Soyez encouragés • Warren W. Wiersbe

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COLLECTION « SOYEZ » : COMMENTAIRES BIBLIQUES À LA PORTÉE DE TOUS POUR COMPRENDRE ET METTRE EN PRATIQUE LA PAROLE DE DIEU. À UTILISER SEUL OU EN GROUPE.

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Warren W. Wiersbe

Comment espérer dans un monde désespérant ? Comment faire preuve de courage sous un déluge d’épreuves ? Paul répond par un curieux principe : les porteurs de fardeaux sont les mieux placés pour être bénis. Pas étonnant que l’un des mots-clés de cette lettre soit « réconfort » ou « encouragement ». « Quand nous sommes découragés en raison de circonstances difficiles, il est facile de regarder à soi et à ses sentiments, ou de se concentrer sur les problèmes qui nous affectent. Notre première réaction doit toutefois consister à regarder au Seigneur par la foi et à prendre conscience de tout ce que Dieu est pour nous » (W. Wiersbe). Le message reste pertinent : Dieu veut vous encourager afin que vous puissiez transformer vos épreuves en triomphes et vos souffrances en sacrifices pour sa gloire. Découvrez-le dans cette lettre !

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12,00 €

9 782910 246099 ISBN 978-2-910246-09-9

W. Wiersbe

biblique

Warren W. Wiersbe • Pasteur, professeur et conférencier de renommée internationale. Auteur de nombreux livres dont Quand la vie chancelle et les commentaires du Nouveau Testament de la collection « Soyez ».

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« Traqués et opprimés de tous côtés et cependant jamais subjugués par la peur ; fréquemment désemparés, jamais découragés ; souvent nous sommes perplexes et ne savons plus quel chemin prendre, mais nous n’abandonnons pas. Nous connaissons l’angoisse et le dénuement, mais non le désespoir » (2 Corinthiens 4 : 8 – Parole vivante).

2 Corinthiens • Soyez encouragés

2 Corinthiens • Soyez encouragés

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2 Corinthiens Texte de Parole vivante inclus


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Soyez encouragés • 2 Corinthiens



Questions d’étude

Warren W. Wiersbe

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2 Corinthiens Texte de Parole vivante inclus

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Édition originale publiée en langue anglaise sous le titre : Be Encouraged © 1987 • Warren W. Wiersbe Cook Communications Ministries • 4050 Lee Vance View Colorado Springs, CO 80918 • USA Traduit et publié avec permission. Tous droits réservés. Édition en langue française : Soyez encouragés • Warren W. Wiersbe © 2010 BLF Éditions • Rue de Maubeuge • 59164 Marpent • France Tous droits de traduction, de reproduction et d’adaptation réservés. Traduction : Sabine Bastin Couverture et mise en page : BLF Éditions • www.blfeditions.com Rue de Maubeuge • 59164 Marpent • France Impression n° XXXXX • Sepec • Rue de Prony • 01960 Péronnas • France Citations bibliques extraites de la Bible du Semeur. Texte copyright © 2000, Société Biblique Internationale. Avec permission. ISBN 978-2-910246-09-9

Dépôt légal 1er trimestre 2016 Index Dewey (CDD) : 227.3 Mots-clés : 1. Bible. N.T. 2 Corinthiens. 2. Commentaire. 3. Vie chrétienne.


Je dédie ce livre à Galen et Jeanette Call, Robert et Wilma Montgomery, et Cédric et Jean Whitcomb, fidèles associés dans le ministère par le passé et, désormais, amis qui m’encouragent et m’apportent beaucoup de joie.



Préface Le découragement n’épargne personne. Le chrétien mûr comme le jeune croyant peuvent traverser des périodes d’abattement. Cependant, le responsable chrétien expérimenté peut connaître davantage de raisons de se décourager que le jeune pasteur qui débute dans le ministère. Le message de 2 Corinthiens m’a encouragé au fil des années et j’aimerais désormais qu’il soit aussi une source d’encouragement pour vous. J’ai enseigné certains aspects de cette étude dans le cadre d’un programme radiophonique et les réactions des auditeurs m’ont convaincu que les mots écrits par Paul il y a plusieurs siècles restent d’actualité aujourd’hui. J’aimerais remercier mon cher ami Jim Adair pour son aide et son soutien dans la réalisation d’un autre numéro de cette série d’ouvrages. J’ai éprouvé beaucoup de plaisir à travailler avec Jim et le reste de l’équipe éditoriale tout au long de ces années. Si le message de ce livre vous encourage, veillez à vous en servir pour encourager quelqu’un à votre tour ! — Warren W. Wiersbe

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Suggestion de plan de 2 Corinthiens I. Paul explique son ministère – 2 Corinthiens 1 : 1 à 7 : 16 1. Triomphant (1 : 1 à 2 : 17) 2. Glorieux (3 : 1-18) 3. Sincère (4 : 1-18) 4. Authentique (5 : 1-21) 5. Aimant (6 : 1 à 7 : 16) II. Paul encourage la générosité de ses lecteurs – 2 Corinthiens 8 : 1 à 9 : 15 Il rassemblait une offrande pour les chrétiens de Judée 1. Principes de la libéralité par la grâce, 1re partie (8 : 1-24) 2. Principes de la libéralité par la grâce, 2e partie (9 : 1-15) III. Paul impose son autorité – 2 Corinthiens 10 : 1 à 13 : 13 1. Le guerrier attaque l’opposition (10 : 1-18) 2. Le père spirituel protège l’église (11 : 1-15) 3. Le « fou » se vante de ses souffrances (11 : 16 à 12 : 10) 4. L’apôtre exerce son autorité affectueuse (12 : 11 à 13 : 13)

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1 2 Corinthiens 1 : 1-11

Abattu, mais pas vaincu ! « Vous semblez imaginer que je ne traverse jamais des hauts et des bas, mais que j’avance sans peine, d’humeur égale et joyeuse, sur la voie noble et ininterrompue d’accomplissements spirituels. Ce n’est pas du tout le cas ! Je me sens souvent complètement misérable et tout m’apparaît alors sous un jour très sombre ». Ces mots sont ceux de John Henry Jowett, un homme considéré à son époque comme « le plus grand prédicateur du monde anglophone ». Il fut le pasteur d’églises prédominantes, il prêcha devant d’immenses assemblées et écrivit des ouvrages devenus des best-sellers. « Je suis sujet à des périodes de dépression si effrayantes que j’espère qu’aucun d’entre vous ne connaîtra jamais de détresse aussi extrême que celle où je m’enfonce parfois ». Ces paroles ont été prononcées dans un sermon par Charles Haddon Spurgeon dont le merveilleux ministère londonien a sans aucun doute fait de lui le plus grand prédicateur anglais. Le découragement frappe sans distinction de personne. En réalité, il semble agresser bien davantage ceux qui réussissent que ceux qui échouent car plus nous gagnons en altitude, plus nous pouvons tomber de haut. Dès lors, il n’est pas surprenant que le grand apôtre Paul ait écrit : « Nous étions écrasés, à bout de forces, au point même que nous désespérions de conserver la vie » (2 Corinthiens 1 : 8). Malgré la grandeur de son tempérament et de son ministère, Paul était humain au même titre que chacun de nous.

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Soyez encouragés Il aurait pu échapper à ces douloureux fardeaux, mais il avait reçu un appel de Dieu (1 : 1) et se souciait d’aider son peuple. Il avait fondé l’église de Corinthe où il avait exercé son ministère pendant un an et demi (Actes 18 : 1-18). Des problèmes graves ayant vu le jour après son départ, il a envoyé Timothée pour y mettre de l’ordre (1 Corinthiens 4 : 17), avant de rédiger le courrier que nous appelons « la première lettre aux Corinthiens ». Malheureusement, la situation a empiré et Paul a dû rendre une visite douloureuse à l’assemblée de Corinthe pour reprendre les fauteurs de troubles (2 Corinthiens 2 : 1s). En vain. Il a ensuite adressé une correspondance plus sévère, remise par son compagnon Tite (2 : 4-9 ; 7 : 8-12). Au terme de grandes souffrances, Paul a enfin rencontré Tite qui a pu lui annoncer la résolution du problème. C’est alors qu’il a écrit la lettre que nous appelons Seconde épître aux Corinthiens. La rédaction de ce courrier poursuit plusieurs objectifs. Tout d’abord, il voulait encourager l’église à pardonner et réintégrer le membre à l’origine de toutes les difficultés (2 : 6-11). Il désirait aussi expliquer ses changements de projet (1 : 15-22) et imposer son autorité apostolique (4 : 1-2 ; chapitres 10 à 12). Enfin, il souhaitait encourager l’assemblée à participer à l’offrande d’urgence récoltée spécialement pour les saints nécessiteux de Judée (chapitres 8 et 9). L’un des mots-clés de cette lettre est « réconfort » ou « encouragement ». Le terme grec original signifie « appelé aux côtés d’une personne pour l’aider ». Il est utilisé à vingt-neuf reprises dans l’épître sous sa forme verbale ou substantive. Malgré toutes les épreuves qu’il avait à endurer, Paul restait en mesure (par la grâce de Dieu) d’écrire un courrier rempli d’encouragements. Quel était son secret  ? Comment parvenait-il à connaître la victoire malgré les pressions et les épreuves ? Grâce à Dieu. Quand vous êtes découragé, prêt à renoncer, cessez de regarder à vous-même et concentrez votre attention sur Dieu. En s’inspirant de ses propres difficultés, Paul nous apprend comment nous pouvons être 10


2 Corinthiens 1 : 1-11 encouragés en Dieu. Pour ce faire, rappelons-nous toujours ces trois principes élémentaires.

Rappelez-vous ce que Dieu est pour vous (1 : 3)

Paul commence sa lettre par une doxologie. Il ne pouvait assurément pas se réjouir des circonstances qu’il traversait, mais il pouvait chanter à la gloire du Dieu qui contrôle toutes les circonstances. Il avait appris que la louange est un facteur important pour vaincre le découragement et la dépression. La louange change les choses autant que la prière.

Louez-le parce qu’il est Dieu ! Vous trouverez l’expression « Loué soit Dieu » dans deux autres passages du Nouveau Testament : Éphésiens 1 : 3 et 1 Pierre 1 : 3. • Dans le premier, Paul loue Dieu pour ce qu’il a accompli par le passé, lorsqu’il « nous avait choisis » en Christ (v. 4) et « comblés des bénédictions de l’Esprit » (v. 3). • Dans 1 Pierre 1 : 3, Pierre remercie Dieu pour les bénédictions futures et l’« espérance vivante ».

