UNE PASSION MEURTRIÈRE Par Amélie Tremblay Les deux femmes marchaient,côte à côte, en cette froide et sombre journée du mois de mars. Aurore leva la tête et son regard perçant balaya l’endroit qui l’entourait. Elle se trouvait près de la Tour Eiffel. L’arbre, qui était à ses pieds, était dans le même état que la jeune bourgeoise. Triste, sans couleur, sans joie. Aurore regarda nerveusement autour d’elle. Pourquoi personne ne la regardait? Ne voyaient-ils pas que son monde venait de s’effondrer, qu’il n’y avait plus d’espoir qu’elle retrouve un jour le bonheur? Les gens marchaient tout bonnement sans s'apercevoir de quoi que ce soit. Pourquoi personne ne comprenait sa détresse? Il ne lui restait qu’un seul être humain sur qui elle pouvait compter, sa soeur aînée, Pénéloppe. Encore une fois, elle était en sa compagnie pour l’aider à surmonter cette épreuve. C’était une femme aux cheveux blonds bouclés et aux lèvres rouges éclatantes. Elle était vêtue d’un grand manteau de fourrure doré et de son habituel chapeau de marche orné de plumes violettes. Elle fixait sa jeune soeur avec inquiétude. Autrefois, Aurore débordait de joie de vivre et avait toujours un sourire accroché aux lèvres. Quiconque la rencontrait était charmé par son bonheur perpétuel. Aujourd’hui, cette femme était morte, tout comme ses deux enfants et son mari. Ce cauchemar s’est produit il y a deux semaines déjà. Le 20 mars 1912, la petite famille s’était levée au matin. Aurore avait préparé le déjeuner, avait habillé ses chers enfants et avait embrassé son mari avant que celui-ci ne parte au travaille. Tout était normal, mais le soir venu, son mari revint du bureau dans une rage folle. Il ouvrit la porte grâce à sa force incroyable et tira sa valise de travail sur le mur. Les deux jeunes enfants étaient effrayés et regardaient la scène à partir du dessous de la table à manger. Aurore regarda son mari avec effroi. Celui-ci hurlait sa colère. Son visage était devenu rouge de rage. On aurait pu croire qu’il venait de prendre dix pouces de hauteur tant il était effrayant et imposant. Aurore fut tellement désemparée qu’elle ne saisit pas ce que son mari criait: ”Pute... tu m’as menti.... un collègue de travail en plus! Allez tous au diable!”. Soudain, envahi par la trahison, son mari la frappa brutalement et elle s’écrasa sur le sol. Elle se lamenta avec une main sur la joue et les larmes aux yeux. L’homme l’enjamba et se dirigea vers la table à manger. Il se baissa et prit ses deux enfants par le collet. Il les emmena au bout du couloir et il les obligea à monter les escaliers. Les deux enfants pleuraient: “ Papa arrête, arrête!”. Aurore, voyant que son mari était pris d’une rage folle, se releva difficilement du plancher et courut jusqu’au bout du couloir, monta le plus rapidement possible les marches, et arriva finalement à l’étage. Prise de panique, elle se demandait où était ses enfants. Soudain, elle entendit sa fille pousser un cri étouffé. Dans la salle de bain! Elle courut tout au bout du long corridor décoré de tableaux surréalistes. La porte était verrouillée. Elle frappa de toutes ses forces sur la porte de bois. Elle hurla jusqu’à bout de souffle à son mari de lui rendre ses enfants. Aurore n’entendait plus un son. Elle se tut et colla son oreille sur la porte. Que se passait-il? Tout à coup, son mari ouvrit la porte et Aurore perdit presque pied. L’homme, vu sa forte taille, prenait tout l’espace qui permettait de voir dans la salle de bain. Aurore poussa son mari pour réussir à franchir le cadre de porte. Celui-ci résistait sans difficulté et la regardait d’un regard vengeur. Après réflexion, il la laissa entrer en se déplaçant légèrement. Surprise par cette action de
la part de l’homme, Aurore tomba à plat ventre au sol. Aussitôt tombée, la femme releva la tête pour s’assurer que ses enfants allaient bien. Un frisson de terreur traversa le corps entier de la demoiselle. Ce n’était sûrement pas possible. Pas ça! Seigneur, non! La scène de crime était effroyable. Du sang recouvrait l’intégralité de la salle de bain. Il y avait aussi des petites traces de mains un peu partout sur les murs. Aurore était en état de choc. Elle prit ses deux enfants dans ses bras et les colla avec l’espoir que son amour leur redonnerait vie. Elle pleura. Jamais un être humain n’avait versé autant de larmes. Une scène épouvantable s’offrait aux yeux du mari qui pourtant, n’eut aucune pitié. Toujours posté devant la porte, l’homme regarda sa femme et dit:”C’est le meilleur moyen de te faire souffrir” et il se perfora le ventre à l’aide d’un couteau. Pénéloppe regardait sa soeur avec toute la pitié du monde. Depuis que ce drame était survenu, elle avait essayé de trouver un moyen de lui changer les idées et de lui faire oublier la tragédie. Toutes deux étaient assises sur un banc de bois en face du cours d’eau nord de la Tour Eiffel. Pénéloppe sentît que sa soeur avait besoin d’un petit moment de répit. Elle pourrait réfléchir à la petite thérapie qu’elle avait improvisée afin de lui redonner des raisons de vivre. Pénéloppe partit donc leur acheter du café. Une fois sa chère soeur partie, Aurore se retrouvait face à elle-même, devant sa tristesse et sa détresse. Son visage était vide d’expression et son âme vide d’émotion. Elle se leva et avança tranquillement vers l’avant. Tout lui semblait désormais si paisible. Le grand voilier sur le quai lui semblait d’une beauté extraordinaire. Sa blancheur l’attirait. C’était un si beau moyen de transport. Aurore avait toujours aimé les bateaux, de toutes formes et de toutes tailles. Ce beau voilier blanc pourrait être le véhicule qui l’emmènerait loin d’ici, bien loin. Depuis la mort de ses enfants, elle cherchait une manière de les rejoindre. Elle l’avait enfin trouvée. Elle partirait au beau milieu de l’océan avec le beau voilier et se jetterait à l’eau. Aurore ne savait pas nager. C’était un plan merveilleux! Cette nuit, elle partirait. Pénéloppe vit Aurore songeuse regardant le beau voilier blanc. Sa soeur aimait tant les bateaux! Ça y est, c’était le moment parfait pour lui annoncer la bonne nouvelle. En fait, le but de cette journée entre filles était de lui dévoiler son plan. D’un pas excité, elle rejoignit sa soeur près du rivage. Elle déposa les cafés au sol et prit une grande inspiration: - Aurore, j’ai une surprise de grande taille pour toi. Aurore leva son regard pensif du voilier et regarda sa soeur, étonnée. - Qu’est-ce chère soeur? répondit Aurore. - J’ai trouvé une solution pour vous changer les idées et prendre du bon temps. Dès demain, nous allons partir pour Southampton. Pénéloppe mis ensuite sa main dans sa poche et en ressortit deux bouts de papier. C’était deux billets pour le grand et majestueux Titanic.
MAUVAISE FLAMME Par Laurence Plamondon Les rayons du soleil pénétrèrent la pièce de par la grande fenestration de l’atelier révélant ainsi la fumée qui s'échappait encore du feu qu’on n’avait probablement oublié d’éteindre la veille. Une forte odeur d’éthanol flottait dans l’air masquant les effluves de restes de table jonchant la console, de mélanges de toutes sortes laissés pour compte depuis bientôt trop longtemps et de champignons dus à l’infiltration d’eau qui perdurait depuis le début de l’automne. Un homme, qui avait réussi à se trouver une place parmi ces centaines d’éprouvettes qui recouvraient la grande majorité de l’espace de travail, fut réveillé par des bruits qui provenaient de la cuisine. Quelqu’un s’était levé et préparait à déjeuner. Sans aucun doute sa femme qui devait partir travailler dans moins d’une heure. Une dame douce et gentille qui ne ferait pas de mal à une mouche. Belle, jeune et grégaire, elle était tout le contraire de lui : vieux, repoussant, de par son hygiène qui laissait place à l’amélioration, et solitaire, car rares étaient les fois où il sortait de son atelier excepté pour les repas ou pour aller aux toilettes. Tous deux étaient conscients des regards que portaient les autres sur leur relation, mais ils s’aimaient, et cela était suffisant pour omettre ce que pouvaient bien penser les autres. Elle voulait quelqu’un qui la laisserait faire ce qu’elle voulait, lui, qui le laisserait faire ce qu’il voulait sans toujours se plaindre qu’il passait trop de temps sur ses recherches qui ne semblaient jamais trop avancer. On entendit la porte se refermer, Emma venait de sortir. Il se redressa, son dos lui faisait terriblement mal et la chaise sur laquelle il était assis semblait lui avoir écaché les fesses durant la nuit. Nonchalamment, il reprit son travail où il l’avait laissé tant de fois auparavant. Il mit ses lunettes et jeta un rapide coup d’œil à ses fioles. Sur les cinq essais qu’il avait tentés de reproduire hier, trois d’entre eux avaient été une réussite. Il consulta ses papiers et y nota ses résultats. Il travaillait sur ce projet depuis plus de 15 ans et enfin, il maîtrisait la technique qu’il avait mis tant longtemps à concevoir. Il y était presque et il jouissait par le simple fait de penser que bientôt, toute l’Europe serait au courant de sa découverte. L’horloge sonna midi. Il avait faim. Il savait déjà que ce n’était pas la peine de regarder dans le garde-manger s’il y avait quelque chose à se mettre sous la dent, il connaissait la réponse. Il mit son manteau et sortit. L’air était humide, difficile de bien respirer. Il se dirigea vers le restaurant le plus proche pour y manger un morceau. Lorsqu’il eut fini, le ciel commençait à s’assombrir, il était temps pour lui de rentrer au plus vite. Sa femme devait être sur le point de revenir, elle rentrait toujours vers cette heure. Il accéléra le pas.
Le temps s’était refroidi, le vent soufflait fort. Il monta les marches qui menaient à son appartement et ouvrit la porte qu’il avait oubliée de verrouillé en sortant. Une chaleur insupportable régnait dans l’appartement. Une fumée épaisse et étouffante l’empêchait de voir à peine plus loin que le bout de son nez. Il trébucha sur quelque chose. Mais qu’est-ce qui se passe ici? Il aperçut une douce lumière par la fente de la porte de son atelier. Elle dansait, il marchait au rythme de sa musique. D’un mouvement, il ouvrit la porte. Les flammes dévoraient la pièce comme une hyène peut le faire avec sa proie; sans délicatesse, ne laissant que des miettes. La chaleur de la poignée lui avait brûlé la paume, et maintenant, il semblait fondre tellement la chaleur y était intolérable. Dans un moment de lucidité, il la vit sur le sol. Elle gisait. Son cœur se sera. Il suffoqua. De l’air. Il se plia en deux. Il cherchait désespérément à respirer de l’air. Il tentait de réfléchir, réfléchir à comment cela avait bien pu arriver. Pas elle. Tout ce que vous voulez, mais pas elle. Elle brûlait et lui ne pouvait que la regarder se faire consumer, impuissant. C’était fini. Plus rien à faire. Il criait, pensant peut-être repousser les flammes. Les larmes coulaient sur ses joues avant de s’évaporer aussi vite qu’elles étaient arrivées. Il ne pouvait en supporter davantage. Il rampa jusqu’à la commode, celle avec des tiroirs. Dans le deuxième, il prit son revolver. Surtout, en finir au plus vite. Ne pas réfléchir. Le coup partit. On entendit quelqu’un monter les marches qui menaient à l’appartement à toute vitesse. On ouvrit la porte : c’était Emma.
SOMBRE LIEU Par Jérôme Bélanger Un asile, une prison, un endroit de tordus. C’est un bâtiment égaré dans la forêt où sont entassés des gens tous les jours. Un bâtiment aux longs couloirs sombres et monotones. Un bâtiment trop petit pour avoir des cellules individuelles, les gens y sont tous entassés. Parfois, ils y perdent connaissance. C'est à en devenir fou. C’est dans ces moments-là que certains tentent par tous les moyens possibles de se retrouver exclus, seuls en isoloir. Parmi les gens s’entassant dans chaque cellule, il y en a un qui pense autrement : un grand garçon blond aux yeux bleus de seize ans. Même dans un asile de la sorte, il a trouvé la fleur qui illumine ses sombres moments. Cette fleur est une jolie jeune fille de 15 ans pas très grand aux yeux mielleux avec de longs cheveux bruns dans lesquels tous voudraient se perdre pour y retrouver le confort. Ce garçon se demande pourquoi il est là comme les autres, il doit répondre aux exigences strictes des supérieurs qui leur donnent des ordres. Ceux-ci se croyant plus intelligents et plus forts, ils se croient au-dessus de toute règle. Il est complètement impossible d’éviter leurs répugnantes conséquences si l’on ne respecte pas à la lettre leurs indications. Certains vont même jusqu’à faire copier des textes dans des langues indescriptibles dans lesquelles il n’y a pas de lettres, mais seulement des lignes et des formes quelconques. Certains sont rencontrés par le juge suprême de l’établissement. Les gens peuvent lire la peur de l’inconnu qui les attends derrière cette porte. Cette porte massive de bois à travers laquelle sortent seulement des sons lugubres et des formes floues à travers une fenêtre givrée. Les rares gens qui réussissent à s’en sortir sont troublés et sont chargés d’agressivité et de haine envers ceux qui les ont envoyés. Ce garçon se demande pourquoi ses parents l’obligent chaque jour à aller dans cet endroit si répugnant à ses yeux. Ceux-ci doivent même payer pour que leur fils aille dans cet endroit. Pourquoi n'ont-ils pas simplement décidé de l’envoyer passer ses jours dans un bâtiment moins loin et qui aurait été gratuit? Pourquoi payent-ils si cher pour que leur fils qu’ils disent aimer soit enfermé contre son gré dans un endroit si cruel? Plusieurs questions traversent le jeune homme : qu’a-t-il fait pour mériter cela? A-t-il seulement fait quelque chose de mal? Pourquoi ses parents lui font-ils subir de telles atrocités? Les gens qui doivent comme lui passer leurs journées enfermées dans ces cellules sont comparables à des animaux dans un refuge. Ils sont entassés, il fait chaud, il fait humide, les odeurs se mélangent à l'environnement avec les bruits répétitifs de ceux qui se perdent dans leurs pensées. Le résultat de cet environnement sur lui a des effets dévastateurs qui font en sorte qu’il n’arrive à rien. Tout ce qu’il essaie d’entreprendre est balayé comme une poussière sous le vent acharné d’une tempête. Quelques-uns réussissent à développer des liens avec le personnel responsable de maintenir l’ordre
dans cet établissement maudit. Ceux-ci ont parfois l’opportunité d’en savoir plus sur les nombreux secrets de ce lieu. Certains savent des histoires que nuls n’ont entendu parlé avant, on y dit que dans les profondeurs de l’établissement se trouve un endroit où y sont maltraités et battus ceux qui refusent méthodiquement d'obéir aux ordres. Tôt le matin, le garçon doit se lever, se laver et s’habiller proprement pour bien paraître, car il sait qu’il sera jugé toute la journée. Ensuite il mange un repas consistant, car il sait que le repas du midi est maigre et qu’il ne survivra pas. Avant de prendre le transport vers l’établissement, il se change les idées en regardant les nouvelles qui passent, présentant des drames qui se produisent dans la société. Dans le transport, chacun reste silencieux ou n’échange que de brèves paroles, car tous se préparent à subir une journée épouvantable. Une fois sorti du transport, il entre dans l’immense bâtiment sombre et rêve déjà de ressortir de là sans trop de mal. Il se prépare, se renseigne légèrement sur ce qui l’attend lui et les autres membres de sa cellule et il se prépare rapidement pour ne pas arriver en retard, ce qui le rendrait gagnant d’un traitement sordide. Il s’occupe à sa tâche durant cette heure et quart qui semble sans fin. Par chance les aires de travaux sont rotatives. Durant le deuxième quart de travail, la faim se fait ressentir et il se perd dans ses crampes lui désignant qu’il est grand temps de manger s’il ne veut pas s'affaisser. Durant cette courte heure de dîner, il dévore tout ce qu’il a pu rentrer dans sa boîte à lunch. Ensuite, il parle un peu de ses projets futurs avec les gens à sa table. Il essaie tout de même d’aller voir cette magnifique fleur qu’il espère ne jamais voir fanée. Puis ensuite, ça recommence, il retourne à sa tâche rapidement sauf que cette fois-ci, c’est la fatigue qui le dévore après s’être rempli comme un porc, il veut s’écrouler de tout son long, mais les supérieurs le rappellent à l’ordre et il manque de près de subir les conséquences. La journée finie, après avoir dit au revoir à sa fleur, il reprend le transport avec son sac plein et sa boîte à lunch vide. Il doit travailler à la maison, car cinq heures dans cet établissement n’étaient supposément pas assez aux yeux de ses supérieurs. Voilà maintenant qu’il doit composer une nouvelle littéraire pour l’un d’eux.
