de Daniel . Si nous suivons le même raisonnement que pour Babylone, nous aurons également un point de vue négatif sur l’exil. Depuis le départ forcé d’Adam et Ève loin du jardin (voir Genèse 3), les exilés sont considérés comme expulsés par Dieu, justement bannis à cause de leurs péchés. Bien entendu, cette interprétation est généralement exacte, mais comme nous le verrons, elle ne s’applique pas forcément au livre de Daniel .

Dieu a accordé à Jérémie une vision particulière concernant les déportés à Babylone. Il est important de garder cela à l’esprit pour comprendre le livre de Daniel. Le but de cette vision était de nous convaincre de considérer l’exil différemment. En Jérémie 24, le prophète voit deux paniers, l’un rempli de bonnes figues et l’autre de mauvaises figues. Les bonnes figues sont très bonnes et les mauvaises très mauvaises. Puis, l’Éternel donne à Jérémie cette interprétation de la vision :

Je considère les exilés de Juda que j’ai déportés de ce lieuci au pays des Chaldéens comme ces bonnes figues, pour leur faire du bien. Oui, je veillerai sur eux pour leur bien et je les ramènerai dans ce pays-ci où je les reconstruirai pour ne plus les détruire.

Jérémie 24.5b-6a

L’interprétation va plus loin encore : elle inverse la perception négative qu’Israël avait de l’exil à l’époque de Daniel. De plus, elle

montre que la colère de Dieu s’abattra sur les Israélites qui n’ont pas été emmenés à Babylone !

Mais, déclare l’Éternel, je traiterai Sédécias, roi de Juda, ses hauts dignitaires et ceux qui subsistent de Jérusalem, ceux qui restent dans ce pays et ceux qui se sont réfugiés en Égypte, comme de mauvaises figues, qui sont si mauvaises qu’elles ne sont plus mangeables. Je ferai d’eux un objet d’horreur et de malheur dans tous les royaumes de la terre. Partout où je les disperserai, on les couvrira d’opprobre, ils seront la fable et la risée des gens, et un objet de malédiction.

Jérémie 24.8-9

Pour bien comprendre le livre de Daniel, nous devons laisser la prophétie de Jérémie façonner notre perception de Babylone et de l’exil. En effet, les déportés à Babylone constituent le véritable peuple béni de Dieu. Ainsi, les personnes qui, comme Daniel, ont été emmenées à Babylone se retrouvent au cœur du projet bienveillant de Dieu pour le monde.

Le thème principal de Daniel

Si le livre de Daniel était une partition, il serait impossible de la jouer sans entendre le thème des rois et des royaumes retentir dans la ligne mélodique*. Ces notes de musique majeures reviennent à chaque chapitre. Ensemble, elles composent une mélodie qui traverse le livre d’un bout à l’autre. Plus précisément, ce thème principal révélera le projet de Dieu d’établir sur la terre son propre roi et son royaume éternels.

Le thème du livre ne nous rappelle pas seulement que Dieu est souverain sur toutes choses (une vérité évidente), mais aussi qu’il établit son roi et son royaume sur la terre en vue de notre salut. En lisant le livre de Daniel, nous avons souvent tendance à négliger ces

* Ligne mélodique : l’air principal d’un morceau de musique facilement reconnaissable que l’on entend à plusieurs reprises.

Daniel pour toi

vérités centrales : le roi de Dieu est le Sauveur et le royaume de Dieu apporte le salut. En fait, la plupart des commentaires bibliques ne les mentionnent même pas. Ils mettent uniquement l’accent sur la souveraineté de Dieu qui se réduit, selon eux, au jugement divin. Par conséquent, le lien entre Daniel et la première venue de Christ, sa mort et sa résurrection, passe pratiquement inaperçu.

Notre hypothèse de départ sera différente. Dans les chapitres suivants, nous verrons comment le roi et le royaume annoncés trouveront leur interprétation principale dans la mort et la résurrection de Jésus-Christ. Les paroles de Jésus sur le chemin d’Emmaüs offrent une approche équilibrée de l’Ancien Testament :

Alors Jésus leur dit : Ah ! hommes sans intelligence !

Vous êtes bien lents à croire tout ce que les prophètes ont annoncé. Le Messie ne devait-il pas souffrir toutes ces choses avant d’entrer dans sa gloire ?

Alors, commençant par les livres de Moïse et parcourant tous ceux des prophètes, Jésus leur expliqua ce qui se rapportait à lui dans toutes les Écritures.

Luc 24.25-27

En fait, nous verrons que même les visions apocalyptiques de Daniel 7 à 12 visent à montrer que les souffrances d’Israël sont une préparation indispensable à la venue du serviteur souffrant. Ce Messie, le Christ, est le seul capable de délivrer son peuple par sa mort et sa résurrection.

En gardant tout cela à l’esprit, nous pouvons commencer notre parcours du livre de Daniel.

Chapitre un Des rois et des royaumes

Daniel 1.1-7

Lelivre de Daniel s’ouvre sur une crise. Nabuchodonosor règne sur le puissant empire qui gravite autour de la ville de Babylone ou « Shinear » (v. 2* – S21). Il parvient à assiéger Jérusalem, la capitale de Juda, pays que Dieu a promis à son peuple pour qu’il y vive sous sa protection (v. 1)1. Or, Dieu n’est pas venu à son secours cette fois-ci. « Le Seigneur lui donna la victoire sur Yehoyaqim », roi de Juda (v. 2). La ville et la nation entière tombent aux mains de l’ennemi. De plus, Nabuchodonosor s’empare d’une « partie des objets du temple ». La dynastie royale et le centre religieux de Juda sont anéantis. Cependant, le pillage ne s’arrête pas là. Dans les versets suivants, nous apprenons que non seulement les trésors de Juda sont destinés à alimenter les coffres sacrés de la Babylonie, mais que les jeunes gens les plus brillants de Juda sont emmenés eux aussi.

La situation ne pourrait pas être pire. Le roi et le royaume de Juda sont vaincus. L’époque où Jérusalem représentait une force géopolitique est révolue. Les plus habiles artisans comme les plus fidèles des prêtres ont été déportés. Pour le peuple de Dieu, ces terribles événements semblent annoncer que toutes les promesses de l’alliance** faites par Dieu des siècles auparavant sont en train de se volatiliser. En réalité, Israël se dirige vers son déclin depuis un certain temps déjà. Cela fait des décennies, à quelques exceptions près, que Juda s’affaiblit (2 Rois 23.31-24.9). Désormais, la chute est complète et définitive.