Toutefois, dans 2 Corinthiens, Paul loue Dieu pour les bénédictions présentes, pour ce que Dieu accomplissait à cette heure et en ce lieu. Pendant les atrocités de la guerre de Trente Ans, le pasteur Martin Rinkart a fidèlement servi la population d’Eilenburg, en Saxe. Il dirigeait jusqu’à 40 services funéraires par jour, pour un total de plus de 4 000 pendant son ministère. Pourtant, malgré cette expérience dévastatrice, il a écrit une prière de reconnaissance destinée à être prononcée avant le repas par ses enfants. Aujourd’hui, elle est devenue un cantique de louange : « Rendez grâce au Seigneur du cœur, des mains, des lèvres ! Il a fait des exploits : il faut qu’on le célèbre ! »

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Soyez encouragés

Louez-le parce qu’il est le Père de notre Seigneur Jésus-Christ ! C’est grâce à Jésus-Christ que nous pouvons appeler Dieu « Père » et même nous approcher de lui comme ses enfants. Dieu nous voit à travers son Fils et il nous aime comme il aime son Fils (Jean 17 : 26). Nous sommes « les bien-aimés de Dieu » (Romains 1 : 7) parce qu’il nous pardonne « en son Fils bien-aimé » (Éphésiens 1 : 6). Le Père est en mesure d’accomplir pour nous aujourd’hui tout ce qu’il a accompli pour Jésus pendant son ministère terrestre. Nous sommes précieux à ses yeux parce que son Fils lui est précieux et parce que nous sommes citoyens du « Royaume de son Fils bienaimé » (Colossiens 1 : 13). Nous sommes précieux pour le Père et il s’assurera que les pressions de la vie ne nous détruisent pas. Louez-le parce qu’il est le Père de compassion ! Pour les Israélites, le mot « père » signifie « créateur de ». Satan est le père du mensonge (Jean 8 : 44) parce que le mensonge est né avec lui. Selon Genèse 4 : 21, Youbal est le père des instruments de musique parce qu’il a créé la lyre et la flûte. Dieu est le père de la compassion parce que toute compassion trouve son origine en lui et ne peut être obtenue qu’auprès de lui. Dans sa grâce, Dieu nous donne ce que nous ne méritons pas et ne nous donne pas ce que nous méritons. « Car les bontés de l’Éternel ne sont pas à leur terme et ses tendresses ne sont pas épuisées » (Lamentations de Jérémie 3 : 22). La compassion de Dieu est « infinie » (Néhémie  9 : 19 – Français courant), « pleine d’amour » (Psaumes  25 : 6) et « immense » (Nombres  14 : 19). La Bible répète souvent combien les compassions de Dieu sont inépuisables (Psaumes  5 : 8 ; 51 : 3 ; 69 : 14,  17 ; 106 : 7,  45 ; Lamentations de Jérémie  3 : 32).

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2 Corinthiens 1 : 1-11

Louez-le parce qu’il est le Dieu de toute consolation ! Les mots «  réconfort  » ou «  consolation  » (racine grecque identique) sont répétés à dix reprises dans les versets 1 à 11. Nous ne devons pas envisager le réconfort en termes de « compassion », parce que cette dernière peut nous affaiblir au lieu de nous fortifier. Dieu ne nous donne pas une tape dans le dos, en nous gratifiant d’une friandise ou d’un jouet pour nous aider à oublier nos problèmes. Non, il insuffle de la force dans notre cœur pour que nous puissions affronter nos épreuves et triompher d’elles. Le mot français « réconfort » est issu du mot latin signifiant « fort ». Le terme grec veut dire « appelé aux côtés d’une personne pour l’aider ». Le même mot est appliqué au Saint-Esprit (« le Consolateur ») en Jean 14 : 16 (Colombe). Dieu peut nous encourager, par son Esprit et à travers sa Parole, mais il utilise aussi parfois d’autres croyants pour nous apporter le réconfort dont nous avons besoin (2  Corinthiens  2 : 7-8 ; 7 : 6-7). Comme il serait merveilleux que nous portions tous pour surnom Barnabas, c’est-à-dire « l’homme qui encourage » ! (Actes  4 : 36). Quand nous sommes découragés en raison de circonstances difficiles, il est facile de regarder à soi ou à ses sentiments ou de se concentrer sur les problèmes qui nous affectent. Notre première réaction doit toutefois consister à regarder au Seigneur par la foi et à prendre conscience de tout ce que Dieu est pour nous. « Je lève les yeux vers les monts : d’où le secours me viendra-til ? Mon secours vient de l’Éternel qui a fait le ciel et la terre » (Psaumes  121 : 1-2).

Rappelez-vous ce que Dieu fait pour vous (1 : 4, 8-11) Dieu permet l’épreuve Pour commencer, Dieu permet à l’épreuve d’arriver. Le grec compte dix termes de base pour décrire la souf13


Soyez encouragés france et Paul en utilise cinq dans cette lettre. Le plus récurrent est thlipsis qui signifie « étroit, confiné, sous pression ». Dans 2 Corinthiens, il est traduit par « détresse » (1 : 4,  8 ; 2 : 4 ; 4 : 17). Paul se sentait pris dans un carcan de difficultés et il ne pouvait plus porter les regards que dans une seule direction : vers le ciel. Aux versets 5 et 6 du chapitre 1, Paul utilise le mot pathêma, également employé pour décrire les souffrances de notre Sauveur (1 Pierre 1 : 11 ; 5 : 1). Il existe des souffrances que nous supportons simplement parce que nous sommes humains et sensibles à la douleur, mais d’autres s’abattent sur nous parce que nous sommes le peuple de Dieu et que nous voulons le servir. Nous ne devons jamais croire que les difficultés sont dues au hasard. Pour le croyant, toute circonstance correspond à un rendez-vous divin. S’agissant des épreuves de la vie, l’individu ne peut adopter que trois perspectives. Si nos épreuves sont le fruit du « destin » ou du « hasard », nous n’avons pas d’autre choix que l’abandon car nul n’est en mesure de contrôler le destin ou le hasard. D’un autre côté, si nous devons tout contrôler nous-mêmes, la situation est tout aussi désespérée. Par contre, si Dieu est aux commandes et si nous nous confions à lui, nous pouvons surmonter les circonstances adverses avec son aide. Dieu nous encourage à travers toutes nos difficultés en nous enseignant dans sa Parole que c’est lui qui permet l’épreuve. Il nous encourage aussi en nous rappelant qu’il maîtrise les épreuves (1 : 8). « Nous étions écrasés, à bout de forces, au point même que nous désespérions de conserver la vie ». Tel une bête de somme, Paul était accablé par un fardeau trop lourd à porter. Dieu savait cependant précisément ce qu’il pouvait endurer et il a maintenu la situation sous contrôle. Nous ignorons quel problème précis l’apôtre rencontrait, mais nous savons qu’il était assez pesant pour l’amener à penser qu’il allait mourir. Nous ne savons pas s’il s’agissait des menaces de ses nombreux ennemis (cf. 1  Corinthiens  15 : 30-32 ; Actes  19 : 29-30), 14


2 Corinthiens 1 : 1-11 d’une maladie grave ou d’une attaque spécifique de Satan, mais nous savons que Dieu gardait le contrôle des circonstances et protégeait son serviteur. Lorsque Dieu place ses enfants dans la fournaise, il garde une main sur le thermostat et un œil sur le thermomètre (1 Corinthiens  10 : 13 ; 1  Pierre  1 : 6-7). Paul a peut-être désespéré de la vie, mais Dieu n’a pas désespéré de Paul.

Dieu nous donne la force de supporter nos épreuves (1 : 9) Il doit d’abord commencer par nous montrer à quel point nous sommes intrinsèquement faibles. Paul était un serviteur de Dieu doué et expérimenté, qui avait traversé des épreuves nombreuses et diverses (cf. 4 : 8-12 ; 11 : 23). Cette somme d’expériences pouvait lui permettre d’affronter et de surmonter ces nouvelles difficultés. Cependant, Dieu veut que nous nous appuyions sur lui et non sur nos dons, nos aptitudes, notre expérience ou nos « réserves spirituelles ». C’est au moment où nous éprouvons de l’assurance et où nous nous sentons capables d’affronter l’ennemi que nous échouons lamentablement. « Car c’est lorsque je suis faible que je suis réellement fort » (12 : 10). Lorsque nous mourons à nous-mêmes, la puissance de résurrection de Dieu peut entrer en action. C’est alors qu’Abraham et Sarah étaient quasiment morts physiquement que la puissance de résurrection de Dieu leur a permis d’engendrer le fils de la promesse (Romains 4 : 1625). Toutefois, « mourir à soi-même » n’implique pas d’entrer dans une contemplation oisive, en se contentant d’attendre que Dieu se charge de tout. Soyons certains que Paul priait, sondait les Écritures, consultait ses compagnons et croyait que Dieu allait agir. Le Dieu qui ressuscite les morts a le pouvoir d’affronter la moindre difficulté de la vie ! Il en a le pouvoir, mais nous devons être disponibles. Paul n’a pas cherché à cacher son état d’esprit car Dieu ne veut pas que nous niions nos émotions. « Nous 15


Soyez encouragés avons connu toutes sortes de détresses : conflits au-dehors, craintes au-dedans » (2 Corinthiens 7 : 5). L’expression « condamnation à mort » (1 : 9) pourrait désigner un verdict officiel, éventuellement l’ordre d’arrêter et d’exécuter Paul. Souvenons-nous que les Juifs incrédules suivaient l’apôtre à la trace en cherchant à l’éliminer (Actes 20 : 19). « En danger à cause des Juifs, mes compatriotes » : ceci ne doit pas être négligé dans la liste des périls encourus (2 Corinthiens 11 : 26).