UN VOYAGE À COUPER LE SOUFFLE Par Roxanne Fleury Nous sommes le 13 Juin 2017. La Guerre contre l’Afghanistan vient tout juste d’être terminé. Je suis à l’aéroport et j’attends nerveusement mon mari qui revient de cette guerre. Je le vois de très loin, en uniforme vert et chapeau noir, je cours et je saute dans ses bras. Cela faisait maintenant un an qu’il était parti en mission. Derek Smith, mon mari, est l’homme le plus patriotique que j’ai jamais connu. Il avait accroché un drapeau Américain à l’extérieur de notre maison à Boston. Il connaît par cœur la chanson «proud to be American» et son honneur est la chose la plus importante au monde. Il était prêt à tout pour défendre son pays contre les Afghans. Mais comme on dit : qui se ressemble s’assemble. Donc moi aussi je suis patriotique de mon côté. Suite aux retrouvailles, on décide de retourner à la maison. Plusieurs jours ont passé et nous sommes maintenant revenus à nos routines habituelles. Aujourd’hui, je reviens de travailler et je vois un mat gris devant la maison, nu et sans couleurs bleu blanc rouge. -
Chéri ? Pourquoi l’as-tu enlevé?
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J’étais tanné, c’est tout.
Je trouve sa réaction un peu étrange, mais ce n’est pas bien grave, donc je vais passer à autre chose. J’ai tout à coup une idée qui me traverse l’esprit. -
Derek, j’ai une très bonne idée. Pourquoi ne partirions nous pas en voyage ? Juste toi et moi, dans le sud, cela fait une éternité ! Et en plus, je me sens bien plus en sécurité depuis que le conflit est terminé.
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Bien sûr Florence, laisse moi m’occuper de tout et fais-moi confiance, il va te couper le souffle ce voyage.
Aujourd’hui, le 24 juin, le temps est maussade à Boston. Je suis en train de préparer le souper et Derek regarde la télévision. Ce soir, pour fêter nos cinq ans de mariage, je prépare du filet mignon avec de bonnes patates frites. C’est le repas favoris de Derek et moi. Lors de la pause publicitaire durant les nouvelles à la télévision, mon mari se retourne vers moi et me partage son illumination. -
Florence, dans trois jours nous partons pour la Floride. Je vais louer une maison près de Tampa Bay et nous y passerons près de deux semaines. Je m’occupe des billets d’avions et des bagages à apporter.
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La Floride! « Oh, wow!! » J’ai tellement hâte. Mais tu es certain que tu n’as pas besoin d’aide pour tout organiser ?
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Non, inquiète-toi pas. J’ai un bon plan.
Il est maintenant temps de partir de notre charmante maison. Nous retournons au même aéroport
que celle où nous étions quinze jours plus tôt. Pour passer le temps dans l’avion, j’en profite pour parler à mon mari. J’ai depuis quelques temps des questions qui m’embêtent concernant la guerre qu’il a menée. Suite à mes questions, les réponses de Derek me surprennent. Il est complètement en train de détester les États-Unis et je n’y comprends plus rien. On dirait que la guerre l’a changé. Après quelques heures, nous arrivons enfin en Floride. On doit louer une auto et ensuite on se rend à la maison. En arrivant dans le parc de maisons, je vois une barrière et juste à côté, il y a un panneau indiquant : « Welcome to Waterlefe, Golf and River Club ». Nous passons la barrière et nous entrons dans le parc. Des fleurs exotiques recouvrent les terre-pleins, tous les gazons sont coupés égaux. Le parc regorge de maisons de style espagnol. Je vois donc finalement le numéro 634, Foggy Morn. Enfin nous sommes arrivés. La maison est beige avec un toit de pierres cuites. Un gros magnolia (un arbre) fait de l’ombre sur la maison. Il fait chaud, c’est ensoleillé avec un peu de nuages dans le ciel. Le gazon et les plantes sont d’un vert éclatant. Nous ouvrons le garage et nous entrons le « pick up » Chevrelet Silverado à l’intérieur. Le garage est complètement vide. Une fois dans la maison, je vois une grande piscine à l’arrière. C’est évident, la première chose que je vais faire c’est bien d’aller sauter à l’eau avec cette chaleur intense. Je me réveille vers dix heures du matin. La journée d’hier a été très épuisante avec le vol d’avion, donc j’ai décidé de me reposer ce matin. Je me lève de mon grand lit « king » et vais rejoindre mon mari qui mange sur le bord de la piscine. -
Salut Florence. Je vais aller à la plage aujourd’hui, veux-tu venir avec moi? Elle est seulement à trente minutes d’ici.
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Désolé, je n’ai pas le goût ce matin, mais on pourrait y aller demain?
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Non, c’est la seule journée qu’il faut y aller, heu… je veux dire que ça serait plus amusant si on y allait ensemble. Il va faire très beau cet après-midi. Allez, viens!
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Non, je reste ici et je me repose. Peut-être qu’en après-midi je vais aller me faire bronzer sur le bord de la piscine.
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« Aarg », en tous cas, moi j’y vais et je reviens dans deux heures, quand je vais avoir terminé.
Il est étrange Derek ce matin, je ne le reconnais plus. Je vais passer à autre chose, puisque je veux passer un beau moment en Floride. Avant d’aller dans la piscine, je décide de vider nos valises. Je sors des culottes courtes, des chandails, des sandales de plage, des trucs normaux, quoi. Je regarde ensuite dans une petite pochette et je découvre qu’un seul billet d’avion pour le retour au nom de Derek. Je me dis que peut-être qu’il a mit le mien à quelque part d’autre, donc je n’y prend pas trop attention. Il est temps pour moi maintenant d’aller à la piscine. Après quelque temps, je décide d’entrer à l’intérieur. J’ouvre la télévision et le poste des nouvelles
apparaît. Un journaliste expliquait un évènement chamboulant. -
Il y a près de trente minutes, une bombe a explosé sur la plage « Holmes Beach » où se trouvait un rassemblement pour la victoire contre les Afghans. Barak Obama s’y trouvait. Nous croyons qu’il était la cible et que la bombe était supposée exploser lors de son discours, mais M. Obama est parti plus tôt. Il est donc saint et sauf, ce qui n’est pas le cas des cinq cents autres personnes. Trois-cents-soixante-cinq citoyens sont morts sur le coup et les autres sont entre la vie et la mort. Les faits et les résidus de la bombes démontrent que le criminel est probablement un américain expert en bombe ou, tout simplement, un soldat qui en aurait volé une lors de la récente guerre. Si vous voulez en savoir plus…
Je cherche sur « Google Map » l’itinéraire entre Waterlefe et la plage où l’explosion a eu lieu, en espérant qu’elle n’était pas à trente minutes d’ici. Finalement, le résultat est celui que je redoutais. Je viens de tout comprendre! Mon mari est un terroriste. Il avait tout prévu. Le jour où il m’a parlé d’aller en Floride c’est lorsqu’il a vu aux nouvelles que dans cinq jours, Barak Obama allait être à la plage « Holmes Beach ». Il a loué une maison ici puisque nous sommes assez proche de cette plage, mais pas trop. C’est pour ça qu’il voulait s’occuper de tout. Et… il voulait me tuer aussi, c’est pour ça qu’il ne m’a pas acheté un billet de retour et qu’il voulait absolument que j’aille à la plage pour que la bombe me tue. Je suis toute mélangée dans ma tête. J’appelle la police immédiatement. -
Bonjour madame, que puis-je faire pour vous?
-
Je sais qui a fait l’attentat terroriste!
-
Expliquez-moi tout madame.
-
C’est mon mari, il avait tout planifié depuis le début. Il se nomme… attendez, j’entends la porte ouvrir! C’est…
J’échappe le téléphone en sursaut lorsque je vois Derek entrer. -
Je sais ce que tu as fais Derek!
Je le vois pointer son arme sur moi et il me dit : -
Je te l’avais bien dit chérie, ce voyage va te couper le souffle.
LA VAGUE Par Véronique Caron
J'étais maintenant assis au bord de cette grande plage, au côté de l'océan Pacifique, à Gold Coast, en Australie, plus précisément. Il y a à cet endroit les plus belles vagues au monde à mes yeux. L’eau est turquoise et le paysage est époustouflant. Elles sont parfaites pour surfer. Au mois de février et de décembre, s’y tient la compétition de Quiksilver. Cette année, je vais avoir la chance de participer, car j'ai été invité. On y rencontre plusieurs surfeurs professionnels lors d'événements de ce genre, comme Alana Blanchard, Alex Smith, Stephanie Gilmore, etc. Je suis très content de faire partie de cette compétition. Avant le départ de la compétition, chacun de nous reçoit un numéro de dossard après avoir pris une photo et compléter certains documents. Puis, nous sommes dirigés vers une table où une place nous est assignée. On nous remet un sac cadeau, gracieuseté des commanditaires, et l’on reçoit des autocollants, des vêtements, des coupons rabais, etc. Plusieurs choses pour nous rendre heureux. La plage est réservée pour les surfeurs invités, leurs familles, les VIP et les personnes qui y gravitent: journalistes, commentateurs et officiels. Sur la plage, il y a de grosse scène montée où s’y produiront différents groupes de musique. Ainsi qu’une tour, pour filmer nos performances. Des grosses banderoles “Quiksilver” sont installées un peu partout. C'est la période d'échauffement. Cela veut dire que la compétition va bientôt commencer. Si je remporte, je pourrais maintenant faire partie de l'équipe de surfeurs de Quiksilver. Je commence de plus en plus à être stressé. J'entends la voix des animateurs qui commencent à appeler quelques surfeurs pour le premier round. Soudain, j'entends mon nom. Mon entraîneur m’encourage et me dit de faire de mon mieux et de m’amuser, car c’est ainsi que je performerai davantage. Je prend ma planche et je l’attache à mon pied, puis, je saute à l’eau. Elle est chaude et je sens l’adrénaline monter en moi. Mon coeur bat à tout rompre, mais je demeure confiant. Je réussis à faire ma première manoeuvre sur la vague, mon “Swan dive kickout”. La vague est belle, je décide d’essayer le “cutbacks”. J’entends les applaudissements et les cris. Tout le monde est surpris et époustouflé par ce que j’ai effectuée. La vague finie, je me couche sur ma planche et je fais aller mes bras et mes jambes pour retourner sur la rive. Après quelques minutes, on annonce que je passe à la deuxième étape. Je suis épaté et un peu anxieux, car ma planche porte-bonheur vient d’avoir un bris à l'arrière. Je vais devoir prendre mon autre planche. Je retourne à l’eau pour la deuxième fois, j'accomplis encore de belles prouesses mais, j’ai failli
manquer d’équilibre lorsque je me suis mis debout sur ma planche, j’ai donc perdu quelques points au classement. Je suis à proximité d’un autre surfeur, mais je réussis quand même à bien me débrouiller et je passe au quart de finale, puis à la demi-finale. Je vais manger et me reposer un peu avant la finale, car mon adversaire sera Julian Wilson, un surfer ayant de grande chance de remporter. Il fait déjà partie de l’association des surfeurs professionnels et est connu partout dans le monde. C’est maintenant l’heure, tout le monde est réunit sur la plage pour assister à nos performances respectives. Il plonge à l’eau le premier. On voit qu’à quelques reprises, il semble instable, pour ma part je vois là une opportunité de marquer des points. C’est maintenant à mon tour, j’attends la vague qui me permettra d’obtenir le maximum de points, la BONNE vague. La voici enfin, je l’attaque, je m’élance, puis, c’est parti. Je donne tout ce que j’ai, j’oublie tout, je la survolte et je ne fais qu’un avec elle. Le moment est magique. Je décide d’attaquer le tunnel créé par celle-ci. Je sens l’eau sur moi. Le bruit des cris et de la vague deviennent de plus en plus intenses. Je sens que je vais remporter cette victoire. J'entends les cris, je vois à quelques reprises les gens sauter dans les airs, mettre leurs mains sur leurs bouches. Je sens quelques chose de dur qui percute mes pieds, ma tête, mais je tiens bon... Le ciel est rendu noir. J’ai mal partout, mais je me sens au nirvana. Je vais remporter cette victoire. J'oublie tout le reste... Je sens des claques sur mes joues, c’est sûrement celles de mon entraîneur qui me félicite. J’ouvre les yeux, il m’en manque certainement un bout... je suis couché dans mon lit d'hôpital avec les deux pieds cassés et mes parents qui sourient au-dessus de moi. Ils me racontent que je suis tombé de ma planche et que j’ai percutée ma tête au fond de l’océan après avoir été emporté par la vague. J’ai fait plusieurs mois de coma, mais j’ai quand même remportée la deuxième position et un chèque de quinze mille dollars. Quiksiler attend que je me remettre sur pied pour m'offrir une place au sein de l’équipe. J’ai mérité ma place dans la légende, car c’est la plus grosse vague qu’on n’avais jamais vu à cet endroit. Le goût salé n’était pas celle de l’océan pacifique, mais celui des larmes de mes parents qui pour eux, la victoire la plus importante était celle du droit à ma vie.
LA TOUR FATALE Par Julia Labrecque-Saliba C’était une journée d’automne où tout le monde était triste par l’effet de la brume autour d’eux. Paris était une ville énormément vivante et sombre. Tous les habitants étaient joviales et ils se saluaient tous. Être un Parisien ou une Parisienne signifiait beaucoup de choses : c’était un mélange de fierté et de découragement. Il était difficile de vivre à Paris si on voulait une ville paisible et calme. D’un autre côté, c’était quelque chose de magique puisqu’il y avait toujours du mouvement. Juliette était une fille aucunement ordinaire qui attirait les yeux de tous les jeunes garçons de Paris. Les têtes se tournaient à son passage. Elle avait son propre style, parfois renfermée,mais d’autres fois ouverte à tout le monde et à toutes les expériences. Personne n’avait les cheveux aussi blond. Ils étaient d’un blond si clair qu’ils rayonnait dans une noirceur intense. Il était impossible pour un homme de ne pas regarder ses yeux qui étaient d’un vert étincelant. Les étoiles n’étaient rien à côté de ses magnifiques yeux. Son endroit préféré était la tour Eiffel. Pourquoi ? Et bien, c’est très simple, parce que tout comme elle,cet endroit pouvait être mystérieux tout en étant un endroit magique où tout peut arriver. Juliette y allait tous les jours. Jamais un jour sans y être au moins passé une heure. La jeune fille fréquentait un jeune garçon qui se nommait Anatole. Juliette aimait bien ce nom car, pour aucune raison, cela lui inspirait confiance. C’était un jeune homme pas très grand, mais pas très petit non plu, en fait il était parfait pour elle. Les cheveux bruns et les yeux bleus, d’un bleu si ravissant qu’elle se perdait dans son regard. Chaque fois qu’elle l’aperçevait son coeur était rempli de bonheur et tout ce qu’elle voulait faire c’était de le coller et de le sentir près d’elle, savoir qu’il serait à elle pour toujours. Chaque jour, à dix-huit heures, ils se retrouvaient en bas de la tour Eiffel et ils discutaient de leurs vies et de leurs sentiments envers l’un et l’autre. Jour après jour, leurs sentiments s’intensifiaient. Avec lui, elle se sentait en sécurité dans cette ville mélancolique. Ce qu’elle aimait beaucoup était le fait qu’elle, Juliette, était protégée par lui. Anatole l’aimait et elle le savait. Elle l’aimait et il le savait. Pour elle, c’était sûr qu’il était l’amour de sa vie. Il avait son coeur, le pouvoir de faire ce qu’il voulait avec lui. Il répétait sans cesse à Juliette que sans elle, il était comme un navire sans capitaine, que jamais plus il ne pourrait se passer d’elle. Un soir, vers dix-huit heures, Anatole n’était pas encore arrivé. Il n’était jamais en retard. Elle s’inquiétait vraiment. Trente minutes passèrent , puis une heure, puis deux heures. Elle allait partir lorsqu’il arriva en courant. - Je suis désolé mon amour, dit-il. J’avais quelque chose à régler... - Oh! Ce n’est pas grave, tu sais je peux tout te pardonner...
Bien sûr, elle pouvait tout lui pardonner. Là était le problème: elle l’aimait trop. Elle s’était trop attachée à lui, mais elle était aveuglée par l’amour. Toute sa vie, elle avait attendu pour une expérience de la sorte. Ils passèrent une magnifique soirée remplie d’amour et de bonheur en dessous de la tour Eiffel. Le lendemain soir, à dix-huit heures , Anatole n’était toujours pas arrivé. Une heure passa et il n’était toujours pas là. Juliette ne savait plus quoi penser. Il n’était jamais en retard, jamais. Que se passait-il? Était-il mort? Finalement, quatre heures plus tard, le jeune homme arriva à la course, apeuré et essoufflé. - Mon chéri? Que se passe-t-il ? dit-elle inquiète - Je ne sais pas. J’ai eu l’impression d’être suivi depuis le début alors j’ai pris plein de détours... - Mais franchement ne t’en fais pas pour ça ! C’est sûrement ton imagination qui te joue des tours! Allons manger quelque chose. - Oui, tu as raison. Et il finirent la soirée main dans la main dans les rues de Paris. Le 24 février. C’était aujourd’hui la fête de Juliette, mais ils célèbraient également leurs un ans de couple. Juliette avait hâte de savoir tout ce qu’il lui avait préparé. Elle était heureuse en ce jour, car elle savait que quelque chose de grand se préparait. Qu’aujourd’hui était un grand jour. Elle prit toute la journée pour se préparer convenablement à cette soirée remplie d’émotions et de joie. Il était dix huit heures, toujours pas un signe de lui.. C’était sûrement normal, aucun danger à avoir.. Quelques minutes plus tard, il arriva avec un bouquet de fleurs dans les mains et un gros sourire. - Salut , Juliette. Elle prit sa main et le regarda dans les yeux. - Je t’aime tellement Henry, dit-elle. Et les deux amoureux se regardèrent le sourire aux lèvres et le coeur rempli de joie.