Deux événements marquent cette situation : la défaite du roi de Juda et la déportation d’une partie du peuple. Si ces épreuves s’avèrent insurmontables, ce sera la fin : la fin de la lignée des rois qui régnait sur Juda et celle du peuple de Dieu. Mais ce sera aussi la fin de l’assurance dans les promesses de Dieu de sauver son peuple et, à travers lui, toutes les familles de la terre (Genèse 12.1-3 ; 2 Samuel 7.12). Le destin de Daniel, de ses amis et des autres exilés n’a donc pas

* Les versets mis en gras sont ceux qui sont étudiés dans ce chapitre-ci.

** Promesses d’alliance : promesses solennelles que Dieu a faites à son peuple, les Israélites ; Dieu a promis qu’ils seraient son peuple particulier et qu’il les bénirait.

Des rois et des royaumes

seulement une portée historique. L’avenir du monde entier en dépend, car les promesses de Dieu y sont liées.

Un livre qui traverse les âges

Il est facile d’imaginer ce que Daniel et ses amis ont dû ressentir pendant la longue marche qui les conduisait à Babylone. Cela me rappelle le voyage de Vince Lombardi avec sa famille quand il a quitté les New York Giants, une équipe de football américain, pour devenir l’entraîneur des Packers, dans le Wisconsin. Sa biographie2 mentionne cet épisode :

Marie ne pouvait contenir ses larmes, tandis que son mari conduisait leur Chevrolet bicolore en direction de l’autoroute qui les amènerait finalement dans le Wisconsin. Était-ce le début ou la fin ? Sa fille de douze ans [Susan] sanglotait à l’arrière. […] En approchant de Milwaukee, le paysage changea complètement : tout était blanc. Vincent et Susan accablés par le désespoir n’en croyaient pas leurs yeux. […] « En traversant Chicago, tout se passait bien. Les discussions allaient bon train. Mais quand nous avons vu toute cette neige, tout le monde s’est tu dans la voiture. […] Nous étions au bord du désespoir. Je me suis demandé : “Où m’emmène-t-il ? Je n’ai aucune envie d’y aller.” »

Les déportés en route pour Babylone devaient éprouver la même chose. Les premiers lecteurs du livre de Daniel pouvaient d’ailleurs s’identifier à eux. En effet, le livre n’est apparu sous sa forme finale qu’au moment où les Juifs rentrés d’exil cherchaient leur place dans le monde – un monde radicalement transformé depuis le règne idéalisé de David et son ancien royaume. Ces premiers lecteurs vivaient à une époque où la situation n’était certainement pas confortable : quelque part entre 525 et 170 av. J.-C., en fonction des diverses interprétations des éléments historiques3. Le début et la fin de cette période ont deux points en commun : Israël n’a pas de roi (du moins, pas digne de ce nom) et il n’a pas non plus de royaume qui lui appartienne en propre. Les premiers lecteurs de Daniel avaient perdu toute autonomie politique. En fait, ils étaient

voués à se soumettre à des nations plus puissantes qu’eux. Ils avaient l’habitude d’être marginalisés. Ils continuaient à pratiquer leur religion ; toutefois, la forme de leur culte dépendait de plus en plus des libertés accordées par les autorités en place.

Le livre de Daniel était pour eux comme un baume, une pommade appliquée sur une plaie ouverte. Il contenait les meilleures histoires à lire avant de s’endormir. En effet, il n’y avait rien de mieux pour tenir bon et se résoudre à vivre sous l’occupant que d’écouter le récit des événements vécus à Babylone par ces jeunes gens. En relisant sans cesse le livre de Daniel, ces familles (et surtout les enfants) apprenaient peu à peu à se sentir chez eux dans n’importe quel endroit. Ainsi, elles acquerraient la confiance et le dévouement indispensables pour demeurer fidèles et utiles à Dieu dans un monde qui le rejetait.

Daniel est le livre qui les invitait, et qui vous invite, à regarder en arrière et à considérer la fidélité et la sagesse de ce jeune homme pour avoir la force de vivre dans le monde. Les chrétiens d’aujourd’hui, où qu’ils soient sur la planète, y compris en Occident, sont dans la même situation que les premiers lecteurs. Notre roi et son royaume semblent souvent si lointains. Nous avons l’impression que Jésus et son règne appartiennent à une époque distante de la nôtre, qu’elle soit révolue ou encore à venir. Ils ne nous semblent pas proches de nous. De plus, les autorités, les nôtres comme les leurs, sont changeantes, comme peut l’être un morceau de bois détrempé par la pluie. Elles tendent de plus en plus à vouloir dicter la façon dont nous adorons Dieu.

Daniel nous enseigne aujourd’hui ce que les premiers lecteurs ont eux aussi dû apprendre. Il nous offre la certitude que Dieu est toujours à l’œuvre et l’assurance qu’il est possible de rester fidèle à Christ à notre époque comme autrefois, et de porter du fruit là où nous travaillons.

Des rois et des royaumes

Au cœur de la crise, l’espoir

Que pouvons-nous apprendre de la chute du roi et du royaume d’Israël ? Au milieu du passage, nous trouvons ces quelques mots : « Le Seigneur lui donna la victoire. » Ce simple début de phrase, discrètement placé en Daniel 1.2 , nous indique ce que l’auteur désire souligner. Il veut que ses lecteurs sachent qui était réellement derrière la catastrophe qui a frappé le roi et le royaume de Juda. Ce n’était pas Nabuchodonosor, mais Dieu qui dirigeait les événements, afin d’accomplir ses projets éternels.

▶ Le Seigneur donna – du réconfort pour venir en aide aux premiers lecteurs qui attendaient l’accomplissement de ses promesses.

▶ Le Seigneur donna – un baume au milieu de circonstances troublantes.

▶ Le Seigneur donna – quand tout semblait perdu et que la vie semblait ne plus avoir de sens, Dieu continuait cependant à mener à bien ses projets.

Et il agit ainsi même pour les grands événements qui se déroulent sur la scène internationale ! Il détrône les rois et en établit d’autres.

Cette vérité est toujours valable aujourd’hui. Que cela soit pour nous une consolation !