Dieu nous délivre de nos épreuves (1 : 10) Qu’il porte les regards en arrière, en avant ou autour de lui, Paul voit la main libératrice de Dieu. Le terme utilisé par l’apôtre signifie « arracher à la détresse, sauver et protéger ». Dieu ne nous délivre pas toujours immédiatement, pas plus qu’il ne délivre tous ses enfants de la même façon. Jacques a été décapité alors que Pierre a été libéré de prison (Actes 12). Tous deux ont été délivrés, mais pas de la même manière. Dieu nous délivre parfois de nos épreuves et, à d’autres moments, il nous délivre dans nos épreuves. La délivrance de Dieu répond à la foi de Paul ainsi qu’à la prière des fidèles de Corinthe (2 Corinthiens 1 : 11). « Un malheureux a appelé, et l’Éternel a entendu, car il l’a délivré de toutes ses détresses » (Psaumes  34 : 7). Dieu est glorifié à travers nos épreuves (1 : 11) Lorsque Paul décrit ce que Dieu a fait pour lui, un grand élan de louange et de reconnaissance monte de l’assemblée des saints vers le trône de Dieu. La plus grande œuvre que vous et moi puissions accomplir sur terre consiste à glorifier Dieu et cela implique parfois des souffrances. « La grâce qu’il nous accorde » évoque la délivrance de Paul des griffes de la mort. Un don merveilleux s’il en est ! Paul n’a jamais eu honte de demander aux chrétiens de prier pour lui. Dans sept de ses lettres au moins, il mentionne son profond besoin de soutien 16


2 Corinthiens 1 : 1-11 dans la prière (Romains  15 : 30-32 ; Éphésiens  6 : 1819 ; Philippiens  1 : 19 ; Colossiens  4 : 3 ; 1 Thessaloniciens  5 : 25 ; 2 Thessaloniciens  3 : 1 ; Philémon  22). Paul et les croyants de Corinthe se soutenaient mutuellement (2 Corinthiens 1 : 11, 24). Récemment, un ami missionnaire m’a appris la délivrance miraculeuse de sa fille d’une maladie que les médecins jugeaient incurable. Alors que l’enfant était très malade, plusieurs amis intercédaient pour la famille dans tout le pays et Dieu a répondu aux prières et guéri la petite fille. Le plus grand soutien que nous pouvons apporter aux serviteurs de Dieu consiste à prier pour eux. Le mot sunupourgeô, traduit par « contribuez », n’est utilisé qu’une seule fois dans le Nouveau Testament en grec et se compose de trois éléments : avec, sous et travail. Il évoque des ouvriers courbés sous le labeur, qui travaillent ensemble pour accomplir leur tâche. Il est encourageant de savoir que le Saint-Esprit nous aide aussi à exprimer nos prières et à porter notre fardeau (Romains  8 : 26). Dieu accomplit ses desseins à travers les épreuves de la vie, pour autant que nous nous abandonnions à lui, que nous lui accordions notre confiance et que nous obéissions à ce qu’il nous demande. Les difficultés peuvent augmenter notre foi et renforcer notre vie de prière. Les épreuves peuvent nous rapprocher d’autres chrétiens qui partagent nos fardeaux. Les souffrances peuvent servir à glorifier Dieu. Dès lors, lorsque vous subissez les épreuves de la vie, rappelez-vous ce que Dieu est pour vous et ce qu’il fait pour vous.

Rappelez-vous ce que Dieu fait à travers vous (1 : 4b-7)

Dans la souffrance, la plupart d’entre nous se montrent plutôt enclins à ne penser qu’à eux et à oublier les autres. Nous devenons des citernes au lieu de devenir des canaux. L’épreuve a pourtant comme objectif de nous apprendre notamment à devenir des canaux de bé-

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Soyez encouragés nédiction pour consoler et encourager les autres. Ayant été encouragés par Dieu, nous pourrons à notre tour encourager autrui. L’un de mes prédicateurs préférés est George W. Truett qui fut pasteur d’une église baptiste à Dallas, au Texas, pendant près de 50 ans. Dans l’un de ses sermons, il décrit un couple de non-chrétiens dont le bébé est décédé subitement. Le pasteur Truett a dirigé les funérailles et, plus tard, il a eu la joie de voir les deux parents se donner à Jésus-Christ. Plusieurs mois plus tard, une autre jeune maman a perdu à son tour son bébé et, une fois encore, le pasteur Truett s’est rendu à ses côtés pour la réconforter. Or, aucune de ses paroles ne semblait pouvoir l’aider. Lors des funérailles, la maman récemment convertie s’est approchée de la jeune femme et lui a dit : « Je suis passée par là et je sais ce que vous traversez. Dieu m’a appelée et, dans mes ténèbres, je suis venue vers lui. Il m’a consolée et il vous consolera aussi ! » Le pasteur conclut : « La première maman a accompli pour la seconde plus que je n’aurais pu le faire en plusieurs jours ou plusieurs mois, car elle se trouvait déjà personnellement sur cette voie de la souffrance ». Paul précise toutefois que nous n’avons pas à connaître les mêmes épreuves pour pouvoir partager le réconfort de Dieu. Si nous avons reçu son réconfort, alors nous pouvons « réconforter ceux qui passent par toutes sortes de détresses » (2 Corinthiens 1 : 4b). Il va de soi que si nous avons connu des souffrances similaires, nous pouvons mieux nous identifier à d’autres et comprendre ce qu’ils éprouvent, mais nos expériences ne modifient en rien la consolation de Dieu. Elle reste suffisante et efficace, peu importe la nature de nos propres expériences. Plus tard, dans 2 Corinthiens 12, Paul illustre ce principe. Il était accablé par la présence d’une « écharde » dans sa chair (une souffrance physique qui le harcelait constamment). Nous ignorons quelle était cette écharde et nous n’avons pas à en connaître la nature exacte. Nous 18


2 Corinthiens 1 : 1-11 savons par contre que Paul a connu la grâce de Dieu, avant de partager cet encouragement avec nous. Quelle que soit l’épreuve par laquelle vous passez, la promesse « Ma grâce te suffit » (12 : 9) vous est aussi destinée. Or, nous ne l’aurions pas reçue si Paul n’avait pas lui-même souffert. La question de la souffrance humaine n’est pas facile à comprendre car l’œuvre opérée par Dieu comporte de nombreux mystères que nous ne saisirons pas avant d’être au ciel. Il arrive que nous souffrions à cause de notre propre péché ou rébellion, à l’instar de Jonas. Nous souffrons parfois pour ne pas pécher, comme ce fut le cas de Paul (2 Corinthiens 12 : 7). La souffrance peut perfectionner notre caractère (Romains 5 : 1-5) et nous aider à nous rapprocher du caractère de Dieu (Hébreux  12 : 1-11). Elle peut aussi nous aider à prendre soin des autres. Chaque église compte en son sein des croyants mûrs qui ont expérimenté la grâce de Dieu dans leurs souffrances et qui sont, dès lors, de grandes sources d’encouragement pour la communauté. Paul rencontrait des difficultés, non pas en punition de ses actes, mais pour le préparer à une œuvre qu’il avait encore à accomplir : venir en aide aux personnes dans le besoin. Songez aux épreuves que le roi David a dû subir pour nous transmettre le grand encouragement que nous trouvons dans les Psaumes. Le verset 1 : 7 établit clairement qu’un renversement de situation est toujours possible : les Corinthiens auraient pu subir des épreuves et recevoir la grâce de Dieu afin d’encourager d’autres croyants. Dieu appelle parfois une famille de l’église à traverser des épreuves particulières pour pouvoir déverser sur elle une grâce surabondante. L’encouragement de la grâce divine nous aide si nous apprenons la patience. Le fait d’endurer l’épreuve est un signe de foi. Si nous devenons amers ou si nous critiquons Dieu, si nous nous rebellons au lieu de nous soumettre, notre épreuve agit alors contre nous et non 19


Soyez encouragés pour nous. La capacité de supporter les difficultés avec patience, sans renoncer, est un signe de maturité spirituelle (Hébreux  12 : 1-7). Dieu doit travailler en nous avant de pouvoir travailler à travers nous. Il est beaucoup plus facile pour nous de grandir en connaissance que de grandir en grâce (2 Pierre 3 : 18). Apprendre la vérité de Dieu et l’inscrire dans notre esprit est une chose, mais vivre en vertu de la vérité divine et l’inscrire dans notre tempérament en est une autre. Dieu a plongé le jeune Joseph dans la tribulation pendant treize ans avant d’en faire le numéro deux de l’Égypte. Et quel grand homme il s’est révélé être à ce poste ! Lorsque nous souffrons dans la volonté de Dieu, nous partageons les souffrances du Sauveur. Il n’est pas question ici des souffrances subies par Jésus à notre place sur la croix, car lui seul pouvait mourir comme un agneau sans tache pour nous racheter (1 Pierre 2 : 2125). Paul évoque le fait d’avoir « part à ses souffrances » (Philippiens 3 : 10), c’est-à-dire les épreuves que nous supportons parce que, comme Jésus, nous accomplissons fidèlement la volonté du Père. Dans ce cas, il s’agit d’oppression « pour la justice » (Matthieu 5 : 10-12). Et lorsque les souffrances augmentent, la grâce de Dieu augmente aussi. Le mot « surabonde » évoque une rivière qui déborde. « Mais bien plus grande est la grâce qu’il nous accorde » (Jacques 4 : 6). C’est là un principe essentiel à comprendre : Dieu possède une grâce amplement suffisante pour répondre à chacun de nos besoins, mais il ne la déverse pas par anticipation. Nous venons par la foi au pied du trône de la grâce et « Là, Dieu nous accordera sa bonté et nous donnera sa grâce pour que nous soyons secourus au bon moment » (Hébreux 4 : 16). Le terme grec signifie « recevoir de l’aide quand on en a besoin, une aide opportune ». J’ai lu le récit de l’arrestation d’un chrétien fidèle, condamné au bûcher pour sa foi. La veille de son exécution, il se demandait s’il aurait la force de devenir une torche humaine. Alors il éprouva son courage en plaçant son doigt dans la flamme de la chandelle. Bien entendu, 20


2 Corinthiens 1 : 1-11 il fut brûlé et retira sa main douloureuse. Il était certain que jamais il ne pourrait affronter le martyre sans faillir. Pourtant, le lendemain, Dieu lui donna la grâce dont il avait besoin et il rendit un témoignage joyeux et triomphant devant ses ennemis. À présent, nous comprenons mieux 2  Corinthiens 1 : 9 car, si nous pouvions stocker la grâce divine pour les cas d’urgence, nous serions enclins à compter sur nos propres forces et non sur « Dieu, l’auteur de toute grâce » (1 Pierre 5 : 10). Toutes les ressources que Dieu nous donne peuvent être réservées à un usage ultérieur (argent, nourriture, connaissances, etc.), mais la grâce de Dieu ne peut être entreposée. Au contraire, alors que nous expérimentons sa grâce au quotidien, nous l’investissons dans notre vie pour forger notre caractère de chrétien (cf. Romains 5 : 1-5). Cet investissement produit des dividendes lorsque de nouvelles difficultés se dressent devant nous car notre tempérament chrétien nous permet de supporter notre tribulation à la gloire de Dieu. Il existe un principe inhérent à la souffrance : elle peut nous rapprocher de Jésus et de nos frères, mais si nous versons dans l’apitoiement, elle crée l’isolement au lieu de la consécration. L’apitoiement érige des murs et non des ponts. L’important est de concentrer notre attention sur Dieu et non sur nous. Souvenons-nous de ce que Dieu est pour nous : « le Père de notre Seigneur Jésus-Christ, le Père qui est plein de bonté, le Dieu qui réconforte dans toutes les situations » (2  Corinthiens  1 : 3). Souvenons-nous de ce que Dieu fait pour nous : il est capable de gérer nos épreuves et de les amener à œuvrer pour notre bien et pour sa gloire. Enfin, souvenons-nous de ce que Dieu fait à travers nous et laissons-le nous utiliser pour encourager les autres.

