HABITER A LA CARTE Projet de fin d’étude Mathieu Lucas - Bertille Pruvost
INTRODUCTION
Traverser Eurométropole révèle une forme d’urbanisation spécifique. Les distinctions entre ville et campagne ont disparu pour laisser place à une mer de maisons individuelles aux contours flous. L’habitat se retrouve partout, venant s’accoler aux usines, aux infrastructures, aux centres commerciaux et fait disparaître l’échelle intermédiaire. «On habite ici directement le territoire et non la ville.» Les réseaux jouent un rôle significatif dans la définition et la création d’Eurométropole. Le territoire présente une densité de réseaux parmi les plus importantes au monde. Une densité décrite comme une structure en éponge, où les flux s’autorégulent, extrêmement poreux, permettant une implantation homogène de l’habitat. Pour décrire cette forme d’urbanisation, certains auteurs parlent de rurbanisation, d’autres de périurbanisation, de sprawl. La ville diffuse, telle est qu’elle est décrite par Bernardo Secchi, semble être le résultat d’une très grande interaction entre la prédominance de choix individuels et d’une interaction symbiotique avec un réseau extrêmement dense. La ville diffuse belge trouve également ses sources dans
la favorisation constante par les politiques de l’habitat individuel, la constitution d’un réseau d’infrastructures isotropiques et une grande flexibilité des règlements urbains. S’il ne peut plus être ignoré, la ville diffuse belge semble aller à l’encontre de toutes les réflexions urbaines actuelles. Gaspillage d’espace et d’énergie, atteinte au patrimoine bâti et paysagé, inconvénients du tout voiture, surcoût des infrastructures, autant d’arguments écologiques que viennent conforter une vision d’une ville compacte idéale, créatrice de sociabilité et de mixité, regroupant les services, dense et économe, assurant un rôle à la fois politique et symbolique de cohésion sociale. Pourtant, cette véritable singularité de l’Eurométropole semble être prometteuse pour expérimenter un nouveau type de métropole, une métropole plus à la recherche d’un équilibre qu’inscrite dans une course effrénée vers la croissance, une métropole poreuse, où de larges espaces naturels sont encore préservés et accessibles pour tous, une métropole enfin où les façons d’habiter sont multiples et singularisées.
HABITER EUROMETROPOLE
Home sweet home
Une première lecture historique du territoire permet d’entrevoir l’évolution d’un étalement urbain spécifique. Entre 1850 et 1889, la Belgique et la France, comme le reste de l’Europe, s’industrialisent considérablement. En France, les usines s’installent en périphérie des grandes villes, le long des canaux et le long des sillons de charbon. Des quartiers ouvriers sont créés loin des centres, préfigurant une première forme d’étalement urbain. En Belgique, le gouvernement à tendance catholique souhaite éviter l’implantation des ouvriers en ville où les troubles sociaux sont plus nombreux. Un modèle d’implantation unifamiliale en périphérie est ainsi favorisé, facilité par une aide à la contractualisation directe et la création d’un système d’abonnement pour circuler sur le réseau de chemin de fer déjà très ramifié. La loi de 1889, en créant un vaste système
de prêt à taux avantageux, autorise considérablement l’accès à la propriété pour la classe ouvrière. En 1935, la création de la Société Nationale de la Petite Propriété Terrienne vient conforter l’éloignement progressif des centres urbains en favorisant l’implantation de l’habitat en territoire rural. La classe ouvrière n’est pas la seule à s’installer loin des villes. Les profondes modifications de type Haussmannien des centres urbains ne s’accompagnent pas comme en France d’une installation dans les centres des classes les plus aisées. Celles-ci s’éloignent également pour s’installer en périphérie des villes, contribuant encore à l’éclatement urbain.
1889 : En Belgique, la loi sur le logement social permet des prêts à taux réduits pour la construction ou l’achat de maisons ouvrières, diffusant ainsi l’accession à la propriété pour de très nombreux foyers modestes.
1870 : Un système d’abonnement à prix réduit permet aux ouvriers d’utiliser un système de voies ferrées denses, permettant l’implantation résidentielle loin des centres villes et des usines.
90 80 70 60 50
86-98,3
1935 : La création de la Société Nationale de la petite Propriété Terrienne, mesure en faveur de l’accès à la propriété en zone rurale, divulgue le modèle de la maison unifamilial à quatre façades.