La Confession de Foi de Westminster * formule la doctrine de la providence de Dieu de manière réconfortante :

Dieu, le grand Créateur de toutes choses, soutient, dirige, dispose et gouverne toute créature, action et chose, des plus grandes aux plus petites, par sa très sage et sainte providence, selon sa prescience infaillible et le libre et immuable conseil de sa propre volonté, à la louange de la

* Le Catéchisme de Westminster et la Confession de foi de Westminster : rédigés au milieu du XVIIe siècle, ils définissent ce que l’Église d’Angleterre allait officiellement enseigner et croire ; ils s’appuient très étroitement sur la Bible.

gloire de sa sagesse, de sa puissance, de sa justice, de sa bonté et de sa miséricorde 4 .

Le prophète Ésaïe a évoqué le moment où Juda reviendrait de Babylone après avoir été puni pour sa rébellion. Ses paroles de promesses étaient pleines d’espoir et il était certain qu’elles s’accompliraient :

Réconfortez mon peuple, oui, réconfortez-le ! dit votre Dieu. Et parlez au cœur de Jérusalem, annoncez-lui que son temps de corvée est accompli, que son péché est expié, qu’elle a reçu de l’Éternel deux fois le prix de ses péchés !

Ésaïe 40.1-2

Un jour, Jésus serait le représentant d’Israël, celui que l’Éternel livrait aux puissances terrestres ; celui à qui Dieu a accordé la faveur parmi les hommes ; celui qui serait à même d’être utile dans le monde et pour le monde. À terme, Dieu vaincra une fois pour toutes nos péchés au moment où le roi et son royaume seront enfin établis. Jésus a annoncé sa royauté et notre consolation en déclarant : « Heureux ceux qui pleurent, car Dieu les consolera » (Matthieu 5.4). L’Évangile selon Jean achève ce renversement de situation en affirmant : « Oui, Dieu a tant aimé le monde qu’il a donné son Fils, son unique, pour que tous ceux qui placent leur confiance en lui échappent à la perdition et qu’ils aient la vie éternelle » (Jean 3.16).

Ces quelques mots ont sans aucun doute réconforté les premiers lecteurs et ils devraient nous réconforter nous aussi : « Le Seigneur […] donna. »

Rencontrez les personnages

C’est un grand réconfort que de savoir que l’Éternel dirige les événements importants de notre vie. Cependant, nous devons impérativement avoir l’assurance qu’il s’occupe aussi des petits détails, tels que les circonstances auxquelles nous sommes confrontés individuellement. Dans le premier paragraphe, nous rencontrons

Des rois et des royaumes

les personnages principaux de la première moitié du livre : Daniel et ses trois amis. Ces jeunes hommes étaient conduits par la main bienveillante de Dieu et leurs noms et leurs histoires ont été rapportés dans la Parole de Dieu.

Ces quatre jeunes gens avaient été déportés. Ils étaient de familles nobles, peut-être même royales (Daniel  1.3). Il s’agissait de « quelques jeunes gens sans défaut physique et de belle apparence. Ils devaient être doués d’intelligence, de sagesse dans tous les domaines, posséder de grandes connaissances, être capables d’apprendre la science et de bonne constitution pour entrer au service du palais royal » (v. 4). De toute évidence, les déportés étaient sélectionnés selon des critères de sagesse et d’apparence. Après une guerre, le vainqueur exilait les hommes qualifiés probablement dans le but de priver la nation conquise de ses forces intellectuelles. Babylone expatriait uniquement les individus capables de promouvoir les intérêts et le développement de la société babylonienne. Elle avait l’intention d’assimiler* complètement ces jeunes juifs à ses coutumes et à sa sagesse (v. 5). Ils ont été dépouillés de leurs noms juifs et ont reçu de nouveaux noms babyloniens (v. 6-7). Ils ont été inscrits dans une académie non juive, « l’université de Babylone », pour recevoir une éducation séculière de classe internationale. Comment s’en sortiront-ils à Babylone ? Que leur arrivera-t-il si loin de Jérusalem ? Le peuple de Dieu a-t-il encore un avenir en tant que « peuple de Dieu » ? Y a-t-il encore un espoir que Dieu accomplisse ses promesses ?

Oui, il y a de l’espoir

Le dernier verset du chapitre offre une réponse partielle à ces questions : « Daniel demeura à la cour de Babylone jusqu’à la première année du règne du roi Cyrus » (v. 21). Visiblement, Daniel est devenu un personnage incontournable de la cour de Nabuchodonosor

* Assimiler : intégrer complètement un peuple de manière à ce qu’il n’y ait pas de différence culturelle.

et, plusieurs années plus tard, de la cour de Cyrus. Les nombreuses années de service de Daniel à Babylone prouvent qu’il est possible de passer sa vie à être utile à Dieu et au monde. Pour l’instant, Daniel donne l’impression qu’il est chez lui à Babylone. Cette idée nous accompagnera jusqu’à la fin des récits de Daniel 1 à 6, et elle sera résumée de manière similaire en 6.29.

Pour commencer, l’histoire de Daniel nous invite à plonger nos regards dans le passé, à remonter à la période de soixante-dix ans entre « La troisième année du règne de Yehoyaqim, roi de Juda » et « la première année du règne du roi Cyrus » (v. 1, 21). Elle nous propose de tirer des leçons de la vie du peuple de Dieu et de découvrir celui qu’il adorait et que nous sommes nous aussi appelés à adorer. La série d’aventures à la cour, relatée dans les chapitres 1 à 6, sera à la fois palpitante, troublante et stimulante. Elle se déroulera surtout sous la main providentielle de Dieu. Il est à l’œuvre. Il est aux commandes et il confie à son peuple l’accomplissement d’œuvres bonnes.

Réfléchir pour agir

1. Dans quelles situations trouvez-vous particulièrement difficile, ou même impossible, de rester fidèle à Christ ?

2. Réfléchissez aux circonstances dans lesquelles se trouvait Daniel au début du livre. Comment cela vous encourage-til dans des situations similaires que vous avez vous-même vécues ?

3. En quoi le fait de savoir que la main de l’Éternel dirige tous les événements vous réconforte-t-il aujourd’hui, en pensant à votre vie personnelle et à l’actualité mondiale ?