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2 Corinthiens 1 : 12 à 2 : 17

2 2 Corinthiens 1 : 12 à 2 : 17

L’échec n’est pas une fatalité ! Dans son livre intitulé « Le courage dans la politique », John F. Kennedy a écrit : « Les grandes crises produisent de grands hommes et de grands actes de courage ». S’il est vrai qu’une crise contribue à faire un homme, il est également vrai qu’une crise contribue à révéler de quoi est fait un individu. Pilate a été confronté à une grande crise, mais la manière dont il l’a gérée ne lui a conféré ni courage ni grandeur. La façon dont nous gérons les difficultés de la vie dépend largement de notre tempérament car ce que la vie nous inflige dépend de ce que la vie trouve en nous. Dans cette épître très personnelle, Paul ouvre son cœur aux Corinthiens (et à nous) et révèle les épreuves qu’il a dû affronter. Pour commencer, il a fait l’objet de critiques sévères de la part de certains membres de l’église parce qu’il avait modifié ses projets, manquant apparemment à sa promesse. Les malentendus entre chrétiens peuvent engendrer des blessures très profondes. En outre, certains s’opposaient à son autorité apostolique. L’un des membres de l’église (probablement un leader) avait dû être repris, ce qui avait procuré une grande peine à Paul. Enfin, il a dû subir des circonstances difficiles en Asie (2 Corinthiens 1 : 8-11), une épreuve si pénible qu’il avait même désespéré de conserver la vie. Comment expliquer sa résistance ? Confrontés aux mêmes crises, d’autres que lui se seraient effondrés !

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Soyez encouragés Or, Paul a non seulement triomphé de ces circonstances, mais il s’en est servi pour produire un texte d’une grande valeur, qui aide aujourd’hui encore les enfants de Dieu à connaître la victoire. Quelles étaient les ressources spirituelles qui le maintenaient debout ?

Une conscience pure (1 : 12-24)

Le mot « conscience » est constitué de deux termes latins : com qui signifie « avec » et scire qui veut dire « connaître ». La conscience est la faculté intérieure qui « connaît avec » notre esprit. Elle nous approuve lorsque nous pratiquons le bien et nous accuse lorsque nous agissons mal. La conscience n’est pas la loi de Dieu, mais elle lui rend témoignage. Elle est la fenêtre qui laisse entrer la lumière. Si la fenêtre se couvre de saleté parce que nous désobéissons, la lumière faiblit de plus en plus (cf. Matthieu 6 : 22-23 ; Romains 2 : 14-16). Paul utilise le mot « conscience » à vingt-trois reprises dans ses lettres et son ministère oral tel qu’il nous est rapporté dans les Actes. « C’est pourquoi je m’applique sans cesse, moi aussi, à garder une conscience irréprochable, tant devant Dieu que devant les hommes » (Actes 24  :  16). Si un individu possède une bonne conscience, il est intègre, honnête et digne de confiance. Pourquoi les Corinthiens accusaient-ils Paul de tromperie et de négligence ? Parce qu’il avait été contraint de modifier ses plans. Il avait initialement promis de passer l’hiver à Corinthe, en précisant néanmoins : « Si le Seigneur le permet » (1 Corinthiens 16 : 2-8). Paul voulait rassembler l’offrande collectée par les Corinthiens pour les croyants démunis et laisser le privilège à l’église de l’envoyer vers Jérusalem avec ses compagnons. Dépité et très embarrassé, l’apôtre a dû modifier ces projets. Je compatis, car dans le cadre de mon humble ministère, j’ai parfois été contraint de changer mon programme et même d’annuler des rencontres et ce, sans bénéficier de l’autorité apostolique ! Suite à ces modifications, Paul avait prévu d’effectuer deux visites à Corinthe, la première en se rendant en Macédoine et la 24


2 Corinthiens 1 : 12 à 2 : 17 seconde sur le chemin du retour. Il aurait alors ajouté l’offrande corinthienne à celle des églises macédoniennes et serait rentré à Jérusalem. Malheureusement, le plan B a aussi dû être annulé. Pourquoi ? Parce que, dans son amour pour cette assemblée, il ne pouvait pas supporter la perspective d’une autre visite pénible (1 : 23 ; 2 : 1-3). Paul avait informé l’église de ses nouveaux plans, mais cela n’avait pas suffi à faire taire ses adversaires. Ceux-ci l’accusaient de suivre une « sagesse purement humaine » (1 : 12), de faire preuve de légèreté envers la volonté de Dieu (1 : 17) et de nourrir des projets uniquement pour son propre plaisir. Ils affirmaient : « Si Paul dit ou écrit quelque chose, il pense le contraire ! Son oui signifie non et son non veut dire oui ». Les malentendus au sein du peuple de Dieu sont souvent difficiles à démêler parce qu’une méprise en entraîne une autre. Lorsque nous commençons à remettre en question l’intégrité des autres ou à douter de leur parole, nous ouvrons la porte à toutes sortes de problèmes. Toutefois, malgré les propos de ses accusateurs, Paul a tenu bon parce qu’il possédait une conscience pure. Ses écrits, ses paroles et son vécu étaient en harmonie. Après tout, en annonçant sa première intention, il avait pris soin d’ajouter : « Si le Seigneur le permet » (1 Corinthiens 16 : 7, voir aussi Jacques 4 : 13-17). Si vous possédez une conscience pure, vous vivez à la lumière du retour de Jésus-Christ (2 Corinthiens 1 : 14). « Au jour de notre Seigneur Jésus » évoque le moment où Jésus reviendra et emmènera son Église au ciel. Paul était certain qu’au jour du jugement du Christ, il se réjouirait au sujet des croyants de Corinthe et qu’eux se réjouiraient de lui. Peu importent les malentendus présents, lorsque nous nous tiendrons devant Jésus-Christ, tout sera pardonné, oublié et transformé en gloire pour la louange de notre Seigneur. Si vous possédez une conscience pure, vous ne prenez pas la volonté de Dieu à la légère (v. 15-18). Paul ne dressait pas ses plans avec insouciance ou au 25


Soyez encouragés hasard. Il recherchait la direction de Dieu. Il arrivait qu’il ne fût pas certain de ce que Dieu attendait de lui (Actes 16 : 6-10), mais il savait comment s’attendre au Seigneur. Sa motivation était sincère. Il voulait plaire à Dieu et non aux hommes. Si nous prenons un instant pour considérer la difficulté des déplacements et des communications à l’époque, nous nous émerveillons que Paul n’ait pas rencontré davantage de problèmes liés à son agenda surchargé. Jésus nous a demandé de penser ce que nous disons. « Dites simplement “oui” si c’est oui, “non” si c’est non. Tous les serments qu’on y ajoute viennent du diable » (Matthieu 5 : 37). Seule une personne au tempérament faible ou perfide ajoute de longs discours pour appuyer son « oui » ou son « non ». Les Corinthiens savaient que Paul était un homme fiable parce qu’il possédait une conscience pure. Pendant les dix-huit mois de son ministère parmi eux, il s’était montré fidèle et il n’avait pas changé. Si vous possédez une conscience pure, vous glorifiez Jésus-Christ (2 Corinthiens 1 : 19-20). Vous ne pouvez pas à la fois glorifier Jésus et tromper autrui. Si vous le faites, vous violez votre conscience, vous pervertissez votre caractère et, finalement, vous éloignez la vérité de votre vie. Les Corinthiens étaient sauvés parce que Paul et ses amis leur avaient prêché Jésus-Christ. Comment Dieu aurait-il pu révéler la vérité par le biais de faux instruments ? Le témoignage et la marche de l’homme de Dieu doivent aller de pair, car l’œuvre que nous accomplissons découle de la vie que nous menons. Il n’est pas question de « oui » ou de « non » au sujet de Jésus-Christ. Il est le « oui » éternel adressé par Dieu à ceux qui se confient en lui. « Car c’est en lui que Dieu a dit « oui » à tout ce qu’il avait promis. Aussi estce par lui que nous disons « oui », « amen », pour que la gloire revienne à Dieu » (v. 20). Jésus-Christ révèle et accomplit les promesses et il nous permet de les proclamer ! L’une des bénédictions inhérentes à une bonne conscience est de ne pas craindre d’affronter Dieu ou 26