82-86 78-82 73-78 66-73
Part des propriétaires (%)
Si le socialisme et le catholicisme ont encouragé l’étalement urbain, le libéralisme fordien y a joué un grand rôle après la seconde guerre mondiale. Le logement est considéré comme un support essentiel de l’économie capitaliste, en étant le support d’investissement des biens de consommation. L’Etat Belge encourage donc pleinement la construction de maisons individuelles en instaurant de nombreux crédits hypothécaires publics. L’emprise au sol de la fonction résidentielle augmente ainsi de 122% entre 1955 et 1985. L’Etat favorise également la création de larges infrastructures. Un imposant système d’autoroutes et de voies rapides est ainsi plaqué sur le territoire, venant décupler le potentiel urbanisable en rendant de nombreux terrains peu coûteux accessibles. Quant au secteur privé, la standardisation de la production et l’autopromotion entraîne une percée spectaculaire des maisons unifamiliales détachées, ou dites à quatre
20-66
Part des logements individuels (%)
façades. C’est également le jeu de l’offre et de la demande qui contrôle le prix du foncier. Chaque propriétaire décide ainsi librement du devenir de son terrain, limitant la formation d’opérations groupées comme c’est le cas en France. Enfin, il faut attendre 1962 pour voir l’arrivée d’un ministère de l’urbanisme. Celui-ci élabore une planification relativement souple, imposant aux nouveaux espaces à bâtir d’être accolés à « une voie équipée », encourageant encore d’avantage la formation de ces rubans de maisons si reconnaissables en Belgique.
1962 : La création du ministère de l’urbanisme, issu d’une fragmentation du ministère de l’équipement, annonce un début de régulation urbanistique. En imposant une installation le long d’un « réseau équipé », la législation va favoriser encore d’avantage une implantation résidentielle en ruban, dans un espace agricole peu cher et toujours plus accessible.
1889
1870
1962
1935
Aujourd’hui encore, le logement unifamilial reste ainsi associé immédiatement à l’idée de propriété, un objectif de vie prédominant pour la très grande majorité des foyers. La part de maisons individuelles représente ainsi plus de 80% des logements dans certaines régions belges de l’Eurométropole pour un taux de propriétaires moyen de 75%.
455 920
230 000
nombre de logements
1919
1946
1971
1981
1991
2001
2011
Man versus boundaries
Les singularités de la ville diffuse belge trouvent ainsi leur origine dans des choix politiques et économiques spécifiques. Le réseau, isotropique, prend la forme d’une éponge, où les flux s’autorégulent, extrêmement poreux et permettent l’implantation de l’habitat partout sur le territoire. Celuici, en s’accolant directement aux voies, fait disparaître l’échelle intermédiaire, l’espace public. « On habite ici directement le territoire et non la ville. ». De plus, une grande importance semble être accordée aux li-
mites du terrain, où l’on peut peut-être lire l’expression d’un individualisme exacerbé. Chacun s’isole sur sa parcelle, chaque maison développe sa propre logique, son propre univers et se protège par une enceinte personnelle. Le paysage, déjà très fragmenté par les infrastructures, est encore découpé par les innombrables haies, barrières et protections visuelles dont chacun s’entoure.
Cohabitation L’habitat, par un certain repli sur sa parcelle et une connexion directe au réseau, constitutif d’une certaine indifférence avec son environnement immédiat, a su orchestrer de très nombreuses cohabitations. Il n’est pas rare de trouver une implantation résidentielle accolée immédiatement à de larges infrastructures, des centres commerciaux, de vastes espaces agricoles, d’anciennes usines ou encore d’activités industrielles lourdes. Autre singularité, l’habitat semble développer deux rapports bien distincts entre le devant et l’arrière de la maison. Le devant
est le lieu de l’accroche à la rue, parfois une vitrine. La devanture se retrouve ainsi exposée ou incluse dans un plus large système en rubans. A l’arrière, suivant le dessin de la parcelle, se développe un univers plus intime, bien plus individué, moins normatif. Il n’est pas rare de distinguer extensions, jardins protégés, ateliers, et parfois même de plus larges bâtiments se développant derrière un front résidentiel bâti.