Chapitre deux

Un conflit à la cour

Daniel 1.8-21

Comme

nous l’avons relevé en 1.1-7, les mots « Le Seigneur lui donna » sont extrêmement importants. L’auteur les a discrètement glissés dans le verset 2. Or, nous n’en avons pas fini avec Dieu. Il apparaît encore à deux reprises dans ce chapitre. Au verset 9, nous lisons : « Et Dieu lui accorda. » Il incite Daniel et ses amis à prendre l’engagement de rester purs tout en étant dans le monde. Il est effectivement possible de s’établir à Babylone, c’est-à-dire dans ce monde – sans pour autant devenir babylonien, c’est-à-dire sans se fondre dans la masse. Avant tout, il s’agit d’un engagement à être saint. Voici donc ce qu’il nous est dit : « Ne vous rendez pas impurs. »

La dernière mention de Dieu dans ce chapitre se trouve au verset 17 : « Dieu accorda. » Il incite cette fois Daniel et ses amis à s’engager à rester connectés au monde. Même si nous vivons au sein d’une société dirigée par des non-croyants, il n’est pas question de fuir ou de refuser de coopérer. En fait, si nous nous impliquons dans la société qui nous entoure, nous découvrirons sans doute que nous serons très utiles pour ce monde et pour Dieu. « Dieu donna ; Dieu accorda » : comme nous allons le voir, ces mots sont empreints d’une puissance extraordinaire.

Et Dieu accorda à Daniel sa faveur

Le verset 8 marque un tournant dans le récit. Suite au drame de l’exil, l’espoir renaît. En effet, plusieurs membres du peuple de Dieu se retrouvent en sécurité dans le palais du roi, et cela quand bien même la bâtisse se situe à Babylone. Mais un conflit éclate à la cour qui mettra à rude épreuve la détermination de ces jeunes gens.

Daniel et ses amis ont dû changer de nom. Cependant, « Daniel prit dans son cœur la résolution de ne pas se rendre impur en consommant les mets du roi et en buvant de son vin » (v. 8). Le chef du personnel était chargé de former ces jeunes administrateurs provenant des quatre coins de l’empire. Il craignait d’être sévèrement sanctionné si le roi trouvait qu’ils avaient « l’air d’être en moins bonne santé » que les autres jeunes de leur âge (v. 9-10). Néanmoins,

Daniel lui propose de tenter une expérience pendant dix jours : les quatre amis ne mangeront que des légumes et ne boiront que de l’eau (v. 11-12). « Ensuite, tu compareras nos mines avec celles des jeunes gens qui mangent les mets du roi. Après cela, tu décideras d’agir envers nous selon ce que tu auras constaté » (v. 13).

Les quatre jeunes gens sont déterminés à ne pas se souiller. Ils acceptent que leurs noms soient changés et suivent l’instruction imposée, bien qu’elle n’ait rien à voir avec les écrits juifs. Toutefois, ils refusent de manger la nourriture du roi. Pourquoi ?

La première explication qui vient à l’esprit est qu’ils ne veulent pas compromettre leur pureté cérémonielle. Autrement dit, le problème est le genre de nourriture qui leur est proposé. En effet, c’est ainsi que le terme « impur » est employé le plus souvent dans l’Ancien Testament. En mangeant les mets du roi, les jeunes gens risquent de transgresser les règles alimentaires énoncées dans les livres de Moïse (Lévitique 11). Cependant, il existe d’autres motivations possibles. L’utilisation de la nourriture pourrait leur poser problème. Les mets du roi provenaient sans doute des sacrifices offerts aux dieux babyloniens. Dans ce cas-là, ce ne sont pas les règles alimentaires du Lévitique qu’ils craignent de transgresser, mais les lois interdisant l’idolâtrie (Deutéronome 6.13-15). Une troisième possibilité est qu’ils refusent de toucher à la nourriture parce qu’elle appartient au roi. Partager un repas avec quelqu’un signifiait à cette époque communier avec lui. Il était hors de question qu’ils se compromettent avec un roi païen. Leur détermination et leur résistance pouvaient donc s’expliquer par un engagement personnel à ne pas communier avec un dirigeant païen.

Quelle que soit la raison, les jeunes gens acceptent de changer de nom, mais résistent à l’ordre de manger la nourriture du roi. Ils savent qu’en cédant, leur relation avec Dieu en sera lourdement affectée. Ils ne peuvent pas s’y résoudre. Leur conscience les en empêche. Ainsi, Daniel « prit dans son cœur la résolution » de suivre sa conscience plutôt que l’ordre du roi.

Sa décision prise, Daniel la met à exécution, en faisant preuve de beaucoup de respect. Il s’arrange discrètement avec le chef du personnel. Ce dernier accepte donc de procéder au test (v. 14).

Dieu bénit ces quatre hommes déterminés à vivre de manière pure devant lui : « Il était manifeste qu’ils avaient meilleure mine et qu’ils étaient en meilleure forme physique que tous les jeunes gens qui mangeaient les mets du roi » (v. 15). Daniel et ses amis ont la permission de s’en tenir à leur décision : ils pourront s’abstenir de manger la nourriture impure provenant de la table du roi (v. 16).

Osez être un Daniel

Ne sous-estimez pas la force de caractère et la foi qu’il a fallu pour prendre cette décision. En tant que déportés, la situation de ces jeunes hommes était très précaire. Qu’est-ce qui peut amener une personne à faire preuve de tant de détermination ?

La réponse se trouve souvent dans l’enfance. Ces quatre jeunes privilégiés avaient grandi et été éduqués sous le règne du roi Josias, le grand réformateur religieux de Juda. Son zèle pour Dieu et son influence ont surpassé ceux d’Asa, d’Ézéchias et de Josaphat. Les textes historiques en 2 Rois 22 à 23 nous rapportent que Josias a réparé le temple, retrouvé le livre de la loi, appelé le peuple à la repentance, mené des réformes, redonné à la Parole de Dieu une place centrale dans la vie d’Israël, démis les prêtres indignes de leurs fonctions et rétabli la fête de la Pâque. Ces événements se sont déroulés durant l’enfance de Daniel et de ses trois amis. Il est même possible qu’ils aient grandi dans la maison de Josias puisqu’ils étaient issus de la noblesse ! La détermination de Daniel et de ses amis a jailli de la terre riche et fertile de leur enfance. En effet, ils ont vécu sous le règne d’un grand roi qui craignait Dieu.