LA FAUSSE PISTE Par Antoine Leduc
Marie se réveilla, bien reposée après une bonne nuit de sommeil. Marc, son mari, était déjà levé depuis un moment. Aujourd’hui, c’était l’anniversaire de Marie. Elle enfila sa robe de chambre, ses pantoufles, puis se dirigea en direction de la salle à manger pour prendre le petit déjeuner avec son tendre et affectueux mari. Il était un mari parfait, attentif à ce qu'elle disait, lui préparait son petit déjeuner tous les matins et surtout, il était toujours souriant. Elle empoigna le journal qui était sur la table et aperçut en première page : la disparition de deux randonneurs ,Québécois, en montagne portés disparus depuis deux jours. Ils s'étaient perdus en escaladant une montagne durant une tempête de neige et des bénévoles étaient à leur recherche depuis 24 heures. Ce matin, Marie était très étonnée que son mari ne lui ait pas donné un présent pour son anniversaire, mais elle n'en fit pas un plat et se dit qu'il allait sûrement la surprendre en lui préparant un souper romantique comme elle les aime. Généralement, il lui préparait un déjeuner spécial et lui offrait un cadeau. Puis ils passaient toute la journée ensemble, mais cette fois ci, il lui avait préparé un petit déjeuner comme à l’habitude sans rien de spécial. L’année d’avant, il lui avait offert un bracelet un or avec leurs noms gravés dessus, quelques années auparavant, il lui avait offert une croisière entre amoureux. Il était très imaginatif au moment d’offrir des cadeaux à sa femme. Tout d’un coup, la sonnerie de téléphone retentit dans la maison. Elle accourut et décrocha le combiné du téléphone, une femme lui demanda pour parler à Marc. Son mari accourut au même moment avec un air paniqué et informa Marie que c'était une de ses amies qui voulait lui parler et que c'était très important et qu’elle ne devait surtout pas le déranger. Marie, intriguée par la vitesse à la quel Marc avait affirmé que l'appel était pour lui et l’air dérangé avec lequel il ne cessait de la regarder, se dirigea vers sa chambre à coucher et décrocha avec délicatesse le téléphone pour ne pas attirer l'attention de son mari. Il était en train de lui donner les coordonnées d’un lieu et une heure de rendez-vous, il lui répétait régulièrement que tout devait rester secret et que sa femme ne devait pas être mise au courant de ce qui allait se passer ce soir. Marie, dévastée par le malheur qui s'abattait sur elle, cherchait tant bien que mal, de quel façon elle pourrait annoncer à son mari qu’elle avait appris qu’il la trompait avec une autre femme. Elle décida d’aller, elle aussi, au rendez-vous et de prendre son mari et sa maîtresse en flagrant délit. Elle essayait du mieux qu’elle pouvait de cacher ses émotions et le stress qu’elle éprouvait dans cette situation, le
reste de la journée, pour ne pas éveiller de soupçons auprès de Marc. Au moment du départ de son mari, il lui expliqua qu’il devait aller à une conférence sur le piratage informatique pour les employés de la compagnie Beenox où il travaillait. Elle fit comme s’il ne s’était rien passé et le laissa partir sans poser de question. Quelques minutes après son départ. Elle prit sa voiture et s’engouffra dans les rues bondées. La jeune femme se rendit jusqu’à l’adresse donné par son mari. Elle sortit de sa voiture. L’adresse correspondait à un manoir où l’on y célébraient généralement des mariages ou de grands événements. Elle regarda la porte pendant un instant, c’était une porte vitrée et elle pouvait donc apercevoir à l’intérieur son mari en train d’échanger avec une autre femme. Son coeur commençait à battre de plus en plus fort et elle devenait de plus en plus stressée . Elle ne supportait pas que Marc, le mari idéal, soit en train de la tromper. C’était le moment décisif, elle prit une grande inspiration et ouvrit la porte . Tous les invités à la soirée d’anniversaire hurlèrent d’une seule voix : Surprise!
LE RAPPORT FATAL Par Tanya Delisle
Ce matin, je suis rentré tôt pour travailler. 6:23 pour être plus précis. J’ai beaucoup de travail à faire. Je travaille à New York, dans les bureaux du World Trade Center. Il faut que je fasse ma place dans cette grande ville, car je suis assez petit et personne ne me remarque. J'ai toujours rêvé de voir mon nom écrit dans la ville de New York. Donc aujourd’hui, j’ai décidé de me lever tôt pour finir mon rapport. Je suis le genre de personne qui est très organisée. Avant de commencer mon travail, tout doit être à sa place. Sur mon bureau, il y a ma agrafeuse à droite, qui est à 6 centimètres de mon ordinateur, il y a aussi ma tasse de café, toujours bien chaude, à gauche. Mon écran d’ordinateur est en face de moi, il est bien incliné pour que j’évite les maux de tête. Ma chaise est à une bonne hauteur pour que mes jambes soient à quatre-vingt-dix degrés. Maintenant je peux commencer mon travail. Je dois écrire un rapport sur les derniers événements arrivés à New York.
Après quarante cinq minutes de travail, je décide d’aller prendre une petite pause. Je vais donc dans la salle des employés. Rendu dans cette salle, je vois mon collègue Peter, qui est aussi mon ennemi. Nous sommes tous les deux en compétition pour la fameuse promotion: vice-président. Depuis le jour où le président de notre compagnie a annoncé qu'il y avait seulement une place pour la promotion, nous avons une haine un envers l'autre. Après avoir croisé le regard de Peter, je décide d'aller remplir ma tasse de café. Par la suite, je retourne à mon bureau pour terminer mon rapport.
Après quelques minutes de travail, je ne sais pas quoi écrire. Des minutes se sont déjà écoulées, mais je reste là, assis sur ma chaise en train de fixer mon écran, priant qu'une idée sorte de ce dernier. Je décide donc de me lever et d'aller remplir ma tasse de café à moitié vide. Sur le chemin, je rencontre quelques collègues qui me saluent d'un simple hochement de tête. Je sais très bien qu'ils ne savent pas qui je suis, mais ils me distinguent grâce à mon habit classique et élégant. Ils font seulement cela en guise de politesse. Rendu à la machine à café, je revois Peter. Il parlait à une
jeune femme dont je n’avais jamais vu avant. Après quelques secondes, ma tasse est remplie de bon café chaud. Je part donc vers mon bureau, passant proche de Peter. En passant à coté de lui, j’ai eu une idée. Pourquoi pas renverser mon café sur lui. Je trouve mon idée très drôle donc à cause de ma maladresse, je renverse mon café chaud sur mon cher ami. «Ah! c’est chaud! Mais qu’est-ce que tu as fait?», s’écria Peter. « Je suis désolé, je n’ai pas fait exprès. Je suis trop maladroit...», dis-je. « Je vais être obligé de retourner chez moi me changer », dit-il en partant vers la porte de sortie. « Je suis désolé! », dis-je avec le sourire aux lèvres. Après son départ, je me sens un peu soulagé, car il va avoir moins de temps pour faire son rapport.
Une heure après le départ de Peter, j’ai fini mon travail. Je vais donc le porter à mon patron. En me rendant à son bureau, je vois Peter rire avec ce dernier. Il lui donne aussi une belle pochette remplie de feuille. J’arrive trop tard. Peter avait déjà remis son rapport. Je remets mon rapport à mon patron, malgré l'humiliation que je viens d’avoir. Je repars vers mon bureau avec le sentiment de honte.
Une heure plus tard, le patron vient de m’appeler. C’est le temps d’y aller. Je jette un oeil à ma montre, nous sommes le 11 septembre 2001, 8:40.
LA JEUNE FILLE TIMIDE Par Victor Groleau
Dans une maison lointaine près d’un étang, vivait une fille de 22 ans. Elle vivait seule, elle avait quitté ses parents pendant son adolescence et n’avait toujours pas repris contact avec eux. Elle n’était pas connue de son village, elle se faisait la plus discrète possible. Josée était une des rares filles de son âge asociale. En fait, elle ne l’était pas car elle détestait le contact humain. Elle se sentait renfermée et attaquée lorsqu’elle parlait à un individu, étranger ou non. Encore plus quand elle ne se trouvait pas chez elle. Sa maison était délabré et sans vie. Elle ne portait pas attention au ménage, c’est pourquoi une odeur atroce envahissait cette demeure. L'extérieur de sa maison ressemblait étrangement à une maison abandonnée. Deux meurtres ont été rapportés sur le terrain de Josée. Les corps n’ont étrangement jamais été retrouvés. La jeune villageoise travaillait au commerce de son oncle une à deux fois par mois. Elle n’avait pas besoin davantage de revenu, car ses dépenses étaient peu nombreuses. Josée se contentait de se nourrir. Les vêtements et le luxe l’importaient peu. Elle vivait avec Noah, il était l’être le plus important pour elle. Noah était le seul à bénéficier d’un contact avec Josée. Il était le seul que Josée acceptait. Il l’accompagnait à chaque fois qu’elle allait marcher, travailler ou faire l’épicerie. C’était ses trois seules sorties qu’elle faisait depuis qu’elle avait quitté ses parents. Depuis près de cinq ans qu’elle vivait avec Noah. Josée le surnommait son mâle, car c’était le seul qu’elle avait réellement eu une relation depuis son adolescence. Elle et Noah se trouvaient au commerce de chaussure de son oncle. Ce commerce était très populaire, il était un des commerce le plus visité du quartier. C’était une des deux journée où elle devait travailler pour gagner sa vie. Le commerce se situait à quinze minutes de marche de sa maison. Elle prenait ces minutes pour parler avec Noah sur leur futur. Cependant, Josée travaillait dans l’entrepôt, à l’arrière du magasin. Elle réparait les chaussures ramenées par les clients en compagnie de son mâle. Tandis que son oncle accueillait les nombreux clients, Josée travaillait silencieusement sans aucun contact avec les inconnus. Les accessoires de travail de Josée étaient des pinces, des ciseaux, des lacets, du cuir, de la colle, du tissu et un modèle de pied. Vers 2h de l’après-midi, un client habituel n’est pas passé par la caisse pour faire réparer son soulier, il est directement rentré dans l’arrière de la boutique pour remettre son soulier brisé à Josée. Cependant, elle détestait être entourée de personne autre que Noah, elle ne supporte pas l’inhabituel. Noah ne vivait pas avec Josée pour rien, il ne supportait également pas la présence d’individus près de Josée, il était extrêmement protecteur. Lorsque le client s’est apprêté à donner son soulier, Noah s’est placé entre le client et Josée. il est ensuite devenu très agressif et impatient. Le client, ayant senti l’énergie dégagée par ces deux étranges personnes, s’est contenté de retourner sur ses pas.
Le lendemain matin, à la maison, un réveil troublant, mais toutefois familier, attendait les deux amoureux. Un facteur avait un colis pour Josée. Ses parents voulaient refaire contact avec leur fillette. Ils ont donc envoyé une lettre à leur fille expliquant qu’ils voulaient la revoir et recommencer leur vie de famille. C’est ce que le facteur avait à remettre à Josée. Il marcha dans la longue entrée de la maison jusqu’à la porte. Josée ouvrit la porte au facteur pour récupérer la lettre. C’est à ce moment que Noah, silencieusement, arriva vers l’extérieur à l’arrière du facteur. Elle voyait dans ses yeux qu’il voulait le tuer. Il se croyait attaquer dans sa propre demeure. Il avait une si grande agressivité dans son visage et dans ses gestes discrets. Josée cria: «NON ! Pas un autre, pas ce matin !» Ce fut le dernier colis du facteur. C’est à ce moment que Josée Beaulieu s’est rendue compte qu’elle devait se débarrasser de son chien.
UNE JOURNÉE DE RÊVE Par Simon Rochette C’était un matin de printemps. Le jour se levait et on pouvait voir le soleil monter dans le ciel au travers des branches et des feuilles fraîchement sorties de leurs bourgeons. Un rayon de soleil passe par la fenêtre et me chatouille agréablement le bout du nez. Je me réveille et je tends l’oreille. J'entends ma mère, qui vient vers ma chambre en marchant doucement dans le corridor. À tous les matins, elle vient me réveiller, alors je fais semblant de dormir pour ne pas qu’elle oublie mon bisou du matin. Elle ouvre ma porte et entre pour venir s’asseoir à côté de moi dans le lit et me donne mon bisou. Si doux, si chaleureux et tellement agréable. Maman me regarde me réveiller tranquillement, elle est tellement belle ma maman. Ses beaux yeux bleus me regardent et puis elle me dit « Réveille toi Alexandre, aujourd’hui c’est la fête de Thomas, nous partons dans une heure.» Je me lève tout joyeux, je m’habille avec mes vêtements préférés et je vais rejoindre mon petit frère. Je le colle très fort et je suis très content, car mon frère a demandé que nous allions au zoo aujourd'hui.
Dans l’auto, Thomas et moi chantons et nous avons beaucoup de plaisir. Pendant tout le trajet, qui dure une heure, nous passons au travers de tout notre répertoire de chansons de camp de jour. Papa chante avec nous et c’est très drôle, car il a une voix très grave qui fausse sans cesse.
Arrivés au zoo, maman et papa achètent les billets et quel coup de chance, aujourd'hui c’est gratuit pour les enfants. Nous sommes très contents et maman et papa ont économisé assez d’argent pour prendre avec nous un guide qui nous suivra tout au long de la visite.
Nous commençons la visite. Le guide nous fait passer devant les oiseaux. De beaux oiseaux multicolores qui ululent, qui grisollent ou qui turluttent. Mon père, qui a toujours été un ornithologue amateur, voit un spectacle inoubliable de couleurs et de chants qui s'entremêlent et créent une symphonie extraordinaire. Nous passons environ trente minutes à attendre mon père,
qui est passionné par ces oiseaux. Pour la suite, nous passons devant le tigre. C’est un énorme tigre avec de belles rayures noires sur un pelage orange pâle scintillant. Il sort d’un petit bassin de quelques mètres rempli d’une eau très claire et limpide. Il se tortille et fait voler son poil dans tous les sens pour se dégager de l’eau qui s’est collée dans sa fourrure. Après quelques minutes à se faire sécher au soleil, l’énorme chat se relève et me fixe. De grands yeux noirs perçants comme si j’avais deux fusils braqués sur moi. Mon petit frère rit, crie et sautille tellement. Il est content, car depuis toujours c’est son animal préféré et c’est la première fois qu’il a la chance d’en voir un vrai.
Après quelques minutes, le guide nous demande de le suivre, car il ne lui reste pas beaucoup de temps. Nous acceptons, mais Thomas ne semble pas vouloir nous suivre et continue à regarder l’animal qui joue avec un gros ballon, en restant totalement indifférent à ce que le guide est en train de nous dire. Papa marche tranquillement vers Thomas et le prend dans ses bras et l’amène aux prochains animaux de zoo.
Après une heure de visite, le guide finit par nous laisser dans la maison des reptiles et des batraciens. J’adore les reptiles. Mes parents remercient gentillement le guide pendant que je cours dans tous les sens pour aller voir les serpents, les lézards, et quelques grenouilles. Je cours, je sautille et je ris.
Mes parents essaient de me calmer et d’un coup mon père, qui s’était assis sur un banc, se lève et demande à ma mère sur un ton de voix rapide, sec et avec un brin d’inquiétude: «Chérie? Où est passé Thomas? » Ma mère me regarde avec de grands yeux pleins de peur, puis elle tourne lentement la tête vers mon père et lui dit. «Je ne sais pas.» Ma mère me prend par la main et se met à courir. Nous refaisons le chemin que nous avons pris toute la journée, mais en sens inverse. Nous passons devant les ours, les girafes, les koalas, les insectes, le tigre. Je m’arrête. Je me retourne et je vois le tigre. Il me regarde avec ses yeux tellement étranges. Je le vois se lécher les babines et enlever sur sa lèvre une goutte de sang. Le tigre me regarde toujours et j’ai l’impression qu’il me
sourit. Je crie. « MAMAN !!!!»
Je me réveille. J’ai chaud et je ne me sens pas très bien. Je regarde ma mère qui arrive tranquillement dans le corridor. Elle me voie tout en sueur et vient me rejoindre. « Ça va aller, petit ange, ce n’était qu’un cauchemar. Allez viens, c’est la fête de ton frère aujourd’hui, nous allons au zoo.»
UN HOMME ÉTAIT ASSIS SUR UN BANC Romy Boutin St-Pierre
Un vieil homme était assis sur un banc, dans un parc. À chaque matin, on pouvait le voir, assis sur ce banc, tenant sa canne d’une main, portant toujours son foulard au cou et ses petites lunettes rondes appuyées sur son nez glacé. Il attendait et attendait. Je vous le jure, depuis des années, chaque jour, de 6 h du matin à 9 h du soir, il restait soudé sur ce banc, à regarder les piétons passer, les enfants jouer, les travailleurs pressés... On aurait dit qu’il attendait quelque chose. Peut-être attendait-il quelqu’un qui ne viendrait probablement jamais, une amante perdue à qu’il avait donné rendez-vous il y a de cela des années, ou peut-être espérait-il que quelqu’un vienne le voir et lui souffle un message, un espoir ? Une chose était sur, il attendait.