2 Corinthiens 1 : 12 à 2 : 17 les hommes, ni d’annoncer les promesses exprimées par Dieu dans sa Parole. Paul n’était pas coupable de « falsifier » la Parole de Dieu pour soutenir des pratiques personnelles répréhensibles (cf. 4 : 2). Enfin, si vous possédez une conscience pure, vous êtes en bons termes avec l’Esprit de Dieu (1 : 21-24). Le verbe « uni » est un terme commercial qui décrit la garantie d’honorer un contrat. Il s’agissait de l’assurance fournie par le vendeur à l’acheteur que le produit serait conforme à l’annonce ou que le service serait rendu comme convenu. Le Saint-Esprit est la garantie de la bonne foi de Dieu, qui accomplira tout ce qu’il a promis. Paul veillait à ne pas attrister le Saint-Esprit et, puisque ce dernier ne le condamnait pas, il savait que ses motivations étaient pures et sa conscience également. Tous les chrétiens ont reçu le Saint-Esprit (v. 21). Dans l’Ancien Testament, seuls les prophètes, les prêtres et les rois étaient oints par Dieu. L’onction les équipait pour le service. En nous abandonnant à l’Esprit, il nous rend capables de servir Dieu et de mener une vie qui l’honore. Il nous donne le discernement spirituel particulier dont nous avons besoin pour servir Dieu de façon honorable (1 Jean 2 : 20, 27). L’Esprit nous a aussi scellés (2 Corinthiens 1 : 22 ; Éphésiens 1  :  13) de sorte que nous appartenons au Christ et qu’il peut revendiquer la souveraineté sur notre vie. Le témoignage rendu en nous par l’Esprit garantit que nous sommes des enfants de Dieu authentiques et non des contrefaçons (Romains  5 : 5 ; 8 : 9). L’Esprit nous donne aussi l’assurance qu’il nous protégera parce que nous lui appartenons. Enfin, le Saint-Esprit nous permet de servir les autres (2 Corinthiens 1 : 23-24), non pas comme des « dictateurs spirituels » qui imposent leurs règles, mais comme des serviteurs qui cherchent à aider les autres à grandir. Les faux enseignants qui avaient envahi l’église de Corinthe s’étaient comportés comme des dictateurs (cf. 2 Corinthiens 11) et avaient détourné le cœur des fidèles 27


Soyez encouragés de Paul, qui avait pourtant consenti à de nombreux sacrifices en leur faveur. L’Esprit est aussi l’« acompte » (gage, garantie, caution) de Dieu qu’un jour, nous serons avec lui au ciel où nous posséderons des corps glorifiés (voir Éphésiens 1 : 14). Il nous permet de jouir des bénédictions célestes dans notre cœur dès aujourd’hui ! Grâce à la présence du Saint-Esprit, Paul pouvait avoir une conscience pure et affronter les malentendus avec amour et patience. Si vous vivez pour satisfaire les gens, les méprises saperont votre moral, mais si vous vivez pour satisfaire Dieu, vous pourrez affronter les différends avec foi et courage.

Un cœur compatissant (2 : 1-11)

J’ai souvent cité ces quelques vers anonymes qui décrivent parfaitement l’un des problèmes les plus fréquents que rencontrent les enfants de Dieu. Vivre là-haut avec des frères que nous aimons, Ah vraiment, quelle gloire ! Vivre ici-bas avec des frères que nous connaissons, Ça, c’est une autre histoire !

L’un des membres de l’église de Corinthe avait causé beaucoup de peine à Paul. Nous ignorons s’il s’agissait du même homme que celui évoqué dans 1 Corinthiens 5 et qui vivait ouvertement dans l’immoralité, ou s’il s’agissait d’un autre fidèle qui aurait publiquement contesté l’autorité apostolique de Paul. Ce dernier avait brièvement rendu visite à l’église de Corinthe pour aborder le problème (2 Corinthiens 12 : 14 ; 13 : 1) et il avait aussi traité de la question dans une lettre douloureuse adressée à la communauté. À travers toutes ces démarches, Paul n’a jamais manqué de manifester de la compassion. Voyez les signes qui attestent son amour.

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Il accordait la première place aux autres (2 : 1-4) Il ne songeait pas à ses propres sentiments, mais avant tout à ceux d’autrui. Dans le ministère chrétien, ce sont ceux qui nous procurent les plus grandes joies qui peuvent aussi provoquer nos plus grands chagrins et c’est


2 Corinthiens 1 : 12 à 2 : 17 précisément ce que Paul expérimentait. Il écrivit alors une lettre sévère, dictée par l’angoisse de son propre cœur, et enveloppée d’amour fraternel. Son profond désir était que l’église obéisse à la Parole, reprenne l’homme en tort et restaure la pureté et la paix au sein de l’assemblée. « Un ami qui vous blesse vous prouve par là sa fidélité, mais un ennemi multiplie les embrassades » (Proverbes 27 : 6). Paul savait que ses paroles blesseraient ses bien-aimés et son cœur en était attristé, mais il connaissait la grande différence entre blesser une personne et lui nuire. Il arrive que ceux qui nous aiment doivent nous blesser pour nous empêcher de nuire. Paul aurait pu exercer son autorité apostolique et commander à l’assemblée de le respecter et de lui obéir, mais il préférait exercer son ministère avec patience et amour. Dieu savait que Paul avait modifié ses plans pour épargner à l’église des blessures supplémentaires (2 Corinthiens 1 : 23-24). L’amour considère toujours les sentiments des autres et cherche à placer leur intérêt avant tout le reste.

L’amour cherche aussi à aider les autres à grandir (2 : 5-6) Il est utile de souligner que Paul n’a pas mentionné le nom de celui qui s’était opposé à lui et divisait l’assemblée. Il demande toutefois à l’église de reprendre cet homme pour son propre bien. Si la personne en question est celle mentionnée dans 1 Corinthiens 5, ces versets montrent que l’église avait organisé une réunion et discipliné cet homme, puis qu’il s’était repenti avant d’être rétabli au sein de l’assemblée. La véritable discipline est une preuve d’amour (voir Hébreux 12). Certains parents nourrissent des points de vue « modernes » sur l’éducation des enfants et refusent de punir leur désobéissance en prétendant trop les aimer. Cependant, s’ils aimaient réellement leurs enfants, ils les corrigeraient. La discipline d’église n’est pas un sujet populaire ni une pratique répandue. Trop d’assemblées balaient le 29


Soyez encouragés problème « sous le tapis » au lieu d’obéir aux Écritures et d’aborder la situation en toute franchise en vivant selon la vérité dans l’amour (cf.  Éphésiens  4 : 15). « La paix à tout prix » n’est pas un principe biblique car il ne peut exister de véritable paix spirituelle en l’absence de pureté (Jacques 3 : 13-18). Les problèmes ignorés n’ont pas leur pareil pour proliférer et engendrer des difficultés pires encore. L’homme dénoncé par Paul et repris par l’église a été soutenu par cette attention inhérente à l’amour. Lorsque j’étais enfant, je n’appréciais pas toujours la discipline exercée par mes parents, mais je dois avouer que je méritais des punitions bien plus sévères que celles que je recevais. Aujourd’hui, lorsque je regarde en arrière, je remercie Dieu que mes parents m’aient suffisamment aimé pour me blesser et m’empêcher de me faire du tort. Je comprends désormais ce qu’ils voulaient dire lorsqu’ils affirmaient : « Cette punition me blesse plus que toi ».

Enfin, l’amour pardonne et encourage (2 : 7-11) Paul pressait l’assemblée de pardonner à cet homme et il fournit des raisons solides pour justifier son exhortation. Pour commencer, ils devaient pardonner dans son propre intérêt « afin qu’il ne soit pas accablé par une tristesse excessive » (v. 7). Le pardon est le remède qui contribue à guérir les cœurs brisés. Il était important que l’église assure ce membre repenti de son amour. Dans mon propre ministère pastoral, j’ai participé à des réunions au cours desquelles des membres repris étaient pardonnés et restaurés au sein de l’assemblée et ce furent là des heures excessivement bénies dans ma vie. Lorsqu’une assemblée assure à un frère ou une sœur que son péché est pardonné et que la communion est restaurée, la présence de Dieu devient si palpable que l’expérience est merveilleuse. Tout parent qui punit son enfant doit se conformer à sa décision en veillant à exprimer son amour et son pardon, sinon la punition fera plus de tort que de bien. 30


2 Corinthiens 1 : 12 à 2 : 17 Les chrétiens doivent assurer le frère pardonné de leur amour « devant le Christ » (v. 9-10). Après tout, la punition s’impose autant par obéissance à Dieu que par obligation envers un frère. Le problème ne concernait pas seulement un croyant tombé dans le péché et un apôtre attristé, mais aussi un croyant tombé dans le péché et un Sauveur attristé. L’homme avait péché contre Paul et l’église, mais il avait surtout péché contre le Seigneur. Lorsque des responsables d’églises trop timorés tentent « d’étouffer » une situation au lieu de l’affronter honnêtement, ils attristent le Seigneur. Paul fournit une troisième raison : ils doivent pardonner le fautif dans l’intérêt de l’église (v. 11). Lorsqu’un manque de pardon subsiste dans une assemblée parce que le péché n’a pas été traité de façon biblique, Satan y trouve une tête de pont depuis laquelle il peut agir au sein de l’assemblée. Nous attristons le Saint-Esprit et nous donnons « une prise au diable » lorsque nous persistons à refuser notre pardon (Éphésiens 4 : 27-32). L’une des « techniques » du diable consiste à accuser les croyants qui ont péché pour les convaincre que leur cas est désespéré. Des gens m’ont écrit ou appelé à l’aide parce qu’ils se sentaient oppressés et accusés par le diable. Le Saint-Esprit nous convainc de péché pour nous obliger à le confesser et à nous tourner vers Jésus pour être purifiés, mais Satan nous accuse de péché pour nous pousser à désespérer et à renoncer. Lorsqu’un frère ou une sœur en tort est repris selon la Bible et se repent, l’église doit lui accorder le pardon et la restauration, et la faute doit être oubliée sans plus jamais être évoquée. Si la communauté (ou l’un de ses membres) refuse obstinément de pardonner, le diable se sert de cette attitude comme porte d’accès pour lancer de nouveaux assauts contre l’église. Paul a pu surmonter les problèmes qu’il affrontait parce qu’il possédait une conscience pure et un cœur compatissant. Une troisième ressource spirituelle lui a cependant aussi assuré la victoire. 31


Soyez encouragés

Une foi conquérante (2 : 12-17)

En Asie, il s’avéra que les projets de Paul étaient complètement tombés à l’eau. Où se trouvait Tite ? Que se passait-il à Corinthe ? Paul se trouvait face à des portes ouvertes pour exercer son ministère à Troas, mais il n’éprouvait pas une paix suffisante dans son cœur pour les franchir. Humainement, la bataille semblait proche de son terme et Satan sur le point de remporter la victoire. À un détail près : Paul possédait une foi conquérante. Il a pu exprimer sa louange et écrire : « Je ne puis que remercier Dieu » (v. 14). Ce chant de reconnaissance était alimenté par l’assurance qu’il possédait parce qu’il s’appuyait sur Jésus-Christ.