On ne naît pas déterminé, on le devient. Les personnes déterminées le sont parce qu’elles ont été façonnées et modelées. Elles ne se font pas en un jour. La question se pose donc : quel type de jeunes formons-nous dans nos Églises ? Nous devons prendre conscience,

ou nous souvenir qu’instruire nos enfants dans les voies de Dieu est l’une des tâches terrestres les plus importantes. Tous les chrétiens, qu’ils soient parents ou non, y contribuent, car nous sommes tous membres d’une famille spirituelle, d’une Église. Nous avons besoin d’une génération de Daniel. Engageons-nous donc à les instruire pour qu’ils deviennent des croyants comme lui. Les paroles d’un ancien chant pour enfants nous rappellent les qualités que l’Église devrait cultiver chez ses membres :

Ose être un Daniel, ose être différent, Ose prendre des décisions, sans céder à la pression.

Ce premier épisode de la vie de Daniel adresse un message fort aux étudiants et aux jeunes professionnels qui se lancent dans la vie active. Le conflit auquel il a dû faire face après son arrivée à la cour du roi montre qu’il faut être prêt à aller à contre-courant. Winston Churchill a écrit dans son autobiographie1 :

Mais aujourd’hui, je plains les étudiants quand je vois quelle existence frivole mènent la plupart d’entre eux, au milieu de tant d’occasions qui passent à leur portée.

Daniel et ses amis étaient à l’université. Ils n’ont pas donné priorité à leurs plaisirs personnels, ni même à leur promotion. Ils étaient déterminés à donner priorité à la pureté. Nous devons enseigner nos enfants à suivre leur exemple, exhorter les jeunes adultes à les imiter et nous comporter ainsi nous-mêmes. Si nous nous y engageons, nous pouvons compter sur la bénédiction de Dieu, comme Daniel : « Et Dieu lui accorda la faveur du chef du personnel et lui fit trouver en lui quelqu’un de compréhensif » (v. 9).

La sagesse du monde

Comment la faveur et la compassion de Dieu se sont-elles manifestées ? Tout d’abord, elles se sont manifestées en ce que Daniel et ses amis ont passé le test et qu’ils ont pu continuer de mener une vie pure. Ensuite, elles se sont manifestées en ce que leur installation à Babylone a eu deux effets positifs :

– la facilité à apprendre (v. 17) – la faveur du roi (v. 18-21).

Remarquez que le peuple de Dieu n’avait rien à craindre du système éducatif séculier de Babylone. C’est important de le souligner. En effet, des historiens tels que Mark Noll et des responsables tels que Charles H. Malik font le constat suivant : lorsque les chrétiens se sont retirés des institutions séculières d’études supérieures pour mettre en place un autre système éducatif (généralement fermé et à l’écart du monde), les conséquences ont été néfastes. Il existe de larges communautés de chrétiens qui ignorent ce que renferment le cœur et l’esprit de leurs contemporains non chrétiens. Ils sont d’ailleurs satisfaits de les éviter. L’Église se recroqueville alors sur elle-même et s’isole. Le temps passant, elle finit par devenir une institution qui a perdu sa mission de vue : une mission qui consiste à appeler les non-croyants à se soumettre à la puissance de l’Évangile.

Il est frappant de voir que la Parole de Dieu qualifie de « sagesse » le contenu de l’instruction donnée par les Babyloniens (v. 17). La sagesse est un genre littéraire qui remonte à la Mésopotamie et l’Égypte anciennes. C’est le genre littéraire principal de certains livres bibliques : Job, Cantique des cantiques, Ecclésiaste et surtout Proverbes. Une bonne partie du livre des Proverbes est d’ailleurs destinée à la formation de ceux qui devaient servir à la cour du roi. Plus tard, les Grecs ont élaboré leur propre version de la sagesse qui est toujours répandue aujourd’hui. Daniel a reçu une formation basée sur cette littérature de la sagesse, une littérature dans laquelle se sont plongés de nombreux dirigeants érudits au fil des siècles. Nous ne devrions pas avoir peur de nous joindre à eux.

Si vous désirez sincèrement être un disciple de Christ, vous devrez chercher à rester pur. Cependant, votre objectif ne sera pas seulement d’être pur, mais d’être pur sans pour autant vous retirer du monde. Vous devrez apprendre à ne pas vous souiller… dans ce monde. C’est dans ce monde que nous sommes appelés à vivre, à être une bénédiction et à prêcher l’Évangile. Nous n’y parviendrons

pas si nous sommes trop occupés à éviter que le monde ne pénètre dans l’Église. Nous devrions plutôt veiller à ce que l’Église soit un lieu accueillant et qui engage le dialogue avec le monde.

La faveur du roi

Le conflit à la cour du roi a provoqué un second effet positif qui devrait nous encourager. Daniel et ses amis n’ont pas seulement obtenu la faveur de Dieu, mais aussi la faveur du roi. Par conséquent, ces jeunes hommes qui refusaient de faire des compromis avec le monde ont fini par être les plus utiles au monde. Au terme de la période d’instruction, ce sont Daniel, Hanania, Mishaël et Azaria qui ont été invités à entrer au service du roi (v. 18-19). De plus, « chaque fois que le roi les consultait sur une question exigeant de la sagesse et du discernement, il les trouvait dix fois supérieurs à tous les mages et magiciens de son royaume » (v. 20). Le verset 20 dit littéralement que le roi les trouvait « dix mains » supérieurs aux autres. Autrement dit, de leurs deux mains, ils étaient capables de faire le travail de cinq personnes (de dix mains). Leur détermination et leur aptitude à travailler ont payé.

Bien plus tard dans l’histoire d’Israël, Jésus de Nazareth accomplirait pleinement tout ce que Daniel et ses amis symbolisaient. Jésus obtiendrait la faveur de Dieu et des hommes (Luc 2.40 et 52). Alors qu’il n’était encore qu’un enfant, ses enseignants « s’émerveillaient de son intelligence et de ses réponses » (Luc 2.47).

La personne résolue qui s’engage à vivre selon la volonté de Dieu sera la plus utile au monde. Il arrive même que la société le reconnaisse. Nous pensons parfois que nous aurons moins d’influence et d’importance si nous choisissons de nous soumettre à la volonté de Dieu. Nous croyons que nous serons forcément marginalisés. Cependant, cet épisode tiré de la vie de Daniel prouve qu’en obéissant à Dieu, nous pouvons en réalité devenir plus utiles. Nous obtiendrons peut-être même la faveur de Dieu et des hommes !