Et puis, il y avait moi, ce comptable pressé, avec cet air un peu renfrogné, toujours habillé d’un manteau noir, tenant toujours sa mallette brune à la main gauche, ses souliers noirs en cuir aux pieds et son chapeau sur la tête. Moi, ce comptable qui calculait et recalculait continuellement tous ces chiffres qui tournaient dans ma tête pour m’assurer qu’il n’y ait aucune erreur. Moi, qui quittais la maison à 7 h 48 chaque matin défilant à travers la ville pour arriver à l’entrée d’un bâtiment gris à exactement 7 h 55 et qui commençait à travailler dans ce bâtiment à 7 h 59 après avoir salué trois ou quatre collègues par simple normes de politesse. Moi, qui chaque soir, commençais à ranger les papiers à 17 h 55, saluant trois ou quatre collègues avant de sortir de ce bâtiment, arrivant à la maison à 18 h 09, pour finir la soirée seul encore une fois. Moi, qui depuis des années, passait deux fois par jour devant ce banc, devant cet homme… Cet homme qui me regardait, qui me fixait intensément derrière ces petites lunettes rondes et qui me saluait de la main, moi qui me détournais de son regard et qui accélérais le pas. Chaque jour, c’était le même scénario.
C’était tout de même étrange comme situation. Et pourquoi me regardait t-il, moi? Qu’est-ce que
j’avais de différent d’un autre? Il passait ses journées dehors, sur ce banc. N’avait-il pas un travail, une famille, une maison ou simplement une vie à vivre? Qu’attendait-il?
Cet homme commençait de plus en plus à me perturber. Chaque jour, j’avais cette anxiété, de ne pas le revoir, assis sur son banc. C’était ridicule, bien sûr, de donner autant d’importance à quelqu’un à qui je n’avais jamais adressé la parole, mais j’avais besoin de savoir que, lui aussi, il était seul et qu’il ne bougeait pas. Même si je ne lui avais jamais parlé, il me dérangeait. Au plus profond de moi, il me dérangeait, autant au travail que dans mes rêves. Qui était-il au fond? C’en était assez, je voulais le savoir, j’irai lui parler.
C’est donc cette journée-là, que moi, le comptable, en revenant du travail, je me suis arrêté devant ce banc. Ça fait des années que je vois ce vieil homme, qu’il me salue chaque matin et chaque soir et soudainement, BANG! On se parle. Je ne comprends pas pourquoi cette journée a été choisie parmi tant d’autres, subitement, comme ça, mais le destin a choisi qu’à cette minute précise, je m’arrête devant ce banc et que je parle à cet homme.
- Qui êtes-vous, lui demandais-je?
C’était venu spontanément, comme ça! Il releva la tête et me regarda droit dans les yeux. Il me paraissait soudain étonné. C’est vrai, au fond, qu’est-ce qu’il m’avait pris de lui poser une question aussi indiscrète, ou simplement d’oser lui adresser la parole. Mais il me regarda ensuite avec un regard de bienveillance et me dit :
- Ce n’est pas plutôt à moi de vous poser cette question?
Tout d’abord, je ne discernais pas où il voulait en venir. Puis je compris. Je compris que, lui aussi, chaque matin et chaque soir, il me voyait passer devant lui, habillé d’un manteau noir, tenant
toujours la mallette brune à la main gauche, les souliers noirs en cuir aux pieds et le chapeau sur la tête. Qu’il me voyait toujours, deux fois par jour, au même moment, à la même minute. Que lui aussi, devait se demander qui était cet homme, toujours aussi pressé et ponctuel.
C’est alors que nous commençâmes à bavarder ensemble. Ce n’était qu’une simple discussion superficielle, mais chacun de nous savait que derrière chaque mot, chaque parole, il y avait une profondeur et une sincérité. Pour une première fois depuis longtemps, je me sentais bien, je me sentais heureux.
Et puis, chaque fois, je repassais devant cet homme, le saluant de la main le matin, et m’arrêtant quelques minutes pour une petite causette en revenant du travail. De jour en jour, nous sentions une complicité grandir entre nous. Il parlait peu, m’écoutant à travers le récit de ma vie, de mes aventures, des mes amours et de mon travail. Je lui confiais mes émotions, mes sentiments, ma solitude. Derrière ses rides et ses lunettes, il me regardait toujours avec ce regard de compassion, ce regard qu’un père ne peut avoir qu’avec son enfant. Notre amitié devenait une relation de plus en plus sincère. Le soir, nous pouvions parfois passer des heures ensemble, à bavarder de tout et de rien, amorcer une de ces grandes discussions philosophiques ou bien, prendre un de ces fous rires incontrôlables où l’on rigole jusqu’à en avoir les larmes aux yeux. Les passants nous regardaient souvent perplexes et incrédules. Peut-être étaient-ils déconcertés de voir un homme d’affaire et un vieil homme s’entretenir sur un banc de parc? Ou étaient-ils simplement malheureux de voir d’autres gens heureux. Cela ne m’importait guère. Je me sentais maintenant écouté et apprécié, c’était ça l’important.
Un soir, revenant du travail, je lui racontai que, depuis quelques semaines, je fréquentais une collègue de bureau, qui était une de ces femmes aux longs cheveux châtains, avec une peau semblant lisse comme la soie et un de ces regards perçants à travers ses grands yeux verts. Je lui confiai à quel point elle était magnifique, resplendissante, parfaite, à quel point je me sentais bien
avec elle et que je voulais que lui aussi la rencontre.
Et lorsque je l’amenai pour la première fois au parc, je distinguai tout d’abord la silhouette de mon ami assis sur le banc, nous saluant de la main. Puis, en s’approchant, je lui présentai le vieillard. Elle ne le regarda pas, s’arrêtant brusquement, me fixant, incrédule, et me dit :
- Mais il n’y a personne!
TOUTE QU’UNE FIN DE SEMAINE Par Maya Murray Depuis quelque temps, une de ces dames avait commencé cet emploi à temps plein. Malgré son veille âge, Mme Cloutier voulait toujours continuer ce qu’elle faisait. Mme Cloutier vieillissait beaucoup, et nous pouvions l’apercevoir. Malgré cela, cette dame était extraordinaire, toujours joyeuse de ses quatre pieds neufs. Avec ses grandes lunettes, qui faisaient ressortir ses yeux, qui étaient d’un bleu ciel et ces cheveux blancs. Elle mettait toujours ses grosses lunettes rondes lorsqu’elle voulait lire ses romans préférés. Dans son salon, des années 40, les livres s’empilaient et ces piles devenaient interminables, c’était très impressionnant à voir. Les semaines passèrent, la femme commença à se sentir moins bien qu’avant. Lorsqu’elle rentra chez elle, au coucher du soleil, elle se sentait souvent étourdie, ce qui n’était pas régulier. Elle n’était plus en état de lire ces longs romans. Mme Cloutier avait plusieurs questionnements, quant à ces effets. Après une très longue journée à son travail, la vieille dame revient chez elle. Elle attendait des gens, pour souper vers 18:30 heures, ce soir-là. Le souper de Mme commençait à avancer, plus il avançait plus que Mme Cloutier stressait. Cela faisait des années entières qu’elle n’avait pas abordé sa famille. Depuis la mort de son mari, Mme se sentait si seule qu’elle avait acheter un petit chat qu’elle appelait Paul. Ce nom lui rappelait beaucoup son mari. Depuis ce temps, c’était le meilleur ami de Mme. Par la suite, elle entendit sonner à sa porte d’entrée, elle devait aller ouvrir. Les invités commençaient à arriver, tout se déroulait à merveille, jusqu’à ce que Mme Cloutier débute à dégager une forte chaleur. Sa sœur lui disait que c’était normal, qu’à cet âge-là, toutes les dames y passaient. Croyant sa soeur, elle décida de passer à travers, bu beaucoup d’eau et s’habillât plus légèrement. Subséquemment, Mme Cloutier décida d’aller à la Clinique Médicale de sa région, qui se retrouvait à quelques rues de chez elle. Elle a attendu, dans la salle d’attente, pendant trois heures et demie, ce qui lui parut une éternité. Lorsqu’elle a finalement rencontré son docteur, elle lui expliqua tous ses symptômes qu’elle avait : forte chaleur, des sueurs nocturnes, problèmes de sommeil, de la fatigue et tous les autres. Comme la sœur de Mme Cloutier, le docteur lui affirma qu’elle venait de tomber dans sa ménopause. Mme Cloutier n’était pas très surprise, car elle venait d’atteindre la cinquantaine.
Les voisins commençaient à se questionner sur la maison de Mme Cloutier, depuis deux jours personne n’était entré, ni sorti, c’était vraiment bizarre. Mme Cloutier partait chaque matin à huit heures et quinze pour son emploi. Jamais en retard, jamais en avance. La fin de semaine, elle rendait visite à tous les voisins. Ces préféré, et même les plus détestables. Mme Cloutier était une dame aimable, presque tout le monde l’aimait. La voisine veuve d’en face se doutait de plusieurs choses. C’était la dernière fin de semaine du mois de mai, et Mme n’avait pas encore fait sa tournée du voisinage. Cela faisait plusieurs jours qu’elle et Mme Cloutier parlaient de leur problème, et puis sa voisine la plus proche se doutait de quelque chose. La voisine se décida de rendre visite à Mme Cloutier. Quelques minutes plus tard, elle se retrouva à la porte de Mme Cloutier et cogna. Les minutes passèrent personne était venu ouvrir la porte. Vu qu’elles étaient proches, la voisine décida d’entrer et cria : « Mme Cloutier, êtes-vous là? » Aucune réponse. Monta à l’étage ouvrir chaque porte, qu’elle put apercevoir, rendu à la chambre à coucher, la voisine hésita, et après de nombreuses réflexions, elle poussa légèrement la porte et aperçue Mme Cloutier couchée au pied de son lit. La voisine traumatisée refermât la porte et sortie de cette maison et alla appeler la police.
Dix minutes après l’appel, la police était présente devant la maison de Mme Cloutier, certains policiers partaient et revenaient plus tard, mais rien n’était sorti de la maison. La voisine voulait en savoir davantage, et sortit à l’extérieur et demanda de l’information à un agent. Vu qu’elles étaient proches, l’agent l’invita à entrer dans la maison de son amie et montèrent à l’étage ouvrir la porte. L’agent commença à lui expliquer : « Nous sommes entrés tout à l’heure, mes coéquipiers et moi, et tout semblait en place. Aucune trace de meurtre. Nous sommes montés à l’étage comme vous l’avez probablement fait avant notre arrivée. Nous avons ouvert chacune des portes qui se retrouvaient dans ce couloir. Rendus à la dernière porte, nous l’avons ouverte et aperçu, Mme Cloutier, couchée. Nous avons commencé à faire nos observations, les murs d’un brun terne, la cage d’un oiseau. Nous avons pu remarquer que cette chère dame était couchée au pied de son lit depuis beaucoup d’heures et nous avons aussi remarqués qu’elle avait été brulée. Comment? Nous ne le savons pas. Tous les articles, table de nuit et étagères étaient intacte, rien de brûlé, seulement madame. Un feu sans feu.» La voisine sous le choc, pendant certaines minutes, regarda sur le compte rendu de l’agent et elle put apercevoir cause
de la mort : combustion spontanĂŠe.
RANDONNÉ DE RÊVE Par Marc-André Ratté
Après une dure journée de travail, Pierre alla se coucher. Âgé de 43 ans, il est un professeur de français dans une école secondaire de Québec. Durant ses journées de congé, il aime bien aller faire des randonnées en forêt. Cela fait plus de 30 ans qu’il en fait et ces randonnées l’ont amené à voyager autour du monde. Il met du temps à s’endormir, car il pense à son prochain voyage qui l’amènera au Japon, une première pour lui. Pierre était très nerveux, car il part demain. Pierre se réveilla dans un appartement à Tokyo. Après avoir pris un déjeuner, il se prépara à aller faire sa randonnée. Pierre avait eu la chance, avant de partir, de discuter avec d’autres randonneurs qui avaient déjà visité cette forêt. Ils l’avaient prévenu qu’il serait difficile d’entendre les animaux approcher de lui, car un zoo se trouve à proximité. Le groupe de marcheur lui avait aussi dit que c’était un très bel endroits. Avant de partir de son appartement, il vérifie une dernière fois ces bagages, pour voir si tout est fonctionnel et pour voir s’il ne manque rien. Tout est là et tout est fonctionnel. Pierre commence donc à charger sa voiture. Après trois heures de route, Pierre arrive enfin à la forêt qu’il rêve de visiter depuis trois ans. En débarquant de sa voiture, il entend un cri d’animal. En se retournant, il aperçoit le zoo que le groupe de marcheur lui avait décrit avant de partir. Il décharge sa voiture, enfile son sac à dos et s'engouffre dans la forêt. Après environ une heure de marche, il décide de faire un arrêt pour pouvoir boire et pour manger. Pendant qu’il mange, il pense au groupe de marcheur qui lui avait dit que le lieu était beau, mais il ne pensait pas qu’il était aussi magnifique.. Après sa pause, il recommence à explorer une des plus belles fôret qu’il n’a jamais vu. Elle est situé sur une montagne et il y a quelque fois des trous entre les arbre qui permettent d’observer la ville de haut, ce qui donne de magnifiques endroits pour prendre des photo. Pierre aime aussi beaucoup les photos et c’est pourquoi il fait ses randonnés. Il est toujours à la recherche de magnifiques paysages pour pouvoir prendre les plus belles images possible. Pierre n’est pas dans cette forêt depuis longtemps et il l’aime déjà beaucoup pour les paysage qu’il va pouvoir photographier. Malheureusement, il ne croit pas être en mesure de prendre beaucoup d’animaux en photo à cause du zoo qui fait beaucoup de bruit. Cependant, la marche n’est pas toujours facile, car le terrain est très escarpé par endroit. Pierre a appris au fil du temps à
marcher à son rythme et à ne pas se dépêcher pour rien. Cela ne lui dérange pas de ne pas pouvoir se rendre au sommet de cette montagne, tant qu’il réussit à prendre des bonnes photos. Arrivé à l’heure du couché du soleil, Pierre s’est trouvé un endroit parfait pour prendre une des plus belles photo qu’il n’a jamais prise. Il va photographier le coucher du soleil au dessus de la ville. Après avoir pris sa photo, Pierre décide qu’il a suffisamment marché pour aujourd’hui et il décide d’installer son campement pour la nuit. Pendant ce temps au zoo, un tigre vient de s’échapper de sa cage et il s’est enfui dans la forêt où se trouve Pierre. Le tigre qui s’est échappé est un tigre du Bengale mesurant près de 2,5m et pesant environ 225 kilogrammes. Il a une fourrure orangée avec des rayures noirs et elle est très épaisse . Cela ne fait pas longtemps qu’il est arrivé au zoo donc il n’est pas habitué à la présence humaine. Après avoir contemplé la vue tout en mangeant, Pierre alla se coucher. Environ 1 heure plus tard, Pierre entend un grognement. Il se réveille en sursaut et a très peur, car il ne sait pas quel animal vient de grogner. Il n’avait jamais rein entendu de tel. Après réflexion, il décide de sortir aller voir. Pierre marche quelques minutes autour de son campement sans voir la trace d’aucun animal. Il tente de retourner à sa tente, mais il est perdu. Dans l’obscurité de la nuit, il n’a que sa lampe de poche pour s’éclairer et elle commence a manquer de batterie. En tournant sur lui-même pour essayer de retrouver son chemin, il aperçoit une paire d’oeil qui le fixe. Paniqué, il échappe sa lampe torche et se met à courir. Les yeux qui le regardaient appartiennent au tigre. En courant dans l’aveuglette, il trébuche sur une branche et tombe lourdement sur son genou. Au moment où il vient pour se relever, le tigre lui bondit dessus. Au moment où le tigre vient pour lui refermer ses puissante mâchoires dessus, son alarme sonne.
UN PLUS UN ÉGALE UN par William Gingras
Dans ce pays de l’est de l’Afrique, un territoire réservé aux riches de ce pitoyable et pauvre monde. Un pays qui nous était, à moi et ma famille, non nostalgique, mais bien cruel.
Mon enfance au Kenya a été terrifiante. Les crises d’angoisses de cette merveilleuse femme qui m’a mise au monde font le principal souvenir duquel je me souviens. Elle était très courageuse, elle pleurait rarement même si elle était souvent battue par cette merde de mari sans sentiment. Il arrivait souvent qu’elle devait me protéger face à la rage incomprise de ce dernier. Elle vivait que pour moi, son enfant, et pour honorer mon véritable père, dont qu’elle était amoureuse, mort par les frères de son mari pour tromperie se faisait par la justice dans ce pays par la mort. Elle m’a toujours dit que je lui ressemblais beaucoup. Pas très beau, pas très bavard, sans émotion mais courageux et fort. Elle a toujours bien pris soin de moi. Sans argent, elle trouvait le moyen de m'éduquer et de me nourrir. Elle se rendait à la décharge tous les jours, un lieu sinistre, où les plus pauvres noirs d’Afrique allaient s’enrichir d’objets de subsistances. Ce lieu puait le Kenya. Les porcs et les autres animaux n’aidaient pas à la cause. Bref, elle réussissait toujours à m’apporter un bien matériel de cette décharge qui comblait mon bonheur. Je vais toujours me rappeler de cette femme...