“Accroche” “Vitrine”
“Horizon” “Collage”
“Proximité”
“Proximité”
“Interstice”
“Appartenance”
COLLECTION
Zones rĂŠsidentielles
“Dans le paysage, l’unité des parties, leurs formes, vaut moins que leur débordement [...] étant donné qu’il n’y a pas de contours francs, chaque surface tremble et s’organise de telle manière qu’elle ouvre essentiellement sur le dehors. [...] Il n’y a plus de lointains, plus de paysages, ou du moins plus cette forme de paysage que crée le rapport intelligible entre le grand territoire et les divers agencements des hommes qui l’habitent.” Michel Corajoud “Quand l’hiver est froid les hérissons cherchent un peu de chaleur en se serrant entre eux, mais les épines de l’un rentrent dans la chair de l’autre. Les hérissons s’éloignent alors l’un de l’autre et sont repris par le froid. Se rapprochant et s’écartant, en plusieurs tentatives, ils trouvent finalement la juste distance à laquelle ils n’ont ni trop froid ni trop mal. La ville contemporaine, ville encore instable est sans doute à la recherche de la juste distance.” Arthur Schopenhaueur
Zones residentielles
Que dessinne ce paysage résidentiel sur tout le territoire ? L’implantation si particulière du logement s’organise en « poches », des regroupements discernables et détourables le long du réseau. Un premier classement par taille et par région nous fait émerger clairement trois modèles d’urbanisation. La partie française d’Eurométropole est ainsi largement occupée par la conurbation Lille-Roubaix-Tourcoing. Les autres poches, de tailles moyennes, correspondent à un développement radioconcentrique relativement homogène des villages environnants. En Wallonie, les développements résidentiels, moins nombreux, développent des formes beaucoup plus longilignes, le long des connexions inter villageoises. C’est en Flandres que
l’éclatement urbain semble le plus évident, tant la gradation entre les poches les plus importantes et les plus petites est la plus régulière. C’est encore faire remarquer l’absence de polarité et de centralité dans la ville diffuse belge.
France
Flandres
Wallonie
Reseaux
L’isotropie des réseaux, avec des relations de type ‘‘horizontal’’ et une multi-directionnalité des flux (de personnes, de biens, d’informations) est le trait dominant qui offre au territoire l’accessibilité. Déjà Melvin Weber avait noté que l’accessibilité remplacerait dorénavant la proximité dans les qualités prépondérantes de l’urbain.
1.
363 km
Bernardo Secchi précise encore cette caractéristique en utilisant l’image de l’éponge. Les déplacements dans de nombreux territoires contemporains ne peuvent plus selon lui être conceptualisés uniquement selon le modèle hydraulique des tubes rigides, avec un diamètre, un débit, une entrée et une sortie donnés, mais plutôt à la manière dont les fluides percolent dans une éponge, où les flux s’auto-régulent, sans se perdre ni l’obstruer; les territoires se caractérisant alors par une surface de pénétration, une porosité et une capacité d’absorption données.”
2.
89 km
3.
677 km
4.
1151 km
5.
2097 km
6.
67 km
7.
11 210 km
8.
591 km
Réseaux
La maille dense isotropique des réseaux viaires est une des grandes spécificités du territoire d’Eurométropole et conditionne directement l’implantation résidentielle. En isolant chacune des typologies de ce réseau, l’abstraction est un outil indispensable pour entrevoir les différentes densités qui irriguent le territoire. Pour la figure, les autoroutes ne sont pas prises en compte car elles ne supportent pas une implantation résidentielle directe. Les différents types de nationales, départementales et communales sont également rassemblés pour dessiner un réseau primaire et un réseau secondaire. Le territoire est ainsi découpé tous les huit cents mètres en moyenne par le réseau secondaire (communales) et tous les deux mille quatre cents mètres par le réseau primaire (nationales et départementales).
1. Autoroutes 2. Nationales express 3. Nationales 4. Departementales, réseaux primaires 5. Départementales, réseaux secondaires 6. Rings 7.Communales 8. Voies ferrées
Autoroutes
Nationales
Départementales 2
Départementales 1
Communales
Grille des densités des reseaux primaires et secondaires
Juxtaposition des différentes densité de réseaux.
Interaction
Interaction des zones résidentielles organisées selon le ou les croisements de départementales ou nationales avec l’ensemble du réseau départemental/national
Interaction des zones résidentielles organisées selon une départementale ou nationale avec l’ensemble du réseau départemental /national
Interaction des zones résidentielles organisées selon le ou les croisements de communales avec l’ensemble du réseau communal
Interaction des zones résidentielles organisées selon une communale avec l’ensemble du réseau communal
rubans -réseau secondaire
intersections -réseau secondaire
rubans -réseau primaire
Figure du territoire intersections -réseau primaire
Les poches s’organisent sur le réseau selon deux critères observables: à l’intersection d’un ou plusieurs réseaux ou le long d’un axe, sur le réseau primaire ou secondaire. Cette classification des interactions entre poches résidentielles et réseaux nous permet, en les superposant, de développer la figure. Le territoire est alors perçu comme une superposition des quatre modes d’interaction.