« Le Seigneur donna. » Reconnaître cette réalité nous incite, nous aussi, à prendre des engagements similaires : rester moralement et

spirituellement purs dans un monde païen. De plus, cette réalité nous équipe pour que nous puissions prendre ces engagements. En sachant que « le Seigneur donn[e] », nous pouvons nous engager pleins d’assurance dans nos études, nos professions et nos communautés. Croyez-vous en ces mots « le Seigneur donna » ? Ils peuvent transformer notre vision de la vie.

Réfléchir pour agir

1. Avez-vous déjà eu le sentiment – par le passé ou actuellement – que votre conscience vous poussait à emprunter un chemin qui pourrait s’avérer difficile ?

2. Les membres d’Église contribuent tous à former la génération suivante (à la maison ou ailleurs). Quel est, ou quel pourrait être, votre rôle ? Cherchez-vous à instruire les enfants afin qu’ils osent « être des Daniel » ?

3. Obéir à Dieu n’est pas incompatible avec le fait d’être utile à la société. Cette vérité vous encourage-t-elle ou vous interpelle-t-elle ? En quoi ?

Chapitre trois

Un éventail de personnalités

Daniel 2.1-30

Lesbons écrivains accordent généralement une attention particulière à la description des personnages. En quelques mots seulement, ils sont capables de créer, puis de révéler le monde intérieur d’un de leurs protagonistes. Le lecteur, sans qu’il puisse toujours comprendre comment, voit ainsi les aspirations de son propre cœur être révélées. Embarqué par les descriptions, il finit par s’identifier (ou non, selon le bon vouloir de l’auteur) à un personnage.

L’auteur de Daniel nous présente deux hommes dont les personnalités sont radicalement différentes : Daniel et Nabuchodonosor. Mais la manière dont il s’y prend nous permet de comprendre et de compatir avec chacun de ces deux personnages, au moins jusqu’à un certain point. Au chapitre 1, Nabuchodonosor est le roi qui a conquis Jérusalem. Au chapitre 2, nous apprenons à le connaître personnellement.

Inquiet et agité

Le roi est pratiquement tout-puissant, mais il est incapable de contrôler son propre sommeil. Pourquoi ? Parce qu’il « fit un rêve qui le troubla » (v. 1). Il n’arrive même pas à se souvenir de ce qu’il a vu pendant la nuit et encore moins à l’expliquer (v. 2-3).

À première vue, cette agitation nocturne est surprenante. En effet, d’après ce que nous savons, Nabuchodonosor a une trentaine d’années, et il est l’homme le plus important du monde. Il est à la tête de l’empire le plus puissant et à bien des égards, il est sur le point d’atteindre son apogée. Huit ans auparavant, Babylone avait écrasé l’Assyrie et rasé sa capitale, Ninive. À cette époque de sa vie, Nabuchodonosor avait déjà déployé des bataillons égyptiens le long des berges nord de l’Euphrate. Il dominait aussi sur toute la Syrie et la Palestine. En fait, il était tellement puissant que cette année-là, les dirigeants de Damas, Tyr, Sidon et Jérusalem s’étaient soumis à son autorité et lui payaient désormais un tribut. Pourquoi donc l’homme qui règne sur le monde est-il inquiet ?

La raison est ailleurs. D’anciens manuscrits extrabibliques révèlent que Nabuchodonosor était un homme très religieux. La British Library possède une inscription rapportant la prière qu’il a adressée à Marduk, le plus grand dieu babylonien, avant de monter sur le trône. Le jour de son couronnement, Nabuchodonosor a prononcé ces paroles1 :

Ô, Maître éternel, Seigneur de tout ce qui existe.

Au roi que tu aimes et dont tu as mentionné le nom,

Donne à son nom de prospérer comme il te semble bon.

Dirige-le sur le meilleur chemin.

Je suis ton prince, ton préféré, celui que ta main a créé.

Tu m’as créé,

Et tu m’as ordonné de régner sur tout.

Selon ta grâce, ô Seigneur, que tu répands sur tous,

Que je puisse aimer ton règne exalté.

Éveille en mon cœur la crainte de ta divinité.

Accorde-moi ce qui te semble bon, Puisque tu m’as donné la vie.

Nous avons donc affaire à un homme dont le nom est inspiré du dieu de la sagesse, Nabû. Il est profondément pieux. Il a grandi dans une culture qui considère les rêves et les visions comme un moyen utilisé par Dieu (ou les dieux) pour percer les barrières du monde physique et transmettre des vérités métaphysiques sur l’avenir. Aujourd’hui en Occident, nous envisageons rarement les rêves comme un moyen de communication entre le divin et l’humain. Depuis l’apparition de la psychanalyse au XIXe siècle, ils sont supposés révéler nos luttes intérieures. Le rêve est le canal par lequel le subconscient s’adresse à la personne. Il ne provient pas du ciel. Or, Nabuchodonosor a une perception des rêves qui ressemble à celle du peuple de Dieu (voir Jacob en Genèse 28 ou Joseph et son interprétation en Genèse 41).

Cet homme a donc fait un rêve, mais il ne s’en souvient pas et il est encore moins en mesure de l’interpréter ! Étant donné que Nabuchodonosor est religieux, il n’est pas étonnant qu’il soit extrêmement troublé. Son dieu cherche peut-être à le prévenir d’une

menace imminente. Si c’est le cas, il doit user de sagesse. Or, il a beau porter un nom dérivé du dieu de la sagesse, il avance dans l’inconnu. Il doit impérativement découvrir la nature et le contenu du rêve, car les dieux lui envoient sans doute un avertissement concernant l’avenir. L’auteur veut que nous compatissions avec ce roi inquiet.

Irréaliste

Si nous ne connaissions pas l’importance des rêves et la piété de Nabuchodonosor, les événements suivants nous sembleraient excessifs et irréalistes. Cependant, en découvrant la culture et la personnalité de ce roi, nous comprenons pourquoi il exige que ses conseillers les plus sages racontent et interprètent le rêve sous peine de mort. Il leur promet toutefois de grands honneurs s’ils parviennent à relever le défi (Daniel  2.4-6). Nabuchodonosor est extrêmement sérieux, car découvrir le sens de cette vision pourrait être une question de vie ou de mort pour lui 2 .

Le problème c’est que, sans le contenu du rêve, les sages sont incapables de fournir une explication (2.7). Le roi est de plus en plus contrarié (v. 8-9). Ses conseillers, quant à eux, sont dans tous leurs états et ils finissent par s’en prendre à lui (v. 10). Nabuchodonosor leur demande l’impossible. Il s’attend à ce qu’ils montent aux cieux et lui rapportent eux-mêmes le message (v. 11).