À l'orphelinat du Kenya, je faisais bien ma place tant intellectuellement que physiquement. On nous apprenait à honorer notre chef et notre pays. Le pays que j’allais désormais défendre pour ma vie. C’était ma seule famille. Les jours passés à l’orphelinat ont été les plus beaux de ma vie. Le port d’arme me rendait puissant et même le Chef Hoktumayuk le remarqua. J’étais l’espoir du Kenya. J'apprenais à servir de mieux en mieux mon pays en exterminant les ennemis. J’étais une vrai machine à tuer pour un jeune de 14 ans. Nous étions des milliers de jeunes orphelins parcourant le territoire, pilant sur des milliers d’ennemis à la recherche de pouvoir éternel. Une atmosphère
paisible régnait sur notre troupe qui grandissait et qui évoluait à chaque jour.
À l’âge de 16 ans, un nouveau rang me fut attribué pour mes exploits au sein du peuple du Kenya. L’attribution du commandant général de la prison d’Athi River m’a été offert par le chef Hoktumayuk suite à mes succès sur le terrain militaire. C’était la pure joie de servir mieux mon pays face à ces lâches d’ennemis. Ce poste était parfait pour moi. Insouciant et solitaire, la tristesse et la souffrance des prisonniers m’affectaient aucunement, au contraire, c’était une sorte de fantasme qui me rendait invincible. Les hommes étaient battus pour leurs pêchés et les femmes et les enfants étaient à la fois violés et battus par l’ordre de la prison. Les pestes et les putains qui trahissaient et qui déshonoraient le pays au quel je vénérais devaient souffrir pour leurs gestes.
Je ne concevais pas qu’on pouvait faire une chose de ce genre. Nous étions par terre à l’idée. Une femme impure aurait tenté d'assassiner notre chef. Nous étions en rage et le sentiment de vengeance qui nous passait tous à l’esprit était dû à l’éventuelle venue de cette putain à la prison. C’était non par mon vouloir ou par mon pouvoir que j’ai accepté ce cadeau de vengeance, mais bien par devoir pour mon pays.
Peu importe ce que je lui faisait subir elle ne criait jamais et elle ne pleurait très rarement. Je voyais que la femme n’avait plus rien à perde, qu’elle avait dû subir des choses atroces par son comportement unique aux autres prisonniers. Les gardes que j’envoyais n’éprouvaient aucuns plaisirs à la faire souffrir du moins essayer de la faire souffrir. Même sans oublier son geste, personne ne voulait la voir. Mise à part moi, moi qui se foutait de son comportement anodin. Pourtant, la femme semblait encore plus apathique face à moi, elle semblait même heureuse de me voir, moi qui était furieux de ces gestes. Mais cette putain n’a pas pu résister à crier et à pleurer. J’avais réussi mon devoir et tout le monde me respectait. Les autres prisonniers, incompréhensifs à la réaction de la femme, m'offraient plus de pouvoir et de respect. Peut-être pas chef du pays, mais maintenant chef de cette prison, de ma maison...
Les journées passèrent sans aucun changements. Toujours au pouvoir absolu et le respect qui m’était attribué et dû par les gens de la prison. Seul le jour où le pire arriva. La risée de la prison, la femme qui était encore sur le choc de mon ancienne présence dans sa cellule était enceinte d’une fille. Heureusement, le pire emporta cette putain durant l’accouchement. Cette putain que j’ai violée et tabassée pour la défense de mon pays.
Mais la rage et la honte me traversa. Je devais venger ma réputation. Je devais aller tuer cette fille de pute, tuer cette raison de ma basse réputation. L’infirmière de la prison, celle qui a malheureusement tenté de sauver cette chienne, m'interpella. Elle semblait timide et froide à l’idée de me parler. C’était peut-être mon visage qui décrivait mes pensées qui n’était pas très joyeuses, ou que cette chienne courageuse décédée était bien ma propre et humble mère et celle de mon enfant...
910 mots
JOURNÉE OUBLIÉE Par Geneviève Gauthier
Je me réveille sans vraiment savoir quel jour nous sommes. Je pense que hier nous étions le 31 mars, mais je ne suis pas sûr. Je suis encore un peu éméché de ma soirée au bar. Ma vision est embrouillée. Je ne saurais détailler clairement le lieu qui m’entoure. Et pourtant, ça fait quelque mois que je vis dans cet appartement. J’ai un mal de tête atroce. Je voudrais me lever et aller me chercher une aspirine, mais ce serait une mission impossible.
Le téléphone sonne. Il a beau être à ma droite, le son me semble venir de tous les côtés. Je le cherche à tâtons, fais tomber une lampe et répond enfin d’une voix enrouée. - Qui c’est? - Nom de Dieu Johnny qu’est-ce qui t’est arrivé? Il est onze heures et tu n’es pas encore au poste! - Ha! Il est onze heures. Excuse moi Marc. - Je te pardonne, mais ramène ton cul ici au plus vite! Il nous faut enquêter sur un meurtre. Il ne me laisse pas le temps de répondre qu’il avait déjà raccroché. Il est mon meilleur ami depuis toujours, il sait très bien que je lui pardonnerais cet affront. Comme tous les ans où il joue avec ma naïveté. Je lui pardonne toujours. Je commence à ravoir une vision décente, alors je sors de mon lit, mais je titube. C’est donc en rampant que je rejoins difficilement la salle de bain où se trouve mes médicaments pour le mal de tête. Je regarde par la fenêtre. Dehors je vois ce monument que je connais depuis toujours mais qui aujourd’hui me semble des plus beaux. La tour Eiffel, émergeant du sol avec ces quatre pattes qui la soutiennent dans sa démarche vers la grandeur, m’a toujours semblé pointer le ciel d’un air rêveur. Il n’y a point de doute, ces tonnes d’acier se soulevant au dessus du sol sont très surprenantes à voir. Elle me semble d’autant plus majestueuse qu’avec ce ciel couleur d’encre on dirait qu’elle se fond
dans le paysage pour s’excuser d’être ce qu’elle est. Assez rêvé, il est temps de partir au poste. J’enfile mon manteau et cherche mes clés un long moment avant de me rendre compte qu’elles sont dans mes poches. Je sors dehors. Où est ma voiture? C’est vrai j’ai oublié qu’elle est restée en face du bar où j’ai passé ma soirée parce que j’étais trop saoul pour revenir avec.
Je suis enfin à mon bureau avec Marc. Celui-ci place un dossier sur la table. Assis sur une chaise j’attends qu’il me dise de quoi il s’agit, mais il a l’air perturbé par quelque chose, je lui fais donc signe de commencer. Ce qu’il fait aussitôt. - Je vais commencer par te poser une question, dit-il. - Je t’écoute - Est-ce que ça va ? Parce que ce matin je t’ai appelé et tu n’avais pas l’air de bien aller. - Oh oui, ça c’est parce que j’avais un mal de tête énorme et que j’étais étourdi. - Donc tu étais vraiment saoul après le bar. - Oui, mais tu y étais, tu m’as vu tomber à chaque pas que je faisais. - C’est vrai j’en suis témoin. Comment es-tu retourné chez toi déjà ? - Je pense que je suis rentré en taxi. - Tu dis ça parce que tu n’a pas vu ta voiture ce matin ou parce que tu te souviens de ça. - Parce que je ne l’ai pas vue. - Mais tu as tes clés, m’affirma t-il. - Oui. - Donc tu es le seul à pouvoir la faire démarrer. - Oui. - Mais ta voiture n’est pas au bar, me dit-il d’une voie dure et sec. - Quoi ! ça ne se peut pas j’... - Comment es-tu retourné chez toi ? Il m’est impossible d’y répondre. Je ne me souviens pas d’autre chose que ce que je viens de lui dire.
Je ne comprends pas très bien ce qui se passe, on dirait qu’il m’interroge, je commence à avoir peur. Il ne me laisse pas le temps d’y penser plus avant de reprendre. - Hier une personne est morte dans un accident de la route. Un chauffeur ivre lui a foncé dedans à bord d’une voiture fantôme. Je sais ça parce qu’on a retrouvé la voiture. Je ne voudrais pas être à la place du policier, il ne pourra plus jamais faire le métier qu’il aime et il sera pointé du doigt toute sa vie. Sur ces mots il sort une photo de son enveloppe et me la tend. Je reconnais tout de suite la voiture accidentée comme étant la mienne. Elle m’a l’air en très bon état pour une voiture qui vient d’en massacrer une autre, mais je suis tellement sous le choc que je n’y fais pas attention. Mon rythme cardiaque accélère, mon souffle est court. Je commence à paniquer. Qu’est-ce qu’elle fait là !? J’ai le réflexe nerveux de porter mes mains tremblantes à mes poches afin d’y retrouver la chaleur et le confort qu’il me faut. - Je te repose ma question, comment es-tu retourné chez toi ? - Je ne sais pas. Je vois l’ampleur des accusations qu’ils ont sur moi, surtout s’il découvre que les clés de cette voiture sont dans mes poches, et en tant qu’enquêteur je sais ce que ça implique. La prison. Je ne tiens vraiment pas à faire la rencontre des gens que j’ai coffrés, alors je décide de me sauver. Je saute vers la porte, l’ouvre et vois que plusieurs policiers m’attendent. Rien à faire je me rends. Ils me jettent dans une petite cellule où on enferme les gens en attente de sentences et Marc s’approche de moi, un large sourire aux lèvres, et cri d’une voie enjouée. - Poisson d’avril !
LE MONSTRE Par Francis Pelletier
Par une magnifique journée d’automne, une femme d’âge moyen a donné naissance à une petite fille. Les médecins diagnostiqueront une trisomie 18, une maladie affectant le développement mental et physique, en plus de causer la plupart du temps une mort dès la naissance. Le père de la jeune fille saura quelques mois plus tard pourquoi leur fille est née infirme: la femme du pauvre homme était toxicomane dépendante à l’héroïne, une puissante drogue. Après leur divorce qui fut engendré par les coûts et les problèmes liés à la dépendance de son ex-femme, Pierre McDermith, concierge dans une école primaire, vivait seul avec sa fille dans une petite maison en banlieue de Gatineau. Pierre était un homme âgé de 47 ans et possédait un physique banal: tête dégarnie de cheveux sur le dessus, dos courbé,yeux bruns,moustache blanche et de taille en dessous de la moyenne. Il était loin de se douter se qui allait lui arriver, car depuis quelque temps une série d’évènements suspects se sont déroulés dans leur petite maison qu’ils partageaient ensemble. La nuit entre 1 h et 2 h du matin, lorsque tous les citoyens de la ville dorment, la jeune Mathilde a d’énormes difficultés à dormir car elle est en prise à de violentes douleurs causées par sa maladie. Elle se met à hurler de toutes ses forces. C’est ainsi que pendant plusieurs semaines consécutives Pierre n’aura que quelques heures de sommeil par nuit. Décidé à mettre fin à ce problème, il décida de faire évaluer la petite Mathilde, alors âgée de six ans, par un médecin psychiatre. Le médecin certifia alors que la cause de ses cris ne sont pas occasionnés par quelconques douleurs causées par la trisomie. Selon lui, elle serait en proie à de terribles crises d’anxiété qui la terrifie. Le médecin lui conseilla donc de lui donner des somnifères. Ceux-ci étaient supposés endormir sa fille pour environ une dizaine d’heures. L’homme un peu perplexe quitta donc l’hôpital avec sa fille pour retourner chez lui. Le soir venu, il alla border sa fille sans lui donner les somnifères en se disant que ce moyen pour l’endormir était un peu radical. De plus, peut-être que le problème allait partir de lui-même... C’est alors que vers 1: 30h du matin qu’elle recommença à hurler comme l’habitude le veut. Pierre entra donc dans la chambre sombre de la fillette où seule sa peau blanche était visible. Il porta alors attention à une odeur qui n’avait pas sentie depuis longtemps, mais qu’il n’arrivait pas à identifier. Il consola sa fille en analysant ce qui aurait pu l’effrayer, mais ne voyait rien d’anormal dans la
chambre, sauf la fenêtre de la minuscule chambre qui était entrouverte. Il ne se souvenait pas de l’avoir ouverte, mais cela lui semblait logique vu la température cuisante qui occupait la pièce. Pierre retourna donc se coucher. Ce n’est seulement que quelques minutes plus tard qu’il entendit à nouveau sa fille crier. Pierre alla boire quelque chose et manger une petite collation avant d’aller voir ce qui se passait avec sa fille. En fouillant dans le garde-manger, il remarqua que plusieurs aliments achetés la semaine précédente avaient disparus sans qu’il ne s’en rendre compte. Il commença alors à perdre son calme, car d’habitude ce genre de crise n’arrive qu’une fois par nuit. C’est pourquoi, il décida de se rendre à la chambre où il allait observer ce qu’il s’y passait. Marchant sur la pointe des pieds, il entrouvrit la porte où se trouvait une silhouette au-dessus du petit lit. Seule une main jaunâtre aux doigts squelettiques, aux ongles noirs et couverts de cicatrices pouvait être perçue dans la pénombre de la chambre. Une sueur froide lui parcourut le dos lorsqu’il aperçut enfin le visage. Il se rendit compte que s’il avait suivi les ordonnances du médecin, il n’aurait jamais pu se rendre compte qu’un monstre vivait caché tapit en dessous du lit de sa fille et la terrifiait chaque soir depuis des mois... C’est au moment où il voulut partir qu’il entendit une voix rauque et ténébreuse qui s’éleva d’entre les minces lèvres du monstre qui prononça ces paroles d’un ton nostalgique: «bonjour mon amour!».
UN AVION EN PLEIN COEUR Par Alexandra Lemelin C’était un mardi de septembre 2001, ma mère et mon père partaient pour un congrès à Los Angeles. Leur vol, le 11 American Airlines, décollait vers sept heures cinquante-neuf minutes. Une heure plus tard, la tragédie avait eu lieu. Ils étaient 2 977 victimes au total, dont mes parents. L’avion avait été détourné de sa route vers huit heures quinze. Il avait percuté la face nord de la tour Nord du World Trade Center. C’était en regardant la télévision que j’avais compris. J’étais orpheline. Toutes les chaînes ne faisaient que parler de cet événement tragique. Les images de cet instant n’arrêteront jamais de me hanter. Les deux gigantesques tours grises, l’une à côté de l’autre. On voyait un gros nuage noir sortir de la tour Nord, de la Sud une grosse boule de feu. On pouvait même apercevoir plein d’éclats. L’une était frappée environ en son centre et la deuxième plutôt vers le haut. Les tours débutaient déjà à s’écrouler. Des feuilles volaient dans les airs, la fumée envahissait toute la ville. Dans le ciel bleu de New-York, les tours sombraient. À ce moment, toute forme de vie autour de moi s’est arrêtée. Les animateurs de toutes les chaînes de radio et de télé nommaient les noms des passagers des quatre vols qui avaient été détournés dans cette tragédie. De ceux-ci, aucun survivant. Ça n’avait pas pris plus d’une heure que quelqu’un était déjà passé me chercher pour m’amener au poste de police près de chez moi. Puisque j’étais encore mineure, quelqu’un devait prendre soin de moi. Les policiers cherchaient donc une personne de ma famille qui était encore vivante et qui voudrait bien de moi. Ils ont fini par trouver. L’heureuse élue était ma tante Léna, la sœur de ma mère. Elle habitait à Boston avec nous auparavant, mais elle avait déménagé il y a deux ans avec son nouveau copain en Arabie Saoudite. Elle avait accepté de venir me chercher le plus tôt possible. Elle avait aussi dû discuter avec une intervenante sociale. Les policiers voulaient s’assurer que j’irais à l’école et qu’elle fasse tout pour que je me remettre à une vie “normale”, du moins autant que possible après cette tragédie. La mort de mes parents, le déménagement, bref, tous ces changements ne faisaient qu’empirer ma situation. Léna s’inquiétait beaucoup pour moi. Je ne m’étais jamais renfermée comme ça auparavant. Tous les soirs, je faisais des cauchemars. Je revoyais les images qui avaient été diffusées à la télévision. Les images des gens qui sautaient en bas des immeubles, car ils savaient qu’ils allaient mourir peu importe les gestes de désespoir qu’ils pouvaient commettre. Une semaine plus tard, on entendait encore que des corps avaient été retrouvés sous les décombres. Mes parents n’avaient toujours pas été retrouvés, j’espérais toujours me faire dire qu’ils avaient été retrouvés vivants, mais au fond de moi je savais bien que ce n’était pas possible. Les médias nous avaient affirmé qu’il y aurait des corps qui ne seraient jamais
retrouvés. Plus les jours avançaient, mieux j’allais… enfin peu à peu. Puis, il y avait un garçon au centre où je travaillais, Salem, c’était le seul qui réussissait à me redonner le sourire. Ma psychologue m’avait conseillé de lui parler de ce qui m’était arrivé, puisque c’était le seul avec qui j’étais capable de parler depuis la mort de mes parents. Je n’avais pas envie de confier ça à personne. Je ne voulais pas que les gens me prennent en pitié, parce que j’avais perdu mes parents. Plus je passais du temps avec lui, mieux j’allais. Je me sentais bien à ses côté. Depuis septembre 2001, je ne m’étais pas sentie aussi vivante qu’avec lui. Seulement, on aurait dit qu’il me cachait quelque chose, mais je me disais que c’était moi qui me faisais des idées. Depuis la tragédie du 11 septembre, je m’inquiétais sur tout. Léna trouvait que depuis que je l’avais rencontré j’étais plus vive. Bref, il me redonnait une raison de vivre. Le soir de ma fête, il m’avait invitée à souper chez lui. J’avais accepté. L’amour, je ne l’avais jamais connu, excepté avec ma famille. C’était une première pour moi. Je ne savais pas vraiment à quoi m’attendre. Lorsque je suis arrivée chez lui après le travail, il y avait plein de roses dans la salle à manger avec des chandelles. On aurait cru être dans un film cliché romantique. L’odeur donnait envie d’y rester à jamais. Il avait préparé le souper. Un vrai gentleman. Cela me permettait d’oublier un peu ce qui m’était arrivée dans la dernière année. Pendant le repas, il me parlait de lui sans aucun secret. Alors, je m’étais dit que peut-être que ma psychologue avait raison. Je devais parler avec quelqu’un de ce qui m’était arrivée si je voulais un jour pouvoir passer à autre chose. Je lui avais tout raconté. C’était comme revivre ce moment. C’était même encore pire. Toute la boule de chagrin que j’avais gardée en moi les derniers jours sortait. Il m’avait écouté, mais on aurait cru qu’il n’avait pas compris ce que je lui disais. On avait continué de manger en s’amusant comme si rien ne c’était passé et puis on avait été interrompu par la sonnette de la porte. Salem était allé ouvrir. C’était des agents de police. Puis de la salle à manger, j’avais tout entendu : ‘’ Salem al-Hazmi, je vous arrête pour les attentats du 11 septembre 2001 contre les États-Unis d’Amérique. ‘’
UNE MORT NON DÉSIRÉE Par Annie Courtemanche
J’étais seul. Seul dans Paris. À chaque jour, je me demandais ce que j’allais manger, où j’allais dormir ou bien si ma vie se terminerait ce jour-là. Ce qui me motivait à rester en vie, c’était la beauté impressionnante de la tour Eiffel. Je pouvais passer des journées complètes à l’observer. À chaque fois que je la regardais, j’en découvrais toujours plus sur elle. Avec sa hauteur de 357,50 mètres, je n’avais pas le courage d’aller dedans. Par contre, je me contentais de la dessiner sous plusieurs angles.