Paul était certain que Dieu le dirigeait (2 : 14) Les circonstances n’étaient pas agréables et Paul ne pouvait pas expliquer les détours et les revers, mais il était certain que Dieu restait aux commandes. Le croyant peut toujours être sûr que Dieu fait tout concourir pour son bien, tant qu’il l’aime et qu’il s’efforce d’obéir à sa volonté (Romains 8 : 28). Cette promesse n’est pas un prétexte pour tomber dans l’indifférence, mais bien un encouragement pour rester confiant. L’un de mes amis devait rencontrer un responsable chrétien derrière le rideau de fer pour y organiser la publication d’un livre, mais les dispositions prises sont tombées à l’eau. Mon ami s’est retrouvé seul dans un lieu dangereux, ignorant comment réagir, lorsqu’il est tombé « par hasard » sur un étranger… qui l’a amené tout droit chez la personne qu’il cherchait à contacter ! C’est la providence de Dieu à l’œuvre, l’accomplissement de Romains 8 : 28. Paul était certain que Dieu le dirigeait triomphalement (2 : 14b) L’image évoquée est celle d’un « triomphe romain » : le tribut spécial accordé par Rome à ses généraux vic32


2 Corinthiens 1 : 12 à 2 : 17 torieux ; l’équivalent des parades américaines sous une pluie de serpentins. Si un commandant en chef remportait une victoire totale sur l’ennemi en terre étrangère et s’il tuait au moins cinq mille soldats ennemis et conquérait un nouveau territoire pour l’empereur, il avait droit à un triomphe romain. Le cortège prévoyait l’entrée du général sur un char en or, entouré de ses officiers. La parade permettait aussi d’exposer le butin de guerre et les prisonniers ennemis. Les prêtres romains participaient à l’entrée triomphale, en portant de l’encens pour rendre hommage à l’armée victorieuse. La procession empruntait un itinéraire particulier dans la ville et s’achevait au Cirque Maxime où les pauvres prisonniers étaient livrés aux bêtes sauvages pour divertir la population. La population romaine vivait un jour très particulier lorsqu’elle se voyait offrir un triomphe au grand complet. Comment cet aspect de l’histoire s’applique-t-il au chrétien qui ploie aujourd’hui sous son fardeau ? Jésus-Christ, notre commandant en chef s’est rendu en terre étrangère (la terre) où il a complètement vaincu l’ennemi (Satan). Au lieu de tuer cinq mille soldats, il a donné la vie à plus de cinq mille personnes (plus de trois mille à la Pentecôte et plus de deux mille peu après – Actes 2 : 41 ; 4 : 4). Jésus-Christ a aussi revendiqué son butin de guerre : les âmes perdues autrefois esclaves du péché et du diable (Luc  11 : 14-22 ; Colossiens  2 : 15 ; Éphésiens 4 : 8). Quelle victoire éclatante ! Les fils du général victorieux marchaient derrière le char de leur père et partageaient son triomphe. C’est exactement la position occupée par les croyants aujourd’hui : ils prennent part au triomphe du Christ. Nous ne nous battons pas pour la victoire, mais dans la victoire. La situation de Paul n’avait pas du tout l’apparence de la victoire, ni en Asie ni à Corinthe, mais il croyait en Dieu et Dieu a transformé la défaite en triomphe.

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Soyez encouragés

Paul était certain que Dieu l’utilisait tout en le dirigeant (2 : 14c-17) Le parfum de l’encens brûlé par les prêtres romains pendant la procession provoquait des réactions différentes. Pour les soldats triomphants, il était synonyme de vie et de victoire, mais pour l’ennemi vaincu, il signifiait la défaite et la mort. Ils étaient en chemin vers leur supplice. À travers cette image de l’encens, Paul décrit le ministère des chrétiens. Il compare les croyants à l’encens parce qu’ils répandent le parfum de Jésus-Christ dans leur vie et leur travail. Aux yeux de Dieu, les chrétiens diffusent le parfum même de Jésus-Christ. Pour nos frères dans la foi, nous sommes un parfum de vie, mais pour les incroyants, nous sommes un parfum de mort. En d’autres termes, la vie et le ministère chrétiens sont des questions de vie et de mort. Notre façon de vivre et de travailler peut signifier la vie ou la mort pour le monde perdu qui nous entoure. Il n’est pas surprenant que Paul se soit écrié : « Et qui donc est à la hauteur d’une telle tâche ? » (v. 16). Il répond au chapitre suivant : « Notre capacité vient de Dieu » (3 : 5). Il rappelle aux Corinthiens que son cœur est pur et sa motivation sincère. Après tout, il était superflu de discourir et de « colporter » la Parole de Dieu en suivant le cortège triomphal du Sauveur victorieux ! Ils interprétaient peut-être mal ses intentions, mais Dieu, lui, connaissait son cœur. L’échec n’est pas une fatalité ! Les circonstances peuvent nous décourager et certains peuvent s’opposer à nous et mal nous comprendre, mais nous possédons en Christ les ressources spirituelles pour remporter la bataille : une conscience pure, un cœur compatissant et une foi conquérante. Si Dieu est pour nous, qui se lèvera contre nous ? […] Mais dans tout cela nous sommes bien plus que vainqueurs par celui qui nous a aimés. (Romains 8 : 31, 37).

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3 2 Corinthiens 3

De gloire en gloire L’authenticité s’assortit toujours d’une contrefaçon. Même des critiques d’art ont été trompés par de faux « chefs-d’œuvre » et des éditeurs de bonne foi ont acheté des manuscrits prétendument précieux avant de découvrir la supercherie. L’auteur américain Henry Ward Beecher avait raison d’affirmer : « Un mensonge s’appuie toujours en partie sur une vérité ». Dès que l’Évangile de la grâce divine a commencé à se répandre parmi les païens, un évangile « contrefait », mélange de légalisme et de grâce, a fait son apparition. Il était défendu par un groupe d’individus zélés, venus de Judée. C’est pour réfuter leurs doctrines que Paul a écrit aux Galates et il y fait également référence à plusieurs reprises dans sa seconde épître aux Corinthiens. Avant tout, ces Judéens affirmaient que le salut s’obtenait par la foi en Christ et par le respect de la loi (voir Actes 15 : 1s). Ils enseignaient aussi que le croyant perfectionne sa foi en obéissant à la loi de Moïse. Leur « évangile légaliste » était très populaire car la nature humaine préfère poursuivre des objectifs religieux plutôt que simplement s’abandonner à Jésus-Christ et laisser le Saint-Esprit agir. Il est beaucoup plus facile de mesurer la « religiosité » d’un individu que ses vertus véritables. Paul considérait ces faux enseignants comme des « falsificateurs » de la Parole de Dieu (voir 2 Corinthiens 2 : 17), des racketteurs religieux qui exploitaient l’ignorance des fidèles. Il dénonçait leurs moyens détournés d’enseigner la Bible (4 : 2) et méprisait leur propension à se vanter du nombre de leurs convertis (10 : 12-18). L’une des raisons pour lesquelles les Co-

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Soyez encouragés rinthiens accusaient du retard dans leur contribution à l’offrande spéciale était que les Judéens avaient « volé » l’église (11 : 7-12,  20 ; 12 : 14). Comment Paul a-t-il réfuté les doctrines et les pratiques de ces faux enseignants légalistes ? En montrant la gloire supérieure du ministère de l’Évangile de la grâce divine. Dans 2 Corinthiens 3, Paul compare le ministère de l’ancienne alliance (la loi) à celui de la nouvelle alliance (la grâce) et il démontre la supériorité de ce dernier. Relevons ensemble les contrastes mis en évidence par l’apôtre.

Table de pierre et cœur humain (3 : 1-3)

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Les enseignants venus de Judée se vantaient de posséder des « lettres de recommandation » (v. 1) de membres importants de l’église de Jérusalem et ils précisaient que Paul ne possédait pas de telles références. Il est bien triste pour un individu de mesurer sa valeur à l’aune de ce que les gens disent de lui et non en vertu de ce que Dieu sait de lui. Paul n’avait besoin d’aucune recommandation des responsables de l’église : sa vie et son ministère étaient des références suffisantes. Lorsque Dieu a transmis sa loi, il l’a gravée sur des tables de pierre qui furent ensuite placées dans l’arche de l’alliance. Même si les Israélites pouvaient lire les deux tables, cette expérience n’avait pas le pouvoir de changer leur vie. La loi est un élément externe. Or, les individus ont besoin d’une puissance intérieure pour voir leur vie transformée. Le légaliste peut nous exhorter à coups de « Faites ceci ! » et « Faites cela ! », mais il ne peut pas nous donner le pouvoir d’obéir. Si nous obéissons, notre attitude ne vient généralement pas du cœur et nous finissons dans un état pire qu’auparavant ! Le ministère de la grâce transforme le cœur. L’Esprit utilise la Parole de Dieu et la grave sur notre cœur. Les Corinthiens étaient des pécheurs corrompus lorsque Paul se présenta à eux, mais l’Évangile de la grâce divine a complètement changé leur vie (voir 1 Corin-


2 Corinthiens 3 thiens 6 : 9-11). Leur expérience de la grâce de Dieu signifiait assurément davantage pour eux que les lettres de recommandation présentées par les faux enseignants. Les croyants corinthiens étaient tendrement gravés dans le cœur de Paul et l’Esprit de Dieu avait gravé la vérité sur leur cœur, faisant d’eux des « épîtres vivantes du Christ ». L’authenticité du ministère est démontrée par des vies transformées, et non par des coupures de presse ou des statistiques. Il est beaucoup plus facile pour le légaliste de se vanter parce qu’il peut « mesurer » son ministère en vertu de normes extérieures. Le croyant qui exerce patiemment son ministère sous la direction de l’Esprit de Dieu doit en laisser les fruits au Seigneur. Comme il est tragique que les Corinthiens aient écouté ces Judéens hâbleurs et qu’ils aient ainsi brisé le cœur de l’homme qui avait su les détourner de la voie du jugement.