Les centres urbains développent pour nous une autre logique par rapport au réseau. La ville, plus dense, est constituée de tissus structurés autour d’objets ou une juxtaposition de tissus historiques. Il n’existe pas de corrélation directe entre la forme urbaine et le réseau. Les centres sont donc représentés comme différents tissus issus d’un objet symbolique (l’usine pour le tissu ouvrier, le beffroi et la cathédrale pour le centre historique, le parc pour la ville dix-neuvième, etc...)
centres historiques
P-26 Nom: Moulin Coordonnée: P-26 Proximité: A21-E31 Activité: ping-pong, squash Densité: 120hab/Km2 Système écologique: éolienne
L-17 Nom: Lotus Coordonnée: L-17 Proximité: A09-E05 Activité: golf, tennis Densité: 160hab/Km2 Système écologique: éolienne
H-12 Nom: Hortensia Coordonnée: H-12 Proximité: A06-E21 Activité: bouling Densité: 160hab/Km2 Système écologique: éolienne
I-14 Nom: Poulin Coordonnée: A-19 Proximité: A21-E31 Activité: tennis piscine Densité: 160hab/Km2 Système écologique: éolienne
A-05 Nom: Kronembourg Coordonnée: A-05 Proximité: A02-E19 Activité: Basket-ball, Théâtre Densité: 200hab/Km2 Système écologique: éolienne
R-17 Nom: Poney Coordonnée: R-17 Proximité: A21-E31 Activité: piscine, golf Densité: 160hab/Km2 Système écologique: éolienne
V-02 Nom: Blé Coordonnée: V-02 Proximité: A12-E02 Activité: centre équestre, canoé Densité: 250hab/Km2 Système écologique: panneau solaire
C-13 Nom: Laitière Coordonnée: C-13 Proximité: A21-E31 Activité: Cinéma Densité: 200hab/Km2 Système écologique: éolienne
O-01 Nom: Olivier Coordonnée: O-01 Proximité: A01-E21 Activité: tennis piscine Densité: 160hab/Km2 Système écologique: éolienne
HABITER A LA CARTE D-07 Nom: Barbie Coordonnée: A-10 Proximité: A21-E31 Activité: Théâtre Densité: 160hab/Km2 Système écologique: éolienne
M-20 Nom: Mandarine Coordonnée: M-20 Proximité: A07-E20 Activité: tennis piscine Densité: 160hab/Km2 Système écologique: éolienne
Q-10 Nom: Myrtille Coordonnée: Q-10 Proximité: A21-E31 Activité: tennis piscine Densité: 160hab/Km2 Système écologique: éolienne
S-0 9
C-13 Nom: Laitière Coordonnée: C-13 Proximité: A21-E31 Activité: Cinéma Densité: 200hab/Km2 Système écologique: éolienne
No Co m: Ro Pro ordo sette n Ac ximit née: t eq ivité é: A0 A-03 : u De estr cent 8-E26 e Sys nsité -ska re : t éo tème 250h epar lie nn éco ab/K c log m2 e iqu e:
Weak metropolis Une fois les quatre grilles d’interactions superposées, la figure émerge, et on distingue immédiatement une nouvelle structure pour Eurométropole. Ce n’est plus une structure centralisée constituée de grands axes mais une hiérarchie sous-jacente homogène de noeuds et de rubans répartis de façon homogène. Le territoire présente également trois grandes conditions. En étant largement accessible sur toute sa surface, en présentant de vastes paysages encore vides et en autorisant encore de nombreux branchements sur son réseau, le territoire est déjà istoropique, poreux et flexible. Ces conditions, si elles sont exploitées, peuvent être l’origine de la construction d’un nouveau prototype de métropole. I. La métropole légère n’est plus dans une course effrénée au développement économique, en concurrence avec d’autres territoires mais recherche l’équilibre. Elle fait émerger des qualités d’habitats hétérogènes, disparates, multiples, qui constituent, par leur somme, une ville cogénérée. La métropole légère favorise ces diversités, sans rechercher le symbole et la muséification des centres par rapport aux périphéries, de la ville contre la campagne, du pavillon face aux collectifs. II. Suivant l’absolue nécessité de ne pas prolonger la création de nouveaux réseaux et d’infrastructures, il s’agit de renforcer et diversifier la trame existante, afin de supporter une densification importante plus maîtrisée. La métropole légère est structurée selon l’image de l’éponge, offrant à chacun des possibilités de déplacements variés selon ses besoins et ses rythmes. III. La métropole belge présente des formes urbaines éclatées le long d’un réseau isotropique. La métropole légère, en optimisant ce réseau, vient à la fois renforcer les compacités existantes et qualifier la diffusion. L’interaction des deux systèmes permet d’atteindre l’équilibre.