J’avais peut-être pas de famille, pas d’amis, pas d’amoureuse, mais ma mère était toujours vivante. Vivante mais pas présente. Toute ma vie, je rêvais d’avoir une mère présente, qui me supportait, qui m’aimait, mais le soir, lorsque je rentrais de l’école, elle n’était jamais là. Elle était trop préoccupée à faire de l’argent pour payer sa drogue. Je n’avais que cinq ans, et je devais faire mon propre souper, ma propre lessive et je devais m’occuper de la maison. J’étais l’homme de la maison à seulement cinq ans. Mon père n'existait pas. Ma mère ne le connaissait même pas. Je suis né accidentellement. Je n’avais pas choisi de vivre, mais je devais tout de même vivre. À 15 ans, j’ai dû lâcher l’école et aller travailler. Je travaillais dans une usine de papier. Je n’avais pas l’âge, mais j’avais la compétence. Je devais aider ma mère à payer le logement, puisqu’elle n’avait aucun contrôle lorsqu’elle faisait un peu d’argent. Je n’avais pas d’amis, je n’avais pas le temps pour ça. Je vivais vraiment seul. Lorsque j’ai eu 18 ans, j’ai annoncé à ma mère que je la quittais pour faire ma propre vie. Elle n’avait même pas l’air de comprendre ce que je lui expliquais, elle n’avait plus aucune présence psychologique. Je suis donc parti.
Je travaillais toujours, mais je n’avais pas assez d’argent pour me payer un toit. Je dormais dans les parcs et je me faisais à manger sur un feu que j’allumais moi-même. J’étais très débrouillard, mais je détestais ma mère pour m’avoir mis au monde. Puisque je n’avais jamais eu d’amour, j’étais incapable d’aimer. La seule chose que j’aimais, c’était la tour Eiffel.
À 25 ans, je fus renvoyé de l’usine où je travaillais. J’étais donc vraiment démuni. C’est à ce moment que je passais mes journées devant la tour Eiffel...
J’avais tant de haine, tant de colère en moi que les gens pouvaient avoir peur de moi juste en me voyant. Je me suis alors dit que pour me sentir mieux, je devais éliminer ce qui me rendait autant fâché et malheureux dans ce monde. Je devais donc éliminer ma mère...
Elle habitait toujours au même endroit où j’ai grandi. Je me suis dit que si je la tuais, je ne tuerais pas grand chose. Elle ne valait rien à mes yeux. Je devais alors trouver un moyen subtile pour passer du temps avec, afin de la tuer. Je me rendis donc à l’appartement. Je ne me rappelais plus de l’adresse, mais en suivant l’odeur d’un joint dans le couloir de l’appartement, je pu retrouver la bonne porte. Elle n’était pas enchantée de me voir, mais elle accepta tout de même de passer la journée avec moi. Je l’écoutais me conter ses histoires qui lui étaient arrivées pendant tout le temps que nous ne nous étions pas vue. Elle était rendue très bizarre. J’avais honte d’elle. J’avais honte de me promener dans les rues de Paris à côté d’elle. Elle ne s’informa même pas de comment était rendue ma vie. C’était encore une preuve qu’elle se foutait de moi. Je n’avais donc aucune pitié de la tuer.
Rendu le soir, je n’étais plus capable de rester avec elle. Une journée passée avec elle et c’était trop pour moi. Nous étions devant la tour Eiffel, c’était un beau moment malgré tout. Elle m’avoua que toute sa vie, elle avait regretté comment elle m’avait traité et comment elle s’en voulait de ne pas avoir passé du temps avec moi. Je ne disais aucun mot. Je ne pensais même pas qu’elle pouvait avoir des regrets, ou même un coeur... Je me suis dit que si elle faisait ses excuses, c’était peut-être parce
qu’elle voulait recommencer à zéro et reprendre le temps perdu après autant d’années. J’étais prêt à la pardonner et à oublier la haine que j’avais pour elle.
Après quelques secondes de silence, j’attendis un bruit atroce. Un homme venait de tomber de la tour Eiffel, on l’avait poussé. Il s’était écrasé sur ma mère. Tous les deux, morts... Je perdis la seule personne qui me restait dans ce monde, et je réalisais que je l’aimais et que je n’aurais pas pu la tuer.
MAUVAISE FÊTE Par Véronik Picard-Martineau Je suis dans mon hôtel au Mexique et je pleure. Mon hôtel ressemble à un petit village rempli d’appartements à douze suites. Oui, dans mon hôtel il n’y a que des grandes suites luxueuses. À l’extérieur, les appartements sont jaune pâle et rouge. Puis, il y a des chemins de pierres qui relient les appartements à la plage. Je passe la majeure partie de mon temps sur le bord de la mer à me baigner. Ma soeur célèbre son cinquième anniversaire de mariage aujourd’hui même à l’hôtel. J’organise donc une grande fête pour célébrer ce grand événement. Elle s’appelle Danielle, a des cheveux bruns frisés, des yeux bruns, de belles lèvres roses et pulpeuses, est de grandeur moyenne, puis elle est très belle. Elle a vingt-huit ans, puis elle est très gentille, timide et délicate. Louis, son mari, mesure environ cinq pieds neuf pouces, il est musclé, il a les cheveux bruns et les yeux bleus. Il a deux ans de plus que Danielle et a toujours été gentil et délicat, mais je ne l’ai jamais vraiment apprécié. La journée commence avec une séance de plongée en apnée. Ma soeur et Louis nagent et admirent les poissons ensemble, ils ont l’air très heureux. Ils n’arrêtent pas de rire et de se donner plein de baisers. Puis, moi, j’ai trente-deux ans et je n’ai toujours pas de mari. “Bon Eleanor ne pense pas à ça et profite de ta journée!” Je plonge ma tête dans l’eau et vois un énorme banc de poissons. Ils sont d’un bleu époustouflant avec une grosse ligne noire de chaque côté. Ils sont de grosseur moyenne et très mince. Il y en a un qui vient vers moi, celui-ci est rose fuchsia avec de toutes petites lignes noires. Il est petit mais gros. Il est magnifique, je n’avais jamais vu un aussi beau poisson. Lorsque nous sortons de l’eau, une énorme paella nous attend. Miam! Je me sers une très grosse assiette remplie de fruits de mer. Danielle et Louis se servent une petite assiette à deux. Ils n’ont jamais très faim, ils se dévorent des yeux. Après huit ans de vie commune, ils vivent encore d’amour et d’eau fraîche. J’aimerais tellement vivre un amour comme le leur! En après-midi, nous restons sur la plage pour nous faire masser chacun notre tour. C’est Danielle qui commence et je reste avec son mari durant cette heure. Nous parlons de tout et de rien, il est très gentil et très cultivé. Il n’est pas si pire finalement. Ma soeur arrive, déjà une heure! Je n’ai pas vu le temps passer. C’est mon tour, j’aurais envie de
parler encore avec Louis. Mais bon, ça va me faire du bien, je suis très tendue. Je me dirige donc vers la petite tente de paille à quelques mètres des deux amoureux. J’enlève mes vêtements et me couche sur la table de massage. Quelqu’un entre et commence à me masser. Il est tellement bon! Je me détends et commence à m’endormir sous le bruit des vagues. Quand soudain il me dit: - Tu es très tendue! Louis? Je me raidis et me retourne. C’est bien lui, il est devant moi, torse nu. Je n’avais jamais remarqué à quel point il était séduisant! Mais non qu’est-ce que je dis, c’est le mari de ma soeur. Je lui dis donc: - Mais qu’est-ce que tu fais là? - Comme tu peux le voir, je te masse. Choquée, je me lève prête à partir lorsque je réalise que je suis nue. Je replonge alors sous les draps et il me dit: - Tu es magnifique. Non mais quelle arrogance! J’essaie de prendre mes vêtements sans succès. Il s’approche de moi, je sens son souffle chaud caresser mon cou. Il me regarde droit dans les yeux, ses yeux sont magnifiques. Je rejoins ma soeur et nous attendons que Louis ait fini de se faire masser. Je ne parle pas beaucoup et ma soeur s'aperçoit que je suis nerveuse. - Qu’est-ce qu’il y a El? Tu n’as pas l’air bien. - C’est correct, je suis juste fatiguée. - D’accord. On soupe entre soeur ce soir? Louis a quelque chose de prévu avec ses amis. - Bien sûr! Je te rejoins à ta chambre vers 19h? - Parfait! Je la laisse attendre Louis et vais à ma chambre. À dix-neuf heures, j’entre dans sa chambre pour que nous allions souper. Puis, je la trouve étendue sur son lit, inanimée. Je me retourne et vois un papier sur la table de chevet. Il m’a trompée
La victime des griffes
Dans une rue paisible d’un petit secteur de Saint-Gabriel-de-Valcartier habitait un couple d’une trentaine d’année. Ils vivaient dans une petite maison en bois rond sur le bord du Boulevard Valcartier. L’homme de la maison, Jocelyn, travaillait comme cultivateur et éleveur de bétail dans son immense terrain à l’arrière de la maison. Sa femme, Giselle, travaillait comme femme de ménage dans les maisons de la ville. Ils se connaissaient depuis plus de dix ans. Ce n’était pas un couple malheureux, il était heureux mais ils ne se parlaient pas beaucoup. Avec le travail de Jocelyn, les occasions étaient rares de passer une journée complète près de sa femme. À plusieurs reprises, il avait tenté de faire des enfants, mais avec déception, il n’avait jamais réussi. Giselle avait fait à deux reprises des fausses couches. Donc, avec le temps, il avait abandonné l’idée et il avait poursuivit leur petite vie de fermier. Un matin comme à tous les matins, Jocelyn quitta tôt la maison pour aller travailler dans la ferme. C’était une très belle journée ensoleillée du mois de juin. Il semblait de bonne humeur, il quitta la maison avec sourire et enchantement. Par contre, en arrivant à destination, il aperçu que plusieurs poulets manquaient dans le poulailler. Rapidement, il compris qu’un animal avait fait rage durant la nuit et avait choisi ses poules pour se nourrir. Il poursuivit tout de même sa journée de travail en se disant que le lendemain matin, il irait y installer des cages pour emprisonner l’ours et l’empêcher d’aller se nourrir à nouveau. Le même soir, en revenant d’une journée de travail exigeante, il vu sa femme Giselle étendue au sol. Elle était devenue toute blanche, ses longs cheveux blonds étaient imprégnés de sang séché. Ses muscles étaient tous tendus et son mari avait beaucoup de difficulté à bouger ses membres et à déplier ses articulations. Avec panique et inquiétude, il se dirigea directement vers le téléphone de la maison pour téléphoner au 911. Après avoir appelé de l’aide, il alla examiner sa femme pour en savoir davantage sur ce qui c’était produit. C’est à ce moment qu’il aperçu une immense morsure d’environ 10 centimètres de profondeur. Il n'eut même pas le temps de constater son décès que la police arriva. Les policiers arrivèrent sur les lieux et il ne fut pas difficile de constater le décès évidant de Giselle. Ils démarrèrent immédiatement
l’enquête sur le crime. Un des agents se mit à
chercher des empruntes digitales d’un étranger. L’autre se mis à interroger Jocelyn sur les faits suspects de la journée. “ Avez-vous remarqué quelque chose de suspicieux aujourd’hui?” demanda le policier. Jocelyn avait tout préparé, il savait ce qu’il avait à répondre. “ Lors de la
journée, j’ai remarqué la disparition de quelqu’un de mes poulets du poulailler. Je crois aussi avoir aperçu ce qui me semblait être un ours. Il était d’une grandeur très impressionnante. Il avait une fourrure brune et d’immenses pattes.” Le policier inquiet pris le tout en note et avisa Jocelin du risque qu’il courait de dormir durant la nuit dans cette petite maison. En effet, il craignait que l’ours qui avait probablement attaqué Giselle refasse surface pour se nourrir de chair humaine durant la nuit. Jocelyn lui dit qu’il était en sécurité avec son chien et qu’il garderait un fusil de chasse au cas où il y aurait des complications. Les policiers acceptèrent ses affirmations en lui disant d’être prudent et de se protéger. Il les remercia et ils repartirent avec le corps de sa femme. Quelques jours plus tard, Jocelin reçu un appel du poste de police. Après autopsie, ils confirmèrent qu’il s’agissait bel et bien d’une morsure d’ours. Ils lui souhaitèrent les sympathies et il reçu par le fait même la date des funérailles de sa femme. Le 25 juin 1987, Jocelyn se rendit à l’église pour rendre un dernier hommage à la femme avec qui il avait vécu pendant plusieurs années. La cérémonie était ennuyante et il y avait peu de personnes. Après la cérémonie, il marcha jusqu'à chez lui, sourire au visage. Lorsqu’il arriva à destination, il alla enfiler son costume d’ours et alla se promener dans la campagne.
LE VOL PLAN• Par Nicolas Thibodeau
Suite à cette journée remplie de stress, je n’eus aucun problème à m’endormir. Je me levai un matin, comme toujours, à 8h30. C’était une journée comme les autres, mais au fond de moi je savais qu’il y aurait quelque chose de différent. C’était aujourd’hui. Comme d’habitude, j’allai prendre une douche. En sortant, le miroir affichait le portrait d’un grand homme aux
courts cheveux noirs avec de sourcils épais puis une barbe taillée avec
minutie. Cet homme était environ dans la quarantaine. J’allai ensuite prendre le déjeuner. Je jetai un bref coup d’oeil à l’extérieur. Paris était sombre et déprimant en ce samedi matin. Je décidai que j’irais rendre visite à ma mère puis, ensuite, faire un tour en ville. La visite chez ma mère n’était pas prévue d’avance par contre... Je pris alors ma voiture et me dirigeai vers l’appartement de ma mère. Lorsque j’entrai chez elle, elle s’exclama: - Michel ! Mon chéri, comment vas-tu ? Allez, entre mon amour, viens prendre un morceau de gâteau. - Bien maman ! Et toi, comment ça va ? dis-je. - Pas très bien... Allez viens t’asseoir je vais t’expliquer. " table, elle m’expliqua qu’il lui arrivait souvent de repenser à la mort de mon père. Elle disait qu’elle l’imaginait souvent à des endroits différents et, suite à cela, elle versait quelques larmes. Je lui demandai alors si M. Montparnasse, son locataire, avait changé son comportement face à elle. Elle me répondit alors que la situation s’était aggravée. Cela voulait dire que encore une fois, cet enfant de chienne avait osé posé la main sur ma pauvre mère. Raison de plus pour aller faire un tour en ville cet après-midi...Je me rendis donc vers mon restaurant préféré, chez Benoit afin de diminuer le stress. Ce midi là, je mangeai de la viande avec du pain, comme d’habitude... En route, je réfléchis sur ma vie. Je n’avais pas une vie heureuse, j’avais 42 ans, aucune femme, aucun enfant. Je travaillais comme vendeur pour une entreprise de voiture à louer, avec un patron qui m’exploitait. De plus j’habitais dans un minable 3 et demie en plein
coeur de Paris. Comme si ce n’était pas assez, ma mère se faisait violer par son locataire violent que je n’avais encore jamais rencontré. En y réfléchissant, je me dis que je n’y pouvais pas grand chose afin de réduire cette tristesse, mis à part quelques moyens plus ou moins inadéquats... Suite à ce repas encore une fois délicieux, je me dis qu’il serait peut-être temps d’aller faire mon tour en ville. Je partis donc, sur mon scooter, vers l’une des plus grandes attractions touristiques de la France, la tour Eiffel. Je pris 45 minutes à m’y rendre à cause des fréquents petits embouteillages de Paris. Lorsque j'arrivai, je la vis, sombre dans ce brouillard éclairée en cette journée de printemps. On pouvait admirer 324 mètres de fer datant de 1889. La création de Gustave Eiffel était magnifique. Ce n’était pas la première fois que je la voyais de si proche, mais la dernière fois datait de ma jeune enfance. Je m’en rappelle encore, j’y étais allé accompagné de mon oncle et de ma tante en juillet 1965. Rien n’avait changé, mis à part la température. Je me dirigeai donc vers celle-ci, fit la file comme tout le monde et finalement, pris l'ascenseur et montai. Une fois en haut, je vis qu’il n’y avait pas beaucoup de gens. J’observai Paris. Je regardai d'abord Passy, puis Auteuil, ensuite Vaugirard et finalement, Montparnasse... Après environ sept minutes, je repris l'ascenseur. Une dame me regarda étrangement. Elle me dit alors que j’étais rouge et me demanda si j’allais bien. Je lui répondis que j’avais une peur des hauteurs. Je mentais. La descente fût longue. Finalement rendu en bas, je me rendis à la boutique souvenir comme tout le monde le faisait. J’achetai quelques souvenirs puis mon attention se posa sur un regroupement de gens. Après avoir acheté mes choses, j’allai jeter un coup d’oeil. Quelqu’un semblait être tombé du haut de la tour Eiffel. De plus cette personne étais tombé sur une dame âgée d’une cinquantaine d’années. Je regardai le visage de la personne et y reconnus ce salopard de M. Montparnasse. Je fût presque étonné. Après cette journée de stress je n’eus aucun problème à m’endormir...