Mort et vie (3 : 4-6)

Paul se montrait prompt à glorifier Dieu plutôt que lui-même. Sa confiance reposait dans le Seigneur et son assurance lui venait de Dieu. Paul était un homme brillant et instruit. Il ne dépendait pourtant pas de ses propres compétences, mais du Seigneur. Les légalistes affirmaient évidemment que tout homme pouvait se conformer à la loi et devenir spirituel. Un ministère légaliste a tendance à stimuler l’ego des individus. Si vous insistez sur la grâce de Dieu, vous devez dire aux gens qu’ils sont des pécheurs perdus, incapables de se sauver eux-mêmes. Le témoignage de Paul était : « Ce que je suis à présent, c’est à la grâce de Dieu que je le dois » (1 Corinthiens 15 : 10). Personne ne peut s’appuyer sur ses propres forces pour soigner l’âme des hommes. Dieu seul peut donner une force suffisante pour réussir. Voyez les noms différents utilisés par Paul dans ce chapitre pour désigner l’ancienne et la nouvelle alliances et pour les comparer. Au verset 6, « la Loi » fait 37


Soyez encouragés référence à l’ancienne alliance, tandis que « l’Esprit » se réfère au message de grâce de la nouvelle alliance. Paul ne contrastait pas deux approches de la Bible, à savoir une « interprétation littérale » et une « interprétation spirituelle ». Il rappelait à ses lecteurs que la loi de l’ancienne alliance n’avait pas le pouvoir de donner la vie et que son ministère était celui de la mort (voir Galates 3 : 21-22). Par contre, l’Évangile donne la vie à ceux qui croient grâce à l’œuvre de Jésus sur la croix. Paul ne sous-entendait pas que la loi était erronée ou que son ministère était sans importance. Loin de là ! Il savait que le pécheur perdu doit être condamné à mort par la loi et constater son impuissance avant de pouvoir être sauvé par la grâce de Dieu. Jean-Baptiste s’est présenté avec un message de jugement, pour préparer la voie à Jésus et à son message du salut par la grâce. Un ministère légaliste engendre la mort. Les prédicateurs spécialisés dans les règles et les jugements maintiennent leur communauté sous un sombre nuage de culpabilité, lui ôtant toute joie, toute puissance et tout témoignage efficace pour le Christ. Les chrétiens qui se mesurent constamment aux autres, en comparant leurs « résultats » et en se concurrençant, ne tardent pas à découvrir qu’ils s’appuient sur la chair et non sur la puissance de l’Esprit. Aucune règle n’a jamais pu transformer la vie d’un individu, pas même les dix commandements. Seule la grâce de Dieu, dirigée par son Esprit, peut transformer des pécheurs perdus en lettres vivantes qui glorifient Jésus-Christ. La doctrine de Paul sur la nouvelle alliance n’a pas été inventée pour l’occasion. Lorsqu’il étudiait les Écritures avec application, Paul n’avait pas manqué de lire Jérémie 31 : 27-34 et Ézéchiel 11 : 14-21. Le passage clé du Nouveau Testament est Hébreux 8 à 10. La loi de l’ancienne alliance, avec l’importance qu’elle accorde à l’obéissance extérieure, était une préparation au message de grâce de la nouvelle alliance et à la transformation intérieure du cœur. 38


2 Corinthiens 3

Gloire déclinante et gloire croissante (3 : 7-11)

Ce paragraphe constitue le cœur du chapitre et il convient de l’étudier en relation avec Exode 34 : 29-35. Paul ne renie pas l’ancienne alliance parce que la transmission de la loi, l’entretien du tabernacle et les services assurés dans le temple étaient porteurs de gloire. Il affirme toutefois que la gloire de la nouvelle alliance de la grâce est de loin supérieure et il avance plusieurs raisons pour soutenir son affirmation.

La gloire de la nouvelle alliance est synonyme de vie et non de mort spirituelle (3 : 7-8) Lorsque Moïse redescendit de la montagne après sa rencontre avec Dieu, son visage rayonnait de la gloire de l’Éternel. Ce n’était qu’une partie de la gloire associée à la transmission de la loi et elle n’a pas manqué d’impressionner le peuple. Paul avance l’argument exponentiel : si la transmission d’une loi qui engendrait la mort était glorieuse, à combien plus forte raison un ministère qui apporte la vie est glorieux ! Les légalistes comme ces Judéens aiment magnifier la loi et minimiser ses faiblesses. Dans sa lettre aux églises de Galatie, Paul a souligné les déficiences de la loi : elle ne peut ni justifier le pécheur perdu (Galates 2 : 16) ni déclarer le pécheur juste (2 : 21) ni donner le Saint-Esprit (3 : 2) ni transmettre un héritage (3 : 18) ni donner la vie (3 : 21) ou la liberté (4 : 8-10). La gloire de la loi est véritablement celle d’un ministère de mort. La gloire de la nouvelle alliance est synonyme de justification et non de condamnation (3 : 9-10) La loi n’a pas été transmise dans le but de sauver, car sa stricte observance n’apporte pas le salut. La loi produit la condamnation. Elle est le miroir qui révèle à quel point nos visages sont réellement souillés. Il nous est toutefois impossible de laver notre visage dans le miroir. 39


Soyez encouragés Le ministère de la nouvelle alliance produit la justification et change la vie à la gloire de Dieu. Le plus grand besoin de l’homme est celui d’être justifié et le plus grand don de Dieu est celui de la justification par la foi en Jésus-Christ. « En effet, si c’est l’obéissance à la Loi qui permet d’être déclaré juste, alors le Christ est mort pour rien ! » (Galates 2 : 21) L’individu qui s’efforce de vivre sous la loi se sent de plus en plus coupable et peut même finir en proie au désespoir et au rejet. Par contre, si nous accordons notre confiance à Jésus et si nous vivons par la foi en la grâce divine, nous connaissons l’acceptation et la joie. 2 Corinthiens 3 : 10 affirme que la loi « perd tout son éclat » devant la gloire supérieure du ministère de la grâce divine. Il n’y a tout simplement pas de comparaison. Il est regrettable que certains éprouvent le besoin de porter le poids de la culpabilité pour « se sentir spirituels ». La loi produit la culpabilité et la condamnation, car elle est semblable à « l’acte qui établissait nos manquements » (Colossiens 2 : 14), à un tuteur chargé de nous éduquer (Galates 4 : 1-5) ou à un joug trop lourd à supporter (Galates  5 : 1 ; Actes  15 : 10).

La gloire de la nouvelle alliance est permanente et non temporaire (3 : 11) La conjugaison du verbe est très importante dans ce passage : « Si ce qui passe […] » (Colombe). À cette période de l’histoire, les époques se chevauchaient. La grâce de la nouvelle alliance avait été introduite, mais les rites du Temple continuaient à être assurés et la nation d’Israël vivait encore sous la loi. En 70 après J.-C., la ville de Jérusalem et le Temple seraient détruits par les Romains, ce qui marquerait la fin du système religieux juif. Les hommes venus de Judée voulaient ramener les croyants corinthiens sous la loi et « mêler » les deux alliances. « Pourquoi retourner à ce qui est passager et qui s’éteint ? demande Paul. Vivons dans la gloire de la nouvelle alliance dont l’éclat ne cesse de grandir ». La 40


2 Corinthiens 3 gloire de la loi est déjà révolue alors que celle de la nouvelle alliance correspond à l’expérience présente. Les croyants peuvent être « transformés […] dans une gloire dont l’éclat ne cesse de grandir » (3 : 18), chose que la loi ne pourra jamais accomplir. La gloire de la loi s’atténuait à l’époque de Paul et, de nos jours, elle ne subsiste plus que dans le texte biblique. La nation d’Israël ne possède plus ni temple ni clergé. Si les Juifs bâtissaient un temple, le Saint des saints n’accueillerait plus la gloire de la Shekinah. La loi de Moïse est une religion au passé glorieux, mais dont l’éclat a désormais complètement disparu. La lumière s’est éteinte, il ne reste plus que des ombres (Colossiens  2 : 16-17). Paul a déjà précisé que le ministère de la grâce est intérieur (2 Corinthiens 3 : 1-3), qu’il donne la vie (v. 4-6) et qu’il implique une gloire grandissante (v. 7-11). Il présente une dernière comparaison pour démontrer la supériorité du ministère de la nouvelle alliance.

Dissimulation et ouverture (3 : 12-18)

La Bible est fondamentalement un « livre d’images » car elle utilise des symboles, des comparaisons, des métaphores et d’autres techniques littéraires pour faire passer son message. Dans ce paragraphe, Paul utilise l’expérience de Moïse et de son voile pour illustrer la liberté et l’ouverture glorieuses de la vie chrétienne sous la grâce. Paul discernait dans l’expérience de Moïse une signification spirituelle plus profonde que ce qu’il apparaît à première vue dans Exode 34 : 29-35.

L’événement historique (3 : 12-13) Si vous avez part à un ministère d’une gloire croissante, vous pouvez manifester de l’aplomb dans vos propos et Paul ne cachait pas son assurance. Contrairement à Moïse, il n’avait rien à cacher. Lorsque Moïse revint de sa rencontre avec Dieu, son visage rayonnait sous le reflet de la gloire de l’Éternel. Quand il s’adressa aux Israélites, ceux-ci purent voir 41


Soyez encouragés l’éclat de son visage et ils en furent impressionnés. Or, Moïse savait que la gloire disparaîtrait progressivement. Dès lors, après avoir enseigné le peuple, il posa un voile sur son visage. Ainsi, les Israélites ne purent pas voir le rayonnement s’atténuer car qui aurait voulu suivre un leader privé de gloire ? Le mot traduit par « fin » au verset 13 (Colombe) a deux significations : « but » et « fin ». Le voile empêchait le peuple de voir la « fin » de la gloire, mais il l’empêchait aussi de comprendre le « but » intrinsèque de ce rayonnement décroissant. La loi venait d’être instituée et les Israélites n’étaient pas prêts à s’entendre dire que ce système privilégié n’était que temporaire. L’alliance de la loi ouvrait la voie à un avenir plus glorieux, mais cette vérité ne pouvait pas encore être révélée au peuple.