Irréfléchi

Le roi explose dès qu’il comprend que les mages, les magiciens, les sorciers et les astrologues ne pourront pas répondre à sa requête. Il donne l’impression non seulement d’être inquiet et irréaliste, mais aussi irréfléchi. Son cœur est à vif. « Là-dessus le roi s’irrita et entra dans une colère violente. Il ordonna de mettre à mort tous les sages de Babylone. Lorsque le décret de tuer les sages fut publié, on rechercha aussi Daniel et ses compagnons pour les mettre à mort » (v. 12-13).

Le narrateur fait ici un coup de maître : sans prévenir, il nous annonce que les quatre hommes déterminés à obéir à Dieu dans le chapitre 1 et que nous avons appris à respecter font partie des sages. Ils sont désormais recherchés pour être exécutés. L’auteur ne nous dit pas où ils se trouvent ou pourquoi ils n’ont pas comparu devant le roi avec les autres. Tout ce que nous savons, c’est que les personnes auxquelles nous nous sommes attachés sont sur le point d’être écartelées.

Un interprète

Les bons écrivains construisent souvent leur histoire en soulignant les contrastes qui existent entre les différents personnages. Dans la seconde moitié de ce chapitre, Daniel se démarque clairement de Nabuchodonosor. L’auteur est intentionnellement ironique. Le roi, qui semble être le maître du monde, est troublé. Ses nuits sont agitées. Il a des exigences irréalistes et prend des décisions irréfléchies. Finalement, ce sera le vaincu, l’esclave de douze ans son cadet, qui fera preuve de sérénité, d’audace et d’une attitude de prière pour dire la vérité à cet homme qui détient le pouvoir.

Daniel ne cède pas à la panique ! En apprenant qu’il doit être exécuté, il demande qu’on lui explique la situation (v. 14-15). Puis, il entre dans la salle du trône avec sérénité et assurance et demande au roi « de lui accorder un délai en lui disant qu’il lui ferait connaître l’interprétation demandée » (v. 16). Pourquoi Daniel se montre-t-il si confiant ? Parce que nous avons appris précédemment que « Dieu accorda » à Daniel la capacité « d’interpréter toutes les visions et tous les rêves » (1.17). Cette remarque ne semblait pas pertinente à ce moment-là, mais elle l’est à présent !

Daniel est plein d’assurance, mais il n’est pas présomptueux. Il rentre chez lui et retrouve ses amis juifs (v. 17). Il les invite à « supplier le Dieu des cieux que, dans sa grâce, il leur révèle ce secret afin qu’on ne le fasse pas périr, ses compagnons et lui » (v. 18). Les enjeux sont extrêmement élevés. Daniel a gagné un jour de répit, mais désormais, il ne peut compter que sur Dieu pour lui donner,

dans sa grâce, la réponse au problème du roi. Quelle surprise de voir Daniel simplement aller au lit après avoir prié ! « Au cours de la nuit, dans une vision, le secret fut révélé à Daniel » (v. 19).

L’intercession fait place à la louange. Dans les versets 20 à 23, la prière de Daniel nous donne un aperçu des principaux thèmes du livre.

Béni soit Dieu dès maintenant et à toujours, car à lui appartiennent la sagesse et la force. Il fait changer les temps et modifie les circonstances, il renverse les rois et établit les rois, il donne la sagesse aux sages et, à ceux qui savent comprendre, il accorde la connaissance. Il dévoile des choses profondes et secrètes, il sait ce qu’il y a dans les ténèbres, et la lumière brille auprès de lui. C’est toi, Dieu de mes pères, que je célèbre et que je loue, tu m’as rempli de sagesse et de force et tu m’as fait connaître ce que nous t’avons demandé, tu nous as révélé ce que le roi demande.

Le message, qui était caché à Nabuchodonosor, est révélé à Daniel pendant la nuit. Dieu a témoigné sa compassion envers son serviteur – et envers les autres sages de Babylone (v. 24), même s’ils ne savent pas d’où vient leur délivrance.

La vérité révélée à un homme de pouvoir

Daniel est conduit devant Nabuchodonosor (v. 25-26). Deux choses sont claires dès le début de l’entretien entre l’esclave et le roi.

Premièrement, Daniel fait preuve d’humilité. Lorsque le roi lui demande s’il peut lui faire connaître le rêve et son explication (v. 26), il pourrait simplement répondre, et à juste titre : « Oui ! »

Cependant, Daniel ne cherche pas à accaparer les honneurs pour lui-même, il rend gloire à Dieu. Personne, y compris Daniel, n’est capable de révéler par lui-même ce mystère au roi (v. 27). « Mais il y a, dans le ciel, un Dieu qui révèle les secrets » (v. 28).

Deuxièmement, Daniel est prêt à dire la vérité à un homme qui détient le pouvoir. Henry Kissinger, le secrétaire d’État américain sous Richard Nixon, a affirmé que le conseiller d’un dirigeant devait posséder cette qualité. Justement, c’est le cas de Daniel. Nabuchodonosor a un droit de vie ou de mort sur Daniel. Et pourtant, Daniel n’hésite pas à révéler au roi qu’un Dieu réside dans les cieux, au-dessus de lui (v. 28) et que ce Dieu désire s’entretenir avec lui (v. 28-29) et lui donner l’interprétation de son rêve par l’intermédiaire de son serviteur Daniel (v. 30). Ce dernier a reçu la révélation du secret. Son Dieu, et non Marduk, règne au ciel. Le roi doit l’écouter.

L’auteur termine ainsi la comparaison entre ses deux personnages principaux. Le roi inquiet vient de faire connaissance avec un homme sage.

Un exemple pour nous

Quelles leçons tirer de tout cela ? Premièrement, rappelons-nous que les sages de Nabuchodonosor lui avaient expliqué au verset 11 : « Ce que le roi demande est trop difficile et il n’y a personne qui soit capable de révéler cette chose au roi, excepté les dieux, mais eux, ils n’habitent pas parmi les mortels. » Ils avaient raison : seul Dieu était capable de lui faire connaître son rêve. Cependant, Dieu a choisi de le révéler par l’intermédiaire de Daniel, celui que l’auteur nous présente comme étant « l’homme sage ». D’ailleurs, Daniel le dit lui-même : « C’est toi, Dieu de mes pères, que je célèbre et que je loue, tu m’as rempli de sagesse et de force et tu m’as fait connaître ce que nous t’avons demandé, tu nous as révélé ce que le roi demande » (v. 23).