VERS UN MONDE MEILLEUR Par Mélina Saint-Onge
Sithara Picard, jeune fille âgée de sept ans, teint bronzé, yeux bruns noisettes, petit nez rond, lèvres roses pâles, cheveux noirs et raides. Cela faisait d’elle une fillette magnifique. Sithara a été adoptée à l’âge de onze mois par un couple québécois, Quentin Picard et Nickole Leblanc, des amoureux très religieux. Même si Sithara venait du Sri Lanka et que ses parents voulaient qu’elle pratique sa religion d’origine, la fillette préférait tout de même celle de ses parents, la religion catholique. Ils acceptèrent son choix. Quentin et Nickole ont donc commencé de plus en plus à lui parler de lui. Ils voulaient faire comprendre à Sithara à quel point c’était un être bon et qu’il ne fallait pas avoir peur de la mort. -Il n’y a pas de quoi à avoir peur chouette. Car tôt ou tard, nous allons tous le rejoindre. Tu monteras dans le ciel avec lui, tu verras, il va t’aider. Il t’aidera toujours et il ne te lâchera jamais. Après avoir vécu ta vie ici sur Terre, tu iras la continuer en haut, auprès de lui, cet homme pur, fidèle et rempli de bonté infinie. Celui qui veille sur nous jour et nuit. Tu verras, on est très bien là-haut, il n’y a plus de problème, aucune souffrance, aucune violence, juste du bien. C’est à croire qu’on est mieux là-haut qu’ici! -Tu me le promets papa? -Oui ma chérie, promis. Elle allait donc à l’église à tous les dimanches et priait chaque soir avant d’aller se coucher et chaque matin en se réveillant. Parlant beaucoup de ses parents dans ses prières, elle lui demandait sans cesse de les protéger et de veiller sur eux. Elle avait été abandonnée une fois, elle ne voulait pas que cela se reproduise. Oubliant tous ses problèmes et ses peines, Sithara disait que lorsqu’elle communiquait avec lui, elle se sentait en parfaite plénitude; elle avait l’impression qu’ils ne faisaient qu’un. Elle disait qu’il gardait une partie d’elle-même en lui, qu’il la protégeait chaque seconde. Le soir même, ses parents ainsi que sa grand-mère maternelle n’étaient plus de ce monde. Elle avait, encore une fois, été abandonnée. Après sa journée à l’école, un jeune garçon avait vu Sithara partir dans la montagne non loin de chez elle. Il avait décidé de la suivre. Arrivé au-dessus des nuages, il distinguait, dans le brouillard de cette haute altitude, plusieurs longs bâtons de bois où il apercevait trois silhouettes. Elles étaient toutes accrochées à l’extrémité la plus haute de ceux-ci. Il pus remarquer qu’un des quatre bâtons qui étaient encrés dans le sol, était libre,
pouvant ainsi accueillir un dernier corps. En s’approchant de plus près, il pouvait reconnaître des formes ressemblant ainsi à des corps, des corps d’êtres humains. En s’approchant encore davantage, il pouvait apercevoir les visages de ces personnes. Ces visages, où l’on pouvait constater que le sang n’avait pas circulé depuis longtemps, étaient ceux des parents et de la grand-mère de Sithara. Épouvanté par la scène qui se déroulait sous ses yeux, le jeune garçon reculait par peur de tomber sur le meurtrier. Il cherchait Sithara pour l’amener avec lui, pour la protéger du danger. Il la trouva enfin et lui dit qu’il fallait partir au plus vite. Elle le rassura en lui disant que tout allait bien, qu’il n’y avait aucun danger. Il ne comprenait pas. -Tu vois là-haut? -Le ciel? -Oui. -Qu’est-ce qu’il y a? -Le bien. Sur Terre, il y a du mal. Là-haut, du bien. Ici, nous vivons dans un monde où la cruauté, le malheur, la souffrance, la violence règnent. Là-haut, le bien. Lui, il a décidé d’y vivre pour toujours. Il a fait le bon choix. J’ai décidé de faire le même. Et je voulais que grand-maman, papa et maman me suivent. Pas question qu’ils restent dans un monde de cruauté. Mon grand-papa, lui, il vit déjà avec lui. Ça fait deux ans. À ce qu’il parait, on monte directement dans le ciel avec lui. Parce que lui, il est toujours là. Il nous protège jour et nuit. Je le sais, il me l’a dit. J’ai hâte d’aller continuer ma vie en haut. Il se disait qu’elle était devenue folle. Il y avait une chose qu’il ne comprenait pas dans son histoire. Pourquoi venir si haut en montagne? Elle lui avait répondu que cela rendait l'accessibilité plus facile pour qu’il puisse venir les chercher, les quatre, plus rapidement. Elle s’était installée à l’extrémité du dernier bâton de bois. Elle était prête. Elle avait récité une dernière prière et elle s’était sacrifiée comme elle l’avait fait avec les trois membres de sa famille. Dieu venait la chercher.
À L’INSTANT D’UNE SECONDE Par Mathilde Leclerc C’était mon premier jour en tant que rédacteur. Rédacteur. Oui je trouve que ça sonne bien. M. Normand le rédacteur, c’était moi maintenant, aujourd’hui et demain. Le ciel était d’un gris qui me faisait penser à ma femme. Elle comptait sur moi pour ne pas me faire renvoyer après deux jours cette fois-ci. Elle … nous avions besoin de cet argent afin de payer l’hôpital. De plus, c’était tellement loin et cher un voyage de Paris à New York. Mais j’aimais New York et elle aimait Paris, donc c’était bien. D’après moi, Paris était une ville sombre avec sa tour Eiffel, mais bon. Elle méritait de passer ses derniers jours à un endroit qu’elle aime, non? Oui, je crois que oui. J’étais né à Dallas, où mes parents m’avaient élevé et nourri durant toute ma vie. Mais tout au long de mon enfance, je me souviens que mon seul but se décrivait en quatre mots. Rédacteur à New York. Et voila! J’y suis et je ne dois pas laisser passer ma chance. Mes pas sont lourds. Je sens que ma nervosité contracte tout ce que je vois. J’avance vers l'ascenseur et j’appuie sur la touche avec un cinq. Il y en a tellement. Je crois que je peux voir le dernier avec deux un et un zéro, 110 étages. - Bonjour M. Normand! dit un ce ces personnages aux traits arrondis. Mon premier bonjour reconnu. C’était comme recevoir une médaille dans quelque chose de tellement important. Une reconnaissance. Une poussée. Oui, une bonne poussée. - Bonjour..? dis-je d’un ton interrogatif. Je voulais savoir son nom. C’était comme savoir de plus en plus qui j’étais ici. - Moi, c’est Nancy. Je suis votre assistante M. Normand ! dit... Nancy. Elle était, comment dire, drôle. Je l’a trouve drôle. Pas comme une blague, mais comme un élément du décor qui me rend paisible dans mon rôle. J’avais confiance en elle. Ses cheveux roux descendaient tout doucement sur une poitrine chaleureuse. Elle était belle. Lorsque je fis le premier pas dans mon bureau, la première chose que je remarquai fut ce décor si simple, mais élégant. Une chaise d’un ton banal était placée derrière un bureau droit, qui me faisait penser à ceux que l’on voyait dans les films d’espionnage. J’adorais ce style. J’y voyais déjà tous les documents classés dans des classeurs sur mon bureau. Il y avait un de ces porte-crayons faient de fer avec un stylo placé à l’intérieur. Et pour finir, il y avait un ordinateur. Un ordinateur, je n’en avais jamais eu. J’avais toujours écrit sur du papier avec un crayon de plomb. J’ouvris les rideaux qui cachaient un paysage tellement rempli. Je pouvais y voir tous les immeubles de New York. Une dame habillée en rouge était en train de marcher sur le trottoir avec son bébé dans les bras. Elle avait l’air débordé, mais elle ne se rendait pas compte de la chance qu’elle avait d’avoir ce petit être dans ses bras qui l’aimait tellement. J’aurais tellement aimé avoir un enfant avec Madeleine, mais je crains que ce ne soit pas possible. Je ne m’étais pas rendu compte que durant tout ce temps, Nancy me regardait avec un de ces airs qui
me laissa deviner qu’elle voulait faire quelque chose. Je lui demandai d’aller me chercher un café bien chaud. Pour l’instant, c’est tout ce que ça me prenait. Lorsque je m’assis dans mon bureau, un grand homme que l’on pourrait confondre avec une armoire à glace, entra et me salua d’une voix grave et humble. J’en déduis que c’était Robert Johanson. Je lui avait parlé au téléphone lorsque j’avais reçu le poste. Je failli perdre ma main lorsque je serai la sienne. - J’espère que l’endroit vous plaît, dit-il en regardant par la fenêtre. Je ne le connaissais pas, mais je savais que nous étions tellement différents. Il était confiant, tandis que j’étais tellement nerveux et timide. - Oui, merci Robert? dis-je, je n’étais pas sur à 100% que c’était lui donc je lui posai la question. C’était bien lui. Il me remit une pile de papier et me dit de lui rédiger un rapport pour la fin de la semaine pour toutes ces lectures. Le sujet était sur la pauvreté. Un sujet de débutant qui n’allait probablement pas être publié. Je n’étais pas offusqué, car à sa place, j’aurais certainement fait la même chose. Je me mis au travail et après avoir bu en une gorgée mon café, j’en conclus que j’étais fin prêt à commencer. J'eus beaucoup de difficulté à ouvrir et à entrer dans l’ordinateur, mais une fois fait, je commençai à lire mes articles, quand je reçus un coup de fil de l’hôpital. Je n’entendais rien. Tous ces cris, ce tonnerre, ces débris. Je pouvais à peine apercevoir Nancy dans toutes ces décombres. Je me mis à courir et à courir de plus en plus vite dans les escaliers, sûrement les effets de l’adrénaline. Je ne les descendais pas, je les dévalais. Mon coeur battait tellement vite. Lorsque j'atteins l’entrée principale, je vis tout ce monde qui voulait sortir de l’immeuble, et après quelques minutes, je réussis à en sortir. Je me souviens que l’on pouvait sentir la panique à plus de 5 kilomètres. Les gens pleuraient et criaient. Je me souviens aussi parfaitement, que la femme que j’avais vue auparavant, était rendue au coin de la rue essayant le plus possible de protéger les voies respiratoires de son enfant contre toute cette fumée. Je me souviendrai durant toute ma vie de ce 11 septembre 2001.
MA MÉTROPOLE Par Lory Beaumont Tout a commencé un soir de novembre où la température était de tout ce qu’il y avait de plus déprimante et sombre. Le mois des morts prenait alors tout son sens. Le brouillard nous empêchait de voir la ville clairement. Tous ces arbres, sans feuille, ce laissant aller dans le mouvement du vent. Nous pouvions seulement apercevoir des ombres, comme celle de cette gigantesque tour que nous pouvions contempler de presque tous les endroits inimaginables de la ville et qui s’élevait telle un monstre qui regardait avec son oeil menaçant. Elle nous donnait le sentiment de vouloir nous enfuir, de vouloir quitter cet endroit repoussant. Ses quatre piliers nous poussaient à le vouloir de toutes nos forces et au plus vite. Alors que durant ces beaux jours elle était si belle et si joviale. Pour ce qu’il est de l’homme avec qui je partageais ma vie, il avait peu à peu changé pour devenir comme la métropole submergée par la brume. Aujourd’hui, le côté que je redoute le plus de celui-ci avait pris le dessus. Je me sentais, comme ces arbres qui se faisaient fouetter par le vent à l'extérieur. Je l’endurais depuis maintenant quelques temps, mais je n’osais croire qu’il irait aussi loin dans son délire. Il se méprenait sur tous les sujets, mais particulièrement le mien. Le problème de cette dernière dispute fut mon envie d’aller rencontrer, dans un café, une de mes amies près de notre maison. J’avais mis fin à cette discorde, après plus d’une heure, en m’enfuyant de cet enfer qu’était cet homme. Malgré le climat défavorable, je progressais espérant trouver refuge dans les paroles réconfortantes de mon amie. Je me remémorais sans cesse les dernières paroles de mon mari, celles où il me menaçait de me battre, de me tuer s’y j’osais franchir cette porte. Je l’avais fait, j’étais sorti et maintenant la peur m’envahissait. C’est à ce moment que j’ai entendu une automobile ralentir à l’arrière de moi. Au début je me consolais en me disant que c’était parce qu’elle avait l’intention de tourner. Pourtant, il a bien fallu que je me fasse à l’idée, après le coin de la rue passée qu’en fait cette voiture me suivait. Et en ce moment la seule personne vivante dans ce monde qui pouvait me suivre dans une ruelle sombre peu éclairée, c’était mon mari. Craignant plus que tout le moment de notre affrontement, j’ai accéléré le pas croyant stupidement le semée ainsi. Le son de ses roues sur le gravier résonnait dans mes songes comme les dernières secondes d’un ultimatum. La peur que se concrétise mon cauchemar grandissait. Je me sentais incapable de me retourner et de le voir au volant de son auto, le pied sur l’accélérateur prêt à tenir la derniere promesse qu’il m’avait faite plus tôt dans la soirée. Pourtant je devais m'en assurer. Je fût ébloui par les phares, lorsque je m’étais retournée il m'avait seulement permis de voir du rouge. Cette couleur démoniaque qui le représentait si bien. Cette couleur dont était peinturée sa voiture. Je n'avais plus aucun doute. C'était lui ! Après notre dispute où pour la première fois j'ai démontré du cran. Je ne me suis pas laissé marcher sur les pieds, il a dû, dans la seconde près que j'ai passé le seuil de la porte, prendre ses clés et
décider de me suivre en voiture. Je me demandais pourquoi il agissait ainsi. Pourquoi il me faisait languir ? Il jouait avec moi. Le dominateur en lui devait se prouver à quel point il avait de l'influence sur moi. Ce n'était pas la première fois qu'il s'amusait comme ça avec moi. Pourtant aujourd'hui je n'allais me laisser faire. Je ne lui donnerai pas cette satisfaction ! J'allais continuer à marcher, à tourner des coins de rues sombres que je ne connaissais même pas de ce quartier dans cette ville lumière, peu importe ce qu'il arrivait. Je devais me calmer, mais j'en était incapable. Mon cœur battait si fort que je l'entendais résonner dans chacun de mes membres. Je ne pouvais arrêtée de penser au moment où il se fatiguerait de rouler si lentement et qu'il sortirait de sa voiture. Milles scénarios me venaient en tête. Je pensais alors devenir folle. Mon rythme cardiaque suivait le ronronnement de son moteur et lorsque celui-ci s’arrêta le mien fit de même, mais repris de plus belle lorsque la portière heurta la carrosserie de la voiture. L’ignorer était la meilleure des solutions, ne faire transparaître que le calme et la détermination pour le berner. Malgré le fait que les deux émotions qui faisaient rage en moi étaient totalement contradictoires. À chaque pas qu’il entreprenait en ma direction était un supplice. J’ai ressenti sa respiration dans mon cou pendant ce qui me sembla une heure entière. Le pire fut lorsqu’il m’effleura l’épaule du bout de ses doigts et que je fus obligé de me retourner pour une deuxième fois. Et c’est à ce moment que l’homme de mes cauchemars me dit la seule chose que je n’aurais jamais pu prévoir “Excusez-moi madame, mais je crois que ça fait bien une heure que je cherche mon chemin dans ces rues sombres. Est-ce que vous pourriez m’aider ?”