Ville a la carte La superposition des quatres système d’interaction avec le réseau devient une opportunité pour développer une véritable ville à la carte.
I. Diversifier et singulariser les formes d’habitat afin de renforcer les critères qualitatifs susceptibles d’orienter le choix d’implantation. II. Enrichir par ce biais les pratiques du territoire, déjà multiples dans la ville diffuse, pour dépasser la simple relation pendulaire logement-travail. III. Associer directement l’implantation résidentielle à une mutualisation des usages et des équipements, au dessin d’espaces publics structurants, pour éviter le zoning et la juxtaposition d’activités éparses. IV. Faire ainsi émerger de nouvelles formes urbaines, diverses, s’appuyant sur les composantes du paysage existant, des formes flexibles, créant de nouvelles interactions entre espaces publics, agriculture, activités et paysages et permettant à l’habitant de développer des vraies expériences « de proximité » en même temps qu’une expérience du grand territoire.
+ 121 600 logements-bati + 121 600 logements-bati +parcelles
Strategie
Le territoire va accueillir environ 420 000 habitants d’ici à 2050. Nous avons développé une stratégie de densification directement issue de l’étude des quatre interactions précédentes. La densification ne nécessite pas la création de réseaux existants ni l’extension des périphéries mais vient s’implanter directement sur le réseau à des points stratégiques que sont les intersections et les rubans, sur le réseau primaire
et secondaire. L’importance de la densification s’établit selon la connectivité des différents noeuds et segments. La distinction entre noeuds et segments implique une stratégie différente. Donner une structure à la ville diffuse passe à la fois par un renforcement des compacités aux intersections et une qualification des extensions linéaires.
Optimisation du réseau isotropique
4 interaction-4 attitudes
Intersections
Rubans
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Situation n° 1
Une première zone résidentielle située au croisement du réseau primaire se développe en mailles. A l’intérieur de celles-ci se sont installés des activités industrielles, des équipements, des jardins ou des parcelles agricoles. L’objectif est de favoriser et de renforcer la singularisation progressive des ilôts en fonction des usages repérés. Le coeur de l’îlot devient un espace de liberté maximum. Les parcelles peuvent être mutualisées et de nouveaux usages, personnels ou communautaires, peuvent apparaître. Chacun construit, étend, développe sa parcelle comme il l’entend, venant créer un véritable microcosme invisible depuis la rue. Ces coeurs d’îlot peuvent être aussi de nouveaux points d’intensité dans la ville. Les anciennes usines sont reconverties afin d’accueillir des équipements. Habiter la ville sans habiter la rue devient un véritable choix d’implantation pour les futurs habitants.
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Situation n° 2
Une seconde poche située le long du réseau primaire se développe comme le principal vecteur d’une urbanisation linéaire et peu structurée. L’habitat, l’industrie et les services se répandent directement le long du ruban. Un système binaire est établi entre une connexion directe à la route et au paysage à l’arrière du ruban. De nombreux espaces résiduels, des interstices naturels, des voies de garage, des parkings, des terrains inusités, viennent scinder la ligne continue du bâti. Les interstices permettent une densification perpendiculaire au réseau en donnant accès au fond des parcelles tout en préservant un accès direct au paysage d’habitude dissimulé. Ils peuvent être mutualisés pour l’industrie ou l’habitat afin de dynamiser les structures existantes. Ces interstices peuvent également accueillir de nouveaux usages ou équipements directement associés aux pratiques licales du ruban.
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Situation n° 3
Une troisième poche située au croisement du réseau secondaire, semble être le pretexte d’un de regroupement de maisons dans un grand paysage. En densifiant, nous favorisons ce regroupement et faisons emerger une lisière. Celle-ci cadre et limite l’expansion de l’habitat en même temps qu’elle preserve l’environnement et accueille de nouveaux usages.
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Situation n° 4 La quatrième zone résidentielle située le long du réseau secondaire, développe des habitats plus isolés en relation directe avec un paysage agricole. La densification se fait en direction des vides paysagers. Elle suit le tracé parcellaire afin de préserver l’activité agricole. Différentes typologies sont implantées, toutes cherchant un maximun d’ouverture vers le paysage. L’isolement serait recherché par tous.
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Vision 2050
Le prototype d’une métropole légère et poreuse, produit par l’assujetissement à un réseau totalement isotropique affirme la cohabitation des quatre attitudes. La superposition des quatre système permet un territoire poreux tout en étant structuré, un territoire tenu par ses intersections et requalifié par ses vides pour tendre vers l’équilibre. La cohabitation renforcée par l’isotropie du réseaux ne va t-elle pas permettre de démultiplier les manières d’habiter à l’échelle locale?