En considérant la vie de Jésus au Ier siècle, Paul l’a qualifié de « puissance de Dieu et sagesse de Dieu » (1 Corinthiens 1.24). Il est celui en qui la sagesse divine est manifestée de manière unique, parfaite et entière. Il est le sage et le juste, le médiateur qui fait le lien entre ce monde-ci et le Dieu qui règne dans les cieux. Au moyen d’une vision, Dieu s’est révélé à Nabuchodonosor, puis à Daniel. Il s’est révélé à nous au moyen d’une personne, le Seigneur Jésus.

Un éclairage pour nous

Deuxièmement, nous constatons que Dieu désirait transmettre un message à ce roi terrestre : « [Dieu] a fait savoir au roi Nabuchodonosor ce qui doit arriver dans les temps à venir » (Daniel  2.28). Dieu veut s’entretenir avec le roi et, à travers lui, avec son empire. Aujourd’hui encore, il veut s’entretenir avec le monde.

Daniel n’oriente pas seulement nos regards vers Jésus, il nous donne aussi un exemple à suivre. Comme lui, nous devrions courageusement déclarer au monde que la sagesse de Dieu se trouve en Jésus. Daniel a expliqué au roi que Dieu s’adressait à lui par un rêve. Nous devons annoncer au monde que Dieu lui parle par Jésus.

Nous avons besoin de personnes qui comprennent et qui peuvent clairement communiquer la Parole de Dieu au monde. Quel que soit l’endroit où Dieu vous a placé, souvenez-vous de ceci : il a un message à transmettre. Dieu vous a accordé une profession dans laquelle vous rencontrerez des gens qui ont besoin d’entendre ce que vous avez à leur dire.

Nous devons parler et nous exprimer sans crainte. Dieu a choisi un prisonnier de guerre hébreu dont la nation avait été vaincue, pour se tenir avec assurance devant le roi qui menaçait de l’exécuter. Il préfigure Jésus et ce qu’il a accompli pour nous. Toutefois, Jésus n’a pas seulement affronté la menace d’une exécution, il l’a endurée. Dieu est donc capable de permettre aux disciples de Jésus que nous sommes de regarder la mort en face avec sérénité et détermination. Nous n’avons effectivement rien à craindre !

Voici l’histoire de deux officiers américains durant la guerre de Sécession. Leur camp était la cible d’une terrible attaque. Les soldats couraient partout pour échapper à la mort tandis que les balles et les boulets de canon fusaient. Pourtant, au milieu de ce chaos, deux officiers en pleine maîtrise de leurs émotions marchaient droit l’un vers l’autre. En se croisant, ils se sont salués d’un hochement de tête. Cependant, quelques pas plus loin, ils se sont retournés. Le premier a demandé à l’autre : « Quel est le but suprême de l’homme ? » Le second lui a répondu : « De glorifier Dieu et de trouver en lui son

Un éventail de personnalités

bonheur pour toujours. » « Ah, s’est exclamé le premier, je savais bien que vous aviez été élevé avec le Catéchisme de Westminster. » Puis, ils ont tous deux repris leur route.

Celui qui place sa confiance en Dieu ne craint pas les mauvaises nouvelles. Il peut donc annoncer courageusement la bonne nouvelle de Dieu. Daniel l’a fait. Aujourd’hui encore, si nous connaissons le Dieu incarné, nous pouvons et devons agir de même.

Réfléchir pour agir

1. Pourquoi est-ce si difficile de dire la vérité à ceux qui détiennent le pouvoir ?

2. Si vous reconnaissez que Dieu vous a placé en un endroit précis pour faire connaître et comprendre sa Parole, quelle différence cela fera-t-il durant ce mois ?

3. Daniel risquait de mourir. Cependant, après avoir prié, il était calme et serein. Quelles sont les vérités concernant Dieu que nous devons croire pour expérimenter cette même paix ? Comment et quand devrions-nous suivre l’exemple de Daniel ?

Chapitre quatre

Une statue et une pierre

Daniel 2.31-49

Enfin, nous découvrons le contenu du rêve qui a été la cause de nombreuses nuits agitées pour le roi et qui a presque coûté la vie à ses sages. Dans le rêve se dresse une grande statue « immense et d’une beauté éblouissante » (v. 31). Il y a aussi une pierre qui se détache « sans l’intervention d’aucune main » (v. 34). Comme nous le verrons plus tard, ce rêve nous renvoie à la croix et au royaume de notre Seigneur Jésus-Christ.

Le rêve et son interprétation

Daniel décrit la vision qui a tant troublé le roi. Elle montre une statue de forme humaine qui est à la fois immense et impressionnante (v. 31). Elle est composée d’or pour la tête, d’argent, de bronze, et enfin de fer et d’argile pour les pieds (v. 32-33). Alors, une pierre « vint heurter la statue au niveau de ses pieds de fer et d’argile, et les pulvérisa » (v. 34). La statue n’est pas seulement détruite, elle se désintègre (v. 35). « Quant à la pierre qui avait heurté la statue, elle devint une immense montagne et remplit toute la terre » (v. 35).

Voilà pour le contenu du rêve. Daniel en donne ensuite la signification (v. 36). Nabuchodonosor est « la tête d’or » (v. 38). En effet, il a reçu de Dieu un pouvoir colossal tant sur le plan de son étendue que de son intensité (v. 37-38). Un royaume moins important lui succédera. Il correspond à l’argent. Puis, un troisième royaume de « bronze » s’élèvera (v. 39). Enfin, « un quatrième royaume lui succédera, il sera dur comme le fer [et] pulvérisera et mettra en pièces tous les autres royaumes » (v. 40). Bizarrement, le plus fort de tous ces royaumes est aussi composé d’argile. Il sera « divisé » (v. 41), « en partie fort et en partie fragile » (v. 42) : les deux éléments qui constituent ce royaume « ne tiendront pas ensemble » (v. 43).

Puis, la pierre intervient. Elle représente un royaume que « le Dieu des cieux suscitera [et] qui ne sera jamais détruit » (v. 44). Ce royaume remplacera tous les royaumes précédents. Daniel prévient le roi que cette vision se réalisera certainement. « Le grand Dieu » a révélé ces choses et donc, « ce qu’annonce le rêve est chose certaine, et son interprétation est digne de foi » (v. 45).

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