Mort en montagne Par Emanuel Beaulieu
Notre avion se trouvait à 30 000 pieds d’altitude. Dans l’avion, il y avait le pilote, mon professeur de saut, l’un de mes collègue et moi. À deux minutes du grand saut, je me mis à trembler. Pas de peur, non, je tremblais de froid, car on était en hiver et notre équipement n’était pas isolé contre le froid. C’est alors qu’une lumière verte s’alluma et éclaira toute la soute de l’avion pour nous signaler que le moment était venu de faire le grand saut. Le premier à sauter fut mon collègue, par la suite ce fut le mien. Alors je fermai mes yeux et me laissai tomber. Quand je me retrouvai dans le vide, j’ouvris les yeux pour voir notre professeur qui sautait à son tour. Quelque secondes après l’avoir vu sauter de l’appareil, je pris la position de l’étoile pour me ralentir et profiter de ma descente le plus longtemps possible. C’est alors que je pus voir, 25 000 pieds plus bas, un sol recouvert de neige blanche. Quand le moment fut enfin arrivé, 10 000 pieds plus bas, d’ouvrir nos parachutes, ceux de mon professeur, qui m’avait rejoint un peu plus tôt, et de mon collègue s’ouvrirent à merveilles, contrairement au mien qui ne s’ouvrit tout simplement pas. C’est alors que j'eus la peur de ma vie et que je me résignai à mourir. Alors je fermai les yeux et souhaitai de tout mon coeur de ne pas trop souffrir. Quelques minutes plus tard, à ma grande surprise, je sentis un choc, puis, un grand froid qui m’envahi de la tête au pied. C’est alors que j’ouvris les yeux. Je n’en croyais pas mes yeux, non seulement j’étais toujours vivant, mais, en plus de ça, je pus constater que je me trouvais dans les Himalayas. En regardant autour de moi, je pus constater que j’étais entouré de hautes montagnes enneigées, ce qui me confirma mon emplacement actuel. Comme je ne voyais pas les deux autres, je décidai de me lever avant d’être complètement gelé et partis à leur recherche. Après plusieurs minutes de recherche sans résultat, j’aperçus, au loin, une ombre qui ressemblait énormément à un parachutiste. Alors je commençai à m’approcher. Plus je m’approchais de l’emplacement où j’avais aperçu l’ombre, plus l’ombre en question prenait une forme concrète et plus je doutais de ce que j’avais pus apercevoir au loin. Quand je fus assez proche,
je me rendis compte qu’il ne s’agissait pas de l’un de mes deux coéquipiers. Cette ombre était en fait celle d’un imposant ours blanc qui était dressé sur ses pattes arrières. Lorsqu’il m’aperçu, il se tourna vers moi et il se mit à me fixer avec ses petits yeux noirs. C’est à ce moment que je pus lire, dans ses yeux toute la colère et la rage qu’il éprouvait à mon égard. Cependant, à ma plus grande terreur, je pus aussi constater qu’il y avait, autour de sa gueule, du sang qui provenait sûrement de la dernière proie qu’il avait tuée et qui se trouvait juste à côté de lui. Cette proie était plutôt de taille moyenne, de couleur grise, avec deux jambes et, deux bras, elle portait des bo...bot...bottes et...et un sac de p...p...pa...para...parachu...parachutisme et...et elle é...t...t...tait recouverte d...de s...s...sang. Cet ours venait juste de tuer l’une des deux autres personnes qui se trouvait dans l’avion avec moi. Quand je retrouvai mes esprits, je vis cet imposant ours blanc foncer droit sur moi. Sans même avoir eus le temps de penser, je fis demi tour et je pris mes jambes à mon cou. Cependant, mon geste de désespoir ne servit à rien, car il me rattrapa en moins de dix secondes. En me retournant pour voir à quelle distance il se trouvait de moi, je vis son énorme patte griffue qui se trouvait à environ deux centimètres de mon oeil droit. C’est alors que le temps s’arrêta. Pendant ces quelques secondes de pause, je pus analyser la situation et en venir à la conclusion que le sort en était jeté. C’est alors que le temps repris son cours normal et que cet ours me déchira la figure avec ses griffes acérées comme des lames de rasoir. Ma vision devint tout d’abord rouge écarlate, puis une souffrance insupportables s’empara de tout mon corps, tout devint blanc et illuminé et, pour finir, plus rien, la noirceur le néant le plus total m’envahi. Lorsque j’ouvris enfin les yeux, la soute de l’avion était encore illuminée par le voyant vert, mon professeur me regardait fixement et mon corps était intact.
LA PREMIERE FOIS Par Émilie Harvey-Moreau
J’allais me coucher , j’avais dix ans alors, à ce moment j’ignorais tout de la vie. J'étais un jeune garçon noir l'Afrique du Sud . J’étais très chanceux et inconscient de cette chance, j’allais à l’école. Après la mort de mon père, il y a un an, je fus pris en charge par le régent, un homme très généreux, quoique peu chaleureux, mais je l’aimais bien il me permettait d’aller a l’école . En fait, il m’a donné la liberté. Je n'étais pas un jeune homme très exigent et je faisais de mon mieux pour réussir à l’école. Le lendemain, je devais faire une présentation devant la classe sur le métier que je voulais faire et où je voulais être à l'âge adulte. Je n’avais rien préparé , mais je savais déjà ce que j’allais dire, j'étais très stressé. Je me réveillai très tôt ce matin là , je n’étais pas habitué de parler devant la classe, je devais me préparer. Je mis le nouveau costume que le régent m’avais donné, j’avais mal au coeur, je ne mangeai donc pas. Le régent me conduisit à l’école , j'étais le premier, comme toujours. Quand j’entrai dans la classe je vis ma professeur, Madame Madikizela, une femme d’environ 30 ans. Elle ne devais pas être très riche ,elle avais la peau sur les os, mais elle était tout de même très jolie. Elle avais de magnifique yeux, pas les plus beaux en apparence, mais l’amour qui s’y reflétaient me renversai. Elle me salua comme toujours avec ses mains délicates. « Bonjour Nelson » La douceur et la chaleur qui se dégageaient de ce simple Bonjour, me redonna confiance pour ma présentation, elle , elle avait confiance en moi. Elle me fit le plus beau des sourires, le contraste entre sa peau noire et ses dents blanche était parfait. Elle portait toujours les mêmes vêtements, une chemise blanche et une jupe marron , elle devait les aimer,en tout cas, moi oui. La cloche sonna en m’enlevant de ma rêverie,les autres élèves rentrèrent dans la classe et se rendèrent à leur pupitre, tout comme moi. Elle commença alors le cours fatidique. - Allô tout le monde. Comme vous le savez tous c’est aujourd'hui les présentations orales. Est-ce qu’il y a quelqu’un qui veux commencer ? Comme d’habitude personne ne répondit , je voulus me proposer pour faire plaisir à Madame Madikizela, mais c'était trop pour moi, j'étais trop gêné. Elle décida de piger dans un petit pot avec de petit bâton de bois avec notre numéro respectif. - Numéro 21 ! À toi de jouer. Et oui comble du malheur c’était moi. Je me levai , fébrile, même trop . J’en tremblais, Madame Madikizela, vint me rassurer.
- Tout vas bien aller, je le sais . tout ce que tu fais , tu le fais bien, même merveilleusement bien. J’ai confiance en toi, Nelson. Je pris une grande inspiration pour me calmer. Et je commençai : - Bonjour . Aujourd’hui je vais vous parlez de ce que je veux devenir. Comme vous l’avez sûrement tous fait, j’ai commencé par penser à un métier que je voudrais faire. Pour être honnête je n’en ai aucune idée. Tout ce que je sais c’est ce que je veux devenir comme personne, le genre de personne que je veux être. Je veux être une bonne personne. C’est ça mon but dans la vie. Je veux aider les gens peu importe la façon. Même à mon âge , je connais notre situation à nous les noirs en Afrique du Sud. Même à 10 ans , je sais et j’en ai la conviction, je vais dédier ma vie , à cette cause. Je ne veux pas que mes enfants vivent ce que j’ai vécu et ce que mes parents ont vécu. Je ne sais pas comment je ferai, mais je le ferais. Peu importe les sacrifices, je sais cela parait un peu intense en ce moment , vous ne devez pas me croire, car je ne suis pas une personne des plus extraverti, je ne parle pas beaucoup en classe et tout ça , mais peu importe je surmonterai ma gène pour cette cause.- C’était silence dans la classe, ce moment dura environ 10 seconde, mais il me parut une éternité. - Merci, de m’avoir écouté- Aucune réaction de la part des autres élèves, je n’osais pas bouger un seul de mes membres. mais qu’est-ce que je venais de faire, tout le monde devait rire de moi. Et puis tout à coup un vacarme d’applaudissement envahit la salle de classe. Tout le monde se leva, pour moi pour m'applaudir .Je me pinçai, cela devait un être rêve ,moi ce petit garçon timide venait d'être remarquer pour la premier fois. ils m'applaudissaient moi , Nelson Mandela.
UN AVENIR INATTENDU par Mathieu Desnoyers-Barbeau
Québec. Je venais tout juste d'obtenir mon diplôme en droit de l’université et j'eus un appel sur mon téléphone. - Bonjour, vous êtes bien monsieur Taylor? - Oui... c’est moi... La voix au téléphone n’était pas très claire, mais je savais quand même que je parlais à un homme qui avait un accent anglais. Le numéro était masqué et un message était affiché à l’écran de mon téléphone. Il disait : ligne sécurisée et codée. Je me demandais ce qu’il se passait. Je ne comprenais rien. - J’ai un travail à vous proposer. - Et...? - Regardez votre téléphone... J’ai alors regardé mon téléphone. Une application était ouverte. C’était British Airways et un billet d’avion était affiché avec mon nom dessus. Il était à destination de Londres. Tout était brouillé dans ma tête. Le monsieur qui était sur la ligne avait raccroché.
J’ai donc décidé de prendre cet avion pour satisfaire une certaine curiosité. Le lendemain, une fois arrivé à l’aéroport, je me suis rendu au comptoir d’Air Canada parce qu’il n’y avait pas de comptoir pour British Airways. Je me suis fait dire de me rendre au comptoir des particuliers. Une fois rendu, j’ai sorti mon billet. - Oh! Bonjour monsieur Taylor. Veuillez me suivre s’il vous plaît. Après une certaine surprise qu’elle connaisse mon nom, j’ai décidé de la suivre. Nous traversâmes de longs corridors pour ensuite arriver sur le Tarmac. - Il n’y a pas de sécurité à passer ?
- Non monsieur, pas pour vous, vous êtes quelqu’un de très important. Je ne comprenais plus rien. J’étais surpris et surtout curieux par rapport à ce qu’il se passait dans ma vie qui était habituellement plutôt tranquille. Ensuite, nous marchâmes jusqu’à un avion qui était près à décoller. - Embarquez monsieur, c’est votre avion. - Ok. Merci beaucoup. - Ce fut un plaisir de vous rencontrer enfin. Je ne comprenais pas. On aurait dit qu’elle savait qui j’étais, mais moi je ne l’avais jamais vue auparavant. Bref, j’ai décidé d’embarquer.
Une fois dans l’avion, l’agent de bord me salua et pris mes effets personnels. Elle me dit de faire comme chez moi. J’étais seul dans cet avion assez grand et assez, je dirais même très luxueux. Je me sentais comme un riche homme d’affaire.
Londres. Après plusieurs heures de vol, je me retrouvais à l’aéroport de Londres, Angleterre. Je sortis de l’aéroport et un homme tenait un carton où il était écrit Sir. Taylor. Je suis alors allé le voir. Il me fit entrer dans une très belle limousine. Nous avons roulé pendant environ une demi heure.
Je regardais pas la fenêtre et je vis Londres. Une ville majestueuse tant par son architecture que son ambiance. J’étais bouche bée. C’était LA ville parfaite. Moderne et vieille à la fois, contemporaine et rustique. Une ville composée de gratte-ciel et d'immeubles. C’était la ville où tout le monde rêvait de vivre un jour. Il y avait l’immeuble que les Américains surnommaient le cornichon et la tour la plus haute d’Europe, le Shard. Il y avait aussi le parc olympique et les autobus rouges. Les taxis noirs étaient aussi omniprésents dans la ville autour de moi. J’ai vu aussi au loin le London Eye triomphant sur toute la ville. Ensuite, nous avons passé sur le Tower Bridge. C’est le pont-levis qui traverse la tamise, le fleuve qui passe dans Londres. Quand je l’ai vu, ça m’a fait sourire parce que c’est quelque
chose que j'avais toujours voulu voir de mes propres yeux. Nous avons ensuite passé devant l’hôtel de ville entièrement faite de verre.
Finalement, nous arrivâmes à destination. Le chauffeur vint m’ouvrir la porte. Je sortis du véhicule et je vis un immense bâtiment avec des fontaines devant. Il était écrit Secret Intelligence Service et il y avais un drapeau du Royaume-Uni de Grandre-Bretagne et d’Irlande du Nord. Le chauffeur repartis dans sa voiture et j’ai décidé d’entrer dans le bâtiment.
En entrant, une mademoiselle est tout de suite venue me voir. Elle s’appelait Kimberly Choe. Elle était adjointe juridique d’après ce que j’ai pu comprendre. Elle me demanda de la suivre, ce que j’ai fait. Avant d'arriver à l'ascenseur nous devions passer un contrôle avec une carte magnétique et deux empreintes. La première était celle de notre pouce et l’autre de notre rétine oculaire. Elle me donna une carte avec ma photo et elle me dit de passer devant elle et que tout irait à merveille. J’y suis donc allé avant elle et je réussis à entrer.
Il était écrit sur l’écran Sir. Taylor Level 10. Je lui ai demandé ce que voulait dire ce niveau après mon nom sur ma carte et elle me dit que c’était un niveau d'accréditation et que 10 était le plus élevé.
J’ai alors pensé que c’était pour accéder aux étages du bâtiment parce qu’il y en avait 10 et que nous nous dirigions vers celle-ci. - C’est ici que je vous laisse, vous allez rencontrer votre supérieur dans un instant. - Quoi? Mon supérieur? Mais je ne travaille point ici. Je ne me suis pas trouvé d’emploi encore. - Et bien oui. Vous êtes venu alors c’est votre emploi. Vous savez vous êtes maintenant quelqu’un de très important ici, pour ce pays. Vous n’avez rien remarqué? dit-elle. - Non. - Toutes les personnes qui travaillent ici, même les concierges, ont été brifées sur
votre venu. C’est pour cela que tout le monde vous regardait et vous montrait leur respect. Ils sont tous vos subordonnés maintenant. - Comment cela mes subordonnés? - Et bien vous comprenez ce que je veux dire je crois. Maintenant, je dois partir elle va vous recevoir bientôt. - Elle? - Oui elle. Elle et son caractère. Je vous conseille de faire attention. - Ne vous inquiétez pas, je saurai gérer cela. Par contre, si je dois la rencontrer puis-je savoir au moins son nom. - Oh! Oui bien sûr! C’est M notre directrice. Vous vous doutez bien sur que ce n’est pas son vrai nom. - Et bien peut-être... A ce moment précis, je n’étais plus sûr de ce je croyais, voyais ou entendais. J’étais perdu et ma curiosité était maintenant presque totalement disparue.
Après un instant, j’entendis mon nom dans les haut-parleurs de la salle d’attente. Je suis donc entré dans son bureau. À première vue, elle était de taille normale et avait des cheveux blancs et cours. Quand je fut entré, elle se présenta comme étant M. Comme me l’avait dit Kimberly. Je me suis donc dit que son vrai nom commençait par cette lettre, mais franchement tout au fond de moi je ne comprenais plus rien.
Après quelques minutes pour faire connaissance et prendre procession des lieux, elle commença à m’expliquer ce qu’il se passait avec moi. - M. Taylor vous avez été sélectionné pour faire partie d’un programme que j’ai moi-même bâti. Vous aurez une nouvelle identité et une nouvelle vie. Vous travaillerez pour nous ou plutôt directement pour moi donc pour mon agence. Voilà votre nouvelle demeure. C’est un condominium situé au One Hyde Park à Londres. C’est le penthouse le plus chic de la ville. J’habite
celui de l’immeuble voisin. Voilà quelques photos. - Wow! C’est une blague. Je ne vous crois pas. - Vous n’avez pas l’air de m’avoir bien comprise monsieur Taylor. Quand vous travaillez pour mon agence vous avez ce qu’il y a de mieux. - Pourquoi moi? - Parce que vous serez à partir de ce moment le membre le plus important de mon agence. - Oui et alors? - Bon, je crois que je vais vous montrer et vous comprendrez peut-être mieux, Suivez moi! Nous sortîmes de son bureau et nous nous rendîmes dans le garage souterrain privé de la directrice. Nous sommes embarqué dans un cadillac escalade et le chauffeur commença à rouler. - Où allons-nous? - Nous allons dans un bâtiment secret, un black site dans notre jargon. Je vais vous brifer sur vôtre tâche. Je vais vous donner vôtre nouvelle voiture et les clefs de votre nouveau condominium. - Parfait! Nous sommes arrivé à destination après 15 minutes de route. Nous entrâmes dans le bâtiment où nous avons pris un ascenseur qui nous à conduit plusieurs étage sous terre. - Voilà, je vous présente votre coéquipier que s’occupera de vôtre bien-être. - Enchanté! - Moi de même. - Et bien M. Taylor ceci est votre nouvelle voiture de fonction. Ce que je vis me paru impossible. C’était une Aston Martin de l’année. - Vous découvrirez ce dont elle est capable une autre fois. Mais pour l’instant, voilà votre nouveau passeport et vos papiers. Voici également vos clefs. - Merci beaucoup!
Ensuite, j’ai décidé de partir avec ma voiture pour voir mon nouveau condominium et de quoi elle était capable. Mais avant que je ne sois parti, la directrice ajouta quelque chose : - Oh, Monsieur Taylor j'allais oublier ; maintenant, vôtre nom est Bond, James Bond.