L’application nationale (3 : 14-17) Paul éprouvait un amour particulier pour Israël et il désirait ardemment que son peuple accède au salut (Romains 9 : 1-3). Pourquoi les Juifs rejetaient-ils leur Messie ? Missionnaire parmi les païens, Paul voyait de nombreux non-Juifs s’abandonner au Seigneur tandis que son propre peuple rejetait la vérité et persécutait l’apôtre et l’Église. Pour quelle raison ? Un « voile spirituel » recouvrait leur esprit et leur cœur. Leurs « yeux spirituels » étaient aveuglés de sorte qu’en lisant les textes de l’Ancien Testament, ils ne discernaient pas la vérité sur leur propre Messie. Même si les Écritures étaient systématiquement lues dans les synagogues, les Juifs ne saisissaient pas le message spirituel transmis par Dieu. Ils étaient égarés par leur propre religion. Existe-t-il le moindre espoir pour les enfants perdus d’Israël ? Oui, bien sûr ! « Mais lorsqu’on se tourne vers le Seigneur [par la foi en Jésus], le voile est enlevé » (2 Corinthiens 3 : 16 – Colombe). Dans chacune des trois églises dont j’ai été le pasteur, j’ai eu la grande joie de baptiser des Juifs qui s’étaient abandonnés à Jésus-Christ. Il est frappant de voir com42


2 Corinthiens 3 bien leur esprit s’ouvre aux Écritures après leur nouvelle naissance. L’un d’entre eux m’a confié : « C’est comme si des écailles étaient tombées de mes yeux. Et je me demande pourquoi tout le monde ne voit pas ce que je vois ! » L’Esprit de Dieu avait déchiré le voile et lui avait donné une vision spirituelle. Toutefois, aucun pécheur (juif ou païen) ne peut se tourner vers Jésus-Christ sans le ministère du Saint-Esprit de Dieu. « Le Seigneur dont parle le texte ; c’est l’Esprit » (v. 17). Ce verset affirme sans équivoque la divinité du Saint-Esprit : il est Dieu. Les Judéens qui avaient envahi l’église de Corinthe cherchaient à changer les individus au moyen de la loi, alors que seul le Saint-Esprit de Dieu peut opérer une transformation spirituelle. La Loi ne peut produire que l’esclavage, mais l’Esprit nous permet d’entrer dans une vie de liberté. « En effet, vous n’avez pas reçu un Esprit qui fait de vous des esclaves et vous ramène à la crainte : non, vous avez reçu l’Esprit qui fait de vous des fils adoptifs de Dieu. Car c’est par cet Esprit que nous crions : Abba, c’est-à-dire Père ! » (Romains  8 : 15). Aujourd’hui, la nation d’Israël souffre de cécité spirituelle, ce qui n’empêche pas le salut individuel des Juifs. L’Église doit retrouver son fardeau perdu pour Israël. Nous leur sommes redevables parce que toutes les bénédictions spirituelles dont nous jouissons nous ont été transmises à travers eux. « Le salut vient du peuple juif » (Jean 4 : 22). La seule façon de rembourser notre « dette » est de partager l’Évangile avec eux et de prier pour leur salut (Romains 10 : 1).

L’application personnelle (3 : 18) « Et nous tous qui, le visage découvert, contemplons, comme dans un miroir, la gloire du Seigneur, nous sommes transformés en son image dans une gloire dont l’éclat ne cesse de grandir. C’est là l’œuvre du Seigneur, c’est-à-dire de l’Esprit ». Ce verset marque l’apogée du chapitre. Il présente une vérité si enthousiasmante que je m’étonne du nombre de croyants qui l’ont manqué ou… 43


Soyez encouragés ignoré. Vous et moi pouvons partager le reflet de JésusChrist et aller « de gloire en gloire » (Colombe) à travers le ministère du Saint-Esprit de Dieu ! Sous l’ancienne alliance, seul Moïse gravissait la montagne pour rencontrer Dieu mais, sous la nouvelle alliance, tous les croyants ont le privilège de communier avec lui. À travers Jésus-Christ, nous pouvons entrer dans le Saint des saints (Hébreux 10 : 19-20), sans pour autant devoir escalader une montagne ! Le «  miroir  » symbolise la Parole de Dieu (Jacques 1 : 22-25). Cette dernière nous montre le Fils de Dieu à l’image duquel l’Esprit nous transforme. Il est toutefois important de ne rien lui cacher. Nous devons nous montrer ouverts et honnêtes avec Dieu et ne pas porter de voile. Le mot traduit par « transformés » est le même que celui traduit par « transfiguré » dans le passage sur la transfiguration de Jésus (Matthieu 17, Marc 9). Il évoque un changement extérieur provenant de l’intérieur. Le mot « métamorphose » est la translittération de ce terme grec. La métamorphose désigne le processus subi par un insecte depuis la larve et la chrysalide jusqu’à l’âge adulte. Le changement vient de l’intérieur. Moïse reflétait la gloire de Dieu, mais vous et moi pouvons irradier de la gloire de Dieu. Lorsque nous méditons la Parole et que nous y discernons le Fils de Dieu, l’Esprit nous transforme ! Nous devenons davantage semblables au Seigneur Jésus alors que nous croissons « de gloire en gloire ». Ce développement merveilleux ne peut s’accomplir si nous conservons la loi. La gloire de la loi s’est progressivement éteinte, mais celle de la grâce divine continue à prendre de l’ampleur dans notre vie. Souvenons-nous que Paul comparait non seulement l’ancienne alliance et la nouvelle, mais aussi le ministère de l’ancienne alliance et celui de la grâce. Le but du premier est le respect d’une norme extérieure, mais cette obéissance ne peut pas changer le caractère humain. Le but du ministère de la nouvelle alliance est la ressem44


2 Corinthiens 3 blance à Jésus-Christ. La loi peut nous amener à Christ (Galates 3 : 24), mais seule la grâce peut nous rendre semblables à lui. Les prédicateurs et les enseignants légalistes peuvent convaincre les fidèles de se conformer à certaines normes, mais ils ne pourront jamais les transformer pour les amener à la ressemblance du Fils de Dieu. L’ancienne alliance utilise la loi, tandis que la nouvelle alliance utilise l’Esprit de Dieu qui se sert à son tour de la Parole 1. Puisque le Saint-Esprit est l’auteur de la Parole, il est en mesure de nous l’enseigner. Plus encore, parce qu’il vit en nous, il peut nous donner la capacité d’obéir à la Parole en agissant à l’intérieur même de notre être. Il ne s’agit plus d’une obéissance légaliste, alimentée par la peur, mais d’une obéissance filiale, alimentée par l’amour. Enfin, l’issue du ministère de l’ancienne alliance est l’esclavage, tandis que le fruit de la nouvelle alliance est la liberté dans l’Esprit. Le légalisme maintient l’individu dans l’immaturité. Les personnes immatures ont besoin de vivre en vertu de règles et de règlements (voir Galates 4 : 1-7). Dieu veut que ses enfants obéissent, non pas à cause d’un code de conduite externe (la loi), mais à cause de leur caractère. Les chrétiens ne vivent pas sous la loi, mais cela ne signifie pas pour autant qu’ils la violent ! L’Esprit a gravé la Parole de Dieu sur notre cœur et nous obéissons à notre Père grâce à la nouvelle vie intérieure qu’il nous a donnée. L’attrait du légalisme subsiste parmi nous. Les faux enseignants s’en prennent continuellement aux chrétiens et aux membres d’église confirmés, comme les Judéens à l’époque de Paul. Nous devons apprendre à les reconnaître et à rejeter leurs enseignements. Cependant, il existe aussi des églises qui prêchent l’Évangile avec des tendances légalistes et qui maintiennent leurs Par « loi », nous n’entendons pas l’Ancien Testament, mais plutôt l’ensemble des lois transmises par Moïse. Le Saint-Esprit peut assurément se servir à la fois de l’Ancien et du Nouveau Testament pour nous révéler Jésus-Christ.

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Soyez encouragés fidèles dans un état d’immaturité, de culpabilité et de crainte. Elles consacrent beaucoup de temps à se soucier des apparences, en négligeant de cultiver leur vie intérieure. Elles exaltent les règles et dénoncent le péché, mais elles oublient de glorifier le Seigneur Jésus-Christ. Il est triste de constater que certaines communautés du Nouveau Testament exercent un ministère de l’Ancien Testament. Paul vient d’expliquer deux aspects de son propre ministère : il est triomphant (chapitres 1 et 2) et glorieux (chapitre 3). Les deux vont de pair : « Ainsi, puisque tel est le ministère que Dieu nous a confié dans sa bonté, nous ne perdons pas courage » (4 : 1). Si votre ministère implique la gloire de Dieu, il vous est impossible de renoncer !

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COLLECTION « SOYEZ » : COMMENTAIRES BIBLIQUES À LA PORTÉE DE TOUS POUR COMPRENDRE ET METTRE EN PRATIQUE LA PAROLE DE DIEU. À UTILISER SEUL OU EN GROUPE.

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Warren W. Wiersbe

Comment espérer dans un monde désespérant ? Comment faire preuve de courage sous un déluge d’épreuves ? Paul répond par un curieux principe : les porteurs de fardeaux sont les mieux placés pour être bénis. Pas étonnant que l’un des mots-clés de cette lettre soit « réconfort » ou « encouragement ». « Quand nous sommes découragés en raison de circonstances difficiles, il est facile de regarder à soi et à ses sentiments, ou de se concentrer sur les problèmes qui nous affectent. Notre première réaction doit toutefois consister à regarder au Seigneur par la foi et à prendre conscience de tout ce que Dieu est pour nous » (W. Wiersbe). Le message reste pertinent : Dieu veut vous encourager afin que vous puissiez transformer vos épreuves en triomphes et vos souffrances en sacrifices pour sa gloire. Découvrez-le dans cette lettre !

commentaire

12,00 €

9 782910 246099 ISBN 978-2-910246-09-9

W. Wiersbe

biblique

Warren W. Wiersbe • Pasteur, professeur et conférencier de renommée internationale. Auteur de nombreux livres dont Quand la vie chancelle et les commentaires du Nouveau Testament de la collection « Soyez ».

encouragés biblique

« Traqués et opprimés de tous côtés et cependant jamais subjugués par la peur ; fréquemment désemparés, jamais découragés ; souvent nous sommes perplexes et ne savons plus quel chemin prendre, mais nous n’abandonnons pas. Nous connaissons l’angoisse et le dénuement, mais non le désespoir » (2 Corinthiens 4 : 8 – Parole vivante).

2 Corinthiens • Soyez encouragés

2 Corinthiens • Soyez encouragés

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2 Corinthiens Texte de Parole vivante inclus


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